8
LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013 ÉPARGNE & INVESTISSEMENT DÉCRYPTAGE Le groupe BCP se renforce dans la gestion d’actifs p.21 INVESTISSEMENT Immobilier : les prix vont baisser dans le haut standing p.24 MARCHÉS Acier, la production mondiale en hausse p.25 Comment optimiser les coûts des ressources Banques En 2013, l’évolution des ressources et des emplois a été assez timide au niveau de l’ensemble du système bancaire. Les banques doivent aujourd'hui relever un certain nombre de défis pour assurer leur croissance. p.22-23 19

Le groupe BCP se renforce Comment optimiser - … · banque de détail. «Globalement, le plus important est que pour chacune des actions que nous avons me-nées au niveau de lAfr’

Embed Size (px)

Citation preview

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

ÉPARGNE &INVESTISSEMENT

DÉCRYPTAGE

Le groupe BCP se renforcedans la gestion d’actifs p.21

INVESTISSEMENT

Immobilier : les prix vont baisserdans le haut standing p.24

MARCHÉS

Acier, la production mondialeen hausse p.25

Comment optimiserles coûtsdes ressources

Banques

● En 2013, l’évolution des ressources et des emplois a été asseztimide au niveau de l’ensemble du système bancaire.Les banques doivent aujourd'hui relever un certain nombrede défis pour assurer leur croissance. p.22-23

19

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

Actualité

20

Salima [email protected]

BILLET

D epuis le déclen-chement de lacrise financière en2007, Bank Al-Ma-

ghrib s’efforce de renfoncerson dispositif de veille et desurveillance prudentielle, no-tamment à travers la régle-mentation applicable aux éta-blissements de crédit. Labanque centrale s’est doncattelée à renforcer les assisesfinancières de ces dernière et,par conséquent, depuis juindernier les banques maro-caines sont tenues d’observerun niveau minimum de 9% deTier One et de 12% de ratio desolvabilité. Aujourd’hui, le sec-teur bancaire est même ap-pelé à se préparer à la fois pourl’approche avancée de Bale IIet pour Bâle III. Cela impliqueque pour un risque lié à un prêtou à une créance quelconque,la banque devra mobiliser da-vantage de fonds propres. De-vant faire face aux nouvellesexigences de la Banque cen-trale, les banques s’y confor-ment soit par des augmenta-tions de capital, soit pardavantage de mise en réservedes résultats. Cette dernièresera difficilement envisagea-ble maintenant que les résul-tats de certaines banques ontété mis à mal par l’effort deprovisionnement important dûà la montée des créances ensouffrance. En conclusion,pour qu’elles puissent poursui-vre leur expansion, dans le res-pect des règles de BAM, lesbanques doivent veiller en pre-mier lieu à la bonne maîtrisedes risques, aujourd'hui princi-pal handicap du secteur. ●

D’abord, la maîtrise des risques

Oulmès. Le CDVM vise sonprogramme d’émission de BT Oulmès vient d’obtenir le visa du Conseil déontologique des va-leurs mobilières (CDVM) pour la mise en place d’un programmed’émission de billets de trésorerie. Cette opération devrait per-mettre à la société d’optimiser son coût de financement à courtterme, tout en diversifiant ses sources de financement et en fai-sant face à ses besoins de trésorerie ponctuels, induits par desvariations de BFR en cours d’année. Concernant les caractéris-tiques de ce programme, le plafond a été fixé à 100 MDH d’unevaleur nominale de 100.000 dirhams et d’une maturité de 10jours à 1 an. Quant au taux d’intérêt, il sera déterminé pourchaque émission en fonction des conditions du marché.

