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mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO - N° 22 115 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr MEMENTO FILM ; ESTÉE LAUDER ; DR BEAUTÉ LA CORÉE DU SUD, LE PAYS OÙ NAISSENT LES TENDANCES ESTHÉTIQUES PAGE 31 ESCAPADES CINQ MONUMENTS HISTORIQUES DEVENUS HÔTELS D’EXCEPTION PAGES 32 ET 33 « Marguerite » Un bijou de Castafiore Dans le film de Xavier Giannoli, Catherine Frot incarne avec justesse « la reine des brailleuses ». Une histoire inspirée de la vie d’une milliardaire américaine entretenue dans l’illusion qu’elle était une grande chanteuse d’opéra. PAGE 28 53 AVENUE MONTAIGNE PARIS L a mer ourlée d’écume dé- vore la nuit et la soulève de ce souffle plein et rond qui rameute les surfeurs. La scène est bien dans l’axe, entre les rochers de la Vierge, du Canon et du Boucalot. Une montagne de sable la protège du vent qui s’en- gouffre dans l’anse du Port- Vieux. Les premiers fidèles sont arrivés à 20 heures. Ils ont déplié leur serviette sur le sable. Cer- tains sont équipés de pliants ten- dus de ces toiles rayées dont se pavoise le Pays basque. La mer est sage ce vendredi soir, c’est le public qui déborde depuis la plage sur les escaliers, les trot- toirs qui encerclent la crique, le toit des restaurants, les balcons des immeubles, et même les ar- bres alentours qu’ils attaquent à califourchon. Quelque 4 000 per- sonnes attendent les ballets don- nés gratuitement en plein air pour ouvrir les 25 es Temps d’aimer, nom désuet du festival de danse de Biarritz. Grâce à Thierry Malandain, son excellent chorégraphe résident, et parce que les Basques pratiquent enco- re, bras dressés et sautillant des genoux, les pas qui portent leur nom, on aime la danse dans ce Sud-Ouest, bien au-delà du « temps » qui lui est réservé. Malgré le vent, malgré le froid, aucun tapage. Le Ballet Junior de Genève interprète Monger de Barak Marshall, puis le CCN Ma- landain Ballet de Biarritz donne le magnifique Estro sur l’Estro Armonico et le Stabat Mater de Vivaldi. Trois gavroches gravis- sent la barricade de sable derrière la scène et, inspirés par ce qui s’y passe, s’élancent vers la mer dans des sauts vrillés. Et recommen- cent et s’enhardissent, tranquilles. Les spectateurs rêvent aux étoiles. Le lendemain, promenade au phare à l’orée de l’après-midi. Foofwa d’Imobilité a guidé une vingtaine d’amateurs dans la confection dansée d’un déjeuner. Le public rejoint les artistes, par- tage une brochette aux fruits et les mesures d’un air de fête. Biarritz est perlée de danses. Ici une expo, là un spectacle, et dans les rues du quartier Saint-Char- les, qui fête son patron, des libres danseurs au son des fanfares. L’orage menace les buffets de co- chonailles et de vin. On reflue vers Peau d’âne, créé ce soir-là au Casino par Marie-Geneviève Massé, qu’on a connue beaucoup plus inspirée. Dimanche à 11 heures, retour sur la grande plage pour la « gigabarre ». Ronds de jambes, battements, arabesques, cambrés, les prome- neurs s’accrochent puis improvi- sent. Au loin les surfeurs allongés sur leur planche comme un banc de phoques guettent la vague qui va les faire danser. 25 E ÉDITION DU FESTIVAL TEMPS D’AIMER. ÇA C’EST... BIARRITZ ! Ariane Bavelier LA MER QU’ON VOIT DANSER Denis Mpunga et Catherine Frot dans Marguerite. Le château Mont-Royal

Le château Mont-Royal « Marguerite » - MEDIA.figaro ...media.figaro.fr/wp-content/uploads/2015/07/figaro-et-vous... · Genève interprète Monger de Barak Marshall, puis le CCN

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mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO - N° 22 115 - Cahier N° 3 - Ne peut être vendu séparément - www.lefigaro.fr

MEMENTO FILM ; ESTÉE LAUDER ; DR

BEAUTÉLA CORÉE DU SUD, LE PAYSOÙ NAISSENT LES TENDANCES ESTHÉTIQUES PAGE 31

ESCAPADESCINQ MONUMENTS HISTORIQUESDEVENUS HÔTELS D’EXCEPTION PAGES 32 ET 33

« Marguerite »Un bijou de Castafiore

Dans le film de Xavier Giannoli, Catherine Frot incarne avec justesse « la reine des brailleuses ». Une histoire inspirée de la vie d’une milliardaire américaine entretenue dans l’illusion qu’elle était une grande chanteuse d’opéra. PAGE 28

53AVE

NUEM

ONTA

IGNE

PARIS

La mer ourlée d’écume dé-vore la nuit et la soulèvede ce souffle plein et rondqui rameute les surfeurs.

La scène est bien dans l’axe, entreles rochers de la Vierge, du Canonet du Boucalot. Une montagne de sable la protège du vent qui s’en-gouffre dans l’anse du Port-Vieux. Les premiers fidèles sont arrivés à 20 heures. Ils ont dépliéleur serviette sur le sable. Cer-tains sont équipés de pliants ten-dus de ces toiles rayées dont sepavoise le Pays basque.La mer est sage ce vendredi soir,c’est le public qui déborde depuis la plage sur les escaliers, les trot-toirs qui encerclent la crique, le toit des restaurants, les balconsdes immeubles, et même les ar-bres alentours qu’ils attaquent àcalifourchon. Quelque 4 000 per-sonnes attendent les ballets don-nés gratuitement en plein airpour ouvrir les 25es Tempsd’aimer, nom désuet du festival de danse de Biarritz. Grâce àThierry Malandain, son excellentchorégraphe résident, et parceque les Basques pratiquent enco-re, bras dressés et sautillant des genoux, les pas qui portent leurnom, on aime la danse dans ce Sud-Ouest, bien au-delà du« temps » qui lui est réservé.Malgré le vent, malgré le froid, aucun tapage. Le Ballet Junior de Genève interprète Monger de

Barak Marshall, puis le CCN Ma-landain Ballet de Biarritz donne lemagnifique Estro sur l’EstroArmonico et le Stabat Mater deVivaldi. Trois gavroches gravis-sent la barricade de sable derrièrela scène et, inspirés par ce qui s’ypasse, s’élancent vers la mer dansdes sauts vrillés. Et recommen-cent et s’enhardissent, tranquilles.Les spectateurs rêvent aux étoiles.Le lendemain, promenade auphare à l’orée de l’après-midi. Foofwa d’Imobilité a guidé unevingtaine d’amateurs dans laconfection dansée d’un déjeuner. Le public rejoint les artistes, par-tage une brochette aux fruits etles mesures d’un air de fête.Biarritz est perlée de danses. Ici une expo, là un spectacle, et dans les rues du quartier Saint-Char-les, qui fête son patron, des libres danseurs au son des fanfares. L’orage menace les buffets de co-chonailles et de vin. On reflue vers Peau d’âne, créé ce soir-là auCasino par Marie-GenevièveMassé, qu’on a connue beaucoup plus inspirée. Dimanche à11 heures, retour sur la grandeplage pour la « gigabarre ». Ronds de jambes, battements,arabesques, cambrés, les prome-neurs s’accrochent puis improvi-sent. Au loin les surfeurs allongés sur leur planche comme un banc de phoques guettent la vague qui va les faire danser.

25E ÉDITION DU FESTIVAL TEMPS D’AIMER.

ÇA C’EST... BIARRITZ ! Ariane Bavelier

ÇA C’EST...

LA MER QU’ON VOIT DANSER

Denis Mpunga Denis Mpunga et Catherine Frotdans Marguerite.

Le château Mont-Royal

mercredi 16 septembre 2015 LE FIGAROA

28 L'ÉVÉNEMENT

« Marguerite »Drame de Xavier GiannoliAvec Catherine Frot, André Marcon, Michel FauDurée 2 h 07■ L’avis du Figaro : ˜˜˜š

chaudes, pare d’ombres noires et de lueurs d’incendie ce caractère original, ce monstre attendrissant. Il en perçoitla grandeur, le ridicule, la poésie. Le film a de la patine, la sereine évidencedes futurs classiques. Dans cette cam-pagne humide, le ciel est noir, les routesdésertes. Les torpédos tombent en pan-ne toujours au même endroit (belle idéede cinéma). Il y a une femme à barbe,un serpent blanc, un œil géant qu’onroule sur la pelouse. Dans sa chambre,Marguerite continue à rêver. Dehors, lepaon pousse ses cris. Cela émet des sonspathétiques et prodigieux. ■

La Norma. Malheur au jour qui salueral’apparition des enregistrements. Elleconnaîtra l’angoisse et la lumière. Les dernières illusions n’y résisteront pas.

Un monstre attendrissantC’est un cas. Est-elle folle ? Fait-elle semblant ? Aurait-elle préféré la véri-té ? Le mystère demeure. Il y a de brefsinstants où elle chante juste, commepar accident. Cela ne dure pas. C’est safin. Catherine Frot prête son regardétrange, son visage tantôt volontaire,tantôt hébété, à ce phénomène. Elleréussit à créer un subtil mélange de ter-reur et de fragilité. On dirait à la fois laBette Davis de Baby Jane et la GloriaSwanson de Sunset Boulevard. Il y a là-dedans quelque chose de fatal et de dé-sespéré. On y voit vibrer l’amour désoléd’un homme pour sa fantasque épouse. On ressent la tristesse cachée d’une ar-tiste à laquelle les dons ont été refusés.

Xavier Giannoli peint de couleurs

me. Elle veut que son mari la regarde. Hélas, il l’entend. Il a une maîtresse àParis. Elle le trompe avec l’opéra. Son majordome noir la protège de la réalité.Cette présence quasi silencieuse fait of-fice de chœur antique. La milliardaire cherche à secouer le quotidien. Elle ignore que le talent ne s’achète pas.Dans les années 1920, le surréalismerôde. Elle devient objet de curiosité.Tout le monde lui ment. Elle s’offre les services d’un professeur. Il lève lesyeux au ciel. Elle se fait photographieren tenues de scène. Ce sont des grands rôles en sépia. Il n’y a pas que les éclairs de magnésium qui l’aveuglent. Aumoins, les clichés restent muets. Ilsdonnent le change. Personne ne lui ré-vélera l’affreux secret.

Sa vie est un songe. Elle voudrait vi-vre dans le désordre du génie. Elle ré-colte des haussements d’épaule. Ellemassacre La Reine de la nuit, salope LaMarseillaise, pose ses grosses pattes sur

Dans le parc, on entend descris de paon. À l’intérieurdu château, c’est pire : lamaîtresse de maison chan-te. Elle chante comme une

casserole et les invités l’applaudissent. La baronne est riche. Elle tord la bou-che, broie les notes, pousse dans lesaigus. Elle se façonne une carrière àusage intime. Les amis, les relations mondaines ne comptent pas. Ils sont làpour dérouler des compliments d’un kilomètre, se boucher les oreilles. À lalimite, ils sont payés pour ça. Avec le vrai public, c’est une autre histoire.

Marguerite se produit dans son salon.Cette cour de récréation est son royau-

Frot et usage de fauxCHRONIQUE Dans « Marguerite », au cœur des années 1920 verséesdans le surréalisme, Xavier Giannoli dépeint avec finesse une Castafiorequi chante comme une casserole et refuse de le savoir. Un futur classique.

LE CINÉMAÉric [email protected]

Marguerite (Catherine Frot)et son professeur de chant Atos Pezzini (Michel Fau) qui accepte la mission délicateet courageuse de la faire répéter. MEMENTO FILM

MARIE-NOËLLE [email protected]

Étonnante Catherine Frot ! On se sou-vient de sa première grande apparitionà l’écran dans La Dilettante de PascalThomas, en 1999, mélancolique sous sacoquetterie mutine et sa débrouillardiseinsolente. Depuis, elle a grandi et mûrià travers films et pièces, jusqu’à l’épa-nouissement de cette Marguerite phé-noménale, perle baroque sertie par Xa-vier Giannoli.

« Je l’admire et j’avais envie de tour-ner avec lui, dit la comédienne. Il estvenu me voir sur scène dans Oh lesbeaux jours et m’a proposé le scénario. Ily a quelque chose de commun, d’ailleurs,entre la Winnie de Beckett et la Margue-rite de Giannoli. Une même fraîcheur. J’ai tout de suite été sensible à son inno-cence : c’est quelqu’un qui ne voit pas lemal. Cela lui donne une force incroyable, qui lui permet d’aller au bout de son rêve,même si elle s’y perd. »

Une chose délicieuse, chez Catheri-ne Frot, c’est qu’elle se laisse charmerpar son personnage comme si elle ledécouvrait, comme si elle en étaitspectatrice. Elle revient juste de la Mostra de Venise, où le film et son in-terprétation ont été salués par la presseinternationale, et elle en garde un fri-selis d’excitation : « Il y a eu un articleenthousiaste dans Variety (importantmagazine professionnel américain,

NDLR), et le film est vendu dans35 pays. » Maintenant, la voilà poséedans un fauteuil au foyer du ThéâtreAntoine, où elle répète Fleur de cactus.« Pas facile de jongler entre les deux », reconnaît-elle. Mais le théâtre est sapremière passion : « Je ne pourrais pasm’en passer ! », dit-elle. Pour Fleur de cactus, elle retrouve Michel Fau, qui joue son professeur de chant (fort em-barrassé) dans Marguerite.

Elle, au départ, n’est pas très mélo-mane, et encore moins familière del’opéra. Quant à l’Américaine FlorenceFoster Jenkins, qui a inspiré Giannoli,

elle n’en avait jamais entendu parler. « Pour me préparer, j’écoutais d’un côté la Callas dans Casta Diva et, de l’autre,Foster Jenkins dans l’air de la Reine de la nuit. Et je me suis beaucoup amusée, avec sérieux, à travailler le faux avec un professeur. Après, il y a tout un travailtechnique de mixage avec une voix decolorature que je n’ai pas. »

« On déraille pour amuser »Qu’est-ce que chanter faux ? « Je mesouviens que mon père en voiture chan-tait faux à tue-tête pour faire enragerma mère. Nous, les enfants, ça nous en-

chantait ! Chanter faux, c’est faire le clown, on déraille pour amuser. »

Et il y a du clown en Catherine Frot,qui raffole de Pierre Étaix et de Charlot.À ses yeux, Marguerite est à la fois une artiste et une enfant, avec ce trait com-mun aux deux : une pureté préservéepar sa solitude, dans le monde du pari-sianisme. « Elle chante comme elle a en-vie de chanter, elle suit son instinct et sapassion. Pour moi, elle participerait plu-tôt de l’art brut, de l’art naïf. » On pour-rait la comparer à Séraphine, peintresauvage que Yolande Moreau avait in-terprétée à l’écran.

