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aurore le sergent major mensuel 1 ère année juin 2010 n°5 http://lepoiscaille.blogspot.com À l’issue des élections anticipées du 13 juin dernier, deux grands vainqueurs ont sabré le champagne : le ventripotent Bart De Wever , dont le parti a remporté 29,5 % des voix au Nord, et Élio Di Rupo, qui reprend le leadership francophone au sud du pays. Finalement, le scrutin législatif 2010, c’est comme Beverly Hills  : ce sont toujours les mêmes têtes, il n’y a que les couples qui changent. page 2 La politique est dégueulasse, parce que les hommes qui la font la rendent dégueulasse. michel rocard Le 20 avril, Deepwater Horizon, la plate-forme pétrolière de BP située dans le golfe du Mexique, explose et provoque la plus grosse catastrophe écologique des l’histoire des États-Unis. page 3 Dans « Izo » de Takashi Miike, le héros s’acharne à vaincre les insti- tutions avant de se rendre compte qu’il devient aussi monstreux qu’elles. page 3 «Waka waka ! » Accompagné du bourdonnement insupportable des vuvuzelas, le coup d’envoi de la première Coupe du monde africaine a été lancé le 11 juin dernier. page 4 L’acte terroriste israélien contre une flottille de militants pro-palestiniens, lundi 31 mai, ravive les tensions entre les deux communautés. page 6

Le Poiscaille #5

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Webzine satirique aux dents dures

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mensuel ● 1ère année ● juin 2010 ● n°5http://lepoiscaille.blogspot.com

À l’issue des élections anticipées du 13 juin dernier, deux grands vainqueurs ont sabré le champagne : le ventripotent Bart De Wever, dont le parti a remporté 29,5 % des voix au Nord, et Élio Di Rupo, qui reprend le leadership francophone au sud du pays. Finalement, le scrutin législatif 2010, c’est comme Beverly Hills : ce sont toujours les mêmes têtes, il n’y a que les couples qui changent. page 2

La politique est dégueulasse, parce que les hommes qui la font la rendent dégueulasse. michel rocard

Le 20 avril, Deepwater Horizon, la plate-forme pétrolière de BP située dans le golfe du Mexique, explose et provoque la plus grosse catastrophe écologique des l’histoire des États-Unis. page 3

Dans « Izo » de Takashi Miike, le héros s’acharne à vaincre les insti-tutions avant de se rendre compte qu’il devient aussi monstreux qu’elles. page 3

«Waka waka ! » Accompagné du bourdonnement insupportable des vuvuzelas, le coup d’envoi de la première Coupe du monde africaine a été lancé le 11 juin dernier. page 4

L’acte terroriste israélien contre une flottille de militants pro-palestiniens, lundi 31 mai, ravive les tensions entre les deux communautés. page 6

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Éviter le footoirLES DENTS DE L’AMER

E n ce mois de juin, l’heure est une fois de plus à la formation d’une équipe belge. Une équipe qui de-vra se montrer créative, au vu des

problèmes rencontrés durant des dernières prestations de leurs aînés. Une équipe qu’on voudrait solide et compacte pour résister aux attaques étrangères. Oui bien sûr, on ne parle pas ici des Diables Rouges, incapables de se qualifier pour le Mondial sud-africain, mais de l’enfer politique belge, et de la formation du futur gouvernement.

À quoi pourra donc ressembler la pro-chaine équipe ? On le remarque, au niveau de la ligne d’attaque, c’est du solide, avec deux sacrés scoreurs de leurs championnat respectif. Le premier, « Barteke », s’est fait remarquer par la presse internationale avec sa volonté de toujours jouer en décrochage...territorial. Il est sans conteste le grand ga-gnant de ces élections. Le second est le chouchou du public bruxellois. Souvent sifflé par le public adverse, il défend ses couleurs avec un acharnement et est passé maître dans la technique du tacle... médiatique.

On s’en souvient, la précédente édition s’était achevée sur le coup de tête d’un Bleu.

