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1982, 64, n ° 5. I1! I = m mmo f~ Le ((chromosome)) mitochondrial des cellules animales : originalit6 structurale et fonctionnelle Toutes les cellules eucaryotes sont pourvues d'un systdme g~n~tique extra nucl~aire indispensable au bon fonction- rtement d'organites complexes tels que les mitechondries ou les chloreplastes. Depuis I'isolemen.t et la caractdrisation des mutants <( petite colonie, )) de levure, incapables d'utiliser de fa.con adrobie les substrats ndcessaires ~ leur croissance, il est clair que I'int~grit~ du chromosome mitochondrial est n~cessaire au maintien des fonctions respiratoires des cellules eucaryotes. La nature de rinformation g~n~tique contenue clans le DNA mito- chondrial (mt DNA) a 6t~ pr~cis~e au cours de la dernidre d~cennie par I"emploi de mdthodes gdn~tiques largement exploi- t~es chez la levure et d'dtudes biochi- miques r~alis~es sur une gran.de vari~t~ d" organismes recouvrant un. spectr.e allant des ascomyc~tes (levure -- N'eu'.ros.po,ra - - P~s,pergiii'lus) aux cellules httmaines en culture. La fonction g~n~tique du mt-DNA de levure r~v~l~e par I'~tude des mutants (( petite colonie )) constitue pour I'instant le module de rdf~rence pour I'ensemble des cellules eucaryotes. II apparMt que le chromosome mitochondrial rertferme et e~cprime un petit hombre de g~nes dont les produits hydrophobes (6-8 polypeptides) sont des composants de complexes multi- enzymatiques de la membrane interne mitochondriale, un composant polypepti- dique de la petite so us-unitd des mitori- bosomes, les RNA constitutifs de chaque sous-unitd ribosomale et les tRNA indis- pensables & la traduction prot~ique intra- mitochondriale [I-3]. La synth~se de I'en- semble des autres constituants mitochon- driaux est d~termin~e par le g~nome nucl~aire et .effectu6e dans le cytoplasme ; les produits de synth~se sont transpor- t6s dans les mitochondries par des m~ca- nism'es semblables ~ ceux g~ndralement utilisds pour ,la s~crdtion des prot~ines I'ext6rieur des cellules [4, 5]. Bien que sous la d~pendance r~gulatrice c[u g~nome nucl~aire, le syst~me gdndtique intramito- chondrial s'exprime par I'interm~diaire d'appareils de transcription et traduction dtstincts, ce derni~r 6rant caractdris6 par sa sensibilitd au chloramph6nico.l. A ucun transfert de RNA messager ou de tRNA du cytoplasme vers les mitochondries n'a pu ~tre observe. Le fonctionnement des mito- chondries est donc sous la d~pendance de deux syst~mes gdndtiques individuali- s6s mais compl~mentaires. L'origine du syst~me g~n~tique mitochorrdrtal pourrait, selon les partisans de la thdorie endosym- biotique, remonter ~ t" assGciation primitive de bact~ries avec des structures cel- lutaires protocaryotiques. R~cemment, I'~tude comparative de la s~quence nucl~otidique du RNA constitutif de la petite sous-unit~ ribosomale de divers organismes a conduit ~ distinguer deux voies ~volutives distinctes. Le premier ras- semblant les organismes v~gdtaux et uni- cellulaires aurait dvolu~ ~ partir d'une association avec un type bact~rien diffd- rent de celui ayant conduit aux mitochom dries des cellules animales [6]. La double origine possible des mitochondries des cellules eucaryotes recouvre des dfffd- fences importantes de structure du mate- riel g~n~tique. Le chromosome mitochon- drial des cellules de levure, de N,em'os- pora et des cellules v~g~tales a une taille

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1982, 64, n ° 5.

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f~

Le ( (chromosome) ) mitochondrial des cellules animales : originali t6 structurale et fonct ionnel le

Toutes les cellules eucaryotes sont pourvues d'un systdme g~n~tique extra nucl~aire indispensable au bon fonction- rtement d'organites complexes tels que les mitechondries ou les chloreplastes. Depuis I'isolemen.t et la caractdrisation des mutants <( petite colonie, )) de levure, incapables d'uti l iser de fa.con adrobie les substrats ndcessaires ~ leur croissance, il est clair que I'int~grit~ du chromosome mitochondrial est n~cessaire au maintien des fonctions respiratoires des cellules eucaryotes. La nature de r information g~n~tique contenue clans le DNA mito- chondrial (mt DNA) a 6t~ pr~cis~e au cours de la dernidre d~cennie par I" emploi de mdthodes gdn~tiques largement exploi- t~es chez la levure et d'dtudes biochi- miques r~alis~es sur une gran.de vari~t~ d" organismes recouvrant un. spectr.e allant des ascomyc~tes (levure - - N'eu'.ros.po,ra

