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Le Festival au quotidien INFO SERVICES +41 (0)27 775 24 44 BILLETTERIE +41 (0)848 771 882 PUBLICATION OFFICIELLE DU VERBIER FESTIVAL 2015 | WWW.VERBIERFESTIVAL.COM ballerina assoluta Elle était belle, Maïa. Elle avait de longs bras gracieux et des jambes à vous faire perdre la tête. Rudolf Nureyev raconte qu’il pleura de joie la première fois qu’il la vit danser à l’âge de 13 ans. On l’aimait Maïa. Elle venait au Verbier Festival depuis une dizaine d’années en compagnie de son mari, le compositeur Rodion Shchedrine, et quand on les aperce- vait dans les rues de la station, on n’osait les approcher de peur de déranger des légendes qui avaient écrit quelques-unes des plus grandes heures de l’histoire du Bolchoï. Née à Moscou en 1925, d’une mère actrice au temps du muet et d’un père ingénieur qu’elle perd au pire des purges staliniennes, Maïa Plissetskaïa n’avait rien du symbole soviétique que certains Occidentaux ont voulu voir en elle. Son enfance est celle d’un roman trop noir, trop dur. En 1937, son père est déclaré ennemi de la patrie. Un an plus tard, c’est au tour de sa mère de subir les foudres de la dictature stalinienne, la danse deve- nant pour Maïa le seul exutoire au chagrin et au désespoir. On l’a surnommé La Callas de la danse. Elle rivalisait avec le cygne blanc. Elle était surtout la prima ballerina assoluta, une des deux seuls ballerines de l’Union Soviétique à avoir jamais reçu cet hon- neur. Une récompense obtenue au prix de nombreux efforts et une terrible épreuve. Un soir, Joseph Staline décide de célébrer son anniversaire au Bolchoï. Maïa danse ce soir-là: «J’avais peur. J’étais morte de trac et le parquet était une véritable patinoire. Je scrutais sans cesse le public, cherchant qui était responsable du malheur de ma famille», écrit-elle dans des mémoires. La divine Maïa Plissetskaïa brille dans les grands ouvrages du répertoire russe comme Raymonda ou Le Lac des Cygnes. Mais prend rapidement sa liberté, comme lorsqu’elle dansera Carmen-Suite mis en musique par son mari et que les auto- rités publiques condamneront. On ne plaisante pas avec le ballet dans le régime soviétique. Maurice Béjart disait d’elle: « Maïa Plissetskaïa a assimilé la grande tradition, ce qui lui a permis de gagner la liberté. Quoi qu’elle danse, je sens en elle, une force vitale énorme, la sensualité, mais avant tout la modernité». Moderne Maïa, qui après ses adieux à la scène en 1993 (plus de cinquante ans de carrière!) continue à chausser ses pointes à l’heure où d’autres les rangent au placard et monte ses propres chorégraphies. «L’époque des Grandes Légendes du Ballet a pris fin», écrit Diana Vichneva, danseuse étoile du Mariinski à sa mort le 2 mai dernier. Mais pour nous ce soir à la Salle des Combins, Maïa revit. Regardez comme elle est belle, Maïa, regardez comme elle danse sur l’écran. Valery Gergiev et tout le public n’ont d’yeux que pour elle. Elle est à jamais la prima ballerina assoluta du Bolchoï, l’une des plus grandes danseuses de tous les temps et la sublime interprète du Boléro par Béjart. Vous étiez notre étoile Maïa Plissetskaïa. Le Verbier Festival vous remercie pour tout le bonheur que vous nous avez apporté. Laurent Vilarem jeudi 23 juillet © Luca Ricci

Le Festival au quotidien ·  · 2016-07-11Le Boléro de Ravel n’est pas une simple étude ... à 19h30 à Champex-Lac pour un concert au Jardin botanique, avec le Cupidon Brass

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publication officielle du verbier festival 2015 | www.verbierfestival.com

ballerina assoluta Elle était belle, Maïa. Elle avait de longs bras gracieux et des jambes à vous faire perdre la tête. Rudolf Nureyev raconte qu’il pleura de joie la première fois qu’il la vit danser à l’âge de 13 ans.

