28
Projet pour l’école L es Ceméa dès leur origine ont développé une approche globale des questions éducatives et se sont impliqués, à partir de 1945, tout naturellement dans le champ scolaire (cf. page 26). Réfutant l'idée d'être de simples prestataires, ou can- tonnés à une définition étroite de la complémentarité au service public d'éducation, nous proposons ici les bases d'une vision et d'une participation à un grand projet d'éducation. Ce travail fondamental n'est pas le fruit de la réflexion du seul secteur École, il est bien un projet global construit par les apports croisés et convergents de l'ensemble des champs éducatifs, sociaux et culturels sur lesquels nous agissons. Il se veut mobilisateur, tant nous pensons que l'école ne peut ser- vir seule de telles ambitions. Le travail que nous présentons ici rend visible la diversité des res- sources produites par notre mouvement. Il constitue avant tout un projet d'actions où nous citons égale- ment les plus récents chantiers innovants que nous conduisons dans toutes des régions (de métropole et outre mer). C'est aussi un projet (de et) « en mouvement », qui identifie quelques questions vives (cf. page 22) remises au travail dans une traduction exigeante et renouvelée d'utopies concrètes. Bruno Chichignoud Responsable national du secteur École, pour le collectif de rédaction Projet pour l’école SOMMAIRE DES PROPOSITIONS POUR L'ÉCOLE 2 VERS L'ÉDUCATION NOUVELLE 3 - Pourquoi se référer, aujourd’hui, à l'Éducation nouvelle ? 3 - Dans la lignée de grands pédagogues 3 - Les principes qui guident nos actions dans l’école 4 - Ce qui fonde toute relation éducative 5 QUELLE ÉCOLE POUR QUELLE SOCIÉTÉ ? 6 POUR UNE ÉCOLE AU CŒUR DE LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE 9 - Concevoir une école qui n'oublie personne 9 - Affirmer que l'école éduque tout autant qu'elle instruit 10 - Penser l'école comme lieu de vie à (re)construire 11 - Donner à l'enfant le pouvoir sur son environnement, sur sa vie... 12 - Affirmer l'école maternelle 13 POUR DES MÉTIERS RECONNUS, VALORISÉS 14 - Reconsidérer la pédagogie 14 - Élaborer des projets éducatifs, projets d’établissement 15 - Changer les cultures professionnelles par la formation 16 - Créer les conditions d'un travail d’équipe inter-catégoriel 17 POUR UNE ÉDUCATION GLOBALE 18 - Donner toute leur place aux parents 18 - Repenser les lieux d’éducation et les rythmes 18 - Ouvrir l'école, lieu de culture, aux autres lieux de culture 20 - Promouvoir une éducation globale : lieux et acteurs de la cité 20 QUELQUES QUESTIONS VIVES À METTRE AU TRAVAIL… 22 EN RÉSUMÉ 24 DES INNOVATIONS DANS TOUTES LES ACADÉMIES 25 LES CEMÉA ET L'ÉCOLE… QUELQUES JALONS 26 LE SECTEUR ÉCOLE DES CEMÉA 28 - Le collectif de rédaction 28 Document Le magazine des militants des Ceméa - JUIN 2012 ÉDITORIAL numéro spécial Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par les ministères de l’Éducation nationale, des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation popu- laire et de la Vie associative, des Affaires sociales et de la Santé, des Affaires étrangères et européennes, de la Culture et de la Communication, de l’Outre-mer.

Le magazine des militants des Ceméa - JUIN 2012 Projet ......-Roger COUSINET, « Travail libre par groupe et pédagogie du projet »-Henri WALLON, « L'importance du milieu, son aménagement

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Page 1: Le magazine des militants des Ceméa - JUIN 2012 Projet ......-Roger COUSINET, « Travail libre par groupe et pédagogie du projet »-Henri WALLON, « L'importance du milieu, son aménagement

Projet pour l’école

Les Ceméa dès leur origine ont développé une approcheglobale des questions éducatives et se sont impliqués, àpartir de 1945, tout naturellement dans le champ scolaire

(cf. page 26). Réfutant l'idée d'être de simples prestataires, ou can-tonnés à une définition étroite de la complémentarité au servicepublic d'éducation, nous proposons ici les bases d'une vision etd'une participation à un grand projet d'éducation.

Ce travail fondamental n'est pas le fruit de la réflexion du seulsecteur École, il est bien un projet global construit par les apportscroisés et convergents de l'ensemble des champs éducatifs,sociaux et culturels sur lesquels nous agissons.

Il se veut mobilisateur, tant nous pensons que l'école ne peut ser-vir seule de telles ambitions.

Le travail que nous présentons ici rend visible la diversité des res-sources produites par notre mouvement.

Il constitue avant tout un projet d'actions où nous citons égale-ment les plus récents chantiers innovants que nous conduisonsdans toutes des régions (de métropole et outre mer).

C'est aussi un projet (de et) « en mouvement », qui identifiequelques questions vives (cf. page 22) remises au travail dans unetraduction exigeante et renouvelée d'utopies concrètes.

Bruno ChichignoudResponsable national du secteur École,

pour le collectif de rédaction

Projet pour l’écoleS O M M A I R E

� DES PROPOSITIONS POUR L'ÉCOLE 2

� VERS L'ÉDUCATION NOUVELLE 3

- Pourquoi se référer, aujourd’hui, à l'Éducation nouvelle ? 3

- Dans la lignée de grands pédagogues 3

- Les principes qui guident nos actions dans l’école 4

- Ce qui fonde toute relation éducative 5

� QUELLE ÉCOLE POUR QUELLE SOCIÉTÉ ? 6

� POUR UNE ÉCOLE AU CŒUR

DE LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE 9

- Concevoir une école qui n'oublie personne 9

- Affirmer que l'école éduque tout autant qu'elle instruit 10

- Penser l'école comme lieu de vie à (re)construire 11

- Donner à l'enfant le pouvoir sur son environnement, sur sa vie... 12

- Affirmer l'école maternelle 13

� POUR DES MÉTIERS RECONNUS, VALORISÉS 14

- Reconsidérer la pédagogie 14

- Élaborer des projets éducatifs, projets d’établissement 15

- Changer les cultures professionnelles par la formation 16

- Créer les conditions d'un travail d’équipe inter-catégoriel 17

� POUR UNE ÉDUCATION GLOBALE 18

- Donner toute leur place aux parents 18

- Repenser les lieux d’éducation et les rythmes 18

- Ouvrir l'école, lieu de culture, aux autres lieux de culture 20

- Promouvoir une éducation globale : lieux et acteurs de la cité 20

� QUELQUES QUESTIONS VIVES À METTRE

AU TRAVAIL… 22

� EN RÉSUMÉ 24

� DES INNOVATIONS DANS TOUTES

LES ACADÉMIES 25

� LES CEMÉA ET L'ÉCOLE… QUELQUES JALONS 26

� LE SECTEUR ÉCOLE DES CEMÉA 28

- Le collectif de rédaction 28

Document

L e m a g a z i n e d e s m i l i t a n t s d e s C e m é a - J U I N 2 0 1 2

ÉDITORIAL

numéro

spécial

Les Ceméa sont soutenus pour leur fonctionnement et leurs projets par les ministères de l’Éducation nationale, des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation popu-laire et de la Vie associative, des Affaires sociales et de la Santé, des Affaires étrangères et européennes, de la Culture et de la Communication, de l’Outre-mer.

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DOCUMENT REPERES & ACTIONS JUIN 2012 - © CEMEA

Projet pour l’école

2

Les Ceméa, en tant que mouvement d'éducation,s'attachent à apporter des contributions précises etétayées au système éducatif et aux pratiques péda-gogiques. Celles-ci s'inscrivent dans le courantpédagogique de l’Éducation nouvelle, porteuse devaleurs et de convictions, qui témoigne ici de lamodernité de sa pensée et de son capital d'expé-riences.Ce document formalise les propositions desCeméa pour l’école, de la maternelle au lycée, dansle cadre du service public d’éducation, défendantavec vigueur une éducation nationale pour uneégalité des droits et des moyens sur l’ensemble duterritoire.Il traduit des ambitions pour l'école de la répu-blique dans une perspective de transformationsociale et politique.Ainsi, il constitue un « projet pédagogique et poli-tique », les deux dimensions étant toujours indis-sociablement liées.Nos propositions sont constantes et réitérées, ellesfondent l’objet social de notre mouvement (notreraison d'être) qui s’exprime dans tous les contextespolitiques.

� À QUI S'ADRESSE CETTEPUBLICATION ?

• Vous êtes élu en charge de questions éducatives.• Vous êtes parent.• Vous êtes personnel de l'éducation nationale.• Vous êtes éducateur, animateur, intervenant sco-laire.• Vous êtes militant de mouvements pédago-giques.• Vous êtes étudiant, ou stagiaire, futur profes-sionnel d'un des métiers de l'éducation.Vous trouverez dans cette publication ce qui, pourles Ceméa, fait sens et fait lien entre tous les acteurséducatifs.Vous trouverez les idées et valeurs portées par lesCeméa, et percevrez les contributions et coopéra-tions qui font de ce mouvement un partenairecompétent actif et engagé… �

Des propositionspour l'école

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� POURQUOI SE RÉFÉRER,AUJOURD’HUI, À L'ÉDUCATIONNOUVELLE ?

Les apports des mouvements pédagogiques pourfaire évoluer les pratiques à l’école ont été plus oumoins bien adaptés et surtout trop rarementaccompagnés. Un exemple flagrant : la reconnais-sance de la parole de l’élève se trouve institution-nalisée et réduite en “heure de vie de classe”.Ainsi, les idées de l’Éducation nouvelle ne sont pasencore aujourd’hui totalement mises en place, offi-cialisées. Les outils sont souvent décontextuali-sés, les idées vidées d'une pensée globale.“La pédagogie nouvelle demeure toujours nouvelle,c’est à dire n’a pas opéré la percée qu’espérait ses fon-dateurs, sauf dans les zones complémentaires et mar-ginales…” dit Louis LEGRAND.

Nos propositions pour l’école d’aujourd’hui res-tent fondées sur les fondamentaux de l’éducationnouvelle faisant la part belle à :- La prise en compte de la globalité de l’enfant, del’adolescent ;

- La pédagogie du projet ;- Les pratiques culturelles ;- La relation école-famille ;- La citoyenneté accomplie en situation vraie etnon simulée ;

- La place et la valeur de la parole. Écouter et êtreécouté ;

- La place de l'éducateur et ce qui fonde son auto-rité ;

- La volonté de tendre vers l’autonomie del’enfant ;

- L’observation et la connaissance de l’enfant pouridentifier besoins, intérêts, et motivations ;

- La prise en compte du milieu de vie : l’environ-nement social, familial, culturel ;

- L'importance du cadre éducatif : locaux fonc-tionnels et adaptés aux besoins de l’élève ;

- L'apprentissage (l’élève se construit, l’éducateurl’aide à se construire) ;

- L’expression personnelle: chacun doit pouvoiragir sur ses conditions d’apprentissage ;

- Le collectif : l’élève apprend, se construit, avecles autres ;

- Le plaisir, et l’envie d’apprendre ;- L'importance de la réussite.

Il faut rappeler que :- L'Éducation nouvelle n’est pas une pédagogiede soin, de compensation (réservée aux élèves endifficultés), elle est une pédagogie destinée àtous.

- L’éducation nouvelle n’est pas réservée àquelques éducateurs d’exception, elle est prati-cable par le plus grand nombre.

- Plus qu’une pratique, il s’agit d’une éthique etdonc d’un engagement politique.

- En cela, les Ceméa en tant que mouvementd'éducation nouvelle sont partenaires actifs del'Éducation nationale et complémentaires. L'É-ducation nouvelle devrait enrichir les pratiquesau sein de l’Éducation nationale.

� DANS LA LIGNÉE DE GRANDSPÉDAGOGUES

L'Éducation nouvelle défend l’idée d'une partici-pation active des individus à leur propre forma-tion. Elle déclare que l'apprentissage, avant d'êtreune accumulation de connaissances, doit être unfacteur de progrès global de la personne.Avec les méthodes actives, on part des centresd’intérêts de la personne, tout en l’encourageant.L’Éducation nouvelle vise une éducation globale,accordant une importance égale aux différentsdomaines éducatifs : intellectuels et artistiques,mais également physiques, manuels et sociaux. L'apprentissage de la vie sociale est considérécomme essentiel. Elle privilégie donc la coopéra-tion entre les individus au lieu de la compétitionou de la concurrence.S’appuyant sur des théoriciens de l’éducation(Cousinet, Freinet…), nos propositions pourl’école d’aujourd’hui et de demain restent fondéessur ces repères de l’Éducation nouvelle :- Célestin FREINET, « Tâtonnement expéri-mental et travail autonome »

- Maria MONTESSORI, « Aide-moi à agirseul ! »

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Projet pour l’école

Vers l'Éducation nouvelle

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DOCUMENT REPERES & ACTIONS JUIN 2012 - © CEMEA

Vers l’Éducation nouvelleProjet pour l’école

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- Fernand OURY, « Pédagogie institutionnellesur la parole de l'enfant »

- Johan Heinrich PESTALOZZI, « Exigencesociale et liberté naturelle »

- Adolph FERRIERE, « Reconnaissance desécoles nouvelles »

- Fernand DELIGNY, « Regards sur les enfantsdifférents »

- Roger COUSINET, « Travail libre par groupeet pédagogie du projet »

- Henri WALLON, « L'importance du milieu,son aménagement est acte d'éducation »

- Jean PIAGET, « Connaissances sur les méca-nismes de l'évolution de l'enfant »

- Francine BEST, « Pour une pédagogie de l'éveilet ce qui fonde l'intérêt »

- Philippe MEIRIEU, « Méthodes actives etpédagogie différenciée »

Mais aussi (Voir collection DVD“l’éducation en questions” proposé parPhilippe MEIRIEU)- Édouard CLAPAREDE- Ovide DECROLY- Françoise DOLTO- Alexander S NEILL- Paolo FREIRE- Carl ROGERS- Janus KORZCAK- Ivan ILLICH

� LES PRINCIPES QUI GUIDENT NOSACTIONS DANS L’ÉCOLE

Tout être humain peut se développer etmême se transformer au cours de sa vie. Ilen a le désir et les possibilités.Les pédagogies progressistes s’appuient toujourstrès largement sur l’analyse du travail en directionde ceux qui en ont le plus besoin. L’éducation estavant tout un espoir pour chacun.Plus qu’une éga-lité des chances, c’est une véritable égalité desdroits que nous revendiquons.

