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CONSERVATOIRE SUPERIEUR D’OSTEOPATHIE
LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Rachialgie en ostéopathie
Mémoire rédigé et soutenu à Nanterre le 30 juin 2017
en vue de l’obtention du Diplôme d’Ostéopathie
Par Alexandre LEROUX
Maitre de Mémoire : Jordane PORTELA, Ostéopathe DO
CONSERVATOIRE SUPERIEUR D’OSTEOPATHIE
LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Rachialgie en ostéopathie
Mémoire rédigé et soutenu à Nanterre le 30 juin 2017
en vue de l’obtention du Diplôme d’Ostéopathie
Par Alexandre LEROUX
Maitre de Mémoire : Jordane PORTELA, Ostéopathe DO
« Le devoir du praticien n’est pas de guérir le malade mais d’ajuster une partie ou
l’ensemble du système afin que les fleuves de la vie puissent s’écouler et irriguer les
champs desséchés. » Andrew Taylor STILL
« L’ostéopathie est une science, un art et une philosophie. » Andrew Taylor STILL
A Donald JACOB, ostéopathe DO, pour m’avoir aidé, grâce à la qualité de son
enseignement et la mise en place de ses tableaux, à mieux appréhender le diagnostic
d’opportunité. Il m’a également transmis l’envie d’être meilleur.
A Jordane PORTELA, mon maitre de mémoire, pour son soutient moral, scolaire, son
humour et sa rigueur.
A Sinziana COBENA, médecin généraliste de la ville de Vaucresson (92), pour m’avoir
aidé dans mes choix de pathologies lors de la réalisation de mon site internet.
A Marine MOREUX pour m’avoir aidé et soutenu tout au long de ces années.
A mes parents pour la confiance qu’ils me portent tous les jours.
A mes amis pour m’avoir aidé dans mes choix et dans la mise en forme de ce projet.
SOMMAIRE
INTRODUCTION : ........................................................................................................ 1
I. NOTION DE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ............................................... 3
1.1 Définitions et généralités .................................................................................... 3
1.1.1 L’ostéopathie aujourd’hui ........................................................................... 3
1.1.2 Quelques définitions .................................................................................... 4
1.2 Le diagnostic différentiel actuel ......................................................................... 6
1.2.1 Le squelette du diagnostic d’opportunité .................................................... 6
1.2.2 Les différentes approches cliniques ............................................................ 7
1.2.3 Les drapeaux rouges/orange ....................................................................... 8
1.3 La limite entre médecine et ostéopathie ........................................................... 11
II. ETUDE ET ENQUÊTE AUPRES DES ETUDIANTS ................................... 14
2.1 Le questionnaire ............................................................................................... 14
2.2 Les résultats ...................................................................................................... 16
2.3 Interprétation des résultats ................................................................................ 22
III. LE SITE INTERNET ........................................................................................ 28
3.1 Explications fonctionnelles – Cahier des charges ............................................ 28
3.1.1 A qui s’adresse ce site ? ............................................................................ 28
3.1.2 Quel est le but de ce site ? ......................................................................... 28
3.1.3 Les différents tableaux .............................................................................. 32
3.1.4 Exemple d’une pathologie et sa conduite à tenir spécifique ..................... 35
3.2 Les différentes techniques ostéopathiques et leurs contre-indications ............. 36
3.2.1 Les techniques ........................................................................................... 36
3.2.2 Classification des différents traitements ................................................... 37
3.2.3 Les contre-indications ............................................................................... 39
3.3 Les prises de décision ....................................................................................... 41
3.3.1 Pourquoi avoir choisi d’inclure certaines pathologies dans les sphères et
pas d’autres ?........................................................................................................... 41
3.3.2 Comment avons-nous défini les conduites à tenir ? .................................. 42
3.3.3 Pourquoi ne traiter que des cervicalgies/dorsalgies/lombalgies ? ........... 42
CONCLUSION : ........................................................................................................... 44
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
1
INTRODUCTION :
Pour arriver à déterminer si tous les ostéopathes sont capables de traiter tous les
patients se présentant à leur cabinet, nous nous sommes posé une multitude de
questions.
L’ostéopathie peut-elle être accessible à tous les patients ? Tous les ostéopathes
peuvent-ils traiter tous les patients ? Nous avons voulu démontrer nos réponses à travers
ce mémoire. Il s’agit donc aussi de délimiter les frontières de l’ostéopathie, à travers une
connaissance de ses propres compétences.
A l’époque, l’ostéopathie n’était pas reconnue, et attirait beaucoup moins de patients
qu’aujourd’hui. Il y avait donc moins de patients malades susceptibles de consulter.
Cette question ne se posait donc pas forcément.
Aujourd’hui, les patients se présentent en cabinet avec de véritables pathologies, parfois
lourdes. Des confrères se sont appliqués à créer les fameux drapeaux rouges et orange
afin de constituer des signes d’alertes pour les ostéopathes. Malheureusement, à mon
sens, ils ne sont pas suffisants. Chaque praticien doit pouvoir, grâce à un raisonnement
réfléchi et appliqué, créer son propre diagnostic d’opportunité bien fondé, en prenant
bien sûr compte de ces signes d’alertes.
Chaque ostéopathe doit avoir une notion de ses propres capacités à réaliser ses
techniques, à appliquer sa sémiologie, et à réaliser son propre diagnostic.
Mais pour pouvoir créer son diagnostic, la connaissance de la sémiologie est
fondamentale. C’est pourquoi, à travers ce mémoire, nous nous sommes efforcés
d’interroger les étudiants pour avoir une meilleure idée de leur conception du
diagnostic.
Enfin, nous proposons un site internet afin de suggérer une conduite à tenir pour les
étudiants et pour certains ostéopathes face à certains cas cliniques, et les aider à mieux
construire leur raisonnement clinique.
Voici donc les deux questions fondamentales de ce mémoire :
Problématiques :
Comment améliorer la compréhension du diagnostic différentiel des ostéopathes
ou des étudiants en ostéopathie ?
Quelle est la conduite à tenir en ostéopathie selon une pathologie donnée ?
2
MATERIEL ET METHODE :
Ce travail de recherche se base sur une revue de la littérature et constitue un travail
réflectif dans le cadre d’une enquête bibliographique. Le décorticage des écrits actuels
va nous permettre d’étayer et peut-être d’offrir une meilleure compréhension du
diagnostic d’opportunité, et une conduite à tenir en ostéopathie pour une pathologie
donnée.
3
I. NOTION DE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
1.1 Définitions et généralités
1.1.1 L’ostéopathie aujourd’hui
Replaçons tout d’abord l’ostéopathie dans le monde occidental actuel.
Actuellement, selon l’OMS, l'ostéopathie appartient aux Médecines Alternatives et
Complémentaires (MAC). Ce terme regroupe "des approches, des pratiques, des
produits de santé et médicaux, qui ne sont pas habituellement considérés comme faisant
partie de la médecine conventionnelle". Les MCA incluent entre autres les thérapies
manuelles (ostéopathie, chiropraxie, massage), la médecine traditionnelle (chinoise,
ayurvédique, africaine), l'acupuncture (technique de MTC), l'homéopathie, la
mésothérapie, les thérapies "corps-esprit" (aromathérapie, hypnose, méditation,
relaxation), la naturopathie, la réflexothérapie, la phytothérapie(1)
…
Nous parlons communément de professionnels paramédicaux.
Mais qui sont-ils ? Comment sont-ils définis en France ?
Ce sont toutes les professions de santé que l'on peut exercer sans être docteur en
médecine. Les personnes qui exercent ces professions sont habilitées à délivrer les soins
qu’il convient de définir(2)
.
Selon le code de la santé publique français, on retrouve notamment les masseurs-
kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, manipulateurs d'électroradiologie
médicale, audioprothésistes, opticiens-lunetiers, prothésistes et orthésistes, diététiciens,
techniciens de laboratoire, infirmiers anesthésistes…
Mais l’ostéopathie ne fait pourtant pas partie de cette liste des professions
paramédicales(3)
.
Cependant, des professions non définies dans le code de la santé publique mais
intervenant régulièrement auprès de patients sont communément incluses dans le terme
de profession paramédicale(4)
.
Devant les diverses conceptions et techniques relatives à la l’ostéopathie, il semble
difficile de proposer une définition universelle pour cette pratique. Ainsi, il a été décidé
4
de citer la définition de l’ostéopathie issue de l'arrêté du 12 décembre 2014 paru au
Bulletin Officiel(5)
. "L’ostéopathe, dans une approche systémique, après diagnostic
ostéopathique, effectue des mobilisations et des manipulations pour la prise en charge
des dysfonctions ostéopathiques du corps humain. Ces manipulations et mobilisations
ont pour but de prévenir ou de remédier aux dysfonctions en vue de maintenir ou
d’améliorer l’état de santé des personnes, à l’exclusion des pathologies organiques qui
nécessitent une intervention thérapeutique médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou
par agent physique."
Selon Jean-Louis Boutin, il définit l’ostéopathie comme étant une médecine
ostéopathique. Aujourd’hui, beaucoup d’autres ostéopathes s’emploient à la définir
ainsi(6)
.
Les concepts ostéopathiques mettent en évidence les principes suivants :
- le corps, par un système d’équilibre complexe, tend à l’auto-régulation et à l’auto-
guérison face aux processus de la maladie.
- le corps humain est une entité dans laquelle la structure et la fonction sont
mutuellement et réciproquement interdépendantes.
Mais que signifient tous ces termes ? Quels sont alors les droits de l’ostéopathe par
rapport au monde médical ?
1.1.2 Quelques définitions
Diagnostic médical : (selon le « Larousse Médical »).
Temps de l'acte médical permettant d'identifier la nature et la cause de l'affection dont
un patient est atteint.
Un diagnostic s'établit en plusieurs étapes.
Le diagnostic proprement dit, comprend un examen clinique : entretien avec le patient,
qui permet de retracer l'histoire de la maladie, de préciser les antécédents familiaux,
chirurgicaux, gynécologiques, l'hygiène et le mode de vie (« anamnèse »), et un examen
physique, général ou orienté, à la suite de l'entretien. Au terme de la consultation,
5
l'examen clinique peut être complété par des examens complémentaires nécessitant
éventuellement une hospitalisation.
Diagnostic différentiel : (selon le « Larousse Médical »).
