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Volume 49, numéro 5 26 septembre 2013 À l’aube de l’année universitaire qui s’amorce, le recteur Denis Brière révèle quelques nouveautés de l’année 2013-2014. p2 Comment « voir » l’invisible p8 et p9 Un Nobel en visite p3 Discours de la rentrée photo Marc Robitaille

Le Fil 26 septembre 2013

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 26 septembre 2013

Volume 49, numéro 5 26 septembre 2013

À l’aube de l’année universitaire qui s’amorce, le recteur Denis Brière révèle quelques nouveautés de l’année 2013-2014. p2

Comment « voir » l’invisible p8 et p9 Un Nobel en visite p3

Discours de la rentrée

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2 actualités UL

Q Pouvez-vous mentionner quelques grandes nouveautés à l’Université Laval pour l’année qui s’amorce ? R J’ai d’abord une excellente nou-velle : nous assistons cette année à une augmentation significative du nombre d’inscriptions. En effet, les résultats préliminaires des ins-criptions pour l’automne 2013 nous révèlent que le nombre total de personnes inscrites tous cycles confondus est supérieur de 4,3 % à celui de l’an passé à pareille date. Il s’agit donc d’une démonstration éloquente de l’attractivité croissante de l’Université Laval. Cette attrac-tivité s’explique par plusieurs fac-teurs, dont l’excellence et l’impor-tance de notre environnement de recherche, mais aussi la qualité de notre milieu d’études et de vie ainsi que la pertinence et l’offre complète de nos programmes de formation. Je pense ici, entre autres, à deux nouveaux programmes de forma-tion implantés l’an dernier, et qui connaissent une popularité excep-tionnelle, soit : le continuum bac-maîtrise en psychoéducation qui a enregistré plus de 500 demandes d’admission en 2012-2013 pour un contingent de 180 admissions ainsi que le baccalauréat en criminologie qui a fait l’objet de 735 demandes d’admission pour un contingent de 146 admissions au cours de la même année. De plus, la création toute récente du profil recherche et du profil distinction contribuera certainement à encourager les car-rières en recherche et à attirer les meilleurs talents.

Q On sent une nette volonté d’offrir une approche et un service de plus en plus personnalisés aux étudiants. Comment l’Université y parviendra-t-elle ?

R Au cours des dernières années, de nombreuses mesures ont été mises en place pour faciliter le par-cours des étudiants, favoriser leur réussite et leur permettre de se réa-liser pleinement. Pensons d’abord à l’amélioration de l’expérience étudiante, qui se traduit par de nombreux exemples chez nous. La création d’un guichet unique virtuel « Étudiants UL », qui permet d’accé-der à l’ensemble de nos services en un seul clic. Nous avons prolongé les heures d’ouverture de certains services. Sans compter que plu-sieurs aires d’études et de vie ont été améliorées, dont le PEPS, le nou-vel atrium du pavillon Vachon ou encore le 4e étage de la Bibliothèque. Il y a aussi la mise en œuvre du pro-gramme Mon Équilibre UL, qui

Année universitaire 2013-2014Le recteur prononçait, le 24 septembre dernier, le fameux discours de la rentrée. Retour sur quelques faits saillants.par Claudine Magny

avait d’abord été lancé pour pro-mouvoir les saines habitudes de vie chez les étudiants et qui sera élargi aux employés cette année. L’amélioration de nos espaces de vie et la promotion de saines habi-tudes de vie s’inscrivent d’ailleurs dans notre volonté de faire de l’Uni-versité Laval un exemple en matière de développement durable. En ce sens, de nombreux gestes concrets ont été posés en nos murs au cours des dernières années. Environ 28 % des étudiants au baccalauréat ont maintenant la possibilité de donner un profil développement durable à leurs études et près de 50 % de nos chaires de recherche et de création s’intéressent à au moins un des enjeux du développement durable. De plus, l’Université a réduit de 16 % sa consommation d’eau depuis 2007. Notre plan d’action en déve-loppement durable 2012-2015 com-porte pas moins de 78 engagements et mise sur la mobilisation de tous les membres de notre communauté.

Par ailleurs, une série de me- sures viendront renforcer l’appui à la réussite étudiante au cours de l’année 2013-2014. À titre d’exem-ple : le populaire programme de tutorat sera élargi afin de permettre à plus d’étudiants d’y participer, un Centre d’aide en français sera ouvert, de l’aide particulière sera également donnée aux étudiants ayant des cheminements atypiques ou se trouvant en situation de han-dicap. Par ailleurs, de plus en plus

d’étudiants doivent concilier études, vie de famille et travail. Or, nous avons adapté nos programmes de formation et notre offre de service à ces nouvelles réalités en leur offrant une grande flexibilité et la possibi-lité de se former peu importe où ils se trouvent grâce à la diversité et à l’importance de notre offre de cours en présentiel, en ligne ou hybride. En ce sens, l’Université Laval est la première université bimodale au Québec. C’est aussi ici que les étu-diants trouvent l’offre de formation à distance et de cours en ligne la plus complète : soit 70 programmes de formation et plus de 650 cours à distance.

Enfin, l’environnement numé- rique d’apprentissage de l’Univer-sité Laval aura un nouveau visage sous peu. Les étudiants de l’Uni-versité bénéficient déjà grande-ment de ce portail de cours nova-teur qui vient appuyer les activités de formation en classe, à distance et hybride. Or, cet environnement numérique subira graduellement une transformation pour devenir un Environnement numérique d’études (ENE) qui permettra, entre autres, de répondre aux habitudes de collaboration sur les réseaux sociaux des nouvelles générations d’étudiants. De plus, elle fournira à tous les mêmes services où qu’ils soient dans le monde et générera des alertes lors de travaux à re- mettre ou d’examens à préparer, par exemple. Et c’est justement dans cet esprit que nous élaborerons, au cours de la prochaine année, notre premier cours de masse en ligne et gratuit (massive open online course). Celui-ci portera sur le développement durable et témoi-gnera encore une fois de notre lea-dership dans le domaine, mais aussi

de notre volonté de répondre aux nouveaux besoins de la société en matière de formation et d’informa-tion de qualité.

Q L’importance grandissante de la recherche ainsi que la place et le rôle qu’elle joue à l’interna-tional font aussi partie des faits saillants de votre discours…

R Vous savez, la recherche qui se fait à l’Université Laval, c’est gigan-tesque ! Il faut rappeler que l’Uni-versité Laval fait partie du peloton de tête des universités canadiennes en matière de recherche. Elle se classe au 7e rang des 94 établisse-ments d’enseignement supérieur du pays avec un budget de recherche de 300 millions de dollars alloué seulement l’an dernier. De plus, Laval compte 1 400 professeurs-chercheurs qui transmettent leur

savoir auprès de 48 000 étudiants, dont plus de 10 000 sont inscrits aux cycles supérieurs. Ce n’est pas rien !

Il ne faut pas oublier non plus toute l’importance de nos par-tenariats : l’Université Laval est signataire de 750 ententes avec 530 partenaires provenant de 68 pays ! Et il est clair que nous souhaitons conserver ce leadership en accen-tuant l’internationalisation de la formation et de la recherche, ainsi que la mise en œuvre de projets de coopération internationale. À titre d’exemple : nous offrons, depuis 2011, un master conjoint en sciences de l’éducation en col-laboration avec les Écoles norma-les supérieures de Libreville et de Yaoundé. Ce projet de coopération internationale a permis de for-mer une soixantaine d’étudiants gabonais ou camerounais jusqu’à maintenant. L’année 2013-2014 devrait également voir naître un conseil ULaval-France, qui aura comme mission de coordonner et de développer nos relations avec la France. Nous profiterons aussi de l’année pour réaliser deux missions de développement en Chine et au Brésil afin d’accroître la création de partenariats avec des établisse-ments de ces deux grands pays. La révision du mandat du Bureau des chaires (devenu plus tôt cette année le Bureau pour l’internationalisa-tion et le partenariat en recherche – BIPER) s’inscrit aussi dans cette volonté d’accroître nos partenariats à l’échelle nationale et internatio-nale. Une stratégie d’internationa-lisation de la recherche sera aussi élaborée avec le Bureau internatio-nal afin d’encadrer et de soutenir la création de tels partenariats. Enfin, nous souhaitons tout particuliè-rement favoriser la mise sur pied d’alliances stratégiques internatio-nales de recherche et d’innovation avec des partenaires ciblés dans des domaines émergents, des domaines où nos forces sont complémen- taires et des domaines où l’Univer-sité Laval exerce déjà un leadership. La mise en place de telles alliances nous permettra d’augmenter nos sources de financement, de recru-ter les meilleurs talents et de ren-forcer notre capacité de recherche et d’innovation. De plus, elles nous aideront à former une relève à la fine pointe des avancées scientifi-ques et technologiques ainsi qu’à accroître le rayonnement de nos chercheurs.

Chose certaine, l’Université Laval demeure à l’avant-plan de toutes les grandes réalisations qui façonnent nos collectivités et qui contribuent à l’amélioration de nos condi-tions de vie et de notre épanouis- sement collectif. Sur ce, bonne année univers i ta i re à tous ! Le discours intégral de la rentrée 2013 : http://www2.ulaval.ca/notre-universite/direction-et-gouvernance/cabinet-du-recteur/discours/dis-cours-de-la-rentree-2013.html

«Notre plan d’action en développement durable 2012-2015 comporte 78 engagements

Denis Brière photo Marc Robitaille

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3actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef  par intérim : Claudine MagnyJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Nathalie Kinnard, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée NadeauProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Année universitaire 2013-2014

C’est dans les controverses que naissent souvent les plus grands progrès. Le Dr Stanley Prusiner, médecin neurologue américain, a pris cet adage au pied de la lettre. Il a boule-versé l’un des grands para- digmes scientifiques selon lequel il n’y a que trois types d’agents infectieux – les virus, les bactéries et les parasites – en proposant le concept de prions. Il pousse encore plus loin la polémique en affir-mant que le prion n’est pas un microorganisme, mais une protéine naturelle, dépour-vue d’information génétique, capable de détruire les neuro-nes. Lorsqu’il publie sa théo-rie, il reçoit un ouragan de critiques. Comment une pro-téine peut-elle se transformer

Stanley Prusiner, prix Nobel de médecine, était de passage pour parler de ses controversés prions, des agents pathogènes responsables de troubles neurodégénératifs comme les maladies de la vache folle, d’Alzheimer et de Parkinsonpar Nathalie Kinnard

Génie des prionsSophie D’Amours, vice-rectrice à la recherche et à la création, et le Dr Stanley Prusiner, lauréat du prix Nobel de médecine 1997. photo Marc Robitaille

«Trous» microscopiques dans le tissu cérébral d’une vache atteinte d’encéphalopathie spongiforme bovine. photo Al Jenny

Maladie de la vache folle sur un timbre, Grande-Bretagne,1986. image Michael Thompson

en méchante molécule infec-tieuse et se répliquer sans recourir à l’ADN ? La com-munauté médicale n’y croit pas.