Il n’y a qu’une éducation. Elle s’adresse àtous. Elle est de tous les instants.L’éducation globale met en synergie les différentstemps et lieux de l’éducation. Nous voulons fairecoopérer, au-delà des corporatismes, l’ensembledes acteurs éducatifs : professionnels, volontaires,bénévoles, ou acteurs “par nature” que sont lesparents…

Notre action est menée en contact étroitavec la réalité.C’est au sein de l’école publique et avec tous ceux

qui contribuent à sa mission que nous œuvrons.L’innovation pédagogique se construit sur tous lesterrains, hors de “laboratoires” mais totalementreliée, depuis, toujours aux recherches en sciencesde l‘éducation et dans d’autres disciplines. Nousne cherchons pas à nier ou contourner les diffi-cultés du quotidien éducatif mais bien au contraireà en faire un objet de réflexion et de mobilisation.

Tout être humain, sans distinction de sexe,d’âge, d’origine, de convictions, de culture,de situation sociale, a droit à notre respectet à nos égards.Nous sommes de tous les combats pour l’égalité etce dans une visée de l’éducation pour tous et toutau long de la vie. La différence et la diversité estune richesse du genre humain.

Le milieu de vie joue un rôle capital dans ledéveloppement de l’individu.Le contexte, les réalités, les cultures sont desmoteurs de la connaissance et plus globalement detous les apprentissages.

L’éducation doit se fonder sur l’activité,essentielle dans la formation personnelle etdans l’acquisition de la culture.Nous cherchons à permettre à chacun d’être acteurde sa propre éducation, par des mises en situationsauthentiques et qui font sens pour l’enfant et lejeune.

L’expérience personnelle est un facteurindispensable du développement de lapersonnalité.Les apprentissages, auxquels nous attachons unegrande importance, relèvent d’une somme d’expé-riences et de parcours qu’il faut, au sein même del’école, reconnaître et valoriser. L’école doit deve-nir un formidable lieu d’ouverture à des pratiquesculturelles diversifiées.

La laïcité, c’est l’ouverture à lacompréhension de l’autre dansl’acceptation des différences et dans lerespect du pluralisme.C’est aussi le combat pour la liberté d’expressionde chacun et contre toute forme d’obscurantisme,de discrimination, d’exclusion et d’injustice. Larecherche de la mixité à tous les niveaux, l’effortde cultures partagées constituent les seules voies dela concorde républicaine. L’École doit être trèsclaire sur cette composante fondamentale. Lacitoyenneté est trop souvent rangée au rang demots d’ordre ou d'approches moralisantes.

Les Ceméa sontpartenaires de cette

collection : Pédagoguesdu monde entier aux

éditions Fabert

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Vers l’Éducation nouvelle

� CE QUI FONDE TOUTE RELATIONÉDUCATIVE

Les sciences humaines (dont celles del'éducation) ont objectivé la nécessitéde ruptures avec les pédagogiestraditionnelles. Un solide corpus deréférence permet sur des bases solides,de relier théorie et pratiquespédagogiques.

Pour des pédagogies différenciéesL’enfant, l’adolescent, est un être à part entière. Ilfaut qu’il puisse construire sa personnalité danstoutes ses composantes : intellectuelles, affectives,sociales, motrices, créatrices… Il doit pouvoirapprendre peu à peu à mieux se connaître, et àexercer son esprit critique pour choisir et déciderses actes de façon responsable.Chaque être est unique, et est traversé par lescontradictions de la société dans laquelle il vit.Chacun en est influencé différemment – positive-ment et négativement – selon des capacités, desparcours, des processus, des rythmes très diversi-fiés. Il y a donc obligation pour l’école de recon-naître chacun dans son originalité et de prendre encompte ses origines sociales, ses expériences de vieindividuelles, son propre rapport à autrui et aumonde.L’élève est un enfant, un adolescent mis en rapportavec le savoir par des adultes professionnels ; en cesens, il est évidemment au centre du système édu-catif. On enseigne à un groupe d’élèves - que l’onappelle une classe - mais c’est chaque élève qui

apprend, avec son histoire, ses goûts, ses projetsimmédiats ou lointains, ses acquis et ses expé-riences antérieurs. Tenir compte de cette diversitéest au cœur du métier d’enseignant.

L’apprentissage des savoirs et lasocialisation sont indissociablesLa forte dimension affective, le poids du regard desautres (celui des pairs et celui des adultes) pèsenténormément dans le rapport aux apprentissages.Aussi, toute situation qui permet à l’enfant, àl’adolescent de se construire (ou reconstruire) uneimage positive de lui-même, l’encourage-t-elle àpersévérer et à progresser. De même, toute situa-tion qui lui permet de trouver positivement saplace dans le groupe, d’en tirer toutes les richesseset non pas d’y être nié, écrasé, est fondatrice dudéveloppement positif de la personnalité et de sonêtre social.

La complexité de la relation éducative entrel’adulte et le jeuneCar elle est sous-tendue par l’affectivité. En cela,l’autorité est aussi indispensable que l’affectionpour la construction de la personne. Or, l’enfant,l’adolescent, se construit en s’opposant. L’adulte,avec autorité, doit faire opposition en cas de néces-sité. L’enseignant (le personnel éducatif) est dépo-sitaire de l’autorité, ce qui ne signifie pas que cetteautorité soit reconnue ; le statut ne suffit pas.L’autorité se réfléchit, se construit, s’acquiert pro-gressivement ; elle manifeste du respect aux élèveset exige le respect de leur part. �

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Projet pour l’école

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Projet pour l’école

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� VERS UN CONSENSUS SCOLAIRE

La société doit affirmer ses repères communs afinde dégager un consensus fort autour de son école.

Une école critiqueL’enfant, l'adolescent est immergé dans la sociétédans laquelle il vit. Or, l’école n’est pas là poursuivre et « valider » les dérives de notre société. Enrevanche, elle doit servir de passeur et rendre lemonde accessible au jeune : elle est là pour y réflé-chir, avec lui, en l’accompagnant. À cette condi-tion, sa vie est alors source d’intérêt pour le jeune :par la réflexion et l’analyse, il grandit ; parl’apprentissage, il s’approprie le monde.

Une école qui hiérarchise les savoirsLes progrès scientifiques et technologiques entraî-nent une croissance exponentielle du savoir, qu’onne peut en conséquence, espérer enseigner dans satotalité comme un contenu figé et considérécomme indispensable. Il ne s’agit donc pas de vou-loir empiler des connaissances, mais plutôt deconstruire et développer celles qui sollicitent

l’acquisition de compétences larges, méthodolo-giques, lesquelles préparent les générations futuresà affronter un monde en permanente évolution.Qui sait quels savoirs aujourd’hui indispensablesle seront encore dans dix ou quinze ans quand nosélèves seront adultes et quels concepts ou compé-tences techniques, aujourd’hui inconnus, serontalors vitaux ?Choisir, c’est renoncer : l’école doit s’astreindre àhiérarchiser et à actualiser constamment les conte-nus et objectifs de ses programmes et à accepter deprivilégier l’essentiel : les méthodes propres àchaque discipline.En cela, nous nous inscrivons dans la démarche dedéfinition d'un socle commun des connaissanceset des compétences.

Une école qui prend en compted'autres espaces éducatifsLa crise globale de la société touche tous les aspectsde la vie familiale, sociale et scolaire des enfants etadolescents. La société tend à considérer l’écolecomme le seul lieu d’éducation et d’intégration, aupoint que, dans notre pays, l’enfant ne sembleavoir de statut que scolaire. Lorsqu’il n’est pas àl’école, il est dans une structure préscolaire, péri-scolaire, extrascolaire ou post-scolaire… Or, si elleest devenue un dispositif incontournable et indis-pensable, l’école n’est pas – depuis longtemps –l’unique lieu de formation. Aussi convient-ilaujourd’hui d’articuler l’action de l’école avec celledes autres lieux d’éducation et de développer lespartenariats entre les différents acteurs de la citédont les parents. Les médias sont devenus égale-ment l’espace de socialisation. L’enjeu d’une édu-cation critique est essentiel pour les jeunes.Affirmons cependant le rôle essentiel de l’école etla nécessité de le re-définir aujourd’hui : pour lesCeméa, il s’agit ainsi volontairement et délibéré-ment de défendre l’école de la République et par-ticiper à l’améliorer pour la promouvoir par saqualité et ses réussites.On doit vouloir tendre à une formation généralede haut niveau par des voies et des parcours diffé-rents que sanctionnent des diplômes reconnus.Il convient de davantage prendre en compte lesdispositifs intégrés à mettre en œuvre pour lesjeunes sortis du système scolaire sans qualification.

Quelle école pour quellesociété ?

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Quelle école pour quelle société ?

Une école qui cultive le lien entre lesavoir acquis et ce qui fait sens dansson quotidienCela suppose la volonté de la mise (et remise) enlien constante entre l’environnement social etfamilial de l’élève, d’une part, et les savoirs sco-laires.Cela suppose que l’école multiplie pour les élèvesles possibilités d’entrer dans différents domainesculturels afin qu’ils trouvent là les occasions deconfronter leurs émotions et de construire leurréflexion.Cela suppose enfin qu’on privilégie – dans toutesles disciplines et entre elles, la construction d’unerelation au savoir qui amène au doute, à l’espritcritique, à l’affrontement à unmonde mouvant et complexe : ainsi,le savoir se découvre et se construit,dans une démarche exigeante deconfrontations.

Une école qui encourage ladiversité et l’hétérogénéitédes élèves, comme richessepour les apprentissagesLes apprentissages doivent donc tenircompte des capacités et des rythmesd’acquisition de chaque élève. Ils doi-vent permettre à chaque enfant d’investir sa placed’élève en progressant par le biais d’un travailadapté à ses besoins. Les besoins affectifs et sociauxsont aussi à prendre en compte. En cela, saufexception incontournable (obtention d’undiplôme en fin de cursus par exemple), la mise enplace d’une pédagogie différenciée est préférableau redoublement.

Une école, lieu d'accomplissementQuelles que soient les difficultés rencontrées,l’école n’est pas un lieu de sélection. Pourapprendre, la sécurité affective est essentielle ; lesenfants, les jeunes doivent se sentir valorisés,encouragés, entourés de bienveillance.La motivation est chose complexe, nourrie ou blo-quée tour à tour de peur et de désir d’apprendre,d’ambivalences de plaisir et d’effort. En cela, ladiversité des méthodes et des voies d’entrée dansl’acquisition des savoirs et compétences donne desprobabilités fortes que chaque élève découvre et setrouve des intérêts et adopte des démarches qui luiconviennent.

Une école qui éduque à la citoyennetéLa citoyenneté, qui n'est pas une forme modernede la morale ou de l'éducation civique mais plutôtd'un travail de prise de conscience doit s'appuyersur des pratiques coopératives, solidaires et sur

l'exercice réel d'un vrai pouvoir sur son environ-nement (dans la classe, dans l'établissement, dansson quotidien, dans les univers fréquentés par lesjeunes).

Une école gratuite, laïque au cœur dupacte républicainC’est à la République de définir clairement et fer-mement les missions de l'institution scolaire, etd’affirmer les valeurs auxquelles elle se réfère. Ils’agit bien, selon nous, de fonder une société d’unvivre ensemble harmonieux et non pas de se plierà la société marchande. Or, chacun le sait, il existeun grand décalage entre les repères que tente detransmettre l’école et les modèles que semble pri-

vilégier la société (réussite person-nelle au prix d'une compétition,hiérarchie sociale).Le service public d’éducation doitbénéficier des moyens humains etmatériels adaptés lui permettant deconduire des pratiques pédago-giques innovantes. Notons que lesentorses à la gratuité sont fréquenteset malheureusement admises.

Une école, lieu d'accueil,pour et par la diversité

L’école publique doit accueillir la diversité desélèves, laquelle n’est rien d’autre que la diversité dela société elle-même. C’est, de fait, affirmer qu’ilne faut exclure ni en refusant les différences, ni enles stigmatisant.

