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Date: 07.11.2014 Hauptausgabe 24 Heures 1001 Lausanne 021/ 349 44 44 www.24heures.ch Genre de média: Médias imprimés Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 32'577 Parution: 6x/semaine N° de thème: 833.008 N° d'abonnement: 833008 Page: 31 Surface: 22'645 mm² Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 55778332 Coupure Page: 1/1 Le Petit Prince de Michaël Levinas se pare d une profonc Critique L'Opéra de Lausanne a livré mercredi une création somptueuse de l'oeuvre de Saint-Exupéry, avec une musique très aventureuse Passé la vertigineuse chute initiale de l'avion, le rideau de l'Opéra de Lausanne dévoile un désert im- médiatement familier: un petit garçon blond en habit vert secoue l'aviateur: «S'il vous plaît... dessi- ne-moi un mouton!» Le Petit Prince de Michaël Levinas joue sur notre inconscient collectif et le pare d'une profondeur inédite. Il y a d'une part sur scène le déploiement jubilatoire en trois traterrestres grotesques. Il y a d'autre part l'étrange parure musi- cale de Levinas, ce parler-chanter sinueux et mouvant, très respec- tueux de la prosodie de Saint-Exu- péry, mais couvrant souvent les voix sous la prolifération des lignes instrumentales. L'Orchestre de Chambre de Genève, sous le geste pointilliste d'Arie van Beck, grouille d'une vie singulièrement mécanique. On di- rait un clavier amplifié, gardant cette aridité lapidaire de la note frappée ou pincée. C'est comme si une boîte à musique géante avait été bricolée dans la fosse, mais tout aussi déglinguée que l'avion, à en juger par les abondantes dis- torsions harmoniques. Mais il ne dimensions des aquarelles d'An- toine de Saint-Exupéry, comme dans ces livres animés pour en- fants. Lilo Baur (mise en scène) et Julian Crouch (décors et costu- mes) réussissent ce tour de force avec une belle évidence, aidés par des lumières somptueuses et des projections vidéo saisissantes. Surtout, Lilo Baur fait vivre ces êtres de papier, le Petit Prince clairvoyant et si mélancolique de Jeanne Crousaud, l'Aviateur de Vincent Lièvre-Picard - avec préci- sément son air à la Piccard -, l'ex- traordinaire contre-ténor Rodrigo Ferreira, aussi à l'aise en Serpent wo. inquiétant qu'en doux Renard, et mi. le tandem Alexandre Diakoff - La scène propose un déploiement jubilatoire en trois Benoît Capt dans une galerie d'ex- . dimensions des aquarelles de Saint-Exupéry. VANAPPELGHEM faudrait pas croire que cette es- thétique d'automate déshuma- nise le conte. Au contraire, Le Pe- tit Prince n'offre-t-il pas précisé- ment une réjouissance très pro- che de celle qu'éprouve celui qui ouvre une boîte à musique et dé- clenche un carillon de son en- fance? Cette magie s'accompagne ici d'une gravité troublante: le rire pur du Petit Prince qui s'en va n'efface ni la menace des baobabs ni la solitude des hommes. Matthieu Chenal Lausanne, Opéra Ve 7(19 h), sa 8 (17 h), di 9 (15 h et 19 h), me 12 (18 h) Loc.: 021 315 40 20 www.opera-lausanne.ch eur inédite Rapport page: 1/6

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Date: 07.11.2014

Hauptausgabe

24 Heures1001 Lausanne021/ 349 44 44www.24heures.ch

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 32'577Parution: 6x/semaine

N° de thème: 833.008N° d'abonnement: 833008Page: 31Surface: 22'645 mm²

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Réf. Argus: 55778332Coupure Page: 1/1

Le Petit Prince de Michaël Levinas se pare d une profoncCritiqueL'Opéra de Lausanne a livrémercredi une créationsomptueuse de l'oeuvrede Saint-Exupéry, avec unemusique très aventureuse

Passé la vertigineuse chute initialede l'avion, le rideau de l'Opéra deLausanne dévoile un désert im-médiatement familier: un petitgarçon blond en habit vert secouel'aviateur: «S'il vous plaît... dessi-ne-moi un mouton!» Le PetitPrince de Michaël Levinas joue surnotre inconscient collectif et lepare d'une profondeur inédite.

Il y a d'une part sur scène ledéploiement jubilatoire en trois

traterrestres grotesques. Il y ad'autre part l'étrange parure musi-cale de Levinas, ce parler-chantersinueux et mouvant, très respec-tueux de la prosodie de Saint-Exu-péry, mais couvrant souvent lesvoix sous la prolifération des lignesinstrumentales.

L'Orchestre de Chambre deGenève, sous le geste pointillisted'Arie van Beck, grouille d'une viesingulièrement mécanique. On di-rait un clavier amplifié, gardantcette aridité lapidaire de la notefrappée ou pincée. C'est comme siune boîte à musique géante avaitété bricolée dans la fosse, maistout aussi déglinguée que l'avion,à en juger par les abondantes dis-torsions harmoniques. Mais il ne

dimensions des aquarelles d'An-toine de Saint-Exupéry, commedans ces livres animés pour en-fants. Lilo Baur (mise en scène) etJulian Crouch (décors et costu-mes) réussissent ce tour de forceavec une belle évidence, aidés pardes lumières somptueuses et desprojections vidéo saisissantes.

Surtout, Lilo Baur fait vivre cesêtres de papier, le Petit Princeclairvoyant et si mélancolique deJeanne Crousaud, l'Aviateur deVincent Lièvre-Picard - avec préci-sément son air à la Piccard -, l'ex-traordinaire contre-ténor RodrigoFerreira, aussi à l'aise en Serpent wo.inquiétant qu'en doux Renard, et mi.le tandem Alexandre Diakoff - La scène propose un déploiement jubilatoire en troisBenoît Capt dans une galerie d'ex- .dimensions des aquarelles de Saint-Exupéry. VANAPPELGHEM

faudrait pas croire que cette es-thétique d'automate déshuma-nise le conte. Au contraire, Le Pe-tit Prince n'offre-t-il pas précisé-ment une réjouissance très pro-che de celle qu'éprouve celui quiouvre une boîte à musique et dé-clenche un carillon de son en-fance? Cette magie s'accompagneici d'une gravité troublante: le rirepur du Petit Prince qui s'en van'efface ni la menace des baobabsni la solitude des hommes.Matthieu Chenal

Lausanne, OpéraVe 7(19 h), sa 8 (17 h), di 9 (15 het 19 h), me 12 (18 h)

Loc.: 021 315 40 20

www.opera-lausanne.ch

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Date: 07.11.2014

Le Temps1211 Genève 2022/ 888 58 58www.letemps.ch

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 39'716Parution: 6x/semaine

N° de thème: 833.008N° d'abonnement: 833008Page: 31Surface: 17'267 mm²

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ARGUS der Presse AGRüdigerstrasse 15, case postale, 8027 ZurichTél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01www.argus.ch

Réf. Argus: 55777969Coupure Page: 1/1

Critique: «Le Petit Prince» à l'Opéra de Lausanne

Une toile sonore aux éclats visuelsOn sort ébloui de ce Petit Prince à

l'Opéra de Lausanne. Rarement unemise en scène (signée Lilo Baur) aaussi bien servi une oeuvre demusique contemporaine. La splen-deur des décors et des costumes(Julian Crouch) vaut à elle seule ledéplacement Et la musique deMichaël Levinas traduit la partd'onirisme du fameux conte deSaint-Exupéry, adapté pour lapremière fois à la scène lyrique.Autant dire un défi intimidant.

Le compositeur français savaitqu'il s'attaquait à un monument dela littérature enfantine - encorequ'il s'agisse d'un livre à la portéeuniverselle. Il n'a pas cherché à semettre à hauteur d'enfant. Sa musi-que développe une vocalité con-temporaine, plus narrative quelyrique. L'orchestration, centréeautour d'un piano et de claviersnumériques, est riche et évocatrice.Certains sons sont traités électroni-quement. Il y a une couleur spec-trale dans cette partition, aux sonsdiffus, résonants, parfois distordus,qui repose sur des motifs récur-rents. On frôle par moments l'excèsdans la répétitivité, mais c'est ce quicrée par ailleurs un climat lanci-nant.

