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Dans le cadre du projet presse, des élèves de 3 e ont réalisé un article sur la liberté de la presse dans le monde. Ils ont décidé de revenir sur des événements marquants comme, par exemple, l'assassinat d'une journaliste et sur l'aide mise à disposition des journalistes dans le monde. L a liberté de la presse est un droit international inscrit dans la Dé- claration universelle des Droits de l'Homme de 1948 (Article 19). La liberté de la presse est un des prin- cipes fondamentaux des systèmes dé- mocratiques. Dans une démocratie, les médias sont libres. Les informations sont collectées et diffusées auprès du pu- blic par différents médias (télévision, radio, presse, Internet). Elles donnent lieu à des débats dans lesquels s'expri- ment des idées différentes. Cette diver- sité illustre le pluralisme de l'information. Elle permet à chacun de former son opinion, afin d'exercer libre- ment ses responsabilités. En France, l'idée que la liberté de la presse représente une liberté fondamen- tale se développe au XVIII e siècle. Mais c'est la loi du 29 juillet 1881 qui a institué la liberté de la presse telle que nous la connaissons encore aujourd'hui. Grâce à cette loi, la totale liberté de fabrication et de diffusion de la presse est assurée, la seule exigence concernant sa publication est une déclaration au préalable. Toute- fois, la liberté d'expression n'est pas un droit absolu. On peut parler de tout mais on ne peut pas le faire n'importe com- ment. Les principaux délits de presse sont la diffamation, les atteintes à la vie privée, l'injure, les troubles à l'ordre public. Menace sur le droit de chacun à l'information Dans de nombreux pays, la liberté de la presse n'est pas respectée. Un journaliste peut passer plusieurs années en prison pour un mot ou une photo. Emprisonner ou tuer un journaliste, c'est éliminer un témoin essentiel et menacer le droit de chacun à l'information. Selon Reporters sans frontières (RSF), en 2016, dans le monde, 86 journalistes ont été tués dans l'exercice de leurs fonc- tions, 67 ont été enlevés, 887 ont été in- terpellés et 528 ont été censurés. Concernant Internet, 37 blogueurs ont été interpellés et 2676 sites ont été fer- més ou suspendus. L'Asie Occidentale, le Moyen Orient et le Nord Ouest de l'Afrique sont les pires ré- gions pour la liberté de la presse. La France, elle, occupe la 45 e position du classement. On peut constater la chute de la France par rapport à 2002 où elle était classée 11 e. Anna Stepanovna Politkovskaïa, une journaliste russe et une militante des Droits de l'Homme connue pour son op- position à la politique du président Vla- dimir Poutine, pour sa couverture du conflit tchétchène et pour ses critiques virulentes envers les autorités actuelles de la république caucasienne, est assas- sinée le 7 octobre 2006 à Moscou. Un autre exemple qui montre que la li- berté de la presse n'est pas respectée est l'attentat de Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, à Paris, dans les locaux du journal Charlie Hebdo, un attentat vi- sant les journalistes s'est produit. Il cause 11 blessés, dont 4 grièvement, et 12 morts ; 5 dessinateurs (Cabu, Charb, Ho- noré, Tignous et Wolinski), Elsa Cayat, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Fré- déric Boisseau, Franck Brinsolara, Mi- chel Renaud et Ahmed Merabet qui est tué dans la rue. Le travail de RSF et de la MDJ dans le monde En 1985, l'association Reporters sans frontières est créée à Montpellier par quatre journalistes. L'objectif de l'asso- ciation est de défendre la liberté d'infor- mation et de protéger les journalistes dans l'exercice de leurs fonctions partout dans le monde. Aujourd'hui, elle compte 115 correspondants dans 115 pays, 8 sec- tions, 4 bureaux et 1 secrétariat interna- tional à Paris. L'association dénonce des exactions contre les journalistes et la liberté d'in- formation : elle collecte des données grâce aux correspondants, elle fait la ré- daction d'un rapport annuel et le diffuse, puis elle élabore un classement mondial de la liberté de la presse. Elle fait pression sur les gouvernements, pour un meilleur respect de la liberté d'information, en utilisant des cam- pagnes publiques « choc », des manifes- tations, des publications par différents médias... RSF assure aussi une protection pour les journalistes ; elle fait des formations et des distributions de matériel pour ceux qui travaillent à l'étranger et notamment en zone de guerre ; elle propose une as- sistance juridique pour les journalistes qui comparaissent devant des tribunaux. Elle agit pour le renforcement de la pro- tection des sources dans les textes de loi et pour la reconnaissance des lanceurs d'alerte. A l'aide du programme « Collateral free- dom », elle débloque des sites bloqués par des gouvernements pour libérer In- ternet. En 2002, la journaliste Danièle Ohayon et le réalisateur Philippe Spinau créent la Maison des journalistes (MDJ), à Bo- bigny. L'objectif est d’accueillir et d'ac- compagner des professionnels des médias contraints de fuir leurs pays res- pectifs. Aujourd'hui, plus de 360 hommes et femmes venant de 60 pays différents ont trouvé refuge et aide à la MDJ. Elle ac- cueille des journalistes demandeurs d'asile pendant une durée de 6 mois ; elle offre un accompagnement social, admi- nistratif et juridique. Elle organise des formations, des visites de médias et des rencontres avec les confrères français. Elle sensibilise le public par l'organisa- tion d'événements. Lossa B., Joséphine C., Justine G. Le Petit St-Amandois Le journal des 3 e du collège Jean-Moulin de St-Amand Année scolaire 2016-2017 Voici la recette de notre journal scolaire. Pour cette préparation, il