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NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE PORTRAITS CROISÉS. Figures d'Essaouira, Mahmoud, Sadya et les autres. P/06 RENCONTRE. Hamid El Kasri, le maâlem incontesté de la fusion. P/02 /DR Amazigh Kateb. /DR édito. Vent de nostalgie H ier soir déjà, et certaine- ment encore davantage aujourd'hui, un vent nouveau s'est joint aux alizés, bien sages cette année. C'est un vent de nostalgie, re- douté de tous qui, en ce dernier jour du 13ème opus du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira, diffuse tout son souffle sur chacun de nous : des milliers de festivaliers étrangers et nationaux qui voient l'heure du retour à leur quotidien approcher, les souiris qui voient leur ville se vider et leur activité décroître, les artistes qui se promettent de nouvelles rencontres, et les nom- breux journalistes qui, malgré la fatigue lisible sur les visages, ont apprécié cette parenthèse soui- rie. Aujourd'hui, auront ainsi lieu les derniers concerts à la Place Moulay Hassan avec à 17h30 Iguidar et à 18h30 un concert fu- sion réunissant Hamid El Kasri, Vincent Mascart, David Aubaile, Nguyen Lê, Karim Ziad, Daniel Zimmerman, Linley Marthes et Scott Kinsey. Et aussi, à 16h30, une dernière fantasia sur la plage avec les Issaouas de Meknès. Bientôt, à l'heure où le soleil décli- ne, s'achèvera donc une nouvelle édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira. Une édition où les maâlems ont brillé, où des groupes internatio- naux tels que l'Armenian navy band, le Georgian national ballet, Step Afrika et d'autres encore se sont appropriés l'universalité du langage musical et où le Festival a témoigné de son succès indé- niable et constant. A l'année pro- chaine! La rédaction Edition réalisée en collaboration avec A. Kateb: Il faut juste jouer ensemble pour que la fusion se crée, sans intentions intellectuellesp/07 SUPPLEMENT CULTUREL DU QUOTIDIEN AUFAIT • Dimanche 27 juin • N°04 DERNIÈRE JOURNÉE DU FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE SPECIAL FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE D'ESSAOUIRA

Le Mag Gnaoui n04

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SPECIAL FESTIVAL GNAOUA D'ESSAOUIRA EDITION 2010 • Dimance 27 juin • N°0

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Page 1: Le Mag Gnaoui n04

NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE

PORTRAITS CROISÉS. Figures d'Essaouira, Mahmoud, Sadya et les autres.P/06

RENCONTRE. Hamid El Kasri, le maâlem incontesté de la fusion.P/02

/DR

Am

azigh Kateb.

/DR

édito. Vent de nostalgie

Hier soir déjà, et certaine-ment encore d a v a n t a g e aujourd'hui, un vent nouveau s'est joint aux

alizés, bien sages cette année.C'est un vent de nostalgie, re-douté de tous qui, en ce dernier jour du 13ème opus du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira, diffuse tout son souffle sur chacun de nous : des milliers de festivaliers étrangers et nationaux qui voient l'heure du retour à leur quotidien approcher, les souiris qui voient leur ville se vider et leur activité décroître, les artistes qui se promettent de nouvelles rencontres, et les nom-breux journalistes qui, malgré la fatigue lisible sur les visages, ont apprécié cette parenthèse soui-rie.Aujourd'hui, auront ainsi lieu les derniers concerts à la Place Moulay Hassan avec à 17h30 Iguidar et à 18h30 un concert fu-sion réunissant Hamid El Kasri, Vincent Mascart, David Aubaile, Nguyen Lê, Karim Ziad, Daniel Zimmerman, Linley Marthes et Scott Kinsey. Et aussi, à 16h30, une dernière fantasia sur la plage avec les Issaouas de Meknès.Bientôt, à l'heure où le soleil décli-ne, s'achèvera donc une nouvelle édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira. Une édition où les maâlems ont brillé, où des groupes internatio-naux tels que l'Armenian navy band, le Georgian national ballet, Step Afrika et d'autres encore se sont appropriés l'universalité du langage musical et où le Festival a témoigné de son succès indé-niable et constant. A l'année pro-chaine!

La rédaction

Edition réalisée en collaboration avec

A. Kateb: “Il faut juste jouer ensemble pour que la fusion se crée, sans intentions intellectuelles” p/07

SUPPLEMENT CULTUREL DU QUOTIDIEN AUFAIT • Dimanche 27 juin • N°04

DERNIÈRE JOURNÉE DU FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE

SPECIAL FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE D'ESSAOUIRA

Page 2: Le Mag Gnaoui n04

EntrEtiEn.

Vous avez commencé très tôt (à Q: l'âge de 7 ans), l'apprentissage de l'art gnaoui et dès l'âge de 16 ans, vous avez été consacré Maâlem. Qu'est-ce qui vous a poussé à suivre cette voie?L'amour pour le public et pour tous ceux qui aiment la musique gnaoua. Tout au long de ma carrière, je me suis efforcé à nourrir cha-que jour un peu plus, mon amour pour cet art. Mon objectif premier a toujours été de faire valoir les valeurs de notre culture et de les faire connaître à travers le monde entier.

A 49 ans, vous êtes aujourd'hui Q: l'un des Maâlems les plus populaires du pays et un maître en matière de fusion. Selon vous, qu'est-ce qui vous différencie des autres maâlems?

Tout vient de Dieu. C'est grâce à lui que

je suis ce que je suis aujourd'hui. Mais il faut aussi dire que je suis quelqu'un de tra-vailleur et d'obstiné. Je passe un minimum de quatre heures par jour au studio pour développer ma musique et répéter. En outre, mon amour et ma passion pour mon travail m'ont beaucoup facilité les choses. Par ailleurs, dès mon plus jeune âge, j'étais amoureux de tous les styles musicaux et je joue aussi bien le guembri que le violon et un chouia de piano.

“Tout au long de ma »carrière, je me suis efforcé à nourrir chaque jour un peu plus, mon amour pour l'art gnaoui. Mon premier objectif a toujours été de faire valoir les valeurs de notre culture et de les faire connaître à travers le monde entier”.

C'est en concert fusion avec Q: d'autres artistes tels que Karim Ziad que vous allez clore cette 13ème édition du Festival Gnaoua Musiques du Monde et il paraît que vous allez y présenter en avant-première, les chansons de votre dernier album “Yobadi” (Les amis). Pouvez-vous nous présenter ce dernier opus ?C'est un album qui a été réalisé en collabo-ration avec Karim Ziad, c'est lui qui s'est occupé de l'arrangement. Il sortira début septembre 2010 en Europe puis un mois plus tard au Maroc. C'est un album qui me tient beaucoup à cœur; je l'ai intitulé “Yo-badi” car tous mes amis y ont contribuéQ: le grand pianiste Bojan Z, Karim Ziad, Da-vid Aubaille, Linley Marthes, Nguyen Lê, Alain Debiossat, Vincent Mascart, Daniel Zimmerman, Scott Kinsey. Il y a égale-ment un duo avec Cheb Khaled. Ce que je voulais vraiment, c'était de faire une vraie fusion entre musique gnaouie et world music afin de toucher le maximum possi-ble de personnes à travers le monde.