Une école qui construit la laïcité pourtoute la sociétéLa laïcité n’est pas neutralité ; elle est engagementconstant et réfléchi, déterminé et respectueux pourla liberté de conscience et d’expression, pourl’émancipation et le combat contre toutes lesformes d’obscurantisme et d’aliénation de la per-sonne. Le respect des droits et des devoirs pourchacun et par chacun conditionne l’exercice de sapropre liberté.

Une école qui apprend à vivreensembleLes approches qui se contentent de mettre enavant le respect sont insuffisantes ; le travail d'édu-cation doit aller jusqu'à une pratique permanentede régulation non violente des conflits. Il fautapprendre à respecter celui qui raisonne etconvainc sans violence. De même, l’école doitapprendre à faire la différence entre le registre descroyances (qu’on peut légitimement exprimerdans un état démocratique) et celui des savoirs quis’enseignent à l’école.

DOCUMENT REPERES & ACTIONS JUIN 2012 - © CEMEA

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Projet pour l’école

Aussi convient-il d’articulerl’action del’école avec

celle des autreslieux

d’éducation

Film extrait de lacollection DVDdu Festival du filmd’éducation

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Quelle école pour quelle société ?Projet pour l’école

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Une école non sexisteL'école doit contribuer à transformer la société ;cette acception est particulièrement sensible sur lesschémas de reproduction d'une domination mas-culine. Les enseignants ont une réflexion person-nelle à entretenir sur ce plan.La société est mixte, socialement, culturellementet sexuellement ; l’école, organisation sociale, sedoit de l’être. Le groupe mixte est indispensable àla connaissance de l’autre, à l’apprentissage du res-pect et de la tolérance.Si la société ne développe pas une mixité de qua-lité, l’école en sera inévitablement le reflet (mépris,ségrégation, rejet…) et vice-versa. Une mixité dequalité ne va pas de soi ; elle suppose des aména-gements et des modes de fonctionnement adaptés.La mixité sexuée ne s’impose pas à tous les âges età tous les moments de la même façon. Une mixitéréussie peut permettre de dépasser les différencesou de les intégrer dans une entreprise commune.

Une école de la transformation socialepar l'émancipationBien plus que par l’égalité des chances, c’est ens’employant à mettre en place les conditions pourune vraie équité des droits qu’elle doit rendre lessavoirs accessibles à tous et ainsi jouer pleinementson rôle d’émancipation.

L’école pour former des citoyens dumondeCapables de défendre et de promouvoir les valeursde la République et capables de comprendre lemonde et de s’y impliquer. L'éducation à la paix,la non-violence, sont des dimensions fondamen-tales peu souvent mis en avant, dans une école oùla citoyenneté est devenue européenne et la soli-darité nécessairement mondiale. Un apprentis-sage, par l'échange, le partage de pratiques com-munes doit s'envisager dès les premières annéespour construire la citoyenneté européenne et la

solidarité internationale. La mobilité, l'intercultu-rel sont à la fois vecteur et objet d'apprentissage.

Une école humanisteLa culture humaniste est définie dans le socle com-mun des connaissances et des compétencescomme contribuant à la formation du jugement,du goût et de la sensibilité et permet d’acquérir desrepères dans plusieurs disciplines, qu'il convient ànotre sens de dépasser.

Une école du futurL'avenir de la cause humaine est aujourd'huimenacé par l'exploitation des ressources de la pla-nète, la course au profit, et l'accumulation derichesses. Lutter contre les logiques de consom-mation outrancières, réfléchir à ce qui fonde lebien être individuel et le partage solidaire… doi-vent être présents dans les enseignements avec uneapproche compatible avec le développementdurable.

Cette autre école est possible…du projet politique aux projetspédagogiques

Par des utopies concrètes est ici décrite l’école telleque nous la voulons, et telle qu'elle peut se vivre…c'est pourquoi, sont proposés, pour chaque cha-pitre, des renvois bibliographiques en guise detémoignages ou « de preuve par l'exemple ». �

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Concevoir une écolequi n'oublie personne

Pour une égalité des droits, deschances et … des places

Du projet politique •••La laïcité est un des principes fondamentaux denotre société, un facteur essentiel d’unité. L’écoledoit créer les conditions de l’acquisition de l’espritcritique et du développement du vivre ensemble.Nous avons besoin d’une école qui se donne lesmoyens de promouvoir la laïcité par un projet etune volonté d’émancipation pour tous, contrel’utilisation de procédés de manipulation, deconditionnement et de prosélytisme. L’école a le devoir de faire vivre la mixité à tous lesniveaux en accueillant sans discrimination chaqueélève. Une mixité très différenciée impose de trou-ver un langage commun, et des instances demédiation et de régulation. L’école doit dépasser l’aspect normalisant et mora-lisant, sans quoi la différence devient sourced’inégalité voire d’exclusion. C’est pourquoi elle ale devoir d’accueillir tous les enfants qui devronttrouver à l’école des moyens humains et tech-niques adaptés, quelle que soit leur difficulté.L’école idéale ne peut exclure, à aucun moment.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre- Une éducation aux médias pour développerl’esprit critique comme un moyen de prendreconscience des phénomènes de discrimination,de conditionnement, d’exclusion…

- Une attention aux affirmations identitairesconstruites sur les conditionnements desmédias, du sport spectacle, de la consommationet des marchés, qui peuvent conduire à desenfermements tout aussi aliénants que les dog-matismes religieux.

- Le débat et le partage d’expérience, grâce àl’organisation de classes découvertes parexemple, pour se rencontrer et créer les condi-tions d’un «bien vivre ensemble».

- Une formation à la “Mixité” pour éviter certains

dérapages, car cet accompagnement demanderéflexion et clarification d’un accord commundéontologique.

- Une défense de la mixité sociale notamment parla carte scolaire en n’incitant pas au libre choixde son école mais en garantissant l’égalité desdroits, quel que soit le territoire.

- Une prise en compte des phénomènes de vio-lence institutionnelle excluante et une lutte dansl’école contre toute forme de discrimination etde stigmatisation.

- Une valorisation des réussites de chacun, ens’appuyant sur les items du socle commun, parses progrès, et non uniquement par le résultatobtenu.

- Un travail en équipe inter-catégorielle pouraccueillir les enfants en situation de handicap.

- Un renforcement de la formation des acteurséducatifs pour l’accueil du handicap à l'école :les enseignants, les AVS, les familles, etc.

Un ancrage des dispositifs d'aide et de soutien aucœur du projet d’école et nonpas à la marge. Des enfantsdifficiles sont avant tout desenfants en difficulté. Cesdifficultés doivent êtreprises en compte tant ausein de l’école pendant letemps scolaire qu'au dehors.Une valorisation des ensei-gnements techniques,manuels… comme des pro-jets pour les jeunes et pourla société, et non pas commesecteur de rattrapage pourélèves en difficultés.- Un accueil de tous lesenfants, … primo-arrivants.

- Une réflexion collective sur la prise encompte de toutes les différences, quis’adapte aux situations locales, ets’appuie sur les compétences et res-sources présentes dans le projet d’éta-blissement.

DOCUMENT REPERES & ACTIONS JUIN 2012 - © CEMEA

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Projet pour l’école

Pour une école au cœurde la république laïque

VEN n°541 (janvier 2011)Dossier sur l'enseignement spécialisé(collège)

- La construction scolaire dela déficience intellectuelle.- Expérience de 10 ans departenariat entre différentesstructures spécialisées.- Volonté de dé-ghéttoïserles établissements spécialisés.- Importance de l'ouverturesur l'extérieur.- Socialisation au sein ducollège, rapport à la règle.

La preuvepar l'exemple

VEN n°541 (janvier 2011)Les primo-arrivants (collège)

- Témoignage dansune classe de 5ème

avec plusieursenfants primo-

arrivants.- Mise en évidence

des pratiquesdiverses.

- Quelle formationdes enseignants ?

- Propositionsd'outils spécifiques.

Site laicité à l'usage deséducateursUn site ressources uniqueen son genre qui s'appuyantsur des références juridiques,donne des clefs pour agirdans les différentes situationspédagogiques.

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Pour une école au cœur de la république laïqueProjet pour l’école

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Affirmer que l'écoleéduque tout autantqu'elle instruit

De la globalité de la formation desenfants et des jeunes

Du projet politique •••L'éducation, par une approche globale de la per-sonne, doit permettre à chacun deprendre conscience et de construireson projet de vie. Cette conceptionémancipatrice vise l'autonomie et lacitoyenneté.C'est pourquoi les apprentissagesdoivent être tout autant transversauxque disciplinaires. Ils permettent l'ac-quisition d'aptitudes fonctionnelleset contribuent à la culture générale des enfants etdes jeunes. Cet aspect est directement lié à la défi-nition des missions de l'école.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre

Des pédagogies qui favorisent :

- l'apprentissage du cadreL’école ne peut pas fonctionner sans règles. Tousles adultes-acteurs éducatifs sont garants des règleset les font respecter en utilisant leur autorité, en seréférant aux outils déterminés collectivement ausein de l'établissement et sans y déroger eux-mêmes. Ils veillent à concilier les notions d’aide etd’autorité. L’autorité est un accompagnement exi-

geant, vigilant, fait de bienveillantesattentions. Les professionnels de l’école entraî-nent l’élève – l’enfant, l’adolescent –à différencier ce qui est de l’ordre descodes, usages, traditions, cou-tumes… de ce qui est de l’ordre desrègles de vie en commun d’une part,de la loi générale commune d’autrepart. Ils l’entraînent à différencier cequi est de l’ordre des égards dus àchacun, de ce qui est de l’ordre dudroit général. Ils l’entraînent à diffé-rencier dénonciation ou délation,taquinerie et moquerie, erreur etfaute…Ainsi, les règles sont posées, expli-quées et respectées par tous. Cer-taines modalités sont négociables et

modulables par les élèves, le groupe-classe…d’autres pas. Les adultes doivent expliquer pour-quoi. (ex La mise en place de chartes de vie declasse peuvent permettre un travail avec le grouped'élèves)Aucune transgression n’est laissée sans réponse.Les notions de responsabilisation et de réparationdoivent faire sens. Il s'agit bien de moyens pouratteindre des objectifs éducatifs. Les sanctions ontainsi une visée éducative. Elles ne rompent pas larelation adulte - jeune et laisse la possibilité àl’élève de se réhabiliter et de se réinsérer dans le

groupe. L'établissement se doit demettre en place des instances deconcertation en y associant forte-ment les familles. Les adultes-acteurs éducatifs doivent avoir desespaces d'échanges et de discussionspour instaurer de la cohérence dansles réponses apportées aux élèves.

- l'apprentissage du vivre ensembleII s'appuie notamment sur la mise en place desituations de travail, qui articulent des temps engroupe hétérogène permettant à des jeunes declasses sociales, cultures, sexes, âges, niveauxd’acquisition… différents, de se rencontrer, et destemps dans des groupes homogènes permettant dese retrouver sur des problématiques communes.Il s'appuie aussi sur l'articulation petitgroupe/grand groupe à composition et objectifsdifférenciés pour garantir la place de chacun.

- le développement de l'esprit critiqueCette démarche passe à la fois par l'ouverture d'es-prit mais aussi par la compréhension de son envi-ronnement. Les projets interdisciplinaires décloi-sonnent les apprentissages et sont un levier pouracquérir un raisonnement scientifique et structu-rer sa pensée. Les pratiques culturelles sont un sup-port de ces projets.

L'évaluation formatriceComme tout acte éducatif ou d’enseignement,l'évaluation demande de prendre en compte uncontexte complexe : par exemple le groupe etl’individu ou des échéances, des programmes com-muns, des cheminements et des rythmes indivi-duels, ou encore des résultats et des démarchesdiversifiées, etc.Elle peut être normative ou formative et dépendde nombreuses variables qui tiennent aux circons-tances de la passation des exercices ou épreuves,aux objectifs… Elle met au jour les résultats obte-nus, elle souligne le chemin parcouru, les acquis,et montre tout autant le chemin qui reste à par-courir.

Développerles démarchescoopératives

et la pédagogiedu projet

VEN n°541 (janvier 2011)

Approche globale de l'éducationet de la citoyenneté

Exemple d'écoles enRussie "Ma maison c'est

l'école".L'école apparaît commeun lieu central : lieu de

savoirs, deconnaissances mais

aussi d’apprentissagede nombreuses activités

artistiques,scientifiques,

technologiques,littéraires ou sportives.

La preuvepar l'exemple

Dans la collection des Dossiersde Vers l’Éducation Nouvelle,

la revue des Ceméa.

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Pour une école au cœur de la république laïque

L’évaluation est avant tout un contrat entre lesélèves et l’enseignant, dans lequel les critères sontexplicités. Elle valorise les réussites, sans cacher leséchecs. Erreur n’est pas faute. Un des caractèresstatutaires de l’enfant est son droit à l’erreur. L’éva-luation permet et accompagne les tâtonnements,les essais, les balbutiements qu’elle aide l’élève àdépasser. Elle encourage au doute, à l’esprit cri-tique, à la prise de risques, à la rigueur. L'erreur estdonc souhaitable et nécessaire.Les fonctions de l’évaluation, ses modalités, doi-vent pouvoir être réfléchies et rediscutées entreenseignants, tout comme l’évaluation à plusieursdoit être régulièrement possible.

