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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Mercredi 27 janvier 2010 - N° 2116 68,27% DE OUI : « LA RESPONSABILITÉ DES ÉLUS D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN SERA DÉTERMINANTE » (SERGE LETCHIMY-P.3) TOUS LES RÉSULTATS CHIFFRÉS (PP.5 À 7) SUR HAÏTI TOUT FAIRE POUR CONSTRUIRE L’HAÏTI NOUVELLE (PP.9 À 11). AUSSI AU SOMMAIRE Hommage à la Martiniquaise Simone TRUDO, fonctionnaire de l’ONU en Haïti (p.12) LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES (DR ALIKER)

Le progressiste n° 2116

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Page 1: Le progressiste n° 2116

1 euro

Le Progressiste

Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste

“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Mercredi 27 janvier 2010 - N° 2116

68,27% DE OUI : « LA RESPONSABILITÉ DES ÉLUS D’AUJOURD’HUI

ET DE DEMAIN SERA DÉTERMINANTE » (SERGE LETCHIMY-P.3)

TOUS LES RÉSULTATS

CHIFFRÉS (PP.5 À 7)

SUR HAÏTITOUT FAIRE POURCONSTRUIRE L’HAÏTINOUVELLE (PP.9 À 11).

AUSSI AU SOMMAIREHommage à la Martiniquaise Simone TRUDO, fonctionnaire del’ONU en Haïti (p.12)

LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES

SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES (DR ALIKER)

Page 2: Le progressiste n° 2116

E D I T O R I A L

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 27 janvier 2010

Les électeurs martiniquaisse sont prononcés ce di-manche 24 janvier en fa-

veur de la mise en place dʼunecollectivité unique. Cʼestlʼaboutissement dʼune vieillerevendication de la gauchemartiniquaise, et du PPM de-puis 1982, lors de la mise enplace de la Région monodé-partementale, absurdité institu-tionnelle dénoncée à lʼépoque.

Cette victoire du 24 janvierreste dans la logique de celledu 10 et est dʼabord celle desMartiniquais qui ont choisi entoute conscience une réformeinstitutionnelle visant à mettreun terme à la superpositioninefficace de deux collectivitésdans notre pays.

Cʼest une victoire qui pournous, Progressistes, rend pos-sible une démarche concer-tée de responsabilisationtransparente, cohérente et por-tée par un projet global par-tagé. Contrairement à ce quiest avancé ici et là, ce résultatne constitue absolument pasun rejet de lʼautonomie, telleque nous la concevons auPPM. Dans la marche vers laresponsabilité les choses nesont jamais terminées ! Il sʼagitau contraire dʼun nouveaucommencement pour

construire ensemble cette res-ponsabilité, étape par étape,sans précipitation ni marcheforcée au profit dʼun petit nom-bre.

Le taux de participation, tropfaible à notre goût, nʼenlèverien à la légitimité du résultat.Plusieurs éléments peuventexpliquer cet état de fait :dʼabord la proximité des deuxconsultations, surtout si lʼonconsidère que les Martiniquaisont jugé que celle du 10 janviertouchait au statut de la Marti-nique alors que celle du 24 neconcernait quʼune simple réor-ganisation institutionnelle des-tinée plus à faciliter le travaildes élus. Ensuite, les déclara-tions de candidatures, interve-nant en pleine campagne, àdeux jours du scrutin, coupléesà lʼabsence retentissante decertains « partisans » du ouisur le terrain, nʼont pas aidé àclarifier les enjeux et à disso-cier la consultation du 24 desprochaines élections régio-nales. Les Martiniquais ontdʼailleurs dû regarder avec uncertain amusement ce défiléde certains « promoteurs duoui » sortis de partout, venussʼattribuer tout ou partie deleur victoire alors quʼils ne lesont pratiquement ni vus ni en-tendus pendant la campagne,pour leur expliquer le bienfondé de la proposition de fu-sion des collectivités. Chacunreconnaîtra les siens…

Le fait est que les Martiniquaisont choisi de mettre en placeune Collectivité Unique pourexercer les compétences duConseil Général et du Conseilrégional. Il reste maintenant à

négocier la mise en place de

cette collectivité en matière

dʼorganisation et de mode de

scrutin.

