5
D1ÉLEVAGE Le bien-être des animaux 1. VEISSIER (LABORATOIRE ADAPTATION DES HERBIVORES AUX MILIEUX, INRA THEIX) L'animal n'est sans doute ni une machine (tel que le défendait les phi- losophes stoïciens puis Descartes), ni un être aussi sensible que l'hom- me. Cependant, l'homme contraint l'animal domestique à vivre dans un milieu donné. Il doit donc en assurer son bien-être. C'est dans le cadre de cette dernière attitude, qui définit des devoirs à l'homme envers les animaux qu'il utilise, que s'inscrit la problémati- que du bien-être animal. Il existe plusieurs définitions au bien- être. Nous en retiendrons trois. Selon le dictionnaire Larousse Universel, le bien-être est un état agréable de corps et d'esprit. L'état agréable de corps correspond à la satisfaction des besoins physiologiques et l'absence de pathologie; l'état agréable d'esprit correspond aux aspects psychologi- ques, sur lesquels Stamp-Dawkins (1984) appuie sa définition. Pour cet auteur, le bien-être est l'absence de souffrance, la souffrance étant une émotion désagréable telle la peur, la douleur ou la frustration. Enfin, selon Broom (1986), le bien-être dépend des possibilités d'ajustement de l'ani- mal à l'environnement. Dans cette optique, il existe un continuum entre un milieu tout-à-fait inconfortable et un milieu tout-à-fait confortable; le niveau de confort offert par le milieu dépend de l'effort que l'animal doit faire pour s'adapter. Comprendre le bien-être Si le bien-être physiologique est assez facile à obtenir (il existe des tables de recommandations en ali- mentation, ambiance à l'intérieur des bâtiments, ..), le bien-être psychologi- que est plus difficile à appréhender. DA/ter ~ Agr; n076 Nous nous intéresserons essentielle- ment à cet aspect ici. Le bien-être psychologique n'est pas respecté si, bien que disposant de ce qui est nécessaire à ses fonctions vita- les, l'animal: - ne peut pas exprimer les comporte- ments propres à son espèce, - ne peut pas prévoir ou contrôler son environnement, - reçoit de son environnement trop ou trop peu de stimulations. Le niveau de bien-être offert à un animal peut être apprécié au moyen de critères : - sanitaires (morbidité, mortalité), - zootechniques (croissance, indice de consommation, reproduction), - physiologiques, - comportementaux. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux deux derniers types de critères, plus spécifiques et plus sensibles que les deux premiers. Critères physiologiques Lorsque l'organisme est soumis à une agression, il réagit par une réponse de stress. Différents systèmes neuro- endocriniens sont activés, en parti- culier le système nerveux sympa- thique et l'axe corticotrope. L'activa- tion du système nerveux sympathique provoque la libération de catéchola- mines (noradrénaline et adrénaline) responsables, entre autres, de l'aug- mentation de l'activité cardiaque. Animal et•••animal Pour les Américains, le terme "ani- mal" qualifie toutes les espèces uti- lisées au titre de la Recherche, de l'Enseignement ou de l'Expérimen- tation et exclut toutes les espèces d'animaux de ferme, tels que bétail ou volailles servant à se nourrir ou à se vêtir. Ces dernières ne sont donc pas concernées par la législa- tion concernant la protection ani- male. Ceci ne va pas faciliter le dialogue et les échanges commerciaux entre les deux côtés de l'Atlantique!

Le bien-être des animaux

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le bien-être des animaux

D 1ÉLEVAGE

Le bien-être des animaux

1. VEISSIER (LABORATOIRE ADAPTATION DES HERBIVORES AUX MILIEUX, INRA THEIX)

L'animal n'est sans doute ni unemachine (tel que le défendait les phi-losophes stoïciens puis Descartes),ni un être aussi sensible que l'hom-me.Cependant, l'homme contraintl'animal domestique à vivre dans unmilieu donné. Il doit donc en assurerson bien-être.

C'est dans le cadre de cette dernièreattitude, qui définit des devoirs àl'homme envers les animaux qu'ilutilise, que s'inscrit laproblémati-que du bien-être animal.