En dehors de la traditionnelle Q: histoire de la déportation des esclaves, y a t-il d'autres thèmes qui inspirent votre musique?

En ce qui me concerne, je m'inspire parti-culièrement de ma foi en Dieu et de l'Islam en général.

Propos recueillis par Ana Lopes ■

À 49 ans, Hamid El Kasri est l'un des maâlems les plus populaires du Maroc et un maître incontesté de la fusion. C'est auréolé de ce statut qu'il clôturera aujourd'hui cette 13ème édition du Festival Gnaoua dans un concert fusion avec Karim Ziad notamment et où il présentera en

avant-première, son dernier opus Yobadi qui sortira en septembre. Le 14ème album du Maâlem.

Hamid el Kasri. , /DR

Hamid El Kasri• 

“Je m'inspire particulièrement de ma foi en Dieu et de l'Islam en général”.

intErviEw.

Vous vous êtes produit hier soir Q: dans le cadre du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d'Essaouira. Vous étiez-vous déjà produit au Maroc? En Afrique?Je suis déjà venu plusieurs fois au Maroc, mais c'est la première fois que je me pro-duit ici. Néanmoins, j'ai déjà effectué plu-sieurs concerts en Afrique, au Sénégal, au Mali, en Sierra Leone, à la Réunion.

Le Festival d'Essaouira est un Q: festival qui célèbre notamment la fusion entre la musique gnaoua et les musiques du monde. Quel regard portez-vous sur cet évènement? Que

représente pour vous le fait de faire fusionner les musiques?

Un vrai artiste sait qu'il n'y a pas de bar-rières, pas de frontières entre les musi-ques. Ce sont seulement des chemins dif-férents, des manières différentes de réagir à la culture. Pour moi, le futur est multi culturel et le fait que ce festival s'intéresse aux fusions me fait dire que c'est un évène-ment magnifique.

On raconte que lorsque vous Q: étiez enfant, votre mère écoutait du jazz, et votre père du blues et de la musique africaine. Dans quelle mesure, ont-il selon vous, inspiré vos penchants musicaux?

Ils m'ont mis sur ce chemin musical par

beaucoup de choses. Tout ceci s'est dessiné dans mon subconscient car j'y étais exposé durant mon enfance.

Quelles sont vos idoles, vos Q: modèles dans la musique?Il y a, particulièrement, Bob Marley, Nina Simone, Bob Dylan, Jimmy Hendrix, Fela et Curtis. Mais en fait il y en a pleins d'autres encore...

Qu'est-ce qui vous a donné envie Q: d'être musicien et chanteur? Etait-ce une évidence pour vous?J'avais besoin de m'exprimer et c'est le moyen qui s'est imposé à moi. J'ai besoin de la musique, et j'espère qu'un jour les gens pourront dire que la musique avait besoin de moi.

Qu'est-ce qui vous importe le Q: plus : la musique ou les textes?Cela a besoin d'être équilibré, je pense. Les deux sont égaux et importants mais pour moi la musique vient en premier.

Que connaissez-vous de la Q: musique gnaoua?Je sais que c'est une musique profonde et technique. Elle peut amener à la transe. Je sais que Hendrix était très inspiré par cette musique.

Votre musique pourrait-elle, Q: selon vous, fusionner avec celle des gnaouas?Bien sûr. Je suis ici pour apprendre.

Propos recueillis par Muriel Tancrez ■

Le chanteur Patrice, qui sortira le 27 août prochain un nouvel album intitulé “One”, donnait hier soir sur la Place Moulay Hassan à Essasouira un concert, un des

premiers où l'artiste partage avec le public ses nouveaux morceaux. Rencontre et retour sur sa venue, sa musique, ses inspirations et sa connaissance de la musique gnaoua.

Le chanteur Patrice, sortira le 27 août prochain ,un nouvel album intitulé "One"./MT

EntrEvuE avEc PatricE• 

“Le futur est multi culturel et le fait de faire fusionner les musiques est magnifique”

Interview02 dimanche 27 juin 2010

“Il n’est plus question de parler d’un festival mais d’un mythe mondial. Essaouira et son festival font, depuis des années, partie d’un patrimoine humain incontournable. Fête des sens et quête d’insouciance dans un monde fou.” Abdelhak Najib, journaliste

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PARTENAIRE DU FESTIVAL GNAOUA ET MUSIQUES DU MONDE

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Tempo Souiri04 dimanche 27 juin 2010

Panorama. La musique Gnaoua comp-te traditionnellement trois instruments. Aujourd'hui, du fait des fusions autour des musiciens Gnaoua, ce genre s'est parfois en-richi d'autres instruments.Mais à l'origine, il s'agit bien d'une triade réu-nissant le guembri, sorte de luth-tambour, les crotales métalliques également appelés qraqech, et les tambours ou tbel (aussi nom-més ganga) que l'on frappe à l'aide de deux baguettes.Chacun de ces trois instruments du rituel gnaoua a une fonction particulière durant le rite et revient à un membre défini de la confrérie.

Le guembri, instrument du maâlemLe guembri est principalement l'instrument clef du maître musicien, nommé maâlem, qui est également le chanteur principal de la troupe. Ce luth-tambour à trois cordes est à registre bas. Constitué d'une caisse de ré-sonance d'environ soixante centimètres de long, vingt centimètres de large et quinze de profondeur, le guembri est traversé par un manche en bois d'environ un mètre, essen-tiellement en noyer ou en acajou.La caisse de résonance du guembri, est elle, recouverte par une peau de dromadaire (prise sur son cou) séchée et tannée. C'est précisé-

ment cette peau qui, frappée par la main droi-te du musicien en même temps que les cordes, donne au guembri un son de percussion.Les trois cordes du guembri sont fabriquées à partir des intestins d'un bouc bien gras, sacri-fié rituellement selon les usages des gnaouas, pour qu'elles ne cassent pas.Un sistre métallique, la sersèra, vient quant à lui s'encastrer à l'extrémité du manche du guembri, pour être mis en résonance de par les mouvements de l'instrument et les vibra-tions des cordes.À noter qu'il existe également des guembris pour l'apprentissage qui sont appelés “aoui-cha” et qui sont plus petits.Muni de son guembri, le maâlem interprète des mélodies particulières propres à chaque melk, qui est l'entité surnaturelle qui vient -durant la lila- (cérémonie rituelle), chevaucher le possédé. Et selon ces rituels, chaque adepte ne peut être possédé que par ce même melk et seulement si la mélodie est jouée par le guembri.