Cette tâche reviendra aux élus

du conseil régional qui sera re-

nouvelé dans à peine un mois.

Cʼest à eux quʼil reviendra de

mener les discussions avec le

gouvernement pour la mise en

place de la nouvelle collecti-

vité. Cela rajoute un enjeu

supplémentaire à cette élec-

tion régionale à venir. Le Parti

Progressiste Martiniquais

sera bien évidement présent

à cette échéance elle aussi

importante pour notre pays.

Cette élection sera en effet ca-

pitale pour la configuration de

la collectivité unique et les

Martiniquais devront bien choi-

sir ceux à qui ils confieront

cette tâche, en fonction de leur

projet de développement, mais

également en fonction de leur

projet politique relatif à cette

collectivité unique à préparer.

Le 27 janvier 2010

Didier LAGUERRE

Secrétaire Général du PPM

Didier LAGUERRE

UN NOUVEAU COMMENCEMENT…

Page 3: Le progressiste n° 2116

Le peuple martiniquais vient de trancher une seconde fois.

Il appartient à chacun, à chaque Parti politique, à chaque mouvement de citoyens, de tirer en toute

conscience les conclusions qui s’imposent.

Lucides, respectueux de la démocratie et déterminés à poursuivre leur route vers le progrès et

l’émancipation, le PPM et le MAP respecteront ce choix.

Ces résultats montrent bien que le peuple martiniquais conçoit avec lucidité une évolution institutionnelle

qui ne renie en rien les acquis de ses grandes luttes historiques, mais qui affirme, de manière sereine,

l’ambition de ses responsabilités propres face aux défis du monde moderne.

Le PPM et le MAP ont pris une part très active à cette victoire, mais c’est d’abord la victoire du peuple

martiniquais. Il n’a pas fait le choix de la passivité dans l’attente d’une réforme à venir. Il a fait le choix

d’envisager son propre chemin dans le cadre d’une République qui devra désormais apprendre à

concilier le droit à l’égalité et le droit à la différence !

La responsabilité des élus d’aujourd’hui et de demain sera déterminante. Ils devront se montrer à la hau-

teur de ces espérances nouvelles en ne brûlant aucune étape, et en ne confondant jamais leurs légitimes

ambitions avec l’intérêt supérieur de ce pays.

Pour ma part, c’est avec une détermination sans faille et dans l’écoute permanente du peuple

martiniquais, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que ce jour devienne le lieu d’un

autre commencement.

Merci aux militants, aux alliés et aux sympathisants !

Merci au peuple martiniquais !

Et vive la Martinique nouvelle !

Serge LETCHIMY

CONSULTATION

Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 27 janvier 2010

C'est une victoire!

SERGE LETCHIMY :DECLARATION DU 24 JANVIER 2010

Page 4: Le progressiste n° 2116

POLITIQUE

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 27 janvier 2010

PREMIER TOUR

* Début dépôt des candidatures : 8février 2010

* Fin dépôt des candidatures : le 15février à 12h00

* Liste complète des candidats : 20février 2010

* Ouverture de la campagne électo-rale officielle : 1er Mars 2010

* Clôture de la campagne électoraleofficielle :

13 Mars 2010 à minuit

* Journée électorale du premier tour:

14 Mars 2010

SECOND TOUR

* Début dépôt des candidatures : 15Mars 2010

* Fin dépôt des candidatures : 16Mars 2010

* Ouverture de la campagne électo-rale officielle : 15 Mars 2010

* Clôture de la campagne électoraleofficielle :

20 Mars à minuit

* Journée électorale du second tour :21 Mars 2010

CONCOMITANCE DES RENOU-VELLEMENTS DES CONSEILS GÉ-NÉRAUX ET DES CONSEILSRÉGIONAUX,

Vu lʼarticle 39 de la Constitution, lepremier ministre décrète :

Le présent projet de loi organisant laconcomitance des renouvellementsdes conseils généraux et des conseilsrégionaux, délibéré en Conseil des mi-nistres après avis du Conseil dʼÉtat,sera présenté au Sénat par le ministre

de lʼintérieur, de lʼoutre-mer et des collec-

tivités territoriales, qui sera chargé dʼen

exposer les motifs et dʼen soutenir la dis-

cussion.

