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L’INFO CPAS LE JOURNAL D’INFORMATION TRIMESTRIEL DU CENTRE PUBLIC D’ACTION SOCIALE DE LIÈGE N° 69 - Troisième trimestre 2016 ÉVÈNEMENT 11 ème Journée des insertions Mercredi 16 novembre 2016 PB-PP BELGIE(N) - BELGIQUE P705096 ACTUALITÉ Les 40 ans des CPAS

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L’INFO CPASLe journaL d’information trimestrieL du Centre PubLiC d’aCtion soCiaLe de Liège

n° 69 - troisième trimestre 2016

Évènement

11ème Journée des insertionsmercredi 16 novembre 2016

Pb-PPbeLgie(n) - beLgiQue

P705096

ActuAlitÉ

les 40 ans des cPAS

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EDITO

L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 2

... est le journal d’information trimestriel du Centre Public d’Action Sociale de Liège.

N°69 - Troisième trimestre 2016

Rédaction et mise en page : Cellule Communication du CPAS de Liège.

Impression : CIM de la Ville de Liège

Tirage : 4.000 exemplaires

Editeur responsable :Marie-France Mahy, Place Saint-Jacques 13, 4000 Liège

Contact : [email protected]/220.69.89

www.cpasdeliege.be

SOMMAIRE

2 Edito

3 L’image

4 Actualité : les 40 ans des CPAS

6 Évènement : 11ème Journée des insertions L’accueildesréfugiés,undéfietune opportunité pour la cohésion sociale

10 Interview : Hassan Bousetta, Chercheur FNRS - Centre d’études de l’ethnicité et des migrations

15 Focus : les chiffres de l’asile en Belgique

16 Actionsociale:Undéfilédemode à la Maison de la Citoyenneté

L’INFO CPAS...

Le CPas de Liège a entamé « sa rentrée 2016 » de manière active en organisant plusieurs événements variés que nous vous présentons en quelques lignes avant de vous laisser parcourir la 69ème édition de notre info CPas!

Cette année 2016 est particulière pour les CPas. en effet, 2016 est consacré au 40 ans des CPas, et plus particuliè-rement aux 40 ans de l’entrée en vigueur de la loi organique instituant les CPas.

À cette occasion, de nombreux CPas ont organisé au sein de leur commune des manifestations afin de mettre en avant les missions et les actions des CPas trop souvent méconnues et empruntes de préjugés. faut-il le rappeler, la mis-sion première de ces instances est de «permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine».

Pour célébrer cet anniversaire, le CPas de Liège a souhaité saisir l’opportunité pour se présenter sous des angles inha-bituels, à la fois artistique, historique et académique.

durant plusieurs mois, le service des archives, a mis toute son énergie à ras-sembler, sélectionner, et réaliser une ex-position sur l’orphelinat du Vertbois. ont ainsi été présentées, lors des journées du patrimoine, de nombreuses archives relatant la vie quotidienne des orphelins du Vertbois de 1891 à 1981. Pas moins 1000 personnes ont franchi la porte du Conseil Économique et social de Wal-lonie, et pu apprécier les anecdotes, les échanges de courriers, les photos, les coupures de presse sur les aspects de la vie du Vertbois et des orphelins qui y ont séjourné.

Le deuxième événement est l’organisa-tion de la 11ème journée des insertions. Ces journées, créées en 1996 par le précédent Président du CPas, Claude emonts, ont à chaque édition rencontré un franc succès. C’est pourquoi, sans hésitation, la tenue d’une 11ème édition s’imposait, tout comme le sujet choisi. Le 16 novembre prochain, la Haute École de la Province de Liège nous ouvrira ses portes pour vous présenter des conférences, une table-ronde et des ateliers sur le thème de l’accueil des réfugiés. Cette journée aura pour ambi-tion d’éclairer le débat sur les consé-quences de notre politique d’accueil. Pour ce faire, un panel d’intervenants et d’orateurs de qualité sera présent tout au long de la journée

Ce numéro est donc consacré à la pré-sentation des événements d’actualité de notre centre et tout particulièrement le détail du programme de la journée des insertions qui arrive à grand pas!

je peux d’ores et déjà vous annoncer que le prochain numéro (le 70ème!) pro-longera celui-ci en abordant la question des aides aux réfugiés que l’on met en place à Liège - celles proposées par le CPas et les associations -, ainsi que les principales difficultés auxquelles nous sommes confrontés en la matière.

je vous souhaite une bonne lecture et une bonne rentrée à tous et espère vous voir nombreux au rendez-vous du 16 novembre prochain.

marie-France mahyPrésidente du cPAS de liège

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L’IMAGE

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Le département de la gestion financière a déménagé le 19 septembre dernier dans les locaux rénovés de l’ilot saint-georges (lire à ce sujet notre dossier sur les synergies entre CPas et Ville de Liège / « info CPas » n°68).

Le changement est perçu positivement par l’ensemble des travailleurs du département car ils occupent désormais un environnement de travail sensiblement plus spacieux, plus lumineux et plus confortable.

Comme annoncé dans le numéro précédent, la caisse du CPas reste localisée à la Place saint-jacques mais n’est plus accessible au public que les mercredis et vendredis matin.

Synergies ville / cPAS de liège : Déménagement de notre département de la gestion financière

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ACTUALITE

L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 4

les 40 ans des cPAS

le cPAS de liège y participe !

Pour célébrer ce 40ème anniversaire de notre loi organique (loi du 8 juillet 1976), la fédération des CPas a voulu mettre les CPas wallons à l’honneur et accroître leur visibilité à travers une programmation événe-mentielle annuelle. notre CPas a décidé de s’inscrire dans cette dynamique en prenant part à l’organisation de deux événements.

Le premier est une exposition intitulée « Lors-que le Vertbois était un orphelinat » qui a eu lieu les 10 et 11 septembre derniers, dans le cadre des journées du patrimoine, en collaboration avec le Conseil économique et social de Wallonie (CesW) et la Commis-sion royale des monuments site et fouilles (Crmsf). L’exposition, réalisée par notre service des archives a présenté une sélec-tion importante de documents et de photo-graphies sur le bâtiment du Vertbois et plus particulièrement sur la période qui s’étend entre 1891 et 1981.

en 1891, le Vertbois, jusqu’alors hospice pour personne âgées, est devenu un orphelinat suite à la création de l’hôpital gériatrique du Valdor. Cet orphelinat, appelé « Home pour garçons » à partir de 1952, perdura jusqu’en 1981. Les enfants furent alors hébergés dans de petites structures, « les maisons fami-liales ». Certains services du CPas furent logés dans le bâtiment, jusqu’à sa vente à la Province de Liège et au Conseil économique et social de Wallonie. après une restauration exemplaire, diverses institutions s’y sont ins-tallées, dont le Conseil économique et social de Wallonie et la Commission royale des monuments, sites et fouilles.