Le diagnostic différentiel correspond à la phase où le médecin écarte la possibilité
d'affections présentant des signes communs avec la maladie.
Diagnostic ostéopathique(7)
:
Le diagnostic ostéopathique comprend un diagnostic d’opportunité et un diagnostic
fonctionnel :
• Diagnostic d’opportunité : démarche de l’ostéopathe qui consiste à identifier les
symptômes et signes d’alertes justifiant un avis médical préalable à une prise en
charge ostéopathique.
• Diagnostic fonctionnel : démarche de l’ostéopathe qui consiste à identifier et
hiérarchiser les dysfonctions ostéopathiques ainsi que leurs interactions afin de
décider du traitement ostéopathique le mieux adapté à l’amélioration de l’état de
santé de la personne.
Le diagnostic d’opportunité passe donc par la mise en place de « drapeaux rouges » et
« drapeaux orange », autrement appelés « orange flags » et « red flags » afin de savoir si
on inclut le patient dans notre consultation, ou si on le renvoie pour un avis médical.
Nous serons amenés à les développer dans la partie « 1.2.3 Les drapeaux
rouges/orange ».
A partir de ces définitions, nous pouvons constater une différence entre le « diagnostic
différentiel » et le « diagnostic d’opportunité ». Dans le premier cas, le praticien est
médecin. Il est le seul à jouir du droit d’établir un diagnostic médical et de poser un
nom de maladie sur un ensemble de symptômes.
À aucun moment, l’ostéopathe ne peut établir un diagnostic médical.
Ces deux aspects restent tout de même intimement liés.
Lors du diagnostic différentiel établi par le médecin, ce dernier essaye d’associer des
groupes de symptômes ou des syndromes à des pathologies.
Lors du diagnostic d’opportunité, l’ostéopathe est contraint de ne reconnaître
uniquement que des signes d’alertes sans y associer des noms de pathologies.
6
Ces termes sont régis par l’Article 2 du décret 2007-435 du code de la santé publique(8)
,
« Les praticiens (…) sont tenus, s'ils n'ont pas eux-mêmes la qualité de médecin,
d'orienter le patient vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou
un traitement médical, lorsqu'il est constaté une persistance ou une aggravation de ces
symptômes ou que les troubles présentés excèdent son champ de compétences. »
Il est donc question de champs de compétences.
1.2 Le diagnostic différentiel actuel
1.2.1 Le squelette du diagnostic d’opportunité
Comprenons dès à présent que l'examen physique et les examens
complémentaires contribuent beaucoup moins au diagnostic qu'une anamnèse bien
effectuée.
L’orientation diagnostique commence dès la description des symptômes par le patient
qui permettra, dès lors, d’écarter un certain nombre de pathologies.
Lorsque l’anamnèse est terminée, le clinicien doit avoir une liste de pathologies en tête
dont l’examen physique est primordial pour affirmer ou infirmer ses suspicions de
pathologies.
Les examens complémentaires sont nécessaires dans certains cas pour confirmer
l’enquête clinique.
A l’image de la migraine, il n'y a pas d'examen complémentaire efficace. Le diagnostic
reposera donc essentiellement sur une histoire bien retranscrite. Dans un angor, la
description de la douleur thoracique liée à l'effort peut être suffisante pour permettre un
diagnostic sûr sans examen complémentaire(9)
.
Pour définir la cause d'un symptôme d'un patient, il faut donc :
connaître l’histoire de la maladie ;
avoir un examen physique adapté à la clinique ;
parfois des examens complémentaires sont nécessaires pour trancher.
Et puis parfois, ces symptômes ne sont associés à aucune maladie pour la médecine
allopathique.
7
1.2.2 Les différentes approches cliniques
Comment aborde-t-on un patient en clinique ?
En effet, plusieurs façons de faire sont à notre portée pour établir notre diagnostic
d’opportunité. Reste à considérer ses propres connaissances de sémiologie médicale et
son expérience personnelle de clinique.
- L’approche probabiliste : Le clinicien doit prendre en compte dans sa
démarche diagnostique les probabilités qu’une pathologie puisse atteindre le
patient en fonction de son âge, son sexe, ses antécédents et l’épidémiologie
de la maladie.
Cette approche implique une connaissance supplémentaire en épidémiologie
et une certaine expérience clinique. Avec de l'expérience, le clinicien a
rapidement une idée assez précise de ce que peut avoir le patient.
L'œdème pulmonaire est une cause fréquente de dyspnée aiguë chez une
personne âgée aux antécédents d'infarctus du myocarde ou de maladie
valvulaire. L'asthme est fréquent chez les jeunes enfants, le pneumothorax
chez des personnes maigres et actives, l'emphysème et la bronchite
chronique chez les fumeurs d'âge moyen et la broncho-pneumopathie chez
les personnes âgées peu actives.
- L’approche systématique(10)
: Le clinicien doit passer en revue tous les
systèmes pouvant causer le symptôme présenté par le patient, sans vraiment
prendre en compte la prévalence d’une pathologie, ni même son
épidémiologie.
o Avantages : Cela permet de ne rien délaisser. C’est la démarche la
mieux adaptée pour un étudiant qui n’a pas encore l’expérience et la
connaissance nécessaire pour avoir une approche « probabiliste ».
o Inconvénients : Cela implique une routine peu modifiable et
« robotisée ».
8
1.2.3 Les drapeaux rouges/orange
« La commission académique fut chargée d’élaborer une formation de préparation à
l’examen intercantonal pour les ostéopathes en exercice. Dès lors, un catalogue
d’indications et contre-indications donnant la conduite à tenir pour l’ostéopathe dans
son évaluation de la prise en charge du patient nous a paru essentielle. L’objectif étant
de présenter un document de référence à orientation clinique permettant à chacun de
satisfaire aux exigences de la prise en charge du patient. » Nicolas Kaufmann(11)
.
Voici les premiers mots de Nicolas Kaufmann - président de la commission académique
de la Fédération Suisse des Ostéopathes (FSO) - dans son cahier ostéopathique dans la
création des drapeaux rouges et orange.
Autrement dit, ce système a été mis en place afin de répondre au champ de compétence
ostéopathique, et d’exprimer clairement des signes d’alertes sur lesquels l’ostéopathe se
doit de réorienter le patient vers un médecin pour un avis médical.
Mais de ce fait, doit-on s’arrêter à ce champ de compétence ? Ne doit-t-on pas avoir une
vision globale et d’unité du corps humain en ostéopathie ?
1.2.3.1 Définitions
Drapeaux rouges « Red flags » (Selon le « Cahier des contre-indications »).
Les « Red flags » sont des signes d’alerte soit généraux soit spécifiques à une région
anatomique. Ils déterminent des pathologies représentant des contre-indications
absolues à la prise en charge ostéopathique immédiate, et qui requièrent une prise en
charge par un médecin (spécialiste). Toutefois, une fois le diagnostic établi et le patient
pris en charge médicalement, l’ostéopathe peut ajouter son traitement au traitement
médical.
Drapeaux orange « Orange flags » (Selon le « Cahier des contre-indications »).
Les « Orange flags » sont des signes d’alerte spécifiques à une région anatomique. Ils
déterminent des pathologies représentant des contre-indications relatives à la prise en
charge ostéopathique immédiate. Toutefois, celle-ci peut s’effectuer en parallèle et/ou
9
en collaboration avec le médecin spécialiste. La prise en charge ostéopathique restant
dépendante de l’évolution de ces « signes d’alertes » dans le temps.
1.2.3.2 Avantages
Cette approche a donc pour but immédiat d’inclure ou d’exclure le patient dans
la consultation ostéopathique. Elle est donc essentielle à tout ostéopathe afin que soit
respecté le principe sécuritaire vis-à-vis du patient.
En effet, nous pouvons le lire dans leur cahier des contre-indications :
« (…) la classification entre contre-indications absolues et relatives permet d’offrir une
aide à la décision de prise en charge immédiate ou non du patient. Ce modèle ainsi
élaboré permet une prise en charge à large spectre des différentes pathologies dans le
respect de la non dangerosité pour le patient. ».
Ils nous présentent également un algorithme de leur approche clinique présenté ci-
dessous (tiré de leur ouvrage).
10
1.2.3.3 Inconvénients
Compréhension de la valeur réelle d’un symptôme : où est l’unité du corps ?
On se base simplement sur des signes « graves » pour écarter le patient de son champ
d’action sans comprendre la valeur réelle de son symptôme. C’est-à-dire que selon un
motif de consultation donné, on ne cherche pas à réfléchir à d’éventuelles pathologies
qui seraient susceptibles de créer cette symptomatologie.
La capacité à faire un lien entre le signe supposé « grave » et la réelle pathologie
peuvent parfois s’avérer éloignés de la réalité. Prenons comme exemple la fièvre qui
peut être due à une affection ORL saisonnière alors que le patient se présente avec une
dorsalgie.
Il est difficile de prendre en charge de manière sécuritaire un patient sans comprendre la
symptomatologie qui pourrait être fonctionnelle ou organique.
Conduite à tenir des drapeaux orange :
En bas à droite du schéma est écrit « Possibilité de (par la suite…) ». C’est à cela que
nous nous intéresserons principalement dans notre site internet.
La conduite à tenir ostéopathique n’est pas spécifiée de manière claire pour les drapeaux
orange. Pourtant, elle pourrait être nécessaire aux yeux du monde médical ainsi que
pour les ostéopathes.
Actuellement, l’ostéopathe n’a donc pas les compétences pour établir un diagnostic
différentiel médical. Il doit réorienter son patient en cas de signes d’alertes associé à un
« drapeau rouge ».
Mais l’ostéopathe ne devrait-il pas connaître les possibles pathologies qu’un patient
peut présenter ?
Qu’en est-il de la conduite à tenir si l’ostéopathe ne connait pas sa sémiologie ?
Certains diront qu’il est essentiel pour un l’ostéopathe de connaître sa sémiologie. Cela
va de soi.
Pourtant les étudiants en ostéopathie apprennent cette matière au cours de leur cursus,
encadré par le corps médical.
11
Pour beaucoup d’ostéopathes ou d’étudiants en ostéopathie, la conduite à tenir selon une
pathologie donnée est encore assez floue. Nous nous efforcerons de répondre au mieux
pour permettre un traitement ostéopathique le plus large possible (qu’il s’agisse de type
de techniques ou de champs d’actions) et ceci pour éviter toute dangerosité et dans le
but d’efficacité maximum.