Catherine Frot se régale au souvenirdu début du tournage : « On était dansune maison d’un village tchèque, pourfaire les photos de Marguerite en divadans les grands rôles du répertoire lyri-que. Xavier s’est inspiré de portraits decantatrices de l’époque, très posés, pourcréer cette galerie de souvenirs imagi-naires, puisque Marguerite n’a jamaischanté nulle part. J’ai eu un plaisir fou àtravailler au milieu de ces décors et de ces costumes extravagants. C’était à lafois joyeux et envoûtant, parce quej’étais complètement dans l’illusion deMarguerite. »

Un personnage qui la laisse encoresongeuse, et qu’elle accompagne jus-qu’à sa dernière envolée : « Il y a une notion mystique, à la fin, un sacrifice d’amour… Le film contient des paradoxesà l’infini, et en même temps, il est trèssimple. » Cette simplicité l’émerveille. ■

Une actrice enchantée par le rôle

Longtemps, on a cru qu’elle avaitinspiré à Hergé sa Castafiore.Notre excentrique milliardaire naîten juillet 1868 en Pennsylvanie. Toute sa vie est bâtie sur un mensonge, encouragé par son entourage qui la fit tourner, enfant, comme « MademoiselleFoster, enfant prodige du piano… ». En 1909, s’étant autoproclamée chanteuse lyrique, notre « reine des brailleuses » (comme on la surnommera) met à profit la mort de son père - un riche avocat - et son héritage pour gagner New York. Passant de cercles en cercles, rémunérant grassement les musiciens qui l’accompagnent dans son délire

- et supportent ses intonations atrocement fausses -, elle produitdes disques à compte d’auteur, organise des récitals, suivis de dîners de galaau Ritz Carlton. En 1943, aprèsun accident de taxi, elle se persuadede chanter plus aigu que jamais. Louele Carnegie Hall pour s’y présenter.Le récital a lieu l’année suivante devant une salle comble et hilare. Elle demeure impassible, expliquant que les riressont ceux de ses rivales. Elle ne peut échapper aux comptes rendus assassins des critiques. Et meurt cinq jours plus tard d’une crise cardiaque… dans un magasin de musique. T. H.

Florence Foster Jenkins, reine des brailleuses

« COME, YE SONS OF ART »Le tube choral de Purcell accompagne ironiquement la scène d’ouverture du film. Composée pour l’anniversaire de la reine Mary II d’Angleterre, cette ode salue en effet le goût des puissants pour l’art. Pompe et circonstance.

UN FILM QUINE MANQUE PAS D’AIRS

« DER HÖLLE RACHE »C’est avec l’air de la Reine de la nuit de La Flûte enchantée de Mozart que l’on découvre la voix - et le chant - de Marguerite. Cet air,que Florence Foster Jenkins grava sur disque dans une version hilarante de fausseté, est pourtous les mélomanes l’étendardde la « reine des brailleuses ».

« LA BERCEUSE DES SIRÈNES »Cette mélodie d’Arthur Honegger, ici entonnée par la jeune Hazel (l’anti-Marguerite du film), estune référence au Paris surréaliste des années 1920, qui vit naîtresous l’égide de Cocteau le fameux groupe des Six, dont Honegger sera l’un des plus illustres représentants avec Poulenc.

« PAGLIACCI »Cruel manifeste contreles faux-semblants du théâtreet de l’art en général, l’opérade Leoncavallo introduit le personnage du ténor Atos Pezzini - joué par le génial Michel Fau -,qui acceptera de prêter sa voixà la mascarade construite autour de Marguerite, et précipiterala chute de cette dernière.

« CASTA DIVA »L’air de soprano par excellence. Celui qui, par la longueurde ses lignes et ses vocalises, exigede l’interprète une technique sans faille. C’est aussi l’air emblématique de l’une des plus tragiques histoires de trahison de l’opéra : Normade Bellini. Ce morceau - qui n’était pas spécialement associéà Foster Jenkins - a dans le filmun rôle décisif.

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Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont présentées comme des morceaux deviande sur l’étal d’un boucher.Le réalisateur choque avec des séquen-ces très crues, mais émeut également enfilmant les filles en pyjama, comme des gamines insouciantes. Endormies les unes à côté des autres, enlacées, elles échappent à leur condition d’esclavesl’espace de trop courts instants. Un sentiment de solidarité, de fraternité,même, nous envahit. Soucieux de justi-ce, Nabil Ayouch réveille les conscien-ces. De façon salutaire.

N. S.

LA CRITIQUEOn dirait des jeunes femmes comme lesautres. Jeunes, attirantes, pleines devie, Noha, Randa, Soukaina et Hlima jouent, se disputent, se réconcilientsans penser à demain. Pourtant, leur quotidien est insupportable, elles se prostituent. Noha, la « chef », organise leurs sorties, souvent avec de riches Saoudiens qui les traitent plus bas que terre lors de soirées où l’alcool et la dro-gue ajoutent aux débordements sexuels.Dans Much Loved, qu’il envisageait d’abord comme un docu-fiction, Nabil Ayouch ne fait rien pour atténuer lacruelle réalité de ces Marocaines, ce quia provoqué l’ire d’extrémistes dans leurpays, où le film est interdit. Le réalisa-teur, qui a notamment tourné à Marra-kech, montre la prostitution dans tousses états. Parées de leurs robes les plusavantageuses, maquillées à outrance,

Loubna Abidar, au nom des femmesPORTRAIT L’actrice marocaine incarne une prostituée dans « Much Loved ». Un film qui lui a valu le Valois de la meilleure actrice à Angoulême et des menaces de mort.

Je n’ai pas peur de mourir àcause d’un film, mais j’espère que ça va se calmer », commence Loubna Abi-dar, 30 ans. Elle reçoit des menaces demort depuis que Much Loved, de NabilAyouch, qui montre le quotidien dequatre prostituées à Marrakech, a étéprésenté au Festival de Cannes à laQuinzaine des réalisateurs.

Interdit au Maroc, il a reçu deux ré-compenses au Festival du film franco-phone d’Angoulême, le Valois d’or dumeilleur film et celui de la meilleure actrice pour Loubna Abidar. Cette dernière est poursuivie en justice parson pays pour avoir joué dans ce long-métrage violemment réaliste. « C’est la première fois que le monde voit au ci-néma une femme arabe nue et faisantl’amour », observe-t-elle.

Chignon serré, sans fards, une cica-trice sur le front témoignage d’uncoup donné par son père, visage ave-nant, Loubna Abidar traverse la Fran-

ce dans tous les sens pour assurer lapromotion de Much Loved. Elle porte une tunique pantalon vert d’eau re-présentant… Minnie.

Déjà, haute comme trois pommes,elle rêvait de devenir danseuse orien-tale, de faire « la même carrière queDalida », d’être dans la lumière desprojecteurs enfin. Elle ignorait que ce serait à travers un film qui suscite la polémique.

Son enfance donne déjà le ton. Sonpère « berbère à 100 % » ne travaille pas, sa mère fait des ménages et desgâteaux qu’elle vend pour subveniraux besoins de leurs trois enfants.Loubna est l’aînée. Elle suit des cours de théâtre en cachette, raconte à sa fa-

mille qu’elle va faire des études demédecine, part au Brésil se former, faitun passage par la Belgique.

« Quand tu viens d’une famille pau-vre, ou tu te prostitues, ou tu trouves unprotecteur. Dans les deux cas, tu te vends », résume-t-elle. Loubna a trouvé un « protecteur » avec lequelelle est venue habiter à Paris. Elle avait16 ans : « Je n’ai pas profité de ma jeu-nesse », confie-t-elle.

Pour exister et gagner de l’argent,elle tourne des courts-métrages, destéléfilms : « Au Maroc, ce sont des co-pier-coller de films américains », préci-se-t-elle. Elle joue ainsi une danseusequi transporte de la drogue dans laversion arabe du Transporter. MuchLoved est son premier grand rôle. Elles’était rendue au casting de NabilAyouch maquillée et habillée comme une prostituée. « Il voulait faire un do-cu-fiction avec des actrices débutantes,

mais qui avaient du vécu. Nous avonsparlé pendant deux heures, j’ai fini parlui dire que j’avais déjà joué dans desfilms et que j’en avais réalisé. Il m’ad’abord confié le rôle de consultante. »Au bout de huit mois, le réalisateur marocain lui offre le rôle principal, ce-lui de Noha, la responsable des filles. « Toutes les scènes ont du sens, on voitque les hommes les traitent comme desanimaux. »

Certaine de défendre la cause desfemmes, Loubna Abidar a fièrementmonté les marches cannoises en caf-tan et babouches. Désormais, sa fa-mille se réjouit pour elle. Sa mère sur-tout. « Mon cœur a 18 ans, ma tête,90 », conclut-elle. Aujourd’hui heu-reuse en couple, mère d’une petitefille de 6 ans, la jeune femme regarde l’avenir avec confiance. Elle souhaitecontinuer à tourner dans des « filmsengagés ». ■

Noha (Loubna Abidar), la « chef », organise les sorties des prostituées, souvent avec de riches Saoudiens qui les traitent plus bas que terre. PYRAMIDE DISTRIBUTION

NATHALIE [email protected]

« Nous venons en amis »Documentaire d’Hubert SauperDurée 1 h 50■ L’avis du Figaro : ˜ššš

ÉRIC NEUHOFF [email protected]

Cette manie de transformer enlong-métrage des feuilletonsdes années 1960. À qui lenom de Napoleon Solo dit-ilencore quelque chose ? Lassé

de personnages trop connus comme Sherlock Holmes, ce petit malin de Guy Ritchie jette son dévolu sur Des agents très spéciaux.

Il faut se souvenir de l’époque. Laguerre froide n’était pas un vain mot. Le souvenir du dernier conflit mondialflottait dans les esprits. Le rideau de fer était debout. Ces détails étant po-sés, le film démarre sur les chapeaux de roue avec une poursuite en voituredans Berlin-Est - un exploit quand onsait comment fonctionnaient les mo-teurs fabriqués là-bas. Un agent de la CIA exfiltre une jeune Allemande bru-ne qui travaille dans un garage. L’es-pion américain est chargé de retrou-ver le père de la mécanicienne, un ancien savant nazi. Sa mission l’obligeà collaborer avec son homologue duKGB. Si ça n’est pas de la realpolitik,ça ! L’avenir de la planète est à ce prix.

La vraisemblance n’est pas la qualitépremière de l’ouvrage où se succèdentles explosions, les courses en bateau ou en buggy et les visites guidées surdes terrasses romaines ou des îles de la

Méditerranée. Le rôle de la méchante est dévolu à une grande bringue blon-de. Le film revêt les couleurs du mo-ment, bolides de Formule 1, costumessur mesure, séances d’essayage chez les couturiers (Paco Rabanne ou Cha-nel ?). La panoplie est là au complet.

Henry Cavill, le plus inexpressif des acteursGuy Ritchie dirige l’affaire sans rica-ner, avec un honnête second degré,un sens du rythme qui est la moindredes choses quand on met les pieds dans ce domaine. Henry Cavill est le plus inexpressif des acteurs, avec ses allures de Daniel Day-Lewis empâté.Armie Hammer est presque transpa-rent. Alicia Vikander a du piquant. Aussitôt vu, aussitôt oublié, voilà le mérite principal de ces aventures quisemblent avoir été retrouvées dansdes boîtes en fer rouillées, dans lesstudios où l’on aurait tourné les James Bond période Sean Connery. Un bol depop-corn et un esquimau, S.V.P. ■

Une guerre froide mal réchaufféeCINÉMA Avec « Agents très spéciaux. Code U.N.C.L.E », Guy Ritchie reprend un feuilleton des années 1960. Aussitôt vu, aussitôt oublié.

« Agents très spéciaux. Code U.N.C.L.E »

Espionnage de Guy RitchieAvec Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander Durée 1 h 57■ L’avis du Figaro : ˜ššš

TANGUY BERTHEMET [email protected]

Dire que l’on attendait avecimpatience le prochain filmd’Hubert Sauper serait trèsexagéré. Néanmoins, le bruitqui entoure la sortie du nou-

veau documentaire de l’auteur du très remarqué, et ô combien critiquable Cau-chemar de Darwin, nous force à nous ex-tirper de notre léthargie. Pour cette pro-duction baptisée Nous venons en amis, lecinéaste autrichien ne quitte pas l’Afri-que. Il s’y enfonce en tentant d’expliquer l’insondable drame qu’est la vie des habi-tants du plus jeune État du monde : le Soudan du Sud.

Comme d’habitude avec Sauper,l’image est léchée et le propos mani-chéen : le pays est victime de la voracité des États développés dans leur ensemble, et de la Chine et des États-Unis plus par-ticulièrement. On comprend certes que l’auteur entende faire un film engagé oùl’on ne s’encombre pas de finesse pourdénoncer l’exploitation brutale des res-sources dont est victime l’Afrique.

On comprend aussi sa volonté d’inter-roger de simples acteurs de cette machi-ne infernale plutôt que des experts dans des bureaux climatisés. Seulement, à ce jeu-là, ce qui se veut un schéma dénon-ciateur à la portée universelle devient ungribouillis décousu.

Car le Soudan du Sud se prête particu-lièrement mal aux raccourcis et le spec-tateur qui entrera novice dans l’histoire de ce pays en ressortira tout aussi novice. Peut-être un rien plus embrouillé. Pas-sons sur les poncifs comme la colonisa-

tion fut mauvaise (ce que l’on savait déjà) ou le tracé des frontières africaines à Ber-lin pas idéal (idem). Mais on ne voit pas enquoi la fausse naïveté qui se dégage del’interview d’un ingénieur des pétroles chinois un peu benêt symbolise l’impli-cation de Pékin. Pas plus que le portrait d’un évangéliste américain cinglé, per-suadé que Jésus lui parle, implique grave-ment Barack Obama ou le Département d’État.

