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Larousse, P.. Jardin des racines latines. 1887. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Le Jardin Des Racines Latines

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Larousse, P.. Jardin des racines latines. 1887.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Page 2: Le Jardin Des Racines Latines

MÉTHODE LEXICOLOGIQUE LAROUSSE

RACINESLATINESNORMALES ET SUPÉRIEURES, DE3 LYCÉES, DES PENSIONNATS OEJKUNKS FILLES

UB I,'ENSE)GKEMEXT PRtMAIRK SUPERtEUR

PAR P. LAROUSSE

LIVREDE~'ÉZ~B

~tNGT-QUATR[ÈMK~OfT;ON

LIBRAIRIE LAROUSSE

t3-t7, RUE MONTPARNASSE (6')

Su~RSAI~QJ~~O~j~O

Ma. Ru* je*N-jAURts. aea

j~jMAte~MMt-At~ORT(S«M«

JARDINDES

At.'HSAMDESECOLES

PARIS

tMttMtKUKt.B.f.

Page 3: Le Jardin Des Racines Latines

Le Jardin des Racines lapines et le Jardin des Racines

grecques sont les premiers ouvrages qui aient t'<!?faits sur ce

plan et avec un aussi grand <<fM~/<CH!f<t~'ils présentent tous

les caractères d'une propriété. Les ~j!~Mr< pow~t<tt))'ott< non

MU<etHett<les coH<<'e/of<eM~,moM imitateurs de ces livres,

qui continuent la Méthode de Pierre LaroM~e.

A LA MIEME LÏBRAIRÏE

JARDIN DES RACINES GRECQUES

Par P. LAROUSSE.Étude raisonnée de plus de 4 000 mots queles sciences, les arts, l'industrie, ont empruntés à la langue grec.

que; à l'usage des Écoles normales, des Écoles primaires supé*

) ieures, etc. Livre de t'Étève, cartonné 1 fr. <?

Livre du Mattre, cartonné. 3 francs

Le Jardin des ThMtttM~ree~Me~de P. LM'ousscest. avec le Jardin <te<Racines !<t<<n«,destiné à comhterce qui est une lacune dans nn coursd'étcdes dont les langues anciennes ne sauraient être la base.

Dans'une série de ieçonscourtes et simples, accompagnéesd'exempleschoisis et suivies d'exercices, l'auteur initie les élèves aux racines lesplus importantes, à celles qui entrent dans la composition des motsusuels amsi que de nos termes techniques. Quelques mois leur sulirontpour étudier cesou'rag;cs, qui sont devenus le complément indtspensaMtdes études de français.

JARDIN DES RACINES FRANÇAISES

Et de leurs dérivés, par L. GntMBLOT.Plus de 600 groupes on

familles étymologiques de mots. avec de nombreux exercices

d'application; ouvrage précédé d'une étude pratique des PnÉFtXM

et SuFDXES a l'usage des Écoles normales et des Écoles pri-maires supérieures, des candidats aux brevets de l'enseignementprimaire et au certificat d'études primaires. Livre de J'Élève,cartonné, 1 fr. 60. Livre du Maitre, cartonné. ffanea

J~enttOMhonorable de la Société ~o«t' l'Instruction ~n<en<at't'e.

Lea deux ouvrages ci-dessus sont adopté* poM

les ËcolM de la Ville de ParM.

Page 4: Le Jardin Des Racines Latines

DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Il y a deux choses à considérer dans l'étude d'une languela syntaxe et le vocabulaire. La syntaxe est, comme l'indiquel'étymologie, ce /aMCMt<de règles d'accord et de construc-tion qui fait rjobjot du livre élémentaire appelé rudiment. La

syntaxe étant rœuvre des grammairiens, chaque langue doitavoir une syntaxe particulière, le plus souvent fille du capriceet de l'imagination. Sous ce rapport, la syntaxe française n'arien à envier à aucune tangue elle abonde en règles contra-

dictolires, en abstractions et en futilités grammaticales. Tou-tefois, j:omme la syntaxe française est aujourd'hui à peu~prés fixée,c'est un code que chacun doit apprendre et auquel

H faut obéir sans le discuter <hfra<M;,sed lex. Ce code est

enseigné dans toutes les écoles, depuis les plus humbles jus-qu'aux plus élevées, d'après l'autorité de Vaugelas, de Bou-hours, de Waiity, de Restaut, de Boniface. de Chapsal, etc.

Le vocabulaire d'une langue, ce sont les mots eux-mêmes.considérés dans leur constitution, dans leur signification,

dans leur acception et dans leur étymotogie. Ces mots se

~trouvent dans le dictionnaire, œuvre lente, pénible, labo-

rieuse, mais parfaite de nos grands écrivains. Ledictionnaire? de la langue française a réettement pour auteurs Montai-

~Hgae, Rabotais, Matherbe, Descartes, Pascal, Corneitte, Ra-

? cia6, Boitëau, La Fontaine, Molière, Buffon, Montesquieu,Yottoire, Rousseau, etc. La connaissance d'une langue con-

siste tout entière dans l'étude de ces deux parties dis-

~tmotes et pourtant corrélatives la grammaire et le die-? ttontMire. Nous avons vu comment on enseigne aux enfants

tes trois à quatre cents règles grammaticales qui composent~!& syntaxe française; mais comment leur enseignè-t-on!e<,;f vocabulaire,c'est-à-dire les quatre-vingt ou cent mille mots

M~a ta connaissance desquels les règles elles-mêmes ne

PREFACE

Page 5: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.6

peuvent recevoir aucune application? H faut bien l'avouer,la plupart des maîtres abandonnent cette étude au hasard.Ils croient quil suffit, pour connaître une langue, de l'avoirsucée avec le lait maternel, ou même de l'avoir apprise parl'usage « C'esten parlant qu'on apprend à parler, disent-ilsc'est en forgeant qu'on devient forgeron. » Ils se trompent;la langue n'est pas un instrument comme le marteau, lascie, le vilebrequin, dont it suffit de connaître le maniement

pour faire un bon forgeron, un bon menuisier, un bon ébé-niste. C'est, au contraire, une machine extrêmement com-

pliquée dont il faut se rendre compte, dont il faut avoirétudié toutes les parties, tous les ressorts, et qu'il faut pou-voir démonter et remonter en quelque sorte pièce à pièce.Quand une langue n'a pas été minutieusement, méthodi-quement étudiée, on n'arrive à en tirer qu'un parti médiocre;on ne parvient à exprimer qu'un très petit nombre d'idées

vulgaires que l'on exprime mal. Et cet inconvénient se repro-duit aussi dans la lecture car on ne saisit qu'imparfaite-ment, rendues par autrui, des idées qu'on ne saurait rendresoi-même si on les avait. Aussi tous les esprits sérieux scint-ils convaincus de la nécessité d'étudier une langue pour la

savoir; mais beaucoup se trompent sur la difficulté et lesconditions d'une telle étude. Ils voient bien que l'usage seul

n'enseigne pas la grammaire d'une langue; mais ils pen-sent qu'il n'y a point d'autre maître qui puisse en enseignerle vocabulaire et, s'ils invoquent pour l'enseignement des

règles une méthode analytique, rationnelle, savante, ils se

reposent sur le dictionnaire pour l'enseignement des mots.Le premier venu leur est bon, pourvu que les mots s'y trou-vent ou s'y montrent au hasard de l'alphabet. C'est une erreurr

qui peut avoir des suites fatales.Undictionnaire, assemblage confus des mots d'une langue,

est un livre que l'on consulte mais peut-il être étudié? Quis'avisera de lire les uns après les autres tous les mots d'une

langue contenus dans un dictionnaire? Qui aurait, assez demémoire pour les retenir? Enfin, qui les posséderait assez

pour en (aire un juste emploi? Comment en connaîtra-t-on,comment surtout en sentira-t-on la signification exacte, in.

time, jH~ôureuse, l'idée essentielle? Comment en saisira-

t-on, pour ainsi parler, la note? Comment arrivera-t-on àconstruire les mots selon leur accord, non point gramma-

Page 6: Le Jardin Des Racines Latines

PRÉFACE. 7

tical,mai8,cequi est plus difficile,expressif et conforme au

génie de la langue? Comment produira-t-on enfin l'harmo-nie du discours?

De ce qui précède il résulte que les jeunes gens de nosécoles primaires et professionnelles étudient parfaitementla syntaxe de leur langue, parce qu'ils ont des livres ad hoc,d'excellentes grammaires, et qu'ils négligent complètementd'étudier le vocabulaire de leur langue, faute de livres com-

posés à cet effet.Cette lacune conduit à des conséquences regrettables nos

élèves, qui n'ont fait que des études de français, savent la

grammaire et n'entendent rien, ou presque rien, à nos

grands écrivains, à nos philosophes, à nos poètes.Ceux-ci se recrutent, pour la plupart, parmi les élèves de

nos collèges et de nos lycées, et cette aristocratie des lettresdoit sa naissance à la différence des études bien plus qu'àl'inégalité des intelligences. Le lycéen, par la lecture com-

parée des auteurs français et des classiques grecs et latins,étudie la nature intime, le caractère propre des mots. Enremontant à l'origine, il découvre la cause première quileur a fait donner telle forme plutôt que telle autre, et cette

langue qu'il parle et qu'il écrit en maître devient l'esclavedocile de sa pensée et lui obéit comme le cheval obéit à

t'écuyer.On le voit, l'étymologie est une partie essentielle des études

qui ont la langue pour objet. S'il restait encore quelquesdoutes à cet égard, un fait bien connu suffirait pour les dis-

siper. Depuis quelques années, de nombreuses et vives atta-

ques se sont élevées contre les études classiques; on a dit

et répété qu'il était absurde de passer dix ans de sa vie à

apprendre des langues que personne ne parle plus. Mais,quelque violentes qu'aient été ces attaques, nos collègessubsistent toujours, et les parents qui ont à coeurde donnerà leurs enfants une éducation soignée continuent et conti-

nuerônt longtemps encore de les envoyer au collège. Pour-

qubi C'est que l'expérience est un grand maître, et, commenous l'avons déjà dit plus haut, elle nous a toujours montréune différence essentielle, profonde entre ceux qui ont étu-dié les deux langues classiques et ceux qui ne les ont pasapprises. Ceux-ci peuvent être très forts en mathématiques,

~~n physique, en chimie, etc.; mais, s'ils veulent écrire, on

¡C.A/

Page 7: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.8

sent toujours qu'il tour manque quelque chose; leur style,si l'onen excepte quelques intelligences privilégiées qui doi-vent tout à la nature, n'atteint jamais à ce degré de perfec-tion magistrale que l'étude des auteurs seule peut donner.

On a souvent attribué ce résultat à l'influence puissantedes beaux modèles que fournit l'antiquité dans tout ce quitient aux lettres. Sans doute, la lecture de Cicéron, de Vir-

gile, d'Horace, d'Homère, de Démosthène, doit nécessaire-ment porter des fruits; mais notre langue a aussi ses chefs-

d'œuvre, et pour ceux qui considèrent comme le plus grandavantage des études classiques la fréquentation des grandsécrivains d'Athènes et de Rome, il reste à expliquer pour-quoi Racine, Bossuet, Fénelon, Rousseau, Voltaire, Cha-

teaubriand, dont le génie égale au moins celui des anciens,sont impuissants à les remplacer quand il s'agit de formerà la connaissance et à la pratique du beau langage.

L'explication nous en semble bien simple: Bossuet, Féne-lon, Rousseau, etc., parlent merveilleusement notre langue,mais Us ta parlent toute faite, et ils ne nous apprennentrien sur la formation, sur l'essence des mots. Ces secrets,ces rapports mystérieux, on ne les découvre que 'dans letravail laborieux du thème et de la version.

En effet, de même que notre civilisation est fille' de lacivilisation gréco-romaine, mariée à la rudesse celtique,notre langue est aussi fille des langues qui exprimaient cette

civilisation, mariées à celle de nos ancêtres. Mais t'etément

grec, l'élément latin surtout, y domine de beaucoup t'eté-ment celtique. De là l'impérieuse nécessité, trop méconnueen ces jours de vue courte, en ces temps de positivisme, oùl'on ne comprend que ce qui est d'utilité immédiate, pal-pable, matérielle, de là donc la nécessité des études classi-

ques pour quiconque veut parvenir non seulement à un

plein développement de son intelligence, mais à la connais-sance entière de sa langue. La raison des mots est dans leur

origine. Ils ont un sens primitif qui persiste dans leurs

variations, comme le principe vital dans les changementssuccessifs des êtres organiques. On ne les connaît pas dansleur nature intime quand on s'arrête à leur significationpratique, superficielle en quelque sorte, et quand on ne ro-monte pas jusqu'à la signification première, qui est ta vraie.

Mais l'étude du grec et du latin exige de longues années

Page 8: Le Jardin Des Racines Latines

PRÉFACE. &

et de longs loisirs nous ne parlons pas de la fortune

qui manquent à la plupart des hommes. 'C'est pourquoinous nous sommes demandé s'il n'y aurait pas quelquemoyen de suppléer une étude si nécessaire et toutefois si

négligée de quelques-uns, en même temps qu'impossible au

plus grand nombre; enfin, si ceux mêmes qui ne peuvent pasconsacrer six ou huit ans à t'étude des langues anciennesne pourraient pas participer un peu aux avantages que cetteétude procure.' Sans apprendre assez de latin pour lireCicéron ou Virgile, ne pourraient-ils pas apprendre au moinsles mots latins qui ont été transportés dans notre langue et

qui ont servi de base à toutes ces transformations succes-sives que le caprice ou les influences des faits et des loisont amenées dans le langage du peuple fixé sur le sol denotre patrie?

Qu'on ne s'effraye pas de cette pensée qu'il faudra faire

apprendre des mots en us à des étéves que les parents n'ont

~jamais eu l'intention d'envoyer au collège. Ce n'est pas lelatin que nous voulons enseigner, qu'on le remarque bienc'est un peu de latin, quelques mots seulement, et tou-

jours au point de vue de notre langue seule. H s'agit, ne

.l'oublions pas, de sortir de la routine, et, pour cela, il faut

bien se résoudre à faire quelque chose qui ne se faisait pasavant nous. Nous voulons diminuer un peu l'inégalité quetout le monde remarque entre l'éducation classique et l'édu-

t cation élémentaire ou industrielle dans un siècle et chez un

h peuple où, par un principe de justice, toutes les inégalitésde race ont été supprimées. Dans l'accomplissement de

g cette tâche, tous ceux qui aiment le progrès doivent nous.tendre la main. Si nous ne nous faisons pas illusion, non

seulement l'étude des racines latines initiera au fond,mème,aa génie de notre langue, mais elle fera disparaître uneCoûtede bizarreries choquantes qui paraissaient n'avoir au-cane raison d'être, et qui, par cela même, curaient l'incon-renient d'accoutumer l'esprit des enfants à accepter servi-

~tement des choses peu rationnelles. Un seul exemple fera

~comprendre notre pensée. Vous dites aujourd'hui à un en-

~tfant que la prière commençant par Notre Père nous ~aété

renseignée par ~Vo(M-Se!yMeMr,et demain vous lui direz que la

~jmème prière est désignée sous le nom d'OroMOtdominicale.

~(~<Mteuet cela doit-il naturellement produire sur l'esprit de

Page 9: Le Jardin Des Racines Latines

JARD)N DES RACINES LATINES.10

cet enfant s'il réfléchit un peu, et les enfants réfléchissent

plus qu'on ne pense? Il doit se dire que ceux qui ont créé

ces dénominations agissaient au hasard et selon les capricesdu moment, puisque, sans raison apparente, ils emploient,selon les temps, des mots si différents pour nommer les

mêmes choses. Mais, au contraire, si vous dites à l'enfant

qu'en latin dominus veut dire seigneur, et oratio prière, il

coinprendra tout de suite qu'en créant les mots Oraison do-

M!)Mca<e,on avait un motif raisonnable, et* dés tors i! ne

pourra plus s'étayer de l'exemple d'autrui pour s'affranchir

dans sa conduite des règles dictées par la raison. 1

Nous avons publié, il y a deux ans, un Jardin des Racines

grecques; nous publions aujourd'hui un Jardin des .RacMM

latines, plus nombreuses encore dans notre langue, et quisont la source d'où dérivent la plupart de nos termes les

plus caractéristiques, les plus usuels, les plus français.Le titre seul de notre ouvrage en montre le but, la portée,

l'utilité. Tous les mots de la langue sont ramenés à un pe-tit nombre: ceux-ci, qui sont comme des chefs de groupesou de familles sous lesquels se rangent tous les autres, sont

ramenés à leur tour à leur origine latine, et réduits parcela même à leur signification précise.

La première partie de notre livre donne les règles ou les

lois naturelles qui président à la formation même des mots t

elle enseigne comment les cent mille mots de notre languese peuvent réduire à deux mille environ, dont its sont ou

des dérivés ou des composés; comment ces deux mille mots

se rapportent eux-mêmes à sept ou huit racines primitives,

lettres-racines, qui constituent la substance des mots radi-

caux et les forment en vertu de cette espèce d'analogie ou

de rapport mystérieux du son avec l'idée qu'on appelle ono-

matopée. Les règles de la dérivation et de la composition,

par lesquelles les mots se produisent ou s'engendrent les

Tins les autres,'sont l'objet d'une seconde partie consacrée

aux préfixes et aux ~M/~jrM.Une troisième partie donne toute

la série, par ordre alphabétique, des termes latins qui sont la

souche des diverses familles de termes français. La quatrième

partie traite des définitions étymologiques; c'est un travail

qui développe l'intelligence en obligeant l'élève à des déduc-

tions rigoureuses, et qui enrichit son esprit d'une foule de

notions précieuses; le sens du mot jaillit de sa décomposi-

Page 10: Le Jardin Des Racines Latines

PRÉFACE. ntion même. Cette étude logique des mots a une extrême im-

portance. C'est là une vérité incontestable que nous plaçons-sous l'autorité d'un grand nom <( La connaissance des

mots conduit à la connaissance des choses (1). ? Enfin, fou-

vrage se termine par un Dictionnaire des étymologies curieuses.

Ici, l'origine no jette, le plus souvent, aucune lumière surla signification actuelle. Nous présentons la liste des mots

qui sont en dehors de la loi commune de filiation. Ces

mots, on ne sait le plus souvent ni où ils vont, ni d'où ils

viennent, sortes de zingaris dont la biographie est, par cela

même, extrêmement curieuse. Il nous suffira de citer argot,assassin, bamboche, breloque, chat-huant, estoc, gifle, haro,

huguenot, etc. En étudiant, en lisant la vie aventureuse de

ces mots, véritables bohémiens du vocabulaire, on assiste

à de singulières catastrophes suivies d'élévations soudaineson y voit~ comme dans les contes du moyen âge, des rois

devenus bergers et des bergers devenus rois cMMM~tdonne

coquin; m:'<fe, mitron; fief, ~e~ Flandre, flandrin; /tMT

seigneur), A~'e; ross (coursier), rosse; buch (livre), bouquin.Par une fortune contraire, connétable et wo<'A'/ta<, mots sor-

tis des écuries, en sont venus à désigner les premières di-

gnités de nos armées. L'étude de ces péripéties offre unattrait singulier, et l'histoire des mots devient plus inté-ressante que l'histoire des hommes. D'autre part, et dans lécours de leurs pérégrinations aventureuses, certains de ces

mots dépouillent complètement leur physionomie primitive;

par des métamorphoses lentes et successives, Auguste devientaoût: aqua, eau dies, jour; o<MMt,toisir;MMt, luette; a<H!<<t,tante; enfants défigurés,

Et que meconna.ltcait l'œil même de leur père.

Ce chapitre est la partie amusante de notre livre, la ré-création après le travail. Toutefois, il y a dans ces bizarre-ries autre chose que de futiles singularités elles ne sont

pas l'opposé du sérieux; elles en sont le corollaire, et, par-tant, elles ont encore avec l'utile des liens intimes de pa-renté.

Notre livre est donc le vrai dictionnaire de la langue

(<) Platon.

Page 11: Le Jardin Des Racines Latines

12 JA RDIN DE~ RACINES LATINES.

française; c'est-à-dire qu'il en enseigne les mots non plus,comme font les dictionnaires, au hasard et d'une façon toutempirique, mais il donne la science des mots, comme la.

grammaire donne la science des règles. Quiconque a étudiécet ouvrage possède la raison des mots. H les rattache à unnombre limité .de mots primordiaux, qu'il ramène eux-mêmes à leur antique origine; en sorte qu'il sait non seu-lement ce que veut dire le terme dont il use, mais encorepourquoi ce terme a reçu telle forme ou telle destination plu-tôt que telle autre; il peut le comprendre et l'employer enconnaissance de cause; il peut lire enfin, il peut parler; cequ'il ne pouvait faire, quelque fort qu'il fùt en grammaire,s'il n'avait pas étudié le latin. Notre pensée a été d'extraireen quelque sorte le suc des études classiques, pour l'offrirà ceux qui doivent être privés de cette nourriture inteUec-tuelle, la plus substantielle de toutes, mais qui, jusqu'à cejour, est restée le privilège du petit nombre

Pauci quos tequnsamavit

Jupiter.PusttRE LAROUSSE.

Page 12: Le Jardin Des Racines Latines

JARDINDESRACINESLATINES

PREMIÈRE PARTIE

FORMATION DES MOTS

PREMIÈRE LEÇON

Formation des mots d'nne langue.

Posséder sa langue, ce n'est pas seulement être en état d'en

écrire correctement les mots et de les combiner dans une phraseconformément aux règles de la syntaxe grammaticale; il faut enconnaître la valeur et ne point se tromper sur leur signification.Or, pour arriver à ce résultat, il est nécessaire de les étudier dans

leur principe, de remonter, pour ainsi dire, à leur source pre-mière et d'observer comment ils se sont formés.

Notre langue française a trois sources principales le celtique,qui était la langue nationale des Gaules avant l'invasion romaine;le /ar/f<, qui, après la conquète, tendit à se substituer à la languevulgaire, et enfin divers dialectes germaniques connus sous le nom

générât de tudesque. Mais notre langue a fait tant d'emprunts àta langue latine, elle se l'est tellement assimilée sous le rapportdes radicaux, qu'on peut la considérer à juste titre comme la pre-mieredestanguesnéo-tatincs.

L'ouvrage que nous publions sous le titre de Varf/tn des Racines/n<MMa donc pour but d'arriver à une connaissance plus appro-fondie de la langue française, par l'étude de ses rapports de Btia-

tion avec l'ancienne laugue de Rome.

Pour que notre travail, qui est avant tout uu travail d'analyseet d'étymologie, ait une base plus rationnelle, nous croyons devoirle faire précéder de quelques notions générales sur les procédésqu'a suivis l'esprit humain dans la formatiot) des langues.

Ces procédés sont au nombre de trois l'Imitation, la Dérivation

etJaCo)Mp<Mt<!on.

FORMATIONDESMOTSPARMUTATION. ONOMATOPÉE.

t LKTTMS-RACtKES.

Les mots sont des signes purement conventionnels qui servent

aux hommes à exprimer leurs idées. Cependant, lorsqu'on étudie

attentivement ta forme extérieure et les articulations nécessaires

Page 13: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.14

pour les prononcer, ou est frappé de i analogie qui existe entreleur structure et les idées qu'ils sont destinés à éveiller dans l'es-

prit, et l'on demeure convaincu que les mots ne doivent point leurcréation au hasard, mais qu'ils ont été formés en vertu de l'ono-

matopée, c'cs~à-dire de telle sorte que le son imite l'objet repré-senté par le mot, qui en devient ainsi l'image, l'écho fidèle.

Chaque fois qu'it a fallu assigner une dénomination à un objetqui produit un son, un bruit ou nn mouvement quelconque, on a

été instinctivement conduit à choisir, pour représenter cet objet,l'articulation qui devait le plus exactement le figurer à i'esprit parson harmonie imitative. Dans toutes les langues, aussi bien quedans la notre, on remarque, en effet, nue foule de mots qui ont

été évidemment construits d'après ce principe. Lorsqu'on dit des

eaux d'un fleuve qu'elles coM<<')!du vent qu'il souffle ou qu'il niM-d'une mouche qu'elle bourdonne, du serpent qu'il siffle, d'une

porte qu'elle grince, d'une charpente qu'elle craque, de la foudre

qu'elle gronde, etc., l'analogie entre ces diverses articulations et

les idées qu'elles expriment frappe aussitôt l'esprit. Or, commentl'homme est-il parvenu à saisir ce rapport et à l'exprimer d'uue

manière si pittoresque? H y est parvenu par l'imitation, à laquellele porte à son insu la nature, son premier maître en toutes choses.Cette sorte d'imitation se nomme onomatopée, et l'on donne la

même dénomination aux mots qui en résultent et qui s'appellentconséquemment mota onomatopées. Ces mots imitatifs du son peu-vent s'.dtérer pins ou moins par un long usage et par leur passaged'une langue dans une autre mais toutes les langues en offrent

un grand nombre qu'il est facile de reconnaître.

Si le langage a ses onomatopées pour peindre les phénomènes

que nous percevons par l'onïe, en est-il de même des phénomènes

qui arrivent à notre connaissance par les autres sens, la vue, le

tact, le goût, l'odorat? En d'autres termes, la voix de l'homme, de

même qu'elle peut imiter et peindre les sous, peut-elle aussi peindre,

jusqu'à un certain point, les qualités sensibles des objets, la forme,

l'action, la manière d'être, la légèreté, la pesanteur, la lenteur, la

vitesse ou toute autre modification?

Oui, la voix peut les imiter et les peindre par des articulations

fortes ou faibles, graves ou aiguës, rudes ou douces, lentes ou ra-

pides, enfln par des sons analogues aux phénomènes que l'on vent

représenter à l'esprit. Prenons pour exemple les mots rester, con-

sister, stable, stupeur, stagnation, état (autrefois M<a<);ne sem-

blent-ils pas tous, au moyen de cette articulation désigner la

fermeté, la Bxité, l'immobilité? D'autre part, ne trouvons-nous

pas la fluidité, la mobilité dans les mots flot, /~MM,/!<tMme,MM~e,

glisser? et la dureté,~ ta rudesse dans les mots d~, dcr?, roc,

rompre, ~ae/f)', (or</re, Mftfo' 7

il n'est pas jusqu'aux phénomènes de l'ordre moral, c'Mt-à-dire

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JARDIN DES RACINES LATINES. i8

ceux dont l'idée ne nous arrive point par l'intermédiaire des sens,qui ne présentent des rapports très sensibles entre le signe et lachose siguiSée, entre le mot et l'idée; si bien que les savants quiont pénétré dans les secrets de la linguistique ont signalé, même

dans les mots qui représentent des idées morales, une physiouo-mie caractéristique en rapport avec la chose exprimée. Entre l'ordre

physique et l'ordre moral, les analogies sont, en effet, si faciles à éta-

blir, que les faits moraux, suivant te rapport qu'ils avaient avec lesfaits physiques, et selon l'impression agréable ou pénible qu'ilsproduisaient su? l'Ame, ont dû nécessairement être caractérisés parles mème3 signes et manifestés dans le langage par les mêmes

articulations que leurs analogues de l'ordre matériel.

De ce qui précède, il résulte qu'une langue a pour base et pouréléments primitifs diverses onomatopées que nous trouvons dans

les mots et que nous allons essayer de ramener à leur forme la

plus simple, à laquelle nous donnerons le nom de racine.

Nous établirons d'abord une distinction entre ces deux expres-

sions, racine et radical, que l'on emploie fréquemment l'une pourl'autre.

Le radical est un mot complet, auquel it n'est besoin de rien

ajouter pourqu'il ait par lui-même une signification, comme mont,

net, p<M.La racine peut ne consister qu'en une seule consonne, comme

r, r, ou en une consonne douhle, que les grammairiens ont appeléeconsonne-diphtongue, comme fi, gl, etc. La racine n'est donc point

par elle-même un mot complet; pour constituer un mot, elle a be-

soin d'être au moins suivie d'une désinence. Ainsi, les racines s,

)- p/, avec une désinence, formeront les mots radicaux son, roue

/!or, glu.Il n'entre pas dans te plan de cet ouvrage de donner la série de

toutes les racines qui ont présidé à la formation de la longue no-

menclature de notre vocabulaire. Nous présentons seulement ici

celles que l'on rencontre dans les combinaisons de syllabes quiont formé les familles de mots les plus remarquables.

1o s (ou c avec le son de s) est racine des mots que l'on emploie

pour exprimer un bruit aigu, perçant, une sorte de déchirement,une action produisant un bruit semblable à celui que font lestëvreB dans la prononciation de cette consonne, comme dans lesmots sourdre, sucer, sillon, signe, source.

9° La consonne R, initiale ou précédée d'une autre consonne,comme OR, FR,BR, PR, on, TR, propre à exprimer les sons rudeset forts, est racine onomatopée de la plupart des mots destinés à

représenter tout ce qui est âpre, raboteux, tout ce qui exige uneffort pénible et quelquefois bruyant, comme dans les mots sui-

vants o'i, ct-e!H;,/)-e«e)', /acas, &o!/e)', prendre, t'dpo', gratter,<<'o<w, etc..

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JARDIN DES RACINES LATINES.16

3° ST. La situante s sert à appeler; ajontez-y l'intonation sècheet brève marquée par le t, et vous obligez ta personne que vous

appelez à s'arrêter; est mème une sorte d'interjection dont onse sert pour faire rester quelqu'un dans l'immobilité. D'où il suit

que ~<est racine des mots qui expriment une idée de fixité, de sta-

bilité, de persistance et, conséquemment, il désigne l'être en géné-rai Ex dire (autrefois M<re), ~/aMe, statue, M«r (autrefois bas-

<), buste, fM<e; etc.4" CL. La prononciation de cette consonne-diphtongue, exigeant

que la langue claque contre les dents, forme par imitation claquer,clairon, clameur, éclat, Me/a'it/re, enelurne, et une foule de motsqui désignent une idée analogue.

S" FL. Cette diphtongue, figurant par sa prononciation le bruitd'un liquide qui s'écoule ou d'un gaz qui s'échappe, est la racinede tous les mots qui peignent cette action ou one action analoguefleuve, flot, flair, /oMWtf, flamber, souffle, etc.

6° GLest une onomatopée qui se saisit mieux qu'elle ne peut se

déBnir; on la trouve dans une foule de mots d'une harmonie imi-tath'e assez frappante, tels que glas, ~<M<~oM,glouton, glu,glaise, etc.

Y"CER,c)R, COR, coutt, cuR figurent geueratement ce qui a laforme courbe ou circutaire, comme dans cercle, ct''con/!<)'e/tee,cor,cotte, courbe, cMt'fi/~ie, etc.

8° 8TRse trouve dans la p!upart des mots qui marquent l'actionde celui qui construit,qui serre avec effort, qui fait tourner, commedans ~<rMc<M''c,instruire, astreindre, strangulation, ~<t'<e, etc.

FORMATIONDESMOTSPARDÉRIVATION.I

C'est par l'onomatopée que se forment les racines et les radicaux

d'une tangue, mais une tangue serait bien pauvre et bien bornée

si, pour exprimer toutes les sensations, toutes les idées, elle ne

possédait que ces mots simples et primitifs fournis par l'imitation.

Une fois les mots primitifs inventés, il ne s'est plus agi que deleur faire subir les diverses modifications de la pensée générale

qu'ils expriment.Dans ce but, on est convenu d'ajouter au mot radical certaine

terminaison ou désinence qui le déterminerait à exprimer une,circonstance particulière du fait générât qu'il dé.iigue et qni ajoute.rait nne idée accessoire à l'idée originelle.

Un exemple rendra plus sensible et fera mieux comprendre le

principe que nous venons de poser.L'onomatopée coquerico éveiUe dans l'esprit l'idée d'un animal

qu'on reconnait à l'instant même, c'est le coq. Si, au radical coq,on ajoute et, qui est la terminaison des diminutifs, on obtient

coquet (un cochet), petit coq et, ngurément, celui qui a les allures

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JARDIN'HESRAOKESLATt~ES. 17

et le caractère du coq. L'addition de la terminaison er indiquerala manière d'être, l'action du coquet, et l'on aura le verbe caqueter;tes plumesde conservant de signe de ralliement, s'appelleront une

cocarde; une fleur, un insecte dont la couleur imite celle de lacrête du coq se nommeront coquelicot, etc.

Voilà un exemple de dérivation pris au hasard; nous pourrionsles citer tous, que le procédé employé pour suivie la filiation desdérivés serait toujours le même. Le travail de la dérivation estd'ailleurs une opération si logique et si natuteite à notre esprit,que, lorsqu'il s'agira de descendre du radical à ses dérivés, ou deremonter des dérivés au radical, l'élève le fera toujours sans diffi-culté et comme par une sorte d'instinct.

Par dérivé il faut donc entendre un mot qui se forme d'un mot

p)'tm!<t' on radical par l'addition d'une désinence.Ainsi le radical crt a Dour dérivés crier, c<'M;e, crtetf! criard,

criailleur, criaillerie.

Le radical signe a pour dérivéa ~tyner, signataire, t'tg'OM/Mfc,signal, ~t~Mo~er,signalement,etc.

Remarquons toutefois qu'un mot ~<'t~ peut devenir lui-même

primitif relativement des dérivés d'un ordre secondaire. Ainsi.dans le dernier exemple que nous venons de citer, ~:y))H<,qui estun dérivé immédiat de signe, est lui-même primitit relativementaux dérivés médiats .t~/M/ff, ~t~M~rnc)~ --·

Y FORMATmf UES MOTS PAR COMPOS!T!ON.

La dérivation est certainement une source de richesses pour levocabulaire d'une langue; mais, si féconde qu'elle soit,etle seraitinsufûsante sans la compost<tOH.

La composition peut s'opérer de deux manières)° Par la réunion en un seul mot de dfnx ou plusieurs mots

simples, nom, adjectif on verbe, joints on nou par le trait d'union;tels sont garde-fou, grand-père, /«M;B-/M; pnr/e/~K;7/c, calo-

rifère, homicide, homogène, patronymique.9° En plaçant devant le radical une ou plusieurs particules pré-

positives appelées préfixes, qui en modifient le sens «n y joignantleur propre signification; tels sont les composés (M/jf'e, refaire,<:oHf<'e/~t)'6,parfaire, surfaire, où les préSxes dé, <'e, contre, p<t',sur mo'tiScnt diversement le radical faire. Tels sont encore <Mpo-Mf, imposer, composer, ff~eompo~o', recfceompos~)',où nous voyousle dernier mot, rpdécomposer, précédé de trois préfixes, <M,coM.

Ainsi, un mot composé est celui qui est formé par la réunionde plusieurs mots simples en un seut.

Les notions préliminaires que présente cette leçon trouverontleur développement dans les leçons suivantes, qui traitent des fa-milles de mots, du iadical, des préfixes et des suffixes. Les exer-

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JARDIN DES RACINES LATtNES.18

cices d'intelligence auxquels nous soumettrons l'élève lui feront

acquérir sur cette matière des idées plus claires et plus précisesque celles que pourraient lui fournir les plus longues théories.

Voici une première application

Nous «M~Mdistingué huit consonnes-racines, soit simples, ~o!'<

<<o~MM ce sont s, r, st, ci, fi, gl (cer, cir, cor, cour,

cur), str. Nous donnons une liste de noms oit ~M~t~ ce!

COn!Oy:HM-M[C~</l'élève ?'aM~CM!ces mots par colonnes, sousle chef dont ils dépendent.

Station, serpent, globe, circuler, estrade, ramper, cloche,flèche, son-t-frémLr, état (pour e$tat), clabauder, flux, corps,construire, rou.e, sonder, stabilité, clapotèment, nwde, sif-

fler,-glotte, agglutiner, cerner, obstruer, strabisme, corde,

router, stagnation, studieux, claquet, clarinette, stujtenr, flo-

con, gtand, cercueil, construction, scission, braire, arres-

tation, ciifoire, flagetier.~angUon, cerveau, instructeur, si-

gnal, bruire, deatittfer, cliquetis, Rhône, f!ageoiot, gtuau,

cirqae, astringent, Tnstrument, cour, gtatre~Mattër, esetan-

dre,'institution, creux, craquer, siHer,'sec, enseigne, frire,

gîte (;MM?-'giste),éciater, flagorner, agglomération, circuit,

Rhin, soupir, gratter, stoïque, reflet, éclabousser, prostra-

tion, glose, courbature, fléau, styfe, déclarer, sue, griffer,succion, grincer, stance, éclore, glossaire, souffle, courge,

estropier, strie~déglutition~Meur, suer, siby)!e,ironquer,exclamation, raNe,'glace, cornette, strident, corset~~oriotej

soufflet, éclair, tretter, stère, cucurbitacées.

FL–GL–CER, CIR,COR~COUR,CUR STR–S–R–ST–CtK

DEUXIEME LEÇO.N

Familles de mets.

Uno nation se compose d'un nombre plus on moins COMM~-rable d'individus ces individus ne sont pas seulement les citoye~d'un même État; ils se distinguent entre eux par des rapports <te

filiation et de parenté plus immédiats que ceux qui les rattachent

à la commnne patrie, c'est-à-dire qu'ils se groupent par familles.

chaque famille se composant d'un nombre indéterminé de mem-

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JARDIN DES RACINES LATINES. 19

bres qui se distinguent par les nuances de ieur physionomie, mais

qui trahissent leur commune origine par un type particulier et pardes analogies de mœurs et de caractère. Nous voulons dire qu'ààdéfaut de titres authentiques, on pourrait constater par induction

que tel individu appartient à telle famille, soit à cause d'une ''M-MtK&/«<tcephysique observée dans les traits et dans tout l'extérieur,et que l'on appelle vulgairement un air de famille, soit à caused'une )'MMM&/n~ee?!<))'<;<<*résultant de la conformité des idées,des penchants et, en général, de ce qu'on appelle /e caractère. Telle

famille, par exempte, se distingue par un nez aquiiin, un front

développé et par la pénétration de l'in'elligence telle autre par unnez épaté, un front comprimé et par un esprit obtus.

Expliquons maintenant notre comparaisonDe même qu'un peuple se compose d'une multitude d'individus

qui se groupent par familles, ainsi une langue s'est graduellementformée d'une foule de mots dont il est facile de constater la filia-

tion, et que l'on peut également classer par familles.Notre langue française, qui compte plus de cent mille mots,

peut se répartir en deux mille familles environ, ayant chacune

pour chef un mot distinctif que l'on appelle facf)ca<.Les mots appartenant à la même famille se reconnaissent 1°à

une )'MMM&~ce physique consistant daus certaines lettres, cellesdu radical, qui se reproduisent invariabtement dans chacun d'eux;2° à une t'eMemManeemorale, qui réside dans un rapport de sigui-fication en vertu duquel l'idée particulière et restreinte que chaquemot représente se rattache à l'idée générale exprimée par le mot

générateur ou radical.

Prenons, sans choisir, le premier mot simple qui se présente, lemot temps, par exemple. Je reconnais aussitôt, comme appartenantà la famille dont il est le générateur, les mots suivants tempo-raire, <ewpofM)'etMettf,<cwpO)'e!,<empo)-Mer,co~emporatM, contem-

pora~t~, eon<<'<etMp<,tempdte, tempêter, tempétueux, intempestif,~t~/eMp~, jM't'n~ntp~, etc.~~Tous ces mots ont, en enet, un air de famille. Tous sont carac-

térisés par la syllabe <emp,qui reproduit le ''oA'ea~; voi)à pour laressemblance physique. D'autre part, chacun de ces mots, malgrésa modification particulière, présente à l'esprit l'idée de temps,exprimée par le radical, qui est la souche commune; voilà pour la)'MM'M&/<fKCCMOt'U~e.

Ann que l'élève se pénètre mieux du principe général que nousvenons d'exposer, nous lui donnons à répartir en tableaux deuxclassifications correspondantes aux deux termes de la comparaisonque nous avons employée, c'est-à-dire un premier tableau com-

prenant des familles historiques et un second tableau comprenantdes familles de mots, qui doivent être rangées chacune sous leterme qui en est le chef.

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JARDIN DES RACINES LATffES.20

PERSONNAGESHISTORIQUESCLASSÉSPARFAMILLES(1).

personnages '/«<suivent <MM-<:eytWM<aux <<re/t<M fa-milles </oM<les noms ~M~Mnfct-<~rM,' Me~en fera laclassification.

Richard Cœur de Lion. Pépin de Landen. Jean leBon. Philippe (frère deZ.of<MXI V). David. Chitdé-ric. Henri IV. Jean sans Terre. Philippe le Hardi

('yua~'tCMCfilsde Jean le -B~. Charles le Sage. Salo-mon. Joseph.–Le Régent. Roboam. Mathathias.

Robert le Fort.-Marie (rivale f/MS~~).–Louis XIII.Judas. Napoléon 1er. PhHippe-Égatit6. Lucien.

Josaphat. Clovis. Charles VH. Jean sans Peur.Simon. Louis XI. Pépin d'Héristal. Clotaire.-

Joas.–AnnedeBeaujeu.–Aehaz. Eudes Huguesle Grand. Jacques I" Louis XIV. Charles-Martel.

Charlemagne. François I' Louis XV. Robertle Pieux. Philippe t~. Louis. Arthur de Bretagne.

Chilpéric. Charles IX. Charles I"\ Lonis-Phi-

lippe. Jérôme. Edouard I" Louis le Débonnaire.Louis le Gros. Louis XVI. Charles le Chauve.

Henri Ht. Philippe VI. Charles le Gros. Philippele Bon. Charles VIII. Edouard HL Caroline. La

princesse Adélaïde. Hyrcan. Charles le Téméraire.Le prince Noir. Charles Il. Manassès. Dagobert.Louis le Jeune. Le prince de Joinville. Aristobule.

Phitippe-Auguste. Louis XH. Chramm. Chartesle Simple. Le duc d'Alençon. Louis XVII. Le ducde Berry. Alexandre Jannée. Marie (/eMMede .Ma.n-<M!7:'eM<<'AM<rif'/te).–HenriVL–Ctodomir. Saint Louis.

Louis XVIII. Richard HL–Ctodoatd. Napoléon Hî.Louis d'Outremer. Philippe le Bel. Jacques Il.Charles X. Chartes-Edouard.

(t) t.es noms qui figurent dans ces familles sont exclusivement emprun-tés à l'histoire sainte, à l'histoire de France et à l'histoire d'Angleterrecelle ci est si intimement tiéc ait nôtre, qu'il n'est pas nécessaire d'enavoir fait une étude spéciale pour connaître les prh ces dont les noms doi-vent entrer dans ce table-au. Du reste, nous laissons a!) maitre le soin de

donner, s'il en est besoin, quelques notions historiques.

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JARDIN DES RACINES LATINES. 2t

FAMILLE ROYALE DE JuDA. MACCHABÉES (Famille asmo-

néenne). MÉROVINGIENS. CARLov~mENs. CAPÉTIENS

(directs). VALOIS. VALOtS-ORLHANS. DUCS DE BOUR-

GOGNE (Vatols). PLANTAGENETS. STUARTS BOURBONS.

FAMILLE D'ORLÉANS (issue de Louis XIII). FAMILLE

BONAPARTE.

MOTS USUELS A CLASSER PAR FAMILLES.

Les mots qui suivent a~ar<!CftMn<aux t<t'en<M famillesdont les ~t~'en<! radicaux figurent ci-dessous; l'élève en

fera la classification.

Frontal. Position. Clairement. Bordée. –Voyelle.Passer. Tourner. Torsion. Folie. Formel.

-Fonder. Filer. Corner. Éclair. Border.Fronton. Composition. Cornet. Formule.Contorsion. -Filament. Défoncer. Folâtrer. Jeter.

Compas. Bistourner. Vocation. Bordure.Éclairer. Frontière. Déposer. –Terroir.–Tortueux.

Formalité. Cornette. Filandreux. Plafond.Affoler. Compasser. Convoquer. Détour. Tor-ture. Terrier. Clarté. Cornue. Filasse. Ap-profondir. Bordereau. Irrévocable. Entourage.Torticolis. Territoire. Opposer. Affronter. Ab-

ject. Passager. Injecter. Bafouer. FormaliserAborder. Dispositif. Terrine. Objet. Format.Déborder. Filature. Corniche. Clairvoyant.

Rebord. Clairet. Cornichon. Filon. Conformité.

Projectile. Passoire. -Indisposition. -En'errement.-Tortillard. Invoquer. Recomposer. Sujet.Diftbrmité. Fondateur. Réformateur. Jeton.

Transposition. Souterrain. Torsade. Tom-niquet.Provocation. Apposer. Terrasse. Entorse.

Tournoi. Vocaliser. Clarifier. Bigorne. Affiler.Fondrière. Bâbord. Transformation. Raffoler.Confrontation. Décomposer. Terrasser. Médi-

terranée. Tortiller. Autour. Avocat. Territorial.–Effondrer. Déclarer. Uniformément. Adjectif.-Interjection. Passerelle. Impasse. Clairière.Cornemuse. Effiler. Profond. Sabord. Informa-

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JARDIN DES RACINES LATINES.22

tion. Follet. Effronté. Projet. Repassage. Im-

pôt. Atterrer. Retors. Contour. –Évoquer.–Fon-dement, Enfilade. Raccornir. Clairon. Inabor-dable. Informe. Folichon. Effronterie. Rejetoii.

Trépasser. Interposer. Parterre. Extorquer.Pourtour. D'abord. Clarinette. Profil. -–Btseornu.

Fondamental. Aériforme. Frontispice. §urjet.Passementier. Supposer. Tertre. Vocabulaire.Tortue.

BoKD. –Cf.Afn. CoRNf! FIL. FOND. F*ORMË.–

Fou, FOL. Fno~T. JET. PAS. POSE. ÏEHRE.ToRS. TouR. Voix (de oMwe, appeler).

TROISIÈME LEÇON

Dn radical.

La leçon précédente nous a fait voir que les mots qui composentle vocabulaire d'une langue se distribuent par familles, et quechaque famille a à sa tête un chef appelé radical, mot simple quise retrouve plus ou moins intégralement dans chaque mot com-

plexe et qui en fixe le sens général.Au radical viennent s'adjoindre certaines syllabes qui en altè-

rent la physionomie primitive et en modifient la signification. Ces

syllabes, qui sont des p~/i~e~ on des suffixes, ne se fondent pasteUtment avec le )'<!c~c~,qu'il ne soit facile de recon naître ce der-nier en l'isolant des parties superposées et en quelque sorte acces-soires. C'est ainsi que dans les mots complexes tMt«'MoM<«Me,pr~-<~p(Mt<;M,en élaguant dans le premier les syllabes M, sur, able,et dans le second les syllabes pré, dis, ition, on met à-découvertfes radicaux mon< et pose.

Dans /f devoir ~Mtfa~<, nous donnons des Mm<~cow~~e.ce~//<'t)e en c!~M:~s le mot simple u!<radical.

Amortissement (1). Engouement. Exhumation.

(t) Les élèves qui donneraient le mot amortir comme le radicatdottMM'-M<MKMtt<ne seraient pas suffisammentexacts. ~mo<'Mrest bien la racineimmédiate d'amorMMement;mais c'est le radical médiat, primitif qit'Hs'agit d'indiquer. Or, amortir exprime une idée d'amoindris~emett. dedostrnction successive et, par suite, d'annulaton, de mort. Le radicalmédiat d'otntoWt'MCMMtttest donc wn)r<.

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JARDIN DES RACINES LATINES. 23

Exportation. Souterrain.–Inondation.–Empiétement.

Ensorceler. Enchantement. Débonnaire. Com-

passer. Désorganiser. Préposition. Conformation.

Séminaire. Embrassade. Dérivation. Apparte-

n~ Agglutinatif. Affluence. Insupportable. An-

notation.– Acclimatement.–Réconforter. Alignement.'

Dénuement. Aboucher. Boucherie. Allégement.

Effluve. Muraille. Maturité. Accoster. Coti-

sation. Affamer. Raffinerie. Laitue. Enlaidisse-

ment. Annulation. Appesantissement. Orfèvrerie.

–Commémoration.–Assainissement.–Anomalie. -Mus-

cadin. –Panetière. Missionnaire. –Sensualité. Démo-

ralisation. Coordination. Dénicheur. Incompressi-

bilité. Acheminement. Pressentiment. Élancement.

_Empiéter. Adjonction. CEiHct. Arrondissement.

Minauderie. Ossification. Balourdise. Empau-

mer. Ramollissement. Excommunication. Innom-

brable. Pépiniériste. Compatriote.–Paternellement.

Apaisement. Disgracieusement. Enraciner. Pé-

nitentiaire. Impatiemment. Empoigner. Becqueter.

Picorer. –Insignifiant. Incrimination. Contem-

poranéité. Supplantation. Aplanisscment. Anéan-

tissement. Englober. Embrocher. Abrutissement.

–Routinier. Conjuration.–Désajuster. –Collabora-

tion. Délimitation. Baïonnette. -Menuisier. Insa-

nité.–Consanguinité. Expropriation. Pointi'icux.

QUATRIÈME LEÇON

Dn radical (MH'/e).

DatM~<~o<M:wM<, MOtM~OKHOK<les m ots simples ou radi-

CMUt; l'élève Mt~Mera dix dérivés/Or~! de chacun ~'exj.

NOTA.Ce devoir Mt la contta-pMtie du précèdent.

BAnns. BauT. CADTE. CRI. FER. FtN (no)M).

F)N (ft'<'C<). LONG. Pun. ROND. SON. –IJ!<.

NOTA.L'ét&vepourra indiquer égatementles motsçomplexesoù entrent

<Mradicaux Mivant)! bruit, an, arme, barque, bec, &fa)M,bon, t'-M,

brun, MM, chant, char, cheval(cavale),<-o<t(cot).dent, dire, <!oKa-,/~t/;r,

6'M,~9' ;"«' ligne, ntMte,mou(mot), pmm,C!,Mt! <<'mp<.ton.

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JARDIN DËSnAC!~r;SLAT)NES.M

CINQUIEME LEÇON

Dnradicat(~M:<e).

Le pins grand nombre des mots de notre iangnc a nne originelatine; ainsi main vient de MMnMf; c<B<<)',de cor, cor~M; lire, de

/~e~, /cc<MM, etc. Il est facile cependant de voir qu'en passantdu latin dans le français, les mots ont subi nne altération, non,seulement dans leur terminaison, mais quelquefois même dansleur radical. Par exemple, Hi~/M diffère de M<MM; ca'M- de cor;~e de /<< par suite d'une addition, d'une suppression on d'une

transposition de lettres.

Maintenant, si nous pas.'ons aux mots français dérives de main,de ca'Mr, de lire, nous remarquons un fait lexicologique qui n'est

pas sans intérêt ces dérivés conservent presque tons avec le ra-dical latin nn rapport étymologique rigoureux; le radical tatin s'yretrouve le pins souvent en entier et dans toute sa pureté. C'est

ainsi que le radical latin man, qui est altère dans MoM, sert à for-mer manier, maniable, t!MK<BMM'C,manipuler, manuel, tKOt)K/<!<

ture, manuscrit, etc.; que cor, c,rd. qui sont altérés dans cacw,se retrouvent en entier dans les dérivés efr~t'a~, cordialité, «cco'

concorde, discorde, etc.; que leg. lect. altérés dans ?'< se

trouvent dans nos dérivés légende, ~Mafa!e, ~<'<'<eMr.lecture, etc.

REMARQUE.Les 6)èves auxquels s'adresse ptas~tartientièrement ce livren'étant pas initiés aux radimenta de la langue latine, ils s'étonneront

peut,être de ce qu'en citant un radical latin nous énoncions quctqaefoi!.doux formes. Ainsi nous avons dit que e<Mrvient du latin cor, corfKt/qHBlire vient de legere, <M<t<t)t.Pourquoi ces deux formes, torsqu'en françaisnous n'en citons qu'une seute,<'<Bxr,<t'-e? Nous devons faire a cet égarddeux observations que nous recommandons à toute l'attention de l'élève,afin qu'il les applique d~ns les circonstances analogues qui se préscnternntdans le cours de cet ouvrage

)* Lorsque nous aurons à citer soit un nom. soit un adjectif latin, non*le présenterons fréquemment sous deux formes la premièrf, qui estcelle du nominatif ou sujet, et la seconde,qui est celle du ~«f/oucom-p)ément. La première forme étant considérée comme la principale ne 118

sépare point de la seconde, que l'on ne cite jamais toute seule. Mais. dansla forme du nomttta~Y, le radical latin n'apparaît pas toujoars intégrate~ment. tt s'y trouve souvent altéré par une contraction c'est pourquoil'on cite la seconde forme, celle du génitif, qui présenta satM:altérationtoutes les lettres du radical. Or, comme c'est du radical que sont formésles mots français qui dérivent du latin, nous sommes bien obtigé deciterle génitif, qui contient ca radical. Nous donnerons seulement le nominatifdes noms et des adjectifs latins qui ont autant de ~yttabesaanonMMttK

qu'au génitif, parce que, dans ce cas, le nominatif nous offre le radieal Nms

altération. Ainsi nous avons dit que manier vient de m<Mtm, nous ne

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JARU): DES RACEES LATTES. 28

donnons que cette forme, m<m<M,qui est celle du nominatif, parce qu'ellerenferme le radical man. Mais nous avons d:t que cœur vient de cor,

coff«<, parce que, s'il est vrai que cœM)'soit formé du nominatif cof, nousne trouvons pas dans cor le radical tout entier, cord, d'où sont dérivés

cordial, (M'<'Ot'cter,tHaco)'de/et voilà pourquoi nous citons la seconde

forme du nom latin, cette du génitif.20 n arrivera très souvent que nous présenterons le verbe latin sous

deux formes. Ainsi nous avons dit que lire vient du verbe latin tegm'f.lectum. Ces deux formes appartiennent toutes deux au mode infinitiflatin la première est appelée simplement t'M/ïm'<t/et la seconde se nomme

supin. Leur radical n'est pas identique, comme on peut s'en assurer, etsi l'on cite la seconde forme, c'est a-dire le supin, en même temps que la

première, c'est que le supin prête son radical à presque tous les noms

français qui dérivent des verbes latins, comme nous le verrons dans lasuite. Ainsi de mottere. monitum (avertir) sont dérivés monttftff, moni-

«om,'de acct'po'e, accepium. (recevoir) viennent accepter, acceptation,acceptable. Le supin joue donc le principal rôle dans la formation desnoms qui viennent des verbes; voilà pourquoi on le cite toujours en même

temps que la première forme de l'infinitif.

Le devoir que nous allons donner est fondé sur ce principe, ex-

posé pins haut, qu'un grand nombre de mots dérives différent dn

radical français et viennent directoment dn radical latin.

Nous ~oKHOM le mot latin et son équivalent fH /<'an<'aM re/cM

indiquera les dérivés français qui sont plus particulièrementen rapport de radical <Mpcle mot latin.

NOTA. Tontes les lettres en italique doivent se retrouver dans chaquedérivé.

Af; air. Anima, âme. Cf</or, chaleur. Ca'M/ius.

champ. (7at'&«, ea~'6oHis, charbon. Co/o; couleur.

Credere, creditum, croire.-Dubitare, dubitatum, douter.-

Flos, /loris, fleur. Frater, fratris, frère. Fugere, fugi-

tum, fuir. Gloria, gloire. ./MKgere,/twc<um, joindre (<).

Z.:&er, /:6n, livre. –L~er, <:&i (2), libre.<Men,<u-

minis, lumière. Marc, mer. Mos, moris, mœurs.

Nasus, nez. -Pascere, pastum (3), paître.–Pe/)is,peau.–

't) En passant dans le français, un est devenu on.

(2) Remarquez le mot Hter.qni signifie à la fois livre et libre. Cfpen-tiant si vous considérez bien les génitifs; vous vous apercevrez que le ra-dical de liber, livre, est libr, tandis que le radical de liber, libre, est li-

hef; ce dont il est facile de se convaincre en ôtant la terminaison i dufténinf. Cela confirme l'importance de l'observation que nous avons faitePlus haut sur la seconde forme des noms latins.

(3) Dans plusieurs dérivés français, la consonne s du radical past a été

LIVRE DE L'Ét.KVE. ?

Page 25: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.26

Radix, ~M-is. racine. Sal, sel. Spc:~um, siècle.

Species, espèce.

MODÈLEDU DEVOtH.

A~ air. Aérer, aérien, aeriforme, aérolithe,aéromancië, aéronaute, aérostat. aéro-

statique.

SIXIEME LEÇON

Du rttdicat(~Mi<e).

