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LE QUOTIDIEN HIER T’ÉTAIS OÙ? CE SOIR TU FAIS QUOI? LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS / VENDREDI 10 DÉCEMBRE 2010 / #2 Hier. Un jour de moins. Une nuit en moins. Des sons que vous n’entendrez plus. Des émotions qui aussitôt ressenties s’envo- lent et disparaissent dans la nuit. À mesure que le temps passe, l’esprit des Bars en Trans prend corps en même temps qu’il s’évanouit chaque minute un peu plus dans la nuit noire rennaise. Une nuit bien noire, bien poisseuse, tissée par les guitares boueuses d’Aqua Nebula Oscillator et le rock viscéral de The Octopus. Le substrat idéal pour LEUR arrivée, en somme. Et ILS n’ont pas tardé. Aussitôt le jour tombé, ILS étaient partout. VOUS étiez partout, mus par le même désir vorace insatiable de dévorer de la chair bien fraiche, du son dégoulinant de vérité et de vie. La pop sensible de Mesparrow ? Vous n’en n’avez fait qu’une bouchée. Le rock électro musclé des Vismets ? Ingurgité avidement entre deux assauts métalliques de The Elektrocution. Vous aviez faim. Vous étiez prêts à tout. Comme dans les films de Romero vous avez pris possession de la ville, attirés par la rumeur rampante des basses et le rythme sourd des caisses claires transperçant les portes des bars-refuges. Mais à la différence des films de Romero, aucun groupe de résistants terré dans un sous-sol de su- permarché n’a osé vous opposer le moindre geste de défiance. Vous étiez invincibles. Infatigables. « On est tous plus ou moins rennais » STEREOPHONK DJ’S - page 3 « En Suède la musique c’est pas de la haute-culture ! » MAI - page 4 Directeurs de la publication : Yann Hamon, Armel Talarmain, Philippe Le Breton et Bruno Vanthournout / Coordination : Marc Aumont / Maquette et mise en page : Benjamin Le Bellec Rédacteurs : Eleves de l’IEP de Rennes / Photographes : Eleves de MJM Design Vous étiez les maîtres de la ville. Ça tombe bien. Elle est encore à vous pendant trois jours. Enjoy. Marc Aumont ZOMBIE ATTACK © Fabrice Jouault

Le quotidien des Bars en Trans 2010 #2

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Hier. Un jour de moins. Une nuit en moins. Des sons que vous n’entendrez plus. Des émotions qui aussitôt ressenties s’envolent et disparaissent dans la nuit.

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VENDREDI 10 DÉCEMBRE / LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS #2 1

LEQUOTIDIEN

HIER T’ÉTAIS OÙ?CE SOIR TU FAIS QUOI?

LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS / VENDREDI 10 DÉCEMBRE 2010 / #2

Hier. Un jour de moins. Une nuit en moins. Des sons que vous n’entendrez plus. Des émotions qui aussitôt ressenties s’envo-lent et disparaissent dans la nuit. À mesure que le temps passe, l’esprit des Bars en Trans prend corps en même temps qu’il s’évanouit chaque minute un peu plus dans la nuit noire rennaise. Une nuit

bien noire, bien poisseuse, tissée par les guitares boueuses d’Aqua Nebula Oscillator et le rock viscéral de The Octopus. Le substrat idéal pour LEUR arrivée, en somme. Et ILS n’ont pas tardé. Aussitôt le jour tombé, ILS étaient partout. VOUS étiez partout, mus par le même désir vorace insatiable de dévorer de la chair bien fraiche, du

son dégoulinant de vérité et de vie. La pop sensible de Mesparrow ? Vous n’en n’avez fait qu’une bouchée. Le rock électro musclé des Vismets ? Ingurgité avidement entre deux assauts métalliques de The Elektrocution. Vous aviez faim. Vous étiez prêts à tout. Comme dans les fi lms de Romero vous avez pris possession de la

ville, attirés par la rumeur rampante des basses et le rythme sourd des caisses claires transperçant les portes des bars-refuges. Mais à la différence des fi lms de Romero, aucun groupe de résistants terré dans un sous-sol de su-permarché n’a osé vous opposer le moindre geste de défi ance. Vous étiez invincibles. Infatigables.

« On est tous plus ou moins rennais »STEREOPHONK DJ’S - page 3

« En Suède la musique c’est pas de la haute-culture ! »MAI - page 4

Directeurs de la publication : Yann Hamon, Armel Talarmain, Philippe Le Breton et Bruno Vanthournout / Coordination : Marc Aumont / Maquette et mise en page : Benjamin Le BellecRédacteurs : Eleves de l’IEP de Rennes / Photographes : Eleves de MJM Design

Vous étiez les maîtres de la ville. Ça tombe bien. Elle est encore à vous pendant trois jours. Enjoy.

Marc Aumont

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VENDREDI 10 DÉCEMBRE / LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS #22

Comment s’est formé le groupe ?Le groupe s’est constitué il y a deux ans et demi. On faisait tous partie d’une bande de potes au collège puis au lycée et on répétait ensemble au Conservatoire de Nice. Comme on s’entendait très bien on a décidé de faire de la musique ensemble.

Comment s’appellait votre première reprise ?Notre première reprise était une chanson de Wax Taylor. On l’a fi lmée tout d’abord, parce qu’on avait vu les vidéos de la Blogothèque et on trouvait absolument fantastique cette manière de fi lmer les groupes dans des endroits improbables et d’arriver à en tirer un son aussi bon et une performance aussi originale.

