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Le Front - Journal de l'Université de Moncton

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Le Front - 14 septembre 2011

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2 LeFront Le mercredi 14 septembre 2011

ACTUALITÉ

Nomination de la nouvelle vice-rectrice,un processus controversé

Au printemps dernier, l’Université de Moncton était lancée en pleine controverse à la suite de la nomination de Marie-Linda Lord au tout nouveau poste de vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales.

Plusieurs partis, dont la Fédération des étudiants et étudiantes du centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM), ont dénoncé le processus de sélection ayant mené à la nomination de Lord. Même si la procédure qui a mené à l’embauche de la vice-rectrice a été problématique, l’Université utilisera les règlements pour le processus d’embauche du prochain recteur.

Un processus controversé

En avril dernier, le Conseil des gouverneurs a annoncé la nomination de deux nouveaux vice-recteurs. Premièrement, Richard Saillant a été nommé pour remplacer Nassir El-Jabi au vice-rectorat à l’administration et aux ressources humaines. De plus, le conseil a profité de la rencontre pour adopter le choix de Marie-Linda Lord au tout nouveau poste de vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales.

Trois candidats étaient en lice pour ce dernier poste, soit Marie-Linda Lord, Serge Rousselle et Yvon Dandurand. Après un processus de plusieurs mois, un comité de sélection, dont était membre le président de la FÉÉCUM Ghislain LeBlanc, a privilégié Dandurand. Au dire du président de la FÉÉCUM, Dandurand aurait obtenu « une forte majorité » de l’appui des membres du comité de sélection.

Lors de la réunion du Conseil des gouverneurs, le recteur Yvon Fontaine a présenté à l’oral, malgré le fait que le règlement stipule qu’elles doivent être présentées par écrit, les recommandations du comité de sélection, en plus de celles du comité d’équité en matière d’emploi.

À la base, ce deuxième

comité a pour but d’aider à la représentation de groupes minoritaires au sein de la haute administration, comme par exemple dans ce cas, les femmes. C’est ainsi que malgré la recommandation du comité de sélection, le comité d’équité a opté pour la candidate Marie-Linda Lord. Dans une lettre envoyée aux médias, le président du Conseil des gouverneurs André Richard et le recteur Yvon Fontaine font entendre que « le candidat recommandé par le comité consultatif de sélection (Dandurand) n’était pas clairement plus qualifié que la personne du groupe ciblé (Marie-Linda Lord). »

Après discussion, le Conseil des gouverneurs a rejeté la recommandation du comité de sélection et opté pour le choix du comité d’équité.

Dans un premier temps, c’est la FÉÉCUM qui a dénoncé la situation. La fédération a demandé une révision des politiques d’embauche de l’Université. Elle n’acceptait pas le fait que le comité d’équité puisse, après une courte étude de dossiers, renverser les conclusions du comité de sélection dont le processus a été beaucoup plus important.

Par la suite, c’est l’un des candidats au poste de vice-recteur, soit le professeur de droit Serge Rousselle, qui est sorti en croisade face à l’administration de l’Université. Selon lui, plusieurs failles ont entaché le processus de sélection, le rendant par le fait même invalide. Ce dernier a publiquement demandé la nomination d’un commissaire indépendant pour enquêter sur le dossier.

Cette demande a été appuyée par l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l’Université de Moncton (ABPPUM) qui l’a officiellement présenté à la rencontre du Conseil des gouverneurs au mois de juin. La demande pour une enquête indépendante a été rejetée par le Conseil. Ces derniers ont quand même accepté de se pencher sur une révision de ses politiques d’embauche, comme réclamé par la FÉÉCUM.

En juillet dernier, Serge Rousselle a officiellement déposé

une poursuite contre l’Université de Moncton. En attendant que les documents déposés devant la cour soient rendus publique, Serge Rousselle a préféré ne pas commenter la situation au Front.

Après avoir accepté de rencontrer Le Front et questionné la publication d’un texte sur le sujet, la directrice du Service des communications, Thérèse Thériault, a également refusé de répondre aux questions du journal soulevant le motif de la poursuite.

Quant à la FÉÉCUM, elle a notamment voulu faire savoir qu’elle n’a rien à l’encontre de Marie-Linda Lord. « Nous avons seulement mis en doute le processus, et d’ailleurs nous avons déjà commencé à travailler avec madame Lord. Nos rencontres se sont très bien déroulées et je pense qu’ensemble nous saurons faire avancer la causeétudiante », soutient Ghislain LeBlanc.

La vice-rectrice Lord n’a non plus voulu offrir de commentaires au Front concernant le processus d’embauche, mais elle a soutenu qu’elle était très satisfaite des rencontres tenues avec la FÉÉCUM, les considérant comme cordiales et productives.

Le prochain recteur sera

sélectionné selon les mêmes règles

Il est clair que l’interprétation

de la politique d’embauche des cadres à l’Université de Moncton a longuement été contestée au cours de l’été. Néanmoins, la procédure sera la même pour l’embauche du prochain recteur de l’Université, et ce malgré qu’une révision de procédure soit en cours.

De plus, Le Front a appris que la fonction est un poste ciblé femmes et handicapés. C’est ainsi qu’à compétences égales, une femme ou encore une personne handicapée serait préférée à tout autre candidat.

Membre du comité de sélection pour le poste de recteur, le vice-président académique de la FÉÉCUM Justin Guitard affirme que le comité s’est penché sur la règlementation entourant le processus. « La question a été soulevée au comité, mais on nous a indiqué que la procédure serait la même parce que ça retarderait trop la démarche si nous devions attendre la révision ». Celui-ci soutient également qu’il serait très difficile, voire impossible, de changer les règles alors que le comité a déjà entamé la période de mise en candidature.

Guitard ne croit tout de même pas que le fait que le processus reste inchangé pose problème. « Les gens de l’Université viennent de vivre un gros problème médiatique avec la dernière nomination. Je doute qu’ils veuillent revivre la même chose. Selon moi, toutes

les étapes seront faites avec précaution ».

Interrogé sur la question de la nomination d’un nouveau recteur, le président de la FÉÉCUM, Ghislain LeBlanc, partageait le point de vue de Guitard. Tous deux affirment que les étudiants ne devraient pas avoir à s’inquiéter sur le déroulement de la sélection.

Guitard assure que l’ensemble du comité de sélection est conscient du fait que le poste favorise la candidature de femmes ou de personnes handicapées. Interrogé sur la question, le vice-président académique ne nie pas la possibilité de retomber dans la même polémique avec le comité d’équité.

