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Le dallage industriel affirme ses spécificités Qu’est-ce qu’un dallage béton à usage industriel ? C’est à la fois le plus mince des éléments structurels et celui qui est le plus en interaction avec un support naturel, dont on ne maîtrise pas toujours les mouvements. Il peut intégrer une couche d’usure ou recevoir un revêtement. Complexe et très sollicité, il est soumis à des contraintes spécifiques différentes selon sa destination. Dossier réalisé par Cyrille Maury L es sols industriels sont une affaire d’entreprises spécialisées et c’est tant mieux. Déjà, le marché est immense : usines, ateliers, plates-formes logistiques, laboratoires... Mais aussi locaux commerciaux ou assimilés : magasins, boutiques, halls, réserves, chambres froides ou encore salles de sport et parkings, avec des surfaces qui peuvent aller de 100 m 2 à plus de 100 000 m 2 par chantier. Ensuite, malgré leur apparente banalité, les sols industriels sont des ouvrages exceptionnels par leurs performances, leurs technicités et leurs exigences d’exécution. Avec, comme premier défi, la planéité. Autant de paramètres, qui obligent les entreprises à s’appuyer sur un bureau d’études interne ou extérieur pour concevoir et dimensionner les dallages, puis d’assurer la fourniture-réalisation de leurs différentes composantes : béton, couches d'usure et joints de dilatation. Vers une revitalité du secteur ? Mais si une nouvelle profession est née – celle de dallagiste –, son chemin n’a pas été un long fleuve tranquille. La raison principale ? La technicité du dallage et de sa couche d’usure a été longtemps sous-estimée par la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre avec, pour conséquence, une profession montrée du doigt pendant des années par les assureurs pour son taux de sinistralité anormal. Une dérive entretenue par l’accélération du rythme de la construction, un prix du marché très bas, poussant vers les solutions moins-disantes. Mais aussi le positionnement du dallagiste en sous-traitance de l’entreprise générale, freinant la reconnaissance de son savoir-faire. Heureusement, l’arrivée de la première norme en 2005, le DTU 13.3, puis du guide technique CSTB en 2007 et du classement Ipruc (Impact, Poinçonnement, Ripage, Usure et agression Chimique) des couches d’usure en 2010, ont permis de remettre de l’ordre. Il n’était que temps. En ce début 2017, la profession est donc plus sereine et a retrouvé le sourire. Le dallage industriel a quitté le top 10 des ouvrages sinistrés et le marché se redresse, après huit ans d’érosion en partie amortie par la forte poussée des bâtiments de logistique. Réglementation, techniques, enjeux…, voici un tour d’horizon de ce secteur caractérisé par deux acteurs solidaires – l’Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (Unesi), pour ce qui concerne les entreprises, et le Syndicat national des fabricants de couches d’usure pour sols industriels et décoratifs (Synfad), pour ce qui est des industriels fournisseurs –, qui partagent les mêmes ambitions, en termes de valeurs de métier et d’évolution qualitative de la normalisation. [©ACPresse] + Marché du dallage industriel : 11 à 12 Mm 2 /an Marché des produits pour couches d'usure ou décoratives : 40 000 t/an Surface de chantier moyen : 600 m 2 Nombre d’entreprises : environ 150 spécia- lisées, avec une très forte disparité DONNÉES du dallage industriel en France SOMMAIRE p. 26 - Les secrets d’un dallage réussi p. 28 - Couches d’usure : une question de pérennité p. 31 - Entreprises : expériences exigées ! p. 36 - Les joints de dilatation : l’autre challenge 24 BETON [S] N°68 – JAN/FÉV 2017 En couverture

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Le dallage industrielaffirme ses spécificitésQu’est-ce qu’un dallage béton à usage industriel ? C’est à la fois le plus mince des éléments structurels et celui qui est le plus en interaction avec un support naturel,

dont on ne maîtrise pas toujours les mouvements. Il peut intégrer une couche d’usure ou recevoir un revêtement. Complexe et très sollicité, il est soumis à des contraintes

spécifiques différentes selon sa destination. Dossier réalisé par Cyrille Maury

Les sols industriels sont une affaire d’entreprises spécialisées et c’est tant mieux. Déjà, le marché est immense : usines, ateliers, plates­formes logistiques,

laboratoires... Mais aussi locaux commerciaux ou assimilés : magasins, boutiques, halls, réserves, chambres froides ou encore salles de sport et parkings, avec des surfaces qui peuvent aller de 100 m2 à plus de 100 000 m2 par chantier. Ensuite, malgré leur apparente banalité, les sols industriels sont des ouvrages exceptionnels par leurs performances, leurs technicités et leurs exigences d’exécution. Avec, comme premier défi, la planéité. Autant de paramètres, qui obligent les entreprises à s’appuyer sur un bureau d’études interne ou extérieur pour concevoir et dimensionner les dallages, puis d’assurer la fourniture­réalisation de leurs différentes composantes : béton, couches d'usure et joints de dilatation.

Vers une revitalité du secteur ? Mais si une nouvelle profession est née – celle de dallagiste –, son chemin n’a pas été un long fleuve tranquille. La raison principale ? La technicité du dallage et de sa couche d’usure a été longtemps sous­estimée par la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre avec, pour conséquence, une profession montrée du doigt pendant des années par les assureurs pour son taux de sinistralité anormal.

Une dérive entretenue par l’accélération du rythme de la construction, un prix du marché très bas, poussant vers les solutions moins­disantes. Mais aussi le positionnement du dallagiste en sous­traitance de l’entreprise générale, freinant la reconnaissance de son savoir­faire.Heureusement, l’arrivée de la première norme en 2005, le DTU 13.3, puis du guide technique CSTB en 2007 et du classement Ipruc (Impact, Poinçonnement, Ripage, Usure et agression Chimique) des couches d’usure en 2010, ont permis de remettre de l’ordre. Il n’était que temps. En ce début 2017, la profession est donc plus sereine et a retrouvé le sourire. Le dallage industriel a quitté le top 10 des ouvrages sinistrés et le marché se redresse, après huit ans d’érosion en partie amortie par la forte poussée des bâtiments de logistique.Réglementation, techniques, enjeux…, voici un tour d’horizon de ce secteur caractérisé par deux acteurs solidaires – l’Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (Unesi), pour ce qui concerne les entreprises, et le Syndicat national des fabricants de couches d’usure pour sols industriels et décoratifs (Synfad), pour ce qui est des industriels fournisseurs –, qui partagent les mêmes ambitions, en termes de valeurs de métier et d’évolution qualitative de la normalisation.