Faire des reprises a-t-il permis en quelque sorte de guider votre création musicale ?Sans doute oui. Ça nous a appris à prendre un morceau et le changer complètement de style, modifi er les arrangements, tout en gardant la mélodie d’origine. C’est un travail enrichissant musicalement de faire des reprises. Ça nous a tous beaucoup appris.

Qu’est ce que serait votre priorité quand vous jouez ou composez de la musique ? Délivrer une énergie, rechercher une certaine richesse musicale ?L’idée est avant tout de faire des chansons pas trop classiques, de se démarquer par des arrangements originaux. On souhaite

quand même garder des morceaux très pop, garder notre musique accessible à tous.

Il est vrai que vous jouez une musique très particulière qui emprunte à beaucoup de genres différents, quels seraient vos artistes préférés de 2010 ?Le groupe qui a nous tous vraiment bluffés cette année, c’est PVT qui a sorti un album de renouveau total, Church With No Magic. Je pense que c’est un disque marquant, dans le sens où ils ont réussi à trouver un son particulier, quelque chose de très novateur. Il ne me semble pas que ce genre de choses

ait déjà été fait.

Comment se passe le processus de composition ?En trois étapes : tout d’abord je compose une ébauche de chanson dans son plus simple arrangement, généralement piano/voix, puis le groupe prend le relai. On retravaille la structure tous ensemble, on l’améliore. Et fi nalement Sylvain notre parolier nous écrit les textes qui collent sur la chanson.

A quel moment vous décidez qu’une composition est satisfaisante ?Ca dépend de notre état d’esprit et de la chanson

qu’on a en face de nous. Sur certaines chansons, c’est un processus très long pour aboutir à quelque chose de satisfaisant, mais sur d’autres, ça se fait plus rapidement. On recherche avant tout une cohésion dans la composition. Une fois que tout le monde est d’accord sur la qualité du morceau, on décide généralement qu’il est prêt.

Quelle est la chanson dont vous êtes le plus fi er ?Euphony, défi nitivement. C’est un titre plutôt long qu’on a énormément travaillé avant d’aboutir au résultat fi nal. C’est notre single et c’est vrai

QUADRICOLOR

qu’on aime le mettre en avant. On adore le jouer, et surtout on est très content de voir qu’il y a une bonne réponse du public à ce morceau, d’autant que c’est pas un single hyper accessible.

Les morceaux évoluent-ils beaucoup quand vous les jouez sur scène ?Nos morceaux évoluent assez souvent, comme je le disais juste avant. Euphony par exemple est un morceau qui a beaucoup évolué avant d’être enregistré. Mais une fois qu’on a enregistré un morceau, il ne bouge plus beaucoup. On se contente d’y ajouter l’énergie en live.

«... De l’énergie. Des émotions. Des morceaux tristes...»

PLAN PROG DU SOIR

Boulevard de la Liberté

EsplanadeCharles

de Gaulle

Liberté

UBUTNB

Avenue Jean Janvier

Les Champs Libres

Rue d'Isly

bd d’Armorique

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rue d’Antra

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placeHoche

LE BATEAU IVRE28, rue de la visitation

20h0 € Fortune set acoustique

LE BAR’HIC24, Place des Lices

20h5 €

SiamBaliMurphy

LE CHANTIER18, Carrefour Jouaust

20h3 €

Psalm OneStereophonk DJ’s

EL CUBANACAN26, Av. du 41ème régiment

d’infanterie

20h5 €

Train’s ToneVinyl Sound

LE DEJAZEY54, Rue de Saint-Malo

20h5 €

You & YouApril Shower

LULU BERLUE2, Boulevard de la Liberté

17h0 €

CandideHangar

LE MONDO BIZARRO264, Av. Général Patton

20h5 € Dub Addict Full Sound System

LE PAPIER TIMBRE39, Rue de Dinan

19h3 €

MilkymeeMai

LA PLACE7, Place du Champ Jacquet

20h5 €

Pepper IslandBrigitte

LE SAMBRE34, Rue d’Antrain

20h5 €

QuadricolorArpad Flynn

Nr Nô

LE TY ANNA19, place Saint-Anne

20h0 €

Twin TwistersThe Name

LE VIEUX ST-ETIENNE43, Rue de Dinan

20h0 € Contreo Duo

Quel est votre pire et votre meilleur souvenir de concert ?Notre meilleur souvenir de concert, pour l’instant c’est clairement Rock En Seine, c’était un moment magique, quelque chose d’inoubliable pour nous. Le pire c’était sans doute un concert dans une toute petite salle à Nice, c’était un de nos premiers concerts et ça s’est vraiment mal passé, et du coup ça nous a un peu traumatisé au début. Mais maintenant ça va mieux.

Quadricolor en concert c’est ... ?De l’énergie. Des émotions. Des morceaux tristes.

C’est quoi le futur de Quadricolor ?Pour l’instant la priorité reste de trouver un label pour pouvoir enregistrer notre premier album, ce serait fantastique.

Un mot pour fi nir ?Rendez-vous le 10 décembre au Sambre !

Propos recueillis par Jérôme Caldier

LE SAMBREVEN. 10 DEC.

20h - 5 €+ ARPAD FLYNN

+MR NO

PLACEDES LICES

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PLACE DELA MAIRIE

PLACE DUPARLE-MENT

Rue de l'Hôtel-Dieu

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Rue d'Echange

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PLACEST-MICHEL

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Du 9 au 11 décembre, retrouvez l’actualité des Bars en Trans sur Radio Campus Rennes (88.4), Alter1fo.com, Tv Rennes, la Ferarock, Canal B (94.0) et sur

www.barsentrans.com

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VENDREDI 10 DÉCEMBRE / LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS #2 3

Expliquez nous un peu le concept de Stereophonk’DJ’s...Et bien c’est l’histoire de passionnés de musique. En 2004-2005 on a créé l’asso Stereophonk, et on a commencé à mixer ensemble, autant avec de vrais instruments qu’avec des samples. On a fait une dizaine de soirées à l’Ubu, les Aerosoul Party, et puis on a voulu faire des morceaux originaux, et les sortir en 45 tours... toujours pour le plaisir. On est donc quatre à la base, DjFreshhh, Deheb, Ajaxtow et Marrrtin.

