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LE PROBLÈME RELIGIEUX A L'HOMME D'AUJOURD'HUI

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LE PROBLÈME RELIGIEUX TEL QU'IL SE POSE

A L'HOMME D'AUJOURD'HUI

DU MÊME AUTEUR Le Régime Coopératif. Etude générale de la Coopération de consomma-

tion en Europe de ses origines à 1906. Paris, Rousseau, 1909. 560 pages in-8°. (Epuisé).

La Théorie des Marchés Economiques. Rousseau, Paris, 1910. 215 pages in-8°. (Epuisé).

L'Ordre coopératif. Les Faits. Un type économique nouveau : La Régie coopérative. 601 pages in-8°. Alcan, Paris. 1926. La partie essentielle de ce livre a été publiée sous le titre : Les Régies coopératives. Alcan, Paris. 1927. 310 pages in-8°.

Le Gouvernement des Démocraties modernes : La nécessité du double suffrage universel : suffrage individuel et suffrage social. Alcan, Paris. 1933. 2 tomes formant 624 pages in-8° (livre mis au pilon par les Allemands).

La crise et ses remèdes. 233 pages in-16. Librairie de Médicis, Paris. 1938. Munich, défaite des démocraties. 85 pages in-8°. Alcan, Paris. 1939 (livre

mis au pilon par les Allemands). Suffrage Universel et autorité de l'Etat : leur conciliation effective par le

pluralisme électoral. 176 pages in-8°. Presses Universitaires de France, Paris. 1949.

La révolution Coopérative ou le Socialisme de l'Occident : Traité général de la Coopération de consommation. 382 pages in-8°. Presses Universitaires de France, Paris. 1949.

Le Plan Schuman. Exposé et critique de sa portée économique et politique. 2 édition. Librairie de Médicis, Paris. 1952, 112 pages in-8°. 2,70 F.

La Chimère de « l'Europe Unie ». Librairie de Médicis, Paris. 1952, 120 pages in-8°. 2,70 F.

L'Armée dite Européenne. Librairie de Médicis, 1952. 138 pages in-8°. 3,00 F. Les Accords de Londres et de Paris. Nouvelles Editions Latines. 104 pages

in-8°, 1955. 4,20 F. Le Socialisme Coopératif : Exposé des faits et doctrine. Editions L'Année

Politique et économique, et Presses Universitaires de France, Paris, 72 pages in-8°. 2,40 F. 1956.

Afrique du Nord et Afrique Noire. Paris. 1956. Larose, 120 pages in-8°. Problèmes africains : Afrique Noire, Algérie, Affaire du Suez. Larose,

20 pages in-8°. L'Hégémonie du Consommateur. Vers une rénovation de la science écono-

mique. Presses Universitaires de France. Paris, 1958. 361 pages in-8°. 9 F. Individualisme contre Autoritarisme. Trois siècles de conflits expliqués

par le Dualisme social. Presses Universitaires de France, 1959. in-8°.

DERNIERS VOLUMES DÉJA PARUS : Bernard LAVERGNE : Pourquoi le conflit Occident-Union Soviétique ?

Librairie Fischbacher. Paris, 360 pages in-8°, 1962. Bernard LAVERGNE : Les idées politiques en France de 1900 à nos jours.

Souvenirs personnels. Librairie Fischbacher. Paris, 160 pages in-8°, 1965. Bernard LAVERGNE, député du Tarn (1815-1903) : Les deux Présidences de

Jules Grévy. Librairie Fischbacher. Paris, 600 p. gr. in-8°, 1965. A la même Librairie : V. Alexandrov : L'U.R.S.S. à l'heure K (Khrouthchev). 1960, 140 pages in-8°.

BERNARD LAVERGNE Professeur honoraire à la Faculté de Droit

et des Sciences Economiques de Paris

LE PROBLÈME RELIGIEUX

TEL QU'IL SE POSE A L'HOMME D'AUJOURD'HUI

Préface de Georges MARCHAL

LIBRAIRIE FISCHBACHER 33, rue de Seine

PARIS (6

Religio semper reformanda « La religion, un fait essentiel,

peut-être le fait essentiel de l'histoire humaine. »

Jean Jaurès. (La Petite République,

1. 2., 1901)

A la mémoire de MAGDELEINE LAVERGNE

Cet écrit dont les lignes principales

sont, en grande partie,

conformes à sa propre pensée.

