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Le mysticisme dans le mondeby V. Vezzani

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Le mysticisme dans le monde by V. VezzaniReview by: H. D.Archives de sociologie des religions, 1ère Année, No. 2 (Jul. - Dec., 1956), pp. 169-170Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30119898 .

Accessed: 11/06/2014 13:02

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BULLETIN DES OUVRAGES

rembdier i cette carence l la suite de dbpouillements considfrables poursuivis depuis de longues annfes: son volumineux ouvrage doit &tre suivi de deux autres, consacris respectivement I'un i l'Italie et i l'Orient chr~tien, I'autre a l'Europe centrale et septentrionale.

Un domaine aussi large n'a pas 6tk d~termin6 arbitrairement: il correspond a la < societas christiana ,,, et, ? vrai dire, pour couvrir I'aire du trafic esclavagiste, il lui faudrait s'6tendre i l'ensemble du bassin mbditerranden. S'il y a des ndgres parmi les esclaves, c'est des musulmans que les marchands europ]ens les acquibrent, et quand, au XVe sidcle, les Portugais s'en procureront directement, I'esclavage europben entrera dans sa phase moderne et atlantique.

En effet, contrairement i une idle trop courante, I'esclavage n'a pas disparu avec le monde antique. 1l s'est maintenu en France jusqu'i l'lpoque carolingienne; dans la p~ninsule ib&rique, l'invasion musulmane et la longue reconqubte qui l'a suivie lui ont donn6 une nouvelle vie; aux XIVe et XVe siicles, la traite prospbre dans l'Europe m~ridionale, particulibre- ment au Portugal, oh l'abolition de l'es- clavage date de 1869, et en Espagne of ili faut attendre jusqu'en 1836 l'interdiction d'importer des esclaves.

Un ph6nomhne de pareille envergure soulkve de nombreuses questions. Quatre groupes d'entre elles sont ici 6tudi~es selon une m~thode simultandment ana- lytique et comparative: les sources de I'esclavage (i c6t6 de la guerre de terre et de mer, de la traite et de la piraterie, il existe de nombreuses sources subsi- diaires, telles la naissance servile ou la servitude p~nale, qui accusent son carac- thre institutionnel); la provenance des esclaves (il n'est guire de pays qui ne fournissent sa contribution: arabes et nagres, grecs, sardes, russes, caucasiens, crimbens, balkaniques, turcs, arm6niens, anglo-saxons, bretons, basques, cana- riens...); leur condition sociale (statut bconomique et juridique, en droit et en pratique ; m~tiers, dblits, protection ; vente, affranchissement, rachat...); enfin les problimes religieux.

Ceux-ci sont nombreux, et il faut atten- dre le second volume avant de tirer une conclusion d'ensemble qui ne peut Stre que nuancie. Les attitudes a l'6gard de l'esclavage varient suivant les groupes sociaux, les regions, les circonstances. II

n'apparait pas que l'Eglise, dont I'influence est souvent b6n6fique, I'ait jamais con- damn6 en doctrine; ses dignitaires, les abbayes, le clerg6 possideront des esclaves tant qu'on en trouvera. Si pirates et marchands vivent de leur trafic, les pro- pribtaires d'esclaves ne savent plus s'en passer et font opposition au souverain qui traite avec les princes musulmans pour mettre fin aux razzias et A l'inscurit g6ndrale. Les l6gislations sont souvent dures et n'excluent pas toujours les muti- lations comme chitiment (Au temps de la Reconquista, la comparaison joue plut6t en faveur de l'Espagne musulmane). Au sein de cette socidtd chritienne, l'esclavage est une institution reconnue que, mis a part d'6tonnante fagon les bourgeois de Toulouse et de Pamiers, nul ne juge inhumaine en son principe, et ce sont les conditions sconomiques seules qui d4cident de sa disparition ou au contraire de son efflorescence.

En revanche, ces paiens ont une Ame i sauver (sans la captivit, ils n'auraient pas rencontr6 la vdrit6 : aussi, de ce point de vue, on ne sent guire de diff6rence entre un orthodoxe et un musulman). On cherche a obtenir leur conversion, mais non pas i n'importe quel prix: en rigle g6n6rale, le baptame n'affranchit pas, et si la diff6- rence de croyance autorise l'esclavage, la communautk de croyance ne le supprime point. On prend de sevires dispositions pour les prot~ger contre le pros6lytisme des musulmans et plus encore des juifs dont le rble est grand en matiire de traite. L'affranchissement est consider6 comme oeuvre pie; le rachat des chr6tiens en terre d'Islam suscite d'innombrables ini- tiatives...

La valeur de cet ouvrage vient de la masse des documents qu'il met en oeuvre (En Espagne, ventes, locations et affran- chissements d'esclaves se traitaient par devant notaire). L'auteur renouvelle en partie l'image qu'on se faisait de la socidtk m6di6vale. II1 le fait en historien du droit qui a de son metier une large con- ception. La place qu'il donne aux aspects religieux de ce phdnomhne obligera les disciplines intkress~es i tenir compte trbs sirieusement de sa contribution.

