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Contacts presse :
Camille Boneu, Anne Lambert de Cursay et Su-Lian Neville :
[email protected] - 01 44 61 22 96 Pour retrouver l’ensemble des communiqués du CMN : presse.monuments-nationaux.fr
Dossier de presse, le 31 mai 2018
Le Centre des monuments nationaux rouvre au public
le château de Voltaire le 1er juin 2018
avec un parcours de visite entièrement renouvelé
© Patrick Tournebœuf - Tendance floue / Centre des monuments nationaux
Le château de Ferney (Ain), retraite de Voltaire proche de Genève et lieu où il
écrivit notamment le Traité sur la Tolérance, a bénéficié d’une importante
campagne de restauration, tant extérieure qu’intérieure, de plus de 9 millions
d’euros et menée par le Centre des monuments nationaux (CMN). Le nouveau
parcours de visite célèbre Voltaire et les valeurs de tolérance et de liberté de
pensée qu’il a défendues. Il évoque l’œuvre de l’illustre écrivain et sa postérité au
sein du lieu où il fut honoré de son vivant. C’est tout à la fois, un château, un lieu
de mémoire et une maison d’écrivain que le visiteur découvre.
2
Communiqué de presse
Le domaine de Ferney fut acquis par Voltaire en 1759. Durant les vingt années où il y vécut,
il reconstruisit le château, développa le domaine et investit dans le village. C’est en ces lieux
qu’il écrivit quelques-unes de ses œuvres phares et qu’il reçut, en tant qu’« aubergiste de
l’Europe », grand nombre de ses contemporains. À sa mort, le 30 mai 1778, le domaine fut
vendu et passa entre de nombreuses mains avant que l’Etat ne s’en porte acquéreur en 1999.
Le monument porte les traces de ses propriétaires successifs et des modifications qu’ils ont
apportées, notamment dans les dispositions intérieures du château et dans le parc du
domaine. Le CMN a fait le choix d’une restauration qui tient compte de cette histoire écrite
au fil des XIXe et XXe siècles.
Des actions importantes ont d’abord été menées sur les couvertures et les façades, afin de
les restaurer et d’améliorer l’étanchéité du monument. Ce chantier d’envergure a été mené
sous la maîtrise d’ouvrage du Centre des monuments nationaux et la maîtrise d’œuvre de
François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques.
Le visiteur pénètre dans le château par le vestibule, à l’instar du visiteur du XVIIIe siècle.
La visite se déroule en quatre temps. La première séquence se développe dans l’antichambre,
la salle à manger/bibliothèque et le cabinet des tableaux. Les conditions de l’arrivée de
Voltaire à Ferney, le développement du village sous son impulsion sont présentés dans la
première pièce. Le visiteur est ensuite invité à découvrir la vie au domaine de Ferney,
l’œuvre et les grands combats menés par Voltaire au travers d’un double dispositif
audiovisuel et multimédia, là même où il écrivit quelques-uns de ses plus grands textes. Le
cabinet des tableaux, désormais situé à l’emplacement originel de la chambre de Voltaire et
de son valet, propose de découvrir une partie de la collection de tableaux du maître de
maison mais aussi la « Voltairomania » qui se fit jour dès son vivant.
La deuxième séquence permet à chacun de vivre le pèlerinage à Ferney tel qu’il est vécu dès
après la mort de Voltaire. Le salon d’axe et la chambre, déplacée par rapport à sa
localisation d’origine, ont été restaurés et proposent un état au plus près de celui dont
témoigne l’iconographie du XIXe et début du XXe siècle.
Un troisième temps fait pénétrer le visiteur dans l’univers de Madame Denis. Son salon et sa
chambre, où l’alcôve a été restituée, emmène le visiteur dans l’univers de la nièce et
compagne du philosophe. Si les meubles ont été dispersés, les inventaires et les livres de
compte ouvrent la voie à une restitution fidèle de l’ameublement de ces espaces. La
maquette et les échantillons des textiles d’origine conservés à Saint-Pétersbourg permettent
une restitution fiable des décors.
Enfin, dans la chambre des servantes de Madame Denis, le visiteur peut apprécier la
résonance et la postérité des idées de Voltaire. A travers un dispositif audiovisuel
résolument contemporain, des comédiens, par une sélection de textes choisis, mettent en
scène l’actualité de sa pensée et incarnent sa parole.
Le visiteur marche ainsi dans les pas des nombreux invités reçus par Voltaire en son château.
A Ferney, le philosophe savait que son exil ne l’isolait pas du monde : le village était
idéalement placé sur une des routes du Grand Tour d’Italie, prisé par les nobles et les
intellectuels du XVIIIe siècle. Visiteurs français et étrangers se pressaient alors au château et
contribuèrent à la diffusion des idées de Voltaire et, plus largement, de l’esprit novateur et
critique des Lumières à l’égard de la monarchie absolue ou de l’intolérance religieuse.
L’Europe des Lumières et l’Europe de Voltaire étaient un espace où les idées circulaient
librement et où, par-delà les conflits et les différences, les pays européens partageaient une
même aspiration au débat et à la confrontation des idées.
3
L’année européenne du patrimoine culturel 2018, dont la réouverture de Ferney constitue
un temps fort au niveau français, est l’héritière de cette tradition en valorisant le patrimoine
comme élément central de la diversité culturelle et du dialogue interculturel.
Il faut noter enfin, la mise en place d’un ascenseur qui permet de rendre tous les niveaux du
château totalement accessibles aux personnes à mobilité réduite.
4
Sommaire
Le château de Ferney Voltaire ................................................................ 5
Voltaire en son château ......................................................................................................................... 5
Le château de Ferney après Voltaire .................................................................................................. 7
Le château de Voltaire, propriété de l’Etat ....................................................................................... 8
Une restauration d’envergure sur l’ensemble du château ................... 9
Intervention sur les façades et les couvertures – 2016/2017 ....................................................... 9
Les intérieurs et le chantier des collections – 2017/2018 .......................................................... 10
Une meilleure prise en compte des publics en situation de handicap ..................................... 11
Un circuit de visite enrichi et repensé au rez-de-chaussée ................ 12
Une visite en cinq temps .................................................................................................................... 12
Les œuvres majeures présentes dans le parcours de visite ....................................................... 16
La scénographie .................................................................................................................................... 19
Une offre culturelle repensée ................................................................ 20
L’offre de visite ..................................................................................................................................... 20
La programmation culturelle ............................................................................................................. 21
Éditions du patrimoine ........................................................................... 23
Informations pratiques ........................................................................... 25
5
Le château de Ferney Voltaire
Voltaire en son château
Indésirable à la cour de France, ainsi qu’à Genève, Voltaire acquiert en 1759 auprès de la
famille Budé la seigneurie de Ferney qui est alors « un hameau misérable » entouré de
marécages. Il fait détruire l’ancien château qu’il considère comme démodé et dirige lui-même
les travaux de construction du château actuel qui finissent en 1762. Pour autant, il y habite
dès 1759. Il améliore le domaine agricole en le faisant défricher et drainer, transforme le
hameau en cité prospère et florissante. D’un ancien château, il fait « l’auberge de l’Europe ».
Car loin de Versailles, et à proximité de Genève et de la Suisse, Voltaire trouve dans cette
retraite la liberté : « Y-a-t-il un état plus heureux ? Je me trouve entre la France et la Suisse
sans dépendre ni de l’une, ni de l’autre ».
De cette retraite éloignée, il s’enflamme contre l’injustice de la société et prend la défense
des victimes de l’intolérance politique et religieuse, notamment Jean Calas et Pierre-Paul
Sirven. Il œuvre aussi pour l’affranchissement des serfs du Jura. Il poursuit intensément son
œuvre littéraire et philosophique et publie, entre autres, le Dictionnaire philosophique, le Traité
sur la Tolérance, plusieurs tragédies et pièces de théâtre. Sa correspondance depuis Ferney
s’élève à quelque 10 000 lettres… Son intense activité d’intellectuel, par son influence, lisible
notamment dans son active correspondance, attire les esprits des Lumières mais aussi les
mondains jusqu’à Ferney.
Construction du château et du parc
L’acte de vente du château est conclu
le 9 février 1759, au nom de sa nièce, Madame
Denis. Dès 1758, Voltaire entame les travaux et
semble avoir recours aux services de Jean-Michel
Billon, architecte réputé de Genève. Le château,
achevé en 1762, est agrandi dès 1765 par
Léonard Racle qui lui adjoint deux ailes et fait
détruire les quatre tours ainsi que le mur
d’enceinte.