Il existe plusieurs définitions au bien-être. Nous en retiendrons trois. Selonle dictionnaire Larousse Universel, lebien-être est un état agréable de corpset d'esprit. L'état agréable de corpscorrespond à la satisfaction desbesoins physiologiques et l'absencede pathologie; l'état agréable d'espritcorrespond aux aspects psychologi-ques, sur lesquels Stamp-Dawkins(1984) appuie sa définition. Pour cetauteur, le bien-être est l'absence desouffrance, la souffrance étant uneémotion désagréable telle la peur, ladouleur ou la frustration. Enfin, selonBroom (1986), le bien-être dépenddes possibilités d'ajustement de l'ani-mal à l'environnement. Dans cetteoptique, il existe un continuum entreun milieu tout-à-fait inconfortable etun milieu tout-à-fait confortable; leniveau de confort offert par le milieudépend de l'effort que l'animal doitfaire pour s'adapter.

Comprendre le bien-êtreSi le bien-être physiologique estassez facile à obtenir (il existe destables de recommandations en ali-mentation, ambiance à l'intérieur desbâtiments, ..), le bien-être psychologi-que est plus difficile à appréhender.

DA/ter~ Agr; n076

Nous nous intéresserons essentielle-ment à cet aspect ici.

Le bien-être psychologique n'est pasrespecté si, bien que disposant de cequi est nécessaire à ses fonctions vita-les, l'animal:

- ne peut pas exprimer les comporte-ments propres à son espèce,

- ne peut pas prévoir ou contrôler sonenvironnement,

- reçoit de son environnement trop outrop peu de stimulations.

Le niveau de bien-être offert à unanimal peut être apprécié au moyende critères :

- sanitaires (morbidité, mortalité),

- zootechniques (croissance, indice deconsommation, reproduction),

- physiologiques,

- comportementaux.

Nous ne nous intéresserons ici qu'auxdeux derniers types de critères, plusspécifiques et plus sensibles que lesdeux premiers.

Critères physiologiques

Lorsque l'organisme est soumis à uneagression, il réagit par une réponse destress. Différents systèmes neuro-endocriniens sont activés, en parti-culier le système nerveux sympa-thique et l'axe corticotrope. L'activa-tion du système nerveux sympathiqueprovoque la libération de catéchola-mines (noradrénaline et adrénaline)responsables, entre autres, de l'aug-mentation de l'activité cardiaque.

Animal et•••animalPour les Américains, le terme "ani-mal" qualifie toutes les espèces uti-lisées au titre de la Recherche, del'Enseignement ou de l'Expérimen-tation et exclut toutes les espècesd'animaux de ferme, tels que bétailou volailles servant à se nourrir ouà se vêtir. Ces dernières ne sontdonc pas concernées par la législa-tion concernant la protection ani-male.

Ceci ne va pas faciliter le dialogueet les échanges commerciaux entreles deux côtés de l'Atlantique!

Page 2: Le bien-être des animaux

Quant à la stimulation de l'axe corti-cotrope, elle se traduit par une libéra-tion de corticoïdes par les glandessurrénales. Les corticoïdes entraînentune augmentation de la glycémie, ilsont une action anti-inflammatoire etils dépriment l'immunité. L'interpré-tation biologique de l'activation deces systèmes est qu'elle permet lamobilisation d'une grande quantitéd'énergie, énergie qui peut alors êtreutilisée pour faire face à l'agression,par la fuite ou le combat par exemple(schéma 1).

Les critères physiologiques de stressles plus fréquemment utilisés sont lafréquence cardiaque, le niveau plas-matique de corticoïdes et la capacité àproduire ces corticoïdes (une injec-tion d'Acth induit une libération decorticoïdes plus importante chez unanimal qui a été soumis à un stresschronique).

Critères comportementaux

De même que les critères physio-logiques, les critères comportemen-taux sont variés. Nous citerons troiscritères particulièrement caractéristi-ques:

- les activités à vide: l'animal ne dis-posant pas des objets nécessaires à uneactivité pour laquelle il est fortementmotivé, il la réalise "à vide". C'est lecas des truies proches de la mise-basqui cherchent à construire un nid.