B. L.

© Librairie Fischbacher, Paris 1967.

PRÉFACE

Le professeur Bernard Lavergne, bien connu par ses publi- cations sur les problèmes économiques et sociaux, nous donne cette fois le résultat de ses méditations sur les questions religieu- ses, en particulier sur les dogmes chrétiens.

Il est des sujets qu'il ne faut pas laisser aux seuls spécia- listes, non pas qu'il ne faille pas des spécialistes, surtout en un domaine où la qualification ne s'improvise pas. L'examen des origines du Christianisme et des doctrines qui en découlent exige un long labeur comme aussi une constante mise à jour. Mais le spécialiste risque parfois de s'arrêter aux détails, d'oublier la forêt au profit de l'arbre. C'est donc en réalité collaborer avec lui que rester attentif aux grandes évidences, aux larges avenues.

Bernard Lavergne s'est soigneusement documenté. Il a recueilli le témoignage des « experts », puis, tout simplement, il nous a dit comment lui apparaissaient les choses.

L'ouvrage comporte en premier lieu des recherches d'ordre purement philosophique qui montrent combien est peu satisfai- sante l'idée de l'inexistence de Dieu, tandis que l'argument moral et le sentiment mystique militent en faveur de l'idée que Dieu — de quelque manière qu'on le nomme — existe. « De la convic- tion que notre raison discursive et notre sens moral ne peuvent que confirmer les enseignements dont l'inspiration mystique du Christ a été la source, est né ce livre », écrit l'auteur à la pre- mière page du volume.

La seconde partie de l'étude précise l'idée générale de l'ou- vrage, à savoir la simplicité de l'Evangile que ne doivent pas amoindrir telles paroles énigmatiques ou tels éléments apocalyp- tiques qu'expliquent la théologie et les idées du temps.

Le message du Christ — aimer son prochain comme soi-même, aimer Dieu de toutes ses forces, avoir foi dans la vie éternelle — a une telle simplicité et une telle évidence que l'auteur se deman- derait presque comment il serait possible de n'être pas chrétien. La religion chrétienne, expurgée des croyances adventices qui ont déformé et trahi l'enseignement du Christ, a une évidence si cristalline qu'on ne saurait la rejeter. Dans les très graves alté- rations que, de bonne foi, les Pères de l'Eglise, tout au long des siècles, ont apportées au message du Christ — lequel était dénué de toutes affirmations dogmatiques au sens scolastique du mot —, l'auteur discerne la raison essentielle pour laquelle l'audience du christianisme a beaucoup diminué depuis bien des années. Revenir à l'authentique simplicité du message chrétien est donc essentiel pour l'avenir du christianisme. Ainsi la critique des dogmes actuellement admis par les Eglises chrétiennes s'impose.

Par là nous sommes conduits à déplorer la complexité des dogmes chrétiens dont la lente élaboration a emprunté aux reli- gions et aux philosophies du paganisme des éléments excessifs.

L'auteur ne prétend nullement apporter des idées nouvelles il le dit expressément. Il s'est borné à réunir en faisceau des affirmations maintes fois exprimées, mais le groupement même de ces idées leur a donné une coloration nouvelle. Il a pensé qu'on avait tendance aujourd'hui à sous-estimer tous les travaux criti- ques déjà élaborés et à n'en pas tirer d'utiles conclusions.

Utiles à quoi, sinon à l'idée même de vérité chrétienne, laquelle est obscurcie par la surabondance des définitions, des dogmes et des mystères. Disciple d'Auguste Sabatier dont les thèses reprennent aujourd'hui une émouvante actualité du fait des innombrables travaux consacrés aux mystères, Bernard Lavergne a une tout autre manière que son illustre devancier.

