Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Le martyre de la légion thébaine. Essai sur la formation d'une légende by Denis van BerchemReview by: Harry E. WedeckLatomus, T. 16, Fasc. 2 (Avril-Juin 1957), pp. 401-402Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41518615 .

Accessed: 17/06/2014 22:43

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COMPTES RENDUS 401

toire frairie. L'évolution - et l'ascension - qui aboutit à la notion chrétienne de sacrifice, si riche et si complexe, on peut certes en chercher les prodromes dans l'antiquité classique et dans l'antiquité judaïque. Mais rien n'indique qu'on les découvrira particulièrement à l'intérieur d'un rituel avec lequel le christianisme avait rompu avant même d'en transférer le nom à des réalités toutes différentes.

Marie Delcourt.

Denis van Berchem, Le martyre de la légion thébaine. Essai sur la formation ďune légende (Bâle, Fr. Reinhardt, 1956), 64 pp. in-8°, carte, 7 francs suisses 50.

In this compact study Dr. van Berchem reviews the story of the martyrdom of St. Maurice and his companions, traditionally asisgned to the dual reign of Maximianus and Diocletian, ranging between 285 and 305 A. D. The earliest text on the matter - dating in the first half of the fifth century - is the Passio Acaunensium Martyrdom , composed by Bishop Eucher. There are many other manuscript texts, differing in a variety of expansions and accretions that stress subsequent miraculous phenomena associated with the martyrdom.

A major point of controversy is the question of the historicity of Eucher's text, which assumes a lengthy lapse of time between the martyrdom and the establishment of the cult. Dr. van Berchem's investigation, based on Marius Besson's Monasterium Acaunense, published in 1913, proposes an analysis of Eucher's text with the object of eliminating unwarranted intrusions and deductions.

It is a timely monograph, for opinion on the subject of the Theban legion and the resultant widespread legend, throughout Eastern Europe, around its influence and moral impact has fluctuated to such a degree that, in at least one notable instance, the very names of the protagonists in Eucher's text were held to be fictitious, while the hagiographers have introduced fictitious circumstances to bolster their exempla. Similarly, archaeological putative confirmations discov- ered at St. Maurice may have been only ad hoc evidence brought to bear on a mere legend.

Dismissing all such ex parte factors, Dr. van Berchem rightly posits, as the ultimate criterion, the text itself of the Passio, critically edited in 1896 by B. Krusch. Dr. van Berchem makes it clear that the martyrdom itself is not in question, but the factual matter contained in the transmitted text.

The Theban legion, quadragesima Galliarum, stationed at Agaune and composed of Christian soldiers under Maurice, was ordered by Maximianus to attack Christians. On refusal, the legion was massacred on the spot. Dr. van Berchem examines the locale, the text, the apocryphal intrusions, and extracts the historically valid element.

Though, by its very nature, the work will have a rather circumscrib- ed appeal, it is more than a parergon. It is based on scrupulous schol- arship operating on a protractedly controversial issue. It would have

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402 COMPTES RENDUS

been illuminating to have Krusch's text, which appears in an appen- dix, furnished with an apparatus criticus.

Brooklyn College , New-York . Harry E. Wedeck.

Ernest Will, Le relief cultuel gréco-romain . Contribution à Vhistoire de Vart de l'Empire romain (Paris, de Boccard, 1955), 492 pp. in-8°, 82 figg., 5 plU M. E. "Will a choisi un sujet austère en consacrant sa thèse principale

au « Relief Cultuel Gréco-romain », c'est à dire aux reliefs du « Cavalier thrace », des « Cavaliers danubiens », de « Jupiter Dolichenus » et de « Mithra tauroctone », car il s'agit de pièces dont la valeur artis- tique est des plus médiocres, à l'exception de quelques-unes de la dernière série.

Il a fait œuvre de novateur en les étudiant du point de vue de l'his- torien de l'art et non de celui de l'historien des religions - encore que l'un n'exclut pas l'autre, car ils s'appuient mutuellement - c'est ce point de vue qui fait l'unité d'une recherche qui paraîtrait au pre- mier abord souvent discursive et qui aboutit à souligner l'impor- tance des influences de l'époque héllénistique et des conceptions occidentales sur l'art de l'Empire.

M. Will part de la constatation que le bas-relief a été très rarement utilisé pour les images de culte dans les religions de l'Antiquité mais qu'il l'a été par les religions qu'il envisage à l'exclusion totale - ou presque - de la ronde bosse et il se demande quelles sont les raisons de cette anomalie. Sans doute le caractère étranger de ces cultes y est-il pour quelque chose, mais il serait vain d'y voir une explication suffisante, car seul « Jupiter Dolichenus » a un passé iconographique et le relief cultuel n'était pas plus familier au monde oriental ancien - auquel on serait tenté de songer - qu'au monde gréco-romain. En fait chacune de ces images divines est une « nou- veauté ». Elle a été inspirée d'abord par la volonté de mettre con- stamment sous les yeux des fidèles l'acte par lequel le dieu était devenu un sauveur - acte difficile à rendre en lui-même et plus encore par les accessoires - symboles, paysage - qui devaient l'accompagner : la difficulté était plus facile à surmonter par le re- lief que par la ronde-bosse et s'il impliquait une rupture avec les habitudes iconographiques traditionnelles, peu importait puisqu'il s'agissait précisément de divinités qui n'avaient jamais été repré- sentées, tout au moins, sous forme anthropomorphique. Cependant ces nouveautés ne furent pas créées ex-nihilo, les artistes puisèrent dans le riche répertoire de l'iconographie héroïque grecque - héros cavaliers, Dioscures, dompteurs d'animaux - qui avait toujours beaucoup plus utilisé le relief que celle des Olympiens : en somme il s'agit de l' interpretatio de croyances étrangères, interpretatio graeca plutôt que romana car les recherches de M. Will montrent que ces types nouveaux ont été élaborés à l'époque hellénistique, à la seule exception des jumeaux danubiens, nés après la conquête de la Dacie

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