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Le Moyen-Age

Le Moyen-Ageheritiersbabel.org/wp-content/uploads/2014/01/Bordeaux... · 2014. 1. 2. · B ordeaux, l'autre port de la Lune Le Moyen-âge : la Grand-mère d'Europe et les cavaliers

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  • Le Moyen-Age

  • Bordeaux, l'autre port de la Lune

    Le Moyen-âge : la Grand-mère d'Europe et les

    cavaliers des songes

    En 1032, l'Aquitaine passa aux mains descomtes de Poitiers, et devint la capitaled'une région englobant la Loire et lesPyrénées. En 1086, c'est Guillaume IX quidevint comte de Poitiers et Duc d'Aquitaine.C'était aussi le simulacre d'un faerim,nommé Syrinx, un adopté de l'arcane VI.Au cours de son règne, l'influence del'Amoureux s'étendit sur toute la Guyenne.Inventeur du trobar, l'art des troubadours, ilinvita à sa cour à Poitiers son ami Blédri apDavidor, simulacre de Cercamon (cherchemonde), un Pérégrin de l'Entremonde, quifit renaître l'akasha de Tristan et Yseult.Mais ce poète faisait aussi la guerre, ilaccompagna la Première Croisade, etagrandit ses possessions. En 1115, il futexcommunié lorsqu'il renia sa femme, etqu'il convola avec une femme mariée, dontil peignit même le portrait sur son bouclier.Ses vers sont le fondement de l'amourcourtois et de certaines vertus chevaleres-ques. Il créa plusieurs cours d'Amor dans lesud de la France. Cependant ses démêlésavec les templiers le tirent éloigné deBordeaux.

    Son fils, Guillaume X, Duc d'Aquitaine etcomte de Poitiers, resta très liés avec lesdéchus. Il soutint évidemment l'antipapeAnaclet II. En effet, son adversaire,Innocent II, venait de consacrer l'Ordre exo-térique des templiers, lors du Concile deTroyes, en 1127. Mais Bernard de Clairvauxle fit changer d'avis, sans doute sous lapression. Anaclet II fut excommunié.Guillaume X mourut en 1137 lors de sonretour de St Jacques de Compostelle,empoisonné par les templiers. Il sembleavoir demandé sur son lit de mort la protec-

    tion du Roi de France sur sa fille. Rienn'est moins sûr.

    Pendant le XIe siècle, les synarquesfirent construire une abbaye dans l'Entre-deux-mers, de l'autre côté de la Garonne,en 1079, sous l'inspiration de SaintGérard de Corbie. C'est assez loin destempliers, tout en leur faisant de l'ombre.L'Abbaye de la Sauve Majeure devinttrès riche, grâce aux vignes et à sonemplacement, sur la route de Saint-Jacques de Compostelle. Comme beau-coup d'autres, elle piège les champsmagiques alentour, ici de terre, etsiphonne les plexus, pour constituer unpiège à sapience. Nombreux sont lesnéphilims qui ont été emprisonnés en cesmurs, et entreposés dans des stases.

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  • Les templiers tentèrent de contrer l'in-fluence synarque dans l'édification de laCathédrale Saint-André, en 1096. Maisl'art de leurs tâcherons mystiques s'inspi-rait beaucoup de celui de leurs adversai-res. Au début du XIème siècle fut édifiéle carney de Saint-Michel, alors à l'exté-rieur des murs. Ce puit des morts était uncharnier enterré, à cause de sa proximitéavec la cité. On laissait dessus briller unelanterne toute la nuit. Le sous-sol com-prenait trois étages, et les templiers réali-sèrent un passage secret qui leur permet-tait de se rendre rapidement au port.Les templiers avaient leurs entrées dans

    le château ducal de l'Ombrière. C'estprobablement là que fut élevée Aliénord'Aquitaine, fille de Guillaume X. Sonéducation ésotérique fut commencée parun jongleur, simulacre de Cercamon. Cedernier accompagna Aliénor dans plu-sieurs voyages ésotériques à travers lesakashas, possibles grâce à sa jeunesse.Un autre élève de Cercamon, Daanor,était incarné dans le seigneur Arnaut-Guilhem de Marsan, un des plus grandspropriétaires landais.

    Les templiers furent les artisans dumariage entre Aliénor d'Aquitaine et LouisVII, roi de France, le premier août 1137,alors qu'elle n'avait que 14 ans. Suger,abbé de Saint-Denis et synarque suivantl'axe du Guide, négocia dans l'urgence cemariage, qui laissait l'Aquitaine disponible

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    après la mort du père d'Aliénor. Elle partitdonc pour Paris, accompagnée de ses trou-badours. Mais son tempérament et sesconnaissances n'étaient pas du goût detout le monde. Par ailleurs ses coutumes etsa langue la rendaient étrangère.

    Un de ses suivants, un élève deCercamon, se nommait Marcabru. C'étaitaussi un triton, adopté de l'Amoureux.Juste après le mariage royal, il abrita lesjeunes mariés dans son castel, àTaillebourg. Marcabru était parvenu à accé-der au rang d'Ecolâtre, avant de s'êtredétourné des adoptés orthodoxes. Il consi-déra qu'il parviendrait plus rapidement àl'agartha, s'il devenait Mythologue. C'estainsi qu'il se lia à d'autres renégats de l'ar-cane, car à cette époque, les frontièresentre les mythologues et les orthodoxesn'étaient pas si rigides. Cependant, il cachases découvertes derrière des codes symbo-liques obscurs, et une poésie fermée, miso-gyne.

    En effet, il parvint à des conclusionsétranges et contraires à celles de sonarcane, lorsqu'il parvint, en dérobant lespoèmes originaux d'un troubadour concur-rent, à s'approprier son akasha. Il put ainsitransformer son idéal d'amour courtois pas-sionné en une critique moralisatrice del'amour des femmes. C'est ainsi qu'il déve-loppa toute une batterie de rituels visant àdérober les akashas des écumes, quel quesoit leur thème. Cercamon, excédé, parvintà le faire exiler de Paris, mais le mal étaitfait.

    Plus tard, Marcabru rencontra Ptahil,phœnix kabbaliste de Sohar, incarné dansJaufre Rudel, et Cerinthus, un sylphemagicien. À eux trois, ils fondèrent lesArgoulets akashiques, un groupe d'explo-rateurs des akashas, qui cherchent à s'ap-proprier par la force ceux issus d'œuvresartistiques. Ils furent exclus de l'arcane del'Amoureux immédiatement, et pourchassésà vue. Heureusement, leurs rituels ne fonc-tionnent qu'à l'aide des originaux qui ontdonné naissance à l'akasha, mais leursdéprédations se firent sentir à travers la tra-dition des troubadours.

  • Les Argoulets Akashiques

    Les Argoulets akashiques sont issus de l'arcanede l'Amoureux. Contrairement à ces érudits, qui uti-lisent le passé comme source d'akashas, dans lebut de retourner aux temps glorieux d'avant laChute, au moins dans leur mémoire, les Argouletsakashiques ont décidé d'utiliser leurs connaissan-ces des songes profanes dans un but purement uti-litaire. Ils espèrent contrer les actions des arcanesmineurs, en particulier des rose+croix, en manipu-lant les mortels à travers leurs songes.

