12
1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Mercredi 10 février 2010 - N° 2118 BON ANNIVERSAIRE, DR ALIKER 9 FÉVRIER 1907… 103 ANS ET MERCI POUR TOUT ! AU SOMMAIRE - REGIONALES : Serge Letchimy investi (pp.3 à 5) - POLITIQUE ECONOMIQUE : « Notre maison brûle… » (p.7) - HAITI/SOLIDARITE : Témoignage de Louis CRUSOL (pp.10,11) LUNDI DU PARTI (22 FÉVRIER) : - L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (RAPHAËL SEMINOR) - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE (DANIEL CHOMET) - LE LOGEMENT (PHILIPPE EADIE) RÉGIONALES : SERGE LETCHIMY INVESTI DANS L’ENTHOUSIASME : « J’ACCEPTE LA MISSION QUE VOUS ME CONFIEZ DE SERVIR LA MARTINIQUE TOUT ENTIÈRE » (PP.3 À 5)

Le progressiste n° 2118

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Le progressiste n° 2118

1 euro

Le Progressiste

Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste

“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Mercredi 10 février 2010 - N° 2118

BON ANNIVERSAIRE,DR ALIKER

9 FÉVRIER 1907… 103 ANS

ET MERCI POUR TOUT !

AU SOMMAIRE- REGIONALES : Serge Letchimy investi (pp.3 à 5)

- POLITIQUE ECONOMIQUE : « Notre maison brûle… » (p.7)

- HAITI/SOLIDARITE : Témoignage de Louis CRUSOL (pp.10,11)

LUNDI DU PARTI (22 FÉVRIER) : - L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (RAPHAËLSEMINOR) - LE DÉVELOPPEMENT DURABLE (DANIEL CHOMET) - LE LOGEMENT(PHILIPPE EADIE)

RÉGIONALES :SERGE LETCHIMY INVESTIDANS L’ENTHOUSIASME :

« J’ACCEPTE LA MISSIONQUE VOUS ME CONFIEZ DE SERVIR LAMARTINIQUE TOUT ENTIÈRE » (PP.3 À 5)

Page 2: Le progressiste n° 2118

E D I T O R I A L

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 10 février 2010

Il y a un peu plus dʼun an, dansnotre numéro 2070 du 14 jan-vier 2009, notre camarade

Serge SOUFFLEUR avait inter-viewé le Docteur ALIKER sous letitre « Un regard lucide et sanscomplaisance ». Nous écrivionsalors : « Témoin et acteur privi-légié, posté au confluent desdeux siècles, le docteur PierreALIKER nous livre en exclusi-vité, en une analyse lucide etsans complaisance, ses impres-sions au terme de lʼannée 2008(…) Lʼœil vif, lʼesprit alerte, lessouvenirs précis dʼun vécu richeque porte un discours ciselé parla patine du temps, lʼhomme ef-feuille la remontée puissantedes souvenirs façonnés par lescalpel des évènements et delʼhistoire ».

Un an plus tard, nous ne trou-vons rien à redire, changer, cor-riger ou retirer des propos duplus célèbre des compagnons

de route dʼAimé CESAIRE. Lesdeux sont indissociables. Pas in-terchangeables mais indéfecti-blement complémentaires.

Dr ALIKER est une référencemorale et politique, pas seule-ment grâce à son grand âge,mais surtout par la force de sonregard pénétrant sur la marcheen avant, parfois difficile, denotre Martinique. Et ceux qui- demauvaise foi- nous accusent denous cacher derrière les figurestutélaires de CESAIRE et ALI-KER alors que nous renionsleurs idéaux, font mine de nepas comprendre que ce sont làles deux faces dʼune même mé-daille dont a hérité , fièrementmais humblement, Serge LET-CHIMY.

En ce 9 février 2010, relisonsquelques-unes des fortes pen-sées de ce poto-mitan du PPM

et de la Martinique : « Les seulsvrais spécialistes des affairesmartiniquaises sont les Martini-quais eux-mêmes (…) Que lePPM persévère dans son action.Nous avons une étoile et unguide qui doivent nous interdirede ne jamais accepter que les in-térêts généraux soient noyésdans les eaux glacées des inté-rêts personnels (…) Que le Partidemeure le rempart contretoutes les attaques contre les li-bertés générales et particulièreset porte haut le sceptre de la di-gnité et de notre combat légi-time ».

