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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Mercredi 15 septembre 2010 - N° 2143 AU SOMMAIRE - DELANOË : UNE VISITE QUI MARQUERA (PP. 3-4) - VIE DU PARTI : NOUVEAU BALISIER À STE-MARIE/ DUCOS (p.9) - L’ÉPIDÉMIE DE DENGUE POUVAIT ÊTRE ÉVITÉE (P. 10) « LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER) HOMMAGES À UNE GRANDE DAME, JENNY ALPHA (J. DARSIÈRES, J-C. DUVERGER, E. PÉPIN…) (PAGES CENTRALES) PLATEFORME ITINÉRANTE DE L’ENTREPRISE (PAGE 8)

Le progressiste n° 2143

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1 euro

Le ProgressisteHebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Mercredi 15 septembre 2010 - N° 2143

AU SOMMAIRE- DELANOË : UNE VISITE QUI MARQUERA (PP. 3-4)- VIE DU PARTI : NOUVEAU BALISIER À STE-MARIE/ DUCOS (p.9)- L’ÉPIDÉMIE DE DENGUE POUVAIT ÊTRE ÉVITÉE (P. 10)

« LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LESMARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER)

HOMMAGES À UNE GRANDE DAME,

JENNY ALPHA(J. DARSIÈRES, J-C. DUVERGER, E. PÉPIN…)

(PAGES CENTRALES)

PLATEFORMEITINÉRANTE

DE L’ENTREPRISE(PAGE 8)

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E D I T O R I A L

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EN GUISE D'EDITO: LE PROGRAMME D'HISTOIRE DE 5E EN QUESTION

LE COMBAT POUR L’AFFIRMATION DES IDENTITÉS EST UN COMBATD’ACTUALITÉ

Elle a été relayée par de nombreux édi-toriaux de journaux nationaux françaiset sur Tempo par lʼémission « C danslʼair ». Vu dʼici cela pourrait paraîtreanecdotique et lointain et pourtant celanous concerne à plus dʼun titre.

Tout dʼabord parce que les pro-grammes sont nationaux et quʼils sontappliqués dans les collèges martini-quais.

Ensuite parce quʼil sʼagit de lʼintroduc-tion dʼéléments de lʼhistoire africaine etque cela est assez important pour quecela soit souligné par nous.

Enfin, parce que cette polémique ré-vèle encore une fois comment certainsFrançais ont encore beaucoup de malà intégrer la réalité dʼune France multi-culturelle que le vivre ensemblecondamne à prendre à compte.

De quoi sʼagit-il exactement ?Les nouveaux programmes dʼHistoire-Géographie de la classe de 5ème intro-duisent une partie III appelée« Regards sur lʼAfrique ». Elle invite àenseigner lʼétude au choix dʼune civili-sation de lʼAfrique subsaharienne (leGhana, lʼempire du Mali, lʼempire Son-ghaï, lʼEtat du Monomotapa) et unepremière étude des traites négrièresavant le XVIe siècle.

Cette partie est contestée par ungroupe (constitué en juillet) intitulé« Notre Histoire forge notre Avenir » quirecueille aujourdʼhui 6157 membressur le site Facebook (au 8 septembre)et dont le slogan est « Louis XIV, Na-poléon, cʼest notre Histoire, pas Son-ghaï ou Monomotapa ».

Leur objectif affiché est de promouvoiret de défendre lʼHistoire de France etson enseignement dans lʼInstructionPublique. Pour ce faire, ils font circulerune e-pétition et demandent au Minis-tre de lʼEducation Nationale de revenir

sur cette refonte du programme dʼHis-toire en collège. Selon eux, il sʼagit « dʼassurer un socleélémentaire pour tous les collégiens deFrance et de permettre à chacun dʼeuxdʼavoir les bases pour comprendre etvivre la France que nos ancêtres nousont transmise ».En fait cʼest à chaque fois la mêmechose.

Les concepteurs des programmesdʼenseignement (universitaires, inspec-teurs et professeurs) par cette nou-veauté tentent de corriger les clichés(on se souvient du discours du Prési-dent de la République à Dakar) qui cir-culent sur lʼabsence dʼhistoire africaineavant lʼarrivée des colonisateurs, sur levide civilisationnel de lʼAfrique.

Les mêmes réactions nauséabondesde la part de groupes réactionnairesfont à nouveau surface, la bête im-monde du racisme sort du trou, à peinetapie.

A les entendre, seule lʼhistoire deFrance (et non de la France !) est dignedʼêtre enseignée, seule lʼhistoire delʼHexagone existe en France. Systéma-tiquement, il est opposé lʼargument dela « transmission culpabilisatrice denotre passé commun ».Comme si lʼAfrique nʼavait pas dʼhis-toire.

Comme si tous les Français étaient descaucasiens et que la citoyenneté fran-çaise était réservée à une catégoriedʼhabitants, blancs, catholiques et origi-naires du seul hexagone.

Comme si lʼenseignement de lʼexis-tence de brillantes et originales civilisa-tions africaines pouvait remettre encause lʼidentité nationale, la cohésionnationale, la culture et le socle com-muns, etc., etc.

Cʼest dire si le combat pour lʼaffirmationdes identités au sein de la Républiqueest un combat dʼactualité et que nousne devons pas faillir à lʼinstar de ceuxqui nous ont appris à redresser la têteet à ne jamais courber lʼéchine.

O mon corps, fais de moi toujoursun homme qui interroge ! nous ap-prenait Frantz Fanon dans « Peaunoire, masques blancs ».