La vie de l'établissement, facteur clé deréussiteDans le primaire comme dans le secondaire, l'écoleest un lieu d'éducation dans lequel les enfants etles jeunes passent une grande partie de leur jour-née, alternant des temps d'apprentissages formelset non formels. Les modalités de vivre ensembleposées par l'équipe éducative tout au long de lajournée participent à ces apprentissages. La Francecultive une exception : la présence d’une “vie sco-laire” portée par des professionnels dont le but estde favoriser une meilleure intégration de tous dansl’école, de favoriser une ambiance de travail. Véri-table carrefour de l’établissement, la présenced’une vie scolaire dans chaque collège ou lycée doitêtre réalisée, il s’agit de donner une réalité à lanotion d’éducation au-delà de la seule notiond’instruction.

La coopérationPlus que jamais, les pratiques de classes doivents'appuyer sur des démarches pédagogiques diver-sifiées relevant de la pédagogie institutionnelle, despédagogies coopératives et de la pédagogie de pro-jet.

Penser l'écolecomme lieu de vieà (re)construire

Et si l'école était le plus beau bâtimentde la commune, cela ne serait-il passignifiant ?

Du projet politique •••Parce que le « bâtiment » et son aménagement sontdes éducateurs influents. Parce que le milieu et l'action de l'éducateur surcelui-ci joue un rôle déterminant.Parce que la conception des locaux scolaires et leurarchitecture contribuent à la réussite scolaire.Parce que l’architecture scolaire fonctionnelle etde qualité joue un rôle important dans l’évolutionde pratiques pédagogiques.Il nous faut concevoir des établissements qui tien-nent compte des intentions et de la continuitééducative sur un même territoire.Les bâtiments devront être réfléchis et conçus pourleur fonctionnement dans le respect des rythmes,la qualité des relations, la sécurité, l'apprentissagedu vivre ensemble, l'éducation esthétique et cul-turelle, l'expression et la citoyenneté… Le confort, l’esthétique, la beauté doivent être ins-crits dans l’architecture scolaire. Ils participent àl’élaboration d’une culture commune qui contri-bue à la conservation du patrimoine du territoire.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Des lieux (classes, demi-salles…) non utilisés àplein temps et qui favorisent ainsi l’adaptation dela communauté scolaire à des besoins selon lesmoments et les circonstances. Un cadre de vie de qualité qui favorise chez lesélèves un comportement respectueux des locauxet de l’établissement. Une organisation interne qui permettent auxfilles, aux garçons, aux plus jeunes, aux plus âgés,de se retrouver entre eux à certains moments,dans certains lieux et à certains âges (agoras,lieux pour parler dans le calme, petits amphi-théâtres d’extérieur, cours d’école avec des amé-nagements adaptés).Des espaces internes conçus pour favoriserl’accueil, les apprentissages, les lieux de vie etde circulation ainsi que la vie scolaire, la docu-mentation et la santé scolaire.Un accueil conçu pour les élèves et les adultesqui travaillent dans l’établissement, mais égale-ment pour renseigner les visiteurs (lieu de détente,

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Projet pour l’école

La preuvepar l'exemple

Architecturescolaire

et réussiteéducativeMauriceMazaltoÉditionsFabert

L'architecture auservice de lapédagogie.À travers de multiples exemples.

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Pour une école au cœur de la république laïqueProjet pour l’école

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de convivialité, de rencontre).L’accueil des élèves en situation de handicap doitêtre particulièrement réfléchi : localisation des dif-ficultés de circulation éventuelles, aménagementsindispensables pour accéder aux différents lieuxfréquentés par les élèves.Un accueil des parents, des intervenants doit êtreprévu.

Donner à l'enfantle pouvoir sur sonenvironnement,sur sa vie…

L'école un lieu d'exercice de ladémocratie

Du projet politique •••Pour accéder au pouvoir sur son environnement,l'enfant puis le jeune doivent évoluer dans des ins-titutions démocratiques. Paul RICOUER définitla démocratie comme suit : « Est démocratique, unesociété qui se reconnaît divisée, c'est à dire traverséepar des contradictions d’intérêts, et qui se fixe commemodalités, d'associer à parts égales chaque citoyen,dans l'expression de ces contradictions, l'analyse de cescontradictions et la mise en délibération de cescontradictions, en vue d'arriver à un arbitrage. ».

• Et si l'école permettait aux jeunes d’accéder col-lectivement au pouvoir sur leur environnementproche (établissement scolaire, famille, groupe depair…) et moins proche (le pays, la société…).

• Et si l'école permettait au jeune, d'accéder indi-viduellement au pouvoir sur sa propre vie,sur ses processus d'apprentissages et sur sesprojets d'aujourd'hui et de demain.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Des espaces démocratiques dans les éta-blissements scolaires comme en attestent,par exemple, la présence avec voix déci-sionnelle des jeunes dans les conseils d'ad-ministration des collèges et lycées, l'exis-tence des « heures de vie de classe », la pos-sibilité pour les mineurs d'être membresd'association, la gestion de budget de vielycéenne confiée à des instances composéesde jeunes… Ces dispositions obligatoiressont encadrées par la loi.Pour renforcer l'école comme espace

démocratique, il faut encourager les espaces où lepouvoir est confié aux jeunes.Il faut multiplier, défendre et préserver les espacesd'expression, qui permettent des paroles complé-mentaires, contradictoires et singulières. Les ins-tances en font partie mais également les médiasjournaux, radios ou télés lycéen-e-s.Pour favoriser l’analyse par chacun, il faut per-mettre l'approfondissement de chaque point devue avec tous les moyens nécessaires. Cela passe enautre, par la reconnaissance et le renforcement desorganisations représentatives des enfants et desjeunes, en particulier des syndicats lycéens. Pour permettre la délibération, les enfants puis lesjeunes et plus particulièrement leurs représentantsdoivent être formés aux techniques argumenta-tives, à déceler les procédés rhétoriques, à animerun débat et à y prendre place. Ces apprentissagespeuvent commencer dès la maternelle, doiventfaire l'objet de temps dédiés dont la demi-heurehebdomadaire d'éducation civique au primaire etl'heure de vie de classe dans le secondaire ne sontque des prémisses.

Pour permettre aux jeunes de s'engager dans cesapprentissages, ils doivent être reconnus et valori-sés par l'institution scolaire sous la forme de com-pétences au primaire (ex : participe à la vie démo-cratique de la classe) comme au secondaire (men-tion d'implication dans le fonctionnement de l'éta-blissement, option engagement et solidarité…).

L'orientation et la construction de projets de vie(question permanente et très vive chez les lycéens,voire les collégiens en troisième) ne doivent pasrester dans les enclos scolaires. Bâtir son projet devie s'apprend par des situations multiples. Nousévoquerons ici la richesse des expériences de volon-tariat ou d'engagement social, éducatif éprouvéesavec réussite par les jeunes. Les processus d’orien-tation doivent veiller à ne pas tomber dans la nor-malisation des projets de vie, à ne pas pousser lesjeunes dans les schémas dominants de réussite. Ilsdoivent s’appuyer sur la valorisation des savoirsexpérientiels pour la construction des différentsprojets de vie qui s’offrent à lui. Chacun doit deve-nir l'expert de sa propre existence.

La preuvepar l'exemple

Où va l'éducation à laconsommation ?

Ceméa - INC -ANR - CEPE -

Éditions Ceméa

Donner auxenfants les clefsd'une éducation

critique etémancipatrice.

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Pour une école au cœur de la république laïque

Affirmer l'écolematernelle

École maternelle pas (encore)obligatoire mais vraimentfondamentale

Du projet politique •••L’école maternelle doit rester une composanteessentielle d’un grand service public d’accueil desjeunes enfants de 0 à 6 ans. Nousdéfendons une école maternelle quireste inscrite pleinement dans le sys-tème éducatif laïque et gratuit, un ser-vice public articulé aux divers modesd’accueil. La question de l'école maternelle nepeut pas être déliée ou traitée de façonisolée. Poser la question de l'accueildes familles, c'est également poser la question dutemps de travail des parents, de leur disponibilité.L’école maternelle est à la fois un lieu d’accueil,d’apprentissage, d’éducation et de co-éducationqui offre un bain culturel riche dès le plus jeuneâge.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Des fonctionnements différents, alternatifs augroupe classe pour varier les propositions pédago-giques adaptées aux activités.Des lieux d’accueil intermédiaires avant l’entrée àl’école maternelle tels que, par exemple les classespasserelles.Un protocole d’accueil de l’enfant à l’école (classe,Clae) en collaboration avec la famille (pour aiderà la séparation ou à la transition, pour respecter aumieux le rythme de l’enfant).Un cadre d’accueil doit garantir des effectifs pro-tégés (pas plus de 25 par classe).Des formations spécifiques des personnels autourde l’enfant (connaissance du développement del’enfant, de ses besoins) – formations continues,accompagner et/ou former à la mise en place deprojets qui tiennent compte des structures du ter-ritoire de l’établissement afin de créer ou de ren-forcer le réseau localement et de permettre ainsi àl’école de marquer son appartenance à ce réseau.Des locaux sécurisants, des activités, des posturesd’adultes, des fonctionnements adaptés auxbesoins des plus jeunes sans confusion entre letemps de l’école et celui du périscolaire mais avecune cohérence et une continuité entre les tempsproposés aux enfants.

Une pluridisciplinarité des adultes intervenantsautour des enfants dans l’école. Car les profes-sionnels doivent confronter leurs savoirs (faire etêtre) et croiser les regards autour de l’enfant.Une reconnaissance de l’école maternelle auprèsde l’institution des familles et de l’ensemble ducorps enseignant, comme fondamentale dans laconstruction des savoirs et du rapport que l’enfantaura avec le système scolaire.La référence à un projet d’établissement… Decelui-ci découlera des pratiques qui tiennentcompte des besoins du tout petit.

Une qualité de la vie collectivedéterminante pour les apprentis-sages.Une évaluation qui fait partie inté-grante de l'acte pédagogique, sansque le temps consacré à l'évaluationinstitutionnelle n'empiète sur letemps consacré aux apprentissages.Une attention toute particulière à

l'accueil de tous les enfants et leurs familles.Accueillir l’enfant et sa famille quelle qu'elle soitcela veut dire : les recevoir, les écouter, leur fairevivre une première rencontre avec ce service publicqu'est l'école. Cette école, nous la voulons ouvertesur la vie. Nous voulons également que la vie entredans l'école avec toutes les richesses et aussi les dif-ficultés de la situation : milieux humains, cultu-rels, environnementaux. Cet accueil est un enjeumajeur pour construire des représentations posi-tives de l’école et tisser un liende confiance partagée. �

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Projet pour l’école

La preuvepar l'exemple

VEN n°519 (juillet 2005)

Le temps et l'espaceou l'autonomie en jeu

Activité de l'enfant de deux ans, essentiellepour son développement, ses premiersapprentissages et sa socialisation au sein d’ungroupe.

VEN n°518 (avril 2005)

Dossier : aller à l'écolematernelle, de la grande sectionau cours préparatoire

- Affirmer l'écolematernelle.- Le jeune enfant etson corps.- Jeux chantés.- Le cahier de vie.- Sciences à l’écolematernelle.- Danser : un plaisirpartagé.- Vous avez ditaccueil ?- Une passerelle.

Vers un grandservice publicde la petite

enfance

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Projet pour l’école

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Reconsidérerla pédagogie

Le pédagogue est un ingénieur-chercheur

Du projet politique •••L’enseignant se doit de respecter les orientationset les objectifs définis au niveau national, au niveaudu territoire, à travers les projets d’établissement.Leur statut de cadre leur confère le choix desmoyens pédagogiques. Cette liberté pédagogiqueinscrite donc dans le respect du cadreéducatif républicain déterminé par lanation, doit être conservée et renfor-cée. Il s’agit de permettre à chacund’élaborer des pédagogies adaptées auterrain, au public et en constanteévolution pour que chaque élèveréussisse.Les équipes, autour d'instances soli-dement installées, doivent rester mai-tresses en matière pédagogiques. Eten rendre compte.En demandant à des professionnels d’exécuter plusque d’enseigner, on n’aide pas les enseignants àadapter leurs pratiques dans une société enconstante transformation. Comment, pour des pro-fessionnels, construire une nouvelle autorité, auprèsde leurs élèves et de leurs parents, si on leur retire ledroit d’inventer et quand la confiance est absente.