    Les fondateurs de cette fraternité sont Marcabru,un triton écolâtre, Ptahil, un phœnix kabbaliste, etCerinthus, un sylphe magicien. Marcabru s'estillustré lors des Guerres élémentaires en perdantune troupe de mystes armoricain dans les songes

    du Dragon, le draKaon. Il dut s'y perdre pendant des siècles, fuyant les mystes touten les éliminant un par un, sans pouvoir s'enfuir de ce temps étrange. Il fut éjectélorsque l'archange Saint Michel affronta le Dragon. C'est lors de cette expériencequ'il comprit le pouvoir des akashas sur le Graal Primordial. Il rejoignit par la suitel'arcane de l'Amoureux, et les mythologues. Il existe deux factions au sein del'Amoureux. La plupart se contentent de reconstituer le passé en espérant revenir àun état de Kaïm, à partir des songes des profanes. Ils remontent dans l'histoire ensuivant des akashas de plus en plus anciens. Cependant un courant cohabite avecceux-ci, les mythologues. Exclus de l'arcane et considérés comme plus ou moinshérétiques, ils pratiquent les mêmes expériences que leurs cousins, mais en privilé-giant des akashas mythologiques, qui n'ont rien à voir avec l'histoire. Ils espèrentainsi revenir plus rapidement au temps passé et à l'agartha. C'est dans ces rangsque Marcabru a pioché pour constituer les argoulets akashiques. En tentant de s'ap-proprier une œuvre profane, et en volant les poèmes originaux d'un poète, Marcabrus'aperçut qu'il pouvait désormais contrôler l'akasha issu de cette œuvre. Devenu lemaître de l'akasha, il pouvait ordonner aux créatures y vivant, et même le modifiersubtilement pour influencer les profanes. C'est ainsi qu'il transforma un style poéti-que d'amour courtois en critique misogyne forçant les femmes à rester cloîtrées.

    Ses expériences attirèrent Ptahil, qui avait vécu sa précédente incarnation en Iran,et conservé des liens avec le mandéisme ; et Cerinthus, un moine ébionite, en rela-tion avec le gnosticisme, au tout début du christianisme. À eux trois, ils sévirent surles sentiers de la Table Ronde, hantant les poèmes courtois pour les transformer enparaboles chrétiennes ou en apologies monarchiques. Cependant, ils entrèrent enconflit avec des basilics de l'arcane de la Force, envoyés pour les éliminer, et furentremis en stase.

    Libérés pendant la Renaissance, ils parvinrent à s'infiltrer dans les plans d'une cha-pelle des mystères du Midi, visant à se servir des festins de Pantagruel et deGargantua. En volant les originaux de Rabelais, ils devinrent les maîtres dePamparigouste pendant quelques années. Les templiers, par l'entremise de laSorbonne, chassaient les mystes à l'origine du problème, laissant le champ libre aux

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    Argoulets. Finalement des mystes apolliniens découvrirent leur cachette sur terre, etles remirent en stase.

    Pendant le XVIIIe siècle, ils entrèrent dans le Scriblerus Club, afin de critiquer l'éru-dition de certains adoptés de l'Amoureux trop virulents. Ils s'illustrèrent dans laQuerelle des anciens et des Modernes, du côté des Modernes. Ils tentèrent de mani-puler Jonathan Swift, mais s'aperçurent qu'il avait rejoint les r+c de la Branche del'Espace. À force de persuasion, Cerinthus parvint à le faire changer d'avis.Cependant il refusa de lui céder les originaux des Voyages de Gulliver. Les Argouletslui volèrent l'épreuve du Voyage à Laputa, une critique acerbe contre les r+c anglais,construite d'après ce qu'ils lui avaient appris. Cerinthus resta roi de Laputa pendantplusieurs années, jusqu'à ce qu'il soit détrôné par une action conjointe d'Erwin sanslune, et des rose+croix de la Branche de l'Espace. 150 ans plus tard, on s'aperçutque les détails astronomiques concernant Mars décrits dans le Voyage à Laputaétaient étrangement exacts. L'astronome qui découvrit les deux satellites de Mars,effrayé par cette découverte, les appela Phobos et Deimos, peur et terreur.

    Vers le milieu du XIXe siècle, les argoulets akashiques se reformèrent en Amériquedu nord. Ils entrèrent en contact avec un profane meurtri par la lune noire, EdgarAlan Poe, réduit en esclavage par un selenim du nom de la Mort Rouge.Tsalemoun, un cyclope des Argoulets akashiques, tenta de lui subtiliser certainsouvrages, comme les Aventures d'Arthur Gordon Pym. C'est lui qui le premier réalisale rituel d'invocation d'une chimère dans un corps humain. Le Chevalier AugusteDupin lutta contre le Masque de la Mort Rouge, mais Tsalemoun fut détruit avantqu'il ne parvienne à ses fins. Comprenant qu'un selenim pouvait se nourrir de lui, lechevalier fuit des Etats-Unis vers l'Europe, et se fondit dans la population duRoyaume uni. Pendant le XIXème siècle, les Argoulets, séparés et trop nombreuxtentèrent se s'approprier les œuvres d'horreur et de fantastique, auprès de JulesVerne, Bram Stoker, Oscar Wilde, HG Wells ou Ray Bradbury. Une vaste offensivedes r+c mirent fin à leurs aspirations. Ce n'est qu'au milieu du XXe siècle queMercabru se distingua avec le vol de certains poèmes de T.S. Eliot, notamment laTerre vaine. Même s'il fut chassé de cet akasha, il put ainsi s'introduire dans lesakashas inventés par Stephen King, comme celui de la Tour Sombre. Son plan estde constituer un archipel d’akashas modernes pouvant lentement étrangler les plusanciens. Certains membres des argoulets cherchent à accomplir la même chose surles anti-terres, sans effets. Cependant, l'un d'entre eux, Krueger, devenu selenimdepuis quelques années, est en passe de réussir.

    Tous les rituels des Argoulets exigent l'original de l'œuvre visée, (voire l'auteur enpersonne), sauf dans certains cas, où il suffit d'être devenu le maître d'un akasha parla méthode classique. Ils sont modifiés par la compétence rituels, et nécessitent unniveau minimum dans son ka principal. La compétence plan subtil limite le niveau derituel autant que celui du ka principal. Chaque rituel consomme un certain nombre depuces de prégnance de l'akasha. La difficulté de ces rituels est le niveau de pré-gnance de l'akasha. Il serait en théorie possible de tenter ces rituels sur des akas-has historiques, avec un objet à l'origine de sa création, comme la tête de Louis XVIou la baïonnette du soldat inconnu, mais cela n'a jamais intéressé les Argoulets.- Entrer dans le Royaume (assez initié 1 puce)

    Ce rite permet d'ouvrir une porte vers l'akasha tiré de l'œuvre, depuis la Terre ouun autre akasha. Elle ne reste ouverte que le temps que son créateur l'ait traversée

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    ou bien jusqu'au lever du soleil.- Intervention favorable (assez initié 1 puce)

    L'Argoulet peut ainsi manipuler l'akasha subtilement pour qu'il l'aide dans une situa-tion périlleuse. Un personnage secondaire intervient en sa faveur, ou bien une coïn-cidence dévoile une source proche. Tant que cela ne modifie pas l'esprit de l'akasha,tout est possible.- Devenir le roi (initié 2 puces)

    Ce rituel permet de devenir la chimère d'un akasha, son parangon, son avatar pri-mordial. Tous les habitants de l'akasha reconnaissent le roi comme intouchable, demême que les éléments naturels de l'akasha… Jusqu'à un certain point. S'il va tota-lement à l'encontre de l'esprit de cet akasha, il s'expose à un retour de bâton de lapart des rêveurs qui le font vivre. Cela se manifeste par des réactions de la part del'akasha lui-même.- Incarner la Chimère (initié 2 puces)