C’est en étudiant des cas de tremblante du mouton en 1977, une maladie mortelle qui s’attaque au système ner-veux central des moutons et des chèvres, que le médecin élabore la notion de prion pour protéine infectieuse. Il identifie ces mêmes molé-cules quelques années plus tard dans les cerveaux de patients atteints de la mala-die de Creutzfeldt-Jakob, une affection très rare et fatale qui attaque le système nerveux et provoque la démence, et dans le tissu cérébral des bovins souffrant de la maladie de la

vache folle durant les années 1990. « En laboratoire, nous avons montré que tous les traitements physiques et chimiques détruisant norma-lement les acides nucléiques (ADN et ARN) sont incapa-bles d’inactiver l’agent infec-tieux de la tremblante du mouton. Plus encore, nous avons découvert que tous les procédés connus pour sup-primer ou détériorer les pro- téines permettent de neutrali-ser le mystérieux pathogène », mentionne Stanley Prusiner. Le fameux agent infectieux ne pouvait donc être ni une bactérie, ni un parasite, ni un virus comme plusieurs cher-cheurs le pensaient.

Le Dr Prusiner élabore alors la théorie qu’une protéine trouvée à l’état naturel chez tous les mammifères, dont l’humain, peut, pour une rai-son encore mal expliquée, se replier et changer de forme. Elle devient alors nocive. Cette molécule anormale, dénommée prion par le méde-cin neurologue, sert alors de modèle pour convertir d’autres protéines en prions. Leur repliement inhabituel empêcherait notre organisme de les éliminer. Résultat : accu-mulation de prions dans le

cerveau et mort des neurones. Répétée des millions de fois, cette hécatombe entraîne la perte massive de cellules ner-veuses et le décès du patient.

Le Dr Prusiner a bouleversé l’un des grands paradigmes scientifiques selon lequel il n’y a que trois types d’agents infectieux

« Je n’ai pas été très popu-laire avec ma théorie, mais j’y croyais », avoue celui qui est directeur de l’Institut des maladies neurodégéné-ratives à l’Université de la Californie, à San Fransisco. Il a poursuivi ses recherches, étendant la notion de prion à l’explication de l’alzhei-mer, du parkinson et même de la sclérose latérale amyo-trophique (SLA), tous des troubles neurodégénératifs connus aujourd’hui comme faisant partie… des maladies à prions. Et preuve ultime que la patience vient à bout de tout, le scientifique a reçu en 1997 le prix Nobel de méde-cine. Le comité de sélection a même dérogé à la tradition en remettant l’honneur à un seul individu plutôt qu’à une équipe. Une première depuis 1987 et une situation qui n’est survenue que 10 fois en 50 ans.

Loin de s’asseoir sur ses lau-riers, le médecin poursuit sa quête de démystification des prions afin de confondre les sceptiques. « On ne comprend

pas encore vraiment ce qui amène une protéine à se replier de façon anormale, mais je pense que le vieillis-sement et les blessures à la tête, comme une commotion cérébrale, sont des facteurs importants », indique-t-il lors de sa conférence à l’occa-sion du 9e Symposium sur la SLA de la Fondation André-Delambre à l’Université, le vendredi 20 septembre. Le médecin tente aussi de trou-ver un moyen d’empêcher les prions de faire leurs rava-ges neurologiques « Mais la route sera longue, affirme-t-il, car les prions semblent résistants aux traitements existants. » En attendant, Marc Ouellette, directeur de l’Institut des maladies infectieuses et immunitaires des Instituts de recherche en santé du Canada, retient une chose du parcours de Stanley Prusiner. « En tant que scientifique, si vous croyez fermement en quelque chose, suivez votre instinct. Cela pourrait mener à de grandes choses ! »

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4le fil | le 26 septembre 2013actualités UL

Le Plan directeur 2013-2014 de la CADEUL comprend pas moins de 40 dossiers. Beaucoup de pain sur la plan-che, donc, pour le comité de direction de la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval. La CADEUL repré-sente plus de 30 000 membres inscrits au premier cycle. Cinq dossiers revêtiront une impor-tance particulière. Ce sont, dans l’ordre : les élections municipales du 3 novembre (voir autre texte dans cette page), le projet Cuisine Campus pour la reprise des installations alimentaires, la formation à distance, le pro-jet de halte-garderie à horaire atypique et, enfin, la partici-pation à la consultation du gouvernement québécois sur

Près de ses membresLa CADEUL mènera une grande variété de dossiers cette annéepar Yvon Larose

sa nouvelle politique jeunesse.Le lancement du projet

Cuisine Campus, porté par la Confédération, remonte au mois de mars dernier. Le plan vise à confier à la com-munauté universitaire la ges-tion des cafétérias du campus lorsque prendront fin, à l’été 2014 ainsi qu’à l’été 2015, les contrats des deux concession-naires externes.

« Nous avons reçu de bons commentaires et un appui fort de la communauté univer-sitaire, souligne Guy-Aume Descôteaux, le président de la CADEUL. Nous avons aussi de bons échos de l’administra-tion universitaire. »

Dans les prochains mois, le Comité de reprise des instal-lations alimentaires rédigera une offre de service pour le

premier lot, celui du com-plexe Desjardins-Pollack. On consultera également les membres de la communauté universitaire sur d’autres aspects du projet.

À la Confédération, l’un des enjeux pédagogiques les plus fréquemment soulevés par les associations étudiantes est la formation à distance. C’est que ce mode d’enseignement a connu un développement exponentiel ces dernières années à l’Université.

« L’Université Laval est l’une des universités de la franco-phonie parmi les plus déve-loppées à ce chapitre, indique-t-il. Or, nous ne disposons que d’informations éparses sur les effets de cette appro-che, notamment sur l’offre de cours en classe et sur la qualité de l’enseignement. »

La CADEUL poursuivra le processus de consultation entrepris à l’hiver 2013 sur ce sujet. Elle effectuera aussi une étude sur l’offre de formation à

sur le campus. « Dans notre projet, explique Guy-Aume Descôteaux, les étudiants-parents pourraient avoir accès chaque semaine à six périodes d’une demi-journée, le matin, l’après-midi ou le soir. » La halte-garderie comprendrait une cinquantaine de pla-ces. L’ouverture est prévue à l’automne 2014.

L e g o u ve r n e m e n t d u Québec a entrepris une tour-née de consultation visant à

distance au Québec et à l’Uni-versité Laval. Suivra la rédac-tion d’un avis qui sera remis à l’administration universitaire.

Les centres de la petite enfance fonctionnent selon des horaires peu adaptés aux besoins des étudiants-parents de la communauté univer-sitaire. Devant ce constat, la Confédération travaille, depuis quelques années, à l’implantation d’une halte-garderie à horaire atypique

Le comité de direction de la CADEUL : Geoffroy Boucher, Nicolas Grondin, Guy-Aume Descôteaux, Sara Di Zazzo, Caroline Aubry-Abel et Jérémie Tremblay.

Le Plan d’action 2013-2014 de l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIÉS) contient une vingtaine de points. Les dos-siers chauds seront : le financement univer-sitaire, la nationalisation de l’aide finan-cière aux études, le rapatriement des fonds de recherche fédéraux et la gratuité scolaire balisée, ainsi que les élections municipales du 3 novembre (voir autre texte dans cette page). L’Association représente les 11 000 étudiants de 2e et de 3e cycles de l’Université.

Le lundi 23 septembre, lors d’un point de presse au pavillon Alphonse-Desjardins, le président de l’ÆLIÉS, François Talbot, et sa collègue de l’Université de Sherbrooke,

Les membres du comité directeur de l’ÆLIÉS. À l’avant : Stéphane Lebrun, Roula Hadchiti et Patri-cia Akiobe. À l’arrière : Christian Djoko, François Talbot, André-Marie Taptue et Pierre-Louis Gosse-lin-Lavoie.

Une année activeEn 2013-2014, l’ÆLIÉS se penchera, entre autres, sur des dossiers politiques à connotation financièrepar Yvon Larose

Marie-Pier Boisvert, ont proposé conjointe-ment une nouvelle formule de financement pour les universités québécoises. « Nous proposons au gouvernement de modifier la formule de financement actuelle en tenant compte prioritairement des activités d’ensei-gnement dans le calcul général », explique François Talbot. Selon lui, la formule actuelle répartit les fonds en fonction du volume de l’effectif étudiant, ce qui a pour effet de pous-ser les universités vers le recrutement étu-diant. « La nouvelle formule encouragerait peut-être les établissements à diversifier et bonifier leurs cours et stages en les valorisant davantage, plutôt qu’à se livrer à une concur-rence stérile en matière de recrutement,

l’historique des deux groupes. « L’Association a pris position dans le dossier de l’orientation de plus en plus “utilitariste” de la recherche au niveau fédéral, souligne-t-il. L’idée consiste à rapatrier au Québec l’argent versé par celui-ci aux organismes fédéraux. »

Les droits de scolarité représentent un clas-sique de la lutte des associations étudiantes. Ce dossier, l’ÆLIÉS entend le prendre à bras-le-corps en fonction des positions prises depuis le printemps étudiant de 2012 jusqu’à ce jour. Actuellement, les discussions tour-nent autour de la gratuité scolaire balisée. On poursuivra le travail de recherche sur cette formule dans d’autres pays et on recensera les balises existantes. « Nous voulons aller plus loin sur cette question et développer un argu-mentaire solide, explique François Talbot. Nous allons éclaircir ce qui est plus nébuleux et dénouer aussi ce qui peut être source de problèmes. Nous voulons trouver les meil- leures conditions pour implanter la gratuité scolaire balisée. »

poursuit-il. Nous jugeons plus profitable d’éliminer la concurrence et de valoriser les activités d’enseignement. »

L’ÆLIÉS propose par ailleurs que le gou-vernement du Québec prenne directement en charge le système d’aide financière aux études. En d’autres mots, que l’État gère de façon pleine et entière les prêts et bourses aux étudiants. Dans la formule actuelle, les institutions financières prêtent l’argent aux bénéficiaires. « Ce rôle pourrait être joué par la Caisse de dépôt et placement, indique François Talbot. Elle pourrait fixer des taux d’intérêt plus faibles que les banques, compte tenu de son mandat social et collectif. »

Dans les prochains mois, l’Association fera la recension des études sur l’étatisation complète des systèmes d’aide financière aux études.