L'auteur de ce livre n'a pas voulu et n'a pas pu, dans les limites de son propos, apporter les nuances, j'allais dire toutes les « élégances » dialectiques qu'un théologien d'Eglise y intro- duirait. Bernard Lavergne ne pratique ni le clair-obscur, ni le dégradé. Il peint à pleine pâte ; ses teintes sont vives et son dessin est précis.

Il paraît plus porté à discerner dans les dogmes l'élément adventice sclérosé, que l'élément positif indispensable à toute communauté, laquelle ne saurait subsister sans structures et sans formulations. Mais il sait aussi que, à côté de la lettre des dog- mes, lettre bien difficile à défendre, il y a l'esprit des dogmes, c'est-à-dire leur signification profonde. Exprimer l'inexprimable comporte un élément tout ensemble misérable et pathétique. De ce point de vue, le dogme « porte un trésor dans un vase d'argile », comme l'a dit l'Apôtre Paul. Encore faut-il s'en rendre compte, et ne pas prendre le dogme pour l'équivalent de la vérité. Une formulation humaine ne saurait, sans orgueil ni naïveté, être donnée comme l'adéquation de l'Absolu. On a pu dire, en ce sens, que le dogme était « militant », mais qu'il n'était pas « triomphant ».

On lira cette belle étude avec le plus grand profit. Récapi tuler certains problèmes, rappeler des évidences éclipsées, redres- ser des perspectives séculairement infléchies est un tâche parfois ingrate, mais toujours bénéfique, même si on dérange certains conformismes, même si on semble porter atteinte à de chères vieilles habitudes. L'auteur, en critiquant l'aspect humain, trop humain, des dogmes, a voulu être constructif et retrouver, quant à lui, les grandes permanences religieuses et évangéliques. Nous pensons qu'il y a pleinement réussi.

Pasteur Georges MARCHAL.

PREMIÈRE PARTIE

L'EXPLICATION DU MONDE ET DE NOTRE PROPRE EXISTENCE

Comme tous les fondateurs de religion, le Christ a été inspiré d'un ardent sentiment mystique. Cette inspiration a été la source de tout son enseignement, du message qu'il a voulu délivrer à tous les hommes.

Cependant ceux d'entre nous, très nombreux, qui n'éprouvent qu'à un degré très faible ou même n'éprouvent à aucun degré le sentiment mystique peuvent chercher par d'autres voies si l'en- seignement si profondément religieux du Christ, à savoir le devoir que nous avons de nous aimer les uns les autres, l'existence et la bonté de Dieu, la nécessité de nous repentir des fautes que nous commettons ne peuvent pas être justifiés par d'autres voies que l'inspiration mystique. A ma conviction l'intelligence, la raison humaine et le sens moral, qui se sont épanouis tout au long des recherches philosophiques depuis qu'il y a sur terre des hommes un peu évolués, sont d'accord pour estimer éminemment vraies et bienfaisantes les convictions religieuses que le Christ a profes- sées. De tous temps le problème de Dieu, le mystère de notre propre vie et de notre destinée ont relevé du sens moral et du sens philosophique, c'est-à-dire de notre raison discursive, comme du sens mystique. De la conviction que notre raison discursive et notre sens moral ne peuvent que confirmer les enseignements dont

l'inspiration mystique du Christ a été la source, est né ce livre (1).

La prétendue explication matérialiste du monde et de notre propre vie ne donne nullement la clé des mystères dont nous sommes entourés. La thèse matérialiste postule que l'univers ne procède d'au-

cune pensée organisatrice ; la vie serait résultée sur notre planète d'un heureux hasard qui aurait conduit des éléments matériels préexistants à se grouper selon un ordre satisfaisant. Il aurait pu se faire que ces circonstances favorables ne se rencontrent pas. Le fait est que leur groupement a été favorable puisque la vie est née sur la terre. Nous allons montrer l'invraisemblance de cet heureux groupement, fruit du seul hasard, mais observons de suite que jamais l'esprit humain n'est parvenu à comprendre pourquoi existent l'univers et la race humaine qui l'habite. Ces questions dépassent de toutes parts les facultés de notre enten- dement. Nous sommes obligés de reconnaître que les philosophies idéalistes ainsi que les théologies ont, comme les philosophies matérialistes, échoué à fournir une explication de ces problèmes. L'explication matérialiste de la vie est dépourvue de toute base, puisque les éléments premiers de cette prétendue explication — l'existence d'éléments matériels — demeure, elle aussi, inexpli- quée.