Salafin. Agrégats en hausseEn dépit d’un contexte sectoriel délicat, Salafin parvient à affi-cher des agrégats en hausse. Le PNB s’affaiblit de 3,1% à 105,6MDH du fait du recul de 19,3% de la marge d’intérêt à 48,8 MDHatténué par l’appréciation de près de 12% du résultat sur opéra-tions de crédit-bail et de location à 46,8 MDH ainsi que par ledoublement de la marge sur commissions à 5,8 MDH. En re-vanche, le revenu global se renforce de 6,6% à 137,8 MDH, dopépar l’amélioration de près de 59% des activités de Fee Business,à 32 MDH. De leur côté, les charges générales d’exploitation res-sortent en alourdissement de 13,6%, pour s’établir à 45,8 MDH.En conséquence, le coefficient d’exploitation (calculé sur la basedes revenus globaux) se fixe à 33,3%. Le RBE ressort, dans cesconditions, en appréciation de 3,4% à 91,9 MDH. Au final, le ré-sultat net de la société se hisse de près de 1% à 43,6 MDH éta-blissant les fonds propres de la compagnie à 564,4 MDH.

Finances publiques. Haussede la dette intérieure

S’élevant à 397,5 MMDH, l’encours de la dette intérieure est en hausse de10,9% par rapport à fin décembre 2012. C’est ce qui ressort du dernier bul-letin de statistiques des finances publiques publié par la Trésorerie géné-rale du royaume. Ceci s’explique par le recours du Trésor au marché desadjudications pour un montant net de 39,1 MMDH, résultant de souscrip-tions pour 112,7 MMDH et de remboursements pour 73,6 MMDH, contreun recours pour un montant net de 29,4 MMDH un an auparavant, résul-tant de souscriptions pour 72 MMDH et de remboursements pour 42,6 MMDH. Il y a lieu de noter que les souscriptions par adjudication réa-lisées à fin août 2013 se composent pour 92,1% de maturités inférieuresou égales à 2 ans, contre 54,8% durant la même période en 2012

BCP. La banque s’attaqueau marché africain des particuliersLa groupe de la Banque populaire vient de lancer auniveau de ses filiales africaines un nouveau packagedestiné à bancariser le plus grand nombre de particu-liers. Interrogé par les ÉCO, Mohamed Benchaâboun,président-directeur général de la Banque centrale po-pulaire, nous a expliqué : «Nous avons examiné ce quise faisait au niveau de l’Afrique et nous avons constatéque les produits proposés au niveau du particulier sontinspirés plutôt du monde de l’entreprise et les procé-dures qui étaient suivies pour les demandes expri-mées étaient trop lourdes. Il y’avait donc une inadé-quation entre le besoin de ce marché et les produitsqui étaient présentés». De ce fait, la BCP s’est inspiréede son offre au Maroc, tout en la simplifiant, pour pro-poser un package offrant le minimum requis permet-tant de répondre aux besoins des marchés de labanque de détail. «Globalement, le plus important estque pour chacune des actions que nous avons me-nées au niveau de l’Afrique, nous avons des retours quisont positifs. Cela veut dire que notre filiale réagit bienà toutes les modifications que nous apportons, aussibien au niveau institutionnel, de gouvernance, processou produits», nous a précisé Benchaâboun.

44,2 MMDHLes dépôts au Trésor ont atteint 44,2MMDH à fin août 2013, en baisse de5,1 MMDH par rapport à leur niveau àfin décembre 2012.

72,0

112,7

Souscriptions Remboursements

BONS ÉMIS PAR VOIE D’ADJUDICATION (EN MMDH)

SOUR

CE :

TGR

42,6

73,6

■ 2012■ 2013

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

Décryptage21

groupe, Upline Capital Manage-ment. «Nous sommes montés à6% de parts de marché, puis ré-cemment à 10%. La gestion d’ac-tifs est en train de prendre laplace qui lui revient au sein denotre groupe puisque noussommes à plus de 25% de partsde marché dans beaucoup demétiers de la banque. Sur la ges-tion d’actifs, nous somme encoreà 10%, mais nous avons encoredu potentiel de développementpour les années à venir», nous af-firme Benchaâboun.