L’ÆLIÉS se penchera également sur la structure des organismes subventionnaires de la recherche. On en compte trois au niveau fédéral et autant au Québec. On étudiera aussi

Les citoyens de Québec iront aux urnes le 3 novembre prochain. D’ici là, la CADEUL et l’ÆLIÉS profiteront de la tribune que constitue une campagne électorale pour faire valoir leurs positions.Le 8 octobre, le journaliste du Soleil François Bourque prononcera un discours à compter de 11 h 30 à l’Atrium du pavillon Charles-De Koninck. L’invité de la CADEUL parlera des enjeux de la campagne électorale. Les mêmes enjeux feront l’objet d’une vidéo réalisée par la Confédéra-tion. D’autres vidéos avec des personnalités publiques sont en préparation. Elles viseront à sen-sibiliser les jeunes de la région à l’importance d’aller voter. De concert avec l’ÆLIÉS, la CADEUL travaille sur la tenue d’un débat réunissant les deux candidats à la mairie. « Nous allons sou-ligner les enjeux importants pour nos membres comme le logement, le transport en ville et la culture », explique le président de la CADEUL, Guy-Aume Descôteaux. L’ÆLIÉS, pour sa part, mettra de l’avant une vision « cohérente et globale » du développement de la ville de Québec. « Il s’agit d’une série d’idées et de principes sur l’importance de la contri-bution étudiante à la vie municipale et au dynamisme social, culturel et économique de la ville », indique le président de l’ÆLIÉS, François Talbot. La vision proposée se décline sur quatre axes, soit la vie sur le campus, la vie culturelle, la vie de quartier et la vie citoyenne. YL

Une tribune de choix

renouveler sa politique jeu-nesse. La CADEUL prévoit présenter un mémoire. Dans ce dossier, elle s’est alliée au Forum jeunesse de la région de la Capitale-Nationale.

« Notre participation à la tournée de consultation nous permettra de mettre de l’avant les besoins et les intérêts de nos membres, lesquels ne sont pas strictement liés à leur condition d’étudiants », sou-tient Guy-Aume Descôteaux.

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5le fil | le 26 septembre 2013 actualités UL

Le ministre fédéral des sciences et de la technolo-gie, Greg Rickford, a profité de son passage à l’Univer-sité Laval, son alma mater, pour annoncer l’octroi de 165 bourses Vanier et de 70 bour-ses Banting. Trois étudiants de Laval ont reçu cet hon-neur, ce qui en fait une année faste. Kanta Chechi, une cher-cheuse en physiologie cardio-vasculaire, a reçu une bourse Banting de 70 000 $ par an pour deux ans maximum. Quant à Maxime Cloutier, doctorant en génie des maté-riaux et de la métallurgie, et à Alex Tremblay, doctorant en histoire, ils ont reçu la bourse Vanier : soit 50 000 $ pour une durée maximum de trois ans. Le recteur Denis Brière a confié sa fierté devant ces étudiants boursiers dont « la contribution à l’avancement de la recherche est excep-tionnelle et précieuse pour la société ».

Mylène Riva, qui était cher-cheuse postdoctorale en géo-graphie de la santé lorsqu’elle a reçu la bourse Banting en 2011, participait à la cérémo-nie. Cette membre du groupe de recherche d’Éric Dewailly sur la santé des populations

Une bourse qui donne des ailes

Trois membres de la communauté universitaire viennent de recevoir des bourses Vanier et Banting, une aide destinée aux chercheurs les plus talentueux du Canada ou de l’étrangerpar Pascale Guéricolas

et des pratiques optimales en santé du Centre de recherche du CHU de Québec peut témoigner de l’apport d’une telle bourse pour mener des études de haut niveau. Sans ce financement, elle n’aurait pu se déplacer au Nunavik pour étudier l’effet des conditions de logement sur la santé et le bien-être des populations autoch- tones, son projet de recherche. « Grâce à la bourse, j ’ai pu rencontrer des lea-ders locaux et des citoyens inuits dans quatre com-munautés, Kuujjuarapik, Inuk juak , Kuu j juaq e t Kangiqsualujjuaq, raconte la professeure au Département de médecine sociale et pré-ventive. Ces séjours m’ont permis de prendre conscience des enjeux du logement dans ces communautés et de com-prendre la réalité des gens. » Bien décidée à mener une recherche proche des besoins de la population, Mylène Riva a affiné son mandat d’étude au fil des discussions avec ses interlocuteurs inuits. La question des effets sur la santé du surpeuplement des maisons s’est donc imposée peu à peu. D’autant plus

qu’une épidémie de tubercu-lose, lors d’un de ses séjours dans une des communautés visitées, l’avait sensibilisée au lien entre le taux d’occu-pation des maisons et les maladies respiratoires.

Cette expérience vécue sur le terrain, ainsi que les ques-tionnaires remplis par plu-sieurs habitants du Nunavik, lui ont fourni beaucoup d’in-formations qui n’étaient pas disponibles dans les bases de données qu’utilisent les cher-

cheurs. Elle a par exemple réalisé que le design des maisons, imaginé par des non- Inu i t s , ne cor res -pondait pas aux besoins des habitants. Le manque de place sous le porche pour entreposer le matériel de pêche et de chasse, les cuisines trop petites, surtout pour des gens qui vivent de façon communautaire, génè-rent beaucoup de stress et de tensions interpersonnelles; une réalité qui ne se reflète pas toujours dans les statis-tiques sur le nombre de per-sonnes par chambre.

Autre source de frustration : l’injustice ressentie par les Inuits qui constatent que les Blancs qui viennent travailler chez eux disposent souvent de maisons plus spacieuses et en meilleur état. Or, la recherche montre clairement que ces facteurs psychologi-ques ont un effet sur la santé mentale des personnes et le développement des enfants. Passionnée depuis long-temps par le Nord, Mylène Riva souhaite maintenant faire part de ses résultats de recherche aux Inuits pour contribuer à améliorer leurs conditions de vie. Déjà, elle a été très émue d’ap- prendre qu’une des responsa-bles de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik avait pu uti- liser un de ses rapports pour appuyer son argumentation auprès du gouvernement fédéral. « C’est encore mieux que de se faire publier dans la meilleure des revues scien- tifiques ! », s’exclame-t-elle.

Mylène Riva souhaite faire part de ses résultats de recherche aux Inuits pour contribuer à améliorer leurs conditions de vie

La boursière Banting 2013-2014, Kanta Chechi, et le boursier Vanier Alex Tremblay accompagnent Mylène Riva, boursière Banting 2011-2012. On aperçoit également Greg Rickford, ministre d’État fédéral (Sciences et Technologies), ainsi que le recteur Denis Brière. photo Marc Robitaille

en bref

Parcours DdConnaissez-vous le Parcours du développe-ment durable ? Il s’agit d’un tour guidé d’envi-ron une heure visant à faire connaître des points d’intérêt de l’Université Laval en matière de développement durable. Ce parcours est donné par un guide étudiant à de petits groupes et s’effectue à pied, le midi, à l’intérieur et à l’extérieur des pavillons. Le parcours per-met d’en apprendre davantage sur des éléments bâtis, tels que les toits verts, sur des projets étu-diants, comme la Coop Roue-Libre, ainsi que sur les espaces verts et boisés du campus. Les départs se font à 11 h 30 dans le vestibule (près de la cafétéria) du pavillon Alexandre-Vachon.

Les prochaines sorties auront lieu les 3 et 17 octobre, ainsi que les 7 et 21 novembre.

L’ombudsman veut vous lireLes questions de justice vous intéressent ? L’Association des ombudsmans des universités et collèges du Canada lance un concours d’écri-ture pour les étudiants. Il s’agit de produire un essai de 1000 mots sur le thème de la résolution des conflits. Le gagnant du concours rempor-tera une bourse de 1000 $. Le texte doit être remis au plus tard le 15 octobre.

www.uwo.ca/ombuds/assoc.htm

En mémoire de Louis-Jacques CasaultEn mai dernier, une plaque commémorative du prêtre et professeur Louis-Jacques Casault (1808-1862) a été dévoilée à l’école secon-daire… Louis-Jacques-Casault de Montmagny, ville où l’homme est né. Le professeur Casault a été le premier recteur de l’Université Laval de 1852 à 1860 en même temps que conseiller de l’évêque et grand-vicaire. Un pavillon de l’Uni-versité, et non le moindre, porte son nom. Le texte de la plaque a été rédigé par Émile Gagné de la Société historique de Montmagny. Cette plaque figure tout en haut de l’escalier central de l’école.

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Sur la diversité religieuse à l’école

Le psychologue scolaire Égide Royer, spécialiste de l’éducation depuis plus de 30 ans, réagit à la question tacite que soulève la charte des valeurs québécoise : si l’État souhaite éliminer les signes de diversité religieuse en milieu éducatif, faut-il en déduire que leur présence est nuisible? « Aucune étude ne l’affirme, ce que l’on sait cependant, c’est que plus l’école reconnaît la diversité culturelle et reli-gieuse, plus elle favorise le développement des jeunes en leur offrant des modèles différents », explique-t-il.

Sur l’interdiction des concours de mini-miss

Organiser un concours de beauté pour des enfants de moins de 16 ans est désormais passible de pri-son en France. Le Sénat vient en effet d’interdire les concours de mini-miss. Une bonne chose ? Indéniablement, répond Michel Dorais. « Donner un jeune enfant en spectacle en mettant l’accent sur ses facultés de séduction physique n’est pas anodin. Non seulement l’enfant ne comprend pas ce que signi-fient les codes qu’on lui impose, mais il envoie dès lors, bien involontairement, des messages qui peuvent être interprétés de diverses façons par des adultes, y compris au premier degré. »

Sur l’industrie porcine…En 2012, les Américains ont acheté 26,1 % de la production québécoise de porc destinée aux exporta-tions. Il y a 10 ans, ceux-cis recueillaient plus de la moitié des exportations québécoises. L’explosion de la production améri-caine explique en partie ce changement qui a amené les producteurs québécois à se tourner vers des pays comme la Russie, la Chine et la Corée du Sud qui sont friands des abats, des pattes, des oreilles et des museaux, explique Michel Morisset, professeur d’agroéconomie. « Pour rentabiliser l’exploi-tation, il fallait trouver des marchés pour ces pièces-là, dit-il. C’est pour ça qu’on exporte maintenant vers la Chine ou la Corée des pièces qui, pour nous, ont peu ou pas de valeur. »

rechercheils ont dit...