Lʼenseignement de lʼhistoire a vocation

à développer la connaissance et lʼespritcritique. Il vise à construire des ci-toyens libres et vigilants. La seule fonc-tion identitaire et mémorielle attribuéeà cet enseignement que dʼaucuns ré-clament conduit inévitablement au dé-veloppement des discriminations, de laxénophobie et du racisme et auxcrimes de sinistre mémoire.

Depuis quelques années, lʼhistoire en-seignée est instrumentalisée par les te-nants du culte de la mémoire et dʼuneconception close et repliée de lʼidentiténationale. Nous ne pouvons rester in-différents à cette polémique car elle il-lustre la difficulté de certains Français,souvent au plus haut niveau de respon-sabilité, à comprendre que la Francenʼest plus à lʼépoque de lʼépopée colo-niale.

Elle illustre la difficulté que nous avons,Français des DOM, à travers nos parle-mentaires, à obtenir que nos faitsdʼarmes, que nos héros fassent partiede lʼhistoire de la France. Souvenons-nous du retrait des œuvres dʼAimé Cé-saire du programme des Terminaleslittéraires sous la pression de lobbiesde parents dʼélèves qui jugeaient le« Discours sur le colonialisme » violentet incitateur à la haine raciale.

Nous devons exiger par la voie de nosparlementaires que cette introductiondʼéléments de lʼhistoire des civilisationsafricaines soit maintenue dans les pro-grammes de 5ème.

Nous devons faire entendre notre voixet notre exigence que soit prise encompte lʼhistoire des civilisations amé-rindiennes, africaines, lʼhistoire destraites négrières et des sociétés colo-niales antillaises dans les programmesfrançais.

Cʼest cette posture qui fondera le liensocial dʼune France réelle et multicultu-relle, dʼune France républicaine fidèleà ses idéaux de partage, dʼégalité etdʼuniversalité.

Aller dans le sens du repli frileux et delʼexclusion du roman national donneraitraison aux communautarismes et auxintégrismes de tout bord.

La culture républicaine commune àfonder est celle qui rassemble les ci-toyens français dʼaujourdʼhui danstoute leur diversité dʼorigine et leur ri-chesse culturelle.

Elisabeth Landi

Elisabeth LANDI

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 15 septembre 2010

BERTRAND DELANOE,UNE VISITE QUI MARQUERA…

Mardi 7 septembre, le mairede Paris (près de 12 mil-lions dʼhabitants en

comptant la communauté extra-muros !) a tenu à visiter notre île,quʼil connaissait déjà, notre Ville-Capitale et surtout la RégionMartinique, car Serge LET-CHIMY nʼest pas étranger àcette venue et à cette collabora-tion.

Ayant eu lʼoccasion de dialogueravec Aimé CESAIRE avant2008, il a dʼabord eu le gesteémouvant de saluer la mémoiredu grand disparu en déposantune gerbe, simplement, en com-pagnie de Jacques CESAIRE etdu maire Raymond SAINT-LOUIS-AUGUSTIN, accompa-gnés de quelques élus. Cʼesthommage nʼest nullement for-mel, car il appréciait la stature,les idées, le parcours intellectuelet politique de notre leader fon-damental. Et cʼest avec aisance,

donc, quʼil saluait par sa visite lePPM à travers son présidentSerge LETCHIMY quʼil estimefort de cet héritage et sur labonne voie dans ses choix insti-tutionnels.

Après ce devoir sacré au cime-tière, il a voulu revoir le bureaude Césaire à lʼHôtel de Ville, lessouvenirs, les photos, les livres,les objets qui étaient familiers àCésaire durant ces dernières an-nées. La mémoire est sansaucun doute un signe fort du res-pect et de lʼadmiration. Et riendʼétonnant à la décision de Ber-trand DELANOE, maire deParis, dʼhonorer notre leader endonnant son nom à une biblio-thèque et une école de la capi-tale française.

La promenade qui sʼensuivitdans les rues du Centre-Ville,

sur la Savane, en compagnie dumaire, de Frantz THODIARD,Elisabeth LANDI, Eliane CHA-LONO et dʼautres lui a fait tou-cher du doigt les projets, lestravaux, les ambitions et les ré-novations voulus par lʼédilité :enrichissement pour tous et sur-tout pour nous qui pouvions ainsiconfronter nos projets avec lʼex-périence et le savoir-faire dʼunélu majeur du Parti Socialiste, àla tête de la plus grande ville deFrance.

Mardi 7 septembre, jour degrève, ce fut lʼoccasion pour B.DELANOE de prendre contactavec les grévistes, les leaderssyndicaux, singulièrement à pro-pos des retraites ; le militant so-cialiste, habitué des cortèges deprotestation a, ce jour-là, fait cequʼil nʼaurait pas manqué defaire sur le pavé parisien.

Mais cʼest sans aucun doute à la

8 septembre 2010 - La signature officielle

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TETE

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 15 septembre 2010

POLITIQUE

Région Martinique, en présencede S. LETCHIMY, que B. DELA-NOE allait frapper les esprits parle but de sa visite : la signaturedʼun partenariat entre la Ville deParis et notre Région. Entouréde collaborateurs (élus et admi-nistratifs), le maire de Paris amontré une grande cordialité enmême temps quʼune grandesimplicité, alors quʼil était en train

de mettre en œuvre une actionpolitique, sociale et culturelle quiaura sans doute un bel impactsur la vie et le bien –être debeaucoup de nos compatriotesrésidant et travaillant à Paris etsa banlieue. Soulignons que S.LETCHIMY, avec conscience etresponsabilité, a voulu ce parte-nariat et cette collaborationparce que conscient que les

200.000 martiniquais qui viventlà-bas ont besoin dʼêtre aidés etprotégés face à toutes les tra-casseries que font naître ra-cisme, discrimination, chômage,misère et autre incurie sociale à8.000 kilomètres de leur petitepatrie.