« Le comité de sélection a été avisé de ça (le fait que ce soit un poste ciblé). Même si c’est nous qui allons déterminer ce qui est ‘compétences égales’, c’est encore quelque chose de flou », rapporte Guitard. Il est tout de même persuadé qu’après un processus d’un an et demi pour sélectionner le nouveau recteur, le comité de sélection sera bien entendu.

À l’heure actuelle, le comité de sélection a nommé un chercheur de cadre. Ce dernier a publié le poste de manière à trouver des candidats potentiels. Le comité se rencontre cette semaine pour constater l’état du recrutement.

Les règles seront les mêmes pour l’embauche du prochain recteur, qui est un poste ciblé.

Marc-André LeBlanc

Yvon Fontaine et Marie-Linda Lord étaient de passage aux journées kiosque. Photo Joëlle Martin

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Le mercredi 14 septembre 2011 LeFront 3

Un souffle nouveau pour le Café et le TonneauACTUALITÉ

Pas de vacances pour la FÉÉCUMFédération.

Traditionnellement, les subventions accordées aux universités sont annoncées une année à la fois. Les universités projettent donc leurs frais de scolarité pour cette période.

Comme il l’avait promis lors de la dernière compagne électorale, le gouvernement conservateur est en train de mettre sur pied un modèle dans lequel le financement des universités serait annoncé une fois pour les quatre années suivantes. Ainsi, un étudiant entrant à l’université pourrait projeter ses frais de scolarité pour l’ensemble de ses études ou presque.

À travers les nombreuses conversations que la FÉÉCUM a eues avec le gouvernement, elle a tenté le plus possible de maintenir une éducation abordable et de bonne qualité

va faire des Ciné-Osmose où les étudiants pourront voir un film gratuitement. Les jeudis soirs ce sera les « Méchants jeudis », puisque les Canadiens ne jouent plus le mardi.» Cinq téléviseurs plasma ont été installés pour agrémenter ces activités. Avec le retour de la vente de wings au Tonneau pendant les matchs de hockey, les ajouts aux menus et les prix à la baisse (non seulement sur la nourriture mais aussi sur l’alcool), Frédérique Drolet-Thériault se dit très enthousiaste.

Une phase de transitionIl y a donc bel et bien un

vent de nouveauté dans l’air, un vent positif qui contraste avec les années difficiles qui viennent de passer. À titre d’exemple, dans un communiqué de presse du 23 mars 2010, les Services de communication de l’Université de Moncton déclaraient que le « 31 mars prochain, le bar étudiant L’Osmose et le pub étudiant Le Tonneau fermeront leurs portes au Campus de Moncton ». On justifiait cette décision par la baisse de participation étudiante aux activités et le déficit financier qui en résultait.

Dès la rentrée suivante, le Café s’était étendu jusque dans l’ancien espace du bar l’Osmose en l’envahissant de ses tables et de ses sofas. La nouvelle atmosphère resto-pub plaisait à plusieurs mais ce ne fut pas suffisant pour régler les problèmes financiers auxquels faisaient face le Café et le Tonneau. À la fin de cette même année, le 6 avril 2011, le Front dénonçait

pour les étudiants de l’Université. Malgré tous ces efforts

et la bonne ouverture du côté du gouvernement, les établissements postsecondaires ne seront pas à l’abri des coupures qui sont prévues et il semblerait que les droits de scolarité augmenteront encore une fois l’année prochaine.

C’est un fait inquiétant pour le président de la FÉÉCUM, Ghislain LeBlanc.

« Le Nouveau-Brunswick a déjà les droits de scolarité les 2e plus élevés au Canada. Si nous avons une augmentation des droits de scolarité, on ne va pas se rapprocher de la moyenne mais s’en éloigner encore plus, » affirme-t-il.

Comme règle générale, les universités ont besoin d’une augmentation de 4% par année dans leur budget pour maintenir le statu quo. Présentement,

le manque de transparence de la part de l’administration et de la FEECUM au sujet de l’avenir du Café : « Le mieux qu’on peut retirer de l’administration, c’est qu’ils étudient le dossier des services alimentaires et que le Café pourrait faire partie des changements.»

Dans le Front du 23 février précédent, Jonathan Landry, gérant du Café pendant les quatre dernières années, expliquait la situation : « [L]e Café traverse une crise existentielle et son administration est partagée entre

tout semble indiquer que le gouvernement ne pourra pas subvenir à cette demande. Les établissements universitaires se retrouvent alors avec deux options : augmenter les droits de scolarité ou faire des coupures dans le budget.

Par contre, la situation se complique davantage lorsque le gouvernement réduit la valeur de ses subventions et impose des limites sur la hausse des frais de scolarité.

« C’est une game politique, » affirme Ghislain LeBlanc.

Il prévoit une année assez mouvementée où les étudiants vont devoir se mobiliser. C’est important pour la FÉÉCUM que les jeunes de l’université soient derrière leur comité lorsqu’ils contestent les décisions du gouvernement afin que ce dernier soit conscient des conséquences que ces changements pourraient

un comité de gestion « fantôme », une Fédération étudiante et un conseil d’administration qui manquent de ressources, un Service des loisirs socioculturels qui exploite au maximum son « pouvoir de dépenser » et un gérant et trois assistant-gérants qui ne savent plus où donner de la tête. Le Café étudiant vit présentement une importante phase de transition durant laquelle il tente de sauver sa peau, devant les nombreux pourparlers qui ne laissent que peu d’espoir à son avenir.»

emmener.Parmi la foule d’autres

travaux entrepris par la Fédération, elle a également préparé un document pour le gouvernement afin de l’assister dans son nouveau dossier qui désire mesurer la performance des universités. Ghislain LeBlanc et Joëlle Martin ont aussi participé à la conférence de l’Alliance canadienne des associations étudiantes qui s’est déroulée en juillet, et où les priorités des représentations des mouvements étudiants ont été déterminées. De son côté, Olivier Doiron s’est lancé dans la préparation des nombreuses activités de la Rentrée 2011, dont le Méga Show, afin d’assurer un fantastique début d’année scolaire pour les étudiants.

Qu’est-il donc advenu de cette « importante phase de transition » ? Avec la nouvelle gestion du Café et la réouverture du Tonneau, les choses semblent aller pour le mieux, pour l’instant. Cependant, tel que le souligne Jonathan Landry, « si les étudiants tiennent vraiment au Café étudiant, alors qu’ils le manifestent ». Autrement dit, l’avenir du Tonneau et du Café dépend largement du support et de la participation étudiante lors des activités.