Article 1er

Par dérogation aux dispositions de lʼar-

ticle L. 192 du code électoral, le man-

dat des conseillers généraux élus en

mars 2011 expirera en mars 2014.

Article 2

Par dérogation aux dispositions de lʼar-

ticle L. 336 du code électoral et du troi-

sième alinéa de lʼarticle L. 364 du

même code, le mandat des conseillers

régionaux et celui des membres de

lʼAssemblée de Corse élus en mars

2010 expireront en mars 2014.

ET MAINTENANT, LES RÉGIONALES !

DE LʼART DE NE RIEN DIRE

On ne compte pas les inepties stylis-tiques de certains politiciens lorsquʼilsse lancent dans des déclarations danslesquelles se faire valoir eux-mêmeslʼemporte sur la défense de leurs idéeset de leurs convictions : « si 74 là papassé mwen ka pati… ». Dans leurenvolée, ils sont loin dʼimaginer quʼonles écoute alors quʼils veulent juste sefaire entendre et ils ne se rendent pascompte, ou alors rarement, quʼils sʼen-ferment dans des contradictions qui nerehaussent pas leur cote auprès delʼopinion. Cʼest pourtant ce quʼils re-cherchent en général.

Toutes les questions quʼon pose ouquʼon ne pose pas à ces messieurs etdames de la politique dans la conjonc-ture actuelle de notre pays,- sauf ànotre Député- Maire Serge Letchimy-nʼamènent aucune réponse satisfai-sante. Bien entendu, personne ne sefait dʼillusions quant à leur sincéritéaussi bien dans les paroles que dansles actes. Il nʼy a pas non plus lieu de

lire entre les lignes de leurs déclara-tions. Il suffit de replacer leurs proposdans le contexte et de se remémorerleur parcours pour parvenir à la conclu-sion que droiture et franchise ne sontpas leurs premières qualités. Qui plusest, la communication nʼest pas leurfort. Mais, dans lʼambiance qui prévautactuellement, la discrétion peut signifierleur arrêt de mort politique. Pendanttoute la campagne pour le 73 ou le 74,nombre de nos grands chefs de partisse sont tus ou ne se sont jamais mon-trés. Quant aux autres, pointons dudoigt que leurs trop fréquentes décla-rations sur tout et nʼimporte quoi nʼontservi quʼ à réveiller une forme de suspi-cion, dans la mesure où personnenʼimagine être dupe des motivationsqui les poussent à agir ainsi. Intervenirà répétition pour donner son opinionest une forme dʼoccupation de terrain.Se taire nʼest pas forcément prendre durecul. Cʼest tout un art qui nʼest pas à laportée du premier venu en politique.

On se retrouve ainsi devant des cas deplus en plus nombreux où certains po-

liticiens ont raté lʼoccasion de se taire.

La dernière en date est à mettre à lʼactif

de lʼoccupant de Plateau Roy qui, sʼil

était en conformité avec sa parole, au-

rait dû déménager dès le 11 janvier. Sa

récente prise de position le remettant

en selle pour un dernier round pourrait

être diagnostiquée, mais je ne suis pas

spécialiste, comme une manifestation

patente de schizophrénie mais par les

temps qui courent, parler pour ne rien

dire ou, pire, tout et son contraire, nʼest

ce pas devenu une habitude singuliè-

rement chez nos politiques ?