ÉLEVAGE 1D

~Activation de

l'axecorticotrope

.>:Activation

système nerveuxsympathique

STRESS

Schéma 1: réaction normale de l'animal au stress

, ,Libération Libération de

d'adrénaline et corticoïdes

denomtollne / ~

Augmentation Dépression Augmentation Actionde l'activité immunitaire de la glycémie antiinflammatoirecardiaque »-:: .>

~TltND'ÉNERGIE ~

1 ~Fuite ou combat (D'après Dantzer et Mormède, 1979)

- les stéréotypies: ce sont des activi-tés fixes, répétées et sans but appa-rent. Elles proviennent généralementd'une frustration chronique. C'est lecas des truies à l'attache qui reçoiventun apport alimentaire volontairementfaible pour une meilleure reproduc-tion et qui se mettent alors à mordil-ler les barreaux de leurs cases demanière répétitive.

- les modifications de réactivité : lesanimaux soumis à des environne-ments inconfortables pendant long-

De la paille ... sinon rien

La paille est le meileur support végétal utilisé comme litière animale. En effet,les autres constituants, comme les sciures et copeaux de bois par exemple, nepermettent pas de limiter la pression du microbisme ambiant. De plus, les fumu-res issues de litières à base de sciures et copeaux sont difficiles à composter.

L'utilisation de sols synthétiques (tapis de caoutchouc) en remplacement deslitières végétales a été testée par l'Institut de l'Elevage dans des élevagesbovins.

Les résultats observés sont très défavorables : les problèmes sanitaires sontplus importants (tapis souillés où pullulent les germes) et l'entretien de cestapis nécessite l'utilisation massive d'eau d'où l'augmentation des volumesd'effluents produits et, bien sûr, des répercussions économiques (taxes surl'eau) et écologiques compte tenu de la raréfaction des ressources naturelles eneaux disponibles (et des surplus de volumes de lisier produits). Lors de l'uti-lisation de ces tapis, la fréquentation des logettes par les animaux diminue enoutre et pour y remédier, les éleveurs rajoutent une couche de sciure ou decopeaux de bois.

Mais, les fervents de la décoration intérieure bovine ne se découragent pas !Après le tapis, voici le matelas pour logettes, plus confortable, pour le mêmeprix (600 F par place). Là encore, un saupoudrage de copeaux ou sciure debois est recommandé pour capter l'humidité. Ce modèle est actuellement testépar l'INRA de Theix et les premières observations sont satisfaisantes.

temps deviennent hyper-réactifs (ilssursautent au moindre bruit parexemple) ou au contraire hypo-réac-tifs (cas des truies qui ne réagissentplus lorsqu'on les soumet à une dou-che froide). Nous avons remarqué descas d'hyper-réactivité chez des veauxde boucherie n'ayant aucun contactentre eux (résultats non-publiés).

Vaches: du confort ...mais à quel prix?

La réglementation d'élevage suissepréfigure en partie le cadre de vie dela vache laitière de demain ... Uneplus grande liberté de mouvement,plus d'occupation dans la journée etplus d'éclairage naturel sont propo-sés aux animaux. Pour se faire, 60jours par an minimum d'exercice;un espace suffisant pour permettre lelever typique de l'espèce (sur lesgenoux, sur les pattes arrières, surles pattes avant) à chaque vachesans qu'elle se blesse ; interdictiondes cases à veau de 70 cm de large ;et une surface des murs et du toitperméable à la lumière de jour d'aumoins un vingtième de la surface ausol sont nécessaires. Avec le stocka-ge, la fosse à lisier et le séchage engrange, loger une vache suisserevient entre entre 74 000 et 82 000F, au tarif entreprise. Les études surle sujet sont menées à la StationFédérale de Recherche de Tânikon(Suisse) par J. Troxler, vétérinaire.