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+Marché du dallage industriel : 11 à 12 Mm2/an

Marché des produits pour couches d'usure ou décoratives : 40 000 t/an

Surface de chantier moyen : 600 m2

Nombre d’entreprises : environ 150 spécia-lisées, avec une très forte disparité

DONNÉES du dallage industriel en France

SOMMAIRE p. 26 - Les secrets d’un

dallage réussi

p. 28 - Couches d’usure : une question de pérennité

p. 31 - Entreprises : expériences exigées !

p. 36 - Les joints de dilatation : l’autre challenge

24 BETON [S] N°68 – JAN/FÉV 2017

En couverture

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Les secrets d’un dallage réussi

Le dallage industriel ne participe pas à la stabilité du bâtiment dans lequel il est réalisé. Pourtant, il s’agit d’un élément d’ouvrage essentiel, car de lui dépend l’activité,

qui se fera dans l’entreprise, qui occupera le dit “bâtiment”…

ouVraGE

La difficulté technique des sols industriels tient à plu­sieurs particularités uniques dans l’univers de la maçonnerie. Déjà, rappelons une vérité : si le dallage

ne fait pas partie de la structure du bâtiment, ni ne participe à sa stabilité, son importance est doublement cruciale. Sur le plan fonctionnel, le dallage industriel est l’inter­face entre le bâtiment et son process de production – équipements, racks de stockage, transstockeurs, chariots, camions… – et doit répondre, de manière précise, aux attentes de l’utilisateur, en termes de résistances mécaniques et chimiques selon les zones.Ensuite, sa planéité est essentielle dans la performance de l’outil de production. Elle doit donc être définie et adaptée pour celui­ci. Un sol dégradé ou épaufré au niveau des joints impacte la productivité et accélère l’usure des engins de manutention. Enfin, son aspect esthétique ne doit pas être négligé : le sol est le premier ouvrage regardé quand on rentre dans un bâtiment, la demande de finitions teintées s’affirme et sa qualité joue sur l’image de professionnalisme de l’occupant et dans la valeur du bâtiment à la revente ou à la relocation.

Conception et exécution complexes. Concrètement, la dalle se réalise dans la continuité… Ce qui fait toute sa difficulté et son intérêt. Le savoir­faire nécessaire est multiple. En conception, il faut formuler et dimensionner le dallage et ses joints. En exécution, il faut maîtriser la réalisation des dallages en béton non armé, armé ou incorporant des fibres (métallique, polypropylène) et des adjuvants, les techniques des couches d'usure par saupoudrage ou le coulis frais sur frais. Et choisir les bons systèmes de joints selon la destination du bâtiment. Le tout en étant capable de gérer des cadences d’exécution très fortes, avec des surfaces coulées pouvant atteindre de

1 500 à 2 000 m2. « La profession se caractérise par deux spécificités, précise Philippe Marguet, président de l'Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (Unesi). Nous sommes les seuls à travailler le béton pendant sa prise pour réaliser le dallage. Nous sommes aussi les seuls à couler des surfaces aussi grandes d'un seul tenant. Le challenge est d’autant plus complexe que les composants du dallage ont évolué. Les granulats alluvionnaires sont de plus en plus remplacés par des roches massives concassées avec des conséquences d’un point de vue physico-chimique sur le matériau béton. Le comportement des ciments, même de classes identiques, peuvent varier du Nord au Sud de la France. L’adjuvantation utilisée dans les formulations n’est pas toujours compatible avec le travail du béton sur chantier. »

La norme qui a tout changé… Cette double technicité de conception et de réalisation nécessite des entreprises compétentes et qualifiées, maîtrisant le matériau béton et s’appuyant sur une approche qualitative et rigoureuse. « Le respect d’un planning, intégrant les phases de conception et de préparation, est essentiel à la livraison d’un bel ouvrage. Ensuite, il faudra respecter scrupuleusement les temps de séchage, avant la mise à disposition, insiste Philippe Marguet. Circuler trop tôt sur le dallage ou lui faire supporter des charges statiques de façon prématurée est toujours préjudiciable, le blocage du retrait du béton générant à coup sûr des fissurations. La durabilité du sol tient aussi à son bon entretien pour gérer les agressions tels la poussière, la circulation, les chocs…

Un dallage industriel se réalise dans la continuité et il faut maîtriser chacune des étapes pour en garantir la bonne exécution.

Dallage fibré métallique d’une plate-forme de tri de colis pour le groupe La Poste.

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Et Il faut mettre en place un nettoyage non agressif avec une maintenance préventive. »De plus, la reconnaissance du savoir­faire des dallagistes et de la technicité des dalles en béton pour sols industriels est récente et date de 2005, avec l’arrivée de la norme NF 11­ 213 : le DTU 13.3. Une réglementation renforcée deux ans plus tard par le cahier technique du CSTB 3577, revu en janvier 2010, avec la mise en place du classement Ipruc (Impact, Poinçonnement, Ripage, Usure et agression Chimique) pour qualifier la couche d’usure [Lire encadré “Classement Ipruc” p.28]. Elle permet de prendre en compte le comportement et la réaction du sol support, les contraintes mécaniques, physiques et chimiques, et les attentes esthétiques, à travers un ensemble de questionnaires à choix multiples.