Les amateurs de bière, de cinéma, de bouffe et du Canadien de Montréal auront la belle vie cette année avec la réouverture du Tonneau et le renouvellement administratif du Café étudiant.

Selon Frédérique Drolet-Thériault, nouvelle gérante du Café, le semestre s’annonce prometteur : « On veut vraiment amener plus d’étudiants au Café cette année. On a baissé nos prix dans tout le menu. On sait que le budget des étudiants est déjà serré, donc pourquoi monter les prix ? Nous, on va à l’inverse. On a fait de nouveaux contrats et on va en diminuant.»

Les habitués du Café auront sûrement déjà remarqué la baisse des prix dans une large partie du menu. D’autre part, le Café fera affaire avec Pumphouse tandis que les activités au Tonneau seront cautionnées par Moose Light. Les dégustateurs seront aussi ravis de découvrir la nouvelle sélection de bières locales du Tonneau, dont la fameuse Unibroue. Quant aux pâtisseries vendues par le Café, le contrat est passé cette année de Tony’s Bakery à Croissant Soleil.

Plus spécifiquement, par rapport au Tonneau, la nouvelle gérante déclare qu’il ne sera pas ouvert tous les soirs de la semaine mais plutôt réservé à des événements hebdomadaires ou spéciaux : « Les mardi ou mercredi, selon la semaine, on

Danielle Bilodeau

Rémi Frenette

Un temps de relaxation pour plusieurs, l’été 2011 n’a pas été ainsi pour trois des membres du comité exécutif de la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM). Le président, Ghislain LeBlanc, ainsi que la vice-présidente exécutive, Joëlle Martin, et le vice-président des activités sociales, Olivier Doiron, ont tous travaillé pendant la période estivale sur les dossiers importants pour les étudiants de l’Université de Moncton, ainsi que la Rentrée 2011.

Parmi les dossiers qui ont été mis de l’avant cette année, les nouveautés dans le modèle de financement aux universités ont suscité beaucoup d’intérêt et de travail de la part de la

Frédérique Drolet-Thériault, nouvelle gérante du Café Osmose. Photo Benoit LeBlanc

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4 LeFront Le mercredi 14 septembre 2011

ÉDITORIAL

Il semble que l’on continue de déplorer le manque d’implication et surtout d’intérêt des jeunes pour le monde politique. On peut cependant affirmer que si tous les politiciens semblaient aussi chaleureux, sincère, et vrai que Layton l’a été, bien plus de jeunes et d’étudiants seraient présents aux urnes lors des scrutins.

Une nomination controversée

L’Université de Moncton a fait les grands titres au courant de l’été lorsque Marie-Linda Lord a été nommée vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales. Comme vous pouvez en lire les détails dans cette édition du Front, c’est au terme d’un processus très controversé que Mme. Lord a été préférée à Yvon Dandurand et Serge Rousselle.

Cependant, comme on l’apprend dans les pages du

Front ce matin, c’est ce même processus qui permettra de nommer le recteur qui succédera à Yvon Fontaine à la tête de l’Université, et ce, même si le Conseil des gouverneurs a accepté de se pencher sur les politiques d’embauche. Les étudiants sont en droit de se demander pourquoi on réutiliserait le même processus qui a été utilisé pour le vice-rectorat, étant donné le grand nombre de questions que celui-ci a soulevé. Heureusement, en marge des évènements de cet été, on peut s’attendre à ce que le processus d’embauche du nouveau recteur soit scruté à la loupe.

Maintenant que Marie-Linda Lord est entrée dans ses nouvelles fonctions et semble y être pour rester, il est tout de même très positif de la voir travailler de bonne foi pour les étudiants. Bien que son embauche ait suscité bien des questions, il est

très encourageant de voir les bons commentaires du président Ghislain LeBlanc sur le travail de Mme. Lord. En fin de compte, Mme. Lord et la FÉÉCUM ont un objectif commun, et peuvent, de par leur collaboration, travailler pour l’amélioration de la situation des étudiants à l’Université de Moncton.

Une année bien lancée

Cette année universitaire 2011-2012 a démarré en grande trombe avec le succès du Méga Show de la rentrée. La bonne participation des étudiants et les commentaires très positifs laissent entrevoir de bonnes choses pour le nouvel exécutif. Si la tendance se maintient, l’année 2011-2012 pourrait s’avérer très intéressante à l’Université de Moncton.

Un été mouvementé

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on a eu droit à un été extrêmement chargé à l’Université de Moncton. Étant donné que Le Front n’a pas été publié au courant des quatre derniers mois, cet éditorial se veut une opportunité en or de faire un retour sur les événements qui ont marqué la période estivale.

Le décès de Jack Layton

Si l’excellente performance du Nouveau Parti Démocratique lors des élections fédérales en a surpris plusieurs, l’annonce de la mort de son chef, Jack Layton, en a surpris bien plus. Certes, il paraissait bien mal au point lors de la conférence de presse durant laquelle il a annoncé qu’il quittait la barre du NPD, mais il semble que tout le monde gardait espoir que Layton vainquerait ce nouveau cancer.

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Le mercredi 14 septembre 2011 LeFront 5

Lors de la journée portes ouvertes des MAUI, l’équipe des Médias Acadiens Universitaires Inc. a eu la chance d’accueillir le président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Jean-Marie Nadeau. Ce dernier est venu visiter les locaux du journal Le Front et de la station de radio CKUM le 2 septembre dernier.

Lors d’un entretien avec l’équipe des MAUI, Jean-Marie Nadeau s’est exprimé à cœur ouvert sur la participation des jeunes dans les enjeux de l’Acadie d’aujourd’hui, ainsi que sur l’importance des médias dans notre société.

MAUI : Vous qui avez vécu une époque d’engouement pour l’Acadie, croyez-vous qu’aujourd’hui, en 2011, la fierté est encore la même, ou est-elle exprimée d’une différente façon ?

J-M N. : Il y un peu de tout cela. Avant 1982, nous étions à la recherche d’une reconnaissance égalitaire. Parce que le tout était désormais écrit sur papier, c’est comme si les acadiens voyaient le tout comme la fin des combats pour leur survie alors qu’en fait, il s’agissait du début. Nous avons l’égalité sur papier, mais pas encore l’égalité réelle. Tant que l’on voudra continuer à vivre en français, il ne faut pas oublier le terme « combat ». Et le fait de se battre n’est pas nécessairement douloureux, mais peut aussi être festif et positif.