Quelles sont vos infl uences musicales ?Martin : Il y a bien sûr le funk... mais c’est très varié. Cela va du hip hop à la soul, en passant par la musique indienne, et celle de Eric Satie. C’est assez éclectique en somme!Nico : Slat hip hop, musique de fi lm des 70’s, rock garage punk... Tout ce qui a du rythme! On ne désire aucune étiquette, et aucune ne nous convient. Sinon

peut-être celle du groove, sous toutes ses formes, et dans toutes les musiques.

Est ce diffi cile de se produire quand on est un label indépendant, comme vous ?On est à vrai dire assez étonnés de ce qui nous arrive, et du succès que

rencontre notre travail! On a deux 45 tours qui vont sortir début 2011, les distributeurs et les magasins de disque nous appellent pour nous dire qu’on leur parle de nous, on va bientôt accéder à Deezer et Itunes... Et l’une des plus belles reconnaissances a sûrement été quand Dj

Vadim a posté une vidéo de nous sur son FaceBook!

Vous connaissiez le principe des Bars En Trans ? Vous avez jeté un coup d’oeil à la programmation ?Oui bien sûr, on est tous plus ou moins rennais! AjaxTow y joue pour la

STEREOPHONK DJ’S

troisième année... C’est intéressant, les artistes viennent de partout! On connaît bien les fi lles de AprilShower, qui sont des amies de Bordeaux. On a vu aussi qu’il y avait Psalm one, une chanteuse hip hop américaine, avant nous au Chantier... intéressant, c’est le mot!

«...On est tous plus ou moins rennais...»

Propos recueillis par Raphaël Chapalain

LE CHANTIERVEN. 10 DEC.

20h - 3 €+ PSALM ONE

Dub Addict, c’est une vraie histoire de potes ! Ou le groupe s’est-il formé au fi l de rencontres ?A la base, c’est effectivement surtout une histoire de potes. On se connaissait tous avant de former le groupe, sauf Philippe l’actuel guitariste qu’on a rencontré par hasard dans la rue et à qui on a proposé de rejoindre le groupe. Notre projet l’intéressait et c’est ainsi que s’est formé Dub Addict.

Vous avez tous commencé la musique par le dub ou ça vous est venu plus tard ?C’est venu plus tard. On a tous commencé par écouter d’abord du reggae et petit à petit on en est venu au dub. Niveau infl uences reggae, on a tous écouté les vieux classiques, Bob Marley notamment. Sinon en plus récent et dans un style un peu plus électro, on aime beaucoup Iration Steppas.

Quelle place occupe le dub dans la scène lyonnaise ?A Lyon, le dub est un genre

musical très développé, notamment grâce au label Jarring Effects autour duquel gravitent beaucoup de groupes de dub. Le problème pour nous vient lorsqu’on joue en Soundsystem. Là ça devient beaucoup plus dur de trouver des salles.

Chaque morceau semble être le résultat d’une collaboration différente, comment cela se met-il en marche ?Dans l’ensemble on essaye de valoriser l’échange d’idées et de goûts musicaux, de faire découvrir à l’ensemble du groupe de nouvelles choses. Au début chacun bosse sur un morceau de son côté, et apporte ensuite ce qu’il faut pour créer un morceau commun. On peut dire que chaque membre du collectif a une spécialité, ce qui est très pratique pour composer ensemble.

Après 8 ans de collaboration, qu’est-ce que chacun a apporté au groupe et aux autres ?Je pense qu’après 8 ans, le

collectif a beaucoup évolué, grâce notamment à notre attirance commune pour le soundsystem. Au fur et à mesure que l’on gagnait en notoriété, on pouvait se permettre d’acheter de nouveaux amplis pour notre soundsystem, et c’est ainsi qu’on a pu faire évoluer notre son, pour le rendre plus personnel et original. Etre tous ensemble, ça nous a aussi permis de créer une sorte d’émulation très positive.

Et l’avenir, comment le voyez vous ? Des projets en perspective ?On aimerait bien développer d’autres collaborations avec des nouveaux chanteurs, essayer de trouver des nouvelles voix. L’idée étant de chercher des têtes nouvelles, pas forcément connues, avec qui on pourrait collaborer.

Qu’attendez vous de votre passage au Mondo Bizarro ?Une forme de retour aux sources parce que le Mondo

Bizarro c’était une de nos premières dates en 2002. C’est vraiment marrant de revenir jouer au même endroit 8 ans plus tard, alors que notre son a beaucoup évolué !

Pour fi nir, vous pourriez donner envie de venir voir

DUB ADDICT SOUND SYSTEM

Dub Addict Soundsystem en live en quelques mots ?Si vous voulez venir profi ter de basses bien rondes, et vous éclater sur des sons inédits, alors venez nous rendre visite au Mondo Bizarro vendredi soir !

«...C’est marrant de revenir jouer ici 8 ans plus tard...»

Propos recueillis parJérôme Caldier

LE MONDO BIZARROVEN. 10 DEC.