Un marché qui s’essouffleLa gestion d’actifs a connu unecroissance rapide sur les der-nières années. L’encours sousgestion du marché des OPCVM aété multiplié par 7 depuis 2000,passant de 33 MMDH à 241MMDH en 2012. Cependant,après une croissance rapide surla période 2007-2010, l’activité dela gestion d’actifs a montré un netessoufflement depuis deux ans.«Nous sommes dans un contextede rareté des ressources au ni-veau du système bancaire. La

Àla lecture des résultats fi-nanciers du groupeBanque centrale popu-laire (BCP) au titre du pre-

mier semestre 2013, une choseest sûre : le groupe poursuit sacroissance sur les activités debanque de financement et d’in-vestissement, mais a surtout ren-forcé sa position sur l’activité de lagestion d’actifs. Cette dernière aainsi connu une croissance de28% à 23,3 MMDH de son activitéde gestion d’actifs, alors que lemarché est en stagnation, voireen recul. «Nous sommes enphase ascendante en matière depositionnement du groupe sur unmétier sur lequel nous n’étions pasprésents ou qui ne représentaitpas un enjeu important pour legroupe», explique aux ÉCO Mo-hamed Benchaâboun, président-directeur général de la Banquecentrale populaire. Selon Ben-chaâboun, la gestion d’actifs sefaisait avant l’acquisition d’Uplinepar une autre filiale, Al IstitmarChaabi. Cette dernière avait àl’époque une part de marché quiétait relativement limitée pour nepas dire négligeable, de l’ordre de3%. Avec l’acquisition d’Upline, lagestion d’actifs se fait désormaisà travers une filiale spécialisée du

gestion d’actifs a connu exacte-ment la même situation puisqueles ressources financières ont àleur tour connu une stagnationdepuis quelques temps», nousexplique le PDG de la BCP.Aujourd’hui, l’enjeu est de donnerun nouveau souffle à ce marché.Son encadrement par une régle-mentation appropriée devientune nécessité pour répondre auxbesoins des émetteurs soucieuxde diversifier leurs sourcesde financement et à ceux des in-vestisseurs, notamment les insti-tutionnels à la recherche d’instru-ments de placement quiassocient le rendement, la liqui-dité et la sécurité. À ce titre, denouveaux instruments verront lejour prochainement, permettantd’élargir la gamme des produitsde financement et d’investisse-ment à savoir les sukuks, lesfonds indiciels cotés (ETF), lesfonds immobiliers cotés (OPCI)et les obligations sécurisées. ●

Le groupe BCP se renforcedans la gestion d’actifs● Le groupe bancaire affiche une croissance de 28% à 23,3 MMDH de son activitéde gestion d’actifs. Une performance appelée à se consolider dans les années à venir.

●●●

L’encours sous gestion du marché des OPCVM a été multipliépar 7 depuis2000.

GESTION D’ACTIFS(EN MDH)

23,322,4

18,2

28%

Juin 2013 Déc 2012 Juin 2010

SOUR

CE :

B.P

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

L’analyse de la semaine

22

dans son ensemble. Toutefois,l’évolution des ressources et desemplois a été assez timide au ni-veau de l’ensemble du systèmebancaire. Depuis 2009 et

jusqu’en 2013, les évolutions en-registrées d’année en année parles principaux agrégats ban-caires relèvent un certain affai-blissement. Les dépôts de laclientèle ont connu un tasse-ment en termes d’évolution de-

L’économie marocaine aété mise à mal par lerepli économique dansl'Union européenne (UE),

son principal partenaire commer-cial, ainsi que par lahausse du coût des im-portations d'énergie etla faible croissance desexportations, ce quis'est traduit par unebaisse des liquidités surle marché bancaire,ainsi qu'un ralentisse-ment de l'économie engénéral. Les banquesmarocaines ont ainsipoursuivi leur action active pourla bancarisation des populationset les résultats sont positifs, mal-gré un effort de provisionnementimportant dû à la montée descréances en souffrance qu’aconnue le système bancaire

Banques, comment optimiser les coûts des ressources● En 2013, l’évolution des ressources et des emplois a été assez timideau niveau de l’ensemble du système bancaire. Les banques doivent aujourd'huirelever un certain nombre de défis pour assurer leur croissance, à commencerpar l’optimisation du coût des ressources.

