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N°2 - Avril - Mai 2005 - 3 Magazine d’information et de débat sur la Gascogne

Le Canard Gascon n°2

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Chasse à la palombe

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N°2 - Avril - Mai 2005 - 3 €Magazine d’information et de débat sur la Gascogne

Le Canard Gascon N°2 - Page 3

Tout le monde connaît le vieil adage selon lequel il faut diviser pour mieux régner. Une variante anglo-saxonne en est : « together we stand, divided we fall », ce

qu’on pourrait traduire par « l’union fait la force, la désunion provoque la chute. » Nous allons voter pour doter l’Europe d’une constitution et, comme souvent

lors des référendums, on mélange l’humeur du moment avec les intérêts à long terme. Il n’est pas inutile de rappeler que la constitution fixe des règles du jeu et qu’en aucun cas elle ne préjuge de la couleur politique de

ce que sera l’Europe demain ou après demain. C’est pourquoi il est inappro-prié de dire qu’une constitution est de gauche ou de droite. C’est le parlement européen et les députés que nous y envoyons qui détermineront la tendance

de l’Europe. On pourra toujours choisir entre social ou libéral et faire jouer l’alternance.Si l’Europe a tant besoin d’une constitution, c’est que les règles empiri-ques qui prévalaient à quinze ne tiennent plus la route dès lors que nous sommes vingt-cinq. En particulier la règle qui permettait à un état seul de bloquer complètement un projet pouvait laisser pourrir des situations.

Désormais, la majorité qualifiée sera de mise. La Politique Agricole Commune draine beaucoup d’argent pour les agriculteurs français qui critiquent, souvent à juste titre, les décisions de Bruxelles considérées comme technocratiques et loin de la réalité des champs. Avec la nouvelle constitution, on renforce les prérogatives du parlement et on va rapprocher les électeurs de l’exercice du pouvoir.Et bien sûr, il faut évoquer la paix. La nouvelle constitution prévoit la nomination d’un ministre européen des affaires étrangères qui parlera d’une seule voix pour toute l’Europe la faisant peser d’un nouveau poids face aux géants américain, russe et chinois. Cette union des peuples sous la bannière déclarative d’une tolérance commune n’efface pas pour autant les souverainetés des états membres au contraire. Les Français resteront français et les Gascons…gascons ! Alors oui, la constitution européenne est un vrai progrès. Et comme toutes les institutions, s’il s’avère qu’elle a des défauts, elle pourra être amendée. Un bon exemple en est la constitution française qui est régulièrement modifiée et vient récemment d’adopter une charte de l’environnement. Introduire un vote sanction contre le gouvernement ou contre la technocratie de Bruxelles serait une erreur fondamentale. Nous devons saisir la chance historique de pouvoir peser sur la des-tinée du monde quand certains jouent les apprentis-sorciers. On le doit à nos enfants et à ceux qui suivront. Pour le reste, c’est le printemps. Le retour des fleurs et je tiens à vous remercier de l’accueil que vous avez réservé au numéro 1 du Canard Gascon. Celui que vous avez entre les mains a pris des couleurs, et le numéro 3 proposera un supplément pour nos amis anglophones, preuve que l’Europe est déjà une réalité !

Salutations gasconnes !Jean-Louis Le Breton

Faut-il dire OUI à l’Europe ?Sommaire n°2News et coins coins Radars, levez le pied ! - Page 4

EnquêtesChasse à la palombe, bon chasseurs, viandards et écolos – Page 6

OGM : Le point de vue des cher-cheurs – Page 8

Faut-il fermer les bureaux de Poste en campagne ? – Page 10

Course landaiseLes écarteurs à l’honneur - Page 12

Gasconoscopes Henri Broncan – Page 13Gérard Tournadre – Page 13Bernard Saïn – page 13Jean-François Abadie – Page 14Inès Joulié – Page 14Georges Nosella – Page 14Michèle – Page 15Lise Desjardins, Anne-Claire Abadie– Page 15

Photographe : Pierre Deliniere La mémoire des Vicois - Page 16

A diu siatz Page 17

Cd, bouquins, sites... Page 18

Bulletin d’abonnement page 12

Photo de couverture : Patrick Nalis, Président de la chasse à Laujuzan.

Le Canard Gascon, La Bayle – 32110 – Magnan. Tél. : 05 62 08 88 00 - Fax : 05 62 08 88 11. www.le-canard-gascon.com. Mail : [email protected]édactionDirecteur de la publication et rédacteur en chef : Jean-Louis Le Breton. Maquette et conception graphique : Pierre Giès. Ont collaboré à ce numéro : Nina de Voogd, Ernest Mulard, Eric Artiguelongue, Jean-Paul Amic, Caroline Le Breton. Les illustrations originales et le person-nage du Canard Gascon sont de Elger.Editeur : Anyware sarl, La Bayle – 32110 Magnan. Dépôt légal, 2ème trimestre 2005. Service des ventes au journal (05 62 08 88 00).Numéro de commission paritaire : 0207 I 86098. ISSN 1772-6573. Imprimé par Dauba à Nogaro.Abonnement : 36 euros pour 12 numéros – France métropolitaine. Autres régions, nous consulter.

Et voilà les petites lignes que lisent les plus malins et où on aime bien glisser des bêtises. La direction du Canard Gascon (c’est nous) se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à se justifier, manquerait plus que ça, non mais des fois. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit (photocopie, gravure au burin sur pierre granitique, repiquage dans un blog, etc.) des pages publiées dans la présente publication, faite sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une con-trefaçon qui ne nous plairait pas du tout. Seules sont autorisées les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste (moine ou non) et non destinées à une utilisation collective et les analyses ou courtes citations. En revanche, toute publicité gratuite, tout colportage ou autre bouche à oreille pour faire connaître le magazine sont vivement conseillés. Montrez-le mais ne le donnez pas, encouragez vos amis à s’abonner. J’arrête, sinon vous allez avoir la migraine avec ces petits caractères !!

Le Canard Gascon N°2 - Page 4

Filières canards, la suite

Notre enquête du premier numéro sur les dif-ficultés de survie des éleveurs de canards à

la ferme face aux industriels de la profession a suscité des réactions. Philippe Castet a voulu défendre la position des éleveurs qui travaillent pour les grands groupes coopératifs, lui-même faisant partie de la filière Monfort/Euralis. « Les grosses filières et les petits éleveurs prati-quent le même combat. Les gros bras du mar-ché comme Euralis sont des coopératives qui comptent énormément dans le paysage gascon. La filière palmipède a pour but une production de qualité grâce à l’appellation IGP. Monfort fait vivre 380 producteurs et 1500 salariés là où les producteurs à la Ferme du Gers ne sont que 80. Ces groupes permettent un maintien du tissu rural et de la production dans le Sud-Ouest. Nos clientèles sont différentes et il y a peu ou pas d’interaction sur les ventes. Les producteurs à la ferme sont les Rolls du gava-ge et nous, nous sommes les Renault, Peugeot, Citroën et autres avec une gamme complète de produits représentant le meilleur rapport qua-lité prix. A une qualité au moins égale à celle des producteurs à la ferme, les 25 millions de canards produits et consommés par les fran-çais en sont la preuve. »Pour notre part, nous persistons à penser que le canard élevé à la ferme en plus petite quan-tité, gavé au grain plutôt qu’à la pâté est moins stressé et de meilleure qualité. Par conséquent, il serait dommage que la filiè-re « à la Ferme » soit menacée de disparition. Ce qui n’est pas encore le cas, mais ces petits éleveurs tirent la sonnette d’alarme sur leurs conditions de travail.Jean-Louis Le Breton.

Cherchez l’erreur

Mauvaise nouvelle pour le petit monde uni-versitaire gersois. Le 3ème département

« Hygiène-Sécurité-Environnement » n’ouvri-ra pas à la rentrée 2005 à l’IUT d’Auch. Et peut-être pas non plus à la rentrée 2006. Les enseignants ne sont pas nommés pour l’année

universitaire à venir et les crédits de l’année suivante dépendront des moyens donnés au budget 2006-2007 de l’Education Nationale. Les mauvaises langues diront que l’on n’est pas à deux ans près. Surtout lorsqu’on sait que ce troisième département devait déjà ouvrir il y a trois ans. Nous ne l’avons pas inventé, c’est la pancarte à l’entrée du site universitaire à Auch qui le dit : « Département Hygiène-Sé-curité-Environnement : (ouvert en 2002) ».C’est bien connu : « Les promesses n’enga-gent que ceux qui les croient »…Ernest Mulard

Radars : levez le pied !(Pas le coude…)

L’état a enfin trouvé la parade contre l’insécu-rité routière dans le Gers. Une arme absolue

baptisée « Radar ». Automatique ou embarqué, l’appareil a pris depuis le début de l’année une place prépondérante au bord des routes natio-nales du département et fait même plus peur que la vue des képis. Pour les quinze premiers jours du mois de mars, 1271 automobilis-tes ont été flashés pour excès de vitesse. 826 procès verbaux ont été délivrés par les trois automates du département, installés à Auch, Lasseran et Saint-Maur et 445 par le radar em-barqué et banalisé de la gendarmerie. A Auch, 406 automobilistes ont été flashés au Moulias pour des vitesses supérieures à 20km/ h au dessus de la limite autorisée. Les « boîtes à images » ont trouvé leur vitesse de croisière, avec une moyenne de 29 procès-verbaux par jour. Et à entendre le préfet, « ces chiffres sont minimes comparés à d’autres régions ou départements ». A 90 euros minimum par

amende, le Trésor Public a de quoi se frotter les mains. D’autant que deux autres automates seront installés d’ici l’été sur la rocade d’Auch et à l’entrée de Gimont. Avec le passage des touristes, le flash n’a pas fini de crépiter. Mais n’allez pas croire pour autant que l’état prend l’automobiliste pour une vache à lait. Tout d’abord, parce que les radars sont là pour di-minuer la mortalité sur nos routes et pas pour sanctionner à tout va. Ensuite, parce que les conducteurs sont prévenus chaque fois qu’ils vont passer devant un radar automatique. D’ailleurs, le préfet Fromion a promis que les panneaux indiquant leur emplacement seront encore plus visibles. Puisqu’on vous le dit…E. M.

