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Le PCC reproche au PCUS d’avoir osé critiquer la politique de Staline lors de son XXe Congrès. Pour les Chinois, Staline reste « un grand marxiste léniniste » et « un grand révolutionnaire prolétarien => FAVORABLE AU CULTE DE LA PERSONNALITE Mao refuse toute remise en question du culte de la personnalité qu’il applique à lui-même en Chine Refus des autorités chinoises de la politique de destalinisation. = > LE FOSSE SE CREUSE PROGRESSIVEMENT ENTRE LES DEUX ALLIES Ils refusent aussi la politique de coexistence pacifique menée par l’URSS de Khrouchtchev. Pour le PCC : c’est une capitulation du mouvement communiste international face au système capitaliste incarné par les Etats-Unis. Mao refuse quant à lui ce qu’il juge être un abandon de la lutte contre les régimes impérialistes. La crise de Cuba est pour les Chinois « l’exemple frappant » de la capitulation des soviétiques face au bloc occidental mené par les Etats-Unis. Pour éviter un affrontement avec les États-Unis, l’URSS a accepté de retirer les missiles nucléaires qu’elle avait installé sur l’île mais elle obtient la promesse du gouvernement américain qu’aucune tentative de renversement du régime ne A la fin des années 50, la Chine prend de plus en plus ces distances avec l’URSS, elle critique ouvertement la politique de déstalinisation et la coexistence pacifique. En juin 1959, l’URSS unilatéralement le traité de 1957 de coopération nucléaire avec la Chine. En 1960, l’URSS rappelle ses 1 300 experts. Mais la rupture officielle entre le PCUS et le PCC n’intervient que fin 1962 à l’occasion de la Crise de Cuba. Þ UN ISOLEMENT RELATIF DE LA CHINE SUR LA SCENE INTERNATIONALE Þ CONCURRENCE DES DEUX PAYS (la chine se dote de l’arme nucléaire en 1964)

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Le PCC reproche au PCUS d’avoir osé critiquer la politique de Staline lors de son XXe Congrès.

Pour les Chinois, Staline reste « un grand marxiste léniniste » et « un grand révolutionnaire prolétarien => FAVORABLE AU CULTE DE LA PERSONNALITE

Mao refuse toute remise en question du culte de la personnalité qu’il applique à lui-même en Chine

Refus des autorités chinoises de la politique de destalinisation. = > LE FOSSE SE CREUSE PROGRESSIVEMENT ENTRE LES DEUX ALLIES

Ils refusent aussi la politique de coexistence pacifique menée par l’URSS de Khrouchtchev. Pour le PCC : c’est une capitulation du mouvement communiste international face au système capitaliste incarné par les Etats-Unis.Mao refuse quant à lui ce qu’il juge être un abandon de la lutte contre les régimes impérialistes.

La crise de Cuba est pour les Chinois« l’exemple frappant » de la capitulation des soviétiques face au bloc occidental mené par les Etats-Unis. Pour éviter un affrontement avec les États-Unis, l’URSS a accepté de retirer les missiles nucléaires qu’elle avait installé surl’île mais elle obtient la promesse du gouvernement américain qu’aucune tentative de renversement du régime ne sera mise en œuvre.

A la fin des années 50, la Chine prend de plus en plus ces distances avec l’URSS, elle critique ouvertement la politique de déstalinisation et la coexistence pacifique.En juin 1959, l’URSS unilatéralement le traité de 1957 de coopération nucléaire avec la Chine. En 1960, l’URSS rappelle ses 1 300 experts. Mais la ruptureofficielle entre le PCUS et le PCC n’intervient que fin 1962 à l’occasion de la Crise de Cuba.Þ UN ISOLEMENT RELATIF DE LA

CHINE SUR LA SCENE INTERNATIONALE

Þ CONCURRENCE DES DEUX PAYS (la chine se dote de l’arme nucléaire en 1964)

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Mise en place par la Chine de Mao d’un modèle concurrent du modèle soviétique qui s’articule autour de deux axes

1. Le grand bond en avant 2. La révolution culturelle

Document 1 « Malgré nos propres difficultés […] nous avions investi en Chine des sommes considérables. […] Quand Mao proclama que la Chine pouvait rattraper l’Amérique en cinq ans , il le fit en nous attaquant ouvertement.