Noue avons vu dans la leçon précédeutet" Que la piupart de nos mots français ont une origine latine2" Qu'en passant du latin dans le français, les mots ont subi

quelque altération;S" Qn'ttti certain nombre de dérivée français sont en rapport

étymologique non ftveCle radical français, niais avec le radicallatin. Ainsi, o/ot;'e ne sert former directement aucun mot fran-çais commençant par ~!oA' tandis que, du latin gloria (~/of)),sont sorlis le dérives glorieux, ~/oWfMMMeM<,y<or< ~o)-t/!c<tion, etc

Mais ce dernier cas est loin d'être général, et il arrive souvent

que les dérivés français se partagent en deux séries bien distinctesles uns ayant pour radical le mot latin, les autres le mot français.

Un exemple va nous faire mieux comprendre soit le verbelatin cantare, cantatunt, qui se traduit dans notre tangue parchanter. Le radical primitif latin canl, <a'!<«~,forma directemehtiesinoM ca)i<Mf, cantate, M'!<a~ce, can<a&<7~,!f)Mn<o<!OHjet leradical équivalent ftancais chant, forme de cant par une légère al-

térittioa, est, de son côté, racine des dérivés ctan~ chanteur,chantre, chanterelle, enc/tantex)', enc~on~mMt, <(ne/t«n<CMt', etc.

ti peut même arriver qu'un troisième radical, résultant d'unealtération de l'un des deux premiers, serve à former, à son tour,une nouvelle série de mots appartenant encore a la même famille.

Ainsi, de chant, s'est formé, par altération, chans, qui sert de ra-dical aux mots chanson, chansonnette, chansonner, chansonnier.

Dans le devoir suivant, nous e!oK~OK<une ~)'!e <<cradicaM

latins, f'<:fM <<f!mots fr&tiçais qui en ~ôn</hhM<<!~a;' aM-

supprimée et rcmptacée par FaCcontcirconHcxC(pn<).Cette shpprcsstM),appeléesyncope, est très fréquente dans la langue ffancaise. (Voit notref;)~mmn.'rf f;<-mf)ttat)'flexl'eolngiq1de[f' année], page 2<t.

Page 26: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES KACiKHSLATt~S. 27

)'t((!(W.~t'c/eue écrira à la t~u<<e(<ec/tt«/t<e)'f«/<c«<,ô'u:<latin,

<oi</<Y«tcaM,la série des mots français ~«t f: t<t'o6tt<. (Voir

te modèle du devoir.

.4 A/<e;' (t), «t<<<'e. -~(~(us, t~'< 7~<i<M, ~<c. C"-

-Mtera,c/t'<m&re. C'<M<are,M'tta~nt, <t«~<e[', c/tCf'Mon.

Caro, eaf'nis, chair, qui se change en f.'t<M'. C/a/'us, c/ft<<~i~

C)'"x, crucis, croix. D<f/)~ex,<<t<cis, double. ~'o/ium'

feuille. Fr(fe<us, /<-MX,/<t~is,/t't<!t.

MOUÈLHDU DEVOtH.

A/h'r. Altérable, altération, altérer,alterna-

Ut', attcrnation, aUcrnative, alternati-

vement, inaltérable, subatterno (2).At<<t'< Autrefois, autrement, autrui.

tSEPTIËME LEÇON

DHr<Kttcttl~tM<e) ),

Dans le devoir suivant, nous ~ott):o)M M)te série de radicaux

latins, suivis des mots trançais qui en sont /t))'m6~par alté-

)'«<tOM.L*c<eueA't'!r« « la (/rt<t<ede chaque radical, <«!<latin,suit /r<M~<M,/« série Jet mots trançais y«t e<t<~<ee~<.

Gt'aMum (3), grain, ye/t. C'Mtus, '/ut*ft. Jt<(<ex, ~«-

<Mcis,.yM~e. Lex, legis, <o).–Lw~Ma, ~it'/ue. Magister,Ma~re. J~erx,KeMts, !M«rcAandise. ~fovero, motum,

MOMuotr. A~cctcrc, nexum, MMer. ~Vufus, H0t<t;eau.

Numerus, M«))t&<e. 7~(x, ~«ci's, ;<t'x. ~s,~e<<ia, ~ied.

~<~tt/us,~e((~~e. –QtHtiquc, c«" R(tlio, <'a«oKis, t'ati<o;t.

Rota, ~ue.–SaMc<us, K<:M<.–&'i«!<7is, A«MM<,semblable.

MOD6L);PU DEVOm.

G''«nnm. Grange, granit, granitique, grani-

(t) Toutesles lettres en italique doivent se retrouver dans chaque dé-rivé.

(!) Nousrangeons les dérivés ~ar ordre atphitbétiquo les composésne viennent qu'ensuite.

(3) Toutes les lettres en italique doivent se retrouver dans chaque d6-rivé.

Page 27: Le Jardin Des Racines Latines

JAKDi~ DESKACtXES LATtMjS.28vorc, granulation, granuler, granuleux,

engranger (i).

Grain. Ct'aine.grainier,égraincr.Gren. Grenade, grenadier, a;renadière,gt-e-

nadine, grenage, grenaille, grenaiHer.

grenat, greneterie, grènetier, grenier,

grenu.

HUITIEME LEÇON

De quelques principes qui ont préside à latransformation des mots latins

On a pu s'apercevoir, par les explications et les exercices précé-

dents, qu'en passant dans notre langue, les mots latius subissent

presque toujours quelque altération et qu'ils abandonnent leur

physionomie primitive pour s'accommoder aux exigences de notre

idiome national. A mesure que nous avancerons dans l'étude

comparée des deux langues, ces transformations nous deviendront

plus familières, au point qu'un mot latin étant donné, nous sau-

rons lui prèter nous-mêmes au besoin une physionomie française.

C 'la prouve que ces altérations des radicaux latins ne se sont

point faites au hasard, et qu'elles ont eu lieu en vertu de cer-

taines lois générâtes. Nous ne voulons pas dire cependant qu'uneAcadémie ait présidé à ce travail pour le régulariser: c'est le peu

pie lui-mème qui fait sa langue. Indépendamment des différentes

causes générâtes qui déterminent l'altération des sons dans toutes

les langues abandonnées à l'insouciance, à l'ignorance et aux in-

stincts du peuple, il eu est une qui exerça une action spéciale sur

les mots de la langue latine parlée dans les Gaules et qui contribua

à la transformation de ces mots lorsque la langue romane pritnaissance. Ce fut l'influence de notre climat du Nord sur la pro-nonciation d'une langue née daus une contrée méridionale. Lesmots se sont modifiés insensiblement dans la bouche du vulgaire,

qui parle et ne sait pas écrire l'orthographe s'est pliée à la pro-

nonciation, et l'on a fini par écrire les mots à peu près commeon les prononçait. C'est ainsi que le latin co~'tfMcerea donné cc-

gnoistre, qui, d'altération en altération, de simptincation en sim-

plification, est devenu co'!MOM<p,connoitre, coM')~M''e.

Nous n'avons pas la prétention de faire ici l'historique des phases

()) Nous rangeons les dérivés par ordre alphabétique; les composésneviennent qu'ensuite.

Page 28: Le Jardin Des Racines Latines

JAROtK DES RACt~HS LATINES. 29

diverses que la langue latine a parcourues pour arriver à sa trans-formation définitive, telle que nous la présente aujourd'hui notre

langue néo-latine. Ce serait ta une étude fort curicnse sans doute,mais que rejettent les tunites d'un livre élémentaire. Nous vou-tons seulement poser quelques principes généraux, qui nous ont'

paru de nature à dirige' l'élève dans l'étude des rapports de filin-tion. qui existent entre sa langue maternelle et la langue latine.

1° Uu grand nombre de mots latins sont restés à l'état pur dansnotre langue et out conquis le droit de cité dans nos vocabulaires;les uns, parce que ce sont des termes d'école ou de pratique; les

antres, parce qu'il aurait étédifËcile de leur un équivalenteu français tels sont

Accessit, n~eMt/a, alibi, e«t):p<M, errata, exeat, /t'MM)', /<M~M<'meH<o,Mt('~<o)'ai!<~MM,OMMt&M~,peccat; p< orn<ff, </M:p)'ogMo,re-

<yHt'en),silex, dictanten, t</<:mc/Mn), vivat, ad hoc, ad hominem, ex

«/o'«/j<o, ecce /<ontt),e.E/x'o/i?MO,e.t<'Y<'?!Uro~, er-voto, in M/)'c'?!/).!)! < /;t, t/xo /ac<o, )He<!culpd, Mt0<«proprio, xet; /</M6'u«rff, 4<u<«

~uo, etc.

2° Un certain nombre de radicaux latins se sont dépouillés deleur terminaison en passant dans le français c'est ainsi que l'ona fait, par apocope

Sot; de son-us.

~"t<<<let)e')<-us.

JMo«<deMOH<-is.

So''< de sor/-is.

7)OMde cfon-mn.

Pu)' de pur-us.DM;' de cfMt'-us.

JMMrdemMr-us.

Prudent de prxcfeHt-is.

Se;-pett<de~e'<pH<-is.Temple de <eM~-um.Mmedet/oM-us.

Corps de corp-us.

ï'tMp~de<en)~-us.

3<*Quelques mots latins ont perdu, par aphérèse, leur pretnieresyllabe; c'est ainsi qu'on a fait:

Itogne de «rrogans. Jeûne de ycjunmm.Oncte de attuticntus. Pavot de papaver.Bossu de ~t&bosus. Boire de bibere.

t° La consonne initiale c des mots latins se remplace souvent

par le digramme ch, comme on peut le voir dans les mets sui-vants

Chameau de canKtus. C/'ieu de canis.

Champ de campus. Chaleur de calor.C/<ambre de camera. Charbon de carbo.C/tam)9nedec.nn()e)a. C/)airdccaro.CAerdecarus. CAardondeearduus.

Page 29: Le Jardin Des Racines Latines

JA.RDt~ DE~RAO~ËS LATINES.:?

ë" Les voyelles simples a, e, i, o, u des r-idiMux latins se chan-

gent souvent, par épenthèse, en une des voyelles doubles ai, e<)ie, eM,o!ot/< d'aptes ce p)')!~cipeque notre langne préfère ge-uMt'atementiavoyeUsdoubto à )a.voye)Iesin)pte.Exemptes:

Main de manns.~i'merdeamarc.Paix de pax.Pain de punis.Mi'etdeme).

FtetdoM.

Nuit de nox.

Voix de vox.

mo!redef{)oria.

6" Les consonnes labiales b, p, v se substituent l'une à l'au-tt'e en passaut du latin dans le français. Exemples

Href de brevis.Nno/'de uo~us.

Avril de aprilis.Hiver de hibernus.

tl en est de même pour les autres consonnes de même nomainsi notre mot cadenas vient du latin catena par la substitutionde la dentale A à la dentale t. Nous pourrions multiplier tfs

exemples.?<' Quelques mots latins commennatit par sp, ~c, st, sont, par

prosthèse, précèdes d'un e en français. Exemptes

J~-pace de spa.tium.espèce de specils.Esprit de spiritus,Escalade de scala.

Ëcumedespunia.

Quelquefois même la prothèse absorbe le qui se trouve sup-m'imé. comme dans les motti suivauts

Étai'te(estabte)dest:tbnluu).Ét.(t(estat)dostat)ts.

Etab)ir(establir)des[abilh'a.Étang (estant de stagnum.Éponge de .-pongia.

s" Certains motatatins présentent avant leur terminaison lasyllabe el, qui se change en MMdans le dérivA français, comme

Château (cMtci) de castcMmn. Escabeau de scabcHum.

Not'xdenMX.

Croix (le crux.

Rotderex.

Voie de via.

Poing de pugnus.

Pot'ntdepMnctu))).Fleuve de tluvius.

L<tMpde lupus.Oitrsdet<rsus.

Fevedefa&a.

Prouver de probare.Double de duplex,Ca&t'i de capor.

~MbeIledescabeUnm.

Espoir de spes.Estomac de stomachns.

Esquinancie de squmancia.B:C!H'boticled6sc!ijt'hunculns.

Etoile (estoile) de stella.Ecole (escole) de schota.Étude (estude) de studium.

Étoupe(estonpe)destfipa.Épine de spina.

Page 30: Le Jardin Des Racines Latines

JAftD)N b);S )!AC)KES).AT)Nt:S. .31

Beau (bel) dcb<us. Tableau de Ube//a.

Chameau de camelus. Peau de pellis.

NOTA. En passant du latin dans le français, caMeHum, 6effM,c~te-

~8,sca~e~unt, tabella, pellis, etc., n'ont pas revêtu du premio~Mp les

formes actuelles c~o~faM, beau, chameau, escabeau, <a~~aUtj~Mt, etc. Laa

plupart ont dû conserver tout d'abord une partie de la terminaiso, la-tine cas~, escabel, pel, etc. Les formes en f6H<ne sont que de deu ème

formation. Nous en trouvons dè nombreux exemples dans nos vieux au-

teurs. Il n'ést besoin que d'ouvrir un livre du xn' ou du xm* siècle pourrencontter à chaque page castel ou<:MM,MM'otfre<, damoisel, mottcci et

tant d'autres semblables. Dans la suite s'est changé en eau, et nous

avons eu c/tdteou, poa~OMreau, dOMtO~a~au, t~Ottecou. Cependant la con-

sonne t est restée dans quelques d&rfvésc'est ainsi que nous avons cAa-

<m.<n'm,c/Ki<E;.e<. eMtEL~nM. C diverses permutations vont nous four-

nn'iexercioeauiv&nt:

Nous donnons MHm~[<e?'MMHepar EAU l'élève :wh~M~'a tous

les dérivés {<a~c~Me& les lettres EL ont été conservées.

Exemple Peau, en latin pellis, en vieux frannais pet, nous aftouné les mots peler, ~e<HS'e,pelard, pelisse, p?<t«'e, pelleterie,pelletier, pt'<ei</c. Le travail de l'élève consisterait donc ici dansla recho'chc de ces huit derniers mots.

Agneau, anneau, appeau, bandeau, bateau, beau, bois-

seau, carreau, cerveau, chameau, chapeau, château, ciseau,

ctaveau, cordeau, couteau,créneau, damoiseau, escabeau,

grumeau, jouvenceau, jumeau, manteau, marteau, monceau,museau, niveau, nouveau, oiseau, pastoureau, peau, pru-

neau, râteau, sceau, tonneau, vaisseau, vermisseau.

NEUVIÈME LEÇON

Décomposition des mots.

Dans la leçon précédente, nous avons essayé de poser quelques-"uus des règles qui ont dû présider à la transformation des motslatins et à leur passage, à leur naturalisation dans le vocabulairede la langue française. Il nous reste un nouveau cas à examiner,celui des mots français qui se sont formés par la fusinn de deuxmots latins, comme /Mn!teMe( de /;OMo,homme; c-Bo~'e, tuer)"MMMcr!<(de nMHM, main; .!c)'!A?<'c,écrit'e), vivipare (de Mt<M,vivant; jMo'o' produire), /u!m&t</e (de/un~ corde; omAM/at'c,marcher). Nous avions présenter aux éieve!! une série d'exercicessur ce sujet.

Page 31: Le Jardin Des Racines Latines

JARD)N DES RACINES LATINES.z

Sous donnons M'Mliste <~ mots trançais /b)'w<?~par la fusionde deux mots latins; l'élève en opérera la décomposition,

puis il les définira.

Omniscience, omnivore, granivore, herbivore, frugivore,

insectivore, carnivore, carnaval, fratricide, déicide, liberti-

cide, homicide, parricide, régicide, infanticide, suicide,

équipollence, équivoque, équilatéral, équilibre, équivalent,

équinoxe, noctambule, funambule, somnambule, putréfac-tion (1), liquéfaction, torréfier, certificat, ossification, déi-

fication, factotum, pacifier, panification, lapidification, pé-

trification, caléfacteur, raréfaction, clarifier, dulcifier,

ratifier, sacrifice, satisfaction, saponification, sudorifique,

frigorifique, falsifier.

NoTA.–Le petit vocabulaireci-joint donnera aux élèves tatraductieu

françaisede tous les etémentslatins.

~Quus, egaL

AMnuLAnK, marche)'.

C~DERR, tM)'.

CALOB, Cha)PU)'.

CARO, CAnNis, chair.

CERTUS, certain.

CLAMS, cL'tir.

DEus,))F. Dieu.

DL'LCIS, doux.

!ACEnE,FACTUM, f:)))'t'.

FALSus, t'anx.

FRATER, FRATRtS, f~éfe.

FRMUS, FR!GORtS, froid.

FpUGKS, ft'nitS.

FuNfs, corde.

GRANUM, grai~.

HEnBA, herbe.

(1) ).c verbe latin/'ocef<! (faire) entre, sous des formes assez divorsrs,dans la composition de ce mot et de tous ceux qui suivent. Ces formes

n'étonneront pas l'élève s'il considère que, dans sa propre langue, les ra-

dicaux des verbes ne se ressemblent quelquefois que par une seule lettre,comme dans moMMt'r, meut, je mu<; savoir, <oc/Kt)tt,sM.~esais. Nous

n'avons pas à rendre compte ici des différentes modifications que, subit le

radical /'ac dans ces différentes formes, /<tc<t'on,/'ac<<!ttr,fier, ~otte, ~cc,

/!<M«on,~c<t<eur,/t9t«. L'élève voudra bien admettre que, toutes les fois

qu'un mot. français se termine par l'une de ces formes, elle ajoute tou-

jours une idée d'action au mot qu'elle sort composer.

HoMO,uoMtKis, homme.

tNFANS, iNt'ANTts, enfant.

INSECTUM, insecte.

LA'tUS,LATRRtS, Côte.

L.APis,t.*ptDts, pierre.

LtBF.nTAS, iiberte.

LiRRA, balance.

LIQUOR, Uquem'.

Nox,NOCTis, nuit.

OMNts, tont.

OS, OSSIS, OS.

PANis, pai)i.

PATKR, PATRIS, père.

PAX, pACts, paix.

PETRA, pierre.

POLt.KHE, V:dui!

['u'rms, pourri.

Page 32: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES KAC'NËS LATINES. 33

)!AHU9, rare,déUé.

RATus, approuve.

REX,R).MS, roi.

SACRUM, chose sacrée.

SAPO, S.tVOU.

SATIS, assex.

SctENTtA. science.

SoMNcs, soxnneit.

OM'osctEtScn. ~OMMtM,tout; sc:<'n<M,science.) Connais-

sance infinie, que Dieu seul possède.

OMNtvORE. (OMMM,tout vorare, dévorer.) Qui se

nourrit indistinctement de chair ou

TVotM<~oMMO)Mune liste de mots français /brM~ /~a<' la /)<<);!de deux mots latins,' f<e('e en o~trer« la décomposition,

puis il <Mdé&nira.

Manufacture, manutention, manuscrit, quadrumanes, ma-

noeuvre, sinécure, pédicure, pédiluve, palmipèdes, omnipo-tence, plénipotentiaire, jurisprudence, juridiction, juridi-

que, fatidique, jurisconsulte, sénatus-consulte, pusillanime,

magnanime, Chartemagne, majordome, tèse-majeste, Char-

les-Quint, quintessence, somnolent, somnifère, soportfère.ombellifères, conifère, Lucifcr, aurifère, cëtérifere, taniferc,lactifère, calorifère, mammifères, crucifère, crucifix, cru-

ciforme, cunéiforme, crinoline.

NOTA. Le petit vocabulaireci-joint donnera aux élèves la traductionfrançaisede tous les éléments latins.

ANIMUS, âme.

AuMJM, or.

CALOR, chaleur

CKLER, prompt.

CoNStjLERr., délibérer.

Ca~Nts, crin.

SUDOR, sueur.

Sut, soi, de soi.

ToRREpE, rôtir.

'i'OTUM, tout.

VA'.E, adieu.

VALERE, VaiOU'.

VORARE, dévorer.

Vox, vocis, voix.

MODÈLEDU DEVOIR.

de végétaux, comme l'homme.

DIXIÈME LEÇON

DecMMposttion des mots (st<!<e).

CRUx,CRuct9, croix.

CUNEUS, Mm.

CURA, soin.

DtCEM,DicTUM,dirf.

DoMus, iDai-on.

HssuKTn, essenfe.

Page 33: Le Jardin Des Racines Latines

JAttDIK DES RACINES LATINES.34

FACERE, faire.

FATUM, destiu.

FEM, porter.Jus, Juins, droit.

Kôr)os(srec), c~ne.

LAC.LACTtS, lait.

L~sus, blessé.

LANA,laine.

LENTUS, > lent, appesanti.

LiNUM, tin,toi[e.

LUERE, laver.

Lux.LUCjs~ lumière.

MAGNus, grand.

MAJOR, plus grand.MAMMA, marnette.MANus, main.OMNIS, tout.

OPERAIIE, tr<tvai)ter.

MANUFACTURE (AfctKtM,main facere, faire.) Primitive-

ment, atelier où l'on travaillait des

MANUTENTION. (JMaM~ main; <eM~'e,<eH<M)H,tenir).Action de tenir la main à une chose,

Bécontp~sttton des mots (fi!<t<e).

Nous ~OMKo/Mune liste de mots français/'wMM~'a/'<«/M~MMt<edeux mots latins ~'c~feen o~e/'erala décomposition, p'il les d6finira.

Primevère, printemps, primordial, primogéniture, pri-

midi, méridien, quadrilatère, quadrupède~, quadrangulaire,

PA~MA, paume de la

main.avirou.

PES,pEDia, pied.

PLENUS, plein.PoTEKTtA, pouvoir,

PftUDENTfA, prudence, science

PUSILLUS, chétif.

QuAunu,pour

QUATUOR, quatre.

QuiNTus, cinquième.

ScRIUERE.SCRJP-

TUM, écrire,

SENATL's, sénat.

SINE, sans.

SûMNtJS, sommei).

Sopo~ sommeit.

TENERE, tenir.

UMBELLA, parasol.

MODÈLE DU DEVOIR.

mains, et, par extension, établisse-ment où se fabriquent en grand des

produits industriels. (Dér. manufac-turer, manufacturier.)

de l'administrer par extension, éta-

blissement où se fabrique le pain pourt'armée.

ONZIÈME LEÇON

Page 34: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 35

rectangle, acutangle, triangulaire, trèfle, ovipares, vivipares,

viticulture, agriculture, horticulture, arboriculture, sylvi-culture, pisciculture. apiculture, sériciculture, agricole,

vinicole, ventriloque, soliloque, aqueduc, viaduc, digiti-

grades, pIanUgradas, tardigrades, multiflore, multicolore,

patenôtres, curviligne, rectiligne, mixtiligne, iQCOtpotion.

Noi'A. Le petit vocabulaireci-joint donnera aux élèvesla traduction.

françaisede tous les éléments latins.

ACUTUS, aigu.

AGER, AGRI, champ.

AKGULUS, angle.

Acts, abeille.

AQUA, eau.

ARB&R.AnBOMS, arbre.

COLERE,cuL'ruM,cultiver.

Coi-on, couleur.

CURVUS,cuRVi, courbe.

DIES, jour.

DiGtTU~ doigt,

Duc~RE, conduire.

FLOS,~U)Rts, fleur,

FoutUM, feuille.

GENtï~RA, production.GnADMR, je i~arehe,

HoRT~s, HORTf, jardin.LATUS,f.ATERIS,c6té.

Locus, lieu.

LoQUtj parler.MËmus, milieu.

MERUS, MBM, pur.

MIXTUS,Mt.\Tt, méië.

MOVERE, MOTUM, mOUVOlf.

PMMEV$a~ (fr!~M~, premier; M)', printemps, j

Petite qui fleurit aux approches du

PRINTEMPS. (Pr!WtM, premier <eM~tM,saison.) Pre-

mière saison de l'année.

MuLTus, MULTt,nombreux.

NoaTER, notre.

ORNUM, oommencetnent.

OvUM.OVt, œuf.

PARERE, produire.

PATER, père.

PES, MD)S, pied.

Piscts, poisson.

PLANTA, plante.

PRIMUS, premier.

QUATUOR, quatre.

RECTUM, &ËCT:, droit.

SERicuM, soie.

SoLus, seul.

SYLVA, foret.

TARpua, TARut, lent.

ÏEMPUS, saison.

TRES, trois.

VEKTEB,v)fNTrRts, ventre.

VER, printemps.

VIA, voie.

ViNUM.vtN), vin.

Vms, vigne.

Vivus, vivant.

MODÈLEBU DEVOHt.

printemps.

Page 35: Le Jardin Des Racines Latines

JAttUt~ DI:S RACfNESLATtKLg.36

Nous donnons une liste de mots français formés par la /'M'MMde deux mots latins; fe~fc en opérera la décomposition,

puis il les déSDira.

Vermifuge, fébrifuge, lucifuges, centrifuge, centripète,

duumvirs, triumvirs, décemvirs, fac-similé, similor, tour-

nesol, solstice, orfèvre, génuflexion, législateur, belligérant,

atrabilaire, capricorne, castramétation, république, canti-

lène, frontispice, ndéicotumis, prestidigitateur, dentifrice,

longévité, mappemonde, Méditerranée, plébiscite, horripi-

lation, tacryma-Christi, parisyllabique, planisphère pru-

d'hommes, salpêtre, torticolis, chattemite, négoce.

NorA. Le petit vocabulaireci-joint donnera aux étèves la traduction

françaisede tous les cléments )atins.

~ËvuM, âge.

ATRA(fén).de). ATKRnoi'e.

BELLu~f, BELU, guerre.

!hus, bile.

CANTU9, chant.

CAP! chèvre.

CASTHA, camp.

CENTtHJM, Ct.r<T[tt, centre.

CttRtSTt, du Christ.

COLLUM, COU.

CoMMissus, confie.

CoRNu,corue.

UECHM, dix.

fJKNS, UHKns, dent.

UtGnus, doigt.

Uuo, deux.

FABER, ouvrier.

t'ACERE, taire. f.

FEBMs, fièvre.

FERRE, LATUM, porter.

F;DE!, à i~ foi.

Ft.ECTËRE, Ft.KxuM, Oëchir.

FtucARE,hotter.

FaoNS, t'ROKTts, front.

FuGARK,mettre en

fuite.

DOUZIEME LEÇON

Décomposition des mots (suite).

FuGERË, fuir.

Gi~u, genou.GERERE, faire.

HoRRER);, se hérisser.tNspicERE. regardor.LÀcRY~tA, larme.

LEN!9, doux.

LEx,LK&is, toi.

LoNGUM, long.

Lux~Lucts, lumière.

MAPPA, nappe,étoffeMEDIUS, milieu.

METARt;,METATUM,mesurer.

Mme, dunx.

Mutons, monde.

NEC, h0n.~

OTtU! loisir

PAR.pARtS, égalPETERE, aller

PETRA, pierre"PILUS, poil.PLAKUS, pi.ttt.

PLEUs,p).HH)s, peuple.PRËSTofmotitML),ieste,h:U~[e.PRUDENTES, expérimen-

tés.

Page 36: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 37

PUBL]CA, )ubUt)HP.

REs, chose.

SAL, sel.

Scm;M, odounam'c.

S]Mt'.IS,S[MtLË, semh).t)))C.

SOL, soleil.

VERMIFUGE. (VermM,ver; /f'< mettre en fuite.)Médicament propre à expulser les

FÈBMFUGE. (f~'t'M, ftèvre /arF, mettre en fuite.)

Remède propre a apaiser la fièvre.

STATIO, arrêt.

TmRA, terre.

TouïuM, tor;

TRHS, trois.

V);RMIS, ve!.

VA, homme.

MODÈLEDU DEVOIR.

vers.

f)N CE LA rRKtUERi! PAttHE.

Page 37: Le Jardin Des Racines Latines

DEUXIÈME PARTIE

DES PRÉFIXES ET DES SUFFIXES

TREIZIÈME LEÇON

Des préfixes.

Nous avons dit (leçon t") que la plupart des mots composéSont été formés en plaçant devant le radical une ou plusieurs par-ticules, que nous avons désignées sous le nom de pf~h:M.

Les préfixes sont, pour la plupart, des prépositions ou même desadverbes empruntés à la langue latine ou à la langue grecque,et qui ajoutent une idée accessoire à l'idée primitive du mot sim-

ple auquel on les adapte.Les p;<:M ont été appelés jM<<tcM<e.sinséparables, parce qu'ils

ne sont jamais employés seuls dans notre langue; on leur aaussi donné le nom d'initiales (du latin initium, commencement),

parce qu'ils sont toujours placés au commencement du mot dans

lequel ils entrent en composition.Nous allons faire connaître successivement les principaux pni-

fixes, en indiquant le rôle que joue chacun d'eux dans la compo-sition des mots.

AB, ABS

An ou ABSest une préposition latine qui se traduit ordinaire-ment par de et qui, placée devant un mot français, marque ex-

traction, séparation, étoiguement.

AB-JECT. (Jaec; jactum, jeter.) Ce qu'on doit jeterloin de soi ce qui est vil et méprisable.

AB-HORRER. (Hot'na'e, avoir horreur.) S'éloigner avec hor-

reur de.

AB-DIQUER. (DiMK'e,dédifr.) Cesser de se cMahc; de sevouer à une chose.

AB-suttDE. (Surdus, sourd.) Ce à quoi l'esprit est sourd;ce qui est contraire à la raison.

AB-RUPT. (Ruptus, rompu.) Ce qui est roMp~ coupedroit, escarpé.

Page 38: Le Jardin Des Racines Latines

JARDiN DES RACINES LATtXES. 39

AB-souDRE. (Soufre, detier.) D~~e; délivrer d'une accu-sation.

ABs-ENT. (CtM, e<t<M,étant.) ~'<HM<loin de. tjm (t'est

pMprésettt.

APO.

Apo, préposition grecque; a en composition la même force que

AB,ABS.

Apo-copE. (Gr. topad, couper.) Qui coMpede.Sgurede grammaire qui consiste à retrancherune ou plusieurs lettres à la fin d'un mot.

Apo-THÉosE. ( Gr. r/MfM, Dieu. ) Cérémonie qui d'un

homme fait un dieu; déification.

APH-ËRÈsB. (Gr. a!)'e<?,retrancher.) Qui !'e<r<MeAede.figure de grammaire qui consiste à retran-cher uue on plusieurs lettres au commen-cement d'un mot.

ApH-EUB. (Gr. hdlios, soleil.) Point de l'orbite d'une pla-nète, où elle est à sa plus grande distancedu soleil.

AU

Ao est une pt'epo-iitioti latine qui, placée devant un mot fran-

çais, marque uue tend~uce vers un but physique ou moral, la

proximité, qM[qtiefois riutensite de l'action.

ADAPTKH. (~jt<<«r< rendre apte.) Rendre apte à.ajuster.

AD-JAOKNT. (~acfM. couc)K'.)Ce qui est Muc/~ près de.

continu.&D-HÉRER. (Ha'iwe, s'attacher.) S'u~aeAe;' H. te~îr

f~rtemeut à une chose.

AD-vERSH. ( ~o'~Mi,tounié.) Tourné vers. qui est d'un); parti opposé.

AD-KttNtSTRER. (.Ut'M.!<<we,servir.) Set'[)!r,donner ses soinsà une chose. <

ADse change en Ac devant un c (1).

AC-COSTER (C<M<a,càte, flanc.) Se mettre au côté.aborder quelqu'un.

(t) Ce changement a lieu, par euphonie, en vertu de la règle dite d'as-simitation ou d'apposition, devant un radical commençant par e, f, 9,n, p, )', a, t. !) serait dur, en effet, de dire ad-c<M<er,ad-~n)Mf,<t(<-SMMM<t,od-fMntSt',ad-rioter, ad-parailre, atd.nM)', ad-socier, ad-tirer.

Page 39: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.40

AC-eËcER. (Cedere, marcher vers.) Se réunir & con-sentir.

Ac-coLACE. (Co~/MtK,cou.) Action de se jeter au cou de

quelqu'un, de t'embrasser.

AC-cottD. (Cor, cor~<) coeur.) État de deux co'Mr~quis'entendent.

AC-CROCHER. Pendre à un crochet.AC-CLIMATER. Accommoder au climat.

ADse change en AFdevant un f.

AF-FABLE (Pari, parler.) Auque! on peut aisément par-~f.

AF-FRANCHtn Rendre /')'<~c, libre.

AF-FRONT. Ce qui frappe au /)'o; insutte.

AF-nuEtt. (Filius, fils.) Mettre au nombre des

adopter, associer.

AF-FioÉ. (Ft(/M, foi.) Celui à la foi duquel on se livre,confident.

ADse change en AGdevant uu y.

Au-GfAVKR. Rendrep))tsy''at)e.AGGLOMËREH (G~oM~'a~, mettre en peloton.) Assembter,

entasser.

AG-onjTiNER. (Gluten, s'/M<int~,glu.) Joindre comme avecde la glu.

ADse change en ALdevant un

AL-LUMËR. (Lurnen, lumière.) Mettre la <<<Mit<'<'eà.embraser

AL-LOCATioK. (Locare, placer.) Action d'allouer, d'acc irdt'r

àqnetqu'uu.AL-LIER. Z./e;'à. mèler, combiner.

AUse change eu ANdevant un ~t.

AN-NEXER. (Nec<c''< /<M:f«i,nouer.) A'OK~ attacher à.

AN-NiHtLER. (A' ncn.) Réduite à r/M, anéantir.

ADse ehangti eu Ap devant un p.

Ap-fENDiCE. (PM</M' pendre.) Ce qui pend. ce qni estattaché à. toute partie qui sert de prc-longement à une partie principale et enforme une dépendance.

Ap-pAuvRiR. Réduire à la pauvreté.

Ap PAtunR. (/'«', parx, pair.) Assortir par /'oM'c.

Page 40: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 4)

ADse change en ARdevant un r.

AR-ROGER(s'). (~"t'~ demander.) Dc'MOK~vpour soi.s'attribuer.

Ap-RivER. Parvenir à la rive.

ADse change en ASdevant un .<.

As-SEom. B<o&t'ac6tedc,snr.

As-gAn.MR. (SQ~)'sauter.)S'c~")cc)-vers.attaquer.As-sisTER. (SM<e)'c,se tenir.) Se tenir à côté de. prête)'

secours.

ADse change en ATdevant un

AT-TR~Tto?). Action de ~i~'e son esprit vers un objet.

AT-TMTKK. (Testis, témoin.)Certi6er,prendre:iLf<!H;oM.Aï-TRApEn. Prendre comme à nue <rHpp<à un piège.

Q~ftquefnis le du préfixe ad disparait complètement, et l'on se

sert simpte'nent de « (1).

A-BpRDER. AHcrverste6o<'<<.

A-cHEMiNEp(s Faire chernin vers un endroit.

A'ouERRtR. Rendrepropre àtt~uf')'?.A-MÉMORER. (Afc/!Ot',meitteur.)t<endrem?t7~Mr.A-BRÉvtATMN. (nren~ bref.) Action de rendre p)ns&)-f/,

plus court.

A-GRESSEUR. (G)'n~t, gressus, marcher.) Celui qui m~t-cAecontre un autre, qui attaque.

A-uNKA. (Linea, ligne.) Commencement d'nn article

qui se met à la ligne.

EXERCICE.

Dans les MM<)!dont la liste suit, Mère séparera te préSxe du

radical <'<déSnira chaque mot, f'M!! que nous /'at'on! faitdans le ~cM<<<'H!e«<, en ayant ~nM de souligner ~a«! sa

définition le terme qui rend le sens du radical.

NOTA. U arrive que)quefoisque ce terme ne se trouve pas en entier

(t) !i ne fnut attribuer qu'aux modifications de notre orthographe la

suppression de cette consonne du préfixe. li n'y a pas si longtemps que l'onécrivait encore op-perce~Otr, «p-p~naer, ft~-orcsstOtt. Il est probable que,dans l'origine, tous les mots ayant le préfixe ad portaient une douMo

consonne, et que l'on éeritait<t& <))'et)Mtfon, at-MgtM'f,<tm-m<'n<'r.L'or-

thographe tend toujours à se simplifier, même au mépris de t'étymotogie,

quand lei exigences de la prononciation ne s'y opposent pas.

Page 41: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.42

dans le mot à définir, mais il y est toujours implicitement compris.C'estainsi que horreur, cote,fils se découvrent facilement dans les composésat/«MW,a<'c<M<er,o/Kcr.

Aberration, aborigènes, abstenir (s'), abstraire, apogée

(gr. y<?,terre), apologie (gr. ~yo!, discours), apostat (~<a)'e,

.t<<!<M)H,se tenir), adjudication, adjectif (jacere, jactum, jeter),

adopter, advenir, adverbe, adjoindre, accoupler, accompa-

.gner, accouder (s'), accréditer, affamer (/<:)He.<,faim), affluer,

anermer, afficher, allaiter, allocution, annoter, annuler,

appareiller, appesantir, apporter, approcher, arranger,

arrondir, assainir, assembler, assentiment, assouplir, as-

socier, attirer, attenter, atténuer, attribuer (<n&Mre, accor-

der), abnisser, abêtir, aboucher, aligner, apurer, anéantir,aboutir.

MODÈLEDU DEVOIR.

AB-ERRATfON Action d'errer loin de. erreur d'esprit.

AB-o!uG)';Nns. Qui tirent leur o~Me du pays même,

qui y sont des l'origine.

QUATORZIÈME LEÇON

Des pféUxes (suite).

AM, AMU, AMBt (AMPHI)

Ces préfixes signifient at<<oMr,des deux cOtés; ils ont la mêmevaleur que cmcA, cmcuM chez les Latins et AMPIIIchez les Grecs.

AMB-AGEs. (~~o'e, agir.) Circuit, embarras de paroles.AMB-iau (~f'f, agir.) Qui a double seus, double em-

ploi.AMB-!Ttox. (/)'?, i'<MtM,aller.) Action d'a~'aotoar, de

circonvenir, daus le but d'obteuir fortune,honneurs, etc.

AMB-jANT (/)-< aller.) Qui va font antour, qui enveloppe.Attt-t'uTEn. (Putare, couper.) CoM/j~'tout autour, retran-

cher.

AMpm-B!r. (Gr. &;b. vie.) Qui a une dohMë vf~ sur

la terre et dans l'M'].

AMPHi-sctEKs (Gr.n, ombre.) Peitples ftui ont t'oni&t'e

tantôt au nord, tantôt au midi.

Page 42: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 43

ANTE, ANTI.

Ces préfixes viennent du latin ANTE,qui signifie avant, et mar-

quent une priorité de temps ou d'ordre.

ANT-ËRiEun. Qui est avant.

ANTI-nATER. Avancer une date.

ANTÉ-mnjvjE~ (Diluvium, déluge.) Qui est avant le déluge.AKTE-cÉDENT. (Cedere, marcher.) Qui wat'cAe avant, qui

précède.

ANTt-cHAMBRr. Quiest.avantunec/tam&rc.

ANTi-et~n. (Capct'e, prendre.) Prendre d'avance, empié-ter sur.

Souvent ce préNxe vient du grec anti, et alors il marque oppo-sition.

ANTË-CHtUST. Opposé au Christ.

AXTt-sociAL. CoutraireàIaMCM'M.

CtUCUM, CHtCON, CtRCU (en g<ec PÉRI)

Ces préfixes, dont les trois premiers se ressembtent par la syl-tahe ctuc (du latin omcunjs, cercle), ont en composition la même

sigmtiMtion et se traduisent en français par autour, alentour.

cjMoN-STANcu. (S/aMf, se tenatit.) Fait accessoire autour du

fait principal.cmno~-votStN. Qui est aux alentours.

cmcoN-scM&E. (So'!&e/'c, écrire.) tertre autour, renfermerdans des limites.

CIRCON-SPEC'f. (Spec~are, regarder.) Qui re~«fa'e autour desoi avant d'agir.

NRHj-LAiRt: (CM'cM/M,cercle.) En forme de M<'c/e.

cincu-iT. (~)'c, !<Mm,aller.) Tour, détour.

pËKi, préposition grecque, a souvent e!t composition te niemesens que' circum.

~~MtTBE. (Gr. Me~ot), mesure.) ~e~M du eoutour.

PÉM-CAB.DE. (Gr. <:«)'<?!,coeur.) Membrane qui enveloppele c<pMr.

PËm-sctENS. (Gr. skia, ombre.) Habitants des /ones gia-ciales, pour qui les ()N!&rMfont chaque jourle tour de l'horiMn.

Page 43: Le Jardin Des Racines Latines

JAHDIN DES RACINES LATINES.44

CtS.CIT

Ces prcûxes ne sont autre chose que la préposition latine crs,OTRA, qui signifie en ~n, ils ont pour opposé ULTRA,T~ANS,«MfA?/A.

CIS-PADANE. (Po~M, Pô.) Qui est en deçà du Pd.

ct-TÉMEUR. Qui est en </f~, de notre c&të, par rapport àun fleuve, à une montagne ~a~xe cité-

r!<-Mre, qui est eu deçà de t Èbre.

CONTRA,CONTRE

Ces deux préfixes conservent le sens d'opposition propre à la

pt'ëpositiou Itttu'e CONTRA,qui signifie cortre.

CONTRA-STE. (S~'f, se tenir.) Qui M tient, qui est en op-positionàdespatoie~âdesactes.

GONTRA-VENTION. (~!<re, t)e~«M, veuit'.) Acte qni est eti op-position avec uue loi, une o'dounauce.

coNTHE-MANDEH. (.M«n</arc, donner ordre.) Donner contre-ordre.

coNTRE-TEMps. Évéuen~ent qui arrive eu temps inoppot'tun.

CO, COL, COM, CON, COR (en grec SYN)

Ces préfixes, dont les cinq premiers sont formes de la préposi-tion iatine cuM, qui signifie «fec, gardent ce même sens en com-

position. Ils marquent l'union, la concomitance, l'action simnitanée,tjuetquefoi- même ils ne servent qu'à donner plus de force et d'in-tensité aux mots qu'ils précèdent.

co s'emploie devant un mot simple qm commence par une voyolleou un /<muet.

GO-ADJUTEUR. (~'7/MNHrf,adjutum, aider.) Qui est adjoiut

àunprélatetexerceteministèt'ecoojoiu-himeut avec lui.

co-uABiTKR. Ha!c'tvec quelqu'uu.co-HÉSNN. (N~)'e<'e,A~MM, s'attacher.) Force qui at-

<ac/;e,UDitIes)uo)éca)es des corps.co-iNCiDENCE. (/MMt/e)'e,tomber.) État de deux choses qui

<OM&eM<l'uue sur l'autre, qui s'ajustent.

cor. s'emploie devant nu mot qui com~neuce par

coL-LÈGE. (~ere, /~c<M?/?,ramasser.) MMMibnde por-sounes dans un but dctct'uliuc.

Page 44: Le Jardin Des Racines Latines

JAROIN DES RACINES LATINES. 48

coL-LECTton. (Légère, lectum, choisir.) Choix d'objetsayant du apport entre eux.

coL-nstOK. (Lr//crc, /.p<MW,hiessm', briser.) Choc, ren-contre de deux corps,de deux partis op-posés.

COMs'emptoie devant b, p, w.

coM-BiNER. («M, deux fois.) Mèler eusemtde deux choses

et, par exteusiou, uu pins grand nombre.

coM-pENSUR. (Pc;iM' peser.) Contre-pMe; balancer unechose avec une autre.

coM-MENSAL. (Mensa, table.) Q')i vit à la même <a6/e.

coM-MERCE. (Mera:, nwcM, marchandise.) Échange demarchandises.

CORs'emploie devant les mots qui commencent par r.

coa-ROMpRE. ~!otnp)'el'encha!!)ement des parties d'un tout;t'attérer, le gâter.

con-ROBOREK. (Ro&ur; force.) Donner plus d'intensité à la

~orce.

coN s'emploie dans tous les autres cas.

CON-COURIR. CoM)'/<'eusembte au mème but.MN-FEDÉRATiOD (~'(B<~M~,/cMfe<'M,alliance.) ~Mt«MceHUtreplu-

sieurs puissances.CON-GËN&M. (Genus, generis, genre.) Qui est du mÈme

genre, de la même espèce.coN-GmTfNEn. Hendre visqueux comme la glu.coK-JUGAL. (~M~Mm,joug.) Qui' est sous le même joug,

qui concerne i'uuion des époux.CON-NEXION. (Nf'.Eu~ iien.) Liaison qui existe entre deux

choses.

coN-QuËnm. C/<e)'cAer,obtenir par des efforts soutenus.

SYN

La préposition grecque SUN,qui prend en composition les formessuivantes, SYN,SYM,sy, SYL,a la même valeur que le préfixe co,coM.ete.,

SYN-fAXK. (Gr. tassd, arrauger.) Ordre, «''<-«M~<-MeM<.des mots entre eux.

SYM-pHO~iE. (Gr.p/«!nf',voix.) Voix, instruments qoifomiuut accord.

Page 45: Le Jardin Des Racines Latines

JAH[)[N DES RACINES LATTES.46

sYL-LABE. (Hr. labein, prendre.) Plusieurs lettres pr:ensemble.

SYSTÈME. (Gr.f/</<~Mt, se tenir,) AssembLiga Je par-

ties, de principes ()Ut6'e<!<'HMM<.

EXERCICE.

L'élère décomposera e< déBnira les mots suivants, en aya);<soin ~c souligner, dans sa définition, le terme qui rend le

sens t<Mradical.

Ambitionner, ambidextre, amputation, amphithéâtre (gr.

</tMM<<K,regarder), antériorité, antépénultième, anticipation,

antiphrase, antipape, circumnavigation, circonlocution, cir-

convenir, circonscription, circonspection, circulation, péri-

crâne, périphrase, cisalpin, cisjurane, cisrhénane, contra-

diction, contredanse, contrefaçon, coétcrne), coexistence,

cohéritier, coordonner, coopération, collaborateur (laborare,

travailler), collatéral (latus, lateris, côté), colloque (loqui,

parler), combattre, commutation, complaire, correspondre,commensurable (mensura, mesure), corrélatif, concitoyen,

condisciple, conforme, confondre, conjonction, conjuration,connivence (M!UM'e,cligner de l'œil), consanguin, consonne,

contemporain, convenir, synchronisme (gr. c/M'o~o~,temps),

synonymie (gr. o~MMO, nom), sympathie (gr.~a</MM, pas-

sion, sentiment), symétrie.

MODÈLEDU DEVOIR.

AMB-n-ioNtŒR. AM~ autour, circonvenir, rechercher

avec ardeur.

AMM-D~xTttL. Qui a double main <<)'(/<e.

QUINZIEME LEÇON

Des prëBxes (~M!/e).

DÉ, DES, DI

Le préfixe D~est le plus souvent négatif et marque la <nppM8-sio)tf)c)'if)ceë~o)tcéepM)en)Otsimp)e.

DEMARQUE)! Quitter la barque.

Page 46: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN UES RACINES LATINES. 47

DÉ-BORDER. Oter les bords, dépasser ies&<M</s.

DË-BoiTER. Faire sortir un os de sa &o~f.

DÉ-RÈGLEMENT. Conduite en dehors des règles.DÉ-MMR Effacer les rides, égayer.DÉ-VAU8ER Privet de valise, dëponiUfr.

DE, négatif, se change quelquefois en DÈS,DF. ri.

DËs-AVouEa Cesser d'a!)oMef.

tiËs~K«NUYRR. Faire cesser t'~MNM!DÈs-HABrruER. Faire perdre l'habitude.

DES-iKtAnEssÉ: Qui n'a pas d't/tM)' qui tient peu à sesf):

DËs-ORDRE Négàtion de i'f))'<7t'<

DEs-siu.ER. (Cilium, cil.) Écarter les cils, ouvrir les yeuxà quelqu'un.

Dt-VEMENCE. (Vergere, tendre vers.) Direction de deux li-

gnes qui vont en s'écartant l'une de l'autre.

Le préfixe DÉsert quelquefois à étendre la signiScation du mot;alors il est dit ~n!p~n<t/, comme dans les mots suivants

nÉ-coupER. Couper en morceaux et avec un certain art.DÉ-TEMR ÏeM!?',garder en son pouvoir.DÉ~T):RM!NEn S'arrêter à un <e)-Mf,préciser, résoudre.

DË-TREMpisR. T't'~Mpo'abondamment.

DENONCER. (JVM~hiM,nouvelle.) Annoncer publiquement,dëctarer.

Bt,tmpUatif, se change en Dl dans un certain nombre de mots:

Di-LATER. (Latus, )&)'ge.)Donner plus de latitude, plusd'étendue.

N-MiNUER. (~!HMM'e,amoindrir.) Rendre plus menu.

DIS, D)F

Ce préfixe marque le plus sonvent la négation.

Ms-cuLpER. (Cf~a, faute.)Jnsti(tet'qnetqu'und'une/}<M/<Ns-joNCTivM. Co'o'!c<!o~ qui, tout en unissant les mot-

sépare les idées.

Ms-suADER. (Suadeie, consci~er.) Détourner quelqu'und'un projet.

Ms-LOQUER. (tocttt'e~ ptacer.) D~~ace)' violemment.

Page 47: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.48

Dis <n:u'qnequctqnefois la diversitë, la division, la (iispersio.i,

et alors il est souvent ampliatif.

DIS-PUTEn. (PM<o;'f,penser.) P~M~f diversement, de là

disputer.Dts-CERKEn. (C?)'t)e''c,voir.) ~o! les différences, faire nnee

distinction.

Dts-sEQtjEft. ('!M'<!)'coupe!)S<)w)esdit!'e!'entes par-ties d'un cadavre.

Dts-StDRNT. (Scde<-<sIëger).Qui~«'yeàrec.nl,quisesépare d'nn grand nombre.

os-TMBuKR. (7'<M<r<accorder.)Parta.ger,rë[!artir.DM-'D~GuRn. (7';Hyo'e. teindre.) Teindre diversement, ce

qui est un moyen de distixgHer.

mssechangeenDttdev:mtnn/

D!F-FAMEn (FY!MM,réputation.) Perdre qnetqu'nn de ré-

~!<<~)'OM.DtF-F~'sMN. Action de se répandre.

E, EX

Ce préfixe n'f'st aHtto que la préposition latine R, ex, qui M t)-)-

'h)it p de; il m.ir~He une idée accessoire d'extraction, d'émission,

d'exclusion il a donc assez souvent le sens négatif, mais parfoisaussi une vateurampiiative.

~-nMMRn (Gimen, senit.) Mettre dehors.

É-MANER. (~a~are, conter.) Sortir, ~coM~

<; MtssMN. (~<?, Mt'MMtH,envoyer.) Action lie pott~erhors de soi.

Ë-p]LER. (Pilus, [joit.) Arracher le poil.

i~-VADEtt. (Ff~f'-e, aUer.) S'échapper.

tsx-ALTER. (~/<"<, haut.) Mettre au-dessus des autre.}.

Ex-oRB)TAt<T. Oui sort de son orbite, exngérë.

Ex-TmpER. (Stirps, souche, racine.) Déraciner.

EF-FftÉNË Qui est hors de /<'eM.KF-ronoEtt(s'). Employer bcancoup de force.

EXTIIA

Préposition htine qni sa tiadnit par hors, nx~rc, <~K'<)M.EXTRA. C~'qni est en dehors.

Page 48: Le Jardin Des Racines Latines

JAnONDESRAONESLATtNES. 49

F.XTttA-MUROS Hors des mu~.

EXTRA-VASER Sortirdu vase,des vaisseauxordinaires.

EXERCICE

L'élève décomposera e<définira les motssuivants, en ayantsoin de souligner, dans sa ~tM<!OM,le terme qui )'en<<le

sens <~<radical.

NOTA. A6ndele guiderdanscetravail,nousfaisonspréeodcrd'anMtérisquelesmotsoùle prétixeestampliatif.

DébaHer, débloquer, décapiter (ca/)M<,tête), décourager,dédire, déloyal, désarçonner, désespoir, désinfecter, désceu-vré. désosser, désunion, débonnaire, déchoir, ~défaiUir.

dëtaisser,* dépasser, dessécher, divaguer, *divu)guer,disgrâce, disparité, disproportion, difficile, difforme, dis-

courir, disposer, *dissimuler, disséminer (semen, se-

mence), dissolution, 'distraire, ébrancher, *ébrécher,ébruiter, ef!cuiiter,écosser,ëdenté,*égosi)ier[s'), *é)argir,énerver, épousseter, excentrique, excommunier, 'ex-

hausser, exhumer (humus, terre), expectorer, exporter,extraire, extrajudieiaire, extraordinaire, extravaguer.

MODÈLEDUDEVOIR.

DÈ-BAT.LER. Sortir de la balle.

DÉ-BLOQUEn. Délivrer du blocus.

SEIZIEME LEÇON

Des préaxes (suite).

'IN

La préposition latine M se traduit par en, <~M~,<K)';le plus sou-

vent elle donne un sens négatif au mot qn'ette précède.

tN-AMMÉ. Prived'<tMe,devie.

m-ADVKRTAKCE. (~</ue<'<e)'f,tourner vers.) Faute d'attention.

JN-AMtssiBLE. (~nit</fr<°, amissum, perdre.) Qui ne peut se

perdre ~t'dce !NAMisstBt.E.

tt<-coGN!TO. (Cognitus, connu.) Sans être connu.

UYMDBL'ÉLÈVE. 3

Page 49: Le Jardin Des Racines Latines

JARCtN DES RACINES LATINES.50

)Nsechangeeti!Mdevant&p.

iM-HEttBE. Sang6a'-&c.

m-MONDE. (~uM~Mt,propre.) Qui n'est pas monde, pro-pre.

tM-MUABLE. (Mutabilis, sujet à changer.) Qurna changepas.

iM-pASStBLE. (Pati, passus, souffrir.) Qui ne MM~'e p~s,qui n'a point d'émotions.

JN se change en IL devant un <.

U.-LÉGAL. Qui n'est pas /<<.iL-uMtTH. Qui n'a point de/<e.!t

iN se change en IR devant un

]R-RÉFRA&ABLE (He/i'a~<!)' résister.) Qu'on ne peut r~CMef.

ttt-nÉvocABLE. Qai ne peut être t'ej.'o~t«'.

Le préfixe iN, comme ses équivalents EM,EN, IL, IM, IR, est

quetfjuefois employé dans le sens positif; il s~gniHa{ttors </c~)!

vers, pour, et mahjue l'intërient' d'une chose, on une tendancevers un but ou bien il estsentemfnt augmentatif.

m-AUGURER. Prendre les augures pour.()).iN-CAMKREtt. (C<!f< prison.) Mettre en pt'~o?!.!r<-ctNËRATm. (C/n;<'<f)tr~, cendre.) Action de réduire en

ce«<~M.

iN-vESUGATiON. (Ve~<t~tM)?!,trace.) Action d'aller sur les fM-

tiges, snr les traces, recherche.

tN-vëTËRË. (Vetus, veteris, vieux.) r/<7/enraciné dans.

EM-ausQUEtt(.,). (De l'ancien mot bosc, bots.) Se cacher dans

un totx pour surprendre l'ennemi.

EM-pAUMER. Recevoir dans la ~Mn)e de la main.

EN-CLAVER. (Claudere, ctore.) Enfermer une chose dans

une autre.

Ett-Mum. Ct~Mte)'dans, coucber en terre.

(t) Ce mot s'emploie par allusion à l'usage qu'avaient les anciens de een*

satMt les ouc'<« avant l'installation d'un hontmo en place ou avant une

entreprise qutteonque. Ainsi o') appelle t'tMK'S)M'aMomune cérémonie re-

ligieuse qui se pratique au couronnement d'un souverain. Par extension,on dit l'inauguration d'une statue, d'un monument public. On dit aussi

d'un fonctionnaire qu'il fait un dtMOurs d'inauguration.

Page 50: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 51

iL-LusiON. (Lu</ere.<M~'MMjjouer.) Ce qui se jouede no-tre esprit.

IR-RUPTION. (~Mtnpft' t'Mphfn)~rompre.) Mouvement son-dah) et violent pour ~énetr.'t'.

A

Le préfixe A ne se rencoutre que dans les mots qui nous vienneutdu grec, et it a, comme iN, te sens négatif. Par euphonie, A de-vient ANquand le radical commence par une voyelle.

A-cÉpHAL): [Gr.)/;a~,téte.)San9/~e.A CAuns. (Gr.Aa«<o<, tige.) Sans <A-DYNAM]K. (Gr. ~Mxantts, force.) Absence de /brct-, fai-

blesse causée par la maladie.