L’idée du combat n’est pas

de se battre contre quelqu’un, mais de se battre pour nous. Je ne suis pas intéressé à me dire meilleur qu’un québécois ou un anglophone, mais je suis intéressé à ce que le peuple acadien s’affirme afin d’offrir aux autres ce que l’on a de plus beau.

MAUI : Depuis un certain temps, l’affichage commercial bilingue était un enjeu de taille pour la SANB, particulièrement au sud de la province où le mouvement a commencé. Que pensez-vous des acquis dans ce dossier?

J-M N. : La ville de Dieppe a passé une loi qui affirme la prépondérance du français dans l’affichage. Plusieurs autres villes ont aussi passé des lois par rapport au statut de bilinguisme dans leur affichage. Mais une chose que je trouve intéressante dans ce dossier est le fait qu’il a été mené par des jeunes. Ce dossier a permis à une jeunesse de s’affirmer. Toutefois, à Moncton, il faut faire comprendre que l’on ne veut pas retirer l’anglais, mais ajouter le français afin que cet affichage soit à l’image de ce qu’est Moncton : une ville bilingue. Et je souhaite que la FÉÉCUM ainsi que les médias du campus continuent à être solidaires dans ce combat.

MAUI : Qu’est-ce que des médias tels que le Front et CKUM, après plusieurs années d’existence, représentent pour la communauté acadienne?

J-M N. : CKUM est plus vieux que la SANB! Comme quoi les jeunes peuvent mener de vieilles affaires et vice versa! (rires) Nous sommes dans une mer

anglophone, alors selon moi, nous n’aurons jamais assez de médias. À une certaine époque, il n’y avait que Radio-Canada et seulement 5% des francophones écoutaient la radio dans leur langue alors

qu’aujourd’hui, nous sommes près de 70%. Alors sur ce point, lorsque l’on constate l’évolution, on ne peut que s’en réjouir. De plus, sans le savoir, des médias comme CKUM ont probablement

aidé à créer une relève que l’on retrouve aujourd’hui dans les médias francophones. Et c’est l’idée derrière les radios communautaires, s’entendre vivre ensemble!

ACTUALITÉ

Si l’éducation est bel et bien un droit, c’en est un qui commence à coûter pas mal cher aux Acadiens.

On parle d’une augmentation annuelle de $200 par étudiant à temps plein maintenue sur une période de cinq ans. Aussi, la contribution parentale est officiellement réinstaurée dans le calcul du prêt étudiant. Elle y restera indéfiniment ou jusqu’à ce que le gouvernement décide de l’éliminer. C’est précisément ce qu’avait fait le parti précédent, les libéraux de Shawn Graham, le même parti responsable pour le gel des frais de scolarité des trois dernières années.

Le 22 mars dernier, le ministre des Finances du gouvernement Alward, Blaine Higgs, annonçait le budget provincial pour l’année 2011-2012. Cette même journée, Canadian Broadcasting Centre (CBC) nous rapportait les propos du ministre : «Les frais d’admission n’ont pas augmenté dans les derniers trois ans pour les universités et dans les derniers cinq ans pour les collèges. Notre gouvernement instaurera donc une modeste augmentation de $200 par étudiant universitaires et collégiaux à temps plein.»

Higgs confirmait du même coup le retour de la contribution parentale. Les conservateurs estiment que cet ajustement leur permettra d’épargner $1.6 millions annuellement.

Le problème qu’ont dénoncé plusieurs médias le mois dernier, c’est que plus les parents de l’étudiant ont un revenu élevé, plus il devient difficile pour l’étudiant de toucher à un prêt suffisant – ou, dans certains cas, à un prêt tout court. Ainsi pour plusieurs, le retour de la contribution parentale constitue une sérieuse entrave à l’accès aux études postsecondaires.

Selon Ghislain LeBlanc, président du comité exécutif de la Fédération des étudiantes et étudiants du centre universitaire de Moncton (FEECUM), les gens doivent réaliser que le pire reste à venir. «Le gouvernement ne va pas payer pour ce 4%. C’est donc l’argent des étudiants qui devra couvrir le reste. Avec le retour

de la contribution parentale, ce sont les familles surtout qui devront payer.» Il rajoute qu’«en éducation, le primaire et le secondaire, ce sont des vaches sacrés : on ne coupe pas dans ces secteurs-là. Si le gouvernement a essayé de couper dans le budget des écoles cet été, imagine le traitement qu’il accordera aux universités.»

Selon la FEECUM, la hausse de 4% s’avère toutefois nécessaire : «Dans le gros plan, pendant les prochain quatre ans, soit la qualité descend, soit les frais de scolarité montent», de dire Ghislain LeBlanc. Le problème réside selon lui dans le fait que ce sont les étudiants et leurs familles qui devront couvrir la hausse.

Ce dernier encourage par ailleurs la population acadienne à s’inspirer des événements récents au Québec : «Au Québec, les étudiants «pètent une coche» parce que leur gouvernement veut augmenter leurs frais d’admission et ils ne sont endettés en moyenne qu’à $14.000 après un baccalauréat de trois ans. Ici, à l’Université de Moncton, la moyenne se trouve à près de $34.000 pour un baccalauréat de quatre ans. Pourtant, on n’en entend pas parler plus que ça.» Ghislain LeBlanc estime que l’organisation et l’énergie militante des étudiants québécois devraient servir de modèle à ceux du centre universitaire de Moncton.

Rémi Frenette

Martin Savoie

Jean-Marie Nadeau partage sa passion avec les étudiants

L’éducation postsecondaire

Droit ou privilège, ça coûte cher

Le président de la SANB, Jean-Marie Nadeau, de passage dans les bureaux des MAUI. Photo Benoit LeBlanc

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8 LeFront Le mercredi 14 septembre 2011

de bouleversements à l’échelle de la planète. Cet été était, sans contredit, sous le signe du combat… Et plus encore!

Oussama Ben Laden : La fin d’une chasse à l’homme

C’est le 1er mai 2011 que s’est conclue, après près de 10 ans, la recherche du chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. L’homme à la tête de l’organisation terroriste a été tué lors d’une altercation avec les forces armées américaines dans sa demeure située à Abbottabad, au Pakistan.