C’est à peu près à ce moment qu’il mit sur pied ses communes et entrepris la construction de ses hauts fourneaux du genre samovar (1).Mao déclarait aussi que la coexistence pacifique était un concept pacifiste bourgeois […] Par la suite, la presseChinois, inspirée par Mao, se mit à proclamer que Vladivostok était en territoire chinois (2).

N. Khrouchtchev, Souvenirs, ed. Robert Laffont, 1971 (extrait du manuel Hatier Terminale ES/L, 2012, p 230.

1. Bouilloire russe2. En 1960 et à nouveau en 1964, la Chine réclame à l’URSS la restitution de

Vladivostok, mais aussi d’une partie de la Mongolie, des deux rives du fleuve Amour et la péninsule de la Kamtchatka.

Référence à la politique soviétique de soutien à l’industrialisation de la Chine : envoi de plus de 10000 experts russes et formation du double de techniciens chinois en URSS.+ Aide apportée sous forme de prêt minime car l’URSS doit faire face dans les années 50 à des difficultés économiques.Propos à nuancer : l’ampleur de l’aide apportée à la Chine est quelque peu exagérée par Khrouchtchev. : une aide minime mais inférieure à celle accordée à certaines démocraties populaires => déception de la ChineMise sur pied par Mao de sa politique du Grand bond en avant : critique du modèle soviétique qui a privilégié l’industrie lourde en sacrifiant l’agriculture et volonté d’accroître la productivité par la mobilisation des masses= CONCURRENCE DES DEUX MODELES ET MISE EN PLACE D UNE VOIE CHINOISE SPECIFIQUEKhrouchtchev fait ici brièvement allusionà la critique en règle de la politique d’apaisement et de coexistence pacifi que de l’URSS, point de désaccord qui a conduit à la rupture sino-soviétique.Il pointe aussi du doigt les velléités nationalistes du gouvernement chinois , notamment sur certains territoires frontaliers=> Tensions en ASIE

l’allusion aimable aux communes populaires (et à leur principede répartition selon les besoins) et aux petits hauts-fourneaux sur un tonn plein de dédain => ce qui traduit un certain sentiment de supériorité.

Les raisons de la rupture sino-soviétique vue d’URSS

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Les communes populaires vont constituer des structures par lesquelles Mao tente de mettre en place un système d’autosuffisance pour le pays en accentuant le processus de collectivisation tant sur le plan agricole qu’industriel.

Ces communes populaires deviennent le cadre de la construction de manière très rudimentaires de hauts fourneaux visant à accroître la production d’acier.

Les masses paysannes sont mobilisées pour la mise en œuvre de grands travaux comme la construction de routes ou de vastes barrages.

Bilan catastrophique : la politique chinoise va présenter des statistiques erronées visant à souligner le succès de cette politique mais en réalité.

Pendant cette période le pays va connaître : une des pires famines de son histoire affectant davantage les campagnes que les villes/ estimation encore en débat plus de 30 millions de victimes.

Document extrait du manuel Hatier Terminale ES/L, 2012, p 230.

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la Chine de Mao : un rayonnement international ?

Reprise du travail préparatoire Idées clés

> La Chine fait connaître « sa révolution » enpubliant des magazines de propagande à l’étranger,notamment en Occident. Le mensuel La Chine en construction est publié en différentes langues, ici le français et l’anglais. Dans ces deux documents, on insiste sur l’idée de mobilisation des masses enthousiastes et souriantes. Un rassemblement de jeunes chinois qui brandissent des symboles du maoïsme, le drapeau rouge ou le petit livre rouge. La figure de Mao Zedong est aussi exaltée (sur le document 3a, sa photographie et sa statue apparaissent à l’arrière-plan)

> La photographie montre l’influence dumaoïsme auprès de la jeunesse française. Eneffet, les étudiants qui occupent la Sorbonneen mai 1968 ont accroché sur les murs de l’universitéun gigantesque portrait de Mao Zedonget des slogans communistes tel que « servir lepeuple ».

Un rayonnement idéologique du communisme chinois.La propagande maoïste en Occident notamment en Europe marque les esprits des élites intellectuelles et politiques ainsi que ceux de la jeunesse (notamment lors des mouvements de 1968).