Le parc est aménagé et participe à la mise en
scène du château qui domine le site. Il compte
une surface d’environ 7 hectares. À cette
époque, il est entouré d’arbres et de buissons en berceau, créant ainsi une promenade sur
700 mètres. Le « Plan géométrique et détaillé » de 1779, permet d’avoir une image précise
du jardin de Voltaire au moment de sa mort : la façade sud-ouest ouvre alors sur une
terrasse d’une trentaine de mètres de longueur, au tracé régulier avec un bassin circulaire et
un jet. Au sud-ouest de ce parc, Voltaire s’est réservé un champ qu’il cultive lui-même, en
contrebas. Au-dessus de Ferney, le terrain est planté de vignes.
Catherine II de Russie, fervente admiratrice du philosophe, avec qui elle a eu une longue
correspondance à partir de 1763, acquiert la bibliothèque et les manuscrits de Voltaire à sa
mort en 1778, soit près de 7 000 ouvrages. Elle souhaite également réaliser une copie du
château dans le parc de Tsarskoïe Selo. Les plans du monument et du jardin sont réalisés par
Léonard Racle en 1779 et une maquette est exécutée par Morand, valet de chambre de
Madame Denis. Wagnière, secrétaire de Voltaire, se rend à Saint-Pétersbourg la même
année afin de livrer la bibliothèque et la maquette. Le projet de l’impératrice n’aboutit
cependant pas. La bibliothèque est désormais conservée à la bibliothèque nationale de Russie
Vue du château de Voltaire à Ferney, 1768
© David Bordes - CMN
6
et la maquette est, aujourd’hui encore, une source précieuse d’informations sur le château
où vécut Voltaire les vingt dernières années de sa vie.
Sa maisonnée
Marie-Louise Denis, née Mignot (1712-1790), nièce de Voltaire, devient sa compagne
après son veuvage en 1744. Elle partage son existence au quotidien pendant 24 ans et le suit
à Ferney. Occupant l’aile droite du château, elle assure la « manutention de la maison »,
pourvoit à son ameublement. Elle vend le château de Ferney dès la mort de Voltaire et cède
la bibliothèque à Catherine II de Russie.
Jean-Louis Wagnière (1739-1802) entre au service de Voltaire à l’âge de 15 ans et
s’impose comme son bras droit : valet de chambre, copiste, il devient, dès les années 1760,
son premier et principal secrétaire. Après la mort du philosophe, il est chargé par
Catherine II d’installer la bibliothèque de son « patron » à Saint-Pétersbourg. Sa chambre se
trouve à l’entresol du château, sous les appartements de Voltaire.
Léonard Racle (1736-1794) est l’architecte qui agrandit le château. En 1779, Catherine II
lui demande de lever les plans du domaine qui permettent aujourd’hui de connaître
précisément cet état historique.
Henri Rieu (1721-1787), ancien capitaine de marine aux Antilles, il s’implante dans la région
de Genève en 1761. Il se lie d’amitié avec Voltaire et emménage en 1775 dans un pavillon
faisant face à l’allée du château. Voltaire lui lègue les livres anglais de sa bibliothèque, qu’il
cède à Catherine II en 1779.
Antoine Adam (1705-1787), jésuite, est l’aumônier et le confesseur de Voltaire. Après la
suppression de la Société de Jésus, Voltaire l’héberge à Ferney, dans l’une des chambres
mansardées du 2e étage et lui octroie une pension.
Marie-Françoise Corneille (1742-1805) est adoptée par Voltaire qui l’accueille à Ferney
en 1760. Elle épouse Claude Dupuits de La Chaux, gentilhomme gessien, et vit à Ferney avec
lui avant de s’installer non loin de là.
Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian (1707-17 ?), se marie en 1762 avec Marie-
Elisabeth Mignot, nièce de Voltaire. Il s’installe en 1772 à Ferney, où Voltaire lui a fait
construire une demeure.
Charles Michel du Plessis-Villette (1736-1793) se rend à Ferney en 1765-1766, puis en
1767, et séduit Voltaire par son esprit. Après la mort de Voltaire à Paris dans son hôtel, il
s’approprie son cœur lors de l’autopsie. Il achète le château en 1778 qu’il revend en 1785
après l’avoir enrichi d’un cénotaphe. Durant la Révolution, il fait campagne pour que les
restes de Voltaire soient déposés au Panthéon.
De nombreuses personnalités sont reçues au domaine de Voltaire pendant près de 20 ans
(1758-1778), notamment Condorcet, Pigalle, d’Alembert, Denon. En 1766, Madame du
Deffand, fidèle amie de Voltaire, s’exclamera : « votre vieillesse est une manière
d’apothéose ; vous êtes déifié de votre vivant, Ferney est un temple où l’on vient des bouts
de l’univers vous rendre hommage ». Frédéric II compara cette vénération pour le Patriarche
de son vivant, à un phénomène religieux, à un « pèlerinage ». Alors que Voltaire se déclare
« aubergiste de l’Europe », sa demeure devient le passage obligé d’une élite qui afflue de
l’Europe entière. Après sa mort, de nombreux auteurs viennent lui rendre hommage, tels
que Chateaubriand, Flaubert, Dumas, Michelet ou encore Gogol. Stendhal qualifie ce voyage
d’« indispensable visite ».
Expansion puis déclin du village de Ferney
Au-delà du château en lui-même, Voltaire développe le village de Ferney. Il transforme ce
modeste hameau de 150 âmes en un bourg prospère de 1200 habitants. Philosophe
« engagé », il transforme la seigneurie de Ferney, pourvoit au développement de ses
7
habitants en favorisant l’artisanat d’art, si bien que dans l’Epître à Horace (1772), il écrit « j’ai
fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage ».
Dans un premier temps, il agrandit le château, l’église et le domaine. Par la suite, il fait venir
des horlogers genevois, qui s’installent dès 1770 dans le village et participent à son
expansion. Voltaire établit également une magnanerie, dont il promeut les soieries auprès de
son large réseau de connaissances. Enfin, il commande un grand nombre de maisons, fait
édifier une fontaine publique et paver les rues du village.
En 1778, le village pâtit de la disparition de Voltaire. Privé du bienfaiteur qui finance
l’économie à fonds perdus, l’exode est immédiat et massif. L’industrie horlogère en est
particulièrement affectée.
Le château de Ferney après Voltaire
Après la mort de Voltaire, le château et une partie des meubles sont vendus par Madame
Denis. Propriétaire des lieux entre 1778 et 1785, le marquis de Villette démembre le
domaine. Il met en scène le château pour orchestrer le culte posthume du grand homme,
notamment en transformant la chambre de Voltaire en « chambre du cœur », faisant ainsi du
château de Ferney le premier lieu de mémoire dédié à un écrivain en France. Il passe
commande d’un cénotaphe en forme d’obélisque pour y recueillir le cœur de Voltaire. Ce
cénotaphe est déplacé dans le salon central au XIXe siècle. Selon Wagnière, Villette n’y a
jamais placé le cœur qui est déposé en 1863 à la Bibliothèque nationale de France dans le
socle du Voltaire assis de Houdon.
Après être revenu dans la famille Budé, le château est vendu en 1845 à Griolet, ancien maire du
Ve arrondissement de Paris, qui est déclaré en faillite en 1847. Il bouleverse le château durant ce
bref laps de temps. Abattant une cloison, il ne fait qu’une pièce de la bibliothèque et de la salle à
manger. Il unit de même la chambre de Voltaire et celle de son valet. La présentation actuelle de
la chambre de Voltaire prend place dans ce qui était son cabinet de peinture.
Claude Marie David Missilier, propriétaire du château après 1847, rachète des terres afin de
remembrer le domaine ainsi que des collections ayant appartenu à Voltaire. Il crée un
nouveau mémorial dans l’ancienne salle de billard, et y réaménage la chambre. Son gendre, le
sculpteur Emile Lambert (1828-1897), installe en 1876 un atelier à l’angle de l’allée du
château et de la rue de Gex, où il accomplit une part importante de son œuvre. Il hérite du
domaine en 1878. De tous ses propriétaires, c’est lui qui a le plus contribué à
l’embellissement du parc, aujourd’hui nettement marqué par son influence. En effet, huit de
ses réalisations ponctuent le domaine et d’autres sont conservées en réserve. Pour la bonne
tenue du jardin, plusieurs bâtiments voient le jour à cette époque : orangerie, serres,
bassins… Pierre Lambert, son fils, travaille plusieurs années à l’Ecole de Physique et de
Chimie avant de devenir titulaire du Laboratoire des Recherches physiques à la Sorbonne. Il
s’installe à Ferney à sa retraite en 1939 et y installe un laboratoire de physique et un
laboratoire de chimie dans deux salles basses du château.