C’est un peu après minuit, heure locale, que le président américain Barack Obama a confirmé aux nations le succès de l’opération visant la capture de Ben Laden.

Suivant cette annonce,

se sont entrechoqués avant et après être arrivé à ce lieu si convoité par les vacanciers, nommé l’aéroport. Ces sentiments pouvant varier de la certitude à l’hésitation, de la joie à la tristesse, sont en fait un infime segment de l’ensemble des sentiments auxquels j’ai eu à faire face en choisissant de partir à l’étranger.

Une semaine avant le départ, vous êtes indécis, car vous ne savez pas si vous avez pris la bonne décision. Personnellement, cette décision qui est de partir vers l’inconnu, de partir à l’international, celle qui me semblait si claire un mois passé, est devenue moins évidente qu’elle ne le semblait être initialement. Bien que je savais que cette expérience était une chance à ne pas laisser passer, une chance que peu d’entre nous peuvent obtenir, il est clair que je l’ai remise en question. Les raisons de votre remise en question pourront varier, cependant les causes les plus probables seront le fait de quitter la famille, les amis, votre amoureux ou votre amoureuse, car vous pouvez être aussi indépendant que vous voulez le laisser transparaitre, il y aura toujours quelqu’un ou quelque chose qui vous rattachera à votre mère patrie qui se nomme pour moi l’Acadie.

INTERNATIONAL

plusieurs célébrations ont eu lieu un peu partout aux États-Unis, notamment devant la Maison Blanche, devant le Pentagone et sur la place Ground Zero.

Ben Laden était recherché pour son implication dans plusieurs attentats terroristes, notamment ceux du World Trade Center le 11 septembre 2001.

La Norvège sous le choc des attentats

Le 22 juillet dernier, la Norvège a connu son attaque la plus grave depuis la seconde guerre mondiale. Deux attaques, ayant pour cible le siège du gouvernement à Oslo et un rassemblement politique à Utoya, en banlieue de la capitale, ont pris place avec moins de deux heures d’intervalle.

La première attaque, une explosion survenue près des

Le jour « J », je suis arrivé à l’aéroport en me remémorant les fêtes, les soupers et les soirées quelques jours avant mon départ. Me remémorant également les visages, les endroits et les paysages qui me tiennent le plus à cœur, j’étais également enthousiasmé par la simple idée de voir autre chose, de voir des choses qui m’ont motivé à prendre cette décision qui était à ce moment si controversée. « Finalement, » me suis-je dit, « comme le temps est passé vite pour arriver à cette journée tant escomptée. » Après avoir vécu et m’être remémoré autant d’émotions, il était l’heure de partir. Propulsé à l’intérieur de la zone de sécurité, pour être certain de ne pas manquer mon avion, je me suis demandé quel sera le prochain obstacle que j’aurai à surmonter.

Pour conclure, bien que certains d’entre vous ne soient pas d’accord avec ma version des faits, ce partage d’idées n’a pas été écrit dans le but de créer un standard émotionnel et factoriel du départ à l’international. Il a plutôt été écrit dans le but de partager une histoire et une expérience que je vous conseille fortement d’essayer malgré la girouette émotionnelle que celle-ci pourrait causer.

bureaux du ministre d’État à Oslo, ont fait huit morts et quinze blessés, tandis que la fusillade d’Utoya, selon les rapports de la police norvégienne, a fait 68 victimes.

Le suspect principal dans cette affaire, Anders Breivik, fut arrêté sur les lieux de la fusillade. Malgré avoir passé aux aveux devant les policiers, il a plaidé non coupable devant les tribunaux.

Un « nouveau Gandhi » lutte contre la corruption en Inde

En Inde, un tout nouveau mouvement contre la corruption des gouvernements, dirigé par Anna Hazare, est entamé. C’est par des moyens pacifistes tels une grève de la faim et des rassemblements passifs que Hazare entend emmener la

Martin Savoie

Mickaël Arseneau

population à se soulever et à changer les choses dans son pays.

Celui que la population surnomme le « nouveau Gandhi », de par son habillement et ses moyens de pressions, est à la tête de ce qu’il appelle lui-même une « deuxième lutte pour la liberté ». Ainsi, il fait référence au mouvement de libération du pays dirigé par le Mahatma Gandhi lors de la première moitié du 20e siècle.

Ce soulèvement de la population fait suite à l’annonce d’un projet de loi ayant pour but d’exempter le Premier Ministre du pays de faire face à la justice en cas de soupçons de corruption.

Du côté du gouvernement indien, les allégations de Hazare sont considérées comme étant « totalement infondées ».

Une saison cinématographique pour tous les goûts au campus de Moncton

La programmation 2011-2012 du Ciné Campus donnera son coup d’envoi les 15 et 16 septembre prochains, à 20h, à l’amphithéâtre du pavillon Jacqueline-Bouchard, avec la dramatique Tromper le silence mettant en vedette Pascale Montpetit, Thomas Lalonde, Suzanne Clément, Sophie Cadieux, Sébastien Huberdeau et Maxime Dumontier.

Viviane, photographe, a de la difficulté à se remettre du conflit avec son frère, Frédéric, qui lui servait de modèle. Elle fait la rencontre de Guillaume, un jeune mécanicien, en qui elle retrouve la force qui l’inspirait chez son frère. Elle voit en lui une chance de créer à nouveau. Cependant, Guillaume est perturbé par une tragédie familiale ayant séparé sa famille et dont il croit être le fautif. La souffrance de Guillaume s’extériorise par la violence. Viviane en est troublée et, d’un sens, fascinée.

Le Ciné Campus propose de grandes soirées cinéma à petit

prix : étudiants : 5$ / autres: 7$

Les rendez-vous de l’ONF en Acadie

À compter du lundi 26 septembre prochain, et à tous les lundis qui suivront, seront présentés gratuitement à l’amphithéâtre 163 du Pavillon Jacqueline-Bouchard, Les rendez-vous de l’ONF en Acadie.

« On y aborde des thématiques touchant les domaines

environnementaux, sociologiques et autres, tout en essayant de créer des débats et des discussions autour de ces films » affirme monsieur Louis Doucet, responsable du service des loisirs socioculturels de l’Université de Moncton. C’est donc un rendez-vous à ne pas manquer à tous les lundis. Pour plus d’information, le public est invité à consulter le www.onf.ca/rendez-vous.