Élites invisiblesLes personnages locaux, eux, sont gen-tils, à la peine et si possible en costume traditionnel. Quant aux élites sud-sou-danaises, le film ne fait que les évoquer (tout juste une vague image du président Salva Kiir) comme si elles n’étaient

d’aucun poids sur la destinée du pays. Leplus gênant est que Nous venons en amis laisse entendre en point d’orgue de sa dé-monstration que la guerre redoutée, pour le contrôle des richesses bien entendu, démarre bel et bien entre le Soudan etSoudan du Sud. Ce n’est pas le cas, tout du moins pour l’instant.

Ce qui est vrai, en revanche, c’estqu’un conflit est bien en train de déchirer le pays. Mais il est interne. Il a fait des di-zaines de milliers de morts en dix-huitmois. Le film n’en dit pas un mot. ■

L’Afrique en noir et blancDOCUMENTAIRE Le cinéaste autrichien Hubert Sauper montre le Soudan du Sud avec un manichéisme confondant dans « Nous venons en amis ».

Hubert Sauper tente d’expliquer l’insondable drame qu’est la vie des habitants du plus jeune État du monde, le Soudan du Sud. LE PACTE

« Much Loved »Drame de Nabil AyouchAvec Loubna Abidar, Asmaa Lazrak, Halima KaraouaneDurée 1 h 44■ L’avis du Figaro : ˜˜˜š

“ C’est la première fois que le monde voit au cinéma une femme arabe nue et faisant l’amour”LOUBNA ABIDAR

«

mercredi 16 septembre 2015 LE FIGAROA

30 CULTURE

■ « LA VIE EN GRAND » Comédie de Mathieu Vadepied,

1 h 33.

Ce premier long-métrage de Mathieu Vadepied, chef opérateur de Sur mes lèvres et d’Intouchables, évite les clichés sur la banlieue. Il en fait même un terrain de jeu inédit où la fraternité a droit de cité.Dirigés avec finesse, Balamine Guirassy et Ali Bidanessy sont époustouflants de naturel et de générosité.

NATHALIE SIMON■ L’avis du Figaro : ˜˜šš

■ « TRUE STORY » Drame de Rupert Goold, 1 h 40.

L’histoire vraie du face-à-face entre un journaliste du New York Times (Jonah Hill) et un assassin manipulateur (James Franco). Une resucée mollassonne du De sang-froid de Truman Capote.

É. S.■ L’avis du Figaro : ˜ššš

■ « FOU D’AMOUR » Drame de Philippe Ramos,

1 h 47.Melvil Poupaud, curé coureur de jupons, finit sur l’échafaud. Une voix off lourdingue file la métaphore végétale (fruits, fleurs…) dans cette comédie pataude qui bascule dans le drame. É. S.■ L’avis du Figaro : ˜ššš

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Splendeur et misères du héros américainCINÉMA Le coureur cycliste Lance Armstrong, le joueur d’échecs Bobby Fischer et le groupe de rap N.W.A sont l’objet de biopics. Des portraits contrastés, loin de l’hagiographie.

Le cinéma n’est jamais ras-sasié de destins exceptionnels, de figu-res édifiantes ou de héros hors du com-mun. Le biopic, un genre vieux comme le septième art, se porte bien. Le public,les scénaristes et les réalisateurs ne semblent pas se lasser de ces biogra-phies filmées. Mais les chevaliers blancs, les héros sans peur et sans re-proche ont désormais moins les faveursque les personnages ambigus, contra-dictoires, pour ne pas dire retors.

Ces derniers temps, les cinéastespréfèrent mettre en lumière le côtéobscur de la force. Stephen Frears s’yattelle dans The Program. Comme sontitre l’indique, ce n’est pas un film surle cyclisme. Comme son titre ne l’indi-que pas, The Program est un film surLance Armstrong. Le scénario de John Hodge s’inspire du livre de DavidWalsh, Sept péchés capitaux. À la pour-suite de Lance Armstrong (J’ai Lu).Walsh, journaliste au Sunday Times, aété l’un des premiers à soupçonner lecoureur américain de se doper et à en-quêter. Il lui a fallu attendre treize lon-gues années pour voir Armstrong re-connu coupable. The Program hésiteentre le film d’investigation et le por-trait du champion déchu, de l’ascen-sion à la chute. Dans son livre, Walshcite deux fois Fitzgerald : «Montrez-moi un héros et je vous écrirai une tra-gédie » et « Dans les vies américaines,il n’y a pas d’acte II ». Ces sentencesvont comme un gant au Texan guérid’un cancer des testicules avant decarburer à l’EPO pour gagner sept foisle Tour de France, de 1999 à 2005. Si la

mise en scène de Frears est trop illus-trative pour tenir en haleine de bout enbout, l’acteur Ben Foster est plus queconvaincant en « boss » du peloton,tyran capable de mettre la pression surses coéquipiers comme sur les journa-listes et quiconque oserait remettre encause sa probité ou briser l’omerta.

Les échecs bougent mal leurs pionsAutre sociopathe érigé en héros améri-cain avant de tomber de haut, BobbyFischer est au centre du Prodige. Lepitch est imparable : comment le ga-min de Brooklyn devenu championd’échecs, symbole de l’Ouest libre etdémocratique au temps de la guerrefroide, était aussi un être à la psychédétraquée. Le vétéran Edward Zwick(Glory, Blood Diamond) a la main unpeu lourde pour montrer le double vi-sage de Fischer (Tobey Maguire), Juif antisémite, génie paranoïaque et pionincontrôlable du gouvernement de Nixon.

Après une première heure redon-dante, où Fischer démonte tous les té-léphones qui lui tombent sous la mainpour y débusquer des micros introuva-bles, Le Prodige gagne en intensité lors du « match du siècle » opposant Fis-cher au Soviétique Boris Spassky à Reykjavik en 1972. Il ne se heurte pasmoins à un handicap insurmontable :les échecs sont infilmables. Et Zwick n’essaie même pas de rendre intelligi-bles les parties légendaires de cetterencontre au sommet. Certains dialo-gues restent hermétiques pour le pro-fane (« Ouah, il n’a pas fait sa défensesicilienne ! ») « Au-delà des quatre pre-miers coups, il y a 300 milliards de pos-sibilités », dit l’un des personnagespour expliquer la personnalité déran-gée du joueur d’échecs. Fischer est un cas extrême. L’épilogue rappellequ’après sa victoire sur Spassky, il seretire de la compétition. Anti-améri-cain viscéral, clochard apatride, ilmeurt en 2008 en Islande, la terre deses exploits.

Les stars du rap au cœur des tensions racialesLes rappeurs de N.W.A, eux, n’ont ja-mais été soutenus par le gouverne-ment américain. À la fin des années1980, ces adolescents noirs s’extirpentdes rues mal famées de Compton,quartier pourri de Los Angeles, grâce àla musique. Ice Cube, Dr. Dre, Eazy-E,DJ Yella et MC Ren deviennent N.W.A(pour Niggaz With Attitude, que l’onpeut traduire par « Nègres avec du ca-ractère »).

Ils chantent ce qu’ils vivent au quo-tidien, la violence des gangs, le traficde drogue, le racisme. Leur refrain« F*ck Tha Police » ne leur vaut pasque des amis. Les stars du rap sontdans le collimateur du FBI et de la cen-sure. Leur histoire ressemble à celle den’importe quel groupe de rock, destournées orgiaques aux embrouillesd’argent – excellent Paul Giamattidans le rôle du manager Jerry Heller,ancien impresario de Marvin Gaye, Ike& Tina Turner ou encore des Who. F.

Gary Gray, réalisateur noir jusqu’icipeu réputé pour sa conscience politi-que, abuse de la panoplie du gangstarap (filles en bikini, armes, drogue)mais le film vaut mieux qu’une succes-sion de clichés. En 2 h 26, N.W.AStraight Outta Compton retrace fine-ment la trajectoire de chacun desmembres du groupe tout en restituantle contexte de l’époque. En particulierles tensions raciales qui explosent avecl’acquittement des policiers responsa-bles de la mort de Rodney King en1992. Dans l’Amérique soi-disant« postraciale » de Barack Obama, lefilm a trouvé un écho inattendu. Il aoccupé pendant trois semaines la têtedu box-office américain. ■

ÉTIENNE [email protected]

Un rendez-vous avec Stephen Frears,ça ne se refuse pas. En 2013, l’acteuraméricain Ben Foster (Six Feet Under,Les Amants du Texas) fonce sans savoirla nature du projet ni le rôle pour lequel il est pressenti. Lors de leur rencontre, àNew York, le réalisateur britannique asous le bras un exemplaire du livre deDavid Walsh, Sept péchés capitaux. À la poursuite de Lance Armstrong. Le ci-néaste lui demande ce qu’il sait sur Armstrong. « Pas grand-chose », ré-pond l’acteur. « Il n’y avait pas encore de scénario, dit-il aujourd’hui. Stephen m’a juste dit de rester disponible. »

Frears non plus ne connaît rien aucyclisme. Mais il a lu une critique de TheSecret Race, un récit écrit par Tyler Ha-milton, équipier de Lance Armstrong.« J’ai trouvé ça fantastique. On m’a alorsconseillé de lire le livre de David Walsh. »Foster dévore tous les livres consacrés àArmstrong. Se passionne pour le cham-pion déchu. Il assiste au Tour du Colo-rado, « embedded » avec une équipe pour vivre une course de l’intérieur.

Trois mois plus tard, Frears lui confie le maillot jaune entaché de dopage. Letournage démarre six semaines après.L’acteur repart dans le Colorado s’en-traîner. Le réalisateur fait lui aussi ses travaux pratiques. « Je suis allé sur leTour de France trois mois avant le débutdu tournage. J’étais dans une voiture,

derrière le peloton et j’ai vu surtout des fesses. Je préférais filmer des visages. »

The Program n’est ni un biopic deLance Armstrong ni un film sur le vélo. « Je voulais faire un film criminel, un filmd’investigation à travers la figure dujournaliste David Walsh, explique Frears. C’est le vieux schéma de l’hommeseul face à la foule. Dès la victoired’Armstrong à Sestrières en 1999, il n’yavait pas d’autre explication : il se dopait.

Sauf qu’il a fallu des années pour que le monde accepte ce que disait Walsh dès le début. Seule la presse française a émisdes doutes. Les Anglo-Saxons ont préfé-ré le mythe à la vérité. »

Foster a beau n’être jamais monté surun vélo avant The Program, il n’en est pas moins américain. Une petite flam-me patriotique l’amène à jouer Arms-trong avec l’empathie nécessaire pourne pas en faire un monstre. « Le point devue de The Program est celui d’un An-glais et je crois que, en tant qu’améri-cain, cela m’intéressait d’aller contrecette perspective, confirme l’acteur. Ilest très facile de dire qu’Armstrong étaitun dopé ou un menteur. Il est plus délicat et impopulaire de rappeler que, dans cesannées-là, tous les coureurs étaient do-pés. Et Armstrong a utilisé sa célébrité etson pouvoir pour lever 500 millions de dollars pour la recherche contre le can-cer. L’histoire n’est pas finie, il sera inté-ressant de voir ce qu’il va faire ensuite. »

L’acteur incarne parfaitement l’am-biguïté d’Armstrong, volonté de fer

aussi bien pour gagner sur un vélo quepour empêcher la vérité d’éclater. Frears attend désormais la réaction desAméricains. « Il y a encore un an, le pu-blic américain n’aurait sans doute pasvoulu voir ce film. Armstrong a donné un entretien à la BBC en janvier dernier dans lequel il a admis qu’il devrait être en pri-son, alors qu’en 2013 il disait à Oprah Winfrey que tout ça était derrière lui. Elle lui affirmait au contraire que ce n’étaitque le début. »

Depuis The Program, Stephen Frears atourné Florence Foster Jenkins avec Meryl Streep, inspiré de la milliardaire américaine qui se rêvait chanteused’opéra. Celle-là même qui a servi de modèle à la Marguerite de Xavier Gian-noli, aujourd’hui en salle. « Quand onfait un film aujourd’hui, on peut être sûr que deux ou trois personnes font le même… », soupire le cinéaste, contrariéde ne pas être le premier sur la ligne d’arrivée. Le cinéma est un sport encore plus impitoyable que le vélo. ■

É. S.

Stephen Frears : « “The Program” est un film criminel »

« The Program »Biopic de Stephen FrearsAvec Ben Foster, Chris O’Dowd, Guillaume CanetDurée 1 h 43■ L’avis du Figaro : ˜˜šš

« Le Prodige »Biopic d’Edward ZwickAvec Tobey Maguire, Liev Schreiber, Michael StuhlbargDurée 1 h 54■ L’avis du Figaro : ˜˜šš

« N.W.A Straight Outta Compton »

Biopic de F. Gary GrayAvec O’Shea Jackson Jr., Corey Hawkins, Jason MitchellDurée 2 h 26■ L’avis du Figaro : ˜˜šš

“Je ne voulais pas filmerdes fesses”STEPHEN FREARS

Ben Foster, convaincant en « boss » du peloton, glorieux puis humilié dans The Program.

Boris Spassky (Liev Schreiber) face à Bobby Fischer (Tobey Maguire), génie légendaire rongé par la paranoïa dans Le Prodige.

Le groupe N.W.A, une success story aux côtés sombres.

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LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015

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Les Coréennes, modèles de beautéPHÉNOMÉNE Le pays du Matin-Calme s’est imposé comme le hub incontournable des tendances cosmétiques. Tour d’horizon à l’occasion de l’ouverture de l’exposition « Korea Now ! » au Musée des arts décoratifs, à Paris.

C’est la nation de la beau-té par excellence. Là où, dit-on, les femmes sont les plus jolies du monde, les cliniques de chirurgie esthétique les plus pointues, les labels de soin et de maquillage les plus inventifs. L’AnnéeFrance-Corée démarre vendredi sousl’égide des Arts décoratifs, qui lui consacrent l’exposition « Korea Now ! Craft, design, mode et graphisme enCorée » (du 19 septembre 2015 au3 janvier 2016). Pourtant, dans cet es-pace de 4 000 m2, au milieu des cérami-ques millénaires et des collections de la jeune garde de la mode, aucune trace deproduits cosmétiques, pas le moindreflacon d’essence traditionnelle au gin-seng fermenté, encore moins de mas-cara au tube rose bonbon censé dessi-ner des cils de poupée.