A-THEË. ((jt'.Meo~,dieu.)SansDMM.quimeD:CM.AN-ooiN. (Gr. o<<MM~,douleur.) Sans dou/eM'

AN-UMAUË. (Gr. onta/<M, uni, régulier.) Manque de t-A/M-~t';M.

1NTER

)NTE&est une préposition latine que nous rendons par entre,;jH~M; dans la composition des mots français, elle devient quel-ftucMs~ffoeteMfre.

iNTÉn-EssER(s'). (ËMf, être.) JÉtre parmi, être mète à, pren-dre part à.

MTM-Mttt: Parler entre. pour miro.obstacte, enlpêcher.fNTEn-M;Èt);Aim: (Medium,milieu.) Qui tient le MiHeMëntre

deux choses.

INTEB.-STICE. (S<(fre, se tenir.) Qut~<t<tt<, qui esteutre

les molécules.

iNtRD-DuiBE. (OMce)- conduire.) faire entrer dans.

ENTM-PONT. Intervalle entre deux ponts d'un b~Huaent.

OB

Préposition latine qui signifie devant, en face de, à l'opposé de.

OB-STACLM. (S<«t'c, se tenir.) Ce qui se tient devaut, ce

qui empêche.oa-sTRUER. (S<Me''e, bâtir.) B(!<:rdevant, boucher, efu-

bayrasser.

oa se change en oc devant un c.

oc-CASiON. (Casus, chute.) Ce qui <&nt&<ce qui se pie-seute devant, rencontre.

Page 51: Le Jardin Des Racines Latines

JAr.Oi~ DES MACtKHS LATINES.S2

oc-cifUT. (C«pM<,tète.) Partie opposée,derrière de la<~e.

oa se change en oFdevantun/

of-FMR. (Ferre, porter.) Porter devant, mettre à la

disposition de quelqu'un.

OF-FusouER. (Fuscare, faire ombre.) Empêcher de voir oud'être vu.

on se change en op devant un p.

op-posER. Poser devant, faire obstacle.

op-pRESSER. Presser devant, étouffer.

EXERCICE

L'élève décomposera e< dé&nira mots suivants, 'en ayantsoin de souligner, dans sa définition, le terme qui rend le

sens du radical.

Inaccessible, inaliénable, inamovible, inconstant, indo-

lent (dolere, souffrir),- indubitable (dubitare, douter), immé-

diat, immeuble, impeccable (peccare, pécher], impondérable

(pondus, poids), illicite, mettre, illégitime, irréductible, irre-

vérent, incarnation (caro, carrais, chair), incorporer, inflam-

mation, inhumation (humus, terre), inquiet (quies, repos),

embrasser, empaler, endolori, enclouer, entonnoir, illumi-

ner (lumen, luminis, lumière), irrigation (rigare, arroser),athéisme (gr. theos, dieu), apathie, apétale, aphonie (gr.

~/tjH~, voix), apode (gr. pous, podos, pied), anarchie (gr. ar-

chos, chef), anonyme (gr. onuma, nom), interlinéaire (<)tea,

ligne), interjection, intertropical, introduction, entremet-

teur, entremets, entr'acte, obvier (via, voie), obséder (se-

dere, s'asseoir), occipital, occurrence, offrande, opposition,

oppression.

MODÈLEDU DEVOiR.

tN-AccEssiBLE Qui n'est pas acceM: dont on ne peut

approcher.

t~-AUÉNABLE. Qu'on ne peut aliéner, vendre.

Page 52: Le Jardin Des Racines Latines

63JAH[)tN DES RACINES LATINES.

DIX-SEPTIEME LEÇON

Des préaxes (!t<t<e).).

FER

PERest une préposition latine qui stgniSe par, durant, au ira-feff de, pendant. Elle désigne, en composition, l'accomplissement,la perfection d'une chose, l'action d'aller an travers et aussi luin

que possible.

pEn-FMTtOK. (Facere, factum, faire.) Achèvement entier,qualité parfaite.

PER-HBE. (Fides, foi.) Qui va à travers la foi, quimanque de loyauté.

PÉMR. (Ire, aHer.) «et-, passer au travers et au

delà de la vie.

PER-MANENT. (Jt<<M<ff,rester.) Qui reste aussi longtemps-que possible.

fEn-MMABL.)! (~Mc«re,couler.) Qui livre passage à un fluide.

PERdevient quelquefois PAR.

PAUFAIT. Fait aussi bien que possible.PAR-JURK. A travers le serment, mépris, violation du

serment.

PAR-VENU. t~ettMà travers, arrivé malgré les obstacles.

POST

Ce préfixe n'est que la préposition latine POST,qui signifie après,<<e~MtiMest le contraire de ANTÈ,qui veut dire avant, efct'ant.En composition, il indique qu'une chose vient après une autresous le rapport du temps on de l'ordre.

PosT-ÉRtEun. Ce qui est après daus l'ordre des temps.PosT-ÉRiTË. Ceux qui seront dans la suite des temps.Posf-scRUTUM. (Scr'ptMM, écrit.) Ce qu'on ajoute à nue

lettre après la signature.

PME

Ce préfixe a le même sens que la préposition latine pp~B,qui setraduit par deuaMt, au-dessus de; en composition, iit indiquedotic qu'une chose est avant nue autre ou au-dessus d'elle.

PRÉ-AMBULN (~Ht&M/afe, marcher.) Ce qui marche en

avant, sorte d'exorde, d'avant-propos.

Page 53: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.84

pRÉ-cocE. (Coelus, cuit.) Ce qui est cuit, ce qui a mûriavant le temps.

pRÉ-D!LECT!û~ (Diligo, d'(;<MH!, chérir.) ~OM)' de, préfé-rence.

puÉ- FACE. (faW, parler.) Discours eu tête d'un ouvrage.

rnÈ-FERER. (Ferr?, porter.) Mettre en avant, aimer mieux.

p~Ë-UMMAiRE. (Limen, seuil.) Qui est devant le seuil, audébut d'un ouvrage.

PRE-LUDM (~uf/etc, jouer.) Essayer sa voix, son instru-ment à l'avance.

pRE-MATum' (JMa<MrM,mur.) Ce qui est w: trop tôt.

put-TEXTE. (ï'Mw?, <M'h<Mi,tisser.) Raison apparentemise eu avant pour dissimuler un desseincaché.

PM-BTANC~ (S<are, se tenir.) Qualité de l'homme quiaffecte de se tenir au-dessus des autres, quitt de la gravité, de la dignité.

pBË-suMËR. (SsMer~, preudre.)Prftt/)-e d'avance, jugerpar induction.

PRO

Lf) pt'etix~ pnu est mM pt9pQs!tion l<tt.iuequi se traduit ordin-tt-tement par poM; OMlieu de, au /&tM,deuanf, eM auaM<et qui, en

composition, ajoute au mot q)i'i! précède l'une des significations

indiquées ci-dessus.

pM-coNauL. Magistrat qui commande à la place du consul.

pM-cuMUR. (CM~we, prendre soin.) Qui prend soin pour.

pRO-FANE. (Fanum, temple ) Qui se tient ou doit se te-

nir loin du <emp<c.

fho-CESSION. (Ce~f/'e, cM~un!, marcher.) ~«'c/<e so!ehneUe

accompagnée de chettit~ et de prières.

PM-FESSMN. (ff! fasius, avouer.) Aveu public, ce

qu'on fait publiquement.pM'aMssË~ (C''c~M~,pas.) Faire des pas eu avant.

fttO-STBR~eft (S~roere, <<r<t<MM,étendre.) ~<M<~ jeterdevant queiqu'un.

pRO-TK(,En. (T'ocre, <?c<MM,couvrir.) CoMM'')'devant,

défendre, garantir.

Page 54: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtN DES RACINES LATtNES. 8H

PM-viOENCE. (Yidere, voir.) Attribut de Dieu, qui consiste

àM)!')'tout,àveit)er sur tout.

pno-viNCE. (Vincere, vaincre.) Pays vaincu au loin (1).

Devant certains mots, au lieu de p)'o, on,se sert de pour, avecla même signification.

poun-vnm. FoM-à l'avance, veiller à ce que rien ne

manque.poun-suivRE. Sto'M'e au loin.

Le préfixe p~o est aussi une préposition grecque employée dansla composition de certatns mots français d'origine grecque il a

toujours le sens de avant.

pno-ORAMME. (Gr. gramma, lettre, écrit.) ~<'t'<qui annonceun spectacle, une fête.

pM-LËGOMtuM. (Gr./c~onMna, choses dites.)~ Notions préli-minaires d'un ouvrage, d'une science.

pM-NosTic. (Gr. gindskd, eomuattre.) Conjecture de ça quidoitarriver.

pRn-pHÈTE. (Rr. ;)/<~m!dire.) Qui annonce a t'avance,qui prédit.

nxRttn)c.n

JL't~cK décomposera p< définira les Hto<<suivant.s, e~ oyo))<.<oMtde 8ouligner,~<!))ss<tf~/??!!<MH, terme qui rend le sens

f<« radical.

Perforer, permettre, parsemer, parcourir, postcommu~

nion, postdater, posthume (humus, tèrre), préa!ab!e, précé-der (cedere, marcher), prédestination, prédire, prédoauMr,

préfixe, prémunir, prénom, prépondérance (~onrhof, ~oMf<e-

)'«, poids), préposition, prévatoi)', prévenir, prévision, pro-

c)amer (c~Marc, crier), procéder, produire (ducere, conduire),

proéminence, proférer, professeur, progrès, projectite, pro-

mener, promotion, prostra~Qn, protecteur, provocation (oo-

care, appeler), pourchasser, pourparler, pourvoyeur, pro-

()) Les Romainsdonnaient

le nom de pfotxttce aux p~ya qu'ils ~v&!en)conquis hors de l'Italie. C est ainsi qu'ils appelèfent pfoetttce fotttatM

(pfootnc<a fomMKe)la partie m~ridion~te de la 8au)o qu'ils avaient sou-mise avant Jntes César, et qui, du latin provincia, a conservé le nom do~~o~p~ce.

Page 55: Le Jardin Des Racines Latines

JARO)NUES RAC)'<E8).AT)'<);S.86

chronisme (gr. chronos, temps), prologue (gr. logos, dis-

cours), pronostiquer.

MODÈLE DU DEVOIR.

PER-FORER. Percerà travers.PER-METTRE. Mettre, laisser passer à travers, auto-

riser.

DIX-MU ITfÊME LEÇON

De8pre&xe8(!'<<e).

Le préfixe sÉ es, en français comme en latin, une particule

inséparable, qui marque, dans tes mots auxquels elle est jointe,l'action de séparer, de mettre à l'écart.

sÉ-cuMTË. (C«'a, souci.) Soucipat't.abseuced'ittquiô-tude.

SÉ-DITION. (Ire, tYun), a))er.) Action d'aller à part, dese révolter.

st-DmnE. (Ducere, condMrp.) Mener à l'écart, cntrat-ner dans ses desseins.

SÉ-PARER. (P~)'a)-e,dispose)'.)M(;ttt'e&)'éc.'n't.

SIN, SINE

Ce préâxe vient de la préposition I.ttiue siN~ qui signifie sans;il marque la privation, l'absence de la chose.

stNË-cuRE. (Cura, soin.) Charge satanée qni n'exige au-cun soin, aacun travail.

SYN-c&RE. (Cera, cire.) Pur comme le miel sépare <te lacire.

stM-PM. (P~cOj plier.) Sans pli, tout uni.

SUD.

Cette préposition tatine, qui siguifie MMS,en-</<'MOM~,jH7)-t-Mot«,entre daus la composition d'un certain nombre de mots de notre

langue et conserve ta même signification qn'pn latin.

suB-tn. (frp, a)!er.) .e)' dessous, se mettre à la dis.crétion de.

Page 56: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. M

suB-joNCTiF. (Junctus, joint.) Placé dessous; dépendantd'un autre mode.

suB-juGUEp. (~uytt'n,joug.)MettresousIe~oug'.SUB-MEMER. (Af~'s'pt'e,mcrïMtt, plonger.) Engloutir dans

l'eau.

suB-sTANGK. (S<a''e, se tenir, être.) Ce qui est an-dessous;ce qui existe indépendamment de la forme.

suB-STn'uER (S<o/M?t'e,p)acer.) Mettre au-dessous, à ta

place de.suB-VERNF. (Vertere, fe~ut!, tourner.)-Qui <OMt'Meen

dessous, qui bouleverse.

SuB prend diverses formes et devient suc, sup, suo, sou, suivant

t'initiale dn mot avec lequel il entre en composition.

suc-CËDER. (Cc</e''e, marcher.) Qui marche eu dessons,qnivientaprès.

F.uc-coMBËR. (Cubare, se coucher.) Être acca.bie sous.

sut' FOQUKR. (fMMCM,go)'ge.)Prend)'esousiaj/o)-s'<etouf!b!.suF-FtnE. (Facet-e, faire.) Fatre, fournir en dessous,

mettre à la place de, tenir lieu de touteautre chose.

suG-o~RER. (Gerere, porter.) Por<e<'en dessous, insinuer.

SOU-PLE (Plico, plier.) Qui plie sous, mauiable.

sou-vEN!R. Ce qui vient en dessous de l'esprit, cequ'ouse rappelle.

SOUF-FLER. (F/~re, agiter l'air.) ~yt<e<'<'ntr en dessous.

souF-FBYR. (Ferre, porter.) <'0t'<crdessous.éttesous ladouleur.

SUS, SUR, SUPER

Ce prélixe a, en composition, la force de la préposition latiue

MUt'ER,qui est t'opposé de sua, et que nous traduisons par su;, ««-

(/eMM, p~tt'-cfeMMs.)t indique une manière d'être ou d'agir a la-

quelle est attachée l'idée de haut, d'en haut, de haut en bas, de

trop.

sus-NT. Quiaete</i< plus haut.

autt-CM!T. Ce qui e''f'« par-dessus, ce qui est ajouté.

SUR-ENCHÈRE. Enchère mise sur une enchère précédente.suR-ExcrrATto~ ~.rota~o/t porté.; à l'excès.

SUR-FACE. La/«cededessus.

suR-FAtRE: Faire, apprécier an-des~u~ de la valeur réeiie.

Page 57: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.?

SUR-JET. Me pat-dessus~coututH faite àdeux mor.ceaux appliqués l'un sur l'autre.

SUR-NUMÉRAIRE. (~MMC)-M~,nombre.) Qui est au-dessus, audelà du to/t&re ordinaire.

suR-vEtLLËh ~!7/ft- d'en haut, avec autorité.

SupEn-if.un. Qui est au-dessus de.

supER-BE. Qui va, quiséiève trop haut.

supER-F;ciE. (Facies, face.) La face de dessus, la surface.

MPtt~-FUj. (Fluere, couler.) Ce qui coule de trop, ce quiest au dplà du nécessaire.

SUPER-LATIF. (~a~M~porté.) Ce qui est porté par-dessusqualité porMe au plus haut degré.

TRANS,TRA

Ce prenxe n'est que la préposition latine TRANS,qui signifie ait</e~,pa)'~eM,'&f<M<eedM; il marque donc le passage d'unëtatàunautre.d'unlieuâun autre.

TH.ANS-ACTMn. Act. par tequetoapasse outre, on termineun din'érmd, oo arrange des difficultés.

TRANS-GMS8ER. (Gt'<:< gressus, marcher.) Marcherau delà,par-dessus, violer, enfreindre.

TRANs-tT. (/?, !<ttM,atter.) Qui fa au delà. Facuhede faire passer des marchandises au delàd'une ville d'un pays, sans payer dedroits.

TRANS-iTiF. (/< itum, aller.) Qui va au delà. Marquantune action qui passe immédiatement du

sujet du verbe à nn complément direct.

TRANS-L.vnoK.. (Ferre, /«<Mw, porter.) Action de porter audelà.

TRA-BtJtM. (0)«'e, <<«c<«w,conduire.) Faire passer untexte d'une tau~uo dans une autre.

TttA~nc. (Faco-e, faire.) Action de /<tt<'c,de negoeierau loin.

TRAJET. (~c/!M, jeté.) Ce qui est jeté, ce qui s'éteudau delà, espace à parcourir.

TRA-vERStN. (~Mt, tourné.) Qui est <o«f~, piae~ entravers d'un lit.

MÉ-pAS. Action d< )ta~- au delà de cette vie.

Page 58: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 8ë

ULTRA, OUTRE

ULTRAe<t une préposition latine qui se traduit par ouh'f, et quimodifie <)am ce sens les mots auxquels elle est jointe.

ULTRA. Qui a des opinions exagérées.

DtjT&A-MONTAtN. Qui professe des opinions adoptées imdotàdes Mon~.

ot)tM:u. Aller outre, exagérer.

ouTRE-cu]DANCE. (CMt</e' ancien mot français qui signiËe dési-

fe)', Mu~otf.) Présomption.

EXERCIC K

L'élève décomposera et définira ~M!t)an<f!,eM <tt/an<MH!de souligner, dans sa définition, le terme qui <'e/t~ le sens<<«radical.

Séditieux, séduction, séparation, sinécuristc, sinecrité,

simplicité, subalterne (alter, autre), subdélé~uc, subdiviser,

sublunaire, submersion, subordonner, substantif, subsé-

quent (sequi, suivre), substitut succession, suffocation,

suggestion, soucoupe, soulèvement, souligner, soumettre,soupeser, sourire, souscrire (so'tiwe, écrire), soussigné,soutenir, sua-énoncé, suspendre, surcharger, surhumain,

surintendant, surnager, surnom, surprendre, survivant,superfin, superposer, superfluité, transalpin, transjurane,transrhénane, transférer, transparent (apparens, qui paraît),transmigration (w~twe, passer dehors), transcription,

transvaser, transfuge (/«gwe, fuir), travestir, ultra-révolu-

tionnaire; outrage (agere, agir), outremer, outre-tontbe.

MODÈLEntj DEVOIR.

SÉ-DrriEUX. Qui o<tà l'écart, qui se révolte.

sÈ-fucTto~ Action de cu~xM'c à l'écart pour gagaerpour corrompre.

Page 59: Le Jardin Des Racines Latines

60 JARD)X DES RACINES LATINES.

DIX-NEUVIÈME LEÇON

Des preaxes ( suite).

BIS Bt (e)i grec DIS)

Ce prétixe vient de l'adverbe Bts. qui signifie deux fois. Dis,préfixe (!)\;c, a le même sens en composition.

B[S-SER. Redemander ou répéter deux fois, en partantd'un air, d'un couplet.

Bf-~Ep. Donner deux façons à une terre; cé~éhrerdeux fois la messe daus le même jour.

Bt-ENNAL. Qui dure deux ans.

Bt-FURCATio'< (fM''e~, fourche.) Division en deux branches

ou fourchons.

Bt-ooRNE. Etictume à deux eo-MM.

Bi-N-ocLE. (Of.'M/M.~œiL)Lunette pour les deux yeux.Même racine que bes-icles.

Bi-RÈME. («~MM,rame.) Galère à deux rangs de raHiM.

B!-VALVE. (t~/tur, battauts de porte ) Coquillage forméde deux valves unies par uue charnière.

Dts-coRDE. (Cor, cordis, coeur.) Deux ca°MM.Divisionentre gens qui ne deYraient avoir qu'un<'<BMf.

ot-pHTONattE. (Gr. phthongos, sou.) Deux ~om différents etsimultanés.

BÉNÉ

Adverbe latin qui signifie bien.

BÉNÉVOLE. ( Volo, vouloir.) Qui veut bien, indulgent,Meudisposé.

BÉN-M. Uoux,humaiu.

BEN-ÊT. Du iatin6f'H<'<<;e<Mt,beuoit~ pris eu mau-vaise p:u't. Sot, niais, badaud.

BtEN-s~ANCE. (Sedens, assis, placé.) Ce qui sied bien.

BtEN-VEiLLANCE. (Velle, vouloir.) Bonne garde, bon<. soios,disposition à obliger.

FOR.FOUH.FAU

Ce préfixe vient de l'adverbe latin FORAS,</?/to~. Il sert à mar-

quer une action, uue chose faite en dehors de certaines homes,

Page 60: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATIXES. 61

soit physiques, soit morales. De FORASest fonuee notre prépositionhors, hormis.

FOR-FAJRE. fa!c quelque chose qui est hors des borne;,dudevoir.

FOR-CENÉ. (Ital. MHno, sens.) Qui est hors de sens, in-sensé.

FOR-Lia~ER. Faire nue action honteuse eu dehors de la

réputation honorable de son lignoge, du

ses ancêtres.

FouR-vovER. Mettre quetqu'uu hors de sa voie.

FAU-BOURG. Bourg bâti hors de l'enceinte d'une vi~e.

MALÉ, MAL, ME, MÉS

MALE,adverbe latin, dont nous avons fait M«/ et, par abrévia-

tion, ME,MÉs,marque eu composition une idée de mal, de défaut,de privation, d'é)oignement, de déplaisir.

MALË-FtCE. (f acéré,faire.) Pouvoir prétendu de causerdu mal sortilège.

MAL-]*). Qui prend plaisir à faire, à dire du mal.

MAL-tN-GM. (De M, dans, et ~ere;'e, porter.) QuipoWele mal en soi.

MAU-TORNE. {ror~Mt, tour, instrument du tourneur.) Mal

tourné, gauche, grossier.MAL-OTRu. (~i~ruc<M<,élevé.) Grosi-icr, mal <e<

MAL-vERSATMN. (t~Mare, manier.) Mauvaise gestion des de-

niers publics; détournement de fonds.

MAus-s-ADE. (Sf«<e,vieux mot qui signiËe<7oMj.) Désa-

gréable.

MAU-VETTE. (JHn~aouts, mauvais oiseau.) Genre de gri-ves qui fait du tort aux vignes.

M~-coMpTK. Erreur de eo'~<< espérance trompéti.ME-PRISER. Ne pas priser, avoir du dédain pour.M~-cttEANT. Qui ne croit pas à la religion.Mes-AVENTURE.4)jM<«)'efacheuse.

MÉs-OFFRiR. C'<' au-dessous de la valeur d'une chose.

NON, NE, NI

Préfixes négatifs, eti frauçais comme en latin.

«OK-oHSTAKT: (0~'<a''c, s'opposer.) Maigre les o&~ac<c<,sans avoir égard à.

Page 61: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.62

NONcttALAKf. (Du vieux mot cAa<oM',se soucie)'.) Qui man-

que de chaleur, de zèle en agissant.

NÉ-ANT. (&M, être.) Cequi n'est pas.

NËG-ATMN. Actioudenier,dedirenou.

NEG-LiOEKT. (<~e<'e, choisir, cueittir.) Ne choisissant pas,qui ne prend pas de soi us.

NËG-ocE. (O~'M)H,loisir.) Affaires, tracas de commerce.

NON-pAREiL. Qui n'a pas de pareil.

NON-vALEun. Valeur dépréciée, deveuue nulle.

PÊNE

PENE,adverbe latin, a pour équivalent en français l'adverbe

p)'~f/Mc il n'est guère usUe en composition que dans les mots

suivants

FÉN-tNsuLE (~MM/o,tte.) Presqu'~p.

pËN-oMBRE. Demi-lumière, passage du clair à l'obscur.

pËN-w/nÈME. (t//M?<M, dernier.) Presque dernier, avant-</e)'y!:o~

EXERCtCC

L'élève déoompoBera e< deanira mots suivants; en ayantsoin t<esouligner, dans M f<c~M~MM,le terme qui )'e;t6fle

sens du radical.

Bisaïeut, biscuit, bimane ()ttaMt< main), bipède (/?e~e(<t$,

pied), bissac, bissection, biscornu, bistourné, dicotylédones,

dissyllabe,. bénir, bénédiction, bénéfice (/ace;'c, faire), bien-

faisance, bienvenue, malédiction (dicere, t/!c<HM, dire)~ ma-

laisé, malfamé (fama, réputation), malgré, malheur, mal-

mener, malveillant, maudire, maugréer, méconnaitre,

médire, méfait, méfiant, mésalliance, mésestimer, mésin-

telligence, m~u~er, nenni, nier, non-sens, non-succèS) p6-ninsulaire.

MODÈLEDU DEVOIR.

Bis-AfEUL Père du grand-père, et par conséquentdeux fois aïeul.

Bis-cuiT. Pain auquel on a donné deux CMMMHs.

Page 62: Le Jardin Des Racines Latines

03JAHD)N PR&KACiNESLATINHS.

VINGTIEME LE~ON

Des prëNxes ()'M!<e).

RETRO

RETRO,adverbe latin, siguifie én ar<c< 11 n'est guère usité

que daus les mots suivants et leurs dérivée.

RÈTRO-ACTtF. Qui a action, effet sur le passé.RÉTRO-cËDER. Rendre à quelqu'un le droit qu'il avait cédé.RÉTRO-GRADE. (GfOt/tM,pas.) Qui retourne en arrière, op-

posé au progrès.

RÉTRO-spECTiF. (Spee<are, regarder.) Qui regarde eu arrière;qui a rapport au passé.

RÉ, RESCes preaxes sont une abréviation de l'adverbe latin nupsus,

qui signifie de nouveau, cferMA~. Us modinent (Hverse~aent iesmots au commencement desquels ils se trouvent, ainsi que nousallons l'indiquer.

RÉ, RESmarquent le plus ordinairement la réitération, la rédu-pUcation dé l'action.

RË-iTÉRER. (~~t'ttt?!, de nouveau.) Répéter la même ac-tion.

aÉ-CApiruLER. (Copt<<,tète, chapitre.) Reprendre par cAa-

pt<fM, résumer.

RÉ-coxctuER. CoHe(7!'M'de nouveau.

n-AppELEh. ~~pc~erune seconde fois;

M-MËMORER. (AfentoWo,mémoire, souvenir.) Rappeler àlaMCMuu'e.

RE, RESOnt souvent le sens ampliatif et marquent par con-

séquent rinteusîte de t'aCtiou:

RE-CHERCitER. C/t~'cAo'avecsoin, avec persévérance.

RE-couRBË. Cow Mfortement, en forme de cercle.

M-JETER. Je<e)'toindesoi.

RE-N)FLER. Aspirer par te Kez avec ettort.

RE-stSTER. (St~~t'e, arrêter.) Ne pas céder.

Ms-SERRM. Se;w fortement.

Page 63: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.64

BE,RESmarquent aussi une opposition à une action contraire.

RE-FLux. Mouvement des eaux contraire au flux.

RE-FRÉNM (Ft'enKM,frein.) Serrer le c; pour arrêter.

RE-pRiMËR. (fr~t~'e, presser.) Arrêter ce qui cherche às'étendre.

RE-puGNER. (PM~Mare,combattre.) Être en oppositionavec les goùt~.

Hemarquons ici que le mot composé a qoetquefois de~ significa-tious bien din'é:pntes,se)on que l'e du préfixe est muet ou fermé.

Ainsi, fe/«M< siguitie ~o/t</)'cune seconde fois, et r~ow/ ré-

ptiquer; refornaer, c'est /b<'tMerde nouveau, ct''</<M'Mfr,c'est cor-

riger )'f/)o~n', c'est partir de nouveau ou répliquer, et't'~a~t;c'est distribuer.

SAT, SATfS

Adverbe latin qui signifie assez.

SATts-FAtRE. Faire assez, contenter.

SATt-ËTË. Réplétion d'aliments qui va jusqu'au dégoût.

SAT-URATioN. Combinaison de deux substances portée an

point où il y en a assez, et où il est im-

possibte d'en mettre davautage.

SEMI, DEMI, MI (en grec HEM))

Ces préfixes viennent du latin sEMts, qui signifie à demi, /<

moitié; ils ont le même sens en français, cependant Mt signifie

plus particulièrement le milieu. Le préfixe nÉMi, qui vient du

grec, a la mêmevaleur.

8EMt-LUNA!RË Qui est OUdemi-/«/te.

SEMt-coUHLE. A moitié, prosque~oM~/f.

DEMt-DtM; Héros du paganisme.

Mi-Di. (Dies, jour.) Moitié du jour.

MI-AOUT. Milieu du mois d'<:û!<

HEMf-CYCLE. (Gr. <;Mt/os,cercle.) Demi-ce<'c~een amphi-théâtre.

ttEMt-sttcnE. (Gr. ~tc/«M, vers.) Moitié d'un t'c~ alexan-

drin.

Page 64: Le Jardin Des Racines Latines

JAnDtN DES RACINES LATINES. 6!)

SEX

SEXsignifie six et forme sEXAGiNTA,six fois dix ou MtM~e. De8EXet de SEXAGtKTAont été formés les mots suivants

BEx-TANT. Instrument formé de la sixième partie d'uncercle et mesurant 6e degrés.

SE-MESTttE. Espace de six mois.

SËXAG KNAiM: Qui a soixante ans.

SIMUL, SIMIL

Ce préfixe n'est que l'adverbe latin atMUf.,qui signifie eM~n~/c,de pat)';iiil marquedonc en composition la ressombia~ce, i'egatite.

siMUL-ACM. Ressemblance, image.8!MUL-TANË. Qui a lieu en n~éme temps.siMUL-KR.. Faire seniblant.

stMtL-AtRE. Qui est d~ même nature.

SEMB-LER. Avoir une certaine apparence, un air deconformité.

TRI, TER, TRES

Cospr~xe~q'u viennent de l'ad\erbe)atinTER,signinanth-OMfois, consfrvent le même sens en français.

TM-pLE. Ï!'ois fois autant.

TM-ENNAL. (/)t!HMx,an.) Qui dure trois ans.

Tm-ADE. Assemblage de trois unité:

TM-vtAL. (Via, chemin, carrefour.) Qui se trouve dansles lieux où aboutissent trois ou quatrecA<'m:'tM,dans les carrefours; qni est com-

mun, rebattu, sans noblesse.

UN, UNI

Ces préfixes viennentde l'adverbe latin uNA,qui siguifie eMMM&<e,de compagnie, à la fois.

UN-m. (Ire, aller.) Faire aller ensemble,confondreen un seul.

UM-s-sox. Accord de plusieurs .<on<.

tJNi-vEM. (Vertere, tourner.) Tout ce qui se meut en-

semble, tout ce qui existe.

Page 65: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DESRACtNESLATtNES.06UKi-VERsiTK. Corps de professeurs dont l'enseignement

comprend la totalité des sciences exigées

pour faire un savant,

Ex ERr. t f:E

~'<pHc décomposera et dé finira les mots suivants, en ayantMM de souligner, dans .<«~t'H<toM, le terme qui le

sens du radical.

Rétroaction, rétrocossipn, rétrograder, rechute, recompo-

ser, réimprimer, rempailler, recueillir, rehausser, remplir,

renseigner, réagir, se récrier, repousser, satisfaction, semi-

circulaire (cireulus, cercle), demi-tune, demi-ton, minuit,

mi-carême, hémisphère, sexte, sextidi, sexagésime, simili-

tude, similor, dissimuler, assimiler, assembler, ressembler,

triangle, tricorne, tridi, tricolore, trident, trimestre, tri-

rème (;wMM!,rame), trisafeu), union, unanime («K!Mt)M,es-

prit), uniforme, tinipétale, univalve.

MODÈLEDU DËVOtR.

RÉTno-ACTtON. A~M): qui a effet sur le passé.H~TRO-cEsstON. Acte par lequel on rend un droit qui

avait été f~

VINGT ET UNIEME LEÇON

Des préfixes grecs

Nor*. Dans les leçons précédentes,nout avons étudié les préftxesfrançaisdérivés4e )<tin eh<tq)]<fois que CMprénxes avaient un équiva-lent en grec, nous l'avons signaté. Pour que notre travail sur les pré-fixessoit complet, nous allons passer 90 revue certains mots purementgrecs, qui sont entrés dans notre langue à titre de prénxes.

ANA

La sjgniCMtioB du prti<)MANAest tré< vari~bte; on pourrait la

traduire par derechef, avec, dans, Mf/~t <ca)'<. En composi-

tion, elle marque le plus souvent réduplication, mouvement fie

bas fn haut, changement, b(M)!eversement.

ANA-CHORÈTf. (C~<i''<'M,se retirer.) Qui se )~~H'cà J'écart.

Page 66: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DESRÀCtNESLATtNES. 67

ANA-ORAMMK. (Gramma, lettre.) Transposition de M<

ÀNA-LOGîE. (Logos, discours, rapport.) Rapport entre deschoses.

ANA-LYSE. (~.Md,dissoudre, délier.) Dissolution, décom-

position.

ANA-THÈME. (Tithémi, mettre.) Sentence qui Hie<à l'écart,excommunication.

DIA

Ce préfixe a le sens de par, à travers, entre, autour de.

NA-CHYLON. (Chulos, suc.) Emplâtre de sucs visqueux.

0!A-OÈME. (Pe< lier.) Bandeau autour de la tète.

DtA-LECTiQUE. (Z- dire.) Moyen, art de raisonner.

DtA-p~soN. (Pa~ tout.) Étendue de tous les tons.

D!A-PHANE. (MaMtd, bnHer.) Qui laisse paraître, 6)-t7/<;<'

à travers.

DIA-TRIBE. (Ï'' !&< écraser.)Qui eo'a~-eà tort et à tra-vers,critique violente et iujnste.

CATA

Cette préposition grecque aj en composition, une valeur qu'il estdifficile de précisa', et qui dépend souvent du mot qu'elle accom-

pagne. Contrairement à la préposition ANA,elle indique le mou-tement de haut en bas, l'infériorité, t'opposidoa l'intensité,

quelquefois l'ordre, comme dans cn/a~Me, ou le bouleversement,

comui8dausc~<ac<~stM<.Quelques exemples feront mieux connatttela portée de sa signification.

CATA-cmtÈSE. (C/<)'A't~,us.~ge.) Emploi abusif que l'on faitd'un mot en le transportant du sens pro-pr(iausenstiguré,commequandondit:aHerac/te~/sm'un&c!~)!.

CATA-CLYSMK. (~<M6-Mo~,déluge.) Inondation qui cause de

grands ravages.

CATA-coMBEs. (~M~t*o~,cavité.) Ca~ souterrains où seréuaissaient les premiers chrétiens.

CATA-pLAsME. (P<aM< enduire.) ~'tcfMtt, sorte d'empl&trequ'on pose sur uhe partie malade.

CATA-RACTE. ('Ma~ briser.) B'MSM'!f, chute t~rusque et

violente des eaux d'uu fleuve.

Page 67: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.68cATA-RMtE. (<<«!, couler.) tnnammation d'une mem-

brane muqueuse, accompagnée d'écoule-ment.

CAT-ÉCHISME (Ë'e/)o.t,retentissement.) Ae<eM<tMeMeM<de laparole sainte.

MÉTA

Cn préfixe peut se traduire par a"<<'ente'!<,aM-c~MM<~e,~Mt'uaM<,;«!rntt, après, selon le mot qu'il précède.

MÉTA-MORPHOSE. (JMor/)/f~,forme.) Chaugemeut de forme.

META-pnoM. (PAe;-d,porter.) Passage du sens propre d'unmot an sens nguré.

MÉTA-PHYSIQUE. (Phusis, nature.) Ce qui est au-dessus de laMa<Mre~eH~tA/e.

MÉT-uoDE. (tM<M, vole), Voie, moyen logique pour ar-river à un but.

MÉTÉ-onE. (Orad. voir.) Ce qui se voit en haut, phéno-mène atmosphérique.

ÉPI

Préposition qui a le sens de pour, sur, a«-<~M~M,après.

Épt-DÈMH! (D~MM,peuple.) Maladie qui tombe sur lepe«p/c.

Épt-MpsiE. (Z~p~M,prise. ) Mal caduc, haut mal, quiprend subitement.

~pt-LOGUE. (Lo~M, discours.) Discours après, à la Cn,conclusion.

Épt-TApHE. (Taphos, tombeau.) Inscription sur uu tom-beau.

ËPt-THÈTE. (ï'<</tAMt,placer.) Placé après, qualificatifajouté au nom.

PAHA

Ce prénxe a te sens de près de, contre, au delà.

PARA-DoxE (Do:m, opinion.) Idée qui est contre l'opinioncommune.

t'ARA-LOGtSME. N«MOH~e~!ett<qui est contre les lois do la

logique.

Page 68: Le Jardin Des Racines Latines

JAKDtN DES RACtNES LATINES. 69

PAR-ONE. (Cachant, poème.) Poenieàc&té,en déri-sion d'nu autre.

pARA-LYSfE. (Lt«?, détier.) Relàchement des partieo ner-veusesetmusculenses.

pARA-sÈLÈNE. (Se~/)~, lune.) Image de la lune vue dansles nuages.

PAR-OXYSME. (O-fM~,aigu.) Au delà de t'at~M; extrême in-tensité.

HYPO

Préposition qui signifie sous, en dessous.

uïpo-ctustE. (Krisis, jugement.) Jugement en dessous;dissimulation de mœurs, de caractère.

HYpo-TÈNUSE. (retMo, tendre,) Ligne tendue sous l'angledroit d'un triangle.

uYpo-THËQUt; (TWt~t, placer, poser.) Placé dessous; im-meuble soumis aux droits d'un créancier.

uYpo-THÈsK. Sup-p<M<<<wtdont on tire une conséquence.

ARCHI

Ce préfixe vient du grec ARCH&,qui signifie principe, ~rtnx<M~,com«!M'<~MM<. En composition, il exprime les mèmes idées,comme dans arcAet)~ue, archiduc, ou quelquefois un très haut

degré, comme dans «)'c/ti/«M,~rc/n/ftpot!.

AUcm-pEL. (Pe~o~, mer.) Ater principale chez les Grecs.

Anciu-TECTE. (reAMn, ouvrier.) Chef des ouvriers, ouvrierconducteur.

HiÉR-AUcntË (~'<M, sacré.) Pouvoir Mère, et, par exten-sion, ordre et subordination danslei pou-voirs.

oua-AMHîË. (Oligos, peu, petit nombre.) Pouvoir, gou-vernement de quelques-uns.

pAtRi-ARcnE (Pa<er, pn<~M,père.) Chef pa<<;fMe/,chef defamille.

pENT-ARCHtE. (Pente, cinq.) Gouvernement de cinq chefs.

HEpr-ARCtUE. (~<a, sept.) Gouvernement de sept chefs.

Page 69: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.7&

CACOCe préfixe vient de l'adjectif cAcos, qui signifie mauvais.

CACo-cnYME. (C/;«Mo~,humeur.) Malsain qui a de mau-vaises/tMMcMt'

CACO-LOGIE. (D~MM)~ vicieux; recueil de phrases mal

construites qu'il faut rétablir.

PAN, PANTO,PASICe préfixe est formé de l'adjectif grec PAS,PANTOS,qui signifie

tout.

PAN-ACÉE (Akos, remède.) yicmeefeà tout, remède uni-versel.l.

PAN-DOM. (Ddron, don.) Tout don; femme oruëe detoutes les qualités.

PAN-ÉGYMQUË. (~~Mrt~ assemblée.) ~soew~/ee g.'Héraie où

se lisaient des poèmes ou de~ discours enihouNem de que)qu'uit,et,parextei)sio)),discours à ta louauge d'un personnage.

pAN-OBAMA. (OruM«,spcctac)e.) Spectacle entier; tableaucirculaire qu'on peut embrasser d'un seul

coupd'œit.

pANTo-MtME. (.MiM<M,mime.) Pièce de théiUre où tout est

exprime par gestes.

pASt-GKApHtE. (Gr~Ao~ écrire.) ~c'v<Mfeuniverselle.

MONO

Préfixe venant de l'adjectif grec MONOs,qui signifie ~M~ t(Mt~M?.

MONo-oHApmE. (G'Y<~M,décrite.) D~c<'t~<t0~ d'un geure,d'un seul Individu.

MONO-GRAMME. ((~YM!<M<t,lettre.) Chiffre composé des ptin*cipales ~e~M d'une appellation. JHS estle monogramme de ./ésns Sauveur desHommes.

MONo-MAN!E. JMa~ted'une seule chose, idée fixe.

tMN-oom. (Du latin ac«/M~,)Bit.)Lunette qui n'a qu'unilseul verre, et dans laquelle on regardeavec un seul a!!7.

MONO-POLE. (Po/eM, vendre.) Privilège de t)M~'e seulcertaines denrées;

Page 70: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES I.ATJNES. 71

POLY

Ce préOxe vient d'un adjectif grec qui signifie p<M~<'MM.

pûLY-GONE (G~M'o,angle). Figure à ptusienrs n~y/M.pOLY-GAMo' (Gameô, se marier.) J~a''M~c avec plusieurs

femmes simultanément.

POLY-PE (Poux, pied.) Animal aquatique qui a beau-

coup de p!'fr/ ou tentacules.

pOLY-TEcuKtQUE. (~c/tH~, art.) Qui embrasse plusieurs scien-

ces, plusieurs arts.

EXERCICE.

~A'/cw décomposera c<définira les mots suivants, en ayantsoin de souligner, <f<MMsa d~Mi~e?:, le terme qui rend le

<emti du radical.

Anabaptistes, anachronisme (chronos, temps), dialogue,diamètre (Me<)'oH,mesure), catalogue, catastrophe (<<t'epA<

tourner), catholique (o&M,tout), épicrane, épiderme (dM-)M~,

peau), épigraphe, épiphanie, ephémérides (<*MMY!,jour), pa-

ragraphe, paraphrase, parachute, parapluie, parasol, para-

tonnerre, paravent, hypogastre (.~<M<M',estomac, ventre),

archange, arehiprêtre, archétype, archevêque, anarchie,

monarchie, cacophonie (~/K~, voix), eaco~raphie, pancarte,

panthéon (theos, dieu), pantographe, pasigraphie, monolithe

(<</t0!, pierre), monologue, monopétale, monosyllabe, mono-

tonie (tonus, ton), polyglotte (y<o«o. langue), polypétale, po-

lysyllabe, polythéisme.

MODÈLEDU DEVOIR.

ANA-BAPTtSTBS. Sectaires qui ?'et<)/M)t< ceux qui ont été

baptisés dans l'enfance.

ANA-cHRQtiisME (C/iroM<M,temps). Déplacement <o~MM,erreur de dates.

NOTA. Maintenant que nous avons épuisé la série des préfixe!),nous

croyOMdevoir présentct uue observation, que d'aiUeurs l'élève a dej~faite par tui-m6n)e e'est que le même mot peut avoir plusieurs préNxe~et de nature din~ronte. Dans aucua ea~ ils na vontjutqn't quatre, mais

quelques mots en admettent trois et beaucoupen offrent deux. Nous en

Page 71: Le Jardin Des Racines Latines

'72- JARUtNDESnAONESLATtNES.

citerons quelques exemples dont il nous sufnt d'indiquer la décomposi-tion, attendu que le sens de chaquepréfixea é'e suffisammentdéterminédans testerons qui précèdent.

Ap-pré-hender, os-sx-jettir.co-adjuteur, co-ïn-cider, <<M-ap-prouver,e-con-duire, in-dis-position, xt-ftt's sn)ub)e,im-pré-voyant, re con-naître,re-pro-duire, sMf-t'M-tendant.

In-ae-com-modable,ir-ré-con-ciliable, in-com-pré-honsihlo,ir-ré-pré-hensiMe,re-dé-com-poser.

VINGT-DEUXIÈME LEÇON

Des suffixes.

On entend par suffixes, en grammaire, les syllahes qui termi-nent les mots. Bien que la signification fondamentale des mot-!ne puisse étr. en générât, autant modMée par les tinates que parles initiales, il importe cependant d'apprécier l'influence que lesûnaies peuvent avoir sur cette siguification. H est vrai que cettei~Nuence est souvent trop peu sensiMe pour qu'it soit facile de ladéterminer d'une manière précise, et nous sommes d'avis que plu-sieurs grammairiens qui ont abordé cette matière ont posé des lois

contredites par trop d'exceptions, et qu'ils ne sont arrivés, dans Hendes cas, qu'à nous donner des distinctions subtiles. Nous ne les

suivrons pas sur ce terrain, et nous nous contenterons d'indiquerici les suffixes ou désinences dont la valeur nous a paru le moins

prêter an doute et à ta contestation. Vouloir poser des règles géné-râtes en pareille matière, ce serait risquer d'être détnenti par un

trop grarul nombre de faits.

Nous distinguerons deux sortes de terminaisons les terminai-

sons acc:</eMte/~ ou grammaticales et les terminaisons spécifiques.Les terminaisons accMentettes ne sont autre chose que les va-

riations que subissent es mots par suite du changement de cas,dans les langues qui ont des déclinaisons, ou par suite des diffé-

rentes modifications de genre, de nombre, de personne, do mode

et de temps; tels sont les s ou tes .p qui terminent les noms ptu-

riels; telles sont encore les finales e, ions, <M, f)w, oMt'M, etc.,dans tes différentes formes aiux',aimtotM, aim<!< aimo'aif.aimfM-

siez, etc. Ces terminaisons sont purement grammaticales, et

t.ous n'avons point à nous en oc uper.Les terminaisons spécifiques affectent dans sou essence même le

sens du radical telles sont les terminaisons i, itié, able, a/eMr,dans ami, amitié, aimable, ama~<-«' Onles a appelées, ponr cette

raison, terminaisons ~f~MM; nous les désignons simplement

Page 72: Le Jardin Des Racines Latines

JA RDIN DES RACINES LATINES. ?3

so:ts le nom de suffixes, par opposition à celui de pr~M, quenons avons employé pour désigner les initiales.

Nous allons étudier successivement les snfnxes des noms, les

snffixes des adjectifs, les sufûxes des verbes et les suffixes des

adverbes.

Snfftxes des noms.

ADE, AGE, FIGE, MENT, ION.

Ces suffixes marquent plus spécialement l'action.

1° ADE.

MAv-AM. Action de faire le brave.

ACCOL-ADE Action de se jeter au cou, d'embrasser.

BASTONK-ADE Action de donner des coups de bâton.

CROts-ADE. Action de prendre la o'ou'.

ESCAL-ADE. (Scala, échelle.) Actiondti monter à t'~c/<e/d'escalader.

RECUL-ADE. Action de reculer.

AUB-ADE Actionde donner un coucert à l'aube du jonr.

sÉnÉN-ADE. (Se;'<},tard.) Action de donner un concert-lexo«'.

!<' AGE

Cette terminaison vient probablement du verbe latin <f' agir,pousser en avant, et, à l'idée principale d'action, elle parait ajou-ter une idée accessoire de continuité, de dorée ou d'ensemble.

ouvn-AGR. C'est la chose, i'<B'<H;'equi se fait ou qui estterminée.

PATCR-AGE. Action de pa<Mro', le lieu où se fait cetteaction.

pAS!GE. L'action de passer, le lieu où l'ou passe.

ouTR-AOE. L'action outr~, l'insulte.

coua-AGE. (Cof, cœur.) Le mouvement spontané, fac-tion propre du ca't<qni se porte à quel-que chose de h;)rdi.

CAtw-AGE. (Caro, carnis, chair.) L'action de tailler la

cAot; de tuer.

M -\GE. L'action de se marier, de s'épouser.

~o -AGE L'action de suivre une route, une voie; techemin que l'on a fait.

HVM DE L'ÉLÈV. 4

Page 73: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.74

â-ncE.

PNB, venant de FAC,Hc, radical du verbe latin fACEM, faire,mafqne évidemment nne chose faite on à faire.

AMTi-FME. L'art de faire une chose, ou la chose faiteavec art.

ADr-FtCR (~MM, maison.) Construction faite.

SACRi-FicE. Om'ande .Mcr~ faite à Dteu.

BÉNH-FiCE. (BeM~,bien.) Quelque chose qui tient du bienfait.

MALË-FtCR. (~/<?, mal.) Action M~c/MMM;M<faite.

<" MENT.

RAMONNE-MENT. Ce qui est la m~oo, ce qui fait, ce qui éta-blit la preuve d'une cho'e.

DtOUV6-AIF.NT L'action de se MOMfo/)'.

AVEUGLE-MRNT Ce qui rend oMM~/c.

TouR-MENT. Ce qui fait l'action de torturer.

TESTA-MBNT. Ce qui sert à attester.

BttiSR-MKfT. L'action de briser.

SEME-MM)T. f/action de serrer.

Nous ferons observer ici que bien des noms marquant égatementl'action ou le résultat d'une action, et qui ont le même radical,diO'èrcnt cependant par la terminaison on ment, comme lavage,lavement; ~ffOM~f, arroM~tfn~; A<!&:7<ny<,A<!&Me~!M<)-o~a~c,/)'o<ft~. Les noms terminé) en < sont plus particulièrementusités dans les métiers, tandis que ceux en ment appartiennentplutôt au style relevé; ainsi l'on dit le lavage des étoffes et le lave-n!M<des autels; le /o«a~ d'un appartement et le /t'o/<Mtct)<dedeux corps, en physique babillement appartient au langagescientifique, babillage est un terme familier.

5° ION.

Cette terminaison, ordinairement précédée d'un s, d'un t onmême d'un ;r, traidt son origine latine. Les noms français ainsiterminés viennent tous d'une forme intnitive latine, que l'on

appelle tMpw (<).

()) c est )osupin qui prête son radical h plupart des noms françaisd'origine latine, qu'ils soient terminés en ion ou en «Mf. Ainsi de agere,faire, supin a<'<Mm,on)tfaitoc«ot,ao«ttf,' de struere, bâtir, ;.upin

Page 74: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN. DES RACINES LATINES. Tji)

CONFES-SION. (De ccn/eMM~.)Action d'auoMer.

DEvor-tON. (De devotum.) Action, habitude de dévoue-M<<.

iMpRESs-HK. (De tmpt-MtMM.)Action d'imprimer.coNNEX-)Ot). (De connexam.) Action de /<e;

ESSE ANGE et ENGE-UDE ~tITUDE– IE et n'Ë.

Ces sufSxes marquent plus spécialement l'existence, t'état, ladurée.

10 ESSE.

Cette terminaison ne parait être autre chose que i'infhtidf duverbe substantif latin ESSE, être. En ce cas, elle doit indiquerl'existence vague, iudétime de la chose; le plus souvent, elle se

joint au radical de l'adjectif pour former le uou]. Ainsi

SAG-EssEvient de M~c.

SoupL-ESSE,de souple.

FAIBL-ESSE,de faible.

HARDI-ESSE,de /ta)di.

PROU-ESSE, de pt'eMT.

2-' ANCE et ENCE.

Ces suffixes marquent également l'existence, mais avec une Idéede durée.

SOUVMN-ANCK. C'est la constance du MMMntt'.

ESPËR-ANCE. C'est la durée de l'espoir.coNCURR-ENCE. C'est l'état habituel de co'ieoM)-

ABOND-ANCE. C'est l'état de ce qui abonde.

~UDEetrrrDE.

Ces suffixes désignent l'existence physique ou morale, l'état, ht.manière d'être des choses.

HABi'r-uDB. État persistant.

t<ructunt,construction, oonstructeurt de <tu(«fe, entendre, supin <n«K-tum, audition, auditeur; de monere, avertir, supin monitum, moniteurde m<t-eW,admirer, supin m<fahtm, adMiratioa, admirateur. Il MM se-rait facilede tnultipiier cescitations.

Page 75: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RAONES LATINES.~6

<xQU]ËT-unE. Position d'on& personne M~M/c/e.MULT-tTUDE. (Multus, nombreux.) Existence simuttanéo

de plusieurs objets rassemMés.

SOL-ITUDE. Existence,état solitaire.MANsuÉT-tjDE. (Mansuetus, apprivoisé.) Ëtut, caractère do

Ihomnie ~OM.r.

f IE et )TÉ.

Ces deux suffixes, formés des terminaisons latines tA et ITAS,empruntées elles-mûmes à des formes vieillies du verbe ESSE,étt'c.

indiquent aussi l'existence avec une modification ou dans un état

quelconque.

INERT-IE.

APATH-IE.

FR.ÉNËS-JE.

LETHARG-IK.

Il en est de même de mfM/c, folie, jalousie, tMa~< etc.

vÉn-iTÉ. (t~rtM, vrai.) Ce qui ejt M;-Ht.

MAGNANtM]TÉ. (~a~t«M, grand; a/!tM!M<,esprit.) État d'uuo

grande f!n!c.

nuMAN-tTÉ État de ce qui est /tt<MnM.

RÉAL-ITÉ. (Res, chose.) Existence effective, état d'unechose réelle.

!t en est de même de facilité, hérédité, <<Mt<<obésité, etc.

EUH.

Le suffixe Eun, en latin OR, marque spécialement la cause, celui

qui fait, qui a coutume de faire l'action; il désigne aussi fort

souvent celui qui app:trtient& uneprofessiou qaetcotique.

cnËAT-Eutt. Celui qui crée.

pRocucT-ËUM. Celui qui jOfo<~M;7.

coMPOs)T-KUtt. Celui qui compose des ouvrage.sËDUCT-EUR. Qui fait métier de séduire.

voL-EUR. Qui fait profession de <«<

pARL-EUR. Qui a l'habitude, la manie de parler.

scm.pT-EUR. Qui exerce l'art de la MM//)<«)'e.

Nous pourrions citer également auteur, ae<<'M'imprimeur, gra-fe«tj H<u)'«McfeM;/0~</cM', etc.

Page 76: Le Jardin Des Racines Latines

JAHDtK DES RACEES LATINES. T7

URE.

Ce suffixe marque spécialement l'effet,-le résultat de l'action.

ERÉAT-uRE. OEovre du Créateur.

SERR-uRE. Ouvrage du M)'M) !cr.

SCULPT-URE. OEuvredu~cK//)<<'m'.

ËcRtT-uRE. Résultat de l'action d'écrire.

ENGEL-uRE. Effet de la gelée.

Peinture, dorure, couture, usure, courbure marquent égalementle résultat des actions exprimées par les verbes corespondants,peM<~)'c, <7o''er, coudre, user, coMt'&f;

NOTA. Nous avons prévenu les élèves au commencement de cette

leçon que nous n'entendions pas attribuer aux suffixes une valeur géné-rale et absolue. Les exceptions trop nombreuses détruiraient, au lieu de

confirmer, les règles que nous aurions établies. Par exemple, comment

prouver que tes sufnxes ode, age marquent l'action dans rade, yaca~c,pintade, grenade; <t~e,ao<m<a~<<ftye,p<ft~< que le suffixe Mrs marquele résultat d'une action dans Aure, atature, bure, etc. ?T

Aussi, quoique les principes que nous venons de poser sur la valeur decertains suffixes s'appuient de l'autorité de grammairiens recomman-

d!tbtes,)e vague qu'ils laissent dans l'esprit et la loi que nous noussommes imposée d'être toujours clair, ne nous permettent pas de fairesuivre d'un exercice cette leçon, et il en sera de même des deux leçonssuivantes.

VINGT-TROISIÈME LEÇONDes snfBxes (suite).

ABLE, IBt.Ë.

Les terminaisons ABLE, tBt.E, dérivées du iaUn ABtt.ts; teins,

marquent spécialement qu'une chose peut se faire ou doit être

faite.

l" ABLE.

Aim-able, estim-able, agréable, redout-able, détest-able, se disentdes choses que l'on peut ou que l'on doit M~o', estimer, agréer,

redouter, ~<M~r.

Contrairement, M!a<aMc, M~&or6f-a& t't;conM/-aA/e, :'n?.ror-

able, se disent de ce qui ne peut être rassasié, a&orcM, consolé,

~C/<

Page 77: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtN DES RACINES LATIKES.~8

2°IBLE.

TERR-IBLE,HORR-tBLE.Qui doit inspirer de la terreur, de r/<on'~M)'.

ACCESs-iBL' (Accedere, acMMMn!,approcher) Dont on

peutop/x'oc/tcr.

NuisinLE. Qui peut nuire.

pus-iBt.E. (FMn~e)'f,/M~um, fondre.) Que l'on peut

fondre.

Contrairement

iNVts-jnt.E (~</erf, tx'~MM,voir.) Qu'on ne peut to:r.

;NBic-!B[.E. (0!ce~,dire.)Q)unepeutse~<'c.

t*<SENS-iBLE. Qui ne peut sentir ou être senti.

MfAtLL-iBLE. Qui ne peut/atMtt', se tromper.

AQUE, IQUE.

l'AQUE.

Ce suffixe vient manifestement du participe latin ac~M. qui

signifie pou~e, agité, eM<ra~

MAKi-AQUE. Possédé d'une manie.

D)!o~'t-AQUE. Agité par le démon.

HYPOCONDRI-AQUt;Atteint d'A!/pOCOM~M.

~IQUË.

Ce suffixe vient du participe latin MTUS,qui signifie /i'ap/)~,

poussé.

FANAT-iQUE. Tourmente d'une fureur religieuse.

LUN-AT-IQUE Frappé en quelque sorte par la /M'i<?.