Le motif de la chute - chute del'avion, chute du monde - est omni-présent. Du reste l'opéra com-mence dans les airs. L'Aviateur doitfaire face à une panne de moteur(que l'on entend dans la musique).Son engin finit par chuter dans ledésert. Et c'est là que, revenu àlui-même, celui-ci tombe sur un«petit bonhomme» venu d'uneautre planète.

Leur rencontre débouche sur lespremières pages célèbres du livre:

«Dessine-moi un mouton!» ChezMichaël Levinas, la proximité entrel'Aviateur et l'enfant aux cheveuxblonds prend une tournure émo-tionnelle. Assis côte à côte, ilss'émerveillent des couchers desoleil (très belles lumières de Fa-brice Kebour). Le spectacle prendson véritable tempo dans ladeuxième partie - la premièrefaisant un peu du surplace, avecquelques longueurs.

Le meilleur se situe dans lagalerie de personnages accompa-gnés de vignettes musicales (le Roi,le Vaniteux, l'Ivrogne, le Financier,l'Allumeur de réverbères...), prodi-gieusement incarnés par BenoîtCapt et Alexandre Diakoff. Et Ro-drigo Ferreira personnifie avecbeaucoup d'aisance le Renard(oscillant entre voix de tête et voixde poitrine) et le Serpent (splen-dide costume!).

La partition de Michaël Levinasne craint pas un ton naïf. Elle recèleune dimension illustrative, avec deséchos à d'autres partitions du genre(comme L'Enfant et les sortilèges deRavel). Mais elle ne verse jamaisdans la facilité. Elle crée son propreunivers, moins bavard que celui desNègres, autre opéra de Levinas.

Jeanne Crousaud (le PetitPrince) et L'Aviateur (VincentLièvre-Picard) relèvent le défi dechanter dans des tessitures diable-ment escarpées. Le chef Arie vanBeek règle les enchaînements d'untableau à l'autre avec beaucoup defluidité, à la tête d'un Orchestre dechambre de Genève aux sonoritéstour à tour mordantes et chatoyan-tes. L'opéra se termine sur une notede gravité, teintée d'une mélanco-lie inconsolable.Julian Sykes

«Le Petit Prince», de MichaëlLevinas, à l'Opéra de Lausanne.Jusqu'au 12 nov.www.opera-lausanne.ch.Au BFM de Genève, du 6 au 10janvier 2015. www.geneveopera.ch

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Date: 06.11.2014

Le Monde75707 Paris Cedex 130033/ 1 57 28 20 00www.lemonde.fr

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 275'310Parution: 6x/semaine

N° de thème: 833.008N° d'abonnement: 833008Page: 19Surface: 51'911 mm²

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Réf. Argus: 55763388Coupure Page: 1/2

Michaël Levinasdessineun operaA Lausanne, le compositeuret pianiste français adapte«Le Petit Prince»

Vincent Lièvre-Picard et Jeanne Crousaud dans « Le Petit Prince », de Michaël Levinas, à l'Opéra de lausanne, le 2 novembre.VANAPPELGHEM

LYRIQUE

LAUSANNE

Levrombissement du mo-

teur vient de mourir dansles nuages. Au-dessus del'avion abîmé dans les du-

nes, le ciel piqueté de planètes« S'il vous plaît... dessine-moi unmouton ! » Le Petit Prince a la voixflûtée de Jeanne Crousaud, longi-ligne soprano en veste et panta-lon verts, écharpe jaune et cour-tes mèches blondes. L'aviateur, lebaryton de Vincent Lièvre-Picard :« le ne sais pas dessiner.. »

Le 29 octobre, à l'Opéra de Lau-sanne, la metteure en scènesuisse, Lilo Baur, est aux com-mandes sur le plateau. Il s'agit derégler sur une carte d'état-majorfaisant office d'écran la projection

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Date: 06.11.2014

Le Monde75707 Paris Cedex 130033/ 1 57 28 20 00www.lemonde.fr

Genre de média: Médias imprimésType de média: Presse journ./hebd.Tirage: 275'310Parution: 6x/semaine

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Réf. Argus: 55763388Coupure Page: 2/2

des dessins de Saint-Exupéry re-fusés par l'enfant le premiermouton est malade, l'autre est unbélier (il a des cornes), le dernierest trop vieux (« Je veux un mou-ton qui vive longtemps »). Jusqu'auparallélépipède rectangle mira-

cc Le livre m'aobligé à accepterde recevoir ma

musique commeune langue

maternelle»MICHAËL LEVINAS

compositeur

culeux : « Le mouton que tu veuxest dedans. »

En 2012, le directeur de l'Opérade Lausanne, Eric Vigié, a de-mandé au pianiste et composi-teur français de lui dessiner unopéra.« Celafaisait longtemps queje voulais faire quelque choseautour du Petit Prince. Les 70 ansde la disparition de Saint-Exupérycette année suivent ceux de la pa-rution du livre, à New York, en 1943.Il existait bien un opéra russe de1964, de Lev klippen deux montésen 2003 en anglais, de RachelPortman, et en allemand,de Niko-laus Schapfl , mais aucune adap-tation en français ! »

« Grâce mozartienne »Agréé par les éditions Gallimard

et la Fondation Saint-Exupéry(moyennant un respect du texteet de l'imagerie), le projet de cetopéra tout public a immédiate-ment happé Michaël Levinas, quia vécu son élaboration commeune aventure en terra incognita.« Avec ce texte, j'ai senti en moi lanécessité de me dévoiler totale-ment. Ce n'avait pas été le cas avecmes précédents opéras Les Nè-gres, d'après Jean Genet, et La Mé-tamorphose, d'après Kafka. Le Pe-tit Prince m'a obligé à sortir de ré-flexes et d'interdits liés à une ap-proche théorique ou à la notiond'avant-garde pour accepter de re-cevoir ma musique comme unelangue maternelle. "Le quatrièmeopéra de Michaël Levinas estd'abord sorti de ses doigts de pia-niste, dans le jeu de l'improvisa-tion, une musique « à mille millesde toute région habitée ».

En attendant l'Orchestre dechambre de Genève, qui doit arri-ver le lendemain, le chef néerlan-dais, Arie Van Beek, bat la mesurepour un grand piano de concertSteinway et deux claviers Midi,dont les polyphonies complexeséchantillonnées à partir de deuxpianofortes viennois de 1788 et1816 et retravaillés dans les stu-dios de l'Institut de recherche etcoordination acoustique-musi-que, à Paris, constituent le sque-lette harmonique de l'opéra. Lapause trouvera le compositeur at-tablé : « l'écris une autre mélodie

pour la Rose multiple, qui chantaiten fait la musique du Renard. Achacun son propre motif: c'est laleçon du leitmotiv wagnérien ! »

Dans Le Petit Prince, Michaël Le-vinas a démasqué les archétypesde l'opéra l'histoire d'amour avecla rose, la trahison, la fuite et le re-tour. Sans oblitérer la portée philo-sophique du conte. « Le PetitPrince possède une grâce mozar-tienne minée de messages tragi-ques, la question du rite, de l'iden-tité, du fascisme, que symbolisentles baobabs. » Il a découvert avecétonnement Par-delà le dialogue,un texte de son père, le philosophe

Emmanuel Levinas, qui parle de laboîte du Petit Prince. « Le moutonest ce que l'on ne peut pas appro-cher. On se retrouve devant le ta-bernacle: l'essentiel est invisible. »

Le compositeur ne cache pas ceque Le Petit prince lui a révélé delui-même, dont témoigne, parmid'autres beautés, le magnifiqueduo d'amour « des couchers desoleil ». L'oraculaire enfant auxcheveux blonds est reparti sur sa

planète « mais ce qui adviendradans ma musique sera désormaistributaire du Petit Prince», dit-il..Le Petit Prince, de MichaëlLevinas. Opéra de Lausanne,du 5 au .12 novembre.Tél. : 00-41-21-315-40-20.Opera-lausanne.ch. Opérade Lille, du 3 au 7 décembre.Tél. : 03-62-21-21-21. Opera-lillefr

MARIE-AUDE ROUX

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Date: 05.11.2014

Online-Ausgabe

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"Le Petit Prince" en première mondiale à l'Opéra de Lausanne

05.11.2014 15:53

"Le Petit Prince", écrit en 1942 par Saint-Exupéry, est proposé en première mondiale à l'opéra avec un livreten français dès mercredi à l'Opéra de Lausanne.