    Ce rituel permet d'incarner un des héros de l'akasha sur Terre, dans un corpshumain volontaire, en général un vrai rêveur, doté d'autant de ka soleil que l'akashaest prégnant. La chimère peut ainsi se promener sur Terre, possédant un cordondoré qui la relie à l'akasha et la nourrit en ka soleil. C'est en dépensant ce ka soleilqu'elle peut utiliser les pouvoirs éventuels qui la caractérisaient sur l'akasha. Toutcomme les entités de lune noire, ces Chimères perdent leur ka soleil au rythme de 1par jour. Il est possible de rallonger la durée en dépensant une puce de prégnancepar nuit. - Ordonnance onirique (initié 2 puces)

    Ce rituel nécessite d'être devenu la chimère de l'akasha. La loi qui est proféréeprend une réalité matérielle dans l'akasha, le modifiant en profondeur. L'argouletpeut déclencher n'importe quel phénomène.- Chevaucher le navire somnambule (très initié 3 puces)

    En tissant des voiles solaires autour de l'akasha, l'argoulet peut le propulser surl'océan pélagique primordial. La direction cardinale dépend de la porte où le rituel aété effectué. S'il est propulsé trop loin de ses sources de ka soleil, il s'érode etmeurt.- Siphon cauchemardesque (très initié 3 puces)

    En abordant un autre akasha, et en plantant un dard de ka soleil sur sa rive, le Roipeut absorber autant de puces de prégnance que sa marge de succès sur son jet derituel. L'akasha visé doit faire un jet de prégnance en opposition (difficulté, le niveauen rituel de l'argoulet). La marge de succès est retirée de celle du jet du roi.- Tempête primordiale (très initié 3puces)

    En entrechoquant deux akashas, l'argouletpeut déclencher une tempête akashique degrande ampleur, à même de faire sombrertoutes les nefs qui la traverseraient. Unerumeur circule, qui implique une porte versles anti terres au centre de ces tempêtes.Par ailleurs, elles semblent attiser l'intérêtdes grands sauriens lunaires qui dormentau fond de l'océan primordial.

  • Dans les années 1140, les désaccordscommencèrent, entre le baillage deFrance et celui d'Angleterre. Même si lesbaillages n'étaient pas réellement délimi-tés, chaque obédience était liée à desfamilles nobles d'un pays ou d'une région.Alta Patria se chargea d'envenimer lesliens entre le roi et le Pape. Les enjeux dela politique féodale vinrent interférer avecl'action de la jeune reine quand celle-cifavorisa le mariage de sa sœur, Pétronille,avec le sénéchal de France Raoul deVermandois. Elle avait obtenu la dissolu-tion du premier mariage de ce seigneurpuissant avec la nièce du non moins puis-sant Thibaud de Blois, comte deChampagne, sous prétexte de consangui-nité. Le pape sanctionna la dissolution etexcommunia les nouveaux époux et lesévêques qui s'étaient prêtés à la machina-tion ; c'est l'une des raisons qui dressèrentInnocent II contre le roi de France, celui-cidéfiant l'autorité pontificale en tentant d'im-

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    poser son propre candidat au trône épisco-pal de Bourges.

    Au cours de la guerre qui s'ensuivit, lestroupes royales sous l'ordre de Raoul deVermandois massacrèrent la population deVitry-en-Perthois en incendiant l'églisedans laquelle les habitants s'étaient réfu-giés. Aliénor fut tenue pour responsable deces drames. Grâce à des espions anglaisenvoyés auprès du jeune roi, sa confianceen son épouse chancela, sous l'évidencedu châtiment qu'il encourait en poursuivantla défense de ses intérêts d'Aliénor. Lemeilleur de ces espions fut Thierry deGaléran, un eunuque, revenu des croisa-des, qui travailla comme mercenaire pourplusieurs factions au sein de l'ordre.Conseiller occulte du Roi, il ne pouvait sup-porter l'ésotérisme joyeux et favorable auxdéchus d'Aliénor.

    Bernard de Clairvaux, naute du Prieuréde Sion, tenta de l'influencer, et de la rame-ner dans le giron des templiers français, enla réconfortant après une fausse couche. Il

  • lui conseilla de mettre la politique de côté etde laisser cela au Roi.

    En 1147, Louis VII annonça son intentionde se croiser, et d'emmener sa femme. Enmars 1148, l'armée de Louis VII arriva àAntioche dont le comte, Raymond dePoitiers, était l'oncle d'Aliénor. Celui-citenta de détourner les croisés de Jérusalemau profit d'une expédition sur Alep en s'ap-puyant sur sa nièce. La nature des longsentretiens de Raymond et d'Aliénor fit naîtreles soupçons du roi et des membres de sonentourage. En effet, Raymond de Poitiersavait été initié par l'ordre des assassins, quiétait encore opposé aux templiers. Lesassassins tentaient de séparer les deuxcorps d'armées, le français, et l'allemand,dirigé par l'empereur Conrad III versDamas, cité traditionnellement possédéepar les assassins. Alors qu'Alep venaitd'être capturée par l'atabeg de Mossoul,envoyé par un sélénim. Pendant que LouisVII tergiversait, l'armée de Conrad était endéroute. Raymond commença à initier sanièce aux mystères des assassins. Thierryde Galéran repartit de plus belle dans sesconseils vipérins. L'archevêque de Tyr n'hé-sita pas dans la chronique qu'il fit de cetépisode à insinuer qu'une relation charnelleaccompagnait les tractations politiques, quiconduisirent Aliénor à menacer son époux :elle le laisserait continuer seul son expédi-tion s'il ne se rendait pas aux vues ducomte d'Antioche. L'affaire s'envenima etprit un tour décisif lorsque Aliénor prétenditvouloir l'annulation de son mariage pourcause de consanguinité. Louis VII finit parenlever sa propre femme en pleine nuit etpar faire route vers Jérusalem où l'attendaitConrad. Raymond décida tout de mêmed'assiéger Alep et mourut.

    Le 15 juillet 1148, alors que le roi et lareine assistaient à la consécration de laBasilique du Saint Sépulcre, un spectreeffroyable fit irruption au milieu de la céré-monie. Il accusait Aliénor d'avoir faitéchouer cette croisade, et la condamnait àtoutes sortes de destins horribles. Lalégende en a conclu qu'il s'agissait du pèred'Aliénor, Guillaume X, qui s'était réfugié là

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    en reclus. En vérité, il s'agissait del'Eidolon en personne, venu lui voler sonka soleil, et placer en elle les fermentsésotériques de son fils à venir. Ce qu'il luia reproché en fait, c'est d'avoir retardé sontransport vers l'Europe de l'ouest.

    Ce fut un échec complet. La croisadeavait causé la mort de milliers de cheva-liers, pour des résultats plus que médio-cres, et le mariage royal était condamné.Le Roi et la reine firent route à part sur lechemin du retour. Des pirates capturèrentAliénor, et l'amenèrent à un ancien sélé-nim, Vorshaarkaar, à Palerme.Impressionné par cette femme au fort tem-pérament et au ka soleil si puissant, ildécida de lui faire un cadeau, et luiimplanta une graine de lune noire dansson cœur. Aliénor ne comprit pas ce qui luiarriva, et cacha cette malédiction au plusprofond d'elle. Le sélénim la revendit auroi pour une forte rançon.

    Malgré la naissance d'une fille, lemariage restait compromis, et les espionsd'Alta Patria accélérèrent les choses. Le21mars 1152 le mariage fut rompu par unconcile à Beaugency. Immédiatement,Aliénor fut prise en chasse par ses soupi-rants, Thibaut V de Blois, guidé par uneobédience de Champagne, puis parGeoffroy Plantagenêt, poussé par destempliers venus du Mont Saint-Michel. Elleépousa finalement le frère de ce dernier,Henri, âgé de 19 ans, qui négociait la cou-ronne d'Angleterre avec son rival, Etiennede Blois.