MÉLANCOL-iQUE. (Melas, noir.) Possédé d'une humeur noire..

puLMON-iQUE. (PM<Mo,poumon.) Atteint d'une maladie de

/)0!<moH.

En outre, ique marque ce ~f't a rapport a, ce qui a <)'a<<a.' p/t/-

losoph-ique, <7o~mn<-tOMc,mo~He/'ioM~,qui a rapport à la philoso-

p/t!p, au dogme, au Mo~n~t~Me.

ATRE.

Ce suffixe est tiré du latin ATER,qui signifie sombre, sauvage,

et, conséqueu]ment,ii porte toujours avec lui un sens générale-

Page 78: Le Jardin Des Racines Latines

JAnmNDFiS RACINES LATINES. '79

ment peu favorable, ainsi qu'on peut le voir par les mots sui-

vants

MAR-ATRE. Mauvaise mère.

ACARt-ATRE. (A privatif, c~nt'M, grâce.) D'humeur aigreet fâcheuse.

DoucE-ATRE. D'une f/oMMMrfade.

ouv-ATRE De couleur olive,. basané.

ROME-ATRE. Qui tire sur le rouge, mais qui platt moins

que le rouge.

'VERD-ATRF. D'uu vert mélangé, peu agréable à l'œil.

BF.t.L-ATRE. Qui a un faux air de beauté.

ÈME, IME, 1SSIME.

Ces trois sufflxes, dérivés du latin EMus,iMus, jssiMus, marquenttous trois un très haut degré, et pourraient se traduire par très,M<te<eMet:<,pa)'/at~tney)<, à fond.

supR-ÊME. (S«]u?'<en haut.) Ce qu'il y a de plus élevé.

F.xTR-EME (E'7<<-a,au delà.) Ce qu'il y a de plus bas.

BL-ÊME. Qui est extrêmement pàle.

ABST-ÈME. Qui s'<!6~ten/complètement de vin.

auBL-tME Ce qu'il y a de plus élevé, de plus noble.

MiN-iME. Ce qu'il y a de plus petit.

tNf-!ME. Ce qu'il y a de plus bas.

]N-r-!MB: Ce qu'il y a de plus profond, de plus t~-r;'e«<

i~e]T-!ME. (Lex, legis, loi.) Ce qui est tout !t fait selonla lot.

Enfin, à la terminaison de l'adjectif simple, nous ajoutons vo-

lontiers t'MM! qui est celle du superlatif latin. C'est ainsi que de

riche nous formons rtc/t-MSt'tM,très riche; de .a~, jyra~-tMwe;d'fa'M//c; MCfMe'it-~M!)?)~,et de bravo, &)'af-<M!'Mo.

OND.

La suffixe ONDcorrespond à la terminaison latine tJNDua,qui est

elle-même dérivée de UNnA,onde, abondance, excès.

FURtB-oND. Qui a des accès, des transports de /)<rcM)-.

vA~AB-OND. (Faym, errant.) Qui erre à l'excès, licen-

cieusement.

puciB-oND Qui a une grande pudeur.

Page 79: Le Jardin Des Racines Latines

JAtiUtK )ŒS RACINES LATINES.80

MOKtB-oND. Qui flutte entre la vie et la mort.

m)B!C-OND. (/{«&<))',rougeur.) Qui a la face très rouge.

VOUE.

Le suffixe vomi, du latin voRARE,d'où nous avons fait <Mtwe;exprime l'habitude, le goût de cette action.

CARN!-vopK. (Ca;'o, cfM'~M,chair.) Qui mange de la chair.

GRAti-vonE. (GraHMM,grain.) Qui mange des graines.

;)ERB!-voRE. Qui se nourrit d'herbes.

FRuai-voRE. Qui se nourrit de fruits.

INSECTI-VORE. Qui mange des insectes.

OMN!-voRE. (Omnt.<,tout.) Q.u mange de tout, viande et

végétaux.

VINGT-QUATRIÈME LEÇON

Suffixes des verbes.

C'est surtout au présent do l'iunnitif que se trouve la terminai-

son spécifique des verbes. Mais si l'on réduit leurs suffixes aux

quatre désinences ef,t')-, oir, re, qui nous servent à distinguer nos

quatre conjugaisons, il sera impossible de leur trouver une signi-fication particulière et distincte. On a donc imaginé de joindre à

ces désinences une ou deux lettres qui les précèdent, pour former

ainsi un certain nombre de terminaisons distinctes, telles que

asser, ailler, onner, f~M-, iller. eler, iger, gne, fier, t' et

d'autres encore au sujet desquelles nos grammairiens ont hasardé.

des conjectures plus ou moins ingénieuses. Nous allons essayer

d'apprécier en quelques mots celles que nous venons de citer.

l" Les suffixes aM~f, a<7/M-.onner, oyer, terminent les verbes

qui ont un sens augmentatif ou péjoratif, comme écrivasser, ri-

MaMo-, chantonner, Mr<<oye)-.a" Les suffixes tK~ e<?)', iger, terminent les verbes qui ont un

sens diminutif, comme sautiller, foMo', voltiger.La leçon 25", étant consacrée aux augmentatifs et aux diminu-

tifs, nous dispense de donner ici des développements sur ce point.3" fLER, dont on a fait un suffixs, n'est que la consonne diph-

tongue suivie de o', terminaison caractéristique de l.t première

cenjugaison. Combinée avec un radical ou avec un préfixe, elle a

formé les verbes MM/(')',eM-?)', y<<M-e; ~)/ &ot<)'.M)< etc.

Page 80: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 81

4° GnER,à la un des verbes, indique particuticrement quelquechose de rude, de pénible ou de compliqué dans l'action, comme

répugner, t'ec/t~Mer, t'e/i'oyier, grogner, <«'p<y/!e)',cogner, pei-gner, rogner, éborgner, ~rQ<t!M', empoigner, etc.

S" FIERest évidemment uu suffixe formé du latin FACERE,faire.rendre tel; il en a toute la signification à la fin des verbes fran-

çais.

KOtt-FtER (Notus, connu.) Rendre connu, faire co<wf<<e.

GLOM-Firn. Faire, rendre glorieux, rendre honneur et

gloire.

JUSTI-FIER Faire juste, prouver l'innocence.

ctj~-mFtEa. Rendre clair.

DÉt-FiER. Faire dieu, admettre au rang des dieux.

RARË-fiEn Faire t'nfe, rendre moins dense.

pAd-FiER Faire, établit la paix.

6° tsER exprime également l'idée de rendre tel, de faire acte de.

FAnnnAR-iSHR. Rendre /<im!7!'e)'.

oviL-tSEn. Rendre civil.

AtGu-jSEn. Rendre aigu.

MARTYR-tSER Rendre niof~t'.

MVAL-tSER. Agir en rival.

FRATERN-isER Faire acte de /i'e<

MAtTR-JSER Faire acte de ma!<)'e,dominer.

DOGMATISER. Faire, poser des dogmes.

Qnant aux autres terminaisons des verbes, qu'elles soient er, ir, oir oure, commedans chanter, finir, devoir, rendre, eUesne sont ajoutées auradical que pour exprimer l'action en généra), et, conséqucmment,ellesne se distinguent pas de la terminaison caractéristique que l'on a donnéearbitrairement aux verbes français.

Snfftxes des adverbes.

La plupart de nos adverbes se terminent en me~. Sans vou-loir contredire ceux qui prétendent que ment est l'ablatif du mot

MENS,signifiant esprit, étymologie dont la raison n'est pas évi-

dente, nous dirons que cette terminaison Mie~rmarque la manière.Ainsi

PRUDEMMENTsignifie d'une manière prudente.SUREMENT,d'une manière ~th'e.

ÉVIDEMMENT,d'une manière évidente, etc.

Page 81: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.82

Quant aux adverbes qui ne se terminent pas en ment, ils sont

simples, comme bien, mal, point, peu, et alors, ils sont bornés àla signification de leur radical; ou ils sont composés, et dans ce

cas, pour en saisir clairement le sens, il -faut bien pénétrer celuide leurs radicaux; par exempte

TOUJOURS. Signifie tous les jours.,

jAMAis Du latin ~aM magis, déjà plus.

BEAUCOUP. Du latin M/~ copia, signifie belle quantité.

AILLEURS De alio loco, en autre lieu.

DÉSORMAIS. Est formé des trois mots, dès, depuis, o~ dulatin hora, heure, et n: plus.

DORÉNAVANT. Mis pour d'ores en avant, de cette heure enavant.

AUJOURD'HUI. Mis pour aM jour d'hui. Le- mot /<M:toutseul signifiait autrefois le jour présent.

MAINTENANT. De <eMaM<et main, pendant qu'on y tient la

main, qu'on est après, au moment même.

NONOBSTANT. Du latin MoM,négation, et obstans, se po-sant devant; c'est-4-dire qui ne fait pasobstacle, malgré, en dépit de.

VINGT-CINQUIÈME LEÇON

SnMxes augmentatifs, dtmhtntïfs, péjoratifs.

Certains suffixes ajoutent aux radicaux auxquels ils sont jointsune idée accessoire de grandeur ou de petitesse, de beauté ou de

laideur, d'estime Ou de mépris; ces sufnxes sont augmentatifs, ~<-

Mt'MM<t'ou péjoratifs.On appelle sufnxps augmentatifs ceux qui marquent l'augmen-

tation, l'ampliation, la fréquence, comme aille dans muraille,grand MM; agne dans montagne, grand mont, suite de monts.

On appelle suffixes diminutifs ceux qui marquent la diminution,la réduction, comme ette dans fillette, petite fille; ule dans ani-

malcule, petit animal.Si les suMxes, augmentatifs ou diminutifs, ajoutent an radical

une idée défavorable, comme ule dans Augustule, lissier dans

écrivassier, ils sont péjoratifs, du latin pe/o; pire.Les mots dans tesquets entrent les suffixes augmentatifs, dimi-

uutifs, péjoratifs, sont appelés eux-mêmes augmentatifs, diminu-

tifs, péjoratifs. Ainsi, muraille est augmentatif de mur; fillette estdiminutif de fille; avocassier est péjoratif de avocat.

Page 82: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 83

Les MfOxes qui s'ajoutent le plus communément aux radicaux,pour marquer les idées accessoires dont il vient d'ètre question,sont:

AILLE,AILLER,AILLEUR,comme dans bataille, batailler, butail-leur (de &a<e).

ASSE,ASSER,ASSIER,comme dans paperasse, papo'asM' pape-rassier (de papier).

ILLE, ILLER, comme dans muntille, de manteau, sautiller, desauter.

EAU,comme dans lapereau, de lapin; louveteau, de loup.ET, ETTE maigrelet, maigrelette, de maigre; doucet, doucette,

de doux.

OT,0'rrs ou OTER vieillot, vieillotte, de vieux; vivoter, de vivre.ULE animalcule, de animal; ventricule, de ventre.tNE bottine, de &o«e; bécassine, de McoMC.ATRE )'oM~c<!<)'c,de rouge; o/tftXt'e, de olive.ON caneton, de caoa~, n~atV/on, de médaille.

f' EXERCICE.

Nous t~n/M~M une M'rie de Mots que l'élève transformera ~t

augmentatifs, diminutifs ou peioratiïs par ~a<<t<t<)o<tou le

c/<f;M~pMM<~u suffixe.

Antiquité, chien (caMtt), ciseaux, fer, mur, race, battre (se),roc, sonner, sonneur, valet, vivres (ft'c<M~,disputer, fouet-

ter, jouer, grain ou graine, bon, homme, mou, savant, rê-

ver, mante, coque, escadre, flotte, croûte, pendre, arbre,

orme, arc, baleine, bécasse, caille, cave, cercle, fripon,jambon, lapin, vipère, tourterelle, couleuvre, auge, agneau,

aigre, baril, bateau, blanc, bois, cerveau, grand, gai, joli,chèvre, coussin, écrevisse, opéra, rond, gentil, sac, à l'a-

veugle, au vinaigre, boule, blond, broche, brun, cache,

chambre, coudrier, dîner, doux, épingle, face, femme, fosse,

fourche, goutte, herbe, loge, croc, mie, planche, cheville,

bobine, histoire, paille, bûche, lance, serpe, manche, bande,

hache, manteau, bac, !le, main, pâle, boire, piquer, géline,animale, concile, corps, pied (pes, pedis), prince, mont, ou-

vrage (opus), peau (pellis), vessie (vesica), racine ()'a</u'), bé-

casse, botte, choléra, ohnumière, gelée, javelot, brun, rouge,

bleu, jaune, vert, beau, blanc, grappe, ducat, barbeau, bro-

chet, cruche, aigle, mâcher, poêle, corbeille, médaiHc, nè-

gre, oie, clocher, cane, cascade, coupe, tour, court, fin,

Page 83: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtN DES RACINES LATINES.84

rouge, fêter, verdir, feuille j/Mt'M~t), gloire, allegro, rcvf,

rèver, sensibilité.MODÈLEDU DEVOIR.

Antiquité, antiquaille.Chien JM<!M), canaille.

lie EXERCICE.

.V'«;t <<u/</M/Mdes augmentatifs, des diminutifs et péjora-

tifs; l'élève indiquera les mots dont ils dérivent

NOTA. Ce devoir est la contre-partie du précèdent.

Marmaille, pierraille, rimaiHcr, rimailleur, tirailleur,

criailler, criaiHcur, portail, marchandaiiter. bretailleur, fu-

taille, avocassier, filasse, paperasse, poputacc, brindille,

porntiHer, sautiller, mordiller, faucille, fendiller (M), pecca-

dille, tortiller, lionceau, louveteau, paonneau, perdreau,

fauconneau, pigeonneau, pruneau, soliveau, souriceau, ton-

neau, vermisseau, dindonneau, volereau, fabliau, livret, mai-

grelet, mantelet, noisette, osselet, pauvret, roitelet, rondelet,

rouet, cochet, coffret, sellette, pochette, tablette, trompette,

vergette, vignette, aveuglette (à f), vinaigrette (à la), ban-

quette, ramette, chansonnette, chaussette, chemisette, ci-

boulette, clairet, cordelette, côtelette, tartelette, pincettes,

grassouillet, suret, lunette, bâtonnet, craqueter, languetté,

cuvette, chaînette, follet, vanette, statuette, vieillot, vieillotte,

clignoter, crachoter, tapoter, trembloter, vivoter, durius-

cule, glandule, globule, particule, ventricule, acidule,

veinule, lettrine, vitrine, diablotin, tambourin, Mscotin,

blondin, noirâtre, grisâtre, gentillâtre, olivâtre, folâtre,

douceâtre, peloton, ânon, puceron, oisillon, folichon, chan-

tonner, aileron, biberon, bouvillon, chaton, chaudron, cor-

don, carpillon, carafon, ourson, ruelle, prunelle, noiraud,

lourdaud, levraut, flamboyer, tournoyer, bestiole, féverole,

bravache, rosace, voltiger, arbuste, coutelas, doucereux,

furibond, moribond, richard, richissime, révérendissime,

éminentissime.MUDËLEDU DEVOIR.

Marmaille, marmot.

Pierraille, pierre.FIN Df: LA DEUXtÈME PARTIE.

Page 84: Le Jardin Des Racines Latines

RADICAUX LATINS ET DÉRIVÉS

FRANÇAIS

Nous donnons le mot latin et son équivalent en françaisl'élève indiquera tous les mots de notre langue qui sont e't

rapport de sena avec le Hio< français et en rapport d'éty-

mologie avec le mot latin.

NOTA. Dans ce travail des élevés il y avait deux marches à suivref mettre les dérivée par ordre alphabétique; les disposer d'après ic

plus ou moins d'importance qu'ils ont dans la langue. L'ordre alphabé-tique aurait rendu la correction des devoirs plus facile mais nous avonssouvent préféré l'autre méthode, comme étant plus naturelle. Les dérivés

composés viennent toujours à la suite des simples.

ABJICERE, ABJECTUM, rejeter.

ABLUERE, ABLUTUM, laver.

ABOLERE, ABOLITUM, détruire.

ABSORBERE, ABSORPTUM, en-

gloutir.

AasTERGERE,ABSTERSUM,net-

toyer.A BSrINERE, ABSTENTUM, SC

priver de.

ABSTRAIIERE, ABSTRACTUM, ti-

rer do, séparer.

ACCEUERE, ACCESSUM, S'ap-

procher.

AcctDERE,arriver par ha-sard.

ACCIPERE, ACCEPTUM, rcce-

voir.

TROISIÈME PARTIE

VINGT-SIXIÈME LEÇON

AcEf), ACRts, aigu, piquant.

AcETUM,vinaigre.ACUTUS,aigu.ADDERE, ADDITUM, ajouter.

ADJACERE, être auprès.

AcjuTOR, qui aide.

ADOLESCERE, ADULTUM, cro!-

tre.

ADULARI, ADULATUS, flatter.

ADVERSUS,opposé.~EMULAR), ~MULATus, rivali-

ser.

~Quus, égal.AER, air.

AFFINIS, allié.

AFFLUERE, couler vers.

AGER, AGRI, champ.

Page 85: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.86

AGERE,ACTUM,faire.

AGGLOMERARE,mettre en tas.

Ac-GREDi, AGGRESSUS, atta-

quer.

ALBUMEN,blanc d'œuf.

ALBUS,blanc.

ALEA, chance, sort.

ALTER, autre.

ALTERNUS,l'un après l'autre.

ALTUS,haut, élevé.

AMB)RE,AMB)TUM,environner.

ABJtCËRE, AMEC-

TUM,rejeter. Abject, abjection.

ABLUERË,ABLUTUM,laver. Ablution.

VINGT-SEPTIEME LEÇON

A~tM ~KM«M~le mot latin c<son éqnivalent en françaisl'élève :Ht/MM'a tous les mots de ~ohe langue qui sont en

rapport de sens avec le mot français et en rapport d'ety-mologie avec le mot latin.

ApERiRE, ouvrir.

APIS,abeille.

ApPETERE, APPETITUM, déSt-

rer.

APPREHENDEREAPPREHEN-~UM,craindre.

AppROXtMARË APPROXtMA-

TUM, approcher.

AQUA,eau.

AQUtLA, aigle.

ARABE, ARATUM, tabouro'.

ARBtTER, juge.

ARBOR, arbre.

AMBULARE,AMBULATUM,mar-

cher.

ÂMŒNUS,a~reabto.

AMOVERE,mettre de côté.

AMPUTARE,AMPUTATUM,COU-

per.

AMYCDALA,amande.

ANt'RACTUs,détour.

ANGERE,suffoquer.

ÂNGULUS,angle.

ANNULUs,anneau.

MODÈLEDU DEVOIR.

(Voir le nota, leçon:e).

ÂRCANUM, secret.

ÂRDERE,brûler.

AREA, surface.

AREM,sable.

ARGUTUS, fin,détié.

ARMILLA, bracelet.

ARTtcuLUs,jointure.AscENDERE, ASCENSUM, mon-

ter.

AstNUs,âne.

AsrER, ASPERI, rude.

AspERGERE, ASPERSUM, arro-

ser.

Page 86: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. ~7

ASSENTIRE,consentir.

AsTER,f)eurétoiIée.

AïER,ATRi,noir.

ArDCtJs, Athénien.

AUDIRE, AUDITUM,écouter,entendre.

AuRtcuLA, petite oreille.

AttRUM,or.

AUSCULTARE,écouter.

AusTER, vent du sud.

AuxILIUM, secours.

AVERTERE,AVERSUM,détour-

ner.

Axis, essieu.

BALBUTiRE,bégayer.

ApËRmH,ouvrir.. Apéritif.Apfs,abcine. Apiculture, apiculteur.

VINGT-HUITIÈME LEÇON

Nous donnons le mot latin et son équivalent en français;l'élève indiquera tous les mots de notre langue qui sont en

rapport de sens avec le mot français <*<en rapport d'éty-mologie avec le mot latin.

CADERE, CASUM, tomber, ar-

river par hasard.

C~cus, aveugle.CALCULUS, petit caillou.

CALLUM, durillon.

CALOR, chaleur.

CALVUS,chauve.CALX, CALCts, chaux.

CAMERA, chambre.

CAMISA, chemise.

CAMPANA, Cloche.

CAMPUS,champ, plaine.

BALSAMUM,baume.

BEATus, heureux.

BELLUM,guerre.

BENEDicERE,BBNEMcTUM,bé-nir.

BENEFiot)M, bienfait.

BESTIA,bête.BiBERE, boire.

Bis, deuxfois.Bos,Bovis,bœuf.

BHËVts, court.

BULLA, boule.

BurYRUM, beurre.

BRACHiuM,bras.

MODÈLE DU DEVOIR.

CANDtDus, blanc.

CANIS,chien.

CANTUS,chant.

CAPERE,cApiUM, prendre.CApiLLus, cheveu.

CAPRA,chèvre.

CApTARE,CAPTATUM,surpren-dre.

CAPUT,CAPITIS,tête.

CARBO,CARBOtoa,charbon.

CARCER,prison.

CARDO,CARDtNtS,gOnd.

Page 87: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.88

CARDUUS, chardon.

CARO, CARNIS, chair.

CASTELLUM, chàteau.

CASTRA, camp.

CAUDA, queue.

CAUSTICUS, brùiant.

CAUTELA, précaution.

CAUTERIUM remède qui

brûle.

CAVARE,CAVATUM,creuser.

CEDERE, CESSUM, se retirer.

CELARE, cacher.

CELER, CELERIS, prompt.

CERA, cire.

CADERE, CASUM, Cadence, cadencer, caduc, caducité,

tomber, arriver cadavre (1), cas, casuo!, casuellement,

par hasard. occasion, occasionnel, occasionnelle-

ment, occasionner, décadence.

C~ECUS,aveugle.. Cécité.

~VoMs~owMM le mot latin et MK équivalent en français;l'élève indiquera tous les mots de notre langue ~M<sont en

rapport de sens avec le mot /'MM<'aMet en rapport d'éty-

mologie avec le mot latin.

COLLIDERE, COLLISUM, heur-

ter.

COLLIGERE, COLLECTUM, re-

cueillir.

COLLUM,COU.

CoLOR,couleur.

CoMA,chevelure.COMBURERE,COMBUSTUM,brû-

ler.

(t)Lecad(tofe est une masse inerte, sans ressort, sans élasticité, enun mot, un corps qui <ont<'e. (V. aux Ëtymotogics curieuses.)

CEREBRUM,cerveau.

CHARTA,papier.

CICER, pois chiche.

CINIS, c)XER)s, cendre.

CIRCULUS,cercle.

Ctvis, citoyen.CLAMARE,Cf.AMATUMcrier.

CLAUDERE, CLAUSUM. fer-

mer.

CLAUDUS,boiteux.

CLAVts, clef.

COERCERE, COERCITUM,COn-

traindre.

COLERE,cultiver.

MODÈLEDU DEVOIR.

VINGT-NEUVIÈME LEÇON

CoMEDEBE,COMESTUM,man-ger.

COMPR!MEHE, COMPHESSUMserrer fortement.

CoNciDERE, CONCISUM re-

trancher.

CONCILIUM, assemble.

CoNcoMitoK,j'accompagne.CONFtTER),<.ONFESSUS,avouer.

Page 88: Le Jardin Des Racines Latines

JAnDtNDESKAONESLATfNES.89

Co?<[,AGt!A):t:CONFLAG[)ATUM,êtreenfeu.

CONGREGARE, CONGREGATUM,rassembler.

CoNGRUERE, convenir.

CoNjux, CONJUGIS, époux.

Co~NtVERE, cti~ner de t'oeH.

CONSANGUINEUS, de même

sang.

CONSCRIBERE, CONSCRtPTUM.

enrôler.

CûNSfSTORHJM, conseil.

CoxspUERE, cracher sur.

CoNSTtTUERE, CONSTtTUTUM,

établir, régler.

CopiSUMERE, CONSUMPTUM, dé-

truire.

COKTEMNERE, CONTEMPTUM,

mépriser.

CONTENTIO, débat, dispute.

CONTERERE, CONTRITUM, bri-

ser.

CoNTRADICERE, CONTRADK;-

TUM, contredire.

CONTRAHERE CONTRACTUM

resserrer.

CONTUNDERE CONTUSUM

broyer, meurtrir.

CoNVALESCERE,se fortifier.

CONVELLERE CONVULStJMébranler.

COLLIDERE, COLLI-

suM, heurter. Co)tision.

Con.tGERE,COLLEC-TUM,recueillir. Collecte, collection, collectionner, col

Iectif,co))ectivemcnt.

CoNVEKTL's, réunion.

CONVERTERË, CONVERSUM,

changer.

CONVIVERE, vivre avec.

CopiA, abondance.

COQUERE, cocTUM, cuire.

CoR, CORDIS, cœur.

CbR)UM, cuir.

CORONA, couronne.

CORRODERE, coRposuM, ron-

ger.

CORTEX, coRTicis, écorce.

CREDERE, CREDtTUM, croire.

CREMARE, CREMATUM, brù-

ler.

CREPO,CREriTUM,faire unbruit éclatant.

CRUDUS,CRUDI,cru.

CRUon, sang.

CRUS, CRURIS, jambe.

CRUSTA, croûte.

CRUX, cpucts, croix.

CucuRarrA, citrouille.

CuLiNA, cuisine.

CuLMEN, cuLM)N!s, sommet.

CULPA, faute.

CUMULUS, monceau.

CupERE, désirer.

CupA, soin.

CURRERE, cuRSUM, courir.

CUTIS, peau.

MODÈLE DU DEVOIR.

Page 89: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.90

Nous ~oMHOMle mot latin et son équivalent en trançaisMcoe indiquera tous les mots de notre ~an~c qui sont f)t

rapport de sons avec le mot /raMMM e< en rapport d'éty-

mologie avec le mot latin.

DAMNUM, perte, dommage.

DEBERE, DEBITUM, devoir.

DECANUS, doyen.

DECEDERE, DECESSUM SO r0-

tirer.

DECEM, dix.

DEcioERB, DECtsuM, trancher.

DECtMus, dixième.

DECIPERE, DECEPTUM, trom-

per.

DEFERRE, DELATUM, porter,

dénoncer.

DEFICERE, DEFECTUM, man-

quer.

DELERE, effacer, détruire.

DEUNQUERE, DELICTUM, com-

mettre une faute.

DENSUS,épais.DERIVARE, DERIVATUM, tirer

de.

DESERERE, DESERTUM, quit-

ter.

DESINOOE, finir.

DETERIOR, pire.

DAMNUM,perte, Dam, damner, damnation, damnablo,dommM~e. condamner, condamnation, condamna-

ble.

DEBERE, DEBITUM,

devoir. Débit, débiteur, débiter, débet.

TRENTIÈME LEÇON

DEUS,DEt,Dicu.

DEXTERA ou DEXTRA, main

droite.

D)AOONus, diacre.

D)ES,jour.DIGITUS, doigt.

Dn.uvtuM,déluge.DISCERE, apprendre.

DissifERE, être en désaccord.

DiviDERE, DivfsuM, partager.

DocERE, DocTUM, instruire.

DoLERE, souffrir.

DOMINUS, maître, seigneur.

DoMUS, maison.

DORSUM, dos.

Dos, DOT)S, don, présent.

DUALIS, de deux.

DuBtTARE,DUBITATUM,dou-ter.

DucERE, DUCTUM, conduire.

DULCIS, doux.

DuooECtM, douze.

DupLEx, Dupf.îc.is, double.

Dux, Duos, chef.

MODÈLE DU DEVOIR,

Page 90: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 91

A~'M donnons le mot latin et son équivalent en français;/'e/cue indiquera tous les mots de notre langue }M: son! en

rapport de sens avec le mot français et en rapport d'éty-

mologie avec le mot latin.

EfERE, EDITUM, mettre au

jour.

EDUCARE, EDUCATUM, élever.

Eco, moi.

ELECTRUM, ambre.

ELIGERE, ELECTUM, choisir.

EMANARE, EMANATUM, décou-

ler.

EMINERE,s'élever.

EM[TTERE,EMissuM, envoyer

EMOLDRE, amoUir.

EPHEMERIS, journal.

Eptscopus, évéque.

EpisTOLA, lettre.

ËQuus, cheval.

Epoo, donc.

ERIGERE, ERECTUM, dresser.

ERRARE, ERRATUM, se trom-

per.

EpUDiRE, ERUDITUM in-

struire.

ERUMPERE, EpupTUM, jaiUir.

EssE, être.

EvADERE, EVASUM, a'éohap-

per.

EVENIRE, EVENTUM, arriver.

EXPANDERE, EXPANSUM, déve-

lopper, étendre.

EXPECTARE, EXPECTATUM, at-

tendre.

EXPLODERE,EXPLOSUM,chas-scr avec force.

TRENTE ET UNIÈME LEÇON

EXPUGNARE, prendre d'as-saut.

ExTtNGUERE EXTtNCTUMéteindre.

ExTORQuERE, arracher par

force.

EXTRICARE, EXTRICATUM, dé-

mêler.

ExuBERARE,rendreabondant.1.FAHER,FABRI,ouvrier.FACERE, FACTUM, faire.

FALLERE, FALSUM, tromper.

FAMA, renommée.

FAMES, faim.

FANUM, temple.

FAR, blé.

FASCIS, faisceau.

FATUM, destin.

FAVERE, FAUTUM, favoriser.

FEBRia, fièvre.

FELIS,chat.

FEux, FEuus, heureux.

FEMINA, femme.

FENUM, foin.

FERtRE, frapper.

FERRE, LATUM, porter,

FERVERR, bouillir.

FILIUS,(its.

FINDERE, FissuM, fendre.

FINGERE, FICTUM, imaginer.

Fiscus, sac pour renfermer

de l'argent.

Page 91: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATtNES.92

FLACCERE,être mou.

FLAGELLUM, fléau.

FLAGRARE, briiler.

EDERE, EDITUM,

mettre au jour. Éditer, éditeur, édition, inédit.

EDUCARE,EDUCA-

TUM,étevcr. Éduquer, éducation, éducateur.

Nous ~o/t/M~M~e mot latin e<MMéquivalent en français;<V~uewcf~Mera<OM~/M 'Mu~'de M0<?'e/an~M<'qui W!<e;!

rapport de sens avec /e mot /rancaM c<eMrapport d'éty-

mologie avec /f "!«<&<<w.

FujERE, FmxuM, couler.

Fujvius, fleuve.

FODERE, FOSSUM, creuser.

FosDus, FCEDERts, alliance.

FOLIUM, feuille.

FORARE, FORATUM, percer.

FoxuM, place publique.

FnANGERE, FRACTUM, briser.

FRATER, FRATHIS, frère.

FRIARI, tomberen miettes.

FRICARE, FRICTUM, frotter.

FRIGUS, FRIGORIS, froid.

FttucTUs, fruit.

P'UGERE, FUGITUM, fuir.

FuLMËN, FULMINIS, foudre.

FUNDERE, FUSUM, verser, fon-

dre.

FUNGI, FUNCTUS, s'acquitter

d'une charge.

FUNIS, corde.

FUR, voleur.

FLECTERE, FLEXUM, COUrbcr,

plier.

FLûs, FLoms, ftcur.

MODÈLE DU DEVOIR.

TRENTE-DEUXIEME LEÇON

FusTfs~,bâton.

GALLUS, coq gaulois.

GAUDIUM,joie.GENU, genou.

GERERE, GESTUM, exercer.

GERMEN, GERMINIS, semence.

G)GAS, GIGANTIS, géant.

GLADIUS, épëo.

GLORIA, gloire.

GLUTINARE, coller.

GmTtBE, GLUTITUM, englou-

tir.

GRADIOR, GRESSUS, je marche.

GRAMEN, GRAMfNIS, gazon.

GRANUM, GRANI, grain.

GRATUS, agréable.

GpAVts,pesant, lourd.

GREX, cREGts, troupeau.

GURGES, GURGITIS, gouffre.

GUSTARE, CUSTATUM, gOÙter.

GUTTUR, GUTTURIS, gosier.

Page 92: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LAT)XES. 93

FLUERE, FLUXUM,coûter. Fluer, flux, fluxion, fluide, fluidité,

fjuctuation, fluet, afiluer, affluent, af-

Fmvtus, fleuve.. Fluvial, fluvialité.

~V<MMdonnons le mot latin et son équivalent en français;l'élève w<~t<c)'a <0!Mles mots de notre langue qui sont en

rapport de sens avec le mot /ta~ca!~ e<en rapport d'éty-

mologie avec le mot latin.

!!AB!DS, qui a de la disposi-

tion, une capacité pour.

I)~.RERE,n.t:suM, s'attacher,

tenir.

H/MRES,HtEREDtS,héritier.

IIALARE, HALATUM,SOufOer.

IIEBDOMAS,HEBDOMADtS,se-

maine.

IIEBETARE,émousser.

H)ARE, HiATUM,bâiHer.

Hn.AR)s, gai.

HuRA, heure.

HoRTUs, HORTI,jardin.

f[ospES,nosp)t)s,hoto.

IIOSTIS,ennemi.

HuMUS, HUMI,terre.

IIOSTIA, victime.HVEMS,HYEMts,hiver.

IDEM, lé même.

IGNIS,feu.

ILLUDERE,ILLUSUM,Se jouer.

tMMtNERE,menacer.

IMPERARE,IMPERATUM,COm-

mandor.

MODÈLEDU DEVOIR.

fluence, confluent, effluves, influer, in-

fluence, refluer, reflux, superflu, super-fluité.

TRENTE-TROISIÈME LEÇON

fMpETRARE, obtenir.

iMpETus, élan.

IMPROVISUS, imprévu.

INANIS, vide.

INCENDERE, enflammer.

INCIDERE, tNCISUM, COUpCr.

INCIDERE, tomber.

INCLUDERE, INCLUSUM, enfer-

mer.

INCUBARE, INCUBATUM, COU-ver.

iNDtGERE,avoir besoin.

INGREDI,entrer dans.

INIMICUS, ennemi.

INITIUM, commencement.

INQUIRERE, tNQUIStTUM, re-

chercher.

INSIGNIS,remarquable.!NSTtGARE,iKSTiGATUM,exci-

ter.

INSULA, !te.

INTEGER, tNTEGRts, entier.

INTFLLIGERE tNTELLECTUM

comprendre.

Page 93: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.94

INTERMITTERE, discontinuer.

INTERNUS, intérieur.

INTRUDERE, iNTRusuM, se mê-ler dans.

INTUITUS, coup d'œi!.

tNVESTtGARE, )NVESTtGATUM,rechercher.

IRA, colère.

IRRUMPERE, tRRUPTUM, Se

précipiter.ItER, ITINERIS, route.

HABfus,quiade)a Habile, habilement, habileté, habi-

disposition, une lité (1), inhabile, inhabilité, etc.

capacité pour.

H.eRERE, H~suM, Adhérence, adhérent, adhérer, adhé-

s'attacher, te- sion, cohérence, cohérent, cohésion, in-

nir. hérence, inhérent, incohérence, inco-

hérent.

TRENTE-QUATRIEME LEÇON

Nous donnons le mot latin e< son équivalent en français;l'élève indiquera tous les mots de H0<rp langue qui sont en

rapport de sens avec le mot français et en rapport d'éty-

mologie avec le mot latin.

LABIA, lèvres.

LABOR,LABOR)s, travail.

LAC, LACTIS, lait.

LACRYMA, larme.

L~DERE,L~ESUM,blesser.

(1) NaMKM, que l'on confond quelquefois à tort avec Aott'~M, est uh

terme de droit qui s'emploie pour désigner la c&pMité de quelqu'un h

recueillir une succession; on dit habilité à succ<<ter.

ITEMJM, de nouveau.

JACERE,se reposer.JACTABE, vanter.

JANUA, porte.

JUBILARE, se réjouir.

JUDEX, JUD)C)S, JUgO.

JUGUM, JOUg.

JUNGERE, JUNCTUM, joindre.

Jus, jCRis, droit.

JUVENTA, jeunesse.

MODÈLE DU DEVOIR.

LAMINA, lame.

LApfs,LAptD)s, pierre.

LATERE, être caché.

L.ATUS,LATERtS,CÛté.LATus,large.

Page 94: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES KACtNES LAT)N['S. 93()

LAUDARE, I.AUDATUM, touor.

LAVERE, LOTUM, laver.

LAXARE, LAXATUM, étendre,

élargir.

LEGARE, LEGATUM, députervers.

LENIS,doux.

LEO, LEONIS, lion.

LETHUM, oubH, mort.

LEX, LEGIS, ici.

L)BEH.us, petit livre.

LIBER, UBRt, )ivre.

LtBER, DBER), libre.

LtnRA, balance.

LICET, il est permis.

LtOTADE, UCITATUM, onch6-

rir.

LIGARE, LIGATUM, lier.

LiMEN, L!Mt!<tS, SOU)).

LAB<A,)èvres. Labial, labié.

LABOR, LABORjS,travail. Laborieux, laborieusement, labcor,

laboratoire, labour, labourer (i), labou-

(!) ~.at'oufm-.de laborare, sjgn!0ait anciennement traMt~r en général;il nous est même resté le substantif M«!)M-pour désigner toute espèce de

travail. Labourer no signifie plus aujourd'hui que travailler la <m'Men

lui donnant uno certaine façon; ce terme a donc pris un sens plus res-

treint. 11en est de même de

t" Traire (<~)A<M),qui avait autrefois la signification génerate quenous donnons au verbe tirer, et qui, pris dans un sens plus restreint, ne

se dit que pour signifier tirer du lait de certaines femelles d'animauxSaillir («'«M), qui stgntttftit primitivement sauter en génAra), et

qui ne s'emploie plus que dans certaines acceptions restreintes, comme

jaillir en parlant des liquides;3" BtueW)' (dt'MWfM), qui signifiait d'abord <<<'<OM<*)Mf,distraire en

général, et qui est le plus souvent etnptoyé aujourd'hui pour signifier

détourner quelqu'un de ses préoccupations, le distraire de ses ennuis, de

ses soucis par des amusements40 CMet'Htf (coWi~re), qui signifiait autrefois, comme son primitif,

f<tHta<Mf,recueillir, f«M<'mt<M',et qui ne se prend plus aujourd'hui que

dans le sens restreint de ramasser des fruits, des fleurs, des légumes, etc.

LINEA, ligne.

LtNGUA,langue.

L)QUESCERE,devenir liquide.Lis, LITIS, procès.LtTTERA,lettre.

LITTUS,LITTORIS,rivage.

Locus, lieu.

LoQUt, LOCUTUM,parler.

LucRUM, gain, profit.

LucuBRARE, travailler la

nuit.

LuMBUs, rein.

LUMEN,LUMINIS,clarté.

LUSTRARE,LU~TRATUM,puri-fier.

LUTUM.boue.

Lux, njcis, tutnièro.

LuxARE, LUXAT~JM,déboiter.

LYMpHA,eau.

MODÈLEDU DEVOIR.

Page 95: Le Jardin Des Racines Latines

JAUKIN~ESRACtNËS LADNES.96

Nous </oHno;Mle mot latin et son équivatemt en français;l'élève indiquera <0)Mles M0<.<de )M<e /<tM~iM</)/<.«Mi<c;t

rapport de sens avec le ??to<//aHcaM et <*?:rapport d'éty-mologie avec le )Ko<latin.

MACER, maigre.

MACULA, tache, souillure.

MAGISTER, maUre.

!\tAOXEs, MAGNETis, aimant.

MAGNUS, grand.

MAJOR, plus grand.

~~ALLEUS, marteau.

MANARE, MANATUM couler

de.

MANCfpiuM, esclave.

MANDARE, MANDATUM, char-

j~fr, donner ordre.

MA~[:r<s, qui demeure.

MAN)'s,niain.

MAt'pA, nappe.

MARCESSERRE, se flétrir.

MARE, mer.

MARGO, MARG!NtS, bord.

MARS,MARTIS,Mara, dieu dela guerre.

MASTtCARE, MASTtCATUM, mâ-

cher.

MATER, mère.

MATMMOfujM, mariage.

MATR)cuLA, registre, souche.

MATupus, mur.

MAXILLA, mâchoire.

MAXtMUS,très grand.

reur, labourage, labourable, collabora-

Leur, collaboration, collaborer, élabora-

tion, élaborer.

TRENTE-CINQUIÈME LEÇON

MEARE, couler, circuler.

MEDIUS, milieu.

MEDULLA, moelle.

MUL, MELLIS, miel.

MEuoR,meiUeur.MEMOR,qui se souvient.MENS, MENTIS, esprit.

MENSA,table.

MENSIS,mois.

MENSURA, mesure.

MERGERE, MERsuM, plonger.

MERIDIES, midi.

MERX, MERos, marchandise.

MESstS, moisson.

MtGRARE, MtGRATUM, aller

ailleurs.

~IILES, MILIT18~, soldat.MILES, MtUTIS, soldat.

M)NtMus, très petit.

MiNOR, plus petit.

MINUTIA, parceite.

MISCERE, M)XTUM, mêler.

Mms, doux.

M! rTERK, MfssuM, envoyer.

\)oDO, récemment.

.\)oDus, manière, façon.

MoLA, meule de moulin.

MoLus.mou.

Mo\ERE, Mo~tTUM, avertir.

Page 96: Le Jardin Des Racines Latines

tABON DES RACINES LAT'NES. 97Î

MoRBus,matadte.Mos, Moms,coutume.

MovERE,MOTUM,mouvoir.

Mucus, humeur.

MuLTUs, beaucoup.

MACER,maigre. Macérer, macération.

MACULA, tache,souillure. Maculer, maculation, maculature, ma-

quereau (poisson dont le corps est ta-

Nous donnonsle mot latin et son équivalent en français;l'élève M<<t~uera<o(Mles mots de notre <a!)~MCqui sont en

rapport de sens avec le mot français et en rapport d'éty-mologie avec le Mo</<t<M.

NAsa, NATUM, naître.

NASUS,nez.

NATARE, NATATUM, nager.

NAUTA,mate)ot.

NAVis,vaisseau.

NEBULA, brouillard.

NECTERE, HEXUM, lier.

NEGARE, NEGATUM, nier.

NEGOTtUM, 'affaire.

NEpos, NEPOTIS, neveu.

NEUTER,ni l'un ni l'autre.

NtOER,noir.

NIHIL,rien.N)X,NtVts,neige.NocERE,nuire.

NONAGINTA,quatre-vingt-dix.Not)us, neuvième.

NORMA, règle.

NovEM,neuf.

MuNDUs,propre, net.

MuNus, MUNER)S, don, pré-

sent.

MuTARE, MUTATUM, changer.

MuTUS, muet.

MODÈLEnu DEVOR.

cheté de vert et de noir), immaculé.

TRENTE-SIXIÈME LEÇON

HVMBEt.'MLÈVE.

Novus,t<ovf,nouveau.

Nox,NOCTIS,nuit.NuMERus, nombre.

NuMisMA, médaille.

NuTR)RE,NUTRITUM,nourrir.

OBESUS,gras.OM'CERE, ONËCTUM, mettre

devant.

OssEûN, suivre, avoir de la

complaisance.OBStDERE, OBSESSUM, assié-

ger.

OcctDERE, OCCISUM, tuer.

OcotDERE, occASUM, tomber.

OccuLTus,caché.

OcTO, huit.

OCTOGINTA,quatre-vingts.OCULUS,œi).

ODIUM, haine.

5¡¡

Page 97: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATtNES.98

OpHCfUM, devoir.

OLËuM,huHe.

OMEN, OMiNis, présage.

OMtttS, tottt.

Onus, ûNERts, t&fdeau.

Ors, opts, richesse.

OpTjMus, très bon.

ORR)s,eercie.

NAscf, NAtuM, naî-

tre. Nature, naturel, naturellement, natu-

raliste, naturaHsor, natal, natif, nativité,

NAsus, nez. Nasal, naseau, nasiller, nasalement,nasiHM,na$Ht&rd,nasHleur,nasitiement.

TRENTE-SEPTIÈME LEÇON

~Vou; t~tMOtM &<tt tàtitt e< son équttMeM en tfaa~MJt; il'élève Mt~t~era Ottit m<«s de MO<Mlangue ~M<~6M<fM

rapport dé Mht aoec ? Mc< /')yt<tM~M rapport 4'6ty-

mologit tt'~ ? mot &<

PAGANUS,paysan.

PALUbM, manteau, ~aUc.

PALMA,paume de! la maif).

PAt.t)S,pt6U.

PANGERE,fACtUM) ~tP4 al-

H&hce.

PANis.pain.

PAR, MR! MHCOUpte.

PARjt'ABt~~at.

PAMERE, éaottOthiaef.

PARERE, mettre au tï~ondo.

PARtBS, pARtËtts, muraiHb.

PASSER,moineatt.

PATER, PATRIS,p~'8t

ORDIRI, comtnencBt*.

OKDO,t)t4MNtS,rang.OaiËNâ,oME!<tTis,<{uisel~e.

ORO,ORATUM,paf!6~, prier.OSTENDERÈ,oâtË~SUM,motl-

trer.

OvuM,œuf.

Ovia, brebis.

MOBÈLB BU DEVÔtR.

nation, national, nationaliser.

~f-M––u-

PATI, pAbaus, souffrir.

PAUPER, pAupents, pauvre.

PAVO, PAVONts< paon.

PAx, PACIS, pat~.

PECCARE, pécher.

PsoTtjs. pEBTOttts, poitrine.

PECULIUM, épargneSt

PECUNtA, argent.

PECUS, pEcomS) bétail.

PEDICULUS, pou.

'PËJOR, ptre.PELLERE, PULSUM, p8UM6r,

chasser;

PELLis, peau.

Page 98: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtK DES RAC'N~S t.AT!t<ES. 99

PESE, presque.PEN~A<plume.PENSARE, peser.

PERCIPERE, PERCEPTU~t, per-

cevoir.

PERCUTERE, pERcussuM, frap-

per.PEREGRtNARt, PERIGRINATUS,

voyager.

PERFICÉRE, PERFECTUM, ache-

ver.

PERtCULUM, danger.

PAGANUs,paysan. Paganisme (i).

PALHUM, man-

teau, voile Pallier, palliatif, palliation, pallium.

Nous donnons le mot latin e< MM équivalent en français

l'élève indiquera tous les mots de notre langue qui WM<e/t

rapport de sens avec le mot /ra?tc<!Met en rapport d'ety

mologie sMc mot latin.

PtuJS,poiL

Ptscts, poisson.Pt~ACARB, p~ACATUM, apaiser.

PLACET, il plaît.

PLEBS, PLEBIS, pOUpte.

PLEXUS, entrelacé, pmbar~-

rassé.

PnjvtA,p!uie.POLLUERE, POLLUTUM, SOuH-

ter.

PONDUS, POH&EMS, poids.

(t) Voir ce mot j~x KtymotQt'M eunenses (an do cours).

PERtMERE PEREMPTU4)

anéantir.

PERITIA, habiteté.

PERPETRARE, PERPETRATHM,

accomplir.

PERSPtCERE PERSPEpTUM,

voir.

PES, pEp)s, pied.

PESSIMUS,très mauvais.

PETERE, PETITUM,deman-der,

PETRA, pierre.

MODÈLE DU DEVOIR.

TRENTE-HUITIEME LEÇON

PoBULUS,peup)e.PosT, après.PQTARE, bQ;re.

PR~DA,hntm.PR~DtCAttE PR~MCATUM,

prêcher.PRAVUS, mauvais.

PRETIUM, prix.

PRIMUS,premier.pRtNCEPa,BB)NpfP)S,Chef.

PRIOR,le premier.

Page 99: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.100

PROBARE, prouver.

PROJICERE, PROJECTUM, jeter

en avant.

Ppouxus, long, étendu.

PROPENSUS,porté à.

PROSTERNERE, PROSTRATUM,abattre.

PROVIDERE, PROVISUM, pour-

voir.

PRûxiMUS,proche.PRUINA, petite pluie fine.

PSALMUS, psaume.

PuDERE,pUDtTUM,avoir honte.

PUER, enfant.

PuoNus, poing.PULLUS,poussin.

PILUS,poit. Épiter, épilatoire, épileur, horripila-tion, dépilatif, dépilation, dépilatoire,

Ptscts, poisson. Pisciculture, pisciculteur, piscine.

Nous donnons le mot latin e< son équivalent en hançaK;fe~fe indiquera tous les mots de notre langue qui sont en

rapport de sens avec le mot /ra~{'sMet en rapport d'éty-mologie avec le mot latin.

RAMus,rayon.RAMX, RADICIS, racine.

RAPERR, RApruM, ravir.

RATIO, RATtONtS, raison.

RECALCITRARE, résister opi-

niâtrement.

RECiD:vus, qui revient.

RECIPERE, RECEPTUM, rece-

voir.

PULMO, PULMONtS, pOUMOn.

PuLvts, pULVERtS, poussière.

PUNCTUM, point.

PuNtcus, carthaginois.PURGARE, puRGATUM, net-

toyer.

PURPURA, pourpre.PuTRts, puTRtos, pourri.

Qu~RERE, QtLEsrruM, cher-

cher, demander.

QUADRA, carré. QuARTUS,

quart, quatrième. QuA-

TUOR, quatre.

QutES, QMETts, repos.

QmuQUE, cinq.

QUINTUS, cinquième.

MODELE DU DEVOIR.

dépiter.

TRENTE-NEUVIEME LEÇON

RECTUS, droit. ReoERE,

gouverner.

REDtMERE,REDEMPTUM,ra-cheter.

REFERRE,RELATUM,rappor-ter.

REHCERE, REFECTUM, restau-

rer.

REGULA,règle.

Page 100: Le Jardin Des Racines Latines

iOtJARUtN DES RACINES LATINES.

RELABt, REtApaus, retom-ber.

REUQUtjM, reste.

REMtmsct,se souvenir.

ReMtTTRRE, REMtssuM,re-mettre.

REPERE, REPTUM, ramper.

REPREHENDERE, REPREHEN-

SUM, reprendre.

RES, RM,chose.

RESPONDERE, RESPONSUM, ré-

pondre.

RETICERE, taire.

RETRO,en arrière.

HEVERTERE, REVERSUM, re-

tourner.

REx, RMts, roi.

RADtus,rayon. Radieux, radié, irradiation.

RAOtx,BAMCts,ra-cine. Radical, radicalement, radicalisme (i),

radicule, radis.

~VoM~MMMM met latin et <Mtéqnivaiemt en irançais;f<?/~e indiquera tous <MMO~de notre langue qui sont en

rapport de sens avecle mot /)Y!MMMet en rapport d'éty-

mologie avec le wo<latin.

SACCHAMHt, sucre.

S~ytRE, agir cruellement.

SAGAX,SAGAas,pénétrant.SAOtTTA,flèche.

SAL,SAUs,ae!.

(t) Le M<McoK<m<est le système politique de ceux qui ne se contentent

pas de rtformea modérée* et progressives, mais qui voudraient <Mr<M<tMf

d'un sen) coup tous les abus et modincr pt-ofondcmeat la forme de la

Mc:été.

RtDERE,MSUM,rire.

RfGARE,arroser.

RtGERE,être raide.

RIPA,rive.RtTUS,cérémonie.

RixA,querelle.RoBUR,ROBORI5,force.

RooERE,ROSUM,ronger.RoGARE,ROGATUM,prier.RoTA,roue.

RUBER,RUBRt,rouge.RUDIMENTUMcommence-

ment.

RUMPERE,RUPTUM,rompre.Rus, RURtS,campagne.RuTtLus, éclatant. comme

l'or.

MODELE DU DEVOIR.

QUARANTIÈME LEÇON

SALUBER, SALUBMS, satu-

taire.

SANCTUS, SANCTI, saint.

SANtTAS, santé.

SAPO, SAPoms, savon.

Page 101: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN. DES RACINES LATtNES.tOQ

SATj)s,as$cz.SATURARE, rassasier.

SAXUM, sAXt, rocher.

SCABIES, gale.

SCALA,échelle.SCALENUS,boiteux.SCALPERE, tatUef.

SCHOLA,école.

SciENS, sctEKTta, qui sait.

SciNDERE, sossuM, diviser.

SCINTILLA, étincel)e.

ScRtBERB, scRipTUM, écrire.

SCRUPULUS, petite pierre.

ScRUTARt, SCRUTATtJM, fpui)-

ter.

SscARB,aECATUM, couper.

SECULUM, SECuu, siècle.

SECURUS, SECURI, sans in-

quiétude.

SEDARE, SEDATUM, catmpr.

SEMEN, SEMINIS, semence.

SE)tfER, toujours,

SENEX, SENIS, vieillard.

SEpTUAGtNTA, soixante-dix.

SEQUt, sECuïus, suivre.

SERUM, petit-lait.

SERUS,du soir.SEX,six..SËxAGtNTA, soixante.

S)CA,poignard.Siccus, sec.

SIDUS, stDERis, astre.

SfMH.ts.~mMabte.

SfitiUL,ensemble. ·

StNAP(, moptarde.

SINGULARIS, seul.

SAccHA!ujM,sncrp.Sacchari~.

8~vmE,agircruet-iement. Sévir, sévices.

SiM9TER, gauche.

SOLERE, souTus, avoir cou-

tume.

SOLUS,souus, seuL

SOLVERE, SOLUTUM, délier,

payer.

SOMNUS,soMNt,sommeil.

SOPOR,sommeit.SpAT:uM, espace.

SPECIES, espèce, apparenco.

SPECTARE,SPECTATUM, regar-

der.

SPIRITUS, esprit.

SPLENDERE, briller,

SPOLtARE, gPOUATUM, dé-

pouiller.

SPONGIA, éponge.

STAGNUM, étang.

SrARB,STATUM,se tenir de-bout.

STELLA,ét0)te.

STELHO, STELLIONIS, fourt)C.

STER!<UTARE, STERNUTATUM,

éternuer.

STILLA, goutte.

STIMULUS, aiguillon.

STip~ttbiuM,solde.

STIPULA, paille.

STOMACHUS, estomac.

STRANGULARE,STRÀNGULA-TUM,étrangler.

STRIDERE,faire du bruit.

STRINGERE,STRicTUM,serrep'fortement.

STRUERE,STRUCTUM,bâtu',STUDIUM,étude.

MODÈLE DU DEVOIR.

Page 102: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.

QUARANTE ET UNIÈME LEÇON

Nous donnons le mot latin et son èquivilent en îrànoàM;l'élime indiquera tous /e.! mots de notre langue qui sont en

rapport de sens avec /e mot /ran<'<t! el en rapport d'éty-

Ntologie fMcc ? mot latin.

STUPENS, étonné.

SïYLUs, poinçon.

SuB, sous.

SUBJICERE, SUBJECTUM, mettre

dessous.

SuBuMARË,élever en haut.

SuBMpERE,SUBREPTUM,pren-dre à la dérobée.

SuDOR,transpiration.StjERE, sutitM, coudre.

SuLFUR, SULFURIS, soufre.

SuMptus, dépense.

SUPER, sur.

SupERBUS, Orgueilleux.

SupRA, au-dessus de.

SURGERE, SURRECTUM, Se te-

ver.

SuRous, sourd.

SYLVA,forêt.

TACERE,TACITUM,taire.

TAUs, tel, semblabte.

TANGERE, TACTUM, toucher.

TEMPUS, TEMPoms, temps.

TENAX, TENAOS, qui tient.

TENUtS, mince, délié.

TER, trois fois.

TERERE, TRITUM, broyer.

TERRBRE, épouvanter.

TESTA, écai))e.

TESTARI, TESTATUS, Mmoi-

gner.TEXERE, TEXTUM, tisser.

TiMËRË, craindre..

ti~GERE, TttfCTUM, teindre.

TtTULUs, titre.

TORPIDUS, engourdi.

TORQUERE, TORTUM, tordre,tourmenter.

TORRERE, brûler.

Totus, tout.

ToxtcuM,poison.ÏRADERE, TRADITUM, HVrer.

TRADUCERE TRADUCtUM

faire passer.

TuAHERE, tRACTUM, tirer.

TRAJICERE, TRAjECTUM, tra-

verser.

TpANS,au delà.

tpANSCENDERE,monter audelà.

TpANStGERE, TRANSACTUM,

traiter.1

TRANSIRE, tRANsrruM, passer

au delà.

TRANSVERSUs,pos6 en travers.

TREPIDARE: TREPtDATUM

trembler.

TRES,TRIUM,trois.

TRtViUM, carrefour.

TuBER, TUBERIS, tumeur.

TuMËRE, s'enHer.

TupRARE, troubler.

TURBO, TURBINIS, sabot, tou-

pie.

Page 103: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RÀCtttES LAT!t)Ea.104

TYMPANUM, tambour.

UBERARE, être abondant.