J.D.

B. DELANOE fleurit la tombe d'A. Cesaire- A ses cotes, E. LANDI, R. ST-LOUIS, Jacques CESAIRE, Firmine RICHARD, actrice,conseillere municipale de Paris

Pour bien comprendre lʼesprit et les buts de cette convention, nous citons un extrait de son préambule qui pourra mieuxnous éclairer.

EXTRAITS DU PREAMBULE DE LA CONVENTION DE PARTENARIAT ENTRE LA VILLE DEPARIS ET LA REGION MARTINIQUE

« La Ville de Paris et la Région Martinique constatent (…) que les flux de populations entre leurs deuxcollectivités sont de plus en plus importants. La Ville compte parmi les effectifs de son personnelplusieurs milliers dʼoriginaires de la Martinique (…) Lʼune des motivations premières des Martiniquaisvenant à Paris réside dans lʼespoir de trouver un emploi et bien souvent les modalités de leur accueilsur place sont insuffisamment développées. De même, des Parisiens dʼorigine martiniquaise peuventse sentir en situation dʼexclusion en Martinique après avoir vainement tenté dʼy trouver un emploi.Certaines situations sociales méritent donc une attention conjointe des collectivités ».

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H O M M A G E

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Elle a eu 100ans le 22avril 2010,

mais jamais sonâge, la fatigue, lestracasseries de lamaladie nʼont euraison de sa forcede caractère et deson désir dʼinven-

ter, dʼimaginer, dedonner un peu de

soi à lʼimmense aventure de la Culture.

Hier encore, elle a enregistré un album,« La sérénade du muguet », avec lepianiste David Fackeure, et elle ba-layait dʼune chiquenaude de maliceceux qui sʼétonnaient de cette étrangevitalité.

Car elle y croyait, à la vie, à la créationartistique, aux valeurs de la culture, àlʼéchange des connaissances ; cʼétaitsa vie et son credo ; elle sʼest donnéejusquʼau bout, sans se plaindre, avecnaturel et spontanéité, parce quʼelleétait convaincue que la beauté de lʼArt(poésie, théâtre, musique, danse,chant) était nécessaire au mieux-vivreet au mieux-penser. Et elle a voulu sʼyconsacrer parce que, pensait-elle,cʼétait sa manière à elle, unique, puis-sante, de porter son obole, dʼagir.

Les Antillais, les Noirs, et le monde cul-turel tout entier ne peuvent imaginercombien elle a été guidée de cette vo-lonté de participer et dʼoffrir ce quʼellesentait en elle.

Née en 1910, elle a passé son enfanceà Fort-de-France, à la Martinique, et

elle nʼoubliera jamais « [s]es origines »qui ont façonné sa fibre culturelle etson talent. A 19 ans, elle va à laconquête du monde, à Paris, et prendconscience rapidement que cʼest lethéâtre qui lʼintéresse. Elle veut se for-mer, apprendre au mieux, mais très viteelle comprend que la France des an-nées 30 (mais cela a très peu changé !)ne permet pas à une petite négresse,mal dégrossie selon les autorités, dʼen-trer au Conservatoire pour viser plushaut. Cela ne lʼempêcha pas de cher-cher à se faire sa place, pour vivredʼabord et ensuite pour « percer » dansle milieu artistique : la musique est à saportée, le music-hall lʼattire, le chant luioffre des perspectives, elle travaille toutet partout. Son énergie toujours renou-velée est communicative, elle se faitdes amis dans les milieux artistiques,fréquente « La Canne à Sucre », lescabarets, se fait connaître. Et en mêmetemps, elle prend conscience de sa né-gritude, se jure de se battre pour elle :sa curiosité et son talent, ce sont sesarmes !

Elle fréquente les militants de la Cul-ture, en particulier un certain Aimé CE-SAIRE, DAMAS et les habitués de lanégro-renaissance ; elle est fière duRassemblement dʼEcrivains Noirs en1956 et prend toute sa part dans lesidées de la résistance culturelle et delʼidentité noire. Cʼest à cette époquequʼelle côtoie les plus grands : LouisAMSTRONG, Duke ELLINGTON, Jo-séphine BAKER, Salvador DALI, lepoète Robert DESNOS, happé par laguerre et le nazisme, lʼethnologue Mi-chel LEIRIS.

Le salon de Paulette NARDAL près deParis, qui regroupait nombre dʼintellec-tuels nègres (Afrique, Antilles, Amé-rique) lʼenthousiasme, bien sûr.Militante anticolonialiste, résistante,elle est aussi militante antinazis et,sans bruit mais avec fermeté, elle per-met avec son époux à une famille juivedʼéchapper au massacre en la recueil-lant et la cachant héroïquement.

Refusant de jouer les rôles subal-ternes qui étaient réservés à la né-graille (servante, femme de mauvaisevie, pâles seconds rôles), elle parvientpourtant à sʼépanouir au cinéma etsurtout au théâtre qui était la vocationde sa vie. Elle a joué Brecht, Courte-line, Césaire… et Shakespeare, Tchek-hov, Roumain… Sur les planches, elledonne toute la mesure de son talent aupoint que dernièrement, le FestivaldʼAvignon lui a rendu un hommage mé-rité.