"Le Petit Prince", texte le plus lu et vendu dans le monde depuis sa parution en 1942, sera pour la premièrefois chanté mercredi soir en français grâce à l’initiative des opéras de Lausanne et de Lille.

Créée à l’occasion des 70 ans de la mort de Saint-Exupéry, l'oeuvre sera présentée dans les deux opéras,ainsi qu'au Grand Théâtre de Genève, au Châtelet de Paris puis à Liège.Une composition esthétique

"Je pense que sur le plan esthétique c’est une expérience unique et probablement un tournant dans macarrière", a indiqué à la RTS le compositeur du livret, le Français Michaël Levinas.

Dessins et textes de Saint-Exupéry l'ont influencé pour créer cette oeuvre qui est une réflexion sur les valeursvraies: ""Le Petit Prince" ce n'est pas rien tout de même, écrit en 1942 quand les deux systèmes totalitairess’entre-tuent", ajoute le musicien. "Quand on voit que l’humanité est désespérée, "Le Petit Prince" ne sauvepas l’humanité mais il dit la vérité."

La mise en scène a été confiée à la Suissesse Lilo Baur, alors que décors et costumes ont été réalisés parJulian Crouch.

ebz

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Date: 05.11.2014

Genève

Le Courrier1211 Genève 8022/ 809 55 66www.lecourrier.ch

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Réf. Argus: 55746986Coupure Page: 1/2

La magie du «Petit Prince»LAUSANNE Michaël Levinas compose une version lyrique et théâtrale del'oeuvre de Saint-Exupéry. La mise en scène «haute couture» est signée Lilo Baur.

PROPOS RECUEILLIS PAR

MARIE ALIX PLEINES

Femme de théâtre accomplie,Lilo Baur s'exprime avec la pas-sion d'une âme chaleureuse etcréative. La comédienne suisseaffiche un joli palmarès tant authéâtre qu'au cinéma, dans desproductions conventionnelleset avant-gardistes de par l'Euro-pe. Elle excelle également com-me metteure en scène dans deprestigieuses maisons. Sa Têtedes autres de Marcel Aymé,récemment créée à la Comédie-Française, a notamment reçu le

Prix Beaumarchais.Mais c'est l'opéra, l'univers

lyrique, et même chorégra-phique, qui attire maintenantcette artiste curieuse et sen-sible. L'Opéra de Lausanne, quiaccueillait la saison dernière saLakmé, ouvre aujourd'hui sonplateau à sa vision rythmée etenvoûtante du Petit Prince, surdes textes et musiques du com-positeur français Michaël Levi-nas d'après la nouvelle illustrée

Lilo Baur dévoile sa nouvelle création à l'Opéra de Lausanne MARC VANAPPELGHEM

d'Antoine de Saint-Exupéry.Une nouvelle production «jeu-ne public» de l'Opéra de Lau-sanne, en collaboration notam-ment avec le Grand Théâtre deGenève et le Théâtre du Châte-let. Rencontre.

Lorsqu'on aborde Le Petit Prince,mondialement connu et appréciépar des publics de tous âges, lescontraintes scénographiques nesont-elles pas conséquentes?Lilo Baur: C'est vrai, les dessins

Lilo Baur dévoile sa nouvelle création à l'Opéra de Lausanne. MARC VANAPPELGHEM

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Date: 05.11.2014

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Le Courrier1211 Genève 8022/ 809 55 66www.lecourrier.ch

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Réf. Argus: 55746986Coupure Page: 2/2

et les dialogues du Petit Princeont fait le tour de la planète,dans de multiples traductions.Le chef-d'oeuvre de Saint-Exup éry a enchanté l'imaginai-re des enfants et des adultes dumonde entier, car son proposest universel. La scénographiede l'opéra ne saurait doncs'écarter visuellement et«philosophiquement» de sonmodèle littéraire. C'est là ledéfi: révéler et souligner dra-maturgiquement les question-nements qui sous-tendent cemagnifique texte.Comment vous êtes-vous atteléeà ce défi?Michaël Levinas a composé unopéra qui explore en profon-deur le message de dépouille-ment et de renaissance conte-nu dans ces pages. Et cetteprofondeur m'inspire! J'espèreparvenir à y faire écho, et à laclarifier grâce à une scénogra-phie et à un rythme théâtralrespectueux de la narrationinitiale, mais aussi de l'universlyrique et humaniste qui endécoule dans la version qu'en adégagé le compositeur.

Une création lyrique contempo-

raine permet-elle une collabora-tion étroite entre compositeuret metteure en scène?Bien sûr. Idéalement, cette col-laboration devrait sans doutepouvoir se développer dès lagenèse d'un tel projet. Mais c'estdéjà un luxe absolu pour unmetteur en scène de pouvoirdiscuter «en live» avec le com-positeur d'une oeuvre lyriquelors de sa mise en espace théâ-trale! En l'occurrence, j'ai déjàpu m'imprégner de la manièredont Michaël Levinas pense sonPetit Prince en écoutant desbribes de scènes en amont de lamise en scène sur place. Maisc'est surtout lors du travail avecles chanteurs que la présencedu compositeur devient unatout irremplaçable. Elle per-met un dialogue créatif incroya-blement fertile. Ce dialogueentre plusieurs acteurs ou disci-plines artistiques est sans doutema motivation la plus intensecomme metteure en scène.

Votre moteur créatif est doncprincipalement collaboratif?Pas uniquement, mais je suis trèsmotivée par des aventuresartistiques un peu folles! En tant

qu'individu, partager des rêvescréatifs me semble une magni-fique forme d'expression. Lamusique ainsi que la danse onttoujours fait partie de ma vie. Lamise en scène lyrique, ou théâ-trale et chorégraphique commecelle que je viens de réaliser avecLa Maison de Bemarda Alba deFederico Garcia Lorca à laComédie-Française, me permetde réunir toutes ces facettes.

Comment définir l'univers du PetitPrince de Michaël Levinas?Il est fidèle à celui de Saint-Exupéry, mais ses couleursexistentielles sont plussombres. Les interrogations duhéros principal ont un rythmerépétitif, quasiment harcelant.Mais la magie et l'innocence del'enfance qui caractérisent letexte original sont respectés, etrendus par une atmosphèreenvoûtante. Cet univers mys-tique, captivant, drôle même, atout pour embarquer sonpublic, et pas seulement uneaudience enfantine. I

Me 5 et di 9 novembre à 15h et 19h,ve 7à 19h, sa 8 à 17h, me 12 à 18h.Opéra de Lausanne, 12 av. du Théâtre,Lausanne. Rés: 11° 021 315 40 20 ou

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Lausanne Le Petit Prince de Saint-Exupéry à l'Opéra

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La metteure en scène suisse Lilo Baur et le plasticien anglais Julian Crouch donnent vie, en création mondialeà l'Opéra de Lausanne, au Petit Prince de Saint-Ex, mis en musique par Michaël Levinas. PATRICK MARTIN

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Matthieu Chenal

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aire don de la cul-ture, c'est fairedon de la soif,écrivait Antoinede Saint-Exupérydans Citadelle.

Mais comment cultiver la soif?» La met-teure en scène argovienne Lilo Baur et leplasticien anglais basé à Brooldyn JulianCrouch s'y entendent très bien, et trou-vent dans le désert du Petit Prince mis enmusique par Michaël Levinas un espaced'invention où les aventures symboliquesdu héros de Saint-Exupéry prennent unenouvelle fraîcheur et donnent envie deles revivre toutes affaires cessantes. Cettecréation mondiale, cette incarnation duPetit Prince est à voir et à entendre dèsdemain à l'Opéra de Lausanne, dans uneproduction qui partira ensuite à Genève,à Lille, à Liège et à Paris.

Le duo signe ici sa première produc-tion commune, même si Lilo Baur et Ju-

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Opéra

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lian Crouch se connaissaient depuis long-temps, ayant chacun travaillé à la mêmeépoque en Angleterre et apprécié là-basleurs spectacles respectifs. Elle dans sesprouesses d'actrice ou de metteure enscène avide d'expérimentation. Lui dansses délires de masques et de marionnet-tes. «Je l'avais adoré dans sa comédiemusicale Shockheaded Peter, bourrée

d'imagination, se souvient Lilo Baur, caril nous faisait voyager et parlait à tous lesâges. Je suis ravie qu'il ait pu se libérerpour faire les costumes et les décors duPetit Prince.»