Les qraqechs, l'instrument des danseursOutre le maâlem, une confrérie gnaoua compte des joueurs d'instrument.Ce sont ces derniers, également danseurs de la troupe et disciples du maâlem, qui utili-sent exclusivement les qraqechs, également

nommés crotales métalliques, castagnettes métalliques ou qarqabus.Ceux-là jouent en effet des qraqechs en exé-cutant les danses aux rythmes et sonorités de la musique gnaoua.Ces instruments -symboles de la musique gnaoua- sont deux cupules en fer, identiques, de treize centimètres de diamètre, reliées par une tige métallique de neuf centimètres sur trois de large.Pour en jouer, le musicien tient dans chaque main deux de ces claquettes et les entrecho-quent, les parties concaves symétriques se faisant face.Un exercice à première vue aisé, mais qui s'avère plutôt ardu. Essayez donc pour voir!

Le Tbel, signe le début de la partie sacrée du rite de possession

Enfin, il y a deux joueurs de tambours, ins-truments également appelés tbels: (les tbels s'utilisent par paire et sont accompagnés de quatre paires de qraqechs), utilisés lors de l'introduction de la partie sacrée du rite de possession.Maintenu sur le côté gauche du musicien, le tbel est tenu par une bandoulière. Deux ba-guettes sont utilisées pour produire le son, dont l'une est courbée et l'autre droite.Ces trois instruments essentiels ont traversé les siècles et fondent, eux aussi, l'identité gnaoua.

Au-delà de la musique Gnaoua elle-même, de ses rythmes, ses sonorités, ses tenues, ses couleurs, ses danses et ses rituels, la

tradition Gnaoua a également un particularisme: ses instruments de musique. Tour d'horizon de ces incontournables parfois méconnus.

Le guembri., /DR

Les instruments de La musique Gnaoua • 

Trois instruments au cœur d'un patrimoine

IntervIew.

Quel est l'origine des trois : instruments emblématiques de la musique gnaoua?Il y a d'abord la percussion, -le tbel_, le guem-bri et les crotales. L'histoire du tbel est com-mune à celle de toute l'Afrique car le tambour existe partout en Afrique. Le guembri, lui, est dans sa forme actuelle uniquement présent au Maroc, mais dont les origines se trouvent au Mali, au Niger sous le nom de Ngouni. Il s'agit du même instrument mais en plus petit. C'est au Maroc qu'il a pris sa taille ac-tuelle, car une fois arrivée dans notre pays, la musique gnaoua s'est inspirée et imprégnée des autres confréries marocaines (Issaouas, Hmadchas, Jilala...). De plus, depuis les an-nées 1970, il y a beaucoup de recherches en-treprises autour du guembri, pour tester tel ou tel type de bois, pour lui conférer davan-tage de résonance ...On peut dire qu'il y a eu un vrai mouvement depuis pour faire de bons guembris. Et les crotales, ce sont des casta-gnettes. C'est un instrument spécifiquement nord-africain qu'on trouve en Tunisie, en Al-

gérie aussi, mais nulle part ailleurs en Afri-que. Ces crotales permettent d'exécuter des rythmes en deux temps, sur des actions. Pour ce qui est de leur origine, il y a ceux qui disent que cela provient du bruit des chaînes que trainaient les esclaves, d'autres qui pensent que cela rappelle le bruit de galop d'une horde de chevaux. Mais je n'en connais pas exacte-ment l'histoire et ne peux par conséquent dire quelle version est la bonne. uant à la fabrication des instruments, elle est toujours en pleine évolution et dont beaucoup sont fa-briqués au Maroc, notamment à Essaouira et Marrakech.

Au regard de ces : instruments on peut vraiment dire que la musique gnaoua est complètement d'origine africaine... Elle comprend d'ailleurs différents dialectes africains. Comprenez-vous toujours les paroles des chants?

Oui c'est une musique totalement africaine entre l'ancien Soudan, le Niger, la Ghana,

le Togo, le Burkina Faso, le Mali jusqu'au Sénégal. Cette musique comprend donc qua-tre dialectes: le bambara, le tamanach, haous-sa et foulane. De fait, nous ne comprenons pas toujours toutes les paroles. Mais pour ma part, lors d'une tournée avec l'Institut fran-

çais, je suis descendu dans ces pays d'origine pour en traduire le contenu et comprendre ce que je dis. En fait, au travers de nos chants, si on comprends le titre et quelques mots, on comprends la chanson car le reste est dit en arabe.

instruments et textes de La musique Gnaoua• 

Le maâlem Abdeslam Alikane nous raconte

Abdeslam Alikane, maâlem gnaoua et un des directeurs artistiques du Festival., /MT

Muriel Tancrez ■

Propos recueillis par Muriel Tancrez ■

“Soudain, depuis Essaouira, les jeunes occupent l’es-pace, se trouvent au centre des regards, vivent au rythme de leur plaisir, loin des contraintes sociales, dans des moments de détachement inespérés.” Driss Ksikes, acteur culturel

Page 5: Le Mag Gnaoui n04

aufait, c'est chaque jour 45 000* exemplaires distribués par notre réseau de distributeurs à Casablanca, Rabat, Salé, Marrakech, Fès et Tanger du lundi au vendredi. (* source OJD Maroc).

Chaque matin, une nouvellerencontre avec l’information

Page 6: Le Mag Gnaoui n04

Autour d'Essaouira06 dimanche 27 juin 2010

Portraits croisés. En plein festival Gnaoua, il est tout simplement impossible de parler de figures marquantes d'Essaoui-ra sans mentionner ceux qui au fil des ans, continuent de perpétuer de la plus belle des manières, cet art ancestral qu'est la culture gnaoua. Pour l'occasion, notre attention a été retenue par le gardien du temple de la cultu-re gnaouie: Maâlem Mahmoud Guinea.Né en 1951 d'un père gnaoui et d'une mère voyante, Maâlem Mahmoud Guinea a passé vingt ans dans l'ombre de son père pour ap-prendre et s'imprégner de l'art tagnaouite. C'est à l'âge de 10 ans qu'il commence à travailler aux côtés de son père comme mu-sicien, en jouant des crotales. A 12 ans, il apprend à jouer du guembri et à l'âge de 16 ans, il commence à participer à des cérémo-nies gnaouies. Le statut de Maâlem viendra par la suite, tout naturellement.

“Derrière chaque grand homme se cache une femme...”