Alter 0Agri n076 l!2J

Page 3: Le bien-être des animaux

D 1ÉLEVAGE

Logement et bien-êtreA l'extérieur comme dans un bâti-ment, le niveau de bien-être peutvarier. A l'extérieur, les causes d'ab-sence de bien-être sont généralementliées au climat (chaleur, froid, intem-péries) ou aux prédateurs. Dans unbâtiment, un mauvais niveau de bien-être peut résulter d'une ambianceinadéquate, d'une surface disponiblepar animal insuffisante, de l'inconfortdu sol (absence de litière par exem-ple, sol glissant), d'une structuresociale instable ou encore de faiblespossibilités d'activité. Ainsi, les espè-ces et classes d'âge y sont sensiblescomme en témoignent les 4 exemplessuivants:

• L'étroitesse des cases pour les veauxde boucherie. Des veaux libres deleurs mouvements se couchent dediverses manières: sur le flanc avecles pattes allongées, sur la poitrineavec les pattes pliées ou allongées ...Le manque de place contraint lesveaux à se coucher sur la poitrineavec les pattes arrières pliées ouallongées le long du corps (figure 2)

• L'augmentation de la densité depopulation chez les vaches laitières.L'augmentation du nombre de vachessur une surface donnée augmente lalibération de corticoïdes suite à uneinjection d'Acth, ce qui est le signed'un stress chronique.

Figure 3 .' Elévation du niveau san-guin de corticoïdes lors de combatsentre porcs,A gauche,' comparaison des niveauxlorsqu'il y a combat 011 non. A droite,'comparaison des niveaux entre des ani-maux dominants/dominés suite au combat

Corticoïdes(ng/ml)

30

20 -

10 1-

~oui noncombat

oui nondominé

(d'après Dantzer et MO/mède, 1979)

o Alter~ Agri n076

Figure 2 .' Positions de repos d'un veau disposant de plus ou moins de place .'à gauche, le veau a les postérieurs pliés,' à droite, les postérieurs allongés

(D'après Graf, 1978, cité par Dantzer et Mormède, 1979)

• Le mélange d'animaux chez lesporcs. Lorsque des animaux qui ne seconnaissent pas sont réunis, on assistegénéralement à des combats entreeux. Ces combats entraînent une aug-mentation des corticoïdes dans lesang, ce phénomène étant plus mar-qué chez les animaux qui perdent lecombat (figure 3 ci-dessous). Lorsquela hiérarchie est établie, les agres-sions entre animaux se raréfient.

• La réduction des possibilités d'acti-vité chez les veaux de boucherie. Lesveaux de boucherie sont pour la plu-part élevés dans de petites cases limi-tant les mouvements, avec peu decontacts entre eux ou même avec lesoigneur. Ils reçoivent comme ali-mentation uniquement du lait (ou unaliment d'allaitement) et les repasdurent moins de 5 minutes matin etsoir. Ils ont donc très peu de possibi-lités d'activités; ceci est vraisembla-blement à l'origine du développementd'activités orales non-nutritives:léchages et grignotages d'objetsdivers ou encore jeux de langue, acti-vités qui peuvent être interprétéescomme des activités à vide ou desstéréotypies.

Voir aussi:

Le bien-être des oiseaux domes-tiquesLe Courrier de l'Environnementn026, déco 95, pp. 19-29INRA, 147 rue de l'Université,75338 Paris cedex 07

Chambre particulièreou collective?

Les expérimentations menées sur lelogement des veaux ne permettentpas de trancher entre le box indivi-duel et la case collective pour assu-rer le confort des veaux. Tant que leveau n'excède pas 20 semainesd'âge, son comportement est indé-pendant (fréquence des contacts etextension des membres) du type delogement. C'est curieusement encases collectives que les veauxadoptent le plus fréquemment laposture des pattes repliées sous euxcomme s'ils craignaient de se faire.piétiner lorsqu'ils sont en groupe.

La réactivité au stress est plus élevéchez les animaux isolés. Pour unmême stress (chargement, trans-port ... ), les veaux élevés en boxindividuels ont un taux de cortisolplus élevé sans doute lié à une sti-mulation chronique moindre. Lescases collectives sont en revancheplus propices au développement deproblèmes sanitaires.

Seul ou à plusieurs, c'est donc lasurface minimale au sol par animal(l,5 m2) qui est primordiale.

Pour des veaux de plus de 20 semai-nes et pour des bovins abattus trèstardivement (300 à 500 kg vif),aucun des systèmes proposés neserait vraisemblablement en mesured'assurer le bien-être de l'animal.