Vers une révision du DTU 13.3. Alors, désormais tout va­t­il bien pour les dallagistes ? Pas complétement. Car si la norme actuelle traite avec efficacité 95 % des cas, elle peut encore être améliorée. Parmi les points à revoir, celui des seuils de performances du cahier technique du CSTB. Normés en laboratoire, ils sont, de l’avis de tous, faciles à atteindre, laissant la place à des produits aux performances trop limitées pour garantir à vrai dire la pérennité attendue dans le temps. « Nous travaillons depuis presque deux ans avec le Syndicat national des fabricants de couches d’usure pour sols industriels et décoratifs (Synfad) et l’Organisation professionnelle fédérant les organismes de prévention, d’inspection et contrôle sur les évolutions (Coprec) du DTU, précise Philippe Marguet. L’idée est de faire des aménagements pour éviter certaines interprétations dangereuses et permettre une concurrence harmonisée et loyale, notamment au niveau des couches d’usure. » Une démarche d’autant plus souhaitable que le coût de la qualité est insignifiant par rapport à celui du bâtiment. Un travail de révision du guide technique et du DTU est donc à réaliser pour une publication définitive à l’horizon 2019. L’autre enjeu est clairement celui de la formation, qui ne se fait que par le transfert des compétences lors de la mise en œuvre et qui doit donc être complétée par des formations en école d’ingénieurs et de conducteurs de travaux. Et Philippe Marguet de conclure : « Il s’agit de prendre le temps de tout anticiper, car il n’y a pas de demi-mesures avec le dallage industriel : si cela ne fonctionne pas, c’est toute l’activité qui s’arrête. La profession doit donc faire du conseil, s’organiser mieux pour se faire comprendre et ne pas vendre qu’un prix ».

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Des fibres aux ancrages performants

La haute planéité des dallages nécessite de mécaniser la mise en œuvre et de privilégier

le béton fibré, qui s’affirme comme une technique sûre et performante. Bekaert est, à ce jour,

un des spécialistes dans ce domaine d’activité.

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Spécialiste des fibres métalliques, entre autres, pour dallages industriels en béton, Bekaert

a complété sa gamme star Dramix avec deux nouvelles références, respectivement baptisées Dramix 4D et Dramix 5D. Leurs intérêts ? La présence de plusieurs crochets inclinés innovants au bout des fibres. « Ces éléments apportent un niveau d’ancrage plus performant dans le béton, qui sollicite mieux l’acier – jusqu’à 100 % –, ce qui permet d’augmenter la résistance ou d’optimiser le dimensionnement du dallage, explique Germain Auray, directeur développement de l’activité des sols industriels de Bekaert France. Cela ouvre l’horizon à de nouvelles applications comme les dallages continus et sur pieux 100 % fibres ou encore les radiers sur terre-plein. »

Cette offre est complétée par des fibres galvanisées pour des applications particulières en extérieur.En parallèle, Bekaert répond à la problématique du retrait des bétons avec les micro­fibres polypropylène Duomix, qui permettent de garder un maximum d’humidité en surface, afin que le béton fasse son hydratation le mieux possible. Côté engagement pour l’avenir, Bekaert se mobilise pour une meilleure prise en compte du fonctionnement du matériau béton fibré. « Ce dernier n’a pas qu’un comportement élastique linéaire et nous travaillons, dans le cadre d’un groupe spécifique, à mieux intégrer ses caractéristiques structurelles et non élastiques dans la méthode de calcul du dimensionnement des dalles du DTU », conclut Germain Auray.

Réalisation d’une aire extérieure de stockage de matériaux de construction. Le dallage avec joints sciés intègre 20 kg/m3 de Dramix 3D 45/50 BL et un treillis technologique ST15C.

Joint de dilation de type sinusoïdal installé au cœur d’un dallage industriel.

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Une question de pérennité

couchEs d’usurE

Vous pouvez réaliser la plus belle dalle béton du monde, de 15 à 20 cm. Mais au final, tout dépend des 3 mm à 5 mm de sa couche d’usure. Pour

résister aux multiples sollicitations des sols industriels – trafic intense, charges fixes ou mobiles, chocs, agressions chimiques, étanchéité… –, les industriels proposent des produits formulés, associant des granulats minéraux naturels ou des mélanges de granulats (abrasifs naturels ou synthétiques, métalliques), des ciments (liants hydrauliques), des adjuvants, des additifs et, enfin, des pigments pour la teinte. Si les avancées sont réelles, en termes de durabilité avec des solutions apportant des résistances à l’usure considérables, des progrès sont à venir en termes d’esthétique et de teinte. Deux techniques d’incorporation sont possibles. La première consiste à rapporter un coulis, coulé frais sur frais, sur la dalle béton, c’est­à­dire une chape dressée entre des réglets correspondant à l’épaisseur souhaitée, avec une surface talochée et lissée à l’aide d’une truelle manuelle pour les angles et les bordures. Puis, avec une truelle mécanique pour la surface principale. La seconde méthode voit un saupoudrage manuel (ou mécanique) du durcisseur à la surface de la dalle, de manière homogène, le plus souvent en deux passes.Côté réglementation, le DTU 13.3 et le classement Ipruc du CSTB selon le “Guide Technique e­cahier 3577 – Sols industriels” avec son progiciel de préconisation, élaboré sous l’impulsion de l’Organisation professionnelle fédérant les organismes de prévention, d’inspection et contrôle (Coprec) et des organismes professionnel (Synfad et Unesi), permettent de caractériser les performances du

sol du local selon 5 critères clefs. Et ce, afin de choisir la bonne couche d’usure. Une avancée qui a permis le développement de produits aux performances adaptées selon la typologie des sols.

L’enjeu d’une évolution réglemen-taire. « En 20 ans, on est passé d’un blindage du béton à une idée d’obsolescence de la couche d’usure. Personne n’en avait vraiment mesuré les conséquences, la garantie décennale rassurant les acteurs. Mais il s’agit maintenant d’améliorer le DTU 13.3, pour mieux définir les niveaux de qualité et de performances des couches d’usure pour sols industriels », explique Christian Dellaroli, président du Synfad, qui regroupe les principaux fournisseurs de couches d’usure pour les sols en béton industriels et

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I pour Impact, P pour Poinçon nement, R pour Ripage, U pour Usure, C pour agression Chimique : le classement Ipruc caractérise toutes les sollicitations mécaniques et chimiques d’un sol de local industriel, afin de choisir la couche d'usure adaptée. Il part du même principe que le classement Upec des sols à usage piétonnier. Le logiciel de dimensionnement du CSTB comporte 4 questions pour classer les contraintes mécaniques, 9 critères pour déterminer les contraintes chimiques et 4 niveaux de classement, du plus faible au plus résistant.

Classement Ipruc

Etape de lissage d’un dallage industriel à l’aide d’une talocheuse mécanique portée.