Desinit in piscem disait déjà un certain

Horace, “quand la fin ne correspond

pas au commencement”

Félix Orestile

PAROLES CITOYENNES

Page 5: Le progressiste n° 2116

CONSULTATION

Le Progressiste - Page 5 - Mercredi 27 janvier 2010

RÉSULTATS CHIFFRÉS DE FDF ET MARTINIQUE

Page 6: Le progressiste n° 2116

CONSULTATION

Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 27 janvier 2010

Page 7: Le progressiste n° 2116

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 27 janvier 2010

Raymond ST LOUIS AUGUSTIN, 1er adjoint

Le Maire, Pdt du PPM, proclame les résultats

Felix CORDEMY,

militant PPM de la 1ère heure

CONSULTATION

Page 8: Le progressiste n° 2116

CARTON ROUGE

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 27 janvier 2010

Le JE est haïssableIl était une foisun Monarque àPlateau Roy quinʼutilisait que leJe!!

Je gère bien lacollectivité, jʼaide les jeunes par dela formation professionnelle, jʼaiaidé le tour des yoles, jʼai financédiverses actions!!!

Enfin ce monarque souffrait certai-nement dʼhistrionisme, pathologieconsistant en un besoin constant dereconnaissance.

Ce monarque était de surcroît schi-zophrène : en effet il confondait lʼar-gent de sa collectivité avec sonargent.

Ainsi ce monarque aidé par sa courdirigeait sa collectivité dʼune mainde maître ; sa ki pa lé suiv ʻ auGoulag !!!

Ce monarque confondait donc lʼar-gent de sa collectivité avec son ar-gent « et oui ce manmaille lamwen ka fè tout kalté bagay bazot » puisque lʼagent an sé tay, sépas ta nou!!!Et nos impôts alors???

Ce monarque ressemblait étrange-ment à un autre monarque, lui aussiatteint dʼhistrionisme, situé lui aupalais de Paris!!!

Pourtant ces deux monarques sedétestaient, lʼun était pour lʼindé-pendance de son territoire et défen-dait lʼarticle 74, et lʼautre était pourque la colonie reste attachée à lamétropole!!!

Mais cher monarque???Pourquoine tʼinspires tu pas dʼun VRAI dé-mocrate président de la premièrepuissance économique et militairedu monde et qui lui nʼutilise que leNOUS!!!

Pourquoi ne nous proposes tu pasun Projet, une UTOPIE, un voeupieux consistant à ne pas diviserton peuple. Réconcilions les forcesvives de la NATION: Nègres, In-diens, Juifs, Syro Libanais, Blancs,Békés, Chinois tous ensemblepour faire avancer le pays, unesorte de YES WE CAN inspiré dudémocrate AMERICAIN.,

Ce monarque était trop psychori-

gide et ne voyait que ses intérêts etétait omnubilé par le pouvoir, pour-tant, un jour coup de tonnerre : cemonarque déclara quʼen cas derejet de son projet il quitterait lepouvoir « sé manmay la, si zot paska voté ba mwen, mwen ka quittelʼassemblée », il sʼattendait à ceque son peuple le pleure et pour-tant ce fut lʼeffet inverse « Tiré kowla, camarad « telle fut la réaction de« son » peuple

Ainsi le monarque quitta son palaisen mars 2010 pour laisser la placeà des Démocrates et des gens pluscompétents que lui!!!

Ainsi se termine cette belle histoire ;toute relation avec des faits existantou ayant existé ne serait que purecoïncidence!!!!!

YES WE CAN VOTE FORLETCHY the real democrat for agood future for our children and thenation

ANNEVILLE-CHAULEAUJean -Marie

Le patron dela Région (aum o i n sjusquʼau 21mars 2010)est coutu-

mier des formules à lʼemporte-pièce, des expressions choc,des anathèmes et autres esclan-dres ou apostrophes. Un seulêtre à ses yeux trouve grâce :cʼest lui-même.

Il peut à lʼenvi répéter quʼil necontinuera pas à « chayé dlo anpannié » si, le 10 janvier, le peu-ple ne suit pas son mot dʼordre

du Oui à lʼarticle 74 : il démis-sionnera ! On ne lui en deman-dait pas tant puisque, de toutesfaçons, son mandatsʼachève…le 21 mars.

