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1 LE PETIT GARÇON QUI RÊVAIT AUX ÉTOILES par Madeleine Boucher Nadeau

LE PETIT GARÇON QUI RÊVAIT AUX ÉTOILES

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LE PETIT GARÇON QUI RÊVAIT AUX

ÉTOILES

par Madeleine Boucher Nadeau

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LE PETIT GARÇON QUI RÊVAIT AUX

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Il était une fois un petit garçon qui était bien distrait en classe. Ses camarades l’appelaient Fabien la Lune, car il rêvassait continuelle-ment. Il oubliait de faire ses devoirs où bien il apprenait les mauvaises leçons.

Un jour, le professeur demande à tous les élèves de la classe :

« Vous m’apporterez pour lundi en huit, une composition portant sur le voyage le plus extraordinaire que vous ayez fait et qui vous a beaucoup marqué et que vous avez aimé tout particulièrement. »

Fabien, dont le pupitre était placé près de la fenêtre, regardait dehors. Il avait l’air perdu. On aurait dit qu’il était rendu sur une autre planète.

« Bonjour madame la Lune.

— Bonjour mon petit garçon. Qui es-tu ? D’où viens-tu ?

— Je m’appelle Fabien et je viens de très très loin.

— De si loin que ça, lui dit la belle dame vêtue de lumière.

— Oui, je viens de très loin. Je viens du Québec.

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— Du Québec ! s’exclame la dame. Mais comment es-tu arrivé ici ? interroge la gentille dame.

— Sur le dos d’une comète, répond abruptement le petit garçon.

— Ah ! vraiment, s’étonne la dame. Mais Fabien, que viens-tu faire ici sur la Lune ? Tes parents vont te chercher, ils vont s’inquiéter !

— Je ne resterai pas longtemps, je veux juste visiter votre maison.

— Visiter ma maison ! Mais pourquoi t’intéresse-t-elle ma maison ?

— Ah… J’y viens souvent, mais je n’ai jamais osé y entrer. Le soir, de chez nous, on voit la Lune très très bien. Elle brille tellement. Souvent, je me dis : comme j’aimerais aller sur la Lune, comme il doit être bon y vivre.

— Oui, tu as raison, il fait bon vivre ici. Mais pourquoi t’intéresses-tu particulièrement à la Lune ? Il y a beaucoup d’autres planètes.

— Oui, je sais. Chez moi, j’ai un grand livre, on y parle des planètes. De Saturne, de Jupiter, d’Uranus, de la planète Mars.

— On doit parler aussi de Mercure, de Neptune, de Vénus, réplique la Lune.

— Ah oui ! on parle de toutes les planètes et l’on parle des étoiles et du Soleil aussi.

— Si tu viens du Québec, tu viens de la planète Terre ! si je ne m’abuse.

— Oui, c’est ça ! Vous savez ça ! s’exclame le petit garçon tout étonné.

— Bien sûr que je sais ça. Mais je n’y suis

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jamais allée. Parle-moi de la Terre.

— La Terre… La Terre. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il y a tellement de choses à dire de la Terre.

— La Terre, est-ce qu’elle ressemble à la Lune ? demande-t-elle.

— Sur la Terre, il y a beaucoup de petits garçons comme moi, de petites filles, des papas, des mamans, des animaux aussi. Sur la Lune, on y rêve, dit Fabien, les yeux brillants.

— Et sur la Terre, lui demande la dame ?

— Sur la Terre, on y travaille. On va à l’école toujours, toujours, toujours. C’est bien plus plaisant de rêver ! À part ça, sur la Terre, il y a les saisons. L’été, il fait chaud, mais pas comme sur le Soleil. L’automne, il y a les merveilleuses couleurs des arbres. Des dégradés de verts, de jaunes, de rouges, des orangés. Après, les feuilles tombent et ça fait un beau tapis multicolore au sol. Le printemps, tout repousse, tout fleurit, les fleurs sentent bon. L’hiver, c’est le froid, la neige, le ski, les glissades en traîneau.