Qui osera dire que le PPM, avecde tels hommes, aurait égaré laboussole du peuple martini-quais ?

Daniel COMPERE

La famille PPM chez Dr ALIKER

BON ANNIVERSAIRE, PIERRE ALIKER !

Page 3: Le progressiste n° 2118

REGIONALES

Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 10 février 2010

SERGE LETCHIMY INVESTI TETE DE LISTE DU PPM« J’ACCEPTE LA MISSION QUE VOUS ME CONFIEZ DE ME PERMETTREDE SERVIR LA MARTINIQUE ENTIÈRE LORS DE CES ÉLECTIONS ».

Samedi 6 février 2010,Ferme de Perrine au La-mentin, Convention du

PPM. Après les consultationsdes 10 et 24 janvier, le parti (envue des régionales des 17 et 24mars) a convié ses militants et lapopulation martiniquaise, de ma-nière démocratique comme il sedoit, en toute transparence, àprocéder à la désignation decelui ou celle devant les repré-senter.

Remarquable exercice de démo-cratie que cette Convention ! Alʼheure où certains candidatssʼautoproclament sans ver-gogne, faisant fi du moindre res-pect et –bien plus grave- de laplus élémentaire considérationenvers leurs adhérents, leurssympathisants et… les élec-teurs !

Toute la journée de samedi, lesdifférents « ateliers » ont « plan-ché » sur des thèmes aussi di-vers que variés que sont lacoopération, les risques ma-jeurs, lʼemploi, lʼéconomie, letransport et les déplacements,lʼévolution institutionnelle, la jeu-

nesse, lʼéducation…. Journéeriche, instructive, laborieuse,pour une synthèse des travauxréaliste et sérieuse. De nom-breux intervenants, devant unauditoire avisé, librement, ontprésenté les résultats de leursanalyses.

Jean-Claude DUVERGER, maî-tre de cérémonie, comme à sonhabitude, installait et enrichissaitles débats. Les musiciens de« la bande à Pipo » assuraientlʼambiance dans une configura-tion des chansons qui « chauffe-ront » le Carnaval. 18 heures : levote des délégués des Balisierspouvait commencer pour la dé-signation de la tête deliste. Entre-temps, desflots de sympathisants etde militants, de manièreininterrompue, se déver-saient sur lʼespace Per-rine, venant grossir lenombre de ceux- déjà im-portant- qui sʼy trouvaientdepuis le matin.

Le PPM, cʼest : 40 bali-

siers, 2000 adhérents à jour decotisations. Un parti-patrimoinedont la vitalité nʼest pas une vuede lʼesprit. 18h45 : Bruno SER-

RATAN, président de lʼAPPMF(Les Amis du PPM en France)affirmait lʼengagement de sonassociation auprès du PPMdans ce combat. JC DUVER-GER donnait de la voix et enton-nait « Demain il fera beau ». Lebalisier de Schoelcher, avec ses22 délégués, est lʼun des plusimportants. 19 heures : Mouve-ment de foule. Lʼarrivée deSerge LETCHIMY est annon-cée ; spontanément, deux haiesse forment ; il faudra plus devingt minutes pour que le dé-puté-maire de Fort-de-France,

Bruno SERRATAN, de l'APPMF

Page 4: Le progressiste n° 2118

TETE

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 10 février 2010

REGIONALES

président du PPM, re-joigne sa place au pied du po-dium. Une foule survoltée,quasi hystérique (lʼadjectifnʼest pas exagéré) veut le tou-cher, lʼembrasser, lui parler,lʼétreindre, tout cela sur lʼairdʼun refrain que seules les si-tuations particulières peuventfaire naître : « Letchimy à laRégion ». Résultat du vote :sur 400 votants, 390 OUI sur lenom de Serge LETCHIMY. Unvéritable plébiscite !