Mais ne voilà-t-il pas quʼà 48heures de la consultation du 24janvier, il annonce à grand fra-cas : « Je serai naturellement,obligatoirement présent. Et saufhandicap, je conduirai la listedes patriotes ». On cherche envain une logique à ce comporte-ment erratique. Si ce nʼest quʼilconsidère (et, avec lui, ses affi-dés) que seule sa présence sur

une liste est garante dʼun (trèsrelatif) succès. Il peut donc sansfaiblir se renier à quinze joursdʼintervalle.

Comme disait lʼautre : « Les pro-messes nʼengagent que ceuxqui y croient » !!!

KOUTT ZÉPONQUAND « AMJ » SE DEDIE

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Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 27 janvier 2010

HAITI / SOLIDARITEUNE IMPLICATION QUI NE SE DÉMENT PAS

Face à cette tragédie qui frappe Haïti,la Martinique sʼest mobilisée : 280tonnes de dons ont été collectées sousla forme de 227 palettes dʼeau, et 171de vivres divers (conserves, couches,lait en poudre, médicaments) pour uneaction sans précédent à lʼinitiative de« Urgence Caraïbe ».

La Ville de Fort-de-France, elle, a ex-primé selon le député-maire « la soli-darité et la douleur ressenties pour lepeuple haïtien de la manière la plussobre et la plus respectueuse possi-ble ». Dans un premier temps, lʼouver-ture dʼune ligne budgétaire à hauteurde 90.000 euros (dont les coordonnéesbancaires seront communiquées ulté-rieurement pour réception des dons).Sur les conseils du Dr CHALONS, laville de Jacmel, totalement détruitealors quʼelle abritait 40.000 habitants,a été ciblée pour recevoir les aides ap-propriées : la mise en place dʼun plandʼaménagement dans le cadre dʼunprogramme de coopération pour la re-construction avec lʼaide de profession-nels martiniquais (urbanistes,architectes, ingénieurs) – un soutien àla réorganisation municipale afin de

permettre le redémarrage du servicedʼEtat Civil – une action en direction dela Culture (la récupération des ar-chives) – la mise en place dʼun réseaudʼaccueil de petits Haïtiens en Marti-nique pour la poursuite de leur scolarité– le parrainage scolaire via Internetpour aider les jeunes à poursuivre leurprogramme.

Pour toutes ces actions, un comité depilotage sera coordonné par le premieradjoint au maire Raymond SAINT-LOUIS-AUGUSTIN, entouré de troisélus de la majorité municipale et deuxde lʼopposition. Le 1er adjoint nʼa pasmanqué de souligner quʼil nʼy avait pasde concurrence politique et que les ef-forts de tous, notamment ceux des as-sociations, devaient être encouragés.

Néanmoins, au-delà de ces aidesponctuelles, les meilleures pour Haïtiseront celles qui tenteront de pérenni-ser les différentes facettes de la « vie »dans ce pays dévasté.

Interrogé par « Le Progressiste », le DrCHALONS a précisé : « Pour lʼinstant,Urgence Caraïbe nʼa pas orienté ses

moyens car cʼest une question de logis-tique. Celle de lʼEtat dont on bénéficiene va que sur Port-au-Prince. Cʼestmieux de concentrer toutes nos opéra-tions sur Jacmel, par exemple, ce quipermettrait de mettre en place une aideplus ou moins pérenne avec un petitgroupe.[Lʼinitiative] de Fort-de-Francepermettra de travailler sur le moyen etle long terme. Nous, on est dans lʼur-gence. Nous allons arrêter nos actionsavant le Carnaval, ce qui nʼempêchepas que nous puissions continuer dansdʼautres contextes (…) Fort-de-Francepeut rassembler lʼAssociation desMaires, la CACEM (…) Si même Marti-nique et Guadeloupe pouvaient se réu-nir pour se focaliser sur une seulezone…Ca peut être aussi Letchimy quiappelle Bangou et la Région Guade-loupe. Je pense quʼaujourdʼhui, il vautmieux cibler autour de collectivités mu-nicipales ».

[Urgence Caraïbe a été fondée parSerge CHALONS et Paul-Henri CHAR-TOL ; elle fonctionne en groupe infor-mel et non pas en association].