A priori, ce choix peut paraître surpre-nant. En effet, l'univers visuel de JulianCrouch est peuplé de visages grimaçants,de figures effrayantes - il n'a pas adaptéLa famille Addams à la scène pour rien!Néanmoins, Lilo Baur a visé juste. Elleavait besoin d'un complice avec autantd'imagination qu'elle: «Il en faut beau-coup pour aller au-delà de la simple illus-tration, parce que Le Petit Prince est ex-

trêmement restrictif. Tout le monde con-naît l'histoire et les aquarelles de Saint-

Exupéry.» Par contre, les deux artistesont dû se plonger dans la genèse de cettecréation avant que la musique ne soitachevée. «Même si Michaël Levinas nousa joué certains thèmes, et que nous tra-vaillons depuis des jours sur la versionpiano, jusqu'à l'arrivée de l'orchestrejeudi soir à Lausanne, raconte la met-teure en scène, nous ne pouvions passavoir comment cela allait sonner. Heu-reusement, l'écriture de Levinas est trèsthéâtrale.»

«Un sacré défi»En somme, la contrainte stimule plutôtles deux artistes. «On doit donner l'im-pression d'un paysage infini, avance Ju-

lian Crouch. C'est un sacré défi sur unescène délimitée par trois murs. Mais jetrouve là un espace de liberté. Saint-Exu-péry n'a pas non plus dessiné l'avion, ni

Lilo Baur et Julian Crouch tment vie at , -érosde Saint-Exupéry dans l'o ade Michaël Levinas en créa ionmondiale dès demainà Lausanne

ComplicesLa rencontre. lametteure en scène LiloBaur et du plasticienJulien Crouch étaitinscrite dans les étoiles,elle a eu lieu pour lacréation mondiale duPetit Prince, à voir desdemain à Lausanne.PATRICK MARTIN

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le pilote, et la rose est une chanteuse.Nous ne sommes pas fidèles à 100%.»Fidèle en revanche à sa pratique éprou-vée, le décorateur s'est laissé guider parson intuition première, si bien que laqua-si-totalité des éléments scéniques n'a pasbougé depuis le premier jet, avec cettevision du crash initial: l'avion planté dansle sol, entre la maquette d'enfant et levieux zinc rouillé, les dunes du désert«qui sont comme la toile d'un parachutegéant», les planètes visibles de jourcomme de nuit. «Je tenais dès le départ àm'inspirer du cinéma de Méliès, à mettreune touche de surréalisme», explique Ju-lian Crouch.

Galerie de pantins tristesUne des difficultés tient à l'immédiatetéde l'effet visuel. «Je cherche plutôt à êtreévident qu'à être trop intelligent, plaidele New-Yorkais, car je sais que les enfantsn'écouteront pas chaque mot. Ils doiventpourtant saisir l'histoire.» Une reproduc-tion trop proche du dessin original n'étaitparfois pas assez parlante pour que lepublic identifie tel ou tel personnage,d'autant plus que la musique dense etproliférante de Michaël Levinas ne laisseguère de répit.

Le roi, le vaniteux, le géographe, lebusinessman ou l'allumeur de réverbèresvont ainsi défiler comme une galerie depantins tristes, plus artificiels que desmarionnettes. Quant au serpent - «Liloadore l'imiter à chaque répétition!» s'es-claffe son confrère -, il vaut mieux laisserla surprise aux jeunes spectateurs assoif-fés de culture...Lausanne, OpéraMe 5 nov (15 h et 19 h), ve 7 (19 h), sa 8(17 h),di 9(15 h et 19 h), me 12(18 h)Me 5 nov, conférence d'Alban Cerisiersur Saint-Exupéry (13 h 45 et 17 h 30)Rens.: 021 315 40 20

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EclairageII n'est pastombé du ciel

«Quand on écrit une oeuvre qui nousdépasse, on connaît mieux le livre quel'auteur, fait remarquer Julian Crouch,auteur des décors de la créationmondiale à l'Opéra de Lausanne. Ducoup, on a de la peine à imaginerquelqu'un écrivant Le Petit Prince.» Etpourtant, Antoine de Saint-Exupéry arédigé son chef-d'uvre à New York de1942 à 1943. «A ce moment-là, souligneOlivier d'Agay, son petit-neveu etdirecteur de la Succession Saint-Exu-péry - d'Agay, l'écrivain traverse unepériode difficile, il est au bord de ladépression. Interdit de vol pour avoirdépassé l'âge, il ale sentiment d'unevieillesse précoce qui le ronge departout (...). Pour tout arranger, unevoyante lui prédit une mort prochaine.»L'écrivain redevenu pilote décédera enjuillet 1944 au large de la Provence.C'est justement pour célébrer le70e anniversaire de sa disparition quel'Opéra de Lausanne a commandé LePetit Prince à Michaël Levinas. En échoet pour se convaincre que Le PetitPrince ne tombe pas totalement du ciel,le Beau-Rivage Palace à Lausannedéroule certaines esquisses originalesdans une exposition de manuscritssélectionnés par Olivier d'Agay.Lausanne, Beau-Rivage PalaceDu ma 4 au di 9 novembre (10 h-18 h)Rens.: 021 613 33 33

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Rencontre avec Benoît Capt

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Benoît Capt sera de la création mondiale du «Petit Prince» de Michaël Levinas à l'Opéra de Lausanne, PIERRE ABENSUR

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Rocco Zacheo

Ila

pour lui une élégance naturellequi frappe d'entrée de jeu. Maisaussi une aura placide, dont lestraits les plus voyants se laissentapprécier dans le ton posé et le dé-bit fluide de son propos. Ce calmeapparent cache pourtant une fébri-

lité artistique qui fait de son agenda unobjet aux lignes bien noircies.

Ainsi, pour rencontrer le baryton gene-vois Benoît Capt, il faut tout d'abord esqui-ver ses nombreuses séances de travail etses répétitions. Parvenu dans cet exercice,on découvre que son front le plus chrono-phage se nomme aujourd'hui Opéra deLausanne, là où il s'apprête à participer à lacréation mondiale du Petit Prince, composépar Michaël Levinas, et dont on pourradécouvrir la teneur dès le 6 janvier pro-chain au Grand Théâtre de Genève. Est-cetout? Non, bien sûr. L'artiste sera aussi durécital proposé demain soir par l'associa-tion qu'il pilote, Lied & Mélodie, en présen-tant les oeuvres au programme avant l'en-trée sur scène du baryton Sacha Michon etde la pianiste Ludmilla Gauthron.

Une passion lointaineDans ce dernier territoire, celui du chantréduit dans sa dimension la plus intimiste,Benoît Capt dit renouer à chaque fois avecune passion lointaine et tenace. «Le lied etla mélodie ont traversé tout mon cheminde formation, depuis l'enfance jusqu'auxdernières marches des études au Conserva-toire. Adolescent, j'ai eu la chance de ren-contrer Marga Liskutin. Elle suivait toutparticulièrement les adolescents quiavaient mué et désiraient poursuivre leuraventure musicale. On peut dire qu'elle aplanté en moi la graine du chant, dans lesclasses de raccordement du Conservatoirepopulaire d'abord, et pendant de nom-breuses années par la suite.»

Sur cette flèche du temps qui a fait de luiun baryton, Benoît Capt place d'autres ren-contres cruciales. Les noms des pédago-gues fusent et pour chacun, il y a une partde mérite que le chanteur tient à souligner.Quelques figures? L'Américain Gary Magbytout d'abord, dont les enseignements à

Lausanne lui ont transmis quelques certitu-des de taille: «Il a été mon maître absolu,oui. Avec lui j'ai compris que je pouvaisvivre de mon art, que si je le voulais, jepouvais me lancer dans une carrière musi-cale.» Ailleurs, à Leipzig précisément, lechanteur a parfait son approche du lied ensuivant les cours d'une autre grande figure,Philipp Moll. Et il y a acquis une autre certi-tude: ce domaine du chant était celui qui

unissait au mieux ses intérêts artistiques.«Le lied est un point de rencontre entrepoésie et musique. Or, j'ai aussi une grandepassion pour la littérature, qui m'a ététransmise par un père professeur de fran-çais au Collège Claparède et par une mèrequi donnait des cours de linguistique àl'Université de Genève. J'ai donc cultivétout naturellement cet autre terrain, enétudiant le grec ancien, à côté des cours duConservatoire.»