« De formidables inventeurs »« La question de faire apparaître cetunivers a animé une grande partie denos discussions lors de la préparation del’exposition, raconte Olivier Gabet,directeur des Musées des arts décora-tifs. Cependant nous voulions nous dé-tacher des marques et du design indus-triel - qui concerne aussi Daewoo,Samsung, etc. et qui pourrait constituerun thème en soi. Mais il est vrai que, àpeine arrivé à l’aéroport de Séoul, on estaussitôt frappé par la grande beauté deshabitants. C’est ethnique d’abord, dansles traits du visage, cosmétique ensuite,mais également corporel, et presquespirituel : cette caractéristique relèved’une forme de propreté, de pureté etd’énergie. L’esthétique coréenne prend racine dans l’histoire de ce pays, saposition de carrefour entre la Chine et leJapon. En cela, elle s’avère, si ce n’estintemporelle, très universelle. »

De l’avis de tous, un peu comme àTokyo il y a vingt ans, la créativité en Corée du Sud explose, mélange de tradi-tions très anciennes et d’ultramodernité digitale. Certains magazines annoncentSéoul comme la prochaine capitale de la mode, et les spécialistes reprennent pour le style le terme de « hallyu », cette vague culturelle née là-bas et qui a sub-mergé l’Asie du Sud-Est puis le mondeentier depuis les années 1990. On nes’étonnera pas que la marque Estée Lau-der vienne de nommer comme experte beauté internationale la star coréennedes médias Irene Kim (voir page 27).

De fait, les Françaises comme les Ja-ponaises et les Américaines sont déjà

sous cette influence, sans nécessaire-ment le savoir. Dans l’univers des cos-métiques, la plupart des succès reten-tissants des dernières années viennent du pays du Matin-Calme. Comme laBB crème, les flouteurs (blur) et, plusrécemment, les masques en tissu imbi-bés. « Les Coréens sont de formidables inventeurs, en même temps que d’excel-lents marketeurs. Tous les groupes inter-nationaux observent à la loupe ce qui s’y fait, souligne Aline Belda, directrice in-ternationale marketing de Lancôme Asie. Mais lorsqu’on décide d’importerune formule, il faut souvent l’adapter. »

Car on le sait, les Coréennes possè-dent la routine la plus sophistiquée du

monde : elles superposent chaque ma-tin jusqu’à douze produits différents. Lerésultat ne sera pas identique sur une peau de Française, tout juste hydratée.Erborian a été créé en 2007 avec ce dé-sir de « vulgariser » certains gestes. Après une boutique à Paris, le labelfranco-coréen a ouvert il y a deux se-maines à Séoul. « Là-bas, la frénésie dedéveloppement et de consommation esttelle que la durée de vie d’un produit de beauté n’excède pas un an : après ce lapsde temps, il est rénové ou simplement discontinué, note Katalin Berenyi, lacofondatrice. Les canons de beauté en Corée et en France sont, selon moi, radi-calement opposés : de manière un peu

caricaturale, pour la première, une jeunefille de 22 ans avec une peau de bébé, le menton en V et des cils de poupée ; pour la seconde, une femme ultranaturelletype Charlotte Gainsbourg. Mais leursattentes tendent à s’aligner. »

Génération activeEn effet, les jeunes Coréennes travaillent de plus en plus, et ont désormais moins de temps à accorder à leur apparence contrairement à la génération de leur mère. « D’où le potentiel, ici, des produits polyvalents et pratiques, qui s’adaptentplus facilement à la vie moderne »,confirme Phoebe Ye Huh de la firme co-réenne Amore Pacific. Exemples : le cushion, un fond de teint deux-en-un(formule fluide dans un boîtier compact)qui pulvérise les ventes depuis quelquesannées, ou le « sleeping pack », un mas-que à base d’eau gélifiée à appliquercomme une crème de nuit pour une hy-dratation continue pendant le sommeilqui débarque en ce moment dans les rayons des parfumeries françaises.

Sephora, à la rentrée, met justementen avant des articles venus de Corée.« Grâce à leur technicité poussée et à destextures inédites, ces produits permettentde redonner un souffle en France à certai-nes gestuelles, comme le démaquillage, ou de populariser le “layering”, cette super-position de couches de crèmes, sérums etautres », assure Elizabeth Anglès d’Auriac, directrice marketing Europe de l’enseigne. Sur les éponges konjac (lenouveau must pour se nettoyer le visage) et les masques vendus en monodose, une pastille jaune mentionne « Hot in Korea »(« branché en Corée »). Après le « made in Japan » et le « fabriqué en France », ilfaut désormais compter avec cet argu-ment commercial. ■

Dans les rues de Séoul, lors de la dernière Fashion Week, en Corée du Sud. TRENDS4EVER.COM

ÉMILIE [email protected]

LINH PHAM

Gommage, démaquillant, BBcrème, et maintenant anti-âge spécifique. Les lèvrespossèdent enfin un arsenalcomplet pour rester appé-

tissantes. Ce segment du soin se seraitdéveloppé à la suite du « lip phenome-non », en Asie, l’an dernier. « Un em-ballement soudain pour le maquillage deslèvres, qui a initié de nouvelles formules àmi-chemin entre le soin et la couleur,lesquelles ont fortement redynamisé cesecteur partout dans le monde », rap-porte Charlotte Franceries, directricegénérale France d’Yves Saint LaurentBeauté.

« La bouche et le regard sont les deuxzones les plus importantes dans un visa-ge. On estime que les lèvres captent 26 %de l’attention. D’où l’intérêt de bien lessoigner », observe Éric Viviant, direc-teur « skincare » chez Ioma. Pourtant,les femmes ont longtemps ignoré la beauté de leurs lèvres, se contentant deles hydrater avec un beurre, enhiver. Le développement de lamédecine esthétique, et des in-jections en vue de les redessiner et de les repulper, les a fortement déniaisées sur le sujet. « Elles ont pris conscience que la bouche, élé-ment clef de leur séduction, était également touchée par le vieillisse-ment. Ce qui nous permet doréna-vant de leur proposer des produits qui ne les auraient pas du tout inté-ressées il y a quelques années », dé-crypte Lionel Laffon, directeur marketing et vice-président deLiérac. En l’occurrence, des anti-âge spécifiques (notre photo) pro-mettant de regonfler la lèvre rougeet de déplisser la lèvre blanche, enlieu et place du traditionnel soincontour des yeux et des lèvres qui ne répond plus de façon très affûtée

aux besoins. « La structure histologiquede ces deux zones est en effet différente.Les formules qui leur sont dédiées doi-vent leur être adaptées », confirme leDr Thierry Michaud, dermatologue.

Une zone sensible et fragileLa bouche est constituée d’une sangle musculaire, recouverte d’une semi-muqueuse aussi appelée « lèvre rouge »ou « vermillon », cinq fois plus fine que la peau du visage. Sa couche cornéeétant quasi inexistante, elle est à la foistrès sensible et fragile. En dehors, la lè-vre blanche est formée d’une peauépaisse adhérant fermement au muscle sous-jacent, qui suit toutes ses contrac-tions lors de la mimique. D’où l’appari-tion de rides verticales au fil des années(le fameux « code-barres ») qui sont en-core plus marquées chez la fumeuse.

Aujourd’hui, les marques offrent unealternative cosmétique qui se veut com-plète, avec des actifs spécifiques à cha-cune des deux zones. Les premiers assu-rent une hydratation longue durée(beurre de karité, de cupuaçu, etc.) tout

en apportant de l’acide hyalu-ronique pour repulper la semi-

muqueuse qui a tendance à per-dre du volume avec l’âge. Lesseconds stimulent la productiond’élastine et de collagène afin derestructurer le tissu et d’estomperles rides qui mordent sur le ver-millon et font filer le rouge à lè-vres. Le tout est complété par desantioxydants luttant contre lesfacteurs de vieillissement extrin-sèques (UV, fumée de cigaret-te, etc.). Les produits les plus as-tucieux combinent deux formulesdistinctes sur un même stylo (Ta-lika). Voilà une méthode bien plussécurisante afin de conserver unebouche pulpeuse que de la ventou-ser au culot d’une bouteille, com-me on l’a vu récemment sur Inter-net. Avis à la jeunesse. ■

Mise en boucheSOIN Le rouge n’est plus l’unique façon de mettre sa moue en valeur. De nouveaux anti-âge promettent des lèvres parfaitement charnues.

» Retrouvez plus de beautéwww.lefigaro.fr/madame

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mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015A

32 VOYAGE VOYAGE 33

Ensemble monastique mil-lénaire, villa italienne, château, mai-sons de maître… Et le plaisir d’y passerla nuit car ces bâtisses historiques intè-grent des chambres étoilées. Tour deFrance d’édifices qui honorent notre patrimoine.

uUne abbaye en Val de Loire

Ici, le ciel communie avec la terre. Entrel’un et l’autre, des pierres millénaires et

des hommesde prière. Àdeux pas deSaumur, l’ab-baye de Fon-tevraud dé-ploie seslumières sur13 ha en bordde Loire. Et ce,

depuis 1101. Le temps lui importe peu.Jadis, elle accueillait 900 moines et mo-niales avant de devenir, entre 1814 et1963, l’une des plus célèbres prisons de France. Une même règle pour tous : le silence. Sinon, c’était pénitence ou ca-chot. Depuis un peu plus d’un an, cetensemble d’une dizaine de bâtiments (l’impressionnante église abbatiale oùreposent quatre gisants polychromes dont Aliénor d’Aquitaine et RichardCœur de Lion, plusieurs prieurés, uneétonnante cuisine, etc.) compte un hô-tel de 54 chambres, un restaurant debelle inspiration confié au chef Thibaut Ruggeri, dont les tables sont sous le cloître, et un bar high-tech dont la cartes’affiche sur chaque table-écran. Le

tout, installé dans le prieuré Saint-La-zare, là où, jadis, les sœurs prenaientsoin des lépreux. Pour David Martin, di-recteur de l’abbaye, « au-delà des tradi-tions d’accueil édictées par saint Benoît, nous souhaitons offrir une dimension, unsens à la visite, dans un cadre unique dontles pierres de tuffeau gardent l’âme des lieux ». Patrick Jouin et Sanjit Mankuont « designé » l’élégance de l’hôtel,s’inspirant du dépouillement des cellu-les monastiques. Murs blancs, parquet de chêne clair, lignes de métal noir, meubles sobres, lin uni. Grandes, elles jouent la simplicité, invitent à la médi-tation face aux jardins déployés sous les fenêtres. Sans rien oublier du confortd’un 4-étoiles (literie soignée, salle de bains moderne avec le savon de l’ab-baye, douche pluie, écran plat, table detravail, Wi-Fi, etc.). Régulièrement, desexpositions, des concerts et des confé-rences complètent l’agrément du séjour entre flèches de dentelle, voûtes altiè-res, sculptures séculaires. Robert d’Ar-brissel, fondateur de Fontevraud, veille sur le message des pierres.Notre chambre préférée. La 220 et la 221,les deux seules qui offrent une vue di-recte sur le cloître.Le détail. Le chef Thibaut Ruggeri a ins-tallé un rituel monastique au restau-rant. Chaque repas commence par une soupe accompagnée d’un morceau depain grillé servi dans une écuelle de ter-re cuite. Sachez aussi que l’abbaye fer-me à 18 h 30. Seuls les clients de l’hôtel restent sur le site qui, alors, leur appar-tient. Magique. Voir alentour. Après les vendanges, fin septembre, les caves de Saumur et de Chinon sont grandes ouvertes à la visiteet à la dégustation.Abbaye de Fontevraud, 49590 Fontevraud-l’Abbaye.

Chambres actuellement à partir de 150 €, suites à partir de 190 €.Tél. : 02 46 46 10 10 et www.fontevraud.fr

uEn Provence, une villa italienne

Ce domaine de 300 ha garde 2 000 ansd’histoire de la Provence. La famille

Guénant, sesactuels pro-priétaires, aentrepris uneimmense res-tauration àl’identique, etc’est mer-veille. Résul-tat : un vigno-

ble de 160 ha (700 000 cols dans les trois couleurs), certaines cuvées spécialesprenant place à la carte des plus grandestables de France, et 11 chambres instal-lées dans la villa d’inspiration italienne, édifiée au XVIIe siècle en lieu et place d’une bastide qui gardait les lieux de-puis la nuit des temps. Autant de pépitesgérées par Bérengère Guénant, la tren-taine et le style, bien décidée à faire de laVilla Baulieu, à deux pas de Rognes-en-Provence et à 10 minutes d’Aix, un deshauts lieux de la région. Gagné. Chaquechambre a son inspiration et son nom, en hommage à ceux qui firent la renom-mée de cette propriété installée sur le seul cratère volcanique du pays, à400 m d’altitude : Joseph-Pierre Pitton de Tournefort (style anglais 1850), Horace Bénédict de Saussure (décora-tion façon 1900), Augustin Pyrame de Candolle (ambiance Louis XVI), etc. De-puis toutes les fenêtres, vue grand écran sur les jardins, les fontaines de marbre, le vignoble, les lointains bleutés que floutent les dernières brumes de l’été. À l’intérieur de la maison, nombre de piè-ces communes permettent aux rési-dents de se croiser et aux amoureux detrouver refuge à l’heure du thé. Ici, un boudoir intimiste, velours et porcelaine fine, là-bas, une bibliothèque garnie devolumes anciens, un salon de musique avec piano ancien, des bibelots, des meubles signés, des tableaux et des parquets qui craquent. Cette maison dehaute tenue suggère la visite de sesterres qui, outre les lignes de ceps,intègrent une truffière de 4 ha et une plantation d’amandiers, et elle offre le plaisir de sillonner les chemins de Provence en 4 × 4 à la manière d’un gentleman-farmer. Bonne nouvelle, lesvendanges actuellement en cours dure-ront jusqu’à la mi-octobre.