nous a fallu : - deux enseignants ; - des professionnels du Centre de la presse ; - des journalistes à l’étranger ; - une classe de 3 e . La recette s’est réalisée au collège Jean-Moulin à Saint-Amand. Prenez une dose d’écrit, ajoutez du dessin, saupoudrez d’un soupçon de créati- vité et mélangez le tout. Vous obtiendrez un journal délicieux à déguster sans modération ! Léna L., Eve R., Sarah I., Guillaume T. La liberté de la presse dans le monde Édito Les élèves de 3 e du collège Jean-Moulin sont allés à Maisonnais pour visiter Le Centre de la Presse, dans le cadre du projet « La presse à la loupe », le 10 novembre 2016. Ils ont été accueillis par les salariés. La découverte de l’Histoire de la presse L e déplacement au Centre de la Presse était organisé dans le cadre d'un projet qui concerne tout ce qui est jour- nalisme, presse, journaux. Les élèves ont commencé par ré- pondre à un petit questionnaire sur le parcours vécu par George- Sand, chacun leur tour, puis ont corrigé leurs réponses entre eux. Ensuite, ils ont vu la première machine à composer des blocs de lignes de texte, appelée « lino- type ». Ils ont appris que celle-ci pourrait être réutilisée au- jourd’hui si elle était bien entrete- nue de nouveau. Pour finir, ils ont pu découvrir les collections de nombreux jour- naux parmi lesquels les tout pre- miers mais aussi le Canard enchaîné , le Monde , le Quoti- dienAlicia F., Clarisse B., Leïla B. Une partie des archives du Centre de la Presse. La linotype. Les élèves ont voté pour la caricature de Sarah. Un caricaturiste est intervenu auprès d’élèves d’une classe de 3 e dans le cadre d’un projet concernant la presse. Après avoir pris connaissance de l’histoire de la caricature, les élèves ont pu réaliser leurs propres dessins. Comment réaliser une bonne caricature ? L e 19 janvier 2017, Franck Lemort, caricaturiste pour Le Berry républicain ainsi que pour les au- diences du tribunal à Bourges, est venu au collège Jean-Moulin présenter son métier aux élèves de 3e dans le cadre d’un Enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) concernant la presse. Pour commencer, Franck Lemort, accompagné de Fanny Bardon de l'association Le Centre de la Presse, ont présenté un diaporama sur l’histoire de la caricature qui était dans la continuité de l’exposition observée au Centre de la Presse à Maison- nais (lire ci-dessus). Pour finir, les élèves, sous les conseils avisés de Franck, ont réalisé leurs propres ca- ricatures qui portaient sur le président américain Do- nald Trump. Franck a expliqué les différentes étapes à réaliser afin de produire la caricature. Il a détaillé chaque geste exécuté. Les élèves ont pris beaucoup de plaisir à réaliser ces œuvres. Au final, ils étaient ravis de leur après-midi. Madeline J. et Mathilde P. Un fake est « faux » : une fausse information ou un faux article posté sur les réseaux sociaux ou sur la Toile. Comment déceler un fake ? P our lutter contre ces fakes à répétition, plusieurs ou- tils ont été mis en place comme les logiciels Decodex ou Verificator qui permettent de vérifier la fiabilité de l’URL entrée dans la barre de recherche. L'URL permet de déterminer l'origine, la source de l'information et donc, son sérieux. D’autres applications ont été mises en place comme Storyful Multisearch pour Chrome : une application créée par la société Storyful, qui se spécialise dans le moni- toring et la vérification de contenu viral des réseaux so- ciaux. Il existe un service du nom de Internet archive Wayback Machine qui permet d’archiver l’historique des modifications des différentes pages sur la Toile. Ceci est utile quand une partie du contenu ou la page ont été com- plètement retirées. Dans ce cas, Wayback Machine est quel- quefois un moyen de retrouver les données détruites. En réaction aux fakes, de nouveaux métiers voient également le jour comme le « fact-cheking », c'est-à-dire la vérification des faits. Des exemples de sites qui pratiquent le « fact-che- king » : http://decodeurs.blog.lemonde.fr ou arretsuri- mages.net ou http://observers.france24.com/fr. Les sites qui diffusent les fausses infos ont explosé au cours de ces dernières années. Le but est de favoriser des causes, des po- litiques, des organisations… De plus en plus d'internautes sont facilement dupés. Lorsqu'on recherche une informa- tion sur Internet, il ne faut pas se contenter d'un résultat et bien recouper les informations. Tanguy S., Alexis H., Evan T., Pierre V. L’emballement médiatique est une petite infor- mation, un objet écrit, visuel, sonore, qui prend une ampleur inconsidérée. L’emballement médiatique L es chercheurs ont découvert que la population consa- cre de plus en plus de temps à des sujets de moins en moins nombreux. Pour vérifier une intuition men- songère, on utilise un instrument de mesure appelée l’Unité de bruit médiatique (l’UBM). Une agence spécialisée évalue chaque jour le bruit des événements. Des exemples : le décès de Thierry Roland a fait deux fois plus de « bruit » que le sommet européen qui se déroulait en même temps. Les chercheurs constatent qu’année après année, la montée du bruit est produit pour quelques événements. Entre 2011 et 2012, un évènement a retenti deux fois plus que les plus bruyants de 2006-2007. Le vol des bijoux de Kim Kardas- hian est une surenchère médiatique, car en effet, la célé- brité américaine s’est fait volée en janvier 2017 et cela a pris une ampleur médiatique importante. Pour éviter ce genre d'emballement, il faut toujours vérifier ses sources, pour ne pas faire courir de fausses rumeurs et également, il vaut mieux se renseigner grâce à plusieurs médias pour pouvoir ainsi se faire une opinion sur la situation. Jeanne P., Romane M., Jessica C., Laura M.