Dès lors, le candidat investi pou-vait sʼexprimer : il remercia toutdʼabord les cadres du Parti, lesmilitants et sympathisants et, àdifférents degrés, tous ceux quiont œuvré pour la bonne tenuede cette Convention. Remercie-ments aussi à nos amis de tous

les combats, ceux de la pre-mière heure, verticaux et soli-daires. Courageux aussi ! Nouspensons à Maurice ANTISTE,maire et conseiller général duFrançois, Rodolphe DESIRE,maire et conseiller général duMarin, Louis CRUSOL, mairede Sainte-Luce, Arnaud RENE-CORAIL, maire et conseiller gé-néral des Trois-Ilets, FélixISMAIN, maire et conseiller gé-néral de Bellefontaine, Jean-Claude ECANVIL, maire etconseiller général du Carbet,Serge LARCHER, sénateur dela Martinique, accompagné

dʼYvette GALOT et de SimonMORIN, premier adjoint aumaire de Saint-Joseph, pour soncourage. Jean-Claude WIL-LIAM, président du Mouvementdes Autonomistes et Progres-sistes (MAP). Il souligna la pré-sence de notre camarade et amiJean CRUSOL, celle des frèresPASTEL et lʼimplication du maire

du Gros-Morne avec toutson conseil municipal auprès du PPM. JEAN-ZEPHI-RIN devait déclarer « sʼen-gager pour une nouvelleréflexion sur ce que doit êtrela politique dans ce pays ».Il remarquait la pré-sence de « Vivre àSchoelcher » et félici-tait Johnny ROSE, lepropriétaire de la Ferme

de Perrine, pour le tro-phée mondial du Tourismeet de la Gastronomie rem-porté. Un grand merci aussià la délégation de la Fédé-ration Socialiste (FSM).

Une belle image de cette Mar-tinique qui gagne : « Fort-de-France, ville-capitale, réceptaclede toutes les misères, de toutesles souffrances ; dans uncontexte difficile, nous avons ré-sisté et neuf ans plus tard, nousavons redonné espoir à nos par-tenaires et à notre personnel.Nous avons favorisé le dévelop-pement de lʼactivité économique,seule capable de créer la ri-

chesse et lʼemploi. En 1992, àla demande dʼAimé CESAIRE,je fus élus conseiller généraldu canton quʼoccupait CamilleDARSIERES. En 2001, tou-jours à la demande dʼAimé Cé-saire, je devenais maire deFort-de-France. Toujours, jefus un militant discipliné et dé-voué, disponible pour toutesles missions qui me sont

confiées, dès lors que je consi-dère que lʼintérêt supérieur de laMartinique les commande. Au-jourdʼhui, notre peuple a franchiune étape fondamentale dans laconstruction de son destin et deson histoire en votant NON le 10janvier et OUI le 24. Cʼest unevictoire que nous partageonsavec tous ceux qui, commenous, ont les mêmes idéaux pro-gressistes. De quelque chapellequʼils se réclament, ils ont droit ànotre respect, à notre considéra-tion, car il est venu le temps desretrouvailles généreuses et fra-ternelles. Nous devons nousunir, nous devons nous réunir si

nous voulons « faire peuple ». Ilsʼagit non point de main tenduemais de bras ouverts pour ac-cueillir tous ceux qui, commenous, avec nous, veulent sʼasso-cier à une œuvre qui nous dé-passe tous, mais qui noussollicite tous : construire cepays ! Conscientiser notre peu-ple. Il va sans dire que les enla-cements furtifs et opportuns ne

Albert JEAN-ZEPHIRIN

JC ECANVIL vote

Serge THALY, Gros Morne

Page 5: Le progressiste n° 2118

nous intéressent pas. Seules lesimplications réelles et durablesnous agréent. Les quatre pro-chaines années sont essen-tielles, fondamentales. Celui quisera à la tête de la Région Mar-tinique devra assumer pleine-ment ses responsabilités. Nousdevons mettre en place une nou-velle gouvernance dans ce pays.

De nouvelles méthodes de tra-vail doivent voir le jour. Uneautre culture du travail. Dʼau-tres comportements. Une nou-velle politique de formation. Cequʼil y a dʼessentiel cʼest de re-donner envie à notre peuple,de redonner espoir. Noussommes au plus bas dans lafosse.