Rapports transgéniques conflictuels.

Les relations entre Philippe Martin et Jean-Michel Fromion ont du plomb « OGM »

dans l’aile. Le Président du Conseil Général a soutenu les manifestants « anti-transgénique » de Solomiac. Le préfet a répondu en envoyant les gendarmes mobiles pour disperser la foule et protéger les champs expérimentaux de la « violence » des faucheurs volontaires. Philip-pe Martin a lancé l’idée d’un référendum ger-

sois sur les cultures transgéniques pour lequel il a facilité la création de l’ARGO, présidée par le journaliste Michel Cardoze. Jean-Mi-chel Fromion s’est interrogé sur l’intérêt local de l’association, mettant en doute la légalité de la subvention que lui a octroyée le Conseil Gé-néral. Dernier échange d’amabilité entre les deux hommes : l’élu gersois a fait voter par les conseillers généraux un vœu s’opposant à l’expérimentation des cultures d’OGM en plein champ dans le Gers. Le représentant de l’état a demandé son annulation par le tribunal administratif de Pau, obtenant l’appui du Com-missaire du Gouvernement qui a proposé au tribunal de «satisfaire le préfet» du Gers dans sa requête. Motif : la délibération du conseil général est « entachée d’incompétence dans l’ensemble de ses dimensions » et ne relève pas de sa compétence mais de celle du minis-tère et des maires. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les relations actuelles entre l’état et le département dans le Gers, ressemblent de

Philippe Castet, éleveur à Magnan

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Le panneau à l’entrée du site universitaire...

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plus en plus à un match de tennis…opposant un préfet à un ancien préfet. Reste à savoir lequel sera en mesure de monter au filet pour finir le point.E. M.

Nom de noms

Le mois de mars a été faste en manifestations pour la défense de l’école de la République.

On a suivi la mobilisation lycéenne contre la réforme de l’école proposée par le ministre de l’éducation François Fillon et la « Marche de la colère » des parents d’élèves des écoles et collèges contre la carte scolaire 2005. Rappe-lons aussi le double « Appel de Sauviac », pour le maintien des services publics et de l’école en milieu rural. Et à chacune de ces levées de bouclier, les manifestants ont rivalisé d’imagi-nation pour faire passer le message contre la réforme du bac et les suppressions de postes dans les établissements scolaires. Numéro un au top 50 des jeux de mots sur les pancartes, l’inspecteur d’Académie Patrick Boulanger. Ici et là dans les cortèges on pouvait lire : « Bou-langer, tu nous roules dans la farine » ou en-core « Boulanger, l’école est dans le pétrin ». Bonne pâte, n’écoutant que son courage et bravant même le sacro-saint devoir de réserve, l’inspecteur a décidé d’utiliser « le langage de la vérité » en s’adressant aux parents et élus par voie de presse. Il a expliqué que les coupes sombres à la rentrée prochaine proviennent du fait que le Gers est sur-doté en postes et qu’il fait avec les moyens que lui alloue le ministère. Ajoutant pour enfoncer le clou et

répondre enfin aux « slogans manichéens »: « Les parents et les usagers font aussi l’école. Chacun construit son destin. Si le rural mar-che mal, ce n’est pas la faute de l’Etat et en-core moins de l’inspecteur d’Académie ». Des propos, en forme de boule de campagne que parents, enseignants et syndicats ont encore du mal à digérer. Commentaire de ces derniers : « Pour faire passer sa carte scolaire, Boulan-ger a encore du pain sur la planche ». Qu’on se rassure, l’inspecteur pourra s’appuyer sur son nouveau recteur d’académie pour régler le problème comme par enchantement. Vous ne serez pas étonné de savoir qu’il s’appelle… Merlin. Ça aussi çà ne s’invente pas…E. M.

Le Shell Eco : dingo, écolo et rigolo

La course la plus originale de l’année se dé-roule les 21 et 22 mai prochains à Nogaro. Il

s’agit de récompenser le meilleur rendement énergétique pour un véhicule. 227 équipes ve-nues de toute l’Europe y participent.Pendant trois jours, le paddock du circuit de Nogaro va se transformer en gigantesque cam-pus universitaire. Sur chacun des stands, des professeurs Nimbus tournevis en main vont fignoler les drôles d’engins qui participent à la compétition. A l’origine (le Shell Eco-marathon a déjà vingt ans !) il s’agissait de

parcourir la plus longue distance avec un li-tre de carburant. Les temps ont changé parce que les systèmes de propulsion ont évolué. Le défi aujourd’hui est « la moindre consomma-tion d’énergie » ce qui permet à des véhicules utilisant les piles à combustibles par exemple de concourir. On trouvera donc différentes catégories en course : le supercarburant (157 véhicules), le gazole (25), le GPL (16) et les énergies alternatives (29) comme l’hydrogène, le solaire, l’alcool et les bio-carburants. Un nouveau prix baptisé « Equation : climat » récompensera le véhicule dont les émissions de gaz à effet de serre sont les plus faibles. Lycées, universités, écoles d’ingénieurs et as-

sociations participent à la compétition. Le tro-phée est actuellement détenu par l’équipe Mi-cro Joule du Lycée de la Joliverie à Nantes. Si les établissements français représentent 70 % des compétiteurs, 18 autres pays participent : Allemagne, Angleterre, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, Grèce, Italie, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, Slo-vaquie, Suisse, Turquie, Canada…et Arabie Saoudite ! Autant dire que les échanges tech-niques et linguistiques vont aller bon train. Au delà de la compétition c’est l’incroyable am-biance de fête qui marque ces trois jours. Tous ces jeunes sont les ingénieurs de demain qui travailleront à remplacer les voitures à pétrole, parce qu’on sait bien que cette ressource n’est pas inépuisable.J.-L. L.B.

C’est l’été : les jeunes au boulot !

Si vous avez entre 16 et 28 ans, les jobs d’été, c’est maintenant ou jamais ! Avec des

« Journées Jobs d’été 2005 » au Centre na-tional info jeunesse, au CRIJ et dans tous les Bureau et Points BIJ et PIJ... Cette année, plus de 40 000 postes saisonniers seront proposés en France, dont 6 000 en Europe... A Auch rendez-vous c.v. en poche, au Bureau Info Jeunesse, 16 bis rue Rouget de Lisle ou dans les sept points info du département. Toutes les offres sont également disponibles sur les sites Internet de l’ANPE et du Centre d’Information et de Documentation de la Jeunesse... Renseignements au 05 62 60 21 21.

Allez les filles !

Si vous êtes attirées par le sport mais vous n’avez jamais osé franchir le cap, c’est le

moment. Le concours Femmes et Sport, en-courage le sport au féminin - non seulement la pratique du sport, mais aussi la prise de responsabilité dans les structures sportives où les femmes sont peu nombreuses. Ce concours jeunesse et sport s’adresse aussi bien aux as-sociations qu’aux femmes concernées indivi-duellement par le sport. Il est doté de près de 30 000 euros de prix. Alors à vous de jouer : date limite de participation le 1er juin. Règle-ment et dossier de candidature auprès de la di-rection de la jeunesse et des sports(DDJS), 9 rue Espagne à Auch. Téléphone : 05 62 61 69 80.

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Chasse à la palombe :chasseurs, viandards et écolos...

Chasser la palombe dans notre région est une passion qui ne consiste pas seulement à tirer l’oiseau. C’est aussi le plaisir de la journée entre amis dans la cabane au fond des bois. Et si quelques-uns gâchent le tableau du côté des chasseurs comme de celui des écolos, la tradition se maintient plutôt avec panache et raison. Enquête.

Dans les plaines vallonnées du Sud-Ouest, la chasse à la palombe se pratique beaucoup dans des palombières si-

tuées en lisière des champs ou tapies au fond des bois. On y accède par des tunnels recouverts de feuilla-ges et de fougères. Posséder une palombière est ici plus important pour certains que de rouler en Porsche pour d’autres. C’est dire à quel point cette tradition représente un mode de vie proche de la nature auquel les hommes sont très attachés. Je dis les « hommes » car c’est un fait que les femmes ne sont pas souvent présentes en ces lieues, même si quelques rares exceptions confirment cette règle.En remontant un tunnel dans les bois vers le nid douillet d’une palombière au cœur de l’Armagnac, on ne peut s’em-pêcher de faire cette étrange analogie du retour du gamin dans le ventre de sa mère. Car la palombière, c’est vraiment la cabane des bois dont on a tous rêvé quand on était gosses : on y trouve le coin cuisine, des banquettes aménagées de bric et de broc, des fusils de cow-boy sur des râteliers, des tours d’observa-tion camouflées sous les branches avec des lucarnes à clapet qui s’ouvrent en tirant sur des fils de fer. Une véritable aire de jeux pour garçons.