20h - 5€

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d e W a l l o n i e e td e B r u x e l l e s

a u x B a r s e n T r a n s BALIMURPHYwww.myspace.com/balimurphy

VEN. 10 DEC.Le Bar'Hic, 24 place des Lices

22h30

P l u s d ' i n f o s s u r w w w . s f r j e u n e s t a l e n t s . f r

VENEZ SOUTENIR LES GROUPESDECOUVERTS SUR SFR JEUNES TALENTS

Ce soir dés 17h à Lulu Berlue

CANDIDE(Rennes / Chanson Française)

HANGAR(Cap-Ferret / Rock Hangar)

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VENDREDI 10 DÉCEMBRE / LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS #24

Vos compositions sont souvent très sobres. Le dépouillement est il quel-que chose que vous culti-vez dans la vie en géné-ral?Je ne trouve pas mes com-positions si sobres ! Mais j’aime bien que la voix soit en avant dans une chanson, qu’on entende les mots aussi. J’aime laisser travailler l’imagination des gens aus-si. Sinon ma vie en générale est plutôt bordélique, peut-être est-ce pour ça qu’in-consciemment je fais des chansons plutôt «sobres», comme vous le dites.

Y a t il artistes femmes qui ont été déterminantes pour vos débuts en tant que chanteuses?Oui absolument. Et ca conti-nue aussi. Je pense que je vais découvrir des chanteu-ses qui vont me marquer pendant toute ma vie. Des chanteurs aussi d’ailleurs. Mon père écoutait beau-coup de blues et j’ai un répertoire jazz aussi. Donc j’adore Peggy Lee et Ella Fitzgerald.

MILKYMEE MAI

Quelles sont vos sources d’inspiration ?Les gens, la nature, les ani-maux, les rencontres, les fi lms, la vie en général. Mais une très grande inspiration c’est que j’ai une grande fascination pour tout ce qui a trait au passé : la musique, les vêtements, la culture en général. Je rêve beaucoup et je m’imagine comment aurait pu être ma vie pen-dant les années 30 ou 40.

La Suède est un des pays qui exporte le plus ses artistes, pour y vivre ou y avoir vécu, comment ex-pliquez-vous la vitalité de la scène suédoise ?Je pense qu’en Suède on a un regard très naturel envers la musique. C’est pas la «haute-culture», si je peux m’exprimer comme ca, comme en France, j’ai l’impression. Tout le monde à accès à la musique très tôt. Presque tout le monde commence à apprendre un instrument enfant. On n’a pas besoin d’aller au conservatoire pour appren-dre la musique !

Le lieu où vous jouez aux Bars en Trans est un café librairie. La compagnie des livres vous effraie-t-elle ou, sont ils vos meilleurs amis?Ni l’un ni l’autre. Je ne suis pas un «bookworm» comme on dit en anglais. Je ne lis pas régulièrement. Je lis par périodes. Cet été j’ai lu peut-être 5 livres, mais rien depuis

Les français connaissent Stieg Larsson et Abba. Quels seraient vos coups de coeur suédois du mo-ment en littérature et en musique?Alors en musique je trouve que Nina Kinert est magni-fi que. Son dernier album et l’album d’avant sont à dé-couvrir, c’est très beau. Sinon dans la littérature, c’est vrai que les policiers scandina-ves sont très populaires. Pour faire découvrir autre chose je conseillerai un écrivain qui s’appelle Kerstin Ekman, elle vient de ma région en Suède, dans le nord. Et elle écrit sur la vie là-bas, la nature et sur-tout les femmes.

Propos recueillis par Solène Vadé

Sur mon album je propose des climats musicaux très divers, allant de timides et entêtantes ballades effec-tivement dépouillées à des choses bien plus orches-trées, des violons quasi celti-ques, des envolées chorales. Rien n’est réfl échi, mais de manière instinctive j’ai es-sayé d’avoir chaque chose à sa place. Que tout fasse sens.

Y a t il artistes femmes qui ont été déterminan-tes pour vos début en tant que chanteuses?Karen Dalton, Carol Rama, Eleanor Antin, Yoko Ono, Ca-rolee Schneeman, Simone de Beauvoir, Gretchen Phillips, Cibo Matto, ou encore Chen Marshall et Edith Piaf.

Le lieu où vous jouez aux Bars en Trans est un café li-brairie. La compagnie des livres vous effraie-t-elle ou, sont ils vos meilleurs amis? Non les livres ne m’ef-fraient pas du tout, j’aime beaucoup les livres, je passe mon temps à en acheter, en donner, à les perdre et les semer... J’ai joué dans quel-

Quelles sont vos sources d’inspiration?Au delà de certaines musi-ques qui m’ont particuliè-rement marquée (le rock us indé des 90es, Bikini Kill, les premiers Cat Power, Dino-saur Jr, Pavement…) ma plus grande source d’inspiration reste la vie, mon existence et celles de mes proches.

La Suède est un des pays qui exporte le plus ses artistes, pour y vivre ou y avoir vécu, comment ex-pliquez-vous la vitalité de la scène suédoise ? Les Suédois arrêtent l’école tôt dans l’après midi et se consacrent à des activités culturelles ou sportives. De cette manière ils ont le temps et l’envie d’appren-dre un instrument, de s’in-téresser à la musique. C’est très simple comme argu-ment mais je crois que cela doit jouer dans la vitalité de la scène suédoise.

Vos compositions sont souvent très sobres. Le dé-pouillement est-il quelque chose que vous cultivez dans la vie en général?

ques librairies cette année et j’aime beaucoup l’idée d’insuffl er du bruit dans un endroit qui en temps nor-mal doit rester calme. Les français connaissent Stieg Larsson et Abba.