Cet adage sied parfaitement au couple que forment Maâlem Mahmoud Guinea et Ma-lika, sa femme qui est elle-même, voyante. Leur rencontre? Un pur fruit du hasard car madame est, elle, originaire de Marrakech. “C'était lors d'une lila que nous nous som-mes rencontrés Mahmoud et moi. Il animait et moi je dansais; cela a été le coup de fou-dre”, raconte t-elle le sourire aux lèvres.Depuis, 21 longues années ont passées et le couple se réjouit de leurs trois bouts de choux, qui veulent eux aussi devenir Maâ-lems comme leur père et leur grand-père.Malika elle, est surtout une femme au phy-sique impressionnant, aussi populaire que son mari et qui impose le respect. “Je suis certes la femme de Mahmoud mais je suis aussi son manager”, précise t-elle avec fier-té. D'ailleurs, pour les interviews et autres, c'est avec elle qu'il faut négocier, c'est elle qui signe la paperasse et c'est aussi elle qui sert de traductrice pour les non arabophones.

Elle accompagne le Maître à toutes ses tour-nées, de Malabo à Tokyo en passant par Pa-ris et Londres. Mahmoud lui très docile, se laisse guider au gré des humeurs de sa fem-me et il ne s'en plaint pas. Ils sont différents mais complémentaires tout comme la fusion entre l'art gnaoui et la world music.A côté des Maâlems et autres grands repré-sentants de la culture gnaouie, il y a des ar-tistes qui ont décidé d'exprimer d'une autre façon, leur amour et leur passion pour leur ville d'origine. C'était le cas de Sadya Bai-rou, artiste peintre souirie, décédée il y a à peine deux mois.

Sadya Bairou, une artiste engagée

Née en 1963, Sadya Bairou a effectué des études à l'Ecole des Beaux Arts de Tétouan. Mais en 1994, elle décide de vivre entre Ber-lin et Essaouira. A la cité des Alizés, ceux qui la connaissaient bien gardent l'image d'une femme et d'une artiste engagée, sou-cieuse de “l'environnement et de l'authenti-cité culturelle”.

“Sadya se plaisait depuis plusieurs années, à défendre ardemment, à

travers une démarche pédagogique et artistique, les valeurs du respect de l'environnement et de l'authenticité

culturelle".Abderrahim El Bertai, délégué provincial

du ministère de la Culture à Essaouira.

Toujours dans ce souci de participer active-ment, au développement des peuples, elle fonde en 2004, l'Association Akal de l'art et de l'écologie et en 2005, elle initie la Carava-ne des Arts et de l'environnement: “un évè-nement international qui a pour objectifs, l'éducation au respect de l'environnement et de la diversité par le biais de la pratique artistique”.Pour rendre à César ce qui appartient à

César, un hommage a été rendu à l'artiste ce jeudi 24 juin au Bastion Bab Marrakech à travers l'exposition d'une oeuvre qu'elle a elle-même préparée, intitulée “Traces et mémoires”. L'artiste sentait-elle qu'elle nous quitterait prématurément à l'aube de ce fu-neste mardi 13 avril?De par son paysage et son histoire, Es-saouira est une ville qui inspire nombre de gens. C'est la raison peut-être pour laquelle, les artistes -toutes spécialités confondues, y sont légion. Pourtant, elle ne se nourrit pas seulement de cet art. La pêche et l'artisanat, principaux secteurs de développement éco-nomique de la région, y occupent une place de choix.

Redouane, la pêche, dima dima la pêche

A 33 ans, Redouane, un natif d'Essaouira, a déjà 23 ans de métier derrière lui. Sa pas-sion? La pêche, encore et toujours. Ses pa-rents avaient pourtant tenté de l'inscrire à l'école mais “je n'aimais pas les études; mon rêve, c'était de devenir pêcheur et aujourd'hui, je le suis”, dit-il allongé sur ses filets de pêche.Pêcheur... un métier aléatoire et harassant mais que Redouane aime par dessus-tout. D'ailleurs pour pouvoir exercer à sa guise sa passion, ses proches ont du cotiser entre eux la rondelette somme de 8 millions de centimes (80.000 Dh) pour lui acheter une barque de pêcheur.

“Tous les jours à 5 h du matin, je prends le large et je rentre vers 8h au

port. Je vends mes poissons jusqu'à

14h puis je rentre à la maison. Je peux parfois gagner 3.000 Dh par jour comme

rien du tout. Mais en règle générale, je gagne assez bien ma vie; j'ai même un compte bancaire! J'aime ce métier et je

ne compte pas changer de métier même si je dois me marier”.

Redouane

Comme Redouane, Mohamed, qui travaille depuis son plus jeune âge dans l'artisanat et plus particulièrement, avec le thuya (ar-bre proche du cèdre, qui pousse uniquement au Maroc, précisément dans les montagnes de l'Atlas (Essaouira, Azemour, Idaoutana-ne...), mène une vie incertaine.

Pour Mohamed, c'est l'artisanat en attendant mieux

A 38 ans, il travaille depuis 10 ans, dans un atelier de la médina d'Essaouira. Ici, il est le gérant. Que de chemin parcouru. Dans le passé, il circulait d'atelier en atelier pour pouvoir travailler à la sortie des cours ou pendant les vacances. Pour info, Mohamed est diplômé en physique.En dépit de son amour pour l'artisanat, c'est surtout un tremplin en attendant mieux car l'artisanat, ” c'est très aléatoire, les gens n'achètent pas beaucoup, ils viennent sur-tout pour visiter. Mais on ne se décourage jamais, on travaille pour l'avenir”, explique Mohamed.Avoir confiance en l'avenir... une nécessité pour ne pas perdre ses repères et avancer aux rythmes du monde.

Ana Lopes ■

A Essaouira comme partout ailleurs, certaines personnes ont marqué de leur talent et/ou de leur engagement, la vie de toute une population. D'autres sont restés dans l'anonymat mais contribuent à leur manière, au développement socio-économique et culturel de la cité des Alizés. Portraits croisés

d'un Maâlem, d'une artiste peintre, d'un passioné de la pêche et d'un fin connaisseur du thuya.

Redouane, passioné de pêche., /KA

Portraits croisés• 

Figures d'Essaouira, Mahmoud, Sadya et les autres

Mahmoud Guinea, Maâlem Gnaoua., /DR

Sadya Bairou, artiste peintre souirie, décédée le ,13 avril 2010./DR

Mohamed, artisan et aussi titulaire d'un diplôme ,en physique /KA

“La musique gnoua m'a conquise dès la première fois où je l'ai écoutée à Marrakech. J'ai perdu la tête en écoutant Maâlem Sam, que Dieu ait son âme. Il faut savoir que la musique africaine est inexistante au Machrek. Il n'y a pas d'autre pays arabe qui a cette richesse de la musique populaire mystique”Leïla Shahid est déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union Européenne à Bruxelles

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INTERVIEW.