Il est vraiment dommage que ses com-patriotes, le public martiniquais, nʼaitpas eu suffisamment à mesurer la co-médienne extraordinaire quʼelle était.Sa dignité, sa noblesse dʼesprit, sonhumour, mais aussi sa rigueur profes-sionnelle, comme sa volonté géné-reuse dʼaider les autres, font dʼelle uneGrande Dame dont nous devons êtrefiers, comme aimait à le dire son amiAimé Césaire qui lʼestimait et lʼadmirait.

Jeannie DARSIERES

Jenny-Alpha

(village15)

JENNY ALPHA NOUS A QUITTES :EIA POUR UNE GRANDE DAME DE LA CULTURE ET DEL’IDENTITE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Jʼapprends avec tristesse le décès ce matin de Jenny ALPHA.Je mʼincline devant la mémoire de Jenny ALPHA que je considère être un monument et une pièce maîtresse de notre pa-trimoine culturel.Cʼest tout un pan de lʼexpression et de la défense de notre théâtre qui sʼéteint.Jʼadresse à sa famille mes sincères condoléances dans cette douloureuse épreuve.

Serge LETCHIMY

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H O M M A G E

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Le corps de Jenny sʼen va, il nouslaisse, voilà ce qui nous rend mal-heureux, mais son esprit nous

reste, cʼest le flambeau dont il nousfaut entretenir la flamme.

Notre « génie » sʼen va après un sièclede présence riche de confrontations,de bonheur, de pénibilité et de choixcourageux.

La vie est faite dʼexpériences, elle estchargée dʼémotions, de sacrifices, no-tamment celle dʼun artiste, tu le savaismieux que nous et tu lʼassumais

Mais au- delà de cette réalité, il y acelle portée uniquement par des noirs,des « gens de couleur » comme ils di-sent. Pour preuve, cet échange que tuas eu avec un metteur en scène qui semontrait trop frileux pour te confier unrôle et qui tʼa répondu, lorsque tu asvoulu comprendre : « mon Dieu, Jenny,un rôle de Célimène ou de Phèdre, lepublic éclaterait de rire, sʼil voyait unefemme noire incarner ces person-nages.. »

« Je refuse de croire que le public soitaussi borné quʼon le croit. Il ferait lʼeffortsi on le lui demandait » lui as-tu alorsrétorqué.

Ta richesse est dans ce que tu nous asdit et mille fois conseillé : refuser debaisser la tête, de courber lʼéchine, deperdre espoir, dʼêtre des sous capablescomme ils disent.

Devant ta simplicité on se demandait situ étais consciente de ce que tu repré-sentes, pour nous pour le pays, pour lethéâtre.

Tu étais « an tou piti madanm épi timouvman mé gwan koutʼ baton », turestes profondément une boussole, unrepère ; une femme militante, une mili-

tante progressiste qui a sufaire avancer les idées,sans tout bousculer.

Ta devise : un pas, unautre pas et tenir gagnéchaque pas.

Tu disais avec modestie,avoir rencontré les troischantres de la négritude,je suis certain quʼeux aussitʼont rencontrée, toi et tescombats étaient fonda-mentalement en symbioseavec les leurs. La négri-tude était inscrite et incar-

née dans ta pratique.

Tu as été une mère, une sœur, unmentor, un exemple pour tous ceux quiont eu la chance de partager un mo-ment dʼéchange voire de silence avectoi, singulièrement les gens de scène,« les saltimbanques » (musiciens, écri-vains, comédiens, réalisateurs, met-teurs en scène…)

Ce nʼest pas un hasard si les mots quite définissent sont toujours le mêmes :sagesse, douceur, bonté, attentionnée,humilité.

Je ne peux passer sous silence mapart de bonheur partagé avec notrepetit groupe de travail sur la pièce inti-tulée LES PLUMES DE LʼANGE. Jenous revois autour de toi, chacun avecnos forces et nos faiblesses : JoséAlpha, metteur en scène, Aurélie as-sistante, Célia, Aline, TOI et moi-mêmecomme comédiens.

Ta présence était un cours, pas uncours magistral, car tu refusais de don-ner des leçons, mais quelque chose

dʼindéfinissable, qui nous faisait pro-gresser dans nos rôles respectifs.

Tu écoutais chacun, demandais conseilici et là ou sollicitais nos appréciationssur une idée proposée et pourtant…lerôle nʼétait pas simple : il te fallait enpeu de temps apprendre à manipulerun fauteuil roulant à moteur, malgré tonappréhension tu nous avoues ta peursous un sourire en disant : « jʼai faitbeaucoup de choses dans ma vie,mais celle là cʼest une première ».

Néanmoins, les spectateurs en tevoyant évoluer sur scène, jureraientque tu as fait cela toute ta vie. Tu nousas bluffés par ton professionnalisme etta persévérance !

Ton humilité et ton respect de lʼautreétaient innés chez toi, je vois défiler de-vant moi le film des répétitions : José,ton neveu, rigoureux et sévère lorsquʼildirige a bénéficié de ton écoute, de tonattention comme tous les autres. Toi, lagrande tante, tu as sans rechigner ac-cepté les remarques, te rendant dispo-nible à ses exigences de scénariste.

Et moi, en silence je t observais, je tʼécou-tais, je tʼadmirais et je me formais.

A celui qui me demanderait si jʼai prisdes cours de théâtre, je répondrais oui !au contact des autres et surtout aucontact de Jenny Alpha.

Jenny, je te remercie pour tes motsgentils lors de la sortie du film SI-MEON, réalisé par une autre femme detalent, EUZHAN PALCY, engagée elleaussi dans dʼautres luttes pour la re-connaissance des différences.