Serge SOUFFLEUR et Daniel COMPERE

Et encore une fois, te voilà éprouvée, dans le malheur,

Que ce soit par les hommes, ces grands prédateurs,

Que ce soit par la nature, et ce séisme destructeur,

Tu as déjà subi le vol, le viol, les agressions,

Tu as même subi le mépris, de ceux qui

Devraient te rendre grâce de la libération,

Et être fiers de ton glorieux passé !

OUI, nous nous devons dʼaider Haïti !

Pas comme pour conjurer les mauvais sorts qui pourraient nous menacer !

Nous le devons par Compassion, par Amour, de tout Coeur !

Pa pè, frè mwen, nou pa ké kité-ou chita dan lé dékonbʼ; nou ké kolé tètʼ ek poté

La-men pou édé zot !

Drapo Haïti maké “ LʻUNION FAIT LA FORCE “, alors, puisque lʼaide humanitaire

Est déjà activée, je dis quʼil est enfin temps que toute la communauté caribéenne

Et les grands Etats de la planète ne considèrent plus Haïti en termes de survie,

Mais en terme de VIE et dʼAVENIR ! Engageons nous individuellement et collectivement ;

Créons une chaîne de Solidarité, en échange des chaînes brisées pour nous !

Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais, pendant les 5 prochaines années,

Versons 1% de nos revenus mensuels sur un compte bancaire géré par la Caisse des Dépôts

Et Consignations intitulé “PEP MATNIK POU PEP HAïTI “(suggestion perso).

Ces sommes financeraient des dispensaires, écoles, logements collectifs...besoins exprimés

Par les autorités haïtiennes et avec le contrôle technique de la Coopération Régionale.

HAÏTI PA POU MOURI !!!

POEME POUR HAITI

Haïti chérie

De Alain PHILIPBERT

Page 10: Le progressiste n° 2116

HAITI / SOLIDARITE

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 27 janvier 2010

Laennec Hurbon, universitaire haïtienPleurs, cris de douleur, détresse

absolue. Cʼest lʼapocalypse. Jʼai failli ypasser, je survis par hasard. On nepeut raconter lʼirracontable.Port-au-prince est un cimetière et tous les habi-tants sont dans les rues a cote descadavres en putréfaction. La destruc-tion est totale. Hôpitaux, universités,écoles effondres, Immeubles rases,maisons encombrées de cadavres.Il ya sûrement plus de 200.000 morts. Lessymboles de lʼEtat nʼexistent plus, ilsétaient déjà falots. Jʼai vu sous mesyeux sʼeffondrer lʼimmeuble de la direc-tion générale des impôts ainsi que la

partie centrale du Palais national.LʼUniversité Quisqueya quʼon vientjuste de bâtir est effondree; de nom-breuses facultés et universités etécoles, souvent avec des gens sousles decombres.Le Parlement et 4 mi-nistères sont par terre; la cathédraleavec son archevêque; le quartier géné-ral de la police avec des policiers; lequartier général de la Minustah avecHenabi, le chef et son staff.> disparaissent; lʼhôtel Montana avec200 personnes dont le propriétaire ettous les gens qui sʼy trouvaient. Au mo-ment je tʼécris, je dois encore faire vite,

et faire attention a de nouvelles se-

cousses. Je nʼose pas te parler de tous

les disparus, je suis sous le choc le

plus terrible de ma vie; un autre pays

est a penser. On est de nouveau à lʼan

zéro en Haïti. Des que cʼest possible,

je rentrerai en Guadeloupe, puis a

Paris, pour inciter à la solidarité, rapide,

immédiate, car avec les cadavres, on

aura dʼautres catastrophes comme le

cholera ou autre chose. On a besoin de

tout; A bientôt Laennec HURBON [Uni-

versitaire haïtien bien connu en Gua-

deloupe et Martinique]

TÉMOIGNAGE - Autorités absentes,cadavres dans les rues, routes cou-pées et répliques constantes : uneinternaute du Figaro.fr qui se trouveà Jacmel, une ville au sud de l'îlepratiquement détruite, nous racontela situation sur place, trois joursaprès le séisme.