Le deuxième événement est la 11ème Journée des insertions qui aura lieu le 16 novembre prochain à la Haute École de la Province de Liège et qui abordera le thème de l’accueil des réfugiés (Lire page 6).

Les CPAS ont 40 ans ! 40 ans qu’en tant qu’institution publique locale autonome, ils sont légalement chargés d’octroyer l’aide sociale aux personnes afin de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine. 40 ans qu’ils sont les porteurs de la responsabilité d’assurer l’aide due par la collectivité au sein d’un contexte sociétal dans lequel la valeur de solidarité est de plus en plus ébranlée.

Le vernissage de l’exposition sur l’ancien orphelinat du Vertbois a eu lieu le jeudi 8 septembre en présence de la Présidente, du Directeur général de notre CPAS, de Conseillers de l’Action sociale, ainsi que de Pierre Gilissen, Secrétaire général adjoint du Conseil économique et social de Wallonie.

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la charte des valeurs des cPASÀ l’occasion du 40ème anniversaire de la Loi organique, la fédération des CPas a adopté une Charte des Valeurs des CPas. Ce docu-ment rappelle que les CPas sont dotés d’une personnalité juridique et d’une autonomie propre, qu’ils sont le dernier filet de protection sociale et qu’en tant que services publics, sont garants du respect et de la mise en oeuvre de principes et libertés fondamentales.

La charte rappelle également que les CPas de Wallonie ont pour ambition commune d’offrir aux citoyens qu’ils accueillent les aides, ac-tions et services de proximité qui permettent à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine. Plus particulièrement, les CPas ont pour mission exclusive d’assurer le droit à l’in-tégration sociale qui peut prendre la forme d’un emploi ou d’un revenu d’intégration et le droit à l’aide sociale qui a pour but de mener une vie conforme à la dignité humaine.

La charte réaffirme un certain nombre de valeurs partagées par les travailleurs et les

mandataires des CPas qui s’en inspirent dans leurs pratiques et décisions.

La première de ces valeurs, qui est d’ailleurs aussi leur raison d’être, est celle du respect de la dignité humaine. Pour tendre vers l’équité de tous les demandeurs d’aide et accompa-gner les centres dans l’appréciation concrète de cette notion, les CPas wallons souhaitent imaginer ensemble les besoins matériels et immatériels indispensables au respect et à la réalisation de la dignité humaine de chacun.

Les CPAS wallons affirment défendre le res-pect de la personne humaine et de ses droits. ils travaillent avec et pour les personnes en vue de leur autonomie, leur émancipation et leur bien-être. Les usagers sont reconnus comme fondés en droit pour déterminer les modalités de leur accompagnement social.

La solidarité est le ciment et le fondement de la société. C’est pour cela que les CPas wal-lons souhaitent remettre en avant la respon-sabilité collective de la société et des pouvoirs

publics par rapport aux personnes les plus fragilisées. La lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté sont donc l’affaire de tous.

Les CPas fonctionnent de manière démocra-tique. en attestent la composition du Conseil de l’action sociale « à la proportionnelle », l’élection au second degré et le huis clos, le pluralisme et la collégialité des délibérations. Les CPAS sont attachés à la lisibilité, à l’effi-cience, à l’accessibilité et à la transparence de leurs actions ainsi qu’à l’utilisation opti-male des moyens publics.

Le secret professionnel est un fondement fort et stable de l’action des CPas. La relation de confiance est une condition sine qua non à la mise en oeuvre du travail social. Le secret professionnel en CPas ne peut être levé que dans des cas exceptionnels où il apparaît que des valeurs supérieures sont menacées.

La charte des valeurs fondatrices des CPas wallons est un document de 12 pages télé-chargeable sur www.cpasavenir.be/

expo photo : « c.P.A.S. »Laurent gélise a mené durant un an un travail de reportage avec les employés de notre CPas, dans les locaux de la Place saint-jacques à Liège. de bureau en bureau, il a photographié la présence quotidienne, les corps, les environnements de celles et ceux qui y travaillent. Coïncidant avec les célébrations des 40 ans des CPas, les photos de Laurent gélise sont exposées à la galerie satellite (Cinéma Churchill) depuis le 7 septembre dernier dans le cadre de la biennale de l’image possible 2016. L’exposition est accessible jusqu’au 13 novembre, tous les jours, de midi à minuit (Rue du Mouton blanc, 20 à 4000 Liège).

Photo : Genaro Marcos - SPACE CollectionPhoto : Laurent Gélise

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EVENEMENT A VENIR

L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 6

Depuis 1996, le CPAS de Liège organise tous les deux ans une grande journée sur le thème de l’action sociale. Ce grand événement, aujourd’hui bien connu dans le monde du social, se tient depuis plusieurs années grâce à un partenariat avec la Province de Liège, la Fédération des CPAS de Wallonie, les Villes de Liège et de Seraing.

En cette période de crise de l’asile, cette journée aura pour ambition d’éclairer le débat sur les conséquences de notre politique d’accueil. Il s’agit d’un débat complexe car si nous pensons que l’accueil des réfugiés est avant tout une opportunité pour notre collectivité, il s’agit aussi d’un défi à relever pour que le processus d’insertion qui suit l’accueil se passe sous les meilleurs auspices.

La question de l’accueil des réfugiés fait débat. L’expérience passée, ainsi que plusieurs études, tendent à faire état de l’impact positif que peut avoir à long terme l’arrivée de migrants pour une communauté de vie donnée.

toutefois, l’exercice du court terme nous offre de nombreux défis pour qu’il en soit ainsi. Le processus d’intégration ne va pas sans heurts. Les opérateurs d’accompagnement sont souvent trop peu nombreux et ne bénéficient pas de moyens suffisants pour répondre à tous les besoins. Certaines personnes sont aussi par principe réfractaires à cet accueil. Enfin, c’est un phénomène bien connu, l’austérité divise : certains ont vite fait de penser que l’arrivée de nouvelles personnes en situation de besoin pour-

rait venir altérer l’offre globale d’aides pour les personnes précarisées déjà présentes au sein de la collectivité de vie. C’est pourquoi, le sujet de l’accueil des réfugiés doit être abordé en prenant aussi en considération toutes les fragili-tés sociales existantes pour lesquelles un travail de fond est aussi crucial.

Cette thématique devient encore plus difficile à saisir lorsque l’on prend conscience que le traitement de l’infor-mation qui lui est donnée fait l’objet de biais qu’il convient de mieux appréhen-der.

en outre, il convient aussi de prendre conscience qu’il n’y a pas qu’un seul profil de réfugiés et que l’ensemble de ceux-ci forment un ensemble homo-

gène. Loin de là, les nationalités, les ap-partenances ethniques, philosophiques, culturelles,... sont variées, ce qui tend à complexifier encore la compréhension de la problématique.

sachant que les premiers accompa-gnements seront déterminants dans le processus d’insertion des personnes réfugiées, nous avons souhaité organi-ser une journée de travail qui nous per-mette d’affiner nos pratiques de travail social en la matière.