Le Petit St-Amandois - clg-jean-moulin-stamandmontrond ...clg-jean-moulin-stamandmontrond.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/sites/clg... · Dans le cadre du projet presse, des élèves

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Dans le cadre du projet presse, des élèves de 3e ont réalisé unarticle sur la liberté de la presse dans le monde. Ils ont décidéde revenir sur des événements marquants comme, par exemple,l'assassinat d'une journaliste et sur l'aide mise à disposition desjournalistes dans le monde.

La liberté de la presse est un droitinternational inscrit dans la Dé-claration universelle des Droits de

l'Homme de 1948 (Article 19).La liberté de la presse est un des prin-cipes fondamentaux des systèmes dé-mocratiques. Dans une démocratie, lesmédias sont libres. Les informationssont collectées et diffusées auprès du pu-blic par différents médias (télévision,radio, presse, Internet). Elles donnentlieu à des débats dans lesquels s'expri-ment des idées différentes. Cette diver-sité illustre le pluralisme del'information. Elle permet à chacun deformer son opinion, afin d'exercer libre-ment ses responsabilités.En France, l'idée que la liberté de lapresse représente une liberté fondamen-tale se développe au XVIIIe siècle. Maisc'est la loi du 29 juillet 1881 qui a instituéla liberté de la presse telle que nous laconnaissons encore aujourd'hui. Grâce àcette loi, la totale liberté de fabrication etde diffusion de la presse est assurée, laseule exigence concernant sa publicationest une déclaration au préalable. Toute-fois, la liberté d'expression n'est pas undroit absolu. On peut parler de tout maison ne peut pas le faire n'importe com-ment.Les principaux délits de presse sont ladiffamation, les atteintes à la vie privée,l'injure, les troubles à l'ordre public.