Alexander De Croo signait la fin de la der-nière équipe vraiment belge. Maintenant, place aux dissensions. Avec 29,5 % de voix pour la N-VA, 12 % pour le Vlaams Belang et 5 % pour la Lijst De Decker (sans comp-ter les programmes toujours plus confédé-ralistes des partis dits « traditionnels »), on remarque que près d’un Flamand sur deux semble vouloir faire Chambre (et Sénat) à part. L’électeur flamand fait entendre sa voix. Un air de vuvuzellas, l’impression d’être dans un essaim pour les francophones qui auraient sans doute préféré à ces trompettes indépendantistes un bon vieux You’ll Never Walk Alone.

Du coté wallon, Elio Di Rupo sort grand vainqueur de ces élections. Son parti comptes plus de 30 % des voix francophones. Et ce carton rouge signifie l’exclusion du MR, et de son président. On savait que plu-sieurs cadres du Mouvement Réformateur avaient pour projet d’envoyer Didier Reyn-ders terminer sa carrière aux Émirats. Ils s’en rapprochent puisque ce dernier à déclarer qu’il remettrait prochainement son poste de président en jeu.

La N-VA, le PS et probablement le SP.A

semblent incontournables pour le futur gou-vernement. Qui d’autre dans l’équipe ? C’est dur à dire. Une chose est sûre, il faudra un gouvernement solide pour que la Braban-çonne puisse encore résonner dans quatre sur les bords des terrains de foot. •dimi le dollar argenté

Le ballon rond est le roi de la planète pendant un mois. Avec ses tacles, ses défaites et ses vainqueurs, la classe politique belge ne serait-elle pas, après tout, une grande équipe de foot ?

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LES BOBINES DÉZINGUÉES

Izo,The Crotch is anIncomprehensible Demon Manun film de takashi miikepays : japon2005

C e film de Takashi Miike (réalisa-teur très prolifique : quatre à cinq

films par an environ) est un véritable OVNI, qui, de prime abord, semble n’avoir ni queue ni tête. En effet, que dire de cet embrouillamini d’images de toutes formes, de tous aspects et de toutes origines (on remarquera l’usage d’images d’archives de la deuxième guerre mondiale, notamment) ? Dès le départ, l’incompréhension règne en maître : sur un fond noir, un schéma animé dessiné au trait blanc nous montre un pénis incapable d’avoir une érection. Ce schéma s’accompagne d’un message : « Canal Déférent ». Le ton est donné : ce film étrange et violent à tout point de vue va nous parler de problèmes engendrés (c’est le cas de le dire !) par l’impuissance de l’Homme à gérer ses désirs... Le résultat ? Des guerres à gogo, des meurtres à n’en plus finir, des crimes contre l’Humanité saupoudrés d’histoires de haines et de vengeances absurdes.

Il faut le souligner, rarement un film aura été aussi loin dans la démonstration de l’absurdité totale de la violence dont est capable l’homme sur l’homme. Le

début de l’histoire se déroule en 1865. Le personnage principal, Izo, est un samouraï qui se fait salement cru-cifier au début du métrage. Ressus-citant illico à notre époque, il n’aura de cesse de se venger des descendants de ses bourreaux, qui sont tous

devenus hommes de pouvoir : hommes politiques, général de l’armée japonaise, grands financiers, etc. La trame narrative est très simple : Izo les retrouve et les zi-gouille tous. Cependant, rien à voir avec un film de Bruce Lee en un peu plus sanglant. Ce qui apparaît en filigrane est une critique d’absolument toutes nos institutions. En effet, Izo se confronte à des policiers, des militaires, des digni-taires religieux, des actionnaires, des mi-nistres... Mais plus il s’acharne à vaincre ces institutions présentées ici comme totalitaires, plus il devient lui-même un monstre et un dictateur. Au final, ce film nous montre à quel point il est stricte-ment impossible de changer le monde, quand bien même toutes les crapules qui le dirigent viendraient à disparaître. Takashi Miike préconise plutôt comme philosophie, lors de la dernière bobine, la phrase suivante : « Toi... comment as-tu vécu ta vie et qu’as-tu vu ? » •julien le marsouin