Ce pays a besoin de se récon-cilier avec la politique, avec sesélus, avec lui-même surtout ! Ladémocratie ne doit pas se conju-guer avec lʼintolérance et encoremoins avec lʼautocratie. Il fautrestituer à notre peuple les véri-tables leviers dʼappréciation. Cepays doit se structurer sʼil veutdevenir attractif, sʼil veut se dé-velopper… Car en fait, si jʼac-cepte la mission que vous meconfiez, cʼest parce que, en

toute humilité, je pense que,sans prétendre être un hommeprovidentiel et encore moins lemessie, lʼintérêt supérieur de laMartinique le réclame. Dès de-main, nous devons nous mettreau combat ! Si jʼaccepte de rele-ver ce défi, ce sera pour un com-bat loyal, un débat dʼidées aucours duquel nos adversairesauront droit à mon respect dès

lors quʼils me respecteront.

Ce pays a besoin de sʼexprimer ;il a besoin de sʼouvrir à lʼautre ; ila besoin de paix et dʼamour. Carsi nous voulons gagner, il faudraque chacun sʼengage, que toussoient déterminés et mobilisés.Quoi quʼil en soit, quelle que soit

ma décision, la maison serabien gardée : je serai là, à côtéde vous ; je serai toujours dispo-nible pour tous les Martiniquaiscar chaque fois que je feraiquelque action dans nʼimportequelle commune de Martinique,cʼest pour la Martinique entièreque je travaillerai.

Fort-de-France, je vous aimecomme jʼaime la Martinique ettous les Martiniquais. Jʼacceptela mission que vous meconfiez en me permettant deservir la Martinique tout en-tière lors de ces élections ré-gionales ».

Comme lʼa chanté Jean-ClaudeDUVERGER, demain il ferabeau assurément ! Nos lende-mains, nous devons nous don-ner les moyens de lesconstruire.

Serge SOUFFLEUR

REGIONALES

Le Progressiste - Page 5 - Mercredi 10 février 2010

Partout, des ateliers

Daniel ROBIN rend compte

Page 6: Le progressiste n° 2118

KOUTT ZEPON GROS, GROS, GROS…TRES GROS

Pour la 2ème fois en quelques mois, grand branle bas de combat à Sainte-Marie.Lise et toute sa compagnie en visite sur « les chantiers » (!!!) de la commune.Serait-il en quête de bénédiction de la Sainte Vierge ? Des chantiers annon-

cés de longue date déjà et qui ne connaissent pas une once de démarrage, finances« A zéro » oblige. Mais que ne ferait-il pas pour séduire ? Madeleine De Grandmai-son, Présidente du CMT, elle-même ayant découvert des vertus touristiques aucoin, était même de la partie. Ah… cʼest elle la tête de liste pour le RDM de Lise… !!!! Ah, je nʼavais pas fait le rapprochement !!! Bénie soit Sainte Marie !!!

DEJA CANDIDAT POUR LʼASSEMBLEE UNIQUE

Lise lʼa annoncé tout sourire au micro de Jean-Marc Pulvar : « Mes amis mʼont demandé de conduirela liste pour la prochaine assemblée unique ». On ne connaît encore ni la date, ni le jour, ni comment,… mais JE suis candidat. Mwen ka pwen douvan !!! Madeleine déjà remerciée avant même dʼêtre élue.Pas gentil, le Claude. Drôle de démocratie, ce Rassemblement Démocratique. Pas de vote des militants,pas de dépôt de candidature… mais JE suis candidat. Je comprends pourquoi il ne se retrouvait pasau Parti de Trénelle. Chez nous, on ne brûle pas ainsi les étapes !!! Cʼest vrai que pour lui, cʼest unevraie aubaine, cette Assemblée Unique en forme dʼéponge à venir. Oubliés ma gestion désastreuse,mon gouffre financier, mon endettement mirobolant (+ de 400 millions dʼeuros), les avantages scanda-leux accordés à certains de mes cadres. Ce sera Ou ouè i, ou pas ouè i !!!!