Menace sur le droit de chacunà l'information

Dans de nombreux pays, la liberté de lapresse n'est pas respectée. Un journalistepeut passer plusieurs années en prisonpour un mot ou une photo. Emprisonnerou tuer un journaliste, c'est éliminer untémoin essentiel et menacer le droit dechacun à l'information.Selon Reporters sans frontières (RSF),en 2016, dans le monde, 86 journalistesont été tués dans l'exercice de leurs fonc-tions, 67 ont été enlevés, 887 ont été in-terpellés et 528 ont été censurés.Concernant Internet, 37 blogueurs ontété interpellés et 2676 sites ont été fer-més ou suspendus.L'Asie Occidentale, le Moyen Orient et leNord Ouest de l'Afrique sont les pires ré-gions pour la liberté de la presse.La France, elle, occupe la 45eposition duclassement. On peut constater la chutede la France par rapport à 2002 où elleétait classée 11e.

Anna Stepanovna Politkovskaïa, unejournaliste russe et une militante desDroits de l'Homme connue pour son op-position à la politique du président Vla-dimir Poutine, pour sa couverture duconflit tchétchène et pour ses critiquesvirulentes envers les autorités actuellesde la république caucasienne, est assas-sinée le 7 octobre 2006 à Moscou.Un autre exemple qui montre que la li-berté de la presse n'est pas respectée estl'attentat de Charlie Hebdo.

Le 7 janvier 2015, à Paris, dans les locauxdu journal Charlie Hebdo, un attentat vi-sant les journalistes s'est produit. Ilcause 11 blessés, dont 4 grièvement, et 12morts ; 5 dessinateurs (Cabu, Charb, Ho-noré, Tignous et Wolinski), Elsa Cayat,Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Fré-déric Boisseau, Franck Brinsolara, Mi-chel Renaud et Ahmed Merabet qui esttué dans la rue.

Le travail de RSF et de la MDJdans le monde

En 1985, l'association Reporters sansfrontières est créée à Montpellier parquatre journalistes. L'objectif de l'asso-ciation est de défendre la liberté d'infor-mation et de protéger les journalistesdans l'exercice de leurs fonctions partoutdans le monde. Aujourd'hui, elle compte115 correspondants dans 115 pays, 8 sec-tions, 4 bureaux et 1 secrétariat interna-tional à Paris.L'association dénonce des exactionscontre les journalistes et la liberté d'in-formation : elle collecte des donnéesgrâce aux correspondants, elle fait la ré-daction d'un rapport annuel et le diffuse,puis elle élabore un classement mondialde la liberté de la presse.Elle fait pression sur les gouvernements,pour un meilleur respect de la libertéd'information, en utilisant des cam-pagnes publiques «choc», des manifes-tations, des publications par différentsmédias...RSF assure aussi une protection pour lesjournalistes ; elle fait des formations etdes distributions de matériel pour ceuxqui travaillent à l'étranger et notammenten zone de guerre ; elle propose une as-sistance juridique pour les journalistesqui comparaissent devant des tribunaux.Elle agit pour le renforcement de la pro-tection des sources dans les textes de loiet pour la reconnaissance des lanceursd'alerte.A l'aide du programme « Collateral free-dom », elle débloque des sites bloquéspar des gouvernements pour libérer In-ternet.

En 2002, la journaliste Danièle Ohayonet le réalisateur Philippe Spinau créentla Maison des journalistes (MDJ), à Bo-bigny. L'objectif est d’accueillir et d'ac-compagner des professionnels desmédias contraints de fuir leurs pays res-pectifs.Aujourd'hui, plus de 360 hommes etfemmes venant de 60 pays différents onttrouvé refuge et aide à la MDJ. Elle ac-cueille des journalistes demandeursd'asile pendant une durée de 6 mois ; elleoffre un accompagnement social, admi-nistratif et juridique. Elle organise desformations, des visites de médias et desrencontres avec les confrères français.Elle sensibilise le public par l'organisa-tion d'événements.

Lossa B., Joséphine C., Justine G.

Le Petit St-AmandoisLe journal des 3e du collège Jean-Moulin de St-Amand

Année scolaire 2016-2017

Voici la recette de notre journal scolaire.Pour cette préparation, il nous a fallu :- deux enseignants ;- des professionnels du Centre de la presse ;- des journalistes à l’étranger ;- une classe de 3e.La recette s’est réalisée au collège Jean-Moulinà Saint-Amand. Prenez une dose d’écrit, ajoutezdu dessin, saupoudrez d’un soupçon de créati-vité et mélangez le tout. Vous obtiendrez unjournal délicieux à déguster sans modération !

Léna L., Eve R., Sarah I., Guillaume T.