- - P~s,pergiii'lus) aux cellules httmaines en culture. La fonction g~n~tique du mt-DNA de levure r~v~l~e par I'~tude des mutants (( petite colonie )) constitue pour I'instant le module de rdf~rence pour I'ensemble des cellules eucaryotes. II apparMt que le chromosome mitochondrial rertferme et e~cprime un petit hombre de g~nes dont les produits hydrophobes (6-8 polypeptides) sont des composants de complexes multi- enzymatiques de la membrane interne mitochondriale, un composant polypepti- dique de la petite so us-unitd des mitori- bosomes, les RNA constitutifs de chaque sous-unitd ribosomale et les tRNA indis- pensables & la traduction prot~ique intra-

mitochondriale [ I -3 ] . La synth~se de I'en- semble des autres constituants mitochon- driaux est d~termin~e par le g~nome nucl~aire et .effectu6e dans le cytoplasme ; les produits de synth~se sont transpor- t6s dans les mitochondries par des m~ca- nism'es semblables ~ ceux g~ndralement utilisds pour ,la s~crdtion des prot~ines I'ext6rieur des cellules [4, 5]. Bien que sous la d~pendance r~gulatrice c[u g~nome nucl~aire, le syst~me gdndtique intramito- chondrial s'exprime par I'interm~diaire d'appareils de transcription et traduction dtstincts, ce derni~r 6rant caractdris6 par sa sensibilitd au chloramph6nico.l. A ucun transfert de RNA messager ou de tRNA du cytoplasme vers les mitochondries n'a pu ~tre observe. Le fonctionnement des mito- chondries est donc sous la d~pendance de deux syst~mes gdndtiques individuali- s6s mais compl~mentaires. L'origine du syst~me g~n~tique mitochorrdrtal pourrait, selon les partisans de la thdorie endosym- biotique, remonter ~ t" assGciation primitive de bact~ries avec des structures cel- lutaires protocaryotiques. R~cemment, I'~tude comparative de la s~quence nucl~otidique du RNA constituti f de la petite sous-unit~ ribosomale de divers organismes a conduit ~ distinguer deux voies ~volutives distinctes. Le premier ras- semblant les organismes v~gdtaux et uni- cellulaires aurait dvolu~ ~ partir d'une association avec un type bact~rien diffd- rent de celui ayant conduit aux mitochom dries des cellules animales [6]. La double origine possible des mitochondries des cellules eucaryotes recouvre des dfffd- fences importantes de structure du mate- riel g~n~tique. Le chromosome mitochon- drial des cellules de levure, de N,em'os- pora et des cellules v~g~tales a une taille

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3 ~ 5 fois supdrieure ~ celui des cellules animales. Pour des fonctions gdn~tiques semblables ceci suppose une organisation gdndtique et des mdcanismes simplifica- teurs, au cours de I'~volution, tr6s d i f f , - rents. II est clair ~ujourd'hui que le gdnome mitochondrial de levure comme le g~nome nucl~aire poss~de des g~nes en mosa~que [1-8] alors que le mtDNA des cellules animales para]t totalement d~pourvu de ce type d'organisation g~n~- tique. L" objet de cet article sera de d~crire les particularitds uniques de la structure et de I'organisation gdn~tique du chro- mosome mitochondrial des ceilules ani- males, et d'en ddgager I'image d" une mote- cute remplissant des fonctions complexes avec une dconornie de moyens et une sim- plif ication extremes. L'ensemb/e des don- ndes exposdes est le rdsultat du ddvelop- pement r~cent des techniques biochi- miques d'dtude des acides nucldiques : ~tablissement de cartes physiques au moyen d'endonucldases de restriction, hybridations mol~culaires, ddtermination de s~quences nucldotidiques. Ces dtudes fournissent un excellent exemple des in- formations que I'~tude des structures peut apporter dans la connaissance des fonc- tions d'une molecule [9]. Ca ract6ri~stiques s~ru,cturales.

Le (( chromosome )) mitochor~drial des cellules des animaux m#tazoaires est une molecule bicatdnaire, circulaire fermde, de petite taille (environ 5 ~, en microscopie #lectronique). Present ~ un petit hombre d'exemptaires dans chaque organite, i l reprdsente un faibte pourcentage de la masse totale du DNA cellulaire (1 ~ 2 % environ). Seules certaines cellules germi- nales de grande taifle telles que les oocytes de Xeno,pu,s laevils tr~s riches en mitochondries en poss#dent une quantit# sup#rieure ~ celle du DNA nucl#aire (3 ng contre 40 pg) [ I 0].