PATHETIQUE CHABIN

Fatigué dʼavoir passé sa vie à « chayé dlo dan panyen », il nous est apparu très las pour lʼAssembléeGénérale de son parti ce dernier dimanche.Une petite salle peu fournie, peu renou-velée, nʼavait pas réussi à lui donner lapêche. Un seul argument !!! Une his-toire de déficit ki pa ka fini minm !! Ledernier truc pour essayer de camouflerle désastre : un combat fratricide im-posé entre la Ville et la Commune. Unremake odieux de la fable de La Fon-taine « le rat des villes et le rat deschamps ». Chabin, Césaire nous a ap-pris depuis longtemps que « tout mouncé moun » et cʼest bras grands ouvertsquʼil a accueilli la Martinique entière. Ilnʼy a pas de différence pour nous. AFort-de-France, on vient tous des com-munes, tous sans exception et notregrandeur dʼâme ne saurait supporterune frontière invisible entre Martiniquais!!!Césaire lui-même (originaire deBasse Pointe), Letchimy pa mêm palé(originaire du Gros Morne) !! Alors, cʼestquoi ce procès stupide ??? Peut mieuxfaire, Chabin, peut mieux faire !!!

Fonmi wouj

Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 10 février 2010

de Gaulle l’a dit, il l’a fait. Karam a été désavoué, il s’en va.

Misyé ka kontinyé chayé dlo an pannyé. Mi zafè !

Page 7: Le progressiste n° 2118

Il faut un singulier toupet pour sedécerner un brevet de bonne ges-tion de la collectivité régionale

quand tous les indicateurs écono-miques et sociaux de la Martiniquepoursuivent leur dégradation enta-mée depuis plusieurs années !

Quʼil sʼagisse de lʼemploi, des diffé-rents secteurs de notre économie, dela formation, de la santé, du loge-ment, des transports…., brefs de toutce qui fait le quotidien de chaquemartiniquais, les besoins non satis-faits sont de plus en plus pressantset les difficultés sʼamoncellent.

Comment peut-on se féliciter des ré-sultats dʼune « gestion » alors que lasituation est si détériorée comme lʼarévélé il y a un an, en février 2009, unmouvement social que personnenʼavait vu venir ?

Comment un responsable politique,de quelque bord quʼil se trouve, pour-rait-il se féliciter dʼune telle situationet même en tirer des motifs dʼor-gueil ?

Cʼest pourtant ce que vient de faire,une fois de plus, le président duconseil régional qui sʼest félicité de« lʼexcellente gestion de la collectivitérégionale et [du] bilan de sa manda-ture ».

Lʼexécutif régional est le seul à êtreaussi satisfait !

Confronté tous les jours aux attenteset aux besoins de sa population sans

avoir les moyens de les satisfaire,quel maire de lʼune de nos 34 com-munes, quel conseiller général delʼun de nos 45 cantons pourrait affi-cher une pareille satisfaction ?Aucun !

Ainsi donc, peu importe que le paysconnaisse des difficultés de plus enplus importantes, peu importe queses habitants voient leur situation sedégrader et que sa jeunesse perdeespoir, peu importe que le chômagesʼaccroisse, peu importe que la délin-quance ainsi que le trafic et lʼusagede stupéfiants se développent ! Leprésident du conseil régional lui, estsatisfait, heureux, content de lui etentend bien poursuivre dans lamême voie !

Pas une once de regret, pas uneseule critique à lʼégard de la politiquemenée, pas une seule hésitationdans ses propos, Monsieur AlfredMarie-Jeanne sʼauto congratule et,magazine « Capital » en main, il célè-bre ses 12 ans de présidence. Maisle 14 mars prochain, ce nʼest pas lemagazine « Capital » qui sera appeléà élire les membres du conseil régio-nal mais le peuple martiniquais etcʼest à lui quʼil appartiendra de dire sile bilan est bon ou pas, si ses difficul-tés se sont atténuées ou pas, si lʼes-poir a été retrouvé ou pas !

Cet écart entre la réalité que vit lʼim-mense majorité de la population et lasatisfaction affichée par lʼexécutif ré-gional pourrait prêter à rire si elle nemasquait pas une incompréhensiontotale de ce que sont le rôle et lesmissions dʼune collectivité régionale !

Car le rôle du conseil régional nʼestpas de disposer dʼune puissance fi-nancière, dont 70% proviennent desimpôts et les taxes que payent lesmartiniquais ! Le Conseil régionalnʼest pas une banque de dépôt dontlʼobjectif serait de drainer lʼépargnedes ses clients !