●●●

le ratio detransformation,rapportde l’ensembledes créditsdu systèmebancaireà l’ensembledes dépôtsbancaires,s’est situéà 107% à finjuin 2013.

puis 2009. Le volume total deplacement de la clientèle a ainsiprogressé de 1,9 %, pour attein-dre 674,7 MMDH au premier se-mestre 2012, après avoir affichéune croissance de 2,4 % en 2012.Par ailleurs, il est intéressant ànoter que les crédits à l’écono-mie, qui traduisent notammentles besoins des entreprises, ontenregistré la même tendancebaissière. On est ainsi passé de10,8% de croissance en 2011 àprès de 5% en 2012 puis au 30juin 2013, il a été constaté une ti-mide croissance des crédits de1%. Cette décélération est princi-palement attribuable à la baissede la demande des entreprises etdans une moindre mesure audurcissement des politiques degestion des risques des banques,imputable au ralentissementéconomique et à la pénurie de li-

quidités. En revanche, l’évolutiondes créances en souffrance quise situait à 5,5% en moyenne surune année, a affiché une crois-sance de 9,4% sur seulement les6 premiers mois de l’année.

Des financements alternatifsC’est la raison pour laquelle lesbanques doivent relever un cer-tain nombre de défis pour assu-rer leur croissance, à commencerpar l’optimisation du coût desressources. À titre d’exemple, laBanque populaire a fait en sorteque la part des ressources rému-nérées diminue dans la structuredes ressources du groupe. «Nousnous retrouvons aujourd’hui avec65% de l’ensemble du portefeuilledes ressources de la banque quiest non rémunéré, contre 55%pour le secteur, soit 10 points deperformance au dessus en ma-tière de ressources» se félicitait,Mohamed Benchaâboun, prési-dent-directeur général de laBanque centrale populaire, lorsde la présentation des réalisa-tions financières au titre du pre-mier semestre 2013. Notons quele ratio de transformation, rap-port de l’ensemble des crédits dusystème bancaire à l’ensembledes dépôts bancaires, s’est situéà 107% à fin juin 2013, contre 76%à fin 2006. «Face à un niveau detransformation pareil, il va falloirque les banques diversifient etenrichissent les financements al-ternatifs, le recours notammentaux marchés financiers», avait ex-pliqué pour sa part Mohamed el-Kettani président-directeur géné-ral d’Attijariwafa bank. Selon cedernier, au niveau des pays évo-lués et des pays émergents avan-cés, le ratio de transformation sesitue pourtant au delà de 150%,mais cela est lié à l’approfondis-sement du marché financier. Eneffet, «outre les dépôts, le secteurbancaire dans ces pays est es-sentiellement refinancé par lesmarchés financiers», précise lePDG d’Attijariwafa bank. Lesbanques marocaines continuentd’ailleurs à se refinancer, preuveen est une hausse de 13% des en-cours des dettes subordonnéesa été constatée entre juin 2012 etjuin 2013. Avec toutes les émis-sions obligataires qui ont étéopérées auprès du marché finan-cier sur une période de moyen

L’amélioration desrésultats ne sauraitse faire sansla poursuitede la distributionde crédit.

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

L’analyse de la semaine23

La gestion du risque, élément déterminant de la performance

Le taux de contentialité du secteur bancaire a baissé de manière significative à partir de 2007 pour différentes raisons,dont la principale est liée à une période faste de l’économie nationale avec des croissances moyennes de l’ordre de 5%.Les banques ont profité de cette lancée pour améliorer leurs performances tant sur le plan de l’activité que de la rentabilité.Aujourd’hui, il est certain qu’il y a eu une dégradation du coût du risque au niveau du secteur bancaire, puisque l’évolutiondes créances en souffrance qui se situait, elle, à 5,5% en moyenne sur une année, a affiché une croissance de 9,4% sur les6 premiers mois de l’année, mais malgré un effort de provisionnement important dû à la montée des créances en souf-france qu’a connue le système bancaire dans son ensemble, les résultats des banques restent pour l’instant positifs. Ce-pendant, la gestion du risque devient aujourd’hui un élément déterminant dans les performances des banques.

tion de leurs performances, enagissant directement sur leurs ré-sultats. Cependant l’améliorationdes résultats ne saurait se fairesans la poursuite de la distribu-tion de crédit, cœur de métier dela banque. Récemment dans cer-taines analyses, «on a beaucouptaxé la frilosité des banques à oc-troyer les crédits face à la

terme, l’encours de la dettesubordonnée se fixe à 24 MMDHà fin juin 2013. Cela situe le totaldes levées à 81MMDH entre cer-tificats de dépôt et dettes subor-données. De plus, certainesbanques soucieuses de diversi-fier leurs ressources et d’optimi-ser leurs coûts, prévoient égale-ment de contracter desemprunts sur les marchés de ca-pitaux internationaux en 2013.