La liberté de la pressedans le monde

Édito

Les élèves de 3e du collège Jean-Moulin sont allés à Maisonnais pour visiter Le Centre de laPresse, dans le cadre du projet « La presse à la loupe », le 10 novembre 2016. Ils ont été accueillispar les salariés.

La découverte de l’Histoire de la presse

Le déplacement au Centre dela Presse était organisédans le cadre d'un projet

qui concerne tout ce qui est jour-nalisme, presse, journaux.Les élèves ont commencé par ré-pondre à un petit questionnairesur le parcours vécu par George-Sand, chacun leur tour, puis ontcorrigé leurs réponses entre eux.Ensuite, ils ont vu la premièremachine à composer des blocs delignes de texte, appelée « lino-type ». Ils ont appris que celle-cipourrait être réutilisée au-jourd’hui si elle était bien entrete-nue de nouveau.Pour finir, ils ont pu découvrirles collections de nombreux jour-naux parmi lesquels les tout pre-miers mais aussi le Canardenchaîné, le Monde, le Quoti-dien…

Alicia F., Clarisse B., Leïla B.Une partie des archivesdu Centre de la Presse. La linotype.

Les élèves ont voté pour la caricature de Sarah.

Un caricaturiste est intervenu auprès d’élèvesd’une classe de 3e dans le cadre d’un projetconcernant la presse. Après avoir prisconnaissance de l’histoire de la caricature, lesélèves ont pu réaliser leurs propres dessins.

Comment réaliserune bonne caricature ?

Le 19 janvier 2017, Franck Lemort, caricaturistepour Le Berry républicain ainsi que pour les au-diences du tribunal à Bourges, est venu au collège

Jean-Moulin présenter son métier aux élèves de 3e dansle cadre d’un Enseignement pratique interdisciplinaire(EPI) concernant la presse. Pour commencer, FranckLemort, accompagné de Fanny Bardon de l'associationLe Centre de la Presse, ont présenté un diaporama surl’histoire de la caricature qui était dans la continuité del’exposition observée au Centre de la Presse à Maison-nais (lire ci-dessus). Pour finir, les élèves, sous lesconseils avisés de Franck, ont réalisé leurs propres ca-ricatures qui portaient sur le président américain Do-nald Trump. Franck a expliqué les différentes étapes àréaliser afin de produire la caricature. Il a détailléchaque geste exécuté. Les élèves ont pris beaucoup deplaisir à réaliser ces œuvres. Au final, ils étaient ravisde leur après-midi.

Madeline J. et Mathilde P.

Un fake est « faux » : une fausse information ouun faux article posté sur les réseaux sociaux ousur la Toile.

Comment déceler un fake ?

Pour lutter contre ces fakes à répétition, plusieurs ou-tils ont été mis en place comme les logiciels Decodexou Verificator qui permettent de vérifier la fiabilité

de l’URL entrée dans la barre de recherche. L'URL permetde déterminer l'origine, la source de l'information et donc,son sérieux. D’autres applications ont été mises en placecomme Storyful Multisearch pour Chrome : une applicationcréée par la société Storyful, qui se spécialise dans le moni-toring et la vérification de contenu viral des réseaux so-ciaux. Il existe un service du nom de Internet archiveWayback Machine qui permet d’archiver l’historique desmodifications des différentes pages sur la Toile. Ceci estutile quand une partie du contenu ou la page ont été com-plètement retirées. Dans ce cas, Wayback Machine est quel-quefois un moyen de retrouver les données détruites. Enréaction aux fakes, de nouveaux métiers voient égalementle jour comme le « fact-cheking », c'est-à-dire la vérificationdes faits. Des exemples de sites qui pratiquent le « fact-che-king » : http://decodeurs.blog.lemonde.fr ou arretsuri-mages.net ou http://observers.france24.com/fr. Les sitesqui diffusent les fausses infos ont explosé au cours de cesdernières années. Le but est de favoriser des causes, des po-litiques, des organisations… De plus en plus d'internautessont facilement dupés. Lorsqu'on recherche une informa-tion sur Internet, il ne faut pas se contenter d'un résultat etbien recouper les informations.

Tanguy S., Alexis H.,Evan T., Pierre V.

L’emballement médiatique est une petite infor-mation, un objet écrit, visuel, sonore, qui prendune ampleur inconsidérée.