Les pièges du succèsAujourd'hui, à 36 ans, en couple, sans en-fants, Benoît Capt tient à garder une part decandeur face au vaste répertoire qu'il fautdompter. Sa hantise? Ne plus avoir le tempspour se consacrer à l'étude de nouvellesoeuvres. «Je pourrais envier le sort de cer-tains chanteurs, qui font une carrière ma-

gnifique et qui ont des qualités vocales ahu-rissantes. Mais si je pense à leur emploi dutemps, à leurs vies si encombrées de réci-tals et de rôles dans les maisons lyriques dumonde entier, je me dis qu'il vaut mieuxmettre ses énergies dans les partitions plu-tôt que de penser au succès.» Et dans cemouvement paradoxal qui pousse à la foisvers la quête de reconnaissance artistiqueet vers la nécessité de garder sa dimensionhumaine, l'agenda bien noirci du barytonest sans doute la meilleure alerte possible.

Benoît Capt, «Le Petit Prince», dès le6 janvier, Grand Théâtre.Rens. www.geneveopera.chPrésentation du récital «Poème d'Amour etde la Mer», avec Sacha Michon et LudmillaGautheron, Théâtre Cité Bleue, demain soirà 20 h. Rens. www.liedetmelodie.org

Bio express

28 mars 1978 Naissance à Genève.1998 Entre au Conservatoire. Il suitparallèlement des cours de grec ancien à

la Faculté de Lettres.2003-2005 Obtient plusieurs bourses quilui permettent de suivre des coursà la

Musikhochschule de Leipzig.2005-2007 Suit à Lausanne les cours deGary Magby.2008 Reçoit le prix du Cercle des Amis del'OSR qui lui permet de graver un CD avecle pianiste Todd Camburn.2008-2010 Est assistant, durant quatresemestres, à l'Université de Genève.Novembre 2014 Chante dans le «PetitPrince» à l'Opéra de Lausanne.

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Compose-moi un Petit Prince'Art lyrique Faire chanter l'un des récits les plus célèbres au monde? C'est le projet fou du directeur del'Opéra de Lausanne, Eric Vigié. Après sa création, l'ouvrage sera repris à Genève, en France et en Belgique.

Jean-Jacques Roth

L'aviateur (Vincent Lièvre-Picard) et le Petit Prince (Jeanne Crousaud) dans le décor de Julian Crouch. Marc Vanappelghem

[email protected]

I1n'y a pas de prise de risque plus

grande aujourd'hui que la créationd'un opéra pour jeune public. Gen-re réputé élitiste, enfants peu con-cernés par la chose lyrique, difficul-té d'accès de la musique contempo-raine... le directeur de l'Opéra de

Lausanne, Eric Vigié, est conscient de cesobstacles mais le désir a été plus fort. Et lesujet, «Le Petit Prince», ne pouvait être plusporteur. Septante et un ans après sa publica-tion en anglais et en français à New York, ils'en est vendu 145 millions d'exemplaires en270 langues, dont le romanche, le guarani et

le papiamento. Après la Bible et «Harrxy Pot-ter», ce conte philosophique est le livre leplus lu au monde. Qui ne connaît pas les phra-ses légendaires du petit bonhomme étonnépar l'absurdité du comportement des «gran-des personnes»? Souvenez-vous: «On ne voitbien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisiblepour les yeux.»

Eric Vigié a trouvé sans peine l'agrémentdes Editions Gallimard, puis des héritiers deSaint-Exupéry - la Fondation qui veille surson oeuvre et le petit-neveu de l'auteur, quila dirige, résident à Lausanne. Bien sûr, lecaractère mythique du récit pose ses con-traintes, en particulier le respect des aqua-

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relies peintes par Saint-Exupéry. Le PetitPrince, qui sera chanté par une femme(Jeanne Crousaud), portera donc le célèbrecostume vert et l'écharpe jaune.

Miracle acoustiqueIl fallait ensuite trouver le compositeur. Etpour Eric Vigié, il n'y en avait qu'un en Fran-ce pour rendre justice à l'univers allégoriquedu «Petit Prince»: Michaël Levinas. Fils duphilosophe Emmanuel Levinas, né six ansaprès la publication du livre, en 1949, il a par-ticipé aux grandes aventures de la créationmusicale des années 70. Ses opéras, comme«Les Nègres» d'après Jean Genet (qui a étéreprésenté à Genève) ou «La métamorpho-se» d'après Kafka, font état de son attache-ment au texte. «Je crois être un homme dethéâtre autant qu'un musicien», dit-il. Lametteure en scène Lilo Baur déclare qu'il«pense vraiment de manière théâtrale».

Et puis, Levinas est un créateur de mon-des sonores sophistiqués, où entre une partimportante d'électro-acoustique. Eric Vigiédécrit une musique «pleine de sonoritésnouvelles, de couleurs différentes, représen-tative de l'espace-temps assez étrange du

texte». «La métamorphose du son et le mi-racle acoustique sont des notions essentiel-les dans mon travail de composition», surli-gne Michaël Levinas.

Le travail a été d'une rapidité extrême. Leprojet ne date que du début 2013 et Levinas,aussitôt «embrasé» par la proposition, afourni «un effort d'écriture très violent».Mais «cette pression incroyable a obligé àtransgresser les interdits», dit-il avec unesorte de gourmandise. Ce «texte plus quemajeur», qui aborde sous l'apparente simpli-cité «toutes les catégories fondamentales del'existence, sur le lien, la vérité, la dimensionmétaphysique de la relation à l'autre», lecompositeur l'a abordé sans se sentir écrasé.«Une telle expérience n'arrive qu'une foisdans une vie, c'est un texte que le public peutdire et chanter dans la salle autant que leschanteurs sur scène.» Pour Michaël Levinas,il faut «entendre non pas la musique de lalangue, mais la musique que la langue chan-te, dans la relation entre le sens et le son». Or

la langue de Saint-Exupéry a «la grâce descontes pour enfants, presque mozartienne,

«C'estun voyageau plusprofondde l'humain,pourapprendreà aimer»Lilo Baur,metteure en scènedu «Petit Prince»

avec une forte stylisation des messages tra-giques du Petit Prince, puisque l'ouvrage sesitue au coeur du drame du XXe siècle.»

Lilo Baur, embarquée dès l'origine duprojet, a le même type d'exigence pour samise en scène: cela doit être lisible. CetteArgovienne qui a choisi d'apprendre le théâ-tre à Paris partage la discipline de son grandmentor, Peter Brook. «L'histoire ne doit pasêtre portée par le décor ou les artifices maispar les chanteurs, par les acteurs.»

Une production coûteuseElle aussi mesure la difficulté d'affronter untel texte, dont chacun s'est fait «son proprethéâtre». Elle a travaillé main dans la mainavec Levinas. «Dès le début, j'ai aimé sa ma-nière de traiter la pièce en la destinant à toutle monde, et pas seulement aux enfants.J'avais aussi peur d'un ouvrage un peu mora-lisateur. Mais pas du tout. C'est un voyageau plus profond de l'humain, pour appren-dre à aimer. Michaël Levinas a composé ununivers encore plus grand que celui du livre.Il élargit, il approfondit.»

Les décors et les costumes sont l'oeuvred'un maître britannique, Julian Crouch,dans l'esprit naïf et surréaliste, à double en-trée, qui fait du «Petit Prince» un spectacleaccessible «de 7 à77 ans», assure Vigié.

Du côté des réalités plus prosaïques, sansquoi le merveilleux resterait un rêve, le di-recteur lausannois a bataillé pour trouverdes coproducteurs, car la création d'un tel

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opéra coûte cher. Ils sont finalement quatreà rejoindre l'aventure: Lille, Paris, Liège. EtGenève, où il sera repris en janvier. Avec,comme à Lausanne, le chef Arie van Beek etl'Orchestre de chambre de Genève. Cettecollaboration inédite entre les deux opéraslémaniques, à elle seule, suffirait à faire dece «Petit Prince» un miracle.