Quid de la relancedes crédits ?Conquérir les marchés interna-tionaux de la dette devrait per-mettre à ces dernières de leverles capitaux nécessaires pourrenforcer le niveau de liquidité etappuyer leurs projets d'expan-sion à court terme, mais il contri-buera surtout à réduire la pres-sion exercée sur les ressourcesbancaires. Dans ce sens, le sec-teur bancaire marocain est jugésolide par les agences de nota-tion internationales. Il enregistrede bons points au niveau du FMIet de la banque mondiale. Le rap-port entre la capitalisation desgroupes bancaires marocainspar rapport à leur niveau d’acti-vité est plus que rassurant, grâcenotamment à la rigueur de BankAl-Maghrib, qui a arrimé le sec-teur bancaire sous Bâle I, sousBâle II, et prochainement sousBâle III. C’est la solidité du secteurbancaire marocain, confirméepar la bonne note dont il bénéfi-cie, qui devrait lui permettre dese financer sur les marchés inter-nationaux à des taux intéres-sants. L’optimisation du coût desressources devrait ainsi permet-tre aux banques une améliora-

jui-0

9CRÉDITS ENTREPRISES : CROISSANCE SUR 12 MOIS GLISSANTS

20%

oct-0

9

janv-

10

avr-1

0

jui-1

0

oct-1

0

janv-

11

avr-1

1

juil-

11

oct-1

1

janv-

12

avr-1

2

juil-

12

oct-1

2

janv-

13

avr-1

3

juil-

13

18%9%

10%

9%9%

7%8% 8%

11% 10%8%

4%

3% 2%1%1%

0%

28,50%

27,73% 27,73%

27,20% 27,08%

27,95% 27,85% 29,04% 27,82%

27,85%

Moyenne : 7%

Dépôts de la clientèle 4,8% 3,5% 4,5% 2,4% 1,9%

Crédits à l’économie 10,9% 8,1% 10,8% 5,0% 1,0%

Créances en souffrance 9,8% -5,6% 6,8% 8,1% 9,4%

FORTE DÉCÉLÉRATION DE L’ACTIVITÉ BANCAIRE AU MAROCAVEC UNE AUGMENTATION DU RISQUE CRÉDIT/TAUX D’ACCROISSEMENT

DÉSIGNATION 2009 2010 2011 2012 JUIN-13/ DÉC-12

SOURCE : B.P

EVOLUTIONMOYENNE

3,4%

7,1%

5,5%

SOUR

CE :

AWB

conjoncture économique difficileque connaît le pays, mais en réa-lité, les acteurs du secteur ban-caire eux- mêmes se plaignentd’un manque de la demande,surtout émanant des entreprises.«Même à nos guichets bancaires,qui sont pilotés au jour le jour surle plan commercial pour allerchercher des crédits, il a été

constaté une décélération de lademande», a affirmé MohamedEl-Kettani. Pour les acteurs dusecteur, la reprise de la demandede crédit devra certainementêtre tirée par la croissance éco-nomique du pays. Cette dernièredevra à son tour permettre unecréation de l’emploi, donc denouveaux entrants sur le marchéde l’endettement. Il y a lieu d'ajou-ter à cela la reprise en Europe,même si elle n’est pas spectacu-laire. Toutefois, la relance des cré-dits est tributaire de la formationd’une coalition gouvernementaleet d'une loi de finances favorable.En tout cas, les professionnels dusecteur restent confiants. «Noussommes confiants que l’entre-prise marocaine reprendraconfiance donc se ré-endettera,autant pour ses besoins de fonc-tionnement que d’investisse-ment», assure l’un d’entre eux. ●

Le secteur bancaireest jugé solide parles agences de nota-tion internationales.