    Aliénor d'Aquitaine fut sacrée Reine àWestminster le 19 décembre 1154, avecHenri II, roi d'Angleterre et duc deNormandie. Pendant les années qui suivi-rent, Aliénor ne fut pas souvent àBordeaux, voyageant la plupart du tempsentre la Normandie, l'Angleterre, etl'Aquitaine. Sa cour se tenait à Poitiers, cequi laissait le loisir aux barons bordelaisd'agir comme bon leur semblait. À plu-sieurs reprises, comme en 1168-69, elle

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    fut envoyée par son mari reprendre enmain le Duché d'Aquitaine. L'acquisitionde la Guyenne par les Anglais fut favori-sée par l'OSMTJ. En effet, ces derniersavaient besoin d'un port discret, pouraccueillir les départs vers le nouveaumonde. La minuscule organisation quis'en occupait préférait que les templiersanglais, étrangers et occupés par lesfrançais, ne viennent pas mettre le nezdans leurs affaires.

    Pendant toutes ces années, Aliénor futcontrainte par les templiers d'Alta Patriad'oublier son enseignement ésotérique,mais sa graine noire se développa, àl'abri des regards, protégée par la magiede l'Eidolon et finit par éclore. C'estGuillaume le Maréchal, un templier gon-fanonier d'Alta Patria, qui s'occupa del'éducation de ses enfants, en particulierRichard, qui deviendra Richard cœur deLion. Même si Aliénor représentait un

    atout de poids pour les templiers d'AltaPatria, ils s'en méfiaient continuellement.Thomas Becket la détestera jusqu'à samort, l'accusant de brouiller son mari avecle Pape.

    Pourtant la Reine se contentait d'user deson pouvoir pour aider discrètement lesnéphilims, à travers son mécénat, notam-ment envers André le Châtelain, simulacred'Etéocle, un autre adopté de l'Amoureux.Elle vécut une aventure onirique avec lui,grâce à ses talents magiques, ce quiacheva de lui donner cette réputation sulfu-reuse.

    Aliénor se rapprocha du Roi de France en1172, lors du mariage entre son fils Henri leJeune et Marguerite de France. Les rela-tions se détériorant entre ses fils et sonmari, Aliénor décida de placer ses enfantssous la tutelle du roi de France. Réalisantque Guillaume le Maréchal, parangon dechevalerie templière, avait endoctriné sesfils, elle espéra les en éloigner. En mêmetemps, elle fomenta une révolte généraledes vassaux d'Henri II d'Angleterre. Elle futalors capturée par les templiers et ramenéeen Angleterre, sous la garde de Ranulf deGlanville, Justicier d'Angleterre. Henri IItenta de se séparer d'elle, mais le légat dupape refusa le divorce, et elle fit empoison-ner la maîtresse du roi. Finalement, ses filsfurent mâtés par les armées anglaises.

    Pire, son fils, Richard Cœur de Lion, sedétourna d'elle. En effet, la graine de lunenoire que sa mère lui avait léguée poussadans son cœur. Elle s'enroba de Ka soleil,issu des expériences d'une obédience tem-plière, les Questeurs de Saint Sang. Leurbut était avant tout de retrouver le Graal,mais aussi d'augmenter le pouvoir exotéri-que du Temple. Les actes de Richard ten-dent à démontrer l'influence de la lunenoire. Il fit prisonniers 2500 routiers quimettaient à sac le Limousin et les mène àAixe-sur-Vienne, près de Limoges. Là, il fitcouper la tête à un tiers d'entre eux. Lesecond tiers fut noyé dans la Vienne et l'onperça les yeux du dernier tiers. Ces hom-mes furent ensuite dispersés sur les routes,pour proclamer la grandeur de la sévère

  • justice de Richard. Cependant la sapiencequi l'entourait plongeait son cœur de lunenoire en torpeur, ne l'influençant que parmoments, et augmentant ses capacitésmortelles.

    Aliénor resta en prison jusqu'en 1184, aumoment où ses fils menaçaient de s'entre-tuer. Henri II se servit d'elle pour leur fairefaire la paix. Le 6 juillet 1189, le roi Henri IImourut et son fils Richard prit la couronne.Richard s'assura de la tranquillité des sei-gneurs aquitains en tenant sa cour

    de la Chandeleur en 1190 à La Réole, unebrève campagne l'avait amené à materquelques seigneurs gascons qui s'étaientindûment fortifiés. En 1191, il prit part à latroisième croisade, avec le roi PhilippeAuguste de France. Sans qu'il en sachequoi que ce soit, cette croisade était menéepar les Masques, afin d'écarter les conflitsde Jérusalem. Ainsi, la rivalité entre lesbaillages de France et d'Angleterre futaccrue dans le seul but d'obtenir plus derésultats. Le grand maître Robert de Sablé,un ami de Richard, qui l'accompagnait, étaitlà pour le manipuler, conformément auplan. Pendant le siège d'Acre, le ManoirAbsolu était vidé de ses trésors, envoyésdiscrètement en France, sous la surveil-lance de l'OSMTJ. C'est à cette occasionque le Baphomet transita vers l'ouest, futbrisé par une phalange hypapiste de laMaison Dieu, mais parvint à gagner Paris.

    Une fois rentré en Europe, Richard Cœurde Lion d'eut de cesse d'affronter PhilippeAuguste, poussé par les templiers d'AltaPatria qui venaient de comprendre qu'onles avait trahis, et que le siège duBaphomet se trouvait désormais enFrance. Cette " trahison " causa de nom-breux déboires aux deux baillages. En1199, alors qu'il assiégeait le château deChâlus, en tentant de récupérer une partiedes trésors de Palestine (12 statues en ordes chevaliers invisibles) Richard fut trans-percé par un carreau d'arbalète, qui causasa mort.

    En 1202, l'armée du roi de France,Philippe-Auguste envahit la Normandie,

    l'Anjou, la Saintonge. À la fin de l'été1204, elle était aux portes de Bordeaux,mais ne franchit pas la Garonne. En 1206,Alphonse VIII de Castille, qui avait épouséAliénor d'Angleterre, l'une des fillesd'Aliénor et d'Henri II, revendiqua laGascogne. Une expédition le mena auxportes de Bordeaux, où il dévasta le fau-bourg Saint-Éloi hors des remparts. Iléchoua à entrer dans la ville. Ce fut lacause de la construction de la secondeenceinte. Les templiers s'installèrent dura-blement dans l'Hôtel de ville, juste à côtéde l'Eglise Saint-Eloi. Mais leur centre dupouvoir se trouvait dans un large couventfranciscain, nommé l'Observance. Cetensemble de chapelles, dont l'édificationcommence au cours du XIIIe siècle, estconsacré à plusieurs corps de métiers.Cependant, ils doivent jouer des coudesavec les synarques, qui noyautent toutcomme eux les compagnons.

    Au milieu du XIIe siècle commença unealliance entre les synarques et les tem-pliers, pour l'édification des édifices reli-gieux. C'est à cette époque que laCathédrale Saint-André fut reconstruite.La nef, de style angevin, date du XIIe siè-cle et fut modifiée au XIIIe siècle. Ledéambulatoire, entrepris vers 1280, futraccordé à la nef vers 1330. Le chœur etles chapelles rayonnantes ont été réalisésau XIVe siècle. C'est aussi à cette époqueque furent érigées les façades des brasdu transept. Le clocher, les tours et les flè-ches du transept sud furent terminés auXVe siècle. On commença aussi à pour-voir l'édifice d'une ceinture d'arcs-bou-tants, achevée au siècle suivant. À l'exté-rieur, l'impossibilité d'établir un portail surla façade occidentale explique le dépouil-lement de celle-ci ; en revanche, les faça-des latérales au niveau du transept ontconnu un développement important. Sur lafaçade nord, la Porte Royale, réaliséevers 1250, présente à son tympan leJugement dernier.