Son rôle est dʼimpulser et dʼanimer ledéveloppement économique, socialet culturel de notre pays, de coordon-

ner les interventions de lʼEtat, delʼUnion européenne, des pouvoirs pu-blics locaux et du secteur privé, de fé-dérer les différents acteurs de la vieéconomique, sociale et culturelle au-tour de projets communs dont les ob-jectifs sont partagés, dʼinscrire cespolitiques dans un cadre cohérent etharmonieux dʼaménagement du terri-toire et dʼêtre à ce titre le partenairedes espaces intercommunaux.

Le Conseil Régional doit donc écou-ter les autres acteurs de vie locale,considérés comme des partenaireset non comme des subordonnés, par-tager avec eux les informations et lesexpériences dans un souci dʼamélio-rer constamment la performance etlʼefficacité des politiques menées etnon de vouloir passer en force aunom de lʼadage « celui qui paye, dé-cide » !

Chacun sait aujourdʼhui que ce nʼestpas de cette manière que lʼactuel pré-sident de la collectivité régionale,Monsieur Alfred Marie-Jeanne,conçoit son rôle dʼexécutif ainsi quecelui de la collectivité quʼil dirige pourquelques semaines encore. Il lʼamontré à de multiples reprises, consi-dérant quʼil nʼavait aucune sugges-tion à recevoir ni aucun compte àrendre ainsi quʼun infortuné profes-seur du lycée Schœlcher a pu le me-surer.

Alors, parler de bonne gestion dansces conditions, cʼest dans le meilleursdes cas faire diversion pour éviterdʼaborder les vrais problèmes. Cʼestau pire être sur une autre planète quecelle où les martiniquais vivent !

Mais cʼest assurément avoir le com-portement que dénonçait JacquesCHIRAC au sommet mondial de Jo-hannesburg sur le développementdurable : « Notre maison brûle etnous regardons ailleurs ». Et commepoursuivait lʼancien président de larépublique, « Il est temps, je crois,dʼouvrir les yeux ».

Karl PAOLO

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 10 février 2010

POLITIQUE ECONOMIQUE

Karl PAOLO

« NOTRE MAISON BRÛLE ET NOUS REGARDONSAILLEURS…... IL EST TEMPS, JE CROIS, D’OUVRIR LES YEUX ».

Page 8: Le progressiste n° 2118

VIE DU PARTI

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 10 février 2010

NOM ………………………....................... PRENOM ……………................………………………..

DATE DE NAISSANCE ………………………………………………..........................................................

ADRESSE …………………………………………………………………….................................................

………………………………………………………………………………....................................................

E-mail……………………………............... TELEPHONE……………………………........................

PORTABLE ………………………............. TELECOPIE .......………………………........................

PROFESSION………………………………………………………….......................................................…

SYNDICAT…………………………………………………….........................................................…………

En adhérant au Parti Progressiste Martiniquais, je mʼengage à :

� Respecter les statuts et la ligne Politique du Parti.

� Respecter les valeurs humanistes et socialistes du Parti.

� Participer activement à la vie du Parti (réunions, commissions, conférences, campagnes

électorales, actions de formation etc.).

Le montant de la côtisation est de :

� 3 0 € pour les salariés � 1 0 € pour les non salariés

Je souscris également à un abonnement annuel (45 numéros ) au journal « le progressiste »

pour un montant de 40 € :

� Oui � Non

Je souhaite participer à une souscription de soutien

� Oui � Non

Lu et approuvé

Le …………………. Signature

BULLETIN D’ADHÉSION

Page 9: Le progressiste n° 2118

Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 10 février 2010

POLITIQUELA REGION ET LE SPORT PAR HENRI PASTEL

(PRONONCÉ EN RADIO AVANT LA CONSULTATION DU 10 JANVIER)

Les Pilotins, dont noussommes, qui ont vu cettesemaine Alfred Marie-

Jeanne en compagnie de GaëlMonfils, à lʼarrivée de ce dernierà lʼaéroport Aimé Césaire, ont duse demander sʼils avaient la ber-lue.

Et quand ils ont vu lʼancien Mairede leur commune, assister à uneexhibition du champion sur lestade de tennis du Lamentin, ilsnʼen ont pas cru leurs yeux.Marie-Jeanne sur un stade detennis ? Incroyable ! Marie-Jeanne, le Président du Conseilrégional, finançant la tournée deMonfils ? Impossible ! Marie-Jeanne, béat dʼadmiration de-vant un joueur de tennis ? Onaura tout vu !