Petite, mais fondamentale ! Incorporée à la surface du dallage béton, la couche d’usure garantit les performances fonctionnelles et esthétiques.

Sa formulation et son exécution sont donc essentielles.

Saupoudrage mécanique du durcisseur sur un dallage industriel en béton encore frais.

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décoratifs, et comptabilise quelque trente ans de métier. Cependant, ces industriels partagent les inquiétudes des dallagistes : les prix sont trop bas et la non­qualité guette à nouveau. L’explication ? La technique du saupoudrage est désormais choisie dans 90 % des cas surtout pour des raisons économiques ou de délais, alors qu’un coulis apporte, de l’avis de tous, un meilleur renforcement de surface, que ce soit en termes de résistances mécaniques ou de critères esthétiques. « Pendant des années, nous avons exécuté de véritables chapes anti-usure rapportées, représentant environ de 12 à 13 kg de matières dures et résistantes, mixant granulats et fibres polypropylènes, se rappelle Christian Dellaroli. Aujourd’hui, nous n’utilisons avant tout que des sables de silice ou de quartz, plus ou moins durs selon leur provenance, que l’on saupoudre manuellement sur le béton à raison de 4 à 5 kg/ m2 en moyenne, voire même de 2 à 3 kg, quand les prix sont très tirés. »Autre constat : le dallagiste ne dispose pour prescrire et choisir la bonne couche d’usure que d’une ligne dans le DTU actuel. Cette dernière indique de se rapprocher du guide technique du CSTB. « Cela ne rend pas normatif l’application d’une couche d’usure, regrette Christian Dellaroli. Et dans notre projet de mise à jour du DTU 13.3 avec les différents organismes professionnels, nous espérons qu’un paragraphe distinguera les couches de fermeture sans performances particulières et les véritables couches d’usure avec des performances éprouvées et approuvées selon le classement Ipruc en cours de révision. »

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Poli et résistant

Le bouclier de sol

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Sol industriel avant et après traitement à l’aide du procédé DRT Shine.

Application du Pavishield EverCrete de Duromit.

Le béton poli est en passe de devenir la référence des sols industriels. Pour traiter les grandes surfaces,

les méthodes traditionnelles prennent des délais considérables. Ce qui oblige à bloquer la zone pendant plusieurs semaines. DRT Shine solutionne cette contrainte, en proposant un système de traitement et de polissage. Ce dernier offre un rendement dix fois supérieur aux outils traditionnels. De quoi traiter jusqu’à 1 000 m2/j de sol. Le système combine une technologie diamantée et des produits efficaces. Tout d’abord le Densifier, une solution à base de lithium modifié, qui pénètre en profondeur le support. Il permet de durcir la dalle et de réduire la formation

Afin de prévenir toutes les dété­riorations des sols industriels en béton, Duromit a développé le

Pavishield EverCrete. Ce produit de cure est formulé sur une base de verre liquide combiné à un catalyseur spécial, ce qui permet au produit de pénétrer dans le béton en profondeur. Il ne forme pas de film et réduit, jusqu’à les éliminer, les fissures provoquées par le retrait plastique et la dessiccation. Compte tenu de sa nature inorganique, l’effet de durcissement est prolongé dans le temps. Pavishield EverCrete est inodore, incolore, non toxique et éco­compatible. Et si son traitement est définitif, il n’altère ni l’aspect originel du matériau, ni sa cou leur. Avant tout indiqué comme couche de fond avant d’appliquer des

de poussière en surface. Ensuite, le Protective Sealer, un hydrofuge/oléofuge non filmogène, qui limite la pénétration des liquides et des huiles, tout en laissant le béton respirer. De plus, il lutte contre les effets des rayons UV.La conjugaison du travail des outils diamantés et de l’action des produits rend le sol résistant et brillant. Celui­ci est protégé, sans poussière et facile d’entretien. Les coûts liés à la maintenance du sol en sont réduits. Une fois traité avec ce système, l’entretien s’effectue à l’eau savonneuse à pH neutre. DRT Shine est la marque française du système de traitement et de polissage Becosan. Placeo en est l’applicateur exclusif pour la France.

L’Unesi et le Synfad partagent un rêve : mettre au point une chape anti-usure, qui serait réalisée en décalé dans le temps, afin de résoudre les questions de choix et de prise des bétons de dallage, et d’améliorer le confort de pose. D’où les recherches en cours de certains industriels, dont Duromit France, pour développer des solutions innovantes, permettant de rapporter une couche d’usure sur un dallage durci sans utilisation de colle.

Le rêve de la profession

Intégration d’un durcisseur de surface dans un dallage à l’aide d’un hélicoptère.

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revêtements superficiels (résines, sols plastiques, carrelages…) et afin d’éviter les problèmes liés à l’humidité (cloquage, saponification, décollement…), ce produit de cure est en mesure d’augmenter la résistance à la compression superficielle jusqu’à 6 N/ mm2. De ce fait, il confère au béton une extraordinaire résistance aux cycles de gel/dégel, en protégeant les sols contre l’agression des agents atmosphériques, des sels de déverglaçage et des chlorures. De plus, il facilite le déneigement et l’élimination du verglas. Enfin, il préserve le béton contre la pénétration des huiles, des graisses et des agents polluants, tout en diminuant sa porosité de 67 % environ.

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Le surfaçage, tip top

Le surfaçage, très vite

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Husqvarna HiperFloor est un procédé complet de surfaçage du béton, alliant des phases de ponçage, des traitements chimiques et un polissage final. Il

renforce l’esthétique, la dureté et la résistance à l’abrasion des sols. Avec sa nouvelle gamme de pads de polissage HiperFlex, Husqvarna propose ainsi des outils plus perfor­mants et moins exigeants. L’offre est disponible dès main­tenant en version Dry, pour le polissage à sec des bétons. Elle doit être complétée prochainement en deux versions Wet (traitement humide) : pads de transition hybrides semi­métalliques pour enlever les rayures importantes et pads pour le ponçage des terrazzos ou la restauration des marbres. La combinaison d’une base flexible sous forme de fibres et de plots de résine à liants tendres, pour atteindre une haute brillance en un nombre limité d’étapes, permet d’épouser les imperfections du sol et évite la formation de points ternes. Les fibres contribuent au nettoyage du sol, en enlevant les résidus de résine. Enfin, la mise en place et le retrait des outils sur la machine de ponçage sont facilités.Le procédé HiperFloor permet trois niveaux de finitions. D’une part, l’Industrial Finish offre un faible niveau de brillance : il est destiné aux traitements des sols d’intérieur (entrepôts, centres commerciaux...) où l’aspect fonctionnel est primordial. Ce traitement donne un sol résistant à l’usure et en réduit le besoin d’entretien.