Notre chambre préférée. La suite véni-tienne Guillaume de Julien, seigneur de Beaulieu – comme on l’écrivait au XVIe siècle. Mobilier et tissus d’excep-tion, jade et émeraude pour les couleurs,lit à baldaquin et âtre prêt à la flambée.Le détail. Dans un salon, les photos deBérengère, âme des lieux et passionnée de pilotage, lorsqu’elle participait à des rallyes automobiles.Voir alentour. La ville d’Aix-en-Pro-vence, bien entendu. Le Musée Granety expose les grands du pop art améri-cain jusqu’au 18 octobre. Et la Fonda-tion Vasarely, pour admirer 44 œuvresmonumentales du maître.Villa Baulieu, chemin départemental 14 c, 13840 Rognes-en-Provence. Chambre double à partir de 420 €. Jusqu’à 1 370 €. Fermé du 31 octobre 2015 au 29 avril 2016. Tél. : 04 42 60 39 40 et www.villabaulieu.com

uVol au-dessus de la Dordogne

Une silhouette éthérée découpe dans la nuit ses formes féodales, en aplomb de

la Dordogne.Ce qui frappe àLa Treyne,Relais & Châ-teaux atypi-que, c’estd’abord soninvraisembla-ble emplace-ment, dans le

prolongement de la roche couronnant lafalaise. Jadis propriété des marquis deCardaillac, une puissante famille nobledu Quercy, les parties les plus anciennesdu château remontent au XIIIe siècle et confondent leur histoire avec celle de la vicomté de Turenne. Stéphanie et Phi-lippe Gombert œuvrent depuis 1982 à la restauration de cet ensemble cintréd’un jardin à la française et d’un parc de 6 ha. Le choix des tissus et du mobilier ancien dans les 17 chambres, toutes dif-férentes, et le détail apporté à la derniè-re restauration, celle du salon vert (boi-series et parquets ouvragés), attestentde l’excellence de ses propriétaires, quiont fait du lieu un hôtel de luxe bourré de charme sans pour autant que dispa-raisse un esprit maison de famille. Le chef, Stéphane Andrieux, y maintient un macaron Michelin depuis 2003.Notre chambre préférée. La Favorite est une suite fraîchement inaugurée aux murs recouverts d’un tissu créé spécia-lement par la maison Frey, qui repro-

duit les jardins d’Eyrignac. Son plafond Renaissance a été créé de toutes pièces. Le joli salon Charles X et le superbe bu-reau Louis XIII (dit Mazarin) sont évi-demment d’époque. La déco de la salle de bains est une trouvaille, avec unebaignoire dorée et une méridienne entissu. Au top du glamour.

Le détail. L’astucieux système télécom-mandé d’ouverture de volets qui per-met en un clic d’avoir une vue magiquesur la Dordogne.Voir alentour. La vallée de la Dordogne etses fleurons, Rocamadour, le gouffre de Padirac, les grottes de Lacave, Collon-ges-la-Rouge.

www.vallée-dordogne.comChâteau de la Treyne, 46200 Lacave. Relais & Châteaux, à partir de 200 € la chambre double. Tél. : 05 65 27 60 60 et www.chateaudelatreyne.com

uUne folie bordelaiseOn franchit une haute grille où deux

chiffres s’entrelacent pour faire face à un petit bijoud’architecturenéoclassiqueau fond d’unecour-jardin.En plein cœurde Bordeaux,la maison a étéélevée à la findu XIXe siècle,

mais dans le goût du siècle précédent, par Léon Duguit, un juriste bordelais derenom. Restauré à grands frais, l’élé-gant pavillon de pierre de taille dont letoit-terrasse est ceint d’une balustradedu plus bel effet, est depuis quelques mois un petit hôtel de luxe de 8 cham-bres. Le hall d’entrée est éclairé par unimposant lustre en cristal. Au rez-de-chaussée, le chef multi-étoilé Joël Ro-buchon tient la table, dans des salons réaménagés selon les codes de décora-tion du second Empire, dans une profu-sion de passementeries et de velourssombres. Mais le plus bluffant, ce sontles chambres tendues de tissus anciens et les salles de bains en marbre de Car-rare. Ses propriétaires n’ont pas lésinésur les moyens pour redonner un lustreétincelant à cet hôtel particulier, au-delà sans doute de ce qu’il a jamaisconnu. La Grande Maison, tel est le nomde l’établissement, vient de rejoindre lacollection des Relais & Châteaux.Notre chambre préférée. Lumière, avecson fleuri automnal, une soie brodée digne de Versailles qui tapisse murs et cabriolets, sur lesquels on ose à peines’asseoir. La moquette vive rappelle parses imprimés les volutes des tapis de la Savonnerie. Un sans-faute absolu.Le détail. La robinetterie Horus, parfaiteréédition du XIXe siècle, qui équipe les lavabos.Voir alentour. À l’occasion des Journéesdu patrimoine, Bordeaux propose unriche programme, avec notamment la visite de certains de ses hôtels particu-liers. www.bordeaux.frLa Grande Maison, 10, rue Labottière, 33000 Bordeaux. Chambres à partir de 333 €. Tél. : 05 35 38 16 16 et www.lagrandemaison-bordeaux.com

uDans l’Oise, une maison forestière

Aux portes de Paris, la maison juchée sur une butte forme un angle. Sa façade

agrémentéede colonneslui confèreune certainegrandeur. Ondoit son élé-vation à unehistoired’amour.Grand prix de

Rome, le compositeur Fernand Halfen,qui a pour professeur Gabriel Fauré, achète vers 1900 5 ha de forêts etd’étangs pour offrir à sa jeune épouseune maison de campagne dont chaquefenêtre ouvrirait sur la forêt. GuillaumeTronchet est l’architecte de ce châteaunéoclassique, dont la salle de bal est inspirée de l’Opéra-Comique. Des bas-reliefs représentent une tête de cerf enmajesté (au-dessus du perron). Ailleurs, une envolée de canards sauva-ges, une portée de lapereaux ou unchien en arrêt devant un faisan. Trans-formé en hôtel en 1989 et augmentéd’un bâtiment contemporain très inté-

gré qui abrite notamment une piscine,l’hôtel est un havre de paix entre les fo-rêts d’Ermenonville et de Chantilly. Leschambres et suites respectent l’espritdes lieux : gravures, tissus, mobilierrappellent les charmes de cette maisonde campagne au vrai chic parisien.Notre chambre préférée. La 222. On cra-que pour le ciel de lit dans un camaïeude tons automnaux, le jeté de lit assorti en toile de Jouy et les murs couvertsd’un tissu brun à grosses bandes.L’épaisseur de la moquette, de confor-tables bergères et la décoration soyeusecomposent un temple du cocooning.Le détail. La vue : d’où que l’on regarde,on ne voit que la forêt. Un étonnementcar on est à 15 min de CDG.Voir alentour. Le domaine de Chantilly (château et Grandes Écuries) avec leMusée du cheval restauré et le Potager des princes, voisin. La cathédrale deSenlis, berceau des Capétiens.www.domainedechantilly.com et www.senlis-tourisme.frChâteau Hôtel Mont-Royal, route de Plailly, 60520 La Chapelle-en-Serval. À partir de 200 € la chambre double. Tél. : 03 44 54 50 50 et www.tiara-hotels.com

JEAN-PIERRE [email protected] ET PHILIPPE VIGUIÉ [email protected]

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AILLEURSOÙ ET QUAND PARTIR ?Ce guide fait désormais référence auprès des voyageurs. Édité par Hachette et signé de Jean-Noël Darde, géographe, il détaille 180 destinations, des Açores au Zimbabwe, sur un mode inédit. La météo bien sûr, mais aussi des conseils de santé, de comportement ou de visites à ne pas manquer. L’édition 2016, la 25e, intègre une analyse très complète sur le réchauffement climatique. En librairie le 23 septembre. 24 €.

FIN D’ANNÉE : LA SNCF INNOVELa préréservation pour les billets TGV et Intercités de fin d’année est opérationnelle. Dès aujourd’hui, sur le lien dédié, le candidat au départ indique sa destination, les dates du voyage et son adresse mail. Un courriel l’avertira de l’ouverture des ventes afin qu’il bénéficie du meilleur tarif. Sinon, les voyages entre le 13 décembre 2015 et le 4 février 2016 pourront être réservés de manière classique à compter du 15 octobre.www.voyages-sncf.com/services-train/alerte-reservation

» Retrouvez d’autres propositions de voyage : un dossier spécial consacré à Londres ; un circuit au Mexique, chez les derniers Mayas ; un séjour à La Réunion.www.lefigaro.fr/voyage

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Des hôtels avec histoireESCAPADE Samedi et dimanche prochains (19 et 20 septembre), à l’occasion des 32es Journées européennes du patrimoine, plus de 17 000 monuments de France ouvrent grand leurs portes. Certains abritent un hôtel. Le Figaro en a sélectionné cinq.

Abbaye deFontevraud

ChâteauMont-Royal

Villa Baulieu

Châteaude la Treyne

La GrandeMaison

VILLA BAULIEU (BOUCHES-DU-RHÔNE)La suite vénitienne Guillaume de Julien. À Rognes-en-Provence, cette bâtisse du XVIIe siècle d’inspiration italienne est située au cœur d’un vignoble de 300 hectares.

ABBAYE DE FONTEVRAUD (MAINE-ET-LOIRE)Elle règne sur le Val de Loire depuis 1101. L’ensemble monastique abrite désormais un hôtel de 54 chambres.

CHÂTEAU MONT-ROYAL (OISE)Né d’une histoire d’amour au début du XXe siècle entre les forêts d’Ermenonville et de Chantilly, il a été transformé en hôtel en 1989.

LA GRANDE MAISON (GIRONDE)Lumière, l’une des 8 chambres de l’hôtel édifié au XIXe siècle dans le centre de Bordeaux.

CHÂTEAU DE LA TREYNE (LOT)L’édifice domine la Dordogne depuis le XIIIe siècle. La maison compte 17 chambres et est affiliée aux Relais & Châteaux.

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Présentenouveau

mercredi 16 septembre 2015 LE FIGARO LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015

A

32 VOYAGE VOYAGE 33

Ensemble monastique mil-lénaire, villa italienne, château, mai-sons de maître… Et le plaisir d’y passerla nuit car ces bâtisses historiques intè-grent des chambres étoilées. Tour deFrance d’édifices qui honorent notre patrimoine.

uUne abbaye en Val de Loire

Ici, le ciel communie avec la terre. Entrel’un et l’autre, des pierres millénaires et

des hommesde prière. Àdeux pas deSaumur, l’ab-baye de Fon-tevraud dé-ploie seslumières sur13 ha en bordde Loire. Et ce,

depuis 1101. Le temps lui importe peu.Jadis, elle accueillait 900 moines et mo-niales avant de devenir, entre 1814 et1963, l’une des plus célèbres prisons de France. Une même règle pour tous : le silence. Sinon, c’était pénitence ou ca-chot. Depuis un peu plus d’un an, cetensemble d’une dizaine de bâtiments (l’impressionnante église abbatiale oùreposent quatre gisants polychromes dont Aliénor d’Aquitaine et RichardCœur de Lion, plusieurs prieurés, uneétonnante cuisine, etc.) compte un hô-tel de 54 chambres, un restaurant debelle inspiration confié au chef Thibaut Ruggeri, dont les tables sont sous le cloître, et un bar high-tech dont la cartes’affiche sur chaque table-écran. Le

tout, installé dans le prieuré Saint-La-zare, là où, jadis, les sœurs prenaientsoin des lépreux. Pour David Martin, di-recteur de l’abbaye, « au-delà des tradi-tions d’accueil édictées par saint Benoît, nous souhaitons offrir une dimension, unsens à la visite, dans un cadre unique dontles pierres de tuffeau gardent l’âme des lieux ». Patrick Jouin et Sanjit Mankuont « designé » l’élégance de l’hôtel,s’inspirant du dépouillement des cellu-les monastiques. Murs blancs, parquet de chêne clair, lignes de métal noir, meubles sobres, lin uni. Grandes, elles jouent la simplicité, invitent à la médi-tation face aux jardins déployés sous les fenêtres. Sans rien oublier du confortd’un 4-étoiles (literie soignée, salle de bains moderne avec le savon de l’ab-baye, douche pluie, écran plat, table detravail, Wi-Fi, etc.). Régulièrement, desexpositions, des concerts et des confé-rences complètent l’agrément du séjour entre flèches de dentelle, voûtes altiè-res, sculptures séculaires. Robert d’Ar-brissel, fondateur de Fontevraud, veille sur le message des pierres.Notre chambre préférée. La 220 et la 221,les deux seules qui offrent une vue di-recte sur le cloître.Le détail. Le chef Thibaut Ruggeri a ins-tallé un rituel monastique au restau-rant. Chaque repas commence par une soupe accompagnée d’un morceau depain grillé servi dans une écuelle de ter-re cuite. Sachez aussi que l’abbaye fer-me à 18 h 30. Seuls les clients de l’hôtel restent sur le site qui, alors, leur appar-tient. Magique. Voir alentour. Après les vendanges, fin septembre, les caves de Saumur et de Chinon sont grandes ouvertes à la visiteet à la dégustation.Abbaye de Fontevraud, 49590 Fontevraud-l’Abbaye.

Chambres actuellement à partir de 150 €, suites à partir de 190 €.Tél. : 02 46 46 10 10 et www.fontevraud.fr

uEn Provence, une villa italienne

Ce domaine de 300 ha garde 2 000 ansd’histoire de la Provence. La famille

Guénant, sesactuels pro-priétaires, aentrepris uneimmense res-tauration àl’identique, etc’est mer-veille. Résul-tat : un vigno-

ble de 160 ha (700 000 cols dans les trois couleurs), certaines cuvées spécialesprenant place à la carte des plus grandestables de France, et 11 chambres instal-lées dans la villa d’inspiration italienne, édifiée au XVIIe siècle en lieu et place d’une bastide qui gardait les lieux de-puis la nuit des temps. Autant de pépitesgérées par Bérengère Guénant, la tren-taine et le style, bien décidée à faire de laVilla Baulieu, à deux pas de Rognes-en-Provence et à 10 minutes d’Aix, un deshauts lieux de la région. Gagné. Chaquechambre a son inspiration et son nom, en hommage à ceux qui firent la renom-mée de cette propriété installée sur le seul cratère volcanique du pays, à400 m d’altitude : Joseph-Pierre Pitton de Tournefort (style anglais 1850), Horace Bénédict de Saussure (décora-tion façon 1900), Augustin Pyrame de Candolle (ambiance Louis XVI), etc. De-puis toutes les fenêtres, vue grand écran sur les jardins, les fontaines de marbre, le vignoble, les lointains bleutés que floutent les dernières brumes de l’été. À l’intérieur de la maison, nombre de piè-ces communes permettent aux rési-dents de se croiser et aux amoureux detrouver refuge à l’heure du thé. Ici, un boudoir intimiste, velours et porcelaine fine, là-bas, une bibliothèque garnie devolumes anciens, un salon de musique avec piano ancien, des bibelots, des meubles signés, des tableaux et des parquets qui craquent. Cette maison dehaute tenue suggère la visite de sesterres qui, outre les lignes de ceps,intègrent une truffière de 4 ha et une plantation d’amandiers, et elle offre le plaisir de sillonner les chemins de Provence en 4 × 4 à la manière d’un gentleman-farmer. Bonne nouvelle, lesvendanges actuellement en cours dure-ront jusqu’à la mi-octobre.