Égide Royer, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation

Le Journal de Montréal, 19 septembre

Michel Dorais, professeur à l’École de service social

Nouvel Observateur, 18 septembre

Michel Morisset, professeur à la Faculté des sciences de l’agricul-ture et de l’alimentation

La Presse, 23 septembre

Un biscuit aux brisures de chocolat qui sort du four peut être vu comme une déli-cieuse pâtisserie moelleuse et réconfortante, mariant le salé et le sucré, qui livre la quintessence de sa saveur lorsque le chocolat onctueux fond langoureusement dans la bouche. Il peut aussi être considéré comme un petit paquet de sucre, de graisse et de farine renfermant plus de 100 calories qu’il faut évi-ter de consommer si l’on ne veut pas prendre du poids… C’est souvent cette vision réductrice et culpabilisante des aliments qu’adoptent les personnes aux prises avec un surpoids. Heureusement, il y aurait moyen de changer leur triste vision des choses grâce à une intervention axée sur l’éveil des sens. Et leurs rap-ports avec la nourriture ne s’en porteraient que mieux.

C’est ce que démontre une équipe de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF) dans un récent numéro du Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics. « Les personnes préoccupées par leur poids en viennent à envisager les ali-ments en termes de compo- sition nutritionnelle, de

L’empire des sensUne intervention visant à communiquer le plaisir de manger avec ses sens reconnecte les personnes sur leurs signaux d’appétit et de satiétépar Jean Hamann

calories et d’interdit, ex- plique Karine Gravel, pre-mière auteure de l’étude. L’intervention que nous avons testée mise sur le recours aux cinq sens pour apprendre à manger de façon intuitive plutôt qu’avec sa tête. Et elle n’impose pas de restrictions alimentaires. »

Cette intervention comporte six ateliers hebdomadaires de 90 minutes. On y traite d’abord de thèmes sérieux comme les facteurs qui influencent la prise alimen-taire ainsi que des signaux de faim et de satiété. Puis, vient la partie de plaisir. « En petits groupes, nous dégustons des aliments comme du chocolat, des fromages, des fruits et des croustilles en portant atten-tion aux sens qu’ils sollicitent. Il faut passer par l’expérimen-tation parce que la théorie et les connaissances ne suffisent pas à modifier les comporte-ments alimentaires », sou- ligne la chercheuse.

La grande question : qu’est-ce que ça donne ? Chose cer-taine, l’intervention fait son chemin dans les esprits. Avant le début de l’intervention, les chercheuses ont demandé à 25 participantes de goûter deux biscuits à l’avoine et

Si la première idée qui vous vient à l’esprit en regardant cette photo est 400 calories, vous êtes un bon candidat pour une interven-tion nutritionnelle visant à vous reconnecter à vos sens.

aux raisins et de les décrire. Après les s ix semaines d’intervention, on les a invi-tées à répéter l’exercice. L’analyse des descriptions des mêmes biscuits révèle une augmentation impor-tante du nombre de mots se rapportant à l’apparence, au toucher, à l’odeur, au goût et au bruit sous la dent. « Le fait de pouvoir décrire objective-ment un aliment peut aider à le considérer autrement que sous l’angle de la prise de poids et à l’apprécier pour la satisfaction qu’il apporte », observe Karine Gravel.

De plus, la chercheuse a noté un lien entre le nombre de termes objectifs utili-sés pour décrire les biscuits et la propension à être à l’écoute de ses signaux in- ternes d’appétit et de satiété. « L’intervention améliore

la relation que les partici- pantes ont avec la nourri-ture, ce qui pourrait limiter certains comportements né- fastes comme la compensa-tion alimentaire et le fait de manger sans avoir faim. Même si manger intuitivement signi-fie s’accorder la permission inconditionnelle de manger les aliments souhaités, les femmes n’ont pas tendance à manger davantage d’aliments gras ou sucrés, comparati-vement à celles qui exercent un contrôle sur leur prise alimentaire. L’alimentation intuitive influence davan-tage la quantité d’aliments consommés que le choix des aliments. »

Les résultats de cette étude pilote laissent miroiter des lendemains plus sereins pour les personnes aux prises avec des problèmes de poids. Déjà, quelques nutrition- nistes s’y intéressent, notam-ment Marie Watiez, l’une des auteures de l’étude, et d’autres nutritionnistes pour-raient lui emboîter le pas. D’ailleurs, Karine Gravel a elle-même mis sur pied une entreprise, Papilla, qui offrira des formations en lien avec l’alimentation intuitive.

L’étude parue dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics est signée par Karine Gravel, Geneviève Ouellet-St-Hilaire, Anne Deslauriers et Véronique Provencher, de l ’ INAF, et par les nutritionnistes cliniciennes Marie Watiez, Michelle Dumont et Andrée-Ann Dufour-Bouchard.

L’intervention améliore la relation que les participantes ont avec la nourriture

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7le fil | le 26 septembre 2013 recherche

Q3George Tarabulsy sur l’état physique et psychologique des enfants à la maternelle

L’Institut de la statistique du Québec vient de publier une enquête sans précédent sur l’état physique et psychologique des jeunes élèves qui entrent en maternelle. Les don-nées recueillies auprès de 64 000 élèves et de 4000 enseignants démontrent que près du quart des enfants sont à risque dans des domaines importants, comme la com-munication, les comportements, la santé physique et le bien-être. Des chiffres qui illustrent, selon George Tarabulsy, profes-seur à l’École de psychologie et spécialiste du développement de l’enfant et de l’ado- lescent, l’importance d’intervenir dès le plus jeune âge.

Q Qu’apporte de neuf cette étude au sujet des connaissances sur les jeunes enfants ?R De façon générale, cette étude com-porte surtout des informations déjà connues sur l’adaptation des enfants pro-venant de différents milieux, que ce soit sur la différence entre filles et garçons par rapport à la réussite, ou encore sur les liens entre la pauvreté et les difficul-tés scolaires. Ce genre d’étude est surtout très utile dans une perspective de santé publique et d’organisation des services. Comprendre où se situe la pauvreté, quelles difficultés vivent les enfants et si ces difficultés varient selon le territoire permet d’allouer les ressources aux bons endroits. En prenant conscience, par exemple, de la vulnérabilité des enfants très tôt dans leur développement, on réalise qu’il faut absolument concentrer les efforts avant même l’entrée à l’école. Pour l’instant, ce genre de message passe difficilement encore au Québec. L’amélioration de la réussite scolaire passe surtout par des allocations gérées par le ministère de l’Éducation et les éta-blissements scolaires, plutôt qu’avant la scolarisation, pour faciliter le passage à l’école. Or, il s’agit de budgets gérés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, un ministère qui a connu des compressions récemment. Il faut que l’on comprenne aussi si les difficultés liées à la pauvreté seraient plus graves encore si l’on n’intervenait pas, ou s’il y a des aspects importants que l’on néglige dans nos services sociaux.

Q Comment le Québec, qui dispose d’un vaste réseau de garderies familiales et de centres de la petite enfance, peut-il amé-liorer ses interventions ?R Sur papier, nous disposons d’un service parmi les meilleurs au monde. De façon générale, le réseau de garde-ries aide les familles à s’organiser. Dans les faits, cependant, le financement alloué à la première tranche de vie reste insuffisant, particulièrement pour les enfants des familles les plus démunies. Seulement dans la région de Québec, il manque 10 000 places en garderie. Les gens vont prendre ce qui est disponible, et non pas réfléchir à la qualité du milieu de garde. En plus, les intervenants qui vien-nent en aide aux familles plus vulnérables sont souvent surchargés et sous-formés. Les enfants se trouvant dans un milieu démuni ont besoin d’une garderie de très bonne qualité pour que cela soit répara-teur. Une garderie moyenne, qui va très bien convenir aux familles de la classe moyenne – pain blanc, pas de caries –, n’aide pas les enfants les plus vulnérables à rattraper les retards de développement. On a besoin de plus. Les études montrent, par exemple, qu’en contexte de grande pauvreté, les garderies qui font une dif-férence disposent d’un éducateur pour 4 enfants plutôt que 6 ou 8, pour avoir le temps nécessaire auprès de chacun. Ce type de garderie possède souvent aussi un programme éducatif et développe une relation étroite avec les familles.

Q La mise en place de la maternelle à 4 ans, décidée à la fin du printemps der-nier, permet-elle d’améliorer le dévelop-pement des enfants ?R Au début des années 2000, Linda Pagani, une professeure en psychoé-ducation à l’Université de Montréal, a utilisé l’étude longitudinale nationale des enfants et des jeunes au Canada pour comparer les résultats de ceux qui avaient suivi une maternelle à 4 ans ou à 5 ans. Apparemment, il n’y aurait aucune incidence sur l’apprentissage de la langue, des mathématiques ou sur les difficultés comportementales. Il faudrait voir s’il existe d’autres études semblables. Certains se demandent pourquoi finan-cer des maternelles où les enseignants se retrouvent avec 15 ou 20 enfants plutôt que de solidifier les garderies et ainsi amé-liorer les ratios éducateur-élève, tout en fournissant un programme très fonction-nel aux éducatrices et un meilleur sou-tien. La recherche démontre clairement que les premières années de vie sont cru- ciales pour le développement intellectuel et social des enfants ainsi que pour sus-citer leur intérêt envers l’école. Certains disent que le soutien aux familles et aux garderies aurait un effet encore plus grand sur la réussite scolaire que les pro-grammes pour le raccrochage scolaire à la fin du secondaire. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut négliger ce genre d’intervention.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Il est généralement admis que la langue de publication par excellence des travaux scien-tifiques est l’anglais. Pour s’assurer la reconnaissance de leurs pairs et avoir le maxi-mum de visibilité, beaucoup de chercheurs, qu’ils soient anglophones ou non, choi-sissent en effet de publier le résultat de leurs travaux dans la langue de Shakespeare. En science politique, ceux qui publient en français sont-ils desservis par rapport aux autres qui optent pour l’an-glais ? La réponse est oui, selon les conclusions d’une enquête sur la langue de publication et la performance de recherche menée en juin 2011 par Louis M. Imbeau et Mathieu Ouimet, professeurs au Département de science polit ique. L’échanti l lon comptait 434 politologues répartis entre l ’Univer-sité Laval, l’Université de Montréal, l’UQAM, l’Uni-versité d’Ottawa, l’École nationale d’administration publique (ENAP) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

« Les chercheurs franco-phones qui publient surtout en français publient moins et sont moins cités que les

La langue de chez nous ?