L’école doit donc changer en se modi-fiant de l’intérieur, et soutenue parl’extérieur. Cette mue, qu’elle opèredepuis plusieurs décennies, est sur-ement trop lente. Seuls des profes-sionnels, bien formés et qui sont lespremiers à demander une évaluationformative de leurs actes, pourronttransformer les lieux d’apprentis-sages dans et autour de l’école.C’est aussi pour cela que toutes lespersonnes concernées doivent

s’emparer de ce sujet, évitant ainsi une vision uni-quement comptable des résultats scolaires et descomparaisons internationales.Les pédagogies sont diverses et nombreuses, leursfondements ne négligent ni les savoirs, ni larigueur des démarches, ni les valeurs.Les pédagogies doivent dialoguer entre elles defaçon contradictoire et étayée et laisser le choix auxenseignants de construire leur propre voie.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Nous devons nous interroger sur les savoirs etcompétences indispensables à acquérir : il ne faut

plus mettre au même niveau la capa-cité d’un élève à bien raisonner etdes compétences parcellaires autourd’une discipline. Nous devons éga-lement réfléchir aux nouvellesformes à mettre en place pour ensei-gner : l’exposé des savoirs par unadulte devant des apprenants n’estque rarement la forme la plus perti-nente pour apprendre.Il est donc nécessaire de mobiliserdes pédagogies nouvelles où l’acti-

vité de l’apprenant est première, où la mise enœuvre de projets collectifs, la réalisation et l’appro-priation de nouveaux outils pédagogiques, despostures différentes pour les enseignants et lesapprenants sont nécessaires. Sans rejeter desformes plus classiques, les méthodes d’éducationactive les complètent et ont la particularité des’adapter à des publics hétérogènes. Elles ne négli-gent ni les savoirs, ni la rigueur des démarches etne refusent pas le contrôle de leur efficacité.Nous affirmons que les activités, l’« Agir » consti-tuent des leviers essentiels aux processus d’appren-tissage pour l’élève, quelle que soit sa filière.L’école doit favoriser la découverte et l’explorationdes « Agir » de différentes natures. (cf. la main à lapâte qui avait montré institutionnellement la voiesuivie depuis longtemps par les pédagogiesactives).

Pour des métiers reconnus,valorisés

VEN n°539 (janvier 2010)

Une école pour tous

Compte-rendude l’expérience

de l'écoleCalas-Dupont àToulouse. Une

équipe enrecherche

permanente àpartir de la

mise en placedes cycles.

L'enseignantest un cadre,concepteur

d'unepédagogie...dont il rend

compte

Outils pédagogiquesCo-produit avec

espaces éducatifs

Dans la collection vidéodes Ceméa

La preuvepar l'exemple

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Pour des métiers reconnus, valorisés

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Projet pour l’école

Élaborer des projetséducatifs, projetsd’établissement

Du projet politique •••L’innovation et la recherche doivent se situer aucœur des projets qui encadrent les établissementsscolaires et le métier de l’enseignant. Ces projetss’élaborent en partenariat avec l’ensemble de lacommunauté éducative. Les enseignants y jouentun rôle prépondérant, par leur statut, dans le choixde dispositifs permettant d’atteindre les objectifsfixés par tous. Des inventions permanentes, etl’innovation pédagogique sont donc nécessaires, àchaque projet, pour garantir l’appropriation et desréponses pertinentes aux besoins repérés dansl’environnement et dans les composantes de l’éta-blissement scolaire.L’autonomie et la direction des établissements doitpermettre de mettre véritablement en place les pro-jets pédagogiques élaborés par la communautééducative. Chaque enfant, quel que soit son lieu descolarisation, doit bénéficier de la même qualitéd’accueil et d’enseignement. L’autonomie doit êtreplus pédagogique et organisationnelle que finan-cière et administrative.Dans ce cadre, le directeur d’établissement joue unrôle particulier dans l’animation de ce projet péda-gogique en portant la responsabilité de coordon-ner l’équipe enseignante, de créer du lien entre lespersonnels éducatifs de l’établisse-ment, les parents, et les élèves… À cetitre il doit pouvoir bénéficier d’uneformation spécifique et d’un statut

clair auprès des différents interlocuteurs de l’éta-blissement.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.La scolarité doit constituer un cheminement plusqu'une succession d'étape. Les cycles d'apprentis-sages constituent une approche intéressante dontla mise en œuvre reste partielle. Dans le secondaire,la logique actuelle de “classe”, et “d’heure de coursde 55 minutes” doit être réinterrogée.L’organisation de l’établissement doit assurer unevéritable prise en compte de la parole de l’élève, etpas seulement pour le fonctionnement des ins-tances - certes importantes - qui permettentl’apprentissage de la citoyenneté. Si le travail enéquipe permet de lever des difficultés - ce que nouscroyons- il est alors essentiel d’instaurer dans lesemplois du temps de tous les personnels des heuresde concertation et d’élaboration de projet.Les dispositifs spécifiques (atelier relais, passerelles…) peuvent apporter des réponses utiles, à condi-tion de rester pleinement intégrés aux projetsd’établissement.Les expériences de mobilité, telles que les classes-découvertes, les sorties « hors-les-murs », la mobi-lité européenne… constituent un cadre favorisantl’apprentissage des expériences du « vivreensemble » (projet collectif, vie en collectivité…),de la citoyenneté et de l’action sur l’environne-ment. Au même titre, les activités socio-culturelles méri-tent une meilleure reconnaissance comme levierd’apprentissage, cela passe par une reconnaissancedes différents statuts (bénévoles, volontaires, pro-fessionnels) et des différents métiers des acteurs dela coéducation.Ces dispositifs et activités spécifiques peuvent etdoivent se démocratiserdans les projetsd’équipes et d’établis-sements et ne pas êtreréservés à une catégo-rie d’établissement,d’élèves ou à un terri-toire particulier.Les équipes doiventpouvoir se constituerautour de projetspédagogiques et derecherche.

La preuvepar l'exemple

VEN n°539 (juillet 2010)

Le projet CELESTIN(Collège et lycée

Freinet de Nantes)

Création de groupes(tutorat, projets, travail

individuel en petits groupes)- importance du travail enéquipe et de l'adhésion de

tous au projet.

Dans la collection vidéodes Ceméa

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Pour des métiers reconnus, valorisésProjet pour l’école

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Changer les culturesprofessionnellespar la formation

Enseigner est un métier de relation quiimplique toute la personne, dans unerecherche de cohérence entre valeurset pratiques

Du projet politique •••La France cultive une singularité qu'il faut ques-tionner… la segmentation des métiers de l'éduca-tion, de l'animation et de l'action sociale.Les Ceméa, dont la formation est le cœur demétier, ont une expérience massive et anciennedans la formation et l'accompagnement des ensei-gnants, des éducateurs, des animateurs, des inter-venants éducatifs et même des parents… Fortnaturellement, nous voyons les indispensables pas-serelles à construire pour répondre aux enjeuxd'avenir et donner une cohérence aux politiquespubliques d'éducation.Sans rejeter le modèle universitaire des formationsprofessionnelles aujourd'hui, nous le trouvonsincomplet. Il ne doit pas conduire à une unifor-mité des pratiques. Selon le principe de similitude: « nos expériences influencent nos pratiques » ; lesméthodes de formation sont déterminantes : ellesdoivent faire place au travail d'équipe, à la coopé-ration, à l’évaluation autocritique, et favoriserla participation, la conduite de projets.En cela l'enseignant (et tous les autres édu-cateurs avec lui) ne peut accomplir ses mis-sions sans être porteurs de valeurs. Desvaleurs qui fondent les gestes professionnelsquestionnés et analysés en permanence.

••• aux projets pédagogiques (desformations d'enseignants) quimettent en œuvre.Concernant les contenus : • sur la pédagogie des disciplines enapproche transversale ; mais aussi sur :- les valeurs de l’école de la république etsur ses missions,

- la relation adultes - jeunes et enseignants– enseignés,

- la connaissance des publics et des réalitésdes terrains d’exercice,

- l’entraînement à l’élaboration et à la miseen œuvre de projets pédagogiquesd’équipe et d’école ou d’établissement,

- l’analyse, la concertation, et le travail enéquipe,

- la connaissance des partenaires de l’école,l’entraînement et l’analyse aux actions conduitesen commun avec eux,

- La mise en cohérence de tous les moments de“vie scolaire” (repas, récréations…),

- l’expression de chacun : la place de la parole, enconfiance,

- les dynamiques de groupes, - la communauté éducative,

Concernant les méthodes :- par une recherche de similitude entre le vécu deformation et les pratiques professionnelles préco-nisées (principe d'homologie : on enseigne commeon a été formé).Une valorisation des parcours antérieurs, commetémoin d'engagement éducatif. Chacun aborde lemétier avec une histoire parfois déjà très riche(direction de séjours d'enfants, responsabilité asso-ciative, parents, reconversion professionnelle, …).La Recherche- Action comme dynamique de for-mation en encourageant la participation à desgroupes de recherche et formation continue.L'inscription individuelle et/ou collective (établis-sements) dans des réseaux éducatifs.Une formation avec et par ses pairs, et une pra-tique du travail en équipe, et une valorisation despratiques innovantes, l'écriture professionnelle parla publication de travaux.Des terrains d'alternance diversifiés et à valeurpédagogique ajoutée : équipes ou établissementspilotes, et terrain de stages hors école, établisse-ments médico-sociaux, centres de vacances, serviceéducation jeunesse, expérience à l'étranger, …Une alternance théorie pratiques et l'analyse enpetits groupes des situations vécues contribuant àune réflexion concrète sur les gestes professionnels.Des réflexions et des mises en situation en projetsd'actions, intégrant des enjeux de société parexemple : parité, laïcité, citoyenneté, etc…Des séquences (des sessions, des modules) trans-catégorielles. Voire des formations communeséducateurs, animateurs, enseignants, intervenantsscolaires) comprenant une préparation au travailavec les différents intervenants éducatifs (AVS,moniteurs sportifs, artistes).L'ouverture culturelle de l'école (et des enseignantseux-mêmes) et l'intégration de l'éducation aux etpar « les écrans ».Une vision large des questions et des pratiqueséducatives par des échanges internationaux pourenseigner la mobilité et ouvrir à l'Europe et aumonde.Une pratique la coéducation sous toutes sesformes.

La preuvepar l'exemple

Des propositions pour laformation continue desenseignants

Les Ceméa organisent de nombreuxstages de formation continue surles thèmes de la gestions de conflit,la mixité, le projet d'établissement,les activités scolaires, la relationéducative, la vie citoyenne, l'aideet accompagnement.

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Pour des métiers reconnus, valorisés

Créer les conditionsd'un travail d’équipeinter-catégoriel

L’éducation est une aventurecollective, elle ne saurait être unmétier solitaire

Du projet politique •••Différents métiers se côtoient au seinde l'établissement ; il est essentiel queles différents personnels travaillentensemble au service de la réussite etdu bien-être de tous les élèves demanière complémentaire et enconcertation.Tous les personnels de l’école doiventêtre formés (assistants d’éducation, pédagogique,AVS…) : se préparer à intervenir comme éduca-teur n’est pas inné et doit être réfléchi. La classen'est pas un lieu isolé ; l'entraide, les regards croi-sés doivent être possibles et encouragés. Au préa-lable, chaque métier doit pouvoir être identifié etreconnu par tous, il s'agit de mesurer son champd'action afin de favoriser le travail en commun.Des ressources externes à l'établissement doiventaussi être sollicités (services sociaux, d'orientation,partenaires extérieurs…).

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Des moments de concertation doivent être orga-nisés de manière régulière, reconnus institution-nellement et intégrés pleinement aux missions del'enseignant. Des espaces doivent être aménagéspour que les différents personnels puissent tra-vailler ensemble de manière formelle.La réflexion contradictoire avec d’autres est indis-pensable, laquelle permet une meilleure maîtrise

des évolutions de la société, la compréhension etla prise en compte de publics très divers et sanscesse changeants. L’enfant, l’adolescent, a besoind’adultes - repères et pas seulement de transmet-teurs de savoirs. Il doit pouvoir rencontrer desadultes divers, responsables, qui savent être àl’occasion ses ancrages ; ancrages fugaces maisindispensables, lucides et distanciés aussi, par lesregards croisés des uns et des autres.Ainsi, parallèlement et contradictoirement parfois,ils accompagnent le jeune, l’élève, dans sa quêtepermanente ; ils l’aident à découvrir les réalités dela vie, avec ses aspects divers et parfois opposés ; ilsl’aident à apprendre à les affronter et à les suppor-ter.Le projet d'établissement est ce qui permet de tra-vailler ensemble, il est établi en concertation avecl'ensemble de la communauté éducative. Il permetd'avoir une cohérence d'action au sein de l'éta-blissement.Les personnels de direction, au-delà d'être repré-sentants de l'état et de l'établissement sont des per-sonnels ressources pour l'accompagnement despersonnels et pour favoriser le travail en équipe.Les fonctions administratives ne doivent pas

prendre le pas sur les fonctionspédagogiques et éducatives. Desinnovations doivent permettre danscertains établissements d'expéri-menter des modes de direction par-ticipatifs et collectifs. �

DOCUMENT REPERES & ACTIONS JUIN 2012 - © CEMEA

17

Projet pour l’école

La preuvepar l'exemple

VST n°111Vers une convergence desprofessionnels pour un vraieplace au handicap

Intégration scolaire, intégrationprofessionnelle, aménagements des espaces

publics… Suffit-ild’une loi pourréduire lessituations dehandicap ou pourinstaurer une« égalité deschances » à l’école,dans l’entreprise etla société ?

Cahiers de l'animation n°77

C’est l’un desgrands mérite de

l’Éducationpopulaire que

d’avoir su posertout à la fois laquestion de la

démocratisationde l’accès ausavoir tout en

permettant à tousles savoirs

d’accéder à uneégale dignité. Les pratiques d’échanges

de savoirs s’inscrivent dans ce mouvementet permettent qui plus est rencontre,

solidarité et partage.