UBIQUE, partout.

ULT!Mus,le dernier.

U~GERE,UNcruM,oindre.

SrupENS,étonné.. Stupéfaction, stupéfait.stupéSant.stu-péner, stupeur, stupide, stupidement,

STYLUS,poinçon. Stylet, style (i), styler.

QUARANTE-DEUXIÈME LEÇON

Nous <<<MMMMMle mot latin et son équivalent en iraaçaial'élève !'n'~t<er<!tous les mots de notre langue qui sont en

rapport de sens avec le mot /)wtc<!Met en rapport d'éty-mologie avec le mot latin.

VACARE,VACATUM,être vide.

VACCA,vache.

VAOUs,errant.VALETUM VALETUONtS

santé bonne ou mauvaise.

VAPOR, vApoms, vapeur.

VEIIERE, VECTUM, porter.

VELLE, vouloir.

VELOX,vELoas, prompt.VEMRt, chasser.

VENENUM, poison.

VENIA, pardon.V6tt)RE,se vendre.

VENTILARE, VENTILATUM, ra-

fratchir.

VER, VEMS, printemps.VERBERARE, VERBERATUM,

frapper.

(1) Voir le mot <<<<aux Etymo)oj;itt eurieu'ics.

URBS,URBtS,V)He.U RGERE, presser.

URTtCA,ortie.

UTERUS, sein.

UT),usus, se servir.

MODÈLE DU DEVOIR.

stupidité.

VERBUM,parole.VERGENS,qui penche.VERMIS,ver.VERSARE OU VERT)!RE, tour.

ner.

VESICA, vessie.

VEST)s~habit.VETus,VETERIS,ancien.VtA,route

VtMNUS,v&tsin.

ViDERE,VtsuM.voir.

ViGtLARE,veiller.VINCERE,VICTUM,vaincre.

VINDICARE,VINDICATUM,tirer

vengeance, réclamer.

VtR, homme.

VIROO, VIROINIS, vierge.VIRTUS, force.

Page 104: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. ios

VISCERA, entrailles.

VtSCUM.gtU.VITA,vie.Vms, vigne.VtTnuM, VITRI, verre.

VOCABULUM, mot.

VocARE,vocATUM,appe)er.

VACARE, VACATUM,

être vide. Vacant, vacance, vacation, vacuité,évacuation, évacuer.

VAÇCA,vache. Vaccine, vaccin, vaccination, vacci-ner.

MN DM LA TROtS!f:!d!j! PAttftt:.

VOLARE,VOLATUM,voler.

VoLVERE,VOLUTUM,tourner,rouler.

Vox,vocts,voix.VuLGUs,le bas peuple.VULNUS, VULNERIS bles-

sure.

MODÈLE DU DEVOIR.

Page 105: Le Jardin Des Racines Latines

QUATRIEMEPARTIE -1

DÉFINITIONS ÉTYMOLOGIQUES

QUARANTE-TROISIÈME LEÇON

Nous donnons & mot français et les e!éments, pour la plu-

part latins, dont il est composé; l'élèvefera ressortir, au

M0!/e;td'une <M/Mt<M,l'analogie qui existe entre le mot

français et M!élémentsétymologiques.

AuDOMËN (Deabdere,cacher; omen,présage) parceque.

ABHOCETABtjAC.(De ct&,de; AoC)celui-ci; ab, de; bac,celle-ci) parce que.

ABovo. (De ab, depuis; ovo, Fœuf) c'est-à-diredès le principe, par allusion à.

ABM. (De arbor, arbre) parce que.

ABgTÈME. (De ab, privatif; temetum; vin) parceque.

AccESSiT. (Mot latin qui signifie il a <t~ar<x'~)parce que.

AccoLADE. (De ad collum, au cou) parce que.

ADJECTIF. (De a<<Mre, adjectum, ajouter) parceque.

ADULTE. (De a<<M/<M~devenu grand): parce que.

ADVERBE. (De ad, près de; verbum,verbe) parce

que.

AFFICHES. (De /!ye<-e,attacher ad, à) parce que.

AFFLUENT. (De/luere, coûter ad, vers): parce que.

ArpouAGE. (De ad, pour; focus, foyer) parce que.

Page 106: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtN PE'i PAC!NES LA~tNES. 107ApFM~T. (De <t(<, vers /tWM, front) parce que.

Aot~GATtON. (De a< vers; ~M", yeyM, troupeau)parce que.

ALAMp'Q~E. (De <<fm&!< vase dtstit)atoire) parce

que.

ALBMN. (De f</<'iM,blanc) nom donné à t'Angte-terre, à cause de.

AL&ATOtRE. (De alea, dé, jeu de hasard) parce que.

AuBi. (Adverbe latin signifiant atMeMM) parceque.

ALTESSE. (De altus, élevé) parce que.

ALVÉOLE. (De alveolus, petit lit) parce que.

AMBIDEXTRE (De ant6o, deux; dextera, main droite)parce que.

MODÈLEDU DEVOIR.

AB~o~EN. (De(t~~ere, cacher omeM,présage) parceque. l'abdomencontient, cacheles en-trailles que les prêtres romains con-sultaient pour en tirer des présagés.

AnHOCETABHAC. (De ab, de; hoc, celui-ci; a&, de;Aoc,celle-ci) parce que. parler ab Aocetab /toc, c'est aller d'une chose à uneautre sans suite et sans ordre, à tortet à travers.

QUARANTE-QUATRIÈME LEÇON

~oM<<~oKtOtMle a~ot françaM <<les plements.~our~u-part latins, dont il est composé; l'élèvefera ressortir, aitmoyen (<'«ne(léfinition, <'analon~ qui existe entre le motfrançais et ses éléments~yMo<o~t<e!.

AMpUt.ANCE. (De ambulare, marcher, se déplacer):parce que.

AMO!)T. (De ad, vers mo~em, la montagne]parce que.

Page 107: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtN DES RACtNES ~ATtNESf1'

i88

AMYGDALES. (De <!myy</a&amande) parce que.ANGINE. (De angere, suffoquer, étrangler) parce

que.ANGOISSE. (Deangere,serrer, sunbquer): parceque.

ANNULAiRE~doigt).(De annulus, anneau) parce que.APLRITIF. (De aperire, ouvrir) parce que.

AQUEDUC. (De aqua, eau; ducere, conduire) parceque.

AQUILIN(nez). (Deaquila, aigle) parce que.ARTÉSIEN(puits).. (De Artois) parce qu~AnuspiCE. (De«r«, autel; M~Kwe, observer): parce

que.AscENStON(fêtede

l'). (De ascendere, OKM~MM,monter) parceque.

AuBADE. (De aube) parce que.AuBAiNE(droit d'). (Deo&&~aiiteur8;na<M,né): parcoquc.AuBEdu jour. (De albus, blanc) parce que.AUBÉPINE. (De alba, blanche; ~ma, épine) parce

'que.

AUGURE (Deavium,des oiseaux garritus, ramage):parce que.

AURICULAIRE ( té-

moin, confes-

sion, doigt). (De a«rM,oreille): parce que.AuspicES. (De auM, oiseaux; inspicere, observer):

parce que.

AuTEL. (De altus, élevé) parce que.AVALANCHE. (De ad. vers; vallis, vaHée) parce que.

MODÈLEDUDEVOIR.

AMBULANCE. (De ambulare, marcher, se déplacer):parce que. les ambulances sont desespèces d'hôpitaux militaires attachésà un corps. d'armée, et qui peuvent se

<ttcer, se transporter en tout lieu.

Page 108: Le Jardin Des Racines Latines

i09JARCtN DES RACINES LATINES.

AMONT. (De ad, vers; Mto?t<em,la montagne)

parce que. cette expression amontest

employée pour signifier l'endroit de

la rivière qui est plus rapproché dela source (de la montagne),par rapportà un autre endroit qui est plus bas et

que l'on dit être en aval. (Voir aval.)

QUARANTE-CINQUIÈME LEÇON

Nous dwMMMMle mot iramçais les élémenta, pour la plu-part latiM, dont il est composé; l'élève fera ressortir,-au

moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre le mot

/ht~Fan et ses élémentsd<yt)«~oy!~MM.

AvML. (De aprilis, qui vient lui-même de ope-rire, ouvrir) parce que.

RACCALAURÉAT.(De bacca,baie; laurea, de laurier) parceque.

BACCHANALE. (De Bacchus) parce que.

BAGUE. (De bacca, perle) parce que.

--BALANCE (Debis,deux lanx, plateau) parce que.

BANQUEROUTE. (De l'italien banco rotto, banc rompu)parce que.

BESACE. (De bis, deux; Mce<M,sac) parce que..BEStcn.s (De bis, deux; oculus, oeil) parce que.BIFURCATION (Debis,deux /!<~ca,fourche) parce que.BtLAN. (De bilanx, balance) parce que.

BILLARD. (Depila, boule) parce que.BiLLEVESÉE. (De~t&t,boute oeMca,vessie):parce que.BINOCLE. (De bis, deux oeu~tM,oeil) parce que.

BtSAtGUKOUBESAt-GUE. (De &M,deux fois; ac«<t<f.aigu, tran-

chant) parce que.BtscutT. (De bis, deuxfois; fr. cuit) parce que.

Page 109: Le Jardin Des Racines Latines

JAROtN !)E~ RA<ES LATINES.w

BoucLiER, (De ~MceM/a,bouc}e) parce que.

BRANCHE. (De brachium, bras) parce que.

BpuMAiRE. (De AruMa,brouillard) parce que.

CABRER(se). (De cf~ro, chèvre) parce que.

CAumoLE, (De capreolus, jeune chevreau) parceque,

CADAVRE. (Decaa~re, tomber) parce que.

CADENAS. (Decatena, chaîne) parce que.

CADENCE., (De cadere, tomber) parce que.

CADUC. (De cadere, tomber) parce que.

CAGNARD. (De c<MtM,chien) parce que.

CALCu~ (De <ejU/tM,pettt caillou) parep que,

CALENDRIER. (De ca~t~, calendes) parce que.

CALVAiRE, (De calvus, chauve) .parce que.

MODÈLEDUDEVOIR.

AVRIL. (Deaprilis, qui vient lui-même de aperire,ouvrir) parce que. à cette époquede r~nnée, ta terre paraît alors Qt<f7'<son sein pour recevoir les' plantes,faire germer les semences qu'on lui aconnées.

BACCALAUREAT.(Debacca,baie; /<!t<rM,de laurier): parceque. autrefois on donnait à l'étudiant

reçu au grade de bachelierune branchede laurier chargée de ses &a!M.

Page 110: Le Jardin Des Racines Latines

J.~RDMPE§RACitr<E§ LATTES. tit

QUARANTE-SIXIEME LEÇON

Nous donnons le mot français et les céments, pour la plu-part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, au

BM~H <MM ~<K:<i<M,~'analogie qui e-rM~eentre le mot

/)'an~«Met ses~OneM~~ymo~t~MM.

ÇAMRACE. (Deca~et'a, chambre) parce que.

CAME~ÇTp. (De ccpMe~),cb~a~au) parce que.CAMOUPt.E.T. (De ~<t<M,souffle; calamo, avec un cha-

tmneau) parce que.

CAMMARp. (De camisa, chemise) parce que.CAMPOS. (De campus, campagne) parce que.

CANAILLE. (De c<mM,chien) parce que.

CANDiDAT. (DecaM~tM, blanc) parce que.

CAMCUL~ (De caM!CM/a,dmimutif de ca?t~ ctnen)parce que.

CANtNE. (Decanis, chien) parce que.

ÇApfLLAtRE. (De capfllus, cheveu) parce que.

CAPITAINE. (De <'ajOM<,tête) parce que.CAPITALE. (De ca~M<,tête) parce que.

CAPRICE. (De capra, chèvre) parce que.CARDtNAL. (Decardo, gond, charnière): parce que.CARÊME. (Contraction de ~MaarayMMMa,quaran-

taine) parce que.

CARNAVAL. (De caro, carnis, chair; vale, adieu):parce que.

CARTEL. (D~çharta, papier) parce que.

CATHÉDt~ALE. (Decathedra, siège) parce que.

CÉRÉALES. (De Cérès) parce que.

CÉSURE. (De M~ere, ca?<Mm,couper) parce que,

COLLÈGE (De <'o«t~e)'e,rassembler) parce que.

CoLON!E. (De colere,cuttiyer) parce que.

COMMENSAL, (DecwM.aveç;t~~M, table): parce que.

Page 111: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES KACtNBâ LATINES.ii2

CoMONcnoN. (De cum, avec; ~«~crc, joindre) parceque.

CoMURATMN. (Decum, avec;/t<rare, jurer): parceque.

MODÈLE DU DEVOIR.

CAMARADE. (Dec<MKe~<t,chambre): parce que. cemot

s'applique aux compagnons du même

métier, qui autrefois partageaient lamême c/MM&reet souvent le même lit.

CAMELOTE. (De camelus, chameau) parce que. cemot désigne une étoffe grossière quel'on fabriquait autrefois avec le poitdu chameau. (V. aux Êtymotogies cu-

rieuses.)

QUARANTE-SEPTIÈME LEÇON

Nous donnons le mot irançait et les élément*, pour la plu-part latins, dont il est composé; félève fera o rMMr~r,au

moyen d'une définition, f analogie qui existe entre le mot

/htttp<!Met <Méléments~MO~t~M«.

CONNÉTABLE. (Dëc<wtM,comte; ~atM/MMt,staNe): parce·

que.CONNIVENCE. (De connivere, cligner de t'œit) parce

que.CONSONNE. (De CMM,avec; sunare, sonner) parce

que.CONSTELLATION.(DeCMM,avec ~<e~a,étoite) parce que.CoNfAGMN. (De eMM,avec; tangere, toucher) parce

que.CONTRAT. (De e<Mt<;H/t~e,resserrer) parce que.

CorE. (De quotus, combien) parce que.

Com'pLE. (DeCMp€«!«M,coupe) parce que.CnÈOtT. iDc<'re<erp,c?e;<<<«M,confier):parceque.

Page 112: Le Jardin Des Racines Latines

H3JAttDHf DES RACINES LATINES.

CRiNOLINE. (De crinis, crin; linum, lin) parce que.

DÉCEMBRE (De decem,dix) parce que.

DÉCEMVfR. (De<<<*ceM,dix; vir, homme): parce que.

MctMER. (De <!ee!'MM~dixième) parce que.

DExTËRtT)' (Dedextera,droite) synonyme d'adresse,

parce que.DIGITALE. (Dedigitus, doigt) parce que.

D)GiT)GRADEs. (Dedigitus, doigt; gradi, marcher) parceque.

DtMANCHE. (De dies, jour; dominica, du Seigneur)parce que.

DOMAINE. (De dominus, seigneur) parce que.

DOMESTIQUE. (De<&)MHM,maison) parce que.

DuEL. (Deduo, deux) parce que.

Écu (monnaie). (De ~*M<M!K,bouclier) parce que.

ËcuYER (De MM<MM,bouclier) parce que.

'ÉDITEUR. (De e<fe~,editum, mettre au jour): parce

que.

ËDREOox. (De donum, don, présent; eider, espèced'oiseau) parce que.

EFFRONTÉ (De e, préfixe ampliatif; /ro)M, front):parce que.

ÉGOÏSTE. (Deego, je, moi) parce que.

EMANCtpEn. (Dee, préfixe privatif; Monc~Mm, es-

clave) parce que.

MODÈLE DU DEVOIR.

CONNÉTABLE. (Decomes,comte; stabulum, étable): parceque. dans le principe, le connétableétait l'intendant des ~eMn'Mroyales,celui qui était chargé de tirer des

provinces les chevaux nécessaires au

service du roi. (V. aux Étymologiescurieuses.)

Page 113: Le Jardin Des Racines Latines

~ARDtNOËS~ACtNES LAttNES.i<4

CoNNtVENca. (De conniverd, cligner de t'œit) parce

que. ceux qui s'entendent pour mal

faire se parlent par signes, aSn queles autres ne comprennent pas ce qu'ilsse disent.

QUARANTE-HUITIEME LEÇON

Nous donnons le mot français et les élémenta, pour la plu-làtiM, dott 11 tM Cotapoité; l'élèvefera ~?0~7*, att

moyen d'une définition, faNtttO~e qui existe entre le mot

/raMFa)i.!et M<<f~M~M~Mto~~ttM.

ENFER. (De M~rM~,inférieur) parce que.

EQUATEUR. (De~Marc, a?~Ma<MMt,égaler): parce que.

ËQNNOXE. (De~MM.<,égal; nox, nuit): parce que.

ÉQUIVOQUE. (Dea~MtM,égal vox,parole): parce que.

ESCALADE. (De Ma~, échelle) parce que.

EechAVE. (Du fr. Slaveou JNM/aMM):parce que.

Ex-voTO. (DeM, d'apratj M<MM,vœu) parceque.

FAftÉ. (DeytBhMM,foitt) parce que.

FATALISME. (De /<<<H?M,destin) parce que.

FÉVRtER. (~&<'Ma?'t«,dérivé de/c&tMre, purifier):parce que.

FtLLEUL. (Dé /t/M/<M,petit fils, fils chéri) parceque.

FLORÉAL. (De /!(M,/loris, fleur) parce que.

FoiRË. (De /b~MM,place publique) 1parce que.. i.

FôLUcuLAtRE (De/bMcM~,pet! te feuille) parce que.

FoR inMneur. (Dë /Of:<tM,place publique, et, par suite,barreau) tribunal) parce que.

FORA~ (De /M'i~t, place pubtique, foire) parceque.

Page 114: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. il8

FosstLE. (De fodere, /OMXM,fouiller) parce que,

FRUCTIDOR (De /rMc<tM,fruit) parce que.

FUNAMBULE. (De /'M~«, corde; ambulare, marcher)

parce que.

GALLICANISME. ~DeyaMctM,qui appartient à la Gaule,à la France) parce que.

GALLICISME (Deya~etM,qui appartient à la France)parce que.

GORDIEN(nœud).. (De Gordium, ville de Phrygie) parceque.

GUTTURALES ( !et-

tres). (De guttur, gosier) parce que.

MODÈLEDUDEVOIR.

E;t<FNR, (De tt/ctW, inférieur) parce que. les

anciens plaçaient le sëjour des mortsdans un endroit souterrain et profond.

ÉQUATEUR (Dea?~Mare,a*aM<!<uM,égaler] parce que.l'équateur est un cercle imaginaire quipartage le globe en deux partira ~o~M,

par rapport au (nouvement sotaire.

QUARANTE-NEUVIÈME LEÇON

Nous donnons le mot ifaaçait et les éléments, pour la plu-

part latine, ~on~ Mt çsmBpge ~pe fera re~Qr~r, a«

moyen d'une définition, ~analogie qui existe entre le mot

français et ses ~<~ten<! étymologiques.

HA~s co~BUS. (~~M, ~p t~ aies; co~tM, ton corps)

parce que.

HEBDOMADAtRE. (Du latin hebdomas, /t~MoMa~, venant

du grée <!pta, qui signifie sept) parce

que.

Page 115: Le Jardin Des Racines Latines

iiH JAhOtN DES RACINES LATINES

HtATus. (Mot latin formé du verbe At'a~e,hiatum,ouvrir la bouche) parèe que.

HôptïAL, HOSPICE.(De /<<M~t<!MM,hospitaUté) parce que.

HORRIPILATION. (De/MMvere,se dresser; pilus, poil): parce

que.

HosTtE. (Dehostia, victime) parce que.

luENTtFMR. (De~eM,même /'oeere,faire): parceque.

iGNtvoME. (Deignis, feu; vomere,vomir): parce que.

IMMACULÉ (Deinprivatif;macula,tache):parceque.

iMMÉMAT. (De in privatif; ~e~t'Mt, milieu) parce

que.

IMMENSE. (De in privatif; menaus,mesure) parce

que.

IMMEUBLE. (De in privatif; mobilia,qu'on peut mou-

voir) parce que.

IMPÉRATIF(mode). (De imperare, imperatum, commander)

parce que.

IMPÉTRANT. (De impetrans, obtenant) parce que.

IMPERMÉABLE. (De in privatif; permeare, couler à tra-

vers) parce que.

IMPONDÉRABLE. (De in privatif; pondus,ponderù, poids).

parce que.

INMX. (De Météore, M«;<!<MM,montrer, dési-

gner) parce que.

iNAffmoft. (De M<!KM,vide) parce que.

INCANDESCENCE.(Deincandescere,blanchir) parce que.

iNDtco. (De indicum, indien) parce que..<

INITIALE(lettre).. (DeMt~MM,commencement) parce que.

INITIER (DeM,dans;!re,ttMM,aHer):parceque.

INSECTE. (De insectua,divisé) parce que.

InTERjECTm~ (De t'M/e~c/tM,jeté entre) parce que.

Page 116: Le Jardin Des Racines Latines

JARDtN DES RACINES LATINES. i<7

MODELE DU DEVOIR.

HABEAScoRpus. (Habeas,que tu aies; corpus,ton corps)parce que. ce nom est donné à une-loi anglaise qui permet à l'accusé defournir une caution en argent pouravoit son co)~, c'est-à-dire pour êtrelibre de sa personne et ne pas subirde prison préventive. Les Anglaisregardent avec raison l'habeas corpuscomme le palladium de leur liberté.

HEBDOMADAIRE.(Du latin hebdomas, hebdomadis,venantdu grec epta, qui signifie sept) parceque. on appelle hebdomadairetout ce

qui a rapport à la semaine, laquelleest composée de <ep<jours.

CINQUANTIÈME LEÇON

Nous donnons le mot français et les élémenta, pour la plu-part latins, dont il est compoaé; ~~M fera ressortir, au

moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre le mot

/r«KfaMet sesélémentsétymologiques.

INTRANSITIf (De in privatif; trans, au delà; ire, itum,aller; c'est-à-dire, qui ne va pas au

delà) parce que.

t'<TRoïT. (De M<ro!<<M,entrée) parce que.

ITAUQUE. (De tta&etM,italien) parce que..

JACHÈRE. (Delacère, être gisant, se reposer) parceque.

JANVIER. (Dulatin </<!ttt«t~tM,venant lui-même de

Janus) parce que.

jRnEMiAM. (Dunomduprophètc./<'r~Hte):parceque.

JÈsus[papier). (DeJf.«M,nom du Sauveur) parce que.

Page 117: Le Jardin Des Racines Latines

H8 ~Àf~tUN DES RACHtES LATtNES.

JEUDI (De ./of! de Jupiter; (<:M, jour) parce

que.

JouvENCE) fon-

taine de). (De juventus, jeunesse) parce que.

JutLLET. (De Julius, Jules) parce que.

JutN. (De Juno, Junon, ou de juniores, jeunes

gens) parce que.

LABtALE()ettre),. (De ~'a, tevres) parce que.

LABOURER. (De~<M'<M'e,travaiUeractivement,sedon-ner de la peine, souffrir): parce que.

LACONISME. (De ~aco, Laconis, habitant de la Laca-

nie) parce que.

LACTÉE(voie). (De &M-<eM~,laiteux, de lait) parce que.

LARVE. (De /a?'t)0, casque) parce que.

LAURÉAT (De daurus, laurier) parce que.

LAVANDIÈRE. (Do lavare, baigner) parce que.

LAZAROKE. (Mot italien, de Z<!M)'o, Lazare le pau-

Yre] parqe que,

LÉON)NE(part). (De leo, /coHM, lion) parce que.

LtsstVE (De N-f~'uM, qui vient !ui-me;ne de ~c

cendre du foyer) parce que.

MODÈLEDU DEVOIR.

iNTRANStTip. (De privatjf; <)*<t<M,au de)à; ire, t<t<M,

aller, c'està-dire, qui ne va pas au

delà) parcp que. l'action exprimée

par pes verbes se va pas au a'eM du

sujetet ne tombe directement sur au-

cun objet; e'est pourquoi ces verbes ne

~auraient avoir (le complément direct.

iNTRol'T. (De introitus, entrée) parce que. l'In-

<)oM*est l'ente, !e début de la messe,

Page 118: Le Jardin Des Racines Latines

JAhbt<< Dt:S KAONËS LÂTtKËS. H9

CINQUANTE ET UNIÈME LEÇON

~y<MMdonnons le mot fr~~ais éléments, pour la ~<u-

part tatina, dont il e<t oompoaé; rélève fera ressortir, ttM

moyen ff'MKedéfinition, /'analogie qui existe entre le mot

/y<!M~e:<et ses ~MCM!< Aymô~~MM.

LtCTEUH. (De ligare, ligalum, lien) parce que.

LUNDt. (De luna, lune; dies, jour) parce que.

LusTRE (1). (De lustrare, purifier) parce que.

MAtSE. (De )K<~&r,plus grand) parce que.

MALLÉABLE. (De HMtM<M<,marteau, maittet) parce

que.

MAtOtt~Èttë~ (bê~Kt~t~tt; tnameHe; /e?w, porter):

parce que.

MANÈGE. (De manu, par ta main; agere, conduire)

parce que.

MANSARDE. (De J~aM<M' architecte du xvtt~ siècle):

parce que.

MAPPEMONDE. (De MMt~o, serviette, toile; mundus,

monde) parce que.

MAMM. (De Mars, dieu de la guerre chez les

pàMhs;<!tM,johr): parce que.

MARIVAUDAGE. (De Marivaux, auteur de comédies): parce

que.

MAROTIQUE(style). (De Clément ~aro~ auteur du Xvt" siècle):

parce que.

MAROTTE. (Pour mérote, petite mère, petite poupée):

parce que.

MARQUis. (Du bas latin marchio, qui veut dire pré-

posé aux frontières ou Mare~) parce

que.

[t)!tsp~<iêdecHiqtn~.

Page 119: Le Jardin Des Racines Latines

;JARDIN DES RACINBS LATINES.120

MARRAINE (De mater, mère) parce que.

MApsuptAux (De marsupium, bourse) parce que.

MARTYR. (Du.latin MM)< venant du grec morfMr,qui signifie témoin): parce que.

MATADOR. (Du latin mactator, tueur) parce que.

MATINES. (De matutinum, matin) parce que.

MAUVIETTE. (De MMt<a,mauvais; avis, oiseau) parceque.

MODÈLE DU DEVOIR.

LICTEUR. (De ligare, ligatum, lier) parce que. !olicteur était un officier public qui. pré-cédait les premiers magistrats de

Rome, portant un faisceau de vergesliéautour d'une hache; c'était lui aussi

qui liait les patients à la potence, caril était à la fois appariteur et bourreau.

LuNM. (De /t<Ma,lune; dies, jour) parce que.ce~otM'étaiteonsacréàDiancouPhœbe,la lune des anciens.

CINQUANTE-DEUXIÈME LEÇON

Nous donnons le mot français et les éiéatMita, pour la plu-part latins, dont il est composé; l'élève /<*)'<!rMMrhr, au

moyen d'une ~~t!<t'<Mt,ftHMlegÏt qui existe entre Mmot

français et ses élémentsétymologiques.

MÉDtus. (Mot latin qui signifie mitoyen,Mtt7«u)parce que.

MERCREDI (De3~eM!tM, Mercure; <M, jour) parceque.

MÉRïDtEN. (Du latin McrM/t'M,formé de mc</Mdies,mitieu du jour, ou midi) parce que.

Page 120: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATtNES. 121

MESSE. (Du bas latin missa, pour missio, qui si-

gnifie renvoi) parce que.

MESStDon. (De messis, moisson) parce que.

MESStE. (De l'hébreu maschiach, qui StgnineotM<)

parce que.

MESStER. (De !neM!<, moisson) parce que.

MÉTAHUE. (Du latin medietaria, formé de medielas,

quisigni(iemHieu,moitié):parceque.

MÉTEtL. (De mixtus, mêté) parce que.

MEUBLE. (De mobilis, qu'on peut changer de place)

parce que.

M)Dt. (De media, milieu; dies, jour) parceque,

MINUTE. (Dem:H!«<diminuée, petite): parceque.

MoLAtRES. (Do mola, meute) parce que.

MoNtTELn. (De MOMere, monitum, avertir); parce

que.

Mus. (De ;)!t<<are,changer) parce que.

NÉBULEUSES. (De nebula, brouillard) parce que.

NEC PLUSULTRA.. (Nec, non; plus, p)us M«f< au delà)

parce que.

NEF. (De !Mt'<, navire) parce que.

NÉGOCE. (De He;/o<tMM,affaire, embarras) parce

que.

NÉMTtSME. (De nepos, nepotis, neveu) parce que.

MODÈLEDU DEVOtR.

MÉDtUS. (Mot latin qui signifie mitoyen, Mtt7/etf)

parce que. le M~tM, troisième doigtde la main, est placé au milieu des

quatre autres.

MEncnEDi. (De Mercurius, Mercure; cKc. jour): parce

que. ce jour était consacré au dieu

~f!'CM!'C.

UVM BS L'tL&VE. 6

Page 121: Le Jardin Des Racines Latines

122 JAnMN DES RAONES LATtNES.

CINQUANTE-TROISIÈME LEÇON

~VotM~oMHOtMmot français et les éléments, poMr&!p<part latins, dont il est compose; l'élève fera ressortir, au

moyen d'une déflnition, l'analogie qui existe entre le mot

/r<t~aM et ses élémentsétymologiques.

NtCOTMË. (DeNicot, nom propre) parce que.

NIVBsE. (De nix, 7!tM.t,neigo) parce que.

NOCTAMBULE. (De nox, Moe< nuit; aM&M&te,mar-

cher) parce que.

NOEL. (De natalis, natal) parce que.

NORMALE(école).. (De norma, règle, modèie) parce que.

NOVEMBRE. (De novem,neuf) parce que.

NUMÉRAIRE. (De MMMtoare,compter) parce que.

OBÉsrrÉ. (De oMc~e,o&MMM,manger) parce que~

OB!T. (De obitus, décès) parce que.

OBJET. (Dejectus, jeté; ob, devant) parce que.

OBSËQUtEux. (DeM~t<su)vre;o&,autour):parceque.

OBSIDIONALE(COU-

ronne). (De o&M~tMM,siège) parce que.

ObCtPUT. (De o&. à l'opposé; caput, tête): parce

que.

OCTAVE. (Deoctavus, huitième) parce que.

OcTiD! (De oc<o,huit; ch'M,jour) parce que.

OCTOBRE. (Deocto, huit) parce que.

OcunsïE. (Deoculus, oeit) parce que.

ÛFFERTOtRE. (De o~MTe,offrir) parce que.

OFFtC!ER. (Deo/~e!MM,devoir, emploi): parce que.

OLÉAGtNEux. (Deoleum, huile) parce que.

OLIBRIUS. (De Olibrius, nom propre parce que.

Page 122: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DIS RACtKES LATtWES. 123

OMNtBus. (Mot latin qui signifie pour <ou~) parceque.

OpM)ATRE. (De opinio,opinion) parce que.

OpTfMtSTE. (Deoptime,adverbe latin qui signifie très

bien, le mieux) parce que.

ORBITE (De orbis, cercle) parce que.

OftFÈVRE. (De aurMtM,or; /Me~, ouvrier) parceque.

MODÈLE DU DEVUtR.

N)coTtNE. (Do Nicot, nom propre) parce que.Nicot, ambassadeur français en Por-

tugal (1660),est le premier qui ait im-porté cheznous le tabac, appeléd'abordnicotiane, dont on extrait la nicotine.

NfvôsE. (De nix, nivis, neige) parce que. la

neigeestordinairement plus abondantedans ce mois (~'<t'tt'er)qu'en tout autre.

CINQUANTE-QUATRIÈME LEÇON

Nous donnons le mot français et les éléments, pour la ~<u-

part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, au

moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre <e mot,

/raMyaM et ses éléments étymologiques.

OttGANË (De <M-~tMtMM,instrument) parce que.

ORPHÉON,ORPHÉO-NISTES. (n'Orphée, nom propre) parce que.

OsTENSOtR. (De M<eM~t-e,(M<e;MMM,montrer) parceque.

OuAtLLES. (Deovis, brebis) parce que.

OvALE. (DeofUM,œuf) parce que.

Page 123: Le Jardin Des Racines Latines

JfARDtN DES RACINES LATtHES.Jt24

OVATION. (De OMM,brebjs) parce que.OVIPARE. (De OHtMn,œuf; jatt~rc, produire) parce

que.PAGAKtSME. (De~ayantM,paysan) parce que.PALADIN. (De~a<tUM, palais) parce que.PALEFRENIER. (Duvieux mot palefroi, qui signifiait che-

val) parce que.

PALLADIUM (Mot latin qui signifie statuedePallas ou

Minerve, et, figurément, Mt<fe~a;'<<e)parce que.

PALHATiF. (De~)a~:MM,voile) parce que.PALMIPÈDES. (De~MM, paume, main pes, pedis,pied):

parce que.

PANACHE (De penna, plume) parce que.

PANtER. (De/)a~M,pain) parce que.

PANIQUE. (DePan, dieu des bergers) parce que.PAPIER. (Depapyrus, mot latin) parce que.PAHFUM (De~tv, par; fumus, fumée) parce que.

PABiÉTAiME. (Deparies,~M/ie~,muraille): parce que.PARHAtN. (DejBa~MM~,venant de pater, père] parce

que.

PASSIONDEN.-S.. (De pati, passum,souffrir) parce que.

PATENÔTRES. (De~a<erHO~r, notre père) parce que.

MODÈLEDUOEVOtR.

ORGAKE (De or~aKMM,instrument) parce qu'unor~oMeest un instrument dont un être

organisé se sert-pour remplir une fonc-tion quelconque.

OKPHÈUS,ORPHÉO-

NISTES. (Lt'O/y/t~, nom propre) parce qu'O~/tMest le plus grand musicien de l'anti-

quité dont l'histoire fabuleusenous aitconservé ie souvenir.

Page 124: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 128

CINQUANTE-CINQUIÈME LEÇON

2voMsdonnons le mot français et les éléments, pour la p~<-part latins, dont il est composé; l'élèvefera ressortir; au

moyen d'une <K:<«M, l'analogie ~Ut existe entre le mot

/yaMpa!~et sesélémentsétymologiques.

PATIBULAIRE ( fi-

gure, mine). (De patibulum, potence) parce que.

PAVANER(se) (Depavo, pavonis, paon) parce que.

PECCAVI. (Mot latin qui signifie j'ai péché) parceque.

PÉcoRE. (Dopecus,pecorM,bétail) parce que.

PÉDALE. (Depes, pedis, pied) parce que.

PÉDiMANEs. (Depes, pedis, pied; manus, main) parceque.

PESSIMISME (De~pMWtc,très mal) parce que.

PHARE. (Du nom de l'Ue de .P/tax~) parce que.

PLACET. (Motlatin qui signifie !7~<t<<):parce que.

PLANTIGRADES. (Deplanta, plante du pied; gradi, mar-

_y cher) parce que.

Pnjviôse. (Depluvia, pluie) on avait ainsi nomméle cinquième mois de l'année républi-caine, du 21janvier au 21février, parceque.

PoncmNELLE (De l'italien ~M~CMO,dérivé lui-même dulatin pullus, petit poulet): parce que.

PONCTION. (DejMM~o,~MMC<Mm,piquer): parceque.

PosT-scRipruM. (De~o~, après ~cnp<t<m,écrit) parceque.

PosïE. (Depositus, placé, posté) parce que.

PoTENCE. (DejM<M~a,puissance, autorité) parce

que.

Page 125: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATtNES~126

PRÉAMBULE. (De~uM?, devant; aM~M/are, marcher):parce que.

PRÉCONISATION,pnÉcoNîSER. (Do~pcMM'uM, proclamation publique,

éloge) parce que.

PnÉcAiRE. (DejM'cea~M, obtenu par prière) parce

que.

PRÉFACE. (De ~?, avant; /a)' dire) parce que.

PfŒFfXE. (Depra?, avant; fixus, attaché, place):

parce que.

MODÈLEDE DEVOIR.'PATtBULAtRE (fi-

gure, mine). (Depatibulum, potence): parce que. une

figure, une mine patibulaire annonce

des instincts, des penchants qui peu-vent conduire à la portée.

PAVANER (De joaoo, pavonis, paon) parce que. se

pavaner, c'est imiter ridiculement l'or-

gueil et les prétentions du /<aoy:, lors-

qu'il fait la roue.

CINQUANTE-SIXIÈME LEÇON

Nous f~oMtto;)~le mot français et les éléments, pour la plu-

part latins, dont il est composé l'élève fera ressortir, au

moyen d'une définition, l'analogie ~ut existe entre te mot

français et ses <AM6K~ étymologiques.

PRÉLIMINAIRE (De~ra', devant; <t'MeM,liminis, seuil)

parce que.

PRÉMATURÉ. (Depfa?, à l'avance; maturus, mûr) parce

que.

PRÉMICES. (De jM't~<M', premiers; sous-entendu

/)'t<~M, froits) parce que.

Page 126: Le Jardin Des Racines Latines

JARCtNDESRACtNESLATtNES. 127

PtOjMtssES. (De ~ra?, en avant; missus, envoyé, posé)

parce que.

PRÉNOM. (DejM-a?, devant; nomen, nom) parce

que.

PRÉPONDÉRANCE.. (De pra?, plus que; pondus, ponderis,

poids) parce que.

PRÉpostTioN (De ~ra?, devant ~)<M!<tM,placé) parce

que.

PRÉSIDENCE. (De~ra?, au-dessus de; sedere, s'asseoir):

parce que.

PRESTIDIGITATEUR.(De l'italien presto, leste, et du latin ~i-

gitus, doigt) parce que.

PRIMEVÈRE. (De prima, la première; ver, veris, prin-

temps) parce que.

PRINTEMPS. (DepnMt~K, premier; <MH/)tM,temps):

parce que.

PmviLÈ&E. (De privata, privée, particulière; /e.F, <<

loi) parce que.

PROLÉTAIRE (DejM'o/M, progéniture, enfant); parce

que.

PRORATA(au\ (De pro, selon; fa~, réglée, sous-entendu

parte, part, selon la part réglée) parce

que.

PROSCRIPTION (De pro, avant; Mf:'&et'c,!cnp<MMt,écrire):

par allusion à.

PuBL~AiN. (De ~M&<!<:M~,public) parce que.

PuBLïctSTE. (De joMMt'ctM,public) parce que.

PuÉRiuTÉ. (De puer, enfant) parce que.

PuLLULER. (De pullulus, petit rejeton) parce que.

PURGATOIRE. (De purgare, nettoyer) parce que.

PUTOIS (De pM~< puer) parce que.

QuADRAGÉsiME. (De ~Ma~'a~Mt'mu~, quarantième) parce

que.

Page 127: Le Jardin Des Racines Latines

JAKD!N DES BACHES LATINES.123

QUADRUMANES. (Dequatuor, quatre; manus, main): parceque.

QuARTE(fièvre). (De quartus, quatrième] parce que.

QUARTIDL. (Dequartus, quatrième dies,jour): parceque.

MODÈLE DU DEVOIR.

PRÉLIMINAIRE (De ~'a', devant; ~HpH, liminis, seuil):parce que. un jM'~HHMOH'eest un ar-

ticle, Un écrit qui précède la matière

principale.

PRÉMATURÉ. (De~ce, à t'avance ;Ma<t<~tM,mûr): parceque. on donne ce nom à ce qui estMtt!~avant la saison, ce qui arriveavant le temps ordinaire.

CINQUANTE-SEPTIÈME LEÇON

~VotMdonnons le mot français et les éléments, pour la ~7t<-

part latins, dont il <st composé l'élève fera ressortir, au

MoyM d'une définition, analogie qui existe entre le mot

/ranf<!M et ses éléments ~f/)HO/oyt~t<M.

QuESTEua. De ~t<a?rere,~!<<um, chercher, recueil-

lir) parce que.

QUIÉTISME. ~De quies, }M!'e<M,repos) parce que.

QutNCONCE. (De quinque, cinq) parce que.

QutNQUAGÉStME. (De ~M:~M<t~MtMMs,cinquantième): parce

que.

QufNTESSENCE. (De quinta, cinquième; essentia, essence):

parce que.

QuiNTim. (De ~M:'n<)t.cinquième; dies, jour) parce

que.

Page 128: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES RATINES. 129

QuipROQUo. (L'un pour (autre) parce que.

QUOLIBET. (De~t«M~,cequi;libet, pla~t): parce que.

QuoTtENT. (Dequoties,combien de fois) parce que.

RABBIN. (De l'hébreu rabbi, qui signifie maître)parce que.

RACE. (De radix, racine) parce que.

RADtCAL. (Deradix, radicis, racine) parce que.

RADtÉES(Neurs).. (De MfHM~,rayon): parce que.

RAMIER. (Doramus, rameau) parce que

RAMURE. (De ramus, rameau) parce que.

RANÇON. (Dere~eM~fto,rachat) parce que.

RAPACE. (De7'o~<M',ravisseur) parce que.

RATIFICAT(ON. (De ratum, assuré; facere, faire) parceque.

RAVtTAtLLER. (Devictualia, vivres) parce que.

RÉBARBATIF. (De barbatus, barbe) parce que.

RÉBUS. (Mot latin qui signifie par choses) parceque.

RÉCAPITULATION..(Du préfixe ré, et de capitulum, petitetête, petit chapitre) parce que.

RÉCËPtSsË. (Mot latin qui signifie avoir ~:<) parceque.

MODÈLE DU DEVOIR.

QUESTEUR (De gM~MM,~M.e~ttMm,chercher, recueil-·

lir) parce que. les queiletirsavaient

pour fonctions, à Rome, de percevoir,de recueillir toutes les sommes dues àl'État.

Qu)ÉTtSME. (De 'yM!M,quietis, repos) parce que.cette doctrine faisait consister la per-fection dans une sorte de reposde t'âmeen Dieu, sans œuvres extérieures.

Page 129: Le Jardin Des Racines Latines

i30 JARDtN DES RACINES LATfNES.

CINQUANTE-HUITIÈME LEÇON

Nous donnons le mot françait et les éléments, pour la plu-part latins, dont il est oomposé l'élèvefera res.sortir,au

moyen d'une définition, f analogie qui existe entre le mot

francais et ses élémentsc<ymo/o~MM.

RÉCEPTACLE. (Dereceptaculum,dérivé lui-même de re-

cipere, recevoir) parce que.

RÉCIDIVE. (Derecidere, retomber) parce que.

RÉctF. (Derescindere,briser) parce que.

RÉcipiENT (Derecipere, recevoir) parce que.

RECTO. (Derectus, droit) parce que.

RÉDEMPTION. (Deredimeré,redemptum,racheter): parceque.

RÉFECTOIRE. (De reficere, ~/ec<MM,réparer) parce

que.

RÉFRACTAiRE. (Derefragari, résister) parce que.

RÉFRACTMN. (De refringere, refractum, briser) parceque.

RÉGAL. (De ?'~a/M, royal) parce que.

RÉGIMENT. (De~MM~t,ordre, administration): parce

que.

REGRET. (De re~e~u~, retour) parce que.

RELAps. (De ~aM, relapsus, retomber) parceque.

RELIGION (Dereligare, lier) parce que.

RELIQUES. (Dereliquix restes) parce que.

REMORDS. (De fe, particule réduplicative, et tKor-

m<, morsure) parce que.

RRNBCAT. (De renegare, nier) parce que.

Page 130: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 131

REsoNcuLK. (De ''«~ancM~, petite grenouiUe) parce

que.

RÉPERTOIRE. (De ~eri'rc~ repertum, trouver) parceque.

REPTILES. (Derepere,reptum,ramper) parce que.

RÉPUBDQUE. (De)'M,chose, affaire; publica, publique)parce que.

MODÈLE DU DEVOIR.

RÉCEPTACLE. (De ?'eMp<acM?M~dérivé lui-même de re-

cipere, recevoir) parce que. un r~-

ceptacleest le lieu qui reçoitles choses

qui lui arrivent de diiTérents endroits.Ce mot ne se prend qu'en mauvaise

part Babylone était le r<'eep<<te&detous les vices.

RÉOMVE. (De recidere, retomber) parce que. il

y a récidivequand un individu retombedans une faute pour laquelle il a déjàété puni.

CINQUANTE -NEUVIÈME LE-ÇON

Nous donnons le mot français et les éléments, pour la plu-

part latins, dont il est composé l'élève fera ressortir, au

moyen d'une définition, l'analogie qui existe M~re <emoi

/7'aHeaMet ses éléments~ywo~!ytte<.

REQUtEM. (Motlatin qui signinerqoo~ parce que.

ReoutN. (Derequiem,repos, messe funèbre) parceque.

RESSom. (De rMur~'e, se relever) parce que.

RMSuscrfER. (De ~<MCt'ta~,éveHter) parce que.

Page 131: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.~32

ResTAURAKT (De r~aMrare, réparer) parce que.

RETARD (De tardus, lent) parce que.

RÉTICENCE. (De tacére, taire) parce que.

RÉTtf. (De restare, s'arrêter) parce que.

RtVAL. (Du latin rivalis, venant de ripa, rive,

riverain) parce que.

ROBUSTE. (De robur, chêne)-: parce que.

RoGATiONs. (Derogare, roya~tfM,prier) parce que.

RosTRES. (De rostra, becs,de navire) parce que.

RuctS. (De r«~M~,rouge) parce'que.

RUDIMENT (De rMf<t'tMe~M)N,venant de nt~, novice,

qui ne sait pas; parce que.

SABBAT. (Del'hébreu M&&a</<,cessation, repos)parce que.

SACnTAtnE. (DeM~'M<H't!M,formé de sagitta, nèche)parce que.

SAf-AtRE. (De salarium, formé de sal, sol) parcoque.

SALPÊTRE. (DoM~,sel; petra, pierre) parce que.

SALTtMBANQUE. (Du latin saltare, danser, et de l'italien

banco, banc, tréteau) parce que.

SALUT. (Desalus, santé) parce que.

SALVE. (DeM~e, porte-toi bien, ou satut) parceque.

SAMEM. (De Saturnùs, Saturne; dies,jour) parceque.

MODELE DU DEVOIR.

REQUIEM. (Motlatin qui signiner<?jMM)parce que.une messe de requiem est une messe

funèbre, pour le repos d'une âme. Le

.~e~MMMdu célèbre musicien aHemandMozart passe pour un chef-d'œuvre.

Page 132: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 133

REQUtN. (Derequiem,repos, messe funèbre) parceque. selon le savant étymologisteRoquefort, l'attaque de ce monstre ma-rin ne laisse aucun espoir, et qu'il n'ya plus qu'à chanter un requiem pour)c reposde l'âme de sa victime.

SOIXANTIÈME LEÇON

Nous donnons /e mot irançai~ e< les éléments, ~oKr~~M-part latins, dont il est composé l'élève/e)'a reMOt<t), ait

moyen d'une définition, l'analogie qui existe entre le mot

/)'aHfaMet ses~~)en<<étymologiques.

SAPKUR. (Du mot français sape, onomatopée quipeint le bruit de l'instrument dont onse sert. pource travail) parce que.

ScANMLB. (De ~can<i!a~<M,pierre d'achoppement)parce que.

SCARLAHKE (fiè-

vrc). (Du françats écarlate) parce que.

ScEPTRE. (Deseeptrum,bâton) parce que.

SCRUPULE. (De ~'MjM~tt~petite pierre, ou le plusléger de tousses poids chez les Ro-

mains) parce que.

SÉCANTE. {De MMre,couper) parce que.

SÉCATEUR. (De Meart, couper) parce que.

SECRETAIRE. (DeMcre<MM,secret) parce que.

SÈOATiF. f (De~«re, apaiser, calmer) parce que.

S&MINAIRE. (DeMtKMan'Mm,pépinière) parce que.

SÉMITIQUES~(tan-

gues). (DeSMH,fils de Noé) parce que..

SÉNAT. (Desenex,vieillard) parce que.

Page 133: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.iM

SENSITIVE (DeM~re, sentir) parce que.

SEpTttM. (De~y~M! septième; dies, jour) parceque.

SÉQUELLE. (De~t<<, suivre) parce que.

SÉRÉNADE. (Desero, sur le soir) parce que.

SERPENT. (Deserpere, ramper) parce que.

SEXAGÉstME. (De sexagesimus, soixantième): parceque.

SEXTE. (Desextus, sixième) parce que.

StCAiRE. (De~cs, poignard) parce que.

SINCIPUT (DeMM~,demi; caput, tête) parce que.

StNE QUA NON

(condition). (De sine, sans; qua, laquelle; non, non):parce que.

MODÈLE DU DEVOIR.

SAPEUR. (Du mot français sape, onomatopée quipeint le bruit de l'instrument dont onse sert pour ce travail) parce que.le sapeur. est un soldat spécial qui,dans l'attaque des places, est chargédu travail de la sape. Les .M/MMt~por-taient autrefois de longues barbes;T<oi!àpourquoi on a donné le nom de

MjMWtà ces soldats barbus qui mar-chent en tête de nos régiments.

SCANDALE. (De scandalum, pierre d'achoppement)parce que le scandaleest un mauvaisexemple, et comme une pierre d'achop.~mM< qui fait tomber dans le mat Jp9âmes faibles.

Page 134: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES t-ATtNES. i38

SOIXANTE ET UNIEME LEÇON

Nous donnons le mot français et les éléments, ~oM)<a~<t<-part latins, dont il est compose; t'élèvefera ressortir, au

moyen a"M;Mdéfinition, l'analogie qui existe entre le mot

/raM<'aMe<sesélémentsétymologiques.

SôLDAT. (De soldus, sou) parce que.

·

SOLE (De solea, semelle) parce que.

SOLFATARE. (De l'italien solfato, soufre) parce que.

SOLILOQUE. ~DoM~, seul ~M:, parler) parce que.

SoupÈDE. (De solus, seul; j~e~,pedis, pied) parceque.

SoLSTtCE. (De sol, soleil; ~<<H'e,s'arrêter) parceque.

SOMMAIRE. (Desumma, somme, abrégé): parce que.

SOMNAMBULE. (De sumnus, sommeil; ambulare, mar-

cher) parce que.

SOMPTUEUX. (De SMMp~M,dépense) parce que.

SOURCE. (De ~Mr~'e, jaillir) parce que.

STAGE. (Destare, se tenir,-demourer): parce que.

STAGNATION. (De $<ayn'<M!,étang) parce que.

STATUE. (De~<t<M~e,placer, dresser): parce que.

STATUQuo. (Motslatins qui signifient l'étatoù): parceque.

SïELLioNAT. (Destellio, lézard (1) parce que.

STtGMATE. (De~)tMt, marque, trace de fer rouge)parce que.

(t) Les lézards changeant de peau, comme tous les reptiles, les anciens

en avaient fait le symbole de la fraude.

Page 135: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.136

STIPULER. (Destipula, paille) parce que.

SuAiRE. (Desudare, suer) parce que.

SUBJONCTIF. (DetM<Mw<!M,soumis, dépendant: parceque.

SUBSTANCE. (De~a~e, se tenir; sub, sous): parce que..

MODÈLEDUDEVOtR.

SOLDAT. (De wMt< sou) parce que. le soldatest un homme qui reçoit une payepourle service de l'Etat. Avant Charles VII,il n'y avait pas de troupes réglées.Charles VII obtint des états générauxd'Orléans, en 1439, les subsides pourla paye des 1,600 lances qui compo*sèrent d'abord la première armée ré-

gutière enFrance; et, en 1445,on éta-blit une taitfe perpétuelle qui devaitassurer la solde de toute la gendar-merie. C'est sous ce nom qu'on dési-

gnait l'armée royale, dont tous lesmembres se nommaient gens d'armes,et plus tard soldats.

SoLE. · (Do solea, semelle) parce que. la soleest un poisson plat comme une se-Me~e. Les Latins désignaient égale-ment sous ce nom d'autres poissonsplats, tels que la limande, le cane-

let, etc<

Page 136: Le Jardin Des Racines Latines

137JARDIN DES RACINES LATINES.

SOIXANTE-DEUXIÈME LEÇON

Nous donnons le mot français <*< <M éléments, pour la plu-

part latins, dont il est composé; l'élève fera ressortir, a:<

MtoycHd'une définition, ~'analogie qui exisle entre le mot

français-et ses éléments étymologiques.

SUCCURSALE. (De succurrere, secourir) parce que.

SuFDXE. (De ~M&,à la suite; ~cu. placé) parce

que.

TABAC. (De Tabago, nom d'une !!e qui fait partiedes Petites Antilles) parce que.

TABERNACLE. (De <a&cnMCt<~<M,tente) parce que.

TAnoN. (De talis, tel) parce que.

TALONNEr! (Du français talon) parce que.

ÏANGEKTE (De tangere, toucher) parce que.

TENTACULES. (De <Mt<<!)'e,tâter): parce que.

TEROtVERSER. (De <«'</)<?:,dos; fo'Mrc, tourner): parce

que.

T)B)A. (De tibia, ftùte) parce que.

TORTICOLIS. (De <o~Mm,tors collum, cou): parceque.

ÏRADUCTMN. (De <m<<Mc~, <ff)~M<'<Mw,faire passer)

parce que.

TRAME. (De <r«M, au de)à; mea~, passer): parce

que.

TRANSCENDANT. (De trans, au delà; ascendere, monter):

parce que.

TRANsmF (verbe). (De <)'a)M!n?, <ra~Mt'<Mm,aller au detà):

parce que.

TnANSSUBSTANTIA-

TION. (De h'an!, au de)à, marquant iechane'e-

Page 137: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.138

gement, et substantia, substance)

parce que.

TRÉFILER. (De trakere, tirer; filum, fil) parce que.

TRÈFLE. (De ~M, trois; folium, feuille) parce

que.

TmuMVtRAT. (De Ires, trois; vir, homme) parce que.

TRtvîAL. (De trivium, carrefour) parce que.

TuMULUs. (Nom latin formé de <t<MM'e,se gonfler)

parce que.

TYMPAN. (De tympanum, tambour) parce que.

MODÈLEDU DEVOIR..

SuccuRSALF! (De ~MfCMrrere,secourir) parce que.une succursale est, en général, une in-

stitution destinée à venir en aide à une

autre, comme les succursales des pa-roisses, les succursales de la Banque,de la Caisse d'épargne, etc.

SIJFFIXE. (De sub, à la suite; /nM, placé) parce

que. un <M/)!;Mest une syllabe ou une

lettre placée à la suite du radical dansles mots, pour en modifier la signifi-cation d'une manière quelconque.

SOIXANTE-TROISIÈME LEÇON

Nous donnons /e mot français <?<<Méléments, pour /a ~&<-

part tatiM, dont it est composé; ~eM fera reMor<;r, «M

moyen c<'MMce~/MMM, l'analogie qui p.cM~ e~<re mot

/)'<!M~aMe< ses éléments ~<ywo/oy:~M~.

UBtQUtTÉ. (De M&~Mf,partout) parce que.

ULTIMATUM (Mot latin fait de M~:MM<,dernier) parce

que.

Page 138: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 139

ULTRAMo~TAt~ (De ultra, au de!à de montes, les monts)

parce que.

U~ANtME (De unus, un seul (MM'mtM,esprit) parce

que.

UNIVERSITÉ. (De MKiM~tM,entier) parce que.

Ur.BANtTH. (De Mr&aKtM,qui est de la ville) parce

que.

Un*<E (De urere, brûler) parce que.

UnT)CA)RE. (De M~t'ca, ortie) parce que.

UstNE. (De !MM~,utilité importante) parce que.

VACCtN. (De vacca, vache) parce que.

VADEMECUM. (De vade, viens; MeeM~H,avec moi) parce

que.

~ALVE. (De valva, battant de porte ou de fenêtre) s

parce que.

VANDADSMu. (De Vandale, nom d'un peuple barbare)

parce que.

VARIOLE. (De t)«;MM, tacheté, moucheté) parce

que.

VAUDEVILLE. (De val de Vire, en Normandie) parce

que.

VHDETTE. (De videre, voir) parce que.

VÉLIN. (De vitellinus, qui est de veau) parce

que.

VÉHTES. (De w~, dérivé de volare, voltiger):

parce que.

VELLErrÉ. (Diminutif formé de velle, vouloir) parce

que.

VÉLOCIFÈRE. (De ~c/o. prompt; ferre, porter) parce

que.

Page 139: Le Jardin Des Racines Latines

~AKUtNOESRACtN~SLATtNËS.140

MODELE DU DEVOIR.

UmourrÉ. (De ubique, partout) parce que. l'ubi-

quité est la propriété de se trouver

~ar<OM<en même temps il n'y a queDieu qui soit doué d'ubiquité.

ULTIMATUM (Motlatin fait,deultimus, dernier): parceque. un ultimatum pose les condi-tions dernièreset irrévocables que l'onmot à un traité.