On l’aimait Maïa. Elle venait au Verbier Festival depuis une dizaine d’années en compagnie de son mari, le compositeur Rodion Shchedrine, et quand on les aperce-vait dans les rues de la station, on n’osait les approcher de peur de déranger des légendes qui avaient écrit quelques-unes des plus grandes heures de l’histoire du Bolchoï.

Née à Moscou en 1925, d’une mère actrice au temps du muet et d’un père ingénieur qu’elle perd au pire des purges staliniennes, Maïa Plissetskaïa n’avait rien du symbole soviétique que certains Occidentaux ont voulu voir en elle. Son enfance est celle d’un roman trop noir, trop dur. En 1937, son père est déclaré ennemi de la patrie. Un an plus tard, c’est au tour de sa mère de subir les foudres de

la dictature stalinienne, la danse deve-nant pour Maïa le seul exutoire au chagrin et au désespoir.

On l’a surnommé La Callas de la danse. Elle rivalisait avec le cygne blanc. Elle était surtout la prima ballerina assoluta, une des deux seuls ballerines de l’Union Soviétique à avoir jamais reçu cet hon-neur. Une récompense obtenue au prix de nombreux efforts et une terrible épreuve. Un soir, Joseph Staline décide de célébrer son anniversaire au Bolchoï. Maïa danse ce soir-là: «J’avais peur. J’étais morte de trac et le parquet était une véritable patinoire. Je scrutais sans cesse le public, cherchant qui était responsable du malheur de ma famille», écrit-elle dans des mémoires.

La divine Maïa Plissetskaïa brille dans les grands ouvrages du répertoire russe comme Raymonda ou Le Lac des Cygnes. Mais prend rapidement sa liberté, comme lorsqu’elle dansera Carmen-Suite mis en musique par son mari et que les auto-rités publiques condamneront. On ne plaisante pas avec le ballet dans le régime soviétique.

Maurice Béjart disait d’elle: «Maïa Plissetskaïa a assimilé la grande tradition,

ce qui lui a permis de gagner la liberté. Quoi qu’elle danse, je sens en elle, une force vitale énorme, la sensualité, mais avant tout la modernité». Moderne Maïa, qui après ses adieux à la scène en 1993 (plus de cinquante ans de carrière!) continue à chausser ses pointes à l’heure où d’autres les rangent au placard et monte ses propres chorégraphies.

«L’époque des Grandes Légendes du Ballet a pris fin», écrit Diana Vichneva, danseuse étoile du Mariinski à sa mort le 2 mai dernier. Mais pour nous ce soir à la Salle des Combins, Maïa revit. Regardez comme elle est belle, Maïa, regardez comme elle danse sur l’écran. Valery Gergiev et tout le public n’ont d’yeux que pour elle. Elle est à jamais la prima ballerina assoluta du Bolchoï, l’une des plus grandes danseuses de tous les temps et la sublime interprète du Boléro par Béjart.

Vous étiez notre étoile Maïa Plissetskaïa. Le Verbier Festival vous remercie pour tout le bonheur que vous nous avez apporté.

Laurent Vilarem

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2 | LE FESti Va L aU qUOtiDiEN

le boléro «musico-sexuel» de maurice ravel

Le Boléro de Ravel n’est pas une simple étude d’orchestration, mais une musique d’un érotisme sulfureux.

Le compositeur Gustave Samazeuilh raconte, alors qu’il était en villégiature chez Ravel à Saint-Jean de Luz à l’été 1928, comment ce dernier, avant d’aller nager un matin, lui aurait joué un thème avec un seul doigt au piano en lui expliquant: «Madame Rubinstein me demande un ballet. Ne trou-vez-vous pas que ce thème a de l’insistance ? Je vais essayer de le redire un bon nombre de fois, sans aucun développement, en graduant de mon mieux mon orchestre. Des fois que ça réussirait comme La Madelon !»