Le champ de l'animation joue un rôlemajeur dans l'acquisition des savoirs,

savoirs faire et savoirs être.

Chaque métierdoit être bien

identifiéet reconnupar tous

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Projet pour l’école

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Donner toute leurplace aux parents

Être parent, une fonction difficile quine s'apprend que dans le quotidien…Deux postulats :1. Dans la grande majorité de situations, lesfamilles restent le premier cercle éducatif,culturel, social. 2. Être parent conduit à une recherche per-manente d'équilibre et à uninévitable tâtonnementéducatif.

Du projet politique •••Les parents doivent êtreassociés aux évolutions dusystème éducatif pour quel'on puisse parler deCoéducation. Les équipeséducatives ont à offrir desrepères permettant uneréelle implication dénuée detoute stigmatisation pour les plus désemparés.Ce qu'on désigne aujourd'hui par « familles »recouvre une grande diversité de situations etd'autre part, différentes fonctions « dites fami-liales » (autorité, sécurité affective, etc.) pour assu-rer le développement de l'individu et son intégra-tion sociale et qui peuvent être consciemmentréparties.Ainsi convenons que la responsabilité et la com-pétence des parents sont d’élever, d’éduquer, dechoyer, d’aimer, de protéger et d’assurer l’avenirde leurs enfants. La responsabilité et la compétencedes enseignants sont d’aider prioritairement leursélèves à acquérir les connaissances et compétencesnécessaire pour leur insertion et leur épanouisse-ment (socle commun). Alors les animateurs quiprennent en charge les enfants hors temps scolaire,doivent, à travers les activités qu’ils conduisent,élargir l’éventail culturel dont tous ont besoin etrenforcer les sens donné aux apprentissages sco-laires l’école. Ainsi chaque adulte prend ici sa placeet joue un rôle complémentaire.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Des espaces d'échange entre adultes participent àcréer des formes de solidarité, des réseaux d'échanges

et permettent aux familles de trouver des lieux et destemps propices à l'expression, de leurs difficultés etde leurs réussites. Ces temps visent : - le repérage, l'émergence de questionnements.- l'accompagnement de chacun là où il en est, - la valorisation de la compétence, plutôt que depointer les failles.

Agir avec les familles ne devraient pas se traduirepar l'assignation des familles à une place qu'elles

devraient tenir,mais plutôt, parfaire en sortequ'elles soient

parties prenantes du sys-tème. Les Ceméa agissent,sur le terrain, avec lesacteurs locaux, pour créerdes dynamiques qui intè-grent, à parité, les famillesdans la construction, lamise en œuvre et l'évalua-tion de projet.

Repenser les lieuxd’éducation et lesrythmes

Prendre son temps, c'est prendre lebon temps

Du projet politique •••

Un héritage historique« Le temps de l'École a toujours été défini selondes enjeux très divers et les rythmes scolaires sou-mis à des intérêts et intentions bien souventcontradictoires oubliant celui des élèves. »

Un apport scientifiqueLes réflexions en chrono biologie et chrono psycho-logie nous permettent d'affirmer que l'on ne peut seréduire à la seule réforme des horaires scolaires (jour-née, semaine, année…). « Elle doit prendre en consi-dération tous les temps, ceux de l’enfant, mais éga-lement ceux des adultes, les espaces et lieux de vie oùces temps se déroulent, les démarches pédagogiques,dans l’école et hors l’école. »

Pour une éducation globale

La preuvepar l'exemple

VEN n°535(juillet 2009)

La co-éducation

Dossier sur le lienentre l'école etl'animation avec destémoignages et descomptes rendusd'expériences.

Dans la collectionÉducation et sociétédirigée par les Ceméa

chez Éres

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Pour une éducation globale

Une cause majeure d'inégalités sociales, territo-riales et économiquesLa prise en compte des rythmes ne doit pas ren-forcer les inégalités sociales, territoriales et écono-miques. Certaines communes, plus riches qued'autres, participent à ces inégalités sociales.

La nécessité d'un cadre national posant des prin-cipes pour tous…« Dans sa responsabilité, l’État doit poser un cadrede principes applicables pour tous les enfants, ado-lescents, jeunes, quels que soient leurs territoiresde vie. C’est la garantie de l’égalité républicaine.Ce cadre doit permettre la mise en œuvre de poli-tiques locales mais globales adaptées à la réalité desterritoires. »

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.

Le rythme scolaire est aussi une question depédagogieDonner le temps d'apprendre, c'estarticuler les temps de la découverte,de la compréhension, de la confron-tation à l’existant, du réinvestisse-ment, de l’assimilation ; c'est recou-rir à des dispositifs pédagogiquesvariés qui sollicitent, de multiplesfaçons, l'attention des élèves.L’apprentissage n’est pas la conséquence immé-diate de l’activité. Des temps de latence, toutcomme les temps de rêveries, sont nécessaires àl’assimilation. Apprendre est une activité complexequi nécessite de donner du temps à l’apprenant.

Ne pas hiérarchiser les temps de l'enfantTous les temps de vie quotidienne à l'école sontdes temps éducatifs à part entière, notamment lestemps périscolaires et les temps relatifs à la viedémocratique de l’établissement scolaire. « Il estnécessaire de laisser aux jeunes le temps et l’oppor-tunité de pouvoir aussi se construire dans cesmoments-là. »

Apprendre le temps« Le jeune apprend à gérer son emploi du temps, àtrouver son rythme. Même si les rythmes gagnentà être réguliers, connus et maîtrisés par les enfants,l'organisation des temps d'apprentissages doit éga-lement laisser la place à l'inattendu, à l'exception-nel et à la souplesse des besoins de chacun. »

Le temps… une ressource pédagogique…« À l'échelle du système éducatif, l’organisation descycles d’apprentissages, de parcours individuels etsinguliers dans les cycles eux-mêmes doit per-

mettre aux professionnels d'agir de façon plussouple sur l’organisation des apprentissages. »

Les rythmes scolaires : un enjeu d'éducationglobale. Parlons alors des rythmes éducatifsou des temps de l'enfant !!Une diversité des temps à prendre en compteRepenser la journée scolaire c'est penser la journéede l'enfant dans sa globalité, en articulant lestemps scolaires, péri-scolaires, culturels, sportifs,artistiques,…Les temps familiaux sont aussi des temps éducatifsoù les parents sont de réels acteurs de l'apprentissage.

De l'importance du temps libre…Ce temps libre, qui échappe à toutes structuresorganisées est un temps important dont on faitsouvent l'impasse. Ce temps appartient au jeunequi se construit. Temps d'éducation à part entière,c'est un espace de confrontation aux repères et un

apprentissage de l'autonomie.

Une diversité d’acteurs à mobili-ser…L'approche de l'éducation formelle,non-formelle et informelle invite àla reconnaissance de l’importancede l’ensemble des acteurs éducatifsdans les différents temps de vie et de

travail des enfants et des jeunes.

Les temps, au cœur du Projet local d’Éduca-tion…« Il permet de préciser la complémentarité entrerythmes scolaires et rythmes sociaux, entre lesespaces contribuant à l'accès à une diversitéd’apports, de repères, de valeurs. » Il s'agit derevendiquer un projet local éducatif articulant lesprojets des établissements scolaires et les projetsdes différents et nombreux orga-nisateurs d’activités éducatives.

Une politique publique scolaireet périscolaire…Il ne s’agit en aucun cas ni derefaire l’école après l’école. S’ils’agit d’apporter aux enfants unespace et des outils dont ils nedisposent pas chez eux, on setrouve bien dans le cadre d’unecomplémentarité avec l’école etavec la famille.

DOCUMENT REPERES & ACTIONS JUIN 2012 - © CEMEA

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Projet pour l’école

La preuvepar l'exemple

Articuler,sans hiérarchie,temps éducatifs

et tempssociaux

Une logique decollectif

Une plate forme derevendication et de

proposition pour uneapproche globale desquestions éducatives.

Pour un grand projet nationalsur l'enfance et la jeunesse.

À retrouver surwww.villeseducatrices.fr

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Pour une éducation globaleProjet pour l’école

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Ouvrir l'école, lieu deculture, aux autreslieux de culture

Pour une pédagogie de l'éveil

Du projet politique •••Quels enjeux de l'ouverture à la culture, auxmédias et au spectacle vivant à l'école :- pour donner du sens aux apprentissages et lesrendre vivants,

- pour comprendre et agir sur le monde,- pour permettre l'expression et la constructiondes personnes,

- pour se situer comme individu/groupe dans sonenvironnement, sa famille et son rapport auxautres.

L’école doit s'ouvrir et travailler avec les lieux depratiques et de diffusion culturelle qui contribuentpar leur programmation et leur démarche éduca-tive à la construction du citoyen, à l'élaboration dela pensée et à la prise de conscience.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.- Un projet éducatif qui s’inscrit dans un rapportactif à la culture pour en faire un objet de tousles instants par-delà les disciplines.

- Des ressources, des stratégies d’accompagne-ment… Ces espaces ne peuvent vivre que pardes « accompagnateurs » formés à la mise enplace de situations pédagogiques les plus variées.

- La construction de connexions entre le mondedes savoirs et de la réflexion.

- Un rapport direct aux objets, aux productionsartistiques, culturelles et médiatiques.- Des situations qui dynamisent les indi-vidus, qui peuvent les mettre au travailréellement (en s’impliquant, en relationaux autres, disponibilité qui leur permetd’évoluer, curiosité, envie de continuer às’aventurer).

- Des pratiques (écrire, jouer, bouger…)dans des espaces formels (classes à projetartistique et culturel) ou non formels(ateliers artistiques et de créations numé-riques) en s'appuyant sur les structuresculturelles locales.

- Des espaces pour dire ses goûts, formu-ler son regard critique.- Des pratiques personnelles, et/ou com-plémentaires articulées à des projets col-lectifs, adaptées et débouchant sur desréalisations.

- Un accompagnement du jeune spectateur :réfléchir et échanger avec les autres (spectateur,professionnels, artistes) facteur de socialisation,permet d’acquérir un regard critique et distan-cié.

- Et pour l'enseignant lui-même : un entretien deson propre rapport à la culture y compris en for-mation initiale.

Promouvoir uneéducation globale :les lieux et lesacteurs de la cité

La citoyenneté ça s'apprend, maissurtout ça se vit

Du projet politique •••L'école ne peut pas tout et elle n'est pas son proprerecours.Le dire c'est déjà ouvrir des voies pour la résolu-tion de nombreuses difficultés. Et s'engager vers ladéfinition de territoires apprenants.Il n’y a pas une éducation portée par l’école, uneéducation portée par la ville, une autre portée parla famille : il y a UNE éducation, qui doit être glo-bale et cohérente, avec tous les acteurs de la cité,dont l’école et sa communauté éducative font par-tie.L'apprentissage des valeurs citoyennes, républi-caines, laïques et du vivre ensemble est un impé-ratif qui demandera une révolution culturelle, lamise en cohérence de tous les temps et les lieuxéducatifs, et la participation des acteurs de la citéqu’ils soient élus, professionnels de tous secteurs,habitants…

La preuvepar l'exemple

VEN n°530 (avril 2008)

- Théâtre au collège.- Des apprentis bouchers au festival

d’Avignon.- Le musée lieu derencontres.- Rencontres artistespublic.- Aller-retourssensibles.- Dialogues avec lespublics.- Qu’est ce qui noussemble essentiel,atypique, dans cetaccompagnement.

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Pour une éducation globale

Faisons le pari dynamique d'une réelle mobilisa-tion de l'ensemble de la communauté éducative,au sens large, reconnaissant comme acteurs de lacommunauté éducative tous ceux qui participentaux apprentissages, formels ou non formels,conscients ou inconscients, pour l’enfant. L'écolepeut être le liant de toute la société. L'école peutêtre le carrefour de la cohésion sociale et de l'effortde chacun pour vivre ensemble.L'élaboration et la mise en place des plans éduca-tifs locaux sont encore trop morcelées et aléatoires,bon nombre d’acteurs sont oubliés. La commandepublique souffre d'ambiguïtés. Sepose comme pierre angulaire, laquestion du pilotage d'un systèmeéducatif à l'échelle de chaque terri-toire. Et ce, dans une perspectived'égalité d'accès à l'éducation soustoutes ses formes, au sein ou impul-sés par des services publiquesmodernes et ambitieux.Il est nécessaire de dresser des diagnostics précis,complets pour chaque territoire, intégrant l'en-semble des acteurs.