Lilo Baur,la metteureen scène. DR

Michaël Levinas,le compositeur.Olivier Roller

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5 A voir7 «Le Petit Prince», Opéra

a de Lausanne, du 5au 12 novembre, alternancede matinées et de soirées.Programme et réservationssur www.opera-lausanne.ch

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«La musique est ma langue maternelle»Par Sylvie Bonier

Michaël Levinastransporte «Le PetitPrince» à l'Opéra.Il espère en prolongerle sortilège. Lever derideau mercredi enpremière mondialeà Lausanne avantGenève

Saplanète à lui, c'était un

jardin. «Merveilleux et tra-gique.» Enfant, le compo-siteur Michaël Levinas pas-sait son temps dans le parc

de Madame Helvétius, à Auteuil, enbas de chez lui Là, l'imaginaire dupetit garçon, aux boucles noires etau regard si bleu, se faufile entre lesombres des grands philosophes duSiècle des lumières, qui fréquentè-rent les salons de la dame pendantcinquante ans.

Mais d'autres fantômes hantentles lieux: ceux des juifs arrêtés par lamilice qui avait réquisitionné l'es-pace lors de la Seconde Guerre mon-diale. Le jardin inspirant et terrible amarqué le compositeur, qui a puisédes éléments de son esthétique mu-sicale dans l'univers paysager.

Cette part d'enfance, Michaël Le-vinas, fils d'un grand philosophe etd'une pianiste, la retrouveaujourd'hui dans la création de sonquatrième opéra: Le Petit Prince. Onimagine difficilement cet hommesérieux et méticuleux plonger dansune aventure enfantine. C'est pour-tant le célèbre conte qui l'occupeactuellement.

Samedi Culturel: Comment avez-vous procédé pour rendre en musi-

que ce texte mythique?Michael Levinas: J'ai travaillé trèslongtemps avec la jeune actriceSolveig Robbe, qui a des facilitésvocales impressionnantes. Ondisait et chantait des phrasesessentielles du Petit Prince. Elleavait une voix de collorature,libérée de tout vibrato, très prochede celle d'un enfant ou de cellesdes adolescentes des films deRohmer. J'avais déjà travaillé avecelle pour sculpter la voix de laSoeur dans mon précédent opéra,La Métamorphose. Progressive-ment, le personnage «prenaitcorps». Et me revenaient, avec cettevoix, les souvenirs des comptinesde ma propre enfance, la voix despetits des écoles publiques dumilieu du XXe siècle, ces garçonscoiffés de bérets et habillés detabliers de classe. La langue deSaint-Exupéry porte en elle ceschants et ces intonations spécifi-ques. Travailler avec les chanteurs-acteurs, les enregistrer, les fairebouger pour façonner la voix, c'estma façon de créer les personnagesde théâtre. J'ai poursuivi ensuite cetravail pour créer celui du PetitPrince avec une chanteuse profes-sionnelle assez exceptionnelle,Maya Villanueva.

Quelles oeuvres vous ont influencédans ce travail?Parmi mes références musicales, ily a eu le «Pie Jesu» du Requiem deFauré, toujours chanté par unenfant; le personnage d'Yniolddans Pelléas et Mélisande de De-bussy, et bien sûr Chérubin dansLes Noces de Figaro de Mozart. Parla suite, j'ai réuni divers chanteursde la distribution pour créer desmaquettes théâtrales sur l'ordina-teur de façon à simuler une formescénique et réaliser les dialogues.J'ai travaillé les maquettes avecl'aide de l'informatique à l'Ircam -

Institut de recherche et coordina-tion acoustique/musique.

Comment traitez-vous ettravaillez-vous la vocalité dansun opéra? Le rapport à la mélodieet à l'exploration sonore?Le confort vocal?Dans toutes mes oeuvres, y com-pris les pièces instrumentales, lavocalité est présentejai toujoursconsidéré que l'instrumental esten quelque sorte le prolongementdu corps et souvent un porte-voix.Le mélodique est pour moi sous-tendu par le plain-chant, le souffle,l'essoufflement. Il s'inscrit dans larelation avec la langue, le sens.Cette mélodie du langage est undes fondements de mon écriturevocale dans tous mes opéras. Lesens du texte, la relation entre leson et la signification, cela estdéterminant dans mon écrituremélodique. Une autre grande basede mon travail lyrique est la pro-nonciation de la langue. Et pourSaint-Exupéry, c'est essentiel: lefrançais d'avant la guerre de 40 estsi particulier à articuler.

Dans «Le Petit Prince», avez-voustravaillé le texte et la musique enpensant autant aux enfants qu'auxadultes?

Pour moi, il n'y a pas de différence

de parole entre les âges. DansLe Petit Prince, la tradition de lalangue poétique m'évoque lepatrimoine remontant à La Fon-taine, Perrault, Andersen ou

Colette. Le monde des chansonsenfantines, les comptines et leschants des préaux d'école. Maisaussi les surréalistes commeBreton. Adapter ce texte au théâ-tre chanté, c'est dérouler aveccette langue si raffinée une struc-ture qui développe la question dulien, de l'éphémère, de la révéla-

Rapport page: 13/84

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Date: 01.11.2014

Le Temps1211 Genève 2022/ 888 58 58www.letemps.ch

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tion, de la transcendance. Monpremier acte d'adaptateur a étéde passer de l'imparfait au pré-sent et de transformer le pilote enacteur et non en narrateur. Unvisiteur du ciel qui ne cesse, jus-qu'au bout, d'être saisi, pétrifiémême, par la question métaphy-sique: «Mais d'où viens-tu monpetit bonhomme? Mais qu'est-ceque tu fais?» Ce prisme du mer-veilleux enfantin a été pour moiune rencontre tout à fait essen-tielle, que j'ai ressentie comme unvéritable tournant dans monexpérience de compositeur.

Vous êtes toujours pianiste etcontinuez à vous produire en con-cert. Vous allez donner une nou-velle intégrale des «32 Sonates»

de Beethoven en huit récitals surdeux week-ends en novembre.Interpréter et composer sont

V

Michaël Levinas

«Ecrire un opéra dontle texte est connu des

publics du mondeentier est une

expérience uniquedans une vie decompositeur»

un même métier?Pour moi, oui. J'ai une relation à lacomposition très tactile, très liéeaux sonorités, qui s'articule autourde la façon dont je façonne le son,les inflexions. Depuis toujours, lesdeux disciplines sont liées car monpremier contact à l'instruments'est fait à travers l'improvisation.C'est une seule et même chose. Lesquestions de l'interprétation et dela création sont arrivées en mêmetemps. En quelque sorte, j'ai reçula musique comme une languematernelle.

Où en est-on du rapportde la musique contemporaineau public?C'est une question complexe quiest impossible à traiter en quel-ques lignes pour relater la genèsede l'appellation de musique con-temporaine, et commenter la

question de sa perception. En cequi concerne mes compositions,elles s'adressent à tous les publicset c'est en cela aussi que le projetdu Petit Prince était importantpour moi sur le plan esthétique.Ecrire un opéra dont le texte estconnu des publics du mondeentier est une expérience uniquedans une vie de compositeur. Cettechance m'a été donnée par ledirecteur de l'Opéra de Lausanne,Eric Vigié, qui m'a passé cettecommande. Je lui en suis trèsreconnaissant, même si c'est untravail complexe à réaliser.

Opéra de Lausanne, les 5, 7, 8, 9 et12 novembre. Rens. 021 315 40 20.www.opera-lausanne.chGrand Théâtre de Genève,les 6, 7, 8,9 et 10 janvier.Rens. 022 322 50 00.www.geneveopera.ch

Bio expressMichaël Levinas1949 Naissance à Paris. Son pèreEmmanuel Levinas est un grandphilosophe et sa mère, Raïssa Lévy,une pianiste russeAnnées 60-70 Etudes au Conserva-toire national supérieur de musiquede Paris (CNSM). Elève de VladoPerlemuter, Yvonne Lefébure,Yvonne Loriod, Olivier Messiaen.Fréquente Boulez, Ligeti, Kagelet Stockhausen. Pratique l'électro-acoustique à l'Ircam, passe àDarmstadt, Donaueschingen...1970 Permier Prix d'improvisationau Concours international de Lyon1973 II crée avec Tristan Murail etGérard Grisey l'Ensemble Itinéraire,fondateur du courant spectral1975-77 Séjour à la villa Médicis, oùil se lie avec le peintre Balthus1984-91 Enregistrement de l'inté-grale des 32 Sonates de Beethoven1992 Professeur d'analyse au CNSM1996 ler opéra Go-go!.2003 Enregistrement du Clavier bientempéré de Bach, opéra Les Nègres2009 Elu à l'Académie des beaux-arts2011 Opéra La Métamorphose2014 Opéra Le Petit Prince

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Le Petit Pli nc'e:à l'oWa

Première. «Dessine-moi un mouton», insistait l'enfant.Le compositeur français Michaël Levinas lui a dessiné un opéra,

initiatique et merveilleux, donné en créationmondiale à Lausanne.

