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Le Musée de Nagarjunakonda

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Le Musée de Nagarjunakonda Grace McCann Morley

Le rapport existant entre le musée de site et les monuments ou les fouilles auxquels il est associé peut présenter de multiples aspects, selon la nature des édifices et du site lui-même, les objets m i s au jour et les mesures qu'exigent leur conservation et leur présentation. Bien que le musée de site soit aujourd'hui généralement consu comme un local permettant non seulement d'abriter, mais aussi de montrer, en les mettant en valeur, les objets qui ne peuvent Stre exposés en toute sécurité dans leur lieu d'origine, même si on le connaît, ce musée rem- plit très souvent une fonction de sauvegarde. Tel était bien son but au départ et, dans certains endroits, il continue à jouer ce rôle. Dans bien des cas, il revêt la forme d'un simple abri protégeant des sculptures contre les intempéries ; parfois, il n'est qu'une enceinte à ciel ouvert, assurant au moins une protection contre le vol.

Tel qu'on le consoit aujourd'hui, le musée de site n'a plus seulement pour fonction d'abriter et de protéger. I1 doit aussi présenter, commenter et expli- quer. Par un déploiement de cartes, plans, diagrammes, croquis de reconstruc- tions, photographies des fouilles divers stades, etc., accompagnés d'explica- tions détaillées, et par la présentation méthodique des objets mis au jour, le musée de site devient le complément et I'ihstration des fouilles et monuments

I I 3 Nagarjunakonda. L~ riyi&re Krishna a l'endroit 0ì1 elle forme le Nagariuna faisant une île de la colline de Nagarjuna (vue prise du haut de la colline).

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auxquels il est associé ; bref, il n'a plus seulement pour but de conserver, mais aussi d'interpréter.

Aucune autre région du monde n'a une histoire aussi longue que celle de l'Asie où se sont succédé bien des civilisations, chacune laissant derrière elle une quantité de vestiges de monuments, accompagnés des objets qu'on y trouve habituellement. I1 existe déjà dans plusieurs pays d'Asie bon nombre d'excellents exemples de musées de site qui non seulement remplissent bien leur fonction de sauvegarde, mais fournissent aussi une N interprétation D de haute qualité.

Mais c'est assurément à Nagarjunakonda, en Inde, que se trouve le musée de site le plus remarquable, qui n'a peut-être son pareil nulle part ailleurs : on a réussi à y conserver de précieux témoignages du passé qui risquaient fort de disparaître complètement et l'on a transporté et reconstitué à proximité les monuments qui s'élevaient sur le site originel. On trouve exposés dans ce musée les objets découverts au cours des travaux de déblaiement et de fouille systé- matique et, avec ses neuf monuments reconstruits sur une colline proche, deve- nue une île, il vise non seulement à protéger et à présenter avec goût le matériel recueilli, mais aussi à l'expliquer.

Nagarjunakonda est située dans la vallée de la rivière Krishna ; les monuments et vestiges archéologiques qui y subsistent proviennent d'un haut lieu du bouddhisme en plein essor dans la seconde moitié du III~ siècle après Jésus- Christ. Des trésors artistiques uniques au monde ont été sauvés de la destruc- tion que risquait d'entraíner la modernisation de la région. Pour assurer l'irri- gation et le développement hydro-électrique, la construction d'un grand barrage sur la rivière avait été entreprise juste au-dessous du site. Le fond de la vallée où se dressait ce grand centre bouddhique, capitale de la dynastie Ikshvaku encore florissante au moyen âge, allait être complètement submergé, ce qui eût entraîné une perte considérable pour l'art et pour l'histoire. I1 fallait donc, avant la mise en eau du réservoir, non seulement sauver les objets d'art mais aussi recueillir autant de renseignements que possible sur les monuments dont ils provenaient, leur architecture, les inscriptions qu'ils portaient, etc. Le Service d'inspection archéologique de l'Inde, qui entreprit en 1 9 ~ 4 la réalisation de ce programme de sauvetage, décida de déblayer et de fouiller systématiquement les lieux pour récupérer tout ce qu'on y trouverait. Les édifices de la période boud- dhique étaient pour la plupart construits en brique et ornés de pierres sculptées. Beaucoup de vestiges architecturaux avaient conservé leur forme originelle dont on pouvait déduire l'usage auquel les édi-fices étaient destinés. Cela permit aussi de se faire une idée du plan de ce centre religieux et de la capitale voisine. Des quantités de pierres de revêtement et de frises de stoupas, finement sculp- tées, des représentations du bouddha provenant de mausolées étaient dispersées sur le sol, les marches en pierre de lune et les balustrades sculptées des perrons du monastère étant restées en place. Une fois terminés les travaux de déblaie- ment et de fouille, il fallut photographier les lieux, faire des dessins cotés des vestiges architecturaux et établir le relevé de l'emplacement des monuments avant de les transporter et de les reconstruire au-dessus de la ligne de montée des eaux