En réalité, osons le répéter, le Boléro est une musique d’une sensualité obsédante. Etrange pour une musique qui circule aujourd’hui sur toutes les lèvres et les radios du monde entier !

Redoublant l’idée d’insistance, Maurice Ravel n’hésita pas à dire dans l’intimité que son Boléro possédait des éléments «musi-co-sexuels». On ne s’étonnera donc pas que lors de la première orchestrale du Boléro, une dame ait crié dans la salle «Au fou! Au fou !» (et Ravel, en apprenant la scène de s’écrier: «Celle-là, elle a compris») tant le Boléro cache derrière son brio orchestral une implacable et croissante mécanique de désir. Sur un tempo modéré, une danse scandée par la caisse claire se met littéralement en branle, sur un rythme et une mélodie invariables, tirant ces seuls éléments de variation des effets d’orchestre, d’un crescendo progressif et d’une modulation en mi majeur qui peut s’apparenter, n’ayons pas peur des mots, à un orgasme longtemps retardé.

a la différence du Sacre du Printemps, et c’est là la très grande originalité de l’œuvre, Ravel ne symbolise pas une sexualité sauvage mais une concupiscence profondément dépres-sive et macabre, entièrement tournée vers son dénouement tragique. L’écrivain andré Suarès parle ainsi d’une sorte de «danse macabre», Marcel Marnat «du triomphe généralisé des forces du mal», ou encore le récent Prix Nobel de Littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio «d’une faim qui s’achève dans la violence».

Evidemment, Ravel lui-même brouilla les pistes, s’attardant sur le seul défi d’or-chestration ou sur la prouesse d’écrire une suite de solos instrumentaux participant au genre naissant du concerto pour orchestre. Pourtant, cette composante sexuelle était présente dès la création du ballet le 22 novembre 1928 par la grande ida Rubinstein. Sur fond de bar espagnol, ida Rubinstein tournoyait sans arrêt sur une immense table d’auberge, cependant qu’à ses pieds les hommes brûlaient d’amour pour la danseuse. trente ans plus tard, Maurice Béjart moder-nisera l’argument. quarante danseurs torses nus et sauvages, tournent cette fois autour de leur inaccessible proie. Un désir impossible doublé par celui de la danseuse elle-même qui, selon la secrétaire de Maurice Béjart, devait de son côté «aguicher» le chef d’or-chestre. Créé le 10 janvier 1961 à Bruxelles par Duska Sifnios, le ballet connaîtra une immense popularité lors de sa reprise par Maïa Plissetskaïa en 1974. Jusqu’à l’épui-sement, l’étoile du Bolchoï danse à quatre temps sur une musique à trois temps, en proie en une prémonition intense. Jamais peut-être, Ravel, dont on connait la vie affec-tive malheureuse (encore que sa sexualité soit sujette à de nombreuses légendes), n’est probablement allé aussi loin. Pas étonnant qu’il ait pris ses distances avec son œuvre dans un entretien à un journal londonien en 1931: «Mon Boléro? Il était vide de musique !»

Laurent Vilarem

Aujourd’hui, 19h00 | Salle des Combins

fest’off apéro musical… ici et ailleursLes Marcheurs marchent par deux minimum, mais plus ils sont nombreux à marcher, plus ils aiment jouer ! ils prennent un malin plaisir à reprendre et transformer des tubes de be-bop ou de la chanson française, ainsi que des extraits de comédies musicales, mais aussi de la musique plus actuelle, car rien n’échappe à ces érudits du swing. L’énergie et la bonne ambiance qu’ils dégagent sauront vous ravir, venez les écouter à 19h00 lors d’un apéro musical, Place Centrale.

ils seront précédés dès 17h30 par les balades folks de Joolsy accompagné par trois jeunes musiciens du Music Camp.