Notre travail tend à poursuivre le travail de Nicolas Kaufmann, sur la visée clinique du
cahier des contre-indications et d’apporter un plus dans l’aide aux choix thérapeutiques.
Des études cliniques doivent être faites afin de prouver l’efficacité préventive et
curative de l’ostéopathie, et ainsi opérer un rapprochement sensible entre l’ostéopathe et
le médecin généraliste.
En effet, chez nos voisins du Royaume-Uni, la profession est réglementée depuis le 1er
juillet 1993. Les ostéopathes ont un statut de praticien indépendant consultant de
premier rang au même titre que les médecins et les chirurgiens dentistes(12)
.
Cette avancée est à noter et peut servir d’objectif à atteindre pour l’ostéopathie
française.
1.3 La limite entre médecine et ostéopathie
Mais pourtant, ces deux professions sont différentes.
Une autre question se pose alors ; quelle est la limite entre la médecine allopathique et
la médecine manuelle ostéopathique ?
Pour cela, rappelons la définition retenue par l’OMS de la médecine traditionnelle(13)
:
« La médecine traditionnelle est la somme totale des connaissances, compétences et
pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et
qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour
prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales. »
A ce jour, l’ostéopathe ne peut prétendre pouvoir traiter à lui seul des maladies
physiques et mentales. Il est entendu que l’ostéopathe n’est donc pas médecin et n’entre
pas encore dans le projet curatif d’une pathologie organique.
Mais l’ostéopathie s’inscrit plutôt dans une médecine de prévention.
12
Rappelons les grands principes de l’ostéopathie, en référence à Andrew T. Still : la
structure gouverne la fonction, l’unité totale du corps, l’homéostasie par le principe de
l’auto-guérison et la règle de l’artère est suprême.
Selon l’arrêté du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie à l’article
17(14)
, chaque établissement ostéopathique est constitué d’un conseil scientifique,
composé d’un corps médical.
Mais pourquoi un conseil scientifique ? Ce conseil scientifique permet d’entreprendre
l’apprentissage de la sémiologie principalement.
L’étudiant ou l’ostéopathe doit poser son diagnostic d’opportunité comme s’il faisait un
diagnostic différentiel médical afin d’être le plus proche de la réalité du patient.
Certifier au patient qu’il a une pathologie (et non pas le suspecter), c’est franchir la
ligne rouge entre médecine et exercice illégal de la médecine. Il est donc différent de
penser à une pathologie et ainsi l’avoir en tête que de le dire au patient.
Des signes d’alertes seuls ne sont absolument pas suffisants pour être efficaces tant au
niveau ostéopathique que médical.
Il doit jouir des connaissances acquises au cours de son cursus, de sa sémiologie pour
pouvoir prendre en charge, de manière sécuritaire et à large spectre, un patient en
ostéopathie.
L’ostéopathie en France est entrée désormais dans les mœurs et est au centre de
beaucoup de sujets quant à son efficacité. Des études doivent être publiées afin de
prouver au corps médical l’efficacité selon des pathologies données (l’ostéopathie
curative). Si les ostéopathes veulent généraliser leur place en hôpitaux, en pédiatrie, en
maternité, dans les centres sportifs ou simplement recevoir des patients de la part du
corps médical en ville, ils doivent être reconnus comme étant une profession autre
qu’une MAC.
Ce débat est éminemment politique car il pourrait convenir, à terme, d’inclure
l’ostéopathie dans le système de la sécurité sociale pour des raisons socio-économique.
Les mutuelles, elles, participent au remboursement des soins car elles n’ignorent pas
l’intérêt et l’efficacité des soins ostéopathiques.
13
Le frein qu’opposent les divers gouvernements au remboursement par la sécurité
sociale, est principalement budgétaire. La santé a un prix. Il convient de le définir mais
il s’agit d’un vaste problème.
Au Royaume-Uni, l’ostéopathie est reconnue au même titre que la médecine
traditionnelle. Pourtant, ils n’ont pas le même système de santé.
La France, elle, commence à découvrir les bienfaits de l’ostéopathie.
Il reste du chemin à parcourir mais les choses évoluent favorablement.
14
II. ETUDE ET ENQUÊTE AUPRES DES
ETUDIANTS
2.1 Le questionnaire
Ci-joint en annexes.
Pourquoi faire un questionnaire ?
Nous nous sommes posé la question de savoir comment les étudiants en 4ème
et 5ème
années d’ostéopathie ont retenu cet enseignement qu’est le diagnostic d’opportunité au
Conservatoire Supérieur d’Ostéopathie Paris.
Etant donné qu’il n’existait pas de questionnaire déjà validé scientifiquement adapté à
ce sujet, il nous a fallu le créer nous-mêmes.
Pour avoir un maximum de réponses de la part des étudiants, il était nécessaire que ce
formulaire soit rapide et simple à remplir.
Il est donc composé de 20 questions à réponses binaires ou trinaires et d’une durée de
passation de 2 minutes.
Il fallait également préserver l’anonymat des sondés afin qu’ils répondent le plus
sincèrement possible.
Nous avons ainsi opté pour une enquête informatisée, à l’aide de Google Forms(15)
. Par
conséquent, l’étude statistique est déjà incluse dans ce programme.
Nous attendions 70 sujets.
Quelles sont les explications des questions posées ?
Les premières questions visent à savoir si l’étudiant connait la différence entre la
médecine et l’ostéopathie, et si l’enseignement des drapeaux rouges et orange a été
retenu correctement.
Au point numéro 4, nous essayons d’apprécier l’attitude de l’étudiant face à un signe
considéré comme étant un drapeau rouge (tel qu’enseigné au CSO).
Aux questions suivantes, nous tentons d’évaluer la capacité de l’élève à réaliser son
diagnostic d’opportunité intelligemment.
15
Un test bref et facile est effectué pour connaître de façon générale si tous les étudiants
sondés ont assimilé les bases de la sémiologie cardiaque.
Pourquoi avoir choisi la sémiologie cardiaque ?
C’est une atteinte qui est très fréquente. Lorsque le système cardiaque est déréglé, les
symptômes qui en découlent doivent être très rapidement reconnus. Le cœur est un
organe noble et l’organisme ne peut pas s’en passer pour survivre.
De plus, dans le cursus ostéopathique, l’étude des signes cardiaques sont la toute
première partie de l’enseignement de la sémiologie médicale.
Au milieu du questionnaire, nous demandons si les étudiants se sentent à l’aise dans le
diagnostic d’opportunité, puis nous le redemandons volontairement quelques questions
plus tard.
Entre ces deux mêmes questions, nous leur présentons un exemple concret d’un patient
se présentant avec une pathologie particulière. Nous cherchons à savoir quelle conduite
aurait choisi l’étudiant dans ce cas précis.
C’est à la suite de cette illustration que nous reposons la question double afin de
constater si l’étudiant est conscient ou non de ses difficultés.
A l’item 17, nous cherchons à savoir si le fait de créer un site internet avec des fiches de
conduite à tenir selon une pathologie donnée profiterait aux étudiants interrogés.
Nous examinons, par la suite, l’appréciation de l’enseignement du diagnostic
d’opportunité.
Et enfin, dans nos dernières interrogations, nous nous efforçons d’évaluer le travail
personnel de l’étudiant afin de créer des fiches d’accompagnement pour mieux
comprendre et appliquer le diagnostic d’opportunité.
16
2.2 Les résultats
Au total, 53 résultats ont été recensés. Voici, réponses après réponses, le bilan du
questionnaire.
61% 11%
28%
1. Y a-t-il une différence entre le diagnostic d’opportunité et le
diagnostic différentiel ?
Oui
Non
C'est la même chose
0%
92%
8%
2. L’ostéopathe a-t-il le droit d’établir un diagnostic médical ?
Oui
Non
Cela dépend du contexte
40%
60%
3. Une fièvre est :
Un drapeau rouge
Un drapeau orange
17
2%
21%
77%
4. Un patient se présente avec une fièvre, le prenez-vous en charge ?
Oui
Non
Il me manque des informations pour décider
21%
79%
5. Avez-vous la notion d’approches probabiliste et systématique ?
Oui
Non
6%
34%
60%
6. Connaissez-vous de façon très correcte votre sémiologie ?
Oui
Non
Cela dépend de la sphère
18
70%
30%
7. Avez-vous une routine de questions pour éliminer des groupes
de pathologies ?
Oui
Non
66%
11%
23%
8. Si oui, dépend-elle du symptôme que présente le patient ?
Oui
Non
Je n'ai pas de routine de questions pour éliminer des groupes de pathologies
4%
92%
4%
9. Si une question s’avère positive dans la recherche de vos
sphères, que faites-vous ?
Je note sur ma fiche et je passe à autre chose
J'investigue à la recherche d'autres symptômes pour arriver à une pathologie
Autre : précisez (dans la question suivante)
19
62,3
3,8
58,5
98,1
11,3
9,4
1,9
1,9
100
0
1,9
90,6
0 20 40 60 80 100 120
Dyspnée
Expectoration
Œdème des chevilles
Palpitations
Hémoptysie
Nausées
Hématémèse
Pyrosis
Tachycardie
Flatulences
Ictère
Irradiations …
10. Entourez les signes fonctionnels spécifiques de la sphère
cardiaque dans la liste suivante :
Pourcentages (%) des
réponses concernant les
signes spécifiques de la
sphère cardiaque.
19%
81%
11. Vous sentez-vous à l’aise dans le diagnostic différentiel en
clinique ?
Oui
Non
64% 6%
30%
12. Un patient avec une insuffisance cardiaque droite
diagnostiquée, le prenez-vous en charge ?
Oui
Non
Cela dépend du stade évolutif de la maladie
20
66%
34%
13. Avec ce même patient, vous interdisez-vous les manipulations
de type HVBA ?
Oui
Non
91%
9%
14. Connaissez-vous les raisons d’une éventuelle contre-indication
aux manipulations structurelles ?
Oui
Non
40%
60%
15. Y a-t-il une zone où il est important de ne pas manipuler
(autres que les cervicales qui sont réglementées) ?
Oui
Non
21
19%
81%
16. Vous sentez-vous à l’aise dans le diagnostic différentiel en
clinique ?
Oui
Non
92%
8%
17. Si vous aviez la possibilité d’avoir une fiche avec la conduite à
tenir selon une pathologie donnée, vous sentiriez-vous plus en
confiance en clinique ?