Page 4: Le bien-être des animaux

Peut-on connaître les goûtsdes animaux?

Pour améliorer le confort de vie desanimaux, il faut connaître leurs pré-férences, leurs "goûts". Ceci peut êtreobtenu de plusieurs manières, commepar exemple par l'observation ducomportement dans des environne-ments peu contraignants ou la mesurede choix dans des tests de préférence.

Quelques études ont été menées surdes animaux d'élevage en milieunaturel ou semi-naturel, milieux quisont supposés permettre l'expressiond'un grand nombre d'activités, elles-mêmes reflets des différentes motiva-tions des animaux. Ainsi, on sait queles truies construisent leurs nids dansdes endroits abrités à l'aide de bran-chages, feuilles, ... et que les activitésde fouille sont réparties en limite de

ces zones abritées. Ces constatationsont permis de concevoir des bâti-ments d'élevage plus adaptés auxbesoins comportementaux de cetteespèce (figure 4).

Les tests de choix peuvent nous ren-seigner sur les préférences des ani-maux en ce qui concerne les aliments;les contacts sociaux, la nature dessols ... On a ainsi pu classer les revê-tements de sol de logettes selon lespréférences des vaches (Figure 5page suivante).

Figure 4 : Conception d'un élevage de truies permettant à celles-ci deconstruire un nid, se déplacer et de fouiller

•lmJ---------------~----------

Porte

2, m Aire de fouille(tourbe! écorce)

Couloir de déjectionsPorte

1

Pointd'abreu-vement1 1

Aire d'exercice3m

Paille

D

Poubelle

/ ~L-~ __ ~ ~/ \

\

Aire de constructiondu nid

2,Sm

ilm

t

Paille

Infirmerie

Couloir d'embarquement

Porte

(d'après Stolba et Wood-Gush, 1984. The identification of behavioural key featuresand their incorporation into a housing design for pigs. Ann. Rech. Vét., 15,287-298).

ÉLEVAGE 1DClasse tout confort ... sans

supplémentDans les bâtiments roulants, le bien-être des animaux retient égalementl'attention des autorités.

"A compter du 31 décembre 1996,pour votre confort et sécurité, nousvous proposons, pour vos déplace-ments de plus de 8 heures dansl'Union européenne, des comparti-ments individuels avec cloisonsmobiles, une ventilation modulableen fonction des conditions climati-ques, un service d'abreuvement à laplace lors des arrêts, un choix defourrages de qualité à discrétion etpour vous étendre, une litière gar-nie. L'aménagement du wagon vouspermettra, à tout moment, d'être àportée des yeux, de voix ou de maindu personnel de la compagnie(chauffeur, éleveur ...).

Au terme de ce voyage, un reposbien mérité de 12 à 24 heures voussera accordé avant de poursuivrevotre périple vers de nouvelles des-tinations.

Pour votre trajet de moins de 8heures, les véhicules traditionnelsseront à votre disposition".

Telle est la nouvelle offre faite auxanimaux le 22 juin par les Etatsmembres de rUE pour assurer leurtransport sur son territoire.

Si elle est aguichante, le succès decette mesure sera garanti par sontarif économique : un supplémentaccompagne en effet son non res-pect.

Vient de paraîtreVotre basse-cour familiale et éco-logiqueJ. Chaib, 1995,319 p.Terre Vivante,BP 20, 38711 Mens cedexTél. 76348080 - Fax. 76348402

AlterAgri n016 19

Page 5: Le bien-être des animaux

D [ÉLEVAGE

Figure 5 : Comparaison de différents sols de logettes chez des vaches laitières(d'après Dhainaut et Poujade, 1992). Evaluation de différents revêtements

pour logettes de repos dans une étable laitière en stabulation libre.100

90

807060504030

2010

o

82,1

12,3

-AnimalPrototype "sac" Enkamat Géotextile

Revêtement(Mémoire defin d'études, EN/TA Clermont-Ferrand, 39 pp.)