L’emballement médiatique

Les chercheurs ont découvert que la population consa-cre de plus en plus de temps à des sujets de moins enmoins nombreux. Pour vérifier une intuition men-

songère, on utilise un instrument de mesure appelée l’Unitéde bruit médiatique (l’UBM). Une agence spécialisée évaluechaque jour le bruit des événements. Des exemples : ledécès de Thierry Roland a fait deux fois plus de « bruit »que le sommet européen qui se déroulait en même temps.Les chercheurs constatent qu’année après année, la montéedu bruit est produit pour quelques événements. Entre 2011et 2012, un évènement a retenti deux fois plus que les plusbruyants de 2006-2007. Le vol des bijoux de Kim Kardas-hian est une surenchère médiatique, car en effet, la célé-brité américaine s’est fait volée en janvier 2017 et cela a prisune ampleur médiatique importante. Pour éviter ce genred'emballement, il faut toujours vérifier ses sources, pour nepas faire courir de fausses rumeurs et également, il vautmieux se renseigner grâce à plusieurs médias pour pouvoirainsi se faire une opinion sur la situation.

Jeanne P., Romane M.,Jessica C., Laura M.

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Philippe Agret, journalistede l'Agence France presse

Comment êtes-vous devenu jour-naliste ?Après avoir étudié au Centre de Forma-tion des Journalistes (CFJ) à Paris (pro-motion 1983).Quel âge avez-vous ?59 ans.Comment avez-vous vécu le chan-gement entre la France et le paysdans lequel vous travaillez ?Je commence à être habitué aux démé-nagements puisque Bruxelles est masixième expatriation.Votre métier est-il facile à exercerà l'étranger ?

Cela dépend des pays où l'on travaille.Le métier peut être difficile, parfois trèsdifficile, ou plus facile à exercer, selonl'endroit.Est-ce que c'était difficile de quit-ter votre famille ?Ma famille (je suis marié et j'ai deuxfilles) m'a suivi dans mes postes àl'étranger. Combien de temps restez-vous enmoyenne en poste dans un pays ?Entre deux et cinq ans.A cause des différences delangues, est-ce que la communi-cation avec le peuple est difficile ?Pas forcément. D'abord, beaucoup degens aujourd'hui parlent plus ou moinsl'anglais, langue globale, ce qui permetde communiquer. Ensuite, l'AFP a danschaque pays un réseau de journalisteslocaux (c'est la grande richesse de l'AFP)qui parlent bien sûr la languelocale/verniculaire et qui peuvent doncaider leurs collègues expatriés pour latraduction.Dans quels autres pays aimeriez-vous travailler ?J'aurais assez aimé aller en Afrique, uncontinent que je ne connais pas.

Propos recueillis par Leïla B., Eve R.,Léna L., Inès B., Clarisse B., Alicia F.

Philippe Agret.

Klervi Drouglazet,journaliste à San Francisco

L’équipe de rédaction du Petit Saint-AmandoisLossa B., Inès B. Leïla B., Bastien B., Clarisse B., Jessica C., Joséphine C., Alicia F., Justine G., Alexis H., Sarah I.,Madeline J., Léna L., Maël L., Corentin M. Laura M., Romane M., Jeanne P., Mathilde P., Eve R., Tanguy S.,

Guillaume T., Evan T., Pierre V.L’équipe enseignante

Frédéric Sauzeau, Nathalie Veillon.Conception

Le Centre de la Presse 18170 [email protected] 2017 - Imprimé par nos soins.

Initiative financée par le Conseil départemental du Cher.

Quelles sont les études que vousavez suivies ?Une licence de Sociologie, ensuite unelicence 3 Infocom, puis un masterMétiers de l’information et médiasnumériques, le tout, à l’université deNantes.Est-ce que vous avez déjà étédans d'autres pays avant lesEtats-Unis ?En 2014, j’ai effectué un stage de sixmois à Athènes, en Grèce. Je travail-lais pour le petitjournal.com, un sited’info à destination de la commu-nauté francophone. Dans quelles conditions travail-lez-vous aux Etats-Unis ?Je travaille de chez moi. De temps àautres, je vais m’installer dans descafés et des espaces de coworking. Cen’est pas toujours évident de travaillerseule, sans collègue et sans bureaubien défini. Est-ce que les journalistes peu-vent poser toutes les questionsqu'ils veulent à Donald Trump ?Absolutely not ! Personnellement, jene peux pas. J’ai uniquement le mailde son service de communication.Pour suivre Donald Trump de près etespérer lui poser des questions lorsdes conférences de presse, il faut êtreaccrédité à la Maison Blanche. Et en-

