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Le livret enseignant « Quand la biodiversité donne vie à ma ville ! »

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« Quand la biodiversitédonne vie à ma ville ! »

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Sommaire

La biodiversité, qu’est-ce que c’est ? page 2

Les villes peuvent-elles être « nature » ? page 4

De la nature en ville, mais où ? page 6

Elles sont envahissantes ! page 8

Cultivons la biodiversité en ville ! page 10

La biodiversité ? Des potagers ! page 12

La biodiversité et nos déchets ? page 14

La biodiversité, au fil de l’eau ! page 16

La biodiversité rafraîchit la ville page 18

Zoos et muséums, gardiens de la biodiversité page 20

Vous souhaitez télécharger les fiches « Élèves » qui accompagnent ce document ?Rendez-vous sur www.veolia.com

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Septembre 2010 / Document réalisé par la Directionde la Communication de Veolia Environnement.36-38 avenue Kléber, 75016 Paris, France.

Coordination éditoriale : Julie Chavaribeyre /Rédaction : Frédéric Denhez / Illustrations (conception et réalisation) : SLR /Iconographie : Laure Duquesne, Gilles Hureau /Graphisme : Valérie Charlanne, Téo Löhrer - Damien Lagier | COMAMA.Impression : DEJAGLMC Imprimeur

Veolia Environnement remercie vivement le Muséum national d’Histoire naturelle pour sa participation et ses conseils, notamment Delphine Nahon et Hugo Plumel. Merci également à Adrien Rozès pour avoir partagé avec nous son regard sur cet outil ainsi qu’à l’ensemble des personnes qui ont contribué à enrichir ce document : Valérie Charlanne, Chantal Chavaribeyre, Pauline Danel, Geneviève Férone, Julien Juge,Philippe Langénieux-Villard, Johann Lasserre et Mathieu Tolian.

CRÉDITS PHOTOS Photothèque VEOLIA : Christophe Majani d’Inguimbert,Rodolphe Escher, Olivier Guerrin, Richard Mas, Jean Philippe Mesguen, Jean-Francois Pelegry, Manolo Mylonas, Jean-Marie Ramès, LE SQUARE / F. Benausse / A. Desvaux / W. Crozes,Alexis Duclos, Philippe Eranian, Chien-Min Chung –Polaris/interlinks Image, Denis Dailleux / Agence VU,Stéphane Lavoué / MYOP, Chris Maluszynski / AgenceVU, Justin Sutcliffe - Polaris / interlinks Image. MNHN - L. Bessol, B. Faye, P. Lafaite, E. Gonthier, C. Lemzaouda. Matton images : Blend Images, fStop Images, Imagebroker, Moodboard, OEM Images,OJO Images, Radius Images. Julie Chavaribeyre, Fred Christophorides.

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Lorsqu’on imaginela nature en ville,on pense d’abord aux parcs, aux squares, aux

jardins privés. Mais prenons le temps de

réfléchir… Les fleurs plantées dans des pots,

les murs de végétaux, les potagers dissimu-

lés sur des toits, les jardins dessinés sur des

ronds-points, les avenues plantées d’arbres,

les cours d’eau, le brin d’herbe qui profite

d’une fissure dans un mur pour voir le jour,

sont autant d’éléments de cette nature.

Mais encore… Le bois, l’argile, le calcaire, le

sable ou la terre sont des produits de la bio-

diversité qui sont issus de la décomposition

d’êtres vivants. En réalité, on se rend compte

que la nature se cache un peu partout ! Si

l’homme considère la ville comme artificielle,

les espèces animales et végétales ont su

s’approprier la nature des villes. Elles sont

devenues leur refuge, leur havre de paix.

Cette biodiversité qui se développe dans les

villes et leurs alentours nous rend de grands

services. La biodiversité, c’est notre nourri-

ture, nos médicaments, mais aussi la fertilité

des sols, la régulation du cycle de l’eau, l’oxy-

génation de l’atmosphère, la stabilisation

relative des climats, le contrôle des inonda-

tions… Elle prend soin de l’espèce humaine,

elle veille à son bien-être. En quelque sorte, la

biodiversité c’est l’assurance vie, de la vie !

Geneviève Férone

Directrice du développement durable

Veolia Environnement

ÉditoEn ce début de millénaire, plus de 50 % de la population

mondiale est citadine. La ville attire, elle captive.

Mais, comment la définir ?

L’ensemble des pays ne s’accorde pas sur la définition. Pour certains, il s’agit d’une entitéde plus de 2 000 habitants ; pour d’autres, c’est une question de densité ou de proportion.Ce qui est certain, c’est que la ville a su développer un imaginaire. On la qualifie de dense,de rythmée, de bruyante, d’engorgée. Elle serait artificielle, aux antipodes du naturel.

Et pourtant… la ville, c’est la vie !

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Fait rare, ce mot entra en quelques mois dansle vocabulaire de la plupart des langues de laplanète. En 1992, à Rio de Janeiro au Brésil, il

fut même le thème principal du fameux« Sommet de la terre » qui réunit pour la pre-mière fois la plupart des chefs d’État autour

des problèmes environnementaux de la pla-nète. Une « Convention sur la diversitébiologique » fut signée : son article 2 définitla biodiversité comme étant « la variabilitédes organismes vivants de toute origine, ycompris, entre autres, les écosystèmes ter-restres, marins et autres écosystèmesaquatiques, et les complexes écologiques quien font partie ; cela comprend la diversité ausein des espèces et entre espèces, ainsi quecelle des écosystèmes. »

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La biodiversité, qu’est-ce que c’est ?Un mot et un concept très récents

La biodiversité, c’est la richesse de la vie.La biodiversité, c’est la vie !Elle s’appréhende facilement au contact dece que l’on voit le mieux: les espèces, lesdifférentes formes de vie. Plus il y a d’es-pèces dans un milieu naturel, dans unpaysage, plus la biodiversité est a prioriélevée.

Dans un lieu quelconque, en comptant les espèces annéeaprès année, les scientifiques peuvent dire si la diversité(inter) spécifique est importante ou non, si elle diminue, sielle augmente ou si elle reste constante.

Une autre façon d’aborder la biodiversité est de comparerentre eux les individus de la même espèce. Combien y a-t-ilde types différents ? C’est ce que l’on appelle la diversitéintraspécifique. Elle s’étudie au niveau d’une population.Dans une même espèce les individus qui la composent peu-vent être différents : on parle de polymorphisme.

La variété des gènes au sein d’une même espèce participeà la biodiversité générale. Or, pour la nourrir, pour éviterl’uniformité des individus nés de la combinaison des gènesde l’espèce, il n’y a pas beaucoup de solutions. Il faut mélan-ger les gènes comme on mélange les cartes dans un jeu, etles tirer à chaque partie. Cette diversité génétique est assu-rée par la reproduction sexuée. C’est l’essence même del’évolution : fournir à la sélection naturelle le plus grandnombre de possibilités pour que le train de la vie poursuivesa course.

Le mot « biodiversité » est aujourd’hui très employé. Il fait partie del’actualité, du vocabulaire courant. C’est un beau succès, car son his-toire est très récente : le mot a été fabriqué en 1986 à partir de« biological » et « diversity » pour servir de titre à un forum interna-tional sur le concept de… « biological diversity » organisé auxÉtats-Unis d’Amérique par la National Academy of Sciences et laSmithsonian Institution.

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Richesse et polymorphisme

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Le troisième niveau à partir duquel on peut caractériser la biodiversité, c’estla variété des milieux naturels (diversité écologique). Cette variété est assezfacile à appréhender parce que l’on comprend intuitivement qu’une plainecéréalière est plus pauvre, en termes de biodiversité, qu’une forêt.

Cela dit, les apparences peuvent parfois être trompeuses : une forêt, aussi richequ’elle y paraît, peut s’avérer d’une immense pauvreté si elle est dominée par uneseule espèce. L’étude de la diversité écologique repose donc aussi sur celle de ladiversité spécifique de chaque milieu. Cette étude repose sur l’analyse des propor-tions de chaque espèce : une forêt constituée de beaucoup d’espèces dontl’effectif d’une seule est très supérieur aux effectifs de toutes les autres, n’est pasaussi diverse qu’une forêt formée du même nombre d’espèces aux effectifs équi-valents. Les scientifiques disposent d’outils mathématiques très complexes, quel’on appelle « indices », pour évaluer ces proportions.

Cependant, la diversité écologique, ce n’est pas que cela. C’est avant tout l’explo-ration des interactions entre les espèces, ainsi qu’entre les espèces et leur milieu ;c’est aussi les relations de coopération, de mutualisme, de symbiose, de parasi-tisme ; les échanges alimentaires (prédation, recyclage) entre les espèces ; lesrelations entre les membres d’une même population ; la façon dont les paramè-tres du milieu naturel (climat, sol, humidité, ensoleillement etc.) influent sur lesespèces, et inversement. Tout cela forme l’écheveau qui structure un milieu, unbiotope, un écosystème, un paysage.

Une couverture tricotéeLa biodiversité, c’est des « réseaux sociaux ». C’est un immense tricot dont chaquemaille représente une espèce. Lorsqu’une maille s’effiloche, le tricot est déjàmenacé. À partir de combien de mailles abîmées s’effilera-t-il complètement ? Nulne peut le prévoir. Par contre, ce que l’on sait, c’est qu’un milieu résiste d’autantmieux aux aléas (ouragan, inondation, pollution, espèce envahissante, urbanisationetc.) que le tricot est dense et épais. Grâce aux interactions, à la reproduction etaux mutations, la biodiversité change en permanence. Il n’y a pas qu’un seul équi-libre dans la nature ; il peut en exister plusieurs. Plus un écosystème a la capacitéde disposer d’une gamme de solutions lorsqu’un problème arrive, plus il résiste.