••• aux projets pédagogiques quimettent en œuvre.Un partenariat avec les instances démocratiquesde la cité qui donnent du sens aux apprentissagesde la démocratie à l’école. La participation desenfants aux instances démocratiques de la cité, parexemple un conseil municipal jeune incluant deslycéens, en lien avec l’école, peut participer à uneculture de l’engagement citoyen à l’école.Une mobilisation des ressources sur le milieu,l’environnement qu’il soit rural ou urbain, demontagne ou de mer, (etc.). Il doit être vu commeun lieu support à de nombreux apprentissages : onpeut travailler sur les compétences liées à la lectureet à l’écriture dans la ville, on peut travailler sur lescompétences liées au savoir être et à l’autonomieen évoluant en forêt, etc. C’est aussi un moyen depermettre aux citoyens de mieux connaître leurenvironnement proche, de se l’approprier pour

mieux le respecter et devenir un acteur du terri-toire à part entière.Une dynamique d'échanges réciproques desavoirs :- grâce à des projets inter-générationnels permet-tant aux aînés de participer à la transmission dessavoirs, et donc à l’éducation globale desenfants, tout en développant les compétences desavoir être, de citoyenneté et de solidarité ;

- grâce aux regards croisés des différents acteursde la cité participant à l’éducation globale desenfants.

Un questionnement sur l'accompa-gnement à la scolarité : Il ne s’agiten aucun cas ni de refaire l’écoleaprès l’école ni d’apporter un sou-tien scolaire aux élèves en difficulté,ce soutien n’étant jamais mieuxassuré que par les enseignants eux-mêmes. En ce sens, l’aide auxdevoirs, pratiquée par des non-

enseignants dans beaucoup de structures, est uneactivité ambiguë. S’il s’agit d’apporter aux enfantsun espace et des outils (internet, manuels, jeux)dont ils ne disposent pas chez eux, on se trouvebien dans le cadre d’une complémentarité avecl’école et avec la famille. S’il s’agit, au contraire, deréexpliquer une leçon non comprise ou nonapprise en classe, l’animateur se substitue bel etbien à un enseignant, dont il n’a ni la formation nila compétence, ce qui pose un problème de légiti-mité. �

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Projet pour l’école

VEN n°531 (juillet 2008)

Dossier sur l'éducation àl’environnement

- L'éducation relative à l’environnement.- Vivre ici ensemble.- Le développement durable est-il soutenable ?- Lesperspectivesde l’écologieurbaine.- La baladedécouverte.- Unecitoyennetéactive pour unmondedurable.

Vers desterritoires

apprenantsdans une égalité

républicaine

La preuvepar l'exemple

VEN n°525 (janvier 2007)

Dossier sur les classesde ville

- Pédagogie de projet.- Expérimentation.- Classe découverte.

Un partenariat de diffusiontélé RFO/CEMEA, à Mayotte

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Projet pour l’école

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� LA LAÏCITÉ

Les Ceméa sont attachés au principe de laïcité (cfp 6, 9).

Mais parce que l'environnement bouge :- des populations sont stigmatisées,- des postures de replis communautaires sontconstatées,

- la remise en cause de la notion de carte scolairecompromet davantage la mixité sociale et cul-turelle,

- la législation apparaît nécessaire mais ne peutêtre suffisante,

- des références religieuses et culturelles interfè-rent plus encore dans des espaces éducatifs, surla vie quotidienne et la vie collective.

Des questions vives se posent :- Comment et dans quels espaces les équipess'emparent-elle de ces questions ?

- Dans quelle mesure la formation des personnelsprépare-t-elle à la régulation des situations-pro-blèmes ?

- Comment les équipes placent-elles l'impératifde dialogue au cœur de l'acte éducatif ?

� LA DIRECTION

Les Ceméa sont attachés au travail d’équipe avec,en son sein, des statuts et fonctions reconnus. Lespersonnels de direction sont nécessaires afin depiloter le projet mais parce que les missions ontévolué…

Des questions vives se posent :- Le personnel de direction doit-il être un mana-geur d’équipe, un animateur de projet d’établis-sement, un supérieur administratif hiérarchique,un recruteur, un évaluateur, un accompagna-teur ?

- Est-ce justifié qu’il y ait un modèle de directiondifférent entre les premiers et seconds degrés ?

- Comment la notion d’équipe de direction, dedirection collégiale et coopérative peut être plusexpérimentée et installée ?

- Comment les instances décisionnaires peuventcontribuer réellement au choix pédagogiques,éducatifs et administratifs et piloter véritable-ment l’établissement afin que le pouvoir déci-

sionnel ne soit pas dans les mains d’une seulepersonne ?

- Quelles formations pour les directeurs-trices, lesprincipaux, les proviseurs ?

� L'ÉVALUATION

Les Ceméa sont attachés à une évaluation utile etpertinente au regard des objectifs que ce sont fixésles équipes au sein des établissements.

Mais parce que l'environnement bouge :- évaluation du système : les évaluations natio-nales ne tiennent pas compte des réalités de ter-rain (avancée du programme, niveau d'exigence,notation-sanction…),

- évaluation des établissements : les résultats desévaluations amènent les établissements vers unelogique de compétition et de palmarès sans tenircompte des réalités locales,

- évaluation des enseignants : le projet de nota-tion des enseignants par les chefs d'établisse-ment contribue à instaurer une dynamique decompétition voire peut entraîner des situationsd'injustice (en cas de conflit de personnes),

- évaluation des élèves : la notation des élèves nefait que renforcer la compétition et ancrer lesécarts (bons/mauvais).

Des questions vives se posent :- Comment remplacer un système de notationpar des outils qui permettent aux élèves et auxparents de se repérer dans un projet d'appren-tissage ?

� L'ÉCOLE MATERNELLE

Les Ceméa militent pour un accueil des jeunesenfants dès deux ans dans des conditions qui favo-risent l'éveil, l'exploration, l'autonomie et le vivreavec les autres.

Mais parce que nous constatons quel'environnement bouge :- le développement de la scolarisation dès deuxans gratuit, pour tous se fait dans des locaux etavec des aménagements inadaptés,

- les espaces d'accueil adaptés sont trop peu nom-breux et payants,

Quelques questions vivesà mettre au travail…

Dans la collectiondes fichiers

pédagogiques activité

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Quelques questions vives à mettre au travail

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- la France accueille dans un modèle juxtaposé (lesaccueils sont successifs, les uns à côté des autres.Il n'y a pas de projet commun, partagé desaccueils.),

- le modèle scolaire reste hégémonique,- une assiduité dès deux ans à la maternelle, 6heures par jour est exigée,

- l'école maternelle dérive vers la préparation àl'école élémentaire.

Des questions vives se posent :- Comment imaginer des établissements ayantdes formes d'accueil modulables ?

- Comment travailler sur la transition des pas-sages dans la continuité (éducative, du milieu devie et des acteurs) et dans le respect des temps dedécouvertes, d'exploration favorisant l'expres-sion, la motricité libre ?

- Comment compenser les inégalités vis-à-vis dulangage et de l'ouverture culturelle ?

� L’ÉDUCATION AUX MÉDIAS ET AUXÉCRANS

Les Ceméa sont fortement investis dans l’éduca-tion aux médias, à l’image et aux écrans.

Mais l’environnement évolue très vite surce plan :- les enfants et les jeunes passent de plus en plusde temps devant des écrans et depuis longtempsplus que devant leurs enseignants,

- l’information est multiforme et immédiate, lesavoir encyclopédique s’accentue et se relative àla fois,

- les territoires du savoir sont fluctuant (où est lesavoir et quelles sont ses limites ?),

- les usages des réseaux sociaux se transforment,concurrencent les relations éducatives et per-sonnelles,

- les jeunes se voient dotés d’outils dans unedémarche plus consumériste que pédagogique.

Des questions vives se posent :- Où peut-on penser et analyser les nouveauxusages numériques ?

- Comment repenser les pédagogies avec lesmédias et non pas par les médias ?

- Comment gérer le paradoxe entre projet d’auto-nomie, d’émancipation dans l’accès aux savoirsen assurant une éducation critique (à l’informa-tion, à la consommation) face aux industries decontenus ?

� L’AUTONOMIE

Les Ceméa sont attachés à un service public d’édu-cation qui prennent en compte la réalité du ter-rain, ils font confiance aux personnels pour menerà bien leur mission éducative de manière auto-nome et responsable mais parce que l’autonomieactuelle est surtout administrative et au service dela compétition, des questions vives se posent :- Comment concilier une éducation nationale etdes écoles uniques et différentes qui puissents'adapter aux problématiques locales ?

- Comment permettre et accompagner une vraieliberté pédagogique et éducative qui saits’affranchir des contraintes des programmesnationaux et qui soit au service de projets inno-vants et expérimentaux ?

- Comment mettre l’autonomie au service du tra-vail d’équipe et non de l’individualisation despratiques ?

� LA FORMATION

Les Ceméa sont attachés à une formation profes-sionnelle disciplinaire et pédagogique initiale etcontinue tout au long de la carrière pour tous lespersonnels intervenants dans l'école. Mais parceque celle-ci n’existe pas réellement ou suffisam-ment sur des aspects pédagogiques, des questionsvives se posent :- La politique de formation pourrait-elle êtredécidée au sein de chaque équipe, dans chaqueécole (analyse de pratique et de besoins…) plu-tôt qu’au niveau national ou rectoral ?

- Une formation initiale universitaire est-elle uneréponse adaptée ? Quels allers retours avec lapratique, sur quelle durée et fréquence ?

- Quelles perspectives de carrière pour se ressour-cer ?

- La formation initiale et continue peut-elle êtreexternalisée à des prestataires, des associations ?

Projet pour l’école

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Quelques questions vives à mettre au travailProjet pour l’école

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� LES RYTHMES

Les Ceméa militent pour une éducation globaledans le respect des besoins et des rythmes desenfants et des jeunes.

Mais parce que nous constatons :- une tendance à l'externalisation de la mission del'école dans des dispositifs de soutien, d'aide oud'accompagnement à la scolarité

- l'empilement et la mise en concurrence des pro-positions pour l'enfance et la jeunesse

- une confusion croissante dans les places, mis-sions de chacun des espaces d'éducation et desacteurs qui en ont le charge

- une journée saturée en zone rurale et certaine-ment zone urbaine en raison des temps de trans-port

Des questions vives se posent à nous :- Comment repenser collectivement les 60hd'éducation hebdomadaire ?

- Comment remettre un projet éducatif global enamont de la conception de propositions pourl'enfance et la jeunesse sur un territoire ?

- Comment traduire cette responsabilité partagéedans la communauté éducative dans des coopé-rations, des articulations, des complémentari-tés ?

En résumé� L’ÉCOLE ET LA SOCIÉTÉ

L’école a vocation à accueillir et éduquer tous lesenfants, quelle que soit leur origine ; à les recon-naître en tant qu’individus et non commemembres de groupes spécifiques, religieux,sociaux, culturels ou politiques ; à les protéger despressions extérieures et à leur garantir à l’intérieurla protection, quels que soient leur âge, leur sexe,leurs particularités, leurs difficultés, leurs défi-ciences. La société a pour responsabilité de donnerà son école tous les moyens nécessaires pour qu’elleoffre à chacun toutes les possibilités de réussite.

� L’ÉLÈVE, L’ENFANT, L’ADOLESCENT

L’enseignant, le personnel éducatif, doiventprendre en compte dans la relation éducative toutela personne de l’élève et veiller à exercer lucide-ment leur responsabilités d’adulte.

� LES APPRENTISSAGES

Il y a nécessité impérieuse d’un recadrage appro-fondi et régulièrement actualisé des programmesqui définissent compétences et connaissances.Celles-ci s’acquièrent progressivement selon desrythmes différents : il faut donc abandonner l’obli-gation de programme annualisé et mettre – enfin !- en place des cycles d’acquisition sur plusieursannées.

� LES PROFESSIONNELS DE L’ÉCOLE

Les métiers d’éducation, qui confrontent les pro-fessionnels à des réalités mouvantes, ne peuventêtre des métiers solitaires. Ils exigent la concerta-tion et la réflexion contradictoire, et une forma-tion initiale et continue soucieuse d’éclairer tou-jours la pratique de terrain par des regards exté-rieurs, psychologiques et sociologiques particuliè-rement.