L'essentiel des connaissances sur cette molecule est le r#sultat d'#tudes r#alis#es sur des cellules de mammif~res dont I'#tablissement de lign#es en culture a facilit# le marquage radioactif du mtDNA : cellules humaines, de souris, de hamster. Les donn~es parcellaires obte- nues avec du matdriel d'autres origines (foie de rat, embryon de poulet, oocytes de Xenopus ~laevis, drosophile) sugg~rent que les caract~ristiques du module mam- ma.lien peuvent ~tre ~tendues ~ queiques d~tails pros (qui seront d~velopp~s aux endroits appropri~s) ~ t'ensemble des cel-

lules animales. La taille du chromosome mitochondrial est relativement uniforme dans le r~gne animal et caract6ristique de l'espbce (16 569 paires de nucl~otides pour le mtDNA humain [ I I ] 16 265 pour celui de souris [12], environ 17 400 pour Xenopu~s lae~i,s [13] et 15 700 ~ 19500 selon les esp~ces de'drosophile [ 14]. Des formes plus complexes correspondant la fusion t~te ~ queue de deux molecules (dim~re unicirculaire) et ~ I'interp~n~tra- tion en maillons de cha]ne de 2 ou plu- sieurs molecules (formes concatdn~es) sont fr~quemment observ~es dans les cel- lules de mammif~res [15]. Ces formes normalement accessoires de la conforma- tion des molecules du mtDNA doivent ~tre consid~r~es comme la manifestation de m~canismes enzymatiques de r6plica- tion de ces molecules relativement impr6- cis. La structure nucl6oprot6ique d u chro- mosome mitochondrial apparait tr~s sim- plifi~e par rapport ~ celle de ses homo- Iogues nucldaires. Les observations en microscopie 61ectronique ou par la tech- nique de pontage avec les d6riv~s du pso- ral~ne excluent I'existence d'une struc- ture chromatinienne typique [ 16] (dans les conditions classiques du maintien de la stabilit~ des nucldosomes). Une quanti- t~ et un nombre tr~s limit6s de mol6cules de prot~ines peuvent ~tre isol~s du chro- mosome mitochondrial dans des condi- tions d'extraction douce. Dans des cel- lules de nature aussi vari~e que les cel- lules HeLa [17], de foie de rat [18], de Xenopu,s ~laevi,s [ 19] ou de drosophile [16] ces prot6ines semblent se fixer prd- f~rentiellement dans une rdgion contenant I'origine de r~plication. Cette r6gion pour- rait ~tre impliqu~e dans I'association du chromosome avec la membrane interne mitochondriale [11-18]. L" observation dans le foie de rat de rosettes constitudes par des boucles de DNA organis~es autour d'un noyau prot~ique central montre que ces prot~ines jouent un r61e dans la con- densation du chromosome, peut ~tre, par I'interm~diaire d'une liaison ~ la mem- brane interne des organites [:tO]. Une de ces prot~ines (16 kilodaltons) pourrait ~tre impliqu~e dans la stabilisation des formes interm6diaires de rdplication (formes D. Loop).

Formes D. Loop.

L'observation en microscopie 61ectro- nique de populations de mol~cules de mtDNA convenablement fix~es r~v~le

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/'existence sur certaines moldcu/es de boucles Iocalisdes ayant /a forme de bouc/es de ddnatura, tion. Ces boucles de ddplacement (D-loop) reprdsentent une structure ~ 3 brins darts 'laquelle le brin parental (brin /dger ou L) forme un seg- ment bicat~naire avec sa copie. Le brin parental (brin Iourd ou H) non copi~ est d~placd sur une distance dquiva/ente et reste sous form.e monocat~naire [21 ] . Cette structure est restreinte ~ une r~gion unique de la molecule comme le prouve sa position par rapport aux sites d'endo- nucl~ases de restriction [13]. La taille de la D. loop est variable d'une esp6ce rautre et dans les cellu/es de mammi- f~res elle correspond approximativement

5 % de la taille totale du g~nome soil environ 500, 700, 900 nuc/~otides res- pectivement dans les cel/ules de Hams- ter [22], humaines [11] et de souris [ 12 ] . Dans les O0'CytreS de Xenopu~s laevis la taille de cette rdgion est 2 lois plus importante (1400 ~ 1500 nucl~otides) [23]. La frdquence de ces formes est ~ga- lement tr6s variable. Elle est fonction de I'esp6ce animale d'origine et de la situa- tion physiologique, de la cellule.

Ainsi, le mtDNA des cellules L d,e sou- ris comporte environ 80 % de formes D- loop, celui des cellules humaines environ 30 % alors que celui des cellutes de dro- sophile en para~t ddpourvu. La frdquence des formes D-loop ~volue au cours des stades de maturation des oocytes de Xer~opu!s laevi.s, variant entre 70 % dans les phases d,e vitellogendse active et 30 % dans les oocytes matures [24]. Le pro- bl6me fondamental que pose rexistence de ce~te structure exceptionnelle est la comprehension de son r61e. Pendant long- temps, les formes D-loop ont ~t~ consid~- r~es comme des interm~diaires bloqu~s de r~plication repr~sentant un ~tat d'~qui- libre topologique de la molecule. Sous forme D-loop, apr~s activation de ror igine de r~plication, le ddroulement partiel de la double h~lice compenserait tr6s exac- tement les supertours n~gatifs initiale- ment presents dans la molecule circulaire totalement apparide [21 ] . Les experiences de marquage radioactif et de chasse r~ali- s~es avec le DNA mitochondrial de sou- ches particuli6res de cellules de souris (d~pourvues de thymidine kinase cyto- plasmique fonctionnelle et permettant un marquage efficace du mtDNA avec la thy- midine) con,firment le r61e possible d'in-