La réalisation de dalles n’est pas toujours aussi simple qu’il y paraît. En particulier pour ce qui touche à son surfaçage, pourtant étape clef pour garantir sa

pérennité. Non pas que les technologies à mettre en œuvre soient complexes à maîtriser, mais l’intervention doit se faire à un moment bien précis. Et selon le moment du coulage de la dalle, les équipes sont parfois obligées de travailler le soir, voire la nuit, ce qui génère des nuisances sonores et une certaine pénibilité au travail. Pour répondre à cette contrainte de délai, Lafarge France a développé l’Ultra Surfaçage Rapide (USR), une technologie particulière dédiée à la formulation de bétons de radiers, de dalles, de dallages et autres planchers. Quelle qu’en soit la destination : logements, bâtiments industriels et tertiaires, ouvrages de génie civil. La principale caractéristique de l’USR est de permettre une intervention en surfaçage dans un délai maximal de 5 h suivant sa fabrication en centrale de BPE. Une fois ce béton coulé et dressé, il est nécessaire de pulvériser à sa surface l’anti­évaporant MasterKure 111 WB de BASF. Puis, après talochage ou lissage, un produit de cure doit encore être appliqué pour protéger le béton durant sa phase de durcissement. Côté technique, la technologie USR s’applique à des bétons de classe de résistance C25/30 à

D’un niveau moyen de brillance, le Commercial Finish est configuré pour les sols d’intérieur de type espaces commerciaux, magasins, lieux publics, avec peu de granulats. Finition décorative avec un niveau élevé de brillance, l’HiperFloor Premium Finish a été développée pour les sols à fort taux de granulats. Les show­rooms, les entrées d’immeubles de grand standing et les endroits où les propriétés esthétiques (notamment la planéité et le pouvoir réfléchissant du sol) constituent les principales applications possibles. L’aspect fonctionnel, la facilité de nettoyage et les coûts d’entretien réduits sont autant d’avantages de cette finition.

C45/55, présentant des consistances allant de S2 à S4. Et pour des classes d’expositions possibles XC1/XC2 et XF1. D’autres classes sont envisageables. La durée pratique d’utilisation du produit est de 1 h 30 à partir du moment de la fabrication. La mise en œuvre peut se faire à la goulotte de la toupie, à la benne, au tapis ou à la pompe. Bien entendu, les bétons USR sont conformes à la norme NF EN 206/CN et au DTU 13.3. Quant à leur application, elle impose de suivre les prescriptions des DTU 21 et DTU 13.3. Rien qui ne sorte de l’ordinaire.

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Nouveaux Pads de polissage Husqvarna de la ligne HiperFlex.

La technologie Ultra Surfaçage Rapide simplifie la réalisation des dallages.

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HSols Industriels •La logistique comme cheval de bataille

Créé en 1999 à Griesheim­près­Molsheim (67), HSols Industriels est l’un des plus grands groupes de sols industr ie ls indépendant d’Europe, avec 80 collabo­rateurs. Egalement implanté en Ile­de­France et, depuis peu en Suisse, HSols Indus­triels se caractérise par le développement de systèmes de dallages complémentaires : Mono’Control avec joints de

retraits classiques, Mono’Top pour les grandes distances entres joints, Mono’Plan pour des spécifications de haute planéité et, enfin, Mono’Hard pour une haute performance abrasive. Une offre complétée par des solutions de béton désactivé et drainant pour les aménagements extérieurs. « Aujourd’hui, les bâtiments de logistique tirent, de manière significative, notre activité, détaille Adelio Gaspar qui co­dirige l’entreprise avec son frère Helder. Sur ce type de marché, notre regard de dallagiste est primordial. Nous connaissons toutes les contraintes qu’un sol industriel peut subir et c’est à nos techniciens de faire la différence. Ils doivent analyser en détail la cohérence du projet avec la classe de référence demandée par l’appel d’offres, conseiller l’architecte et proposer des variantes, si besoin. Nous sommes, par exemple, très attentifs au dimensionnement, en préconisant une superficie maximale de 1 000 m2 pour les dallages non armés sans joints avec 35 et 45 kg de fibres métalliques. Mais aussi au temps de retrait du béton, au recouvrement des joints et à l’esthétique du sol, désormais recherchée

par de plus en plus de clients. » Leur dernière belle référence? Une plate­forme logistique Zalendo de 130 000 m2 avec un dallage haute performance en usure pour un trafic journalier de 500 passages et la présence de multiples transstockeurs.

Monofloor Technology •Le rôle clef de l’ingénieriePrésente en Espagne, en France, au Royaume­Uni et… en Inde, la société d’ingénierie Monofloor Technology propose des services à toutes les étapes du projet : depuis la conception du sol industriel selon sa destination jusqu’à la prescription des matériaux, en passant par la planification, l’optimisation des ressources, le suivi et le contrôle sur site. « Nous sommes très vigilants sur la formation du personnel de chantier et le suivi d’exécution avec, comme arbitre, le respect du plan qualité du maître d’ouvrage, souligne Eric Laveder, directeur opérationnel de Monofloor France. Nous assurons aussi le contrôle de toutes les exigences requises par le client, notamment en termes de résistance et de planéité lors de l’exécution, afin de demander les mesures correctives si nécessaire. »Considérant le dallage comme un outil de pro duc tion à part entière, Monofloor France déplore qu’il soit encore trop souvent le pa­rent pauvre du bâtiment. « Un dallage n’est pas une galette de béton posée au sol. Il doit cesser d’être une variable d’ajustement pour des raisons de planning ou d’optimisation de la structure par la reprise d’efforts de superstructure, rappelle Eric Laveder. Il n’y a

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Dallage d'un hangar du Suisse Amac Aerospace réalisé par HSols Industriels.