Les descendants de la famille Lambert cèdent le château à l’Etat en 1999.
8
Le château de Voltaire, propriété de l’Etat
Le château, une partie des collections voltairiennes, la
chapelle, l’allée d’accès plantée d’arbres et le parc délimité par
les anciens murs sont classés au titre des monuments
historiques par arrêté du 13 décembre 1958.
Le château et le domaine, acquis par l’Etat en 1999, sont confiés
au Centre des monuments nationaux qui les ouvre au public,
les anime et les restaure. L’ensemble comprend aujourd’hui le
château (globalement conservé dans ses dispositions
extérieures d’origine, mais largement remanié à l’intérieur), le
parc dont la composition paysagère remonte pour l’essentiel au XIXe siècle, l’orangerie et le
pavillon de gardien, édifiés vers 1900, et la chapelle.
Après l’actuelle campagne de restauration, le Centre des monuments nationaux rouvre ce
monument au public le 1er juin 2018.
© Pascal Lemaître - CMN
9
Une restauration d’envergure sur l’ensemble du château
L’ensemble du domaine a bénéficié de chantiers importants : les premières interventions ont
concerné le pavillon du gardien en 2007-2008, puis l’orangerie et la chapelle en 2012-2013.
Avant le lancement des travaux, le château a bénéficié d’une opération de désamiantage, d’un
traitement contre la mérule et de la mise en place d’un dispositif spécifique sur le chantier
pour empêcher la propagation du plomb, dont la présence avait été notée dans l’étude
d’évaluation de 2012. Ce chantier a été mené sous la maîtrise d’œuvre de
M. François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques.
Intervention sur les façades et les couvertures – 2016/2017
Les couvertures
Les toitures du corps central et des deux pavillons ont
été restaurées sans modification de leur volumétrie. Il
s'agissait uniquement de remplacer les ardoises ainsi
que les éléments en plomb, afin d'améliorer
l’étanchéité de la couverture. En outre, pour assurer
une plus grande longévité à l'ouvrage, les éléments en
zinc ont été remplacés par du cuivre étamé, dont la
couleur a été choisie pour se rapprocher le plus
possible du plomb.
Les épis de faîtage ont été restaurés. La charpente a
également fait l’objet d’une révision.
Pour permettre la réalisation de ces travaux sur les
couvertures, un grand parapluie avait été déployé sur
les échafaudages qui entourent le château.
Les façades
Construites avec une pierre à bâtir tirée d’un grès
argileux utilisé en Suisse et facile à tailler, la molasse,
les façades du château présentaient un grand nombre
de pathologies, et notamment une perte de matière
importante. Les parties les plus altérées ont été
remplacées ou reconstituées et le reste des façades a
bénéficié d'un nettoyage de leurs parements et
enduits.
Les menuiseries (fenêtres, portes, porte-fenêtre,
volets) n’ont été remplacées que lorsque leur état ne
permettait pas une restauration et toutes les
interventions ont été réalisées à l’identique.
Deux fenêtres du rez-de-chaussée, qui avaient été bouchées, ont été ré-ouvertes et leurs
menuiseries (fenêtres et volets) ont été conçues sur le modèle existant.
La véranda a aussi été restaurée.
© CMN
© CMN
© CMN
10
Les intérieurs et le chantier des collections – 2017/2018
Le parti-pris de restauration adopté par le Centre des monuments nationaux permet de
n’effectuer aucune modification majeure de la distribution et de la volumétrie. La nature des
interventions sur les intérieurs a été différente selon les niveaux. Parallèlement, un important
travail sur les collections a été mené.
En effet, le château de Ferney-Voltaire dispose de très belles collections, qui permettent, au
fil de la visite, de se plonger dans l’esprit des lieux. Parmi les pièces les plus remarquables
figurent le Portrait de Voltaire, pastel attribué à Maurice Quentin de La Tour (1704-1788), ou
encore l’huile sur bois, Voltaire et un groupe de villageois de Jean Huber (1721-1786), et un
buste de Voltaire en marbre par Jean-Antoine Houdon (1741-1828), ces deux dernières
ayant été récemment acquises par le CMN. Le lit de Voltaire a été restauré, grâce à la
générosité des donateurs sur la plateforme de dons en ligne www.mapierrealedifice.fr.
Dans le cadre de la campagne de restauration, près de 460 objets (mobilier, huiles sur toile,
estampes, pastels, lustres, etc…) ont été déposés, stockés dans des réserves et ont fait
l’objet d’un chantier des collections. Plusieurs ont fait l’objet d’une restauration. C’est
notamment le cas de deux huiles sur toile, de dix cadres en bois doré et de cinquante-cinq
estampes et pastels.
Les collections proviennent majoritairement du fonds ancien du château acquises en 1999
avec le monument. Certaines appartenaient à Voltaire ou à ses proches. C’est ainsi le cas des
copies anciennes commandées par Voltaire et décrites par ses contemporains du cycle de
l’histoire de Vénus, peint d’après l’Albane pour la villa Favorita du duc de Mantoue. Certains
biens mobiliers, et par exemple les fauteuils de style Louis XV, garnis de tapisserie et
estampillés Nogaret, sont décrits dans les comptes du château, puis dans les inventaires
jusqu’à leur acquisition par l’Etat. Ces collections ont été complétées par des dépôts
prestigieux.
En effet, l’étude des inventaires, des comptes et de la correspondance, a permis de définir un
programme d’enrichissement, fondé sur des équivalents historiques. Il ressort que Voltaire
se fournissait essentiellement à Lyon, et dans une moindre mesure en Suisse.
Le Mobilier national, a ainsi déposé un lit en bois peint d’époque Louis XV pour remeubler la
chambre de Madame Denis. Son salon accueille canapé et fauteuils estampillés Nogaret
également déposés par cette institution. Le musée des Beaux-Arts de Lyon et le musée de
Brou à Bourg-en-Bresse déposent également des collections de mobilier lyonnais et des
objets afin de reconstituer un aspect habité dans la chambre de Madame Denis en particulier.
Enfin les musées des Beaux-Arts d’Angers, de Nantes, l’Institut musée Voltaire de Genève,
et la Voltaire Foundation à Université d’Oxford déposent et prêtent des œuvres iconiques
de l’iconographie voltairienne.
Le remeublement a permis de rendre au rez-de-chaussée du château sa dimension
voltairienne en s’appuyant notamment sur l’inventaire de 1778 complété par celui de 1785, la
maquette et les échantillons de tissus rassemblés par Catherine II et conservés aujourd’hui à
Saint-Pétersbourg, en particulier dans les appartements de Madame Denis. Les livres de
comptes du domaine ont aussi livré des informations sur les commandes de mobilier et sur
la vie matérielle du château. Cependant, la chambre de Voltaire ayant été déplacée au cours
du XIXe siècle, le choix s’est porté sur la conservation du dernier état historique connu de
cette pièce. Ainsi, elle a été remeublée, tout comme le salon d’axe, dans leur présentation de
la fin du XIXe siècle, à l’époque où la famille Lambert concentra dans ces deux pièces
ouvertes à la visite la majeure partie des collections ayant appartenu à Voltaire.
11
Grâce à ce chantier, les visiteurs retrouvent l'univers de l'illustre occupant des lieux au rez-
de-chaussée, qui est exclusivement consacré à Voltaire, son œuvre et son époque, ainsi qu’à
sa postérité.
Au rez-de-jardin, les espaces ont été aménagés pour accueillir au mieux les visiteurs. Jusqu'ici
fermé au public, ces anciens communs abritent notamment des espaces dédiés aux
expositions temporaires et aux ateliers pédagogiques. Un espace de détente y a également
été créé.
Les travaux au 1er étage et au 2e étage ont permis d'aménager des salles de réunion et de
conférences, des locaux pour le personnel du monument et des réserves. Ces niveaux qui
n’ont jamais été accessibles, ne sont pas ouverts aux visiteurs du château.
Une meilleure prise en compte des publics en situation de handicap
Dans le cadre de la restauration du château et de la refonte du parcours de visite, une
attention particulière a été portée au public en situation de handicap.