Nagarjunakonda (la colline de Nagarjuna ; konda signifie colline en télegou, la langue locale) est située à environ 170 kilomètres par la route de Hyderabad, dans l'Andhra Pradesh, au sud de l'Inde. Elle emprunte son nom au philosophe bouddhiste Nagarjuna, qui aurait vécu au I I ~ siècle après Jésus-Christ, mais dont l'association avec ces lieux est purement légendaire. Elle se nommait à l'origine Vijayapuri et devint, pendant le deuxième quart du III~ siècle, la capi- tale de la dynastie Ikshvaku, conquérants et successeurs des Satavahanas qui avaient régné sur la région et bien au-delà, pendant plusieurs siècles. Ce sont les Satavahanas qui firent ériger le grand stoupa d'Amaravati et l'ornèrent de magnifiques pierres sculptées, de l'an I Z J à l'an 240 aprts Jésus-Christ. Ce stoupa est situé à 176 kilomètres de Nagarjunakonda, un peu en aval sur la

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114 NAGARJUNAKONDA MUSEUM, Nagarjunakonda. Plaque de revctement d'un tambour de stoupa, où sont représentés les Cléments de la décoration du stoupa dont provient la plaque. Le sculpteur a représenté en haut de la plaque le stoupa avec un tambour vertical contre lequel est placée aux quatre points cardinaux une plate-forme ayaka surmontée des cinq piliers caracttristiques des stoupas de la région. Sur le tambour s'élève le dóme du stoupa, revêtu d'autres plaques de pierre sculptte. La paroi en pente qui surmonte ces plaques et les diverses frises de pierre sont ornées de guirlandes, festons, mtdaillons, etc., en stuc. Tout en haut se trouve le harmika, sorte de plate-forme couronnée par une représentation stylisée de parasol, qui servait parfois de reliquaire. Les personnages volants qui remplissent les écoinçons sont des adorateurs apportant des offrandes. Au bas de la plaque est représentée la balustrade délimitant le déambulatoire, qu'on suivait pour faire le tour du stoupa dans le sens des aiguilles d'une montre. La balustrade est percée d'une porte encadrée des dieux assis. A l'extérieur de la balustrade se dressaient parfois des piliers surmontés d'un emblème bouddhique comme celui qu'on voit ici. La statue du bouddha assis paraît etre simplement un motif décoratif. Les objets exposés au musée sont des parties de ces divers éltments en pierre sculptée du stoupa, des fragments architecturaux de portes de monastkres, quelques statues et des inscriptions.

rive sud de la rivière ICrishna. Découvert en 1797, la plupart de ses pierres sculptées, qui risquaient d'être utilisées comme matériau de construction ou calcinées pour en faire de la chaux, furent épargnées. Ce stoupa est célèbre par les nombreuses sculptures qui ornent ses panneaux, ses pierres de revêtement, la tablette de la balustrade qui l'entourait, et par d'autres fragments architec- turaux, qui sont d'excellents exemples de l'art ancien de l'Inde et font l'admi- ration des visiteurs du British Museum à Londres, depuis 1880 1, et du Musée de Madras, depuis une date un peu plus tardive 2.