Vous étiez hier soir en concert Q: à Essaouira dans le cadre du Festival, où vous avez déjà joué en 1999 et 2003. Quels souvenirs gardez-vous de vos précédents concerts ici? La première fois que je suis venu avec Gnawa Diffusion, c'était une vraie révélation puisque c'était la première fois que l'on était confrontés à toute une ville gnaouia. Ce qui m'a particulièrement marqué, c'est l'accueil que nous ont réservé les gnaouis. Je pensais qu'ils n'allaient pas être contents car on uti-lisait leurs instruments et l'on abordait leur musique sans là connaître à fond, et ça été tout le contraire. Je me rappelle d'ailleurs que pendant ce concert, les services de sécurité voulaient que les gens s'assoient, moi je leur disais de se lever, donc le public s'assaillait, se relevait...C'était bien représentatif de tout ce que cette culture avait à faire pour pouvoir se tenir debout. La seconde fois, c'était furtif mais positif. Je suis arrivée à 5h du matin et à 10h j'ai été réveillé par Charlatan , un des morceaux de l'album que je venais défendre et qui tournait dans toute la ville. C'était ma-gnifique. Après je suis resté une quinzaine de jours à Essaouira, comme à la maison.

Comment le concert fusion Q: d'hier soir avec Abdeslam Alikane a été préparé? On ne s'est jamais vu avant. On s'est jus-te parlé au téléphone pour échanger les trois morceaux que chacun de nous pres-sentait, trois à lui et trois à moi. Après on a directement attaqué ces derniers jours. Mais ce qui c'est passé, et je pense que Abdeslam

a un peu le même sentiment, c'est que c'est surtout une vraie rencontre humaine qui a eu lieu. De plus, nous sommes confrontés à une grande proximité, que ce soit à travers les instruments ou par la langue. Du coup, la rencontre est beaucoup plus évidente, jouer ensemble est beaucoup plus simple car on a les mêmes codes, les mêmes rythmes. Par contre, le vrai travail se fera je pense dans l'avenir.

Est-il aisé, selon vous, de Q: faire fusionner la musique gnaoua avec d'autres musiques? Je pense que ce qui fait beaucoup de mal, à toutes les musiques en général, ce sont les in-tentions intellectuelles avant de rentrer dans le vif du sujet. Il faut juste jouer ensemble pour que la fusion se créée. Quand on veut faire de la fusion, on fait quelque chose de surfait, qui est rarement réussi. Par exemple, les premiè-res années avec Gnawa Diffusion, on disait que l'on voulait faire de la fusion et au final, le premier album Légitime différence , ça don-nait vraiment du collage. Le jour, par contre, où l'on a décidé de faire des chansons, de servir un texte et une mélodie centrale et bien c'est là que l'on a trouvé notre son. De fait, pour moi dans la fusion avec les gnaouas, il faut juste y aller et jouer. Tous les concepts qui inter-viennent dans la musique, c'est néfaste, c'est l'ennemi de la vraie rencontre selon moi. Pour moi, les idées ne sont que verbiage face à la puissance de la musique. Par exemple, j'ai vu le spectacle d'ouverture avec le Georgian na-tional ballet, c'était incroyable même si il n'y aucun rapport avec les gnaous, mais sur scène il y a une vraie joie commune.

Votre album Q: Marchez noir , sorti l'an dernier, a été présenté au public hier également. Il semble lorsqu'on l'écoute, qu'il condense sur le plan des styles musicaux, ce qui a le mieux marché dans les précédentes chansons avec Gnawa Diffusion. Qu'en pensez-vous? Je pense que c'est tout simplement le lien en-tre ce que j'ai fait maintenant et ce que j'avais fait avant. Je n'ai jamais renié Gnawa Diffu-sion, c'est juste une expérience qui s'est arrê-tée, et c'est bien aussi que les choses s'arrêtent et qu'elles repartent différemment. Après,

évidemment il y a toujours ma patte, les cho-ses que j'aime dans cette musique avec une orchestration différente. Donc je pense qu'il y a effectivement des choses qui se retrouvent, notamment la voix, la couleur des textes, les langues chantées...Pour moi c'est la continuité de ce chemin. Tant que je serai dans la musi-que, je vois mal comment je pourrais faire des choses radicalement différentes.

Vos paroles, engagées, sont Q: un des aspects majeurs de votre musique. Comment procédez-vous pour écrire vos textes?

Je procède un peu comme un cuisinier. J'aime bien faire goûter aux gens ce que j'aime. J'écris souvent par bribes, quatre phrases que je travaille et met de côté. Puis à un moment je suis dans une vraie ivresse de l'écriture - car l'écriture c'est un processus, c'est comme la musique - donc il faut se mettre dedans. Il y a des jours où j'ai besoin d'écrire, où ça vient tout seul, et d'autres où je me force à me mettre devant ma feuille. Dans la musi-que comme dans l'écriture, j'essaie d'écrire ce que j'aimerai lire et de jouer ce que j'aimerais entendre le plus possible. Essayer de faire quelque chose qui me ressemble et que je ne regrette pas.

Enfi n, si tu devais dire selon Q: toi qu'est-ce qui est le plus important : la musique ou le texte?

C'est l'équilibre des deux qui fait la chanson. Il faut que la mélodie soit la couleur des mots, qu'elle donne la couleur aux mots et que ça ne soit pas étriqué. Une vraie chanson se passe d'arrangements. Il y a donc toujours une recherche d'équilibre entre le texte et la mélodie, et je pense que les exemples de dé-séquilibre sont flagrants. Par exemple avec la musique contemporaine très conceptua-lisée et très intello. De l'autre côté, tu as la musique engagée qui s'est tuée dans le texte car elle a arrêté de parler au corps des gens, d'être festive. Dans la musique, le langage du corps est important. Si tu lâches le corps des gens, si il n'y a que la tête, ça ne suffit pas. Et un Être humain, ça n'est pas que la tête, c'est des bras, des jambes, un coeur...

Propos recueillis par Muriel Tancrez ■

Après des années de succès avec Gnawa Diffusion, il est revenu l'an dernier en solo en sortant l'album “Marchez noir”. Hier soir, il était à

Essaouira pour un concert ainsi qu'une fusion avec le maâlem Abdeslam Alikane. Avant de découvrir son nouvel album à venir en 2011, entrevue avec Amazigh kateb autour du concept de fusion musicale, du festival, de ses anecdotes, et de sa musique solo.

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DR

AMAZIGH KATEB •

“Il faut juste jouer ensemble pour que la fusion se crée, sans intentions intellectuelles”

“En musique, dans la mélodie comme

dans l'écriture, j'essaie d'écrire ce

que j'aimerai lire et de jouer le plus

possible ce que j'aimerais entendre”.