Entrons cependant dans le raisonnement des matérialistes et acceptons le fait inexpliqué que d'innombrables éléments matériels existent à la surface de notre univers.

La vie a-t-elle pu naître de l'assemblage heureux, fortuite- ment réalisé, de diverses molécules matérielles ? De toutes les hypothèses possibles, c'est là la plus invraisemblable. En effet, si on demandait à un singe de taper au hasard des milliards de fois sur le clavier d'une machine à écrire, il n'arriverait pas à composer un livre. Même si cet animal écrivait par pur hasard

(1) En soulignant les exigences de la raison, j'envisage les exigences légitimes de l'intelligence, et non le « rationalisme ».

un mot, une ligne, ou même une phrase, le mot ou la phrase obtenus par rencontre fortuite n'aurait aucun lien avec le mot ou la phrase précédents.

On sait que si, l'on tire au hasard les cartes d'un jeu de bridge (52 cartes), il faut recommencer 635 milliards de fois pour avoir un jeu identique à celui que, par hasard, a choisi un joueur. Si on veut avoir les quatre jeux conformes à ceux qui ont été précédemment choisis par les quatre joueurs, il faudrait recommencer le tirage au sort un nombre de fois qui correspond à 2 suivi de 42 zéros ! Or obtenir par pur hasard un jeu de cartes conforme à celui qu'on a en vue est un problème d'une simplicité enfantine, en comparaison du problème consistant à obtenir, par exemple, que des milliards de milliards de cellules vivantes s'agglo- mèrent selon un ordre favorable dans le sein de la mère pour former un nouveau-né.

Par quel miracle incroyable une prolifération presque indé- finie de cellules procèderait-elle de l'œuf formé de la conjonction des deux éléments mâle et femelle ? Par quel miracle les cellules se multiplieront-elles non seulement de façon à créer au bout de neuf mois un être vivant, avec tous les organes du corps humain, ses membres, ses os, ses yeux, ses muscles, ses nerfs, mais encore de façon à produire un être ayant une étonnante ressemblance avec tel ou tel de ses parents parfois très, éloigné ? Nous savons que ce sont les gènes, enfermés dans la cellule, qui trans- mettent les caractéristiques héréditaires des parents. C'est là une constatation, mais nullement une explication. Pourquoi les gènes ont-ils cette remarquable aptitude ?

Nous savons maintenant que chaque cellule vivante de notre corps se compose d'un noyau central et de milliards d'éléments différents rangés dans un ordre prédéterminé. Comment le pur hasard pourrait-il expliquer que cet ordre prodigieux, qui porte sur des milliards d'éléments différents, se retrouve immuable dans les milliards de cellules du même corps.

Si les dimensions illimitées du cosmos plongent l'esprit humain dans un abîme de perplexité, l'infinie complexité du corps humain a le même effet. Nous restons abasourdis devant l'extra- ordinaire complexité des mécanismes qui tous sont nécessaires pour que nous restions en vie, pour que toutes les parties du corps

des jeunes grandissent en gardant entre elles des proportions convenables et souvent en accusant alors une ressemblance plus parfaite avec tel ou tel des ascendants. Quand on connaît l'extra- ordinaire chimie dont sont capables les glandes humaines ou celles des animaux, quand on sait quelle influence mystérieuse autant que puissante exercent, par exemple, les hormones sur notre corps, il est littéralement impossible que ces mécanismes si savants résultent du pur hasard. On sait que la composition chimique du lait de toute femme mère d'un nouveau-né change selon l'âge de l'enfant de façon à toujours donner à celui-ci la nourriture qui lui convient. Comment les glandes mammaires donnent-elles d'un mois à l'autre des laits différents ? Le constater ce n'est en rien l'expliquer. Le seul hasard peut-il rendre compte de cela ?