E. P.

221 VEzzANI (V.).

Le mysticisme dans le monde. Paris. Payot, 1955, 420 p. (trad. Jean Fouillard),

169

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ARCHIVES DB SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

G~ographie historique et descriptive du mysticisme: des origines a la Gnose; dans le Proche-Orient juif et musulman; dans les phases successives du mysticisme chr~tien; dans les religions indiennes et extrdme-orientales. Aper9u comparatif par- ticulibrement averti. En conclusion: I'ex- plrience mystique constitue un ordre original, non rductible, de la vie de I'esprit, supreme stade de I'exptrience reli- gieuse. Son objet demeure I'exp~rimentation intbrieure de ( l'univers possible ,, plus vaste que l'univers sensible objet de l'exp&- rience ordinaire,) (p. 419). La valeur du tableau comparatif dressa ici est sans doute sup~rieure i celle de l'interpr~tation phi- losophique propos~e, pour laquelle les grands travaux de J. Maritain et surtout de J. Mar~chal demeurent un recours pr6cieux, dans la ligne spirituelle apparem- ment profess~e par I'auteur.

H. D.

222 VOELTZEL (R.).

Vraie et fausse Eglise selon les th6olo- giens protestants frangais du XVIIo siUcle. Paris, P.U.F., 1956, 184 p.

La thbologie protestante serait-elle ddmunie d'une ecclksiologie ou bien cette ecclhsiologie devrait-elle $tre sommaire- ment identifide 3 un anti-papisme plus ou moins apocalyptique ? L'auteur entend rcpondre ? cette double question par la negative. I1 remarque justement que I'ecclksiologie, comme d~partement sptcial de la thbologie, est une discipline relative- ment r~cente dans I'histoire du christia- nisme, et que pour autant la lacune - si lacune il y a - ne serait pas A porter au passif du seul protestantisme. Par ailleurs, eette lacune elle-m~me est discutable: trois traitls de 1'Eglise du XVIIe sidcle (du Plessis-Mornay, Mestrezat, Jurieu), ainsi qu'une s~rie de dbveloppements en diff~rents ouvrages de la meme priode, lui permettent de reconstituer le a sque- lette) d'une ecclhsiologie coh6rente. Or il y discerne ( un effort certes imparfait mais trbs significatif, dfi principalement 4 Jurieu, pour faire d6border le vrai au-del? des limites confessionnelles de l'Eglise r~forme~e (p. 10). Ce qui s'inscrit au passif d'un apocalyptisme simpliste, et l l'actif d'un oecummnisme tres complexe. On retiendra en particulier la discussion sur les critbres d'appartenance (Les Mem- bres de l'Eglise, p. 28 et ss.). Discussion thdologique certes, mais le refuis d'une quelconque exclusivitk des critbres visibles

ne peut pas &tre sans consequences socio- logiques lvidentes.

H. D.

223 WERNER (E.). Pauperes Christi. Studien zur sozial- religiosen Bewegungen im Zeitalter des Reformpapsttums. (Pauvres du Christ. Etudes sur les mouvements socio- religieux au temps de la Rdforme de la Papautd). Leipzig, Koehler et Amelang, 1956, 228 p.

Remarquable contribution non seule- ment i la g~ographie du non-conformisme mddidval, mais aussi B une &ventuelle considaration sociologique de ses distribu- tions ou de ses successions. L'auteur connait les grands travaux occidentaux anciens ou r~cents, mais fait 6galement 6tat d'4tudes sovidtiques moins connues. L'ouvrage prend de ce fait I'allure d'une petite encycloptdie bibliographique, oh se trouvent appliqubes sur les etudes con- temporaines les prbmisses pos~es par Engels et K1autsky pour l'analyse des phrnomhnes socio-religieux de cette 6poque (XIe-XIIe sidcles). La pauvret6 chr6tienne " annon- cde par le titre est 6tudibe aussi bien dans les mouvements inatrieurs de l'Eglise que dans les dissidences extkrieures i celle-ci, quelques-unes de ces dissidences faisant l'objet d'une attention particulibre: Pata- rins de Milan, Pseudo-apostoliques, Tan- chelmites... Le sous-titre du chapitre sur les patarins est significatif: a Rfforme, H&rbsie ou Mouvement Communal ? 1. La difficultk ? classer les mouvements de cette Apoque dans I'une ou l'autre rubrique est en effet pour I'auteur un indice des continuit6s sous-jacentes, entre d'une part mouvement social et mouvement religieux, et d'autre part mouvement religieux ad intra, et mouvement religieux ad extra. Ult6rieurement, on le sait, les querelles thdologiques sur la pauvretA religieuse 6clateront plus ou moins rapidement en controverses sur le rtgime social de la proprilt6 eccl6siastique puis civile. C'est I'un des thrmes que E. W. manifesterait comme involu6 dans le mouvement qu'il lvoque. Il y en a d'autres: f(minisme, emancipation politique, esprit laique. Ses propositions seront probablement dis- cutkes. Le srieux et l'originalit6 de son point de vue sont trop rares pour ne pas devoir Atre saluds.

H. D.

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