Un ascenseur a été aménagé pour desservir tous les niveaux et son emplacement a été
choisi de façon à s’adapter au mieux à l’édifice. La cage d’ascenseur prend ainsi place dans un
ancien couloir de service. Cet aménagement majeur permet aux personnes à mobilité
réduite de visiter l’ensemble du monument.
Les abords du château ont également été traités à partir de l’entrée pour faciliter la
circulation.
Enfin des outils de médiation adaptés sont proposés : maquette tactile du château au
XVIIIe siècle pour appréhender la distribution et l’aspect extérieur et intérieur de la demeure
(éléments de décor compris) telle que Voltaire l’a connue ; plan en léger relief du domaine
au XVIIIe siècle pour percevoir son étendue, son organisation et sa proximité avec le village
de Ferney et Genève ; audiovisuels traduits en langue des signes.
12
Un circuit de visite enrichi et repensé au rez-de-chaussée
Au rez-de-chaussée, le sens de la visite est identique à celui emprunté par les visiteurs du
XVIIIe siècle reçus par Voltaire. En effet, véritable lieu de vénération, le château de Ferney se
visitait déjà du temps de son illustre occupant. Après sa mort le 30 mai 1778, on s’y rendait
pour commémorer son souvenir ou admirer les traces de sa présence. Au XIXe siècle,
Châteaubriand, Stendhal ou encore Flaubert notamment ont fait le voyage. Les visiteurs du
XXIe siècle contribuent ainsi à la continuité de cette histoire.
Le nouveau parcours de visite se base sur la restitution des appartements de Madame Denis,
dans leur état de 1778, à partir d’une documentation exceptionnelle rassemblée à la mort de
Voltaire par les frères Grimm à la demande de Catherine II de Russie ; la conservation des
espaces de mémoire mis en place dès la mort de Voltaire, autour de son lit et de ses effets
personnels ; la volonté de proposer des clés de lecture pour appréhender l’œuvre
intellectuelle de Voltaire pendant les vingt dernières années de sa vie à Ferney, notamment
son engagement contre l’intolérance religieuse.
Une visite en cinq temps
Cinq temps ponctueront la visite du rez-de-chaussée du château de Voltaire :
- Une introduction dans l’antichambre
- Un temps de découverte et d’apprentissage dans la salle à manger-bibliothèque et le
cabinet des tableaux
- Un temps de mémoire dans le salon d’axe et la chambre de Voltaire
- Une plongée dans le XVIIIe siècle dans les appartements de Madame Denis
- Une incarnation contemporaine de propos choisis de Voltaire dans la chambre des
servantes
Plan du rez-de-chaussée
13
Des cartels numériques accompagnent l’ensemble de ces pièces historiques. Ils permettent
aux visiteurs de comprendre l’évolution de chaque espace et d’interroger les œuvres
remarquables qui ont pu les séduire.
L’antichambre : introduction
Le visiteur est accueilli par le buste de Voltaire, sculpté par Poncet, le représentant à
l’antique, drapé du manteau des philosophes et la tête ceinte du bandeau de l’immortalité.
Cette salle rappelle le contexte de son arrivée à Ferney. Des gravures anciennes illustrent
également les différentes phases de construction du château, du domaine, et leur histoire
aux XVIIIe et XIXe siècles. Un tableau de Pierre Villebois évoque, dans une mise en
perspective historiographique, combien l’image de Voltaire à Ferney, est associée à celle de
l’hospitalité. Bien qu’aujourd’hui des réserves soient émises sur ce tableau qui ne représente
sans doute ni Voltaire, ni Ferney, cette image souligne combien le patriarche bienfaisant loin
de Paris est reconnu de son vivant et recevait des visiteurs de toute l’Europe.
Une montre de la manufacture de Ferney a ici été déposée par le musée de Brou à Bourg-
en-Bresse. Créée vers 1770 par Pierre Dufour et Louis Cerey, elle est issue des ateliers de
Ferney, établis grâce à Voltaire.
Cette pièce est par ailleurs meublée telle une antichambre, conformément aux sources
anciennes : tables console, fauteuils et fontaine.
La salle à manger-bibliothèque et le cabinet des tableaux : le temps de la
découverte et de l’apprentissage
Un dispositif multimédia et audiovisuel dans la salle à manger-bibliothèque et une
présentation d’œuvres dans le cabinet des tableaux permettent de découvrir le domaine de
Ferney, l’œuvre de Voltaire et différentes représentations du philosophe.
Une grande projection sur les murs de la salle à manger bibliothèque évoque, par l’image,
l’atmosphère des lieux au XVIIIe siècle : repas festifs avec invités de tous horizons, balades
dans le domaine mais surtout intenses journées de travail et d’écriture parmi les nombreux
livres de la bibliothèque.
Deux tables multimédia complètent ce dispositif et permettent aux visiteurs de découvrir
par eux-mêmes le domaine, son illustre propriétaire et son œuvre protéiforme à travers des
clés de lecture simples.
La première table multimédia, située dans l’ancienne salle à manger, présente l’histoire et les
points remarquables du domaine de Ferney à travers un plan interactif. Elle contient aussi
une galerie de portraits des visiteurs les plus illustres du patriarche parmi lesquels figurent en
bonne place plusieurs personnalités des Lumières : Jean Le Rond d’Alembert, Nicolas de
Condorcet, Adam Smith, Frédéric Melchior Grimm, etc. Voltaire communiquait également, à
travers toute l’Europe, avec un très riche réseau de correspondants. La « carte des
correspondances » en est une parfaite illustration. Elle met notamment en valeur une lettre
envoyée par Voltaire à son ami Denis Diderot, figure majeure des Lumières françaises.
La deuxième table multimédia présente ce que fut l’impressionnante bibliothèque de Voltaire
à Ferney, riche, entre autres, des ouvrages rédigés par ses pairs. Il lit, relit, annote
Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau mais aussi Isaac Newton ou Holbach. Ces lectures
apportent à Voltaire une matière littéraire et réflexive sans égale qui alimente ses propres
productions, dont une sélection est également présentée. Surtout, quatre « grands
combats » menés par Voltaire sont illustrés. Ils témoignent de l’engagement fort et durable
du patriarche dans la lutte contre le fanatisme, pour la justice et la liberté d’expression. Il
invite ici, à Ferney, la figure de l’intellectuel engagé.
Dans le cabinet des tableaux (ancienne chambre de Voltaire), une sélection de
représentations variées du philosophe, écrivain, historien et poète, matérialise sa notoriété
14
et la fascination qu’il exerça, ainsi que la volonté de fixer pour l’immortalité les traits du
grand homme pour sa gloire posthume – avec, en point d’orgue, son entrée au Panthéon en
1791. En effet, de son vivant, Voltaire fut déjà l’objet d’un véritable culte. En homme avisé, il
sut organiser et propager une image de lui-même répercutée par la foule des visiteurs qui
firent la visite à Ferney. Ces derniers rapportaient déjà dans leurs écrits à la fin du
XVIIIe siècle que la demeure contenait de nombreuses représentations de Voltaire. Cette
iconographie fut, grâce à eux, diffusée dans l’Europe entière.
Des dépôts importants ont, dans cette perspective, été accordés par différentes institutions
et notamment par le musée des Beaux-Arts d’Angers (moulage des mains de Voltaire d’après
Houdon) et le musée d’arts de Nantes (Jean Huber, Voltaire et les paysans). L’Institut Musée
Voltaire de Genève prête une très importante toile de Jean Huber figurant également Voltaire
et les paysans. Cette version monumentale, représentant une scène de conversation entre
Voltaire et les paysans définit cette arcadie heureuse dans un paysage doré au soleil
couchant. La Voltaire Foundation, Université d’Oxford, prête pour une durée d’un an, Le
Dîner de philosophes peint par Jean Huber vers 1772-73. Familier de Voltaire, le peintre
imagina une scène de fiction autour d’un repas à Ferney. Il s’agit tout à la fois d’une forme de
« conversation piece » portrait social et collectif, mais aussi d’un tableau d’histoire et d’une
allégorie, symbolisant l’esprit des Lumières et le goût du débat philosophique en ce château
de Ferney, auberge de l’Europe.
La chambre et le salon de Voltaire : les lieux de mémoire
Si la distribution du château a beaucoup évolué au cours du XIXe siècle, ses propriétaires
successifs ont eu à cœur de célébrer la mémoire de Voltaire et de sanctuariser le salon et la
chambre de ce dernier. Bien que déplacées par rapport à leur situation d’origine, ces pièces
ont conservé une grande partie du mobilier d’origine.