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

Interview

24

Les ÉCO : Comment se com-porte le haut de gamme auMaroc ?Rabii Berady : Avant de parler ducomportement, parlons d’abordde la définition. À ma connais-sance, il n’existe pas de consensussur comment on définirait le hautde gamme ou l’immobilier du luxeau Maroc. Quelques opérateursdu marché le caractérisent par leprix de vente du produit final (Supà 2.5 MDH) alors que d’autres lequalifient par la naturedes prestations et laqualité des matériauxutilisés, ou par le type deproduits (villas, loft, Riad)ou encore par le quar-tier d’implantation. Re-venons à votre question,ce qui a été observé surle marché depuis la finde 2008, c’est un rallon-gement des délais de commer-cialisation des produits qui se ven-dent à des prix dépassant les 2,5MDH et une correction relative-

vrait pas parler de méfiance, maisplutôt de collaboration et detransparence (de part et d’autre).Je pense que les banques de-vraient pousser les promoteursimmobiliers à mieux intégrer dansleur culture (depuis l’achat jusqu'àla livraison), l’analyse du risque(cartographie du risque). Encontrepartie, les promoteurs de-vraient aider les banquiers àmieux comprendre la logique deleurs investissements. Une plusétroite collaboration entre lesdeux parties, ne pourrait être quebénéfique à tous les niveaux.

Comment devraient évoluer,en conséquence, les prix surce segment ?Ce qui détermine le prix, c’est enpremier lieu, le foncier, puis le coûtde réalisation (Travaux, études..),après, ce sont les taxes et la fisca-lité et enfin le coût de structure,propre à chaque promoteur. L’in-tervention ou pas des banques,n’agit pas directement sur les prix,mais elle conditionne l’offre (la réa-lisation ou pas du projet). Si l’opé-rateur, qui ne fait ni appel au mar-ché financier ni ne dispose doncde liquidités, et ne trouve de plusaucune adhésion de la part desbanques, il ne réalisera pas le pro-jet. L’offre se raréfiera et la de-mande fera que les prix augmen-teront. C’est pour cela quel’intervention des banques est pri-mordiale, car elle régule d’une cer-taine manière le marché.

Est-il opportun d'acquérir aujourd'hui dans l'immobilierde luxe ?Si vous comptez acheter le bienpour y vivre (logement principal),la question de l'opportunité ne sepose même pas, car quand bienmême votre bien aura doublé devaleur d’ici 5 ou 6 ans, si vous levendez, il faudrait le remplacer parun autre bien qui sera acheté à unprix égal (toute chose étant égalepar ailleurs) à celui que vous aurezvendu. Si vous êtes un investis-seur, l’idéal serait d’acheter en basdu cycle et de vendre en haut decelui-ci. La question qui se posealors est : sommes-nous en basdu cycle ? Je ne le pense pas, il mesemble que les prix vont conti-nuer à baisser pendant quelquestemps encore. ●

ment sévère des prix pour les pro-duits dont le prix de vente varieentre 7 MDH et 10 MDH (voir plus).Les opérateurs qui interviennentdans cette dernière niche (7 à 10MDH) ont adopté deux hypo-thèses (sans prendre le temps deles vérifier). La première est que lecycle de l’immobilier restera tou-jours ascendant. La deuxième estqu’ils peuvent vendre exclusive-ment à une clientèle étrangère.Dans leur sillage, ils ont entraîné

les banques (en leur présentantparfois des taux élevés de pré-commercialisation). Toutefois,avec la crise financière internatio-

nale, les clients (spéculateurs) ontdisparu et le cycle immobilier auMaroc s’est stabilisé. La suite estconnue par tout le monde. Au-jourd’hui, il y a encore des opéra-teurs qui réussissent dans cetteniche, toutefois, ils sont plus pru-dents, ils prennent le temps de vé-rifier leurs hypothèses, et surtoutils sont conscients qu’ils doivent,pour perdurer, proposer des pro-duits au ratio prix /qualité trèscompétitif et surtout bien maîtri-ser leur coûts (achat du foncier,délais de réalisation et de com-mercialisation).