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Contrôle qualité d'un dallage industriel opéré par un technicien de Monofloor Technology.

Expériences exigées !Un sol industriel est un ouvrage unique, dont la qualité est liée à la compétence

et à l’implication du dallagiste, à toutes les étapes du projet. En amont, pour conseiller le client, dimensionner les surfaces et définir l’emplacement des joints de dilatation.

En formulation, pour choisir le béton et la couche d’usure. Et en exécution, avec des équipes capables de s’adapter à la nature du béton et aux conditions climatiques. Marché, organisation, enjeux… Tour d’horizon des entreprises au savoir-faire reconnu.

EntrEPrisEs

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pas d’ouvrages équivalents dans le bâtiment, avec des élancements aussi importants. Chaque matériau utilisé a ses spécificités et ses contraintes. La haute planéité exigée aujourd’hui nécessite de mécaniser la mise en œuvre et de privilégier le dallage renforcé de fibres métalliques, qui s’affirme comme une technique sûre et performante. La technologie progresse, les produits montent en gamme et tout peut s’étudier, mais il ne faut pas être mis devant le fait accompli, en arrivant sur le chantier. »

Placeo •Le “plaisir” du dallage

P laceo , dont le nom signifie, pour la petite histoire, “plaisir” en latin, est spécialisée dans la conception et la réalisation des sols industriels en béton. Créée en juillet 2004, elle rejoint le groupe international RCR en 2007 et s’appuie sur les branches produits du groupe : RCR Production France, pour les

mélanges à base cimentaire, et RCR Déco France, pour les bétons environnementaux, décoratifs et extérieurs ou encore les joints Permaban.Leader national avec une implantation sur 12 sites régionaux, Placeo bénéficie des qualifications Qualibat, dont la 21.53, pour les sols industriels de haute technicité, et la 21.63, pour les bétons colorés, les finitions cirées et les traitements de surface, facilitant l’entretien et la pérennité. « L’une de nos spécificités est de disposer d’un bureau d’études par agence, avec des services travaux renforcés, afin d’apporter une solution globale : l’étude, la conception, la réalisation et l’entretien, détaille Fabien Menu, directeur commercial et marketing de Placeo. Nous avons, en particulier, des équipes spécialisées dans la formulation et la réalisation des dallages sur mesure à haute planimétrie pour le stockage de grande hauteur. Il s’agit de prendre en compte tous les éléments du process comme la hauteur des racks ou encore le type de chariots élévateurs et la dimension des allées. » Un savoir­faire, qui repose sur un matériel à la pointe de la technique, en matière de rendement et de confort au travail. L'exécution prend aussi en compte l’environnement, avec deux ensembles Laser Screed, pour le nivellement et la planéité du béton, et Topping Spreader, pour le saupoudrage de la couche d’usure et son intégration dans le béton frais. Dernier point fort de Placeo, sa capacité à accompagner ses clients – Airbus, BMW, Carrefour, Décathlon, K Line ou encore PSA, – partout dans le monde.

Sols Industriels de l’Atlantique •De nouvelles ambitionsImplantée à Challans (85), Sols Industriels de l’Atlantique (Sia) rayonne sur le Grand Ouest et au­delà, vers l’Ile­de­France. Elle compte 10 salariés et 20 collaborateurs extérieurs réguliers. Tout juste installée dans des nouveaux locaux plus fonctionnels, l’organisation de Sia fait la part belle à l’autonomie et à la solidarité des équipes. « Notre métier nécessite une très forte compétence de techniciens et de logistique, précise Lynda Palvadeau, qui a repris l’entreprise en octobre 2013. Nous développons des formulations spécifiques à chaque chantier, en prenant en compte la localisation de la centrale BPE. Nous travaillons avant tout avec des bétons non adjuvantés, conformes à la norme NF EN 206/CN, en vérifiant bien l’adéquation de leur réaction chimique avec les couches d’usure. Il est difficile d’improviser lors de l’exécution. Ce diagnostic est primordial, car nous garantissons l’ouvrage sur dix ans et assurons les pertes d’exploitation en cas de dysfonctionnements liés au sol. » Très présente sur les marchés techniques de la logistique et de l’agro­alimentaire et forte de belles références comme Airbus ou Longchamp, Sia investit dans les outils diminuant la pénibilité, tels les Laser Screed Flooring (sorte de grandes règles vibrantes montées sur porteurs). Elle sait aussi saisir les opportunités pour se diversifier. Après le lancement de sa filiale Audixol pour l’audit, le diagnostic et la maintenance des sols industriels, Sia vient de créer une structure autonome B2P, grâce au rachat de deux pompes à béton automotrices, dotées de flèches de 24 m et 42 m, en s’associant avec des confrères. « L’objectif est d’améliorer notre flexibilité et de développer notre compétitivité sur les chantiers de type parcs d'activités commerciales où les ouvertures dans les bâtiments ne permettent pas le passage des toupies », conclut Lynda Palvadeau.

Sol Maintenance Service •Un double savoir-faire Présente dans les sols résines depuis 1992 et basée à Saint­Gemmes­sur­Loire (49), Sol Maintenance Service développe, depuis dix ans, une activité complémentaire dans la réparation des dallages industriels béton. Près de 50 % de ses effectifs y sont dédiés, soit 10 compagnons très spécialisés, intervenant avant tout dans le Nord et l’Ouest de la France. « Les dallages en béton datant de 20 ans n’ont plus rien à voir avec ceux d’aujourd’hui, en termes de chocs, de charges et de trafic, rappelle Jean­Louis Grégon, gérant de l’entreprise. Nous intervenons

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Réalisation d'un dallage industriel effectuée par une équipe de Placeo.

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Lynda Palvadeau a repris l’entreprise Sols Industriels de l’Atlantique en octobre 2013.