Sur la terre la biodiversité est estimée entre 3 et 100 millions d’espèces (1,8 sontaujourd’hui connues). Elle a constitué avec le temps une fine couverture recouvrantnotre planète. Épaisse de quelques dizaines de centimètres au sol, de 11 km en mer,15 km dans le ciel, cette biosphère est fragilisée chaque jour par l’urbanisation,l’agriculture intensive, la pollution, le braconnage, la surpêche, ou encore par lamondialisation de quelques espèces envahissantes.Quelle importance ? Et bien, la biodiversité, c’est nos fruits et légumes, nos viandes,nos poissons, nos fromages et nos alcools ; c’est aussi beaucoup des principesactifs de nos médicaments. C’est également la fertilité des sols, la régulation ducycle de l’eau, l’oxygénation de l’atmosphère, la stabilisation relative des climats, lecontrôle des inondations… La biodiversité est un élément fondateur de nos cul-tures qui sont toutes issues d’une conception particulière de la nature.En dépit de sa technologie, notre espèce ne peut vivre sans la biodiversité. La bio-diversité, c’est l’assurance-vie… de la vie !

Interactions

Bon à savoir…Il y a rareté et rareté!Ce n’est pas parce qu’une espèce est rare, là où on lacherche, qu’elle est… rare. Par exemple, on pense queles prédateurs sont rares. Comme la plupart du tempsils ratent leurs proies, il leur en faut beaucoup pourespérer en attraper une. Ils patrouillent donc sur devastes territoires. C’est la raison pour laquelle, il estplus probable de croiser une proie que son prédateur. À l’inverse, une espèce peut-être très abondante dansson habitat, et extrêmement rare à l’échelle du globe.

Espèce, espècesUne espèce, c’est un ensemble d’organismes vivantsdont la descendance est capable de se reproduire. Unâne et un cheval peuvent avoir une descendance, maiscette descendance sera stérile. Finalement, pour appar-tenir à une espèce, il faut pouvoir être grand-père ougrand-mère !

Que làUne espèce qui n’existe que dans un habitat particulier,ou dans un lieu géographique isolé comme une île estqualifiée d’endémique : on ne peut la rencontrer nullepart ailleurs dans le monde. Quand bien même cetteespèce serait abondante, là où elle est, elle revêt àl’échelle de la planète une importance capitale. Elle estpatrimonialement rare même si son effectif, dans unhabitat donné, est important. Si jamais son habitat estdétruit, elle risque de disparaître.

Crise ou pas crise?La biodiversité n’est pas en bonne santé car les habi-tats des espèces sont tous les jours un peu plusréduits par l’urbanisation et l’agriculture. Depuis unpeu plus d’un siècle, la biosphère est confrontée à unepression qu’elle n’avait jamais connue auparavant. Labiodiversité est confrontée à une érosion accélérée,un bouleversement continu que personne n’est capa-ble de modéliser.

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Les villes peuvent-elles être « nature » ?Des villes denses, parfois tentaculaires

Les villes étaient également contraintes pardes enceintes qui avaient pour fonction dedissuader les agresseurs. Enfin, ces villesétaient denses pour des raisons pratiques :

construire des maisons et des immeublesépaule contre épaule, sur des rues étroites,était un moyen de s’isoler convenablementde la chaleur, du froid ou du vent.

Cela permettait de faciliter l’approvisionne-ment en nourriture et en énergie.

Évidemment, à vivre l’un sur l’autre on aug-mente les risques d’incendie et de maladiesinfectieuses. On laisse également peu deplace à la biodiversité, autre que celle desanimaux domestiques, des rats et autresdétritivores qui se nourrissent de nosdéchets.

Longtemps les villes ont été denses, faute de vouloir s’étendre. Nonque les matériaux manquaient, mais une cité trop étalée aurait exigébeaucoup de déplacements qui, jusqu’à la révolution du pétrole,étaient couteux.

La situation changea dans les villes euro-péennes et américaines lorsque lesmédecins se rendirent compte à quel pointles défauts d’hygiène et la promiscuitéintervenaient dans la mortalité liée auxmaladies infectieuses. Des politiques d’urbanisme furent mises en œuvre pour rendre lesgrandes villes salubres. Ces politiques ont considérablement trans-formé les cités européennes qui étaient presque toutes organisées enquartiers anarchiques issus du Moyen Âge. Il fallait amener le soleil,destructeur de microbes, jusqu’aux rues et à l’intérieur des habita-tions. Il fallait permettre à l’air de circuler afin d’évacuer les miasmesissus de la promiscuité.

Dans les grandes villes d’Europe, la réurbanisation de la fin du XIXe siè-cle se fit à partir de larges avenues rectilignes plantées d’arbres, deplans cohérents de circulation entre les quartiers désenclavés et de lacréation de grands parcs publics et d’espaces verts. En Amérique duNord, d’immenses parcs urbains virent le jour sous l’impulsion dumouvement conservationniste.

Le verdissement des villes se poursuivit dans le premier tiers duXXesiècle avec la mode des cités-jardins et des cités ouvrières : desmaisons accolées l’une à l’autre, chacune avec son jardin, regardantensemble un grand parc commun. C’est ensuite à la verticale que denouvelles cités-jardins furent bâties : de grands immeubles entourésde parcs gigantesques pour absorber le formidable exode rural de laseconde moitié du XXe siècle.

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Parcs et cités jardins

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Étalement urbain,tours et lacs artificielsLa fin du XXe siècle a été caractérisée par deux mouvements en apparence contra-dictoires : un exode rural, c’est-à-dire, de grands déplacements de populationsqui ont abouti à une croissance démesurée et trop rapide des villes anciennes, audétriment des plans d’urbanisme et des espaces verts. Ces grandes cités s’étalè-rent rapidement tout en se densifiant pour former des mégapoles anarchiques oùles conditions de vie se détériorèrent. Au contraire, dans certains pays, la chertédes loyers et du foncier, le bruit et parfois l’insécurité ont provoqué une fuite desfamilles depuis les villes vers leurs périphéries. La création de banlieues, delotissements, de zones commerciales et d’affaires, reliées entre elles par desroutes, a détruit des terres agricoles et coupé en morceaux les milieux naturels.Les villes s’étalent, sans se densifier, en gaspillant de la terre et des milieux natu-rels. Dans les années 1980, la création de « ceintures vertes » faites de grandsparcs et de lacs artificiels, autour des métropoles puis de leurs banlieues, a mar-qué le retour du vert dans les plans d’urbanisme.

Malgré tout, depuis un peu plus d’un siècle, les grandes cités multiplient les tours :ces symboles de puissance et de pouvoir donnent une image froide, artificielle,impropre à la vie sauvage.

L’augmentation de la démographie profite en premier lieu aux villes : dans vingtans, plus de 60 % des habitants de la planète seront urbains. Faute d’espace suf-fisant en ville et dans les milieux naturels, on peut se questionner : où etcomment la biodiversité va-t-elle pouvoir perdurer ? Et bien… en ville ! Là où jus-tement elle sera indispensable pour améliorer la qualité de vie d’urbainstoujours plus nombreux.

Les villes peuvent être des refugesLa ville doit son existence à la nature. Elle le lui rend bien souvent. Pour les espècesvivantes, les agglomérations sont devenues des amalgames de paysages qui sesubstituent, plus ou moins, aux habitats naturels. Or, à cause de l’étalement urbainet de l’intensification des monocultures agricoles, les villes ont fait le vide autourd’elles. Elles sont finalement dans la position de refuges, d’îlots, voire d’oasis pourcertaines : les formes de vie qui les investissent sont moins confrontées que par-tout ailleurs aux pesticides et à la chasse. Elles trouvent, en ville, de l’eau, de lanourriture, de l’ombre, de la chaleur ou de la fraîcheur en toute saison. Dans cer-taines régions du monde, y compris dans les pays les plus riches ou les plusprotecteurs de leur environnement naturel, la biodiversité des grandes villes estplus élevée que dans la campagne environnante. Mais il ne faut pas généraliser. Ily a ville et ville! Les façons de construire et d’urbaniser ont une influence énormesur la biodiversité urbaine.

Les villes peuvent-elles être « nature » ? Oui, si elles acceptent de faire un peu deplace à la biodiversité.

Bon à savoir…Les villes sont des constructions… naturelles !?D’une certaine façon, la biodiversité n’a jamaisquitté la ville, car celle-ci en est un peu le produit.Le bois est un élément de la biodiversité : il est uti-lisé pour la construction, pour le chauffage, pour lacuisson. Le sable, le calcaire, le grès et, dans unemoindre mesure, l’argile et la terre ont beau êtredes roches, ce sont des produits de la biodiversitéqui sont issus de la décomposition d’êtres vivants.Par contre, le granite, le fer, le verre et le bêtonn’ont rien à voir avec la biodiversité. Enfin, le façon-nage et le transport de ces matériaux consommentde l’énergie, essentiellement du pétrole qui est, luiaussi, un produit issu à 100% de la biodiversité.

Qu’est-ce qu’une ville ?Chaque pays a sa définition. Aux Maldives, la ville,c’est Malé… la capitale. Aux Etats-Unis et auMexique, c’est une commune de plus de 2 500habitants. En France, c’est une entité comportantau moins 2 000 habitants. Le seuil est de 100 auPérou, de 200 en Norvège, de 1 000 au Canada, de10 000 au Sénégal, de 50 000 au Japon. En Chine,une cité est définie par sa densité de population(au moins 1 500 hab./km2) tandis qu’en Inde, il fautune population d’au moins 5 000 habitants dontles trois quarts ne sont pas agriculteurs.