Ici, au Nouveau-Brunswick, certains se souviendront de l’été 2011 comme étant un été pluvieux, voir même assez frisquet à certains moments. Pour d’autres, ce sera l’été lors duquel U2 et Arcade Fire étaient de passage à Moncton, le temps d’un concert.

Sur la scène nationale, plusieurs commémoreront cet été comme étant celui où le NPD fit une remontée inattendue avant de perdre leur chef des suites du cancer. D’autres même penseront à la visite du Prince William et de Catherine Middleton. Et pour de nombreux fans de hockey du pays, le début de l’été en est un à oublier…

D’autres penseront à l’été 2011 comme en étant un de grands changements, voir même

Étudiant en sciences politiques à l’Université de Moncton, je me présente à vous, chers étudiants et étudiantes. Mon nom est Mickaël Arseneau. Je suis présentement en France dans une ville nordique nommée Lille. Je ferai des chroniques à l’international au courant de la prochaine année universitaire à toutes les deux semaines dans le but de vous partager une expérience et une histoire qui, je le souhaite du moins, saura vous plaire.

Arrivé à l’aéroport, mes bagages en main et mes proches prêts à m’épauler, il n’a pas été aisé de partir seul à l’allée douanière sans regarder derrière une toute dernière fois. Un dernier coup d’œil pour m’apercevoir que mes proches sont restés sagement derrière la ligne jaune délimitée par les forces douanières jusqu’à ce que je ne sois plus visible à leurs yeux. Le cœur gros, je me suis engagé dans une aventure qui sera, je l’espère, l’une des plus belles et enrichissantes expériences de ma vie; le début d’une odyssée à l’international caractérisée par ma sortie de ma zone de confort.

Pour ma part, il n’a pas été facile de se rendre à cette allée douanière. Plusieurs sentiments

Revue internationale

Un été de grands bouleversements

Le départ vers l’international, un sentiment insaisissable

Ciné Campus ? On tourne !Véronique

Wade-Gallien

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Le mercredi 14 septembre 2011 LeFront 9

Le spectacle de la rentrée

De retour sur le campus dans l’enthousiasme

Un ciel étoilé, une température modérée, la bière qui coule à flot au coût de trois dollars la consommation, des artistes dédiés à la pâmoison de la foule, mais surtout, une ambiance de campus qui s’est fait ressusciter par la présence d’un événement que certains vétérans du campus et animateurs de CKUM décrivent comme le plus gros spectacle de la rentrée qu’ils aient vu : tel était le contexte de cette soirée du 9 septembre qui, selon Olivier Doiron, vice-président aux activités sociales, a été préparé à partir des plans du dernier spectacle de la rentrée à avoir été planifié pour le plein air sur le campus, en 2009. Il faut rappeler qu’en 2009, le spectacle, qui mettait en vedette, entre autres, Zachary Richard, et qui s’orientait pour se produire dehors, avait eu lieu à l’Osmose. Le méga show de la rentrée se dessinait donc comme un défi organisationnel à titre de formule de festivité inédite. Olivier Doiron ajoutait à cela que, pour compléter le tout, les artistes n’avaient pas été très difficiles à convaincre de venir et que chacun était enthousiasmé par leur venue au spectacle.

« En même temps, la présence de ce spectacle sur le campus était une façon, sans

Parmi les réussites du spectacle, les organisateurs ont difficilement pu passer outre le fait qu’il n’y ait eu aucune altercation ou intervention significative des gardes de sécurité malgré l’ampleur de l’événement dont l’approximation se situe entre 1 500 et 1 800 personnes par les organisateurs du spectacle (les chiffres ont été connus seulement lundi après la remise de l’article) et malgré le prix somme toute peu élevé de l’alcool.

Un spectacle qui a fait déferler des primeurs sur la radio étudiante

La venue du spectacle sur le campus a aussi permis aux artistes de se promener sur le campus sans beaucoup de contraintes de sécurité et donc de les rendre accessibles aux étudiants entreprenants. L’accessibilité des artistes a aussi permis à votre radio étudiante CKUM d’avoir le privilège de

faire une brève entrevue avec le chanteur du groupe Swing, DJ Peakafeller, George Belliveau, ainsi que le chanteur et le bassiste du groupe The New Cities. Grâce à ces entrevues et à la gentillesse de certains, CKUM a fait jouer en primeur à la radio une chanson (Mugshot) de The New Cities, ainsi qu’une chanson de DJ Peakafeller tirée de son prochain album Happy By Now, que CKUM recevra la semaine prochaine, a assuré le principal intéressé, soit avant toutes les autres radios.

compter l’ajout d’une zone sans alcool dite ‘dry’, d’inclure tous les étudiants à la fête, même ceux qui n’ont pas l’âge pour entrer dans les clubs du centre-ville, » dit Zoé Gagnon, responsable de la rentrée, tout en ajoutant qu’évidemment « cela ne pouvait faire de tort à l’ambiance du campus ». Lorsque questionnée sur la présence assez faible des étudiants internationaux à l’événement, et inévitablement sur le choix des artistes, la responsable de la rentrée répond qu’évidemment, il était difficile de plaire à tout le monde et que la programmation était pourtant très diversifiée.

Lors du spectacle, George Belliveau a lancé le bal avec un country énergique. Puis est arrivé The New Cities qui a joué ses succès d’un genre de musique assez communément qualifié de pop rock avec une touche d’électro. Ensuite, le groupe franco-ontarien Swing a continué dans la vague festive. Leur musique « trad », accompagnée d’un décor de garage, d’un prix de l’essence qui ne cessait de varier et d’un DJ qui y allait occasionnellement de son break dance, a ajouté un côté original au spectacle. Finalement, DJ Peakafeller, accompagné de DJ Oli et de DJ Chris, a clos le tout avec des mixes qui se dansaient sur un plancher de danse gazonné.

ARTS & CULTURE

On l’a vu à la FÉÉCUM, on l’a entendu sur les ondes de Bo FM, et on pourra prochainement voir son court-métrage sur les ondes de Radio-Canada et au FICFA 2012. Justin Guitard a récemment gagné le concours Tremplin 2011 du studio Acadie de l’Office national du film (ONF). Le court-métrage offre une vision de Pointe-Verte, son village natal, sous le point de vue du magasin général, avec comme sujet l’exode vers les régions urbaines et, conséquemment, le vieillissement de la population rurale.