Notre chambre préférée. La suite véni-tienne Guillaume de Julien, seigneur de Beaulieu – comme on l’écrivait au XVIe siècle. Mobilier et tissus d’excep-tion, jade et émeraude pour les couleurs,lit à baldaquin et âtre prêt à la flambée.Le détail. Dans un salon, les photos deBérengère, âme des lieux et passionnée de pilotage, lorsqu’elle participait à des rallyes automobiles.Voir alentour. La ville d’Aix-en-Pro-vence, bien entendu. Le Musée Granety expose les grands du pop art améri-cain jusqu’au 18 octobre. Et la Fonda-tion Vasarely, pour admirer 44 œuvresmonumentales du maître.Villa Baulieu, chemin départemental 14 c, 13840 Rognes-en-Provence. Chambre double à partir de 420 €. Jusqu’à 1 370 €. Fermé du 31 octobre 2015 au 29 avril 2016. Tél. : 04 42 60 39 40 et www.villabaulieu.com

uVol au-dessus de la Dordogne

Une silhouette éthérée découpe dans la nuit ses formes féodales, en aplomb de

la Dordogne.Ce qui frappe àLa Treyne,Relais & Châ-teaux atypi-que, c’estd’abord soninvraisembla-ble emplace-ment, dans le

prolongement de la roche couronnant lafalaise. Jadis propriété des marquis deCardaillac, une puissante famille nobledu Quercy, les parties les plus anciennesdu château remontent au XIIIe siècle et confondent leur histoire avec celle de la vicomté de Turenne. Stéphanie et Phi-lippe Gombert œuvrent depuis 1982 à la restauration de cet ensemble cintréd’un jardin à la française et d’un parc de 6 ha. Le choix des tissus et du mobilier ancien dans les 17 chambres, toutes dif-férentes, et le détail apporté à la derniè-re restauration, celle du salon vert (boi-series et parquets ouvragés), attestentde l’excellence de ses propriétaires, quiont fait du lieu un hôtel de luxe bourré de charme sans pour autant que dispa-raisse un esprit maison de famille. Le chef, Stéphane Andrieux, y maintient un macaron Michelin depuis 2003.Notre chambre préférée. La Favorite est une suite fraîchement inaugurée aux murs recouverts d’un tissu créé spécia-lement par la maison Frey, qui repro-

duit les jardins d’Eyrignac. Son plafond Renaissance a été créé de toutes pièces. Le joli salon Charles X et le superbe bu-reau Louis XIII (dit Mazarin) sont évi-demment d’époque. La déco de la salle de bains est une trouvaille, avec unebaignoire dorée et une méridienne entissu. Au top du glamour.

Le détail. L’astucieux système télécom-mandé d’ouverture de volets qui per-met en un clic d’avoir une vue magiquesur la Dordogne.Voir alentour. La vallée de la Dordogne etses fleurons, Rocamadour, le gouffre de Padirac, les grottes de Lacave, Collon-ges-la-Rouge.

www.vallée-dordogne.comChâteau de la Treyne, 46200 Lacave. Relais & Châteaux, à partir de 200 € la chambre double. Tél. : 05 65 27 60 60 et www.chateaudelatreyne.com

uUne folie bordelaiseOn franchit une haute grille où deux

chiffres s’entrelacent pour faire face à un petit bijoud’architecturenéoclassiqueau fond d’unecour-jardin.En plein cœurde Bordeaux,la maison a étéélevée à la findu XIXe siècle,

mais dans le goût du siècle précédent, par Léon Duguit, un juriste bordelais derenom. Restauré à grands frais, l’élé-gant pavillon de pierre de taille dont letoit-terrasse est ceint d’une balustradedu plus bel effet, est depuis quelques mois un petit hôtel de luxe de 8 cham-bres. Le hall d’entrée est éclairé par unimposant lustre en cristal. Au rez-de-chaussée, le chef multi-étoilé Joël Ro-buchon tient la table, dans des salons réaménagés selon les codes de décora-tion du second Empire, dans une profu-sion de passementeries et de velourssombres. Mais le plus bluffant, ce sontles chambres tendues de tissus anciens et les salles de bains en marbre de Car-rare. Ses propriétaires n’ont pas lésinésur les moyens pour redonner un lustreétincelant à cet hôtel particulier, au-delà sans doute de ce qu’il a jamaisconnu. La Grande Maison, tel est le nomde l’établissement, vient de rejoindre lacollection des Relais & Châteaux.Notre chambre préférée. Lumière, avecson fleuri automnal, une soie brodée digne de Versailles qui tapisse murs et cabriolets, sur lesquels on ose à peines’asseoir. La moquette vive rappelle parses imprimés les volutes des tapis de la Savonnerie. Un sans-faute absolu.Le détail. La robinetterie Horus, parfaiteréédition du XIXe siècle, qui équipe les lavabos.Voir alentour. À l’occasion des Journéesdu patrimoine, Bordeaux propose unriche programme, avec notamment la visite de certains de ses hôtels particu-liers. www.bordeaux.frLa Grande Maison, 10, rue Labottière, 33000 Bordeaux. Chambres à partir de 333 €. Tél. : 05 35 38 16 16 et www.lagrandemaison-bordeaux.com

uDans l’Oise, une maison forestière

Aux portes de Paris, la maison juchée sur une butte forme un angle. Sa façade

agrémentéede colonneslui confèreune certainegrandeur. Ondoit son élé-vation à unehistoired’amour.Grand prix de

Rome, le compositeur Fernand Halfen,qui a pour professeur Gabriel Fauré, achète vers 1900 5 ha de forêts etd’étangs pour offrir à sa jeune épouseune maison de campagne dont chaquefenêtre ouvrirait sur la forêt. GuillaumeTronchet est l’architecte de ce châteaunéoclassique, dont la salle de bal est inspirée de l’Opéra-Comique. Des bas-reliefs représentent une tête de cerf enmajesté (au-dessus du perron). Ailleurs, une envolée de canards sauva-ges, une portée de lapereaux ou unchien en arrêt devant un faisan. Trans-formé en hôtel en 1989 et augmentéd’un bâtiment contemporain très inté-

gré qui abrite notamment une piscine,l’hôtel est un havre de paix entre les fo-rêts d’Ermenonville et de Chantilly. Leschambres et suites respectent l’espritdes lieux : gravures, tissus, mobilierrappellent les charmes de cette maisonde campagne au vrai chic parisien.Notre chambre préférée. La 222. On cra-que pour le ciel de lit dans un camaïeude tons automnaux, le jeté de lit assorti en toile de Jouy et les murs couvertsd’un tissu brun à grosses bandes.L’épaisseur de la moquette, de confor-tables bergères et la décoration soyeusecomposent un temple du cocooning.Le détail. La vue : d’où que l’on regarde,on ne voit que la forêt. Un étonnementcar on est à 15 min de CDG.Voir alentour. Le domaine de Chantilly (château et Grandes Écuries) avec leMusée du cheval restauré et le Potager des princes, voisin. La cathédrale deSenlis, berceau des Capétiens.www.domainedechantilly.com et www.senlis-tourisme.frChâteau Hôtel Mont-Royal, route de Plailly, 60520 La Chapelle-en-Serval. À partir de 200 € la chambre double. Tél. : 03 44 54 50 50 et www.tiara-hotels.com

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VILLA BAULIEU (BOUCHES-DU-RHÔNE)La suite vénitienne Guillaume de Julien. À Rognes-en-Provence, cette bâtisse du XVIIe siècle d’inspiration italienne est située au cœur d’un vignoble de 300 hectares.

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Une automobile à vendre ?

L’imagination au pouvoirSALON À Francfort, la mutation de l’automobile prend des formes et des directions variées.

À quoi ressemblera lavoiture de demain? Une partie de la ré-ponse s’esquisse depuis hier sur lesstands du Salon de Francfort où, il fautbien l’avouer, les constructeurs rivali-sent d’ingéniosité pour entretenir lerêve automobile. On sait à présent que la voiture sera conçue comme le pro-longement de l’habitat. Elle sera con-nectée au monde extérieur ; elle pourracirculer de manière autonome (sans in-tervention du conducteur), sauf en vil-le, contrairement à ce que certains sou-tiennent, en raison d’un trop grand nombre d’aléas et de situations à gérer ;elle embarquera un moteur électrique, fonctionnant tout seul ou couplé à un bloc thermique.

À domicile, les marques allemandesse disputent la vedette. Le prototype Porsche Mission E de berline électrique,qui pourrait définitivement enterrer la Tesla, concentre toutes les conversa-tions avec le concept Mercedes IAA (In-telligent Aerodynamic Automobile).Évolution du concept F015 de voiture autonome révélé en début d’année, cette Flèche d’argent redonne ses let-tres de noblesse au travail des aérody-

réparties dans le plancher plat dispo-sent d’une capacité de 95 kWh. De quoi garantir un rayon d’action de 500 kmavant de recharger les accus. Ce véhi-cule atteste que l’écologie et les perfor-mances ne sont pas incompatibles. Ses trois moteurs électriques délivrant en-tre 435 et 503 ch autorise un 0 à 100 km/h en 4,6 secondes.

Le thème du SUV métissé avec uncoupé titille aussi Mazda. Son inspira-tion trouve refuge sur le Koeru, uneétude de SUV de 4,60 m de long quipourrait compléter la gamme à terme.L’appartenance à l’univers du coupétranspire à travers le pavillon fuyant etla hauteur surbaissée de 20 cm (1,50 m)par rapport au CX-5. L’héritage du coupé et plus particulièrement du célè-bre 240Z a nourri la réflexion des desi-gners de Nissan au moment de dessinerle prototype Gripz. Ce véhicule, qui an-nonce la nouvelle génération du Juke d’ici deux à trois ans, accueille un mo-teur électrique. À l’issue de la visite du salon, on peut se réjouir de voir les constructeurs nous préparer un avenir automobile passionnant. ■

Le prototype Mercedes IAA semble sorti d’un film de science-fictionavec la partie arrière qui s’allonge automatiquement.

SYLVAIN [email protected]

» Porsche Mission E, la riposte à Tesla» Rolls-Royce/Bentley :la guerre des étoileswww.lefigaro.fr/automobile

+@ SUR LE WEB

De haut en bas : Koeru, une étude de SUV de 4,60 m de long qui pourrait compléter à terme la gamme de Mazda. Le concept Audi préfigure un SUV 100 % électrique en 2018.

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namiciens en même temps qu’elle sti-mule l’imaginaire érotique avec sacarrosserie qui peut s’allonger de prèsde 40 cm, passant de 5,04 m à 5,43 m.Se déployant automatiquement à partir de 80 km/h, la partie arrière permetainsi à ces formes lisses et sobres, qui annoncent les futurs modèles à l’étoile, d’abaisser le Cx de 0,25 à 0,19. Un nou-veau record. Le passage en mode« aéro » de cette étude hybride rechar-geable se traduit par un gain de 3 g deCO2 (28 g) et une autonomie électrique de 66 km au lieu de 62. Chez BMW, si la technologie hybride rechargeable oc-cupe le devant de la scène, on reste les pieds sur terre avec quatre déclinaisonsde modèles existants (Série 2 ActiveTourer, Série 3, Série 7 et X5) bientôtsur nos routes.

L’influence du coupéAnnoncé comme la grande tendance dedemain, le SUV continue d’inspirer les designers. À travers le concept e-tronQuattro, Audi livre un aperçu de l’évo-lution de son design et des traits d’unfutur Q6 destiné à concurrencer laBMW X6 et la Mercedes GLE Coupé. Plus proche d’un break surélevé qued’un SUV de luxe avec sa hauteurculminant à 1,54 m du sol, cette étude montre qu’Audi croit en l’avenir del’électrique. Il préfigure son SUV zéroémission promis en 2018. Les batteries

34 AUTOMOBILE

Un héros de roman

Nous irons sûrement voir le dernier film de StephenFrears, The Program,

un biopic sur Lance Armstrong, cette machine de guerre de la pédale vérolée par le dopage. C’est Ben Foster qui a revêtu ou plutôt endossé le dossard du Texan, vainqueur du cancer, mais déchu de ses sept Tours de France. Il n’était pas sans panache, Armstrong. Et nous, spectateurs, sommes tombés, l’observant béats dévorer les Alpes et les Pyrénées, dans le panneau. Chaque matin, le « champion » trempait sa biscotte dans l’EPO. On le transfusait, on le modelait. Il a vendu son corps d’athlète à la science de quelques docteurs Mabuse. Une vraie bête humaine, un mutant à la bonne conscience déconcertante qui croyait en son salut. Il a conçu le sport comme d’autres conçoivent les affaires : tous les coups sont permis. Sauf que ce roc, malgré ses épaules, ses cuisses, n’avait pas complètement les cartes en main. Ce géant de pacotille est finalement tombé comme un minable fer à repasser. Dans le film de Frears, on entend cette phrase : « Je n’ai jamais été contrôlé positif à des produits améliorant les performances. » Soyons honnêtes, de 1999 à 2005, avec l’aplomb d’un tyran qui avait le mensonge chevillé à son âme dévoyée, cet escroc de la Grande Boucle, ce manipulateur nous a fait rêver. Son maillot n’était pas jaune, il était tout pisseux, trouble comme un flacon d’analyse d’urine. Sur BFMTV, Ben Foster avoue avoirété traumatisé par le personnage d’Armstrong. « Je ne dis pas que j’ai fait la guerre, mais quand on traverse une expérience si extrême,il faut du temps pour remonter sur un vélo. » À défaut d’être un hérosdu cyclisme, Lance Armstrong est, malgré lui, devenu un hérosde roman.