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  • Cependant, en 1245, le mur d'enceinte, construit trop vite, s'écroula sur la chapelle Saint-Eloi. C'est ainsi que grâce à une collaboration entre synarques et templiers, fut construitela première église de Bordeaux de style gothique. Son but premier était de renouveler latoile géomantique d'aplanissement des champs magiques. Ce projet dantesque voulaitoblitérer les magnitudes liées aux conjonctions astrologiques. Mais son ampleur et sadémesure le rendirent au mieux imparfait et en général inopérant, voire, dans le pire descas, générateur de plexus qui réveillèrent les stases précieusement conservées à l'abri.

    En même temps, et dans le même but, les synarques, mêlés aux compagnons du cou-vent de l'Observance, prirent part au chantier de la reconstruction de l'Abbaye de SainteCroix. Les rose+croix s'étaient dotés des reliques de Saint Mommolin, mort en revenantde Saint Jacques de Compostelle. Il pouvait guérir les maux de tête et la folie. La frater-nité des Cloches Croisées tentait d'assembler les esprits des communiants, à l'aide duson hypnotique des cloches.

    Le Moyen-âge : le Pape alchimiste et la

    porte des Passeurs

    En 1208, la croisade albigeoise, menéepar Simon IV de Monfort et les tem-pliers, détruisit le refuge des cathares, etcelui de nombreux néphilims. La plupartsuivirent le Pagad et ses secrets, maiscertains furent capturés par les troupesde l'archevêque de Bordeaux qui partici-pait à la curée. Les templiers bordelaiss'enrichirent de nombreux trésors ésotéri-ques, infiltrés au sein des dominicains,dont le couvent se trouvait non loin desQuinconces.

    En avril 1206, la ville se dota d'institu-tions municipales, dont les jurats, sesnotables, choisissaient librement unmaire. Un sénéchal représentait le roid'Angleterre. En 1224, les hostilités repri-rent. Les Bordelais résistèrent et aidèrentle jeune prince Richard de Cornouailles,frère cadet du roi d'Angleterre, à recon-quérir la Gascogne. Cependant, lesAnglais, dirigés par Henri III et leurs alliésfurent vaincus à la bataille de Taillebourgen 1242 par Saint Louis et ses troupes.Après cette victoire des français, beau-coup de seigneurs se mirent dans son sil-lage, quitte à le dénigrer par derrière.Henri III décida d'envoyer son gendre

    Simon V de Monfort, comte de Leicester,pour rétablir la situation.

    Pendant ce temps dans la ville, de gran-des familles de négociants se disputaient lepouvoir. En 1249, les élections municipalesdonnèrent lieu à un affrontement dans lequartier Saint-Éloi entre les partisans desColom et des Soler. La famille des Coloms'appuyait sur l'occupation anglaise, tandisque les Soler étaient alliés aux Français.Les templiers de chaque baillage avaientplacé leurs espions des deux côtés, et lesdébordements se firent fait sentir. De 1251à 1254, les seigneurs de Gironde se révol-tèrent, sous la bannière de Bernard deBouville, et les troubles furent rudementréprimés par Simon de Montfort. Cetteinstabilité conduisit le prince Édouard àmodifier les institutions municipales en1261 : le maire était désormais nommé par

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  • le prince ou son représentant. Une périodede paix permit à Bordeaux de s'enrichir encommerçant avec l'Angleterre, qui appré-ciait beaucoup son vin " claret ".

    Depuis plusieurs années, les néphilimstentaient d'agir de concert contre leurennemi commun, le Temple. En août 1294,Célestin V, un éolim adopté de l'Ermite, futélu pape, et au mois de décembre, il futdestitué et mis en prison par son succes-seur, Boniface VIII, plus à même de s'en-tendre avec les templiers. En 1264 naquitBertrand de Got (ou Goth, ou Gout), de lafamille des seigneurs de Villandraut, àUzeste, en Gironde. Leurs ambitions passè-rent par l'église. Bertrand fut tout d'abordsacristain à la Cathédrale Saint-André, puisle vicaire général de son frère, archevêquede Lyon, jusqu'à ce que ce dernier devintCardinal évêque d'Albano en Italie. Bertranddevint ensuite évêque de Saint-Bertrand deComminges, puis chapelain de BonifaceVIII, qui le fit archevêque de Bordeaux.C'est pendant son service auprès du PapeBoniface qu'il rencontra un curieux person-nage, Arnault de Villeneuve, un elfe alchi-miste de renom, en train de rédiger sonRosaire des Philosophes, un ouvrage clef.Discret, au milieu de ces templiers, il parve-nait tout de même à étudier les archives deRome. Il se targuait de médecine, et il soi-gna Boniface d'une maladie rénale doulou-reuse, mais aussi d'alchimie : il découvritles trois acides, et comment distiller de l'al-cool. Sa réputation sulfureuse lui attira trèstôt les foudres des templiers, mais sestalents de médecin et ses pouvoirs lui per-mirent d'y échapper.

    Pendant ce temps, les relations entrePhilippe IV le Bel et la papauté n'étaientpas très saines. Le roi ponctionnait les prê-tres, et le Pape refusait de payer. Le roiinterdit les sorties d'argent du royaume, etle Pape proclama une bulle, où il menaçaitPhilippe le Bel. En effet, ce dernier étaitentouré d'étranges conseillers. Homme deloi originaire du Languedoc, Guillaume deNogaret fut professeur de droit romain àl'université de Montpellier avant d'entrer au

    service de Philippe le Bel vers 1292 : ildevint conseiller du roi en 1295 et gardedu sceau en 1307 et dirigea la politiqueroyale dès le début du XIVe. Mais ce futsurtout le simulacre d'un griffon, Algieba,(le Front du lion), à la tête du phalange dela Maison Dieu. Ses décisions politiquessur le long terme lui étaient conseilléespar des néphilims de l'Empereur, qui tis-saient une toile à même de contrecarrer leTemple. Enguerrand de Marigny, le plusfidèle conseiller financier de Philippe leBel a été l'un de ces adoptés del'Empereur, Ter'eas, un sphinx assez douépour contrecarrer les templiers. Une hlora-nide, Vactaera, incarnée dans Guillaumede Plasian, juge-mage, fut une de sesalliées les plus véhémentes.

    Nogaret, avec l'accord de Philippe le Bel,aidé par des toscans, se rendit dans lapetite ville d'Anagni le 7 septembre 1303où le Pape passait l'été : il fut menacé etinjurié par Guillaume de Nogaret quisomma le pontife de le suivre à Lyon.Boniface VIII se serait alors défendu encriant : "Voilà mon cou, voilà ma tête ; jemourrai, mais je mourrai Pape" en traitantGuillaume de Nogaret de "fils de Cathare".Un mois plus tard, il mourut d'une maladieinconnue.

    Bertrand de Got fut élu pape en juin 1305,suite à un long compromis entre les cardi-naux italiens et français, et prit le nom deClément V. Juste avant son élection, il eutune entrevue avec un envoyé du roiPhilippe IV le Bel à Saint-Jean d'Angely.La légende raconte qu'il aurait ainsi juré

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  • d'accorder au roi n'importe quoi enéchange de sa nomination. C'était en faitun templier de l'obédience parisiennen'ayant rien à voir avec l'entourage du roi,qui venait s'assurer de sa fidélité enversl'ordre, et débuter son enseignement. HorsClément V était un homme cultivé etcurieux, mais faible. Acquiescant du boutdes lèvres, il chercha à se dégager decette menace, et surtout à éviter la colèrede Philippe. La cérémonie du couronne-ment eut lieu le 14 novembre 1305 dansl'église St-Just de Lyon. Elle fut entachéed'un grave accident : un mur surchargé debadauds s'écroula sur le cortège. Le Papefut renversé de sa mule, il y eut de nom-breux morts et blessés dont le Duc deBretagne qui tenait la bride de la monturepapale. Le temple n'avait pas aimé la fraî-cheur de Clément V lorsqu'il leur avait faitallégeance. Cet événement fut regardécomme un mauvais présage pour la suitedu Pontificat. Le cardinal Mathieu desUrsins et un frère du Pape, Gaillard deGout, furent tués.