Les vestiges beaucoup plus nombreux de Nagarjunakonda, ses monuments bouddhiques considérés comme un prolongement de l'art sculptural $Amara- vati dans sa dernière période, n'ont pas encore fait l'objet d'une étude aussi détaillée car les archéologues en ignorèrent l'existence jusqu'en 1926. Le site de Vijayapur couvrait une superficie d'environ 23 miles carrés sur la rive sud de la rivière Krishna. I1 était limité de trois côtés par la chaîne de montagnes Nalla- malai et, du quatrième, par la rivière. Les travaux de déblaiement et de fouille furent commencés en 1927 par le Service d'inspection archéologique, ils se poursuivirent jusqu'en 1731 et furent repris pour peu de temps en 1938 *. On édifia un petit musée sur une colline de faible altitude dominant la vallée pour p abriter les nombreuses pierres sculptées qu'on avait découvertes. I1 restait encore beaucoup à faire pour découvrir d'autres vestiges bouddhiques, des

I. Douglas BARRETT, Scrllptmsfrom Anzarur,uati ir2 t 5 e British Afusewz, Londres, Trustees of the British Museum, 1914, 76 p., 48 pl.

2. C. S I v A R A ~ i A h m R r I , (( Amaravati sculptures in the Madras Governmcnt Museum n, Bdletiii of the Aladrux Gotariment Miswm, New Series, General Section, vol. IV, hiadras, Madras Government Press,

3. A. H. LONGHURST, (( The Buddhist antiquitits of Nagarjunakonda, Madras Presidency )), lzIemoires of the ,4rrhaeological Siirisey of Ilidia (Calcutta), no j4, 1938.

193 8 n, Alenloires of the .4rchaeolg~icaical Sriruey of Itzdiu (Calcutta), 1956.

1942 (2" éd., 19>6), 376 P.. 41 Pl.

4. T. N. R,4hfACHANDRAN, (( Nagarjunakonda,

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III Nagarjunakonda. Monuments reconstruits sur l'île. u) Vestiges de l'abside d'un temple et statue du bouddha. b) Le Mahachaitaya (grand stoupa). Le plus ancien des monuments avec plate-forme ayaka et fragments de colonnes, mais ne portant pas de sculptures. Ce stoupa de 27,5 mètres de diamètre a ttt: construit en une vingtaine d'années sous le patronage de Chamtasri, sœur bouddhiste du roi vichnouiste Chantamula. c) Enceinte entourant un stoupa.

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stoupas et des monastères, ainsi que des vestiges de la capitale voisine d'Ikshvaku et des monuments de la période médiévale. Le site demeura tou- tefois protégé et bien entretenu, jusqu'en 19j4, date à laquelle le Service d'ins- pection l a q a son opération de sauvetage au moment où la construction d'un barrage sur la rivière Krishna allait transformer cette partie de la vallée en un vaste réservoir, faisant ainsi disparaître à jamais les témoignages d'une lointaine et importante époque de l'art et de l'histoire de l'Inde.

Le Service d'inspection entreprit de déblayer et de fouiller systématiquement toute la vallée et les collines avoisinantes situées au-dessous de la future ligne de montée des eaux. Les travaux durèrent six ans et aboutirent à la découverte de plus de IOO sites depuis le début de l'âge de la pierre jusqu'à la fin du moyen âge. Tous les vestiges d'habitat humain, tous les fragments architecturaux et tous les objets découverts furent transportés en lieu sûr après qu'on en eut fait des dessins cotés et un inventaire photographique complet dans leur état ori- ginel sur le site même. ' Outre ces vestiges bouddhiques, on a trouvé à Nagarjunakonda de nombreux