Echos gnaouis07dimanche 27 juin 2010

“La musique gnaouie est comme le tiers-monde : un matériau d’importance capitale en mal de reconnaissance, toujours absent des listes de remerciements dressées par ceux qui la pillent.” Amazigh Kateb

Page 8: Le Mag Gnaoui n04

ACTU08 dimanche 27 juin 2010

changement. L'élection présidentielle his-torique que s'apprête à vivre aujourd'hui di-manche la Guinée, ne sera sûrement pas parfaite, mais chacun s'attend à une parti-cipation massive des 4 millions d'électeurs, pour mettre un terme à un demi-siècle de dictatures, civile puis militaire.

“Dans le calme et la sérénité”En 40 jours d'une campagne relativement paisible, le pays a ainsi découvert les dé-bats électoraux passionnés et les manifes-tations de rue festives.Après les 26 ans de règne (1958-1984) du “père de l'indépendance”, Ahmed Sékou Touré, "président à vie" qui procéda à des purges sanglantes, puis les 24 années (1984-2008) de régime militaire du général Lansana Conté, le pays a de nouveau dé-

chanté, en 2009: les jeunes officiers dirigés par le capitaine Moussa Dadis Camara, qui avaient promis le bonheur du "bas peuple" et la lutte contre la "corruption générali-sée", ont conduit le pays à la catastrophe.Ce scrutin intervient neuf mois après le mas-sacre, par les forces de sécurité, d'au moins 156 opposants à la dictature militaire.

Une Guinée, face à son histoireCette fois, pourtant, les Guinéens veulent croire à la paix: “Pas de règlement de comp-tes, pas de menace. Le président, qui sera démocratiquement élu, l'armée se mettra à la disposition” a promis le nouveau chef d'état-major de l'armée, le colonel Nouhou Thiam, pour lequel “la Guinée est face à son histoire”.Vingt-quatre civils se présentent pour cet-te première élection libre depuis l'indépen-dance de l'ex-colonie française en 1958. Les favoris sont d'anciens Premier ministres et opposants de très longue date dont Alpha Condé.La commission électorale nationale indé-pendante (Céni), dont c'est le baptême du feu, a assuré vendredi que "tout était prêt" et que 3.965 observateurs, nationaux et in-ternationaux, seraient déployés.Les résultats provisoires de ce premier tour ne devraient pas être connus avant mercredi. La proclamation des résultats définitifs est prévue dans les huit jours.

aufait/AFP ■

Un des pays d'origine de nos Gnaouas d'aujourd'hui, la Guinée, s'apprête à vivre ce dimanche une élection peut-être imparfaite mais historique: elle

doit mettre fin à un demi-siècle de dictatures, civile puis militaire.

Affiche électorale pour le scrutin présidentiel de dimanche dans la capitale Conakry. , /DR

Les Guinéens aux urnes pour une élection historique

pétrole. À la Bourse de Londres, l'action BP a terminé vendredi sur une chute de 6,35%, après être tombée en cours de séan-ce à son plus bas niveau depuis près de 14 ans.Cette nouvelle chute porte à 55% l'effon-drement du cours du groupe depuis le nau-frage fin avril de la plateforme Deepwater Horizon qu'il exploitait dans le golfe du Mexique et à l'origine de la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis.

Des dépenses qui ne cessent de grimperBP a annoncé vendredi que ses dépenses liées à la marée noire avaient atteint 2,35 milliards de dollars à ce jour, soit environ 1,9 milliard d'euros.Pour sa part, le Premier ministre britan-nique David Cameron a mis en garde ven-dredi, depuis Huntsville (Canada) où il participe à une réunion du G8, contre une possible "destruction" du groupe BP.

“ Je pense qu'il est aussi dans notre intérêt à long terme à tous, que tout

cela ait une certaine transparence et des objectifs définis, afin que nous

n'assistions pas au même moment à la destruction d'une entreprise qui est

importante pour nous tous.”David Cameron sur la chaîne canadienne CBC.

Pire: tempête tropicale en vue, et Floride polluéeLes prévisionnistes s'attendent à ce qu'une dépression tropicale se renforce pour se transformer rapidement en une tempête tro-picale, se dirigeant vers le golfe du Mexique.Par ailleurs, les autorités ont décidé jeudi d'interdire la baignade dans le nord-ouest de la Floride, une des plus importantes des-tinations touristiques de la planète avec 80 millions de visiteurs par an. Les autorités ont mis en place des opérations pour em-pêcher le pétrole d'atteindre les plages de Floride, qui compte 2.000 kilomètres de côtes, source de revenus et d'emplois par le tourisme et la pêche.

Marée noire• BP s'effondre, une tempête menace, la Floride polluée

Le cours en bourse du groupe pétrolier BP s'est effondré vendredi alors que le coût de la marée noire ne cesse d'enfler aux Etats-Unis, où les autorités se préparent à

l'arrivée d'une tempête tropicale qui pourrait contrarier les efforts entrepris pour obturer la fuite de pétrole.

Des équipes de BP s'emploient à nettoyer une ,plage de son pétrole. /DR

g8/g20. Le président des Etats-Unis Ba-rack Obama a invité en août à Washington 18 dirigeants africains pour fêter les 50 ans d'indépendance de leurs pays, a annoncé vendredi un haut responsable de l'admi-nistration américaine en marge de la réu-nion du G8 à Huntsville (Canada).M. Obama, qui participait vendredi aux tra-vaux de la première journée du sommet du G8, élargi pour des sessions dans l'après-mi-di à plusieurs pays africains, dont le Sénégal,

le Malawi, l'Algérie, l'Ethiopie ou encore le Nigeria, a saisi l'occasion pour faire cette an-nonce, a souligné un deuxième responsable.

“Nous allons organiser un événement avec de nouveaux dirigeants africains,

pour commémorer le 50ème anniversaire en août. J'aurai 49 ans en août”.

Le Psdt Obama cité par un responsable de l'administration.

