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Le Rapport eLearning Africa 2013

Le Rapport - IFADEM · 3.4 Les mobiles sont le vecteur de changement principal ... Le Rapport eLearning Africa 2013 est le fruit d’une collaboration ayant bénéficié de la contribution

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Le

RapporteLearningAfrica 2013

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 3

SOMMAIRE

Acronymes.............................................................................4

Liste des interviews, points de vue

et bandes dessinées..............................................................5

Remerciements et limitations de responsabilité ................6

Avant-propos ........................................................................7

Note des éditeurs .................................................................8

Synthèse ................................................................................9

1. Introduction....................................................................10

2. Les répondants à l’enquête et leur utilisation

des technologies numériques........................................11

2.1 Qui sont les répondants à l’Enquête

eLearning Africa 2013 ?..................................................11

2.2 Les technologies numériques au service de

l’apprentissage : lesquelles, comment et pourquoi ? .......13

Les ordinateurs portables et les réseaux sociaux

sont plus populaires......................................................13

Les ressources en ligne et l’apprentissage en

classe sont utilisés en priorité à des fins éducatives .......15

L’accès aux opportunités d’apprentissage

est primordial................................................................15

Les technologies ont un impact positif sur les

résultats pédagogiques .................................................15

Le mobile n’a pas remplacé le non-mobile ....................18

3. Contraintes, échec et changement ...............................20

3.1 Les finances, les logiciels et la bande passante

sont les contraintes majeures ..........................................20

3.2 Presque la moitié des répondants a connu l’échec ..........25

3.3 Les changements à attendre dans les cinq

prochaines années ..........................................................28

3.4 Les mobiles sont le vecteur de changement principal....32

Les technologies mobiles ..............................................32

Médias sociaux .............................................................33

3.5 Le gouvernement demeure l’agent le plus

important du changement ..............................................36

4. Principaux thèmes ..........................................................38

4.1 Produire du contenu numérique local..............................38

4.2 L’importance de la langue maternelle..............................40

5. L’avenir du développement ...........................................48

Priorités futures en matière de

développement international ........................................48

Priorités spécifiques aux technologies dans

le développement international ....................................50

6. Conclusions et recommandations .................................52

Bibliographie ......................................................................53

Annexes...............................................................................55

Annexe 1 : Méthodologie..................................................55

Annexe 2 : Résumé de l’Enquête eLearning

Africa 2013..........................................................................57

Annexe 3 : Biographies du comité de rédaction,

rédacteur en chef et rédacteurs adjoints .........................82

Le Rapport eLearning Africa 2013 Sommaire

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4 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

ACRONYMES

ACP-EU Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et Union européenne

ADSL Asymmetric Digital Subscriber Line (ligne numériqued’abonné asymétrique)

API Application Programming Interface (interface de programmation applicative)

BAD Banque africaine de développement

BBM BlackBerry Messenger (messagerie instantanée BlackBerry)

CEA Commission économique des Nations Unies pourl’Afrique

CASAS Centre d’études appliquées pour la société africaine

CC Creative Commons

CdA Communauté d’apprentissage

CSIR Conseil pour la recherche scientifique et industrielle

CTA Centre technique de coopération agricole et rurale

DBSA Banque de développement d’Afrique du sud

DRH Développement des ressources humaines

ECCE Early Childhood Care and Education (Soins et éducation de la petite enfance)

EPT Éducation pour tous

FAO Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture

FAI Fournisseur d’accès à internet

FOSS Logiciels libres et open-source

FOSSFA Fondation africaine des logiciels libres et open-source

GIZ Agence allemande de coopération internationale

GSM Global System for Mobile Communications (Systèmeglobal de communications mobiles)

ICASA Autorité indépendante des communications d'Afrique du sud

ICWE International Conferences Workshops and Events(Conférences, ateliers et évènements internationaux)

IEBC Independent Elections and Boundaries Commission(Commission indépendante des élections et des frontières)

ISU Institut de statistique de l’UNESCO

ITU Union internationale des télécommunications

MIT Institut de technologie du Massachusetts

MOOC Massive Open Online Course (Cours en ligne ouvertset massifs)

ONG Organisation non gouvernementale

OLPC One Laptop Per Child (Un ordinateur portable par enfant)