Trois jours après le séisme qui a ra-vagé Haïti, une ressortissante fran-çaise et internaute du Figaro.frtémoigne. Claudy Lavaud Jules résideà Jacmel, une ville située à 90 kilomè-tres de Port-au-Prince, où elle tient unhôtel-restaurant. De quoi permettre àcette retraitée du Quai d'Orsay d'ac-cueillir des rescapés du tremblementde terre, en l'absence des autorités.

«La ville de Jacmel est pratiquementdétruite. J'y tiens un petit hôtel-restau-rant où j'essaie d'héberger et d'accueil-

lir des rescapés. Nous allons bien maisles communications passent difficile-ment. Je suis presque la seule à avoirune connexion Internet.

Actuellement, le consulat de France deJacmel ne dispose plus d'aucune struc-ture pour regrouper les Français quisont ici. Les autorités sont absentes etla route est coupée au niveau deTombe Gâteau (département du sud-est). Il nous est donc impossible de re-joindre Port-au-Prince pour être

ravitaillés.

«Nous craignons une épidémie»

Un jeune Français s'est rendu sur laroute hier et m'a dit qu'il y avait aumoins deux semaines de déblayagepour qu'elle soit de nouveau praticable.Des rochers et de la terre ont glissédes collines et la chaussée est mêmefendue par endroits.»

Nous avons eu des répliquesconstantes durant les 24 heures qui ontsuivi le séisme. Le lycée français Alci-biades-Pommeyrac de Jacmel est gra-vement endommagé. Les cadavresn'ont toujours pas été sortis des dé-combres et une forte odeur envahit lebas de la ville. Nous craignons une épi-démie.»

- Gants

- Seringues et aiguilles à usageunique

- Masques

- Gel antiseptique pour les mains.

Matériel pour pansements y com-pris les sets à pansements :

- Compresses

- Tout type de bandages (fixationcompression, soutien), Sparadrap

- Tous les produits de pansements(Hydrocoloïde, Hydrogel, Alginate, Ar-gent,

Hydrocellulaire)

- Filets de contention, Coton, Ther-momètres électroniques, Tout typesde Lingettes.

Matériel pour perfusion :

Tubulures, Cathlons, Épi-crânienne

Antiseptiques : ils doivent être enconditionnement plastique fermésnon périmés :

Bétadine : (Scrubb, dermique, pom-made et tulle)

Dakin, Eau oxygéné, Alcool à 70°

Chlorhexidine (moussante, aqueuseou alcoolique)

Hibiscrub, Plurexid, Hibitane, Bisep-tine, Chlohexibine gilbert, Hibidil, Hi-bisprint,

Septivon, Solubacter, Ether, Cetav-lon, Eosine, Hexomédine.

Complément alimentaire protéinés.

Liste du petit matériel médical

SOLIDARITE HAÏTI Collecte de petit matériel médical du lundi 25 janvier au vendredi 29 janvier

Séisme en Haïti : Nous craignons une épidémieAnne-Diandra Louarn (lefigaro.fr) 15/01/2010

Urgence Caraïbe et le Syndicat Martiniquais des Infirmiers Libéraux organisent du lundi 25 au vendredi 29 janvier une collecte depetit matériel médical à destination d'Haïti (type : nécessaire à pansements et perfusions, antiseptiques sous emballage plastique etcompléments alimentaires protéinés).

Page 11: Le progressiste n° 2116

HAITI / SOLIDARITE

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 27 janvier 2010

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imp.

TO

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37

Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 27 janvier 2010

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Daniel RENAY

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui luiont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

Email : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

SIMONE RITATRUDO, 31 octo-bre1957 - 12 janvier2010

Vendredi 22 janvier 2010, NewYork

Hommage rédigé par MmeRosa –Maria Ndolo du Servicedes Communications au Siègedes Nations Unies. (N.Y.)