core, le président n’est pas tenu de ré-pondre aux questions. Soit il ne ré-pond pas, soit il manie la langue debois. Donald Trump bataille beaucoup avecles médias. Vendredi dernier, la Mai-son Blanche a interdit l’accès à laconférence de presse hebdomadaireaux journalistes de CNN, du NewYork Times, du Los Angeles Times etde BuzzFeed.Est-ce que vous avez déjà inter-rogé des personnes célèbres ?Rama Yade, François Cluzet, les FréroDelavega, Nathalie Baye...A cause de la langue, peinez-vous à comprendre les autres

dans les pays où vous avezvécu?Sur des termes très techniques oui.Quand je dois décortiquer des textesde loi, ce n’est pas une partie facile. Etcomprendre le sens ne suffit pas, ilfaut trouver le bon mot correspon-dant en français...Les règles de la liberté d'expres-sion sont-elles différentes entrela France et les Etats-Unis ?Oui. En France, les médias sont moinssensationnalistes qu’aux USA. Il y ades règles dont, entre autres, le res-pect de la vie privée.Aux USA, les médias n'ont parfois au-cune limite pour faire du buzz. Ilsn’hésitent pas à montrer des photosd’un homme menotté par exemple.Dans la charte de Ouest-France, c’estinterdit car considéré comme une at-teinte à la dignité humaine.Pouvez-vous écrire ce que vousvoulez ?Avant d’écrire un article, le sujet doitêtre approuvé par mon rédacteur enchef. Je ne peux donc pas complète-ment écrire ce que je veux. Néan-moins, une fois que le sujet et l’anglesont validés, je suis libre.

Propos recueillis par Maël L.,Corentin M., Bastien B.,

GuillaumeT.

Klervi Drouglazet.

Amélie James,journaliste en Europe

Comment êtes-vous devenuejournaliste ?Je rêvais depuis longtemps d'exercer lemétier de journaliste. J'ai toujours euun goût prononcé pour les médias,quelle que soit leur forme (presse écrite,presse audiovisuelle ou radiopho-nique). J'ai donc suivi une formation àl'IUT de journalisme de Lannion (Bre-tagne), option web. J'y ai appris toutesles principales techniques journalis-tiques (recueil et vérification de l'infor-mation, méthodes d'enquête) ainsi quela maîtrise de supports et outils indis-pensables au métier de journaliste au-jourd'hui (enregistreur radio, caméraprofessionnelle, appareils photos et lo-giciels de montage). Comment est-ce à Bruxelles ?Vous avez aussi exercé en Suisse.Est-ce pareil ? Bruxelles est l'une des meilleures villesque j'ai visitées. C'est une ville cosmo-

polite où il fait bon vivre ! Cependant,lorsque je suis arrivée à Bruxelles, la sé-curité avait été largement renforcéeaprès les attentats terroristes à Paris, ennovembre 2015. Des militaires se trou-vaient H24 devant la rédaction etcontrôlaient les entrées et sorties. Lecontexte était donc très particulier. LaSuisse est un pays très différent. Je n'aipas habité Genève mais Fribourg, unebien plus petite ville. J'ai donc bienmoins observé le côté cosmopolite, pro-pre à Bruxelles.Est-ce que c'est vous qui avezchoisi d'aller dans ces pays ? Oui, j'avais envie de découvrir le jour-nalisme au-delà de nos frontières touten restant dans un pays francophone.Je me suis donc naturellement tournéevers la Belgique et la Suisse. Est-ce que c'est facile de trouverun logement là-bas ? Pour se loger facilement, c'est comme le

journalisme, tout est une histoire decontacts ! J'ai eu la chance d'avoir desamis sur place. Est-ce que vous avez eu le droit detout dire ? Oui, je n'ai jamais été censurée.Est-ce que vous avez participé àune votation en Suisse ? Non, je n'ai jamais couvert de votations.En Suisse, j'ai fait très peu de terrain.J'ai principalement fait du travail dedesk (bureau, secrétariat de rédac-tion...) Combien de langues parlez-vous?Je parle trois langues : français, anglaiset espagnol.Avez-vous déjà été en poste ail-leurs ?Oui, j'ai également travaillé pour le Ré-gional de Cosne, le Journal du Centre,la Montagne, Rue89Lyon, Lyon Capi-tale. Tous ces médias se situent enFrance. Est-ce que le métier de journa-listes est pareil dans tous lespays?Le métier de journaliste n’est pas lemême selon le pays où l’on exerce. Danscertains pays, la censure prend le passur le droit à l’information. Les journa-listes sont donc contraints et ne peuventtraiter tous les sujets. Pour certains, larelation entre la presse et le pouvoir esttellement importante que le métier dejournaliste s’apparente plus à celui d’uncommunicant.