Dans ces deux pièces centrales, la présentation reste fidèle à celle mise en place à la fin du
XIXe siècle par la famille Lambert. Le public peut y découvrir le mobilier du salon avec sa
suite de fauteuils lyonnais dus à Pierre Nogaret et une partie de la collection de peintures
rassemblée ou offerte à Voltaire. La chambre de Voltaire, forte de ses tentures de soie
d’origine et de son lit restauré, est porteuse d’une charge émotionnelle. Les œuvres d’art
rassemblées ont pour la plupart appartenu au philosophe, comme son portrait au pastel par
La Tour, la gravure de la famille Calas et le grand portrait de Marie-Thérèse d’Autriche.
Les appartements de Madame Denis : découverte d’une demeure du
XVIIIe siècle
Les anciens appartements de Madame Denis, nièce de Voltaire et maîtresse de maison, ont
été restitués dans leur état d’origine, avec notamment le remontage de l’alcôve de la
chambre, grâce à la documentation exceptionnelle rassemblée pour Catherine II de Russie et
toujours conservée à Saint-Pétersbourg. Ce travail a été rendu possible par la
documentation conservée : celle de la maquette de la demeure réalisée par Racle, et surtout
les échantillons des textiles. Ainsi les tentures murales du salon et de la chambre ont pu être
retissés à l’identique chez Prelle à Lyon.
Grâce à l’analyse des sources d’inventaires, des comptes et des commentaires des
contemporains, un remeublement de ces deux pièces a été mené afin de rendre compte de
la personnalité majeure de Madame Denis, à Ferney et au côté de Voltaire. Le salon rappelle
la haute sociabilité du château et les concerts de clavecin donnés par cette dernière. Des
acquisitions de sièges dus à Pierre Nogaret rappellent, par leur nombre, cette présence. La
chambre évoque la recherche de confort et d’intimité du siècle des Lumières. Les collections
mobilières du Mobilier national participent à la réussite de ce projet (lit en bois peint en
15
blanc vers 1760, chevet, canapé et fauteuils par Pierre Nogaret,) complétés par des dépôts
du musée des Beaux-Arts de Lyon (commode, siège, petits objets de toilette, flambeaux).
Ces collections sont de parfaits équivalents historiques. Le remeublement de ces deux
pièces, rendu possible par une politique de dépôts, permet aux visiteurs de pénétrer dans
une intimité reconstituée, telle que Voltaire a pu la vivre.
La chambre des servantes : une incarnation contemporaine
L’ancienne chambre des servantes clôture le parcours du rez-de-chaussée. Un dispositif
audiovisuel évoque la postérité de l’œuvre de Voltaire et la résonance de ses idées
aujourd’hui. Il s’agit également de thématiques chères aux Lumières et à leurs engagements :
le rôle du philosophe dans la société, la justice et l’injustice, la tolérance et l’intolérance, le
fait religieux et ses expressions, l’Europe et la fraternité.
Ainsi, la parole, y compris en langue des signes, est au cœur de la présentation. Incarnée par
des comédiens, elle met en scène la pensée et la langue de Voltaire à travers une sélection
de textes choisis. Elle résonne auprès des visiteurs, comme un acte de transmission et de
réflexion par-delà les époques.
16
Les œuvres majeures présentes dans le parcours de visite
Jean-Antoine Houdon (1741-1828), Portrait au naturel de
François-Marie Arouet de Voltaire, présenté dans le cabinet des
tableaux Buste en marbre, 1778
47,5 x 21 cm
Piédouche circulaire en marbre blanc, H. 11,4 cm
Signé et daté sur la tranche de la découpe de son épaule droite en lettres capitales:
« Houdon 1778 »
Au dos, cachet en cire rouge de l'atelier
Dans le cadre de sa politique d’acquisition, le Centre des monuments
nationaux, grâce au Fonds du patrimoine et au Fonds de dotation
Voltaire, a acquis le 31 janvier 2017 sur le marché de l’art un buste en
marbre de Voltaire sculpté en 1778 par Jean-Antoine Houdon (1741 - 1828). Cette version
du célèbre buste de Voltaire, de très belle qualité et inédite, provient par descendance
directe de la collection d’un contemporain du philosophe, Louis-Dominique Ethis de Corny.
C’est en 1778, durant le séjour triomphal de Voltaire à Paris, que Jean-Antoine Houdon
exécute ce buste, après seulement deux ou trois séances de poses courtes.
Son type, tête nue, à l'exception des restes épars de ses cheveux naturels, torse nu avec
découpe incurvée limitée, s’inspire des prototypes issus des portraits et médailles antiques.
Son naturalisme vibrant permet néanmoins d’y reconnaître les caractéristiques d’un visage
particulier, inscrivant le philosophe des Lumières dans le sillon de ses illustres antiques.
La notoriété de l’œuvre est immédiate. Ce « portrait au naturel », image fidèle de Voltaire,
témoigne de sa célébrité et de la fascination qu’il exerçait.
Aujourd’hui, il existe une dizaine de versions connues de ce portrait du philosophe. Plusieurs
sont conservées au sein des collections publiques françaises. Après étude et au regard du
cachet de l’atelier en cire rouge présent sur le buste, la facture du buste a été attestée.
Jean Huber (1721-1786), Voltaire et un groupe de
villageois, présenté dans le cabinet des tableaux Huile sur bois, 1768
41 cm x 52,5 cm
Jean Huber a été le chroniqueur privilégié de la vie
quotidienne de Voltaire et l’auteur d’un nombre
considérable de dessins, découpures, peintures
représentant les années « ferneysiennes ». Huber se met à
peindre en autodidacte au milieu des années 1760. Dès
1769, il peint de nombreux tableaux représentant Voltaire
dans son environnement quotidien et adresse à
Catherine II de Russie une collection de ces scènes peintes (la « Voltairiade »). Il reste vingt
ans auprès de Voltaire. Ce dernier écrit en 1772 à Madame du Deffand : « Puisque vous avez
vu Monsieur Huber, il fera votre portrait, il vous peindra en pastel, à l'huile, en mezzotinto. Il
vous dessinera sur une carte avec des ciseaux le tout en caricature. C'est ainsi qu'il m'a rendu
ridicule d'un bout de l'Europe à l'autre ».
Ce tableau appartient à la série de la Voltairiade. Par son sujet il véhicule l’image d’un
Voltaire bienveillant, à l’écoute des paysans.
© CMN
© Reproduction Thomas Thibaut /
CMN
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Jean Huber (1721-1786), Le Dîner des philosophes,
présenté dans le cabinet des tableaux Huile sur toile, vers 1772-73
58 x 79 cm (cadre 71,5 x 93 cm)
Voltaire Foundation, University of Oxford, prêt exceptionnel pendant un an
Jean Huber, peintre genevois familier du patriarche de Ferney,
figure ici Voltaire en souverain de la République des lettres
autour d’un repas. Grimm dans une lettre à Golitsyn en 1773
le décrit ainsi « la Sainte Cène du patriarche au milieu de ces
disciples, ou pour parler plus simplement, le dîner de
Monsieur de Voltaire avec ses amis, y compris le Père Adam. ». Autour de Voltaire figure
notamment le père Adam, d’Alembert, Condorcet, Diderot, La Harpe et Huber lui-même.
Or Diderot ne s’est jamais rendu à Ferney et ces hôtes ne furent pas ici réunis en même
temps. Au centre, levant la main comme pour imposer le silence, Voltaire semble vouloir
laisser la parole à Diderot (à droite), cependant que Condorcet (à gauche) continue son
aparté avec le père Adam ecclésiastique, familier du philosophe. Si Voltaire semble s’adresser
plus particulièrement à Diderot, dont il ne partageait pas l’ensemble des idées, ses amis La
Harpe et d’Alembert boivent à l’inverse ses paroles. Cette œuvre incarne ainsi le
bouillonnement philosophique de l’Europe des Lumières réunie fictivement à Ferney autour
de Voltaire.