— Mais ça doit être merveilleux, les arbres, la neige.

— Je n’ai jamais dit le contraire aussi ! réplique Fabien.

— Mais pourquoi quittes-tu tout ça pour venir voyager dans l’espace ?

— L’Espace… C’est l’Espace ! C’est la liberté, c’est l’inconnu, c’est le rêve.

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Quand on regarde la Voie lactée remplie d’étoiles et que l’on voit la Lune qui brille et éclaire, de chez nous, c’est merveilleux aussi, vous savez !

Vous, vous voyez la Terre de haut madame la Lune. Mais nous, on vous voit d’en bas, et vous êtes très belle ! »

La dame, tendrement, sourit à Fabien.

« Excusez-moi, madame la Lune, mais ma comète m’attend, je dois rentrer chez moi.

— Comme bon te semble mon garçon. Mais avant de te quitter, je me permets de te donner un petit conseil. Sois bien attentif à l’école, apprends beaucoup de choses, un jour tu deviendras peut-être astronome ou, peut-être bien, astronaute. Depuis quelques années on vient sur la Lune en fusée, tu sais !

— Ce serait super d’être astronaute ! s’écrie Fabien. »

Au moment de quitter madame la Lune, Fabien regarde partout pour voir où est stationnée la comète. Mais, qu’elle ne fut pas sa surprise de voir venir vers lui Simon et Héloïse, deux autres élèves de sa classe !

« Que faites-vous ici pour l’amour de ciel, ou plutôt pour l’amour de la Voie lactée ?

— Il n’y a pas que toi qui peux visiter les planètes tu sais Fabien la Lune. Il suffit d’être distrait en classe et c’est parti mon kiki dans la

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galaxie ! Nous continuons le voyage avec toi, de dire Simon.

— Non, moi je rentre !

— Attends-nous ! Fabien la Lune, dit Simon. Nous n’avons pas fait tout ce voyage interplanétaire pour rentrer tout de go !

— Allez-y sans moi, je rentre.

— Ah zut ! disent Simon et Héloïse en chœur.

— Tu as tellement d’expérience, Fabien la Lune, dans les voyages interplanétaires que nous tenons à ce que tu viennes avec nous sur Saturne, hein Héloïse, questionne Simon en ricanant.

— Moi, Saturne, je ne la connais pas tellement, j’ai surtout visité la Lune durant la classe.

— Tu ne peux pas nous lâcher comme ça, ajoute Héloïse.

— Bon très bien, j’y vais, mais arrêtez de m’appeler Fabien la Lune. Comment allons-nous nous y rendre ? La comète n’est plus là.

— On ne le sait pas nous, c’est toi le spécialiste.

— Bon, très bien, je vais me débrouiller tout seul. »

Fabien met deux doigts dans sa bouche et siffle comme pour héler un taxi. Sitôt dit, sitôt fait. Voici nos trois compères assis sur le dos

d’une étoile filante.

« S’il vous plaît, conduisez-nous sur Saturne. »

Et dans un éclair, l’étoile transporte les trois camarades.

« Mais, ce n’est pas Saturne ! Où est son anneau avec ses belles couleurs qu’on nous promettait dans mon grand livre ? dit Fabien.

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— Je n’ai pas compris Saturne, dit l’étoile, j’ai compris Neptune.

— Neptune… Neptune… dit Fabien déçu.

— Nous ne voulons pas voir Neptune. Nous voulons voir Saturne, réplique Simon d’un ton autoritaire. »

Héloïse ajoute :

« On devrait lui laver les oreilles, comme le dit notre professeur.

— Vous pouvez bien jeter un coup d’œil pendant que vous y êtes, dit l’Étoile. De toute façon, vous n’avez pas le choix, la prochaine étoile filante part demain matin à neuf heures !