Rechercher l’émotionMais bien sûr, la chasse à la palombe ne se résume pas à un simple passe-temps de gamins. Nous avons rencontré Jean-Paul Castets le Président de l’Association de Défense des Chasses traditionnelles à la Palombe du Gers. Spécialiste du pigeon ramier et passionné de nature, il est éga-lement Vice-Président de la Fédération Départementale des Chasseurs et trésorier du Groupe d’Investigation de la Faune Sauvage (GIF). Il défend une certaine éthique de la chasse. « Cette tradition se perd au fond des âges. On considère que les égyptiens chassaient le pigeon. On trouve également des écrits du moyen-âge qui racontent la chasse aux filets, les rets. Depuis, la chasse au fusil est majoritaire dans le Gers, mais on utilise encore des filets horizontaux ici et des filets verti-caux dans les Pyrénées. Nous recherchons

l’émotion de dominer l’oiseau, de l’amener à se poser sur un arbre. C’est la démarche que nous souhaitons privi-légier. Nous autorisons l’utilisation d’appelants pour le

seul tir posé sur les arbres. Mais il est formellement interdit de tirer des palombes au sol. »

Ceux qui « font du score »A ce sujet, Jean-paul Castets se refuse à po-lémiquer à propos des « viandards » qu’il méprise. Mais d’autres chasseurs n’hésitent pas à dénoncer ceux qui longent en voiture les champs de maïs fraîchement ramassés pour guetter les vols de palombes posés,

s’arrêtent, font un carton puis recom-mencent un peu plus loin. Certains re-vendent les oiseaux, d’autres cherchent simplement à « faire du score » et on retrouve parfois dans des fossés des sacs poubelles pleins d’oiseaux morts. Ce

type de pratique formellement prohibé n’est heureusement le fait que de quelques individus et ne représente pas la grande majorité des chasseurs.Mais la chasse est-elle préjudiciable à l’espèce ? « Nous avons mis des comptages en place depuis plusieurs années et on se rend comp-te que les espèces chassées sont en bon état de conservation. Entre

15 et 30 millions d’oiseaux montent et des-cendent chaque année et le prélèvement est en légère diminution. »Dans certaines zones, comme le centre ou le nord de la France, la palombe est classée nuisible. Les oiseaux détruisent les semis de pois. Pour Jean-Paul Castets « si la pa-lombe est classée nuisible dans le centre et le nord c’est aussi parce que la location des postes de tir rapporte plus que la culture des pois… »

Bataille de datesMais le dossier qui fâche, c’est la date de fermeture de la chasse. Elle est fixée au 10 février dans le Gers et le Président voudrait la repousser au 28. « Nous avons mis en place des mesures restrictives au niveau des prélèvements. Nos études montrent qu’il y a de plus en plus de palombes qui nichent en France. Nous avons monté un dossier sérieux mais le ministre de l’éco-

Le Canard Gascon N°2 - Page 6

Jean-Paul Castets, Président de l’association de défense des chasses traditionnelles à la Palombe du Gers .

A l’affût dans la palombière : attendre patiemment et en silence que l’oiseau se pose...

Pour aller plus loin...

Le Canard Gascon N°2 - Page 7

logie, Serge Lepeltier n’a pas tenu compte de nos études et ça nous a profondément choqués. Ca remet en cause la pérennité de l’Observatoire de la Faune Sauvage. C’est un organisme où chasseurs et protecteurs de l’environnement sont à parité. Nous voulions en faire un lieu d’échange scientifique. En nous refusant ce débat, on met en place un combat idéolo-gique. » Jean-Paul Castets ne mâche pas ses mots. Pour ses relations avec les écolos, il est plus modéré : « localement ça se passe bien. Ce sont des protecteurs de la nature comme nous. J’essaie aussi de faire interdire la vente de la palombe car l’aspect financier dénature l’esprit de la chasse.»

Rester proche de la natureAu delà des polémiques, l’amitié et la chaleur humaine sont au rendez-vous dans les palombières. On y refait le monde, peut-être pas toujours dans la plus grande finesse, mais on s’y raconte des histoires et on partage le plaisir d’un salmis amoureusement cuisiné, souvent par les hommes eux-mêmes. Même si certains comportements sont critiquables, c’est le lien incroyablement puissant qui unit l’homme à la nature que chasseurs et écolos continuent de défendre chacun prêchant pour sa chapelle.

Jean-Louis Le Breton

Sur le terrainPatrick Nalis est Président de la chasse à

Laujuzan, région où les palombières sont très nombreuses. « Nous chassons à l’affût ou à l’approche, dans le bois, comme on

le faisait dans le temps. Ici, un chasseur fait en moyenne moins de 100 palom-

bes pour la saison. Cette année j’en ai tiré 70. Bien sûr, il y a quelques acharnés qui n’en ont jamais assez, mais ils sont peu nombreux. Il y a aussi un écolo qui sort une corne

quand on tire trop et fait un boucan de sirène de bateau. Mais pour nous, la chasse est une affaire de convivia-lité. Si chacun ramène les palombes chez soi, nous mettons les sangliers et

les chevreuils en commun, ce qui est l’occasion d’organiser deux grands repas de la chasse dans l’année au village. »

Ecolos : pas de caricatureanti-chasse !Alain Rigout est le porte parole régional des Verts en Midi-Pyrénées. Il donne son sentiment sur la chasse à la palombe.

« Je veux couper court à la caricature anti-chasse. Je ne remets pas en cause une chasse raisonnée. Il y a des types de chasses sur lesquels nous sommes criti-ques, en particulier pour les migrateurs. Nous sommes opposés aux loueurs qui squattent les cols pour dégommer des tourterelles ou des palombes. Je n’ai rien contre les chasseurs qui vont dans les palombières, même si ce n’est pas mon truc. Le côté un peu macho me dérange, mais chacun passe ses loisirs comme il l’entend. Mon opinion : j’encourage plutôt cette chasse raisonnée même s’il faudrait faire le ménage avec certains. Mais je suis un opposant très ferme aux loueurs de cols. Je suis solidaire de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et je pense qu’il faut parler et discuter avec les chas-seurs. Les pays devraient mieux respecter les directives européennes. Je réfute l’argument qui dit que les écolos sont des gens des villes. La campagne appartient à tout le monde et il n’est pas normal qu’on ne puisse pas se promener s’il y a risque.A propos des comptages, nous ne trouvons pas les mêmes résultats entre la LPO et les fédérations de chasse. Il faut se mettre d’accord et s’asseoir autour d’une table, mais sur ce problème il n’y a pas de dialogue et c’est dur de se parler. Pourtant quand on y arrive on voit que des choses peuvent nous rassembler parce que nous avons en commun le souci de la protection des espèces et de la biodiversité. »

Propos recueillis par J.-L. L.B.

Mathieu Tauzin de Laujuzan : il élève et soigne des palombes qui lui serviront d’ap-pelants pour la chasse. Il représente la nouvelle génération des chasseurs qui ont une vraie passion pour les oiseaux.

A lire : Le pigeon ramier de Richard Rouxel et Alexandre Czajkowski. Editions SPAP, distribué par le GIF, 111 chemin de l’Herte – CP 10 40 465 Pontonx sur Adour.

Sites internet à consulter:Côté chasseurs : www.gif.org www.fondationfaunesauvage.com Côté écolos : www.lesverts.fr www.lpo.fr

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Gilles-Eric Séralini, chercheur en biologie moléculaire, est expert auprès de l’Union Européenne en matière d’OGM, et siège au sein

de deux commissions gouvernementales françaises chargées de l’éva-luation des OGM. Invité à donner une conférence à Agen le 15 février dernier par ATTAC et divers groupes de militants, il s’est exprimé en tant que scientifique et non pas en militant. Ayant observé que la France n’est pas le seul pays à avoir ses faucheurs de cultures OGM, il a énu-méré les cinq questions qui se posent à tout citoyen désireux de se faire une opinion sur le bien-fondé des semences transgéniques : « comment un organisme est-il modifié génétiquement ? », « quels organismes sont modifiés ? », « à quoi sert la modification génétique ? », « quelles éco-nomies en découlent ? », « quels sont les risques ? ».Selon le Professeur Séralini, des recherches dans le domaine de la mo-dification génétique sont en cours depuis des décennies dans le monde, et concernent un large éventail d’espèces végétales et animales, sans pratiquement jamais sortir des laboratoires. La technique de ces modi-fications génétiques reste toutefois mal maîtrisée, et il faut longtemps pour qu’une séquence génétique expérimentale soit exploitable et plus ou moins stable. A ce jour, seules quatre plantes sont exploitées com-mercialement sous forme transgénique qui font l’objet de tant de débats houleux en Europe, mais aussi aux Etats-Unis : le maïs, le soja, le colza et le coton. Aujourd’hui 98 % des OGM dans le monde sont des plantes de soja et de maïs, dont 94 % sont produits aux Etats-Unis.