Léonard Racle (1736-1791), poêle double, présenté dans le
salon d’axe et la chambre de Voltaire Faïence, dernier quart du XVIIIe siècle
332 x 237 x 82 cm
Cet objet d’usage que l’on pourrait croire courant ou ordinaire est
chargé d’histoire. Le double poêle du salon a été commandé par
Madame Denis pour Voltaire. Il est installé entre la chambre de
Voltaire et le salon d’axe Voltaire. Composé et dessiné par Racle
dans sa manufacture de faïence de Ferney, sa façade côté salon
évoque un temple à la mémoire de Voltaire, surmonté du buste du
grand homme. Ce poêle est réalisé avec une technique très
particulière « d’argile marbre » développée par Racle à Ferney et qui
témoigne de l’intensité du développement économique du village lorsque Voltaire en devient
le seigneur. A l’occasion du chantier des collections, ce poêle a été restauré.
Léonard Racle, le monument au cœur, présenté dans le salon
d’axe Faïence et marbre, 1779
246 cm x 100 cm x 163 cm
Quand le marquis de Villette rachète le château à Madame Denis, il
décide de faire de la chambre du patriarche un sanctuaire. Il commande
alors à Racle un monument destiné à recevoir le coffret de vermeil
contenant le cœur de Voltaire. Ce monument est lui aussi réalisé en
« argile marbre », une plaque mentionne en lettres d’or « son esprit est
partout et son cœur est ici ». La composition monumentale est
d’inspiration néoclassique avec, dans la partie supérieure, une pyramide
symbole de l’immortalité du grand homme et de ses idées. En 1878, lors
© David Bordes - CMN
© David Bordes -
CMN
© Voltaire Foundation,
University of Oxford
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de la commémoration du centenaire de la mort de Voltaire, le conseil municipal y appose des
lauriers et les couleurs de la République. A l’occasion du chantier des collections, ce monument
a été restauré.
Maurice Quentin de La Tour (1704-1788), Portrait de Voltaire,
présenté dans la chambre de Voltaire Pastel, 1735
60 x 50 cm
Ce portrait est commandé à La Tour par Voltaire lors de son séjour à
Paris en 1735. Très rapidement Voltaire supervise la réalisation de
copies, dont certaines par La Tour lui-même, et d’estampes afin d’orner
les éditions de ses œuvres1. Ce célèbre portrait fixe la physionomie
spirituelle et légèrement désinvolte de Voltaire à 41 ans dès le XVIIIe
siècle. Il constitue encore aujourd’hui l’un des portraits qui personnifie
le philosophe, à chaque âge de sa vie, pour la postérité.
Il semblerait que le pastel original a été envoyé à Voltaire et qu’il le conserva à Ferney. Il
pourrait s’agir de celui-ci.
Philippe de La Salle (1723-1803), Portrait de Catherine II de
Russie, présenté dans la chambre de Madame Denis. Lampas et taffetas de soie brochés, cadre bois doré, signé et daté 1771
102,5 x 72,5 cm
Inscription : « Lasalle. Invent. Et Fecit / Présente à monsieur de Voltaire par
l’auteur »
Le portrait de Catherine II est le premier tissé d’après le dessin de
Philippe de La Salle, sans doute avec de la soie produite dans les
cultures gessiennes de Voltaire2. Voltaire relate dans une lettre à
l’impératrice la présentation à Ferney de ce portrait « mezzo tinto »
à la princesse Daschkoff, dame d’honneur de Catherine II. La Salle
réalise selon le même principe des portraits de Louis XVI et du
comte et de la comtesse de Provence.
D’autres exemplaires de ce portrait sont conservés au musée de l’Ermitage de Saint-
Pétersbourg, au Metropolitan Museum de New York et au musée des Tissus de Lyon.
L’inventaire de Ferney en 1778 mentionne un portrait de Catherine II dans le salon de
Madame Denis. Le témoignage de visiteurs conduit à penser qu’il s’agirait de ce portrait
textile.
Anna Dorothea Therbusch (1721-1782), attribué à, Portrait de
Frédéric II de Prusse, présenté dans la chambre de Madame Denis Huile sur toile, cadre en bois doré, vers 1775
69 x 54 cm (cadre 92 x 75,5 cm)
Sans doute offert à Voltaire par Frédéric II de Prusse
Voltaire et Frédéric II ont entretenu une correspondance dès 1736. La
rupture de leur relation en 1753 met fin à leurs échanges jusqu’en
1758. En 1775, Voltaire fait la demande au roi de son portrait.
Frédéric II lui fait envoyer son « vieux portrait », « commandé
incessamment » pour « satisfaire » Voltaire.
1 Voltaire chez lui, Genève et Ferney, ouvrage collectif, Genève, 1994. 2 Voltaire – patriarche de Ferney et fabricant de bas de soie, in Ferney-Voltaire - Pages d’Histoire, Annecy, cercle
d’études ferneysiennes – Académie Candide, 1984.
© David Bordes -
CMN
© David Bordes -
CMN
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CMN
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Ce portrait est attribué à Anna Dorothea Terbusch, peintre allemande d’origine polonaise,
membre de l’Académie royale en 1767 et de l’Académie de Vienne en 1768. Elle travaille
pour Frédéric II et Catherine II. Le portrait est envoyé de Berlin par le marchand Michelet.
Le lit de Voltaire, présenté dans la chambre de Voltaire
Le lit de Voltaire est sans nul doute le meuble emblématique
du château. Voltaire, hypocondriaque notoire, reçoit souvent
ses hôtes alité. Les artistes de l’époque, Jean Huber en
particulier, ont pris pour habitude de représenter le
patriarche de Ferney affublé de sa pelisse et de son bonnet de
nuit, conversant avec ses visiteurs du fond de son lit ou
dictant une lettre à son secrétaire Wagnière dans le cadre
intimiste de sa chambre. Cette représentation du philosophe
contribue à sa popularité et fixe pour toujours l’image d’un
Voltaire intime, qui émeut jusqu’à Catherine II de Russie.
La chambre de Voltaire après sa mort devient un véritable lieu de pèlerinage, qui voit se
succéder poètes, écrivains et voyageurs en tout genre à la recherche des traces du grand
homme. Cette pièce, située de l’autre côté du salon d’axe, connaît un autre usage à partir du
milieu du XIXe siècle. Le lit de Voltaire est alors installé à son emplacement actuel, dans
l’ancien cabinet de tableaux. Ce réaménagement a sans doute permis la conservation des
tentures murales originales et du lit.
Depuis le début du XXe siècle, à la suite de restaurations hasardeuses, le lit avait perdu son
aspect initial. Le pied de lit avait disparu, une partie de la menuiserie a été remplacée et le
dais avait été déplacé du centre vers la tête de lit.
Sur la base de l’étude menée par un restaurateur spécialisé sur les tissus et leur comparaison
avec les échantillons originaux conservés à Saint-Pétersbourg, l’authenticité de la plupart de
des matériaux du lit a été établie. Le travail de restauration lui a rendu son lustre et son
aspect initial.
La restauration de ce meuble a été rendue possible grâce à la générosité de donateurs sur la
plateforme de dons en ligne www.mapierrealedifice.fr.
La scénographie numérique
Le parti pris général proposé par l’ATELIER FCS consiste en la mise en valeur des espaces et
des contenus grâce à une écriture formelle très épurée. Ils ont ainsi imaginé un mobilier aux
formes simples. Les contenus sont systématiquement présentés sur une surface horizontale,
d’une hauteur de table, de sorte à laisser dégagée la vue du visiteur dans les lieux qu’il
traverse. Seules les œuvres en relief ou les maquettes tactiles émergent, et se superposent
alors, en perspective, aux décors des pièces et aux autres œuvres exposées.
L’agencement du mobilier, des supports d’œuvres et de médiation, tient compte des axes du
parcours du visiteur. Leur implantation au sol tient aussi compte du rythme des parquets
conservés, en étoile ou en caisson.
La bibliothèque de Voltaire étant aujourd’hui conservée à Saint-Pétersbourg, l’absence et le
vide sont des éléments constitutifs de la proposition de l’ATELIER FCS. C’est à partir de ce
manque qu’ils ont travaillé à simuler une présence. Les technologies contemporaines,
notamment de vidéo projection, permettent de combler ces vides en simulant, à la manière
de tapisseries d’images animées, ce qu’a pu être l’ambiance des lieux du temps de Voltaire.
Le travail sur l’espace de la bibliothèque dont les murs étaient couverts de livres et de
boiseries, fournit une matière spectaculaire à réinterpréter en vidéo.
Vue de l'intérieur de la
chambre de Voltaire
© David Bordes - CMN
20
Une offre culturelle repensée
Le billet permettant d’accéder au domaine sera au tarif de 8 € (tarif réduit 6,50 €). L’entrée
est gratuite pour les moins de 26 ans ressortissants de l’Union Européenne et résidents
réguliers non-européens sur le territoire de l’Union Européenne.