Profitez de votre après-midi pour décou-vrir les environs de Verbier et arrêtez-vous à 19h30 à Champex-Lac pour un concert au Jardin botanique, avec le Cupidon Brass Band du Verbier Festival Chamber Orchestra.

Les marcheurs

maurice raveL

discovery enfants

Atelier “MAgic Show”Tanguy Moyet, ou “Magic Dad”, appren-dra aux enfants des tours de magie, puis orchestrera la création d’un spectacle par les enfants en collaboration avec les musi-ciens du VFO et/ou du VFCO. Le Magic Show aura lieu à la Place Centrale vendredi 24 juillet à l’issue des ateliers.

Aujourd’hui & demain 8-10 ans: 10h00 à 12h0010-12 ans: 14h00 à 16h00

inscription [email protected]

jeunes talents en formation

3 | LE FESti Va L aU qUOtiDiEN

orchestras jonathan reith - trombone au vfco et coach au music campa 27 ans, Jonathan fait déjà partie des maillons forts du Verbier Festival Chamber Orchestra. Entré à l’Orchestre National de France à la sortie du Conservatoire de Lyon, il est désormais trombone solo à l’Orchestre de Paris, mais ne manquerait pour rien au monde le rendez-vous esti-val. Fidèle depuis 2010, il a ajouté cette année une nouvelle corde à son arc en acceptant de devenir l’un des indispen-sables coaches venus encadrer les jeunes musiciens du Music Camp: «Il y a encore deux ans, je n’envisageais pas du tout de deve-nir professeur, j’étais encore très concentré sur mon propre jeu, mais il est vrai qu’après quelques expériences de masterclasses, j’ai eu envie de réitérer l’expérience.»

Et le jeune homme peut déjà affirmer que l’expérience au Music Camp est concluante, il envisage d’ailleurs de com-pléter sa carrière de musicien d’orchestre par une expérience pédagogique plus régulière: «J’adore le travail collectif, faire travailler toute une section, bien plus encore que l’enseignement particulier. J’encadre deux jeunes trombonistes que je fais travail-ler ensemble le matin, puis je participe avec eux aux répétitions en tutti l’après-midi.

On repère les points de difficulté pour les retravailler le lendemain.»

Le musicien, qui déplore que la France ne propose pas de formation au travail d’or-chestre aux jeunes étudiants, se recon-naît volontiers chez ces jeunes gens. Et de conclure: «Si le Music Camp avait existé à l’époque, j’aurais postulé immédiatement !»

academyhow can we engage new audiences?

this year Reaching Out asks the question: how can we engage new audiences ? if clas-sical music is to continue to thrive decades from now then this is a question we must answer. Reaching Out works with former Verbier Festival academy, Orchestra and

Music Camp students who have the capa-city to engage new audiences and use music as tool for social development in their home contexts. Over two weeks the Reaching Out participants will develop a theoretical understanding of audience engagement, they will work with leading practitioners from a range of disciplines who will help them explore their presence as artists and their ability to communicate, and they will lead creative music sessions with children aged 6-12 who are here at the festival. all of this high quality input will be contextua-lised as they prepare to return to their home nations and establish new methods of enga-ging with audiences who have not yet been exposed to classical music.

Verbier Festival is known for developing new artists. this recent focus on develo-ping new audiences will give it a legacy for decades to come, and that really is worth celebrating.

Reaching Out workshop with tim Carroll Today and tomorrow, 10 am | Cinema

discovery a discussion about the tchaikovsky competition

the International Tchaikovsky Competition, first held more than 50 years ago, is not only a valuable asset of Russian musical culture but is also one of the major events in the international music community. Just last month, some of the most excellent young musicians on the planet congregated in Moscow and St Petersburg to compete for important prizes in this most eminent of competitions which is presided over by the conductor Valery Gergiev.