    Sans cesse brimé par l'ordre du bâton,Arnault de Villeneuve fut heureux deconseiller Clément V à ce sujet. En 1306,il fut appelé à ses côtés en tant queconseiller. En 1309, Arnault alla jusqu'àfournir la liste des ouvrages nécessaires àl'étude pour les prêtres de Montpellier, enaccord avec le Pape. Contrairement à lacoutume, Clément V ne fut pas le Papequi fonda son siège à Avignon, c'est sonsuccesseur, Jean XXII, qui s'y établit.

    Clément fut un pape itinérant, entreMontpellier, Bordeaux, Avignon, et Rome.

    Le vendredi 13 octobre 1307, Nogaret miten œuvre l'arrestation des templiers princi-paux. Clément V fut heureux de signer leurdissolution le 13 avril 1312. Ce coup d'arrêtdéstabilisa les templiers, liés à leur contre-partie exotérique. Cependant ils parvinrentà effacer leurs traces, éliminant derrièreeux les Capétiens, et leurs séides. Dans cenaufrage, une grande partie des manœu-vres de l'Empereur échoua et lescondamna. L'acheminement du trésor destempliers par la Rochelle provoqua la dis-parition de plusieurs d'entre eux, qui sesacrifièrent pour attirer l'attention ailleurs.

    Pendant que les templiers utilisaient tou-tes leurs ressources pour fuir et cacherleurs trésors, les mystes refirent leur appa-rition. Le quartier Saint-Pierre fut construitselon leurs plans, par de petites touches,sur l'ancien port intérieur, à l'embouchurede la Devèze. La statue de Saint-Pierre,protecteur des bateliers, qui donne sonnom au quartier, est au coin d'une maisonà l'angle de la rue des Bahutiers et de larue du Cancéra. La rue des Bahutiers vajusqu'à la place Saint-Pierre.

    L'Eglise Saint-Pierre fut construite au cen-tre, et ses caves accueillaient les orgies.Les prêtres, se servant du ka soleil deleurs ouailles, parvinrent à percer la croûteterrestre, et à pratiquer une entrée versl'Hadès, en suivant le cours souterrain dela Devèze, qui servait désormais d'égouts.Cette chapelle ruisseau des enfants prit lenom des Passeurs des Palanques, dunom des passerelles qui servaient aux pau-vres, vivant autour de la Devèze ensabléeà la traverser. L'eau noire était parcouruepar les mystes, transportant les corps deleurs adversaires sur des barques pour lesjeter en pâture à leur Titan fou. Mais enouvrant ce passage vers les profondeursinsondables, les mystes prirent de gros ris-ques.

    L'effet ne se fit pas attendre, et un gigan-tesque serpent de nuit, La Guivre duMirail, en sortit en rampant. Le daïmons'abrita dans un puit proche situé Rue du

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  • Mirail, dans une fontaine où naissait réguliè-rement un plexus d'eau. Elle revenait senourrir dans les boyaux gardés par les mys-tes dès qu'elle manquait d'orichalque.Cependant sa puissance décrut rapidement,et à force de se nourrir de ka eau, la Guivrecommença à être en partie solide, commeun effet dragon. Obligée de manger leshabitants, elle les congelait du regard. Lescadavres étaient empilés sur le charnier deSaint-Michel, la rumeur enfla, et les mystesfurent obligés de faire quelque chose.

    Le 24 mai 1337, Philippe VI décida derevendiquer l'Aquitaine sur son voisinEdouard III, le roi d'Angleterre. Malgré cesdifficultés, Bordeaux atteignait 30 000 habi-tants environ dans le premier quart du XIVesiècle, la population la plus importantedepuis son origine. La construction d'unetroisième muraille fut décidée. Coup dethéâtre le 6 février 1340 : petit-fils dePhilippe le Bel par sa mère Isabelle,Edouard III se proclama roi de France. Cefut le début de la guerre de Cent Ans.L'épidémie de peste noire qui sévit en 1348décima un habitant sur trois et ouvrit uneparenthèse aux hostilités.

    Derrière le rideau, des attaques non moinssanglantes marquaient la guerre entre lessélénims de l'Arcane XIII, et ceux du Cultede Lilith. L'abondance de lune noire permitl'édification de cauchemars impossibles,détruits aussi vite qu'ils naissaient.L'incendie du nouveau port de Bordeaux,sensé être une mesure purificatrice d'ur-gence, cachait une attaque contre l'arcaneXIII.

    En même temps, ce désespoir et cettepeur du lendemain relancèrent la popularitéde l'arcane du Jugement. Quand viendraitla fin du monde, et la peste en était-elle unsigne ? Des pèlerins mêlés à ceux qui par-couraient les chemins de Compostelle par-vinrent à s'installer à Bordeaux, au milieudes bohémiens. Leur Cour des Miracles setrouvait Impasse des Pédouillets (du gascon" pédoui "), entre deux portions de rempart.Les mendiants s'épouillaient à la fontaineBouquière (dont la rue porte maintenant le

    nom). Mais un rom, tentant de sauver unedes victimes de la Guivre, fut perverti, ettransformé en mahrimé. Alors un desnéphilims du Jugement, Aelgamiel, vinttrouver les mystes du midi, et il leur pro-posa deux choix : ils l'aidaient à détruire laGuivre, ou bien tous les bohémiens deBordeaux leur tombaient dessus. Plutôtheureux d'être débarrassés du monstre, ilslui donnèrent un miroir mystique, et il des-cendit dans le puit. La guivre fut forcéepar la relique à s'autodévorer le ka d'eauqui la constituait en partie, et mourut. Cetacte valeureux permit à l'Arcane duJugement de se placer en interlocuteurpuissant à Bordeaux. Il est encore com-mémoré par le nom de la Rue du Mirail.

    Les bohé-miens del'époque utili-saient un pas-sage secret,qui menait duPuit du Mirailau carney desmorts deSaint-Michel,au secondétage souter-

    rain. Il est possible qu'ils aient échafaudéce conte pour tenir la population ésotéri-que éloignée de leur passage secret. Maisla mention des mystes laisse à penserqu'une fois la Guivre morte, ils aient tentéde rejoindre le Mithraeum, pour les chas-ser, et qu'ils aient creusé sous Bordeaux,sans succès.

    Le 20 septembre 1355, Edouard deWoodstock, fils d'Edouard III, arriva àBordeaux avec son armée. Bien plus tard,un chroniqueur le surnommera le Princenoir à cause de son armure, mais sescontemporains ne le connaissaient passous ce nom. Edouard était la marionnetted'un sélénim d'une grande puissance, auservice de Lilith, dont le royaume s'établirasous Big Ben. Il lui servait de relais pouraspirer le ka soleil et la lune noire générés

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  • par la guerre de Cent ans. La disparition de ses concurrents potentiels pendant la Pestenoire lui permit de s'installer sans problème. Deux semaines plus tard, il mena une cam-pagne vers le sud-ouest jusqu'à Narbonne. Il ne semblait pas souhaiter soumettre lesterres conquises à la couronne anglaise mais cherchait plutôt à les piller et à en retirerdes richesses. Il détruisit Castelnaudary le 31 octobre 1355, se servant de cette conjonc-tion pour acheminer les âmes vers Londres. Le jour de Noël, il avait regagné Bordeauxd'où il écrivit à son père pour l'informer de son succès.