Un tarif annuel à 16 € sera créé.
Un billet jumelé avec le Fort l’Ecluse à Léaz, sera également proposé à 10€.
Le château sera inclus dans le Geneva pass en 2019.
L’offre de visite
Les individuels pourront choisir entre différentes propositions :
- visite libre, avec document de visite.
- visites commentées, à heures fixes, en français, ou en anglais. Visites générales ou à
thème.
- visites conférences à dates fixes, en français. Visites générales ou à thème, du château
seul ou du château et du parc, avec ou sans l’exposition temporaire.
- visites familles proposées aux vacances scolaires et dates à fortes fréquentations.
Les groupes auront aussi plusieurs possibilités :
- visite libre, ou commentée par leur propre guide
- visite commentée à la demande
- visite conférence (à la demande, avec un guide attribué au groupe) en français, anglais,
allemand, néerlandais, espagnol, italien ou russe
Des ateliers du patrimoine seront proposés aux groupes scolaires.
Les Jardins de Voltaire
Un potager en permaculture est mis en place avec l’association Les Jardins de Voltaire, qui
œuvre pour l’insertion des personnes en situation d’exclusion, en particulier celles en
situation de handicap, notamment psychique ou mental. Ce jardin pédagogique, à proximité
de l’emplacement du potager que Voltaire cultivait lui-même, alimentera le café du château.
Des ateliers d’animation pour tout public seront organisés pour la promotion, l’initiation et
l’apprentissage des pratiques du jardinage en permaculture et la découverte des légumes
anciens cultivés par Voltaire.
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La programmation culturelle
Exposition « Pas de photographie sans Lumière(s). Restaurer le château de
Voltaire » jusqu’en septembre 2018, photographies de Patrick Tourneboeuf
La démarche de Patrick Tourneboeuf, à la fois documentaire et plasticienne, a pour ambition
de restituer la présence humaine en des lieux qui en sont privés. L’espace d’un moment, en
l’occurrence celui du chantier, il décrit avec la précision de la chambre photographique les
conditions parfois poétiques, souvent rudes d’un lieu en pleine mutation.
Parallèlement à ce travail, Patrick Tourneboeuf accumule des séries d’images aux antipodes
de sa démarche formelle habituelle. Ces « petits riens », comme il les nomme, sont des
instantanés pris à l’aide d’un smartphone et forment une histoire plus intime, une « anti-
chambre », révélant une part de son inconscient.
Cette exposition a été réalisée par le Centre des monuments nationaux en partenariat avec
le laboratoire Central Dupon.
© Patrick Tourneboeuf –Tendance Floue / Centre des monuments nationaux
Patrick Tourneboeuf est né en 1966 et vit à Paris.
Il est représenté par la galerie Mélanie Rio à Nantes.
Il est membre du collectif « Tendance Floue » réputé pour être depuis 1991 le laboratoire le
plus actif d’expériences photographiques communes.
Expositions
2006 - Archives nationales, « Le temps suspendu »
2008 - École Nationale Supérieure d’Architecture Paris Val de Seine, mois de la photo, «
Monumental »
2009 - Bibliothèque des Champs libres, Rennes & Galerie FNAC, « La Cicatrice, Berlin »
2014 - Musée Albert Kahn et Mairie de Paris - « Stèles »
2012 & 2013 - Photo Market School, Johannesburg. Afrique du Sud & Rencontres d’Arles, «
Trace »
2017 - Fondation Cartier, Paris, « AUTO PHOTO » (collectif). « American Dream » avec
Sylvie Meunier
2017 - MIT Museum - Boston - USA, « Trace »
2018 - Festival de la Gacilly
Concerts
- 5 juillet à 20h30 : Olivier Garde, Ensemble L’asnée / Couperin, Marais, Rameau,
Balbastre
- 12 juillet à 20h30 : Ensemble La Rêveuse / 250e anniversaire de la mort de Telemann
- 26 juillet à 20h30 : Paul Baert / Suites françaises de Bach, Impromptus de Schubert,
- 1er et 2 septembre à 20h30 : Festival Cello arte, trio violon, violoncelle et piano /
Grieg, Mendelssohn, Smetana
Conférences
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François Chatillon, architecte en chef des monuments historiques, 1er septembre 2018
Gerhardt Stengerer, « Voltaire naturaliste amateur à Ferney », 25 octobre 2018
Avec la Ville de Ferney-Voltaire
Le château de Voltaire accueille également des évènements de la « Saison Voltaire » mise en
œuvre par la Ville de Ferney-Voltaire.
Le château de Voltaire, en partenariat avec la Ville de Ferney-Voltaire, accueillera deux
manifestations du Festival de la Batie – Festival de Genève entre le 30 août et le
16 septembre 2018 :
- installation Orlando de Julie Beauvais
- Conférence de choses de la 2B Company
La Caravane culturelle syrienne
La Caravane culturelle syrienne est née en 2014 à l’initiative d’artistes et intellectuels syriens,
dans le but de faire découvrir la société civile et de promouvoir l’art et la culture
contemporains de ce pays. Elle sera de passage au château de Ferney du 16 au 20 juillet.
Une exposition d’une vingtaine d’œuvres d’art (peintures, sculptures, photographies) se
tiendra dans l’orangerie.
Une table littéraire sera organisée par une librairie de la région, proposant nombre d’œuvres
d’auteurs syriens traduits ou sur la Syrie.
Plusieurs animations seront proposées vendredi 20 juillet :
- 17h : lecture de poésies syriennes (en arabe et en français)
- 17h30 : projection de vidéos artistiques (La guerre sur des tableaux célèbres de Amjad
Wardeh, Tuj de Khaled Abdulwahed, Cheek d’Akram Al Haladi, Mémoire d’une valise d’Alaa
Hamameh, Drops de Sulafa Hijazi) et d’un film (Gris-Bleu, court métrage de 25 min de
Mohamad Al Roumi, un retour du réalisateur sur les lieux de son enfance dans la région de
l’Euphrate avant l’expropriation des villageois par le gouvernement pour faire place à la
construction du barrage Assad)
- 18h15 : débat « La création artistique et intellectuelle sous la dictature d’Assad » avec les
artistes de la Caravane et différents intervenants syriens écrivains, éditeurs, poètes
- 20h : mezzés syriens (repas complet) élaborés et servis par les artistes de la Caravane
(12 €, 6 € pour les enfants)
- 21h : concert du groupe Bab Assalam (Khaled et Mohannad Aljaramani – oud, percussions,
voix – et Raphaël Vuillard – clarinette)
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Visuels à disposition de la presse
1-Façade sur cour © Benjamin Gavaudo –
Centre des monuments nationaux
2-Façade sur jardin © Benjamin Gavaudo –
Centre des monuments nationaux
3-Salon d’axe, poêle © Benjamin Gavaudo –
Centre des monuments nationaux
4-Chambre de Voltaire © Benjamin Gavaudo –
Centre des monuments nationaux
5-Chambre de Voltaire © Benjamin Gavaudo –
Centre des monuments nationaux
6-Salon de madame Denis © Benjamin Gavaudo
– Centre des monuments nationaux
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Éditions du patrimoine
Les Éditions du patrimoine sont le département éditorial du Centre des monuments
nationaux et l’éditeur délégué des services patrimoniaux du ministère de la Culture.
Assurant à ce titre une mission de service public, elles ont vocation, d’une part à rendre
compte des derniers acquis de la recherche dans des domaines aussi variés que le patrimoine
immobilier et mobilier, l’architecture, l’histoire de l’art et l’archéologie et, d’autre part, à
diffuser la connaissance du patrimoine auprès d’un large public. Grâce à une vingtaine de
collections bien différenciées – guides, beaux livres, textes théoriques, publications
scientifiques –, les Éditions du patrimoine s’adressent aux amateurs et aux professionnels,
aux étudiants et aux chercheurs mais aussi aux enfants et aux publics en situation de
handicap.
Avec près d’une trentaine de nouveautés par an éditées en propre ou coéditées avec le
secteur privé, le catalogue offre désormais plus de 600 références, régulièrement
réimprimées et mises à jour.
www.editions-du-patrimoine.fr
Autour du château de Ferney
Voltaire en son château de Ferney
Christophe Paillard
Collection Itinéraires
Prix : 7€
11 X 22.5 cm – broché avec rabat – 64 pages – 120 illustrations
ISBN 978-2-7577-0027-3
En vente en librairie
Cet ouvrage invite le visiteur à découvrir un lieu de mémoire mythique. Il restitue la vie du
philosophe, partagée entre l'écriture, les représentations théâtrales, les repas pris en
commun, les audiences accordées à ses innombrables admirateurs, le jardinage, les
promenades dans la charmille et le parc.