term~diaire de cette moldcule dans la r~- plication [21 ]. L'~.tude de la copie in. vi~tro de formes D-loop par une DNA polymd- rase purifi6e [25] sugg6re que la pour- suite de la r~plication intervient par un ddblocage enzymatique des contraintes accumul6es [26] dans la. molecule. Cette conception a 6t6 dlargie sinon r~vis6e par I'accumu/ation de donn6es rdcentes con- cernant la sdquence nucl~o,tidique de cette r6gion. Aprds isolement et enrichissement en gradient de den,sit6 des formes D-loop le brin H (copie partielle du brin parental L) peut ~tre isol6 par d6naturation ther- mique et marqu6 en position 5" phosphate ou en position 3" par Ja cordycepine. La s&quence nu'cl6otidique de ces deux extr~- mit~s pettt ~tre d~termin~e et dans le cas ob la s&rquence de la molecule parentale est disponible (mtDNA humain et de sou- ris [I I, 12]) la comparaison des s~quen- ces permet de Iocaliser avec precision la position du brin H de la D-loop.

Ces &tudes ont permis d'enregistrer les r&sultats suivants i) Les extr~mit6s 5" d'u brin H n6ocopi6 de la forme D-loop et du brin H de formes r~plicatives plus ~vo- lu6es sont identiques [21]. Ceci montre que la forme D-loop peut effectivement Otre un pr6curseur de la forme r6plicative. La position de I'extr6mit~ 5"P dolt mar- quer celle de I'origine de r~plication.

i i) L'origine de r~plication du brin H est situ~e entre le g6ne du tRNA Phe et l'extr~mit6 5" du brin H de la D-loop. Cette r~gion (240 ~ 400 nucl6otides selon I'origine du mtDNA) [28] ne con- tient pas de s6quence susceptible de con- duire ~ la formation d'une structure cru- ciforme ou boucle en 6pingle ~ cheveux tr6s stable et caract6ristique des origines de r6plication de nombreux a utres chro- mosomes [29]. Bien .clue des blocs de sdquence pr~sentent une certaine homo/o- gie dans les ,cellules de rat, souris et horn- me [ I I, 28], i l n " est pas possible d" obser- ver une structure, conserv~e au cours de i'~volution' et capable de jouer le r61e. d" un signal ~vident de r~plication.

i i i) L'analyse de la s~quence nucl~oti- d~ique de la r6gion 5" du brin H a r~v~16 I'existence de ribonucl6otides dans une fraction des molecules. Le caract~re at6a- toire de la presence des ribonucl~otides svgg6re que leur persistance re f l6 te/ 'ex- cision d6fectueuse d'une mol6c~/le de RNA amorce [311]. On sait que I'amor-

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cage de la synth6se du DNA par ie RNA est rendu n~cessaire par 'l'incapacitd qu'ont les DNA polymdrases d'autoamor- cer la synth6se du DNA. La raise en ~vi- dence de ribonucldotides clans la r~gion origine de r~plication rer~d compte d'une vieille observation montrant que le DNA mitochondria~ est tr6s sensible aux trai- tements alcalins [31]. Elle explique ~ga- lement en pa.rt~ie t'hdtdrog~n~itd de taille des brins H de la D-loop dans un orga- nisme donn~ (3 positions 5"P pour te mtDNA humain, 2 positions diff~rentes pour le mtDNA de souris) I'excision RNA amorce dtant plus ou moins complete selon les classes de molecules.

iv) L'analyse de la s~quence nucl~o- tidique des extr~mit~s 3" a montrd I'existence de 4 rdgions de terminaison du brin H dans la D-loop pour les cel- lules de souris et d'une r~gion unique pour les cellules humaines [32]. Cha- cune de cos classes d'extr~mit~s est pr&c~d~e ~ faibte distance en amont par une sdquence de 12 nucldotides 3" (TAA Py Py AAATTACA) 5". Cette corre- lation ne pout representer un phdnom~ne atdatoire (probabilitd irrf~rieure ~ 10 "1~) et ces S~lUences consensus fourniraient un signal de ddcrochage ou de pause pour los enzymes qui rdalisent ,la syn- th6se du brin H [33]. La poursuite d'dtu- des de ddtermination de s~quence avec des chromosomes d'origine non mamma- /ienne est n~cessaire avant de conclure