Come to Chalet Orny today at 2pm to hear an in-depth conversation about the tchaikovsky Competition led by Nadia Sikorsky, Editor of Nashagazeta.ch, the only Russian language daily in Switzerland. Nadia talks to jury members Mischa Maisky and Martin T: son Engstroem, Andrei Ioniţă (First Prize, Cello, 2015) and George Li (Second Prize, Piano 2015), both of whom are Verbier Festival academy alumni. Hervé Boissière, founder of Medici.tv, will also join the discussion.

aujourd’huiEnsoleillement 5% Risque d’orage faiblePrécipitations 0,1 mm

températuresMinimum 15°Maximum 22°

vendrediTemps variable et orageuxTempérature 22°

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jeudi 23 juilletils vous font rêver

4 | LE FESti Va L Au quotidien

lisa batiashvili, une vie en famille pour la musique

Dès l’âge de deux ans, Lisa Batiashvili n’aurait pu imaginer une vie sans faire de la musique, en écoutant à la maison, en Géorgie, son père, 2e violon, répéter avec son quatuor, et enseigner à ses nombreux jeunes élèves qui défilaient avec leurs petits instruments.

a onze ans, elle quitte son pays pour Hambourg, puis pour Munich, où elle entre in extremis, à quinze ans, après audition, dans la classe surchargée d’ana Chumachenko. «Même si on ne se voit pas souvent, elle est devenue plus qu’un professeur, une amie, que je peux appeler à tout moment pour un conseil sur une partition ou un ins-trument. Elle m’aide dans tous les aspects de la vie musicale. J’ai tellement appris à ses côtés quand j’étais étudiante. L’avoir encore auprès de moi à Munich, où j’habite, est un privilège. Elle a une telle expérience de travail avec Szigeti, Menuhin, Sandor Vegh et même l’école russe ! Je pense encore souvent à tout ce qu’elle m’a enseigné, et le comprends mieux, car dans ma jeunesse il m’était alors difficile de tout digérer.»

Lisa retrouve à l’École de la Comba de Verbier la précieuse ana pour répéter les Cinq pièces pour deux violons et piano de Chostakovitch qu’elles interprètent ce soir, à l’Église, avec Lera auerbach. Dans la salle d’à côté, un hautboïste, qui n’est autre que son époux, François Leleux, travaille le Quatuor K. 370 de Mozart qu’ils interpré-teront ensemble le 26 juillet: «On essaie

d’éviter de partir en même temps pour qu’un de nous deux reste avec les enfants. Mais nous avons beaucoup de projets et c’est formidable de travailler avec lui, par exemple, sur Bach l’année dernière ou de la musique de chambre, baroque surtout. Il est tellement à l’aise!» Ensemble ils ont aussi créé cette année le Double concerto de thierry Escaich avec le Philharmonique de New York, où Lisa était en résidence, une œuvre qui leur est spécia-lement dédiée. «J’ai adoré l’expérience, tout comme l’orchestre, ce qui pour une œuvre de musique contemporaine veut vraiment dire quelque chose !»

À Verbier, Lisa est aussi entourée de ses enfants (Sa fille fêtait hier son anniver-saire). Elle jongle entre la musique et la vie de famille «Les enfants ont une chance incroyable de pouvoir goûter à ces paysages uniques. Mais pour moi, ce n’est pas si facile, la musique de chambre demande beaucoup plus de temps de répétitions qu’un concerto que je peux travailler seule. Mais je partage, avec les autres musi-ciens qui sont dans mon cas, ces difficultés, dans la joie !»

Michèle Larivière

valery gergiev, grand chef et jeune… pianiste S’agissant d’un chef d’orchestre à la car-rière aussi longue et fructueuse, la plus grande erreur serait de réduire Valery Gergiev à quelques idées fausses. il serait par exemple fort injuste de limiter sa direc-tion galvanisante à une forme de sponta-néité voire d’instinct ; certes, Gergiev dirige le plus souvent sans baguette (la légende veut même qu’il ait un jour dirigé à l’aide d’un cure-dents!) mais ses interprétations dépassent la seule puissance physique pour atteindre une osmose idéale entre génie de l’instant et une intelligence de construc-tion apprise auprès du mythique maestro du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, ilya Musin.