SOIXANTE-QUATRIEME LEÇON

Nous dunnons le mot français et les éléments, pour la plu-part latins, dont il est composé; l'élèvefera ressortir, au

moyen d'une définition, ~analogie qui existe entre le mot

/~anpa: et <Me~neMMétymologiques.

VÉNAUTÉ. (De MM<t/M,formé lui-même de MMtre,se vendre) parce que.

VENDÉM!A!RE. (DoM'n~eMM?,vendange) parce que.

VËNDRHOt. (DeVenus,Veneris,Vénus, et dies, jour)parce que.

VÉNIEL (De venia, grâce, pardon) parce que.

VuKULATËUt: (De oe; vont; ferre, <a<«M,porter)parce que.

Vt~TtULOQUE. (Deventer,!;eM~M,ventre; ~Mt, parler)parce que.

VÊPRES (De oMpey,soir) parce que.

YËRDE. (De fc/~Mm,parole) parce que.

Page 140: Le Jardin Des Racines Latines

~RtMN DË& HACtNES LAtiNES. i4t

VKRDtCT. (Mot emprunté à la langue anglaise et

formé du latin verè, sincèrement; <<!<

tum,dit) parce que.

VERMtCELLE. (DefM'MtCM/tM,petit ver) parce que.

VERMIFUGE. (Devermis, ver; fuyare, mette en fuite)

parce que.

VERSION. (De vertere, versum, tourner, changer)parceque.

VERSO. (De~er<e)'c,M~MM,tourner) parce que.

VnmtCE. (Devertigo, dérivé lui-même de fertefe)parceque.

VI1:RTU. (De ctr/mt, force, courage, dérivé de vir,homme) parce que.

VËsiCATOtRE. (Devesica,vessie) parce que.

VÉTÉRAN. (Dece<tM,!:c<e~M,ancien) parce que.

VÈnvER. (Deve:are, défendre vermis,ver) parceque.

VETO. (Verbe latin qui signifie je défends, jeM'o~Ote): parce que.

VIADUC. (Devia, chemin ducere,conduire) parceque.

V)ATtQUE. (De~M<:tt<M,provision de route) parceque.

VtcAtRE. (De vice, a la'place de) parce que.

VtCTtMts. (DeM'Mc:rc,t;Mc<t<M,lier) parce que.

VtGtE. (De vigilare, veiller) parce que.

YtGtLES, (Devigilix, veilles) parce que.

VtONETTE. ~Diminutif de vigne) parce que.

Page 141: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DKS RACINES LATINES.i42

VtVtPAttES.t.. (De vivus, vivant; parère, produire).1

parce que.

VOCABULAIRE. (Devocabulum,nom d'une chose) parce

que.

VocATioN. (Devocare,vocatum,appeler) parce que.

VOLCAN. (De Vulcanus, Vulcain) parce que.

VOLUBILIS (Mot latin signifiant qui se roule) parce

que.

VOLUME (Devolvere, rouler) parce que.

VOI.UTE (Devolvere,volutum,rouler) parce que.

VoYËLLE. (Devox, vocis,voix) parce que.

VuLGATE (DecM~a<a,divulguée, répandue) parce· que.

VtJDfihtAiRË. (De vulnus, ~M/Mcn'f.blessure): parce

que.

WmsT. (Mot anglais qui signifie silence) parceque.

MODÈLE DU DEVOIR.

VÉNAUTÉ. (Devenalis, formé lui-même de feMM,se

vendre) parce que. la vénalitéest le

caractère d6 tout ce qui se cett~ 9ucherche à se vendre, soit dans l'ordre

physique, soit dans i'ordre tnorat.

Comme on dit la vénalité des offices,des charges publiques, on taxe aussi de

~a~ l'homme politique qui changede parti par intérêt.

Page 142: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 143

VENDÉMtAtRE. (De vindemix, vendanges) parce que.c'est pendant ce mois, du 22 septem-bre au 21 octobre, que se font géné-ralement les vendanges.

FIN DE LA QUAT!UÈME PARTIE.

Page 143: Le Jardin Des Racines Latines
Page 144: Le Jardin Des Racines Latines

PETIT DICTIONNAIRE

DES

ÉTYMOLOGIES CURIEUSES

AcAMATRK.D'humeur fâcheuse. H se rattache à ce mot une tra-dition anecdotique que nous donnons pour ce qu'elle vaut. Saint

Acaire, évoque de Noyon, appelé en latin ~c«)')'M!,passait autre-fois pour avoir la puissance de guérir l'humeur des personnes ai-

gres et querelleuses, qu'on menait en pèlerinage à sa chapelletémoin ces vers d'un ancien poète

Tu serais plus hors de sensQueceux qu'on mèneà saint Acaire.

ECSTACHB BKSCHAMPft. ·

On a induit de là que le mot acand<re pour! ait bien venir dunom de saint Acaire. Acaridtre, qu'on trouve écrit ac/t0)';d~'e, ne

peut raisonnablement venir que du grec a privatif et charis, grâce,étymologie qui répond pleinement au sens intime du mot fran-

çais. Toutefois plusieurs étymologistes le font venir de l'espagnolcara, visage, et du latin a<e<'jnoir, somhre.

ALcoRAN.Mot formé de l'article arabe al et de Coratt qui signifielivre, c'est-à-dire le livre ~ar excellence. L'Alcoran est pour lesmusulmans ce qu'est pour nous la Bible (biblion, livre). L'usagea prévalu de dire le Coran au Heu de l'Alcoran, afin d'éviter l'em-

ploi de deux articles, l'nu français, l'autre arabe, anomatie qu'ona laissé subsister dans l'alcade, l'alcali, etc.

AHBORON.Le savant Hnet rapporte qu'un avocat, plaidant enlatin et voulant dire que sa partie adverse n'était pas recevabledans les alibi qu'elle invoquait, s'écria jVM~aratio habendn est

LIVREDE L'ÉLEVÉ. 7

Page 145: Le Jardin Des Racines Latines

JAHDJN DES RACINES LATINES.146M~ot'MHta/t&o)'M~!(t). Le nom de cet affreux barbarisme resta àl'avocat, et fut depuis donné à' l'ignorant qui se mète de tout etvent parler de tout. La Fontaine l'a donné à l'âne

Arrrive un troisième larronQui saisit maître Aliboron.

AMADOU.AMADOUER.Dans Ja Revue de f/K~<t'MC<:(Mpu&Medu21 juin 1860, M. Charles Nisard donne de ces mots l'étymologiesuivante « Les anciens argotiers, ceux du moins qui avaient éta-bli leurs pénates dans la cour des Miracles, et dont la professionétait de vivre d'aumônes en simulant des infirmités, exprimaientla substance particulière au moyen de laquelle ils se faisaientparaître jaunes et malades, par le mot amadou. Quel était lebut de Cette grimace, sinon d'attirer les regards, d'exciter l'intérêtdes passants, de tés toucher, dé les attendrir, de les amadouer. M

Yoi)&une opinion qu'il nous est impossible de partager. L'ama-d'oMest une sotte d'agaric extrêmement doux àu toucher. Ce motest évidemment composé de l'adjectif doux, de là pféposition a, etdu vieux substantif man, pour main; mOt à mot, doux a la main.~mat/«M<r est de la même famille. Qu'est-ce, en effet, qu'ama-f/ouo' quelqu'un? c'est le flatter, le caresser pour le rendre plusdoux, ptus tt'aitabte, plus bienveillant, plus facile. On peut ajou-ter que c'est le prendre en a'OMMMt-avec des paroles aussi douées

que l'amadou.

AM!RAL.Chef d'une armée navale. Ce mot, d'origine arabe, aété formé d'une manière très bizarre. Dans les autres mots em-

pruntés à cette langue, l'article, quand nous l'avons accolé ausubstantif, le précède, ici, au contraire, il le suit amt'<-n~. Celavient de ce que amiral n'est qu'une altération de émyr a~a/i!'r,chef de la mer, dont on a conservé le premier mot en le faisantsuivre de l'article du second.

A6M. Ce mot est une corruption d'~M~<<<<Le mois d'août s'ap-pelait ~M:«~ chez lès Romains; Auguste lui donna Bon nom

parce que c'est dans ce mois qu'il fut élu consul, qu'il reçut

pour la troisième fois les honneurs du triomphe, qu'il se renditmaitre de l'Egypte, et qu'il mit fin à la guerre civile. Voltaire,par raison d'euphouie, ne se servait que de l'appellation Auguste;

(t) Gehitifbarbare d'alibi, cotnmesi alibi était un nominatifpluriel.

Page 146: Le Jardin Des Racines Latines

J-ARBtN DES RACINES LATINES. 14~

il est fâcheux que le grand écrivain n'ait pas eu d'imitateurs; car

Auguste eût été préférable au mot août, peu harmonieux dansl'expression mi-août, et aurait coupé court aux difficultés relativesà la prononciation de ce mot et de ses dérivés, sur laquelle on nes'accordera peut-être jamais.

APANAGE.Ce mot est formé de la préposition latine ad et de

panis, pain. L'apanage consistait, en effet, en des terres ou revenus

qu'on donnait à des cadets de famille ou à des fils de rois, pourfournir le pain et toutes les choses nécessaires à leur entretien.Les apf'na~M n'ont été connus que fort tard, sous les rois de latroisième race. Auparavant, les fils de France partageaient le do-maine de la couronne avec leur frère ainé.

ARGOT.Langage de convention, intelligible seulement pourceux qui le partent, pour les initiés. L'étymologie de ce mot a

été une des plus disputées. Suivant Furetière, a~o~ viendrait dunom de la ville d'y<M, parce que l'a'~o< renferme un certainnombre de mots grecs. Cette étymologie ne saurait être prise ausérieux. Le Duchat fait dériver ar~o< de Ragot, fameux béittre du

temps de Louis XU. Cette explication n'est pas plus plausible quela précédente. Le mot familier ragot, bavardage, n'a aucun rapportde sens avec argot, langage mystérieux à l'usage d'une certaineclasse d'individus. Il est encore moins admissible de prétendre,comme on l'a fait, que argot vient du latin er~o (donc), mot quin'était guère connu hors des écoles. L'origine proposée parM. Génin nous paraît la plus raisonnable, parce qu'olte s'adapted'une manière complète au sens même du mot argot, preuve la

plus sûre d'une bonne étymologte. Argot ne serait antre chose,suivant lui, qu'une altération du mot jargon (en italien ~er~o),qui a la même signification. Gergo serait lui-même un dértva du

grec Atet'ot'(sacré). ~g'o<, le même que swyo, serait doue de faitet littéralement une tangue sacrée, connue des seuls initiés et

inintelligible aux profanes.

A&LEQUtN.Personnage comique de théâtre, portant un masquenoir, un chapeau gris et un habit bigarré de pièces de rapport.Selon Roquefort, arlequin vient de l'italien il lecchino,a< /eccAt'Mo,gourmand, téchear de plats. Selon Ménage, il faudrait rapporterl'origine de ce nom à un fameux comédien italien qui vint à Pa-

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JARDIN DES RACINES LATINES.148

ris sous le règne de Henri IU. Comme il atl.nt souvent dans lafamille de /hr<«y, ses compagnons l'appelèrent Har/cecA/MO,c'est-à-dire petit flarlay, nom qui est demeure aux acteurs bouffons, dontle r6)e est de divertir le peuple par leurs plaisanteries.

ARTILLERIE.Partie du matériel de guerre qui comprend lesbouches à feu et leur train. Ou a donné à ce mot plusieurs étymo-logies ridicules, entre autres la suivante. Un moine, Jean Tilleri,inventeur de la poudre, aurait eu l'honneur de donner son nom àl'artillerie (art de 7't7/e/-t).

Une autre opinion f.dt dériver ce mot du latin ars <e<'orMM,artdes armes; mais artillerie existait bien avant la poudre à canon.Il vi~nt du vieux français artiller, manœuvrer avec art:

Avoit faict un chasteau fermé,Qui moult estoit bienbastillé,Si fort et si bien artilléQu'il ne craignoit ni roi ni comte.

(Ltt DIT DU BARIL, x<ve s.)

~t-<t7/erie,dérivé de artiller, n'eut d'abord que le sens de ma-chines de guerre « Tous s'émerveilloient que si hautement et

sagement eHe se comportast en fait de guerre, comme si c'eust étéun capitaine qui eust guerroyé l'espace de vingt ou trente ans, etsurtout en l'ordonnance de l'ar~erM. (Procès de Jeanne d'Arc,xve s.)

ASSASSIN.On croit généralement que nous devons cette expres-sion aux langues orientales, mais on n'est pas d'accord sur le mot

qui nous l'a fournie. Sacy prétend que assassin vient de l'arabe

/i<McAMC/ttt),sectaires de Syrie que le Vieux de la Montagne em-

ployait à tuer ses ennemis. Joinvitte assure, au contraire, qu'il vientde hassas, mot employé dans la Syrie et dans la basse Égyptepour désignât' un voleur de nuit, un homme de guet-apens.

ÂTTENDEz-Motsous L'ORME.Beaucoup d'étymologistes rapportentl'origine de ce dicton au temps où saint Louis rendait la justice sousun arbre, à Vincennes. Un mauvais payeur disait au créancier quile menaçait du tribunal Attendez-moi sous forme, et il ajoutaittout bas ~btMm'attendrez longtemps. Cette étymologie n'est pasadmissible, car saint Louis rendait la justice sous uu chène et non

pas sous nu orme, et le peuple, tout porté qu'il est à faire dessubstitutions dans son langage, n'en aurait pas fait une pareille.

On peut, avec plus de vraisemblance, attribuer l'origine de ce

Page 148: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 149

proverbe à l'usage où étaient les baitiis de village de rendre la jus-tice sous un o'Me placé devant l'église ou à la porte de la maison

seigneuriale; aussi les uppetait-ou les juges de i'drme. ~«enc~z-

moi sous forme exprime on rendez-vous où l'on n'a pas dessein

d'aller. C'est par atinsion aux mauvais payeurs, qui ne se rendent

pas aux assignations qu'où leur envoie.

AujouRDnui. Ce mot est formé de «M/our de /tM:.Autrefois, on

ne disait que /<!< dont la signification était la même, venant du

latin hoc die. Ce mot sans doute parut trop court, et l'on y ajouta

répression redondante au jour; ce qni fait que at'/OMra"/tMtestmaintenant t'éqaiva)ent de au jour de ce your. Mais ce pléonasmen'est pas encore suffisant pour le peuple, qui ne craint pas de dire

au jour d'au jour d'hui, ti nous souvient même d'avoir entendu au

jour du ~o«)' d'aujourd'hui. Le peuple aime le pléonasme et il di-

rait volontiers: Un tel, né na~cfe. a au jour du jour d'aujour-d'hui quarante ana ef<t~c.

BADAUD.Niais qni regarde tout, admire tout. Ce mot vient du

iat!u ha~bare &a<~a/ff<M,dérive de badore, qui signifie béer, bdiller,avoir la bouche M<M~ habitude de ceux qui s'extasient sur toutes

choses.

BAGUENAUDER.S'amuser à des riens. Cette expression est venuede l'usage où sont les écoliers de crever les gousses du &<~Me7MM-dier pour produire une petite explosion.

BAMBOCHES.De l'italien bamboccio, marionnette plus grande

que les marionnettes ordinaires. On donna le nom de Bamboche

ou Bamboccio à un peintre flamand fort contrefait et qui excellait

lui-même à peindre des figures grotesques auxquelles it se plai-sait à donner l'empreinte de ses propres difformités. Depuis, tous

les tabieaux du genre auquel il setait adonné prirent le nom de

&aM&oc/'e<,bambochades.

Des folies en peinture, ce mot a été transporté aux folies en

morale; et faire ses bamboches, c'est se permettre de grosses facé-

ties, de mauvaises pointes; c'est aussi mener une conduite peu ré-

gulière.

BANQUEROUTE.Ce mot, qui siguine faillite, rupture de la banqued'un négociant, vient de t'itàtieu &<"icofo«o, banc rompu. Ou va-

Page 149: Le Jardin Des Racines Latines

150 JARHIN M:S RACINES LATINES.

)ie sur t'origine historique de ce mot, bien qu'au fond t'étymotogi~demeure la même. Suivant Gui Coquille, « en Italie d'anciennetéestoit accoutumé que ceux qui faisoient trafic de deniers pour près-ter, ou pour changer, avoient un banc ou tabte en lieu public.Quand aucun quittait le banc (c'est-à-dire disparaissait), se disoit

que son banc estoit rontpM. » Suivant une autre version, le mot

<'aM~Mcro:t<?ne serait plus une expression figurée. La rupture du

banc était une chose rée)ie c'était une cérémonie humiliante,c'est-à-dire que le banc du changeur était rompu officiellement surla place publique.

BATELEUR.Autrefois 6a!/</cMt'.Ce mot est un de ceux sur l'ori-

gine desquels on est trompé par l'apparence. Un bateleur, disentla plupart des dictionnaires, est un charlatan qui fait des tours de

passe-passe avec des M/ons. D'après cette définition, bateleur se-rait un dérivé de &<t<on;mais cette étymologie est démentie parles faits. Ces petits ustensile; à l'usage des escamoteurs, qu'onappelle aujourd'hui gobelets, s'appelaient, au xiv' et an xve siècle,des basteaux. On disait alors jnueur de basteaux, comme on dit

aujourd'hui joueur de gobelets. M. Géniu, à qui nous empruntonscette remarque, cite à l'appuide son expticaMon des textes qui ne

laissent aucun doute sur l'authenticité du vieux mot français bas-

/eaM, quoique l'origine en soit inconnue.

BtjAUNE.L'étymoiogie de t~aM«e, mot qui s'applique à un jeunehomme sot et niais, serait introuvable, si l'on ne savait que cemot est purement et simplement un contraction de bec-jaune. Rienn'est alors plus piausible et plus naturel que l'explication qu'onen donne 'Ko~t'o' son béjaune, faire son béjaune, c'est prouver

qu'on n'est encore qu'un enfant, par allusion auK oiseaux niais,non /i'< qui ne sont pas encore sortis du nid et qui ont le bec

JauM!.

Bifi.oT.Dévot outré et superstitieux. De l'anglais &y God, parDieu. Mais cette étymologie a besoin d'être expliquée par l'histoire.Les Normands, qui vinrent s'établir en'France au commencementdu x° siècle, parlèrent pendant quelque temps la langue de leur

pays, idiome qui se rapprochait assez de celui des Angles. Lors-

qu'ils voulaient affirmer quelque chose avec force, et donner del'autorité à leurs paroles, il les accompagnaient des mots by God,

par Dteu. Bey Gott est l'expression par laquelle Rollon jura qu'ilne baiserait pas le pied de Charles le Simple. De là le nom de

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JAhDÎN bESf<AC!)!<ËS LAINES. i81

6t'yo~ que t'en donnait, pendant le moyen âge, aux habitants dela Normandie et qu'on a donné dans la suite à Ceux qui ont sansCesse le nom de Dieu à la. bouche.

Bi.Ê. Ce mot, autrefois bled, eu basse latinité &/«</uM,signifiad'abord toute sorte de céréales encore sur pied. Cette expressiongénérique fat restreinte dans la suite, et bléd désigna spécialementla récolte la plus importante pour l'homme, celle qui sert princi-

palement à le nourrir.

FoMfya~eoffre un exemple analogue d'un mot passant d'une si-

gtiincatiott générale à une signification particulière II vient de

l'allemand qui signifie nourriture, dans l'acceptlon la plusétendue, ou du bas latin /bef<'KM!,qui se prenait pour les vivres,les substances d'une armée en générai, tant pour les hommes quepour les chevanx, ainsi que le prouve notre mot /bM)'r!'er.En pas-sant dans le français, fourrage a encore pris un sens plus restreint,

puisque aujourd'hui il désigne seulement les herbages destinés à

la nourriture des bestiaux. (V. Wo)t</e.)

Bonf~iK, Both';MtEN.Vagabond, de mœurs déréglées, qui n'a nif''t) ni lieu. Ces mots font allusion à ces aventuriers basanés quicourent le pays en exerçant la chiromancie. On les ainsi désignés

parce que les premiers qui partirent en France étaient porteursde passeports que Sigismond, roi de Bohême, leur Bt délivrer en

141'?, pour débarrasser d'eux son royaume. Ils étalent, dit-on, ori-

ginaires d'Egypte, d'ot) les mameluks les avalent Chassés.On n'en

voit pins Cheznous, mais on en trouve encore dans les autres paysde l'Europe. En Angteterrë, bn les appelle ~.y/ mot qui est une

corruption de E~p/te~; en Espagne, gitanos, et en Halie~n~o;du nom d'un oiseau aquatique qui n'a point de nid fixe, et quiest forcé de chercher chaque jour un nouveau gite.

De nos jours, on à donné, par analogie, te nom de bohème à unecertaine classe d'artistes qui mènent une vie irréguliere ou qui ontune existence précaire.

BONHEUR.MALHEUR.Ces mots sont formés du vieux français heur,signifiant chance, bonne fortune, et des adjectifs bon, Mf~. Mais

d'où vient le mot AeM)'?ft est tiré du latin Ao'a, heure. Nos pèresétaient persuadés que le sort d'un homme dépend de l'heure de sa

naissance et de l'influence dés astres sous lesquels il reçoit le jour.En conséquence, ils faisaient tirer l'~Mcope de leurs enfants pour

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152 JARDIN DES RACINES LAT!NES.

connaitre la destinée qui leur était réservée. Ou disait primitive-meut bonne heure, M«/e heure. « Seigneur, dist le compaignon,mou vrai et propre nom de baptesme est Panurge, et à présentviens de Turquye, où je fus mené prisonnier lorsque on alla àMetelin en la ma/e heure. n (RABELAIS.)

BouLEVAhDon BOULEVART.Ce mot, sur t'étymotogie duquel ona beaucoup disputé, se rencontre, avec de légères modifications,dans toutes les langues d'origine germanique. Il est formé de deuxmots tudesques, bole, qui signifie tronc, madrier, et M'erA, ou-

vrage. Un &ou<ct<!<'détait donc, dans l'origine, un ouvrage de dé-fense construit avec de grosses pièces de buis. Au figuré, il signifieprotection, et, par extension, une large rue plantée d'arbres.

BouRSE.Ce mot, servant à indiquer le lieu où s'assemblent,dans les villes de commerce, les négociants, les agents de changeet les banquiers, a pour origine l'histoire que voici. A l'extrémitéd'une grande place de la ville de Bruges, où les négociants avaientcoutume de se réuuir pour leurs affaires, demeurait, vers l'an 1530,1un noble seigneur de la famille de ~M<7er&oMr~c,dont la maison

portait trois bouraes pour armoiries. La singularité du nom decette famille et de ses armoiries, qui d'ailleurs ne convenaient pasmal à des marchands, fit donner à cette place le nom de &OMrM.Les négociants d'Anvers, que des affaires de commerce appelaientfréquemment aux foires de Bruges, s'accoutumèrent peu à peu à

appeler bourse le lieu où, dans leor ville, ils se réunissaient eux-

mêmes, et, au bout (le quelques années, les villes de Toutouse, deRouen et de Londres eurent aussi ienr'&oto'M.

BMY. Mot celtique qui signifie boue, fange, /tn!OH,vase. Brayentre dans la composition de beaucoup de noms de lieux Mibray,Vibray, Follembray. Le pays de Bray est une contrée fangeuse dela Normandie.

« il passa parmi la ville, où il y avoit caves et sources moult

brayeuses. (MONSTMLET.)

BRELOQUE.Ce mot à trois acceptions 1" batterie de tambour

pour appeler les militaires anx repas; 2" déraisonner; 3° objets,bijoux de peu de valeur. Mais, de ces trois sens, quel est le pri-

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JARDIN DES RAONESLATtNES. i83mitif? Là commencent les conjectures. Les syllabes bizarres dece mot, qui ne vient ni du grec, ni du latin, ni d'ailleurs, ne per-mettant guère d'y voir autre chose qu'une onomatopée, et, cette

hypothèse uue fois admise, breloque a son origine toute naturelledans cette batterie de tambour, saccadée et irrégutière, sans

rythme, sans harmonie, qui appelle les soldats aux distributionsde vivres. Passons maintenant à la deuxième acception. Que, dansles exercices ordinaires, un tambour ne batte pas régulièrementle rappel, la retraite, une marche, etc., qu'il fasse une fausse note,un plaisant do caserne de s'écrier « On dirait qu'il bat la bre-

~fx/Me/a De là, ce nom donné à tout discours incohérent, sansliaison et sans suite.

Reste la troisième acception, qui peut s'expliquer elle-même parune onomatopée, une imitation du bruit que font les breloqueslorsqu'elles sout agitées par le mouvement de la marche.

BRISÉESDEQUELQU'UNja~ei', marcher sur les). Entrer eu concur-rence avec lui. Brisées désigne proprement les branches d'arbre

que le veneur coupe sur sou chemin pour reconnaître l'endroit oùlabéte.a été détournée. 11 ne permet point qu'un autre suive ses

brisées, coure sur ses brisées.

BnoDEU.Ce mot a pour ongiue le mot bord, dont on a fait &<

der, et, par transposition &o</er,qui, pris dans une acception par-ticutière, signifie orner les &ort~d'une étoûe au moyen de certains

enjolivements. (V. Tremper sou vin.)

BnossE. Ustensile propre à nettoyer les habits, les meubles, etc.Les brosses se font aujourd'hui le plus oïdiuaitetuent ett soies decochon ou de sanglier, mais on les faisait autrefois avec de menusbrius de bois, de jonc, de bruyère Ce mot est d'origine celtiqueBrosse, broce, brousse, signifiaient menu bois, buisson. Broussenous a donné broussailles.

BROUETTE(autrefois Ao'oMe~e).Du latiu bis, deux, et rota, roue,parce que ce petit véhicule à bras avait autrefois deux roues. Cemot a été fuimé de la même manière que bissexte, AfM!t<e, bi-

pède, <'M!«c,&e!aee. <'Q~«Hce.Le nom de la brouette actuelle, qui

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JARDIN DES RACINES LATINES.154

n'a qu'une roue, n'est donc plus en rapport avec l'objet qu'il dé-

signe. On dit encore &H'uu?«sdans les environs de Lyon.C'est a tort qu'on attribue à Pascal l'invention de la brouetie.

Au xyn° siècle, on se servait d'une manière de chaise à porteurs,montée sur deux roues et traînée à bras, que l'on appelait &)-oMc«<,

par mépris. Or, l'invention de Pascal consistait en un ressort par-ticulier pour suspendre cette brouette, qui n'avait que le nom de

commun avec la brouette dont se servent nos manœuvres.

BUDGET.État des recettes et des dépenses annuelles d'un État,d'une administration. Nos dictionnaires disent mot ano~t~;cela n'est pas strictement vrai les Anglais nous l'avalent em-

prunté, nous l'avons repris voilà la vérité. Le primitif de bud-

get est le mot celtique bolga, bourse, petit sac de cuir, dont le ra-dical se retrouve dans tous les idiomes neo-cettiques le breton, le

gallois, le gaël d'Écosse et d'Irlande. En passant du celtique dansl'ancien français, bolga est devenu bouge, bougette:

« Et lui mist on une bonne toMyf«e à l'arcon de sa selle, pourmettre sa cotte d'armes. (CûMiNM.)

Voici un exemple plus moderne

Onpeut se passer de mouehettcs,Maisde pincettes, non je prétends m'en donner.Et commedans sa pocheon porte des lunettes,Ainsi pour l'avenir je me faisune loi

Deporter partout avecmotDespincettesdansmes<'OMjy<;«M.

f.H P. Du CKRCBAU.

Le mot bouge fut transporté par les Normands, de France en

Angleterre, où il devint, par métonymie, &M<fye<.C'est ce mot, ou

plutôt cette nouvelle signiScation que nous avons'empruntee aux

Anglais.

UuissoNMÈM (école). A une certaine époque du moyen ~ge, lesécoles de Paris étaient placées sous la surveillance du premierchantre de Notre-Dame, auquel elles payaient une redevance.

Mais il y eut plusieurs maitres, qui, pour s'anranchir de ce con-

trôle et surtout du droit qu'il fallait payer, s'en allaient avec leurs

étèves faire la classe en cachette dans les champs, derrière les&u!MOM~voisins de la ville; de là le nom d'écoles &u!M(M!n)~Mquel'on donna à ces écoles de contrebande. Depuis, le sens de cette

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JARDIN D~S RAONES LATTES. 168

locution primitive à bien changé; car faire l'école buissonnièreveut tout simplement dire aujourd'hui ne pasatler àt'éoote.

Voilà l'explication savante de ce mot. Mais si l'oa disait qne/at)'e l'école &MtMOt'e;'e, c'est aiier courir les champs, jouer oudormir à l'ombre des buissons, comme aiment à le faire Jes éco-liers paresseux, cette explication ne serait-elle pas plus simple et

par conséquent plus raisonnable?

BULLE.Nom que l'on donnait autrefois aux actes des princes, et

qui ne s'emploie aujourd'hui que pour désigner les lettres du pape.Les anciens Romains appelaient bulla un ornement que les jeunesgens de qualité portaient sur la poitrine. On prétend que cet or-nement était en usage chez les Egyptiens. Selon Pline, Tarquinl'Ancien est le premier qui donna une bulle d'or à son fils, âgé de14 ans, pour le récompenser d'un acte de courage. Dans la suite,on donna le nom de bulles aux actes des princes, parce que cesaotes portaient un sceau d'or, d'argent ou de plomb, qui s'y trou-vait attaché et suspendu, de la même manière que les bullesétaient suspendues au cou des jeunes Romains. La plus célèbrebulle du moyen âge est la Bulle d'or de Charles IV, qui réglait laforme d'élection à l'Empire.

CADAVRE.On a prétendu que cadavre est formé des premièresSyllabes des trois mots ca''o data vexmibus, chai,' 6<Q~tx'caux u?~.Cette étymologie est ingénieuse, sans doute; mais on ne peut guèrela considérer que comme une plaisanterie. Ca~t~e vient du verbetatin cadere, qui signine déchoir, tomber; le cadavre, en effet,c'est l'homme qui tombe en poussière. D'ailleurs, la syllabe da est

longue dans caDAveret brève dans DAta.

CAGNAM.Lâche, paresseux, fainéant. Ce mot vient du latin ca-

Ht'~ chien, parce que le chien aime à dormir et à ne rien faire, àse coucher au soleil ou près du foyer. Dans le Midi, on appelle ca-

gnard une sorte d'encognnre bien exposée au soleil, où les vieil-

lards, les personnes souffreteuses vont pour se réchauffer. II enexiste à Paris dans le jardin des Tuileries et du Luxembourg, aux-

quels les familiers ont eu le soin de donner, par euphémisme,t'appe'tation plus poétique de petite Provence.

En Bourgogne~ ca~e est u terme injurieux que l'on adresse à

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JARDIN DES RACINES LATINES.1S6

un chien. On appelle cagneux celui qui a les jambes tournées endedans, comme celles d'un chien basset à jambes torses.

Presque tous les dictionnaires donnent au mot caler le sens Sguréde céder, se soumettre, reculer. Beschere!)e étend cette significa-tion à caner, de cane, canard, animal, dit-il, qui se plonge dansl'eau au moindre brnit qu'il entend. Nous croyons que l'idée demanquer de courage rattache plutôt ce mot à cagnard, et que l'ondevrait dire étymologiquement ca~w, il cagne. Cette faute, sifaute il y a, doit être attribuée à l'habitude que l'on a d'user dela syncope, dans une conversation rapide /!<M:e,nc/c, <)-<< pour/!<'Sw<nèfle, <f/ seraient dans le même cas.

CALENDES.Le premier jour du mois chez les Romains, du latin

fM/CMa'~?,fait de calare, dérive du grec ta/ct' appeler, parce que,le jour des calendes, on convoquait le peuple pour lui indiquer lesfêtes et le nombre de jours qui restaient jusqu'aux Nones. Dans lemois romain il y avait trois jours remarquables qui en formaientla division c'étaient le jour des Calendes, celui des Nones et ce-lui des Me~.Les autres jours prenaient leur dénomination de ceux-là et se comptaient en rétrogradant. Les Calendes ayant été in-cunnues aux Grecs, on a dit t'c/~oye;' oKc~M'Mnat'fc Calendes

grecques, pour le remettre à une époque qui ne viendra jamais.

CAMELOTE.Marchandise mal faite. On fabriquait autrefois avec)e poil de chameau (eu latin camelus) deux sortes de tissus, 1.3ca-melin et le camelot. Le camelin était une étoffe de prix le camelot,an contraire, était rude et grossier. De là est venu que, pour dé-

signer une marchandise de qualité inférieure comparativement àdes produits de même nature, on a dit c'est de la CAMELOTE.

CANAM).Nom d'une anecdote controuvéo et invraisemblahie,comme on en rencontre fréquemment aux faits divers des jour-naux. On en donne l'étymologie suivante

Pour renchérir sur les nouvelles ridicules que les journaux deFrance lui apportaient tous les matins, un journaliste belge im-prima, dans les colonnes d'une de ses feuilles, qu'il venait de sefaire une expérience très intéressante et bien propre à caractériserl'étonnante voracité du canard. Vingt de ces volatiles étant réu-nis, on hacha l'un d'eux avec ses plumes et on le servit aux au-

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JARDIN DES RACINES LATINES. 167

tres, qui le dévorèrent gloutonnement On immola le deuxième

qui eut te même sort, puis le troisième, et enfin successivementtons les canards, jusqu'à ce qu'it n'en restât plus qu'un seul, quise trouva ainsi avoir dévoré les dix-neuf autres dans un temps dé-terminé et très court.

Cette fable, spirituellement racontée, eut un succès que fauteurétait peut-être loin d'en attendre. Elle fut répétée par tous les jour-naux de l'Europe; elle passa même en Amérique, d'où eUe revintencore chargée d'hyperboles. On en rit beaucoup, et le mot canardresta pour désignet les nouvelles invraisemblables que tes journauxoffrent chaque jour à la curiosité de leurs lecteurs. L'un des ptuscélèbres canard est le fameux serpent de mer du C<M~t<M<tOt)K~.

CAKCAK(autrefois ~uo~MQtn). Grand bruit pour peu do chose,bavardage médisant.

Des étymologistes prétendent que ce mot n'est qu'une onoma-

topée du cri maussade et fatigant du canard. C'est l'opinion la

plus vraisemblable.D'autres font remonter l'origine de ce mot aux longues discu.-

sions qui eurent lieu, au xvi< siècle, dans l'Université, sur la pro-nonciation du latin. Ramus voulait que l'on prononçât ~MOMarn-~MOMHn;,et là Sorbonne kan-kan. Le Parlement se déclara pourKamus. De cette dispute viendrait la locution faire un ~Ma~tfom,un ea/tMt, c'est-à-dire beaucoup de bruit pour peu de chose.

CAUCHEMAR.Oppression que l'on éprouve parfois pendant lesommeil. Les peuples superstitieux de la Germanie croyaient q~ele caKe/tfwar était produit par un geme malfaisant, qui la nuitvenait s'asseoir sur la poitrine et la comprimait de façon à gènerla respiration. Ailleurs, on s'est imaginé que le coMc/tc~ar doit êtreattribué à une vieille sorcière qui descend de la cheminée pourvenir tourmenter celui qui dort. CaMC/te~u)'est formé de Hiom,nom doané par les Germains à ce mauvais génie, et du verbe la-tin calcare, fouler, presser.

CnAL&No.Ce mot, qui date à peine du xur siècle, servait à dé-

signer les bateaux plats qui transportaient à Paris toutes sortes de

provisions et surtout de gros pains mats et blancs, auxquels les

Parisiens dounèrent le nom de c/<H<aH<des bateaux qui les ame-

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JA~DtNBEa RACINES ~ATJNpS.i~8

naient. Le chaland jouant un grand rôle dans le commerce pan."sien, ou appela bientôt c/<a/aMf/,non seulement le bateau et sa <Mr-

gaisou, mais l'acheteur qui venait enlever la marchandise, et uncommerçant se dit bien achalandé quand il y avait beaucoup dechalands ou de pratiques qui fréquentaient ses'magasins. Le motnous est resté dans ces doux acceptions. Un c/ta~aM~est encore unbateau plat qui fait le service sur les ports on sur les rivières;c'est aussi la pratique, ou, pour parler le langage du jour, leclient assidu d'une maison de commerce.

CHANTAGE.Ce mot, qui est nouveau et très usité de nos jours,tire sou origine de cette locution familière, qui est ancienne

faire cAcM/o'quelqu'un, c'est l'obliger à faire, bon gré mal gré, ce

qu'il ne veut pas, par allusion, sans doute, la coutume o~ étaientnos pères de chanter à table au dessert. Il se rencontre toujours

quelque convive qui, par timidité ou pour quelque autre mptiL se

défend d'abord de chanter à son tour, mais qui, à force a in-

stances, finit par s'exécuter. De là est venu manifestement le mot

chantage, qui signiSe Mo~t déloyal de tirer de ~'at'~ctf de ct<e/-

qu'un en le MMapa~t (~ eo~t'eMeMt'e ~«M M réputation, <Vt)econsent à poye~ le ~i~Mce.

CHAT-nuANT.Suivant la plupart des lexicographes et des éty-

mologistes, chat-huant est un terme composé du substantif chat,et du verbe huer; ce serait littéralement un chat qui hue. Cette

étymologie paraltra au moins douteuse, si l'on considère que l'oi-

seau que désigneut ces deux mots n'a aucun rapport avec le chat,et le doute devient une certitude quand on trouve dans nos vieux

auteurs chouqnt, et, en langue d'oc, chouana. Chouan, chouetteétaient simplement des mimologismes du cri de cet oiseau. De

chouant on a fait c/;<f<-AMo~,sans aucune raison et par un de ces

caprices qui viennent si souvent corrompre les mots du langage

populaire.Le nom de c7<oMa~,étendu à tous les insurgés de la Vendée et

de la Bretagne, venait des quatre frères Cottereau, contrebandiers

fameux, qui furent ainsi nommés parce qu'ils contrefaisaient le

cri du chouan pour se reconnaître dans les bois pendant la nuit.

C'est eu 1793 qu'ils se mirent, près de Lavai, à la tète des rassem-

bletneuts qui prirent leur nom.

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JARDtN DES RACINES LATINES. 159

CHENET.Cet ustensile de cheminée avait autrefois la forme d'unpetit c/jt'et!couche, on l'appela d'abord chiennet, petit chien, et enfincAeac)'.

CHÈRE.Faf'e bonne CHÈRE,maigre CHÈRE,voilà une expressionfort usitée et dont le véritable sens n'échappe à personne bienqu'on ne se rende pas compte de l'orthographe du mot chère.

Pourquoi n'écrit-on pas plutôt c~ot'r? t( semble que cette ortho-graphe serait plus en rapport avec la signification. Pour se ren-dre raison de cette anomalie apparente, il suffit de remonter à

l'étymologie du mot chère et d'en préciser l'acception pnmitive.Dans le latin de la décadence, le mot cara était employé pour

visage, et la langue espagnole a conservé ce mot avec la même si-

gnification. On dit ce<'a en italien, et l'on disait chère. cAi'e envieux français. Par métonymie, chère se prit pour accueil récep-tion favorable ou défavorable faite à quelqu'un. Nous employonsvisage daus le même sens quand nous disons «Faire bon VISAGE,mauvais VISAGEà une ptt-soMKe.Un ancien proverbe disait: belleCHÈREet c<BMrarrière. L'Académie autorise encore chère daM lesens d'accueil, mais en avertissant qu'il n'est plus guère usité dela sorte que dans cette phrase Il ne sait quelle CHÈRElui faire.Or, un des points essentiels du bon accueil est d'offrir à son hôtenne table bien servie. Le vieux proverbe &~e CHÈRE(bon accueil)vaut un mets, fait allusion à cet usage. Par métonymie, on a priscAA'epour l'appliquer exclusivement à une réception hospitalièreenfin on a généralisé ce terme, et ii comprend aujourd'hui tout ce

qni concerne la quantité, la qualité et ta délicatesse des mets

faire une CH&REdélicate; atMe)' la bonne CHÈRE.

Comme nous ycUà lata de la HgniBcatMn du prim4H{cara, vi-

sage 1

Cmc, CHIQUE.Ces mots, ou piutût ces syllabes, qui entrent dausla composition d'un grand nombre de mots ft'ancais, viennent dulatin etCMni,ctecM, pellicule légère qui sépare les graines de la

grenade; un zeste, au ngurt, peu de chose, un rien.La simple connaissance de ce radical latin suffit pour expliquer

et ramoner à la même Étymotogie plusieurs familles de mots frau-

çais qui semblent n'avoir aucun rapport d'origine entre eux, et

auxquels une différence appaiente a fait donner des étymologiesdiverses. Tels sont chicaner, disputer, chercher querelle pour des

riens; chicot, petite partie de la racine d'un arbre, reste d'unjdent brisée; eAt~iw, màcher du tabac coupé menu; cA:<ytte))aMf/e,

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JARDIN DES RACINES LATINES.160

petit coup donné du bout du doigt sur le nez (lat. Ma~M,d'où levieux mot KaMf~e); déchiqueter, couper par morceaux; chiche,avare, trop ménager, qui a peur de perdre on zeste; et, par sub-stitution d'une lettre à une autre chiper, dérober de petiteschoses; c/t:/)ofe< vétilier; chipie, femme qui se formalise et crie

pour rien; c/fbM, morceau de vieux linge.

NoTt. La plupart de ces étymo!ogies sont contestées; pour eu donnerun exemple, nous prendrons le mot chicaneur, que quelques uns fontvenir du grec «&att<M,qui a signiné d'abord un SioiHen,et ensuite fourbe,trompeur, parce que les Sicilienspassaient autrefois pour tels.

CHÔMER.Ce mot s'écrivait autrefois cholmer (de calamus,chaume), parce qu'aux jours de fête les paysans restaient sous lechaume, c'est-à-dire dans leurs maisons convertes de fAoMM. Onle fait venir aussi du celtique choum, qui signifie s'arrêter, cesser,rester, demeurer.

CjnoucROtjTE.Ce substantif est composé de deux mots alle-mands sauer, aigre, et t)'oM<, chou. Bien des personnes, prenantune partie de ce mot pour l'autre et se. méprenant sur la valeurdes deux éléments formateurs, mettent un accent circonflexe surl'Mdu dernier, comme si la choucroute était une c<-c'«<ede c/<o;<.En voyant les racines des mots ainsi déngurées, ou se rappelle in-volontairement certain plaisant de collège qui traduisait ~an/MTullius Cicero par M«t-e/tHtt<<de toiles ctt-~M.

CLERC(faire un pas de). Ce mot vient du grec e<<r<M,qui si~ninesort, partage. On a dit en latin c~'iM, et l'ou a donné ce nom au

c~er~e, parce que, dans l'Aucien Testament, la tribu de Lévi n'a-vait pas d'autre héritage que la part du Seigneur, c'est-à-dire une

partie prélevée annuellement sur les richesses des autres tribus.La dtme du moyen âge n'a pas d'antre origine.

Les gens du clergé furent longtemps, en Europe, les seuls quicultivassent les lettres; aussi le mot clerc fut-il employé uguré-ment pour lettré, érudit, savant. On appelait Maue/cf-c, un igno-rant. Nous avons conservé cette ancienne acception du mot clercdans quelques façous de parier Il 'M< pas grand CLEMen cettematière.

Un loup quelquepeu clerc prouva par sa haranguaQu'il fallait dévorer ce maudit animal,Ce pelé, ce galeux d'où venait tout le ma).

LAFoNfA~K.

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JARDIN DES RACINES LATINES. -161

Les rois, les princes, les grands seigneurs, les gens de justice,choisissaient nécessairement leurs secrétaires parmi les gens let-

trés de là vient qu'un secrétaire prit le nom de clerc. Nos roisavaient des CLERCSdu secret, qui devinrent dans la suite des se-crétaires d'~< Les procureurs au parlement avaient des clercs,comme en ont encore aujourd'hui les avoués, les notaires et leshuissiers. Mais comment le mot clerc, qui signifie lettré, en est-ilvenu à exprimer l'idée toute contraire dans cette phrase /ait-eMtpas de CLERC?Rien de plus simple les clercs, en se livrant cha-

que jour à un travail de copiste, commettaient souvent, par inad-

vertance, des erreurs de détail que les patrons appelaient eo'eto'oou vices de clerc. Dans une acception métaphorique, nous appe-lons aujourd'hui pas de clerc toute faute commise par un igno-rant, un étourdi. On dit il a fait un pai de c~'c dans cette

affaire. C'est là un exemple des altérations singulières que subis-sent les mots daus leur signification.

CocACNE(/«! mdt de). Ce mot est de ceux qui out eu le privi-lège d'exercer le plus l'humeur un peu contredisante des étymolo-gistes. t'uretière, Brossette, La Monnoye, Huet, Roquefort, Génin,s'en sont mêlés ce qui ne signifie pas que la question soit réso-

lue, bien au contraire. Voici ce qui nous a semblé lemoins conjec-tural

Cocagnen'est autre chose qu'une corruption de notre vieux mot

coc~MM/jj'nf,dérivé de coq, et siguinant combat, dispute, contesta-tion. C'est ainsi que Du Cange interprète ce mot dans son G<oMut/e.

Or, cocquaigne, cMa~te, a été transporté à Naples par les Fran-çais au temps de Chartes VU), et y est devenu, sous la forme ita-lianisée de e«eca~< le nom de fêtes publiques, semblables àcelles des jours gras, où le peuple se bat, se dispute pour attra-

per des saucisses et surtout des macaronis distribués gratuite-ment.

L'opinion de Fnretière mérite d'être mentionnée. Dans le h:) ut

Languedoc, on fabriquait autrefois de petits pains de pastel dési-

gnés sous le nom de coques ou co~u«t~HMde pastel. Les coquai-~M, qui servaient à la teinture, étaient une source de richesse

pour ce pays. De là serait venu l'usage de comparer les p.<ysri-ches et heureux au pays où se fabriquaient les coquatgnes, au paysde co~MMt~MM.Cette étymologie a quelque chose de séduisant;toutefois nous préférons la première, qui, outre l'idée d'abon-

dance, a le mérite de rappeler le Md<de COCAGNE,au pied duquels'établit une sorte de lutte, de joute, qui tourne'au profit du plusadroit.

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JAh&!N DES hAC~EB LATtNES.t62

COLLATION.Léger repas, repas pris le soir et comme en passant.Le mot co/~a~o~ n'implique nullement l'idée de cette sorte de re-

pas c'est une espèce de métonymie, empruntée des coutumes

ecclésiastiques. Dans les monastères, on faisait le soir une lecturedans la Bible ou dans les Pères. Les moines échangeaient leursobservations sur le texte, et cet exercice s'appelait co~a<f0jconfé-rence. A la suite de cette coilution ou foM/ëreM<'c,on prenait seu-

lement, surtout en Carême et aux jours de jeune, quelques tafrat-chisséments. De là le nom de co«a<M)!donné à un léger repas, à

ia suite d'un ba).

CONCLAVE.Du latin coMc~aM'MH),appartement séparé et fermé à

e~ Ce nom est donné à l'assemblée des cardinaux réunis pournommer un pape, parce qu'ils sont enfermés à clef lors de l'élec-

tion, afin qu'ils n'aient aucune communication avec l'extérieur.

L'origine du conclave remonte à 1268, lorsqu'il s'agit de donner

un successeur au pape Clément IV, mort à Viterbe. Les cardinaux,assemblés depuis deux ans, ne pouvant s'accorder sur soit élec-

tion, allaient quitter la ville, lorsque les habitants eh fermèrentles portes par les conseils de saint Bonaventure, et annoncèrent

aux cardinaux qu'ils ne sortiraient pas que )6 pape ne fut nommé.

Cette circonstance détermina le concile de Lyon, en )274, à établir

le conclave et à en fixer les règles au moyen d'une constitution,

qui est encore observée aujourd'hui dans ses principales pres-

criptions.

CofHu&AL.Qui a rapport au mariage, mot formé du latin caM,

avec, et yM~Mni,joug. L'origine de Ce mot se rapporte à un usa~eétat'It.Mtez les Latins de faire passer sous le Votâtes jeunes epbnx.De là conjugium, joug commun, pour signifier mariage. C'est sans

doute en imitation de cette coutume romaine que les époux, dans

iés cérémonies de l'Église, se placent sous un poeie lorsque le

prêtre teur donne la bénédiction nttptiate.Peut-être aussi cette cérémonie du po~e est-elle un symbole des

âges primitifs, destiné à faire comprendre aux époux qu'ils vivront

désormais sous là même tente, sous le même toit.

CONNÉTABLE.Corruption de coM~aMe (eomM ~att<<t). Ce mot,

qui signine littéralement comte de l'étable, désignait dans t'originel'intendant des écuries royales. Cet officier, fut ensuite établi chef

de toute la Kendarmerie, et, sous Louis le Gros, on voit le co;)n~-

Page 162: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES. 163

'table de Vermandois prendre le commandement des armées. On

crut la dignité de connétable éteinte avec le connétable de Saint-

Pan), qui fut exécuté en l.i79~ mais François la Ht revivre en

faveur de Charles de Bourbon. Enfin, elle a été supprimée en 16~7,

après la mort du connétable de Lesdiguières. Napoléon la ressns-

cita un moment, Le mot maréchal, qui vient du tudesque ~ar,

cheval, et ~<-a<,domestique, a en la même bonne fortune que MM~-

table, puisque, de simple préposé d'écurie, le m~c/ta! (maréchalde France) est devenu et est encore aujourd'hui le premier officier

de l'armée.

CoQUtN.Ce mot vient du latin co~MM,qui signifiait cuisinier. A

Rome, comme dans les autres pays, les esclaves étaient connus

pour leurs habitudes de rapine; ainsi le mot /'«)', qui passa an

voleur, appartint d'abord l'esclave. Parmi les esclaves, les cui-

siniers, qui avaient forcément à leur disposition toutes les richesses

gastronomiques du maître, se faisaient pins spécialement remar-

quer. Dans une de ses comédies, Plaute voudrait qu'on nommât

place Furine le marché où on louait la gent culinaire, le Forum

coquinum, la place Coquine le changement se fit, non pas dans

le nom du lieu, mais d.ins la vatenr du mot; et notre langue, en

empruntant coquin au latin vulgaire, ne lui connait plus d'autre

sens que celui de fripon, voleur.

CoRpQNMER.Queiques étytuologistes font vonir à tort ce mot de

cardon. En voici la véritable origine. On nommait autrefois cor-

efoMatiune sorte de cuir fort estimé, qui se fabriquait principale,

ment &Corcfofe, comme nous appeionii ntaro~MM une pean tra-

vailtée, qui nous est d'abord venue du Ma''oc.

On lit dans le Livre des Métiers« Nus cordouaniers ne doit mettre basane avecques cordouan en

nul euvre qu'il face, si ce n'est en contrefort tant seulement. Nus

cordouaniers de Paris ne peut ouvrer de cordouan qui ne soit

tannez.

Ainsi coMfeHH!'crvie~t de co~CMa~t, dérivé Ini-méma de Co'

doue.

CORINTHIEN(ordre). Cet ordre d'architecture a nne origine assez

remarquable, si nous en croyons Vitruve. Une jeune fille de Co-

)-M<Aeétant morte la veille de son mariage, sa nourrice posa sur

son tombeau quelques petits vases que l'enfant avait aimés pen-

dant sa vie, et elle plaça une tuile sur le panier qui les contenait.

Page 163: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.164

Au printemps, les tiges d'une plante d'acanthe grimpèrent le longdu panier, et rencontrant les extrémités de la tuile, furent con-traintes de se recourber à leur extrémité, et formèrent avec leursfeuilles le coutournement de la volute. Callimaqne, célèbre scu)p-teur de ce temps-là, passant près du tombeau, fut enchanté dumerveilleux effet de ces feuiDej; il les dessina avec le panier, etimagina sur ce modè)e le chapiteau corinthien.

CouARD.Ce mot, qui signifie timide, poltron, est une altérationdu latin cauda, queue; il a été formé par allusion à certains ani-maux qui, lorsqu'ils ont peur, serrent la queue, entre les jambep.Anciennement, on disait coMeau lieu de queue. Le vieux françaisavait l'adverbe couardement et le verbe coMa)'</et-

Prenez l'avant-garde,Gardezque nul se couarde.

(7/<o<.de JcAemde Brelagne.)

CRÉTIN.Génin tire ce mot de c/n-M~'antM,mais Littré fait obser-ver qu'un mot si récent dans la lingue ne peut venir de là. t/éty-mologie probable est l'allemaud &')'e:dHny, crétin, dérivé de Kreide,craie, à cause de la couleur blanchâtre de la peau des crétins.

CURÉE.Ce mot est un terme de vénerie, qui signiûe Ngnrétuentbutin homme dpre à la CURÉE.Il vieut de curata, mot italien quia le mème sens, et tire son origine de cor, parce que les chasseursdonnaient aux chiens le c<BMr,les entrailles de la bête qu'ils ve-naient de tuer.

CuRMux. Possédé de l'envie de voir et de connattre. Pour com-

prendre l'étymologio de ce mot, il faut se rappeler que le peuplaromain était divisé en tribus et les tribus en curies. Le cto'ton,chef de la cM)'tc,appelé aussi cMnosM~,était un officier chargé deveiller aux intérêts de sa (.'«rt'cet qui nécessairement devait toutconnaître. Plus tard, on donna le nom de curiovus, curieux, à ce-lui qui se mêlait aux groupes de sa curie pour savoir les nouvellesdu jour.

CzAR.Ti~e souverain de toutes les Russies. Si nous en croyonsquelques étymotogistes, ce mot vient do C<Ma; nom que portèrent

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JARDIN DES RACINES LATINES. 16o

les premiers empereurs romains. Selon d'autres, ce mot (en polo-nais Mar, en russe ~or) est un terme scythique qui signifiait pri-mitivement chef on roi.

DÉBONNAIRE.Bon avec faiblesse, doux à l'excès. En s'arrètantà cette signification du mot débonnaire, on est porté naturelle-ment à ne tenir compte que da radical bon, la première et la

dernière syllabe n'étant en apparence qu'un accessoire servant

seulement à modifier le sens du mot bon; mais il n'en est pasainsi. La syllabe finale aire n'est point ici cette simple terminai-

son particulière à notre langue, que nous trouvons dans volontaire,

nécessaire, etc.; c'est le vieux mot français ao'c, qui signifiait lenaturel d'une personne, sa manière d'être. On disait d~emal AiRE,de &on AIRE,c'est-à-dire de mauvais, de bon naturel. Ce mot,

d'origine germanique, nous est resté sons la forme air, manièred'être extérieure, dehors; nous disons dans ce sens il a /'AiR bon,méchant, doux, etc.

DE LONGUEMAIN.Il en est des mots et des locutions comme des

préjugés nous les acceptons de nos devanciers sans examen. Nos

pères disaient « Voici la nouvelle lune, le temps va changer, »

et nous attribuons, d'après eux, les variations de température aux

phases diverses de la lune. C'est ainsi que l'expression de longuemain s'est introduite dans le Dictionnaire de l'Académie. Com-ment analyser logiquement, c'est-à-dire intelligemment, ces troismots d~ longue Hia'M Nous nous expliquons parfaitement le sur-nom donné à Artaxerce; mais comment rendre raison de cette

phrase Je le connai8 DELONGUEMAIN?

C'est tout simplement un barbarisme, mais un barbarisme reçu,admis et naturalisé français.

Nos pères disaient de /on.oMew< pour de longue date, depuislongtemps, de loin et la locution de longue main n'est qu'untravestissement de de lunguement.

DE PARLERoi. Que signifie la préposition par dans ces phrasesH?par le rot, de par la loi? Nous serions fort embarrassé s'il noustailait en rendre raison.

Ou disait anciennement de PARTle rot. de PARTDieu, de PART

No~e-Sc:~n?M; pour d'e <aPARTdu roi, de ~t PARTde Dieu, de <«

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JARDIN DES RACINES LATINES.166

PARTde Notre-Seigneur « Eti prophètes Ysaïe vint à lui, si Jidist <~ePARTJVo~e-SMyMeM; (Livre des Rois.)

Lorsque ces constructions eurent cessé d'être eu usage, on ne

comprit plus l'expression, et l'on prit le substantif part pour la

préposition par.