Contrairement à ce que

l’on pourrait croire, le court-métrage parle de l’exode comme une chose positive, presque nécessaire. Il nous raconte que sans ce changement

démographique, une société ne pourrait évoluer. L’exode est un phénomène normal que l’on ne devrait pas empêcher et, même si la population vieillit, « on découvrira que c’est encore bien vivant, » nous explique Justin Guitard.

Ce qui rend aussi le court-

métrage unique, c’est qu’il ne traite pas seulement de l’exode, mais aussi de l’humour soudain du quotidien qui se passe dans le magasin général, puisque « des habitants, des dépanneurs, il y en a partout dans le monde, » nous dit-t-il. Le documentaire ne s’adresse donc pas seulement aux gens affectés par le sujet au premier plan, mais aussi à ceux qui aiment la poésie subtile qu’un petit village peut nous offrir. Le documentaire a été filmé sur une période de 30 jours, compacté dans une durée de 15 minutes. On peut donc s’imaginer qu’il réussit assez bien à capter la «

vie de tous les jours » de ce petit village du nord de la province. « Il faudra voir le film pour voir ce qui s’est produit d’intéressant, mais il y aura des surprises et des éclats de rire garantis, » nous raconte-t-il

Justin Guitard, qui en est

à sa première expérience dans le milieu du cinéma, est récemment diplômé de l’Université de Moncton et l’Université d’Ottawa en éducation et en études françaises, en plus d’avoir été très impliqué dans des activités para-académiques comme l’improvisation et la radio. Il nous

promet d’ailleurs un prochain projet qui pourrait découler de ce premier court-métrage. La production de son premier projet sera terminée l’année prochaine et ce dernier sera présenté au FICFA 2012.

Jean-François Allard

L’homme à tout faire du campus remporte un concours de l’ONF

MathieuPlourde Turcotte

Photo Joëlle Martin

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10 LeFront Le mercredi 14 septembre 2011

SPORTSSoccer

Une victoire et une défaite pour l’U de M lors du premier match de la saison

Les équipes de soccer de l’Université de Moncton ont ouvert leur saison régulière samedi dernier devant leurs partisans au Stade Moncton 2011.Après un spectacle d’Izral et Elete en ouverture, les équipes masculine et féminine du Bleu et Or se sont trouvées chacune du côté opposé d’une marque de 1 à 0 face aux Mounties de Mount Allison Univeristy.

L’équipe masculine est partie du bon pied avec une victoire dans son match d’ouverture, l’emportant 1 à 0 sur ces Mounties.

Dans un match où les Aigles Bleus (1-0) ont su dominer le jeu de possession du ballon, cela a pris jusqu’à la 78e minute pour que Kasper Ciepala réussisse un filet sur son deuxième essai en coup franc, après être entré dans le match plus tôt en deuxième moitié.

« C’est sûr qu’on veut que la foule apprécie le spectacle du premier match de l’année », fait voir Ciepala. « Je pense que cette année notre équipe s’est améliorée par rapport à l’année passée, donc de commencer avec une victoire, c’est un scénario parfait. »

Ciepala, qui est entré dans la partie en deuxième moitié, a rejoint son jumeau Antoni sur le terrain, ce dernier faisant son début pour le Bleu et Or en tant que recrue.

« L’année passée, c’était la première fois que je jouais dans une équipe sans mon frère et je me sentais un peu seul », ajoute-t-il. « Je savais qu’Antoni pourrait aider l’équipe, surtout parce qu’il y a sans doute une chimie entre nous deux ».

Sylvain Rastello, entraîneur en chef de l’équipe masculine et féminine, a vite confirmé la

prémisse du seul compteur du match.

« Évidemment, il existe une cohésion spéciale entre ces deux joueurs, mais leur présence nous donne aussi un jeu transversal des deux côtés du terrain que nous n’avons jamais connu », affirme Rastello. « D’ailleurs, ce n’est pas surprenant que ce soit un substitut qui ait contribué à la victoire puisque notre banc est très profond cette année, ce qui sera la clé lors de matchs en journées consécutives ».

Arnaud St.-Jacques Gagnon

s’est mérité le jeu blanc pour l’équipe hôtesse. De son côté, Kasper Ciepela tenait aussi à remercier les partisans qui sont venus appuyer l’équipe, même sous quelques averses de pluie, ainsi que les ramasseurs de ballons qui ont aidé les équipes masculine et féminine durant le match. Il saluait aussi l’université pour le beau spectacle musical.

Plus tôt dans la journée, les Aigles Bleues (0-1) n’ont pas pu profiter d’un contrôle net du ballon et se sont avouées vaincues 1 à 0 face à l’équipe de

Mount Allison. Hillary Hamilton marqua le

seul but du match à la 46e minute pour les Mounties, elles qui ont été chanceuses de se sauver avec les deux points, selon Rastello.

« Ce n’est pas étonnant que l’équipe piétine un peu pour trouver ses marques », remarque l’entraineur en chef. « C’est encourageant que, malgré nos blessures, nous avons réussi à maintenir possession du ballon pendant 90 minutes. Je pense que l’adversaire a eu un lancer sur notre filet, ce qui était

ultimement le but gagnant. »Les deux équipes de soccer

de l’Université de Moncton seront de retour au jeu samedi prochain lorsqu’ils affronteront les Tigres de Dalhousie University. Un pep rallye pour ces deux équipes du Bleu et Or donnera le coup d’envoi aux activités de la journée à partir de 11h00 au Café Osmose, suivi de la partie des filles à 13h00 et de celle des garçons à 13h15. Le Bleu et Or accueillera ensuite les Huskies de Saint Mary’s University dimanche aux mêmes heures.

Kasper Ciepala (19) s’apprête à botter le ballon de la jambe gauche. Il a marqué le seul but de la partie samedi alors que les Aigles Bleus de l’Université de Moncton ont vaincu les Mounties de Mount Allison University 1 à 0 au soccer universitaire masculin du SUA.

(Photo Normand A. Léger)

Normand d’Entremont

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Le mercredi 14 septembre 2011 LeFront 11

Un été à ne jamais revoir

Si l’on m’avait dit que cet été allait être le plus mouvementé dans l’histoire du monde du hockey, j’aurais cru être ravi d’entendre les bonnes nouvelles. Malheureusement, les bonnes nouvelles de l’été ont été supplantées par une brutalité de mauvaises nouvelles.