tous ces éléments sont fondamentaux pour qui veut comprendre l’évolution de l’un des chefs d’orchestres les plus célèbres de notre époque. Mais rappelons la complexité peu commune de la personnalité de Valery Gergiev, son immense culture également. On le dit proche des cénacles du Kremlin, mais sa direction reste des plus collégiales: il envisage toujours les contributions et les considérations des musiciens avec bien-veillance, pour le seul bien de la musique. De même, on le dit spécialiste de la musique

russe (et de fait, le théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg a retrouvé tout son lustre depuis qu’il en a pris la direction en 1988), mais il est également un interprète considérable du répertoire germanique. Des qualités qu’on a pu apprécier dans toute l’étendue de leur palette au Verbier Festival, qu’il s’agisse de grandes soirées symphoniques (sa Symphonie Leningrad de Chostakovitch est encore dans toutes les mémoires !) ou d’opéra (Salomé de Strauss

en 2010, La Walkyrie de Wagner en 2011 ou encore Otello de Verdi en 2013).

Car s’il est un lieu où Gergiev s’est tou-jours montré fidèle, c’est bien le Verbier Festival. En dépit de son emploi du temps qui donnerait des vertiges aux hommes politiques les mieux occupés, le chef russe prend toujours le temps de venir sur les pentes de notre station. Par amitié pour Martin t: son Engstroem, bien sûr, mais aussi grâce aux liens inextricables (les musiciens l’adorent !) qu’il a su tisser avec le Verbier Festival Orchestra. Preuve de la confiance qu’il ressent auprès du public de Verbier, le chef russe nous présente une incroyable surprise puisqu’il dirige un superbe programme symphonique mais se fera également le temps d’une œuvre... pianiste soliste aux côtés d’amis musi-ciens. Car Gergiev est aussi pianiste de formation, alors qu’il étudiait la musique à Vladikavkaz en Ossétie du Nord, et il sera rejoint par Denis Matsuev et Daniil trifonov dans un concerto pour trois pianos de Mozart. Une occasion unique d’écouter ces trois génies russes ensemble.

Laurent Vilarem

coup de cŒur

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en concert demain

découvrez la région

5 | LE FESti Va L Au quotidien

aux âmes bien nées…

Les habitués du Verbier Festival retrouve-ront avec plaisir le pianiste Julien quentin.Soliste à la renommée internationale, le Français se produit aussi très régulière-ment dans des programmes de musique de chambre où sont appréciées ses qualités d’écoute, ainsi que sa capacité à s’adapter à tous les répertoires. il sera rejoint ici par un de ses compatriotes, le violoncelliste edgar

Moreau, prodigieux interprète de 21 ans, lauréat du Concours Rostropovitch et déjà couronné de deux Victoires de la Musique. tous deux exploreront les plus belles pages du répertoire romantique écrites pour leurs instruments: la Sonate pour violoncelle et piano N° 1 de Brahms, surnommée «pastorale» à sa création - sans doute en réfé-rence à la fraîcheur spontanée qui l’anime -, l’Adagio et Allegro op.70 - écrit initialement pour cor par un Schumann fasciné par l’ap-parition d’une toute nouvelle gamme de cors à trois pistons ! - ainsi que l’une des rares incursions de Chopin dans un autre réper-toire que celui du piano seul.

Un programme qui s’achèvera sur une pièce composée dans les années 1940, la Sonate pour violoncelle et piano de Poulenc, une partition dont les sonorités proches de la musique de la fin du 19e siècle se distingue de l’ensemble du répertoire du compositeur français.

