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Eté 2014 | ARTITUDE | www.artitude-montagne.fr Imprimé sur du papier recyclé – Consultable sur notre site
Le bulletin des montagnes : l’information au naturel Que la montagne reste un plaisir !
Contenu
Articles
Que la montagne reste un
plaisir ! 1
Professionnel de la montagne :
BEJEPS Canoë-kayak 2
Le pastoralisme : l’adaptation
aux menaces des prédateurs 2
La randonnée en montagne :
évoluer en milieu à risques 3
L’Alta-Rocca, une histoire et un
village : Quenza 4
La santé par la nature : l’achillée
millefeuille 4
Pleins feux sur
En alpages, tout est beau et
fragile … 2
Oiseau : la défense du territoire 3
La légende de l’œil de Sainte
Lucie 4
La montagne entraîne la notion de pentes, par définition. La géologie a sculpté le sol, déformé, transformé et bousculé le terrain sur lequel se développent de nombreuses espèces de fleurs, de buissons, d’arbres et autres végétations.
Tout ceci n’est pas mélangé au hasard mais organisé selon des milieux qui leur sont propices. Ce sont ces beautés et émerveillements que nous venons découvrir et admirer dans la montagne.
Hélas, cette ‘admiration’ est muée de plus en plus en ‘consommation’ et engendre malheureusement une ignorance de phénomènes pourtant naturels souvent faciles à prévoir, et donc à éviter. Les accidents souvent mortels de ce printemps nous rappellent que la montagne ne s’apprend pas seulement sur internet ou GPS. C’est pourquoi un article de ce bulletin apporte quelques conseils afin que nos randonnées en montagne restent un plaisir et ne se transforment pas en cauchemars.
Les merveilles naturelles méritent qu’on prenne le temps de s’extasier devant celles-ci ; couleurs, fonctionnement, délicatesse, sonorités, odeurs, diversité, utilités, recyclage, impact sur l’environnement, influence sur notre imaginaire et sur nos humeurs, coordination dans leurs milieux naturels, …
Prenons un simple exemple éphémère, qu’est-ce qu’un papillon ? Un billet d’amour plié en deux, s’animant sur la piste de danse qu’est une jolie fleur. Si vous ne pouvez vous déplacer pour admirer cette petite merveille de la nature, prenez 30 secondes pour admirer ce papillon sur notre site : http://www.artitude-montagne.fr/sorties-pedagogiques. Ensuite délectez-vous sans modération et sans risques de sa conquête charmeuse sur vos yeux et votre cœur.
Vincent Roquier-Vicat
1407 - Bulletin N°7
Professionnel de la montagne : BPJEPS « Canoë-kayak et disciplines associées »
Syndicat National Guides Professionnels Canoë Kayak DA : www.sngpckda.org/
Le pastoralisme : l’adaptation de l’homme aux menaces des prédateurs (2/3)
types d’eau et randonnée aquatique sans corde. Il peut mettre en place des programmes d’entrainement au niveau départemental et régional. Il lui est possible d’intégrer une structure professionnelle. Il peut contribuer au développement durable de la pratique de sports d’eau en environnement naturel.
La formation est en continue avec alternance entre le centre formation, les stages et la formation à distance. La durée est de 12 mois.
Le détenteur de ce diplôme est un professionnel autonome. Il peut aussi bien travailler pour des structures publiques, être indépendant ou intégrer des clubs ou associations privées.
Le moniteur encadre toutes sortes de public s’organisant sur tout support ou embarcation propulsé à la pagaie ou à la nage en eau calme, en mer par vent de force 4 maximum, en eau vive jusqu’en classe 3 (art. 1 arrêté du 17 janvier 2011.JORF n°0022 du 27 janvier 2011).
Le professionnel peut organiser des programmes de découverte en tous
En alpages, tout est beau
et fragile…
L’alpage est une zone au-dessus de
la forêt. Dans les alpes, cela
correspond à une altitude
d’environ 1800 mètres et plus.
A cette altitude, la température
reste fraîche toute l’année et la
végétation est plutôt rasante. On
appelle cette limite la zone de
combat. Ce nom exprime la
difficile survie de la végétation.
Aussi appelée lande à éricacées, la
nature grandit moins vite qu’aux
abords des villages.
Deux cent mètres plus haut, les
rhododendrons laissent la place à
la pelouse alpine. Fragile elle aussi,
elle oblige le déplacement
fréquent des troupeaux pour la
préservation de l’herbe.
Ce secteur est prisé par les
vacanciers pour sa beauté en
paysages et en fleurs. A chacun
de préserver cet espace.
« Pour qui aime la montagne, l’important n’est pas de la conquérir
mais de se laisser conquérir par elle. »
La surveillance nécessaire aux troupeaux dans l’alpage apporte son lot de
contraintes ; déplacements plus fréquents des bêtes, équipements supplémentaires
en matériel et en chiens, heures de travail en plus empruntées sur la vie familiale,
impacts sur le paysage alpin.