Devenir les maîtres du monde.Lorsque l’Occident a opté pour une agriculture productiviste après la Seconde Guerre mondiale, il s’est lancé à la recherche de moyens pour maîtriser la nature et ses aléas dans un but de rendement optimum et

d’économie de main d’œuvre. L’outil de laboratoire que devint par la sui-

te la toute nouvelle technique de modification du patrimoine gé-nétique fut mis au service de cette pression économique sans précédent dans l’histoi-re de l’humanité. En 1980 la

Cour Suprême des Etats-Unis a autorisé les brevets sur des

organismes vivants, événement inédit d’une importance capitale

qui lança le monde scientifique dans une course effrénée à la re-

cherche de semences agricoles transgéniques résistantes

aux insectes et autres parasites, semences

cultivables à bon prix censées couper court à la faim dans

le monde, mais avant tout susceptibles de

créer des monopoles ultra-lucratifs pour les

propriétaires des brevets

qui, de ce fait, deviendraient les maîtres du monde.Il faut noter que la majeure partie des OGM agricoles commercialisés sont produits aux Etats-Unis, où les brevets sur le vivant ont eu leur origine. Les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) font que des semenciers comme Monsanto sont dans leur droit en cherchant des marchés pour leurs se-mences transgéniques de par le monde. A ce jour l’Union Européenne n’a toujours pas approuvé l’implantation de cultures OGM sur son sol. Dans des régions françai-ses telles que le Gers où ces cultures existent, elles passent pour de la “recherche”. En réa-lité, elles constituent du “développement”. Elles consistent en petites quantités de semences OGM sur des parcelles semées de graines con-ventionnelles, et ont pour but la création d’hybrides stables et donc ex-ploitables commercialement pour donner lieu à de nouveaux brevets.

OGM et environnement.Lorsqu’il s’est avéré que les vastes monocultures de l’agriculture pro-ductiviste attiraient de véritables invasions d’insectes, la modification génétique des plantes s’est présentée comme un moyen de les rendre insensibles à ces parasites. L’utilisation indispensable d’herbicides a nécessité une autre modification rendant les plantes aptes à survivre aux effets toxiques de ces derniers. Ces interventions ont eu pour ré-sultat des altérations du sol, rompant l’équilibre entre diverses espèces de parasites, et de ce fait ont déstabilisé l’environnement et nécessité de nouvelles modifications génétiques des végétaux afin de leur faire produire eux-mêmes de plus puissants insecticides. Aujourd’hui 72 % des OGM commerciaux dans le monde résistent aux herbicides, 20 % produisent des pesticides, 8 % font les deux. De nos jours ces pesticides sont répandus à une telle échelle qu’un nombre croissant de chercheurs scientifiques signalent une modification du système hormonal des mam-mifères, humains et animaux, sous forme d’augmentation du nombre de cancers, déformations congénitales de fœtus humains et animaux et la baisse de la fécondité mâle, parmi d’autres phénomènes. On notera au passage que les plus grands producteurs de pesticides sont aussi les premiers producteurs d’OGM. La vente de Roundup, par exemple, s’est multipliée depuis le début de la commercialisation des OGM.

Progrès et rentabilité.En Europe occidentale et ailleurs le public continue à s’interroger sur le bien-fondé de ces transgressions des lois naturelles. En France, 15 ré-gions s’y sont déclarées hostiles, tout comme cinq de ses départements et 1250 de ses maires. De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger des études suivies à moyen et long terme des effets de ces produits toxiques tant sur la santé des hommes et des animaux que sur l’environnement dans son ensemble. Les multinationales et leurs lobbies promoteurs de ces pratiques s’opposent à cette demande de tout leur poids et de leur influence, pour de bonnes raisons. On estime qu’il faut une quinzaine d’années en laboratoire pour réussir une séquence génétique artificielle

OGM : le point de vue des chercheursAu moment où le Conseil Général du Gers tente d’organiser un référendum sur les OGM, nous avons voulu connaître le point de vue des scientifiques. Gilles-Eric Séralini est connu pour ses études des effets des pesti-cides sur la santé et l’environnement. Il est très critique vis à vis des OGM et de leur rentabilité .

Le Canard Gascon N°2 - Page 8

Gillles-Eric Séralini

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qui soit exploitable commercialement. Des études sur les effets à long terme de cette séquence élimineraient les bénéfices prévus sur les lourds investissements occasionnés par la recherche.Les adversaires de ces pratiques partout dans le monde réclament l’étiquetage des semences transgéniques et des ingrédients OGM dans les produits alimentaires. Aux multinationales productrices des OGM qui affirment que de telles demandes relèvent d’un obs-curantisme hostile au progrès scientifique, le Professeur Séralini répond que de toute évidence la modification génétique des cul-tures n’a pas tenu ses promesses, que loin d’être économique et de réduire la faim dans le monde, elle est coûteuse dans tous les sens du terme, et que les brevets aggravent la pauvreté.Selon le Professeur Séralini, si les scientifiques et le public conti-nuent à réclamer des études sur les effets à long terme des cultures OGM, celles-ci ne seront pas rentables. Dans son livre “Ces OGM qui changent le monde”, il affirme que “la rentabilité des OGM de première génération repose sur l’absence de tests prolongés sur mammifères, sur le brevetage des organismes vivants et le non-étiquetage” (page 167), formule lapidaire qui signifie qu’au lieu d’être l’aubaine tant vantée pour l’humanité toute entière, les OGM ne doivent leur auréole qu’aux bénéfices qu’ils font miroiter.

Nina de Voogd

Bibliographie et références internet

Ces OGM qui changent le monde, de G.-E. Séralini, Champs-Flamma-rion 2004. www.crii-gen.orgSociété civile contre OGM – Editions Yves Michel, 2004. www.souffledor.frOGM, sécurité, santé de Lilian Ceballos et Guy Kastler – Nature & Pro-grès, 2004.www.natureetprogres.org.Graines suspectes - Les Aliments transgéniques, une menace pour les moins nantis - de Robert Alo Brac de la Perriere et Franck Seuret, 2002 La vie n’est pas une marchandise - les dérives des droits de propriété intellectuelle - de Vandana Shiva, 2004.

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Deux questions à Alain ToppanAlain Toppan est directeur de recherche et responsable des essais au champ chez Biogemma ( www.biogemma.com). Il est favorable aux essais OGM.

Le Canard Gascon : Parallèlement aux recherches que mène Biogemma pour déve-lopper de nouvelles semences, quelles sont les expérimentations mises en place pour

s’assurer que ces plantes n’auront pas d’effets no-cifs pour la santé des consommateurs ?Alain Toppan : Les programmes de Biogemma visent à améliorer les caractéristiques agronomi-ques des grandes espèces cultivées – maïs, blé, tournesol… – pour obtenir à terme des variétés qui consomment moins d’eau et moins de produits chimiques. Nous travaillons par exemple sur la ré-duction des engrais azotés. A ces programmes qui contribuent à une agriculture plus performante et plus écologique, s’ajoutent des travaux sur la qua-lité alimentaire des produits récoltés pour les ani-maux d’élevage. Chaque fois, nous utilisons les plantes transgéniques comme outil expérimental pour mieux comprendre le fonctionnement des plantes. Dans un certain nombre de cas, lorsque les techniques de croisement sexué ne permettent

pas d’obtenir le résultat recherché, nous créons des plantes transgéniques qui, cette fois, ne sont plus des objets de recherche mais des solutions innovantes pour les agriculteurs. En matière de résistance du maïs à la sécheresse, par exemple, l’intro-duction d’un gène de sorgho dans le maïs permet d’obtenir des résultats que nous n’obtiendrions pas par les méthodes conventionnelles. Dans le domaine des OGM, une notion importante, sur laquelle s’accordent scientifiques et autorités réglemen-taires, doit être considérée : c’est la notion de cas par cas. Tous les OGM ne sont pas équivalents, dans leurs avantages et dans leurs risques éventuels. Chacun doit être considéré selon le gène, la plante réceptrice et la région de culture.Pour nos expérimentations, les gènes utilisés sont issus de plantes consommées par l’homme et connues pour leur absence de toxicité. Ils sont souvent déjà présents dans le maïs. Nous ne modifions que l’intensité de leur expression. Dans ce cas, les auto-rités demandent des éléments bibliographiques sur l’effet des gènes, que nous leur fournissons. Il faut savoir également qu’aucune récolte des essais au champ ne passe dans une filière d’alimentation animale ou humaine. La situation est différente pour le développement de plantes transgéniques commercialisables : il faut alors entamer des recherches pour répondre à toutes les questions des autorités sur les éventuels risques pour la santé. Le Canard Gascon : La recherche n’est-elle pas soumise à la pression de la rentabilité et pour encourager le progrès, ne faut-il pas lui laisser plus de temps pour mener à fond ses travaux avant d’entrer en phase de commercialisation ?Alain Toppan : Toute recherche est coûteuse et n’a de sens que si elle est de qua-lité. Tous les laboratoires, publics ou privés, sont tenus de produire des résultats. D’acquérir un niveau de compétence international. De maintenir ce niveau par rap-port aux autres laboratoires, français, européens ou mondiaux qui travaillent sur les mêmes sujets. Décider de «lever le pied», c’est accepter de «décrocher» et de laisser d’autres laboratoires faire la course en tête. C’est accepter à court terme de tirer un trait sur notre indépendance nationale : dans le contexte actuel, toute velléité d’isola-tionnisme est irréaliste. C’est accepter que les pays qui investissent fortement dans la recherche nous imposent des innovations que nous n’aurons pas les moyens de refu-ser ou même d’évaluer. Dans le domaine des OGM, des recherches de fond ont lieu depuis 25 ans. Tous les laboratoires publics ou privés au monde qui essaient de com-prendre le fonctionnement des plantes créent des OGM. Très tôt, les recherches sur les risques ont été menées : dès 1984, dans le cadre de 81 projets européens qui ont mobilisé 400 équipes de recherche, une base importante de données a été constituée. Elle est encore complétée aujourd’hui. Les commercialisations n’ont lieu qu’après une procédure longue, incluant des travaux sur les risques potentiels. A ce jour, aucun incident n’a été rapporté sur l’utilisation de plantes transgéniques. J’ai la conviction que la recherche prend le temps de bien faire, sous le contrôle des autorités de l’Etat. Il n’y a pas de hâte inconsidérée dans les expérimentations que nous menons.