témoignages d'époques préhistoriques successives - depuis des outils de l'âge

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paléolithique fabriqués il p a presque deux cent mille ans, des lieux de peuple- ment et de sépulture néolithique, des ustensiles en poterie grise, de nombreux récipients à bec datant de 3 o00 ans avant Jésus-Christ, jusqu’à des sépultures mégalithiques avec leurs poteries noir et rouge et leurs objets de fer, et même des bijoux d’or datant de la deuxième moitié du Ier millénaire avant Jésus- Christ. Ce furent toutefois le vaste site bouddhiste et les ruines d’Ilrshvaku, la capitale, fondée dans le deuxième quart du I I I ~ siècle, qui retinrent surtout l’attention. On fut renseigné sur cette cité par les ruines de la citadelle, par des bassins amquels on accédait par des gradins, des puits, des citernes, un sys- teme d’égouts, le plan de la ville avec ses maisons en moellons cimentés avec de la boue. L’atelier d’un orfèvre et d‘autres artisans, quelques temples hindous apparemment dépourvus de sculptures. Mais c’est sur le site bouddhiste que l’on découvrit les vestiges les plus importants. Certains stoupas, comme le grand stoupa d’Amaravati, étaient ornés de plaques de pierre richement sculp- tées, dont la forme et la dimension variaient selon leur emplacement sur le monument. L‘usage auquel servaient les stoupas est révélé par leur représen- tation sur de nombreuses plaques de pierre entourant leur tambour. Cependant, tous les stoupas n’étaient pas ainsi ornés. Le plus ancien, appelé le Mahachaitya, dans lequel on a trouvé une relique, ne portait pas de sculptures. A part cela, il était construit sur le méme plan que celui d’Amaravati et de nombreux stou- pas de l’Inde méridionale qui existent encore : ils ont tous la m&me plate-forme saillante aux quatre points cardinaux, surmontée de cinq piliers.

Contrairement à celui $Amaravati, les stoupas de Nagarjunakonda ne semblent pas avoir eu de balustrades de pierre sculptée, bien que sur leurs plaques de revêtement, comme sur celles d’Amaravati, figurent des balustrades qu’on pensait peut-être ajouter plus tard (fig. 114). A d‘autres égards, ce type de plaques de revêtement et maints autres fragments architecturaux ressemblent beaucoup, par le sujet représenté et par le décor, à ceux d‘Amaravati, dont ils semblent prolonger l‘art sculptural dans sa dernière période.

Le fond de la vallée, les collines et les hautes rives surplombant le lit de la rivikre, qui avaient été creusés profondément au cours des millénaires et allaient étre submergés une fois le barrage terminé, furent explorés minutieusement. La tâche la plus difficile consista à démonter les monuments, à les transporter pierre par pierre dans des lieux sûrs où l’eau ne les atteindrait pas, et à les reconstituer ensuite. Certains monuments intéressants, mais moins étroitement associés aux principaux stoupas et vestiges de monastères, furent installés sur les collines de la rive est du réservoir. Neuf des plus typiques et des plus impor- tants, en tant que témoignages de la vie et de l’art bouddhiques, furent trans- plantés (fig. I I J a, b, c) sur une colline isolée dominant le fond de la vallée et qui, après la construction du barrage et la mise en eau du réservoir, devint une

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I I 6 NAGARJUNAKONDA MUSEUM, Nagarjunakonda. Vue d’ensemble du nouveau bjtiment inauguré en 1966 au sommet de la colline. Du fait de la formation du Nagarjuna Sagar (Sagar = mer ou grande nappe d’eau), à la suite de la construction d‘un barrage sur la rivikre de Krishna, la colline est devenue une íle. L’aspect du musée rappelle les formes architecturales des palais et des portes monumcntales de ville de l’tpoque, telles qu’on les voit sur les sculptures de Nagarjunakonda.

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'17 NAGARJUNAKONDA MUSEUM, Nagarjunakonda. Hall d'entrée. a) Vue d'ensemble. Les murs des salles sont peints en rose pâle, sur lequel se détache la teinte verdâtre des sculptures en calcaire. Les pikdestaux et les socles des vitrines sont en teck poli brun foncé, matériau utilisé dans les musées indiens à cause de sa solidité et de sa résistance aux attaques des insectes. Au milieu, sur un piédestal rond et bas, un bouddha debout et une dalle du type pierre de lune qui fermait le seuil d'un temple. Le long des murs, de chaque côté, des fragments de frises. Au fond à gauche, vitrines d'objets préhistoriques. 6) Coin gauche au fond : vitrines où sont riunis des outils en pierre datant de diverses époques prkhistoriques, avec des notices indiquant leur emploi. rr8 NAGAR JUNAKONDA MUSEUM, Nagarjunakonda. Galerie principale : du fond de la travée centrale, on aperçoit à l'extrémité opposée le bouddha du hall d'entrée auquel cette galerie est perpendiculaire. Fragments de statues représentant sans doute le bouddha. Au deuxième plan, sur un piédestal, un parasol qui abritait à l'origine un bouddha. Des vitrines contenant des pikces plus petites sont placées autour des piliers ou entre eux. 119 NAGARJUNAICONDA MUSEUM, Nagarjunakonda. Galerie de l'est, travée latérale : grande jarre en terre cuite sur piédestal ; contre le mur, tambour de stoupa et plaques de revstement de dôme.