OMD Objectif du Millénaire pour le développement

OMS Organisation mondiale de la santé

PDDAA Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine

PDNU Programme de développement des Nations-Unies

PME Petite ou moyenne entreprise

RDC République démocratique du Congo

REO Ressource éducative ouverte

SGC Système de gestion de contenu

SIDA Agence suédoise de coopération internationale pourle développement

TENET Tertiary Education and Research Network (Réseau pour l’éducation tertiaire et la recherche)

TIC Technologies de l'information et de la communication

TIC4D Technologies de l'information et de la communication au service du développement

TVET Technical and Vocational Education and Training (Enseignement et formation techniques et professionnels)

UNESCO Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture

USAID Agence américaine pour le développement international

UVA Université virtuelle africaine

VoIP Voice over Internet Protocol (Voix sur IP)

VSAT Very Small Aperture Terminal (Terminal à très petiteouverture)

WAPA Wireless Access Providers' Association (Associationafricaine des fournisseurs d’accès au réseau sans fil)

WTS Well Told Story (Une histoire bien contée)

Acronymes

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 5

LISTE DES INTERVIEWS, POINTS DE VUE ET BANDES DESSINÉES

Seeds 2.0 pour moderniser et stimuler le secteur de l’agriculture Ken Lohento .......................................................................14

La technologie améliore l’apprentissage et les modes de vie David Angwin ........................................19

Exploiter les fréquences blanches TV pour l’apprentissageJenny King ..........................................................................21

Les nouveaux modèles de gestion de l’éducation pour l’AfriqueGuy Pfeffermann ................................................................24

« N’ayez pas peur de l’échec. » Interview de Darylene Komukama ...................................27

REO et MOOC : à vin vieux, outres neuves ?Neil Butcher ........................................................................30

« Entreprendre n’est pas synonyme d’argent facile. » Une interview de Markus Lemma .....................................33

Sécurité, apprentissage et investissementHarold Elletson ...................................................................37

Gestion de l’eLearning et des connaissances dans un environnement universitaire africainKingo Mchombu.................................................................39

Des bandes dessinées en faveur de la paix :Shujaaz et les élections au Kenya .....................................42

« Aucun pays ne peut progresser sur la base d’une langue empruntée »Professeur Kwesi Kwaa Prah, interviewé par Alicia Mitchell ...........................................46

Comment les technologies peuvent-elles aider à investir dans l’éducation des jeunes fillesMaureen Agena..................................................................48

Liste des interviews, points de vueet bandes dessinées

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6 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

AGRADECIMENTOS E TERMO DE RESPONSABILIDADE:

Le Rapport eLearning Africa 2013 est le fruit d’une collaboration ayant bénéficié de la contribution de nombreuses personnes de talentet engagées. Nous remercions tout particulièrement les membres du comité de rédaction et ceux nous ayant offert leurs points de vue,des interviews et des caricatures.

Membres du comité de rédaction : Boubacar Balde, Maggy Beukes-Amiss, Mawaki Chango, Pierre Djandjinou, Ahmed El-Sobky, HaroldElletson, Evelyn Namara, Lee Muzala, Catherine Ngugi et Rebecca Stromeyer.

Auteurs des points de vue, interviewés et dessinateurs humoristiques : Maureen Agena, Rob Burnet and Shujaaz, Neil Butcher, HaroldElletson, Jenny King, Darlyne Komukama, Markus Lemma, Ken Lohento, Alicia Mitchell, Guy Pfefferman et Kwesi Kwaa Prah.

Merci également à Rebecca Stromeyer, Adam Salkeld et Harold Elletson pour leurs conseils stratégiques, à Joris Komen et Géraldine DeBastion pour leur contribution, à Adrian Ernst pour son support technique dans le cadre de l’Enquête et à Janina Knoche, Marjon Mul,Claire Thrower, Grégory Vespasien, Juliane Walter et au reste de l’équipe d’ICWE.

Le Rapport eLearning Africa 2013 est disponible via une licence Creative Commons (attribution - aucun usage commercial - aucune mo-dification). Par conséquent, le contenu du rapport peut être utilisé dans toute publication non commerciale mais doit être entièrementattribué aux auteurs référencés ci-après indiqués.