DÉSORMAIS.DORÉNAVANT.Le premier 'de ces adverbes est formé

de la préposition dès et des mots latins A<M'a,magis, et signifie dès

cette heure en plus, de cette heure à plus tard, c'est-à-dire à daterde cette heure, de maintenant au temps plus éloigné qui est en-

core dans l'avenir. Dorénavant est composé de la préposition de,du latin hora et de en avant, et signine de cette heure en avant,de cette heure au temps qui est devant nous, qui est dans l'avenir.

Le latin Aorn, heure, ou son équivalent Ofe, ore:, or, se trouve

également dans les mots lors, alors, Mcore, etc.

Dt~DE.Cet oiseau domestique, qui nous a été apporté de t'f,ne fut d'abord connu que sons le nom de coq ~M(/< et sa femelic

sous celui de poule d'Inde; leurs petits furent appetés poulets~M~c. Plus tard, on a confondu la préposition avec le mot /nf/e,et l'on a obtenu les mots d;); dindon, dindonneau.

PtjNE, monticule de sable qui se tronve au bord de la mer.

DUNETTE,partie la plus élevée de l'arrière d'un vaisseau.Ces mots dérivent du celtique </uM,qui signifiait une éminence,

une colline. Dun s'est conservé dans lit terminaison de plusieursde nos villes. ~«n (Verodunum), CAd<fMt«<MM(Castellodunum),Issoudun (Exotdnnum), Autun (Augustodunum). Nous le retrou-

vons encore dans Z.M~DUNM)M,aujourd'hui Lyou.A propos de cette dernière ville, nousrtisons dans un traité attri-

bué à Plutarque la légende suivante

Auprès de t'Arar (la Saune) est une éminence appelée Loug-

c!oM!:on,qui reçut ce nom pour le motif que je vais rapporter.L'.

Deux chefs gaulois, qui avaient été détrônés, entreprirent, d'aprèsla réponse 't'un oracle, de b4tir une ville sur cette éminence. Ils

en avaient déjà jeté les fondements, lorsqu'une multitude de cor-

beaux dirigèrent leur vol de ce coté et vinrent couvrir les arbres

d'alentour. L'un des chefs gaulois, versé dans la science des au-

gures, donna à la ville le nom de Z«M~cfoMMoy),attendu que, dans

Page 166: Le Jardin Des Racines Latines

JAhDtN))ËS RACINES LATINES. t87

leur langue, les Gaulois appellent le corbeau lougon, et une émi-nence dounon. »

EAU. Après le mot jour, il n'en est pas uue autre qui ressemble

moins, soit pour les yeux, soit pour l'oreille, à son radical latin.Eau vient sans contestation de a~xa. On peut suivre, dans nos an-ciens auteurs, la route qu'a parcourue ce mot latin aoMa pour ar-river à notre substantif eau. On a dit et écrit successivement

aique, aigue, ~Me, «M, auve, eu?, eauve, aaM,eau. Trois de ces an-ciennes formes nous ont laissé, comme souvenir de leur passagedans notre langue, des dérivés qui sont encore actuellement en

Usage. AieuE nous a donné aiguière; EVE,<'M<')-,et AUVÉ,aMMM<.

ENGINS.t''i)ets et autres outils nécessaires à la chasse et à la

pèche'

De là naîtront eMgoMpotir vous envelopperEt lacetspourvousattraper.

!.A P'ONTAtt<t!.

Ce mot, déjà vieux, nous est venu, par une sorte dé métonymie,de ingenium, génie, tiUent d'invention. M sert à désigner toute es-

pèce Se machine inventée par un esprit !Hy<MttM;E.

EscLAVE.Charlemagne et les empereurs qui lui succédèrentBreht une rude guerre aux diverses nations .t/auM, qui menaçaientd'envahir l'Occident et qui s'avancèrent jusqu'à l'Adriatique. Aprèsles nombreuses défaites qu'ils éprouvèrent, les S~aMt furent ven-dus eh grand nombre, et les Italiens en trafiquèrent comme on

trafique aujourd'hui des nègres sur les côtes de Guinée. De lànous est venu, par prosthèse, le mot e~e~aM.

Esïoc. L'estoc était autrefois une grosse épée nommée aussi

épée d'armes. Elle ne servait que dans les combats à pied, pourpointer et pousser. Quand elle était tranchante, elle servait aussi

pour tailler et pour sabrer; de là est venue la locution d'M<oeetde MMe, o'est-a-dire de la pointe et du tranchant d'une épée.

Page 167: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATtNES.168ÉTIQUETTE.Petit éoite.tu que l'on met sur des sacs d'argent,

des marchandises, etc. Nous rapportons, sans la discuter, l'éty-mologie que t'en donne de ce mot. Autrefois les procédures s'écri-vaient en latin, et l'on mettait sur le sac qui les contenait cestrois mots est hic ~KMh'o, ici est la question entre un tel et untel. Souvent on écrivait, par abréviation est hic ~MM< et des

praticiens ignorants nuiront par mettre étiquet, étiquette. De làle nom d'~t'~fe~e donné ensuite à toute marque distinctive.

ÉTRENNES.Ce mot vient de S~'pM.e,dérivé de S~'M:M, déessede la force. On rapporte que Tatius, roi dc~ Sabins, ayant reçu le1"' janvier, comme un bon augure, des branches coupées dans unbois consacré à Strenua, l'usage s'établit de se faire des présentsà la mème époque, et ces présents prirent le nom de ~)-eM~,d'oùnous avons fait étrennes.

ÊTRES.Connaître les ~/)*Md'une maison, c'est en connaître lescoins et recoins, les endroits les plus cachés. Ce mot se trouve

dans nos vieux auteurs, mais avec une orthographe différente

~M<<'M,~<re! astres, <M)'e.s,ce qui semble donner raison aux éty-mologistes qui font dériver ce mot du latin atrium, appartement.Le dictionnaire de Boiste écrit encore a~'M; mais ~<'Ma prévaluc'est l'orthographe de l'Académie.

FANFARK.Air joué par nne musique militaire en signe de joieon de victoire. Ce mot est une onomatopée. La plupart des instru-

ments à vent sont caractérisés par la lettre f, dit Charles Nodier,

parce que cette consonne, produite par l'émission de l'air chassé

entre les dents, est l'expression du sifflement. De là, /<tn/rf, quiest un chant de trompette.

De fanfare vient/<M/«r<M),homme qui fait pins de bruit que de

besogne, faux brave, rodomont; ainsi que les dérivés/}fn/<M-t!Hf/<°,t!a/aroMne<<

FAUBOURG(du latin foras, hors). On appelait /bM-&OM)'you for-bourg, du xn* au xrv siècle, la partie de la ville construite /b;'<(hors) l'enceinte. Villehardouin nomme un /hM&OM' le bourg de

fors, et Joiuville les rues foraines. Dans la suite, /'0)'&OM)'~s'étantadouci par la suppression de on prononça /bAoKfy. Les lettrés

Page 168: Le Jardin Des Racines Latines

JAnDIN DES RACINES LATINES. 169

du xv. siècle, induits en erreur par cette prononciation, virentdans un /b&oM)~un bourg faux, et ils écrivirent /~M.c-6oMry,/a«T&oMr~; tous les auteurs de cette époque suivirent leur exem-

ple. Les érudits dn xv:' siècle, grands partisans de l'orthographeétymotogique, renchérirent encore sur ceux du xve, et écrivirent

/U!<&OMr~et /atf/X&OKf~(/<!<~U~<<M)'~M~).C'est à cette fausse étymotogie que nous devons la fausse ortho-

graphe faubourg au lieu de fobourg.Cette même préposition for se retrouve dans un certain nombre

de mots français, et sert à marquer une action ou une chose faitehors de certaines bornes, soit physiques, soit morales. Forfait si-

gniûe chose faite en dehors des bornes du devoir; forlancer, tan-cer une bête hors de son gite; forjeter, se jeter en dehors de l'a-

lignement ou de l'aplomb, en parlant d'une muraille; /bt'~n<r,faire quelque action honteuse en dehors de la réputation hono-rable de son lignage, de ses aucètres; /brcen~, qui est hors de sens,insensé; se fourvoyer, a)ler hors de sa voie; AomiM, qui est mishors de compte.

FESSE-MATHIEU.Voici l'origine de cette expression, qui désigneun usurier, un avare. Saint Mathieu était, avant sa conversion,publicain, c'est-à-dire collecteur des deniers publics, et, comme

tel, il devint )e patron des financiers, des hommes d'argent. Fêtersaint Mathieu est donc synonyme de prêter à usure. Or, au lieu de

dire /este-Jtfo<A!eu,onaa dit et écrit, par corruption, fesse-Mathieu,

sobriquet qui est devenu synonyme d'usurier.

D'autres étymologistes prétendent que /i?Me-~<MtCMest mis pour

face Mathieu, face de Mathieu, c'est-à-dire qui a une figure de

JXa/At~M,d'usurier. ï.a première étymologie nous semble préM-rable.

FEU. Cet adjectif, synonyme de defnnt, que quelques étymolo-

gistes tirent de functus, sous-entendu vitd (qui s'est acquitté de la

vie), est surtout dérivé du parfait latin fuit, il fut, il a existé

FEU mon père, mon père /h<. Dans les actes du moyen âge, on

ptacait qui /~<<,/t<<,/h, après le nom d'une personne décédée;cette locution avait le sens que nous donnons à défunt.

De l'étymologie passons a l'orthographe.Le mot feu est-il adjectif, est-il adverbe, c'est-à-dire variable

ou invariable ? An xvn" siècle, les uns voulaient que feu fùt va-

riable dans tous les cas, les autres voulaient que ce mot fùt tou-

jours invariable. Ménage tenait pour les premiers, et le P. Bou-

MVREDEL't':Lt:VK. 8

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JARD!N DESRAONE3 LATINES.170

bours était pour les seconds. Ce fut un véritable procès danstoutes les formes. Balzac, Gombaud, Chapelain, Segrais et Patruse rangèrent qui d'un cOté, qni de l'autre.

Après eux vinrent tes grammairiens du siècle dernier, qui en-

treprirent de tout accommoder. Pour cela, ils prirent le parti au-

quel ils ont eu si souvent recours ils tentèrent de contenter toutle monde au moyen d'une transaction aussi heureuse qu'elle est

logique. C'est de cette transaction qu'est résultée la merveilleuse

règle qui a été sanctionnée par l'Académie et qui nous oblige à-

dire, sous peine du crime de tèse-gt'ammaire FEUma tante estmorte avant la FEUEimpératrice Afa~M-tox~.

FIACRE,Espèce de voiture publique, à l'heure ou & ta course,inventée en 't669. On lui donna le nom de fiacre à cause d'une

image de <aint Fiacre qui était placée au-dessus de ta porte del'établissement de ces nouvelles voitures, rue Saint-Antoine, à Paris.

FtBFFÈ.Le mot /!e/~ a eu le sort de beaucoup d'autres d'abord

pris en bonne part, il a passé ensuite dans la classe des mots de

mauvais aloi. Fieffé signifiait originairement un homme qui pos-sède un fief, ou qui a reçu un fief à titre de récompense natio-

nale, comme consécration publique de son mérite et de ses ser-

vices. Aujourd'hui, nous disons un M~t<cMrfiEFF~, un sot FtEFFÉ,

pour dire un menteur, un sot, reconnu officiellement comme tel,et en quelque sorte passé à l'état de consécration et de possession

publique.

FINANCE.Ce mot vient du verbe finer, qui signifiait autrefois

finir, terminer, conclure une affaire au moyen de ce puissant agent

-par la vertu duquet tant de choses sont menées à bonne fin; c'est

a cette acception que se rapporte cet adage cité dans les Com-

munes du Perche: quand argent faut, uNAisoN nulle, quand ar-

gent manque, nulle conclusion possible. Dans un sens plus res-

treint, /!n<°rM prit, -par métalepse, pour payer, solder, et /ht<MM

signifia ce AUmoyen de quoi l'on fine, ce avec quoi l'on paye, l'ar-

gent comptant. Nous disons encore il <) est tiré ~o~ctMa~

FINANCE,il est à COMr<de FINANCE,il M'apas ~'nHf~ FINANCE,CtC.

On lit dans la Chronique de Bertrand Du Guesclin

f Je vous déliverrai voire par rançon.Siro, cedit Bertran, par le corps saint Symon,

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JARDIN DES RACINES LATINES. 171

Dela vostre /!n<Mtce/J'ai d'argent grant besong;Je suis un chovalierpoure et de petit non,Et nesuispasaussidetelle egiracion,Là où je puis avoir ~MaMMà grant foison.Dites vostre voloir et vostre entencion,Et quandj'aray oy la demandeet le donSi je ne puis /<nef,je r'iray en prison.

FLAGEOLETS(Ao'-tco~ /!n~o/c~). On désigne sous ce nom de pe-tits haricots écossés que t'en mange an commencement de la sai-son. Mais pourquoi ~a~<'o/e<~7Rien ne ressemble moins que ce

légume à la petite uùte qui porte ce nom. Cette expression pré-sente un exemple de corruption assez plaisant. Les Latins appe-laient pA~M~M notre haricot; de phaseolus, nos pères flrent

/«u!'o<c,et il se servirent du diminutif/aMto/c<o<~ pour dési-

gner de petits haricots encore verts. Mais les cuisinières de Paris

ayant perdu la tradition de ces mots tombés dans l'oubli, et trom-

pées par le son, changèrent le vieux diminutif en flageolet.

FLANDRIN. De quel pays est donc ce grand jeune homme dont

le jargon est si singulier et !ës manières si empruntées? '< de-

mande une dame. On lui répond « De la F/<M<e. Deux joursaprès, se trouvant avec les mêmes personnes <'Où est donc, dit-

elle, ce grand /ï<MafrM7 On rit, et le nom de /!a))dfM resta àtous les hommes grands, secs et de peu de manières.

Roquefort dérive ce mot de flanc.

FouRmKR. Sous-officier chargé de distribuer les vivres, les out-

rages. Le primitif de ce mot est /b(~'MM,foderum, qui se prenait

pou~ tes vivres, les subsistances d'une armée eu général, tant pourles hommes que pour les chevaux. On appelait /Ot<)'arf'Mcelui quiétait chargé de ces subsistances de là le nom de /<)tt~e; C'est

en restreignant de plus en plus le sens de /Mfat't«M qu'on en est

venu à désigner par fourrage la nourriture des chevaux.

FRONDER.Btamer, critiquer, se déclarer contre. Ce mot fait par-tie de la langue depuis les troubles de la Fronde au temps de Ma.

zarin, pendant la minorité de Louis XIV. Le nom même de

ft-o~eM)' Fronde, donné à cette époque au parti opposé à la

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JARDIN DES RACINES LATINES.i72

cour, est un mot d'emprunt, une allusion, dont la véritable causen'est pas bien connue, quoique l'allusion au mot fronde, tissu decordes pour lancer des pierres, soit incontestable. La version deMénage paraît la plus vraisemblable. Le duc d'Orléans s'étaitrendu on jour au Parlement pour empècher qu'on ne mit en déli-bération quelques propositions qu'it jugeait désavantageuses auparti de la cour. Le conseiller Le Coigneux de Bachaumont dit àplusieurs de ses confrères, ptacés près de lui, qu'il fattait remettreta délibération à un autre jour où le duc d'Orléans n'assisteraitpas à la séance, Il s'appuya de l'exemple des frondeurs, qni ne/<ott</en<pas en présence des gens de police, mais qui frondent enleur absence, nonobstant leurs défenses. Quelques jours après, LeCoigneux de Bachaumont, entendant opiner quelques membres duParlement en faveur la cour, et se souvenant de sa comparaison,dit à ces couseiiters qu'il allait fronder leur avis. Ces mots ayantété reçus avec approbation, on appela /)-ot)<~MMceux qui étaient

opposés à Mazarin.Comme d'autres écrivains du temps racontent les choses d'une

manière toute différente, il serait peut-être plus simple de ne voirdans l'acception Bgurée de /i<M<~Mt~,qu'une comparaison du mur-mure des mécontents avec le bruit sourd et prolongé que fait la/)'onafe avant de lancer la pierre.

FUTÉ.Fin, rusé, adroit, du latin fustis, bois coupé, bâton. Il estdifficile, pour ne pas dire impossible, de saisir le rapport qu'ilpeut y avoir entre un bâton et la ruse, la finesse d'esprit. Suivant

Ménage, ce mot renferme une, allusion aux oiseaux, qui, ayanthanté les bois, ont vu du pays et sont devenus plus rusés que lesoiseaux niais, qui ne sont point sortis de leurs nids. Cette expli-cation étymologique est trop subtile pour ètre vraie. La formationdes langues ne procède pas ainsi. M. Génin propose une solution,qni n'est pas plus acceptable. fftM, dit-il, vient de /<M<«/M~,quia reçu des coups de bâton, et qui, par suite de cette correction,est devenu plus avisé.

Nous croyons que futé n'est qu'une abréviation d'a~M/e, qui,dans le langage des ouvriers, signifie aiguisé. ~<<er signifie au

propre meth-e un canon sur ~on <<<, c'est-à-due le mettre en étatde tirer; au figuré, le même mot a signifié aiguiser, c'est-à-diremettre en état de percer ou de couper. Futé n'est donc qu'uneabréviation d'o/yt!< et veut dire aiguisé, qui a le fil et, par suite,t'tM~,«</)'ot<,sans que le latin /<M<Mf,bois coupé, batou, ait cesséd'être le radical.

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JAHDIN DES RACINES LATINES. 173

GALIMATIAS.Discours confus, obscur, inintelligihle, qui ne signinerien, quoiqu'il semble dire quelque chose. Ce mot vient du latin

~aM«~,yoM, coq, et Mathias, ~H</<«', nom propre il remonte à

l'époque où le.i plaidoyers se faisaient encore en latin. Un jourqu'il s'agissait d'un c«? appartenant à une des parties nommées

Mathias, l'avocat, à force de répéter les noms de ~M//m et de Ma-

<At<M,finit par s'embrouiller, et au lieu de dire ~««tM JMaMu*(le

coq de Mathias), il dit <?««!'AfaMt'M(le Mathias du coq). Par la

suite, on fit des deux mots une seule locution dont on se servit

pour exprimer un discours embrouillé. Voltaire a converti cemot avec beaucoup d'esprit en celui de ~a~/<om~, pour caractéri-

ser le style un peu ampouté de Thomas, fauteur des ~t/o~M.

GAMME.Suite des sept notes principales de la musique, dispo-sées suivant l'ordre naturel des tons, dans l'intervalle d'une oc-tave. Gontme est le nom de la lettre grecque gw~Ma, la même

que notre g. Gui d'Arezzo, inventeur de la table musicale de ce

nom, après avoir représenté les six premiers sons par les lettres

a, b, c, d, e, prit pour marquer le septième son. la septièmelettre de l'alphabet latin, G, qu'il écrivit en grec y, ~nw~o, et cecaractère alphabétique fit donner, par sa singularité, le nom de

gamme à toute l'échelle.Par suite, le nom d'une lettre en est venu, grâce au hasard, à

signifier débuts, ~Mwenf! parler <f«t!escience dont on ignore t~Mcla GAMMEpuis le même mot a signifié ton, conduite, etc. chan-

ger de GAMME.

GAMU (loup). L'esprit superstitieux de nos pères leur faisaitadmettre que, par suite de maléfices, certains hommes étaient

changés eu loups. Cette superstition parait avoir régné ancienne-ment dans presque toute l'Europe, et même chez les Grecs, quiavaient créé le mot /~M<A)'d/)<M,homme-loup. Ces prétendus

hommes-loups se nommaient autrefois, en langue d'oil, garul, ga-roM/,mot composé de deux radicaux germaniques dont l'un signi-fie homme et l'autre loup. Lorsque l'origine du mot a été entie-

remeut oubliée, on a cru nécessaire de joindre le mot loup à

~«roM de là l'expression redondante de loup-garou que nous

conservon;' encore.

GAZETTE.Nom générique de toutes les feuilles publiques conte-

nant les nouvelles du jour. Ce mot remonte à l'année t63t, date

de la première feuille publique qui ait paru en France et qui fut

fondée sous le titre de yaxc«e par Théophraste Renaudot, méde

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JARDIN DES RACINES LATINES.17~

ein de Paris, lequel créa cette publication dans l'intention de dis-traire ses malades. Le mot fit bientôt partie de la langue, commele témoignent ces vers de Molière

D'élogeson regorge, à la tête on les jette;Et monvalet de chambre est mis dans la gazette.

Suivant Ménage, gazette viendrait du vénitien gazetta, nomd'nne petite pièce de monnaie qui était le prix d'un journal pa-raissant à Venise au commencement du xvn° siècle. Ce mot pour-rait venir, avec autant de vraisemblance, de <ya&:e«a,dimiuutifde

gazza, qui, en italien, signifie pie. Cet oiseau a toujours été re-

gardé comme le symbole du bavardage et a pu, par une méta-

phore assez naturelle, prêter son nom à la première feuille publi-que qui venait, chaque matin, divulguer les nouvelles de la vilte.

Du reste, si le mot est nouveau, la chose est ancienne. Nous de-

vons à M. Victor Leclerc,'doyen de la Faculté des lettres de Paris,un savant et spirituel ouvrage sur les diaria, sorte de journaux chez

les Romains. Les journaux sont établis en Chine de temps immé-

morial.

GÈNE.Peine, chagrin, torture morale. Ce mot est une contraction

de j~Ae/we, en latin gehenna, terme dont se sert la Bible pour dé-

signer l'enfer. Il est formé, par contraction, des mots hébrexx

geia HettaK, vaDée d'Hennan, lieu près de Jérusalem où l'on brû-lait vifs des cotants offerts au dieu Moloch.

GENTILHOMME.Homme de race noble. Chez les Romains, ye'tt~se disait d'une race d'hommes nobles, nés de parents libres et dontles membres n'avaient point été esclaves. Ce mot servait à dési-

gner les membres des familles patriciennes, celles qui, à l'ori-

gine, composèrent la population de Rome. Il emportait avec lui

une idée avantageuse. Notre adjectif gentil, pris dans le sens d'ai-

mable, gracieux, joli, et que nos aïeux prononçaient, par abré-

viation, gent, gente, n'a pas d'autre étymologie que celte que nous

venons de donner. C'est également au mot latin gens, gentis,nation, qu'il faut attribuer l'origine de cette expression, les gen-

tils, employée par les auteurs sacrés pour désigner les Nattas

autres que le peuple de Dieu, celles qui étaient idolàtres.

Le mot anglais </M</emaM'â ia même étymologie que gen-hMoM~e; il est formé de~t~t, gentil,et de man, homme, maisil n'a pas, comme on le croit vulgairement, la même signification.Pour être un gentleman, il suffit d'avoir des manières distinguées,abstraction faite de la naissance. Tout gentleman n'est pas un lord

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JARDIN ETES RACINES LATINES. i73

et n'a pas des parchemins à exhiber. Un lord peut fort bien 't'être

pas gentleman.George tV, roi d'Angleterre, qui eut une jeunesse des plus dissi-

pées, se glorifiait beaucoup d'avoir été proclamé, par ses compa-gnons de plaisir, tey~/ema': le plus accompli des trois royaumes.Ce titre, le seul du reste qu'il ait mérite, était celui auquel il at-tachait le plus de prix.

>:

GIFLE.Soufflet. M. Génin fait venir ce mot de gypse, qui signi-fie plâtre, gypse serait devenu ~t'Mc,puis ~~e par la conversiondu double ss en double et enfin ~t/!e, comme ~'oM/~Ms'est

formé de joue. Mais quel rapport peut-il y avoir entre gypse, plâ-tre, et un soufflet? Le voici au moyen âge, ~<f, c'était marquerd'un signe de confiscation an profit du trésor public; ce signe con-

sistait en un trait, probablement une croix, fait avec du pM<rf,

sur le mur ou sur la porte. La propriété qui avait reçu cette yt/~°était connsquée. La s~" était donc un anront aujourd'hui, parmétaphore, une y<~e est un souMét bien appliqué comme cettebalafre de gypse faite à la maison confisquée.

GILET.Le nom de ce vêtement vient de Gilles, l'un des premiers

paillasses qni aient-paru sur le théâtre de l'hôtel de Bourgogne. Il

avait adopté pour costume une longne veate sans manches, quel'on trouvait alors fort drôle, et que, plus tard, après l'avoir mo-

diBée, nous avons adoptée sous le nom de gilet.

GouptLLON.L'animal désigné aujourd'hui sons le nom de re-

nard s'appelait autrefois goupil, du latin vulpecula. Au xui° siècle

parut un poème satirique et bnriesqrte de Pierre de Saiut-Cloud,sous le titre de 7!oMaMdu Renard. Le principal héros du poèmeest un rusé goupil qui fait mille tours malicieux au loap, son on-

cle et sou compère. L'auteur donne an goupil le nom propre de

Renard; il nomme le loup l~enyrt'?!, le singe Martin, l'âne Be~

nard, etc., tout comme La Fontaine appelle le singe Bertrand, la

pie Jfar~o<, le lapin JefMno<,etc. Ce poème fut tellement du goûtde nos pères et obtint une si grande vogue, qu'on ne désigna plusle goupil que sous le nom de re~ar~. Nous n'avons conservé quele dérivé goupillon, aspersoir ainsi nommé à cause de sa ressem-

blance avec une queue de renard. Du reste, le nom de Renard,

donné par Pierre de Saint-CIond au héros de son roman, n'est pas

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JARDIN DES RACtNES'LATtNES.176

un mot de pure invention. En voici l'origine l'histoire ~aric d'uncertain ~Mo/ou Reinard, politique très ruse, qui vivait dans leroyaume d'Austrasie an ixe siècle et qui fut conseiller de Zuenti-boid. Exilé par son souverain, il alla, au lieu d'obéir, se réfugierdans un château fort dont il était le maître, et d'où il suscita au

prince tonte sorte d'affaires fâcheuses, armant cootre lui, tantôtles Français, tantôt le roi de Germanie. Cette conduite fausse etartineiense rendit son nom odieux. Sou sièc'e fit sur tui différeutea

chansons, dans lesquelles it est appelé Vulpecula, et, dans les siè-cles suivants, il parut plusieurs poèmes allégoriques et satiriquesen langue romane, où il est toujours désigne sous l'emblème del'animal auquel, dans la nôtre, it a donne son nom.

GRANDCtEUtt(<~e). Expression souvent usitée, sans qu'on sedoute du rapport qu'il peut y avoir entre l'adjectif grand et lesubstantif co'M; Mais quand on consulte les anciens auteurs et

qu'on lit de gréant cœur, pour de cœur gréant, qui agrée, on voit

que grand n'est, dans ce cas, qu'une corruption de gréant.

GRASSEMATINÉE.Veut-on faire entendre que l'on s'est levé tardon dit y<tt ~ofMtla GRASSEMATINÉE,sans songer que l'on com-met un affreux soiécisme. En effet, quel rapport y a-t-il entre l'ad-

jectif~ra~ et l'idée d'un sommeil protongé?On disait autrefois une grana matinée, une grande matinée,

pour une matinée tout entière, toute pleine; de mème que nousdisons toute une grande _/oM)'M<'c,trait y)-«n~ yoto~ puis, à l'épo-que où il s'est agi de donner une terminaison particulière aux

adjectifs féminins, on a dit GRANSSE,puis .~mMf Ma< sans sedouter que yram venait de ~rant/M, grand.

GREDiN.Homme sans probité, sans honneur. Ce n)ot est consi-dère comme une corruption de gradin, parce que, autrefois, cer-tains valets ou des personnages inférieurs se tenaient sur leso~adAM ou degrés du palais de leur seigneur, en attendant sesordres. L'usage ayant disparu, le mot est resté pour qualifier unhomme sans considération.

Chevallet fait venir gredin du tudesque ~<!<ao, famélique,affamé.

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JARDIN DES RACINES LATINES. 177

GRIS(~)'e). C'est-à-dire iégérement pris de vin. Ce mot n'a au-

cun rapport avec son homonymH désignant la conteur grise. Les

Latins, qui aimaient à trouver des défauts aux Grecs, les accusaient

de faire la déhanche, comme nous accusions uous-mème Albion

d'être pertidt;. Ils se servaient à cet effet du mot yr.p<;a' et ils

disaient boire connue un Grec, de mème que nous disons vulgai-rement boire comme un Polonais. A l'époque des croisades, grecdevint en français y;'MM.ViHehardouin n'emploie pas d'autre

terme. On dit alors &ot<'ecotMMCMMGMEU,et, par ellipse, être GRIS.Notre mot y't'$'ot< date de la même époque, le mot grec étant,

aux yeux des croisés, synonyme des épithctes les plus flétrissantes.

On a donné la même origine à y'ef, oiseau qui fréquente les

vignes et se grise de raisin; mais il est plus probable qu fa .<f<dont le plumage est tacheté de blanc et de brun, tire son nu:t) de

sa couleur grivelé signifie qni tire sur le y'

GUÈRE.Certains mots, qui ont aujourd'hui un sens négatif, ont

eu primitivement et étymologiquement un sens positif tels sont

personne, aucun, rien. Il en est de même de guère, qui vient du

germain gar, beaucoup, bien, fort, entièrement, tout à fait. Voici

quelques exemples de yMereemployé pour beaucoup: "Sans~Merede perte, il fut seigneur de la ville. (Chronique de Chastelain.).

a Les hommes portent envie à ceux qui ont la gloire et la vertu

gratis, ou sans qu'il leur couste guère. » (Amyot.) « La poésiene se soucie pas guère de dire la védté. » (Amyot.) « On n'a-vance pas ~u<t'e la besogne. » (Sully.)

Encore aujourd'hui le mot guère est employé d'une manière à

peu près semblable dans certaines locutions il a disparu sans

que l'on sache GtJÈttEce qu'il est devenu.)1en est aussi de même en provençal, où j/Mo'e s'emploie pour

beanconp dans certains cas « Si viou $'Mt~, acabara ton sounben. » S:il vit beaucoup, il achèvera tout son bien.

En général, le mot <<«<' s'emploie anjourd'hui pour pas &f<tt<-

c«M/),peu.

GuKRtR.Ce mot, qui signine proprement délivrer d'une mala-

die, avait autrefois un sens plus étendu. 11était le mème que ga-rer, et se prenait dans le sens générât de garantir une personnede quoique chose, l'en préserver, l'en délivrer. Alors il s'écrivait

yMat-t)- « E David s'en fuid, e Dieu la nuit le ~Mart'< (Livredes Rois.) « Me ~Mar~ez et de mot et dé houte. » (Chanson de

Roland.)

Quelques auteurs lui ont conservé sa forme ancienne avec la si-

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JARDIN DES RACINES LATINES.178

gniScation actuelle « Toutes, pour ,qarir, se reforçoient deboire. (Régnier.) –« Je le pansai; Dieu le garit. » (AmbroiseParé.)

Ce mot vient de l'ancien allemand waran, qui signifiait ~arat:-<!r. Suivant Roquefort, il viendrait tout simplement du latin

curare, dont il est la traduction.

HARICOTCE MOUTON.Ragoût de mouton avec des pommes deterre. Il est certain que le mot haricot n'a ici aucun l'apport desens avec la fève de ce nom, puisqu'il n'entre jamais de haricotsdans le ragoût appelé haricot de mouton. Suivant M. Génin, ha-ricot serait, dans cette locution culinaire, une corruption du mot

aliquote, dérivé du latin aliquot, quelques. En effet, le ragoût se

compose de parties aliquotes, autrement dit de petits morceaux demouton.

HARO.Locution employée par manière de vive improbation, à

l'égard d'une personne dont les paroles on les actes excitent temécontentement. Ce mot, qui n'est de fait qu'une simple excla-

mation, a cependant toute une histoire. En Normandie, il était au-trefois usité comme cri d'alarme, soit pour appeler au feu, en cas

d'incendie, soit pour réctamer du secours contre un assassin ouun voleur. Tous ceux qui entendaient ce cri devaient accourir,sous peine d'amende, pour prêter main-forte. On en fait remonter

l'origine à Rollon (ah Rol), premier duc de Normandie, qui étaittellement redouté dans ses Etats que son nom seul, prononcé parla victime d'un vol ou d'un guet-apens, suffisait pour mettre les

coupables en fuite.ÀareiDe haro, on a fait eu vieux français A<Mw,/<arce< poursuivre

quelqu'un avec des cris, se mettre à ses trousses, le pourchasser,d'où le fréquentatif harceler, qui nous est re~té. Selon quelquesauteurs, il fut un temps où haro était aussi un cri de guerre.D'après Guillaume Guiart, -les hérauts le firent entendre à la ba-taille de Bouvines.

HASARD.Risque, sort, fortune, cas fortuit, événement sans cause.C est de l'espagnol el Otef que nous est venu notre mot hasard.En espagnol, el azar signine le point unique au jeu de dés, l'as.Ce mot a passé chez nous, sous la forme de hasard, non pour dé-signer, comme chez les Espagnols, t'«<, mais le coup de six, quiMt le coup de bonheur, le vrai coup de hasard. Nous en trouvons

Page 178: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATtKES. ne

un exemple dans te vieux fabliau de Saint-Pierre et le JoAy~eto.Le saint choisit le moment où le diable est sorti âpre? avoir con-né les âmes damnées à la garde du jongleur. Saint Pierre, quiconnaît la passiou effrénée de CHiM-cipour le jeu, ee présente enenfer avec un jeu de dés, et propose une partie au jongleur« Mais je n'ai pas une obole. Qn'est-ce que cela fait? Mets desâmes au jeu. Oh non. J'ai juré an diable de les lui garderscrupuleusement. Et qui ira le lui dire? Pour quelques àmesde plus ou de moins, il n'y paraltra pas. w En parlant de la sorte,saint Pierre dépose sur la table plusieurs pièces d'or. L'autre selaisse persuader i cette vue, et met trois âmes an jeu. SainttPierre joue le premier, et s'écrie en voyant qu'il a amené le pointle plus élevé, le six

Si tu jettes après hasard,J'aurai trois âmes à ma part.

Ainsi hasard était primitivement synonyme de &<Mtet<r,mais,comme tout ce qui tient an jeu est incertain, le mot hasard a nni

par impliquer l'idée de risque, d'événement fortuit on sans cause.

HEM. Un pauvre M)'e est un homme sans mérite, sans consi-

dération. Ce mot dérive de l'allemand herr, qui sjgnine seigneur.Une métathèse de sens en a fait en français un terme de mépris.C'est ainsi que deux autres mots allemands roM, coursier, et &t<e<livre, sont devenus chez nous ro~e et bouquin.

thc. Mot latin qui signiûe ici. Quand ou dit c'est là le me, onveut dire voi)a le point important, le nœud de la difficulté. Un

étymologiste prétend qu'il était autrefois d'usage de ptacer cette

particule à côté des endroits remarquaMes dans un ouvrage qu'onlisait.

Hic (sous entendu aA;er<et!<<«w,s'HM, il faut faire atten-

tion, s'arrêter) étant devenu d'un usage familier, on l'a employé

proverbialement dans le sens que nous lui donnons encore.

UoTELDESHAtucora. Dans le langage du peuple, la substitutiond'un mot à un autre parait être un fait volontaire plutôt que le

résultat d'une erreur. Eu voici un exemple curieux et fort peu

connu, bien qu'il se rattache à des faits qui appartiennent notre

histoire contemporaine.

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JARDIN DES RACINES LATINES.180

En 18f5, le général baron Darricau fut nommé commandant des

fédérés de'Paris.et il prit des mesures énergiques pour organisercette milice indisciplinée. D'après ses ordres, quiconque manquaità son service allait expier son insubordination dans une vieillemasure convertie en maison d'arrêt. L's coupables se moquèrentdu générât et de sa prison, qu'ils appelèrent par dérision I'/td<e/Darricau. Puis que!que plaisant, jouant sur le mot et faisant allu-

sion à ta inaigre chère que l'on faisait à l'hôtel, te nomma t'A<Me/des Ha)'t''o~ Sous la Restauration, cette prison fut destinée à re-cevoir les gardes nationaux récalcitrants, et c'est de là que la mai-son d'arrèt de la garde nationale de Paris a été désignée vulgai-rement svus le nom d'/«Me<des ~f<fr!co<

HUGUENOT.Terme de mépris sous lequel les catholiques ontcommencé à désigner les protestants vers <560.Dans les premierstemps, les réformés faisaient des ligues pour défendre leur nouvel

Evangile; de là on a induit que huguenot vient de hensquenaux, quisignifie en Suisse gens séditieux, ou de e/efj/c~o~pM,c'est-à-dire

confédérés, ligués ensemble. Mais le mot huguenot est d'originefrancaise, et ce nom fut donné aux protestants pendant le voyageque mt Chartes tX de la ville d'Amboise à cette de Tours. Laissons

la parole à un de nos vieux chrouiqueurs « Il y a peu de villesoù l'on ne fasse des contes de certains esprits pour faire peur an'xfemmelettes et aux petits enfants, qu'on dit qui se promènent dennit avec tintamarre, à qui ils ont donné divers noms c'est àParis le Afoy~eBoM~'ru,à Orléans, le ~Mt<M(Me<, à Toulouse, le

CfOf/Mf<ffcoou la JM<&~to;à à Caen, le Goblin; à Tours, le roi

Huguet ou HK~o/t; à Blois, le Z.<'Mp-~a''o«.Ot, les retigionnairesdu commencement ne s'osant assembler que de nuit et dans deslieux obscurs et reculés, le peuple tes appela At~MMo~, c'est-à-dire/M<tMcourant la HM<f,c<t~raMsuivants Af roi Huguet. Mais eux

attribuèrent ce nom à gloire, le tournant en un autre sens, comme

s'its eussent été les conservateurs de la race royale, descendant de

Hugues Ca~.et,qu'ils disaient que les Guises avaient dessein de rui-

ner pour rendre là couronne à celle de Chajtemagne, dont ils sevantaient d'être i~sus. »

tlutssiBR. Ce mot, qui vient du vieux français ~t<M,porte, et

qui signifiait autrefois, dans son sens littéral, portier, gantie.t d'un

/tMi'.f,se dit encore en ce sens des gens qui se tiennent dans lesantichambres des princes, des ministres et des hauts fonctionnaires

pour introduire les personnes qu'ils reçoivent, ainsi que des ofn-

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JARDIN DES RACINES LATtXES. 181

ciers chargée du service intérieur des chambres législatives, desacadétnies et des audiences des tribunaux.

Sous l'ancien régime, il y avait les huissiers de la chambre du

l'oi, qui gardaient les portes de l'intérieur du palais; les huissiersde la c/tu~e, ou de la chancellerie, qui portaient une chaîne d'orau cou; tes/tM.Mt' à fo'~e, attachés au Châtelet. En Angleterre,on appelle encore Att/Mto' </<*/'< fcr~e no:e le premier huissierde la chambre du souverain.

Dans un sens particulier, on nomme huissiers les fonctionnaires

publics attachés aux divers ressorts ()ejustice pour signifier et faireexécuter les jugemeuts et arrë's des tribunaux; mais, dans cette

acception, le mot huissier n'a presque plus rien de son étymologiepremière.

Joua. L'étymotogie du mot jour est une des plus curieuses qu'oupuisse imaginer, et d'autant plus curieuse qu'il est impossible dela révoquer en doute. -/oMrvient radicalement du latin dies, même

signification, -dont l'adjectif est </<MrnM,journalier. Du latin <<)'-

MMs,les Italiens ont fait ~tOt'MO(qui se prononce ~torno), et de

j/t'orno nous avons fait jour.

LADRE.Vilain, mesquin, d'une avarice sordide. C'est seulement

par métaphore que nous prenons aujourd'hui le mot ladre daus

ce sens; au propre, il signifiait autrefois lépreux. Voici l'origiuede cette dénomination.

Nos pères avaient placé chaque maladie sous la protection d'un

saint, que l'on invoquait pour en obtenir la guérison. C'est ainsi

que saint Lazare, dont ils avaient fait saint Ladre, était le patrondes lépreux. En effet, dans la parabole du mauvais riche, il est

dit que le pauvre Lazare était couvert d'ulcères, et les lépreux,

l'invoquant dans leurs prières, furent appelés de sou nom Scores,

et, par abréviation, ladres. On nommait /M(/<'er!M,les hôpitauxoù ils étaient recueillis. La lèpre a aujourd'hui disparu; mais le

mot ladrerie est resté pour flétrir l'avarice, qui est la lèpre de

l'âme.Lazare nous a donné aussi le dérivé lazaret, établissement dans

lequel on fait faire quarantaine aux personnes qui viennent d'un

pays soupçonné d'être infecté d'une maladie contagieuse.

LAXTËM<ER.Perdre le temps à des choses de rieu. On attribue

ce mot à Rabelais, qui ayant été un moine fort indévot, ne man-

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JAKDtN DES RACINES LATINES.182

quait aucune occasion de tourner en ridicule sou ancien habit et

ses habitudes monacales. Pendant tours oraisons, les moines relè-

vent leurs capuchons pour s'en couvrir la tète. Ainsi relevés, les

capuchons ressemblent à des dessus de lanterne, de là /<M<erMe'

passer son temps des oraisons, que Rabelais considérait comme

des choses oiseuses, sans doute parce qu'il s'y était fort ennuyé.Mais voici qui bat cette étymologie en brèche Rabelais écri-

vait dans la première moitié du xvi" siècle, et nous trouvons cette

phrase dans un ouvrage qui date de i392 [celui Jehan dit au

suppliant MOM~de vilenies en le LANTERNANT.

LENDEMAIN.La prosthèse, c'eet-a-dire la figure par laqueUe il ya addition de lettres au commencement d'un mot~joue un certain

rûle dans notre langue. C'est elle, nous l'avons vu plus ha~t, quinous a donné le mot dinde. C'est également à la prosthèse quenous devons notre mot lendemain, qui n'est autre que demain,

auquel on a ajouté successivement la préposition en et l'article le:« Ale endemaan le due manda son grand conseil. » (Villehardouin.)

La prosthèse e~t encore évidente dans les mots adieu (à Dieu),auM (à vis), abandon (à bandon), l'abée (la bée), lierre (autre-fois l'ierre, du latin hedera), etc.

(Voir Loriot, Luette, Nage [être en], Tante).

LIARD,ancienne menue monnaie de billon. Ce mot tire son nomde Hugues L<a)-d,dauphin du Viennois, qui en fit fabriquer le

premier. On a dit un liard comme un louis, un c.at'o~, un ftapo-léon. Quelques étymologistes assurent que /«!<~ vient de /t<

(pour ~Na)' orthographe du temps), at'endu qi)e c'est sous le

règne de Philippe li ardi que les liards furent mis en circulation.Les liards étaient daus le principe de couleur grise et valaient

trois deniers; vers le milieu du xvu~ siècle, tin en fit en cuivre

rouge qui ne valaient plus que deux deniers; de là cette expres-sion populaire il ne poMe~e pas, il ne vaut pas un ROUGELiARD.

Loisjn. La plupart des étymologistes font venir ce mot du latin

olium, qui a la même signification. Mais M. Chevallet le tire du

verbe latin licere (ètre permis), et il en donne pour raison que l'on

disait autrefois il loist, il loisait, qu'il loise, toutes formes déri-

vées de licere, et dont nous n'avons conservé que loisir, loisible.

Il m'est LOtSfBLEsigniSe encore il m'est petTnis.

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JARDIN DES RACINES LATINES. 183

LomoT. Oiseau de la famille des passereaux. Ce mot est dérivé

du latin o'to~M, venu lui-même d'aMt'co/M(couleur d'or), parallusion au plumage doré de cet oiseau, dont on a fait or!f)<,puis

loriol, et enfin loriot.

LuNTE. Appendice charnu de la forme d'un graiu de raisin, qui

pend à l'extrémité de palais, à l'entrée du gosier. Ce mot nous

vient de uvetta, diminutif de uva, raisin. On a dit d'abord l'uvette,

pnis l'uetle, et, l'article se confondant avec le nom, nous avons eu

la luette.

MANANT.Homme grossier, mal élevé. Ce mot signifiait autrefois

celui qui demeure dans un pays, de manens, demeurant « Le's

manants et habitants d'Angoulême. (Pasquier.) Jules César

avait fait commander à tous les t!MM<M<~et habitants des Alpeset Piémont qu'ils eussent à apporter. » (Rabelais.)

!t arriva qu'au temps où la chanvre se sème,Elle vit un manant en couvrir maints sillons.

L~FoKTAtNK.

Comme ceux qui demeuraient sur les terres des seigneurs n'é-

taient, en générât, que de pauvres gens taillables et corvéables, la

noblesse Unit par donner à manant l'acception peu ûaueuse quenoas lui avons conservée.

H en est arrivé autant anx mots paysan, rustre, vilain, et, dans

an antre ordre d idées, aux mots insolent, apothicaire, p~ayo-

yt«,etc.

MARÉCHAL.Le mot Ma''dc/;a~ du tudesque n!«)', cheval, et <ca/,

domestique, ne s'appliquait d'abord qu'a un simple serviteur de la

maison de nos premiers rois, auquel était confié le soin d'un cer-

tain nombre de chevaux. Plus tard, le KM~cAa~ fut chargé de

ranger la cavalerie en bataille sons les ordres du connétable. Ce

mot a eu une singulière destinée, puisque, aujourd'hui encore, il

signifie tout à la fois celui qui est revêtu de la première dignitédans nos armées, et l'humble artisan qui ferre les chevaux.

MARQUISE.Sorte d'auvent qui protège contre la ptuie tes ~M'-c/fM

ou degrés d'un perron, d'an escalier, ou même d'une simple porte,

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JARDIN DES RACINES LATINES.184

de même que le Mat~MMautrefois était chargé de protéger lesmarches ou frontières d'un État.

MARSENCAR&ME.MAREEENCARÊME.Le proverbe a'<M<' cornueM«~ en car~e exprime la ponctualité, attendu que le mois deinars se trouve toujours compris dans le carême. C'est la formeancienne du proverbe, Quant à la forme beaucoup plus moderne,orri'M;' comme ~torec en Mr~c, elle n'a pas exactemeht le mêmesens que l'ancienne. E)[c désigne l'à-propos et non la ponctualité.Rien en effet ne peut arriver pins à propos que la marée, c'est-à-dire le poisson de mer en temps de co'~ic. C'est parce que laMMt)'~n'arriva pas à l'heure, que se donna la mort le célèbre cui-sinier Vatel, dont madame de Sévig~té a immortalisé le nom.

MERCt.Ce mot, du latin Mt~-cM,prix, signifiait originairementJe prix que le vaincu payait an vainqueur pour se racheter. D'oùil suit que cette expression, ~t'c à la MEpc: du vainqueur, Mrendre à MEt~ci,signifiait être réduit à subir la loi dit vainqueurpour toutes les condition, qu'ii lui plaisait de mettre au rachatdu vaincu. On retrouve encore la trace de cette origine dans lenom des religieux qui se consacraient au rachat des captifs et quel'on appelait /r~-M de la ~erct. On a dit, par extension ne lais-M)' à quelqu'un Kt trêve ni MERCI,c'est-à-dire ne pas même luilaisser l'espoir de se racheter. D'où il suit que ces expressionsMERCI,ye ;<« à tw<)'eMERCt,je <otMREMERCIE,sont une manière

exagérée de témoigner sa reconuaisance pour un service rendu. Onn'est pas plus disposé à se mettre à la ntc/'et de quelqu'un par cesparoles, qu'on ne l'est à s'en faire le domestique quand on écritau bas d'une lettre je suis voire <)'~ /tMwA/eserviteur, ou, commedisait Molière:

Je suis ~otre valet, monsieur, de tout moncœur.

Les Italiens et les Espagnols emploient des formules encore

plus obséquieuses.

MiGN&N,MIGNOT.Ce sont deux dunhmtifs sous une forme peudifférente, l'un en on, l'autre en o<,et qui ont à peu près la me<ne

signification. Leur commune étymotogie est le mot latin mMt~fM,menu, délicat. Ils nous ont donné le verbe M!~o<e< caresser, dor-loter. Les mots tM~Marcf,~ttyMar</t~ ont la même origine. On dit

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JARDIN DES RACINES LATINES. 185

dans le Lyonnais uu petiot HttyMo.),et dans l'Anjou un petit Me-

gnon, pour un jolit petit garçon. A Paris, on disait autrefois parsyncope, dans le même sens, un M:toM.De Mton le peuple a formé

mioche, diminutif d'un diminutif, pour signifier un tout petit en-fant.

MtMBOLANT.Admirable, merveilleux. Si l'on consulte les dic-

tionnaires, depuis ~tichelet jusqu'à Boiste, ce mot est un barba

risme mais si l'on consulte tout le monde c'est un mot français du

style plaisant et macaronique. Il vient de M:rc, en vieux fiançais,médecin Bon nx'e est qui sait garir. (Ane. proverbe.)Quand il amende au malade, il onpire au m:)'?, x (Anc. proverbe.),et de bolus, piin)e. Hauteroche, auteur dramatique du xvn" siècle,mit sur la scène un médecin (mire) qui traitait tous ses maladesavec des pilules (&o<M),et auquel il donna le nom de Mirobolant.Ce mot a mis plus de deux cents ans à faire fortune, mais on

peut dire aujourd'hui que son avenir est assuré.

MITRON.On donne ce nom aux garçons boulangers, parce qu'au-trefois ils portaient des bonnets en forme de nt!<re. A Paris, les

garçons pâtissiers, ainsi que les apprentis imprimeurs, s'en ornentencore le chef; mais ces mt<re<sont en papier.

MoNT-DE-ptËT~.Banque de prêts sur nantissements. Ce mot vientde l'italien monte, dans le sens d'amas, tas, accumulation. Quantaux mots de p!~ qui y ont <Méjoints, beaucoup de personnes lestrouvent peu justes, à cause de l'intérêt très élevé que prennentgénéralement ces établissements. Ce qui en justifie l'emploi, c'est

que, dans le principe, les prêts avaient lieu gratuitement, les au-

mônes des cht'étiens faisant les frais de cette institution de cha-

nté, de piété.

MOUCHARD,MoucHE.Ces mots sont synonymes d'espion, et vien-

nent, selon Ménage, de l'insecte qui porte ce nom; parce qu'il

change de place en un clin d'œil et pénètre partout fort indiscrète-

ment. Le mot latin MM~co,mouche, est plusieurs fois employé en

ce sens dans Plante.

Dans le martyrologe protestant, édition de 1619, les espions de

l'inquisition d'Espagne sont appelés MOtfcAe',en tant qu'ils se glis-saient dans les cachots parmi les prisonniers, peur trahir ceux de

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JARDIN DES RACINES LATINES.186

ces pauvres gens qui étaient assez simples pour ne point se méfierl'd'eux.

MOUSSE.Jeune matelot qui sert à la manœuvre sur un navire, Cemot vient-il du latin M<MCM,mousse, herbe rampante et para-site qui croit sur les vieux murs, sur l'écorce des arbres, ou de l'es-

pagnol mnzo, petit garçon, jeune valet? Ni l'une ni l'autre de ces

étymotogies n'est satisfaisante et décisive. La comparaison d'unmousse de navire avec la mousse qui s'attache aux arbres et àuxmurs est évidemment trop recherchée. Quant à l'étymologie espa-gnole, le mot mozo est d'un sens trop général pour avoir servi

spécialement à désigner un état de domesticité qui n'a de rapportavec aucun autre. L'origine proposée par M. Génin nous paraitplus naturelle « Mousse est la même chose que MOKcAe,parce queles petits MOM~e~voltigent dans les cordages comme des nMMc/tM.

La preuve de cette poétique origine se trouve dans ce fait que lesMOMMMs'appelaient autrefois mousques. Il est assez curieux, quela mousse des bois vienne du masculin muaous, et le mousse d'unnavire du féminin MtMea,mouche. »

MuouM. Jeune homme d'une étoffante recherchée. L'origine de

ce nom est la fleur appelée M«yMt, parce qu'elle entrait daM la

composition des parfums à la mode, comme depuis, le musc et

t'ambre.

MUSCADIN.Petit-mattre, homme qui affecte une grande recherche

dans son costume et ses manières. Ce mot est ancien, quoiqu'il ne

nous rappelle guère que tes élégants de l'époque de la République

qui suivit la chute de Robespierre. Dans le xviie siècle, il s'éleva,

parmi les beaux esprits de l'hôtel de Ramhoulliet, une dispute

pour savoir s'il fallait dire tM~ca~tSjt ou tn«M<<h)M la discus-

sion fut orageuse, et la question fut agitée &l'Académie frànçaiM,

qui, après de longs débats, se décida en fayenr de MKMa~ttM.Voi-

ture, voulant se moquer de ceux qui avalent soutenu le motmus-

caftH'M, lit l'épigramme suivante

Au siècledes vieux palardins,Soit courtisans, soit çitardins,Femmes de eonr on eitfirdines,Prononçaient toujours nn«o<M'<H<t<,Et ba]*rdinset balardines.Mêmel'on dit qu'an ce temps-làChacundisait rose muscarde.J'endiraisbienplusquecela;Mais,par ma foi, je sais malarde,Kt mêmeen ce moment voilà

Que l'on m'apporte nne panarde.

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JARDIN-DES RACINES LATINES. i87

Depuis, le mot muscadin, dans l'acception de jeune homme co-

quet, ayant été abandonné à Paris, alla se réfugier en province.On l'avait couMrvé a Lyon pour désigner les commis des magasinsd'épicerie en gros. Les jeunes gens de la ville de Lyon ayant formé,en 1789, un corps de volontaires, on les nomma MMMd~, àcause de i'étégance de leur tenue. Ce mot reprit faveur en 1794,et servit à désigner ce qu'on appelait alors un jeune aristocrate,un contre-révolutionnaire. Les muscadins, au commencement denotre siècle, furent remplacés par les incroyables, ainsi nommés

parce qu'on les entendait s'écrier à tout propos c'est vraimenttNCOYABLË(1). Il y a lieu de croire, d'après l'application qu'on a

toujours faite dn mot muscadin, qu'il a été donné aux élégants etaux petits maîtres à cause du musc dont ils faisaient usage dansleur toilette.

NAGE(être en). Être en transpiration. Eau, venant du latin aqua,se disait autrefois age; d'où il suit que, être eu age, c'é'.ait êtreen eau, en transpiratiou. Lorsque le mot age cessa d'être eu usage,on continua toujours à dire ~ee~ayc; seulement, l'orthographes'altéra, et l'on écrivit dire en nage, locution qui n'a plus de sens.

~TOUCHE(sot'tfe). Personne hypocrite qui affecte un faux airde douceur et de simplicité. N<<OKeAeest formé de touche. Ondit aussi mitouctie, ce qui revient au même, car mitouche est

pour M!c-<oMcAe,qui ne touche mie, c'est-à-dire point.

NoTAtM. Fonctionnaire public chargé de la rédaction des con-trats. Ce nom vient du latin Mc<< -note, parce que, chez les

Romains, les Mo<<!ifMétaient des teneurs de notes près les tribu-

naux c'étaient des sortes de sténographes. Autrefois, en France,les notaires prenaient de simples no<Mdes actes que l'on passaitchez eux. Ce n'est que plus tard qu'ils les rédigèrent eu la formeordinaire.

NUITBLANCHE.Nuit sans sommeiL Voici l'origine de cette ex-

pression.Le guerrier qui devait être armé chevalier passait la nuit qui

(t) Les ~ttcfo~<t&ieoavaient une grande répugnance pour certaines con-sonnes et surtout pour la lettre r, qu'ils supprimaient de presque toustes mots Ma'ame,disait l'un d'eux, je vous t'ouve v'aiment admi'aMe

auJou'd'hui.

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JARDIN DES RACINES LATINES.188

précédait sa réception, dans un lieu consacré, où il veillait auprèsde ses armes. U était revêtu d'un costume blanc, comme les néo-

phytes de l'Eglise de là vint que cette nuit, qu'on nommaitMtV/eedes armes, fut aussi nommée nuit blanche, expression quel'usage a retenue pour signifier une nuit sans sommeil.

OcRE. Ce mot, qui est un épouvantait pour les petits enfants,tire son origine des Hongrois, appelés autrefois Hongres, On~<dont on a fait O~rM. Les invasions terribles de ces barbares qui,au x" siècle, épouvantèrent nos pères, ont sans doute donné hais-sance aux oy'M, dont on a continué à parler an foyer de la fa-mille.

Cette étymologie est contestée; les uns font venir ogre du greco~t'tos, féroce; d'autres le tirent d'un mot allemand qui signifievorace, aHatné.