Ton départ nous attriste, il laisse ungrand vide. Tu as cependant tracé dessillons, tu as semé les premièresgraines, il nous reste à poursuivre toncombat avec lucidité et patience, pourque le théâtre vive et progresse.

Je veux ici te rassurer, nombreux sontles militants culturels qui sauront sau-vegarder ton héritage, qui veilleront àce quʼil ne soit pas dilapidé.

A DIEU, adieu petit bout de femme augrand cœur, au grand talent, de voixfine et forte, femme présence, femmedʼintelligence au service de notrecause.

A DIEU, nous te confions, militante duprogrès.

ADIEU JENNY

Jenny Alpha et lʼéquipe de la pièce “Les plumes de

lʼAnge” de Jean-manuel Florenza - mise en scène

par José Alpha -Atrium 1999

JENNY ALPHA ”LaSerenade” (antilles-mizik)

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Ces derniers temps, vous avez éténombreux à nous tirer votre révérence,pour dʼautres voyages, dʼautres aven-tures, de Mona jusquʼà toi sans oublierPaco, et notre CESAIRE tant AIME.

Je suis sur que la création se poursui-vra la haut, et nous serons les grandsbénéficiaires.

Jenny, repose en paix, je suis fierdʼavoir partagé les planches avec toi.

Je remercie ton père qui tʼa emmenéau théâtre dès lʼâge de 7 ans.

Tu le dis toi-même : « jʼétais ravie et àmon retour à la maison, je répétais leschansons que jʼavais entendues, je re-jouais les scènes que jʼavais vues, mon

amour de la scène vient de là sansdoute… » . Peut être, pour notre plusgrande fierté en tous cas.

Jean Claude Duverger

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 15 septembre 2010

H O M M A G E

Jenny est morte dit-on. Nous sa-vons tous quʼelle fait partie de nosimmortelles. Ces plantes indéraci-

nables qui bornent nos propriétés etcirconscrivent nos héritages.

Il importe que nous fassions devant cesiècle de créativité, dʼexpression et dedon de soi, de flamboyance et de bontéétincelante, dʼun peu dʼimagination.

Imaginons dans la France, meurtrie pardeux guerres, un bout de femme antil-laise prenant à bras le corps son destindʼartiste. Cʼest-à-dire, affrontant sanssourciller les préjugés de lʼexotisme etdu racisme.

Imaginons dans une France à lʼimagi-naire étroit, la persévérante trouéedʼune visibilité empêchée.

Imaginons dans une France machiste,ce brûlot de féminité inattendue et nonconformiste.

Imaginons à lʼépoque où grondait AiméCésaire, où Frantz Fanon et tant dʼau-tres faisaient le procès des colonisa-tions, ce poids de certitude tranquille,acharnée à être soi, rien que soi, dansun espace exclusivement dévoué auxétoiles dʼune France érigée en cielunique de lʼhumanité.

Imaginons ce besoin dʼexister sansquémander le droit à lʼexistence, cettenécessité de prendre place sans y êtreinvitée, ce devoir de sʼexprimer en de-hors du convenu et en même temps lasimple exigence de durer.

Alors, jʼimagine des combats, des ré-voltes, des affirmations et peut-êtremême des conciliations.

Nous ne mesurons pas assez ce quenous devons à ces aînés là ! Cʼestgrande faiblesse ! Nous pontifions surce quʼils auraient du faire. Nous excom-munions du haut de notre présent.Nous nous faisons juges.

Moi, je vois une génération confrontéeà lʼinnommable, à lʼimpensable, àlʼinhumain tout simplement. Je la vois,cette génération, cherchant à inventerpour nous, au risque de se tromper,des chemins de lumière. Cherchant ànous hisser parmi celles et ceux qui ontdroit de cité. Grimpant, rusant, esqui-vant, faisant face, faisant front, maistoujours combattant, à leur manière, lemur rigide des malentendus historiqueset des décrets impitoyables.

Alors pour moi, Jenny ALPHA, Ma-dame Jenny ALPHA, a porté sa pierreà la cathédrale inachevée de nosémancipations.

Quʼon la regarde jouer ! Quʼon lʼécoutechanter ! Que lʼon prenne ce quʼelle adonné sans jamais sʼériger en statuedu commandeur.

Elle fut tout simplement, avec cette pré-sence magnétique qui est en soi unbeau défi. Elle fut tout simplement aveccette conscience des précurseurs. Ellefut tout uniment artiste, femme, mère,citoyenne, créole, portant son pays (etnous avec) au haut de son imaginaire.

Et nous voilà orphelins ! Orphelins detant de grâce. Orphelins dʼune courtoi-

sie sincère. Orphelins dʼun talent (cer-tainement contrarié). Orphelins dʼuneposture.

Jenny ALPHA est pour moi, un roseauinspiré par la force dʼhabiter le champminé dʼun siècle de luttes. Ces guerresdʼIndochine. Ces guerres dʼAlgérie.Ces guerres où les femmes payaient leprix de leur condition. Que lʼon me per-mette de dire quʼelle fut toujours ducôté de la liberté. Que lʼon me permettede penser quʼelle avait, avant tout, lesouci de lʼhumain.

Lʼartiste est toujours une postulation delʼimpossible. La femme-artiste est tou-jours une irruption de lʼinsolence.Jenny ALPHA était une déclinaison fas-cinée et fascinante dʼune artiste créole.

Que nous gardions en mémoire cetteamitié totale dont elle gratifiait tout lemonde.

Que nous gardions en mémoire sonchatoiement dʼombres et de lumières.