Ce responsable a précisé que M. Obama avait aussi rappelé que son père était l'un des premiers Africains de sa génération à être allé aux Etats-Unis.Depuis les indépendances, “il y a eu beau-coup de déceptions, beaucoup de frustra-tions, et maintenant 50 ans plus tard, nous voulons faire en sorte de repartir du bon pied”, a encore dit ce responsable, citant le président américain.Par ailleurs, le G8 qui devait hier s'élargir à une réunion du G20 rassemblant en plus des pays les plus développés, d'autres états émergents, devait gérer la contradiction fondamentale entre la nécessité de préser-ver la reprise économique naissante, et cel-le de la réduction des déficits que plusieurs démocraties européennes doivent affronter en adoptant des politiques d'austérité.

aufait/AFP ■

50 ans d'indépendance• 

Obama invite 18 pays africains à Washington

Barack Obama à son arrivée au G8 le 25 juin ,2010 à Huntsville./DR

aufait ■

USA. L'ancien vice-président américain Dick Cheney, 69 ans, qui a déjà fait l'objet de cinq crises cardiaques, a été hospitalisé vendredi à Washington après avoir éprouvé quelques malaises. Il devrait rester hospitalisé tout le week-end, a indiqué son porte-parole. "L'ancien vice-président Cheney ne se sentait pas bien et a été vu cet après-midi par ses médecins dans leur cabinet de l'hôpital universitaire George Washington", a indiqué Peter Long dans un communiqué, sans préciser si M. Cheney, avait souffert à nouveau de problèmes cardiaques.

Page 9: Le Mag Gnaoui n04

SPORT09dimanche 27 juin 2010

Qualification. Le Ghana a sorti les Etats-Unis 2-1 hier après prolongation et rejoint l'Uruguay en quarts. Après le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002, c'est le 3e pays africain à y parvenir.

Football. Quarante ans après, l'Uruguay s'est offert le droit de retrouver les quarts de finale de la Coupe du monde en éliminant la Corée du Sud (2-1), dominatrice mais mal-heureuse sous un déluge d'attaques, grâce à un doublé de Suarez, hier à Port Elizabeth.Quand ce n'est pas Forlan qui brille, c'en est un autre... Luis Suarez, l'attaquant de l'Ajax Amsterdam, a propulsé la Celeste en quart de finale, grâce à un doublé salva-teur, notamment un magnifique deuxième but à dix minutes de la fin.En enroulant magistralement une frappe de son droit, histoire de tromper Jung Sung-ryong, Suarez a douché les espoirs sud-coréens (2-1).“Quand j'ai marqué le but de la victoire, c'était un sentiment incroyable. Une joie indescriptible. Je n'arrivais pas à y croire”, s'est exclamé le buteur.Dès la 8e minute, seul Suarez avait compris que Diego Forlan, relégué sur l'aile gauche, allait délivrer une merveille de centre. Es-seulé au deuxième poteau, il n'a eu qu'à profiter d'une sortie trop courte du gardien sud-coréen pour ouvrir le score (1-0).Grâce à cette victoire, les joueurs d'Oscar Tabarez vont pouvoir désormais sérieuse-ment envisager de renouer avec l'Histoire et le succès de leurs aînés de 1970, qui avaient poursuivi leur route jusqu'en de-mi-finale. Sans parler des glorieux mons-tres sacrés du ballon rond, champions du monde en 1930 et 1950.

Mondial• 

L'Uruguay retrouve les quarts de finale après une éclipse de 40 ans

L'Uruguay s'est qualifiée en quarts de finale grâce au doublé de son attaquant Luis Suarez., /AFP

Sport. La 5ème édition d'Essaouira Ki-teboard World Cup, une étape du circuit mondial officiel agréé par l'Association in-ternationale en la matière (IKA), aura lieu du 5 au 11 juillet prochain avec la partici-pation des meilleurs athlètes mondiaux.Organisée par l'Association marocaine de kitesurf en collaboration avec la Fédération royale marocaine de kitesurf, cette manifes-tation sportive réunira 50 kitesurfeurs parmi les meilleurs devant représenter 30 pays.Cette édition accueillera entre autres, l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Australie, la Belgique, le Brésil, le Canada, l'Espa-gne, la France, l'Italie, la Grande-Breta-gne, les Etats-Unis, la Nouvelle Calédonie, la Turquie et la Pologne en plus bien sûr du Maroc.Selon les organisateurs, cette compétition mondiale vise à renforcer le dynamisme de

la ville d'Essaouira, permettre aux cham-pions marocains d'enrichir leur expérience et leur palmarès ainsi qu'à susciter l'en-

gouement d'un plus grand nombre d'adep-tes en favorisant notamment l'accès des enfants défavorisés à ce sport.

Essaouira Kiteboard World Cup: La 5ème édition du 5 au 11 juillet prochain

Des kitesurfeurs en plein exercice à la plage d'Essaouira. , /DR

En brEF*

FIFa. La Fédération internationale de football (FIFA), a annoncé, hier, qu'elle n'hésiterait pas à sanctionner la France en cas d'interférence de son gouvernement dans les affaires de la Fédération fran-çaise de football (FFF), suite à la mauvaise prestation de la sélection française lors du mondial en Afrique du Sud. Les statuts de la FIFA stipulent que toute ingérence des gouvernements est interdite et prônent l'indépendance des fédérations nationales, membres de l'organisation. Plusieurs pays ont ainsi été suspendus ou menacés de suspension de compétitions internatio-nales. Si la France était suspendue, cela nuirait fortement aux préparatifs de l'Euro 2016, que ce pays envisage d'organiser sur son territoire.

tSonga. Jo-Wilfried Tsonga (N°10) s'est qualifié hier pour les 8è de finale de Wimbledon. Le Français a battu l'Allemand Tobias Kamke (N°126) 6-1, 6-4, 7-6 [1] en 1h37'. Tsonga rejoint à son tour un autre Français Julien Benneteau en huitièmes de finale, vainqueur de l'Italien Fabio Fognini 6-4, 6-1, 4-6, 6-3 en 2h21'. Il y aura donc forcément un Français en quarts de finale de Wimbledon.

WImblEdon. L'Américaine Serena Williams, N°1 mondiale et tenante du titre, s'est qualifiée pour les huitièmes de finale de Wimbledon en battant hier la Slovaque Dominika Cibulkova en deux sets 6-0,7-5. Elle rencontrera la Russe Maria Sharapova (N.16) qui a battu la Tchèque Barbora Zahlavova Strycova ( 7-5, 6-3).

aufait/AFP ■

MAP ■

Page 10: Le Mag Gnaoui n04

En images10 dimanche 27 juin 2010

Retour en images sur les derniers instants de la 13ème édition du Festival Gnaoua Musiques du

Monde. Salam et à l'année prochaine!