Par le biais d’une conférence, d’une table-ronde, d’ateliers de réflexion et d’animations culturelles, nous soumet-trons le sujet de l’accueil des réfugiés au regard éclairé d’experts et de té-moins pour qu’ils nous aident à mieux

un défi et une opportunité

pour la cohésion sociale

L’accueil des réfugiés

Haute École de la Province de liège 6, avenue montesquieu - 4101 Jemeppe-sur-meuse

Participation gratuite et sans inscription

mercredi 16 novembre 2016 11ème Journée des insertions

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comprendre par quelles étapes peut passer le processus d’insertion des migrants afin que celui-ci soit un facteur durable de cohésion sociale.

La première conférence visera à remettre en question des idées préconçues à propos des réfugiés et des démarches qui ont engendré l’exil. nous ne prête-rons pas uniquement attention à la face positive du sujet car nous pensons qu’il faut partir des craintes pour permettre de déconstruire ce qui les sous-tend. nous porterons dans ce cadre une attention à la mise en scène médiatique qui participe au développement ces craintes.

nous ne passerons pas à côté de la nécessité de soulever la question des perceptions différentes et variées qui entourent cette thématique et de la tem-poralité en matière de conséquences.

nous aborderons l’accueil des réfugiés sous différents angles : historique, poli-tique et social sans perdre de vue l’inté-rêt de déboucher sur des perspectives concrètes et directement opération-nelles pour les travailleurs sociaux.

une table-ronde de cinq orateurs suivie d’ateliers de réflexion viendront élargir les différentes perspectives sur cette question. Y seront représentés des témoins du monde académique, de la société civile, des institutions publiques et du secteur associatif. nous tenterons également d’affiner notre vision de la situation actuelle via la présentation de statistiques et de témoignages de terrain.

L’après-midi, trois ateliers seront consa-crés à la place du travail social auprès :• des demandeurs d’asile,• des réfugiés reconnus,• des demandeurs déboutés.

Enfin, nous clôturerons cette journée par une mise en commun qui sera suivie d’un moment de convivialité.

Plus d’infos : www.11jdi.blogspot.be

Les Journées des insertions visent principalement à amener les professionnels du secteur social ainsi que les étudiants – les professionnels de demain – à se rencontrer et à réfléchir à des problématiques sociales actuelles. Le succès de la formule s’est confirmé d’année en année puisque près de 1.500 personnes ont participé à chacune des dernières éditions.

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EVENEMENT A VENIR

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Mots d’accueilm. andré giLLes, député provincial-Président de la Province de Liègem. alain matHot, bourgmestre de la Ville de seraingm. Willy demeYer, député-bourgmestre de Liègem. jean-Pierre LuXen, directeur général de fédasilmme marie-france maHY, Présidente du CPas de Liège9h

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-026 Présentation de la journée

m. Hassan bousetta, Chercheur fnrs – Centre d’Études de l’ethnicité et des migrations (Cedem), Président scientifique de la 11ème journée des in-sertions9h

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Conférence « L’accueil des réfugiés : un défi et une opportunité pour la cohésion sociale »m. andrea rea, Professeur en sociologie – uLb, directeur du groupe de recherche sur les relations ethniques, les migrations et l’Égalité (germe)À l’encontre de la plupart des stéréotypes concernant l’insertion professionnelle des personnes ayant acquis le statut de réfugié, les études longitudinales que nous avons effectuées sur l’ensemble des personnes ayant obtenu le statut de réfugié durant les années 2000 montrent que leur taux d’activité se situe à un niveau similaire de celui des étrangers ressortissants de pays tiers résidant en Bel-gique. Le facteur central de l’insertion professionnelle des réfugiés est le temps. Avec le temps, le taux d¹activité augmente sensible-ment. Toutefois, le taux moyen d¹insertion dépend de la région, du sexe, de la situation familiale, de la nationalité d’origine, notamment.9h

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Table rondemme malou gaY, Co-directrice du Cire mme nadine Lino, Présidente de Live in Coloursm. daniel mareeLs, Conseiller pour la febm. marco martinieLLo, Professeur de sociologie – ulg, directeur du Cedem, Président de la Plate-forme « uLg pour les réfugiés »m. jean-françois ramQuet, secrétaire régional interprofessionnel - fgtb Liège-Huy-Waremmem. Luc VandormaeL, Président de la fédération des CPas de Wallonie

Évoquer la question de l’accueil des réfugiés ne peut se faire uniquement en analysant la politique menée par les pouvoirs publics en matière d’immigration et d’asile. Il importe également d’interroger les points de vue des représentants de la société civile.En effet, l’accueil des réfugiés suscite des réactions, des perspectives et des représentations différentes selon les types d’acteurs préoccupés par ces questions et engagés au sein de la société dans des projets concrets.Cette table-ronde nous aidera à mieux percevoir la complexité de ce processus d’adaptation mutuelle des personnes réfugiées et de la société d’accueil. L’intégration des réfugiés, un défi ? une opportunité? Nous verrons à travers ces exemples concrets qu’il s’agit souvent des deux !11

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Atelier n°1 : Travail social et accueil des demandeurs d’asile : accueil, hébergement, procédures...animateur : m. billy jungLing, directeur du département migration de la Croix-rouge de belgiqueexperts : mme anne-françoise bastin (aide aux personnes déplacées asbl) et mme marie-Paule CoLLinge (Cap migrants)rapporteur : m. julien bebronne, Chef du service soutien et monitoring de fedasil

« Mon premier jour en Belgique est un mélange de sentiments : la peur, la joie d’arriver enfin à bon port, l’espoir d’un lendemain meilleur et la tristesse pour ceux que j’ai laissés au pays. »« La première nuit [dans un centre d’accueil ndlr], ça a été horrible. je ne comprenais rien, tout allait trop vite pour moi (…) La nuit, je n’arri-vais pas à dormir, je me répétais sans cesse : où suis-je, comment suis-je arrivée là ? Que va-t-il se passer ? et ma famille ? et mon pays ?

témoignages de personnes en demande d’asile hébergées dans un centre d’accueil de la Croix-rouge de belgique

L’accueil des demandeurs d’asile, ce n’est pas une question de chiffres ou de procédures. Accueillir des demandeurs d’asile, c’est accueil-lir des hommes, des femmes, des familles avec leurs parcours, leurs histoires, leurs craintes et leurs ressources. La Croix-Rouge de Belgique, forte de son appartenance à la plus grande organisation humanitaire du monde, cherche continuellement à améliorer et personnaliser l’accompagnement proposé durant le séjour en centre d’accueil. Détection des vulnérabilités, tuteurs de résilience, hospitalité et bienveillance mais aussi mise en projet, formations et citoyenneté sont autant d’axes que nous mobilisons – en regard du profil des personnes que nous accueillons et de la « ligne du temps » de leur séjour dans le centre.13

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le programme de la 11ème Journée des insertions en un coup d’oeil