Pour les non Pilotins, il faut sa-voir que durant ses trente an-nées de mandature, AlfredMarie-Jeanne a publiquement etavec véhémence refusé tout netla construction sur le territoire deRivière-Pilote dʼun cours de ten-nis. Motif : « Cʼest un sport debourgeois et tant que je seraimaire de Rivière-Pilote, il nesera pas question de pratiquerce sport dans la commune ».

Une piscine alors ? Pire : « cʼestune activité dʼenfants de bour-geois et en tant que père putatifde tous les Pilotins, je neconstruirai pas de piscine à Ri-vière-Pilote ».

Seul le football a eu grâce auxyeux de notre conducator, et en-core, à la condition express quejamais, les joueurs du RacingClub, les Pujar, Les Flavien, lesFage, les Domi, les Eguienta, de

si talentueux éléments, ne sʼavi-sent à émettre la moindre vel-léité de participer à la Coupe deFrance.

La France, pays colonialiste, im-périaliste, raciste où pourtantentre temps, notre brave Alfredallait passer ses longs mois decongé administratif de fonction-naire français, en famille, notam-ment à St-Maur-des-Fossés, enbanlieue parisienne.

Question : Est-ce la magie deGaël Monfils ? ou, est-ce que,nécessité faisant loi, notre GrandPatriote Alfred 1er , sentant tour-ner le vent, nʼa pas tenté là, uneénième pirouette de vieux singe,pour laisser accroire quʼil est ou-vert, tolérant et proche desjeunes de notre pays. Au pointde financer la venue ici dʼunedes plus grosses vedettes dusport…français, qui pratique enFrance, là où précisément, il nevoulait pas, pas du tout quʼailleson Racing Club.

Aujourdʼhui, comme à son habi-tude, notre vaillant homme a en-core retourné sa veste à troispoches. Le voila qui fait son mo-ratoire. Plus question - en appa-rence - dʼindépendance ! Levoila à fond pour lʼautonomie,une autonomie considérée na-guère comme le mot dʼordre dela nouvelle Droite quʼil vilipen-dait. Le voila qui ne jure que parla constitution française, le voilaqui vote régulièrement les bud-gets de ses amis Fillon et Sar-kozy, le voilà qui boit et dîne àlʼElysée. Le voilà enfin en cohé-rence avec lui-même. Sacré Far-ceur cet Alfred !

Pour notre part, nous attendonspatiemment le verdict des urnesdu 10 janvier 2010. Patiemmentet sereinement, car noussommes prêts à parier que lamagie de Gaël Monfils ne va pasopérer. Que la ronde des Mapipis ne vapas opérer. Que le « Gran JéMatnik » ne va pas opérer. Quele refus du vote secret auCongrès du 18 décembre ne vapas opérer. Que les millionsdʼeuros distribués au pillage etdans les gabs duvilesques deRivière-Salée et dʼailleurs, nevont pas opérer. Que les rodo-montades, les colères feintes etles menaces de démission nevont pas opérer. Car les Martini-quais ont désormais comprisque rien, absolument rien ne se-rait plus dangereux, pour eux,pour leurs enfants, pour le pays,que confier la moindre parcellede pouvoir supplémentaire à unindividu qui précisément, necherche rien dʼautre que le pou-voir pour le pouvoir. Cʼest NON !

A suivre !

Page 10: Le progressiste n° 2118

HAITI/SOLIDARITE

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 10 février 2010

« CAUCHEMAR HAITIEN »TÉMOIGNAGE DE LOUIS CRUSOL

Il nʼy a pas mieux que de voirsoi-même. Mercredi 3 février,départ du Raizet à bord dʼun

avion monomoteur à 9 heurespour une arrivée vers 13 heuresà Bahaona, en République Do-minicaine, puis deux heurestrente en car jusquʼà Port-au-

Prince.