La Bonne Poire, c’est qui ?Au large du golfe du Mexique, le pétrole qui s’échappe de la plate-forme Deepwa-ter Horizon continue de dégueulasser les côtes depuis deux mois et dévaste à petit feu une partie du biotope local

LE GRONDIN GRONDE

C e mois-ci, j’ai décidé de ne pas ou-vrir trop grand ma déjà très grande gueule. Tout d’abord afin de ne pas avaler de moucherons en cette pé-

riode estivale et au passage ne pas choquer les têtes bien-pensantes qui nous entourent et nous lisent. Eh oui, mesdemoiselles et mesdemoiselles, je vais parler de l’affaire BP dans la pure tradition ultralibérale. Attachez vos ceintures et relevez la tablette qui est de-vant vous parce qu’on va décoller vers « Bull-shit » Land. Je vais tout d’abord commencer par vomir sur tous ces écologistes mal rasés et pas épilés qui se plaignent tout le temps des dérapages de la modernité. Car leurs ré-voltes et leurs objections dans cette affaire sont du registre de la candeur juvénile. Bande de tapettes, pour que vous puissiez conduire vos jolies voitures, ces parfaits symboles de réussite sociale, ou vous chauffer ou même vous nourrir, le pétrole est vital.

Ainsi l’Homme moderne est obligé de se procurer cette denrée rare. Il est contraint de mentir à ses congénères et de déclarer la guerre à ses voisins bronzés et enturbannés afin de l’acquérir. Et quelquefois cela ne suffit pas. Toutes les entreprises pétrolières ne peuvent pas se partager le gâteau ensan-glanté iraquien, d’où la nécessité du forage aquatique. Eh oui, la société Transocéan était obligée, sous couvert de l’utilité publique, de forer en 2001 dans le golfe du Mexique et de louer à BP la plateforme pétrolière ainsi bap-tisée : Deepwater Horizon. Malheureuse-ment dans la précipitation philanthropique, les consignes de sécurité ne peuvent pas tou-jours êtres suivies à la lettre et quelquefois les

accidents arrivent. « Shit can happen », comme disent nos cousins anglo-saxons. Plusieurs milliers de litres de fuel se déversent dans l’océan chaque jour. Et alors ? Plus de 400 espèces sous-marines menacées, vous dites ? Ce n’est pas grave, lorsqu’elles disparaitront, nous les clonerons. C’est simple.

En ce qui concerne la Louisiane ? Qu’est ce qu’on en a à foutre ? C’est un État de Noirs. La marée noire est un hommage à leur pigmentation. Ils vivront enfin dans un État qui leur ressemble géologiquement, c’est cool ! Et puis faut bien finir ce qu’a commencé l’ouragan Katrina en août 2005. Les seuls perdants ici sont les innocents ac-tionnaires de British Petroleum. Les actions de la compagnie ont chuté vertigineusement. Ce qui va empêcher plusieurs d’entre eux de partir en yacht à Saint-Tropez cet été. Ils de-vront se contenter de l’eau opaque et sale de la mer du Nord. Quelle honte ! Mais dans quel monde vivons-nous ? Qui sont les cons qui ont rendu aussi dégueulasse cette pauvre mer ? Humm... Question stupide, je n’ai rien dit. Mais ne vous tracassez pas, tout va bien se passer. Les technocrates de BP se char-gent d’endiguer la marée noire avec sûrement autant de sérieux que pour la construction de la plateforme pétrolière. Et comme le dit si bien Jamel Debouzze dans l’un de ces spec-tacle : « Je s’occupe de tout, tu s’occupes de rien ! » Une phrase qui devrait servir de slo-gan publicitaire à BP. Enfin, en tout cas pour ma grande gueule, j’ai raté mon coup. Tant pis ! •selim le merlan frit

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SANS FILET

Coupe de Monde 2010, c’est parti !Depuis vendredi 11 juin, la Coupe du monde 2010 bat son plein. Une dix-neuvième édition dont la particularité est qu’elle se déroule sur le sol africain, une première dans l’histoire du tournoi