Que nous gardions en mémoire cettetraversée dʼun siècle intranquille.

Que nous gardions en mémoire ce re-gard de chaltouné lucide et fervent.

Que nous gardions en mémoire…

Femme discrète et digne !

Femme-mémoire !

Femme douée !

Femme martiniquaise mais aussifemme-monde, je te salue !

Nous te saluons et quʼil soit écrit que tufus le sillage dʼune vocation et la forcedʼun lendemain.

HONNEUR ET RESPECT !

Ernest Pépin

HOMMAGE À JENNY ALPHA

jenny-alpha- (People bokay)

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ECONOMIE

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 15 septembre 2010

A été mise en place par le Conseil Ré-gional pour dynamiser, revitaliser et re-vivifier les entreprises martiniquaises.Cʼest une sorte de « guichet unique »qui va à la rencontre des entrepre-neurs, sur les lieux dʼexercice de leuractivité. Grâce à un groupe dʼune ving-taine dʼexperts en tous genres dédiésà la création, au soutien et au dévelop-pement des entreprises (experts comp-tables, spécialistes delʼaccompagnement de projets, acteursde lʼemploi et du social, financeurs,Chambres consulaires- telles la CCIM,la Chambre des Métiers et de lʼArtisa-nat, la Chambre dʼAgriculture- syndi-cats professionnels –MEDEF, CGPME,MPI- organismes publics : Direction duTravail, de lʼEmploi et de la FormationProfessionnelle, Conseil Régional,RSI…).

LES PUBLICS VISES

Les porteurs de projets qui ne saventpas comment les concrétiser

Les chefs dʼentreprises en difficulté quisouhaitent relancer leur affaire

La Plateforme est conçue pour les ren-seigner et les conseiller et leur évitertoute perte de temps inutile dans leursdémarches de constitution de dos-siers. Les experts doivent apporter desréponses concrètes aux entrepreneurset porteurs de projets qui se posentdes questions sur

lʼaide à la création, au développement,à la transmission ou la sortie de crise

les dispositifs dʼaccompagnement

les aides financières

les outils disponibles pour renforcer laformation et soutenir lʼemploi

le contexte réglementaire (social,comptable, législatif…)

12 LIEUX, 12 DATES

Les rendez-vous sʼéchelonnent du 9septembre au 23 décembre 2010 selonle calendrier suivant :

Jeudi 9 septembre à Saint-Pierre

Mardi 21 septembre à Sainte-Marie

Jeudi 30 septembre au François

Mardi 12 octobre à Rivière-Salée

Jeudi 21 octobre aux Trois-Ilets

Jeudi 28 octobre à Sainte-Anne

Jeudi 4 novembre au Saint-Esprit

Mardi 16 novembre à Sainte-Luce

Mardi 23 novembre au Gros-Morne

Jeudi 2 décembre à Basse-Pointe

Mardi 14 décembre à Fort-de-France

Jeudi 23 décembre au Marin

La situation est urgente, nombre dʼen-treprises se retrouvant dans le rougeparce que leurs dirigeants nʼont pas pu,ou pas su, allier leur savoir-faire tech-nique à une parfaite connaissance desrouages administratifs et financiersauxquels ils sont confrontés.

Daniel COMPERE

INNOVATION :LA PLATEFORME ITINERANTE DE L’ENTREPRISE

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Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 15 septembre 2010

VIE DU PARTI

Pour la mise en place dʼun cadre financier maitrisé.

Pour construire une ville « apaisée et solidaire ».

Pour préserver notre ruralité et la qualité de son environne-ment.

Pour favoriser le lien social, préserver et créer des emplois.

Pour une stratégie de préservation de la biodiversité.

Pour analyser, développer le discours politique et idéolo-gique de CESAIRE.

Profondément attachés à notre région, pour être plus

efficaces et plus proches de vous, nous avons le plai-

sir de vous inviter à notre réunion constitutive du BA-

LISIER de Sainte-Marie qui se tiendra le 17 septembre

2010 au :

RESTAURANT « LA TABLE CREOLE » À FONDS SAINT

JACQUES à 18H, Direction Pain de Sucre

Préparons lʼavenir, construisons-le ensemble.

QUEL AVENIR POUR SAINTE-MARIE ?

KOUTT ZEPON : A Sainte-Marie, le débat est ouvert !

DU REVE A LA REALITE

Ce que nous redoutions se produit : lepetit clan qui dirige la municipalité estdans le mur. Les grandes promessessont oubliées. Ce groupuscule munici-pal vend du rêve à la place dʼune véri-table politique publique. LesSamaritains(es) sont en train de sʼaper-cevoir que le petit clan municipal valeur coûter très cher : Forte augmenta-tion des impôts sans contrepartie tangi-ble, ni services à la population. Le clana pu faire illusion au début de son pou-voir, mais très vite, il a démontré que lacommune lui servait de tremplin pourdes ambitions de carrière politique, decarrière personnelle. Coté dilapidationdes deniers publics on ne peut mieuxdans le contexte actuel. Budget fête enhausse avec des cachets mirobolantspour des groupes de lʼextérieur. Cetteannée la fête a couté un peu plus de90 000 euros. Pas un orchestre Marti-niquais nʼa profité de cette manne. Cene fut pourtant pas une réussitepuisque le chef de clan a jugé néces-saire de présenter des excuses poursʼêtre fait trompé par une certaine « gé-nération Shleu-Shleu ». Nous vous fai-sons grâce des nombreux voyages aufrais de la princesse pour des visites in-congrues dʼautant que le budget de la

ville ne le permet pas. Faire miroiter àla population la construction dʼun stadecomme à LE MANS (épi ki lajan ?), serendre en Guadeloupe (marie galante)pour voir une machine à éplucher despois dʼangoles !!!(ba ki moune,kombienhecta planté kini sainte marie?) visite àla Barbade pour copier le « Cropeover » et en faire un carnaval samari-tain de fin de récolte de coupe de lacanne !