Le principe de l’élevage en liberté ou sous clôture se pratique depuis toujours dans
presque toutes les zones de montagnes. Mais la surveillance d’aujourd’hui impose
des contraintes oubliées depuis que le loup avait disparu du territoire français.
Par exemple, le regroupement pour la nuit du troupeau demande à déplacer les
bêtes plus souvent depuis leur lieux de pâtures diurnes. Les allées et venues
régulières des bêtes impactent sur l’érosion du terrain. De plus, les bêtes passent du
temps pour le déplacement, diminuant le temps du pâturage et elles utilisent de
l’énergie pour les trajets qui ont tendance à s’allonger. Si l’enclos est déplacé
régulièrement, le berger doit assumer cette charge de travail supplémentaire pour
refaire de nouveaux parcs.
Certains secteurs sont plus à risques de rencontres avec des prédateurs. Dès lors, ils
auront plus de chances d’être abandonnés. D’autres secteurs plus faciles d’accès,
plus sûrs et plus près peuvent, par contre, être sur-pâturés. Il y a alors un
déséquilibre dans l’exploitation pastorale de la montagne. De même, la sur-
fréquentation de lieux de repos nocturnes va appauvrir le sol.
Un troupeau ne sera pas laissé sans surveillance. Soit le berger restera sur place,
pénalisant la vie de famille, soit il doit former des chiens de garde afin d’assurer une
tranquillité réelle et surtout vitale à ces bêtes. Cette surveillance canine est
rigoureuse et sélective.
A suivre…
2
La randonnée en montagne : évoluer en milieu à risques
3
Prairie alpine de Maurienne – Solitude d’une campanule perdue dans les pensées
Ce printemps aura encore été bien meurtrier pour des randonneurs en montagne. C’est pourquoi nous développons dans ce bulletin un encart spécial sur la vigilance en montagne. En effet, les conditions printanières d’enneigement existent toujours en été au fur et à mesure de la montée en altitude. De plus, la météo est très instable.
Non la montagne n’est pas un lieu où l’on se promène comme autour du plan d’eau du dimanche. Par son relief pentu, la montagne représente un milieu naturel riche en variété tant agréable (richesse en flore et faune) que difficile à maîtriser (exemple de la météo).
Le relief complique les prévisions météo et réduit l’évaluation à une vallée seulement. Le risque d’orages violents est bien réel ; une connaissance minime est indispensable, une simple pluie peut rendre un terrain glissant et des rivières infranchissables. Une perturbation atmosphérique entraîne, par définition, des nuages pouvant limiter la vue au sol. La prudence s’impose alors en utilisant une carte et une boussole ou un GPS s’il est fiable, bien réglé et qu’on sache s’en servir. Le terrain sur lequel on évolue est composé de roches plus ou moins lisses et instables, d’où la nécessité d’être chaussé correctement pour la montagne.
La plus grande difficulté reste certainement celle d’évaluer ses capacités et de ceux qui nous accompagnent. Dans le principe inévitable qu’on marche au rythme du plus faible, on va prévoir un itinéraire en fonction des possibilités physiques, de la météo de la journée, voir de celles passées si récentes chutes de neige (courantes en été). Est-il nécessaire de rappeler aussi l’importance de la qualité de l’équipement y compris de ce que contient le sac à dos ? Rappelons aux parents de vérifier auprès de leur pédiatre les altitudes à respecter pour les jeunes enfants, surtout quand on prend le télésiège ou la télécabine qui vous propulse à 2000 voir 3000 mètres d’altitude en quelques minutes.
Ce milieu à risques est très attirant vue de la vallée. Bien des gens ‘programment’ des activités en montagne depuis chez eux, cependant la sagesse assurera votre plaisir et votre sécurité pour vous et votre famille.
france3-regions.francetvinfo.fr/nouvel-appel-la-prudence-de-la-prefecture
france3-regions.francetvinfo.fr/orages-en-montagne
La vie de l’oiseau : la
défense du territoire
Pour un jeune oiseau, il va lui falloir
partir à la conquête de son propre
territoire. Hors, rares sont les places qui
sont libres. Il lui faudra alors établir son
territoire au milieu de ceux qui existent
déjà, prendre celui d’un oiseau qui est
mort ou bien se battre pour prendre
celui d’un autre.
Une fois cette étape franchie, la défense
du territoire est nécessaire en se
signalant par diverses méthodes :
chants, parades, cris de toutes sortes.
Les manifestations sonores se
manifestent surtout dans les milieux
forestiers et sont ‘reconnues’ des voisins
qui connaissent leurs auteurs. Le chant
lors du déplacement de l’individu dans
son territoire accentue l’insistance du
propriétaire et semble mieux protéger
ainsi sa propriété (étude sur la mésange
charbonnière).