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Atelier n°2 : Travail social et accueil des des réfugiés reconnus : logement, aide sociale, intégration...animateur : m. régis simon, directeur du Centre d’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère de Liège (CriPeL)experts : mme Valérie bernard, responsable du relais Logement du CPas de Liège, mme anne-Christine gHYsens, Coordina-trice de CaP migrants, m. michel maLHerbe (service social des étrangers asbl), m. gregor stangHerLin, Coordinateur du Plan de cohésion sociale de la Ville de Liège et m. samba dioP, directeur du service d’aide aux migrants asblrapporteur : m. michel jaCob (Cemea)

Dans le cadre de l’animation de l’atelier portant sur le travail social et l’accueil des réfugiés reconnu, le CRIPEL abordera avec les partici-pants la question de la discrimination dans l’accession à un logement. Les barrières et freins principaux en matière d’intégration et d’accès à l’emploi, des dispositions mises en place par la Wallonie dans le cadre du parcours d’Intégration désormais obligatoire pour une caté-gorie du public primo-arrivant. Cette rencontre sera également l’occasion de faire état de l’articulation des différents dispositifs (asile, aide sociale et Intégration), entre les différents niveaux de pouvoir (fédéral, régional, communal et provincial), mais aussi de faire le point sur son travail sur le Plan local d’Intégration, ce dispositif adossé au PCS qui fait état des ressources publiques et associatives à l’échelle d’un territoire donné. L’animateur se basera sur les interventions des participants pour dresser des constats et évoquer des pistes de travail pour une meilleure coordination des acteurs de l’intégration.

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Atelier n°3 : Travail social et demandeurs d’asile déboutésanimateur : mme nicha mbuLi, juriste au mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la Xénophobie (m.r.a.X.)experts : mme annick desWijsen, Coordinatrice de Point d’appui asblrapporteur : m. didier Vandermeeren, directeur de l’asbl Le monde des Possibles

Ces dernières années en Belgique, la question de l’accueil réservé aux demandeurs d’asile a fait l’objet de toutes les attentions, tant de la part des citoyens, que du secteur associatif et des pouvoirs publics. Si cette question a eu le mérite de mettre en lumière les lacunes du dispositif d’accueil et de la politique migratoire belge, une autre, tout aussi importante, reste sans réponse : celle de l’accompagne-ment des demandeurs d’asile déboutés.L’augmentation du nombre de demandeurs d’asile ne va pas de pair avec l’augmentation du nombre des réfugiés reconnus. En effet, seul un petit nombre de demandeurs se voit reconnaître ce statut. Ceux qui voient leur demande d’asile rejetée par les instances d’asile sont exclus du droit d’accueil. Ne pouvant tenter leur chance ailleurs car déjà enregistrés dans notre pays, les personnes déboutées n’ont plus aucun droit : ils n’ont plus droit à l’hébergement, à l’accompagnement médical, social ou psychologique, à l’aide juridique, à l’allocation journalière. Seuls - dans un pays qu’ils ne connaissent pas ou peu -, vulnérables et à la merci de toutes formes d’exploitation, ils rejoignent la catégorie des personnes en situation de séjour irrégulier et deviennent donc des « sans-papiers ».Le travailleur social, dont la mission est d’assurer l’intégration des individus dans la société, éprouve énormément de difficultés à accom-plir pleinement ce travail avec les demandeurs d’asile déboutés. Face à un secteur professionnel, une société et des valeurs en crise, le contexte d’intervention du travailleur social, auprès de ce public vulnérable, se complexifie. Comment permettre à ces personnes de mener une vie conforme à la dignité humaine alors que l’exclusion et l’expulsion deviennent la règle ?

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Séance plénière : Rapports des atelierssynthèse et conclusions m. roger deHaYbe, administrateur général honorairede la francophonie15

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26 Clôturem. Willy borsus, ministre des Classes moyennes, des indépendants, des Pme, de l’agriculture et de l’intégration socialem. maxime PreVot, ministre Wallon en charge de l’action sociale (sous réserve)mme marie-france maHY, Présidente du CPas de Liège16

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Animation musicale Cecilia et Yoni16

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le programme de la 11ème Journée des insertions en un coup d’oeil

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rendez-vous le mercredi 16 novembre 2016 (dès 8h30)à la Haute École de la Province de Liège 6, avenue montesquieu - 4101 jemeppe-sur-meuseParticipation gratuite et sans inscription

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ACTUALITE

L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 10

Depuis la première moitié de l’année 2015, les médias présentent la situation de l’asile comme étant un phénomène ex-ceptionnel. Qu’en est-il à l’heure actuelle?il est vrai que les frontières extérieures de l’union européenne sont soumises à une forte pression migratoire liée à des événe-ments qui se déroulent dans l’environnement immédiat du continent. La crise syrienne a évidemment généré un grand flux de deman-deurs d’asile mais il y a également toute une série d’autres pays en crise desquels arrivent les principaux groupes de personnes en quête de protection : l’irak, l’afghanistan, l’Érythrée parmi d’autres. rappelons qu’il existe plusieurs profils de migrants : il y a les personnes qui quittent leurs pays de leur plein gré, sans contrainte aucune, il y a ceux qui le font par nécessité de trouver de meilleures opportunités sociales et économiques et il y en a d’autres qui se déplacent littéralement pour survivre. dans ce cas, on a affaire à des personnes « en quête de protection » tel que cela est défini par la Convention de Genève. Les mouvements migratoires, qu’ils soient

déterminés par des motifs économiques ou de protection, connaissent tous les deux une globalisation et une augmentation importante ces dernières années. Cette accélération des mouvements migratoires – qui remonte au début des années 2000 - trouve sa source dans des crises politiques, mais également dans des inégalités économiques de plus en plus marquées entre pays du nord et du sud et à l’intérieur même des pays du sud. C’est ainsi que l’on a assisté depuis janvier 2011 et le déclenchement des « printemps arabes » à une vague d’immigration qui a massivement emprunté la route de la méditerranée cen-trale, en provenance des côtes tunisiennes et libyennes à destination de Lampedusa et du sud de l’italie.

Pourquoi parle-t-on d’une crise de l’asile ? La situation est-elle si grave et exception-nelle que cela ?je dirais plutôt que l’on a affaire à une crise de l’accueil et des institutions qui en sont chargées. Cela concerne davantage les pays qui se trouvent aux frontières extérieures

de l’union européenne et qui se voient de ce fait confrontés à un nombre important de demandes d’asile. on pense à la grèce, à l’italie, dans une moindre mesure à l’es-pagne ainsi qu’aux pays des balkans - les ex-pays yougoslaves qui sont exposés à de nombreuses tentatives de passage en prove-nance de la grèce. La capacité d’accueil de tous ces pays et de l’ue se trouve aujourd’hui sous pression. et bien qu’il ne faille pas sous-estimer le phénomène actuel qui est en crois-sance, il faut néanmoins rappeler qu’au bout du compte, seul un petit pourcentage des personnes se voit obtenir l’asile. en effet, à l’arrivée sur le territoire de l’union euro-péenne, chaque demande de protection est instruite et étudiée individuellement. À titre d’exemple, en ce qui concerne la belgique1, le nombre de demandes ainsi que les taux de régularisation pour l’année 2015 ne sont pas du tout exceptionnels et sont en tout cas en deçà de ce que l’on a connu en 2000.