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En 1967, dans une publication devenue célèbre dans lemonde de l’écologie (The theory of island biogeography,Princeton University Press) les deux scientifiques améri-cains Edward Osborne Wilson (l’inventeur du mot« biodiversité ») et Robert H. Mac Arthur établirent un lienempirique entre la taille d’une île, son éloignement du conti-nent, et sa biodiversité.

Grossièrement, plus une île est petite et distante de son continent,moins les naturalistes ont de chances d’y compter beaucoup d’es-pèces. À l’inverse, une île de grande surface peu éloignée du premiercontinent accueillera a priori beaucoup d’espèces car elles pourront

y venir plus facilement depuis le continent et auront plus de placepour vivre sur l’île. Cette relation, vérifiée in situ, est très difficile àtraduire en chiffres : les valeurs données par l’équation élaborée parWilson et Mac Arthur ne sont que des indications, rien de plus.

La plupart des naturalistes ont confirmé en ville ce que ces deuxauteurs ont observé sur les îles. Dans un milieu fragmenté comme laville, le lien entre la surface disponible, l’éloignement de la sourcedes espèces et la biodiversité est observable.

Selon Wilson, un milieu naturel dont la surface est divisée par dix voitson nombre d’espèces divisé en moyenne par deux. Mais cela peutêtre bien pire.

Les espaces verts, des îlesLa campagne soumise à la monoculture agricole et à l’étalementurbain voit sa biodiversité diminuer.

Certaines espèces qui ont perdu leurs habitats se réfugient en ville.On peut alors comparer la ville à l’une des îles de Wilson et MacArthur. Les espaces verts urbains : parcs, jardins publics sont d’autantplus riches en espèces qu’ils sont grands et proche de la source d’es-pèces : les milieux naturels de la campagne environnante.

Dans ce type de milieu artificiel, la relation aire/espèces nous donnequatre enseignements. Tout d’abord, les espaces verts (les îles) sontforcément riches en biodiversité compte tenu de l’état inquiétant desmilieux naturels (les continents) qui sont situés autour de la plupartdes grandes villes du monde. Le second enseignement est qu’il y ad’autant plus de biodiversité dans les cités que celles-ci lui ont amé-nagé beaucoup d’îles. Le troisième est que le lien doit être maintenuentre ces îles et les continents (milieux naturels). Enfin, le quatrièmeenseignement est que ce lien ne peut être maintenu sans les corri-dors biologiques qui relient les îles entre elles.

La nature en ville, mais où ?Un peu partout !

Wilson & Mac ArthurLes villes sont des refuges, parce que leurs espaces verts sont des îles.

On pense aussi à la multitude de jardins pri-vés. Mais peut-on vraiment parler de naturedans un milieu aussi artificiel et minéral ? Sitous ces espaces sont indubitablement verts,

ils sont malgré tout organisés, entretenus,coupés, tondus et élagués. Ils sont anthropi-sés, c’est-à-dire qu’ils n’existent que par etpour l’homme. Pourtant, même pauvres en

apparence, ces espaces de grande surface,peuvent être très riches.

Lorsqu’on imagine la nature en ville, on pense d’abord aux parcs, aux squares et aux jardins publics.

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Îlots et corridorsCes corridors biologiques existent déjà en ville. Ce sont les bordsde rivières et de canaux, les grands arbres plantés le long desboulevards, les immeubles, les bâtiments, les hauts réverbères,les clochers et minarets (sur lesquels nichent les oiseaux, desprédateurs notamment), mais aussi les jardins privés, les pota-gers et, on l’oublie souvent, les bords de routes, les tunnels, lesvoies ferrées.

Ce sont aussi tous les endroits où la nature s’installe spontanément :les fissures des murs, les trous dans les trottoirs, les espaces entre lespavés, les terrains vagues ou abandonnés. Ces corridors sont tous cesendroits de la ville qui, laissés sans entretien, se couvrent très rapide-ment de végétation. Dès lors qu’on laisse cette végétation pousser, ellefinit par constituer un écosystème, c’est-à-dire un îlot perduentre deux îles.

La biodiversité est donc potentiellement omniprésente en ville. Cet« archipel » constitué de ces îles voulues (les espaces verts publics etprivés) et de ces îlots spontanés, revêt dans beaucoup de cités uneimportance capitale : les villes d’aujourd’hui, aussi paradoxal que celapuisse paraître, sont parfois des réserves de biodiversité.

Les villes ont, a fortiori, le devoir de maintenir ces espaces verts et depromouvoir la spontanéité de la vie. Il est donc important d’accepterque des zones abandonnées soient colonisées par la végétation. Nepas pulvériser systématiquement d’herbicides sur les jardins, les trot-toirs est indispensable. Les friches industrielles ou commercialespourraient être converties en parcs naturels: casser le béton, ouvrir lesstructures, apporter de la terre, créer des remblais, des creux, desbosses etc. Tout cela multiplie les habitats et donc, les opportunitéspour la biodiversité.

Contrôler les opportunistesLe laisser-faire contrôlé est important car, même si les parcs etles jardins sont des « îles », il est possible que leur diversité spé-cifique soit élevée sans pour autant que leur biodiversité soitimportante. Dans de nombreux cas, la répartition des espècespeut être disproportionnée.

En ville, l’abondance de nourriture et les conditions privilégiées de vieprofitent avant tout aux espèces opportunistes. La biodiversité estdominée par quelques espèces. Pour corriger cela, la ville doit multi-plier les habitats, les diversifier et privilégier les corridors biologiques.L’important est d’éviter que quelques espèces prennent le pas surtoutes les autres.

Bon à savoir…Parcs ou jardins?Plus l’espace vert global de la cité est important, plus il y a d’es-pèces. Cela ne veut pas dire que seules les villes riches sontsusceptibles d’accueillir une diversité spécifique importante grâce àleurs grands parcs urbains. Une ville où le vert est partout, où il y aprofusion de jardins privés, d’allées fleuries, de rues arborées, peutégalement offrir à la biodiversité une surface totale bien plusgrande que quelques grands parcs urbains. C’est évidemment encore mieux si la ville propose des parcs ET desjardins !

De l’eauL’eau est l’élément fondamental. Sans eau, il n’y a pas de vie et donc,pas de biodiversité. Une ville doit proposer des fontaines, descanaux, des bassins pour ses habitants, mais aussi pour sa faune etsa flore. C’est important car comme nous le verrons plus tard, la bio-diversité entretient le cycle de l’eau.

De la diversité dans la diversitéUne ville n’est jamais aussi accueillante pour la biodiversité quelorsqu’elle lui offre le plus grand nombre possible d’habitats. Un parcurbain taillé au cordeau n’est, de ce point de vue, pas idéal. Mais ilpeut changer : en éclaircissant les arbres et arbustes de façon àobtenir des étages de hauteurs différentes, on démultiplie les pos-sibilités de nichée et de perchage pour les oiseaux.

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Les punaises et les acariens abondent dans les lite-ries. Les puces prolifèrent grâce aux animauxdomestiques. Leurs larves, lorsqu’elles tombent parterre, vont grandir et se métamorphoser grâce auxdéchets de la maison. Quant aux mites, elles senourrissent de nos vêtements ou de farine.

Les bâtiments dont les charpentes sont en bois sont une aubaineformidable pour d’autres insectes tels que les xylophages. Danstoutes les villes du monde, ces animaux creusent des galeries dansle bois, le plâtre, le ciment et les mortiers, et menacent la structuredes bâtiments.

Certains oiseaux sont devenus envahissants. S’ils profitent de nosdéchets, ils sont également nourris : pigeons, goélands, mouettes ouencore milans sont des hôtes habituels des grandes villes. On lestrouve aux alentours des dépôts d’ordures, des parcs et des mares.Ces animaux causent des dégâts. Leurs déjections sont des vecteursde germes pathogènes autour des bâtiments et des automobiles.

D’ailleurs ces germes constituent une biodiversité microbienne.Enfin, sans être envahissants, les renards, les chacals, les ours etles autres prédateurs attirés par nos déchets et, dans une moindremesure, par nos chiens et nos chats, peuvent causer des désagré-ments.

Mondialisationdes envahisseursLes espèces envahissantes ne sont pas les mêmes d’une ville à l’au-tre, mais les agglomérations étant souvent similaires, on y retrouvetoujours les mêmes familles d’animaux. La mondialisation deséchanges et des goûts, a conduit à une généralisation de certainesespèces végétales dans de très nombreuses régions du globe. C’estla raison pour laquelle on retrouve, dans beaucoup de ville, lesmêmes arbres comme le faux-vernis du Japon, ainsi que des plantestelles que la jussie. Ces plantes, ces espèces exotiques qui profitentde l’augmentation artificielle de leur aire de répartition, et de la tem-pérature plus élevée des villes, sont souvent considérées comme desfléaux. Pourquoi ? Parce qu’elles se reproduisent vite, plus vite queles espèces locales qui peuvent alors être menacées de disparition.Les habitats peuvent ainsi être menacés d’uniformité. Malgré tout,les espèces qui parviennent à s’installer hors de leur milieu originelsont rares (1 sur 1 000 en moyenne). Elles s’installent ordinairementlà où elles n’ont pas de concurrence, là où l’espace est libre et sou-vent sur des friches que les espèces locales ont du mal à conquérir.De façon générale, les espèces invasives perturbent assez peu lesécosystèmes urbains et les friches prouvent, une fois encore, leurintérêt : elles servent d’observatoire de l’arrivée et de la dynamiquedes espèces exogènes.