DOMINIQUE ROSSET

Antoine de Saint-Exupéry disparais-sait il y a septante ans. Fou d'aviation- il volait en planeur bien avant deconduire une voiture -, Eric Vigié,directeur de l'Opéra de Lausanne,ne pouvait laisser passer cet anni-versaire sous silence. Il a voulucréer un opéra sur l'enfant mysté-rieux et a cherché le compositeurcapable de rendre compte de lamusique propre à ce récit habité dedésert, de solitude, de vide, de pla-nètes, d'interrogations et de ren-contres. «Il ne s'agissait pas d'en faireune comédie musicale, il en existedéjà une, mais d'enrichir le récit d'unepensée musicale profonde et créative.»La personnalité de Michaël Levinas s'estimposée: «Pianiste, compositeur, il a unsens et une éducation du son rares et, enplus, une magnifique expérience lyrique»,relève Eric Vigié toujours sous le choc

de La métamor-phose, composéed'après le récit deKafka en 2010. On

peut encore citerLes nègresd'après JeanGenet, créés en2004. «Michaël

est un musiciencomplet d'unevaste culture etd'une grande intel-ligence.» Avec lui,

le Petit Prince

allait trouverun parte-

naire en étonnement, en questions,en voyage de planète en planète - un

aventurier des sons.Né en 1949, Michaël Levinas, fils

du philosophe Emmanuel Levinas,a étudié dans la classe d'OlivierMessiaen puis, avec Tristan Murailet Gérard Grisey, fondait au début

des années 70 le courant dit «spec-tral» qui visait à travailler les timbres,jouer de leurs paramètres, en élargirla palette et les couleurs au moyende techniques instrumentales ou parl'électroacoustique. Cette mobilitéet la spatialisation du son participentà la beauté d'une partition qu'Arievan Beek, chef hollandais rompu à lapratique d'oeuvres contemporaines à

qui revient de diriger la série de repré-sentations en Suisse et en France, n'hésitepas à qualifier de «chef-d'oeuvre»: «Lamanière innovante d'utiliser les instru-ments génère des moments de musiqueextraordinaires et le recours à des effetssonores spéciaux est très bien pensé:Michaël Levinas est un inventeur aveclequel le processus de création estpassionnant à vivre!»

Autre motif d'enthousiasme: lamanière dont les protagonistes sontvocalement campés. «Là encore,tout concourt à faire vivre chacund'eux de manière spécifique grâceà une écriture complexe, parfois

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traditionnelle, parfois graphique,qui garantit une forme de conver-sation à la fois naturelle mais typée,porteuse de sens.»

Metteur en scène, Lilo Baurs'est embarquée elle aussi, à corpsperdu, dans cet univers musicalonirique, émotionnel, qui cisèleles dialogues du récit original:«On reconnaît le texte, lesphrases phares du Petit Princemais le chant composé par Michaël Levi-nas, libre et inventif, permet aux inter-prètes d'aller encore au-delà des mots etlaisse une grande place à la corporalité.»

Les Editions Gallimard et la FondationSaint-Exupéry ont rapidement donnéleur accord à cette adaptation lyrique

confiée à Michaël Levinas. «Lesseules conditions, précise Eric

Vigié, étaient que le contenu durécit soit respecté et que lespersonnages s'inspirent des des-sins de leur auteur.» Le Petit

Prince version opéra devientainsi un univers scénique où se

côtoient le familier et l'inouï, desêtres issus d'un livre ancien et dessons voyageurs d'aujourd'hui.

Opéra de Lausanne. Du me 5 au me 12.De Michaël Levinas. Avec l'Orchestre de

chambre de Genève. www.opera-lausanne.ch

Reprises à l'Opéra de Lille, au Théâtre duChâtelet à Paris, à l'Opéra de Wallonie à Liège

ainsi qu'au Grand Théâtre de Genèveen janvier 2015.

MYTHETous les personnagesque Saint-Exa plantés dans notreimaginaire sontsur scène. AvecJeanne Crousaud(le Petit Prince),Vincent Lièvre-Picard (l'aviateur),CatherineTrottmann(la rose),AlexandreDiakoff(l'allumeurde réverbères).

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Date: 01.10.2014

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Réf. Argus: 55366106Coupure Page: 1/2

entretien avec michaël levinas

Le Petit PrinceMichaël Levinas est un compositeur aguerri dans le domaine de l'opéra, avecdes ouvrages couronnés d'un succès plutôt rare pour la musiquecontemporaine. C'est en toute logique qu'Éric Vigier a fait appel à lui pourle Petit Prince, une commande de l'Opéra de Lausanne.

Michaël Levinas

Décor de hautes montagnes imaginé par Julian Crouch

Il semble que ce soit la première fois

que vous vous attaquez à un opéra « toutpublic ». Comment avez-vous été amené à

cette aventure ?

Tous les opéras sont dans mon esprit destinés à

tout public. Ce que je considère avoir fait par le

passé, par exemple avec les Nègres, représenté

trente fois à Lyon, au Grand Théâtre de Genève et

en Allemagne... Ma musique n'est pas stricte-

ment spécialisée. Ce n'est pas un hasard que ce

soit une maison comme l'Opéra de Lausanne qui

ait pris cette initiative, co-commanditaire avec

l'Opéra de Lille ; qui, lui, m'avait déjà comman-

dé mon opéra la Métamorphose. Cette coproduc-

tion sera ensuite reprise par le Châtelet, le Grand

Théâtre de Genève et l'Opéra de Liège. J'ajoute

que dans ce cas, l'Opéra de Lausanne fait preuve

d'une audace absolument unique, puisque c'est

lui-même qui édite la partition de mon opéra.

Pourquoi avoir choisit ce sujet ?Pourquoi Saint-Exupéry ?

Le sujet m'a été proposé par Éric Vigier. Il m'a-

vait demandé un opéra pour enfant, et dans un

premier temps j'avais parlé de Peter Pan. Il m'a

alors orienté vers le Petit Prince. Ce qui pour

moi était presque prédestiné, puisque c'est un

texte que je connais depuis ma tendre enfance.

Un texte d'une profondeur totale, avec un mes-

sage extrêmement

complexe, traitant de

problématiques qui

nous sont contemporai-

nes : les questions du

fascisme, de l'apprivoi-

sement, de l'identité et

de la mort.

Écrire un

opéra pour enfantsest un art difficile.Comment resteraccessible pour dejeunes oreilles, sanstrahir votre esthé-

tique musicale ?

Effectivement, c'est un

art difficile. Le modèle

de Saint-Exupéry m'a

toutefois beaucoup servi. C'est une adresse à

l'humanité entière, sublimée par l'adresse aux

enfants. Comme chez Perrault, Colette ou La

Fontaine, la stylisation et la poétique restent

accessibles pour les enfants. C'est sa grandeur.

Michaël Levinas

Décor de hautes montagnes imaginé par Julian Crouch

Rapport page: 27/28

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Date: 01.10.2014

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Peut-on dire que dans cet opéra vous

avez modifié, ou fait évoluer, votre langage

musical ?

Il n'y a pas de trahison de mon langage musical.

Je n'ai pas fait des grimaces pour les enfants, ni

n'ai pris une voix de puériculteur... Ce qui est

passionnant dans ce projet, c'est qu'il m'a obli-

gé à une exigence d'évidence, de grâce, au sens

des auteurs du XVIIIe siècle. Avec toujours le

souci de ne me réfugier dans aucun subterfuge.

Il y a eu en quelque sorte un avant, et il y aura

un après dans mon expérience musicale. La syn-

taxe de Saint-Exupéry appelle une musique très

spécifique, qui aura une influence énorme sur

l'avenir de mon écriture, je pense.