Pour quelles raisons les réfugiés sou-haitent-ils s’installer en Europe, parfois

HASSAn BouSettAcHercHeur FnrS – centre D’etuDeS De

l’etHnicitÉ et DeS migrAtionS, PrÉSiDent ScientiFique

De lA 11ème JournÉe DeS inSertionS

« l’immigration est un phénomène naturel, incontournable et contribue à accroître notre richesse économique, sociale et culturelle »

Nous assistons depuis quelques mois à une accélération des mouvements migratoires en provenance des pays du sud de la Méditerranée en raison des crises sociales et politiques qui secouent cette région du monde. L’arrivée en Europe de milliers de personnes en quête de protection ou de meilleures perspectives pour eux-mêmes et leurs familles interpelle les citoyens, crée un débat au sein de nos sociétés et divise les opinions publiques européennes. De nombreuses questions sont soulevées à propos d’un phénomène très dramatisé par les médias de masse : quelle est l’ampleur des mouvements migratoires actuels? Pour quelles raisons les réfugiés viennent-ils en Europe? Les migrants constituent-ils une menace pour notre économie, pour nos emplois, pour notre système de sécurité sociale ou pour notre « identité culturelle »? Hassan Bousetta propose ici quelques éléments de réponse à ces questions qui seront débattues lors de la 11ème Journée des insertions.

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très loin des frontières de leurs pays ?Les personnes en quête de protection veulent certes s’installer dans l’union européenne mais ils se retrouvent surtout dans les autres pays du pourtour méditerranéen. La grande majorité des réfugiés syriens par exemple, se trouvent en turquie, en jordanie, au Liban et dans d’autres pays du sud de la méditerra-née - de l’Égypte au maroc -, ainsi que dans les pays du golfe. dans tous ces pays, les réfugiés vivent des situations d’extrême précarité et c’est ce qui explique que leur destination privilégiée reste l’europe, parce que c’est là où ils auraient le plus de chance de vivre en sécurité et dans des conditions dignes. si l’allemagne a pris ses responsabi-lités en accueillant un très grand nombre de demandeurs d’asile - plus d’un million de per-sonnes pour la seule année 2015 -, l’union européenne peine à respecter son engage-ment à réinstaller 165.000 personnes sur son territoire parce qu’il y a un déficit de solidarité entre pays européens en la matière, notam-ment parmi les pays d’europe centrale (Hon-grie, Pologne, république tchèque, etc). La belgique, à travers les prises de position de son secrétaire d’État theo francken, fait aussi preuve de très peu d’empressement à exécuter le plan de l’union européenne pour la réinstallation des réfugiés.

Pour quelles raisons les Européens éprouvent-il des difficultés à accueillir ces nouveaux demandeurs d’asile ?je pense qu’il y a d’abord et surtout une pression liée à la représentation médiatique qui tend à construire l’immigration comme un phénomène exceptionnel et de très grande ampleur. on a véritablement affaire à une mise en scène médiatique qui représente l’immigration comme un fléau, un envahis-sement du continent européen. Cela agit négativement sur les opinions publiques eu-ropéennes à un moment où elles se trouvent très fragilisées. de plus en plus, on sent monter en europe un sentiment d’insécurité identitaire couplé à une grande politisation de la question de l’immigration qui en fait l’objet d’un clivage idéologique très marqué. au cours des années 80, on avait également tra-versé des moments de fortes tensions autour de la question de l’asile. C’est ainsi que dans les grandes villes de belgique comme Liège, on évoquait souvent une supposée pression migratoire subie par les populations dans cer-tains quartiers comme sainte-marguerite ou

saint-Léonard. trente ans plus tard, on est de nouveau face à des discours similaires, mais je pense que la politisation de la ques-tion est bien plus forte aujourd’hui... il s’agit à mon sens là de l’un des éléments les plus déterminants qui jouent sur le durcissement du débat autour de cette question et sur la difficulté d’accueillir des migrants en Europe.

Que faudrait-il faire selon vous pour apai-ser cette tension ?il y a à mon avis aujourd’hui une urgence à expliquer aux opinions publiques que l’immi-gration est un phénomène que l’on peut certes essayer de réguler et d’organiser, mais qu’il s’agit aussi d’un phénomène natu-rel qui a existé de tout temps. je suis tout à fait d’accord avec edouard delruelle lorsqu’il affirme que la migration est en quelque sorte la respiration naturelle de l’humanité. Pen-ser, comme veut le faire croire un donald trump, que l’on peut construire un mur entre les pays du nord et les pays du sud pour limiter les mouvements des populations est une vision totalement fantasmatique. sans compter que les phénomènes migratoires sont très globalisés et que l’examen des flux des migrants montre qu’il y a aujourd’hui bien plus de personnes du sud qui s’installent dans des pays du sud que dans les pays du nord2. Les chiffres contredisent l’idée d’un envahissement de l’europe par des millions de barbares comme certains voudraient le faire croire. Par ailleurs, on a affaire à un

phénomène conjoncturel, intimement lié à l’instabilité de l’environnement immédiat de l’ue, constitué en grande partie de pays ara-bo-musulmans dont beaucoup sont entrés depuis 2010 dans de profondes crises so-ciales et politiques. or, les pays occidentaux ont leur part de responsabilité dans cette instabilité, ne fut-ce que par les interventions militaires en irak, en afghanistan – le pays duquel proviennent le plus grand nombre de demandeurs d’asile - et en Libye. Penser que cela ne puisse pas produire d’effets sur l’europe est un leurre.

Outre le sentiment d’insécurité identi-taire que vous évoquez, ne pensez-vous pas que c’est l’insécurité économique et sociale qui influe sur la perception néga-tive de l’asile par une part importante de l’opinion publique ?Les deux phénomènes vont souvent de pair. C’est effectivement depuis la crise financière de 2008, qui a elle-même entraîné une crise économique, que se développe l’idée qu’il faut se replier sur soi, affirmer des identités nationales plus fortes et organiser la soli-darité prioritairement en faveur de ceux qui nous ressemblent. si cette vision très restric-tive de la solidarité est justifiée par la crise économique, il n’en demeure pas moins que la belgique et les pays occidentaux en géné-ral restent parmi les pays les plus riches du monde avec des niveaux de vie très élevés en comparaison avec d’autres pays. il faut

Photo : Nicolas Fabry

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ACTUALITE

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donc savoir raison garder et ne pas remettre en cause notre devoir de solidarité interna-tionale. accepter d’accueillir des migrants est justement l’une des formes d’action de soli-darité internationale à l’égard des pays et des citoyens les plus pauvres de cette planète.