Pour les citations extraites des résultats de l'enquête, veuillez mentionner :

Isaacs S, Hollow D, Akoh B et Harper-Merrett T., 2013 Résultats de l’enquête eLearning Africa 2013, Isaacs S (ed) 2013. Le RapporteLearning Africa, ICWE : Allemagne

S’agissant des citations extraites des points de vue contenus dans le Rapport, veuillez mentionner le nom de famille de chaque auteur,suivi d'une référence au Rapport. Par exemple :

King J, 2013. Exploiter les fréquences blanches TV pour l’apprentissage. Dans : Isaacs, S. (ed) 2013. Le Rapport eLearning Africa 2013,ICWE : Allemagne.

Le nuage de mots à l’intérieur de la couverture illustre l’ensemble des réponses à la question suivante, posée dans le cadre de l’EnquêteeLearning Africa 2013 : « Quelles sont les trois problématiques prioritaires liées à l'utilisation des technologies d’apprentissage en Afriqueque la communauté mondiale du développement devrait cibler post-2015? ». De plus, le nuage de mots sur la couverture arrière renvoieà l’ensemble des réponses à l’interrogation posée par l’Enquête eLearning Africa 2013 : « Au sein du pays africain dans lequel vous travaillez,quelles sont les raisons des trois principales causes de changement s’opérant dans l’utilisation des technologies d’apprentissage ? »

Conception et graphisme : Christina Sonnenberg-Westeson

ISBN 978-3-941055-20-9

Remerciements et clause de non-responsabilité

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 7

AVANT-PROPOS

Au nom du gouvernement de Namibie, je suis heureux de vous annoncer la parution du RapporteLearning Africa 2013. Fiers d’accueillir cette année la conférence eLearning Africa, nous pensonsque les informations contenues dans ce rapport seront source d’enrichissement pour les discussions,débats et controverses à l’occasion de la conférence qui se tiendra cette année.

Le Rapport eLearning Africa 2013 couvre un large éventail de questions décisives ayant trait ànotre intérêt collectif pour l’amélioration de nos systèmes éducatifs en Afrique avec le supportdes technologies numériques.

Je me réjouis de la sincérité avec laquelle beaucoup d’entre vous ont exprimé leurs points de vuedans l’Enquête eLearning Africa 2013 sur laquelle repose le rapport. J’ai été particulièrementconforté par les échecs subis en matière d’eLearning, si ouvertement partagés, et l’attention ac-cordée cette année aux contenus numérique locaux et à l’intégration des langues africaines au-tochtones.

Par ailleurs, le rapport souligne les opinions de 413 professionnels de eLearning sur les prioritéspour le programme de développement post-2015. Non seulement nous pouvons désormais fairele bilan de nos efforts collectifs pour atteindre l’objectif d’une Éducation Pour Tous et les Objectifsdu Millénaire pour le Développement, mais le temps est venu pour la Namibie de prendre enconsidération notre expérience des technologies numériques pour nous aider à parvenir à cesnobles desseins dans notre pays. L’Afrique, en général, et la Namibie, en particulier, peuvent sevanter d’une expérience de plus de 15 ans dans le développement d’une politique, la conception,la mise en œuvre et l’évaluation des TIC dans l’éducation et la formation au niveau nationalcomme institutionnel. Les observations fournies par le Rapport eLearning Africa 2013 nous offrentun tremplin pour tirer des leçons de ces pratiques, qu’elles soient « bonnes » ou « mauvaises ».

Parallèlement, le changement est constant et rapide et beaucoup d’entre nous sont confrontésà des choix sur un éventail toujours croissant de technologies, de plateformes et de solutions pré-tendant toutes s’avérer bonnes pour l’éducation. De la même façon, de nombreux changementss’opèrent sur le terrain de l’apprentissage et de l’enseignement, comme l’émergence de nouvellesformes d’apprentissage et de maîtrise de la lecture et de l’écriture et de nouvelles pédagogies.De nouveaux « acteurs » font leur entrée sur un marché toujours plus commercialisé de l’éducationet de la formation. Ces conditions soulignent l’importance du partage de nos connaissances, expériences et idées.

Le Rapport eLearning Africa 2013 et la conférence eLearning Africa nous offrent une tribune pourapprendre, partager et grandir avec nos pairs. Il nous appartient d'exploiter cette opportunitépour développer notre réseau d’apprentissage. C’est pour nous l’unique moyen de nous acquitterde la mission colossale visant à résoudre nos problèmes d’éducation les plus urgents en Afrique.