Des critères objectifsTI est maintenant bien admis que lesanimaux d'élevage sont des êtres sen-sibles et que l'homme se doit de res-pecter leur bien-être autant que fairece peut. Le respect de bien-être estsouvent une question de bon sens :les éleveurs savent bien que les ani-maux ont tendance à se battre lors-qu'ils ne se connaissent pas et qu'illeur faut un minimum de place pourse coucher. Cependant, les contrain-tes économiques ont pu dans certainscas entraîner une diminution duniveau de confort offert aux animaux.A l'opposé, les sociétés protectricesdes animaux, bien souvent relayéespar les médias, ont généralement unevision extrémiste et anthropomorphi-que des conditions de vie des ani-maux. Afin d'éviter ces deux écueils,il convient d'apporter des élémentsobjectifs au débat, ce que nous som-mes actuellement en mesure de fairegrâce aux critères qui ont été présen-tés ici.

Du porc en cinq étoiles

Les îles britanniques font figure depionnier en matière de bien-être desporcs. En 1999, "tout porc britanni-que devra pouvoir tourner sur lui-même sans aucune difficulté à- toutmoment". Cette règle s'appliqueraaux truies qui ne pourront plus êtreconduites en stalle ou attache, saufpour la période comprise entre 7jours avant la mise bas et le sevragedes porcelets.

Adopté en 1991, ce réglementinquiète les éleveurs. Il accroîtra lescoûts de revient et peut avantager 1;1viande de porc importée. L'amé-nagement des porcheries exigeraitun investissement compris entre2 000 et 4 000 F par place. Toute-fois, 3 des 4 grandes chaînes desupermarchés (Marks & Spencer,Tesco et Sainsburry) ont déclaréleur intention de stopper les impor-tations de viande porcine issued'élevages qui ne respecteraient pasles règles britanniques.

Vient de paraître

Races d'hier pour l'élevage dedemainA. Audiot1NRA, 1995,229 P.

Les races animales anciennes ont étéconservées jusqu'à nous par des éle-veurs restés en marge des processusde l'élevage intensif, d'où les diffé-rences de performances entre lesraces qui ont bénéficié de program-mes d'amélioration génétique et cellesdites "locales".

Or, les généticiens eux-mêmes, quiont conçu et organisé la sélection desgrandes races françaises, soulignentl'intérêt de préserver les races en périlpour maintenir la variabilité généti-que.

Cet ouvrage analyse la diversité desstratégies de conservation mises enœuvre, puis les méthodes dont nousdisposons aujourd'hui pour mieuxcaractériser et valoriser ce patrimoinegénétique.

Au-delà de la simple conservation,son ambition est de contribuer à éla-borer une politique de gestion de cepatrimoine, tant au niveau nationalque régional et local.

Un texte de référence pour les diffé-rents acteurs du secteur de l'élevage,mais aussi pour tous ceux qui s'inté-ressent à cette problématique quicroise actualité scientifique et enjeuxsocio-économiques (CNRAB).

• Comportements et bien-êtreanimalM. Picard, R-H. Porter, J-P. SignoretINRA Editions, 1994, 228 P.

• Récent developments in thenutrition of herbivoresM. JournetINRA Editions, 1995, 622 P.

INRA Editions, Route de Si-Cyr,78026 Versailles cedexFax. (1) 30 83 34 49

Cahier des charges élevage: dernière minute

La section bio de la CNLCPAA (1) s'est enfin réunie le 15 février dernier, sous la présidence d'Alain Riquois (qui rem-place Jean Thiault depuis le 3 janvier 1996). De cette réunion, placée comme d'habitude sous le sceau du secret, nous nepouvons vous révéler que l'ordre du jour. Ont été abordés : les résultats des enquêtes publiques concernant la transfor-mation des viandes de porc bio, et la production et transformation laitière ovine, toujours en bio ; l'étude du cahier descharges ITAB/APCA (déposée par Interprofesssion Bio) pour bovins, ovins et caprins; le règlement d'usage de la mar-que AB et les modifications de l'annexe II B et II C du règlement communautaire.

D'autre part, on a appris de source sure que les cahiers des charges apiculture et production porcine paraîtront au JournalOfficiel courant mars 96. (M-C. F.)(1) Commission Nationale des Labels et de la Certification des Produits Agricoles et Alimentaires

r=l Alter~ Agr; n016