Oui
Non
55%
45%
18. Pensez-vous que vos cours de « diagnostic d’opportunité » vous
ont été bien enseignés ?
Oui
Non
22
2.3 Interprétation des résultats
On constate dès les premières questions que la majorité des étudiants ont
compris que l’ostéopathe n’est pas un médecin et ne peut pas bénéficier du droit
d’établir un diagnostic médical.
Mais lorsque l’on commence à détailler les modalités de la prise en charge
ostéopathique des étudiants, on s’aperçoit que le désordre est total.
A l’image des drapeaux rouges et orange enseignés dans les cours de diagnostic
d’opportunité, plus de la majorité des sondés (60%) pensent que la fièvre est un drapeau
orange.
Or, dans le cahier des contre-indications de Nicolas Kaufmann entre autres, il est
clairement établi qu’une fièvre est un drapeau rouge.
38%
62%
19. Avez-vous déjà fait des fiches de diagnostic différentiel à partir
d’un symptôme ?
Oui
Non
36%
2%
62%
20. Si oui, vous ont-elles été utiles ?
Oui
Non
Je n'ai jamais fais de fiches de diagnostic différentiel à partir d'un symptôme.
23
De plus, le CSO utilise ce cahier des contre-indications dans l’apprentissage de cette
matière.
Ceci prouve que 60% des étudiants arrivent à imaginer, ou ont été confrontés à des
scènes cliniques pyrétiques, et que leur prise en charge ostéopathique peut être
compatible avec leur recherche clinique au cours de leur examen médical.
En est la preuve, à la quatrième question, 77% des sondés estiment qu’il manque des
informations pour décider de la prise en charge sur un patient pyrétique.
Il nous a paru évident de leur demander s’ils avaient les notions d’approches
probabiliste et systématique.
En effet, il existe plusieurs manières d’établir un diagnostic d’opportunité (ou se
rapprochant du diagnostic médical). Chacune de ces manières peut correspondre à des
personnes différentes tout en étant valable.
Et on s’aperçoit qu’à 79% (soit 42 personnes) les étudiants n’ont jamais eu écho de ces
notions.
Pourtant, il est nécessaire d’adopter une de ces deux stratégies dans l’enquête clinique.
Les étudiants doivent connaître l’existence de ces deux méthodes, et il paraît plus
abordable pour un étudiant qui a peu d’expérience clinique et connaît peut-être moins la
sémiologie médicale, d’adopter une démarche systématique. Ceci permettra à l’étudiant
de ne rien négliger.
C’est à cet instant que nous avons jugé intéressant d’analyser la conception que se fait
l’élève de sa connaissance de la sémiologie, en laissant un choix de réponse adapté,
dépendant de la sphère. Et sans grande surprise, 60%, soit 32 d’entre eux, n’estiment
connaître pas suffisamment bien leur sémiologie, et dépendent alors de la spécialité de
la matière.
34% ont des difficultés à assimiler la sémiologie de manière générale. Ceci occasionne
bien évidemment de grandes difficultés pour l’appréhension de leur diagnostic
d’opportunité.
A la suite de cette observation, une question se pose alors. Comment l’étudiant se
comporte dans son diagnostic d’opportunité ?
37 personnes scrutées (soit 70%) possèdent une routine de questions pour éliminer des
groupes de pathologies. Mais que font les 16 autres individus ?
24
Le fait de ne pas reconnaître des signes fonctionnels globaux d’une sphère implique un
mauvais diagnostic. Chaque étudiant doit pouvoir poser les mêmes questions (à
quelques différences près) pour chaque groupe de pathologies. De ce fait, un
raisonnement construit et une suite logique dans les questions suivantes doivent être
bien effectués. Chaque question doit ainsi être pertinente, à la recherche d’une
pathologie précise. Elles doivent donc s’adapter aux réponses du patient. Il est donc
étonnant que 11% répondent négativement lorsqu’on leur demande si leurs
interrogations dépendent de l’affection que présente le présumé malade.
Peut-être est-ce un souci de compréhension ? Ou tout simplement la réalité ?
Au point numéro 9, 92% recherchent d’autres symptômes pour arriver à une pathologie.
Cette question constitue un biais de par l’évidence de la réponse attendue.
Mais si on reprend les statistiques précédentes sur la connaissance de la sémiologie des
étudiants, il semble difficile d’arriver à diagnostiquer une pathologie pour les 34% qui
assument ne pas connaître de façon très correcte leur sémiologie. Evidemment, pour les
60% restant, dont cette perception dépend de la sphère, il s’avère également compliqué
d’effectuer cette démarche sans l’assimilation complète de toute la sémiologie.
Les deux cas qui ont souhaité préciser leur conduite à tenir, n’ont manifestement pas
très bien compris les deux autres hypothèses. Ils ont rapporté d’une manière différente,
la même chose que les deux autres propositions.
Cependant, il est inquiétant de constater le retour des étudiants concernant les signes
fonctionnels spécifiques de la sphère cardiaque. Etaient attendues cinq réponses, soit la
tachycardie, les palpitations, l’œdème des chevilles, la dyspnée, ainsi que les
irradiations aux mâchoires, cervicales, épaules, bras et lombaires.
Ne constater que seule la tachycardie recueille 100% des votes est préoccupant. Fort
heureusement, la palpitation n’est pas loin derrière avec 98,1% et suivent enfin les
irradiations avec 90,6%. La dyspnée réunit seulement 62,3%. Il s’agit pourtant d’un
motif de consultation récurrent en médecine générale, et qui est un signe majeur de
pathologies cardio-vasculaires.
L’œdème des chevilles, avec 58,5%, n’aurait pas dû être négligé non plus, et aurait dû
recueillir bien plus de suffrages.
Les statistiques parlent malheureusement d’elles-mêmes. Ceci prouve bien que sur une
sphère très souvent rencontrée en clinique, regroupant des pathologies à fort taux de
mortalité et de morbidité, les pathologies cardio-vasculaires ne sont pas suffisamment
25
reconnues en ostéopathie. Pourtant, cette profession est considérée comme une
médecine de première intention et capable de réorienter au professionnel adapté.
Force est de constater que 81% des étudiants ne sont pas à l’aise dans le diagnostic
d’opportunité. Le terme « à l’aise » est assez large, mais il était nécessaire de rapporter
une réponse binaire pour l’interprétation des résultats. Par ailleurs, il serait intéressant
d’investiguer les raisons qui apportent ce doute.
Enfin, il est présenté dans le questionnaire un exemple clinique, d’un patient atteint
d’une insuffisance cardiaque droite.
30% estiment que la prise en charge ostéopathique dépend du stade évolutif de la
maladie, ce qui, en soi, se défend. Mais la prise en charge ostéopathique ne se réduit pas
qu’à des techniques de type HVBA. L’ostéopathie ne possède-t-elle pas des techniques
considérées comme plus douces ? Leur mise en place serait plus appropriée lorsque le
corps souffre d’une maladie qui fragilise ainsi différents mécanismes physiologiques.
Il est plus aisé d’établir une conduite à tenir ostéopathique en connaissant la
physiopathologie, la clinique et les complications d’une maladie qu’en la négligeant.
Il est donc satisfaisant de constater qu’une grande majorité (64%) prendrait en charge ce
patient.
La question suivante : les techniques structurelles sont-elles à proscrire dans ce cas ?
34% estiment que non. Il n’est pas nécessaire, à mon sens, de s’interdire ces
manipulations puisque si l’on s’intéresse à la physiopathologie de la maladie, il n’y a
pas d’atteinte de la structure rachidienne ou thoracique, ni du réseau artériel susceptible
de se rompre. Au contraire, il serait même bénéfique de soulager un patient atteint d’une
insuffisance cardiaque droite. Adoucir ses symptômes tels que l’hépatomégalie,
l’œdème des chevilles, ou encore le reflux veineux peut être intéressant. Par exemple,
en ouverture de la cage thoracique, ou pour favoriser l’extension rachidienne. Un
raisonnement clinique ostéopathique, en ce sens, est tout à fait envisageable.
Dans cette question, il n’est pas précisé la localisation des possibles manipulations. 66%
des étudiants s’interdiraient de mettre en place des techniques de Thrust. C’est un
chiffre qui montre que cette partie des élèves ont peur d’engager ce genre de techniques,
sûrement lié à un diagnostic d’opportunité imparfait.
En effet, si le diagnostic d’opportunité était bien posé, l’ostéopathe pourrait
entreprendre n’importe quelle technique sans se poser de questions au moment de la
réaliser, puisque le raisonnement aurait déjà été effectué au préalable.
26
Ce moment de réflexion doit avoir lieu pour chaque pathologie.
La mise en place de techniques de type HVBA doit être réfléchie, et peut dépendre
d’une zone où il serait important de ne pas manipuler. 60% ne prennent pas en compte
cette situation. Pour ces futurs ostéopathes, c’est radical, et ils s’interdisent les
manipulations structurelles de manière globale.
Il y a peut-être un biais dans cette question. Deux cas sont venus nous rapporter une
certaine incompréhension pour celle-ci, répondant de manière non spécifique à cette
question. Nous avions à l’esprit de l’inclure dans le cas clinique de l’insuffisance
cardiaque droite. Mais pour éviter d’utiliser des mots répétitifs, nous avons omis de
spécifier qu’il s’agissait toujours de la même situation.
En parlant de répétitif, il y a en effet une question en deux répliques, d’un intervalle de
plusieurs questions entre les deux. Nous voulions essayer de constater si en confrontant
l’étudiant à un exemple concret, il serait capable de se rendre compte de ses éventuelles
difficultés à réaliser son diagnostic d’opportunité. Et il s’avère qu’il n’y ait qu’un seul
étudiant dont le jugement ai changé (ne modifiant ainsi pas le pourcentage de réponses à
la question).
Question 17, un biais se présente à nouveau de par l’évidence de la réponse favorisée.
Mais 92% des sondés souhaiteraient avoir en leur possession des fiches de conduite à
tenir selon une pathologie donnée.
Pour une meilleure interprétation, une autre discussion était nécessaire : celle de
l’enseignement du diagnostic d’opportunité. La majorité des étudiants semble satisfait
de cette pédagogie à 55%.