Mais en même temps, ceux qui souffrent de la crise ce ne sont pas les personnes les plus riches et on ne peut pas nier qu’il y a des pans entiers des sociétés occi-dentales qui se paupérisent. N’y a-t-il tout de même pas une certaine légitimité à vouloir protéger l’économie de son pays, les emplois qui se raréfient ou encore les acquis sociaux qui se verraient peut-être menacés par l’arrivée massive de per-sonnes étrangères?L’idée que les réfugiés menacent l’économie est objectivement fausse parce que cela vou-drait dire qu’en arrivant chez nous, les réfu-giés vont uniquement profiter de notre sys-tème de solidarité. or la réalité montre que les réfugiés, par leur travail, participent à l’ac-croissement de la richesse nationale. C’est une constante historique. généralement, ce que coûtent les migrants de manière nette à la comptabilité nationale est compensé par ce qu’ils y apportent. il arrive même que l’impact fiscal de l’immigration soit clairement positif. C’est ce que démontrent par exemple certaines enquêtes menées en grande-bre-tagne. mais il n’y a rien d’étonnant à cela, car lorsque l’on fait des milliers de kilomètres en bravant des obstacles innombrables pour parvenir en europe, ce n’est certainement pas pour profiter des allocations de chômage mais bien pour essayer d’améliorer ses conditions d’existence par le travail ! L’année passée, un grand groupe international de consultance a décerné le prix du meilleur entrepreneur du monde à un syrien qui est arrivé en france sans un sou et qui se trouve aujourd’hui à la tête d’une grande entreprise de construction générale après avoir inventé un processus de fabrication d’échafaudages. Cela est très révélateur de l’énergie, du dy-namisme et du potentiel de croissance éco-nomique qui sont apportés par l’immigration et qui sont malheureusement trop souvent sous-estimés voire ignorés.

S’il est admis que les migrants apportent une contribution positive à la croissance économique d’un pays de manière glo-bale, n’y a-t-il pas un risque que les mi-grants contribuent à accroître la pression

sur le marché du travail dans un contexte de raréfaction de l’emploi ? Les emplois qui demandent peu de qualifica-tion, qui sont peu sûrs et peu rémunérés sont loin d’être rares. dans toutes les grandes villes du monde ces emplois sont assumés par une main d’œuvre issue de l’immigration qui produit de la valeur et qui accepte des conditions de travail souvent très difficiles. La raréfaction de l’emploi n’est donc vraie que pour l’emploi de qualité. mais pour un nombre très important d’autres emplois – le secteur le plus emblématique est celui de l’Horeca -, il y a une demande très forte qui est constamment générée par l’économie à cause de la dualité du marché du travail.

Beaucoup de chômeurs accepteraient probablement ces mêmes emplois s’ils étaient mieux rémunérés et plus sécuri-sés. L’arrivée sur le marché de l’emploi des migrants qui acceptent des condi-tions de travail défavorables ne contri-buerait-elle pas à la pérennisation des emplois de piètre qualité et de l’exploi-tation des travailleurs, surtout pour les catégories sociales les plus vulnérables?Ce n’est pas un phénomène nouveau. Lorsque les mineurs italiens, turcs et maro-cains sont venus en belgique, les travailleurs belges ne voulaient pas travailler dans les mines parce que d’autres opportunités leur étaient ouvertes. on ne peut pas reprocher à des groupes entiers de personnes d’accepter des emplois précaires et encore moins de les culpabiliser pour ce qui relève de la nature

même de notre marché du travail et de son fonctionnement structurel ! Évidemment qu’il serait bien mieux pour tout le monde d’avoir un travail sécurisé, régulier et encadré par la loi mais malheureusement, ce n’est pas comme ça que fonctionne le marché du travail. en attendant, c’est dans ce cadre imparfait que les migrants créent de la va-leur. Quant à la question de l’exploitation, on peut en effet rappeler que dans notre pays, le patronat a toujours eu comme attitude de vouloir maximiser la rentabilité économique de l’immigration tout en minimisant les coûts sociaux. ils l’ont fait pour les grands mouve-ments migratoires des années 50 et 60 et ils le font encore aujourd’hui. en effet, on peut rappeler que la feb a créé un groupe de travail pour étudier l’employabilité des nou-veaux migrants, parce qu’il est évident que parmi les syriens ou les afghans qui viennent d’arriver chez nous, beaucoup sont dotés de compétences que l’on pourrait exploiter. Cela veut donc dire que les problèmes liés à l’im-migration aujourd’hui sont avant tout causés par un désinvestissement dans les politiques d’intégration, surtout dans les premiers temps de l’immigration - les deux ou trois premières années - où il faut un encadre-ment permettant aux personnes de trouver leur place dans notre société. À ce niveau-là, je crois que l’on est très loin du compte.

L’Allemagne a récemment ouvert ses portes à un nombre important de nou-veaux migrants dans le but spécifique de contrer le vieillissement de sa population.

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Sommes-nous aujourd’hui en Belgique en situation de besoin de main-d’œuvre étrangère, comme il y en a eu par le pas-sé, notamment au sortir de la Deuxième Guerre mondiale ?La difficulté avec cette question, c’est qu’elle contient un sous-entendu idéologique qu’il est selon moi capital de désamorcer. Ce sous-entendu pourrait être formulé de la manière suivante : « La présence de l’immi-gré est problématique. il faut donc toujours lui trouver une bonne raison d’être là ». mais pour quelle raison donc cette présence poserait-elle problème ? un auteur comme abdelmalek sayad3 a écrit des pages magis-trales autour de cette idée. L’une des jus-tifications les plus souvent avancées de la présence des immigrés, c’est le travail. et aujourd’hui, on parle plus précisément de la nécessité de trouver de nouveaux cotisants à la sécurité sociale. Le problème c’est que l’on ne peut pas avoir de certitudes sur les conséquences de choix politiques et d’orien-tations économiques tant qu’on ne les a pas fait. on sait par exemple que l’économie de notre pays a bénéficié de la main-d’œuvre immigrée que l’on a accueillie au sortir de la deuxième guerre. Cela est un fait. mais peut-on dire ce qui se serait passé si l’on avait fait le choix inverse ? Certains pensent que l’on aurait eu moins de croissance tan-dis que d’autres affirment que face à une pénurie de main-d’œuvre, la nécessité de recourir à l’innovation technologique aurait peut-être permis d’atteindre le même niveau de développement que celui d’aujourd’hui.

mais ce ne sont là que des spéculations et il en découle que l’on ne peut pas justifier la présence de l’immigration par des rai-sons – et des calculs - économiques. dire, comme le fait angela merkel, que l’alle-magne a besoin d’immigrés pour financer les pensions est sans doute courageux et repose sur de bonnes intentions, mais c’est aussi une prise de position très instable, car on sait que cela repose sur des hypothèses et des paramètres qui peuvent être remises en cause demain. Cela peut provoquer des ruptures au sein de l’opinion publique euro-péenne qui peuvent avoir des conséquences très lourdes sur la cohésion de nos sociétés. C’est la raison pour laquelle je m’oppose à ce que l’on justifie l’accueil des migrants par l’état de nos besoins économiques. je prône au contraire que l’on abandonne toutes ces spéculations qui cherchent à justifier la pré-sence de l’immigré et que l’on fasse un effort de pédagogie pour faire accepter l’idée que l’immigration est un phénomène naturel, incontournable, qui certes doit être régulé, mais qui contribue à accroître notre richesse économique, sociale et culturelle.