BIEN VUAnthony [email protected]

Sortie du film « The Program »BFMTV | Mardi |

LE BUZZ TVInvitée : Caroline Rouxinterviewée par Philippe Larroque, aujourd’hui sur :

CONSTANCE JAMET £@constancejamet

Pour une fois, l’attente aura étébrève. Quatre semaines aprèsla diffusion de la deuxièmesaison de la série Arrow, TF1embraye avec la suivante.

Lorsque ses fans avaient quitté l’archerde DC Comics, le justicier de StarlingCity avait vaincu une armée desurhommes et son existence avait été reconnue par les autorités. Las, cet état de grâce ne va pas durer.

Le premier épisode met la barre trèshaut avec la mort d’un allié de longuedate, abattu par un mystérieux archer

rival. L’assassinat scelle la rupture en-tre Arrow, alias Oliver Queen (Stephen Amell), et la ligue des assassins du dan-gereux Ra’s al Ghul. Comme si un en-nemi ne suffisait pas, Malcom Merlyn,(John Barrowman), lepère biologique de lasœur d’Oliver, Thea, est de retour.

Fidèles à ses ambian-ces sombres, Arrow etson héros, qui se demande commentexister en dehors de ses exploits, évi-tent la crise d’inspiration avec une sai-son du chaos où les méchants pullulent et où tous les coups scénaristiques sontpermis. La pincée d’humour réglemen-

taire échoit à la charmante experte en informatique Felicity (Emily Bett Ric-kards). Arrow accueille enfin un nou-veau venu de marque : Brandon Routh. L’ancien interprète de Superman au ci-

néma campe l’inves-tisseur Ray Palmer. Ilsera l’un des protago-nistes de la future sériesœur d’Arrow, Legendsof Tomorrow.

Aux États-Unis, Arrow a été renou-velé pour une quatrième saison qui promet de tout changer. Sa série déri-vée originelle The Flash a suivi le même chemin. Le filon des superhéros est en-core plein de vigueur. ■

« Arrow », un superhéros débordéL’archer de Starling City bataille sur tous les fronts dans cette troisième saison.

Stephen Amell incarne Arrow, le justicier de Starling City. WARNER BROS

˜˜˜š22.40

BLAISE DE CHABALIER £@dechab

Trésors architecturaux et sitesnaturels d’exception sont aurendez-vous de ce nouveaunuméro de « Des racines etdes ailes » intitulé « De la

Côte d’Emeraude jusqu’à Dinan ». La série de reportages, présentée par Ca-role Gaessler, offre un voyage le longd’une côte qui doit son nom à la couleurde ses eaux, d’un vert tropical. La Bre-tagne, de Cancale au cap Fréhel, offremille et une raisons de s’émerveiller.

À Dinard, quatre cents villasconstruites au XIXe siècle, quand la ville est devenue la première stationbalnéaire de France, dominent les flotsdepuis les falaises. Ces véritables châ-teaux de bord de mer adoptent desstyles variés. La villa la Garde, de style néo-gothique anglais, construite en

1897 par le négociant en cognac d’ori-gine irlandaise, Jacques Hennessy, est la plus vaste. Ses 3 000 m2 sont divisés aujourd’hui en quatorze apparte-ments. Quant à la villa Greystones, bâ-tie par l’architecte Michel Roux-Spitz en 1938, sur l’emplacement de l’an-cienne maison d’un Américain, elle sedistingue par sa modernité. Elle a été rachetée et rénovée par l’homme d’af-faires François Pinault.

Face à Dinard, sur l’autre rive del’embouchure de la Rance, Saint-Malo fait également rêver. La ville détruitepresque entièrement par les bombarde-ments alliés pendant la Seconde Guerremondiale a été reconstruite à l’identi-que, et le résultat est une magnifiqueréussite. Notons que quelques hôtels parti-culiers du XVIIIe ontéchappé aux obus, toutcomme la maison na-

tale de Chateaubriand. Pour défendre laCité corsaire, des forts furent construitspar Vauban. Chacun sur son îlot ro-cheux fait corps avec les éléments. LeFort national, que sa propriétaire ouvreexceptionnellement aux caméras, le fort du Petit Bé, le fort d’Harbour, et lefort de la Conchée. Ce dernier est uneprouesse architecturale située au large, à près de quatre kilomètres de Saint-Malo.

Au temps de Du GuesclinLa pointe du Nick, à cinq kilomètres de Dinard, offre une immersion enpleine nature, dans un espace préservéouvert sur la mer. Un berger participe au maintien de la biodiversité. Ses

moutons mangent leursplantes préférées, lais-sant à d’autres la possi-bilité de se développer.Un peu plus loin dans

Vue de Saint-Malo.ECLECTIC PRODUCTIONS

les terres, un site de la Côte d’Emerau-de peu connu : la rivière d’Arguenon.Cette ancienne voie navigable, acces-sible quelques heures seulement à ma-rée haute, offre un dépaysement total.En s’y promenant en kayak, on peut même admirer le château médiéval duGuildo.

Quand à la vallée de la Rance, elle dé-voile des paysages variés, entre mer et terre. Le fleuve est d’abord dit mariti-me, son eau est salée jusqu’à l’écluse duChâtelier, puis il devient fluvial (son eau est alors douce), notamment quandil traverse Dinan. La cité médiévale,construite sur une colline dominant lavallée, est toujours aussi envoûtante.Son pont de pierre du XIe siècle, sesremparts, la porte du Jerzual, l’église Saint-Sauveur, autant de joyaux quipropulsent les visiteurs d’aujourd’hui à l’époque de Bertrand Du Guesclin, le héros de la cité. ■˜˜˜š 20.50

Envoûtante Côte d’Émeraude

Le magazine « Des Racines et des ailes » voyage en Bretagne, de Cancale au cap Fréhel.

M O T S C RO I S É S Par Vincent Labbé B R I D G E Par Philippe Cronier www.lebridgeur.com

PROBLÈME N° 3893HORIZONTALEMENT1. Poudre blanche à l’origine dunom d’un célèbre hôpital parisien.- 2. Troublées par des nouvellestrès inquiétantes. - 3. Tissages ar-tisanaux répandus en Saintonge.- 4. Elles ont de l'esprit chez Montesquieu. Exhale une odeurrésineuse. - 5. Diminue les salers.Leur pont n’est un obstacle quepour eux ! - 6. Joliment enrichis. - 7. Tirées au clair. - 8. Dédouble-ment de personnalité. Machin àcoudre. - 9. Porte dans le passé.Agace et elle n’arrête pas de jaser.- 10. Éclat de la couronne. Tireur àl'arc professionnel. - 11. Mesuresdes champs magnétiques. - 12.Doublée au fil de l’eau.

VERTICALEMENT1. Pièce qui fait flipper ceux quisont dedans et aussi dehors…(trois mots). - 2. Grès landais. Lierles notes. - 3. Désormais certainsse piquent d’y aller. - 4. Ont disparu à Saint-Germain. Une têtede Turc ou un triste sire… Des lettres pour le roi. - 5. Met n’im-porte comment. Charge confiéeau porteur. Plus discrète en version grecque que basque. - 6.Sucettes au lait. Service en argent.- 7. Hubert et Keanu, ils sont dansles étoiles. Tube électronique inventé par Fleming. - 8. Tiennentle haut du pavé. L’éternel féminin.

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SOLUTION DU PROBLÈME N° 3892HORIZONTALEMENT 1. Cuissage. - 2. Ornières. - 3. Lettrage. - 4. Lee.Usé. - 5. Lam. NB. - 6. Gala. Géo. - 7. Île. Cu. - 8. Alcalins. - 9. Let. Onde. -10. Iguane. - 11. Trémière. - 12. Éolienne.

VERTICALEMENT 1. Collégialité. - 2. Urée. Allegro. - 3. Intellectuel. - 4. Sit. Aa. Ami. - 5. Sérum. Clonie. - 6. Aras. Guinéen. - 7. Gégène. ND.RN. - 8. ESE. Bosselée.

Mercredi 16 septembre

SOLUTION DU PROBLÈME N° 2132 : Choix piquantContrat : Sud joue 4 Piques, après une ouverture de 1� en Est (E.-O. vuln).Entame : 3 de � pour le 9 et la Dame d’Est qui insiste de l’As de � puis du 6 de � pour le Valetd’Ouest, coupé.

Dans le silence adverse, le maniement des � pour maximiser les chances de n’y concéder aucune levée consiste à partir du Valet, et à le laisser filer si Ouest fournit petit, afin de venir àbout de R108 à gauche (si Ouest couvre, vous impasserez le 10 en connaissance de cause autour suivant).Mais ici, l’ouverture de 1� d’Est modifie la donne. Certes, Ouest peut encore détenir R108 à �,Est ayant ouvert avec les 11 points restants et la chicane à �.Toutefois, ce dernier est favori pour détenir le Roi d’atout et ilest meilleur de manier les � autrement.Descendez en main à la Dame de � et présentez le Valet de �(sait-on jamais ?). Quand Ouest fournit un petit sans sourciller(ici, l’apparition du 10 est éloquente), mettez l’As (hélas, le Roine tombe pas) et encaissez vos honneurs à �. Tôt ou tard, Estdevra couper (sinon vous le remettrez en main à l’atout aprèsélimination des �) et il sera contraint de rejouer sous son Roide � ou en coupe et défausse.

� A D 9 6 5 � A R 5 4 � D 4 � R 9� 10 � R 8� 10 8 6 3 � V 9� V 9 8 7 3 � R 10 5 2� V 8 3 � A D 7 6 5 � V 7 4 3 2 � D 7 2 � A 6 � 10 4 2

N O E

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Le début de la séquence :Sud Ouest Nord Est

1� 2�?

Quelle est votre enchère en Sud avecchacune des cinq mains ci-contre ?

TEST D’ENCHÈRES N° 2133

Votre main en Sud1 - � A R 4 � D V 6 � R V 7 6 � 5 4 22 - � A 7 3 2 � R 8 5 � R V 5 4 � 8 73 - � R V 2 � A V 7 6 � D V 7 6 � 5 44 - � 10 9 7 3 � R 9 8 6 � A D 6 5 � 75 - � R 10 8 6 � A D 9 � A D 10 8 � R 4

LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015

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» Lire aussi PAGE 30+« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge �atteur » Beaumarchais

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Soleil: Lever 07h27 - Coucher 20h02 - Lune croissanteÉPHÉMÉRIDE St-Edith

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MATIN

LIVE 24/24 SUR

et sur

lachainemeteo.com par téléphone :

0 à 10 10 à 20 20 à 30 30 à >40 < 10 à 0-

T (en °c)

18.50 Le Grand journal (C). Magazine 20.15 Éric et Quentin 20.25 Avant-match (C). Magazine. En direct

Football

22.50 Gone Girl Film. Thriller. EU. 2014. Réal. : David Fincher. 2h25 1.15 Plastic. Film. Comédie.

Ligue des championsLa Gantoise/Lyon. Phase de poules, 1re journée - Groupe H. En direct. À la Ghelamco Arena, à Gand (Belgique).Dans ce groupe H qui s’annonce très équilibré, La Gantoise fait figure de maillon faible.

19.00 Amour, le fleuve interdit. Série documentaire 19.45 Arte journal 20.05 28 minutes. Magazine.

20.50Film. Comédie dramatique

Mademoiselle ChambonFra. 2009. Réal. : Stéphane Brizé. 1h40. Avec Sandrine Kiberlain, Vin-cent Lindon. Un maçon marié tombe amoureux de l’institutrice de son fils, une violoniste cultivée.

19.45 Le 19.45. Présentation : Xavier de Moulins 20.10 Scènes de ména-ges. Série. Avec Audrey Lamy.

20.55Téléréalité

The Apprentice - Qui décrochera le job ?1h15. Inédit. Savoir négocier des pro-duits de luxe au moindre prix. Les candidats devront rapporter un cer-tain nombre d’objets demandés par l’hôtel «Le Fouquet’s».

22.30 La culture coûte que coûte Documentaire. Société 23.25 Une histoire d’amour. Film. Drame.

22.10 The Apprentice - Qui dé-crochera le job ? Téléréalité 23.25 Patron incognito. Divertissement.

20.45

20.55 Stars 80, le concert du Stade de FranceConcert. Variétés. Prés. : V. Cerutti. 2h40. Invités : Lio, Emile et Images, Sabrina, Cookie Dingler, Début de soirée, Jean-Pierre Mader.

23.35 Ces émissions qui nous ont marqués. Divertissement.

20.55 Enquêtes criminelles : le magazine des faits diversMagazine. Société. 2h10. Inédit. «Affaire Bettina Beau : la secrétaire a-t-elle tué son patron» - «Affaire Missenard : meurtre à la clinique».

23.05 Enquêtes criminelles : le ma-gazine des faits divers. Magazine.

20.15 Les Simpson. Série. Un poisson nommé Selma 20.35 Soda. Série.

19.00 Monk. Série 19.50 Alerte Co-bra. Série. Enquête dans la jet set.

20.55 En quête d’actualitéMagazine. Société. Prés. : Guy La-gache. 1h50. Inédit. Eaux minérales, eaux en bouteille : savez-vous ce que vous buvez ? Enquête sur le business de l’eau minérale.

22.45 En quête d’actualité 0.25 Football. La Gantoise/Lyon.

18.50 Touche pas à mon poste ! Talk-show. Présentation : Cyril Hanouna.

19.00 Money Drop. Jeu 20.00 Le 20h 20.40 Nos chers voisins. Série 20.45 PeP’s. Série.

Série. Policière

22.40 Arrow Série. Fantastique. EU. 2014. Saison 3. (3 épisodes) 1.05 Les experts. Série. (2 épisodes).

BlacklistEU. Saison 2. 2 épisodes. Inédits. Avec James Spader, Megan Boone, Ron Perlman, Diego Klattenhoff, Ryan Eggold. Cooper, le chef du FBI, tente de récupérer son équipe saine et sauve dans le centre de détention.

18.50 N’oubliez pas les paroles ! Jeu 20.00 20 heures 20.40 Parents mode d’emploi. Série.

20.55Film TV. Thriller

Alex HugoFra. 2014. Réal. : Pierre Isoard. 1h32. Avec Samuel Le Bihan, L. Astier. La mort ou la belle vieUn ancien grand flic de Marseille qui s’est retiré à la montagne recherche une mystérieuse tueuse.