ON.Ce pronom indéfini, qui marque l'universalité des personnes,sans distinction de genre ni de nombre, n'est qu'une altérationdu mot latin &omo, homme. De Aonto on a fait successivement

/<ome,Aom, om, on. Cette étymologie rend raison de f qui précèdequelquefois le pronom on. Ce n'est pas seulement nne lettre eu-

phonique, comme le t dans dira-t-on, c'est un véritable article

précédant le substantif o~, mis pour homme.

Ouns (rue aux). Les noms de plusieurs rues de Paris offrent

l'exemple de mots substitués à d'autres la rue nommée aujour-d'hui rue aux OM~ est daqs ce cas. Au xm* siècle, cette rue étaithabitée eu général par des rôtisseurs, c'était la rue où l'on cuit les

oet, la rue où l'on cuit les oies; plus tard, elle fut simplement dé-

signée par le nom de rue «~ 0«, as 0«~, ou aux OMM;c'est au-

jourd'hui la rue aux Ours.C'est ainsi que la rue connue actuellement sous le nom de rue

du GroM~-NMr/cM)'était nppelée primitivement rue de HuguesLoup (Mue Leu), nom d'un chevalier qui y avait un hôtel auxu" siècle.

OUTRECUIDANT.OUTRECUIDANCE.Voila un vocable qui avait bienvieilli et qui était presque tombé eu désuétude, quand il a plu aux

romantiques de le rajeunir. Un e/<MM~xene l'emploie que discrète'

ment; cependant it est français, et il a même un petit parfummoyen âge qui ne déplaît pas. Uest formé'de la préposition outre

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JARDIN DES RACINES LATINES. 189

et de l'ancien verbe coK~r, qui signine croire, penser, s'imaginer,p)'~MMf)'.

Tel, commedit Meriin, ctt<<<eenseigner (1)autruiQui souvent s'engeigne"ci-même.

LA FONTAINE.

L'ooh'fCMt/oHccest doue quelque chose comme une présomptionexcessive cu]DEUn'M<pas ~~at)OM',disaient nos aMux.

PAÏKN.Idolàtre des temps anciens. Ce mot vient du latin pa.?tM,village, on po~attMs, paysan, villageois, parce que, lors de l'éta-blissement du christianisme, les gens de la campagne conservèrent

l'idolâtrie longtemps après la conversion des villes.

Fleury rapporte, dans son Histoire ecclésiastique, que Constan-

tin, le jeune fils de Constantin le Grand, allant combattre Ma-

gnence, qui s'était révolté, ordonna à ceux de ses soldats quin'avaient pas reçu le baptême de le recevoir au plus tOt, décla-

rant que ceux qui ne le feraient pas n'avaient qu'à quitter le ser-

vice et à retourner dans leur pays.

PANTALON.Vêtement qui va de la ceinture jusqu'aux pieds; per.sonnage bouffon du théâtre italien, qui se faisait remarquer par

l'ampleur de cette espèce de vêtement. « Ce mot, dit Ménage,nous est venu d'Italie, où les Vénitiens, qui portent ces sortes de

hauts-de-chausses, sont appelés par injure Pan<a~oMe,à cause de

saint Pantaléon, qu'il nomment Pan<a/OHfau lieu de PoN<a/eoHc.

Ce saint était autrefois en grande vénération dans les États

vénitiens; et, par cette raison, un grand nombre d'habitants

s'appellent Pa~a/eoMe, dans leurs noms de baptême d'où ils fu-

rent tous appelés de la sorte par les autres peuples d'Italie. Ou

lit, dans la plupart des dictionnaires, que le mot pantalon vient

directement du nom de saint Pantaléou, qui en aurait introduit

l'usage à Venise l'origine donnée par Ménage est beaucoup plusnaturelle et plus vraisemblable.

PATAQUÈS(p«s-<-a qui est-ce). Faute grossière de liaison dans

la conversation, la lecture. Voici l'origine de ce mot. Un jeunehomme se trouvait dans une loge du Théâtre-Français, à coté de

deux dames d'une toitette fort brillante, mais dont la conversation

()) Ttcmpor.

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JARDIN DES RACINES LATINES.190

répondait peu à leur parure. Ce jeune homme aperçoit à terre unmouchoir brodé, le ramasse, et s'adressant à l'une de ses voisines« Madame, lui dit-il, ce mouchoir est sans doute à vous?-Non,monsieur, répondit-elle, it n'est poM-x-a moi. Il est donc àvous, madame, dit-il à l'autre. Non, monsieur, répond celle-ci,il n'est pa-<-f'fmoi. Ma foi reprend le jeune homme, il n'est

pa-M l'une, i) n'est poM-x-a l'autre, je ne sais vraimen-z-alors

pa-t-à oM'~t-ce. » L'aventure fit grand bruit, et la réponse du

jeune homme parut si plaisante que l'on donna le nom de pa-âqu'est-ce (pataquès) à toute liaison faite contrairement aux lois de

l'usage, soit au moyen d'un t, soit au moyen d'uu s.Suivant Chevallet, l'Académie confond à tort, sous le nom de

cuir, l'emploi vicieux de nos deux lettres euphoniques. Celui de1'~est le seul qui se nomme cuir; celui du t s'appelle velours, etl'on comprend les cuirs et les velours sous la désignation généralede pa<nq'M~.

Les liaisons qui se font au moyen du t euphonique, sans l'au-torisation de la grammaire, sont, dit-on, appelés CM')' en souvenirde certaine scène d'une petite pièce de théâtre dans laquelle undes acteurs, s'adressant à un coutelier, le prie de lui vendre unrasoir avec-z-un cuir. Quant aux liaisons illicites formées au

moyen du t, je suppose qu'on les a nommées velours en compa-rant, par moquerie, leur fallacieuse douceur à celle de toutes nosétoffer qui est la plus douce et la plus moelleuse au toucher.

En&n, selon quelques-uns, l'emploi fautif du z serait désignésous le nom de ue 'oMt' et les cuirs, au contraire, seraient produitspar l'emploi fautif du <.

PATELIN.Homme mielleux, souple, artificieux, flatteur, insinuantpour tromper, pour en venir à ses Sus. Ce mot est le nom mêmedu principal personnage de la jolie farce de Patelin, composée versla tin du xve siècle par Pierre Blanchet, et remise au théâtre, sousle titre de l'Avocat Patelin, par Brueys et Palaprat. Patelin, dansla pièce, est un homme qui, par son adresse et ses manières insi-nuantes, parvient à enlever six aunes de drap à uu marchandnommé Guillaume. Le nom de Pa<e/M est-il de l'invention dePierre Blanchet, ou existait-il déjà? Il est impossible de vériaer lefait, mais il suffit que la création du caractère appartienne àPierre Blanchet on peut dire qu'il a créé le mot en créant le per-sonnage.

PA.Tois.Langage grossier et corrompu, particulier aux paysansde certaines provinces. Mais si l'on considère que le patois neconsiste pas à mal parler la langue nationale, que c'est un lan-

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JARDIN DES RACINES LATINES. t9t

gage ou le reste d'un langage propre à certains pays, ie mot pa-tois cessera d'être pris en mauvaise part. Patois doit donc signifierpar lui-même langage du pays; et comme on écrivait autrefois

p<!<f0!<,il est indubitable que ce mot vient du latin patr/t~, sous-entendu ~)'M!o, langage de la patrie.

PAYSAN.Rustre, grossier dans ses manières. Ce mot, comme

ma?!<M<,u'a d'abord en d'autre sens que celui d'habitant du pays.li dérive de pays, qui vient du latin pagus, lequel, suivant quel.quet étymologistes, a été formé du grec paga pour p~, fontaine,parce qu'on a coutume de placer les habitations, d'établir sa de.meure auprès des fontaines ou des eaux.

PÉTAUDIÈRE.Lieu de confusion; assemblée tumultueuse où cha-

cun fait te maitre. On dit, dans le même sens, la cour du roi

Pétaud:

Chacuny contredit, chacuny parle haut,Et c'est tout justement la cour du roi /'et<tud.

Mot.tERtt.

Autrefois, en France, toutes les communautés, les corporationsse nommaieut un chef qu'on appelait roi. Les mendiants mêmes

avaient le leur, auquel on donnait par plaisanterie le nom de

Pétaud, du verbe latin peto, je demande. On juge bien qu'un pa-reil roi n'avait pas grande autorité sur ses sujets, et que sa cour

ne pouvait être qu'un lieu de tumulte et de désordre.

Pmrr-MAtTM. Jeune homme qni se fait remarquer par une

élégance recherchée dans sa parure, par des manières dégagées et

un ton avantageux.On prétend que cette dénomination fut imaginée sous la ré-

gence d'Anne d'Autriche, pour désigner le prince de Condé, le

prince de Conti, te duc de Longnevilte, le duc de Beaufort et

quelques autres jeunes seigneurs, qui prétendaient enlever l'au-

torité an cardinal Mazarin et faire la loi en matière politique.comme ils la faisaient en matière de mode. Ce sont les préten-tions des pe<t'<Ma«fM qui ont amené la guerre de la Fronde.

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JARDIN DES RACINES LATINES.192

PiED-pLAT.Terme de mépris par lequel on désigne un hommede basse naissance qui ne mérite aucune considération, Il est venude ce que les paysans portaient autrefois des souliers plats et

presque sans talons, tandis que les seigneurs avaient, comme signede distinction, des souliers à talons hauts.

PiMBÈcHE.Racine a immortatisé ce mot dans sa comédie des

Plaideurs, mais il ne l'a pas créé aussi, quoique, dans cette co-

médie, it ait fait de sa comtesse de P<n!&~c~<'le type des plaideuses,11n'a pu faire perdre au mot pttM&~c/tesa signification primitive.Une ptMMeAcest encore aujourd'hui une femme ocaridh'e c<pré-cieuse, une dame au bec pincé, car pt'wMc/fe n'est autre chose

qu'une contraction de ces deux mots.

PipE. Ce mot, en basse latinité p:p«, parait avoir désigné d'abordnn roseau, un appeau avec lequel le chasseur imite les pipies desoiseaux pour les attirer et les prendre à ses gtunux, de H les ex-

pressions de piper, pipée, pipeau, piperie, termes de chasse quiont ensuite été employés dans te sens Cgnré avec une idée de

tromperie. Pipe désignait aussi spéciatement le pe'it tube avec

lequel chacun des communiants aspirait le vin consacré. De là,nous avons conservé le nom de pipes aux tuyaux dont on se sert

pour aspirer la fumée du tabac. Et comme les ptpMMz étaient deforme oblongue, on a aussi donné le nom de pipes à ces tonneauxde forme oblongue qui nous viennent de t'Anjon et de la Gnyennc.

PISTOLET.<<APistoye, dit Henri Estienne, petite ville qui est

à une bonne journée de Florence, se souloyent (c'~att une cou-

<KMede) faire de petits poignards, lesquels estaut apportés en

France, furent appelés du nom du lieu, premièrement pisloyers,

depuis pM<o<!e)-t,et enfin pt.'<o<e~. Quelque temps après, estant

venue l'invention des petites harquebuses, on leur transporta le

nom de ces petits poignards. Et ce pauvre mot ayant été ainsi

poufn!?))~ longtemps, a été mené jusques en Espagne et en Italie

pour signifier tours petits écus (1); et croy qu'encore n'a-t-it pas

(t) Ce mot, employéici par Henri Estienne, a besoin d'une ex~ication.L'arme inventée à Pistoye s'appelad'abordp<<<oi<et désignait une longue

arquebuse. C'est à cet état qu'elle passad'abord en Franco Il est bien

plus apparent de s'asseurer d'une cpée que nous tenons au poing que duboulet qui s'échappe de nostre pfeMe. (Montaigne.) Bussyentra dans

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JARDIN DES RACINES LATINES. 193

faict (/), mais que quelque matin les petits hommes s'appelle-ront pistolets et les petites femmes pistolettes.

La plaisanterie de Henri Estieune pourrait passer jusqu'à uncertain point pour une espèce de prophétie, puisque nous enten-dons le peuple dire journellement c'est un cf~o~cde PISTOLET,en

parlant d'un homme qui se fait remarquer par quelque singularité.

PLATE(vaisselle). Plat, féminin plate, adjectif signifiant dont lasurface est unie, sans inégalités, sans élévation, et Bgurémentsans sel, sans agrément, sans noblesse, comme un discours, un

~<MMtMep<a<,vient du grec platus, large, ample, ouvert. Le sub-

stantif, t<t:plat de viande, de légumes, etc., a la même origine.Do là, on a formé platenu, platane, etc.

Le mot p<"<cdans vaisselle plate (en argent) a une tout autre

étymologie. I! vient de l'espagnol plata, qui signifie argent. Riode la Plata, fleuve de l'Amérique du Sud qui doit sa détionunationaux Espagnols, signifie littéralement rivière d'argent, soit Masede la limpidité de ses eaux, soit plutôt parce qu'ii roule des pail-lettes d'argent. Platine vient de l'espagnol platina, diminutif de

plata. On croyait que ce métal n'était qu'une sorte d'argent, de

l'argent d'une qualité inférieure; mais le creuset ne tarda pas àdémontrer le -contraire. Le platine vaut environ huit francs le

gramme.Suivant plusieurs étymologistes, le français ne devrait rien ici à

l'espagnol Dans les langues du Nord, et même aujourd'hui dans

l'islandais, le mot plata signifie lingot, argent massif. II passa, un

peu altéré, dans notre vieux français. Pour dire de l'argent mas-

sif, on disait de l'argent en plate. D'après cela il est facile devoir comment la vaisselle massive dut s'appeler vaisselle enp/a~,

puis graduellement vaisselle plate.

POISSOND'AVRIL.Rien de plus connu que le sens attaché à ce

proverbe, mais rien de moins certain que son origine. Le moisd'avril est le mois de la pèche, disent certains étymologistes. Or,

qu'y a-t-il de plus incertain que la pèche? Et que rapporte biensouvent le pécheur dans son pauier? Des poM.KMMd'avril.

la grande chambre dorée, l'espée au poing, suivi des plus, remuants desSeize, armés de longues pistoles. ( PalmaCayet.) Les p<t<o<e<ayantdiminué de longueur, elles forent désignées par le diminutif pi'tolet. Or,à la même époque, une monnaie d'Kspasne. de la valeur de M francs,avait cours en France, mais d'une valeur beaucoupmoindre on l'appelaPistole.

LIVREDE L'ËLtiVit. 9

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~t~Dt~ DBS RACINES LATtNES.19~

SelQn d'êtres, il faudra~ ~ttrihuet l'origine de ce dicton Mfait suivant. Chartes m, d~ic de Lppaine, ayant cédé ges Ë,tatssqp frère te cartUna), celu~-cine tarda pas à. se montrer favorablea la maispn d'~n~che. Mphelieu, qui méditait la réumon de taLqrratne ta France, investit Lu~évttte, n)t~ ta main sur le nou-

veau duc ettettt~nearcéfer dans le ch~te~LUde ~ancy. !ais le!< avril )634, le duc, trompant ses gardes, se sauva en traversant

la Meurthe à la nage ce qui St dire aux Lorrains que c'était un

poisson qu'on avait donné à garder aux Français.Par maUteuf, le dicten est antérieur cet événement. L'exali-

eatiQt! la ntus plau8th)e §erqit caUe-ci. fp~MH ~'{)~7 dérive pa~CQTrHptionde p~M!} d'~f~ N.'e~t-pepas, en effet, leRtusspnYentdans ce mois que tomb~ te vandredt ~aint ?Ef (a manière dériso~adont le Christ fut ~enveïé d'A"n~ & C~p~e, de Catphe Patate,de PHate à Hérode, et d'H~ada a Pt)ate, ne présente-t-elte pa~

ptécisément le oa~ct~pe de ta coutume que l'on .'ppette qhM n~uspqtMOt)d!'ay)';< ?

« ~.insi, dit M. Stta~es Po~~ (tes B<~<~ f~MC'~Ms f~ela opa*.

t)erM(:<),te ))("<?'< <f<t!'M<§eta}t MBeparodie de la nasston deJésus-.Ct~ist. Si eatta afëM~ 6~ ta YM)a, naus na comprenons

pas epmm~t le§ ep.tte~pta~anteries du ~rU ont Bu s'ét~btip

R~rnn tes chrétiens. '<

POLTRON.Pusillanime, sans courage. Les anciens étymatogistesdérivent ce mat du latin poM~e ~MneM, ponee coupé, parce que,disent-it:, ceux qui voûtaient autrefoie M soustraire au sertieemilitaire se coupaient te penee. Cette étymotogie ne saurait être

admtsa, ~'abord parce qu'elle est par trop inf~aieuM; en seeond

lieu, pMce qu'on ne voit nallepattdans t'histeireque desr~trac-

taifes M eeient jamais avieés de M couper te ponce. D'autres se

sont arrêtés à une étymotogie meins recherchée; ils ont fait venit:

podtron de l'itatien po/troMe, qui veut dire lit de p/M~e; ce seraitalors une métaphore empruntée de la mottesse et de la pusillani-mité d)t ~9! ~U)vapt )~, (~épin, M~< pst rm mot franca)s,

le m&maqu~ ~H~ 4oa; qu'on.dq~~a.{;autref~s au petit <i unepo~/<rp pu' cayate (ea bas§p latinité ~<:<)'a). f !Jn po«<:Q! ~oM<-<(-o<t,dit- est donc pe pettt poula.i'n,~)t<«! qui, gambadant at)soleil autour de ta ~M~'e §a ~gre., s'e<arpuche ~e son ombre, etdont le premier mouvement est toujours de seufuir. »

P~Tta. Eh~ tes anc)ens peuples tatms.~rsqu'Qt) dessinait t'en-e6;ate d'une ~tlle, on attelait Un t~urea~ et une yaphe ta mentecharrue et l'on traçait un sit)on circulaire qui en déterfninMt

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JAhbfN bËSRAbiNËSLAttXËS. !?

l'étendue. !jdand bn âMlvait au lied marque pour servir d'ehtree,8tt soulevait là charrue et on la po~< plus toih dë là vient;dit-On, le nom de po~, que l'on dotine dut entrées dès villësâibsi que dès ihaisons.

PORTER( prononce! po)'<eM)'). Sorte de bière anglaise que l'on

fabrtque avec de l'orge grillée. Voici l'origine de ce motUtl incendie avait détroit une brasserie de Londres, et parmi

tes debfis Se tfouvait une grande quantité d'orge que le feu avaitrôtie. !.e maître de l'établissement dënutt cette orge à ses ouvriers)à ses porteur, q))i eu Ërent une bière à laquelle on trouva une

qualité supérieure. Bientôt on se mit à fabriquer partout 9e labière avec de l'orge gritlée, et; en souvenir de tette découverte~bd lui abnua le ndin de ~br< mot anglais qui a le même sens

que notre mot po~~Mr.

PouiLLEs (cAaM<e<').L'etymologie de cette locution vulgairenous semble moins problématique qhe beaucoup d'antres du

même genre. Selon nous, le mot pouilles, comme poM!~u.:<;(qui ades poux), poM~er (chercher des poux), sé p<Mt!Hcr(së chërcnërmutuellemetit des poux à la tète, c'est-à-dire s'adresser mutuelle-ment des personnalités offensantes), vient tout bonnement de pou,qui s'écrivait primitivement pouil, orthographe plus conforme à

l'étymologie latine, pef/tCM~. 8i~ en effet, chercher des pot<z à la?<&de ~M~~M'an,c'est lui chercher des défauts pour en faire le

su~et de remarques blessantes, le mot peMa bien pu devenir, au

Bguré, synonyme de pe~ontta/t~ t?t/t<r<eM~.De là, pou!< chan-ter pouilles, et moMe, ce qui conarmerait tout à fait notre asser-

tion DIREdes pouilles. Voltaire et Mm de Sévigné ont donne

l'exemple dé cette dernière façon de parler ils ~e sont dit ~)!/<6pe~mass, toutes les pOt)in.E9 imaginables. Voltaire va même plusloin « Un peu de maladie m'a privé de la consolation de vousÉCRIREdes pOMt~M.»

Cependant M. Génin, dans ses MM'~ti<M)ttpMo&~ifM, traitede ridicule la prétention de faire ~enir p&M!~Mde pdM. Voici à

quel titre cet érudit-amateur se croit permis de chanter pouillesaux autres dans une matière aussi conjécturaîe que celle aë9 etv-

mologies. « PoM!He, dit-il, est la traduction en orthographemoderne de

poM~c,dans le iatin du moyen âge, po~a. Cétte

notàttôn pou/:ë sonnait pOM!'Me.MdsquesigniBait p8t~:<'? CHmotavait deux sens. D~abordle sens demêut'é.eh usage. ~Aa~te)' pbt</fe

ù ~Me/ou'MMserait donc l'iniuriër d'une voix aigre et criarde, comme

celle d Me podtie qui grince ctâns sa chape Mûilteë. C est pbssi-

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JARDIN DES RACINES LATINES.196

ble, ajoute-t-il, mais je ne crois pas que ce soit vrai. J'aime mieuxtrouver l'étymologie dans l'autre sens de poulie, étable à loger leschevaux (pullus, pulla, pullitra, les Il mouillées poulain,

pouliche). Rue des Poulies-du-Louvre, c'est-à-dire des écuries du

Louvre, comme il y a la rue des Écuries-d'Artois rue des Vieilles-

Poulies, rue des vieilles écuries. On prononçait des pouilles du

~OMM'e,des vieilles pouilles. Chanter pouille est donc proprementchanter écurie, gourmander brutatement, grossièrement, en styled'écurie ou de palefrenier. »

Tout cet étalage d'érudition ne soutient pas l'examen. Premiè-

rement, poulie, dans le sens de roue mue par une corde passéedans sa rainure, est un mot d'origine germanique en allemand,~pt<H en anglais, ~poo/. Ce mot n'a donc rien de commun avec

pouille, quand même la prononciation eût été autrefois la même.

Secondement, où M. Géni)i a-t-il vu que poulie fùt synonymed'écurie ? 11 cite pour exemple la rue des FtetT/M-PoM/tM, mais

qui lui a dit que le nom de cette rue peut se traduire en celui derue des ~tet~M-cMft'M 7 Ce m'est ni Du Cange, ni Ménage, ni per-sonne.

Maintenant, le mot pouilles peut-il prendre le singulier ? Commeune pouille en appelle toujours une autre, qu'elle ne va jamaisseule, le Dictionnaire de l'Académie a pu dire que ce substantifn'avait pas de singulier, sans prendre cela sous son bonnet, pour

parler comme l'auteur des Récréations philologiques.

PRENEUSE..Femme affectée dans son langage et dans ses ma-nières. Ce mot, qui vient de pr~t<MtM,utile, de grand prix, n'a

pas toujours, ainsi que l'indique du reste son étymologie, été

employé dans un sens défavorable. Avant que Molière eût com-

posé sa comédie des Précieuses ridicules, les mots pr~ct'eM; et

précieuse se prenaient toujours en bonne part. Quand on voulaitfaire une galanterie à une dame, on lui disait qu'elle était une

précieuse. Segrais, dans des vers adressés à la duchesse de Chàtil-ton s'exprimait ainsi

Obligeante, civile et surtout precMMM,Quelserait le mortel qui ne l'aimerait pas?

Il parut même, en 166t, un dictionnaire des p~e<etMM, dans

lequel l'auteur comprit tes femmes les plus illustres de son siècle.

Mais, après le succès de la comédie des Précieuses ridicules, lesfemmesles plus accomplies ne voulurent plus être appetées pf~cteM-

ses, dans la crainte qu'on n'y associât l'épithète de ridicules. Métiers

prévenait cependant dans sa préface que les véritables précieusesauraient tort de se fâcher, son intention n'étant que de jouer lés

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JARDIN DES RACINES LATINES. i97

fausses preci'eM~Mqui, en cherchant à les imiter, se rendaientridicules.

PUNCH.Kau-de-vio ou toute autre liqueur brùtée, aromatisée,sucrée. Ce mot et cette boisson nous viennent des Anglais, quiles ont eux-mêmes empruntés aux Hindous vers la fin du dix-

septième siècle. Ils préparaient cette liqueur avec de l'arack, du

thé, du sucre, de l'eau et du citron, c'est-à-dire au moyen de cinqingrédients. Le mot hindou p«M<se/tesignifie cinq, puNcn n'en est

que ta corruption.

QuiA. Mot latin qui sigaine parce que. Être à quia, rester à

~MM,c'est être dans l'impossibilité de répondre, comme un argu-mentateur qui, voulant donner te pourquoi d'une chose, s'arrêteraità dire quia. ~MM.. (parce que. parce que.), faute de trouverune raison. Cette expressiou nous vient des disputes de l'école,ou l'argumentation se faisait en latin.

QuipROQuo.Substantif formé de trois mots latins, quid pro quod,ceci pour cela, une chose pour une autre. On prétend que lesmédecins dnxiv siècle mettaient ces mots dans leurs ordonnances,en tète d'une colonne particulière où ils indiquaient diverses dro-

gues propres à être substituées à d'autres, dans le cas où celles-civiendraient à manquer. Comme ces substitutions donnaient sou-vent lieu à de graves méprises chez les apothicaires, les trois mots

<~M/dpro çMM<n'en ont plus formé qu'un seul, qui signifie la

méprise d'une personne qui prend quid pro quod, c'est-à-dire unechose pour une autre.

QuiNQUBT.Espèce de lampe inventée par Argant et à laquellele pharmacien Quinquet a don~é son nom par suite d'un perfec-tionnemeut insignifiant. Le plagiat de Quinquet ne se découvrit

que lorsque tout te monde avait déjà l'habitude de donner le nomde quinquet à la lampe d'Argant. S'il est permis de comparer les

petites choses aux grandes, nous rappellerons que le grand conti-nent occidental, découvert par Christophe Colomb, ne porte poiutson nom, il est connu sous celui d'Amérique, parce que le t'io-tenUn Americo Vespucci a publié le premier la relation de son

voyage dans cette partie du monde.

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~ARD'IN DES RACINÉS LATINES.

Qui~zÉ-viNGtg. Trois Cents. Cette expression date de t'ëpoqne oùl'on avait l'usage de compter par vingtaines. Ce mot a depuislongtemps cessé d'exister comme terme de numération; il ne sert

plus qu'à désigner l'établissement que saint Louis fonda, an retour(<ëtêt croisade, pour <<~ t'~i~ gentHshomtnes auxquels les Sar-rasins avaient crevé )M yeux. Oh donne aussi le nom de Quinze-S~~ aux pensionnaires de cet é:abUsstment; bien que leurNombre soit aujoutd'hu! plus considérable qu'à l'origine.

QUOLIBET.Plaisanterie basse et triviale, mauvais jeu de mots.Au moyen âge, les scolastiques, qui étaient les savants de l'épo-

quel se piquaient de tout savoir et de discourir sur n'importq quelsujet. Aussi donnaient-ils à leurs ouvrages )e titre de quod KAe<

(ce qu'il platt, ce qu'on veut). Mais, à mesure qua la véritableinstruction fit des, progrès, ce titre fastueux tomba dans le mépris,et le mot quod libet, qu'on écrit aujourd'hui quolibet, nq servit

plus qu'à désigner une méchante plaisanterie, un pitoyable jeude mots.

R*DOTNt.Nos per~s avaient t'expretpien )'~o~ synonyme de

)iotrë mot ?-eeM<.On disait marcher à re(/o~, c'est-à-dire ~'ecM~

De ~e<fo~,on a fait. le verbe 'o<e?',t'a~o<e)-,pour~dire que l'ondéraisonne de vieillesse, que l'on recule vers l'enfance. Radoter

av~it même la forme réfléchie te )'a<~o<e)'.« Le pauvre homme se

<'a<(o<~» lit-on dans A'nyot..Quelques étymolog~stes, plus amis du plaisant que du sérieux,

font venir le mot radoter du nom d\f~rod!o<c, historien ~rec fortestimé .d'itille~rs, mais qui sème ses récits de toutes les tables qu'ila recueillies dans ses voyages.

Rs~E~ËE(de). A une heure, à dedx heures de fe/?M'e, c'est-à-dire de l'après-midi. Cette façon de parier tteut a l'usage où l'onétait autrefois de dormir après le repas du milieu du jour.

R}pA!u<t:(~a{re). Cette locution pittoresque tiré son otigine du

cnateâu de ~tpSiMe, bu Amédée Vnt, dernier comte et premierduc de Savoie, se retira eii H6~ sur les bords du lac de Gëhëvë,

pour y vivre en ermite (ordre dé Saint-i!!tauricë),mais duitnecessa pas d'entretenir, en compagnie de quelques seigneurs, une

table somptueusement servie. De là est venue la locution faire

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J~BPtN DES RACINES) LATINES.

)-t~<Mf, pour d<refau'e bonne chè~'e. Si cette tradition n'est pas

authentique, elle est du mbu~ fort ancienne, et n'a jamais été

cpntestee.

RonoMONT(pour fOM~e-Mon<).Homme qui se vante pqur inti-

mider; fanfitron. C'est lé nom d'un personnage aussi insofeni qne.brave, dans le poème du Ro/an<<furieux par PArioste.~

HuBRiQUE.Quelle est l'étymologie de ~M&f:<e dans le sens

qu'on donne le pins communément à ce mot, c'est-à-dire quandil signiËe ruses, détours, finesses ? Pouf répondre à cette question,nous sommes obligé de faire l'histoire, du reste assez curieuse,dé cette expressfon~ ?&f&r«~dans'qué)que acception qu'iT soit

employé, vient du )atinfM6er. rouge. A son origine française, ce

mot iervit a'dë<!gnérune espèce de ~erre rouge dont tes chirur-

giens se servaient pour étancher le sang, ainsidruecette craie rouge

dont tes charpentiers frottent fa cor~é avec !aque!te ils marquentoe qu'il faut otér de la pièce de bois'à équ'arrir. Lors de l'inven-

tion de l'imprimerie, on imprima en ronge tout on partie ~estitres des ouvrages, et, par suite/ on donna le nom de n<&)'Me"à

ces titres et, en généra!, &Mutesles lettres*rouges contenues dansna livre. Le nom de l'endrMt où le livre ~tait publié étapt impnméégalement en rouge, le mot ru&rt~ue servit aussi à indiquer le

lieu de la publication d'un ouvrage. Or, à cette époque où l'im-

primerie était entourée d'entraves, beaucoup de livres impriméseu France, portaient la rM&n~Mede Genève, de La Haye, de Lon-

dres. Cette tt~e é~it généralement en usage au ~vM (it."u ~V'i"

steple. pe~~M~at<e s~t~~gur~ènt ~tfami'nèfem~t d~qm,

adresse, ~oe~e. Ennn, et* tertre de journet~me, sj) ~tt,

par extension, du t~tre qm indique le lieu (l'eu un~Bou~elle

est

Yenue ou ptutM d'au Ï'ansupp'ps~ qu'eUa yiant. Atn§i on d(t'i telMtëst sous la '<c de Madrtt), d~'Vtenne, ~tc.

SAPB~T.Samedi, dernier jour de la semaine e{ jqn~ de re~~ des

tsr~tes. C,0!ï(me te~~pifs, dans Igurs synagQgaes, chantent pu

l~r~~IHe~.gQ.. m.o.J11eIg !~lfS,.dù .sad~aE, SY!fP.~Il~ CÕ~H~~qtplir~ot~nt les psaumes te jp.ur du Mt'&at, àvp}ï.~ute, saa~ guc~t;

rythme, chacun y donnait un ton différent, tt ep cesutte'une ~Qt:rtHe c~cdphpnie; Daret~e à C6lle que proqu;)aient 'ptus;eurs per-

so.nnes nnt vaudr~en~ parler toutes ens~îe, sans §'éco~er

f'npe l'antre.

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JARDIN DES RACINES LATINES.200

C'est de ces assemblées des juifs, le jour du sabbat, que nousavons donné le nom de sabbat à ces conversations tumultueusesoù tout le monde parle avec confusion et avec bruit; puis à cesassemblées nocturnes qui, selon une superstition populaire fort

ancienne, sont tenues le samedi à minuit par les sorciers et tes

sorcières, sous la présidence de Satan, leur seigneur et maitre.Les sorciers se rendent dans le lieu de l'assemblée, à cheval surdes boucs, des ânes, des manches à balai, des pelles à feu, et, au

moy~n de certaines paroles magiques, ils traversent les airs ave&la plus grande rapidité. Le mot hébren sabbath, qui signifie re/xM,a donc été pris dans un sens tout contraire à celui qu'il présenteoriginairement.

SAC.Le mot sac est dans tontes les langues, tant mortes quevivantes <a~ en hébreu, sakkos en grec, ~acctMen latin, Mfco

en italien, sack en anglais et eu altemand, etc. Un certain poètebouffon, qui vivait à Rome il y a près de sept cents ans, explique

plaisamment dans une de ses pièces la raison de t'nniversatitéde ce mot. Ceux, dit-i), qui travaillaient à la tour de Babel,avaient, comme nos manœuvres, chacun un sac pour mettre leurs

petites provisions. Mais quand le Seigneur confondit leurs tangues,la peur les ayant pris, chacun Voulut s'enfuir et demanda son sac.

On ne répétait partout que le mot sac, et c'est ce qui fit passerce terme dans toutes les langues qu'on parlait alors.

SAC.Pillage d'une ville et massacre de ses habitants. Ce mot

vient du tudesque Ma; ou Mc&t,qui stgnifte dague, poignard, et,avec une légère modification, pillard, brigand, voleur, d'où saa-

<M<M,pour meurtrier, et M.B<M,pour désigner mi peuple habile à

se servir du poignard. De là sont vennes les manières de parler t

gens de SACet de corde; SACCAGERun pays, etc.

SACRE.On dit, en parlant d'un homme de méchante vie et de

mauvaises manières c'est un SACRE,un rat SACRE ~'M<

conduit' comme «t SACRE.Quelques personnes ajoutent jurercomme un SACRE.M. Francis Wey fait venir toutes ces façons de

parler de sacre, oiseau de proie, mais il ne suppose cette étymo-

logie que pour la critiquer; car, ajoute-t-il, un MM'e ne jure pas

plus qu'une oie et qu'un tiercelet. Génin est aussi de cet avis;

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JARDIN DES RACINES LATINES. 201

mais, plus explicite, il donne t'étymologie de sacre, qu'il tire dulatin sacer, impie, sacrilège, maudit. Ainsi, jurer comme un SACRE

équivaudrait à jurer comme un </awnc. A son avis, t'aM~'t~o'a

/<tMtCtde Virgile corrobore cette étymotogie.Nous croyons qne sacre vient du vieux germanique sacks, cou-

tean, poignard, épée, et qn'it a, par conséquent, la même origineque sac (homme de sac et de corde), saccager, etc. Sacripant,l'un des héros du poème de l'Arioste, pourrait aussi provenir de

`

la même source. Alors, jurer comme un 8ACM, ce serait jurercomme Mnhomme d'epee, «n brelailleur.

SAVON(donner un). Adresser un reproche à quelqu'un, le laverde quelque souillure morale. Dans i origine, ce fut en donnant ouen exprimant l'intention de donner un morceau de savon à quel-qu'un qne les femmes enseignaient la propreié du corps. Recevoirun morceau de savon de la main d'une femme, c'était un cruelanront et une sévère leçon de propreté. La locution a passé del'ordre matériel dans l'ordre moral, en conservant sa signification.

SENSDESSUSDESSOUS,SENS DEVANTDERRIÈRE.On trouve dansnos anciens auteurs les locutions mettre, tourner ce devant der-

rière, ce dessus dessous, ou bien ce en devant <7er<'tere,ce en des-«M dessous, et encore c'en dessus <~eMOM~,c'en devant derrière,c'est-à-dire mettre, tourner derrière ce qui est devant, et dessusce qui est en dessous. Dans la suite, nos grammairiens, ne

comprenant plus ces locations, se sont évertués à qui mieux mieuxà les déngurer. Les uns ont pris c'en pour la préposition sans, et

ils ont écrit sans dessus dessous; les autres ont pris c'en pour lesubstantif sens, synonyme de côté, et ils ont écrit sens dessuscfeMOM.C'est cette dernière orthographe qui est aujourd'huiconsacrée.

StLHOUETTE.Ce mot vient d'É).ienne de Silhouette, contrôleur

des fiuances sous Louis XV. Ce genre de dessin, qui consiste à

représenter un prufit tracé autour d'un visage, au moyen de l'om-bre qu'il projette à la clarté d'une lumière quelconque, était connu

des anciens, mais te nom est tout moderne. Les réformes fiuau-

cières d'Étienne de Silhouette ayant paru mesquiues et ridicules,la caricature s'en empara., et l'on nomma silhouettes ces ébauches

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JAHtHN !iES RACINES t.ÂTiiOË~.202

où l*bn sè contentait d'indiquer par un Simple trait 1~contour des

oSjêis. Oh donhé aussi le nom de ~AoMe~M à des portraits décou-

pés avec des ciséanx dans du papier noir.

StMdNfE.Tt'aSc hohtéttx et illicite des choses spirituBHes, téties

qM le~ sacrements, les fonctions ecclësiastiqaés, etc. L'origine 86

ce mot remonte à St~iOMie Magicien; dont est p~rie dahs les

Actes des ~pd<)'e~ et qui, au rapport de saint Luc, voulut, avecde l'argent, acheter la puissance spirituelle de faire des miracles.

Ce mot vieut du tatih ~MM!er~qui sigiiiSë g~Uchë.Les romains regardaient comme défavorable tout pi'ésàgO qui

apparâissMt à leur gauche.

SoLÉCfSME.Faute grossière contre la syntaxe ou la construction

d'une tangue. Ce mot vient du grec M~M&MM<M,qui signifie ma-

nière de.parier partipuUpreaux habitants de iaviiiede So~M.

SofMétait un pays d'Asie où étaient venus s'établir des colons

athéniens. Ils perdirent avec le temps la pureté de leur langue

primitive, si bien que les habitants de la métropole, voulant dési-

gner un Grec dont le, iangage était incorreçt, disaient qu'il parlaitcomme un habitant de So<M. Telle est l'origine du mot MMcMMC.

S~stt:. Homme parfaitement ressemblant à oh autre. Ce nom est

celui d'un personnage de la comédie de i'~Mtp/it~on de, Plauteet de Molière. Mercure prend la ressemblance exacte dé ~Sbsie,et

il en résulte une foule de quiproquos et de scènes comiques.

Soyc:. pettë.ileur qui, daus ie langage des Céurs, est l'emblème

'du chagrin, n~à obtenu ce triste honneur que grâce a un c~tem-

bo.ur. Son nom en patois est MMMc/c,mot parfaitement Mnforme

at'étymologie (M~ c~c/M~,cercle du soleU); car cette Béur,~aux

pétales rayonnants, dont le càUce doré briltê de tous les teux du

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~Âttttt~ -D)!S hXCiNBS LAttMES. ?3

St~eil, Justine pàMait&msht son nom. De ~ottcH-tf, que i'bn ne

comprenait pas, on a fait souci, et, par un Jalt dé mMs au~si heu-reux que celui qui a fait de saint Roch le patron des tailleurs de-

pierre, on a établi une sorte de solidarité entre cette jolie petitefleur et un mot de mauvais augure.

SYBARtTB.Hohtme livré à la mollesse et à la vclu.pte, ainsi nom-mé par allusion aux habitants de S~&o'M,ville de l'Italie ancienne,fameux par leur oisiveté et leur mollesse excessive.

SvcopHANTE.H~poctitêt déBoaciateur. C'est dans ce sens queii& Fontaine dit du ioup devenu berger

GiUotta sycophanteapprochedoncement.

Ce mot, du grec sukon, figuier, et p~St'id, dénoncer, littérale-ment dénonciateur de ngniers, est d'origine athénienne. Le terri-toire de l'Attique, étant sec et aride, ne produisait guère que desBUveset t)ët )<~t: CM loi avait dMettdn d'expotter des ngaierstt donnait une prime à cëut qM dénonçaient les intraetenM deBette to). MatS il ârrtv~ savent que les nén~neiations n'étAieet

que de pures calomnies, et le mot t~c~p~anfe, on <~Mt:e)M~Mt'itc

~i'~M, devint le synonyme de calomniateur de bas ëtage. C'est

Qahs cette signincatiôn que naus reiaptôy~nS encoi%.

STYLE.Les anciens n'avaient ni plumes, ni encre, ni papier.Ils se servaient d'écorces d'arbres on de tablettes de cire, sur

lesquelles ils gravaient avec un burin qu'ils appelaient style ou

stylet. Un des bouts de ce style ou s<y~< était plat. et ~'6h s'en

sety~it pour eBacer ce qu'on voulait changer. C'est eh ce sens

qu'Horace a oit .«Sœpe~fy<Mntoet'ta~. '< Retournez souvent votre

stylet. Ce que Boileau a traduit ainsi

Ajoutezquctquetbiset souvent effacez.

En transportant la siguincation de la cause à l'effet, style est

employé aujourd'hui pour indiquer la manière, le ton, la couleur

qui règnent dans les ouvrages d'esprit ou d'art. On dit un bon,Un 'mauvais ~h/ comme uous disbnS hué bohn~ Une mauvaise

tiiumë.

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JARDtNDESRACjtNESLATtNES.204

1.'aiguille d'un cadran solaire et certaine partie du pistil; ap-pe)é style, ont la mêmeorigine.

TABLATURE.Ce mot désignait la totalité des lettres et des signesdont on se servait pour écrire la musique avant l'invention desnotes. Comme cette méthode offrait d'assez grandes difacuités,ette donna naissance à la tocution cfoMtXfcf? la <«&/M<M<-eà quel-

qu'un, c'est-à-dire de ia peine, de l'embarras, eft<fil à retordre.

TAFFETAS.Ce mot, qui désigne un tissu léger fortement lustre

et gommé, est formé par onomatopée. Quand cette étoffe est agi-

tée, elle fait entendre un bruit assez bien imité par les deux syl-labes <o/' ~a/, qui, selon l'opinion de tons les étymotogistes, ont

servi à composer le mot <a~a~. Dans un ouvrage du xve siècle,

qui a pour titre les fotM du MOMffe.onlit que les dames portaientdes ceintures de ~~e-ta~°.

TANTE.Ce mot vient du latin amitn, dont on a fait ante, puis

tante, par l'addition d'un t. Il est probable que nous devons le t

initial de tante à ce que l'on entendait souvent sonner devant le

mot ante un t final appartenant au mot précédent. L'expressionfort usuelle grcndtante, que l'on écrivait et que l'on prononçait

~ra)t< at<c, se trouve précisément dans ce cas. On aura pris le t

final du mot qui précédait ante pour ta première lettre de ce

substantif, parce que cette consonne servait de liaison entre les

deux mots yran-<-aM<e.

TARTUFE.Hypocrite, faux dévot. C'est le titre d'une des meil-

leures comédies de Molière, d'après le nom du principal person-

nage. Ce mot vient de l'ancien français truffe, tromperie, <rM~

tromper; truffeur, trompeur (mot tiré du grec <ropM, tour de

finesse).On se <rM~' moult bien de toi. (Froissart).

Bien vois que vousm'aUeztrM~ijnf,Vous mecuidezpour jeune enfant.

(foMtO«du xivo <~cte.)

a U commence à <u/~?r et moquer, maluteuant les uns, main-

tenant les antres, avec brocards aigres et piquants. »,(Rabelais.)

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JARDIN DES RACiKES LATINES. 20&

Ainsi toutes les histoires qu'on a faites 'sur le nom de Tartufe,créé par Molière, sont sans fondement. Molière n'est pas alléchercher le nom de son héros dans le cryptogame du Périgo;d ils'est inspiré purement et simplement du génie de notre languepour trouver un mot analogueau caractère du principal person-nage de sa comédie, et il est peu probable qu'on ait donné à un

hypocrite, à un hommetrompeur, le nom de tartufe, parce qu'untrompeur serait aussi difficile à pénétrer que les truffes ()), qu'onne trouve et qu'on ne découvre qu'avec beaucoup de difficultés.

TiM-t.AMooT (&ot'fe A). Expression proverbiale populaire, pourdire boire à longs traits et beaucoup. Nous :d)ons rapporter tout ce

qui a été écrit sur l'origine de cette locution pittoresque. Auxm" siech?, un archevêque de Rouen, nommé Odon Higautt, fitdon à cette ville d'une cloche d'une grosseur prodigieuse. Cette

cloche, appâtée la cloche Rigault, et, par abréviation, la Rigault,ne pouvait être mise en mouvement sans de grands efforts. Lessonneurs, qui s'échauffaient beaucoup, buvaient en proportion; ilsbuvaient à tire la Rigault, d'où l'on fut amené à regarder les

grands buveurs comme gens qui auraient tiré la Rigault. Rabelais,sans doute pour renchérir sur cette étymologie, dout il se moquait,fit venir cette expression du roi des Goths, Alaric. Les soldats de cechef barbare portaient, dans leurs orgies, une sorte de toast à leur

roi, se disant les uns aux autres tcJe bé a <t, rei Alaric (Jo<A.HDD'autres cro'eut que la véritable étymotogie de ce mot est larynx,taryngos, qui signifie gosier, et qu'ainsi boire à t/fp-~rt~o~, c'estboire à tire-gosier. Ennu Ménage, et Ménage pourrait bien avoir

raison, fait venir cette location du vieux mot français larigot, quisigninait une nùte

Faire iiauterles bœufsau son du larigot.RONSARD.

Comme on fabriqua dans la suite de longs verres en forme de

flûte, de larigot, dans lesquels on buvait, on /M<ai< à grandeslampées, on en vint à dire, boire à tire-larigot, comme on a dit

depuis boire à tire-flûte ou tùter.

TOAST.Mot angta's que nous prononçons <os<eet qui signiOeune !'d<tc. n se dit de la proposition de boire à la santé d'une

(t) Nospères d~àient <aWu~i;pour tt-M/~e.

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JÂ&b~ DES hACtUES LÀtt~ES.2t)6

persohhe absenté, à l'accomplissement d'ûh vteu, au souvenir d'un

événement.

Aneienueliient,enAngleterre, là personne qui portaitmië ~aiitéàtann d'un repas inettait une croûte d~ pain rôde dans isohverre. Apres avoir fait le tour de là tame, M verre revenait &u

preihiër convive, qdi buvait ialiqMur et màhgeait Hrûtie t'us&j~edé la rôtie a passé, niais le ttiot qui l'expïipiait a été consër~

TOLLÉ.Cri de réprobation, de malédiction, synonyme de Aa''0jet qui emploie dans lë~ expressions M~ë)' <<?!T6t.i~ ~a<,hn TOL[.ëMMt~e~, etc. 6ë mot est emprunté à l'Évangile. <*ita~,convaincu dé rinhoc.éncé dé J'ésus, niais n'osant rést'st&rà la M-

itur.des Juifs qui exigeaient s&cbnnamh~ion, essaya, à plusieurs

réprises, de les t~tmét'. ËMn il monta 'sur bon triitunat, et Mr

preséntaMt de hodve&Û Jésus, U leur dit a Voila ~otre roi. i~

ÂlbfS ilS se mirent a cHer <o~, <o~e~)/6te-le, ôte~a, ëthn'ilMt ci-uciBë. e Notre vieux ian~8g ~~t ~i M verbe

~MtV, pour si§a!nér 0~ ? !<ous fut hi~ la vu'é dé la terré. M

(Joihvii)e.) «tt encore y ~voi~it Si j~and'r~e d~ RtmitM, qu~l'un lé <oK& des mains dé l'autre. (Fr()issàrt.) il Ap])é)éi!-vMsn'ou~ dëfeudré ~oKtr h~s privilèges? i' (Rho~iER OE LA PLÀ~cM.)

't'REMpKRsoM fM. On s'imàgihe que <)'e~)er MM t)t~ c'est le

niouilt~r, erreur évidente.T'reMcer,

dans cette exprésion, yientdu verbe latin <eMpera?'e,tempérer. Au moyen âge, on écrivait

généralement <e;?!pt'e?',et par suite de la transposition de ta 'ottreon a écrit tremper, de même que l'on a trombe de TMRBO,poMf

de PRO, Dxrtm~e de DhuANTtA,&?'<&!<de vEnvex, fromage deFORMATM~M.On trouve dans Joinville, Instorien de Louis XI, des

exeMpi~s d6 <etHp)ei'et d6 ~~Mtpe)-. en disait e~aiémeat <<Mipc-~t<M, !<Mp~t' dû y4-)',e'est-a-tliré ? réudt'e pius «tst!~

eh ? ptongMmt dans Feau à t'étBtt d'in~atidés~ Qn dit au-

jourd'hui tremper du fer.

tat~uÈR. Sbire en en'dqiiaat ~s vérMs ~t ëtt se provoquant..L'nsag'é de <)'Me~ nous vient, ainsi que lé mot, des anciens peu'

())roMe est l'impératif de I'i)i6h'AiMatinto!!6f<ôter..

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<ASt)}~ t)ÉS ~ÂbiNES LAft~ES.

ptes de là Bei-mànië. les Francs avaient l'hàbituue uë ? pMvo-,

quët&Mrë en §6 pdrtàht des toasts, CM hsâg~ dut sahs doutbson origine & u& sentuneht de'blënve!Hance, mâts il dégénéra parla suite en vét-Hablë âbu!. SetiH Qui portdit un taast a. un a)itrë

MtH par tb p8Maâ~ ~'on ët~it bbM~ de IM 8ti Mre ta~on, et

regarda un refus comme une marque de mépris. De là des t)M-reUes, qui, à force de se renouveler, donnèrent naissance à des

lois, qui interdisaient formellement aux soldats de se provoquer àboire les uns les autres.

Cehn qui portait un.tqast quelqu'un lui disait « H~ Aa<7,»

v~tre santë, cetut qui faisait raison du toast répondait « r~te

heil, » je bois à votre santé. Les Allemands disent encore <rMc<cet!,

boire; les Anglais, <o<tnt.

VEINE.Ce mot vient du bas latin vena, pour venna, qui signi-nait chemin. Le mot artère est employé dans une expression toute

semblable quand on dit <M y<'M<~ ARTÈRESde la cHtM~a/tOM

M~ ~tt)~, p8ur a~aer tes pHnHpates yOies de cb~AiuhteàHon

at ë6 ptys. «oh'6 Aot t)t)<eMfsi~iNAtt adtretols petit chemiB,

Mutier; tuet~: Et ha Fontaine, 8i prMond~tMënt v~rse dans le

vieni f~~câts; M'en t~tot~t qtta~i Mtt dtt

Et le chevaLqu'àl'herbe on avait mis,Assezpeu cnhenx de semblablesmnis,Fut presque sur le point d'enfiler la oemeHe.

`

Vëu~M. (V6yM Pà~tt~.)

VïANDE.Le mot f!'MM</e,dérivé du latin vivanda, l'nue des formes

barbares de vivere, vivre, se prenait pour aliments, provisions de

bouche en générât, avant d'avoir le sens particulier que nous lui

donnons aujourd'hui. Nous n'en citerons qu'un exemple tiré d'un

~ieux poète:

Aux pMt~ MM0«t<eaœil dOtMMta VlAKNt.

Radne o'a eu qu'à changer le dernter mot, qui avait vieihi,

poar faire le vèrs que tout le monde sait

Aux petits aes biSeauxil donne leur pa.turë.

Page 207: Le Jardin Des Racines Latines

JARDIN DES RACINES LATINES.208

VtLAiN.Qui déplait à la vue. On appelait autrefois villa !es ha-bitations qui étaient situées en dehors de ta cité, c'est-à-dire del'habitation des bourgeois. Les habitants, pour la plupart colouset cultivateurs, s'appelaient vilains. Cette dénomination devint parla suite celle de tous les gens de condition inférieure, de tous lesroturiers.

VILEBREQUIN.Outil d'artisan qui sert à trouer, à percer du bois,de la pierre, du métal, par le moyeu d'une mèche de fer taillée en

spirale et qu'on fait entrer en la tournant.

Autrefois, on disait M're-&re<yMW,du verbe virer, qui signine(oto'tte)', et de &u!tt, dérivé du tudesque borcken, qui signille<a)'<~re,mèche à perforer.

VILLE.Ce mot a aujourd'hui une signification bien différentede son sens primitif. La ville n'était d'abord qu'un hameau, qu'unvillage dépourvu de tout moyen de défense. Le toxfy (d'où est venu

bourgeois) était une réunion de maisons plus considérable que la

ville; il était défendu par un château, et quelquefois par un murd'enceinte.

On appela également ville l'ensemble des villages on hameaux

qui se groupaient autour de la cité et qui en formaient ce, quenous appelons aujourd'hui les faubourgs. La cité était la partiecentrale dans laquelle se trouvait la métropole. Ces faubourgs,augmentant continuellement d'étendue et d'importance, resser-rèrent la cité de tous les côtés, et finirent par l'étouuer entre lesmuraitles qui gênaient son développement. Alors l'accessoire étantdevenu le principal, on appela ville l'ensemble formé par la ville

proprement dite et par la cité.

VioLON(mp«re ««). On appelle vulgairement t)t«~tt une petitechambre continue à un corps de garde, et servant de prison mo-mentanée pour les délinquants ou malfaiteurs .arrêtés pendant lanuit par une patroniHe. Quel rapport, se demau!e-t-ou naturelle-ment toutes les fois qu'on entend cette locution, peut-il y avoirentre une prison de corps de garde et l'instrument de musiquequ'on appelle Mb/oM? Car la difticulté est là, et point aitiuurs. Il

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JARDIN DES RACINES LATINES. 209

est certain, en effet, que le mot violon n'ayant qu'une seule accep-tion et servant uniquement à désigner un instrument de musiqueparticulier, c'est dans la ressemblance que peut avoir cet instru-

ment, par un côté quelconque, avec une prison de corps de garde,qn'il faut chercher la solution de la question. Or, ne dit-on pastons les jours qu'un homme a été cay~, pour faire entendre qu'ita été mis en prison, c'est-à-dire enfermé dans un lieu qui n'est

pas plus grand qu'un coffre et où l'on n'a pas ses coudées fran-ches. Nons croyons donc, sans chercher plus loin, que mettre auviolon n'est qu'une variante de coffrer, un violon étant une botte

étroite et percée de deux petites ouvertures, qui donne, mieux en-core qu'un coffre, i'idée de la gêne qu'un prisonnier doit éprouverentre les quatre murs d'nne cellule où le jour entre à peine.

De toutes les autres étymologies qu'on a proposées pour expli-quer la locution qui nous occupe, nous ne citerons que la dernière,

puisqu'elle implique naturellement qu'aucune des précédentes n'atranché la question; c'est cette de M. Géftin, auteur qui a d'ailleursfait une trop grande dépense d'érudition pour q~'on ne lui en sache

pas gré, bien que sa conclusion ne nous paraisse pas renferméedans les prédisses. « n est constant, dit-il, qu'au moyen âge on

disait, an lieu de mettre nu violon, mettre au psaltérion, c'est-à-

dire, mettre aux sept psaumes de la pénitence, mettre en un lieuoù l'on a tout le temps de méditer sur ses sottises, et de s'en re-

penttrx.Hous passons tout ce qui regarde l'histoire du psattérion,pour arriver à ta conclusion. Or, après avoir fait remarquer quele mot pM/~rKMt était aussi le nom d'un instrument de musique,M. Génin ajoute «NatureUt'ment le double sens du mot psalté-t't'ot prêtait à l'équivoque, au jeu de mots; et le bon peuple gau-lois, railleur de sa nature, et qui a toujours aimé le calembour,n'a pas manqué cetui-ià. U y a si bien tenu, que; voyant le pM/-<<')''ot(c'est-à-dire l'instrument de musique de ce nom) passer de

mode, il a baptisé la prison à laquelle on donnait le même nomde celui de l'instrument qui avait remplacé le psattérion dans la

faveur publique le violon. Les tapageurs ramassés par le guet du

moyen âge allaient passer la nuit au psattét'ion au xix" siècle, ilsvont la passer au violon ». Tout cela, dirons-nous, est fort bieu

devisé; mais M. Génin n'a oublié qu'une chose, c'est de nousfaire connaltre le jour et l'heure où le bon peM/)/fgaulois, railleurde sa nature, s'est avisé de remplacer le mot p4a/<<'r;o~ commeune vieille défroque, par le mot t'K~on.

Page 209: Le Jardin Des Racines Latines

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tt};tement optique); t'Ma~a et l'O~s~e qu ~t ~~omm~ ~eB.éau d'H6.pi~. 0~ 4it que, ~;)6 son itdtptfat~t) pour le poetp

~r~c, ptoMm~e PMIadetph~ Ct tnettc~ à mqrt jipa <9J~SM détcac-

t~t))f.Qn QBpq~ Anst~rque 4 Zqïfg.

mqe

FIN au J~i'Bt~ C6S B4C'NES t.4T)NES.

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