la gdndralitd de cette interprdtation. L'ensemble de cos r~sultats joint au fait que le brin H ndocopid de la D-loop est soumis ~ un remaniement continuel de synth6se et de ddgradation [34] jette un doute sur la fonction purement r~plicative de cette structure. L'analyse et la carto- graphie des produits de transcription du g~nome mitochondrial de ce/lules de mammif6res [35] et ,de Xenopus laevis [36] rnontre que la rdgion de la D.Ioop renferme un promoteur unique de trans- cription pour I'ensemble du brin H. Dans ces conditions, la D-loop repr~senterait une structure favorable pour la copie simuItan&e du g~nome par deux syst6mes enzymatiques cliff,rents et dans deux directions oppos~es (transcription du brin H et rdplication du brin L). Le facteur d~terminant de sa formation serait le d&marrage de la transcription. La r~pli- cation partielle du brin H n~cessaire au maintien de la s~paration des brins paren-

taux L e t H serait la consc~quence de ce ph~nom6ne. Dans ces conditions, la syn- th6se et la ddgradation cyclique sans effi- cacit~ apparente du brin H se poursuivrait jusqu'~ ce que, sous /'effet d'un stimulus de rdp#cation, /'effet des sdquences con- sensus d'arr~t soit occult~ et I'~longation du brin H puisse se poursuivre darts sa totalitd. L'hypoth6se d'une fonction prin- cipale de la D-loop darts la transcription peut ~tre confortde par des arguments d'ordre physiologique. Dans les oocytes de Xen<>pus plaevi~ la frdquence de la D-loop est tr~s ~lev6e (70 %) dans les premiers stades de maturation: Ces stades correspondent ~ une activit~ de vitello- gen6se intense et un m~tabo/isme a~robie producteur d'~nergie important. L'activit~ des mitochondries dolt ~tre fortement sol- licit~e pendant cos stades. La fr~quence des formes D-loop baisse progressivement pour atteindre un seuil de 30 % dans los oocytes matures. Cette diminution (d'un facteur deux) au cours de /a maturation des oocytes repr~sente vraisemblablement /a diminution d'efficacitd transcription- nelle de ,la moldcule, son efficacit~ r~p/i- cative diminuant d'un facteur 10 pendant l e m~me temps [37]. L'absence apparente de forme D-loop dans le chromosome mitochondrial de cellules de drosophile peut ~tre rdconcili~e avec les interpreta- tions pr6c~dentes. Contrairement aux chromosomes mammaliens ou amphi- biens la rdgion du ddmarrage de la r~pli- cation se caract~rise chez la drosophile par sa grande richesse en addnine et thy- mine, ce qui lui conf~re des propridt~s de grande ddnaturabilit~. Dans ces condi- tions, I" ouverture de la double hMice dans cette r#gion ne constituerait plus un fac- teur l imitant du d~marrage, de la trans- cription du brin H ni de/a r6p/ication du brin L.

O'ri'~i,nes de ,r~pli.catio,n. L'gtude ddtaillde de ia structure et de

la s~quen'ce nucldotidique de la forme D-loop indique que cette r~gion contient I'unique origine fonctionnelle de rdplica- tion pour la synth6se du brin H. Cette origine (0~) ne peut ~tre Iocalis6e de fa.con tr6s precise en raison de I'absence d'une structure symgtrique typique et de I'h~t~rogdn~it~ des extr~mitds 5" des brins H. La persistance de ribonucl~otides

I'extr~mitd 5" du brin H de la D-loop (qui se retrouvent ~galement darts la molecule totalement r~pliqu~e) montre

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qu'une molecule de RNA cod~e par le brin L intervient clans I'amorcage de la synthbse du DNA. Une molecule de RNA d'environ 200 nucl~otides isolde de mito- chondries de cellu~les H eLa et de Xenopus laevis s'hybride sp$cifiquement avec le brin L ,du mt DNA ~ proximit~ immediate de la rdgion ant~rieure de la D-loop [36, 38]. Cette molecule constitue un bon can- didat pour I'amorgage de la r$plication du brin H. En effet, elle repr$sente un des rares produits de transcription du brin L et le seul transcrit ~ prox, imit~ imme- diate de I'extr$mitd 5" du brin H ~ qui elle pourrait fournir une extr$mit$ 3"OH amorce. De plus aucun autre r61e ne peut lui ~tre attribu$ pour I'instant. II reste r$atiser une cartographie tr6s precise de ce RNA dans la r~gion limit~e par le g6ne du tRNA Phe et I'extr$mit$ 5" du brin H de la D-loop pour d$finitivement lui attri- buer un r61e dans ramorcage de la r~pli- cation (aucune molecule de ce type n'a encore ~t~ identifide dans les cellules de souris). Le schema qui se d$gage des $tudes sur rorigine de r$plication du brin H est celui d'une r$gion sans caract$- ristique de reconnaissance particuli~re. A I'exception de quelques courtes s$quen- ces assez conserv$es et l imitant I'extr$- mit$ 5" des brir~s H, cette r$gion a une s$quence variable d'une esp6ce animale I'autre. Son activation en origine de r$pli- cation pourrait davantage ~tre la consd- quence de ph$nom6nes sp$cifiques de transcription (d$naturation de cette r$gion li$e au d#marrage de la transcription du brin H et transcription localis$e du brin L fournissant une possibilit# d'amorgage de la r~plication) que la mise en place d'un signal exclusif de rdplication: R$cem- ment i l a ~t~ montr~ que la r~gion D,Ioop du chromosome mitochondrial d'oocytes de Xeno,pus laevi~s est tr6s efficace pour assurer la r~plication d'un plasmide recombinant de levure. Aucune autre ori- gine de r$plication $tudi$e n'a r$v$l$ la m~me capacitY. Ceci d$montre ,les faibles exigences requises pour I'activation de cette r#gion et sa tr6s faible sp$cificit$ [a~].