En science politique, les chercheurs qui publient en français sont moins souvent cités que ceux qui choisissent de le faire en anglais par Renée Larochelle

autres, rapporte Louis M. Imbeau. Les chercheurs les plus performants, eux, publient plutôt en anglais. Le facteur de la langue n’est tou-tefois pas le seul en cause. Il y aussi le sexe – les femmes publient moins et sont moins citées que les hommes – et l’âge, les jeunes publiant moins que leurs aînés. »

Sur le plan statistique, les chercheurs du CNRS publient plus en français que les professeurs de l’Univer-sité de Montréal et de l’Uni-versité Laval. Les professeurs de l’Université d’Ottawa, une université bilingue, publient peu en français. Enfin, le taux de publication en français de l’ENAP et à l’UQAM est sem-blable à celui du CNRS.

L’enquête révèle également que les chercheurs de l’Uni-versité Laval et de l’Univer-sité de Montréal publient davantage que les autres éta-blissements à l’étude et que leur performance concernant le nombre de citations se compare à celle de leurs col-lègues du CNRS.

Cela dit, c’est une erreur que de dire que publier en français nuit à la perfor-mance des chercheurs fran-cophones, estime Louis M.

Imbeau, qui préfère parler de « relation négative rela-tivement robuste » entre le pourcentage de publica-tions en français et la per-formance d’un chercheur. À cet égard, la relation langue- performance pourrait être fal-lacieuse, note le professeur. « Par exemple, les chercheurs ayant de meilleures apti- tudes pourraient avoir plus de facilité à rédiger en anglais et ils pourraient être plus per-formants en recherche, non pas parce qu’ils publient en anglais, mais parce qu’ils ont de meilleures aptitudes en recherche ainsi que pour les langues étrangères », constate Louis M. Imbeau.

Les chercheurs francophones qui publient surtout en français publient moins et sont moins cités que les autres

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Éviter un contact accidentel avec les infrastructures sou-terraines telles que les cana-lisations d’eau et les canali-sations de gaz naturel n’est pas une mince tâche lors de travaux d’excavation. La pra-tique actuelle repose princi-palement sur l’utilisation de plans, papier ou numériques, ainsi que sur le marquage au sol avec de la peinture, après avoir localisé les infrastruc- tures présentes dans le sol. Ces marques peuvent néanmoins être dégradées ou masquées en creusant, ou lorsque la neige fait son apparition.

Afin de répondre aux besoins

L’Université vue autrementUn prototype d’application mobile permet de visualiser en temps réel les infrastructures souterrainespar Yvon Larose

des professionnels de la con-struction et de la maintenance sur le terrain, Benoit Duinat a réalisé une application mobile pour tablette tactile lors de sa maîtrise en sciences géoma-tiques. « Je me suis inspiré du concept de “simulation située” pour ce projet de recherche, explique-t-il. Le prototype que j’ai mis au point permet de visualiser les infrastructures souterraines présentes sur le campus de l’Université Laval. »

Le projet de recherche a été réalisé sous la direc-tion de la professeure Sylvie Daniel. La première étape a consisté à modéliser en

3D le campus, autant ses parties visibles, comme les bâtiments, qu’invisibles, comme les canalisations. L’environnement 3D réalisé se compose de bâtiments en haute définition faits à partir de données LiDAR terrestres, d’un modèle numérique de terrain, et de modèles 3D géoréférencés. Les données LiDAR ont été relevées en 2010 par le Département des sciences géomatiques. À bord d’un véhicule, un laser à haute précision avait alors effectué des balayages à 360 degrés dans la cité universitaire. Les infrastructures souterraines (tunnels, canalisations), quant à elles, ont été modélisées à partir des plans fournis par le Service des immeubles. « J’ai ensuite intégré l’ensemble des informations dans un moteur 3D de jeu vidéo, indique

Benoit Duinat. J’ai, en quelque sorte, recréé une scène dans laquelle l’utilisateur, devenu le personnage principal de l’histoire, se déplace dans cet univers virtuel. »

À l’aide d’une tablette tac-tile, l’utilisateur se déplace, s’oriente et interagit avec la représentation virtuelle du campus. Grâce aux capteurs de mouvement de la tablette (GPS, gyroscope, compas numérique), le déplacement dans l’environnement 3D cor-respond aux mouvements de l’utilisateur dans la réalité. Il y a ainsi une prise en compte en temps réel de la position et de l’orientation de l’utilisateur.

En orientant la tablette vers le sol, et en activant la semi-transparence du sol, on peut visualiser les infrastruc-tures présentes. Par exem-ple, les canalisations d’eau

apparaissent sous la forme de tuyaux bleus. Une telle applica-tion permet également la mise en place d’interactions avec le monde virtuel. « L’utilisateur, précise-t-il, pourrait cliquer sur une canalisation d’eau ou de gaz naturel et con- naî tre , par exemple , le diamètre, la date des dernières réparations effectuées, ainsi que l’historique des problèmes signalés par un technicien. »

La réalisation de ce proto-type a permis de démontrer le potentiel de la simulation située pour la gestion des infrastructures souterraines. Il s’agit d’un outil prometteur pour améliorer le suivi de travaux d’excavation. On peut également s’en servir comme système de maintenance. Par exemple, pour signaler le mauvais fonctionnement d’un lampadaire.

Ce pr in temps , Benoi t Duinat a reçu le prix Coup de cœur au Gala des OCTAS 2013 pour son projet. Ce prestigieux concours sou-l igne chaque année les mei l leures réa l i sa t ions dans le domaine des tech-nologies de l’information au Québec. Pour les nom-breux candidats, il s’agit là d’une occasion exception-nelle de visibilité auprès de l’industrie des technolo-gies de l’information et des affaires. D’ailleurs, plusieurs professionnels en lien avec l’industrie de l’excavation ont déjà testé le prototype de Benoit Duinat. « Il ressort de cela que ce genre de produit pouvait combler un besoin », affirme-t-i l . La Ville de Québec a également démon-tré de l’intérêt pour des appli-cations de ce type.

Le prototype permet d’afficher à l’écran de la tablette tactile un modèle 3D du campus suivant le même point de vue que dans la réalité. photo Benoit Duinat

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L’Université vue autrement

L’application s’est vu décerner le prix Coup de cœur au dernier Gala des OCTAS

1Le modèle 3D du campus a été réalisé à partir de données réelles de haute précision.2 Exemple d’interaction qu’il serait possible de mettre en place afin de mettre à jour certaines informations de maintenance (lampadaires, canalisations, bâtiments).3 Le prototype permet de visualiser les infrastructures souter- raines (canalisations d’eau, tunnels) présentes sur le campus.

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en bref

In memoriamLa Faculté de médecine et les responsables du laboratoire d’anatomie ont procédé à la céré-monie annuelle d’inhumation des cendres au cimetière Notre-Dame-de-Belmont, le 12 sep-tembre. Les urnes des 15 défunts qui ont fait don de leur corps à la science ont été mises en terre en présence des familles et de membres de la Faculté. « Le don d’un corps, c’est un don ultime qui représente une valeur incalculable puisqu’il favorise l’apprentissage des futurs professionnels de la santé », a déclaré le doyen de la Faculté de médecine, Rénald Bergeron. Une cinquante de corps est reçue annuellement au laboratoire d’anatomie et les étudiants de plusieurs programmes peuvent bénéficier de cet apprentissage unique en chirurgie et en dissection.

I canti pugliesi : un racconto della civiltà contadinaLa Société Dante présentera le 15 octobre une conférence de la musicologue Flavia Gervasi sur « Les chants traditionnels des Pouilles – une région située au sud de l’Italie – selon une approche ethnologique et artistique ». Flavia Gervasi évoquera la vie agricole d’après-guerre et l’importance du chant comme mode d’expression des émotions. Pour l’occasion, le guitariste Attilio Turrisi viendra exécuter quelques-uns de ces chants tout en s’accompa-gnant. La Société Dante de Québec rassemble les personnes intéressées par la langue et la culture italiennes.

Mardi 15 octobre, à 19 h, au local 1289 du pavillon Charles-De Koninck. Coût : gratuit pour les membres de la Société et 5 $ pour les non-membres.

Soap opera et rapports sociaux de sexeMuriel Mille, stagiaire postdoctorale au Département de science politique, prononcera une conférence mercredi prochain intitulée « La représentation des rapports sociaux de sexe dans un feuilleton télévisé : reproduire des stéréotypes malgré soi ». Cette dernière a analysé les conditions de fabrication d’un soap opera racontant la vie mouvementée d’habi-tants d’un quartier populaire de la ville de Marseille, en France. Ce feuilleton reproduit un certain nombre de stéréotypes dans la repré-sentation des rôles féminins et masculins, en particulier dans les scènes de la vie domestique. Cette activité s’inscrit dans les Midis-recherche de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés.

Mercredi 2 octobre, de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck.

Que se passe-t-il lorsque vous fouillez de fond en comble la plus vieille tour-bière du Québec et la deuxième plus grande tourbière située au sud du Saint-Laurent ? Il en sort du neuf, si l’on en juge par les deux articles publiés dans les revues Écoscience et Palaeogeography, Palaeoclimatology, Palaeoecology par une équipe du Département de géogra-phie et du Centre d’études nordiques.

Le professeur Martin Lavoie, l’étudiant- chercheur Julien Colpron-Tremblay, la professionnelle de recherche Élisabeth Robert et leurs collègues Stéphanie Pellerin (U. de Montréal) et Marie Larocque (UQAM) ont sondé les entrailles de ces deux tourbières afin d’en reconstituer l’histoire au fil des millé- naires. D’un côté, la petite tourbière de Covey Hill, la doyenne québécoise avec ses 13 000 ans bien sonnés, située à 65 km au sud de Montréal, à cheval sur la frontière canadienne. De l’autre, la Grande plée Bleue, une vaste tourbière de 9500 ans, jamais exploitée, située dans la partie sud de la municipalité de Lévis.

L’analyse de carottes de sédiments prélevées dans chacun de ces sites révèle qu’elles ont connu des destins bien différents. La Grande plée Bleue a un

Les tourbières de faible superficie renfermeraient plus de détails sur les changements climatiques survenus au fil des siècles par Jean Hamann

Faire du neuf avec du vieux

Contrairement aux petites tourbières, la Grande plée Bleue, située au sud de Lévis, devrait composer sans broncher avec les chan-gements climatiques prévus au cours des prochaines décennies.

couvert végétal pratiquement inchangé depuis 8300 ans. Ses 4,5 mètres de tourbe se sont accumulés à un rythme presque constant au fil des siècles. « Sa flore actuelle ressemble à celle qui exis-tait il y a plus de huit millénaires. Elle semble figée dans le temps », commente le professeur Lavoie.

À l’opposé, la tourbière de Covey Hill a connu d’importantes fluctuations dans sa composition floristique et dans le taux d’accumulation de la tourbe. Même si la région jouit d’une tempé-rature plus chaude que celle de Lévis, l’épaisseur du dépôt de tourbe n’y est que de 3,5 mètres. « La tourbière est située dans un petit bassin versant et les variations de température ont pro-bablement eu un plus grand effet sur le niveau de la nappe phréatique, sur les espèces végétales qui y poussent et sur la décomposition de la végétation », souligne le chercheur.