N’y aurait-il pas, surajouté à ce phénomène, un défaut d’apprentissage de la
sémiologie ? Pour s’en assurer, nous avons questionné les élèves afin de savoir s’ils
avaient déjà fait des fiches pour mieux appréhender le diagnostic différentiel face à la
sémiologie. Et à notre grande surprise, seulement 38% des étudiants l’ont déjà fait. Cela
semble utile seulement à 36% (non significatif).
Pour conclure, on peut dire, sans grande surprise qu’une bonne majorité des étudiants ne
connaissent pas suffisamment leur sémiologie, impactant énormément la mise en place
27
du diagnostic d’opportunité. Ce qui en émane est un « sous-traitement » ostéopathique,
non accessible à tous.
Trop peu d’élèves font des fiches de sémiologie transversales, ce qui pose plusieurs
interpellations.
Est-ce un souci de motivation de leur part ? Comprennent-ils réellement l’intérêt de
l’apprentissage de la sémiologie et du diagnostic d’opportunité ?
Est-ce un problème lié au nombre d’années d’études ? 5 ans serait-ce insuffisant ?
Il serait intéressant peut-être d’aller sonder les étudiants à l’étranger, notamment
l’Angleterre dont le nombre d’années d’études est de « seulement » 4 ans(16)
.
Pour combler ainsi le manque en diagnostic d’opportunité et en sémiologie, nous avons
eu l’idée de créer un site internet regroupant différents tableaux tels que la lombalgie, la
dorsalgie et la cervicalgie ; les motifs de consultations les plus fréquents en ostéopathie.
28
III. LE SITE INTERNET
Voici le lien du site : https://diagdiffmedical.wordpress.com
3.1 Explications fonctionnelles – Cahier des charges
3.1.1 A qui s’adresse ce site ?
Nous pourrions nous demander si ce site internet peut jouer le rôle d’un site
d’informations à visée patient.
Mais nous n’avons pas voulu que cela s’interprète ainsi. Le médecin reste primordial
dans la mise en place de l’information des patients et d’autres plateformes numériques
sont plus compétentes sur le sujet, notamment le site de l’assurance maladie(17)
.
Ce site s’adresse donc aux professionnels de santé et, de fait, aux ostéopathes désireux
d’obtenir une aide au diagnostic différentiel dans leur cabinet.
Les étudiants en quête d’aide à l’apprentissage de la mise en place du cadre clinique
peuvent également l’utiliser de par les « arbres décisionnels » élaborés sur les éléments
traités.
3.1.2 Quel est le but de ce site ?
Plusieurs points nous ont motivés à créer ce concept et réfléchir à comment
améliorer la compréhension du diagnostic différentiel des ostéopathes ou des étudiants
en ostéopathie.
Voici ses intérêts :
Réfléchir à des propositions de bonne conduite en ostéopathie face à des
pathologies données. Cela nous a paru essentiel afin de répondre aux attentes
d’une vaste partie des praticiens diplômés et des étudiants.
Il s’agit là de donner suite aux travaux effectués sur les drapeaux rouges et orange. En
effet, ils présentaient quelques inconvénients, notamment sur les conduites à tenir des
drapeaux orange. Il n’apparaissait malheureusement aucune spécificité, et laissait une
sorte de « vide » dès lors que le terme de drapeau orange était évoqué.
29
Aujourd’hui, pléthore d’ostéopathes se créent des groupes de discussions entre eux afin
de partager les différents avis des uns et des autres. Nous avons pu découvrir qu’une
quantité de thérapeutes recherchent des conduites à tenir selon des situations cliniques,
afin notamment d’obtenir une certaine sécurité envers les patients. Ceci s’observe
particulièrement sur les réseaux sociaux.
La nécessité des ostéopathes déjà diplômés d’obtenir de l’aide grâce à ce site internet
reste à démontrer et ne reste pour l’instant qu’une supposition. Mais nous avons pu
vérifier qu’une très grande majorité des étudiants était désireuse de recueillir ces
recommandations de bonne pratique.
Un rôle dans l’apprentissage de la mise en œuvre du diagnostic différentiel
pour l’abord en clinique.
Nous avons pu remarquer, de manière générale, que le diagnostic d’opportunité est mal
compris. Il nous a paru intéressant d’instaurer cet outil pédagogique, facile d’accès pour
des étudiants à l’aise avec ce genre de technologies.
Les tableaux créés sont pour ainsi dire, apparentés à des « fiches » de diagnostic
d’opportunité. Ils récapitulent l’ensemble des sphères évoquées par le praticien lors de
l’anamnèse. Une liste non exhaustive de pathologies, selon les sphères et la douleur
principale, est énoncée afin d’avoir à l’esprit des maladies concrètes à éliminer.
La quête dans l’examen clinique constitue un ensemble complexe, associant recherches
et combinaisons de symptômes que décrit le patient.
Etant donnée la difficulté à réaliser ce diagnostic d’opportunité, il faut avant tout avoir
une connaissance fondamentale de la sémiologie et « segmenter » en différentes étapes
la mise en œuvre de celui-ci.
Ainsi, nous avons choisi de scinder les tableaux en 3 colonnes :
- Les douleurs projetées : Il s’agit de toutes les sphères qui sont à distance de la
zone douloureuse et qui sont reliées grâce au système neuronal autonome. Ce
sont notamment les sphères viscérales (digestive, hépatobiliaire, cardio-
vasculaire, ORL, etc.).
- Le rachis organique : Ce sont toutes les affections impactant directement la
colonne vertébrale dans ses articulations ou sa structure osseuse. Il s’agit
généralement de pathologies lourdes, s’associant fréquemment aux drapeaux
rouges.
30
- La douleur commune : Il s’avère que la définition de la douleur commune est
assez floue et énigmatique. D’un côté il n’y a pas d’atteinte de la structure
rachidienne, n’impliquant aucun processus inflammatoire ou infectieux.De
l’autre côté, les organes en rapport avec la douleur ne sont pas non plus en
souffrance. C’est la forme douloureuse qui ne présente pas de contre-indication
particulière (sans prendre en compte les antécédents personnels). En pratique,
c’est une douleur d’allure mécanique, présentée communément en 4 zones de
souffrance (la question à se poser est : « quel est le tissu qui est en
souffrance ? ») :
o Arthropathie des processus articulaires postérieurs (syndrome
facettaire) : la douleur est augmentée en extension et diminuée en flexion
de l’axe rachidien.
o Syndrome discal (rare aux vertèbres thoraciques) : la douleur est
augmentée en flexion et diminuée en extension de l’axe rachidien. Pour
autant, il ne s’agit pas forcément d’une hernie discale symptomatique
avec pincement de la racine nerveuse. Mais il faut tout de même garder à
l’esprit qu’il existe de nombreuses hernies discales asymptomatiques
susceptibles de devenir douloureuses à l’avenir.
o Cordon myalgique (douleur musculaire): la douleur est soulagée par le
chaud et le massage.
o Névralgie de la branche postérieure : peau algique sur la zone. Parfois il
peut exister une sensation de peau cartonnée réversible. A l’image de la
névralgie d’Arnold, dans la majorité des cas, aucune cause n’est
retrouvée et l’on définit alors cette névralgie comme commune.
Mais pourquoi 3 colonnes ?
En réfléchissant, il est délicat de réussir à se souvenir de l’ensemble des sphères à
rechercher. Pour chaque motif de consultation, il existe plus d’une dizaine de groupes
de pathologies à classifier, parfois jusqu’à 16 familles. Sans les ranger dans des
catégories appropriées, il est étonnant de se souvenir de l’ensemble des spécialités à
investiguer à chaque consultation.
31
Une sécurité de la part de l’ostéopathe vis à vis de ses patients.
« Ne rien oublier », c’est le maître mot, mais aussi la dénomination la plus difficile à
exécuter en pratique. Un ostéopathe qui ne connaît pas sa sémiologie ne peut entrevoir
une ostéopathie sur une personne malade.
De par les propositions de bonnes conduites suggérées, l’ostéopathe peut consulter et
entamer une ostéopathie sur l’individu atteint. Chaque conduite à tenir a été réfléchie au
préalable, prenant en compte la physiopathologie de la maladie, l’ensemble des signes
cliniques et parfois les traitements médicamenteux nécessaires, pouvant altérer
occasionnellement la prise en charge ostéopathique.
Une base de données médicales, un système de référence ostéopathique.
C’est un point, comme évoqué ci-dessus, moins décisif que les autres. D’autres sites
internet sont plus à même de répondre aux attentes telles qu’une base de données
médicales ou une aide au diagnostic différentiel médical. Comme exemple, nous
pouvons proposer ainsi le site de l’assurance maladie(17)
ou l’assistant médical(18)
« logiciel d’aide au diagnostic médical ».
Mais notre site offre un véritable système de référence ostéopathique selon une
pathologie donnée, permettant une sécurité de la part des ostéopathes pour leurs
patients.
Eventuellement, si à l’avenir nous avons la possibilité d’élargir notre projet avec la mise
en place d’un algorithme de recherche par symptômes, il sera alors plus opportun pour
les ostéopathes déjà diplômés, de pouvoir user de cet assistant au diagnostic
d’opportunité. Mais cette ambition n’est pas première pour le moment.
32
3.1.3 Les différents tableaux
3.1.3.1 Cervicalgie
33
3.1.3.2 Dorsalgie
34
3.1.3.3 Lombalgie
35
NB : Dans chacun des tableaux, « SF » signifie « Signes Fonctionnels ».
Ils correspondent aux signes fonctionnels globaux de la sphère en question. C’est grâce
à ces symptômes que le clinicien doit pouvoir être amené à rechercher des pathologies
précises dans la famille en rapport.
3.1.4 Exemple d’une pathologie et sa conduite à tenir spécifique
Le Tassement vertébral, fréquemment retrouvé chez la personne âgée.
36
3.2 Les différentes techniques ostéopathiques et leurs contre-indications
Pour que tous les praticiens se comprennent, nous avons décidé de reprendre
l’ensemble des techniques qui ont pour but de traiter la dysfonction ostéopathique.
Tout d’abord, il existe différentes techniques : passives, actives, directes, indirectes,
mixtes ou semi-directes. Elles régissent l’ensemble des différents traitements (Thrust ou
HVBA, TGO, technique articulaire, l’énergie musculaire ou MITCHELL, le Fascia, les
techniques de Jones, les techniques des tissus mous ou fonctionnel, et enfin les
techniques réflexes).