Mme Simone Rita Trudo, ressortissantefrançaise, occupait la fonction dʼAssis-tante Personnelle de Mr Luiz Carlos DaCosta, Chef de Mission Adjoint au seinde la Mission de Stabilisation des Na-tions Unies en Haïti. (MINUSTAH)

Simone est née et a été élevée en lʼîle dela Martinique. Elle a poursuivi ses étudessecondaires au Lycée de Jeunes Filles deFort-de-France, puis a étudié lʼanglais en1976 au Community College de St. Mi-chael à Bridgetown, Barbade. Elle est en-suite partie pour les Etats-Unis, où elleobtint ses diplômes dʼétudes supérieuresau Heald Business College de San Fran-cisco en décembre 1988.

La carrière de Simone au sein des Na-tions Unis sʼétale sur 15 années. Elle atravaillé au Siège des Nations Uniesdʼabord à New York puis au Danemark,avant dʼacquérir son expérience du ter-rain en travaillant en République Démo-cratique du Congo, puis en Haïti.

Pendant son séjour en Haïti, elle anoué des liens solides avec des col-lègues et des camarades de travail.

Ses amis la décrivaient comme « une

femme fière et forte qui abhorrait lʼinjus-tice et lʼétroitesse dʼesprit - une lionneet une grande sœur – dont le sourireétait aussi grand que le cœur. »

Simone sʼétait également fait beau-coup dʼamis haïtiens. Elle participait ac-tivement à la vie sociale haïtienne danstous les milieux et était extrêmementimpliquée dans la résolution des pro-blèmes quotidiens des nécessiteux etdes démunis.

« Simone nʼétait pas une simple fonc-tionnaire internationale ; elle prenaitvraiment part à la vie du peuple haï-tien » disent ses amis. Elle apportaitune aide individuelle aux enfants desrues, mettant en place un suivi per-sonnel pour leur permettre dʼacquérirnourriture, instruction et éducation.

Simone a commencé à travailler pourles Nations Unies après avoir passéquelques années dans le secteur privéen tant quʼagent des Services de lʼAp-provisionnement et aussi en tantquʼHôtesse au sol chez Air France.

Après avoir quitté le secteur privé, sonpremier emploi au sein des NationsUnies sʼest effectué à New York où ellea travaillé pour le « United Nations Of-fice for Project Services (UNOPS) » en1995. Elle fut nommée au Bureau delʼUNOPS du Danemark pour une duréede deux ans afin dʼ y ouvrir le nouveauBureau de lʼApprovisionnement, puisnommée au Congo, elle partit travail-ler sur le terrain au sein de la « UnitedNations Mission in the Democratic Re-

public of Congo (MONUC) » entant que Responsable Adjointede lʼApprovisionnement à compterdʼavril 2000.

Simone a continué son travail sur le ter-rain quand elle rejoignit la MINUSTAH enjuillet 2004 et elle apprécia beaucoup dese rapprocher ainsi de sa Martinique na-tale et de sa famille. Selon ses collègues,elle « développa rapidement une pro-fonde admiration pour la population dupays et sa riche culture qui se manifes-tait par le biais dʼœuvres dʼartistes etdʼartisans haïtiens »

Ses collègues aussi bien que ses amisou sa famille parlent continuellement« de lʼénergie, lʼamour de la vie de Si-mone ainsi que de son rire communica-tif » et lʼun dʼentre eux a ajouté que « LeParadis sera un endroit bien plusjoyeux avec lʼarrivée de Simone ».

Une amie proche dit de Simone quʼelleétait une passionnée de la vie. « Elleétait cultivée, raffinée, drôle et brillante.Elle adorait cuisiner et le faisait trèsbien. Elle adorait la musique et ladanse et elle était généreuse. Simoneétait une femme de la Caraïbe, fière,qui aimait vivre dans cette Caraïbe »

Simone laisse des frères et sœurs.

Lʼhommage ci-dessus a été composé à partir de com-mentaires partagés sur le forum iSeek Haiti earthquakeeRoom, de conversations entre collègues de travail, decomptes-rendus des média et de messages envoyés à[email protected]. Tout ajout sera favorablement ac-cueilli.

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