Elles sont envahissantes !Pas d’invasion sans l’homme

Du pigeon à l’ours blancNos déchets les attirent …

L’abondance de nourriture, la faiblesse rela-tive des prédateurs, la chaleur ou lafraîcheur, la permanence de l’eau, l’éclairageurbain, le bruit, la pollution: tout cela per-turbe les espèces sauvages. Pourtant,

beaucoup d’espèces s’y sont habituées.Certaines, comme les rats et les souris, enont largement profité. Ces espèces, aux exi-gences écologiques assez faibles, ont suprofiter des déchets urbains pour proliférer,

au point de devenir envahissantes pourl’homme. En ville, ces espèces ont développéune certaine dépendance vis à vis des activi-tés humaines. C’est l’homme qui leur fournitun cadre de vie favorable.

Dans l’environnement urbain, les conditions de vie sont assez particulières.

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Invasion, vraiment ?En définitive, qu’est-ce qu’une espèce envahissante ? Bien sûr, il y a des critèresobjectifs attachés à l’invasion mais le concept reste flou. Ce que l’homme retient,c’est ce qu’il voit : une espèce est envahissante dès lors qu’elle perturbe trop viteet en profondeur l’environnement auquel elle est habituée.

Mais de quelle nature parle-t-on? On parle de la nature telle que l’homme se la représente.Quelle conception lui donner dans l’environnement artificiel qu’est la ville ? Veut-on unenature sauvage, ordonnée, semi-ordonnée, jardinée, ou encore architecturée ? Quels outilsmettre en œuvre pour la préserver, pour la faire évoluer et dans quelle mesure ? Derrièrele concept d’espèce envahissante, il y a des présupposés culturels. Les citadins ont ten-dance à rejeter en bloc toute espèce étrangère introduite, volontairement ou non, sousprétexte que ce n’est pas « naturel ». Ils ont également tendance à vouloir éradiquer cesespèces pour revenir à l’état « d’avant ». Mais qu’est-ce que la nature en ville si ce n’estune construction artificielle, dans son origine comme dans son entretien ?

S’il est entendu qu’il faut limiter le développement objectivement anarchique de certainesespèces, il n’est pas inutile de considérer une espèce exogène comme un apport à la bio-diversité en ville, à condition qu’elle ne menace pas une autre espèce installée depuislongtemps. La ville, a-t-on dit, est un refuge, un archipel artificiel. A ce titre, elle a vocationà accueillir des espèces qui, à cause de la mondialisation s’installeront d’une manière oud’une autre. En acceptant ces espèces, les citadins auront accès à une autre forme denature, un enrichissement qui contribuera à changer leur regard sur la biodiversité.

Prédateurs, nuisibles ?En ville, la subjectivité de la notion d’« espèce envahissante » se remarque à l’ana-lyse de l’augmentation de certaines populations d’espèces prédatrices, par rapportà leurs milieux naturels respectifs.

Sur les sommets de la plupart des cités plantées de nombreux gratte-ciel ou édifices trèsélevés (monuments religieux, cheminées d’usine, relais télé, œuvres d’art monumentalesetc.), nichent désormais des populations parfois importantes de prédateurs. Dans certainscas, la population de ces oiseaux est plus importante en ville, qu’autour des villes : les pes-ticides, la chasse, la destruction des habitats peuvent les avoir décimées. Faucons, milans,buses, aigles se rencontrent aujourd’hui dans de nombreuses villes du monde. Ils y chas-sent les rats, les souris, les mulots, les pigeons qui ont eux-mêmes profité de la ville. Or,au-delà d’un certain seuil, dès lors qu’ils sont bien visibles, les habitants les considèrentcomme envahissants, au sens de nuisibles. Si autant de prédateurs s’installent en ville,c’est pourtant bon signe car ces animaux, situés aux positions les plus élevées des réseauxalimentaires, sont d’excellents indicateurs biologiques.

Leur bonne santé reflète la bonne santé de la biodiversité en ville.

Bon à savoir…Plus d’azote que d’engrais?Le bon accueil que les villes font à lanature s’explique aussi par la granderichesse de leur terre en azote. Une partiedes oxydes d’azote diffusés dans l’air par lacombustion de matières fossiles, en parti-culier dans les moteurs diesel, setransforme en nitrates, puis retombe sur lesol grâce aux pluies. Cela enrichit le sol enson engrais naturel : l’azote. Le plus éton-nant est que, dans certaines grandes villestrès polluées, cet apport aérien est plusimportant que celui des campagnes envi-ronnantes qui est lié à l’épandage desengrais artificiels. Une telle richesse enazote favorise les espèces dites « nitro-philes » qui poussent et se reproduisenttrès vite tant qu’il y a de l’azote dans le sol.

Chiens, chatsLes premières espèces envahissantes sont,de loin, les chiens et les chats. Les animauxdomestiques sont partout en ville. Ils peu-vent causer des dégâts d’ordre à la foishygiéniques (les crottes de chien sur les trot-toirs), sanitaires (les poils qui véhiculent denombreux germes pathogènes), botaniques(l’urine de chat peut tuer des arbustes) etécologiques (les chats sont bien connus pouraimer croquer les oiseaux et les petits mam-mifères). Cette prédation s’accentue avec leschats harets, les chats qui sont retournés àl’état sauvage. Quant aux bandes de chienserrants, leur caractère invasif est souvent liéau fait qu’elles font peur aux citadins.

Pour le plaisirUne espèce n’a pas besoin d’être représen-tée en très grand nombre pour être qualifiéed’envahissante : quelques crocodiles trouvésdans les égouts d’une ville suffisent.Relâchées par des collectionneurs qui nesavent plus qu’en faire, des espèces exo-tiques se retrouvent dans un environnementurbain très différent de leur cage ou de leurterrarium. Certaines s’en sortent, comme lescrocodiles, les tortues ou les serpents. Si cesespèces font peur, elles ne représentent pasun grand danger écologique.

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Tout est flou, tout est diffus. Si elle est apparemment très verte vue du ciel, en réalité il s’agit de« vert » entremêlé de routes, de parkings, de maisons. C’est un vertsouvent monotone : celui du gazon des jardins, celui des feuilles desgrandes cultures agricoles. La périurbanisation est un drame pour lanature en ville, parce qu’elle réduit et sépare considérablement lesespèces de leur habitat. Moins l’effectif d’une population est impor-tant (parce que la population a été physiquement séparée en demultiples sous-populations), moins elle se reproduit, et plus son effec-tif se resserre : c’est l’effet « Allee ». En deçà d’un certain effectif, unepopulation animale ou végétale finit par décliner. Par contre, si cetteespèce peut encore communiquer avec d’autres populations de lamême espèce, des échanges peuvent s’opérer : un mâle peut trouverune femelle ailleurs que dans son groupe réduit. Malheureusement,cette communication est souvent rendue difficile. L’étalement urbain,le mitage immobilier, la monoculture agricole créent des obstaclesphysiques parfois insurmontables pour de nombreuses espèces. Lespopulations se retrouvent donc isolées, séparées physiquement etdonc génétiquement : la diversité et la démographie se réduisent.

La ville est un archipel à condition que l’on considère la campagnealentour comme un continent qui alimenterait la ville en faune et enflore ! La première chose à faire pour cultiver la biodiversité en ville,c’est de la cultiver à l’extérieur: maintenir des îlots de nature, pastrop éloignés les uns des autres, si possible reliés par des corridorsbiologiques.

Cultiver la biodiversité en ville !Préserver la source… pour préserver la vie

Pour que des espèces animales et végétaless’installent spontanément en ville ou l’em-pruntent dans leurs déplacements, il fautqu’elles puissent y accéder. Il est donc essentiel qu’une « source » ali-mente la ville en espèces sauvages. Or, lasource peut se tarir si on l’épuise ou si on lacoupe de la ville. Cette source, c’est la nature

qui environne la cité: la nature sauvage, maisaussi la nature contrôlée par l’agriculture.Cette nature est souvent menacée par lapériurbanisation.La périurbanisation, c’est l’étalement d’uneville en tache d’huile à partir de ses fron-tières historiques. La ville s’étend car lapression démographique devient trop impor-

tante, du fait des nouveaux arrivants. Des communes se développent, et s’étendent àleur tour: des zones pavillonnaires et deszones d’activité voient le jour. Parfois, ce nouvel ensemble devient telle-ment tentaculaire, que la distance à parcourirpar les habitants pour se rendre en ville esttrop importante.

La ville est un archipel. Elle a besoin d’un « continent », c’est-à-dired’une « source » proche pour être visitée par la nature.

Un archipel a besoin d’un continentCette zone périurbaine est étrange, car elle n’est ni tout à fait urbaine, ni parfaitement campagnarde.

Plus d’habitats, plus de placeDans la ville, ce qui compte, c’est la multiplicité des habitats et lasurface totale de zones vertes offertes à la nature. Les deux sontliées car, outre l’architecture et l’urbanisme, c’est la végétationelle-même qui sert de support aux habitats « naturels ». Entre unparc urbain formé d’une immense zone engazonnée entourée d’unalignement d’arbres, et un autre constitué de prairie, de gazon, debosquets, de haies, d’arbres, d’arbustes, de mares etc., la biodiversiténe sera pas du tout la même. Les municipalités doivent donc faire ensorte de diversifier la capacité d’accueil de la biodiversité : multiplierles strates (herbe, fleurs hautes, arbustes, arbres moyens, arbreshauts), les reliefs (collines, remblais, déblais, dépressions etc.), lesconditions de vie (humide, sec, au soleil, à l’ombre etc.), les milieux(prairies, haies, zones humides etc.). Il est possible de diversifier leshabitats sans changer les pratiques ou si peu. En effet, laisser l’herbegrandir, les fleurs s’épanouir, les haies se refermer un peu, l’eaudéborder à l’occasion des mares, la végétation pousser sur le borddes routes et au pied des arbres, les feuilles tomber et pourrir, c’estdonner le temps à la nature jardinée de vivre un peu plus longtempsqu’à l’accoutumée. Cela permet d’augmenter le nombre d’habitatspossibles et donc de favoriser la vie.