3.2.1 Les techniques(19)
Techniques passives : la force est fournie par le praticien. Le patient est passif, en état
de relaxation optimale.
37
Techniques actives : la force est fournie par le patient, tandis que le praticien contrôle
l’action et le mouvement qui permet la correction.
Techniques directes : la force est fournie par le praticien, elle se fait contre la barrière
motrice, dans le sens de la limitation.
Techniques indirectes : la force est fournie par le praticien, elle se fait dans le sens du
mouvement le plus libre.
Techniques mixtes ou semi-directes : elles utilisent la ou les combinaisons des
techniques actives et passives.
3.2.2 Classification des différents traitements(20,21)
Les traitements structurels : Thrust ou HVBA, TGO, articulaire, énergie
musculaire ou MITCHELL. Il s’agit de mobiliser le système ostéo-articulaire.
o Le traitement structurel par technique directe passive :le thrust ou
HVBA.
Il consiste en une accumulation des tensions jusqu’à la barrière motrice
restrictive et par un mouvement de Haute Vélocité et de Basse
Amplitude dans le sens de la restriction afin de retrouver le point neutre
ou un point de balance physiologique. Cette technique directe est utile
pour rompre l’arc réflexe neurologique.
o Le traitement structurel par technique directe passive : l’articulaire
et le TGO.
Il consiste à effectuer des mouvements passifs, rythmiques de basse
vélocité et haute amplitude, de façon douce, progressive, et régulière.
Cette technique étire les muscles contracturés, les capsules et les
ligaments des articulations et libère les fixations ou adhérences récentes.
Cette technique est adaptée lors des périodes hyperalgiques et aux
contre-indications du HVBA ; elle est aussi utilisée comme technique de
test diagnostique.
38
o Le traitement structurel par technique semi-directe mixte : l’énergie
musculaire ou technique de MITCHELL.
Le praticien accumule les tensions jusqu’à la barrière motrice restrictive
puis demande une contraction dans le sens de la dysfonction. Et, après un
relâchement, il gagne dans le sens de la restriction jusqu’à la nouvelle
barrière motrice, par action répétitive (3), jusqu’à retrouver le point de
balance ou point neutre. Cette technique est utile pour rééquilibrer les
tonicités musculaires dans les dysfonctions adaptatives.
Les traitements des tissus mous ou « soft tissus » : Fonctionnel, fascia, technique
de JONES, stretching.
o Le traitement fonctionnel par technique indirecte passive :
Fascia : consiste toujours à une aggravation passagère,
momentanée et volontaire de la dysfonction ostéopathique de
façon à permettre au corps de stimuler ses facultés d'auto-
guérison. C’est une technique d’équilibration des tensions des
tissus d’enveloppement (aponévroses et tous les tissus
conjonctifs).
JONES : Le praticien amène l’articulation dans une position
d’aisance afin de relâcher le spasme des muscles raccourcis avec
une induction sur un point « gâchette » dans le but de rompre
l’arc réflexe médullaire.
o Le traitement fonctionnel par technique directe passive : Fonctionnel,
Stretching.
Consiste en une accumulation des tensions de la part du praticien
jusqu’au relâchement tissulaire. Il s’agit d’une technique douce, non
traumatique, sans aucune vélocité.
Les techniques réflexes : Points triggers myo-fasciaux (Chapman, Knap, …),
LMO.
NB : Pour travailler sur la structure osseuse, sur un crâne ou sur des viscères, on peut
tout à fait utiliser des techniques de type fonctionnel directes ou indirectes.
39
3.2.3 Les contre-indications
Dans l’ensemble, les techniques réflexes et de tissus mous semblent non-
dangereuses pour le patient malade. Même si la technique ostéopathique dépend du
diagnostic, du thérapeute et du patient, elle doit tout de même être structurée.
Les traitements structurels doivent recevoir quelques contre-indications à leur mise en
place. Tout l’art de l’ostéopathe consiste à adapter la technique à chaque situation.
Tous les praticiens ne tombent pas d'accord sur certaines contre-indications, mais
comme souvent, la distinction doit être faite au cas par cas.
En effet, pour réaliser une technique sur un patient malade, le stade de la maladie influe
beaucoup pour décider du bon choix thérapeutique.
Nous ne pouvons pas ainsi classer les contre-indications selon des techniques
employées. Exemple : les contre-indications du TGO seraient : infarctus, embolie
pulmonaire etc.
Nous sommes d’accord pour affirmer que la règle de contre-indication absolue au
traitement ostéopathique est la suivante :
Tout praticien ne pouvant déterminer la qualité des tissus du patient, quelles qu'en
soient les raisons, ne doit encourir le risque de prendre en charge le patient. Il s’agit
notamment de toutes les urgences médico-chirurgicales.
A présent, reprenons la classification des drapeaux rouges et orange(11)
:
- Les drapeaux rouges : les urgences, aucune prise en charge ostéopathique.
Mais la question que nous nous sommes posée, c’est : « Quelles sont les
conduites à tenir à distance de l’événement ? » Elles sont énumérées pour
chaque pathologie dans le site internet.
- Les drapeaux orange : la prise en charge ostéopathique est possible dans
l’immédiat, mais nécessite une contrôle médical spécialisé dans les quelques
jours/semaines/mois selon le cas. Et c’est dans ce cas que certaines contre-
indications de techniques s’appliquent.
40
Les pathologies nécessitant une prise en charge en urgence (15), associées aux
drapeaux rouges sont les suivantes :
Infarctus, péricardite aigüe, endocardite aigüe, insuffisance cardiaque gauche (OAP),
rupture d’anévrysme, fracture, tassement, SAPL, spondylodiscite, arthrite septique,
tuberculose, méningite, insuffisance mitrale, pneumothorax, pleurésie, insuffisance
respiratoire aigüe, perforation ulcéreuse, hémorragie digestive, cholécystite aigüe,
angiocholite, dissection aortique, embolie pulmonaire, ischémie mésentérique aigüe,
AOMI, thrombose veineuse profonde, appendicite, péritonite, syndrome occlusif,
diverticulite, pyélonéphrite aigüe, infarctus rénal, rétention aigüe d’urine, insuffisance
rénale aigüe, cellulite cervico-faciale, grossesse extra-utérine, salpingite, torsion
d’annexes, hématome rétroplacentaire, canal lombaire étroit, lombosciatique paralysante
etlombocruralgie paralysante.
Pour l'ensemble de ces pathologies, l'ostéopathe à l’obligation d'envoyer le patient aux
urgences, soit en appelant le 15, soit en l'envoyant de lui-même. Mais pour toutes ces
pathologies, à distance de ces événements, la prise en charge ostéopathique reste
possible. Nous vous invitons à consulter la conduite à tenir sur le site internet à distance
de l'événement.
Les pathologies associées aux drapeaux rougesqui nécessite une visite médicale
dans les quelques jours sans consultation ostéopathique sont les suivantes :
Angor instable, insuffisance cardiaque droite, arythmie cardiaque, anévrisme artériel,
insuffisance vertébro-basilaire, rétrécissement aortique, adénophlegmon, tumeur,
métastase osseuse, fracture, tassement, entorse stade 3, cancer bronchique primitif,
cirrhose, hypertension portale et fausse couche spontanée.
Pour l’ensemble de ces pathologies, l'ostéopathe doit renvoyer son patient vers un
spécialiste médical dans les quelques jours/semaines. En effet, il ne s'agit pas là d'une
urgence médico-chirurgicale, mais un avis médical reste tout de même nécessaire. La
prise en charge immédiate en ostéopathie est contre-indiquée, mais à distance de
l'événement, le praticien pourra le revoir en consultation.
Il s’agit généralement du cas où le patient se présente sans qu’aucun diagnostic n’ait été
posé auparavant. Il peut également s’avérer être une décompensation d’une pathologie
déjà diagnostiquée.
41
Les pathologies associées aux drapeaux orange nécessitant un avis médical dans
les quelques jours/semaines sans contre-indication immédiate à la prise en
charge ostéopathique sont les suivantes :
Angor stable, insuffisance aortique, insuffisance mitrale, adénophlegmon non-cervical,
tumeur, métastase osseuse, fracture, tassement, déchirure musculaire, hématome du
psoas, arthrose, tumeur des glandes salivaires, angine, rhinopharyngite, otite, laryngite,
adénite, trachéite, scialite, scialose, hypothyroïdie, hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie,
hypoparathyroïdie, polyarthrite rhumatoïde, SPA, psoriasis, PPR, LED, sarcoïdose,
algodystrophie, RGO, œsophagite, gastrite, ulcère gastroduodénal, colique hépatique,
pancréatite aigüe/chronique, BPCO, asthme, insuffisance respiratoire, pneumopathie
aigüe, bronchite aigüe, arthrose, hépatite, insuffisance hépato-cellulaire, cholestase,
zona aigüe des dermatomes thoraciques, ostéoporose, ostéomalacie, maladie de paget,
marfan, scoliose, intestin irritable, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, cystite,
colique néphrétique, insuffisance rénale chronique, endométriose, sténose organique du
col, ménopause, grossesse, kyste ovarien, fibrome, lombosciatique, lombocruralgie et
spondylolisthésis.
Pour l’ensemble de ces pathologies, il s’agit généralement du cas où le patient se
présente avec ce diagnostic déjà posé auparavant. Il n’y pas d’urgence, l’avis médical
peut s’effectuer à distance de la séance ostéopathique.
3.3 Les prises de décision
3.3.1 Pourquoi avoir choisi d’inclure certaines pathologies dans les
sphères et pas d’autres ?
Le principe de ces tableaux n’était pas d’offrir une liste précise de toutes les
pathologies susceptibles de donner une lombalgie, une dorsalgie ou encore une
cervicalgie. Le but principal est d’aider à raisonner et à mieux créer son diagnostic
d’opportunité.
Nous avons donc choisi d’inclure les pathologies les plus importantes dans chaque
sphère. Il s’agit donc des maladies les plus fréquentes, ainsi que les plus graves à
exclure. Pour cela, nous nous sommes inspirés des informations de campus de
sémiologie (22,23,24)
, de plusieurs CHU, de livres de médecine tels que le Sandoz ou
Sémiologie Médicale de David GRAY(9)
.
42
Pour ce qui est des sources utilisées sur notre site internet pour chaque pathologie, nous
avons bénéficié de l’ensemble des références citées ci-dessus. Chaque ressource a été
trouvée dans les recherches « Cismef(25)
» afin d’obtenir la meilleure qualité possible
dans nos déclarations.