L es amoureux du football sont aux anges : jusqu’au 11 juillet, soixante-

quatre matches vont être diffusés en direct à la télévision, bien plus qu’il n’en faut pour en dégouter certains, juste assez pour attendre les autres événements sportifs de l’été pour les fanatiques. Un conseil pour les mordus qui ne veulent pas rater une minute de toutes ces ren-contres, de Brésil-Portugal à Slovaquie-Nouvelle-Zélande : couper le son de votre télévision. Non, ce n’est pas l’équipe de choc de RTL aux commentaires, mais bien le vacarme des vuvuzelas qu’il faut fuir comme la peste. Cet instrument du diable est une sorte de corne d’un mètre de long, très en vogue en Afrique du Sud, qui émet un son assourdissant à vous en faire saigner les oreilles. Pendant nonante minutes, vous aurez l’impression d’avoir un essaim d’abeilles aux trousses. Alors dans votre intérêt et pour votre santé mentale, installez-vous conforta-blement devant votre écran et réécoutez vos albums préférés pendant les matches, sinon je vous promets que vous ne tien-drez pas le coup.

Si pour vous le football a toujours été un moyen de développer votre culture générale (histoire, drapeaux, hymnes na-tionaux) tout en vous divertissant, restez sur vos gardes. En effet, les instances de la Fifa semblent avoir quelques lacunes en géographie (ils ont embauché TF1 !) : ainsi, l’équipe d’Australie doit sa présence à la Coupe du Monde à sa victoire dans les... qualifications du groupe Asie. Cette situation surprenante est due au fait que les Australiens trouvaient trop injuste de devoir terminer premier en Océanie et disputer encore un barrage contre le cinquième du groupe Amérique du Sud. Donc, les Socceroos ont pu jouer sur un autre continent pour simplifier leur accession à la compétition. Ou comment participer à toutes les éditions sans de-voir les organiser ? On devrait peut-être s’en inspirer, encore faut-il trouver le continent où les Diables Rouges auront le plus de chance de s’imposer. Ça c’est un défi !

Ce qui est moins original, c’est la liste des favoris pour le titre mon-dial. Tous les anciens vainqueurs sont considérés comme des prétendants sérieux, à une ou deux exceptions près : l’Uruguay et la France, dont le jeu de passe sur le terrain n’égale pas celui des boîtes de nuits. Quant aux équipes qui n’ont pas encore inscrit cette compétition à leur palmarès, il n’y en a que deux qui sont considérées comme des gagnantes potentielles : l’Espagne et les Pays-Bas. Alors si l’envie vous venait de tenter les paris, misez sur les valeurs sûres, comme le Brésil, l’Italie ou encore l’Allemagne. Non, la Corée du Nord n’est pas un bon placement. •

kevin l’anchois en saumure

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E t 1, et 2, et 3–0 ! Douze ans après la victoire française en 1998, c’est au

tour de l’Afrique de voir les zéros s’enchainer, mais sur les chèques et salaires cette fois-ci. Et pour preuve, le fait que ce Mondial se présente comme l’un des plus chers de l’Histoire, la Fifa (Fédéra-tion internationale de foot-ball association) ayant aug-menté les primes de 60  % par rapport à la dernière Coupe du monde, atteignant des sommes équivalentes au dixième du PIB d’un pays de la taille de la Mongolie. Des sommes qui ont fait rêver l’Afrique du Sud, la nation arc-en-ciel aux yeux dans les étoiles. Ce Mondial, présenté par l’ancien prési-dent Thabo Mbeki comme le « moment où l’Afrique s’est redressée et où elle a résolument effacé des siècles de misère et de conflits  », risque de décevoir le portefeuille du premier pays d’Afrique à organiser une Coupe du monde. Les sommes folles évoquées pour cette compétition ne finiront pas, pour la majorité, entre des mains africaines. Sponsorings, merchandi-sing et monopoles font les beaux jours des entreprises occidentales plus que des locaux africains. Les mar-chands ambulants se sont ainsi vus refuser l’accès à la proximité des stades par la

Fifa. Demander 500 € pour un permis de vente dans un pays où près d’un tiers des habitants vit avec moins de deux dollars par jour semble être une ouverture sans risque envers des locaux qui s’en trouvent totalement délocalisés. Et pourtant, l’ar-gent a coulé à flot lors de la préparation de ce Mondial : la Fifa et l’Afrique du Sud ayant largement ouvert les portefeuilles pour le pays.