L’autre façon de cultiver la biodiversité en ville est d’augmenter lasurface qui lui est offerte. Qu’elles se trouvent dans le sol ou plantéesdans des pots, sur des balcons ou sur des toits, le long d’un mur ousur le mur, dans un jardin ou une cage d’escalier, les plantes consti-tuent à elles seules des habitats ou des îlots. A l’échelle d’une ville,ces plantes occupent une surface totale considérable. De plus, ellesparticipent, de proche en proche, à ces corridors biologiques qui per-mettent aux animaux de passer d’un espace vert à un autre.

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Corridors, oui, mais…Ces corridors sont d’une importance capitale. Ils permettent derelier l’archipel urbain à l’archipel périurbain, ou au continent, sila campagne alentour n’a pas été trop modifiée. Au sein de l’archi-pel urbain, ils relient les îles et îlots entre eux.

Bien souvent, ils existent déjà sans qu’on les voie : ce sont les alléesd’arbres, les bords de rivières et de routes, les tunnels, les égouts et, leréseau des zones vertes privées. Mais pour que ces corridors soientefficaces, il faut qu’ils puissent assurer leur fonction de transmission.Il ne faut pas trop tailler les végétaux, éviter la pulvérisation de pro-duits chimiques, laisser la végétation pousser tranquillement, lesorganiser de façon à ce qu’ils accueillent eux-mêmes plusieurs habi-tats. L’homme doit les surveiller, les encadrer, mais ne doit surtout pasles empêcher de vivre ! Des corridors de gazon ou d’arbres taillés tousles ans n’ont en réalité aucun intérêt !

L’idéal est une ville dense (pour éviter la périurbanité et améliorer sonefficacité énergétique), traversée par quelques « routes vertes » ;pénétrée, jusqu’à son centre, par des langues de nature venues de lacampagne ; ponctuée de parcs urbains de grandes tailles et d’une mul-titude de surfaces vertes particulières. Des villes majeures commeTillburg aux Pays-Bas, Curitiba au Brésil ou Montréal au Canada, ontréussi à marier de façon visible nature et homme.

Cependant, les scientifiques manquent encore de recul. Nul ne saitaujourd’hui modéliser précisément le fonctionnement des corridorsbiologiques. Personne ne sait précisément comment la faune les uti-lise. Les risques sanitaires et écologiques du mariage de la nature etde la ville ne sont pas non plus précisément cernés. On peut ainsi sedemander si, cultiver la biodiversité en ville, ce n’est pas exposerl’homme à des animaux dangereux, faciliter le travail des espècesenvahissantes ou encore confronter des animaux à des dangers aux-quels ils ne peuvent faire face.

Pour cultiver la biodiversité en ville, il existe encore beaucoup derecettes à tester !

MontréalMontréal est un exemple d’urbanisme vert : cette ville est composéed’un millier de parcs. Vingt d’entre eux sont de grande taille, dix sontlaissés plus ou moins à l’état de nature. L’immense Mont Royal permetaux Montréalais de faire du ski en hiver, à deux pas du quartier d’affaireset de l’université Mac Gill. À cela s’ajoute des corridors biologiques etune politique foncière qui, depuis 2004, préserve quelque 8 % du terri-toire de l’appétit immobilier.

CuritibaAu Brésil, en dépit de l’explosion démographique, la capitale de l’état duParana est un exemple d’urbanisme vert réussi. La ville compte une tren-taine de parcs urbains, des forêts, d’innombrables espaces verts.Certains parcs sont dédiés précisément à la préservation d’espèceslocales. La municipalité étudie la possibilité de transformer une auto-route urbaine en corridor biologique.

TilburgCette ville qui est située dans la région industrielle d’Amsterdam, capi-tale des Pays-Bas, a « renaturé » les rives de la rivière Donge. Cela apermis de constituer un corridor biologique : un parc urbain, une voiepour vélos et marcheurs ont été dessiné au cœur même d’un nouveauquartier résidentiel. La ville a par ailleurs délimité cinq zones au seindesquelles agriculture et urbanisation sont très réglementées. Cela per-met de protéger à la fois le cadre de vie des habitants et celui desespèces protégées.

Bon à savoir…

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Certes, il est difficile de faire pousser des fruits : unarbuste ou un arbre fruitier exigent de la place,bien souvent rare. A l’inverse, les légumes nenécessitent pas beaucoup d’espace. Ils ne requiè-rent que trois choses : de la terre, de l’eau et del’entretien. Un haricot, une tomate ou une patatedouce poussent tant qu’il y a de l’eau à disposition.

Même s’il est réduit, un potager représente un certain travail. Si l’ona un jardin, il faut tout d’abord travailler la terre. Cette activité estd’autant plus difficile que les plantes légumières exigent beaucoupde lumière, beaucoup de soleil. Une fois la terre débarrassée de laplupart de ses cailloux, de ses déchets et de ses racines, le jardinierdoit semer en fonction de la saison. Il doit aussi prendre en compte

les besoins biologiques des légumes qu’il souhaite faire pousser.Durant quelques semaines, son rôle sera d’observer : vérifier que lesplantes en croissance n’ont pas soif ou, au contraire, vérifier qu’ellesn’auraient pas trop bu d’eau ; vérifier qu’elles ont assez de chaleur ;vérifier qu’elles ne sont pas attaquées par des parasites ou étoufféespar des « mauvaises herbes ».

Les « mauvaises herbes »Les parasites sont inévitables sur les cultures. Toutes les plantesles attirent, en particulier si elles sont seules et arrosées régu-lièrement. Quant aux mauvaises herbes, elles sont favorisées par letravail de la terre. Cette terre est travaillée en permanence. Plusieursfois dans l’année, elle est retournée pour les plantations. Cette insta-bilité permanente favorise toutes les plantes qui ont la capacité depousser et de se reproduire très vite entre les rangs de légumes.

Mais alors, comment se débarrasser de ces mauvaises herbes ? Lasolution serait peut-être de pulvériser des herbicides ? Mais atten-tion ! Ces produits contaminent celui ou celle qui les vaporise ; ils seretrouvent à la surface des feuilles, des fruits et des légumes (ils sontnéanmoins en grande partie éliminés par le lavage et l’épluchage).

L’association de plantes peut aider le jardinier : cela s’appelle le com-pagnonnage des plantes. Des variétés légumières, plantées àproximité l’une de l’autre, peuvent détourner ou éliminer leurs para-sites respectifs. Par exemple, l’odeur d’une fleur peut faire fuir uninsecte destructeur ou, au contraire, attirer son prédateur. Parcontre, il n’y a pas grand-chose à faire contre les champignons appâ-tés par l’humidité ou pour lutter contre des mauvaises herbes.

La biodiversité, des potagers !Du balcon au jardin communautaire

De la terre, de l’eau, du soleil et… du travailEn ville, la culture alimentaire est possible.

Que l’on soit un homme ou une femme, quel’on soit riche ou pauvre, d’un pays ou d’unautre, le potager est universel. Il correspondsans doute à un besoin profond de l’homme.Faire pousser une plante, c’est éprouver lajoie de voir naître quelque chose à partir de« rien ». Cueillir, un fruit ou un légume, c’est

la joie décuplée de manger ce que l’on asemé. Pourtant, cette joie est une nécessitédans beaucoup de pays : la hausse des prixde vente des produits frais rend ceux-ci demoins en moins accessibles pour les popula-tions. S’ils ont accès à un jardin, privé oucommunautaire, les habitants peuvent espé-

rer diminuer leur budget nourriture en culti-vant eux-mêmes leurs fruits et leurslégumes. Dans certains pays, des municipali-tés et des gouvernements encouragent lacréation de jardins familiaux, loués ou prê-tés, sur le modèle des jardins ouvriers mis enplace au cours du XIXe siècle.

Planter chez soi des fruits et des légumes, sur son balcon ou dans un jardin, dans unpot de fleur ou dans un bac, est une activité répandue dans les villes du monde entier.

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Des engrais naturelsLes produits chimiques doivent être limités pour des raisons sanitaires et envi-ronnementales. Leurs molécules sont très peu biodégradables. Elless’accumulent dans le sol et dans tous les organismes vivants avec qui elles ontété en contact, de la proie au prédateur.

L’impact sur la nature est moins important si les engrais proviennent du milieu natu-rel. Les engrais de synthèse peuvent être évités, si le jardinier a à sa disposition ducompost, du marc de raisin issu d’une vigne, ou du fumier de bétail. Le compost peutêtre fabriqué sur place avec certaines mauvaises herbes, des légumes, des fruits etdes déchets de cuisine. Ce compost peut aussi être obtenu auprès de composteursmunicipaux ou des centres de valorisation des déchets.

Maraîchages en villeEn dépit de l’explosion de leur démographie, la plupart des grandes cités dumonde a conservé de grandes surfaces de production alimentaire à leur péri-phérie.

Plus une ville grossit, plus sa logistique est complexe. Compte tenu de l’état des voiesde communication et de leur gigantisme, des cités confrontées à un approvisionne-ment difficile ont encouragé le maraîchage à leur périphérie immédiate, dans leurcentre, ou sur une partie de leurs espaces verts. Cette nécessité sera partagée par lamajorité des villes du monde, à mesure que le coût du transport augmentera. C’est lecas de Kinshasa (République démocratique du Congo).