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Faut-il fermer les bureaux de poste en campagne ?Les partisans du service public se battent pour éviter les fermetures des bureaux de poste en campagne. D’un autre côté, la Poste est confrontée à la problématique de faire cohabiter service public et rentabilité. Le Gers étant un département particulièrement rural, ça chauffe entre le député Philippe Martin et la directrice de la Poste Lise Massière. Ce combat est intéressant parce qu’il préfigure sans doute de ce qui se passera dans toutes les campagnes de France.

La position ferme de Philippe Martin, député et Président du Conseil Général du Gers

Votre engagement pour défendre les bureaux de poste n’est-il pas

perdu d’avance face à l’obliga-tion d’équilibre financier de La Poste ?Les seuls combats perdus d’avance sont ceux que l’on ne livre pas !

Peut-on raisonnablement défendre un bureau de poste qui n’a que 20 à 30 minutes d’activité par jour ?Il faut sortir d’une logi-que libérale et produc-tiviste, pour revenir aux principes fondamentaux du « service au public » et de l’égalité territo-riale. De ce point de vue

la « concurrence libre et non faussée » qui sous-tend la Constitution Européenne est très préoccupante.

La Poste à la française ne fait-elle pas figure d’exception dans le con-cert européen ? On connaît par exemple le système postal suédois confié au privé qui satisfait 70% de la population.L’Europe ne doit pas signifier l’uniformité et l’alignement par le bas. Dans certains pays voisins, je pense à la Grande Bretagne, on a vu les dégâts de la privatisation à tout crin (rail, électricité, service de santé etc.)

Le dialogue est-il enfin établi avec Lise Massière, la directrice dépar-tementale de La Poste du Gers ?On se parle, mais on ne se comprend pas. La logique d’entreprise qu’el-le défend, avec vigueur et honnêteté, ne saurait satisfaire les élus d’un territoire rural comme le Gers.

Les bassins de vie tels que les préconisent la directrice de La Poste sont-ils une solution adaptée aux besoins des usagers gersois ?Jusqu’où irons-nous avec cette logique de « bassins de vie » qui abou-tissent invariablement à éloigner chaque jour davantage les citoyens de leurs services publics ? Jusqu’au chef-lieu du canton ? jusqu’à Auch ? et pour finir, jusqu’à Toulouse ?...

En Haute-Garonne, les restructurations avec fermetures ont été me-nées sans encombre. Pourquoi vos collègues du Conseil Général ne

s’y sont-ils pas opposés?La Haute-Garonne est un département mixte, rural et urbain. La problémati-que n’est pas la même. Mais je connais nombre d’élus ruraux de Haute-Garonne qui ne se satisfont pas de ces réorganisations. Disons que dans le Gers, les bou-leversements sont plus « visibles » et que de ce fait, le dossier est plus sensible.

La journée du Guéret* vous encourage-t-elle à poursuivre votre bras de fer avec La Poste ?Ce n’est pas un « bras de fer » mais l’affirmation d’une volonté farou-che de préserver tous les services publics de proximité dans un Dépar-tement qui voit sa population s’accroître à nouveau. Cela, nous l’avons dit dans le « mini-Guéret » qu’a constitué le rassemblement de Sauviac, le 19 mars dernier.

Certains vous reprochent d’en faire un peu trop à des fins électoralis-tes plutôt qu’au service des usagers. Qu’en pensez-vous ?La meilleure façon de ne pas être critiqué en politique, et parfois même de durer, c’est de ne rien faire. La meilleure façon de ne pas être accusé « d’en faire trop », c’est souvent de n’en faire pas assez. Je ne me pose pas ce genre de question et je m’engage sans calcul. Je respecte les per-sonnes, et mes adversaires, mais je suis intransigeant pour les combats que je mène, non pas pour moi, mais pour le Gers et les Gersois.

* Journée de réunion des élus locaux pour la défense du service public en mars à Guéret.

Philippe Martin

Des élus du Gers ont défilé pour la sauvegarde des services publics.

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Lise Massière, directrice de La Poste du Gersbotte en touche...La Poste n’est-elle pas en train de devenir une entreprise de service public au devoir de rentabilité?Depuis 1991, La Poste est une entreprise de droit public à qui a été con-fiée une mission de service public. Je ne parlerai pas de rentabilité mais de recherche d’équilibre financier.

Comment est-elle financée par l’état?La Poste bénéficie d’une exonération de la taxe professionnelle d’un montant de 150 millions d’euros en 2005 qui seront versés dans un fonds de péréquation destiné au maintien de la présence postale en zone rurale. Pour mémoire, le coût de maintien du réseau au niveau national est estimé à 700 millions d’euros.

Où en sont vos relations avec le député et Président du Conseil Géné-ral Philippe Martin?Suite à ma demande, j’ai été reçue au Conseil Général par M. Philippe Martin et les conseillers généraux membres de la 5ème commission. Depuis janvier, j’ai pu rencontrer les conseillers généraux du Gers lors des réunions de concertations par zones géographiques définies en com-mission départementale de présence postale territoriale.

Que pensez-vous de son opposition et de celle de nombreux maires gersois?Nous pouvons comprendre les préoccupations des élus qui souhaitent avoir des informations sur le fonctionnement et l’évolution de l’organi-sation territoriale de La Poste. Nous avons un devoir d’information et d’explication auprès des élus. C’est pourquoi je suis très satisfaite de la mise en place de réunions de concertation qui permettent des échanges plus approfondis.

Votre objectif est-il de fermer ou de transformer en agence postale les bureaux non rentables ?Je le répète, je refuse d’employer le terme « rentabilité ». Je connais peu d’entreprises dont l’objectif est de fermer leurs points de contact. Si c’était le nôtre je serai véritablement inquiète ! Au contraire, nous pre-nons le pari du développement, mais nous devons conserver à l’esprit notre mission de service public et l’équilibre financier de notre entrepri-se. Pour les agences postales communales (APC), de nouvelles moda-

lités sont en cours de validation avec l’Association des mai-res de France. Deux des points les plus importants sont d’une part un niveau de rémunération de la commune plus important par rapport à aujourd’hui et d’autre part, une durée allongée à 9 ans au lieu de 5 ans ac-tuellement.

Les bassins de vie sont-ils une solution adaptée aux besoins des usagers ou une première étape vers des bureaux de chefs lieux de canton?Les bassins de vie, appelés territoi-res d’attractivité et d’initiative ont été déterminés sur la base des zones d’attractivité économique définie par l’INSEE. Le Gers est cons-titué de 31 cantons, et entre 35 et 40 territoires d’attractivité et d’initiative. Le nombre définitif sera donné à l’issue des réunions de concertation par zones géographiques.

Combien restera-t-il de bureaux de poste traditionnels dans le Gers à l’horizon 2010 ?Le réseau des bureaux de poste est resté figé pendant des dizaines d’années, aujourd’hui l’organisation territoriale de La Poste s’appuie sur des territoires au sein desquels les points de contact sont appelés à évoluer régulièrement en fonction du développement économique et démographique. Qui aurait pu vous dire voici tout juste deux ans que nous allions ouvrir un point-Poste à Pujaudran ?

Enquête, photos et interviews menées par Ernest Mulard.

Franck Devillers a été le premier à ouvrir un point Poste dans le Gers. Situé dans le village de Dému sur la N 124, son ma-

gasin fait à la fois office de station service, d’alimentation, de tabac, de journaux et de produits régionaux. Selon lui, cette solution a été bien acceptée par les habitants du village. « Nous offrons les services classiques de la Poste, à savoir l’affranchissement, les colis, les lettres, les recomman-dés, les lettres en instance. Nous assurons également le service bancaire de la Poste. Evidemment l’avantage par rapport à un bureau traditionnel, c’est que nous sommes ouverts 7 jours sur 7 et de 7 h à 22 h. » Peut-être préfigure-t-il les boutiques multi-services de demain en campagne ?…

J.-L. L.B.

Le premier point-Poste du Gers à Dému !

Franck Devillers devant son point-Poste à Dému.

Lise Massière.

Les écarteurs à l’honneurLe Championnat de France des Ecarteurs aura lieu cette année à Nogaro. La ville inaugurera des arènes refaites et son important Club Taurin qui se porte au mieux dispose d’un nouveau local.

Ce mois d’avril est pour le Club Taurin Nogarolien

le lancement d’une grande saison de course landaise. En effet, le dimanche 17 avril, les arènes de Nogaro ouvriront leurs portes pour accueillir la ganaderia Dus-sau et la cuadrilla de David Dussarat. Guillaume Dus-sau, jeune ganadero éleveur aura l’occasion de faire cou-rir son remarquable cheptel sur une des pistes les plus prestigieuses avec l’ambi-

tion de prouver qu’avec son équipe d’écarteurs et de sauteurs, ils sont capables de se produire dans des arènes de Formelle avec des spectacles de qualité. Ce sera donc jour de fête pour le Club Taurin dans l’arène mais aussi autour car on fêtera le baptême et l’ouverture de la nouvelle salle dont disposera le club qui aura pour nom la « Casa Palomo » en l’honneur d’un grand serviteur de la course landaise et ami de l’ as-sociation Michel Salvadorini, délégué national des Clubs Taurins Paul Ricard, plus connu dans le milieu coursaïre sous le nom de Palomo.Cette salle fera office de lieu de travail mais aussi de fête lors de dif-férentes manifestations qui se dérouleront tout au long de l’année. Car après le 17 avril, il y aura une séance de l’école taurine le 20 mai, la Corne d’or le 14 juillet, la Course Festival du 15 août et nous termi-

nerons en apothéose avec le Championnat de France des Ecarteurs et Sauteurs le di-manche 2 octobre.La compétition officielle des challenges vient de dé-buter pour les ganaderias de Formelle, mais les pre-mières courses ne sont pas significatives car les équi-pes sont encore en rodage.