Propos recueillis parJessica C. et Laura M.

Amélie James.

Emmanuel Giroud,journaliste globe-trotterComment êtes-vous devenu jour-naliste ?Dès l’âge de 8 ans, je regardais les jour-naux télévisés et me suis toujours ditque je voudrais être journaliste. J’aidonc mené mes études pour atteindrecet objectif : Bac économique, SciencesPolitiques à l’Institut d’études poli-tiques de Paris (IEP), école de journa-lisme (Centre de formation desjournalistes de Paris-CFJ).Pourquoi avez-vous choisi cemétier ?Parce que je considère que, dans unmonde où les politiques (et les élitesdans divers secteurs de la société, quece soit le sport, l’art, le spectacle, la fi-nance et l’industrie par exemple) sontde plus en plus puissants et confrontésà des contre-pouvoirs faibles ou inexis-tants, les journalistes ont un rôle vitalpour défendre la démocratie et les plusfaibles. Par exemple en politique, enrévélant des affaires de corruptionquand les parlements et parfois lesjuges sont complices ou impuissants,ou dans les conflits lointains où les ci-vils et les opposants meurent dans leplus grand secret si les journalistes nesont pas sur place pour révéler leurdrame aux yeux du monde et forcer lesinstitutions internationales (ONU) etles grandes puissances à intervenir. Comment avez-vous vécu lechangement entre la France etles pays étrangers ?Il m’a aidé à m’ouvrir l’esprit sur desmodes de vie et des cultures diffé-rentes, il m’aide aujourd’hui à donnerà mes enfants la même ouverture d’es-prit sur les autres. Et leur permettred’apprendre à parler des langues dif-férentes aussi, c’est très important.Dans quels pays avez-vousvoyagé et exercé ?Toute l’Europe ou presque, Etats-Unis,presque tous les pays du Moyen-Orient, une grande partie de l’Afriqueet de l’Asie. Je ne pourrais pas les citertous dans le détail, il y en a beaucoup.Ceux qui m’ont le plus émerveillés : leYémen, le Pakistan, l’Afghanistan, leRwanda et le Burundi, l’Éthiopie etMadagascar.

Quelles sont les différences entreces pays en matière de liberté dela presse ?Dans les démocraties, la liberté estquasi-totale (sauf si votre média ap-partient à un puissant groupe financierou industriel, vous ne pouvez évidem-ment pas écrire des choses qui déplai-raient à votre employeur oucontreviendraient à ses intérêts écono-miques). Dans les dictatures ou lespays dotés d’un pouvoir fort et sansréels contre-pouvoirs, la liberté de direou écrire la vérité est restreinte voireinexistante.Sur quels sujets travaillez-vous ?Je suis rédacteur en chef de l’AFP pourle Moyen-Orient et l’Afrique du Nord,donc j’organise, coordonne et super-vise toute la couverture par les journa-listes de l’AFP en texte, photo ettélévision pour 22 pays, dont unebonne partie en guerre, en guerre ci-vile, en proie à des violences ou desdictatures.Etes-vous libre dans la réalisa-tion de vos sujets ?Oui, totalement.Combien de temps restez-vousdans les pays ?Quatre ou cinq ans dans les pays où jevis, de quelques jours à plusieurs se-maines dans ceux où je pars en repor-tage.A cause des différences delangues, est-ce que la communi-cation avec le peuple est diffi-cile?Quelle que soit la langue, la communi-cation est toujours facile lorsque vousouvrez votre esprit et votre cœur à ceuxqui sont différents de vous ou viventailleurs. Mais lorsque, pour des raisonsprofessionnelles, il faut rechercher desinformations de personnes qui ne par-lent pas une des langues que je pra-tique (français, anglais, espagnol et unpeu d’arabe), nous avons des inter-prètes.

Propos recueillis par Leïla B.,Eve R., Léna L., Sarah I.,

Clarisse B., AliciaF., Joséphine B.,Justine G. et Lossa B.

Comment travaillent les journalistes à l’étranger ? Quelles différences, en matière de liberté d’expression, ressentent-ils ? Pourle savoir, les élèves de 3e qui ont participé à l’opération « La presse à la loupe » ont interrogé quatre journalistes en poste à traversle monde.

Des entretiens exceptionnels !