Si donc invoquer le seul hasard n'explique rien, force nous est de croire qu'il y a un principe, esprit organisateur qui préside aux milliards de milliards d'opérations qu'impliquent notre vie et celle de tous les êtres vivants ? Comment y aurait-il une si prodigieuse organisation sans une pensée qui l'aurait élaborée ? Et comment cette pensée consciente, capable de prévoir une orga- nisation d'une si infinie complication, existerait-elle sans un Etre supérieur doté d'une prodigieuse intelligence ? Assurément nul d'entre nous ne parviendra jamais à comprendre comment un tel principe supérieur a pu être capable de créer une telle infinité d'éléments matériels et d'êtres vivants, ni comment la vie parvient à se maintenir malgré toutes les causes de maladie et de mort qui assaillent tous les êtres vivants. Un principe organisateur d'une telle puissance et d'une telle étendue passe notre entendement, mais on soupçonne qu'un être vivant dont la capacité serait des milliards de fois supérieure à la nôtre pourrait être la cause explicative de la création du monde et de ses merveilles, tandis qu'il est absurde de croire que le hasard pur serait la cause exhaustive des miracles incessants dont nous sommes les témoins stupéfaits.

Que depuis des millions d'années les hommes sont témoins des miracles incessants, autant que prodigieux, qui se produisent selon un rythme préétabli, que nos diverses sciences sont parvenues à connaître l'ordre invariable selon lequel tous ces phénomènes se succèdent les uns aux autres, cela est vrai, mais cela n'explique rien. La science appelle causes les phénomènes antécédents et

effets les phénomènes postérieurs aux premiers, mais nous igno- rons pour quelle raison il y a eu passage de l'un à l'autre. Si nous constatons les causes secondes, la cause première de toutes ces mutations nous échappe.

Moins encore nous comprenons qui nous sommes, pourquoi nous sommes au monde, quelle est notre destinée. Nous sommes au monde parce que nos parents, obéissant à la fatalité de l'ins- tinct sexuel, se sont unis un jour. Mais ce n'est pas une explica- tion. S'ils s'étaient unis un quart d'heure plus tôt ou plus tard, un être vivant différent de nous aurait vu le jour, car ce n'aurait pas été le même spermatozoïde qui aurait fécondé l'ovule de la femme. Deux enfants des mêmes parents sont toujours dissem- blables et cependant leurs géniteurs sont les mêmes. Pourquoi nos parents et, en fin de compte, pourquoi le premier couple humain ont-ils existé ?

Nous ne comprenons pas davantage pourquoi les cellules matérielles qui constituent notre cerveau donnent naissance à une pensée qui essentiellement est immatérielle. Cependant une liaison existe indubitable, puisque, lorsque tel lobe de notre cerveau est altéré, nous perdons la raison, nous devenons hébétés ou même fous, tel un animal privé de toute réflexion.

Comment expliquer que nous ayons la mémoire des phrases apprises par cœur ou des événements qui nous ont intéressés ? Les phrases apprises et les événements marquants s'inscrivent, semble-t-il, dans les cellules de notre cerveau comme si avec un stylet nous avions tracé des caractères sur des tablettes de cire, mais ceci n'est qu'une image, et une image gratuite.

D' où viennent l'imagination, la possibilité pour nous d'in- venter des faits, des situations qui n'ont pas existé, mais qui néanmoins produisent en nous des émotions, des joies ou des sentiments de tristesse, quoique nous sachions que ces faits ou ces situations sont irréels ?

Grâce aux sciences nous avons appris à connaître la compo- sition des plus petits atomes matériels, nous confectionnons des appareils prodigieux, tels les satellites artificiels qui s'élancent dans le cosmos et font un nombre de fois impressionnant des révolutions autour de la terre, mais l'énigme du monde et de notre propre existence demeure entier.

LIBRAIRIE FISCHBACHER 33, rue de Seine, PARIS 6e - C. C. P. 187.17

EXTRAIT DU CATALOGUE

ŒCUMÉNISME

COLLECTION « ESPRIT ET LIBERTÉ »

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