Né à Ferney, Christophe Paillard est agrégé de philosophie et voltairien éminent. Il est membre
du conseil scientifique des œuvres complètes de Voltaire, publiées à Oxford et a publié, en
collaboration avec François Jacob, un recueil de ses lettres inédites, paru chez Paradigme.
La collection « Itinéraires »
Guides indispensables au format de poche, les « Itinéraires » accompagnent la découverte
d’un lieu d’une manière agréable et approfondie. Enrichis des derniers acquis de la
recherche, abondamment illustrés, ils proposent l’histoire générale d’un monument suivie de
sa visite détaillée, avec des plans, une chronologie et une bibliographie.
Le Complot de Ferney-Voltaire
Pae Makyo et Frédéric Richaud (scénario) / Didier Pagot (dessins)
Collection Bandes dessinées
Prix : 13,90 €
24 x 32 cm – 42 pages
ISBN 978-2-7234-8953-9
En coédition avec les Éditions Glénat
En vente en librairie
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Informations pratiques
Château de Ferney-Voltaire
Allée du Château
01211 Ferney-Voltaire cedex
04 50 40 53 21
www.chateau-ferney-voltaire.fr
Le château de Voltaire est labellisé « Maison des illustres » par le ministère de la
Culture.
Horaires
En raison des travaux de restauration et d’aménagement le monument est fermé à la visite
jusqu’au 31 mai 2018. Toutefois l’orangerie, l’accueil-boutique et le parc restent accessibles,
excepté quelques jours dans les mois d’avril et de mai, pour l’aménagement des abords du
monument, dans le cadre de la campagne de restauration.
Le château rouvre ses portes au public à partir du 1er juin 2018.
Avril à septembre : de 10h à 18h.
Octobre à mars : de 10h à 17h.
Ouvert tous les jours sauf les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, le 25 décembre
Tarifs
Plein tarif : 8 €
Tarif réduit : 6,50 €
Groupes adultes : 6,50 €
Gratuité
Moins de 18 ans (en famille et hors groupes scolaires)
18-25 ans (ressortissants de l’Union Européenne et résidents réguliers non-européens sur le
territoire de l’Union Européenne)
Personne handicapée et son accompagnateur
Demandeur d’emploi, sur présentation d’une attestation de moins de 6 mois, bénéficiaire
RMI, RSA, aide sociale
Journaliste
Accès
De Paris, Lyon ou Bourg-en-Bresse : A40, sortie n°10 « Bellegarde Pays-de-Gex » ; RN206
direction Pays-de-Gex ; D984 puis D35 direction Ferney-Voltaire.
De Lausanne et Genève : A1, sortie Ferney.
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Le CMN en bref Sites archéologiques de Glanum et de Carnac, abbayes de Montmajour et du Mont-Saint-Michel, châteaux d’If
et d’Azay-le-Rideau, domaine national de Saint-Cloud, Arc de triomphe ou encore villas Savoye et Cavrois
constituent quelques-uns des 100 monuments nationaux, propriétés de l’Etat, confiés au Centre des
monuments nationaux.
Premier opérateur public, culturel et touristique avec près de 9,5 millions de visiteurs par an, le Centre des
monuments nationaux conserve et ouvre à la visite des monuments d’exception ainsi que leurs parcs et jardins.
Ils illustrent, par leur diversité, la richesse du patrimoine français.
S’appuyant sur une politique tarifaire adaptée, le CMN facilite la découverte du patrimoine monumental pour
tous les publics. Son fonctionnement repose à plus de 85 % sur ses ressources propres issues notamment de la
fréquentation, des librairies-boutiques, des locations d’espaces ou encore du mécénat. Fondé sur un système
de péréquation, le Centre des monuments nationaux est un acteur de solidarité patrimoniale. Les monuments
bénéficiaires permettent la réalisation d’actions culturelles et scientifiques sur l’ensemble du réseau.
Après l’ouverture au public de la Villa Cavrois restaurée en 2015, le CMN assure depuis 2016 la gestion de la
Villa Kérylos, propriété de l’Institut de France, et prépare l’ouverture à la visite du château de Voltaire à
Ferney en 2018, de l’Hôtel de la Marine pour 2020 et du château de Villers-Cotterêts à l’horizon 2022.
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Monuments placés sous la responsabilité du CMN pour être ouverts à la visite
Auvergne-Rhône-Alpes
Château d'Aulteribe
Monastère royal de Brou à Bourg-en-Bresse
Château de Chareil-Cintrat
Château de Voltaire à Ferney
Trésor de la cathédrale de Lyon
Cloître de la cathédrale du Puy-en-Velay
Château de Villeneuve-Lembron
Bourgogne-Franche-Comté
Chapelle des Moines de Berzé-la-Ville
Cathédrale de Besançon
et son horloge astronomique
Château de Bussy-Rabutin
Abbaye de Cluny
Bretagne
Grand cairn de Barnenez
Sites mégalithiques de Carnac
Site des mégalithes de Locmariaquer
Maison d'Ernest Renan à Tréguier
Centre-Val de Loire
Château d'Azay-le-Rideau
Château de Bouges
Crypte et tour de la cathédrale
de Bourges
Palais Jacques Cœur à Bourges
Tour de la cathédrale
de Chartres
Château de Châteaudun
Château de Fougères-sur-Bièvre
Maison de George Sand à Nohant
Château de Talcy
Cloître de la Psalette à Tours
Grand Est
Château de La Motte Tilly
Palais du Tau à Reims
Tours de la cathédrale de Reims
Hauts-de-France
Tours et trésor de la cathédrale d'Amiens
Château de Coucy
Villa Cavrois à Croix
Château de Pierrefonds
Château de Villers-Cotterêts
Colonne de la Grande Armée à Wimille
Ile-de-France
Château de Champs-sur-Marne
Château de Jossigny
Château de Maisons
Villa Savoye à Poissy et sa loge
Domaine national de Rambouillet
Domaine national de Saint-Cloud
Basilique cathédrale de Saint-Denis
Maison des Jardies à Sèvres
Château de Vincennes
Normandie
Abbaye du Bec-Hellouin
Château de Carrouges
Abbaye du Mont-Saint-Michel
Nouvelle Aquitaine
Tour Pey-Berland à Bordeaux
Château de Cadillac
Abbaye de Charroux
Tours de la Lanterne, Saint-Nicolas
et de la Chaîne à La Rochelle
Abbaye de La Sauve-Majeure
Sites préhistoriques des Eyzies-de-Tayac :
Abri de Cap-Blanc, Grotte des Combarelles,
Grotte de Font-de-Gaume,
Gisement de La Ferrassie, Gisement de La
Micoque, Abri de Laugerie-Haute, Gisement
du Moustier, Abri du Poisson
Site archéologique de Montcaret
Château d'Oiron
Grotte de Pair-non-Pair
Château de Puyguilhem
Site gallo-romain de Sanxay
Grotte de Teyjat
Occitanie
Tours et remparts d'Aigues-Mortes
Château d'Assier
Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue
Château et remparts de la cité
de Carcassonne
Château de Castelnau-Bretenoux
Site archéologique et musée d'Ensérune
Château de Gramont
Château de Montal
Site archéologique de Montmaurin
Forteresse de Salses
Fort Saint-André de Villeneuve-lez-Avignon
Paris
Arc de triomphe
Chapelle expiatoire
Colonne de Juillet – Place de la Bastille
Conciergerie
Hôtel de la Marine
Tours de la cathédrale Notre-Dame
Domaine national du Palais-Royal
Panthéon
Musée des Plans-Reliefs
Sainte-Chapelle
Hôtel de Sully
Pays-de-la-Loire
Château d'Angers
Maison de Georges Clemenceau
à Saint-Vincent-sur-Jard
Provence-Alpes-Côte d'Azur
Cloître de la cathédrale de Fréjus
Site archéologique de Glanum
Château d'If
Villa Kérylos
Trophée d'Auguste à La Turbie
Place forte de Mont-Dauphin
Abbaye de Montmajour
Hôtel de Sade à Saint-Rémy-de-Provence
Monastère de Saorge
Abbaye du Thoronet