Là, cʼest le cauchemar : des îlotsentiers de maisons écrouléessur elles-mêmes, des routesbarrées par les débris ; on diraitune ville bombardée. Notre pre-mière étape, lʼhôpital (on ditaussi lʼasile) français. Un en-semble de bâtiments géré par unFrançais qui a pris la nationalité

haïtienne : Bernard MARTINOD.Pas trop de dégâts, une activitéintense. Dans la cour, uneéquipe de médecins et infirmiersde Lorraine qui plient bagages,leur mission bénévole terminée.Une seconde équipe dʼun autrepays européen arrive le lende-main jeudi.

Départ vers la ville de Cabaret ;des ruines tout le long de notreroute. Pétionville, à nouveauPort-au-Prince. Cependant, lavie reprend son cours. Les Haï-tiens que je rencontre nʼont paslʼaire prostrés ; ils font face cou-rageusement. A Cabaret, uneécole où des enfants ont préparé

notre arrivée en chantant deschants de remerciement pourlʼaide fournie par les actions me-nées par Jean-Paul FISCHER,président de la Caisse de CréditMutuel de Saint-Martin avec jʼef-fectue la mission dʼévaluation.Bernard possède dans la villeune grande propriété sur la-quelle il a un projet de ville nou-velle auquel nous souhaitonsnous associer dʼune manière oudʼune autre. Rencontre avec laMunicipalité de Cabaret (75.000hts) qui souhaite engager unecoopération. Elle pense dʼabordà des actions durables : forma-tion des salariés, coopérationavec les marins-pêcheurs et les

Page 11: Le progressiste n° 2118

HAITI/SOLIDARITE

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 10 février 2010

agriculteurs, formations sur In-ternet.

Vendredi, départ pour Aquin(95.000 hts). Sur la route, dés-olations des désolations ! Ma-riani, sinistrée ; Léogane,détruite à 70% ; Ti Goave,Grand Goave, Carrefour, deschamps de ruines partout.Lʼéglise du Père Gousse est me-naçante, le presbytère est remplide monde et le midi, une distri-bution de vivres est faite pourdes famillesdʼAquin qui ontreçu des réfu-giés de Port-au-Prince sous destentes dans leurcour. Un peudʼargent, maisles besoins sontautrement plusimportants pournourrir pendantquelques moisencore les fa-milles et faire redémarrer lesécoles qui accueillent 350élèves de la maternelle au se-condaire.

A Port-au-Prince, visite dʼun or-

phelinat, « Enfant dʼHaïti, monfrère », où des personnes debonne volonté et de peu demoyens reçoivent bon an mal anune cinquantaine dʼenfants. Jeleur amène un dossier dʼadop-tion dʼune famille martiniquaiseet Jean-Paul un peu dʼargent.Nous faisons le point : des fa-milles à nourrir immédiatement,et pendant trois à quatre mois, letemps que les choses se réta-blissent ; des écoles à redémar-rer ou même à reconstruire ; unhôpital à restaurer et entretenirpendant plusieurs mois, car de-

puis le séisme, personne ne paieplus.

Samedi 6 février, 9 heures : dé-part en car pour Bahaona ; re-tour en monomoteur Fokker.

Aujourdʼhui, lʼurgence nʼest pas

dʼenvoyer des vivres : il y en a

dans le pays. Il faut pouvoir les

acheter ! Il faut donc collecter

des fonds et les confier à des or-

ganismes capables de les utili-

ser de façon transparente et

efficace. Payer des revenus, no-

tamment des salaires, est une

condition de la reprise de la vie

et de la reconstruction. Dans

deux mois, nous y retournerons

avec des propositions précises

et le financement. Entre temps,

des moyens seront apportés par

le Crédit Mutuel, par la Munici-

palité et la population de Sainte-

Luce. Mais toutes les

municipalités qui le souhaitent

sont invitées à coopérer ainsi

que tous les Martiniquais. Le dis-

positif de prise en charge sera

proposé très rapidement. Il faut

beaucoup plus que quelques

efforts isolés pour Haïti.

Louis CRUSOL

Page 12: Le progressiste n° 2118

imp.

TO

NIP

RIN

T 05

96 5

7 37

37

Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 10 février 2010

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Daniel RENAY

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui luiont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

Email : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

CONVENTIONUNE CONVENTION TRÈS DÉMOCRATIQUE- DES MILITANTS MOTIVÉS

Au 1er rang, nos invitesLe vote de DUVERGER

Nous devons faire peuple

Enthousiasme et determination