Quels seraient vos coup de coeur suédois du mo-ment en littérature et en musique? En littérature et plus particulièrement en poésie je suis en train de me replonger dans le travail de Sara Hallström. Sa musica-lité est vraiment unique. En musique je découvre ra-rement les choses au bon moment alors je me conten-tais de conseiller quelques vieilleries de bon aloi..! En ce moment je réécoute Did you give the world some love today baby? de Doris, sorte de Petula Clarck sué-doise qui a pondu un dis-que ovni fascinant.

Propos recueillis par Solène Vadé

LE PATCHbonne claque. The Name viendra ensuite enfoncer le clou avec sa house dan-sante et expérimentale, et pourra fêter avec le public des Bars en Trans’ la sortie de son premier maxi.Samedi, rendez-vous pour une nouvelle soirée. Au programme Molly’s, grou-pe rock effi cace lorgnant vers la power pop et auteur d’un premier album enre-gistré à Oxford ; et Turns-teak, duo électro dont l’al-bum est attendu par toute la communauté électro. Entre samples fi évreux et refrains pop ; guitares et électro, la soirée promet d’être dansante, d’autant

« Le Patch » est un réseau assurant la promotion et la diffusion des groupes pi-cards dans toute la France, en leur permettant notam-ment d’avoir accès à diffé-rentes scènes et festivals. Leur sélection pour cette édition des Bars en Trans’ ? Un concentré d’énergie, chaque soir, entre rock et électro, qui devrait renver-ser le Ty Anna. Le vendredi, pour une soi-rée spéciale duos, il faudra compter sur le rockabilly psychotique et sauvage de Twin Sister qui, à défaut de vous « fesser » (comme l’an-nonce leur titre Spank Me) devrait vous mettre une

plus que les deux groupes ont une réputation de bêtes de scène à défendre.Alors ; la Picardie, nouvel El-dorado musical? Venez vous faire une idée, c’est à 20h et c’est gratuit.

Gaël Stephan

LE TY-ANNAVEN. 10 DEC.

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SAM. 11 DEC.MOLLY’S

TURNSTEAK20h - gratuit

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Ty Anna, 19 pl. St-Anne

p r é s en t e

Ven. 10 Déc. / 20h

Twin Twisters (Rock)

The Name (Electro)

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REPEAT AFTER ME ! 2 chanteuses / 6 questions / 12 réponses

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LE PAPIER TIMBREVEN. 10 DEC.

19h - 3 €

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VENDREDI 10 DÉCEMBRE / LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS #2 5

FOCUS SUR CE SOIR...

Avec Train’s Tone on est baigné d’ambiances tantôt reggae tantôt jazzy en passant par un bon vieux ska entraînant. D’une voix impénétrable venue des profondeurs de sa gorge, un brun aigu, la chanteuse accorde à merveille le travail de ses musiciens. Ça part dans tous les sens sans jamais perdre une goutte d’harmonie musicale, pour une prestation toujours

orchestrée avec brio, variant les rythmes, les sonorités. Les longs passages musicaux évoquant les lointaines contrées nous transportent outre-Atlantique vers toutes ces sonorités venant des îles et du continent où le jazz naquit. La chanson phare de leur 2ème album Birth of Hope est même utlisée comme générique pour l’émission Cosmopolitaine

ARPAD FLYNN

Arpad Flynn, c’est avant tout la rencontre électrique de 5 garçons, rencontre qui accouche d’un rock profond, totalement indépendant, aux mélodies angoissantes, psychés, parfois planantes et douces. Le groupe est formé en 1998 et commence à tourner jusqu’à la sortie d’un premier EP, et d’un premier album « Never-Ending Déjà-vu » en 2006, enregistré au calme dans le courant de l’année 2005. Arpad Flynn c’est une pop-rock sans concession vis-à-vis de la pop commerciale ou du rock facile, entre Joy Division et les Sonic Youth.

Attirant les critiques au fi l de leurs prestations et croisant les nouvelles têtes de la scène indé française, passant de la rockeuse Mademoiselle K à la pop énergique de Pravda, ils se font donc un nom dans le milieu des connaisseurs. Mais il faut prévenir que depuis quelque temps déjà Arpad Flynn est un nom qui a vocation à sortir du cercle fi dèle, séduisant de scènes en scènes par leur musique personnelle.Avec leur deuxième opus «Anti-aging Solution», ils soignent les maux d’une musique parfois trop

sucrée et trop entendue à la radio. Mais attention, le remède n’en est pas pour autant trop acide, trop noisy ou trop mou… Dans ce dernier album sorti début 2010, ils ont réussi le mélange parfait d’une musique électrique et aérienne. Pour ceux qui ne se défi nissent pas comme puristes de la pop-rock, qui suivent plus ou moins les nouveautés, venez vous faire surprendre par un groupe expérimenté (10 ans de route commune) mais à la fougue encore toute jeune et novatrice. Arpad Flynn est sans aucun doute l’un des concerts du festival à ne louper sous aucun prétexte. Et si intempérie il y a, ne vous inquiétez pas, dès la porte de la salle passée, vous serez dans une autre atmosphère.

Jean-Baptiste Derouault

LE SAMBREVEN. 10 DEC.