Rendez-vous à PomerezLe 2e championnat des vaches sans corde qui s’est déroulé le 27 fé-vrier à Saint-Loubouer a connu un gros succès populaire. Deux Atu-rins s’y sont illustré : christophe Dussau et Christophe Avignon. Ce dernier, plus à l’aise dans l’art de la feinte, enleva son premier titre à ce niveau. Ce garçon de 20 ans, pétri de qualités devrait faire par-ler de lui cette saison. Mais le premier grand rendez-vous est fixé au samedi 30 avril à 21 heures sous le chapiteau des arènes de Po-marez, spectacle et émotions garantis avec la confrontation des meilleurs écarteurs et sauteurs face aux vaches et taureaux sans corde.

Eric Artiguelongue

Renseignements et réservation à la Fédération Française de la Course Landaise au 05 58 46 50 89

Le Club Taurin de Nogaro s’installe dans la salle «Casa Palomo». De gauche à droite : Eric Artiguelongue, Bernard Marque, Thierry Bergamo et Michel Tino.

Nogaro accueillera le championnat de France.

Le Canard Gascon N°2 - Page 12

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La Gascogne qui bouge !

Journaliste vedette et grand prêtre de l’information locale des

années 90 à Radio 32, Gé-rard Tournadre, aujourd’hui retraité, a opéré une belle reconversion dans le do-maine artistique. Peintre de talent et amoureux de beaux textes, l’ancien journaliste a créé en 2004 Le Théatre du Griot Blanc dont il est aujourd’hui le pré-sident. Chaque premier mer-credi du mois , au centre Cuzin à Auch, le « griot gascon », lit et met en scène des textes de la littérature française et étrangère. Pour parfaire cette démarche, son association a signé une convention de partenariat avec le Conseil Général, pour des lectures dans les maisons de retraite du département. Par ailleurs, le théatre du Griot Blanc va s’investir dans de nouveaux projets : spectacles au profit d’Amnesty International et de l’UNICEF ; participation à l’opération « Théatre et patrimoine » avec mise en scène de « L’Atelier », l’œuvre contemporaine de Grumberg qui sera jouée en novembre à La Maison de Gascogne. Et comme si cela ne suffisait pas, Gérard Tournadre propose aussi « Le désespéramour », ses « poèmes et sanguines », consacrés aux femmes et à l’amour.

Ernest Mulard

Théatre du Griot Blanc, 3 rue Balech à Auch. Téléphone : 06.08.58.31.86. (e.mail : [email protected])

Gérard TournadreGriot, peintre et poète...

Séduit par le Gers, ce spécialiste des attelages a décidé de s’instal-ler sur le domaine de Castagnère

à Lanne Soubiran. Une vaste propriété qui lui permet d’en-tretenir la vingtaine de che-vaux qu’il possède. Petit fils d’un cocher de marquis, Ber-nard Saïn s’initie à l’attelage après le service militaire dans

une école des Baux de Proven-ce. Son instructeur lui donne

le goût de la compétition car la conduite de calèche est un sport qui

possède ses règles et ses compétitions. « Il faut passer l’épreuve de dressage avec des figures imposées, puis le marathon qui est une course de fond avec obstacles et enfin la maniabi-lité pour franchir des portes dans un temps imposé. » Cette passion est tellement prenante qu’il finit champion de France en 1998. Aujourd’hui

encore, Bernard Saïn aime participer à des compétitions, mais ses activités sont ailleurs. Il commercialise ou loue des calèches fabriquées en Pologne, car cette mode revient en force. Pour des mariages ou des fêtes on aime s’offrir une balade à l’ancienne dans la campagne au pas tranquille des chevaux. Dans son hangar, on trouve tous les types de calèches, du carrosse de Cendrillon jusqu’à l’attelage de course dédié à la compétition. Bernard Saïn et sa compagne Françoise ont logiquement ouvert une école d’attelage. Ils offrent aussi le gîte dans cette belle pro-priété qu’ils continuent de réaménager.

J.-L. L.B.

(Bernard Saïn – Domaine de Castagnère – RN 124 – Lanne Soubiran.Tél. : 05 62 08 44 87).

Bernard SaïnL’homme des calèches

On ne résiste pas au sorcier du rugby gersois. Après avoir fait les beaux jours du Lombez-Sa-

matan-Club, Henri Broncan a choisi en 1998 d’accepter le poste d’entraîneur du FC Auch-Gers. L’homme a su imposer son charisme et sa très forte personnalité, rame-nant le club phare du rugby

gersois dans le Top 16(l’Elite du rugby français), avec le plus

petit budget du championnat. Mais pour le sorcier du Fécéa, di-

riger une équipe de rugbymen profes-sionnels ne sert à rien si les structures ne servent pas la cause entière de l’ovalie. Henri Broncan a poussé son « coup de gueule », réclamant, entre autres, plus d’écoute des salariés et cadres, la mise à disposition des joueurs toute la journée du mercredi et le rattachement de l’école de rugby à la section professionnelle et non plus à l’association sportive du FC Auch-Gers comme cela avait été fait. « Je suis encore capable d’aller entraîner des poussins » , avait même menacé le coach gersois pour qui des grands clubs seraient prêts à débourser une fortune. Finalement, les dirigeants du FCAG lui ont donné raison. Henry Broncan a accepté de prolonger son contrat au sein du club et même d’endosser les fonctions de manageur général du Fécéa jusqu’à la fin de la saison 2008. Le sor-cier a désormais les pleins pouvoirs.

Ernest Mulard

Henri BroncanRugby : le sorcier du FCAG !

Ces pages sont ouvertes à celles et ceux qui font avancer la Gascogne dans tous les domaines : culturel, économique, touristique, politique, sportif...

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Le château de Mauvezin dresse une silhouette impressionnante face à la chaîne des Pyrénées,

un peu au dessus de la ma-gnifique Abbaye de l’Es-caladieu. Il est cité pour la première fois dans un texte du 11ème siècle et a toujours servi d’enjeu stratégique dans les poli-

tiques locales. De sa très riche histoire, on retiendra

qu’il a appartenu à Gaston Fébus au 14ème

siècle. Pillé lors de la Révolution (il a servi de

carrière) ses propriétaires n’ont eu de cesse de le réhabiliter depuis. C’est aujourd’hui le combat de Jean-François Abadie, Président de l’As-sociation du Château de Mauvezin créée à la fin du 19ème siècle. « Son dernier propriétaire, Albin Bibal, député maire de Masseube et patron des chemins de fer du Midi en a fait don à l’associa-tion en 1906 » raconte-t-il. Aujourd’hui, con-servateur bénévole depuis plus de 8 ans, il se bat comme un beau diable pour faire vivre Mauvezin. « Nous avons redressé la situation, augmenté les recettes et serré les dépenses. » Natif du village, cet ancien policier à la retraite

s’avère un redoutable gestionnaire et sous sa houlette d’importants travaux ont déjà été ef-fectués.

Ambiance médiévaleGérant sou par sou, il a fait revoir toute la muséographie et a créé une véritable ambiance médiévale. Il a demandé à l’artiste Jean-Claude Godmak de lui fabriquer une machine médiévale et surtout de façon-ner un ensemble d’armes à partir de l’encyclopédie de Viollet-Le-Duc pour recons-tituer une magnifique salle d’armes. Il s’apprête mainte-nant à ouvrir un jardin mé-diéval avec 80 plantes dont l’histoire remonte à Charle-magne. Entreprise en 2003,

la restauration du château (qu’on peut visiter toute l’année) durera une di-zaine d’années. Un projet que le bouillant et avisé Jean-François aimerait mener à terme.

Jean-Louis Le Breton

Jean-François AbadieLe maître du haut-château (Mauvezin)

Le Conseil Général des Jeunes a pris pos-session de l’hémicycle le 10 février à l’Hô-tel du Département et c’est Inès Joulié du

collège Vasconie de Miélan qui a été élue Présidente : « Le Gers nous appartient » a lancé la jeune fille, plébiscitée par ses 30 camarades, conseillers généraux jeunes. Du haut de ses 14 ans, l’adolescente au joli

minois et aux yeux pétillants de malice a fait l’unanimité . Plus encore, avant d’être élue, la

Présidente s’est fendue d’un discours tout ce qu’il y a de plus fédérateur, lançant à ses pairs du CGJ, « Ensemble, on peut changer le Gers si on s’accroche. Mon objectif, c’est d’être utile. »Chaleureusement applaudie la première Présidente du Parlement des Jeunes du Gers a glissé quelques mots de son programme : « On a la parole mais il faut être raisonnable. Pour le sport, je pense qu’à part Auch, le reste du Gers a besoin de plus d’installations ». Son action sera également tournée vers les Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication (NTIC) ainsi que la solidarité, avec une aide aux victimes du Tsunami et aux Gersois les plus démunis. Messieurs les élus, accrochez-vous bien à votre siège ! Les femmes arrivent…

Ernest Mulard

Inès JouliéPrésidente du Conseil Général des Jeunes (CGJ)

L’artiste Jean-Claude Godmak a réalisé la plu-part des armes médiévales de la salle d’armes.