Cette nouvelle façon de produire remet en cause un aménagement du territoire tou-jours fondé sur l’étalement urbain : cet étalement est un grand consommateurd’énergie et de terres agricoles.

Bon à savoir…Culture intégréeLes engrais chimiques et les pesticides sont pol-luants. Lorsqu’on ne peut pas s’en passer, il vautmieux les utiliser en traitement curatif (lorsque leproblème arrive), plutôt qu’en traitement préventif(on traite systématiquement). Cela permet de fairedes économies et de diminuer les risques sani-taires et environnementaux. En mariantjudicieusement certaines plantes, leur utilisationdevient inutile. On peut également élever ou intro-duire des prédateurs naturels pour éviter lesparasites de culture.

Des fleurs pour les abeillesLes trois quarts des cultures agricoles dépendentplus ou moins de la pollinisation par les abeilles,majoritairement, ou d’autres animaux comme leschauves-souris ou les bourdons. Si le blé, le maïsou le riz s’en passent, la majorité des fruits et deslégumes, des plantes à huile et à protéines (commele soja ou les lentilles), des fruits à coque et desépices, ont besoin des pollinisateurs animaux. Lecacao et la vanille ne peuvent pas s’en passer. Or,ces pollinisateurs sont en régression à cause del’intensification de l’agriculture et de l’étalementurbain qui ont réduit leurs milieux naturels. Ainsi,dans certaines régions, les cultures ont du mal àêtre correctement pollinisées. Multiplier les pota-gers et les vergers est un remède efficace : abeilleset bourdons y trouvent des fleurs variées sans les-quelles elles ne peuvent vivre.

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Cette démarche est indispensable, notammentpour les cités « vertes » qui ont su intégrer et cul-tiver la biodiversité : le volume de déchets produitpar l’entretien des espaces verts (fauche et éla-gage) est, en effet, considérable.

Ces déchets sont faciles à récupérer car ils sont localisés, et envolume important. A la maison, quand on trie ses déchets orga-niques, il est important de bien respecter les consignes. Une foisacheminés dans les usines de traitement, on y trouve parfois desemballages ou des sacs plastiques. Cela oblige les gestionnaires deces usines à procéder à un second tri. Le processus de valorisationest alors plus long et donc plus coûteux.

Produire de l’énergie et de l’engraisDans les villes qui ont su mettre en place une filière « verte » spé-cifique, les résidus « verts », qui ont été récupérés lors de lacollecte, sont placés après malaxage et broyage dans des réacteurs.Ce sont des enceintes fermées, étanches à la lumière et à l’oxygène,au sein desquelles les déchets organiques fermentent durant unevingtaine de jours. Au cours de ce processus, des micro-organismesles dégradent et les transforment.

Ce produit est ensuite entreposé durant trois semaines à 60 °C dansune enceinte où il devient du compost et du méthane. Le compost estensuite affiné avant d’être transmis aux agriculteurs, aux servicesd’entretien des espaces verts publics ou aux particuliers. Il pourra ser-vir d’engrais naturel pour enrichir le sol. Quant au méthane, celui-ciest débarrassé du dioxyde de carbone et de l’eau. Il est ensuite orientédans trois filières possibles : il peut servir de carburant aux bus quiroulent au gaz naturel, être introduit dans le réseau de gaz urbain, ouêtre injecté dans une turbine pour être transformé en électricité.

La biodiversité, nos déchets !Le composteur individuel

Déchets des espaces vertsPour que les déchets organiques soient valorisés, il est nécessaire qu’ils soient correctement triés avant d’être introduits dans une filière de recyclage spécifique.

Les épluchures et autres résidus de repasconstituent une part importante de nosdéchets. Les placer dans un composteur,c’est une façon simple et économique de lesrecycler. Dans la plupart des villes du monde,les citoyens sont incités à séparer ces

déchets de tous les autres, parce qu’ils sontvalorisables. Où cela ? Dans des usines spé-ciales qui s’occupent de les transformer encompost et en gaz. Mais dans de nombreuxpays, ce système de tri est encore assez rare.Les déchets organiques sont alors enterrés,

parfois avec d’autres déchets, ou introduitsdans des usines d’incinération. Leurs poten-tiels d’engrais et d’énergie sont donc peuexploités.

Faire du compost dans un coin de la cour de récréation ou sur le balcon de son petit appartement n’est pas anodin.

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La biodiversité ne peut pas toutLe service « recyclage » offert par la biodiversité microbienne a une valeurpédagogique et symbolique très forte : la biodiversité est un fournisseur de fer-tilité et d’énergie.

Ce service que nous rend la biodiversité est efficace, utile et nécessaire. Néanmoins,il est quand même illusoire de croire que tous nos déchets peuvent être « digérés »par cette biodiversité particulière. Cela n’est possible que pour une petite quantité dedéchets biodégradables et fermentescibles. Croire que la biodiversité peut tout, c’estne pas faire attention à ce que l’on consomme et rejette. Ce qu’il faut retenir, c’est évi-demment le recyclage : pour éviter que les villes n’étouffent sous leurs déchets, il fautd’abord mieux consommer, puis respecter les consignes de tri. Certains de nosdéchets sont en effet valorisables: papiers, cartons, certains plastiques, aluminium. Onpeut leur donner une deuxième vie !

La phytoréhabilitationLa biodiversité peut contribuer à dépolluer, c’est la phytoréhabilitation. Sur desterres contaminées, les sols industriels, les carreaux de mine, les zones com-merciales désaffectées…

Des plantes poussent spontanément. Elles utilisent ou stockent dans leurs tissus leséléments polluants, comme les métaux lourds ou les pesticides. En les fauchantrégulièrement, on dépollue ces espaces. En repoussant, les plantes continuent leurouvrage. Lorsque le sol se dépollue, d’autres plantes apparaissent. Progressivement,un environnement naturel prend possession de ce qui apparaissait comme définiti-vement condamné.

L’homme peut accélérer ce processus en plantant des souches de végétaux commele peuplier.

Mais que faire des résidus du fauchage ? Si on les laisse pourrir, la pollution stockéesera de nouveau déversée. Rien n’aura changé! Ils doivent donc être considéréscomme des déchets spéciaux, c’est-à-dire, des déchets à ne surtout pas introduiredans un composteur. Ils doivent être déposés dans un centre de stockage spécial.

Bon à savoir…Abandon et biodiversitéLes déchets abandonnés sont une aubainepour la biodiversité. Ils attirent les rats, leschiens, les chats, les oiseaux, les primates, lesours mais aussi de nombreux micro-orga-nismes pathogènes. Est-ce cette diversité queles citadins ont envie de voir se développer ?Les déchets sont avant tout une affaire desanté publique. Les ramasser et les concentrerest le minimum qu’une municipalité puissefaire.

Racines et bactériesLa dépollution naturelle des sols est le fait decertaines plantes. Un peu plus de 300 « hyperaccumulatrices » ont été recensées dans lemonde. Les spécialistes les ont séparées enplusieurs catégories : plantes capables d’accu-muler dans leurs tissus les métaux lourds,plantes capables d’accumuler le zinc, plantescapables d’accumuler la radioactivité, plantescapables d’accumuler les hydrocarbures et lessolvants organiques. Ces végétaux doivent leur développement à laqualité des sols, aux microorganismes, à labiodiversité qui les compose. Un sol stérile etpollué restera longtemps pollué. Un sol encoreriche pourra évoluer, même dans une régiontrès polluée.

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Soit elle percute un sol végétalisé : dans ce cas, ellesera directement « bue » par les interstices du sol.Soit elle arrive sur un sol non végétalisé : dans cecas, la goutte d’eau soulèvera de la poussière. Enretombant, cette poussière colmatera les inter-stices du sol. Il se formera alors une « croûte debattance » étanche sur laquelle la prochaine pluieglissera comme sur du revêtement routier.

Le phénomène de battance est d’autant plus rapide que le sol est sec,les pluies importantes et soudaines. Sur un sol non végétalisé maisriche en humus (matières végétales décomposées), le phénomène debattance est quasiment impossible.

La battance accélère considérablement le processus de ruisselle-ment. Le sol devient étanche, il ne peut plus absorber l’eau qui lui

parvient depuis le ciel ou depuis une rivière en débordement. Cetteeau supplémentaire glisse sur le sol et augmente le risque d’inonda-tion. L’intérêt pour une ville de disposer de terres bien végétaliséesen amont est évident : c’est une forme d’assurance naturelle contreles inondations.

Mais, il y a végétation et végétation ! Une prairie ou une forêt n’a pasle même effet, contre le ruissellement, qu’un champ de blé. Ce quicompte, c’est la densité, la profondeur des racines et la biodiversitécachée du sol. Les galeries, les trous, le brassage permanent desgrains injectent de l’air dans le sol et améliorent sa structure maisaussi sa capacité de rétention d’eau. Ainsi, face à une grosse pluie,une étendue de gazon est tout aussi efficace qu’une avenue goudron-née. Pour éviter une inondation ou un glissement de terrain, uneagglomération doit préserver au maximum le schéma naturel d’écou-lement des eaux : le tracé des rivières, la disposition des zoneshumides ou la végétation riveraine.