    En 1356, il rencontra Etana, un ancien sélénim mésopotamien. C'était un transfuge del'arcane XIII, dépossédé de ses biens, qui cherchait un refuge, car le sien, àConstantinople venait d'être détruit un siècle plus tôt. Le Prince noir accepta de l'accueil-lir à Bordeaux, et lui céda l'Eglise Saint Projet, et le cimetière avec. Etana lui proposa departager leur savoir, et le Prince noir accepta. Grâce à une copie d'anciennes tablettescunéiformes, et au savoir du Prince Noir, ils découvrirent une nouvelle voie obscure,déviant de l'anamorphose. Le but en était d'étendre l'imago à des personnes vivantesbien que corrompues, déléguées du sélénim. Afin d'avancer dans leurs projets, ils accé-lérèrent la récolte de lune noire. Les dégâts sur la population passèrent inaperçus, maisils durent cacher les corps. C'est là qu'Etana eut l'idée de constituer un bouclier de lunenoire autour de son domaine. En 1822, on découvrit 1500 cadavres, qui gisaient sousles toitures de l'Eglise Saint Projet (Madeleine Lassère et Philippe Prévôt, dans " leChant des morts : guide des cimetières de Bordeaux ") !

    Les campagnes militaires du Prince noir furent des succès identiques, que ce soit versle Poitou ou vers l'Espagne. Édouard fut nommé par son père Édouard III princed'Aquitaine le 19 juillet 1362, et il le resta jusqu'à son abdication le 5 octobre 1372. Ilrevint en Angleterre en 1371, suite à une altercation avec l'ancien collègue de son maî-tre, et mourut en 1376 de maladie.

    En 1381, des chartreux du Périgord vin-rent se réfugier dans ce quartier maréca-geux, fondèrent un couvent, nommé "Chartrons " autour duquel se développatoute une population. Discrètement, lessynarques revenaient dans Bordeaux.

    Pendant plusieurs années, la couronned'Angleterre se fit moins présente, maisles Bordelais lui restèrent fidèle. Le 23décembre 1406, ils attaquèrent l'escadrefrançaise qui assiégeait Bourg surGironde, et la détruisirent. Avec la victoired'Azincourt sur les Français en 1415,Henri V d'Angleterre fit un retour fracas-sant. En 1420, Isabeau de Bavière lereconnut comme héritier du royaume deFrance au détriment de son fils, le dau-phin, futur Charles VII.

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    Le Moyen-âge : Le Père des Pauvres et

    l'Hôtel du Lyon d'or

    Le 15 juillet 1377naquit Pey (Pierre)Berland, non loind'Avensan, à Saint-Raphaël, dans leMédoc. Fils d'unefamille de paysansalleux, il apprit à lireen gardant des moutons. À la mort de samère, il fut envoyé à l'école à Bordeaux,puis à l'Université de Toulouse, où il fit mer-veille. L'archevêque de Bordeaux, impres-sionné, l'attacha à son service, et partit pourl'Italie, où il mourut. Pey Berland décidaalors d'effectuer un pèlerinage jusqu'àJérusalem, pour lui rendre hommage. C'estlà-bas qu'il tomba sur une médaille juive dupremier siècle avant Jésus-Christ, qui étaitaussi la stase d'un ange, Ptaulanael. En

  • 1413, il fut nommé curé de Bouliac, puis en1430, archevêque de Bordeaux. Ptaulanaelétait déchiré entre la progression de sessciences occultes, en tant qu'adopté de l'ar-cane du Bateleur, et les aspirations de sonsimulacre. Il découvrit au cours de sa cureles notes en énochéen d'un ancien druidepassionné par les humains, se réclama deProméthée. Ptaulanael fit alors son possiblepour établir une relation de confiance avecson simulacre. Il contacta les disciples duJugement, qui le firent tomber en ombrevolontairement, afin de se lier avec lui. C'estainsi qu'il partagea sa vie entre actes decharité, et d'enseignement des humains. Ilcréa l'université catholique de Bordeaux en1441 (fermée par la révolution française en1793) puis le collège Saint Raphaël en1442.

    Les templiers français n'acceptèrent pas laprésence d'un néphilim possédant autant depouvoir temporel en Aquitaine, et tentèrentde manipuler le roi de France (qui n'avaitpas réellement besoin de l'être). L'un desplus redoutables templiers du côté françaisétait Rodrigue de Villandrando. Parmi ses" exploits ", le pillage en règle du Médoc. Ilravagea complètement les environs deSoulac, Castelnau, Lesparre et Blanquefort,brûla les villages de pêcheurs sur les bordsde la Gironde, repassa devant Bordeaux etdisparut vers les landes. Mis à mal par lamagie de Ptaulanael, il poursuivit ses " pille-ries " en Haute-Gascogne.

    En 1438, Ptaulanael força les synarquesplacés dans les marais des Chartrons à col-laborer avec des représentants de l'arcanede la Roue de la Fortune. Ils élevèrent leclocher de la Cathédrale Saint-André,appelé aussi Tour Pey Berland, sur les rui-nes du temple de Divona, séparément dureste du bâtiment, afin que ses résonancesmystiques ne perturbent pas le reste de laCathédrale par leur puissance. Cette expé-rience visait à atténuer les conjonctionsd'orichalque, tout en augmentant celles deka soleil. "Toi qui admires cette tour à labase échiquée, sache qu'ayant été com-mencée sous d'heureux auspices, le six descalendes d'octobre 1440 (26 Septembre

    dans notre calendrier), elle prolonge sesfondements jusqu'à la prise d'eau de lafontaine qui jaillit tout auprès. La premièrepierre a été posée par Pey Berland,archevêque de Bordeaux dont le peuplese glorifie d'âge en âge". C'est ce qu'indi-que la plaque apposée sur le clocher.Tous les ans, les mois sous l'influence dela balance voient les modificateurs dessamedis divisés par deux, et des diman-ches multipliés par deux, dans le quartierautour de la cathédrale.

    En 1438, Charles VII tenta une premièreoffensive vers Bordeaux. Le quartierSaint-Seurin, hors des murs, fut saccagé,le vignoble détruit, la campagne pillée etles paysans durent se mettre à l'abri der-rière les murailles de la cité. En 1442,dans une deuxième offensive, ils com-mencèrent par investir la ville, mais celle-ci se défendit âprement. Bordeaux tentaune sortie désastreuse le 1er novembre1450, la "mala jornada", qui fit des centai-nes de victimes. Les opérations reprirentau printemps suivant et, cette fois,Bordeaux dut capituler. Le traité fut conclu

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  • le 12 juin 1451, grâce aux négociationsapaisantes de Pey Berland. Les conditionsétaient très favorables aux Bordelais afinde permettre une bonne intégration dansle royaume, mais il ne mettait pas unterme aux relations qu'entretenaient cer-tains nobles et bourgeois avec Londres.Le 22 octobre 1452, les anglais débarquè-rent en force, accueillis comme des libéra-teurs à Bordeaux. Avec eux arriva JohnEvringham, un marchand anglais, simula-cre d'Akhysphos, un adopté de la Justice.Il cherchait à mettre fin aux activités dePtaulanael.

    En 1453, le roi de France, Charles VII,décida de reconquérir la ville deBordeaux, dont la rébellion, l'année précé-dente, avait permis le retour provisoire desAnglais. Avec l'aide de l'artillerie de JeanBureau, qui lui conférait une forte supério-rité militaire, le roi de France fut vainqueurle 17 juillet 1453 à la bataille de Castillon.Cette issue qui voit l'échec du corps expé-ditionnaire de John Talbot eut pour consé-quence de donner définitivementl'Aquitaine et Bordeaux à Charles VII. Untraité fut conclu le 9 octobre 1453. Il estpeu clément envers la ville, qui doit payerune amende et voit ses privilèges suspen-dus.