Vendredi 24 juillet, 11h00 | Église

des balades pour tousVéritable particularité du canton du Valais, le bisse est un canal d’eau construit dès le 14ème siècle et dont la construction est des-tinée à assurer l’irrigation des prairies et champs. Ce patrimoine a été habillement entretenu ou rénové dans notre région afin que les randonneurs puissent en profiter. Dans notre région, aventurez-vous sur 4 itinéraires:• Bisse de Ravines: il débute sur les hauts

de Bruson au départ de la Côt (ancienne gare de départ du télésiège). Une belle balade en forêt. Longueur: 4.68 km / Durée: 1h30

• Bisse du Levron (ou Raye des Verbiérains): au départ de la Chaux, cette balade vous emmène aux Ruinettes,

aux Planards et jusqu’à la Marlène avant la Chute du Bisse. Longueur – 8.5 km / Durée: 3h

• Bisse de Saxon: au départ de La tzoumaz, découvrez les deux bisses de La tzoumaz: le vieux bisse vous emmène à travers le village jusqu’au célèbre bisse de Saxon qui, avec ses 32km, est le plus long du Valais. Longueur: 8.1 km / Durée: 2h45

Informations:Office du tourisme de Verbier/Val de Bagnest. +41(0)27 775 38 88www.verbier.ch

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live Sur Medici.tv et eSpAce 2Concert du Verbier Festival Orchestra, dirigé par Valery Gergiev, Salle de Combins, 19h00

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6 | LE FESti Va L Au quotidien

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nasha gazeta.ch le journal suisse en langue russeVoilà huit ans que le Verbier Festival compte parmi ses partenaires media le site Nasha Gazeta.ch, le premier et seul journal quotidien online suisse en langue russe, créé à Genève en 2007.

Ce site a pour but d’expliquer la Suisse dans toute sa diversité, de la politique à la gastronomie, aux lecteurs russophones, que ceux-ci soient sur le territoire helvétique ou dans le vaste espace postsoviétique. « Conçu au départ pour les quelques centaines de Russes résidant à Genève, le site est consulté quotidiennement par plus de 5’000 lecteurs dans de nombreux pays,

explique sa rédactrice en chef Nadia Sikorsky, présente ces jours à Verbier. La rubrique culturelle est de plus en plus populaire, et notre rédaction est très fière de sa relation privilégiée avec le Verbier Festival, qui réunit chaque année tant de musiciens russes et russophones.»

Le site réagit en temps réel à l’actualité nationale et locale, tout en mettant en valeur les liens entre la Confédération et le monde russophone. Et, à travers une série de blogs en français et en anglais, il explique l’ex-empire soviétique aux Européens.

En 2012, un magazine papier s’est ajouté au journal online. Publié à 9’000 exemplaires et distribué à travers toute la Suisse, ainsi que dans les vols de Swiss vers Moscou, Saint-Pétersbourg et Kiev, cette luxueuse publication met en valeur les liens histori-ques entre les deux pays, ainsi que leurs plus importants projets scientifiques et cul-turels. Dès la première édition, le Verbier Festival y occupe la place qui lui est due. Lisez l’interview de Valery Gergiev dans le dernier numéro, disponible à la billetterie du Festival, et visitez www.nashagazeta.ch pour découvrir le regard russe sur le Verbier Festival !

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Le verbier FesTivaL chamber OrchesTra dirigé par TON KOOpmaN, avec reNaud capuçON, mardi 21 JuiLLeT 2015

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tél. 027 771 22 52 www.chezmartin.ch [email protected]

tél. 027 775 28 00 www.hotelvanessa.ch [email protected]

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09h30 | téLéVerbier * ACAdeMy Master class de violoncelle avec Frans helmerson

10h00 | CinéMA * ACAdeMyReaching Out workshop avec tim Carroll

10h00 | Le rouge * ACAdeMy Master class de musique de chambre avec gábor takács-nagy et le quatuor Arod

10h00 | eCoLe de LA CoMbA* disCoVeryatelier Magic Show

11h00 | égLise edgar MoreAu violoncelleJulien quentin pianojohannes Brahms (1833-1897)robert schumann (1810-1856)frédéric chopin (1810-1849)francis poulenc (1899-1963)Fin du concert à 12h30

13h30 | Le ChâbLe* MusiC CAMp Répétition publique du Verbier Festival Music Camp Orchestra, direction dima slobodeniouk