SOTI AN SANN, TOMBE AN DIFE

A Sainte-Marie, 52 salariés avaient étélicenciés aujourdʼhui, ce Maire ne re-nouvellera pas le contrat dʼune cen-taine de personnes. Quʼimportent lesdiverses estimations du moment (déjà30 remerciés), le pire est devant nous.Le prix à payer par les familles fait froiddans le dos. Le clan va-t-il sombrerdans une vertigineuse comptabilité etdans la non-transparence des chif-fres ? Une bulle de protection ? Aquand la publication de lʼaudit ?

Silence on meurt, clap de fin !

Souvenez-vous de lʼélection du chef declan. Grand « pinteing » à Morne desEsses avec deux orchestres haïtiens.Coût de lʼopération : près de 40 000euros. Aussi on peut se demander sʼilne serait pas plus judicieux de réduire

le budget fêtes en faisant un dimanchede fête patronale au lieu de deux, enlaissant lʼusine organiser sa fête de finde récolte comme par le passé, en fai-sant moins de voyages, en supprimantces histoires dʼorchestre le vendredisoir devant le tombolo. La Maison duBèlè est-elle en train de mourir ?Quʼadviendra-t-il des 17 salariés delʼOsatourc ?

Depuis, le bouleversement du fonction-nement de la Mairie est passé avec seschaos et ses K.O. Ses primes, ses no-minations, ses copinages, ses propresdésenchantements, ses compromis-sions, ses accommodements minablesqui ne sont pas les nôtres. En janvier2010, 8.858 samaritains désavouaientle choix du Maire qui demandait devoter lʼarticle 74 ! Nous ne sommes pasdes observateurs féroces des illusionsperdues grattant sous le vernis lissedes apparences dʼune comédie desgestionnaires municipaux dans un der-nier acte où les déceptions, les échecs,les dettes sʼamoncellent. Triste réalité.

Le moins que lʼon puisse dire, cʼest quele fossé sʼest creusé et la cruauté dutemps qui passe et à venir (4ans)risque dʼinscrire la ville dans les ca-rences, les errances dʼune gestion in-formelle archaïque et non maitrisée.

Nous espérions une expertise perti-nente de la gestion de nos impôts,nous récoltons le manque de savoir-faire.

Kountakinté

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SANTÉ

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 15 septembre 2010

A PROPOS DE L’EPIDEMIE DE DENGUE

Dès le décès dramatique de la pe-tite Audrey, lʼune des premièresvictimes, et le témoignage poi-

gnant de sa mère, inconsolable, à la té-lévision, nous avons adressé un articleau quotidien « France-Antilles » intitulé« Politique mortelle de démoustica-tion », dans lequel nous dénoncions lʼir-responsabilité des décideurs en lamatière et qui nous a été refusé par laRédaction au motif quʼil était trop viru-lent à lʼencontre des responsables dela démoustication en Martinique.

Dans cet article, nous disions ce quene cesse de répéter Rodolphe DES-IRE, à savoir que les services duConseil Général et de lʼEtat sont totale-ment dépassés par lʼampleur de cetteépidémie de dengue ; et nous affir-mions quʼaprès plus de 30 ans dʼunepolitique de démoustication, lesmoyens mis en œuvre tant en hommesquʼen matériels sont dérisoires, ce quiempêche la mise en place de pro-grammes dʼaction efficaces, au préala-ble validés, ainsi que lʼélaborationdʼoutils dʼévaluation des actions effec-tuées.

Rodolphe DESIRE a bien raison, quecela plaise ou non à Mme CHANTEURderrière laquelle se profile lʼombre duDocteur Claude LISE, de poser lesvrais problèmes justement en pleinecrise. Ce quʼelle devrait savoir, cʼestquʼaujourdʼhui la compétence de la dé-moustication est partagée entre lʼEtatet le Conseil Général. Si une conven-tion a été signée entre ces deux res-ponsables pour mieux prendre encharge dans sa globalité le problèmede la démoustication en Martinique,cʼest par la volonté affirmée de conseil-lers généraux comme E. AN-ELIE et leDr MONTEZUME qui, après avoir visitélʼentente interdépartementale pour ladémoustication dans le Languedoc-Roussillon ainsi que le New OrleansMosquito Control à la Nouvelle-Orléans–et sous la pression du sénateur DES-IRE, présent également à la Nouvelle-Orléans- ont mis en place unesous-commission « démoustication »pour suppléer les carences de lʼEtatqui, à lʼépoque, ne sʼoccupait que de lʼaedes (compétence en santé pu-blique), le Conseil Général sʼoccupant,lui, des moustiques de nuisances.

Forts des acquisitions de nos voyagesdʼétude, nous nʼavons cessé de rappe-ler ce que sont les principes dʼun pro-gramme de lutte intégrée

anti-vectorielle, à savoir :

1) la réduction des sources (les gîtes) ;les moyens actuels restant toujours dé-risoires

2) lʼéducation du public, qui est à labase même dʼune mobilisationconsciente et qui implique un contenudes acteurs formés et une interventiondans la durée

3) la lutte biologique dont lʼétude a tou-jours été refusée par le Conseil Géné-ral dont le vice-président G. MALSA estun adepte de la préservation de lʼenvi-ronnement et du développement dura-ble

4) la lutte chimique dont on connaît lesdifficultés dʼapplication, mais dont lapopulation a pu constater un emploiinadapté.