Contrairement aux vastes tourbières qui semblent imperturbables, les tour-bières de superficie restreinte, situées dans de petits bassins versants, semblent réagir plus fortement et plus rapidement aux variations climatiques, constate-t-il. « Notre hypothèse est que les petites tourbières contiennent plus d’infor-mation que les grandes sur les chan- gements climatiques survenus au fil des siècles et c’est de leur côté qu’on devrait se tourner pour reconstituer l’évo- lution du climat. Par ailleurs, les efforts de conservation de ces milieux naturels devraient tenir compte de la valeur par-ticulière des petites tourbières comme archives biologiques. »

La petite tourbière de Covey Hill a connu d’importantes fluctuations dans sa composition floristique et dans le taux d’accumulation de la tourbe

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11le fil | le 26 septembre 2013 arts

en bref

Concert de jazz moderneJazz Culture Club, c’est d’abord quatre gars diplômés de la Faculté de musique qui ont le jazz dans le sang. Il s’agit de François Rioux (guitare), David Gagné (contrebasse), Pierre-Emmanuel Beaudoin (batterie) et d’Alexandre Dion (saxophoniste). Gagnant du 1er prix au Festival de jazz de Québec en 2006, le quatuor s’est aussi produit au Festival international de jazz de Montréal. Pour les amateurs de bonne musique créative, voilà une soirée à inscrire à leur agenda !

Mercredi 2 octobre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre mais contribution volontaire appréciée.

De glaces et d’espacesDoctorante en études littéraires, Lucie Bartlett-Jeffrey a conçu un récital littéraire et musical autour de la correspondance de Marie de l’Incarnation, née Marie Guyart. À son arrivée à Québec, en 1639, c’est un pays tout neuf que découvre la future fondatrice des Ursulines. Mais c’est surtout un pays de glace, de froid et de vastes espaces, où survivre demeure un combat de tous les jours. Poésie et chansons d’auteurs québécois, chants de la Nouvelle-France et airs classiques figurent également au programme de ce spectacle qu’a donné Lucie Bartlett-Jeffrey à plusieurs reprises l’été dernier en France.

Samedi 28 septembre, à 14 h, au local 140 Z du pavillon Félix-Antoine-Savard. Coût d’entrée : 10 $

Ciné-club philosophiqueL’atelier Cinéma et philosophie propose cet automne une sélection de cinq longs métrages. Mélangeant de jeunes réalisateurs à d’autres plus établis, cette sélection vise principalement à mettre en valeur la diversité et la vivacité du cinéma européen et américain. Les projections sont suivies d’une discussion. Prochains films à l’affiche : le 10 octobre : Oslo, 31 août (Joachim Trier, 2011) et Melancholia (Lars Von Trier, 2011), le 24 octobre.

Les jeudis, à 19 h 30, au local 4117 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

« Les personnages se trompent, trébu-chent et, au final, se retrouvent là où ils n’allaient pas. Cela donne des aventures comiques mais qui, étrangement, ne font pas rire. Un sentiment de hasard inutile. L’inverse du destin. Je ne sais pas pour-quoi je l’ai écrite comme ça. Je suis cruel, je crois. Comme un enfant qui regarde des insectes et qui s’ennuie. »

Ainsi s’exprime le dramaturge Étienne Lepage au sujet de sa pièce Robin et Marion, qui a été présentée pour la pre-mière fois l’automne dernier au Théâtre d’Aujourd’hui à Montréal. La critique, elle, parlait d’« un succulent bonbon théâtral qui détecte les papilles gusta- tives ». La troupe de théâtre Les Treize a choisi à son tour de gâter son public en montant cette pièce pour son premier spectacle de la saison.

« C’est à la fois drôle et philoso- phique, dit la metteuse en scène Marjolaine Guilbert, titulaire d’un bac-calauréat en études théâtrales et d’une maîtrise en arts de la scène de l’Uni-versité. L’an passé, nous avions monté une autre pièce d’Étienne Lepage, Rouge gueule, où les personnages par-laient autant des premières décou- vertes de l’adolescence que des regrets accumulés tout au long d’une vie. On trouve dans Robin et Marion la même intelligence dans l’écriture, le même humour grinçant. »

S’inspirant du conte médiéval Le jeu de Robin et Marion, la pièce expose les

L’insoutenable légèreté de l’êtreLes Treize ouvrent leur saison théâtrale avec Robin et Marion, une pièce à la fois drôle et philosophique sur l’amour par Renée Larochelle

relations compliquées de quatre jeunes en mal d’amour. À peine sortis de l’ado-lescence, ils voguent tant bien que mal sur la galère des relations humaines. Seul problème à l’horizon : chacun aime celui ou celle qui ne l’aime pas. Les couples se font et se défont, au gré des humeurs et de l’air du temps. Une phrase lancée à la face de l’autre ne veut plus rien dire l’instant d’après. « Je n’aime personne. Je ne sais pas comment aimer. Je ne vois pas pourquoi aimer », philosophe ainsi Robin. Ce constat ne l’empêchera pour-tant pas de tenter de séduire Marion. Une fois n’est pas coutume et l’existence est pleine de promesses… Au diable la lourdeur et bienvenue l’éphémère ! C’est l’insoutenable légèreté de l’être sur fond de désillusion amoureuse, à un âge où tout devrait pourtant être possible.

L’action se déroule dans la forêt, la nuit. Une belle métaphore où chacun cherche à tâtons le sentier menant au véritable amour… Selon Marjolaine Guilbert, Robin et Marion nous en dit beaucoup sur nos relations amoureuses. « Chacun peut se reconnaître dans cette histoire aux nombreux revirements, sou-ligne la metteuse en scène, parce qu’elle est à l’image de nos contradictions et de nos interrogations. »

Au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack, du 2 au 4 octobre à 20 h, ainsi que les 5 et 6 octobre à 15 h www.lestreize.org

De gauche à droite : Cédric Descamps (Robin), Laura Maltais-Provençal (Alice), Étienne Larochelle (Richard) et Maureen Roberge (Marion) photo Marc Robitaille

S’inspirant du conte médiéval Le jeu de Robin et Marion, la pièce expose les relations compliquées de quatre jeunes en mal d’amour

Faire du neuf avec du vieux

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le fil | le 26 septembre 2013actualités UL12

C’est avec l’objectif de « dépasser l’objec-tif » que la campagne Centraide à l’Uni-versité Laval a été lancée le jeudi 19 sep- tembre lors d’un dîner au Cercle du com-plexe Desjardins-Pollack réunissant les membres du comité Centraide-Université Laval, les bénévoles responsables de la solli-citation, les représentants officiels de l’Uni-versité et les représentants de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches.

Chaque année, à l’instar de plusieurs orga-nismes, les membres de l’Université Laval sont nombreux à exprimer leur générosité

Campagne Centraide-Université Laval 2013en contribuant à la campagne de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches. Les besoins demeurent toutefois non com-blés. De fait, Centraide estime qu’il man-que 1 million de dollars à court terme pour que ses 210 organismes associés assurent le soutien et les services essentiels auprès de 100 000 de nos concitoyens.

Dans ce contexte, l’objectif de la campa-gne universitaire a été fixé à 430 000 $. Mais les coprésidents, Richard Buteau, direc-teur du Service de placement, et Rénald Bergeron, doyen de la Faculté de médecine,

À l’avant, les deux coprési-dents de Centraide Université Laval, Richard Buteau, direc-teur du Service de placement (gauche) et Rénald Bergeron doyen de la Faculté de méde-cine (droite), en compagnie de Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales (centre). À l’arrière une partie de l’équipe Centraide Université Laval : Camille Perras, Sylvie DeSer-res, André Careau, René Hamel, Pierre Métivier, Michel Goulet, Aude Gérard, Sté-phanie Roy, Sara Di Zazzo. Absents de la photo : Marcel Monette et Catherine Maison-neuve

ne cachent pas leurs grandes ambitions. Pour dépasser ce montant, trois straté-gies seront mises en œuvre pour impliquer toute la communauté universitaire.

Tout d’abord, de nombreux bénévoles seront mobilisés sur le campus et feront appel à la générosité des employés pour soutenir la campagne de sollicitation qui se déroulera jusqu’au 11 octobre. Une « Opération Câlin » de grande envergure sera organisée du 7 au 11 octobre 2013 pour solliciter les gens de la commu-nauté à donner. Cette activité originale

permettra d’échanger un câlin contre un don. Finalement, afin d’impliquer les citoyens de Québec dans la campagne, le Rouge et Or présentera, le 20 octobre pro-chain, un match spécial au cours duquel Centraide sera à l’honneur.

Pour plus d’informations sur la campagne Centraide UL, visitez : www.ulaval.ca/Centraide.

Semaine de la cultureLa Semaine de la culture bat son plein à l’Université Laval! Plus d’une soixan-taine d’activités les plus diverses vous attendent jusqu’au 29 septembre sur le campus et hors les murs : expositions diverses, conférences, débats, musique, poésie, théâtre, sans compter tous les kiosques sur des initiatives étudian-tes. Bref, vous en aurez plein la vue ! Participez en grand nombre !

Pour plus d’information sur le pro-gramme : www.culture.ulaval.ca

À l’occasion de la Semaine de la culture UL, un défilé des drapeaux représentant toutes les nationalités sur le campus a eu lieu dimanche dernier, lors du match opposant le Rouge et Or aux Carabins de Montréal.

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le fil | le 26 septembre 2013 pharmacie 13

Comment se pratiquait la pharma-cie chez nous au 19e siècle ? Quelles médications, quelles posologie ? L’exposition « Edmond Giroux (1837-1905), pharmacien », figure illustre d’une dynastie de phar-maciens québécois, permet d’en apprendre un chapitre sur le sujet. Présenté par la Société québécoise d’histoire de la pharmacie (SQHP) à l’occasion de la Semaine de la culture, l’événement a lieu jusqu’au 29 septembre prochain.