Quels effets devraient avoir laméfiance grandissante desbanques sur ce segment ?La demande émane de toutes lescomposantes de la société et l’in-tervention des banques dans lesecteur de l’immobilier est primor-diale. Il est inconcevable de voirles banques cesser de financerl’immobilier, et ceci pour tous lessegments confondus. On ne de-

«Haut standing, les prix vont baisser»

RABIIBERADYDirecteur générald’Aby Finance,société de courtageimmobilier

● D’après certains professionnels du secteur bancaire, le secteur de l’immobilier souffrede l’échec de plusieurs projets haut de gamme en raison de la crise à l’international. C’est ainsique les banques deviennent plus méfiantes des promoteurs qui misent sur ce segment.

L’intervention desbanques estprimordiale car ellerégule d’une certainemanière le marché.

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

Marchés25

5,8 millions. Par ailleurs, la WSA a estimé quele taux d'utilisation des capacités de produc-tion, pour les 64 pays de son panel, s'est établi

Selon les derniers chiffres de la Fédéra-tion mondiale de l'acier, la productionmondiale d'acier brut a enregistré unehausse au mois d'août. Il s’agit d’une

amélioration de 5,2% sur une année, à 130,3millions de tonnes, qui a été enregistrée par laproduction mondiale d’acier, toujours soute-nue par la croissance de la production chi-noise, a indiqué vendredi dernier la fédération.La production de la Chine, premier produc-teur au monde, a en effet augmenté de 12,8%en août, à 66,3 millions de tonnes, contre 58,7millions de tonnes une année auparavant. Laproduction d'acier en Asie a ainsi été globale-ment en hausse de 8,5% à 88,9 millions detonnes, malgré une légère baisse de 0,6% auJapon (9,1 millions de tonnes) et un recul plusmarqué, de 13,1% en Corée du Sud.

Hausse des prix en EuropeDans l'Union européenne, la productiond'acier a progressé de 1,3% en août dernier à12 millions de tonnes. L'Allemagne, premierpays producteur européen, a enregistré unrepli de 6,3% à 3,2 millions de tonnes et l'Italiede 7,5% (1,1 million de tonnes). À l'inverse, laproduction de la France a augmenté de 21,7%

à 1,2 million de tonnes. Il y a lieu de noter querécemment une hausse des prix de l’acier aété constatée sur le continent européen,après plusieurs mois de baisse continue. De-puis le début du mois d’août, les prix se sontredressés de 1 à 3 %, principalement en Eu-rope de l'Ouest, où certains indicateurs ma-croéconomiques ont redonné le moral aux in-dustriels comme les chiffres du PIB. En termesde perspectives, la hausse devrait, selon lesanalystes, se poursuivre dans les prochainessemaines, avant que les prix ne retombent denouveau à l'approche de la période de Noël.Pour 2014, les analystes s'attendent à unehausse des prix de l'acier, qui devrait être cettefois plus marquée et plus durable. Par ailleurs,la production d'acier des États-Unis était enbaisse de 2,9% en août à 7,4 millions detonnes. Celle de la Russie a diminué de 1,9% à

à 75,4% en août, en repli de 1,4 point par rap-port à juillet, mais en hausse de 1 point parrapport à son niveau d'il y a un an. ●

Acier, la production mondiale en hausse● La production mondialed'acier brut a bondi de 5,2%au mois d'août à 130,3 MT,soutenue par la croissancede la production chinoise.

Après plusieurs moisde baisse, une haussedes prix de l’acier a étéconstatée en Europe.

LES ÉCO ÉPARGNE & INVESTISSEMENT - LUNDI 23 SEPTEMBRE 2013

Réglementation

26

Bâle et de la sophistication etl’amélioration des méthodes degestion globale des risques.Lorsqu’on rentre dans une pé-riode difficile, c’est la gestion du

risque qui devient l’élément dé-terminant dans les performancesd’une banque», souligne à cet

Le secteur bancaire maro-cain revient de loin. En2004, le taux de conten-tialité du secteur était de

19,62%. Ce taux a baissé de ma-nière significative à partir de2007 pour atteindre 4,99% en2013. Le secteur bancaire acertes profité de la période fastede l’économie nationale, où étaità des croissances moyennes del’économie nationale de l’ordre de5% avec la mise en œuvre degrands projets d’infrastructure auniveau du pays, pour améliorerses performances tant sur le plande l’activité que de la rentabilité,mais cette chute de la contentia-lité dénote surtout de l’utilité de lamise en œuvre des règles de

effet un banquier de la placeavant d’ajouter : «C’est grâce à larigueur de Bank Al-Maghrib qui aarrimé le secteur bancaire sousBâle I et sous Bâle II, que nousavons pu traverser les périodesde crise en toute quiétude».