Dans le mod61e de r~ptication du DNA mitochondrial ~tabli au d~but des ann~es 1970 [21] I'extension de la forme D-loop repr$sente I'$tape qui va conduire ~ la r$plication compl6te de la molecule. Par un m~canisme ignore, le d~passement des s$quences consensus d'arr~t (r$gion

3" de la D-loop) conduit ~ I'extension du brin H. La copie semi conservative de ce brin se poursuit de facon continue et en I'absence complbte de copie du brin H compl$mentaire qui se trouve ainsi d#- plac$ [21]. La validit6 de ce mod61e $tabli ~ partir de I'$tude de marquages radioactifs du DNA 'in, Vivo et d'observa- tions en microscopie $lectronique est lar- gement confirm~e par les 6tudes structu- rales et de d6termination de s$quence nucl~otidique d6velopp$es ces derni6res ann$es. Un 6v~nement important du pro- cessus d'extension de la forme D-loop est le d$roulement de la double h$lice dans une r$gion situ$e aux 2 / 3 de la mol6cule

partir de OE. D6s que la fourche de r~plication est pass~e ,darts cette r~gion, on note le d$marrage de la synth6se anti- parallble ,du brin L ills. Cette r~gion con- tient donc rorigine de r~plication du brin L, ( OL). D'~l~gantes 6tudes de carto- graphie (au moyen de la nucl~ase Sl) de I'origine de la synth6se de ce brin a per- mis de Iocaliser OL au nucl$otide pr~s. Dans les cellules KB humaines et L de souris O~ est situ$e dans une r~gion pr~- sentant une structure secondaire stable constitute de deux s~quences pouvant conduire & la formation d'$pingles ~ che- veux [27]. Cette r$gion est ~galement caract6ris$e par I" abondance de g6nes des tRNA (4 d'entre eux $tant cod$s par le brin L e t 1, le tRNA Trp par te brin H). L'amor.cage de la synth6se du brin L fait ~galement intervenir un RNA initiateur puisque comme 05 cette r~gion est une zone de forte fr$quence de ribosubstitu- tion [31]. Aucune mol6cule de RNA can- didate ~ ramor.cage de la synth6se r~pli- cative du brin L n'a $t$ identifi$e. Toute- lois, ~ environ 170 n~cl~otides de OH mat$rialis~ par la s~quence CGG, se trouve dans le brin H le g6ne de structure du tRNA Trp. Le tRNA Trp pourrait fournir rextr~mit~ 3" OH n#cessaire au d$marrage de la synth6se du brin L. !1 faudrait dans ces conditions admettre que le repliement du brin H d$plac~ dans cette r$gion tr6s riche en g6nes de tRNA permet de mettre en continuit$ le 3"OH du tRNA Trp (pro- duit de transcription du brin H) avec 0i,. Cette hypothbse attrayante aurait pour avantage d" uniformiser certains concepts sur I'amor.cage de la r$plication dans les cellules eucaryotes. En effet, r interven- tion du tRNA Trp dans I'amorgage de la r$plica.tion en DNA du RNA 35S du virus du Sarcome de Rous est d$montr~e depuis

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Iongtemps. Plus r~cemment la prdsence de la tryptophanyl tRNA synth~tase asso- ci te ~ la DNA polymdrase o~ de cellules HeLa (enzyme assurant la r~plication du DNA nucl~aire) a ~t~ dgalement obser- v~e [40],