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île (fig. 119). Là aussi, on construisit un grand musée qui a été inauguré en 1966 (fig. 116). Son aménagement intérieur dans lequel la teinte verdâtre des grandes plaques de pierre sculptées se détache sur un fond rose pâle offre un remarquable exemple de technique muséologique moderne, tant du point de vue esthétique que du point de vue didactique (fig. 117-119). L'île tout entière est ainsi devenue musée de plein air où sont présentés des monuments typiques, bien sélectionnés, portant des étiquettes explicatives très détaillées. AU centre s'élève le grand musée, qui abrite les plaques sculptées des stoupas et plusieurs centaines d'autres pièces, depuis des objets de l'ère préhistorique jusqu'à des images sculptées hindoues et djaïnes de la période médiévale.

Le musée a été c o n p pour servir d'introduction aux monuments et il est pourvu d'inscriptions, de graphiques, de diagrammes, de photos, de dessins, et même d'assemblages de fragments disposés de fason à bien montrer la place qu'ils occupaient à l'origine sur les monuments. Une petite salle du musée contient une maquette à l'échelle de six mètres de long (I centimètre = 960 mètres) représentant la vallée et ses environs et indiquant l'emplacement topogra- phique de quelque cent vingt sites m i s au jour. Autour de cette grande maquette gravitent cinquante petites maquettes des -principaux monuments 5 (fig. 12 I ) .

I20 NAGARJUNAKONDA MUSEUM, Nagarjunakonda. Maquette des monuments situés près du musée.

Les monuments situés sur l'île et avoisinant le musée sont reliés entre eux par un chemin qui permet de les visiter en une heure environ. On peut s'assurer les services d'un guide, mais des notices explicatives sont placées à côté de chaque monument. On a planté des arbres et des arbustes et aménagé des jar- dins près du musée pour rendre les lieux plus agréables et plus attrayants et les situer dans un décor spectaculaire au milieu du grand lac. On a installé sur l'île des lieux de repos de diverses catégories àproximité du musée et sur le parcours des visiteurs, mais ils ne nuisent en rien à l'harmonie du site. I1 existe un service de ferry-boat, mais il n'est assuré, avec une fréquence suffisante, que le dimanche et les jours fériés, où un grand nombre de visiteurs se déversent dans l'île. Ce sont surtout des touristes indiens venus admirer le barrage et le grand réservoir, le Nagarjuna Sagar. La visite du musée et de l'exposition en plein air des monuments reconstitués fait partie de l'excursion. Cet ensemble est encore pratiquement inconnu des touristes étrangers. Le Service d'inspection archéolo- gique a publié un excellent petit guide sur le site, le musée et les monuments. Le rapport scientifique relatifà l'ensemble de l'opération sera publié prochainement.

Comme les autres musées de site, qui sont maintenant au nombre d'une vingtaine en Inde, le musée de Nagarjunakonda ainsi que les monuments reconstruits sur l'île et sur les collines avoisinantes sont l'oeuvre de la Section de muséologie du Service d'inspection archéologique de l'Inde 7, qui en assure la gestion.

1. Calc i~h . The Nogarjunakorida Miseuin, par. I<. R. Vijayaraghavan, Superintending Archaeologist, Head, Museums Branch Archaeological Survey of India, 1972 (encore inkdit mais prdtk gracieusement).

New Delhi, Archaeological Survey of India, 1966, ill. 7. Voir aussi: Afr,scum, vol. XVIII, no -1.. 1965,

p. 191-219, fig. 57-j9: ((Les m u s h de l'Inde )); et vol. XIX, no 4, 1966, p. zj9-272: ((Le stage d'&'rudes sur les musées: un stimulant et un evemple )>.

6. N. S.4RKAR et B. N. MISR.A, AGgaijwakorrda.

[Tradzii f de I'aagJais]