Dans les milieux ouverts comme les
alpages, l’oiseau peut parader sur terre
comme en vol afin de manifester sa
présence réelle, cas du Faucon pèlerin.
Ces interventions, tant sonores qu’en
mouvements tel le vol, suffisent
généralement à protéger le territoire.
L’affrontement est rare mais peut
devenir dramatique car, la moindre
blessure grave chez l’oiseau, le
condamne souvent face à ses
prédateurs.
L’Alta-Rocca : Une histoire et un village, Quenza
La santé par la nature : l’achillée millefeuille
ARTITUDE
8, route de Perthuis 73200 ALBERTVILLE 06 82 34 28 38 www.artitude-montagne.fr [email protected]
La culture en marche …
Retrouvez-nous sur le Web : http://www.artitude-montagne.fr
La légende de l’œil de
Sainte Lucie
« A la fin du IIIe siècle, non loin des hauteurs
de l’Alta-Rocca, vivait une jeune chrétienne
nommée Lucie. Celle-ci s’occupait de sa mère,
Eutychie, atteinte de maladie incurable et
donc condamnée.
Lucie vénérait tellement la vierge sicilienne de
Sainte-Agathe qu’elle décida d’amener sa
mère devant son tombeau. A force de prières
ferventes, sa mère guérit miraculeusement.
En remerciement, Lucie se mit à distribuer tout
l’héritage de son père aux pauvres et voulut se
consacrer entièrement à la vierge faisant vœu
de chasteté. Afin de ne pas céder aux
prétendants des villages des montagnes, elle
s’arracha les yeux et les jeta à la mer pour ne
pas perdre sa foi.
Devant une telle dévotion, la vierge lui rendit
des yeux plus beaux encore. »
On trouve dans le commerce des coquillages
en spirale appelés ‘Œil de Sainte Lucie’. Ils
sont sensés être des porte-bonheur et
éloigner le mauvais œil. Ce coquillage est en
réalité le turbo rugueux de Méditerranée.
L’opercule est récupéré et le coquillage remis
à l’eau. Il pourra ainsi se renouveler.
L’opercule du Turbo de Méditerranée est de
couleur blanche sur une face et orange sur
l’autre.
Plante de la famille des astéracées. Elle est de taille plutôt moyenne,
aromatique, duveteuse. La fleur est constituée de multiples capitules blancs
ou roses et elle possède des feuilles composées de nombreuses folioles elles-
mêmes échancrées. Les zones de propagation de l’achillée sont larges
puisqu’il s’agit de lieux incultes jusqu’à 2800 mètres d’altitude.
Utilisation :
Elle est conseillée en cas de fièvre,
rhume et grippe, elle arrête les
saignements, favorise la cicatrisation
et renforce la circulation périphérique.
On peut boire une infusion de cette
plante autant qu’on le souhaite.
Pour stimuler la circulation, il est
conseillé d’en boire 3 tasses par jour.
Comme toute utilisation de plantes, ne
pas consommer en cas de grossesse
sans avis médical.
4
agricoles des hommes. Pins laricio, châtaigniers, arbousiers, chênes verts, tilleuls poussent volontiers et apportent aux habitants bois de chauffage, combustible pour la cuisine, fabrication de meubles, nourriture pour les animaux, etc. Ce couvert forestier abrite sangliers, cerfs réintroduits et mouflons. Les aiguilles de Bavella en granit rouge sont toutes proches et le plateau du Coscione est abondant en pâturages et peu forestier. L’activité agro-pastorale de Quenza fut connue pour être la plus importante du plateau.
Une famille, celle des della Rocca, s’illustra au XIIIè siècle. Sinucello revint de Pise en tant que comte de Cinarca et juge. Il fit construire un château près d’Aullène puis domina rapidement le plateau. Sa conquête du château de Capula mit fin à l’occupation millénaire de ce site désormais dépassée. Des ruines d’anciens ‘casteddi’ sont encore visibles au travers de la végétation. En quelques années il étendit sa domination jusqu’en Balagne. En 1264, il devint seigneur de toute la corse s’opposa à la domination de Gênes qui se faisait de plus en plus pressante. Sinucello devint le premier résistant emblématique de la corse. Par une trahison, il fut fait prisonnier à Gênes en 1300.
En fonction des institutions et destitutions, le plateau de l’Alta-Rocca vécu des caprices des seigneurs jusqu’à ce que la domination génoise s’impose. Ainsi tombèrent les dernières places fortes de Baricini et de Roccatagliata au tout début du XVIè siècle. Mais les guerres internes ne s’éteignirent pas pour autant.
Situé sur le vaste plateau de l’Alta-Rocca, le village de Quenza est à 795 mètres au niveau de l’église. L’ancienne chapelle de style roman de Santa Maria (Xè siècle) est légèrement isolée du village.
La région est un paradis végétal, propice aux activités pastorales et