300 000 touristes sont attendus dans un pays

qui en accueille de toute façon onze millions par an

Ainsi, d’après Courrier International, les sommes investies dans les stades au-raient pu servir à construire 1  228  753 logements à 10 000 €, et la sécurité a déjà coûté plus de 46 millions d’euros. Des sommes rapide-ment dépensées avant l’évé-nement, tout d’abord pour la (re)construction des stades, contrats le plus souvent of-ferts aux entreprises capables de mêler efficacité et rapi-dité (et donc aux entreprises étrangères) — avec le risque de corruption que ce genre de contrats rapidement me-nés peuvent apporter.

Quant à l’impact touris-tique, il est certes réel mais reste somme toute mineur (300  000 touristes sont at-

tendus dans un pays qui en accueille de toute façon onze millions par an). Au final, l’important dans cette Coupe du monde est sur-tout symbolique, l’Afrique accueillant enfin le gratin du football mondial, et per-met — à nouveau — à la terre natale de Nelson Man-dela de se rassembler autour d’une passion commune : le sport. •mélon le diodon

L’Afrique, c’est chic !COUPE DU MONDE 2010

Lorsque le continent le plus pauvre du monde accueille l’événement sportif le plus regardé du monde, les chiffres s’affolent. Aux compteurs comme dans les banques

rédacteur en chefsébastien varverisont collaboré à ce numérosélim abdallaouidimitri brulmansjulien cescottokevin dethierbenoît fraikinflorian mélondessinsolivier lambertaurore lefèvrebastien reulalain rorivemise en pagesébastien varverissite internethttp://lepoiscaille.blogspot.com

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A lors que le Conseil des ministres is-raélien vient de donner son accord pour la création d’une commission d’enquête indépendante concer-

nant les événements du 31 mai, Le Poiscaille propose de revenir un instant sur ce léger litige dont les causes sont, pour beaucoup, devenues incompréhensibles.

Pour cela, il faut remonter plus de 60 ans en arrière car le conflit israélo-palestinien dé-bute à la sortie de la Seconde Guerre mon-diale et découle directement de ses atrocités. On se souvient tous des horreurs de cette période qui a vu naître la mode du pyjama rayé pour les hommes et pire encore celui de la coupe « boule à zéro » adopté par bon

nombre de femmes. C’est d’ailleurs par cette dernière horreur que l’on peut expliquer l’ef-fervescence autour du bikini en 1946 lorsque Louis Réard le présenta pour la première fois à Paris. Ce petit bout de tissu habilement conçu permettait désormais à l’homme de différencier clairement la tête nue, des fesses de la femme qu’il convoitait.

Moyen de reconnaissance aussi efficace que put l’être la petite étoile jaune permet-tant à Jahvé de reconnaître ses ouailles, il n’eut cependant pas le même succès dans le milieu juif. Choqué par ce manque de di-gnité, ils décidèrent de migrer vers un lieu où les femmes se distinguent par un voile posé sur la tête plutôt que sur les fesses. Ces deux

C’ est les vacances ! Enfin presque. Le Poiscaille vous offre un dernier numéro pour vous occuper cet