    Le 17 janvier 1458, Pey Berland mourutà Saint-Raphaël, et sa dépouille fut enter-rée à la Cathédrale Saint-André. Sa stase,qu'il avait fait refondre par les synarques,est un médaillon métallique dans l'églisede Saint-Raphaël. Dès la mort de PeyBerland de nombreux miracles eurent lieusur son tombeau. D'où la naissance d'unculte populaire qui fit rassembler toutesles reliques, vêtements, objets qui luiétaient usuels. Ses sceaux furent particu-lièrement l'objet d'une forte vénération. Sastase était vénérée dans la ChapelleSaint-Raphaël dont on faisait neuf fois letour pour obtenir certains miracles.

    L'installation des Français fut source d'ungrand nombre de problèmes pour lesacteurs occultes de Bordeaux, principale-

    ment l'arcane du Jugement, et les bohé-miens, chassés de la ville. Mais d'autrescomme le sélénim Etana, ou Akhysphosfurent obligés de rester discrets. Dès 1454,la défense de la ville est renforcée par laconstruction du Fort du Hâ et du châteauTrompette.

    D'autres envahisseurs connus profitèrentde ce moment de flottement, épargnés parles templiers : les mystes, et plus particuliè-rement ceux d'Isis. Entre la rue Sainte-Catherine et la rue Canihac s'étendait leCouvent des Carmes, construit au-dessusde l'ancien Mithraeum. Il contenait les reli-ques de Saint Simon Stock. Selon la listedes prieurs généraux de l'Ordre desCarmes, il est présenté comme prieurgénéral de la province d'Angleterre (5° ou6° ) même si la chose est historiquementdouteuse. Son nom dériverait du fait quesaint Simon Stock né dans le Kent attendaitperché sur le tronc d'un arbre (stock enanglais) avec un esprit prophétique l'arrivéedes Carmes du Mont Carmel versl'Angleterre. Il est mort un 16 mai et enterréà Bordeaux. Plus tard, les différentesrédactions du Catalogus sanctorum desCarmes ajouteront aux informations essen-tielles celle de sa dévotion à la Vierge

    Marie qui,priée avec leFlos Carmeli,a voulu don-ner à l'ordrequelques pri-vilèges et estapparue àsaint-SimonStock,accompa-gnée d'unemultitude

    d'anges pour lui remettre le scapulaire. Ce" privilège insigne " dote les carmes depouvoirs surnaturels. Quiconque mourrarevêtu du scapulaire sera sauvé. Cettesymbolique n'est pas sans rappeler celledu voile utilisé par les mystes du Zénith, etl'adoration de la Vierge rappelle fortementIsis. La date de l'apparition de la ViergeMarie pour la remise du scapulaire est sou-

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  • vent fixée à 1251. Dans tous les cas, Saint-Simon meurt en 1265 et son culte apparaîtà Bordeaux en 1435 et s'étend à tout l'ordreen 1564. Après sa mort, les pèlerins quivisitaient sa tombe ont enregistré ses mira-cles donnant au cours du XIV °s. le débutd'un culte local. Depuis la Révolution fran-çaise il est conservé dans la cathédrale debordeaux. En 1950 une partie de son crânefut envoyé au couvent des carmesd'Aylesford en Angleterre.

    Bordeaux subit de plein fouet le départdes anglais, et son économie, fondée sur lecommerce du vin, s'écroulait. Cependant,afin de rassurer les jurats, Louis XI mani-festa de grandes largesses financières encompensations, afin de moderniser la ville.Louis XI flatta ses citoyens en joignant lafraternité de Notre-Dame de Montuzet,une association religieuse constituée demarchands maritimes de Gironde, en ache-tant des faveurs auprès de l'église de Saint-Michel. Ce pèlerinage, accompagné de faitpar les navires bordelais, était très lucratif.Le roi finança sa tour, construite dans lapériode entre 1473 et 1492, qui était plushaute que le clocher de Pey Berland (114mètres), tout en promouvant la canonisationde Pierre Berland. Cette association ras-semblait les influences des templiers et des

    synarques, mais surtout des rose+croix,qui utilisaient Bordeaux comme port dedépart pour leurs constructs éthériques,dont le quai était la Tour Saint Michel. Ilscreusèrent un troisième passage secret,qui partait du premier étage, vers laFontaine du Marché Neuf. Leur but étaitde faire un ouvrage ésotérique de 7niveaux : trois souterrains et 4 au dessus,dont trois visitables, et un totalement éthé-rique, placé entre les akashas et

    Bordeaux.

    Lors de la reformation de laJurade, en 1454, Akhysphos s'in-carna dans un des magistrats. Aucours de des transformations ini-tiées par l'influence du roi deFrance, la Porte de la GrosseCloche, juste à côté de l'égliseSaint Eloi, fut réaménagée, dansle but d'accueillir les prisons del'Hôtel de la Jurade, à proximité.

    C'est à la même date que lenéphilim qui fut incarné dansNogaret, Algieba revint àBordeaux. Officiellement, il ygérait les affaires de l'arcane de laMaison Dieu, luttant contre lesmystes. Après avoir suivi la pistedu trésor des templiers jusqu'à la

    Rochelle, il perdit leur trace. En effet, ilsavaient embarqué par leur port secret versl'Amérique du sud. En 1396, il participa àl'offensive bourguignonne contre le sultanBayezid premier (Bajazet) àConstantinople, et fut capturé par dessynarques. Ces derniers le remercièrentde son rôle dans la destruction de l'ordreexotérique des templiers en lui réarran-geant le pentacle, comme une pyramide.La stabilité de son pentacle lui permettaitd'utiliser indéfiniment l'un de ses élémentspour ses sciences occultes, sans êtregêné. Cependant il ne partageait pas réel-lement les opinions des synarques, et par-vint à s'enfuir de Turquie, et à rentrer enEurope.

    Il vint à Bordeaux pour vérifier que les

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  • templiers ne s'étaient pas réfugiés dans la ville. C'est dans le bourreau qu'il s'incarna,garant des règles de l'arcane de la Justice. Qu'il s'agisse des agents des arcanesmineurs ou de puissants néphilims, ils se retrouvèrent tous dans cette prison. La Justicefinit par trouver les méthodes d'Algieba trop expéditives, mais il fut défendu parAkhysphos. Ces cachots furent rapidement baptisés l'Hôtel du Lion d'or, à cause de l'ef-figie de panthère dorée que surmonte la porte. Cette panthère fait partie des armoiriesanglaises, cependant le simulacre d'Algieba n'est peut-être pas étranger à ce surnom.En même temps, l'Eglise Saint Eloi est profondément remaniée, en grande partie par lessynarques. Elle est consacrée sous sa forme actuelle le 30 avril 1497, par le cardinald'Espinay. Akhysphos trouvait de plus en plus étranges les allers et venues d'Algiebavers les Chartrons. Ce dernier lui assura qu'il se consacrait à l'infiltration des synarques.Lorsque plusieurs serviteurs d'Akhysphos furent torturés et emprisonnés, celui-ci envoyaun avis urgent à son arcane. Le temps que la Maison Dieu et la Justice envoient desagents pour le protéger, Akhysphos fut retrouvé éparpillé dans les champs magiques,sans trace de sa stase. Algieba avait disparu, laissant derrière lui toutes sortes de graffi-tis occultes dans la prison. Cependant, s'agissait-il du même que celui qui fit chuter lestempliers ?

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