Comment abordez-vous votre rôle de

librettiste ? Tenez-vous compte de la proso-

die, qui elle aussi doit rester intelligible pour

les petites oreilles ?

Mon rôle a consisté à faire du texte une pièce de

théâtre, sans récitant. C'est-à-dire que

l'Aviateur est sur scène et joue, ne raconte pas

d'histoire. Ce qui modifie fondamentalement le

travail. Quant à la prosodie, elle est toujours

essentielle chez moi. Intelligible pour les petites

oreilles, veut dire aussi pour les grandes, et pour

toutes les cultures.

Vous faites référence, dans la présen-

tation de votre opéra, à Mozart. Enquoi serait-ce une influence ?

Il y a des pas de deux, des jeux, entre le Petit

Prince et l'Aviateur, qui ne sont pas sans évo-

quer ces duos sublimes de l'opéra mozartien.

Mais il y a davantage, comme on le dit souvent

pour Mozart, une complicité avec le monde de

l'enfance. Dans Saint-Exupéry, on évoquepareillement les éléments les plus cruels de

l'humanité, tout à l'adressant au monde de l'en-

fance. Et en mettant ces questions dans le chant

de l'enfant.

Propos recueillis par Pierre-René SernaLE PETIT PRINCE

Mercredi 5 novembre 2014, 15h

Mercredi 5 novembre 2014, 19h

Vendredi 7 novembre 2014, 19h

Samedi 8 novembre 2014, 17h

Dimanche 9 novembre 2014, 15h

Dimanche 9 novembre 2014, 19h

Mercredi 12 novembre 2014, 18h

Rapport page: 28/28

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Date: 20.09.2014

Gesamt/Suppl. Spécial jubilés

Tamedia Publications Romandes1001 Lausanne021/ 349 44 44

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Réf. Argus: 55241285Coupure Page: 2/4

Avec Saint-Exupéry,le compositeur françaisretrouve les comptinesde son enfance.Entretien

ichaël Levinas partagesa vie de musicien en-tre sa carrière de pia-niste et la composi-tion. Jouer sans cesse

les chefs-d'oeuvre de la musique clas-sique enrichit ainsi sa propre musi-que, laquelle n'a jamais été pensée enrupture totale avec le passé, malgréun langage sans compromis. Pour lascène, Michaël Levinas n'a pas hésitéà se frotter à des textes imposants dela littérature, en mettant en musiqueLes Nègres de Genet et La métamor-phose de Kafka. Avec Le Petit Prince,de Saint-Exupéry, voilà encore unmonument de la littérature. Maisc'est la première fois qu'il écrit unopéra pour le jeune public.

Avez-vous adapté votre écritureà destination des enfants?Non, je n'ai pas pris une petite voixpour m'adresser à eux. C'est le textede Saint-Exupéry qui s'adresse auxenfants, avec une intelligibilité qu'ilne faut pas trahir. La rencontre avecla complexité de ce texte qui, ens'adressant au monde de l'enfance,s'adresse à tous les humains, aucur de la désespérance des années1942 et 1943, a été un enjeu musicalmajeur.En quoi Le Petit Prince a résonnéen vous, rejoignant vospréoccupations artistiques?Il s'inscrit dans une tradition litté-raire, celle des fables et des contes (LaFontaine, Perrault, Andersen, Co-lette) qui délivrent des messages es-sentiels à l'humanité dans une langue

qui est celle de la grâce et de la poésiede l'enfance. Cette langue n'est passans me rappeler les codes et les arti-culations du chant mozartien.

Y a-t-il des réminiscences deMozart dans la partition?Pas directement, mais il est vrai quedans la scène sur le baobab, et dansles pas de deux entre l'aviateur et lepetit prince, je me suis souvenu dePapageno et Papagena.

La mélodie sera-t-elle doncprésente dans votre musique?Je n'ai jamais abandonné la mélodie.Ecouter le texte du Petit Prince, c'estentendre ce chant de l'innocence en-core préservée, l'écho des comptines,des rondes et des jeux du monde del'enfance, le rythme et les accents dela langue de la France des années1930-1940. En composant, des comp-tines des classes de primaire ont re-monté dans ma mémoire.

Pourquoi la rose a-t-elle chezvous un accent anglais?J'ai entendu dans la voix de la rose uneforme de snobisme capricieux que jerelie à une forme de pseudo-aristocra-tie anglo-saxonne. Exiger le matinl'inévitable breakfast! Saint-Exupéry aécrit Le Petit Prince à New York et il abien dû servir des petits-déjeuners quidevaient rompre un certain charme...

Vous êtes très sensible à larelation texte-musique, maisn'avez-vous pas été paralysé parces phrases ancrées dansl'inconscient collectif?J'espère ne pas l'avoir été! J'ai l'im-pression au contraire que ce textechante immédiatement. Il est fasci-nant pour un auteur d'opéras de por-ter à la scène un texte que le publicconnaît par coeur au point de pouvoiranticiper les répliques.

Le compositeurfrançais MichaëlLevinas est né àParis en 1949.11 estle fils du philosopheEmmanuel Levinas.

Comment avez-vous abordé lapremière parole du petit prince?«Dessine-moi un mouton» est unephrase porteuse de multiples sens etde différentes relations théâtrales en-tre le petit prince et l'aviateur. Cela va

du harcèlement enfantin, du caprice,à un pas de deux, puis à une média-tion métaphysique et à la métaphoresurréaliste de la représentation: lemouton dans la boîte. Mais la véritablerecherche du mouton innerve toutemon adaptation théâtrale du texte:l'essentiel est invisible.., c'est l'ensei-gnement du renard! En lisant un livrede mon père (ndlr. le philosophe Em-manuel Levinas), Altérité et transcen-dance, j'ai trouvé l'interprétation dece moment du Petit Prince: l'idée d'unpossible où dort l'impossible. On nesaurait dessiner la solution de problè-mes impossibles. La vérité est dans laboîte. «Dessine-moi un mouton» estvraiment la question centrale que lepetit prince chante dès sa premièreapparition et je me suis inspiré de laritournelle de l'Orfeo de Monteverdipour reprendre cette question duranttout l'opéra. Matthieu Chenal

Le Petit Prince, de Michaël LevinasNovembre: me 5 (15 h et 19 h),

ve 7 (19 h), sa 8(17 h), di 9 (15 et 19h),me 12 (18 h) Avec le soutien de laFondation Hoffmann ConférenceForum Opéra: je 30 octobre(18 h 45)

Conférence exceptionnelle:me 5 nov. (13 h 45 et 17 h 30) Créationmondiale, coproduction Opéra deLausanne, Grand Théâtre de Genève,Opéra de Lille, Opéra Royal de Wallonieet en collab. avec le Théâtre du Châtelet

Le compositeurfrançais MichaëlLevinas est né àParis en 1949. Il estle fils du philosopheEmmanuel Levinas.

Rapport page: 3/16

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Date: 30.08.2014

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Antoine de Saint-Exupéry a disparu en mer il y a70 ans, inspirant à l'Opéra de Lausanne l'idée demarquer cet anniversaire par une versionoriginale du Petit Prince. «J'ai écrit pour lesenfants et les adultes de toutes les cultures»,note le créateur Michael Levinas. Elève d'OlivierMessiaen, ce pionnier du renouvellement del'écriture instrumentale explique encore: «Cemythe a une dimension presque mozartienne. Ilexprime à la fois le merveilleux, la grâce, maisaussi la fragilité ultime et la gravité face au réelhumain et impitoyable: c'est là sa forceparadoxale.» Ce texte magnifique a inspiré lesartistes les plus cosmopolites, de Gérard Philipeà Stanley Donen, de Joann Sfar à GérardLenorman. Sa sagesse se condense en maximesinoubliables que la mise en scène lausannoisesemble citer. Ainsi le décor, notamment desfonds bleu nuit épinglés d'étoiles, semblecrayonné avec la spontanéité d'un gamin,comme un écho au mot de Saint-Ex: «Toutes lesgrandes personnes ont d'abord été des enfants.Mais peu d'entre elles s'en souviennent...» Lenouvel opéra est une commande conjointe desOpéras de Lausanne et de Lille. Il voyagera auGrand Théâtre de Genève, au Châtelet de Paris

Première française,le Petit Prince chanteà l'Opéra de Lausanne

puis à Liège. Dès le 5 nov.www.opera-lausanne.ch

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