été, et avant de prendre un peu de repos bien mérité et de voguer vers les mers chaudes du Pacifique. Mais revenons aux choses sérieuses. Lundi 7 juin, les téléspectateurs du JT de TF1, ont eu le grand privilège d’avoir une interview du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dans son palais à Téhéran. Après avoir envoyé Harry Roselmack en banlieue, voilà que les pontes de la chaîne privée envoient Ferrari en Iran. Ils n’ont vraiment peur de rien. La belle journaliste est apparue voilée face au président, ce qui n’aura pas manqué de faire pleu-

voir des critiques sur Laurence Ferrari, qui doit commencer à avoir l’habitude. Alors peut-être ne suis-je pas normal mais très franchement moi je n’ai pas été choqué du tout. En plus ça lui allait bien ce drap blanc sur la tête... Non là où j’aurais été offusqué c’est si elle avait porté son voile en France. Et puis là n’est pas le plus impor-tant. Laurence Ferrari explique « qu’il y a eu une discussion avant l’interview afin de nous suggérer un certain nombre de questions. Bien sûr, nous n’en avons pas tenu compte. Nous avons pu poser toutes les questions que nous souhaitions, sur le nucléaire, sur Israël... Il n’y a eu aucune censure de leur part. » Ben voyons ! Et quand elle se rend à l’Elysée

avec ses collègues de France Télévisions, Nicolas Sarkozy n’a pas les questions avant peut-être ? Il doit improviser ? N’a pas un droit de regard sur l’interview ? Alors, je veux bien que le président iranien soit avant-gardiste et qu’il voue un tel culte à la liberté d’expression qu’il ait laissé la brave Laurence poser naïvement ses questions sur des sujets sensibles comme savoir à quoi sert une bombe, mais quand même.

Le vrai problème qui se pose est de savoir ce qu’elle devra faire pour son prochain déplacement. Imaginez qu’elle doive venir interviewer Bart De Wever... en flamand, un repor-tage à Charleroi en Lada. Et puis si tout le monde s’y met, le

métier de journaliste va devenir insupportable. Nicolas Sarkozy pourrait refuser des interviews par des journalistes plus grands que lui par exemple. Il fallait déjà supporter les caprices de stars, si maintenant les poli-tiques s’y mettent. Prenez par exemple, le pauvre David Pu-jadas qui a dû attendre 18 mois avant de pouvoir interviewer le premier ministre russe, Vladi-mir Poutine. Dans ces cas-là, il ne faut pas avoir de questions urgentes à lui poser. Bon ! sur ces bonne paroles, je m’en vais prendre deux mois de repos (bien mérité ?). En attendant, profitez du soleil et n’oubliez pas votre crème solaire. •ben le fish stick

Lundi 31 mai, l’abordage de la flottille, affrétée pour Gaza, perpétré par les forces israéliennes a remis de l’huile sur le feu du conflit entre les deux communautés. L’intervention militaire a débouché sur la mort de neuf des militants

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MÉDIAS TICS

Un bikini pour fer la paixpeuples qui se rencontraient alors avaient a priori tout pour vivre en parfaite harmonie.

Malheureusement, un jeune étudiant progressiste et ses amis voulaient autoriser le port du bikini étant le symbole de la mo-dernité qu’ils désiraient tant. Les Juifs virent en ce jeune Gaza et sa bande une menace directe pour leur culture. Ils voulaient à tout prix conserver le monopole du peuple qu’on gaza et décidèrent de prendre des sanctions en rendant l’université obligatoire. Les spé-cialistes nous le disent, le blocus est une pé-riode où l’étudiant mange très mal et par ce plan Israël entendait affamer la population palestinienne.

C’est dans ce contexte que plusieurs associations humanitaires tentèrent de ré-soudre ce problème de carence alimentaire en forçant le blocus pour leur apporter des tablettes de vitamines ainsi que des barres de fer (indispensables pour la respiration cellu-laire). L’attaqué perpétrée le lundi 31 mai ré-sulte une fois de plus d’une incompréhension puisque les soldats israéliens ne visaient que ces barres de fer; mais touchèrent malencon-treusement neufs experts turcs en diététique.

De malentendu en malentendu, c’est ain-si que deux peuples pourtant animés d’une même ferveur deviennent complètement à la masse et en arrivent à avoir une si pâle estime d’eux-mêmes. Au lendemain d’élections qui pourraient changer notre pays, ceci est une leçon dont nous devrions tirer les enseigne-ments. Si nous voulons sauver la Belgique revenons aux maillots une pièce et faisons manger des barres de fer à De Wever. •raie gury

Une Ferrari voilée pour Ahmadinejad