Georges NosellaLe Mousquetaire des traditions en Gascogne

La passion de Georges Nosella, c’est la Gas-cogne et ses traditions. Plus mousquetaire que d’Artagnan, le restaurateur du Café Gascon, place Betclar à Auch, défend la cuisine du terroir façon grand-mère, avec des recettes mitonnées à l’ancienne. Des plats à déguster avec plaisir. Sa devise : « ceux qui viennent manger chez moi

doivent prendre le temps d’apprécier ce qu’on leur sert, sinon, il vaut mieux qu’ils

restent chez eux ». Et il défend les traditions gasconnes avec autant de ferveur que la cuisine ger-

soise : le parler gascon, pour la promotion duquel il organise une fois par mois une soirée « Devisadas » (parole et musique), en partenariat avec Radio Païs ; les fêtes gasconnes ensuite, car le moustachu du Café Gascon est aussi le promoteur et l’organisateur du Carnaval Gascon d’Auch, manifestation bien calée dans le calendrier culturel auscitain. Enfin, il y a les amis de Georges, peintres ou photographes, dont les œuvres viennent enrichir le décor campagnard et l’ambiance familiale du restaurant. Des artistes pour lesquels il a eu aussi l’idée d’ouvrir, une fois par an à la Maison de Gascogne, l’exposition « Tousazimuts ».

Ernest Mulard

Le château de Mauvezin, dresse son imposante silhouette dans les Hautes-Pyrénées.

Michèle a démarré sa carrière à sept ans sous le pseudonyme de Lina

Micaela. Jusqu’à l’âge de 18 ans, elle connaîtra des moments extraordinai-res. Elle apprend la comédie dans le cours de François Chaumet, danse le Flamenco, tourne avec Luis Mariano, Kurt Jurgens ou Romy Schneider. Au cinéma on la voit aussi avec Leslie Caron et Maurice Chevalier, et dans « La main chaude » de Gérard Oury avec Brigitte Bardot et Jacques Charrier. Elle joue au théâtre avec Louis de Funès et à la télévision avec Jacques Fabbri. Elle suit des cours de chant avec Jean Lumière et ob-tient des rôles dans des opérettes au théâtre de la Gaieté Lyrique à Paris.Mais son mariage donne un coup d’arrêt brutal à sa carrière. En 1994, après le décès de son époux, elle reprend la chanson, le flamenco et les castagnettes qu’elle manie avec une incroyable dextérité. Elle chante d’abord en duo avec Jacky, puis seule aujourd’hui. Son répertoire va de l’opéra à la variété et on la surnomme « la Voix d’Or des Pyrénées » !

Jean-Louis Le Breton(Michèle Saunier, tél.: 05 58 52 25 41)

MichèleLa Voix d’Or des Pyrénées

Lise, Anne-Claire et Emilie...Voyage au Burkina Faso

Trois amies étaient en quête d’un projet et l’idée est née d’un voyage au Burkina Faso pour voir comment des jeunes de leur âge s’insé-

raient dans le milieu scolaire. Lise Desjardins, Anne-Claire Abadie et Emilie Hueso, élèves de terminale de la Cité Scolaire d’Artagnan passent à l’action et entreprennent de trouver des fonds et du matériel pour réaliser un reportage sur place. Elles contactent l’association AFDI (Agriculteurs Français pour le Développement International), basée à

Aignan et qui oeuvre depuis plus de quinze ans en relations étroites avec le village

de Toma au Burkina Faso. C’est dé-cidé : les deux premières partent en février. Elles découvrent des conditions bien différentes de la France : études payantes, élèves obligés de se priver de repas pour suivre des cours. Aujourd’hui, el-

les ont décidé d’agir pour les aider et ce voyage qui les a marquées ne

sera pas sans suites.Jean-Louis Le Breton

La mémoire des Vicois : Pierre DelinierePhotographe à Vic-Fezensac

Installé comme photographe à Vic-Fezensac depuis trente ans, Pierre Deliniere est un personnage attachant. Dans la vitrine du magasin qu’il

tient avec son épouse Martine (qui l’a toujours soutenu et à laquelle il rend hommage), il expose chaque semaine depuis onze ans la photo d’un Vicois. « Au début, je voulais témoigner de la fin du siècle au tra-vers de portraits de Vicois. J’avais l’intention de m’arrêter en l’an 2000 et puis finalement j’ai continué. » Il a commencé par photographier

des personnes de son entourage, puis d’autres sont venues au fil des rencontres, de l’inspiration et de ses promenades dans Vic. Ce travail est purement artis-tique et bénévole. Les clichés en noir et blanc sont affichés une semaine puis soigneuse-ment archivés dans des cartons. Aujourd’hui, près de 600 per-sonnes sont passées sous l’œil du photographe et chaque mardi matin, de nombreux curieux viennent voir la vitrine pour sa-voir qui est le sujet du nouveau portrait de la semaine.

Ouvert et chaleureux.Pour Pierre, la passion de la photo remonte à ses 14 ans lorsque son frère lui a offert un appareil Cosmic 35. « J’ai rapidement compris le rapport entre la vitesse et le diaphragme et le plaisir de la photo est venu en suivant. » Lui-même Vicois d’origine, il fait de la photo sociale, du mariage, du reportage et possède encore un labo pour le noir et blanc. « J’aime tout photographier, confie-t-il. Quel que soit le sujet, j’essaie d’y por-ter un œil artistique ». Il soutient aussi les autres artistes puisqu’il ouvre chaque année sa vitrine à des peintres ou des sculpteurs pour leur permet-tre d’exposer. Bref, Pierre Deli-niere a le tempérament chaleu-reux et l’oeil vif.

Jean-Louis Le Breton.

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Des portraits de Vicois par Pierre Deliniere : Jean Cayret dans son pneu... ...le maçon Patrick Carbonnaux

...Pacal Roblique, pompier...

...Isabellle Saint-Jeannet

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Ils sont partis...La vie passe et l’on trépasse… Cette petite rubrique pour rendre hommage à quelques uns de ceux qui nous ont quittés récemment.Pour une meilleure lecture, nous avons classé les communes par ordre alphabétique.

AignanPascal MenuAire-sur-l’AdourClaude AliesClotilde PascoetMarthe BeaumontRaymond LalanneMarie-Thérèse de Cabis-soleArblade-le-BasAdrienne DupielletAuch Michel GezeIrène PajuraLouis Pierre MajorelValentine PourcetGermaine TurmoMarie-Antoinette RitouretDidier DesclauxAndré SancerniAndré JustumusRobert JuclaDaniel LasserreFrancis DanefoirRaymond Arcal-ValienteElda MoviaAlice WeberLaurence FuronRoger BascouFernande MartinOdilio Valentin ZamoMaria RégnautClovis Edmond SonnesPierre MarchesinThierry MalingeAngèle DonadioMarie-Joséphine TarrideCamille DucosMarieux DarrouxGeorgette PorezJeannette MargoetPaul GalletAujan-MournèdeGeorges LartigueAuradé Alain MaybonAurimont Jeanine CassagneauMarcel CastéraAuterriveAdela RoselloAvéron-BergelleAdrien FarbosBarbotanBerthe CapinBarcelonne-du-GersThérèse CarrereBascousOdette Trintignac

BazuguesMonique AntoliniBeaucaire-sur-BaïsePaul ArditBeaupuyOstinde PujolBerracAndré CorneBourdalatRaymond AmielBouzon-GellenaveLouis PaysBrugnensAthina MastroïannakisCahuzac-sur-AdourHenri DuffauCastelnau-BarbarensFernand CampardonCastelnau-d’Arbieu André RoyCastéra-VerduzanLucie GasnierGontran ArrouyCaupenne d’ArmagnacJean FitteCazaubonCéleste GabarraFrançois MatamorosCondomAndré LafonMonique Dal MasoMarguerite DechesGeorges BelloLouis SenatLydie Félicie LaurensanLouis CiganaHenri LalanneAndré GaboritMarie-Louise SalazarDémuLucie DuffauDuranPierre de NadaïBerthe Saint-PéEauzeEmile RoelensNina ParranJacques HoudartLina MendiniEncausseVictor FinosEscorneboeufAimé DubarryRoger ClavéEstangSimone HugotLouis BeatoFleuranceMarino Ponti

Lydia FieuxLucien CordierAntonia GarciaYvonne MounestesSimone VallJacques TruilhéYvette LorenzattiFourcèsJean LabbensGavarret sur AulousteMichaël SmithGazaupouyAlfred BajonGimbrèdeBenvenuto Dal GrandeJean PérèsGimontMonique FonzarGabrielle RuiYves Le GarrecMarthe DarnéJeanne BerthoumieuxRoger LafforgueYvonne CastéraGondrinConstance MarcuzzoBerthe MolieGoutzAnaïs VigneauxJuliette MoutonJegunAndré AmourouxLa RomieuGérard BaudéLaasLouis ClavéLabastide-d’ArmagnacMarie-Louise LafargueLabéjanAndré LasserreLabriheLucienne RobertLagraulet-du-GersAndrée LartigoleLamazèreEdith DelignonLannepaxEva DupouyJosette MaîtreLaréeLouis TastetLarressingleJean LabbensLasseranAnna GasiorLavardensMarie LabordeLe HougaPierrette Guilhem