Qui était Edmond Giroux ? Issu d’une famille de Québec qui a compté huit pharmaciens au fil des générations, formé en partie à la Faculté de médecine de l’Université Laval, il a officié rue Saint-Pierre au cours du 19e siècle. Pourquoi avoir choisi son parcours pour inspirer ce voyage dans le temps ? « Ce pion-nier a marqué notre histoire de la

Issu d’une famille de Québec qui a compté huit pharmaciens au fil des générations, Edmond Giroux a été formé en partie à la Faculté de médecine de l’Université Laval

Pilules de Blaud et autres curiositésUn crochet par le hall Marcelle-et-Jean-Coutu du pavillon Ferdinand-Vandry permet de remonter les traces étonnantes du passé de la pharmacie au Québecpar Brigitte Trudel

pharmacie, explique Gilles Barbeau principal, responsable de l’expo-sition et professeur à la Faculté de pharmacie. Sa pratique était avant-gardiste et il était très impliqué dans son milieu. »

Par exemple, Edmond Giroux a vendu les analgésiques, ancêtres de l’aspirine, presque dès leur appari-tion, raconte le professeur. Sur le plan professionnel, l’homme a été président de l’Association pharma-ceutique de la province de Québec (ancêtre de l’Ordre des pharma-ciens du Québec). Il aussi été un instigateur de la Loi de pharma-cie signée en 1875. L’adoption de cette loi, explique le professeur Barbeau, a donné aux pharmaciens le contrôle des critères d’accession à leur profession et de formation, les éloignant de la dépendance de la médecine.

L’intérêt du personnage Giroux réside aussi dans son implica-tion sociale. Conseiller municipal durant quelques années, il a aussi présidé la Commission du havre (ancien Vieux-Port de Québec), un poste clé qui le rendait en quelque sorte responsable de la plus grande porte d’entrée de possibles épidé-mies dans la province.

En plus de raconter la vie pro-fessionnelle et sociale d’Edmond Giroux, l’exposition décrypte des extraits d’un de ses ordonnanciers (livre de prescriptions). L’outil révèle une foule de renseignements sur les médicaments de l’époque, leurs maux associés et leurs procé-dés de préparation. Pour le man-que d’appétit ? La noix vomique. La fièvre ? Le Salol. L’anémie ? Les pilules de Blaud. Des panneaux explicatifs détaillent ces produits tandis que des artéfacts originaux – mortiers, bouteilles, petites fioles – sont présentés en complément d’information.

Un défi sous forme de concours enjoint même le visiteur à déchiffrer une mystérieuse ordonnance datée de 1891. Test auquel entend se

soumettre Anne-Marie Lévesque, visiteuse et étudiante de première année en pharmacie. « Ça pique la curiosité, constate-t-elle. La plu-part des produits présentés ici ne me disaient rien. C’est instructif de constater l’évolution du domaine et de faire des liens avec nos connais-sances actuelles. »

HistoiRe De La PHaRMacie : un DoMaine inexPLoRéQu’il soit question de ses balbutie-ments après la colonisation ou de son évolution par la suite, l’histoire de la pharmacie au Québec est un domaine riche à explorer, note Gilles Barbeau. « Malheureusement, à ce jour, très peu de recherches ont été faites à ce propos », déplore-t-il. La Société québécoise d’histoire de la pharmacie, dont le professeur est membre fondateur et qui a vu le jour en mai dernier, entend pallier au manque. Entre autres moyens, le regroupement, hébergé par l’Uni-versité Laval, souhaite créer des bourses de deuxième cycle pour des étudiants en histoire afin d’inci-ter ces derniers à se pencher sur ce champ de connaissance.

1 Fioles et flacons divers contiennent des concoctions qu’on ne trouve plus en pharmacie aujourd’hui.2 L’exposition « Edmond Giroux (1837-1905), pharmacien », figure illustre d’une dynastie de pharmaciens québécois, est présentée dans le Hall Marcelle-et-Jean-Coutu du pavillon Ferdinand-Vandry jusqu’au 29 septembre. 3 Un des ordonnanciers d’Edmond Giroux qui lui servait à colliger par ordre chronologique toutes les prescriptions reçues. À l’épo-que, il fallait faire sans l’ordinateur !4 L’exposition présente du matériel qui servait à la fabrication de préparations magistrales et à la mesure de médicaments.

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le fil | le 26 septembre 2013société14

Il n’existe pas une seule et unique façon de bien communiquer la notion de risque de cancer du sein à une patiente. Faute de solution universelle, les professionnels de la santé devraient donc prendre le temps de s’enquérir des préfé- rences personnelles de chaque patiente ou encore de présenter les résultats sous différentes formes afin de s’assurer d’être bien compris. C’est ce qui se dégage d’une étude menée par une équipe formée principale-ment de chercheurs des Facultés de pharmacie et de médecine, qui vient de paraître dans la revue European Journal of Human Genetics.

Les chercheurs ont mené six groupes de discussion à Québec, Montréal et Toronto grâce au concours de 34 femmes qui avaient sollicité du counselling génétique en raison d’antécédents familiaux de cancer du sein. Pendant ces rencon-tres, une animatrice leur présentait le cas fictif d’une femme de 35 ans dont la mère, la sœur et la tante avaient reçu un diagnostic de cancers du sein ou de l’ovaire au cours des 5 der- nières années. Le risque de cancer qui pesait sur la patiente fictive, cal-culé à partir d’un modèle théorique, était ensuite présenté de six façons différentes : tableau, graphique, ris-que relatif, risque absolu, chance absolue et échelle visuelle quali-tative. Chaque participante devait mentionner le mode qu’elle préférait.

Résultat ? La préférence de 56 % des femmes est allée au graphique

Faire parler les chiffresUn pas de plus vers la communication personnalisée du risque de maladiepar Jean Hamann

En absence de solution idéale, une combinaison de modes de présentation serait sans doute la meilleure façon de com-muniquer le risque de cancer qui pèse sur une personne. photo Centers for Disease Control and Prevention

présentant deux courbes, l’une mon-trant le risque de cancer de la patiente au fil des ans, et l’autre le risque de cancer d’une femme n’ayant aucun proche parent ayant eu le cancer. À l’opposé, le risque relatif (exemple : la patiente a 2,3 fois plus de risque d’avoir un cancer du sein qu’une femme sans antécédents

familiaux) n’a obtenu aucun vote. Les quatre autres approches se sont divisées les préférences des participantes.

La plupart des gens ont de la diffi-culté à saisir la notion de probabilité, la forme sous laquelle les résultats de risque génétique sont le plus sou-vent transmis. Même chose pour les sites Web qui proposent des outils pour estimer le risque personnel de cancer : les résultats, souvent pré-sentés sous forme de risque absolu, peuvent conduire les usagers à mal évaluer la menace qui plane réelle-ment sur eux. « En attendant d’avoir mieux, une combinaison de modes de présentation, incluant des élé-ments graphiques, serait sans doute la meilleure façon de communiquer le risque à chaque personne », estime le premier auteur de l’étude, Michel Dorval.

Son équipe poursuit des travaux pour peaufiner la communication du risque. « Nous avons entrepris une enquête auprès de 1000 femmes afin d’établir, à partir de caractéris-tiques personnelles, quel mode de présentation convient le mieux à chacune. Tout comme la médecine actuelle tend à personnaliser les traitements en fonction des attributs du patient, la communication du risque pourrait aussi être adaptée à son profil personnel », fait valoir le chercheur.

L’étude parue dans le European Journal of Human Genetics est signée par Michel Dorval, Karine Bouchard, Jocelyne Chiquette, Wilhelm Dubuisson et Jacques Simard, de l’Université Laval, Christine Maugard (U. de Montréal), et Gord Glendon et Seema Panchal (Mount Sinai Hospital, Toronto).

Les chercheurs ont mené six groupes de discussion à Québec, Montréal et Toronto grâce au concours de 34 femmes

Le Jardin communautaire biologique de l’Université Laval (JCBUL) fête ses 35 ans cette année. Ses origines remontent à 1978, année où des membres de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation ont décidé de l’implanter sur le campus.

Les jardins communau- taires urbains sont main- tenant à la mode. D’ailleurs, le jardin est devenu si popu-laire depuis deux saisons qu’une liste d’attente a dû être créée.

L’idée d’un jardin commu-nautaire était visionnaire à la lumière de l’entente de développement durable que les Nations unies ont pro-posé, au printemps 2012, aux établissements d’ensei-gnement supérieur dans le monde. L’Université Laval s’est d’ailleurs empressée de l’adopter, elle qui a pu alors affirmer qu’elle avait déjà, parmi d’autres réalisations, un jardin communautaire biologique bien enraciné sur son campus.

Le jardin est un maillon important, tout comme le Jardin botanique Roger-Van den Hende, de la ceinture verte envisagée par l’archi-tecte Édouard Fiset au

Un trésor sur le campusLe jardin biologique de l’Université rend bien des services aux gens de la communautépar Robert Grace et Glenn Wanamaker

moment de l’aménagement du nouveau campus à Sainte-Foy, dans les années 1950. Sur le plan environnemental, le jardin contribue à la pro-tection et à la promotion de la biodiversité sur le campus, sans compter qu’il protège le campus contre les effets des îlots de chaleur urbains.

Sur les plans social et édu-catif, le jardin fait la promo-tion de la culture biologique et rappelle l’importance de l’agriculture urbaine. Il amé-liore aussi le milieu de vie des membres de la communauté universitaire, assure l’embel-lissement des lieux et donne l’occasion aux membres de pratiquer une activité saine qui contribue à une alimen-tation de qualité. Chaque été, un étudiant y est embauché comme maître-jardinier. De plus, des dons de légumes permettent d’approvision-ner les organismes commu- nautaires des environs.

À la fois lieu d’échange intergénérationnel et inter-culturel, le jardin permet à ses membres d’échanger sur leurs connaissances en horti-culture et de nouer des liens d’amitié, ce qui rend leur expérience de jardinage riche de multiples façons.

photo Robert J. Grace

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en bref

Rugby : l’équipe est de retour à la maisonLe club de rugby Rouge et Or retrouvera ses partisans samedi après-midi, à 13 h, lors de la visite du Vert & Or au stade TELUS-Université Laval. Après deux défaites consécutives, la troupe de l’entraîneur-chef Bill McNeil a retrouvé le sentier de la victoire de manière éclatante vendredi dernier à Lennoxville, blan-chissant les Gaiters de Bishop’s 63-0. Dans toute l’histoire du Rouge et Or, Sherbrooke n’a jamais réussi à les vaincre. Laval a remporté les neuf affrontements, dont les trois derniers par jeu blanc. Pour réserver vos places, présentez- vous à la billetterie du Rouge et Or et profi-tez-en pour vous procurer un forfait pour le Championnat de rugby féminin de SIC, qui se tiendra sur le campus du 31 octobre au 3 novembre.