Toutes les maladies orphelines, que l’on trouve notamment sur le site
internetorphanet(26)
« Le portail des maladies rares et des médicaments orphelins » ne
doivent pas paraître dans la liste des pathologies que nous traitons sur le site internet.
3.3.2 Comment avons-nous défini les conduites à tenir ?
Chaque conduite à tenir a été réfléchie selon la physiopathologie, la
symptomatologie, les conséquences sur le corps, les complications éventuelles, ainsi
que les traitements médicamenteux nécessitant une contre-indication à certaines
techniques ostéopathiques.
De plus, pour certaines pathologies, nous nous sommes permis de proposer des conseils,
notamment nutritionnels, en nous basant sur les sources citées ci-dessus.
3.3.3 Pourquoi ne traiter que des cervicalgies/dorsalgies/lombalgies ?
Au début, nous avions pour projet d’effectuer ce genre de tableaux pour
l’ensemble des motifs de consultations du corps humain, c’est-à-dire les articulations
des membres inférieurs, des membres supérieurs, du viscéral ainsi que du crâne. Mais le
travail étant trop conséquent pour un mémoire de quelques mois, nous avons décidé de
restreindre nos ambitions afin de le créer sur les 3 motifs de consultations principaux en
ostéopathie : le rachis.
Pour cela, nous avons cherché une étude sur les motifs de consultations les plus
fréquents en ostéopathie.
Nous avons utilisé l’étude MOST(27)
, dirigée par Thibault DUBOIS, ostéopathe DO.
« L’étude MOST est une étude transversale, descriptive, prospective et multicentrique.
L’objectif principal était de recueillir de manière exhaustive et standardisée les
caractéristiques cliniques et sociodémographiques des patients consultant en cabinet
d’ostéopathie en France dans un échantillon de patients recrutés par des ostéopathes et
des cliniques d’écoles. Le nombre de sujets nécessaires pour une précision bilatérale à
43
2,5% était de 1536 patients. L’étude MOST a fait l’objet d’une demande d’autorisation
CNIL obtenue sous le numéro DE-2012-042. »
Et sans grande surprise, les douleurs musculo-squelettiques représentent 61,6% des
motifs de consultation. Parmi elles, la lombalgie domine le tableau avec 13%, suivi de
la cervicalgie avec 9,8%, puis vient enfin la colonne dorsale/thorax qui constitue 8,6%.
Loin derrière ces douleurs musculo-squelettiques, le motif de consultation secondaire
est la pédiatrie, avec seulement 11,6%, soit 180 sujets sur 1536.
C’est donc à l’aide de cette étude statistique que nous avons pu décider des 3 motifs de
consultations à travailler pour aider les jeunes ostéopathes ainsi que les étudiants à
améliorer leur diagnostic d’opportunité, et, par conséquent, leur proposer des conduites
à tenir selon des pathologies.
La mise en place de ce travail fut longue, intense, mais extrêmement bénéfique d’un
point de vue personnel. J’espère que mon travail sera propice à de meilleures
démonstrations dans la mise en œuvre du diagnostic d’opportunité, et que cette aide
permettra à un grand nombre d’ostéopathes de tirer vers le haut cette profession
merveilleuse.
44
CONCLUSION :
Après avoir décortiqué le diagnostic d’opportunité, interrogé les étudiants sur
leurs capacités à le réaliser, et proposé une solution pour mieux l’appréhender, ce
mémoire s’achève donc sur une note de nouveauté.
L’idée de se baser uniquement sur des signes d’alerte sans comprendre le sens réel des
symptômes sonne comme une hérésie au sein du diagnostic. Il est cependant très
intéressant de les utiliser de manière légèrement différente. L’ostéopathe doit le
concevoir comme un diagnostic médical, sans poser réellement ce dernier. Avoir l’idée
la plus précise possible de la pathologie : voici ce qui permet d’envisager une
ostéopathie pour tous. Il s’agit là du véritable diagnostic d’opportunité.
La connaissance fondamentale de la sémiologie reste cependant indispensable pour le
réaliser.
Nous nous sommes aperçus au cours de cette étude qu’une partie des étudiants n’ont pas
ces connaissances, et qu’un autre groupe n’a pas la bonne méthode pour réussir à le
poser.
C’est pourquoi nous avons produit et proposé un site internet pour tenter de pallier à ces
lacunes.
Voici plusieurs utilités à ce dernier : réfléchir à des propositions de bonne conduite en
ostéopathie face à des pathologies données, un rôle dans l’apprentissage et la mise en
œuvre du diagnostic d’opportunité pour l’abord en clinique, une plus grande sécurité de
la part de l’ostéopathe vis-à-vis de ses patients, et enfin une base de données médicales
pour un système de référence ostéopathique.
C’est donc grâce à ce site internet et la description complète du diagnostic d’opportunité
que nous avons pu améliorer la compréhension du diagnostic différentiel des
ostéopathes ou des étudiants en ostéopathie, et ainsi proposer des conduites à tenir selon
des pathologies données.
Pour répondre à ces deux problématiques, nous affirmons que l’ostéopathie est
accessible à tous les patients, et que tous les ostéopathes peuvent traiter tous les patients
en sachant réaliser parfaitement ce diagnostic d’opportunité.
A l’avenir, ce mémoire pourrait être entretenu et pourrait évoluer. Nous pourrions
continuer ainsi à créer de nouveaux tableaux pour différents motifs de consultations des
45
zones telles que les membres inférieurs, les membres supérieurs, les viscères ainsi que
le crâne.
L’ajout d’une aide de recherche par symptôme, associé à différents algorithmes pourrait
être intéressant pour compléter l’utilité de ce site internet.
A long terme, l’idée serait d’avoir une base de données permettant d’avoir des conduites
à tenir pour chaque pathologie rencontrée.
"L'art de la thérapeutique manuelle est ancien : je tiens en haute estime ceux qui,
génération après génération, me succéderont et dont tous les travaux contribueront au
développement de l'art naturel de guérir."Hippocrate
BIBLIOGRAPHIE :
1. Mathieu Sahut. Place et besoins de la médecine manuelle. Ostéopathie dans la
pratique des médecins généralistes du Service de Santé des Armées. Médecine
humaine et pathologie. 2015. Disponible sur : https://hal-ssa.archives-
ouvertes.fr/dumas-01205454/document; Consulté le 09 décembre 2016.
2. LAROUSSE, Définition de profession paramédicale [en ligne]. Disponible sur
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/param%C3%A9dical_param%C3
%A9dicale_param%C3%A9dicaux/57949; Consulté le 08 décembre 2016.
3. Code de la santé publique, Haut Conseil des professions paramédicales. Article
D4381-3 Modifié par Décret n°2012-994 du 23 août 2012 - art. 1. Disponible sur
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=7DD705CA6E1
E3F830B20FEF0EAEC6CAC.tpdila10v_2?idArticle=LEGIARTI000026317756
&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20170110; Consulté le 10
octobre 2016.
4. Ordre national des pharmaciens, Docteur en pharmacie ou pharmaciens ?
Disponible sur http://www.ordre.pharmacien.fr/Le-pharmacien/Le-metier-du-
pharmacien/Docteurs-en-pharmacie-ou-pharmaciens; Consulté le 10 janvier
2017.
5. Arrêté du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie (JORF n° 0289
du 14 décembre 2014) [document électronique]. Bulletin Officiel Santé -
Protection sociale - Solidarité, 2014, n° 14/11, 234-321. Disponible sur:
http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2014/14-11/ste_20140011_0000_p000.pdf.
Consulté le 09 janvier 2017.
6. Le site de l’ostéopathie – Définitions de l’ostéopathie, Jean-Louis BOUTIN –
Bruxelles, 1987 [document électronique]. Disponible sur
http://www.osteopathie-france.net/comprendre-losteopathie/cequest-osteo/954-
definition. Consulté le 09 janvier 2017.
7. Référentiel d’activités et de compétences, décret n°2007-435 du 25 mars 2007
relatif aux actes et aux conditions d’exercice de l’ostéopathie [document
électronique]. Disponible sur social-
sante.gouv.fr/IMG/doc/annexe_1_referentiel_activites_competences.doc.
Consulté le 09 janvier 2017.
8. Décret n° 2007-435 du 25 mars 2007 relatif aux actes et aux conditions
d'exercice de l'ostéopathie [document électronique]. Disponible sur
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000462
001. Consulté le 20 décembre 2016.
9. David GRAY, Peter TOGHILL, Sémiologie Médicale, édition MASSON, 2003 ;
pages 3 – 25 ; N° ISBN 2-294-01140-6.
10. David GRAY, Peter TOGHILL, Sémiologie Médicale, édition MASSON, 2003 ;
page 258 ; N° ISBN 2-294-01140-6.
11. Nicolas KAUFMANN, Marcel PATUREL, Yves WALDBURGER, « Contre-
indications absolues et relatives à la prise en charge ostéopathique immédiate »,
Commission académique FSO-SVO, 2006-2007 [document électronique].
Disponible sur http://www.gdk-
cds.ch/fileadmin/docs/public/gdk/themen/gesundheitsberufe/osteopathie/cahier_
contreindications_cds__1_.pdf. Consulté le 26 septembre 2016.
12. Registre des ostéopathes de France (ROF), L’ostéopathie dans le monde, 2017
[document électronique]. Disponible sur http://www.osteopathie.org/100-l-
osteopathie-dans-le-reste-du-monde.html. Consulté le 09 janvier 2017.
13. Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Principes méthodologiques généraux
pour la recherche et l'évaluation de la médecine traditionnelle, 2000 [document
électronique]. Disponible sur
http://www.who.int/topics/traditional_medicine/definitions/fr/. Consulté le 18
décembre 2016.
14. Arrêté du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie (JORF n°0289
du 14 décembre 2014). Article 17 [document électronique]. Disponible sur
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2014/12/12/AFSH1426478A/jo/texte.
Consulté le 14 décembre 2016.
15. Google, « Google Forms » [document électronique]. Disponible sur
https://www.google.fr/intl/fr/forms/about/. Consulté le 28 novembre 2016.
16. Orientation Grande-Bretagne, « Etudes d’ostéopathie : France ou G.B ? » 2008
[document électronique]. Disponible sur
https://orientationgb.com/2008/06/08/etudes-d%E2%80%99osteopathie-france-
ou-g-b/. Consulté le 26 janvier 2017.