Préparation des banquesEn effet, le secteur bancaire ma-rocain est jugé solide par lesagences de notation internatio-nales. Il enregistre de bons pointsau niveau du FMI et de la Banquemondiale. Aujourd’hui le secteurest appelé à se préparer pour BâleIII. En dehors de l’Afrique du sud,le Maroc sera ainsi le seul pays enAfrique à répondre aux exigencesde Bâle II et qui passera à Bâle III. Les banques ont travaillé d’ar-rache-pied avec le régulateurpendant des mois permettant, àpartir de juin dernier, la fixation duminimum requis au niveau dutiers one à 9% et celui du ratio desolvabilité à 12%. La transition versl’approche avancée de Bâle II estdéjà en cours de finalisation, no-tamment en ce qui concerne larégulation et la gestion desrisques concernant par exemplele scoring des très petites entre-prises, des particuliers, etc. Toutceci dans le but d’améliorer la ca-pacité du secteur bancaire à ap-

préhender les risqueset à anticiper les proba-bilités de défauts. À par-tir de juin 2014, l’on doitêtre aux exigences deBâle III. «Cela repré-sente une contrainte,certes, pour le secteur,mais c’est un levier ex-trêmement importantcar il permettra auxbanques d’être bien no-

tées», souligne un professionnelqui affirme que les banques se-ront prêtes au rendez-vous. ●

La réglementationbancaire saluée● Le secteur bancaire a réussi à traverser les périodes de crise en toutequiétude grâce à une réglementation jugée contraingnante par les banquesappelées à se préparer pour Bâle III.

●●●

Le secteurbancairemarocainest jugé solidepar les agencesde notationinternationale.

Le Maroc est le seulpays en Afriqueà répondre auxexigences de Bâle IIet qui passeraà Bâle III.

POINT DE VUE

Nous avons un systèmede régulation par laBanque centrale qui estbeaucoup plus contrai-

gnant que la régulation que noustrouvons en Europe ou ailleurs.Une circulaire est en cours de pré-paration, laquelle entrera en appli-cation à partir du 1er janvier 2014.Elle nous impose un ratio de sol-vabilité plus important. Lesbanques travaillent aujourd’hui defaçon étroite avec Bank Al-Ma-ghrib sur l’évolution de la régle-mentation, notamment par rap-port à la transition vers lesexigences de la réglementationde Bâle III. Dans le cadre de cestravaux, nous pouvons anticiperles règles qui vont être édictées etpar conséquent nous nous prépa-rons pour que nous puissions êtreau rendez du 1er janvier 2014, pourl’ensemble des ratios, et ceci quece soit pour ceux en matière defonds propres ou pour les ratiosde liquidité. La Banque centralemarocaine a le souci du dévelop-pement du secteur bancaire auMaroc, mais dans la sécurité, etles contraintes qui sont en train depeser sur le système bancaire ma-rocain s’inspirent du benchmarkinternational, même si elles sontparfois un peu plus contrai-gnantes que ce qui se passe ail-leurs. Cela peut réduire la rentabi-lité des banques puisqu’il fautmettre plus de fonds proprespour la même activité, néan-moins, c’est une très bonne straté-gie à moyen et long termes pourl’ensemble du système bancairepuisque cela renforce sa soliditéet le pérennise dans le temps. ●

La soliditédu systèmebancairerenforcée

Mohamed Benchaâboun, PDG de la BCP

2004

TAUX DE CONTENTIALITÉ DU SECTEUR BANCAIRE

SOUR

CE :

AWB

2007 2008 2009 2010 2011 2012 juin-13

19,62%

8,61%

6,33% 6,00%5,04% 4,94% 4,99% 5,43%