Record de participation au 10 km de l’Université LavalC’est le dimanche 15 septembre dernier que se déroulait la 44e édition des 10 km de l’Uni-versité Laval, 8e événement au programme du Circuit régional des 10 km. Hôte du Championnat provincial de 10 km en course sur route de la Fédération québécoise d’athlé-tisme, l’événement regroupait la majorité des meilleurs coureurs et coureuses québécois. Pour une 3e année consécutive, Pier-Olivier Laflamme est sorti grand gagnant de la course, en établissant un nouveau record personnel sur cette distance avec un temps de 30 min 45 s. Ce dernier a réussi à se détacher de ses plus pro-ches concurrents, Baghdad Rachem (31:01) et Daniel Blouin (31:22). Chez les femmes, Anne-Marie Comeau a terminé en 35 min et 34 s. Myriam Grenon a suivi pour sa part (36:41) et Lucie Gonthier a complété le podium féminin (37:22).

S’entraîner en toute liberté ! Les cours pour la session automnale ont com-mencé et vous avez manqué la période d’ins-cription? Qu’à cela ne tienne, saviez-vous que le PEPS vous propose un menu varié de cours offerts en séances libres? Ces séances vous permettent de vous entraîner selon un horaire flexible. Si vous aimez le yoga, neuf cours sont offerts chaque semaine en formule libre, dont du yoga initiation, du yin yoga et du yoga Pilates. Toujours selon cette même formule, le conditionnement physique sur musique pro-pose des séances de zumba, piloxing et aéro-boxe à un coût très abordable. Le cardio-vélo permet aussi de s’entraîner selon un horaire flexible. Pour connaître l’horaire de toutes les activités offertes en séances libres, consultez le www.peps.ulaval.ca, section « Activités libres ». Bonne session !

Le club de ski de fond Rouge et Or accueillera cet hiver une recrue d’expé-rience de grand calibre. L’ex-membre de l’équipe nationale Frédéric Touchette portera les couleurs de l’Université Laval en 2013-2014.

C’est un retour aux études qui a motivé la décision du jeune homme de 25 ans. Touchette, qui s’entraînait au Centre national Pierre-Harvey et qui a fait partie de l’équipe canadienne de ski de fond au cours des huit dernières années, suit présentement des cours compensa- toires dans le but de s’inscrire l’an prochain en physiothérapie.

Le natif de Mont-Saint-Anne n’a pas été épargné par les blessures au cours des deux dernières années. Des pro- blèmes aux artères fémorales lui ont causé beaucoup de souci, au point où il a jonglé avec l’idée d’abandon-ner complètement son sport pré-féré. Complètement rétabli, Frédéric Touchette a néanmoins poursuivi sa réflexion tout au long de l’été. « J’avais décidé d’arrêter de skier, mais la com-pétition m’aurait manqué. Je voulais retourner sur les bancs d’école à temps plein et, avec le programme offert ici, l’occasion était trop belle », affirme-t-il.

Le nouveau membre du Rouge et Or place la barre haut en ce qui a trait à ses objectifs cet hiver. « Sur le circuit du NCAA (National Collegiate Athletic Association), j’aimerais me retrou-ver parmi les trois meilleurs à chaque course. » L’entraîneur-chef du club de ski de fond, Luc Germain, y croit. « Frédéric sera le chef de file de notre équipe, on sait qu’il peut performer à ce niveau, et peut-être même gagner des courses », explique-t-il au sujet de celui qui s’entraîne régulièrement avec un ami bien connu du grand public, Alex Harvey.

Un ex-membre de l’équipe nationale viendra gonfler à bloc la troupe de ski de fondpar Mathieu Tanguay

Frédéric Touchette se joint au Rouge et Or

L’adaptation au Rouge et Or ne sera donc pas trop difficile pour Frédéric Touchette. « C’est un petit monde, le ski de fond. Je connais déjà pratiquement tous les athlètes, pour les avoir côtoyés lors de certaines compétitions », ajoute ce dernier.

Luc Germain, qui a déjà dirigé Touchette sur l’équipe du Québec il y a une dizaine d’années, croit que sa venue aura un effet bénéfique sur le programme de ski de fond de l’Université Laval. « Ça vient démontrer tout notre sérieux. Les meilleurs athlètes au Canada peu-vent faire partie du Rouge et Or et con- tinuer à skier à un haut niveau », ex- plique l’entraîneur-chef.

La formation féminine de ski de fond a démontré de belles choses l’an der-nier. Catherine Auclair a entre autres mis la main sur le titre individuel natio-nal, aidant le Rouge et Or à terminer au deuxième rang. Luc Germain est

fébrile devant ce que son équipe mas-culine pourrait lui offrir cette année. « Le niveau de compétition des gars va s’élever, simplement parce qu’ils vont s’entraîner avec Frédéric et vont tous se pousser un peu plus. »

Parmi les plus grands faits d’armes de Frédéric Touchette, notons qu’il a ter-miné à deux reprises au sixième rang du Championnat du monde des 23 ans et moins et qu’il a été sacré champion canadien senior à l’épreuve de 50 km dès sa première année sur le circuit.

La saison 2013-2014 du club de ski de fond débutera par les Universiades d’hi-ver pour deux de ses membres. Myriam Paquette et Camille Pépin seront à Trentino, en Italie, du 11 au 21 dé- cembre pour se mesurer aux meilleurs athlètes universitaires au monde. Catherine Auclair, initialement choisie pour y participer, a finalement décliné l’offre pour des raisons personnelles. Une première course de la Fédération internationale de ski (FIS) aura lieu contre des adversaires du circuit NCAA les 21 et 22 décembre à Craftbury, au Vermont.

photo Pierre Bonenfant

«Je voulais retourner sur les bancs d’école et, avec le programme offert ici, l’occasion était trop belle

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le fil | le 26 septembre 2013

Fenêtre sur l’extérieur

C’est aujourd’hui qu’a lieu le vernissage de l’exposi-tion « Vues extérieures » de l’étudiante en arts visuels Julie Bouffard, présen-tée à la salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins. Par la photogra-phie et la vidéo, l’étudiante aborde de façon poétique et formelle la fenêtre. Ce thème l’amène à cadrer le paysage extérieur ou encore à manipuler les images en accumulant plusieurs séquences ou photographies d’une même scène, créant ainsi une discontinuité temporelle.

Jusqu’au 13 octobre, à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse- Desjardins (local 2470). Le vernissage a lieu aujourd’hui jeudi 26 septem-bre, de 18 h 30 à 20 h. Heures d’ouverture : du lundi au vendredi de 9 h à 16 h 30.

Ville, banlieue et campagne vues par le cinéma québécois

La professeure au Département de sociologie Andrée Fortin s’est penchée sur 250 films de fiction québécois réalisés de 1965 à 2010 afin d’étudier les représentations sociales de la ville, de la banlieue et de la campagne. Elle vien-dra révéler les principaux constats de cette étude colossale lors d’une confé-rence midi qu’elle donnera demain. Si la représentation de la ville est plutôt négative dans l’ensemble, celle de la banlieue, tout au contraire, s’avère positive. De plus, l’espace de référence passe graduellement de la ville-centre à la banlieue pavillonnaire, qui apparaît comme un lieu complexe et autosuffisant dans lequel sont ancrées les mémoires individuelles.

Vendredi 27 septembre, à midi, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard.

Polyglotte d’un jour

Si les langues étrangères vous intéressent, pourquoi ne pas faire un tour, demain vendredi, à un des deux Midis de l’École de langues à l’occasion de la Semaine de la culture ? Le premier, « Se présenter en japonais et en chinois », comprend deux minicours suivis d’un atelier d’origami et d’une dégustation de thé. Le second, intitulé « Langues d’Europe », vous permettra de vous initier à l’allemand, à l’italien et au russe et sera suivi de deux cours ateliers sur la terminologie et la nourriture. Bienvenuto !

Vendredi 27 septembre, de 11 h 30 à 13 h 15. Les cours de japonais et de chinois se déroulent au grand salon du pavillon Ernest-Lemieux alors que les cours d’alle-mand, d’italien et de russe se donneront dans la cour intérieure du pavillon Ferdinand-Vandry.

Concert gala autour d’un piano

Comme point culminant de la Semaine de la culture, la Faculté de musique présente un concert qui mettra en valeur la richesse sonore de sa nouvelle acquisition : un Yamaha CFX. Deux professeurs de piano, Arturo Nieto-Dorantes et Maurice Laforest, ainsi que deux étudiants, Mikaël Francoeur et Jean-William Mantha, démontreront leur savoir-faire en interprétant des œuvres de Chopin, Ravel, Debussy, Gougeon et Rachmaninov. Les pia-nistes jazz Rafael Zaldivar et Sébastien Champagne termineront en beauté la soirée en jouant leurs compositions.

Vendredi 27 septembre, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. On se pro-cure un laissez-passer gra-tuit en se rendant au bureau 3312 du Casault durant les heures de bureau.

26/09 27/03 28/0927/09 27/0927/09

Invitation à la création

L’École des arts visuels ouvre grand ses portes, samedi, pour la Semaine de la culture. Pas moins de quatre ateliers de création seront offerts pour l’occasion. Vous pourrez faire vos premiers pas en sérigraphie, dessiner des modèles vivants, réaliser un moulage en plâtre ou encore expérimenter la photographie en mouvement. Tout est possible ! Vous pourrez aussi en profiter pour jeter un coup d’œil à l’exposition de Jacques Samson, « Vecteurs et embranchements », ou encore découvrir les aires de l’École. image Nathalie Cauvi

Samedi 28 septembre, de 12 h à 17 h, à l’édifice La Fabrique située au 295, boulevard Charest Est. Information : [email protected].

28/09

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

La culture microbienne des fromages d’ici

Toujours dans le cadre de la Semaine de la culture, l’association étudiante de la Mini-fromagerie vous convie à visiter son kiosque samedi afin d’en savoir plus sur les cultures micro- biennes au service de la fabrication des fromages québécois. Vous pourrez même déguster des froma-ges préparés par des étu-diants du programme des sciences et technologies des aliments.

Samedi 28 septembre, de 11 h à 17 h, dans le hall du pavillon Alphonse- Desjardins.

Culture et sciences de la santé

Étonnante proposition que ces deux conférences qui permettront de se « culti-ver » sur les sciences de la santé. Durant la première, le docteur Marc Desmeules présentera l’évolution his-torique de la révulsion, une approche thérapeutique qui consiste à guérir une congestion pulmonaire en appliquant une mouche de moutarde ou des ventouses. La deuxième portera sur l’image du pharmacien dans la littérature et au cinéma. Le professeur de pharmacie à la retraite Gilles Barbeau illustrera, par des extraits de livres et de films, comment la société se représentait ce métier. Ces deux activités s’inscrivent dans la Semaine de la culture.

Vendredi 27 septembre, à 19 h (La révulsion : réflexions sur une approche thérapeutique millénaire) et 19 h 45 (Littérature et cinéma : l’image du phar-macien), à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins.

au fil de la semaine16