Vous affirmez que l’arrivée des migrants n’aurait pas un impact négatif sur nos systèmes de solidarité et de sécurité sociale. Il n’empêche que les politiques d’austérité mises en place depuis un cer-tain nombre d’années exercent une pres-sion permanente pour les voir diminuer...il y a des tensions sur nos systèmes de pro-tection sociale mais qui sont liées à des choix

que l’union européenne et les États ont fait, tout à fait indépendamment des phénomènes migratoires. La belgique - à l’instar d’autres pays européens comme la france ou l’alle-magne - est beaucoup plus riche aujourd’hui qu’elle ne l’était vers milieu des années 70. Par conséquent, nos systèmes de santé, d’éducation et de sécurité sociale devraient en toute logique fonctionner mieux qu’à cette époque. or, si l’on avait réussi à construire entre 1945 et 1976 un modèle de société alliant croissance économique et très hauts niveaux de sécurité sociale, cette dernière subit aujourd’hui de fortes pressions parce que l’on a opté pour un autre modèle redis-tributif des richesses. Comme la démonstra-tion en a été récemment faite par thomas Piketty4, aujourd’hui, l’argent sert à rétribuer beaucoup plus le capital et beaucoup moins le travail. C’est ce choix politique qui consti-tue l’une des causes de la pression sur nos systèmes de protection sociale et non pas l’immigration.

Pourtant cette pression qui ressemble à un détricotage est très rarement justifiée par la volonté de rétribuer davantage le capital. On a plutôt tendance à sous-en-tendre que le système est devenu « im-payable » à cause de l’augmentation du nombre de ceux qui en bénéficient...on assiste en effet à une exploitation poli-tique d’un sentiment qui ne correspond en rien à la réalité objective. et la réalité, comme je le disais plus haut, c’est que l’europe, malgré la crise, domine l’économie interna-tionale. il en est de même pour les États-unis qui demeurent, malgré leur haut niveau d’endettement, une puissance économique et militaire incontournable. Lorsque donald trump lance son slogan « make america great again », il sous-entend que nous se-rions dans une situation contraire. il faut donc bien distinguer les discours et les per-ceptions d’un côté et les réalités de l’autre. d’ailleurs, ce n’est pas pour rien que les pays occidentaux constituent des destinations privilégiées pour les migrants. L’immigration est par conséquent aussi un révélateur de la puissance économique d’un pays ou d’une région. Le problème c’est que les peuples européens traversent une période de doutes par rapport à leur place dans l’histoire et dans le monde. L’immigration a apporté avec elle beaucoup de richesses mais aussi l’idée que nos sociétés devaient se construire sur la multiculturalité. Cela a amené les nations

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ACTUALITE

L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 14

à devenir beaucoup plus plurielles mais a également conduit au développement d’un doute identitaire qui est aujourd’hui exploité politiquement par des gens comme marine Le Pen ou par bart de Wever.

Pour beaucoup de personnes, l’arrivée massive de populations étrangères (dont beaucoup de culture arabo-musulmane) fait peser un risque sur notre « identité » et notre culture. D’où vient cette crainte ?je pense que cette crainte porte sur les pratiques culturelles que les migrants ap-portent nécessairement avec eux. or, toute pratique culturelle n’est pas acceptable par principe. il est par exemple évident qu’il existe des pratiques propres à des minorités culturelles qui peuvent être oppressantes, qui imposent des contraintes dégradantes aux femmes et aux hommes et qui peuvent contredire les valeurs de la démocratie libé-rale. il ne peut donc être question d’adhérer à un relativisme culturel absolu qui affirme-rait que toutes les pratiques culturelles sont bonnes a priori. il faut d’ailleurs rappeler que cette notion de relativisme culturel n’a été défendue par Claude Lévi-strauss que comme un principe méthodologique d’ob-servation des sociétés et des cultures5. Pour ma part, je plaide pour que l’on parte de l’analyse objective de la réalité pour ensuite évaluer les nouvelles pratiques culturelles au regard de leur adéquation avec les prin-cipes démocratiques, notamment le respect des libertés individuelles. de même que l’on ne peut pas accepter a priori toutes les pra-tiques culturelles minoritaires, on ne peut pas non plus les exclure d’avance car cela reviendrait à dire que la culture majoritaire doit être dominante du fait même qu’elle est majoritaire. C’est l’idée qui est défendue par les assimilationnistes qui souhaitent impo-ser une culture qu’ils estiment être seule légitime. je pense qu’il faut plutôt opter pour le modèle de l’interculturalité qui per-met de construire une culture commune qui doit être négociée entre les différentes com-posantes de la société dans le respect d’un certain nombre de principes fondamentaux.

Avons-nous aujourd’hui un consensus, une paix sociale autour de ce principe ?nous vivons une période de tensions ex-trêmes autour de cette question mais le débat politique est en profonde contradiction avec la réalité sociale. une part importante

des discours politiques actuels voudrait réaf-firmer et reconstituer une pureté identitaire imaginée – qui n’a en vérité jamais existé -, tandis que la réalité de l’europe aujourd’hui, c’est qu’il s’agit d’un grand continent sociolo-giquement multiculturel qui a été travaillé par de grandes vagues d’immigration. une ville comme bruxelles, compte près de 50% de sa population qui est étrangère ou d’origine étrangère. en 70 ans, l’immigration est deve-nue profondément imbriquée dans le tissu social et c’est cette réalité que certains sous-estiment volontairement.

Mais cette imbrication ne va pas sans difficultés. Les phénomènes de ghettoïsa-tion par exemple… Comment jugez-vous les politiques d’intégration en Belgique? il y a surtout un problème de pauvreté croissante au sein des populations issues de l’immigration. un belgo-marocain et un belgo-turc sur deux vivent en dessous du seuil de pauvreté. mais en même temps, les immigrés ne forment pas un ensemble homogène, car ils sont traversés par des clivages de stratification sociale. Quant aux politiques d’intégration, il faut distinguer les politiques spécifiques des politiques géné-riques. beaucoup de personnes faisant par-tie des « élites » au sein des communautés étrangères ne passent jamais par un dispo-sitif d’intégration ou ne sont jamais amenées à rencontrer un fonctionnaire de l’intégra-tion. Cela veut dire que les dispositifs spé-cifiques ne touchent qu’une petite fraction du public. Ce sont donc les dispositifs géné-riques qui sont à mon avis plus importants et mériteraient d’être davantage soutenus : le fonctionnement de l’école, de la sécurité sociale, du marché du logement et du mar-ché du travail, ce sont là les grands méca-nismes intégrateurs mais qui connaissent pourtant de grandes lacunes. en belgique, comme le démontrent les enquêtes Pisa, on ne peut que constater l’incapacité de l’école – et surtout de l’école publique – à réduire les inégalités sociales. La mise en place du « décret inscriptions » a montré l’existence de situations de privilège permettant à des groupes sociaux de monopoliser certaines écoles en repoussant les plus faibles vers des écoles de moins bonne qualité. or, sou-vent les plus faibles sont des enfants issus de l’immigration. Cette difficulté est aussi liée à un problème de concentration spa-tiale des populations immigrées qui devrait