Daby Touré lors de son concert solo, le ,vendredi 25 juin 2010 à la place Bab Marrakech./DR

Khadija Souki dans tous ses états., /DR Concert fusion de Hervé Samb, Brahim Terkmani, Allen Hoist., /KA

Titi Robin en concert fusion ici avec le célèbre chanteur Pakistanais Faiz Ali Faiz., /KA

Mazagan en concert fusion Chaâbi ,vendredi à la scène partenaire Méditel./KA

Page 11: Le Mag Gnaoui n04

En images11dimanche 27 juin 2010

Thierry Robin alias "Titi", les cultures gitanes ,et orientales toujours dans la peau./DR

Maâlem Abdellah Guinea, ,quelques heures avant le concert de son frère Mahmoud Guinea./DR

Le grand Maâlem Abdelkébir Merchane, à la ,Place Moulay Hassan./DR

De gauche à droite, Zakya Tahiri, Leiïla ,Shahid, Kathia et André Azoulay ./KA

Les membres de la troupe Issaoua de Meknès., /KA

Les porteurs d'eau n'ont pas manqué le rendez-vous., /KA

Page 12: Le Mag Gnaoui n04

Bélier • Vos fi nances sont en

évolution et vous pourriez jouir d’une plus grande liberté. Une excellente période pour vous offrir des petits plaisirs personnels.

Vous devriez même penser à gâter votre entourage. Sur le plan relationnel, vous vous ferez de nouveaux alliés !

Taureau • Un coup dur pour vos

fi nances pourrait venir du fait que vous persistez dans l’idée d’un achat extravagant.Il faudrait

attendre une période bien plus propice. Alors faites preuve de sagesse, pour le moment et concentrez-vous entièrement sur cette priorité. La solution vous apparaîtra évidente, très bientôt ! .

Gémeaux • Vous avez prouvé à ceux

qui avaient émis des doutes, vos réelles capacités à la communication.maintenant, il est temps de

vous lever et de faire face à la concurrence. Mettez tous vos atouts en avant, et vous parviendrez à convaincre les personnes infl uentes !

Cancer • Dans votre vie active, vous

ne devriez pas laisser une relation diffi cile, vous gâcher l’ambiance.Attention, le stress vous guette. Vous pourriez

l’éviter, si vous vous concentriez sur vos tâches, sans tenir compte de tous les mouvements autour de vous. La période sera fort heureusement passagère .

Lion • maintenant, il est temps de

mettre en place l’organisation de votre voyage ou de votre déplacement prochain. Vous aurez l’occasion de

rompre avec le quotidien.Vous pourriez ainsi, vous ressourcer positivement. Toutefois, organisez-vous dès à présent, surtout si vous souhaitez partir à l’étranger

Vierge • Votre sensibilité naturelle

ne vous permettra pas de vous égarer.Vous devriez faire la part des choses, entre la vie personnelle, et les activités

professionnelles. D’ailleurs, c’est au sein de votre vie active que vous devriez redoubler de prudence et de vigilance .

Balance • Il faut se méfi er des gens

qui sont trop calculateurs. Leurs approches pourraient ne pas être des plus sincères.Fiez vous à votre instinct, et prenez le temps

de la réfl exion avant d’agir.

Scorpion • Un nouvel arrivant, dans le

cadre de vos activités, risque de réveiller de vieux souvenirs et des comportements que vous

pensiez avoir résolus. Prenez le bon coté des choses. C’est une opportunité pour grandiret enterrer, défi nitivement, de vieux fantômes.

Sagittaire • Complications à l’horizon ?

Même si vous n’êtes pas d’accord sur tout, les personnes partageant vos activités vous obligeront à donner le meilleur de vous

!Fournissez un dernier effort, et très bientôt, vous profi terez de vos prochaines vacances !

Capricorne • Votre situation

professionnelle est bloquée, depuis un certain temps.Le changement ne semble pas s’annoncer. Il est temps, de regarder

dans d’autres directions pour vous réorienter, dans une toute autre activité.

Verseau • Quand aux questions

professionnelles, toutes ces heures supplémentaires, vont prochainement porter leurs fruits.Vous y gagnerez des

avantages fi nanciers très rapidement. Quelle belle satisfaction d’atteindre ses objectifs. Bravo !

Poissons • Vous prenez de gros

risques, aujourd’hui. Attention, vous avez tout à perdre.Vous cherchez à distancer tout votre entourage. Faites

clairement la part des choses. Les priorités professionnelles d’abord, et le feeling en second plan. Pas de confusion, restez sur la bonne voie.

mots-croisés du jour

sudoku

horoscope loisirs12dimanche 27 juin 2010

blaguesQUEUE. C’est un ver de terre qui, sortant de son trou, voit un autre ver de terre à côté de lui et engage la conversation : - Beau temps hein ? (Pas de réponse) Un peu surpris, il poursuit néanmoins : - Espérons que ça ne va pas se gâter ce weekend ! (Toujours pas de réponse) - Remarquez on n’a pas trop à se plaindre cette année… (Pas de réponse) Alors le ver de terre rentre dans son trou en grommelant: - Ca y est ! J’ai encore parlé à ma queue ! ...

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33Casablanca

Agadir

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El Jadida

Rabat

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Ouarzazate

Beni Mellal

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Tétouan

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Vendredi Samedi Dimanche

Tanger•

Oujda•

Fès•

Rabat / Salé•

Casablanca•

Marrakech•

Essaouira•

Agadir•

Dakhla•

26°/18° 25°/18° 25°/18°

30°/16° 28°/16° 29°/16°

29°/15° 30°/15° 31°/15°

24°/17° 23°/17° 24°/17°

23°/18° 23°/18° 23°/19°

32°/16° 32°/16° 33°/16°

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27°/14° 26°/14° 27°/15°

22°/17° 24°/17° 23°/16°

Alger•

Tunis•

Tripoli•

Londres•

Paris•

Berlin•

Genève•

Madrid•

Barcelone•

Rome•

Moscou•

New York•

Montréal•

Le Caire•

Dubaï•

Tokyo•

18°/31°

19°/30°

22°/32°

15°/24°

13°/27°

14°/25°

14°/26°

18°/33°

18°/27°

17°/28°

17°/31°

21°/35°

13°/22°

24°/34°

31°/39°

21°/26°

Destinations internationales

Prochains jours

Vents (vitesse en km/h et direction)

Température maximum

Température minimum

Le jeu Sudoku est un puzzle de 9x9 cases composée de neuf sous-grilles 3x3, certaines déjà remplies. Le but du jeu est de remplir les cases vides, en mettant un chiffre par case, de sorte que chaque colonne, ligne et région contiennent une fois seulement chaque chiffre de 1 à 9.

Solution

Horizontalement 5. Arrivé à terme 7. entretenir des souliers 9. Exemple 10. Fils de Noé

13. Gorge 14. Sa Sainteté, devant le pape 15. Edredons 17. Symbole du Tantale

21. Sn En Chimie 23. fabuleux 24. Ferme des pompes 25. homme à tonsure

Verticalement 1. Note de musique 2. Accommode 3. Deux lettres au milieu du courrier 4. Gentillesses

6. Fruit rouge 8. bien large en bas 11. colline 12. Course de voiliers 16. Cassa les dents 18. courroie pour le

cavalier 19. Indien en Amérique 20. Pièce de soutien, de chantier 22. ante meridiem

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