L'existence de deux origines de r~pli- cation distinctes pour chacun des deux brins du mt DNA contribue ~ simplifier les m~canismes enzymatiques mis en ]eu au cours de la r~plication de ces mole- cules. En effet la non copie simultan~e des deux brins parentaux au niveau de ia fourche de r~plication permet une ~lon- gation continue du DNA. Ce mdcanisme ~vite I'intervention de syst~mes d'amor- cage des fragments d'Okazaki, d'dl imi- nation de nombreuses moldcules de RNA et enfin limite la fr~quence des phdno- manes de ligation. La mise en place spon- range de rorigine de r~plication 0i, au moment du passage de ,la fourche de rdpli- cation pourrait donc representer un mdca- nisme simplificateur ne n~cessitant pas I'intervention d'une prot~ine spdcifique. Dans I'~tat actuel des connaissances on peut imaginer que le contrdle de r~plica- tion s'exerce seulement au niveau de la D-loop. La liaison de prot~ines spdcifiques et l'association possible de cette r~gion avec la membrane interne mitochondriale [11] pourrait supprimer I'Jnfluence des signaux d'arr~t de r~plication (sdquence consensus) et provoquer la r~plication de la molecule. L'amplification ~norme et simultan~e du nombre de mitochondries et des molecules de DNA mitochondrial pendant la phase de vitellogen~se des oocytes de Xen,opu~s laevi~s [10] r~fl~terait cette situation.

O rganisatio,n dre I"i,nformatio~n g~n6ti',que.

La taille modeste du g~nome mitochon- dri~tl des cetlutes animales a constitu~ un atout capital pour l'~tude de I'organi- sation de I' information g~n~tique du chro- mosome. La cartographie des produits de transcription et la ddtermination de la s~quence nucl~otidique complbte des mt DNA humains [ I I ] et de ceilules de sou- ris [ IZ] a rdvdld un degr~ extraordinaire d" empaquetage de I' information g~n~- tique. Des revues rdcentes permettront au lecteur de se documenter de fa`con plus approfondie [12, 41]. Nous r~sumerons ici los caract~res essentiels de I'originali-

t~ de ces molecules. Dans les ce/iules de mammif~res aussi bien que de Xe~opus laevis, ~ I'exception de la r~gion de la D-loop, la totalitd du brin Hes t transcrite. Une partie importante du brin Les t ~ga~e- ment transcrite. Toutefois, seule une faible fraction des produits de tra,lscrip- tion primaire de ce brin correspond ~ un contenu informatff uti/isable. La cartogra- phie precise au moyen de la nucl~ase Sl des extr~mit~s 5"P des produits de trans- cription intra mitochondriaux et leur superposition avec la s~quence nucl~oti- dique des mtDNA de cellutes humaines et de souris a permis de pr~ciser los limites des g~nes de ces diff~rents trans- crits [I I, 12, 38]. Les g~nes de structure d'un petit nombre de polypeptides cod~s par le g~nome mitochondrial ont pu ~tre Iocalis6s par la comparaison de la s6quence nucl~otidique de cadres de lec- ture ouverts avec la s~quence en acides amines de prot~ines analogues purifi~es

partir de levure (par exemple, la sous- unit~ II de la cytochrome oxydase). Ces diff~rentes ~tudes ont permis de Iocaliser les g~nes des RNA ribosomaux 12S et 16S, les 22 g~nes de tRNA ( 14 codds par le brin H, 8 par le brin L) et 12 ~ 13 sdquences susceptibles d'etre traduites en prot~ines dont lesproduits de 8 d'entre elles restent inconnus. Ces derni~res s~quences son t ddsigndes par I'abr~via- tion URF. L'analyse d~taill~e de la dispo- sition r~ciproque de ces g~nes a montrd que seLtls des chevauch,ements trbs rdduits entre g~nes pouvaient exister. D" autre part I ' information gdn6tique expri- m~e par le brin H nese superpose clue trbs faiblement avec celle contenue dans le brin L (m#me si la transcription de chacun des brins est largement chevauchante). Cette ~tude a montrd une al.ternance r~gu- li~re entre les g~nes de prot~ines (URF) correspondant ~ des RNA messagers polyA + ou les g~nes des 17NA ribosomaux d'une part et los gdnes des tRNA d'autre part. Seules deux exceptions qui s'ex- pliquent par la copie simultan~e en un produit de transcription primaire unique de deux gdnes ad]acents a ~td notre. L'analyse de la s~quence des zones de jonction entre cadres de lecture ouverts et g~nes de tRNA a montr~ que le dernier codon de lecture en position 3" des URF precede d'un ou deux nucldotides le pre- mier nucl~otide du g~ne de tRNA. Le ou les nucl~otides entre los 2 gbnes sont in- variablement A et A T ce qui signffie que

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les RNA messagers correspondants se ter- minent par U ou UA. Ce type d'organisa- tion a conduit ~ envisager I'existence d'un m~canisme de transcription et de termi- naison de la traduction tout ~ fait parti- culiers. La transcription polycistronique du brin H ~ partir du promoteur unique de la D-loop conduirait ~ la formation d'un long produit de transcription primaire. Des signaux de coupure endonucldoly- tique seraient constituds par la structure en feuille de t r i f le des molecules de tRNA r~guli~rement alternds avec les RNA mes- sagers. Aprbs d~cottpage, les molecules de RNA messagers se terminant par U ou UA seraient polyad~nyl~es. Ce processus conduirait & la mise en place des co dons d'arr~t UAA.