La biodiversité, au fil de l’eau !Évapotranspiration des plantes

Battance et biodiversité du solLorsque la pluie tombe sur le sol, elle est confrontée à deux cas de figure :

L’eau, c’est la vie, tout le monde le sait. Ce que l’on sait moins, c’est que l’eau dépend aussi de la vie. La biodiversité respire. Elle rejette du gazcarbonique mais aussi de l’eau : les plantestranspirent, on dit qu’elles « évapotranspi-rent ». Cette évapotranspiration n’envoieévidemment pas autant d’eau dans l’atmo-sphère que l’évaporation des océans.Toutefois, à un niveau régional, cette eaudéfinit le taux d’humidité de l’air et l’inten-

sité des précipitations. Sur une région entiè-rement déboisée, il ne peut plus pleuvoir. À l’échelle d’une ville, l’effet est encore pluspalpable : grâce à la végétation, une villeressent moins la chaleur. En effet, l’évapo-transpiration est un processus physique quiconsomme de l’énergie. En transpirant, lesparcs, les jardins, les espaces verts ou la

moindre plante en pot consomment la cha-leur prise à l’atmosphère. Celui-ci est alorsrafraichit, la végétation lui donne son eau :de l’humidité qui se transformera plus tarden pluie. La biodiversité fait donc la pluie et le beautemps. Elle influe grandement sur le cycle del’eau. «

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Réserve d’eauLes zones humides situées en amont des villes ont un autre avantage:elles stockent l’eau. Ces milieux agissent comme des éponges.

Dans la mesure où l’eau les traverse très lentement, et que leur capacitéd’accueil est considérable, les zones humides restent gorgées d’eau quandles rivières qui les alimentent en sont dépourvues. Pour les villes en aval,c’est comme si un barrage de retenue régulait le débit.

Décidément, la nature nous rend beaucoup de services qui peuvent épaulerl’intervention de l’homme.

Bon à savoir…Stations de traitement des eaux uséesAujourd’hui, la fonction essentielle d’une station de traite-ment des eaux usées est de dépolluer les eaux pour enfaire de l’eau propre. En fin de traitement, les eaux sontséparées en deux parties : l’eau dépolluée qui retourne enmilieu naturel (mer, rivière etc.) et les boues qui sont prisesen charge. Une partie de ces boues est riche en élémentsnutritifs, elle peut être épandue sur le sol en guise d’en-grais. À l’horizon 2020-2025, les stations d’épuration produirontnon seulement de l’eau propre, mais aussi des bioénergieset des biomatériaux. Plutôt que de considérer les eauxusées comme des eaux à dépolluer, elles seront considé-rées comme des ressources valorisables. La station de traitement du futur saura préparer diffé-rentes qualités d’eau pour différents usages : l’eau pourl’irrigation, l’eau pour le nettoyage ou l’eau pour le refroi-dissement. De plus, il y aura deux filières de valorisation : lavoie énergétique, et la chimie verte.A partir du carbone contenu dans les eaux usées, on pourraproduire de l’énergie : les sucres, les graisses et les pro-téines seront orientés vers un réacteur pour produire dubiogaz. Ce biogaz permettra à la station de traitement deseaux usées d’être autonome en énergie. Le reste de lamatière organique sera dirigé vers la chimie verte : les pro-ducteurs de bioplastiques pourront récupérer des billes debiopolymères qui entreront dans la fabrication de multi-ples produits : emballages, stylos, souris d’ordinateurs,pare-chocs automobiles etc. L’eau ne sera pas uniquement traitée, elle sera transforméeet valorisée.

La pollution des rivièresLorsqu’il pleut, l’eau ruisselle sur les rues et les toits. En cir-culant, elle entraîne de nombreux polluants. Sanstraitement, cette eau rejoint les rivières qu’elle contaminealors. Il suffit pourtant de peu de chose pour que cette pol-lution s’atténue : par exemple, on peut planter des rangéesd’arbres très hydrophiles, tels que les saules ou les peu-pliers. Plantés à proximité des rivières, ces arbresabsorbent littéralement certains polluants comme lesnitrates.C’est ainsi que la biodiversité nous protège contre une par-tie de la pollution aquatique.

Faucher !Les plantes transpirent et rafraîchissent l’air des villes.Mais elles ne le font jamais aussi efficacement quelorsqu’elles croissent. Autrement dit, il faut faucher lesprairies arrivées à maturation pour que la transpirationcontinue.

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La première est liée à l’urbanisme : dans les cités géométriques, organiséesautour de grandes avenues et de places immenses, les rayons du soleil par-viennent jusqu’au sol. Un meilleur rapport entre la largeur des voies et lahauteur des immeubles permet de corriger ce problème: un immeuble, plushaut que la largeur de la voie, créera de l’ombre et de la fraicheur. Toutefois,si les immeubles sont trop hauts, l’air aura du mal à s’échapper. En effet, l’airchaud, qui monte, se retrouvera pris au piège. D’autre part, les revêtementsdes rues et des trottoirs peuvent également générer de la chaleur. Sous l’ef-fet des rayons du soleil, le revêtement routier tend à se ramollir, voire àfondre. Lorsque l’ombre arrive et que la température de l’air diminue, lerevêtement se refroidit et restitue à l’atmosphère la chaleur préalablement« stockée ». L’atmosphère se réchauffe alors au moment où on ne l’imaginepas : c’est-à-dire, quand la nuit arrive.

La deuxième raison tient au fait qu’en ville, les industries, les véhicules et leshabitations émettent beaucoup de chaleur. Prenons l’exemple d’une voiture :l’essentiel du travail d’un moteur à explosion ne consiste pas à faire avancerla voiture, mais à réchauffer l’atmosphère. En effet, 80 % de l’énergie conte-nue dans un volume d’essence est transformée en chaleur lors de lacombustion.

Pour éviter de générer autant de chaleur en ville, il est préférable d’utiliserles transports collectifs pour se déplacer. Les logements et les bureaux fabri-quent eux aussi de la chaleur, ils en perdent également beaucoup lorsqu’ilssont mal isolés. Qu’en est-il de la climatisation ? Elle prélève la chaleur del’intérieur pour l’expulser vers l’extérieur. Il faut bien reconnaître qu’elles’avère nécessaire dans des espaces confinés, pour maintenir une tempéra-ture supportable.

La biodiversité rafraîchit la ville !Des arbres feuillus pour donner de l’ombre à la ville

Des bulles de chaleurPlus une ville accueille d’habitants, plus elle s’étend, plus le trafic se densifie,plus elle émet de la chaleur. Deux raisons expliquent cela.

Or, dans beaucoup de villes, les arbres ontété plantés trop près les uns des autres. Ilssont élagués trop régulièrement. Si dans lepassé les jardiniers plantaient pour le futur,en privilégiant l’arbre, aujourd’hui ils plan-tent pour faire joli, en favorisant l’esthétique. Cette pratique n’est ni pérenne, ni très effi-cace. En effet, dans la promiscuité, l’arbremanque sérieusement d’espace. Il en souf-fre : il n’a ni la place suffisante pour étendre

ses branches et ses racines, ni assez d’airpour respirer. En ville, l’arbre souffre de lachaleur, les élagages successifs modifient saforme et encouragent les attaques de para-sites comme les champignons.En ville, un arbre vit beaucoup moins long-temps qu’à la campagne. Son métabolismeest affecté, son cycle de vie est accéléré. Aubout de 50 à 100 ans, il faut le couper et leremplacer.

D’après les botanistes et urbanistes spécia-listes du verdissement des villes, un arbresur deux, voire deux arbres sur trois seraientde trop le long des rues et des cours d’eau. Sion coupait ces individus surnuméraires, ceuxqui seraient épargnés finiraient par comblerles vides grâce à leurs feuillages qui pour-raient enfin se développer. L’ombrage seraitmieux assuré.

Les arbres et les plantes rafraichissent l’atmosphère quand ils transpirent. Les arbres, s’ilsont la place d’étendre leurs branchages donnent de l’ombre aux citadins.

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La végétation,un isolant thermique…Où qu’elles se situent, les villes modernes créent en été une véri-table « bulle de chaleur ». Il est donc indispensable de favoriserl’ombre. Avec de grands arbres et un feuillage ample, la ville limite leréchauffement de son revêtement routier. Elle fabrique aussi de la fraî-cheur : les arbres évapotranspirent, en transpirant ils absorbent de lachaleur à l’atmosphère et rafraichissent la ville.

Les bureaux, les habitations gagnent également à être abondam-ment végétalisés : les plantes grimpantes, les arbres sur lesterrasses et les plantes en pot derrière les baies vitrées apportent unpeu d’ombre. Bien conçus, les murs végétalisés peuvent s’avérer êtrede bons isolants thermiques, aussi bien en été qu’en hiver. Mais il y amieux encore : les toits végétalisés. En isolant le toit des rayons dusoleil par des plantes, on peut diviser par deux la température dutoit. Cela réduit la température des étages supérieurs, et protègeaussi le toit. L’effet est moins évident dans le sens inverse : en hiverles toits végétalisés ne peuvent empêcher les fuites de chaleur del’intérieur vers l’extérieur.

…et un excellent filtreà particulesPlantée en haie épaisse et dense au pied d’un mur, la végétationjoue un autre rôle : elle ralentit le vent qui arrache et aspire lachaleur de la maison. Moins de vent, c’est aussi beaucoup moins depollution pour les hommes et les animaux. Les turbulences créées pardes haies ou de grands arbres diluent la pollution. Les particules fines,émises notamment par les moteurs et les cheminées, percutant lesfeuilles, restent sur elles ou tombent au pied de l’arbre. Même de petitetaille, une haie peut être efficace. Le long des rues, une hauteur de1m50 suffit en général pour diminuer de façon sensible la teneur del’air en particules.

Bon à savoir…NeigePour illustrer tous les effets de la végétation sur l’air, savitesse et son contenu, rien de mieux que la neige. Unbâtiment qui dispose d’une haie haute et large, située àquelques mètres, est bien moins enneigé qu’un bâtimentnu. Le vent dépose la neige derrière la haie : il y a doncbeaucoup moins de neige sur le bâtiment. Une haie trèsdense a tendance à retenir la neige, tandis qu’une haie dedensité moyenne l’éparpille uniformément derrière elle –parfois, jusqu’à 25 fois sa hauteur !