Le tout a, en effet, commencé au printemps dernier durant les éliminatoires, le 15 mai spécifiquement, lorsqu’on a déclaré la mort de Derek Boogaard, bagarreur de la Ligue nationale de hockey (LNH) qui n’avait pas joué depuis novembre dernier en raison d’une commotion cérébrale. En fin de compte, un mélange fatal d’oxycodone et d’alcool aura été la cause de sa mort.

Quelques semaines plus

Le Service de l’activité physique et sportive de l’Université de Moncton a donné le coup d’envoi à la saison sportive universitaire, mercredi dernier, durant le premier Street-Fest Pep Rallye.

Athlètes, entraineurs et partisans se sont tous regroupés dans la ruelle entre le CEPS Louis-J.-Robichaud et le Stade Moncton 2010 pour célébrer le début de la saison 2011-2012 pour toutes les équipes des Aigles Bleues et Aigles Bleus.

Après une saison 2010-2011 plutôt remplie de déceptions que de réussites, l’Université de Moncton a de grands espoirs pour cette année.

« Je pense que nous avons de très fortes formations cette année », affirme Phillipe Saulnier, directeur du marketing du Service de l’activité physique et sportive. « Nous sommes très contents des recrues qui sont arrivées et je crois qu’il y aura de belles surprises dans toutes les catégories. »

Avec seulement deux équipes ayant réussi à se classer dans le top 2 de leurs circuits respectifs l’année dernière, soit le hockey féminin et l’athlétisme masculin, et une troisième réussissant à s’accrocher au 3e rang, soit l’athlétisme féminin, plusieurs équipes n’ont pas

tard, une bonne nouvelle, la meilleure de l’été, est annoncée : la ville de Winnipeg ré-accueillera finalement une équipe de hockey. Après plus d’une année de spéculation où on disait que la ville manitobaine allait reprendre son rôle comme ville hôtesse dans la LNH (mais plutôt avec un déménagement des Coyotes de Phoenix à l’époque), ce sont les propriétaires des Thrashers d’Atlanta qui ne sentaient plus que le marché au sud des États-Unis était rentable (quelle drôle d’idée, hein ?). Les Jets de Winnipeg étaient de retour. Mais la joie ne perdura pas tout l’été.

Le 15 août nous a appris la mort d’un deuxième joueur de la LNH, cette fois Rick Rypien, aussi connu pour son jeu de coups de poing, qui avait ironiquement signé un contrat avec la nouvelle équipe manitobaine. On apprenait également que Rypien, qui souffrait de dépression,

su atteindre la qualité et la constance de jeu nécessaire pour bien réussir.

Néanmoins, commençant avec les équipes de soccer qui ont amorcé leur saison la fin de semaine dernière, les équipes de l’Université de Moncton chercheront à regagner leur réputation cette année. Parlant pour l’équipe de soccer masculin, le capitaine Charles Tousignant est très confiant que son équipe va bien réussir.

s’était suicidé. Environ deux semaines plus

tard, le 31 août, c’est la mort de Wade Belak qui a fait couler l’encre ; un troisième bagarreur mort, et pour la deuxième fois de l’été, sous forme de suicide. Contrairement à Rypien, Belak ne démontrait pas de symptômes de dépression, sa mort étant un choc au sein de la LNH.

Incroyablement, ce ne fut pas la fin du malheur. Exactement une semaine après la mort de Belak, le 7 septembre, la pire nouvelle de l’été a été diffusée : un avion transportant l’équipe complète du Lokomotiv Yaroslavl, une équipe de la Ligue continentale de hockey (KHL), s’écrase en route vers Minsk au Bélarus pour disputer le premier match de la saison régulière. Seules deux personnes ont survécu hors des 45 qui étaient sur l’avion. Des anciens de la LNH tels que Pavol Demitra, Karel Rachunek,

« C’est certain que nous serons plus fort cette année », assure-t-il. « Nous avons un plus grand bassin de joueurs, ce qui nous permet de faire rentrer des joueurs de banc dans la partie sans compromettre le calibre de jeu. Non seulement les attentes de l’Université sont plus hautes, mais les attentes des joueurs et des entraîneurs sont plus hautes ».

En plus de ses attentes pour ces équipes, la haute

Ruslan Salei et Josef Vasicek ont été victimes de l’accident. Selon René Fasel, président de la Ligue internationale de hockey sur glace, c’est « le moment le plus sombre dans l’histoire du hockey ».

Il va sans dire que ce fut un été mouvementé et tragique. Mais cette saison morte ne réussit qu’à soulever d’autres questions sans réponses.

D’abord, il est difficile de nier le fait que ce fut trois bagarreurs qui ont été trouvés morts, les trois liés soit à la dépression ou aux drogues. Cela ramène la pertinence du jeu de batailles en question. Si cela a un si grand effet sur les joueurs, peut-on vraiment se permettre de continuer à appuyer les bagarres durant les matchs?

Pour ce qui est de l’écrasement horrible de l’avion, on a appris récemment qu’il n’était plus censé être utilisé

direction du sport universitaire à l’Université de Moncton compte sur une plus grande assistance aux matchs, surtout de la part de la population étudiante. Selon Saulnier, ce serait grâce aux foules dynamiques que les athlètes se pousseraient un peu plus fort.

« C’est sûr que l’athlète est responsable pour ses propres performances, mais, cela dit, on sait que la foule peut faire une différence dans une partie

puisqu’il ne répondait plus aux standards d’aujourd’hui. L’Union européenne l’avait déjà interdit sur son terrain de survol. Ainsi, pourquoi est-ce que l’avion a toujours été utilisé? Est-ce que ces négligences sont communes dans la KHL ? Est-ce que la ligue saura surmonter ce moment sombre ?

Finalement, quant à la bonne nouvelle de l’été, il faut que le déménagement des Thrashers ne soit que le début de plusieurs transferts d’équipes. Pourquoi a-t-on toujours une équipe à Phoenix et en Floride, par exemple, alors qu’on ne se soucie pas du hockey dans ces endroits ?

Ce ne sont que des questions. Mais leurs réponses pourraient au moins commencer à nous permettre de faire face à une réalité, semble-t-il, peu réelle.

; elle peut devenir un joueur additionnel à l’équipe hôtesse », dit-il. « Il n’y a qu’à regarder les championnats SUA d’athlétisme l’année dernière à Moncton où les athlètes ont profité de la foule pour très bien réussir ».

Lisez Le Front hebdomadairement pour être au courant de toutes les nouvelles du sport du Bleu et Or.

SPORTS

Photo Normand d’Entremont

Normand d’Entremont

Normand d’Entremont

Au jeu !

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