20h - 5 €+ QUADRICOLOR

+MR NO

TRAIN’S TONE

Pop chaleureuse, bar fi dèle au festival, ce vendredi soir au Dejazey devrait tenir toutes ses promesses. Pour les habitués, cette soirée vous rappellera à bons souvenirs des années passées, avec Last Morning Soundtrack par exemple. Pour les autres il est grand temps de venir découvrir l’atmosphère de ce bar, de vous concocter quelques souvenirs maisons, rue de St Malo.Au programme, deux groupes, deux ambiances emblématiques de la scène pop actuelle. D’un côté, les jeunes franciliens de You and You, emenés par Félix, nous offrent une pop teintée de folk dans la pure lignée de Ray Lamontagne, Bon Iver, Sufjan Stevens ou

Tété. Alternant ballades fragiles et riffs accrocheurs à la manière d’un Piers Faccini, You and You nous laisse entrer dans un univers poétique et populaire, qui remplira à coup sûr le Dejazey, pour quelques heures au moins. Quoi de mieux pour cette fi n d’automne ?Ensuite, les bordelaises pétillantes d’April Shower, vous replongeront dans les douceurs de votre été avec leur pop colorée et estivale. Des chanteuses qui jouent avec les harmonies de leur voix, un ukulélé qui ne pourra pas vous laisser indifférent en ces temps de « Plan Grand Froid », alliés à un style qui n’est pas sans rappeler Holidays Shores font autant de bonnes

raisons pour venir applaudir April Shower au Dejazey ce samedi.Bref, un groupe de pop/folk chaleureux et effi cace, des bordelaises qui ne manqueront de vous arrachez quelques sourires et une heure de bonne humeur avec leur pop enjouée. Et tout ça pour le prix d’un macaron chez Ladurée.

Simon Reyburn

LE DEJAZEYVEN. 10 DEC.

YOU & YOUAPRIL SHOWER

20h - 5 €

15DÉCEMBRE

À PARTIR DU

sur France Inter Pas mal comme gage de qualité. À confi rmer dès ce soir.

Simon Cannone

EL CUBANACANVEN. 10 DEC.

20h - 5 €+VINYL SOUND

LE DEJAZEY

LA PLACE

Deux groupes qui montent et qui se font connaître. Deux musicien(ne)s qui se font plaisir sur scène, des passages à Taratata réussis et remarqués… Place aux fi lles de Brigitte et à la paire de Pepper Island ce soir ! La Place accueillera ce vendredi deux doublettes, aussi décalées et joyeuses que possible, jouant une pop-folk aux antipodes l’une de l’autre. Brigitte, c’est deux fi lles qui se la jouent grave et qui la jouent bien, rentrant dans le lard des clichés faciles avec leur look rétro, les grosses lunettes et les robes sages, tout en débitant des paroles bien trempées. Elles n’hésitent pas à reprendre «

Ma Benz » de NTM avec des accords minimalistes, leurs voix douces et sensuelles et, miraculeusement, ça marche ! La nouvelle scène française va avoir du fi l à retordre avec cette blonde et cette brune sorties de nulle part, maniant leurs guitares et les mots avec une classe folle. Pepper Island, dans un style bien différent, sait tout autant nous accrocher le sourire aux lèvres. Laurent Griffon et Ayélé Labitey mêlent leurs infl uences et leurs instruments hétéroclites (notamment le cuatro, originale guitare vénézuelienne, accordée à sa façon par la chanteuse) au sein d’une musique folk

vivifi ante, teintée de soul et de rythmiques des fi fties. Les adjectifs gustatifs sont inévitables pour décrire leur univers : pétillant, épicé, sucré, poivré… « Take it easy » nous demandent-ils ! Comment prendre autrement ce qu’ils nous offrent ? Cette soirée à La Place sera l’occasion de découvrir des artistes complets et complices, qui en ont sous le capot !

Anaïs Pellé

LA PLACEVEN. 10 DEC.

20h - 5 €+PEPPER ISLAND

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VENDREDI 10 DÉCEMBRE / LE QUOTIDIEN DES BARS EN TRANS #26

REPORTS

D’un an à l’autre, change-ment d’ambiance au Deja-zey. De bar estampillé «folk & pop», il devient l’espace d’une nuit une scène rock. Les groupes troquent leur guitares sèches contre un peu de distorsion et beau-coup d’énergie.Sous des airs simples et effi -caces, les parisiens d’Axel & The Farmers ouvre la soirée. Rapidement, l’ambiance se réchauffe, trois piliers de comptoir rejoignent le pre-mier rang histoire d’appor-

ter un peu de folie. Le groupe enchaîne les ballades pop avec une bonne humeur communicative, à l’aide de claviers et boîtes à rythme qui apportent une touche plus décalée. Le chanteur dé-tendu à l’image du groupe qui n’a pas à rougir de sa per-formance nous déclare à la fi n du concert : « Merci beau-coup à tous, et maintenant je vais aux chiottes. »S’ensuit la performance plus énervée d’Eldia. Egalement parisiens, la formation joue

EL CUBANACAN

Si la proximité physique et la chaleur humaine sont une forme d’amour et bien… il y eut beaucoup d’amour au concert d’Anacronik Electro Orchestra. Ce fut assez diffi -cile, je l’avoue, d’arriver jus-qu’à la scène. Mais grâce à mon sourire et, disons le, à mon badge, je parvins à me faufi ler au plus proche. Et là, comme je l’ai entendu, ce fut juste… énorme. La clarinet-te, l’acordéon et les platines, tout ça soutenu par la basse. Un ensemble qui part, dou-cement, et puis qui s’accélère et puis…c’est la folie. On est tous emportés. Si tu fermes les yeux, tu ressens la musi-que et tu t’évades, très loin.