17. L’assurance Maladie [document électronique]. Disponible sur http://www.ameli-
sante.fr/. Consulté le 12 février 2017.
18. Assistant Médical, Logiciel d’aide au diagnostic médical [document
électronique]. Disponible sur http://www.assistant-medical.fr/. Consulté le 02
mars 2017.
19. Johan FAUTHOUX « Introduction aux techniques directes, Définition des
principes de correction ostéopathique » 2012.
20. Mathieu Sahut. Place et besoins de la médecine manuelle. Ostéopathie dans la
pratique des médecins généralistes du Service de Santé des Armées. Médecine
humaine et pathologie. 2015, page 17. Disponible sur : https://hal-ssa.archives-
ouvertes.fr/dumas-01205454/document; Consulté le 09 décembre 2016.
21. Le site de l’ostéopathie « Les techniques ostéopathiques » Jean-Louis BOUTIN
et Isabelle LAIDET [document électronique]. Disponible sur
http://www.osteopathie-france.net/comprendre-losteopathie/cequest-osteo/932-
techni-osteo. Consulté le 12 février 2017.
22. Campus de Sémiologie [document électronique]. Disponible sur
http://campus.cerimes.fr/semiologie/liste-1.html. Consulté le 06 août 2016.
23. Faculté de médecine Pierre et Marie CURIE, Ressources pédagogiques
(anciennes et libres) de la FMPMC – Pitié-Salpêtrière [document électronique].
Disponible sur http://www.chups.jussieu.fr/en-ligne/index.html. Consulté le 07
août 2016.
24. Corpus Médical de la Faculté de Médecine de Grenoble [document
électronique]. Disponible sur http://www-sante.ujf-
grenoble.fr/sante/corpus/corpus.htm. Consulté le 07 août 2016.
25. Catalogue et Index des Sites Médicaux de langue Française (CISMEF) ; CHU
Hôpitaux de Rouen [document électronique]. Disponible sur http://www.chu-
rouen.fr/cismef/. Consulté le 08 juillet 2016.
26. Orphanet, Le portail des maladies rares et des médicaments orphelins [document
électronique]. Disponible sur http://www.orpha.net/consor/cgi-bin/index.php/.
Consulté le 15 septembre 2016.
27. Etude MOST, Thibault DUBOIS ostéopathe DO [document électronique].
Disponible sur http://www.afosteo.org/wp-content/uploads/2015/08/Etude-
MOST.pdf. Consulté en ligne le 17 octobre 2016.
ANNEXES :
Questionnaire sur l’enseignement du diagnostic d’opportunité
Dans le cadre de mon mémoire de fin d’études d’Ostéopathie, je vous propose de
répondre à un questionnaire.
Ce questionnaire porte sur les avis des étudiants concernant leur formation sur le
diagnostic d’opportunité.
Ce questionnaire est destiné aux étudiants de 4ème et 5ème années du Conservatoire
Supérieur d’Ostéopathie.
Je vous demande de remplir ce questionnaire de manière sincère et spontanée. Il
n’existe ni bonnes ni mauvaises réponses.
Vos questionnaires resteront entièrement anonymes et seront exploités uniquement dans
le cadre de mon Mémoire.
La durée de passation est de 2 minutes environ.
Veuillez entourer les réponses qui vous conviennent.
Je vous remercie pour cette précieuse collaboration.
1. Y a-t-il une différence entre le diagnostic d’opportunité et le diagnostic
différentiel ?
Oui Non C’est la même chose
2. L’ostéopathe a-t-il le droit d’établir un diagnostic médical ?
Oui Non Cela dépend du contexte
3. Une fièvre est :
Un drapeau rouge Un drapeau orange
4. Un patient se présente avec une fièvre, le prenez-vous en charge ?
Oui Non Il me manque des
informations pour décider
5. Avez-vous la notion d’approches probabiliste et systématique ?
Oui Non
6. Connaissez-vous de façon très correcte votre sémiologie ?
Oui Non Cela dépend de la sphère
7. Avez-vous une routine de questions pour éliminer des groupes de
pathologies ?
Oui Non
8. Si oui, dépend-elle du symptôme que présente le patient ?
Oui Non
9. Si une question s’avère positive dans la recherche de vos sphères, que faites-
vous ?
Je note sur ma fiche et je
passe à autre chose
J’investigue à la recherche
d’autres symptômes pour
arriver à une pathologie
Autre : précisez
10. Entourez les signes fonctionnels spécifiques de la sphère cardiaque dans la
liste suivante :
Dyspnée Expectoration œdème des
chevilles
Palpitations Hémoptysie Nausées
Hématémèse Pyrosis Tachycardie Flatulences Ictère Irradiations
mâchoire/cervicales/épaules/
bras/
lombaires
11. Vous sentez-vous à l’aise dans le diagnostic différentiel en clinique ?
Oui Non
12. Un patient avec une insuffisance cardiaque droite diagnostiquée, le prenez-
vous en charge ?
Oui Non Cela dépend du stade
évolutif de la maladie
13. Avec ce même patient, vous interdisez-vous les manipulations de type
HVBA ?
Oui Non
14. Connaissez-vous les raisons d’une éventuelle contre-indication aux
manipulations structurelles ?
Oui Non
15. Y a-t-il une zone où il est important de ne pas manipuler (autres que les
cervicales qui sont réglementées) ?
Oui Non
16. Vous sentez-vous à l’aise dans le diagnostic différentiel en clinique ?
Oui Non
17. Si vous aviez la possibilité d’avoir une fiche avec la conduite à tenir selon
une pathologie donnée, vous sentiriez-vous plus en confiance en clinique ?
Oui Non
18. Pensez-vous que vos cours de « diagnostic d’opportunité » vous ont été bien
enseignés ?
Oui Non
19. Avez-vous déjà fait des fiches de diagnostic différentiel à partir d’un
symptôme ?
Oui Non
20. Si oui, vous ont-elles été utiles ?
Oui Non Je n'ai jamais fais de fiches de
diagnostic différentiel à partir
d'un symptôme.
Merci de votre collaboration.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION : ........................................................................................................ 1
I. NOTION DE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ............................................... 3
1.1 Définitions et généralités .................................................................................... 3
1.1.1 L’ostéopathie aujourd’hui ........................................................................... 3
1.1.2 Quelques définitions .................................................................................... 4
1.2 Le diagnostic différentiel actuel ......................................................................... 6
1.2.1 Le squelette du diagnostic d’opportunité .................................................... 6
1.2.2 Les différentes approches cliniques ............................................................ 7
1.2.3 Les drapeaux rouges/orange ....................................................................... 8
1.2.3.1 Définitions ............................................................................................... 8
1.2.3.2 Avantages ................................................................................................ 9
1.2.3.3 Inconvénients ......................................................................................... 10
1.3 La limite entre médecine et ostéopathie ........................................................... 11
II. ETUDE ET ENQUÊTE AUPRES DES ETUDIANTS ................................... 14
2.1 Le questionnaire ............................................................................................... 14
2.2 Les résultats ...................................................................................................... 16
2.3 Interprétation des résultats ................................................................................ 22
III. LE SITE INTERNET ........................................................................................ 28
3.1 Explications fonctionnelles – Cahier des charges ............................................ 28
3.1.1 A qui s’adresse ce site ? ............................................................................ 28
3.1.2 Quel est le but de ce site ? ......................................................................... 28
3.1.3 Les différents tableaux .............................................................................. 32
3.1.3.1 Cervicalgie ............................................................................................. 32
3.1.3.2 Dorsalgie ............................................................................................... 33
3.1.3.3 Lombalgie .............................................................................................. 34
3.1.4 Exemple d’une pathologie et sa conduite à tenir spécifique ..................... 35
3.2 Les différentes techniques ostéopathiques et leurs contre-indications ............. 36
3.2.1 Les techniques(19)
....................................................................................... 36
3.2.2 Classification des différents traitements(20,21)
........................................... 37
3.2.3 Les contre-indications ............................................................................... 39
3.3 Les prises de décision ....................................................................................... 41
3.3.1 Pourquoi avoir choisi d’inclure certaines pathologies dans les sphères et
pas d’autres ?........................................................................................................... 41
3.3.2 Comment avons-nous défini les conduites à tenir ? .................................. 42
3.3.3 Pourquoi ne traiter que des cervicalgies/dorsalgies/lombalgies ? ........... 42
CONCLUSION : ........................................................................................................... 44
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RESUME
LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
L’objectif de notre étude est d’améliorer la compréhension du diagnostic différentiel des
ostéopathes ou des étudiants en proposant des conduites à tenir selon une pathologie
donnée sous la forme d’un site internet. Pour mettre cela en œuvre, il a fallu décortiquer
les modalités du diagnostic clinique, évaluer les étudiants en ostéopathie sur leur façon
de le mettre en pratique et ainsi proposer une aide. L’idée de mieux comprendre la réelle
différence entre le diagnostic différentiel et le diagnostic d’opportunité est primordial.
En effet, nous avons pu constater au cours de cette étude qu’une bonne partie des
étudiants n’ont pas les connaissances sémiologiques suffisantes, et qu’un autre groupe
ne possède pas la bonne méthode pour réussir à poser un diagnostic d’opportunité. C’est
pour cela que ce site internet peut remplir les objectifs attendus de cette étude. De plus,
il constitue une base de données médicales pour un système de référence ostéopathique,
et une plus grande sécurité de la part de l’ostéopathe vis-à-vis de ses patients.
Mots clés: ostéopathie, médecine, diagnostique, sémiologie, enseignement.
Abstract
THE DIFFERENTIAL DIAGNOSIS
The aim of our study is to improve the understanding of the differential diagnosis by
osteopaths and students by suggesting, through a website, appropriate guidelines for a
given pathology. To implement this, we had to examine the rules of the clinical
diagnosis, evaluate students on how they apply it and thus propose to help them. Having
a better understanding of the differential diagnosis is of paramount importance. Indeed,
we found during the course of the study that a significant part of the students do not
have the necessary semiological knowledge and that another group of students do not
use the proper method to make a differential diagnosis. That is why the website may
achieve the expected goals of this study. Moreover, it constitutes a medical database for
a reference system in osteopathy and offers a safer approach by the osteopath of his
patients.
Key words: osteopathy, medicine, diagnosis, semiology, teaching.