L'~conom.ie exceptionnelle des mdca- nismes mis en jeu pour I'expression g~ndtique de I' information du mtDNA se manifeste ~galement dans le petit nom- bre de moldcules de tRNA utilis~es pour le d~codage g~n~tique. Se~lement, 22 esp~ces de tRNA au lieu de 32 apparais- sent n~cessaires pour le ddcodage de toutes les families de codon. Le nucl~o- tide U en position 5" de I'anticodon pour- rait contrairement aux tRNA cytoplas- miques reconna?tre n'importe quelle base du codon du RNA messager. Des modif i- cations de nature inconnue pourraient dans un petit nombre de cas restreindre ces possibilit~s et accroHre la fid~lit6 de lecture de certains codons.

L'util isation du co don UGA pour la lec- ture du tryptophane plut6t que son utilisa- tion comme codon d'arr~t (la polyad~ny- lation remplissant ce r&le) pourrait ~gale- ment favoriser un mdcanisme d'accumula- tion maximale de I' information r g~n~tique dans cette petite molecule. La r~duction du nombre et de la taille des tRNA, de la taille des s~quences leaders et du polyA dans les RNA messagers, I'absence de syst~me de coiffe dans ces mdmes mRNAs, I'existence d'un tr~s petit nom- bre de promo~eurs (vraisemblab,lement deux) pour la transcription de plusieurs dizaines de g~nes sont autant d'exemples de la simplification des mdcanismes mis en jeu pour l'expression g~n6tique ,de ces chromosomes. On pent supposer que ,la transcription simultande des gdnes (rR~NA, tRNA et polypeptides du brin H), vraisem- blablement coupl~,e ~ ce'lle des tRNAS cod~s par le brin Les t un m~canisme trbs in~ressant pour le fonctionnement des mitochondries. En effet, le couplage de la

transcription des tRNAs, avec les autres g~nes de structure du brin H permet non seulement le d6coupage precis des pro- duits de transcription mais permet ~gale- ment I'approvisionnement coordonn6 des mitochondries en composants de I'appa- reil de traduction (rRNA, tRNA) n6ces- saires ~ la synth~se de polypeptides parti- cipant ~ une mdme cha~ne m~tabolique (cha?ne respiratoire). La modulation de la production relative de ces diff~rents pro- duits (le RNA ribosomal est produit en grande quantitY) pourrait s" expliquer par un m~canisme classique d'att~nua- lion [42] .

La remarquable densit~ de I'organisa- lion g~n~tique du chromosome mitochon- drial des ce/lules animales et la grande simplicit6 apparente de son fonction- nement (transcription - - r6plication) peuvent Otre la manifestation d'une stra- t~gie de s6lection des solutions d'6cono- mie maxim~le au cours de I'~volution. I! est vraisemblable que 1"6tude des m~ca- nismes enzymatiques assurant le fonc- tionnement de ce syst~me g6n#tique tra- duira le mOme caractOre. L'6tude des pro- pri6t~s des DNA et RNA polym~rases [3] isoldes de mitochon:dries de diverses ori- gines suggbre effectivement une simplif i- cation par rapport ~ ,la situation observ~e avec le systbme nucl~aire. Ce domaine constitue une des perspectives les plus attirantes de la poursuite de I'~tude d'un g6nome qui n'a pas fini 1de livrer tous ses secrets. En effet, le r61e du mtDNA ne se limite pas ~ t'approvisionnement des orga- nites en composants de la cha?ne respira- toire et de la membrane mitochondriale interne. L'identif ication des produits de chacune ,des URF (8 pour les cellules ani- males et davantage dans les cellules v~g~- tales) [43] , peut contribuer ~ expliquer divers m~canismes lids ~ la fonction g~n~- tique du chromosome mitochondrial : la transformation des cellules animales par le mtDNA [44] , la fixation prdf6rentielle des carcinog~nes chimiques par les mito- chondries [45] des remaniements g~n~- tiques (g~n6rateurs de la stdrilit~ des fleurs m~les) du mtDNA des cellules v6g~tales [46] .

G. B ru,n et A. Cor do,n~n,i~r IJnsti'tut Curie,

Section de Bi~log'i:e, 26 ,rue d'Urm,

75231 Pa,rirs Cedex 05.

1982, 64, n ° 5.

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Les X ~m°" journ6es du groupe fran~:ais des glucides

(Socidt~ Chimique de France et Soci~td de Chimie Bio logique) se t iendront Paris, les 5-6-7 Jui f let 1982, dans le cadre du centenaire des b~t iments de la Facultd de Pharmacie, 4, Avenue de I 'Observa- toire.

Date l imi te de proposit ion de commu- nicat ions (orales ou par af f iches) : 15 M a i 1982,

Renseignements : Professeur F. Perche- ron, 4, A venue de I 'Observatoire, 75006 Paris.

1982, 64, n ° 5.