Si tu regardes autour de toi, tu ne vois qu’efferves-cence et turbulence. C’est un entre deux mondes. La dernière chanson. Nous n’appartenons désormais plus à aucun monde. Nous ne ressentons plus grand chose de terrestre…sinon le parquet qui tremble, avant que tout ne s’arrête. Prise d’air, joyeuses rencon-tres, et c’est reparti, pour le son de Gipsy Sound Sys-tem. Imaginez vous donc un lieu clos, situé au milieu des balkans, avec de la mu-sique traditionnelle revisi-tée en sound system, des farandoles de rennais, ou non, qui redécouvrent les

Dans l’ambiance infernale du Mondo Bizarro, le pu-blic attend impatiemment les quatre de Jack of Heart. Arrivés avec 40 minutes de retard comme il se doit, ils traversent tranquillement la foule pour rejoindre leurs instruments. Leur look laissait présager de la suite : un coté hard rock des an-nées 70, le brin totalement

déjanté en plus. Imaginez Vincent Cassel en chanteur moustachu à bas résilles blancs et slip kangourou, n’hésitant pas à se trémous-ser langoureusement contre son support de micro. Ca braille dans tous les sens, les guitares crachent autant qu’elles peuvent. Jamais cela ne s’arrête et le clou du spectacle sera sans contexte

LE DEJAZEY LE MONDO BIZARRO

Nous pensions ne pas pouvoir quitter Paris et ses 15 cms de neige (source AFP), mais c’est chose fai-te. A peine arrivés et déjà quelques fl ashbacks en tête : Roazhon, ville étu-diante, et pour ma part (c’est le barbu Lionel qui parle, ndlr) c’est ici que j’ai fait/tenté de faire des études en arts du specta-cle (la blague). Et bien jus-tement, si j’ai si vite arrêté mes études c’est un peu à cause - ou plutôt grâce - au Trans. A l’époque mon pote Thomas Lagarrigue du très recommandable label Idwet avait passé no-tre premier disque d’Abs-trackt Keal Agram à Jean Louis Brossard. Et bingo ! Enfi n bingo, pas tout à fait. Il fallut d’abord que JL re-

trouve le disque parmi la tonne de galettes entas-sées sur son bureau, mais au fi nal donc : BINGO! Ap-prenant la nouvelle de notre programmation aux Trans, mon assiduité à Vil-lejean fut par la suite très relative…mais revenons à nos moutons. Nous voilà dans les bureaux des Bars en Trans, à discuter lebout de gras avec Phi-lippe et Bruno à qui nous devons notre présence ici. Pierre «emprunte» une ci-garette à Mesparrow qui vient récupérer son pass artiste, nous serons donc contraints de venir l’ap-plaudir le soir à La Place pour la lui rendre. On vous dira demain si ça valait le coup. Yec’hed mat !

Le billet de Fortune.

pourtant dans un autre registre qui se perçoit dès les premières notes. A pei-ne trois accords de joués, et l’on reconnaît déjà l’in-fl uence du hard-rock aus-tralien, et notamment de Wolfmother. Le public le ressent également, et cela semble lui plaire. Mais les apparences sont parfois trompeuses : le groupe nous révèle maîtriser des styles musicaux bien plus variés. Le blues un peu cradingue du début du concert cède progressive-ment la place à un post-punk qui n’est pas sans rappeler les Strokes, mais également Gang Of Four, pionniers du genre. La prestation du groupe, mais surtout des excellents gui-taristes pousse le public à demander un rappel à la fi n du set. Une bonne soi-rée, donc.

Gauthier Cobat et Raphaël Chapalain

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joies de la transe collective, un Dr Schnaps torse nu mais coiffé d’une toque velue, entouré d’une multitude bi-garrée (une fi lle en soutien-gorge, un dreadeux, un ou deux hautement éméchés et j’en passe…), du rock qui éclate soudainement, des danses à deux qui éclosent de ci de là… Ca y est, vous y êtes ? Et bien c’est exac-tement là que j’ai vécu, un petit, et trop court, et si bon, moment.

Solène Vadé

l’instant sensuel de l’union du chanteur et de sa guitare où ils ne fi rent plus qu’un.On enchaîne avec Aqua Nebula Oscillator, loin des idées reçues qui font du psy-chédélisme une musique tranquille. Ils explorent un son explosif prenant toute sa dimension en live. En feu, les premiers rangs s’agitent frénétiquement à mesure que la musique s’accélère. De longues déconstructions musicales qui montent et qui montent à n’en plus fi -nir. Le guitariste s’offrant même le luxe de transfor-mer une bouteille de bière en bottleneck pour un son très personnel. La manière surréaliste de marteler leur clavier est à l’image de leur prestation : sauvage et dé-bridée.Nos oreilles en sortiront changées à jamais !

Romain Houeix & Simon Cannone

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Un musicien qui quitte la scène en buvant son vin rouge au goulot, un chan-teur qui vide un thermos suspect (vin chaud ou ca-momille ? Il n’a pas voulu nous le dire…) et enfi n un batteur qui ouvre une bière avec sa baguette. « Ca pi-cole sec ! » dixit une spec-tatrice. Les trois groupes de jeudi soir ont enchaîné au Museum Café des sets énergiques. La soirée n’était pas gagnée : venant tous de Belgique, les musiciens ont été bloqués par la neige plusieurs heures, « t’ima-gines même pas ce qu’on a pu endurer » ironise le chanteur de Vismets. Leur

reprise des Pink Floyd a été appréciée du public, tout comme leur punch lors d’instrumentaux intenses qui les faisaient suer de la mèche et presque taper leur tête dans le micro. Ils sont jeunes, ils s’amusent et le font bien. Applause et My Little Cheap Dictapho-ne alternaient quant à eux entre balades et morceaux plus rock. Les MLCD étaient tellement concentrés qu’ils raclaient le plafond avec leur basse sans s’en rendre compte ! Tous les musiciens se trémoussaient, avec plus ou moins de grâce. Applau-se est monté en puissance avec une musique rock,