à un moment donné être résolu, car parmi les dix-neuf communes de bruxelles, six accueillent de manière tout à fait dispro-portionnée une part très importante de la multiculturalité bruxelloise. Cela dit, cette concentration spatiale n’est pas toujours un mal en soi. Certaines études ont en effet montré que les quartiers de Chinatown à travers le monde ont permis l’intégration économique des Chinois à l’étranger parce qu’ils créent des opportunités d’emplois autour d’une culture particulière. de même, si l’on prend le cas de la petite anatolie à bruxelles, on constate un phénomène simi-laire, avec le développement de toute une économie liée aux petits commerces turcs qui créent des opportunités d’emplois im-portantes pour les membres de cette com-munauté. toute ségrégation spatiale n’est donc pas à condamner a priori. Le problème à bruxelles c’est que cela s’accompagne d’une concentration de désavantages so-ciaux. L’autre mécanisme d’intégration sur lequel il est nécessaire d’agir avec plus d’efficacité, c’est le travail. Il faudra notam-ment s’attaquer au phénomène du « plafond de verre » car on peut aisément constater l’existence de blocages importants que subissent certains groupes sociaux pour accéder à des emplois en adéquation avec leurs formations. Par rapport à cette ques-tion particulière, nous avons beaucoup à apprendre des pays anglo-saxons parce qu’ils sont beaucoup plus sévères avec les mécanismes discriminatoires que les pays continentaux européens.

Propos recueillis par SK

1 Voir page ci-contre. 2 en 2013 , on compte, selon les nations unies, 82 millions de personnes issues de pays du sud qui habitent dans d’autres pays du sud contre 81 millions de personnes du sud qui s’installent dans des pays du nord.3 abdelmalek sayad, L’immigration ou les para-doxes de l’altérité, bruxelles: de boeck, 1991.4 thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, collection « Les Livres du nouveau monde », Le seuil, 2013.5 Claude Lévi-strauss, Race et histoire, 1952, collection « médiations », ed. gonthier, Paris, 1982 (1961).

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L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 15

Focus :l’asile en Belgique : quelques chiffres

2014 2015 Progression janvier 1.376 1.313 -4,6%février 1.209 1.211 +0,2%mars 1.177 1.348 +14,5%avril 1.193 1.289 +8,0%mai 1.122 1.708 +52,2%juin 1.403 2.289 +63,2%juillet 1.490 2.975 +99,7%août 1.580 4.621 +192,5%septembre 1.797 5.512 +206,7%octobre 1.693 4.810 +184,1%novembre 1.528 4.199 +174,8%décembre 1.645 4.201 +155,4%Total 17.213 35.476 +106,1%

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

35.476

14.25

3

11.42

0

12.44

3

11.78

8

21.96

5

35.77

8

42.69

1

24.54

9

18.80

5

16.94

0

15.35

7

15.95

7

11.58

7

11.11

5

12.25

2

17.18

6

19.94

1

25.47

9

21.46

3

15.84

0

17.21

3

Décisions dans les dossiers d’asile en 2015

Décision au fonds (par le CGRA) Nombrereconnaissance de la qualité de réfugié 6.757octroi du statut de protection subsidiaire 1.365refus du statut de réfugié et du statut de protection subsidiaire 4.238refus de prise en considération d’une demande d’asile 364refus techniques 337exclusion du statut de réfugié ou du statut de protection subsidiaire 62renonciation, retrait, abrogation du statut de réfugié et de Ps, sans objet 242

Les demandes d’asile par année (1994-2015)

Les demandes d’asile par mois (2014-2015)

Pays d’origine Nombre %1. irak 7.722 21,8%2. syrie 7.554 21,3%3. afghanistan 7.099 20%4. somalie 1.932 5,4%5. indéterminé 846 2,4%6. russie 777 2,2%7. guinée 752 2,1%8. rd Congo 650 1,8%9. albanie 538 1,5%10. iran 537 1,5%autres pays 7.069 19,9%Total 35.476

Les pays d’origine des demandeurs d’asile en 2015

Source : Commissariat général aux réfugiés et aux apatrideshttp://www.cgra.be/sites/default/files/statistiques_asile_decembre_2015_0.pdf

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ACTION SOCIALE

L’INFO CPAS troisième trimestre 2016 16

Le 20 septembre dernier, les stagiaires des trois ateliers Couture de la maison de la Ci-toyenneté ont présenté leurs créations dans le cadre d’un défilé en plein air organisé dans le jardin du service par un bel après-midi d’automne.

des stagiaires fréquentant d’autres services d’insertion sociale, des travailleurs de notre Centre et des Conseillers de l’action sociale sont venus applaudir et encourager les créa-teurs. Étaient également présents marie-france mahy, Présidente du CPas de Liège et jean-marc jalhay, directeur général - qui ont pris la parole pour présenter l’événement - ain-si qu’alix dequiper, directrice de l’aide sociale et Claude emonts, notre Président honoraire.

Dix-sept stagiaires ont défilé pour présenter près de cinquante tenues originales confec-tionnées au cours d’une année à raison de trois heures par semaine pour les niveaux « débutants » et « confirmés » et de quatre heures par semaine pour les « autonomes ».Les stagiaires de l’atelier Cuisine de la mai-son Carrefour ont participé à l’événement en préparant le drink qu’il ont proposé à la suite du défilé.

Les ateliers Couture visent un certain nombre d’objectifs opérationnels à atteindre sur une année. il s’agit bien entendu de s’intégrer dans un groupe et de participer à la vie du service et au développement des activi-tés qui y sont proposées. de manière plus

spécifique, il s’agit également d’apprendre à coudre avec et sans machine, de concevoir en autonomie son propre vêtement et d’en mener la réalisation jusqu’au bout, d’ap-prendre à effectuer retouches, réparations et « customisation » de vêtements existants ainsi qu’à réaliser du linge de maison.

en 2015, trente-trois personnes ont fréquen-té les ateliers Couture de la maison de la Citoyenneté qui, à l’instar des autres ateliers et activités proposés par les services d’inser-tion sociale du CPas de Liège, visent à (re)créer du lien social, à apprendre à respec-ter un cadre de travail ainsi qu’à développer chez les stagiaires autonomie, estime de soi, créativité et habileté manuelle.

Un défilé de mode à la Maison de la Citoyenneté !