— Qu’est-ce qu’on peut bien y voir sur Neptune ? demande Héloïse. Il fait froid ici, on gèle ! »

Ils s’assirent tous les trois adossés à la gare où partira demain matin à neuf heures l’étoile filante qui les conduira enfin sur Saturne.

Inutile de vous dire que nos trois camarades n’ont pas très bien dormi.

Leur étoile filante partit comme prévu à neuf heures précises. Quelques instants plus tard, ils furent déposés sur la planète tant convoitée. Mais quelle ne fut pas leur surprise de voir que d’autres enfants étaient déjà sur l’anneau de glace ! Quelques-uns patinaient allègrement et d’autres avaient de longs toboggans et glissaient et riaient à perdre haleine.

« Mais… ce sont les élèves de notre classe ! s’écrie Héloïse. »

Simon et Fabien étaient stupéfiés, de la beauté de cette planète, oui, mais surtout d’avoir été devancés par les autres élèves de la classe.

« Eh ! c’est mon idée de faire une composition sur un voyage dans l’espace. Vous n’avez pas le droit d’être ici ! dit Fabien d’un air

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insulté. »

Les autres enfants ne s’occupaient pas du tout des trois comparses, ils glissaient et riaient sans même se soucier d’eux.

« Ah ! c’est le bouquet ! crie Fabien. Vous avez volé mon idée ! C’est à moi que revient l’idée de cette composition ! Je ne m’appelle pas Fabien la Lune pour rien !

— Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce que vous voulez ? C’est mon idée, c’est mon voyage, c’est ma composition, vous n’avez pas le droit ! »

Fabien regarde d’un air hébété madame Lavigueur, sa professeure qui le secoue comme un vieux pommier d’un air hébété.

« Fabien, la classe est terminée, tes camarades sont entrés chez eux.

Il va falloir que tu mettes fin à tes rêvasseries, ça ne peut plus durer, je vais prévenir tes parents, dit d’un ton ferme madame Lavigueur.

Comment vas-tu rentrer chez toi ? Les autobus sont tous partis ! »

Fabien reprend graduellement contact avec la réalité.

« Ne vous inquiétez pas, madame, je hélerai une étoile filante. »

Ne comprenant rien des propos de son élève, madame Lavigueur ferme derrière lui la porte de la classe.

En se rendant chez lui, Fabien se dit dans son for intérieur :

« J’ai le sujet de ma composition, mais le plus difficile c’est de mettre

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l’idée sur papier. Quel jour a-t-elle dit qu’on doit remettre notre travail ? »

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DE LA MÊME AUTEURE MADELEINE BOUCHER NADEAU

À cœur perdu, un recueil de poèmes, 1982. Chaturne et Plumeton, pour « Jeune adolescent », 2011. L’envol, un recueil de poèmes, 1981. La maison de sucre suivi de Le rêve de Samuel, deux contes « Jeune

enfant », 2011. La mésaventure d’un sapin de Noël suivi de Valentine est propre !

Propre ! Propre !, deux contes « Jeune enfant », 2011. La vitrine enchantée suivi de Une petite souris bien maligne, deux

contes « Jeune enfant », 2011. Le Noël de Marie-Pierre, pour « Jeune enfant », 2011. Le petit garçon qui rêvait aux étoiles suivi de Une merveilleuse

naissance, pour « Jeune adolescent », 2011. Le secret de Sébastien, pour « Jeune enfant », 2011. Le songe de Cécile suivi de Un providentiel sauvetage, deux

« Nouvelle », 2011. Léo et monsieur Pacha, pour « Jeune enfant », 2012. Les frasques de monsieur Lazare, pour « Jeune enfant », 2012. Mon premier livre, pour « 9 mois – 2 ans », 2011. Un méfait ! Quel méfait ?, nouvelle policière, 2012. Valentine et la culture suivi de Mon saule pleureur, pour « Jeune

enfant », 2012.

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