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dans le cadre de contrats de maintenance, en cas de changement d’exploitation ou suite à un litige à partir du rapport d’expertise. La qualité du diagnostic est essentielle. Il s’agit de répertorier l’ensemble des pathologies et de trouver les bonnes réponses, pour rendre les sols à nouveau exploitables, en fonction des attentes de l’utilisateur. Notre travail se rapproche de celui d’applicateur et nous utilisons surtout des techniques d’injection sous dallage et des résines époxy, polyuréthane ou méthacrylate, pour réparer le pianotage, reprendre

les fissures ou reconstituer les joints. L’autre défi est de perturber l’exploitation le moins possible, ce qui demande beaucoup de souplesse à nos équipes. Nos clients travaillant le plus souvent en 3 x 8, nous devons intervenir de nuit et le week-end avec diplomatie et une forte expertise. »

Twintec •Vers le dallage écologique

D’origine luxembourgeoise, présent dans 20 pays, dont la France depuis 2003, le groupe Twintec est un acteur mondial majeur du dallage industriel. « Si notre cœur de métier repose sur les bétons de fibres métalliques et sur les dallages armés ou non, sans joint sciés, nous développons aussi les dallages structurels sur pieux ou micro-pieux, précise Gaston Pernet, directeur de Twintec France. Le foncier devenant rare, les sols de mauvaises qualités sont plus fréquents et cette technique progresse, même si nous sommes tributaires d’une législation très procédurière. »Twintec se caractérise également par sa capacité à défricher de nouveaux territoires. Le premier est celui de la haute planimétrie, non prise en compte par le DTU 13.3, à l’inverse des normes anglaises et allemandes. « Les logisticiens ont tendance à réduire les allées et à rehausser les racks de stockage. Cela implique des

contraintes d’exploitation très supérieures, car le moindre millimètre d’écart en transversal entre les roues du chariot génère plusieurs centimètres d’inclinaison à 12/13 m de hauteur. Le matériel roulant ne peut plus translater rapidement et risque de taper dans le rayonnage, d’où la nécessité de dallages fibrés, avec une planimétrie et une altimé-

trie très pointues. » Autre innovation : l’amélioration du polissage avec le procédé “Twintec Plus”, qui renforce l’esthétisme, amène un gain de luminosité et diminue l’entretien par sa résistance exceptionnelle à l’encrassement.Enfin, Twintec joue un rôle de pionnier dans le développement des sols industriels écologiques. « Notre but est de diminuer l’empreinte environnementale, en particulier, l’impact carbone des dallages, conclut Gaston Pernet. Cela passe par la réduction des volumes de matières premières comme l’eau et le ciment, et la mise au point de nouvelles fibres plus écologiques. Nous menons aujourd’hui différents chantiers tests, notamment aux Pays-Bas, et devrions aboutir à de nouvelles solutions à moyen terme. »

VMat Construction •Un challenger qui monte

Basée à Châtillon­sur­Seine, entre Dijon et Troyes (21), l’activité principale de VMat Construction est de très loin le sol industriel (90 %), bien devant la chape fluide et les bétons décoratifs. La particularité de l’entreprise ? Déjà sa jeunesse. Le dallagiste fête ses dix ans et ses deux dirigeants – Mathieu Straub, pour le commerce et Véli Urek, pour la partie travaux ont à peine 33 ans. Ensuite son dynamisme. « Nous aimons le côté très technique du mé-tier et son exigence de grande vitesse, souligne Véli Urek . C’est un challenge de réaliser vite et bien, en respectant toutes les contraintes, et toujours une satisfaction de visualiser immédia­tement le résultat de son travail. »Forte de douze collabo­ra teurs, l’entreprise rayonne dans le Grand Est jusqu’au Sud de Lyon et à l’Est de Paris. « Nous intervenons pour le compte d’entreprises générales et en lots directs pour les sols décoratifs et les bâtiments agricoles où nous avons une belle activité, particulièrement sur Reims et Epernay », précise Mathieu Straub. VMat Construction vient aussi d’ouvrir une agence au Luxembourg, pays où l’entreprise compte déjà des références comme un lycée, une école française et les parkings de la cour de Justice de l’Union européenne…A présent, VMat Construction entend accélérer son développement, avec un double objectif : élargir sa couverture géographique en Ile­de­France et en Belgique, et s’attaquer à des chantiers de très grandes envergures, en s’appuyant sur des partenariats forts au niveau du bureau d’études et du pompage du béton.[©

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Dallage industriel ultra résistant et lumineux Twintec Plus.

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Dallage industriel réalisé par VMat Construction pour une usine à Chalon-sur-Saône (71).

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La réparation des dallages industriels anciens constitue la spécialité de Sol Maintenance Service.

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CS France •Un renforcement de gamme à venir

Basée à Pacy­sur­Eure (27) et filiale du groupe américain Construction Specialties fondé en 1948, CS France s'est renforcée dans les joints

de dilatation, avec l’acquisition de la marque Couvraneuf. Cette dernière propose une large gamme adaptée à

toutes les attentes, en termes de joints souples, de joints de grandes dimensions et de joints tout métal. Le tout avec un soin particulier apporté à la

qualité des matériaux, des finitions et des teintes. « Pour les sols industriels, nous proposons un produit en acier pré-peint anti-rouille : le T90/50, qui répond aux contraintes d’ouverture-fermeture pour des charges allant jusqu’à 12 kg/mm de largeur de roues de chariot élévateur », précise Stéphane Potier, responsable technique de la division Couvraneuf. Courant 2017, la gamme va s’enrichir avec des joints plus larges, de 60 mm et plus, afin de traiter des charges plus importantes. [Service Lecteurs 1]

HCJ France •Les atouts du joint Cosinus Slide

Spécialisée dans la construction de joints de dilatation et d’accessoires pour dallages industriels depuis 20 ans, Hengelhoef Concrete Joints (HCJ) est présente en France, via le distributeur VDB, basé à Oppède (84). Un savoir­faire, s’appuyant sur 20 ans d’expérience terrain. « Un dallage ne peut pas remplir l’état limite de service sans joints de dilatation durables, affirme Dirk Van Cauteren, responsable du support technique HCJ. Si l’on regarde l’évolution des bâtiments industriels, et tout particulièrement, des plates-formes logistiques, toutes les surfaces sont désormais exposées aux passages des chariots. L’intégralité des joints doit être pérenne.