Aux Bars en Trans il y en a pour tout les goûts, surtout les bons. Ce jeudi soir au Sambre nous le prouve plus que jamais avec 3 grou-pes aux antipodes les uns des autres pour une soirée inoubliable.Tout commence avec les P.O.U.F, comprenez Petite organisation Ultra Fémi-nine, ou plutôt trois fi lles décomplexées et déjantées qui nous livrent un specta-cle à la frontière du concert et du théâtre de cabaret en costume. Vraiment inven-tive ces trois comédiennes, et un peu musiciennes, nous font pouffer de rire et taper dans les mains. Elles mènent habilement leur spectacle avec une surpre-nante facilité. Bref un début de soirée qui met instanta-nément de bonne humeur, un brin de folie décalée en plus.Après des balances ponc-tuées de larsens doulou-reux, les biens nommés Dissonant Nation montent

sur scène et commencent leur concert; pas tout à fait en fi nesse. De l’énergie et du gros son, ces trois jeu-nes (très jeunes) garçons en ont à revendre. Un petit côté The Hives, un énorme côté The Vines, les Disson-nants nous livrent une prestation enfl ammée, bruyante et répétitive. Le chanteur saute dans tous les sens, y compris dans le public, le batteur massacre ses fûts et cymbales (ainsi que nos pauvres oreilles par la même occasion), et le bassiste lui... ne bouge que le pied droit de temps en temps complètement blasé, bien à l’abri planqué derrière sa mèche.Après une longue attente, ils arrivent enfi n. « Ils » ce sont Sarah W_Papsun. Et « ils » sont, sans mentir, l’un des meilleurs groupes que j’ai jamais eu l’occasion de voir. Un rêve musical et scénique éveillé. Ce groupe inspiré de la lignée mathrock d’Oxford dont

mâtinée de soul, donnant un mélange psychédélique épatant, déclenchant dans le public des mouvements incontrôlés de fl exion des genoux. Après plusieurs nouvelles chansons qui se-ront dans leur album, sor-tant en avril, « Traceability », extrait de leur EP, tombe à point nommé et ravit les connaisseurs. Il paraîtrait même que leur batteur a tapé dans l’œil de la chro-niqueuse.

Anaïs PelléMarc Bonneau

Face à un public peut être plus âgé que dans les autres bars, amassé jusque dans les escaliers et les recoins de la Place; cette soirée était consacrée aux jeunes chanteuses françai-ses à voix. Le concert s’est ouvert avec Mesparrow. La brunette, jeune française, a oscillé entre morceaux au piano et morceaux a cap-pella. Elle nous a ainsi gra-tifi é d’une sublime reprise de « My Heart Belongs To Daddy » seule, animant la salle de sa seule voix. Ar-tiste solo, elle a réussi à remplir La Place d’une am-biance lounge, peut être

trop insolite pour le lieu, trop habitué à la musique de clubs. La chanteuse, avec pour infl uences évidentes Kate Nash et Micky Green voire même Camille avec son utilisation de sampler pour marquer le rythme ou les mélodies, a néanmoins dû faire face à un public peu réactif, trop concentré par ses discussions, voire même attendant Frederika Stahl.Celle-ci a elle été le soleil de cette soirée. Accompagnée de musiciens (un bassiste et un batteur), sa pop-soul bercée de refl et 70’s et jazz, oscillant entre Duffy et Amy Winehouse, ainsi que son

REPORTSLE MUSEUM CAFE LA PLACE

LE SAMBRE

charme ont entrainé le pu-blic de la Place vers d’autres mondes. Chantant au piano, et le délaissant parfois pour nous enchanter de sa voix ; sa présence scénique a en-fl ammé le public. Celui-ci, sans doute plus enthou-siaste qu’en début de soirée l’a très largement consacrée reine de la soirée. Gaël Stéphan

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sont issus les Foals nous em-porte sur une autre planète, de sons, de tensions nerveu-ses et d’extases. Les guitares se répondent, les voix s’har-monisent avec les synthés, la batterie se déchaîne et tout est là. Un seul long morceau sans interruption durant le-quel le temps a semblé se fi -ger, durant lequel le groupe s’ est donné corps et âme et durant lequel le public du Sambre a réellement été en Trans, euh… en transe, bien sûr. J’avais rarement vu une ambiance pareille. Les rythmes dansants pleins d’énergie succèdent à des mélodies planantes avec un talent et une émotion à la limite de la folie... Alors on décolle. Et quand la longue dernière note s’éteint, on ra-terri, brutalement, comme si l’on s’éveillait d’un songe.Je sort du bar en apesanteur, cette édition 2010 commen-ce bien. Non, mieux que ça : VRAIMENT BIEN.

Dimitri Courant

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CRCAM d’Ille-et-Vilaine, société coopérative à capital variable, établissement de crédit, société de courtage d’assurances dont le siège social se situe 4, rue Louis Braille – 35136 St-Jacques de la Lande – RCS RENNES 775 590 847.e, société coopérative à capital variable, établissement de crédit, société de courtage d’assurances dont le siège social se situe 4, rue Louis Braille – 35136 St-Jacques de la Lande – RCS

Infos, vidéos et jeux-concours sur labelmozaic.com et

Les lauréats 2010 en concert à Rennesaux Transmusicales et Bars en Trans :

LADYLIKE LILY Vendredi 10 déc / UBU / 18h30«Coup de coeur des Transmusicales»

Samedi 11 déc / Le papier timbré / 19hDans le cadre des Bars en Trans

GARBO

MANCEAUVendredi 10 déc / Le Liberté L’Étage / 16h30

Vendredi 10 déc / Le Liberté L’Étage / 17h45

On vous a vu !On vous a vu !

clap clap

Micro vide Booouuuuhh

Une petite saucisse?Bah ouais tu croyais quoi?Je vois le Christ !

Salle d’attenteBaaaaaaaahh

Decollete