14h00 | ChALet orny * disCoVery Conversation: Alexandra Conunova avec Charles sigel (en français)

14h00 | éCoLe de LA CoMbA* disCoVery atelier Magic Show

14h30 | égLiseLera AuerbACh piano serge rachmaninoff (1873-1943)a l’intérieur de la pensée du compositeur Moussorgski (démonstration)Modeste Moussorgski (1839-1881) Fin du concert à 15h30 (sans entracte)

15h30 | ChALet orny * ACAdeMy Master class de musique de chambre avec gábor takács-nagy

15h45 | pLACe CentrALe * disCoVery Spectacle Magic Show avec tanguy Moyet et des musiciens du VFCO et/ou de la Verbier Festival academy

16h30 | CinéMA * ACAdeMy « La Verbier Festival academy présente »

17h30 | pLACe CentrALe * Fest’oFF apéro musical avec Les Marcheurs

18h00 | LA tzouMAz * ACAdeMy Concert du quatuor Arod à La tzoumaz (CHF 20.-)

18h00 | hAMeAu * Fest’oFF Buffet gourmand musical avec Julia Jonsson au Restaurant Little Swiss du Hameau

18h00 | CAFé sChubert * disCoVery Présentation du programme de la soirée avec Michèle Larivière

18h00 | CAFé Chopin * disCoVery Pre-concert talk with stephen Johnson (in English)

18h00 | sALLe des CoMbins Verbier FestiVAL ChAMber orChestrAthomas quAsthoFF directionMark pAdMore (Évangéliste)Manuel WALser (Jésus)Christiane KArg sopranobernarda FinK mezzo-sopranoMauro peter ténorChristopher MALtMAn baryton-basse rias KAMMerChor (Direction musicale Michael Gläser)Voix d’enfants de LA sChoLA de sion (Direction musicale Marc Bochud)ya-Fei ChuAng, robert LeVin orguenicolas ALtstAedt continuoMartin zeLLer viole de gambejohann sebastian Bach (1685-1750)Passion selon Saint Matthieu BWV 244Fin du concert à 21h15Ce concert est sur-titré en françaisAttention à l’horaire avancé du concert

20h00 | égLise Jan LisieCKi pianojohann sebastian Bach (1685-1750)Wolfgang amadeus mozart (1756-1791)frédéric chopin (1810-1849)serge rachmaninoff (1873-1943)franz schubert (1797-1828)Fin du concert à 22h00

22h00 | LA CheMinée * Fest’oFF après concert musical avec Connor McLaughlin

23h00 | égLise * orChestrA Fenêtre sur Orchestre *entrée libre

points forts

deMAndez le progrAMMe !a 11h00 à l’Église, une confirmation: le violoncelliste Edgar Moreau entre dans la cour des grands en offrant un récital aux côtés de Julien Quentin.

a 14h30 à l’Église, une révélation: Lera Auerbach fait ses débuts d’interprète au Verbier Festival. La pianiste- compositrice mêle ses propres œuvres à Moussorgski.

a 18h00 à la Salle des Combins, l’un des très grands événements du Verbier Festival: Thomas Quasthoff dirige La Passion selon Saint-Matthieu de Bach, à la tête d’une distribution superlative parmi laquelle se détache l’un des meilleurs Evangéliste de sa génération: le ténor Mark Padmore.

a 20h00 enfin à l’Église, de belles retrouvailles: Jan Lisiecki nous revient dans un programme (Bach, Chopin, Schubert, Mendelssohn, Mozart) d’une belle diversité pianistique.

Lera auerbach

ThOmas QuasThOFF

8 | LE FESti Va L Au quotidien

le Blog du festival

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vendredi 24 juillet

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inforMAtionSbilletterie• www.verbierfestival.com (24h/24, site sécurisé)• T. +41 (0)848 771 882 (10h00-12h00 et 14h00-19h00)

• Billetterie principale du Festival au Chalet Mascotte Rte de Verbier 88 (9h00-12h00 et 14h00-19h00)