L’ouverture des joints en périphérie des grands panneaux sans joints sciés atteint facilement 10 à 20 mm, d'où le développement des joints Cosinus Slide en acier, en acier galvanisé ou en inox. Par rapport à un joint classique linéaire, la forme sinusoïdale élimine les chocs, en cas de trafic intense et réduit, de manière considérable, les vibrations dans les chariots et les engins élévateurs. De plus, le joint Cosinus Slide permet de changer, sans aucun risque, le positionnement des racks ou la direction du trafic, quelle que soit l’évolution de l’utilisation du dallage. » [Service Lecteurs 2]

Peikko France •L’heure de l’Optima JointAvec des produits 100 % recyclables couvrant tous les types de dallages – chapes, longues bandes, grandes travées, avec et sans joints ou encore post­contraints –, le Finlandais Peikko est présent en France depuis 2008. Sa gamme de joints industriels est complétée par des cornières techniques et des systèmes de remplissage. Et ce, afin d’éliminer le besoin de retraiter les joints, de minimiser les périodes d'indisponibilité du dallage et d’améliorer la résistance dans le temps et des plaques de transfert de charge pour les joints de retrait ou sciés. « Les dallagistes sont au cœur de notre actualité avec le lancement de la solution Optima Joint, se réjouit Dominique Dupuch, directeur commercial de Peikko France. Notre gamme de joints techniques, qui traite des mouvements libres des dalles – retrait ou dilatation –, est renforcée par l’Optima Joint. Ce dernier remplacera, à terme, le Terajoint, le produit phare actuel. » La mise en place est équivalente, mais son ancrage dans le béton est différent. Les rails

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Le T90/50 permet un renfort mécanique du joint de dilatation jusqu’à 60 t.

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Système Optima Joint pour dallage béton haute résistance de Peikko, permettant un mouvement libre du joint.

Finition talochée et lissage d'un joint Cosinus Slide de HCJ.

L’autre challengeSi la couche d’usure est cruciale, il en va de même pour le joint de dilatation,

tant son positionnement et sa constitution participent à la vie du sol industriel. Découvrez une sélection d’acteurs clefs du marché pour évoquer les évolutions

du joint de dilatation et la diversité des solutions existantes.

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Le joint de dilatation maîtrise le retrait du béton, en permettant son déplacement horizontal et vertical, pour éviter les risques de fissures, d’épaufrures

ou de pianotage entre les plaques. Il permet l’arrêt du bétonnage en exécution, protège les bords de la dalle coulée et assure sa liaison avec la dalle mitoyenne.

Il connecte aussi, une fois l’activité démarrée, deux surfaces pour faire passer le trafic d’un côté à l’autre, en équilibrant la charge. Enfin, sa mise en œuvre nécessite une attention particulière : le béton doit être bien compacté, renforcé si nécessaire par des fibres, avec une finition de surface impeccable.

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métalliques évoluent aussi pour diminuer l’usure des roues des systèmes filoguidés ou téléguidés. Le principe est toujours le même : la reprise des charges par des plaques semi­circulaires de 5 mm à 6 mm d’épaisseur et espacées de 13 cm à 15 cm selon les cas, pour transférer la charge produite par l’engin de manutention d’une dalle à l’autre. [Service Lecteurs 3]

Plaka France •

Du standard à l’ultra sur mesureAvec une équipe de 30 commerciaux, un siège à Toulouse, cinq agences­dépôts et deux usines, la filiale française de Plaka Group est un acteur majeur des accessoires pour la construction. Pour les sols industriels, l’offre se divise en trois gammes brevetées.Tout d’abord, le joint de dilatation Diladal, permettant la transmission de charges très élevées, est facile à mettre en œuvre grâce à ses pieds de réglage magnétiques. Ensuite, le joint S­Line, qui dispose du même système de réglage magnétique et assure une excellente protection des bords lors du transfert de charge d’une dalle à l’autre, grâce à la présence d’une cornière

en tête, protégeant la tôle du profilé supérieur. Enfin, le système multi­fonctions Plakasteel. « Plus qu’un produit, c’est une solution personnalisable à l’extrême que notre service Méthodes configure en fonction des besoins du client, précise Guerric Becquart, directeur bâtiment de Plaka France. Ses différents éléments – cornières acier, raidisseurs soudés, raccords, matériaux de dilatation en polystyrène ou encore goujons, résilients acoustiques et membranes d’étanchéité Waterstop – lui permettent de répondre à des besoins de fractionnement, de joints de dilation, d’amortissement de vibration acoustique ou encore de coffrages perdus en dallages et en radiers. Les dallagistes apprécient de plus en plus sa facilité de pose, le gain de temps, l’économie et sa qualité. » [Service Lecteurs 4]

Promadis •

Evolutions significatives

« Chaque année, nous vendons plus de 100 km de joints de construction. L’année 2016 restera comme une année charnière avec l’obtention du premier Label CE par notre partenaire historique Permaban, explique Christophe Momméja, responsable de l’activité Sols Industriels de Promadis, entreprise basée à Brenouille (60).

Cette garantie de qualité répond aux attentes des maîtres d’ouvrage et des assureurs. C’est unique, nouveau et souligne le rôle pionnier de ce fabricant anglais, qui est à l’origine des systèmes de joints “bi-directionnels” et prêts à l’emploi. » Mais pour Promadis, l’année 2017 sera celle du joint Signature 2 en polymère renforcé de verre, destiné au trafic intense de chariots. Et d’un plat étiré de 40 mm x 10 mm galvanisé, avec ancrage plus performant, qui remplace les “cornières queue de carpe”. Egalement, celle des couches d’usure et leur nuancier de 14 teintes, de la marque Achro, dont les produits sont fabriqués en France. Côté dallages renforcés, Promadis a obtenu l’exclusivité des fibres FSI. Sous Avis technique, la Xorex 50 est en fil d’acier profilé et offre la particularité d’être plus facile à mettre en œuvre que les fibres conventionnelles avec crochets, que ce soit en centrale ou dans la toupie sur chantier. Elle ne nécessite aucun système de démêlage. La réparation des sols évolue avec l’arrivée des joints Signature AR et des stabilisateurs de joints CoGri, qui éliminent les épaufrures et les pianotages de dalles, tout en préservant les bandages et l’électronique des chariots. [Service Lecteurs 5]

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Profil pour joint de dilatation avec transfert de charges Diladal, développé par Plaka Group.

Système de joint de réparation Signature AR de Promadis.

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Le carnet des fournisseurs