Résineux ou feuillus ?Faut-il planter des résineux ou des feuillus ? Les résineux,comme toutes les espèces dont les feuilles ont uneforme compliquée, sont plus efficaces pour filtrer la pol-lution. Ils sont aussi plus efficaces pour l’isolationthermique et pour faire de l’ombre. Par contre, les rési-neux ont peu d’intérêt pour briser le vent car leursépines ont un volume très faible : pour protéger unehabitation du vent, on choisira plutôt des feuillus.Attention à bien prendre en compte les saisons où lesarbres perdent leurs feuillages ! Selon la région où l’on se trouve, le choix des espèces estessentiel.

Moins de bruits ?C’est une idée reçue : la végétation, le long d’un mur oudevant une fenêtre, n’isole pas du bruit. Il faut une haied’au moins 1m d’épaisseur pour espérer réduire le niveausonore d’un seul décibel.

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Aujourd’hui, les conditions de vie des animaux encaptivité s’approchent suffisamment de celles dumilieu naturel pour que les observations faites puis-sent être considérées comme scientifiquementvalides.

Le lycaon est un bon exemple du rôle fondamental des zoos et desparcs zoologiques pour la protection des espèces. En effet, c’est pardes essais en captivité que l’on a pu comprendre pourquoi le vaccinhabituel contre la terrible maladie de Carré générait tant d’effetssecondaires chez l’espèce. D’autres formes vaccinales, d’autresfaçons de vacciner ont été élaborées. Il n’y a que dans un environne-ment confiné comme un zoo que les biologistes peuvent étudierconvenablement les maladies propres à certains groupes ou espèceszoologiques.

Reproduire les espècesDes désordres génétiques peuvent naître de la captivité. Plusexactement, de la reproduction en captivité : dans la mesure où lesindividus captifs sont peu nombreux, le risque d’un appauvrissementde leur patrimoine génétique (la consanguinité) est important, etavec lui celui de l’apparition de malformations, de pathologies etc.L’étude de la généalogie des individus détenus a toutefois permis dejuguler ce danger. Dans le cadre de programmes internationaux quiunissent la quasi-totalité des établissements de la planète, l’histoiredes animaux a été établie.

Cette histoire est retranscrite dans des « stud-books ». Il en existe unpar espèce dont la reproduction en captivité est jugée indispensable.Le plus souvent, ce sont des espèces sérieusement menacées dansleur milieu naturel.

Que trouve-t-on dans ces stud-books ? Les mêmes informations quecelle des stud-books utilisés par les éleveurs de chevaux de course :pour chaque individu, on indique la provenance (milieu naturel ouzoo d’origine), la date de naissance (en captivité), le lieu de nais-sance, la parenté, les éventuels transferts, ainsi que la date, le lieu etles raisons du décès.

Fort de ces informations, le responsable du stud-book de l’espèce,sait avec quelle femelle de quel zoo tel mâle doit être accouplé ouquels jeunes peuvent être transférés.

Zoos et muséums, gardiens de la biodiversité !Des cages aux îles

Observer les animauxDe telles améliorations ont été rendues possibles par une meilleure connaissance des besoins des animaux.

Fondée ou non, cette réputation a fait beau-coup de mal à ces établissements qui ontalors connu une désaffection du public.Aujourd’hui, les choses ont beaucoupchangé. Les zoos et les ménageries ontreconquis l’intérêt du public en améliorantl’accueil et le cadre de vie des animaux. Ilssont également devenus des établissementsindispensables pour la recherche scienti-

fique et la protection des espèces menacées.Les zoos ont changé leur façon de présenterles animaux : plus d’espace, plus de volumepour les espèces. Les animaux en captivitéont de bonnes conditions de vie : un environ-nement reconstituant l’habitat oul’écosystème de chacun, des soins perma-nents. Enfin, les séparations classiques entre le

public et les animaux (grillages, murs debéton etc.) ont disparu ou ont été allégées.L’observation a été améliorée notammentpar la transformation des cages en « îles » :le milieu de vie est séparé des visiteurs parune double barrière ou bien par une douveremplie d’eau.

Longtemps les zoos, les ménageries et les parcs zoologiques ont eu très mau-vaise réputation. Jusqu’au début des années 1980, ils étaient considéréscomme des endroits tristes où l’on pouvait observer des animaux malades : onestimait que ces espèces étaient maltraitées.

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Stud-bookLes zoos du monde entier sont devenus des centres dereproduction pour les espèces menacées. À partir desinformations collectées dans les stud-books, ils s’échan-gent et se prêtent des animaux. Les espèces ne semonnaient pas car les transferts sont gratuits. Seul letransport est à la charge de l’établissement qui reçoit. Maisn’accueille pas qui veut : pour qu’un animal puisse êtretransféré d’un zoo à l’autre, il faut que l’accueil soit à lahauteur. Pour certaines espèces, les zoos s’échangentaussi des paillettes de sperme, ou pratiquent l’implanta-tion d’embryons. C’est souvent de cette façon que lestigres sont reproduits en captivité.

Apprivoisées ?Les zoos ont pour objectif la sauvegarde des espècesmen acées. Régulièrement, des individus sont relâchésdans leur milieu naturel. La réinsertion est parfois difficile :les animaux qui sont nés en captivité, pour la plupart neconnaissent pas l’état sauvage. Avant de les réinsérer, ilsdoivent été entraînés à chercher eux-mêmes leur nourri-ture, à apprendre à leur petit à reconnaître les plantes noncomestibles, ou à éviter des dangers auxquels ils n’ontjamais été confrontés. La grande inquiétude des vétéri-naires est en vérité l’apprivoisement des animaux encaptivité. Des zoologues avancent l’idée qu’après plusieursgénérations de reproduction en milieu confiné, les ani-maux sont devenus des mutants qui n’ont plus aucunrapport avec leurs cousins sauvages. Au contraire, d’autresestiment qu’avec une bonne rééducation, n’importe quelanimal réintroduit est susceptible de se réadapter à la viesauvage.

Bon à savoir…Réintroduction en milieu naturelCertaines espèces sauvages ne doivent leur survie qu’aux zoos qui les ont accueil-lies. En 1987, les zoos de San Diego et Los Angeles (États-Unis) récupérèrent dans lanature les 27 condors de Californie qui subsistaient difficilement. Pour éviter laconsanguinité, il fallait que cette population restreinte augmente fortement. On adonc prélevé les œufs de condors pour les élever dès la ponte et assurer leur repro-duction. Cinq ans plus tard, le succès démographique était au rendez-vous. Laréintroduction dans le Grand Canyon du Colorado fut décidée pour 13 condors.Malheureusement, 5 d’entre eux moururent rapidement, parce qu’ils ne savaient pasreconnaître des obstacles humains (les lignes à haute tension, par exemple). Lescondors qui étaient encore en vie furent aussitôt récupérés et formés à la vie sau-vage. Aujourd’hui, un peu plus de 70 condors volent au sud-ouest des États-Unis. Maistout danger n’est pas écarté : les condors qui mangent les charognes abandonnéespar les chasseurs absorbent du plomb ; ils sont alors frappés de saturnisme.

Muséum d’Histoire naturelleLe Muséum national d’Histoire naturelle se consacre à la connaissance, à la conser-vation de la biodiversité et aux relations entre l’homme et la nature. Il est à l’originede découvertes scientifiques majeures en sciences naturelles. C’est un centre deréférence pour l’étude et la préservation de la biodiversité. C’est aussi un centre derecherche. Son activité d’enseignement ainsi que ses diverses actions de diffusiondes connaissances dans ses galeries, ses parcs zoologiques et ses jardins botaniquesen font un des principaux établissements publics d’information et de sensibilisationà la protection de notre environnement.

Réserves naturellesLes zoos et les parcs zoologiques ne s’opposent pas aux réserves naturelles. Bien aucontraire! Ils financent des programmes de maintien en milieu naturel, mais aussides programmes de reproduction des espèces dont ils ont la charge. Ce qui compte,c’est que les réintroductions puissent se faire dans les meilleures conditions : dansun habitat préservé, et dans une population génétiquement diversifiée.

AquariumsLes grands aquariums publics répondent aux mêmes exigences que les zoos et lesparcs zoologiques. Ils ont également une fonction de conservation vis-à-vis des pin-nipèdes (phoques et otaries) et de suivis scientifiques (pour les cétacés).

Deux obligationsLa Convention de Washington de 1979 prohibe le prélèvement in situ d’espècesmenacées. C’est pour cette raison que zoos et parcs zoologiques sont dans l’obliga-tion de faire se reproduire leurs spécimens, et de les échanger. Par ailleurs, laConvention sur la Biodiversité de 1992 précise que la « conservation in situ », « res-pecte, préserve et maintient les connaissances, innovations et pratiques descommunautés autochtones et locales qui incarnent des modes de vie traditionnelsprésentant un intérêt pour la conservation et l’utilisation durable de la diversitébiologique et en favorise l’application sur une plus grande échelle, avec l’accord etla participation des dépositaires de ces connaissances, innovations et pratiques etencourage le partage équitable des avantages découlant de l’utilisation de cesconnaissances, innovations et pratiques ».

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« Quand la biodiversitédonne vie àma ville ! »

10 fiches destinées aux élèves de votre classe.

Pour télécharger ces fichiers, rendez-vous sur www.veolia.com <http://www.veolia.com/>onglet « Citoyenneté » !

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