LectoureClaudine IssenschmiotDenis BordonAlbert CouayronFernand LasserreMarthe MongeAlice CandelonJoséphine MazèresPaul-Eugène VenetJacques MalletMarie RoosDenis DoumenjouJacques BanaberaLias-d’ArmagnacDenise CarrèreL’isle-en-DodonRenée CastillonL’isle-JourdainAdelina CourtadeMarie DutourMarie-Jeanne IzardConstant BascouJacques LaybatsGustave DurandHuberte MelacVictor ZanetLombezJosette IdracLéontine MoulèreJuliette IdracLoubersanJeannine JaminLupiacEmile ZanettinMagnanVincent GiustinianiMaignaut-TauziaYves CaillavetMancietAlexia LarrieuMarciacMarie-Louise AmatMarcillacClaude DaignanMarguestauAlbert RemazeillesMasseube Marguerite NavarreSylvain DupinMaulichèresHélène de QuayMauvezinEmile MassolMérensEdmond LacayoMiélanChristiane LucasMiradouxYvon Moussaron

Marcel RivièreAlice GachadoatMiramont-d’AstaracBerthe DartiguesMirandeEugène BaumgartenMadeline-Marie TrémontMarie-Madeleine TremontJean-Marcel CauderonMonguilhemLéocadie Lagarosse La-bartheMonlaur-BernetMarthe MontégutMonlezun-d’ArmagnacAline GuillardMont-d’AstaracEmile CastetsMont-de-MarrastJean-Louis DespauxMontégutAlfréda MeilhonMontégut-sur-ArrosOlivo RoppaMontréal-du-GersJuliette TorregianiColette LaudetJean-Claude MassarticYvan BernadetNogaroIda ParranJacqueline GalèsJeanne MeillanNoilhanLéa MaletNougarouletChristian CassagneNoulensRaoul ArquéOrnézanBaptistine DatasClaudine HardyPébéesMaurice PujolPessanEva DupuyRosa AllièresPlaisance-du-GersOdon RouquetJean PetitouRaymond PerquisJean PercheronMarie-Antoinette Per-cheronSuzanne Daste-LabadiePlieuxAmélie MirailhPodensacMarie-France Lillet

PolastronGabriel VercauterenMaurice DufréchouPouy-RoquelaureLéopold BlanconnierPréchacGérard LasbignesPréchac-sur-AdourEmilienne DartigalongueJoseph PeretPujaudranLucia RibaEugène GiavariniRiscleJean ZabeoAndrée LauransPierre Saint-MartinRoquebruneSimone SarreboubéeRoquepineNorbert BouéSaint-AunixAndré BaronSaint-Avit-FrandatFrancis CianiSaint-CapraisNorbert MalecazeSaint-ClarIda SuneClaire LantourneSainte-ChristieIda MarchandSainte-Christie d’AuchVictor FochesatoSainte-Christie-d’Arma-gnacMichel CabéSainte-MarieEloi Gabriel FilousePaul BiffiSaint-GeorgesAimée SoulierSaint-LaryPaul DesbatsSaint-Lizier-du-PlantéHenri AbadieSaint-MartinJoséphine-Noëlle SauboleSaint-MédardSolange DupratMarcel CazauxSaint-MontRobert LabordeSaint-Pé-Saint-SimonNathalie LamadeSaint-Pierre-du-MontJacques MalletSaint-PuyAimé Bussi

Saint-SauvyHenri LoupsSamatanGermaine DulacJosette MuléGérard GrebilEmile LoubensElie LascoursSegosRose LaudinatMarc DulauSeissanLouis CollonguesSembouèsAuguste PradèreSévignacqEloi courregesSeysses-SavèsAntonia BedetSimorreJoséphine BenichouAnna DauriacPierre MarchalSorbetsValérie Aline VignolesTeste-UragnouxClaude LandesTillacLucien DucayTougetRobert MalambicUrdensLucien PellefigueUrgossePierre RogerValence-sur-BaïseRenée Yvonne FontanAntonio PradasEmile BazerqueVerlusIrène Laure DubosVic-FézensacLéone DouartStéphane CombalbertDaniel GulionGeneviève FitteRachel SarniguetJean FouresAdrien MarsanJean PérèsYvan LaffontAlban LajuxViellaElie DartiguesVignauAlice ModenaVillecomtal-sur-ArrosGeorges AlliotYvonne Goupilleau

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LIVRES

ESCAFALADOS DE MINJOCEBOS de Charles Mouly

Ce livre de poche en gascon (certains diront en occitan) conte les « Eclats de Rire » (c’est la traduction du titre) de Minjocebos (le village de « mange-oignons ») dont Charles Mouly a écrit la saga dans les années 45-70 ; ce fut, après-guerre, une émission de radio fort connue

à travers les person-nages de Catinou et Jacouti, les plus célèbres habitants de cette bourgade imaginaire près de Toulouse ; le journal « La Dépêche du Midi » publie toujours, en 2005, des historiettes de cet inénarrable couple. Dans ce livre, de courts récits d’environ une page chacun relatent les faits cocasses de la vie de Minjocebos à travers une galerie de per-sonnages qui font penser à un Marcel Pagnol gascon. C’est drôle, savoureux comme une tranche de pain de campagne frottée à l’ail ! Cela pétille comme du champagne… pardon, comme du Pousse-Rapière ! Collection « Po-che » des Editions Loubatières.

PAYSAGES DU GERS de Bruno Sirven

Un magnifique ouvrage de 270 pa-ges grand format sorti pour les derniè-res fêtes de fin d’an-née. Ce livre étudie tous les paysages du département du Gers tels qu’ils ont été modelés par la nature, l’érosion mais aussi les hom-mes, leur histoire et

leurs travaux. On présente successivement les huit divisions remarquables du département : Astarac, Savès-Toulousain, Rivière Basse, Côteaux de Béarn-Vic Bilh, Pays d’Auch, Bas-Armagnac, Lomagne Gersoise et Téna-rèze. Des centaines d’illustrations en couleurs émaillent ce livre qui est une vraie « bible » sur le sujet. A avoir obligatoirement dans sa bibliothèque pour tous les amoureux de notre région. Editions du Rouergue.

RECETTES PAYSANNES DU GERS compilées et illustrées par Marc BeziatEnviron 150 recettes de cuisine traditionnelle gasconne recueillies par l’auteur auprès des propriétaires de fermes-auberges du Gers. C’est éminemment sympathique et a de quoi mettre l’eau à la bouche. Un regret toutefois : Il n’y a aucune photo de préparations culinaires ; seu-lement quelques jolies il-lustrations crayonnées. Et je pense, qu’aujourd’hui , cela est une sérieuse lacu-ne. L’ensemble apparaît comme trop « sévère » bien qu’excellemment documenté. Les Editions du Curieux.

CDS

LA PALOMBIERE par Tonton ChristoUn cd « single » (2 titres) avec cette savou-reuse histoire de palombière. Une tranche de vie minutée. « 6h : Les chasseurs me prennent en bas de chez moi avec leur voiture. 7h02 : Je bois un plein verre de café. 7h02 et 20 se-condes : je tousse. C’était pas du café mais du calvados » ! Tout est du même « tonneau » si j’ose dire. Un petit morceau d’anthologie écrit par « Tonton Christo » qui animait une fort in-téressante émission sur les disques des années 60-70 sur « Sud-Radio ». Label Agorila.

AU PIED DES BLANCHES PYRENEES par les Chanteurs du CommingesVoici le 2ème cd auto-édité par ce groupe de chanteurs pyrénéens (une trentaine d’hommes) de Saint Gaudens. Douze titres avec de grands classiques comme « Sous le Soleil des Belles

Pyrénées », « La Tyrolienne des Pyrénées » (Hal-te-là les Monta-gnards sont là) et des chansons moins connues mais tout aussi m a g n i f i q u e s . L’idée est celle d’un voyage à travers la chaîne pyrénéenne, de la Catalogne au Pays Basque. On parle partout des « Polyphonies Corses ». Mais nos chanteurs des Pyrénées sont tout aussi performants. A découvrir absolument ! Les Chanteurs du Comminges, Centre Cultu-rel, Place du Pilat, 31800 Saint Gaudens. Site internet : www.chanteursducomminges.org

SITES INTERNET

http://lo.gaskoi.free.fr/Ce site (en français et gascon) s’attache à dé-couvrir les points communs existant entre les cultures gasconne et basque qui sont en quel-que sorte « cousines » (avec même certaines convergences dans la langue et la philologie). En plus de la langue, il s’intéresse à l’histoire, à l’architecture et il présente une magnifique liste de liens vers des sites concernant à la fois la Gascogne, le Pays Basque et la Navarre.

http://www.pyrenees-pireneus.com/Un site-portail extraordinaire, entièrement consacré aux Pyrénées sur le plan des randon-nées, du ski, de l’escalade, du canyonisme, etc. Mais vous trouverez aussi tous les ren-seignements concernant le tourisme, les hé-bergements, les bonnes tables, la toponymie, la culture, etc. Si le sujet vous intéresse, vous passerez au moins une heure sur ce très vaste site qui semble archi-complet et qui concerne les Pyrénées de l’Atlantique à la Méditerranée, tant sur le versant français qu’espagnol !

http://fr.groups.yahoo.com/group/Gas-conha-doman/Un groupe de discussion, auquel vous pouvez adhérer gratuitement, qui milite pour une re-connaissance de la Grande Gascogne Histori-que (tout l’arc de cercle délimité au nord et à l’est par la Garonne, au sud par les Pyrénées et à l’ouest par l’Océan Atlantique, en-dehors du Pays Basque) au niveau linguistique, cultu-rel, touristique. Ce vaste territoire partageant la même culture a été artificiellement divisé en deux régions distinctes : Aquitaine et Midi-Pyrénées !

Rubrique animée par Jean-Paul Amic