� LE RÔLE DE L’ÉTAT

Le pouvoir politique s’oblige à donner à l’écolepublique les moyens et la possibilité de s’interro-ger et d’innover, de tenir bon dans ses missionsessentielles et d’expérimenter et, surtout et en pre-mier lieu, d’être confortée dans son rôle et ancréedans la société, pour contribuer à en tisser les lienset ainsi participer au jour le jour à la constructionde la cité. L’école doit travailler étroitement avecles familles et les aider dans l’éducation et l’orien-tation de leurs enfants. Elle doit être véritablementpartenaire des structures éducatives (centressociaux, accueils de loisirs, clubs sportifs, associa-tions culturelles, écoles d’arts) qui permettentl’élargissement de l’éventail culturel des enfants etaident les familles à donner du sens à l’école.Garant des finalités de l’école, du dialogue entretous les acteurs concernés et des moyens affectésaux légitimes ambitions d’une société moderne,l’état doit impulser et favoriser plus que limiter etbrider…

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Académie Action en direction Action en direction des élèvesde la communauté éducative

Aix-Marseille Accueil des lycéens à Avignon

Amiens Sensibilisation des parents à l'usage Prévention des usages de l'internetd'Internet par leurs enfants (programme ordi 60) vers un internet citoyen

Besançon Formations des acteurs de Formation délégués élèvesl'accompagnement à la scolarité

Bordeaux Formation des adultes référents de la Développer des relations égalitairesmobilité des élèves entre filles et garçons

Caen Recherche action : « En associant leurs Mise en place d'une saison culturelle pourparents tous les enfants peuvent réussir » tous les lycéens de la région, la "Cart@too"

Clermont- Formation commune enseignants et travailleurs Accompagnement à la mise en placeFerrand sociaux sur la lutte contre illettrisme à Vichy d’un évènement pour un lycée option cinéma

Créteil Formation Citoyenneté pour des Sensibilisation des élèves de 6e et 5e aux droitsConseillers Principaux d'Éducation de l'enfant

Dijon Un projet européen sur l'accueil des Formation des délégués d'élèvesenfants migrants dans les écoles

Grenoble Éducation par les pairs Ateliers relais en Isère

Guadeloupe Les rendez-vous de l'éducation Le partenariat avec les classes relais

Guyane Formation du personnel de la petite enfance Ateliers relais et accompagnement à la scolaritédes collectivités municipales (ATSEM)

Lille Parentalité : très jeunes parents relevant Citoyenneté des élèves (formation des délégués,de la mission locale internet responsable)

Limoges Tutorat dans l'aide aux devoirs par les pairs

Lyon Journée d'étude sur l'accueil d'enfants en Formation des délégués élèves au lycée de situation de handicap dans les accueils Villeurbannecollectifs de mineur

Martinique Congrès de la famille Contrat local d'accompagnement à la scolaritéFormation aux méthodes actives pour les nouveaux professeurs des Écoles

Montpellier Débats entre professionnels dans le cadre Atelier cuisine en atelier relaisdes Rencontres Scène jeunesse

Nancy Journée d'étude :"En quoi l'engagement Associer les élèves à la préparation du Festivaléducatif favorise une meilleure réussite du film d’éducation. Partenariat CLEMIscolaire"

Nice Prévention Santé, éducation par les pairs Accueil des lycéens à Avignon

Orléans Formation des accompagnateurs la Accompagnement culturel en lycéemobilité des élèves (COMENIUS)

Paris Formation des assistants pédagogiques Accompagnement culturel de lycéensfestival de théâtre d'Avignon

Poitiers Débats entre animateurs, éducateurs, Formation de déléguésenseignants (en partenariat avec IRTS et l'IUFM)

Rennes Formation des personnels sur les temps Éducation à l’imagepéri-scolaire

La Réunion Adolescence et Parentalité Ateliers relais

Médias, cinéma et éducation numérique Accompagnement à la scolarité

Rouen Démarches pédagogiques Éducation à Commission Culture du Conseill'image Académique de la Vie Lycéenne

Strasbourg Les projections débats Festival du film Accompagnement culturel « jeune citoyen »d'éducation

Versailles Formation des personnels dans le cadre du Accueil et accompagnement culturel de lycéensPlan académique de formation lors du festival d'Avignon en juillet 2011

Mayotte Éducation à la parentalité Classe d’éducation à l’environnement

Des innovations danstoutes les académiesEXTRAITS DES PLANS D'ACTIONS 2011-2012

Projet pour l’école

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Projet pour l’école

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1945 Premier stage sur l’Éducation nouvelle auCIEP de Sèvres qui venait d’être créé. Gus-tave Monod, directeur de l’enseignementdu second degré, charge les Ceméa de laformation des maîtres d’internat (de 1945à 1955, 123 stages recevront 7 379 sta-giaires).

1946 Premier stage de normaliens (officialisé parle Ministère de l’Éducation nationale par lacirculaire du 9 mai 1949).

1947 Création de la Nouvelle école de Boulognesur Seine, expérience qui, jusqu’en 1956,permettra de mettre en pratique dans uneécole publique les principes de l’Éducationnouvelle défendus par les Centres d’entraî-nement aux méthodes d’éducation active.

1947 Stage pour les maîtres de classes de perfec-tionnement à Beaumont S/Oise.

1951 La direction générale de l’enseignement du1er degré met à leur disposition des institu-teurs.

1952 Les Ceméa sont seuls habilités à recevoir lesélèves des Écoles normales pendant leurscolarité dans un stage obligatoire de colo-nies de vacances (circulaire du 8 avril).

1958 Premier stage destiné aux surveillants géné-raux de l’enseignement technique.

1963 Premier stage pour les adjoints d’éducation.Premier stage pour la formation des maîtresde classe de transition.Premier stage pour les étudiants de CPR àToulouse.

1964 Numéro Hors-série de VEN « Henri Wal-lon ».

1966 Reconnaissance d’utilité publique de l’asso-ciation (décret du 22 juillet).

1968 Colloque d’Amiens sur l’éducation et larecherche scientifique dans les mouvementspédagogiques.Six stages d’une semaine en externat pourles instituteurs de la Seine, volontaires surle thème « Ouvrir l'École » demandé par ledirecteur des Services d’Enseignement de laSeine.

1970 Création d’un secteur Enseignement auxCeméa.

1971 Premiers stages pour la formation des élèvesProfesseurs en Économie Sociale et Fami-liale de l'École Normale Nationaled’Apprentissage.

1978 Déclaration commune Ceméa/Gfen/Icem« Pour un changement politique qui ouvresur la transformation profonde de l’éduca-tion et du système scolaire ».

1981 Le numéro spécial de V.E.N. « Ouvrirl’école, les projets d’actions éducatives »(P.A.E.) est paru à la rentrée.

1981 Regroupement de 120 enseignants mili-tants des Ceméa sur le thème « Changerl’école ».

Les Ceméa et l'école…quelques jalons

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Les Ceméa et l’école… quelques jalons

Dès 1982 Deux stages expérimentauxont eu lieu en direction des personnels dusecond degré (à Créteil et à Orléans). Lesannées suivantes, ces stages se sont multi-pliés à travers la France,Sous l’égide de Francine Best, Présidentedes Ceméa et Directrice de l’INRP, uneconvention a été signée entre les mouve-ments pédagogiques. S'en suit la créationdu Comité de Liaison des MouvementsPédagogiques et d’Éducation (CLIMOPE).Des regroupements thématiques tels que «le travail en équipe », « le collège », « laconstruction du savoir », alternant avec desregroupements plus généraux.Des semaines d’étude sur des sujets parti-culiers : l’activité, l’apprentissage, laconstruction des savoirs, l’évaluation, lescycles à l’école, l’utilisation de l’outil infor-matique à l’école.

1989 Semaine d’études interne sur le collège.Stage de formation interne sur le « travailpar cycles » et la coopération des ensei-gnants. À la suite de cela, de nombreusesjournées décentralisées, destinées aux insti-tuteurs sont mises en place.

1990 Un regroupement interne de chefs d’éta-blissements.Publication des numéros spéciaux deV.E.N. sur : les Projets d’Action Éducative,les classes de découverte (« partir pourapprendre »), l'École maternelle, le collège,enjeux, affrontements.

1996 Colloque : » L'école dans la cité ».

1997 Parution de « les chemins de l’apprentis-sage », chez Retz.

1998 Ouverture du Café Pédagogique à Caen,lieu ressource pour le soutien pédagogiquedes partenaires éducatifs.

1992 à 1996 Travaux sur les CEL, l'accom-pagnement scolaire, les cycles à l'école et laformation des enseignants.

2002 Investissement dans les ateliers relais etjournée d'étude Intervenir en atelier relaisà laquelle il faut rajouter les journées orga-nisées avec l'INRP et le Centre Alain Savaryà Lyon.

2003 Les Rendez-vous de l'Éducation « Dirigerun établissement ».

2005 Les Rendez-vous de l'Éducation « Accom-pagnement à la scolarité ».

2006 Les Rendez-vous de l'Éducation : « Archi-tecture et Éducation ».

2007 Première Signature d'une convention plu-riannuelle d'objectifs.Le CRDP de Haute-Normandie confie auxCeméa la direction du Festival du filmd’éducation.

2010 La Direction politiques et pratiques éduca-tives devient le secteur École.

2011 Création du CAPE, présidence assurée parles Ceméa.

2012 Les Ceméa publient leur Projet pourl'école.

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Projet pour l’école

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Projet pour l’école

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� LA PROGRAMMATION D'ACTIONSINNOVANTES ET DE RECHERCHE

En 2011, plusieurs chantiers :Échos du festival dufilm d'éducation (Évreux). Familles et éducations(Picardie). Prévenir les conduites à risque dans lesusages d'internet (Nord pas de Calais). Éducationrelative à l'environnement vers un développementdurable (Languedoc Roussillon). Accueillir etaccompagner des scolaires sur des événements cul-turels (Auvergne). Pratiques d'accompagnement àla scolarité (Franche comté Grand Est). FormationAuxiliaire Vie Scolaire (Languedoc Roussillon).Éducation à l'Europe par la mobilité des scolaires(Centre). Pause méridienne (Alsace). Éducation àla santé par l'éducation par les pairs (PACA). Chantet pratiques musicales (Languedoc Roussillon).Éducation à la mixité, parité, genre (Île de France).En 2012 : Projet social de territoire (Haute-nor-mandie). Formation des enseignants (Pays-de-la-Loire). Médiation entre pairs pour la résolution depetits conflits (Rhône-Alpes). Décrochage scolaire(Picardie). École & handicap (Languedoc-Rous-sillon). Accueil des 2 ans en maternelle (Auvergne).

� DES ACTIONS DÉMULTIPLIÉESDANS LES ACADÉMIESAteliers relais, formations délégués élèves, forma-tion à la mobilité européenne (Coménius), for-mation de parents, participation au conseil acadé-miques de la vie lycéenne, lycéens en Avignon,cafés pédagogiques, café des parents, éducationaux médias, éco ambassadeurs, échos du Festivaldu film d'éducation…

� DES PUBLICATIONS

Une revue Vers l'Éducation Nouvelle, des dossierset fichiers pédagogiques, des Dvd, des ressourcesnumériques en ligne, des ouvrages de référence…N'hésitez pas à demander notre catalogue ou à lescommander en ligne.

� DES GROUPES DE RECHERCHES

Des groupes locaux et thématiques sur l'éducationrelative à l'environnement, l'éducation aux médias,le chant, la danse et les pratiques musicales, lesactivités scientifiques, les activités physiques et depleine nature, la coéducation avec les parents.

� DES JOURNÉES D'ÉTUDES

Elles porteront, en 2012, sur la laïcité (Anne-masse), sur l'éducation par ses pairs (Aurillac).

� DES REGROUPEMENTSNATIONAUX DE MILITANTSBÉNÉVOLESÀ Toulouse en 2011, à Reims en 2012.

� UNE OFFRE DE FORMATIONCONTINUEConduite de réunions et animation d'équipe,élèves décrocheurs, pratiques culturelles à l'école,les conduites à risques, accompagner les projets desjeunes, éducation non sexiste, les usages de l'In-ternet, connaissance du champ scolaire (pour ani-mateurs, parents et éducateurs).

� DES ENSEIGNANTS DÉTACHÉS DEL'ÉDUCATION NATIONALEIls animent le mouvement aux côtés d'autres pro-fessionnnels : 41 personnels de l'éducation natio-nal parmi les cadres du mouvement CEMÉA.

� UN FESTIVAL DU FILMD'ÉDUCATIONIl se déroule à Évreux et se décline dans plus de 15académies. Des projections de films inédits, desconférences-débats, des rencontres avec les réalisa-teurs, des ateliers d'éducation à l'image…

� DES PARTENARIATS

Parmi les très nombreux partenariats que déve-loppent les Ceméa : ICEM, GFEN, Solidaritélaique, ANCLI, École nationale de la PJJ, Liguede l’Enseignement, Francas…

� UNE IMPLICATION DANS LE CAPE

Pour une mobilisation générale autour des ques-tions éducatives. Les Ceméa sont membres duCAPE (collectif des associations partenaires del'école publique). Voir le site du Cape qui proposede nombreuses ressources en ligne (textes théo-riques, retours de pratiques, et documents-outilspédagogiques…). www.collectif-cape.fr

Le secteur écoledes Ceméa

Collectif de rédaction Le groupe de coordination

de la rédaction : Benjamin DUBREUIL,Olivier CHAUPRADE,

Sabrina POUET,Stéphane ARCHIMBAUD,

Bruno CHICHIGNOUD.

Les autres membres de la commissionnationale (session d'Houlgate, mai 2012) :

Aurélien BUNLE,Christine MARTIOL,Delphine DUBOIS,Henri FROUARD,

Isabelle PALANCHON,Isabelle WATTENNE,

Joris DARPHIN,Ludivine DESCAMPS,

Mina FADLI,Pascaline MENETRIER,

Roland BATHREZ,Simon GARCIA,

Sylvie CLABECQ,Valérie MENEZ,

Zahra BOUDJEMAÏ.

Une amicale pensée à :Gérard CASTELLANI.

Avec les contributions de :Bertin LEIZEROVICI,Jean Pierre PICARD,

Rémi BONASIO,Philippe QUENTIN,

Christian GAUTELLIER,Marie Claire LAURENT-CHAVAROCHE,

Christine VOTOVIC,Daniel DESLANDES,

Guy MANNEUX,et Jean FRANCOIS,

et l'implication particulière des groupesrégionaux de Picardie, Bretagne, Midi

Pyrénées et Provence Alpes Cote d'Azur.

Remerciements à :David RAIMBAULT.

Crédit photo :Céline SERVA, Daniel DESLANDES,

Christine VOTOVIC,et Direction de la Communication.

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