Nous rappelons à Mme Chanteur quelʼaffaire est plus grave quʼelle ne le ditsʼagissant des responsabilités : lʼarticle70 de la Loi du 13 août 2004 relativeaux libertés et responsabilités des col-lectivités locales prévoyait le transfertdes services de lutte anti-vectoriellevers les Conseil Généraux. Le 13 sep-tembre 2007, les organisations syndi-cales de la CGT-DSDS de Martinique,Guadeloupe et Réunion ont obtenu au-dience au cabinet de Roselyne BA-CHELOT pour faire annuler cette loiconcernant les DOM. Car pour la CGT,des moyens en nombre suffisant doi-vent être dégagés pour faire face auxenjeux sanitaires ; ce qui selon ellenʼest pas le cas de la part des conseil-lers généraux qui ont souvent une po-litique à courte vue fondée sur desconsidérations dʼordre économique,voire clientéliste.

Aujourdʼhui, cʼest Luc BERNABE, bienconnu pour son combat syndical, quiassiste chez lui, impuissant, à lʼagoniede sa fille Mélissa atteinte par le virus

de la dengue. Il porte plainte contre X.

Dès lors, plusieurs questions se po-sent :

1) cette épidémie mortelle aurait-elle puêtre évitée ?

2) a-ton en Martinique les moyens defaire baisser la pression des mous-tiques, quʼils soient vecteurs de mala-die ou de nuisance ? A ces deuxquestions, la réponse est OUI !

Même en tenant compte du fait que ladengue augmente dans le monde, ilfaut remarquer que ce sont en généraldes pays tropicaux le plus souvent pau-vres (Sud-Est asiatique, Amérique la-tine, Caraïbes) qui manquent demoyens ; des régions comme la Loui-siane ou la Floride, qui sont des paysdʼeau, sont menacées mais pas at-teintes.

Une partie des millions dʼeuros qui ontservi à des œuvres de prestige commele quai du Diamant ou la Jetée deGrand-Rivière aurait pu contribuer àune bonne politique de démoustication.Les 120 emplois créés ne sont-ils pasdes emplois précaires, sans formationvéritable, garantie dʼun échec prévisi-ble ?

Au 21e siècle, tous les moyens existentpour éliminer ce fléau dans un pays de1100 km2 protégé par la mer ; cʼest laconjonction des moyens physiques,chimiques et biologiques qui devraitnous permettre dʼy parvenir dans desprogrammes concertés pluriannuels. Ilest à souhaiter quʼà lʼavenir la denguefasse moins de victimes en Martiniqueque le SIDA et que la mort de la petiteAudrey et de Mélissa, sans responsa-ble ni coupable, nous donne la déter-mination dʼaller plus loin dans unepolitique volontariste de santé pu-blique !

Docteur Maurice MONTEZUME-

Edouard JEAN-ELIE

Anciens Conseillers Généraux

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K5F

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 15 septembre 2010

Collectif du 5 Février 2009Contre la vie chère, pour le pouvoir dʼachat, et lʼemploi

RENDEZ-VOUS D INFORMATION,

DʼECHANGES

ET DE MOBILISATION AVEC

LE K5F

Action pour la baisse du prix des pièces

détachées : vendredi 10 septembre.

Les concessionnaires ka fè la fet épi nou.Dans une rencontre le 5 août, ils voulaientnous faire signer pour une baisse de 15 %sur “une liste de pièces” décidées par euxseuls en refusant toute discussion ! Quandon pense aux 100, 200, 300 % et plus queces messieurs font sur nos têtes, il y a dequoi se mobiliser plus fort.

RENDEZ-VOUS SUR LE PONT DE LA ZONEDE LA LEZARDE

VENDREDI 10 SEPTEMBRE A 9

HEURES PRECISES ! vini an mass !

Rencontre débat et décisions à prendre sur le

dossier de la vie chère (pièces détachées, pro-

duits de première nécessité,...), mercredi 15

septembre.

Quel bilan tirer de nos actions sur ces su-jets ? Où en est le rapport de forces ?Quelles négociations ? Faut-il modifiernotre orientation ? notre tactique ? Nou péké moli ba yo, mais comment avancer ?

RENDEZ-VOUS A LA MAISON DES SYNDICATS

MERCREDI 15 SEPTEMBRE A 18

HEURES ! vini an mass !

Rencontre débat et décisions à prendre

sur le dossier des salaires jeudi 16 sep-

tembre. Les 200 euros sont menacés:LʼEtat prétend transformer sa participationen R.S.A. Cʼest du vol ! La part des collec-tivités pose problème:trop de salarié(e)sexclus; paiement incomplet; part du conseilgénéral non versée. Multiples truandagespatronaux.

Sa nou ka fè ? Pas question de resterinertes !

RENDEZ-VOUS A LA MAISON DES SYNDICATS

JEUDI 16 SEPTEMBRE A 18 HEURES.

vini an mass !

JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010 -

GRAND MEETING DU K5F

LES PERSPECTIVES

DU MOUVEMENT

vini an mass (Maison des syndicats)

Fort-de-France,

le 06 septembre 2010

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imp.

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37

Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 15 septembre 2010

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui lui

ont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,

intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-

voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

Email : [email protected]

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

CARICATURE

Le Pdt du C.General posant la 1e pierre d'un (futur??) Conservatoire