19.00 19/20. Présentation : Carole Gaessler 20.00 Tout le sport. Maga-zine 20.20 Plus belle la vie. Feuilleton.

20.50Magazine. Reportage

Des racines et des ailesPrés. : Carole Gaessler. 2h05. Inédit. De la Côte d’Émeraude jusqu’à Dinan. ce soir, Carole Gaessler emmène les téléspectateurs à Saint-Malo et le long de la Côte d’Émeraude.23.00 Grand Soir 3

22.30 Dans les yeux d’Olivier Mag. Société 0.25 Secrets d’Histoi-re. Magazine 2.15 Toute une histoire

23.30 Enquêtes de régions Ma-gazine. Information 0.20 Doc 24. Mag. 1.15 Des racines et des ailes

20.55 20.50 Baby BoomTéléréalité. 1h25. Et ils vécurent heureux. A la maternité Saint-Jo-seph de Marseille, les accouche-ments ont donné lieu à de beaux moments.

22.15 Baby Boom. Téléréalité 0.50 Secret Story. Téléréalité.

19.15 Secret Story 19.50 Secret Story - La soirée des habitants

20.40 La maison France 5Magazine. Découverte. Prés. : Sté-phane Thebaut. 1h00. Inédit. Au sommaire, notamment : «Inspirer : les textiles pour enfants» - «Choisir : les matelas».

21.40 Silence, ça pousse ! Mag. 22.35 C dans l’air 23.45 Entrée libre. Mag.

19.00 C à vous 20.00 C à vous, la suite. Magazine 20.15 Entrée libre

20.50 New York, police judiciaireSérie. Policière. EU. 1997. Saison 8. Querelle de pouvoir. Avec Jerry Or-bach. Une petite fille est retrouvée inconsciente. Elle a été violée.

21.40 New York, police judiciaire. Série 2.00 La maison du bluff

18.50 L’académie des 9. Jeu. Pré-sentation : Benjamin Castaldi.

20.45 Top Gear USAMagazine. Automobile. 1h50. Inédit. Rallye hors piste. Tanner, Adam et Ruth se lancent dans du «hors-piste» extrême à bord de bolides de rallye. - Voitures XXL

22.30 Top Gear. Magazine. Une voi-ture... dans l’espace !

19.40 Occaz militaires. Série docu-mentaire.

20.55 Shipping Wars : Livraison impossibleTéléréalité. 0h20. Inédit. Que la force soit avec toi. Deux reproductions de vaisseaux de «La Guerre des étoiles» doivent être transportées.

21.15 Shipping Wars : Livraison im-possible. Téléréalité.

18.55 Une nounou d’enfer. Série. (4 épisodes). Avec Fran Drescher.

Tous les programmes dans TV Magazineet sur tvmag.com

LE FIGARO mercredi 16 septembre 2015

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VOUS RÉVÈLE LES DESSOUS DE LA CULTURE

Fragonard,l’amour buissonnier

Le désir au bout du pinceau, il sut mieux quepersonne mettre en scène des amants enlacésqui osent pousser le verrou de la chambre, unejeune femme aux joues roses, qui se balance,frivole, sur une escarpolette, pour le ravissementd’un spectateur embusqué. De son geste rapide,Fragonard usa de toute la palette des sentimentsamoureux pour esquisser des allégories de l’amour,des tableaux inspirés des contes licencieux et desromans libertins de Laclos et de Vivant-Denon, des‘‘Figures de fantaisie’’ ‘‘peintes en une heure detemps’’, comme l’artiste se plaisait à le souligner.A l’occasion de la splendide exposition du muséedu Luxembourg, le Figaro Hors-Série révèle l’arttout en nuances du ‘‘divin Frago’’, peintre virtuosedes méandres de l’amour et de la douceur devivre. Portfolio de l’exposition, récit de la vie etanalyse de l’œuvre de Fragonard, à la lumière decelles de Watteau, de Boucher et de David : cenuméro, magnifiquement illustré, est à l’imagedu raffinement et de la sensualité de la peinturefrançaise du XVIIIe siècle.

L’exposition événement du Musée du Luxembourgwww.museeduluxembourg.fr

en kiosque et sur www.figarostore.fr/hors-serie8,90€ Actuellement disponibleRetrouvez le Figaro Hors-Série sur Twitter et Facebook

Si j’arrête, je meurs. » Il a falluattendre la fin de l’entretienpour que, sans qu’on lui de-mande vraiment, il répondeenfin à la question que tout lemonde se pose. Pourquoi reve-nir encore sur scène ? Pour-quoi, à 91 ans, se lancer dans

une nouvelle série de concerts, au Palais des sports,à Paris, jusqu’au 27 septembre ? C’est à sa femme,qui lui a glissé récemment « À ton âge, tu pourraisarrêter », qu’il a donné cette réponse sans appel : « Si j’arrête, je meurs. » « Continue, alors », a-t-el-le conclu, pragmatique.

Alors, Charles Aznavour continue. Parce que c’estsa vie, parce qu’il ne sait faire que ça, ou presque. Parce qu’il fait partie de ces êtres dont l’énergie vita-le est extraordinaire au sens littéral du terme. Alors,oui, c’est vrai, dans son dernier disque Encores, « avec un s », a-t-il exigé (« Sinon, ça fait oh encore lui »), la voix n’est pas toujours vaillante. Oui, surscène, il n’arrive plus à mémoriser ses textes et, dès le début de l’entretien, demande ses prothèses audi-tives sans se cacher. « J’ai un prompteur et je préviens le public. Je le mets au courant de tout. Même si j’ai un bouton sur la langue, je lui dis. »

Aznavour n’est pas du genre à prendre des gantsavec la réalité. Dans ses chansons, comme dans la vraie vie. Cela ne date pas d’hier, il a chanté l’amour avec des mots crus (« L’amour s’infiltre partout »

dans Tu t’laisses aller) ; l’amour déçu, comme l’amour vaincu. L’amour entre un homme et une femme comme l’amour entre deux hommes. Ma-niant les mots au scalpel, tout sauf « un chanteur decharme », lui qui, dans son dernier album, évoque au détour d’une phrase « l’odeur des aisselles ».

Il sourit. « Ah vous avez remarqué aussi ! » « Mafemme est souvent horrifiée, aussi. Je me suis renducompte très vite qu’en littérature, enpeinture, on était libre, mais moinsdans la chanson. » On lui a ainsi sou-vent demandé d’éviter de chanterAprès l’amour. « Mais si j’avais écou-té tout le monde, je n’aurais rienfait », dit-il, pas mécontent de lui, setarguant, mi figue-mi raisin, de« faire attention à tout, d’être moinsbête qu’on ne le croit. On pense tou-jours que les artistes sont un peu cuculla praline ».

Pas de doute, Aznavour, dont ledernier disque suinte la mélancolie etla nostalgie, est tout sauf « cucul la praline ». Il a les pieds sur terre, est ancré dans son époque, pas du genreà se lamenter sur l’air de « c’étaitmieux avant ». « Il y avait du mieux et du moins bien. Mais aujourd’hui, cesont les extrêmes qui gouvernent. Onne claque pas la porte, on la casse ! Onest souvent sectaire, très sectaire, ce que je trouve ridicule. Hollande, quandil est devenu président, est devenu pré-sident de tous les Français, je fais par-tie de tous les Français », lance-t-ilencore, lui qui a voté Sarkozy en2012, mais trouve aujourd’hui que

Macron a un profil « amusant car on ne sait pas dequel bord il est. C’est peut-être ça qu’il nous faut,quelqu’un qui juge en son âme et conscience ce qui sera le mieux pour son pays ».

Aznavour a donc accompagné François Hollandeen Arménie, en cette année de commémoration du génocide arménien. Tout au long de sa carrière, il l’a fait aussi avec d’autres présidents, ne niant jamais,

au fil des ans, son « arménité », touten se revendiquant français. « À mesdébuts, lorsque je me rendais en Armé-nie, on me disait : “Ah vous êtes revenuau pays” ; et je répondais : “Non, monpays, c’est la France”. » Cette Francequ’il a pourtant quittée en 1972 pours’établir la moitié de l’année en Suis-se : « Je suis parti sans un sou, pas pourgagner de l’argent mais parce qu’onme montrait du doigt. On a prétenduque j’ai triché auprès du fisc. J’ai eu unnon-lieu, aucun journal ne l’a écrit. Àl’époque, cela a été une blessure. »

Beaucoup de disciplineLa France, il en est l’un des ambassa-deurs les plus connus. Et s’il a réussiainsi, c’est notamment, estime-t-il,parce qu’il n’a pas cédé à la tentationde « l’américanisation » : « Je suisvenu comme Chevalier, Piaf, Trenet, enbon petit Français, et c’est ça qui mar-che. » Un bon petit Français qui resteattaché à sa langue (« On me dit sou-vent que l’on a appris le français parmes chansons ou pour les compren-dre ») et que certaines expressionsd’aujourd’hui agacent au plus haut

point. Comme « voilà ». « Vous entendez “voilà” partout. Cela doit être le mot le plus utilisé en France aujourd’hui. À tel point que j’ai commencé à écrire une chanson qui s’appelle Voilà. »

Il n’en est pas content et ne la mettra probable-ment pas en musique, mais il continue pour s’inspi-rer, et parce que ça l’intéresse, à consulter la presse, à écouter la radio et à regarder et, surtout, à lire des livres. En ce moment, Luc Ferry et, récemment, le dernier Modiano. Il travaille toujours - énormé-ment - et se targue d’avoir beaucoup de discipline : « Je l’ai acquise en faisant de la danse classique. Eh oui, vous ne saviez pas que j’ai commencé par la danse classique avant de passer à la comédie et de tomber tout à fait par hasard dans la chanson ! »

Évidemment, lui le Français aux racines armé-niennes qui se revendique « café-crème » - « une fois que vous avez mis le lait dans le café, vous ne pou-vez plus jamais les séparer ! » -, lui qui a intercédéauprès du président arménien pour le sort des chré-tiens d’Orient est « très malheureux » quand il voittous ces migrants qui arrivent en Europe. « J’ai une chanson qui explique qu’il y a des villages abandonnés. Pourquoi ne repeuple-t-on pas ces villages avec desgens intéressants ? Parmi tous ces migrants, il y a descarreleurs, des boulangers, des médecins. Je le dis,personne n’entend. »

Aujourd’hui, qu’a-t-il encore à prouver ? Il estconnu dans le monde entier (« Plus que connu je suisreconnu », précise-t-il avec coquetterie), a fait for-tune et a prouvé « que l’on pouvait chanter avec une voix cassée »… Alors ? « J’ai fait l’Olympia douze se-maines, il y a eu Piaf et moi. À Marseille, le Gymnase,je l’ai fait un mois, le Carnegie Hall, je l’ai fait cinqjours. Ce sont des petites choses comme ça qui m’amusent. » Et, visiblement, il a encore envie des’amuser, Aznavour… ■

Charles Aznavour,sans doutes ni regretsSUCCÈS 91 ans, le patriarche de la chanson française remonte sur scènepour six concerts, au Palais des sports, à Paris. Et propose que l’on peupleles villages français désertés avec des migrants.

BioEXPRESS1924Naissance à Paris.1956Premier Olympia.1960« Je me voyais déjà ».1965« La Bohème ».1967« Emmenez-moi ».1972« Comme ils disent ».2002Joue au cinémadans « Ararat »,d’Atom Egoyan.2004Commandeurde la Légion d’honneur.2015Nouvel album, « Encores », et spectacle au Palais des sports.

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UN DERNIER MOT Par Étienne de Montety [email protected]

Frappe [fra-p’] n. f.Essaie d’atterrir au coin du bon sens.

Les parlementaires français ont débattu hier des futures frappes françaises contre Daech.Le mot vient du francique : hrappan, arracher. On espère que ces frappes

arracheront les populations du Moyen-Orient des griffes de l’État islamique.En tout cas, en France, tout le monde a l’esprit frappeur. La séance parlementaire d’hier semblait frapper les trois coups, et par la même occasion les esprits, avant que les bombes ne pleuvent. Puisse la chasse française procéder sous l’égide de Corneille : « Il frappe et le tyran tombe aussitôt sans vie. »C’est toujours difficile de viser juste. Si l’on dit que l’on frappe des hommes à terre,on peut être pris pour des lâches. Or les frappadingues qu’on veut frapperne sont pas désarmés et eux, ils frappent sans hésiter.Si on frappe aveuglément, on se verra reprocher de frapper comme un sourd.Va comprendre… Si les bombardements sont faibles, on risque de passerpour de petites frappes. Et s’ils font des dégâts collatéraux, alors dans les journaux,on n’a pas fini de parler de fautes de frappe. ■

FIGARO-CI ... FIGARO-LÀClaude Goasguen veut rapprocherla France et la RussieLe député maire les Républicains du XVIe arrondissementde Paris organise, ce jeudi matin, à l’Assemblée nationale,un colloque pour relancer le dialogue franco-russe.« Sur le plan économique, dit-il, en évoquant le confliten Ukraine, la France a beaucoup perdu dans l’applicationdes sanctions, alors que nous étions en train de devenirle meilleur investisseur européen en Russie. » En présencede Vladimir Iakounine, coprésident du Dialogue franco-russe, ce rendez-vous réunira de nombreux diplomates, économistes et entrepreneurs des deux pays.

Lancementdu Club Vaugirardau SénatLe Club Vaugirard rassemblera les collaborateurs des parlementaires de la droite et du centre ayantun mandat d’élu. Frédéric Latour, maire adjoint de Chantepie(Ille-et-Vilaine) et collaborateur du sénateur Républicain Alain Fouché, en a été élu président. Cet ancien secrétaire nationaldes Jeunes UDF et prochede l’ancien ministre Philippe Douste-Blazy sera entouré d’un conseil d’administration de douze membres (LR-UDI-MoDem).

RDC : Kabila somméde respecterla ConstitutionLe jour de la rentrée parlementaireà Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), sept partis de la majorité présidentielle ont officiellement demandé au président Kabila de respecter la Constitutionet de quitter le pouvoir dans les délais prévus. Ces partis de la coalition représentent une force de 80 députés (sur 500), dont l’actuel ministre du Plan, Olivier Kamitatu. Joseph Kabila est soupçonné de manœuvrer pour repousser l’élection présidentielle,qui doit se tenir en décembre 2016.

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