Joël KaapandaMinistre des Technologies de l’Information et de la Communication,

Gouvernement de la République de Namibie

Avant-propos

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8 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

NOTE DE LA RÉDACTION

Le décès récent du « père de la littératureafricaine » né au Nigéria, Chinua Achebe,et l’héritage qu’il a laissé derrière sont unsymbole du thème dominant de la confé-rence eLearning Africa 2013 : tradition,changement et innovation. Le professeurAchebe a soutenu l’idée de repenserl’Afrique. À travers ses écrits, il a glorifié,expliqué et défendu la culture locale etcontesté l’interprétation de l’Afrique et desAfricains dans la littérature occidentale do-minante. Son portrait éloquent du continentrévèle également la capacité d’adaptation,tel un caméléon, de notre processus detransformation, nos histoires ambiguës, nostraditions et nos exemples de changement.De nos jours, la diffusion rapide des tech-nologies numériques dans la société afri-caine accélère davantage les changementsde perception non seulement de nous-mêmes, en tant qu’Africains, mais aussi desopinions du reste du monde sur l’Afrique.

Il existe diverses interprétations contradic-toires et croisées de l’Afrique : une «deuxième ruée vers l’Afrique », l’ascensiond’une nouvelle Afrique et des défis sociauxet économiques datant de plusieurs décen-nies et témoignant des épreuves et des souf-frances perpétuelles. Des exemples de ré-volutions conceptuelles dans l’éducation etl’innovation coexistent avec les méthodestraditionnelles d’apprentissage. La presseet la littérature populaire sont inondées destatistiques sur la hausse exponentielle dela mobilité favorisée par Internet en Afrique,considérées comme conduisant au « dé-passement » de l’Afrique dans le 21° siècle,et des « révolutions » dans le domaine del’éducation ouverte, de l’enseignement su-périeur et de la scolarisation ont été an-noncées. Des termes à la mode, tels queMOOC, Cloud computing et crowdsourcingsont actuellement en vogue.

Les récits dominants actuels présentent lamanière dont la croissance économiquespectaculaire de l’Afrique dans la dernièredécennie ouvre les portes à un marché del’investissement « frontalier » jadis perçucomme risqué. Ceci rejoint une autre ques-tion importante : le calendrier de dévelop-

conférenciers, formateurs, entrepreneurs,exécutifs, officiels gouvernementaux, inves-tisseurs et législateurs leurs opinions et ex-périences quant à la manière dont les tech-nologies numériques peuvent influencer lasphère de l’apprentissage. Cette année, 413répondants à l’Enquête eLearning Africa,dont 80 % nés en Afrique, ont expriméleurs opinions et aspirations en s’appuyantsur leurs expériences en matière de tech-nologies numériques dans leurs classes,lieux de travail et communautés. Des pointsde vue d’experts, des interviews de profes-sionnels, des clichés du Concours PhotoseLearning Africa et une bande dessinéeviennent apporter une touche nuancée auxcontributions très variées des répondants àl’enquête.

Nous espérons que vous pourrez vous forgerune idée sur la compréhension de la tradi-tion, du changement et de l’innovation dansl’éducation par le biais de ce compte-renduillustratif de l’opinion africaine. Notre rap-port tente d’éclairer l'opinion actuelle d’unsegment important d’un réseau d’eLearningen plein essor. Nous espérons qu’il serviraà alimenter des discussions approfondieset une meilleure prise de décisions béné-fique à tous.

Shafika IsaacsRédacteur

pement au vu de l’échéance de 2015 pouratteindre les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD) et ceux de l’Éduca-tion Pour Tous (EPT). Des évaluations et rap-ports de suivi reposant sur l’expérience des13 dernières années en termes d’OMD etd’EPT laissent à penser que certains progrèsont été réalisés pour les enfants dans l’édu-cation primaire, secondaire et tertiaire, ycompris pour les jeunes filles et femmes enAfrique, et que les degrés de paritéhommes-femmes ont été améliorés. Nom-bre de ces rapports révèlent que lesmanques de ressources éducatives, manuelsscolaires, enseignants, financement del’éducation et personnel qualifié dans lesministères en charge de l’éducation et dela formation demeurent une préoccupationprimordiale. Ils suggèrent également qu’ilserait nécessaire de se concentrer fortementsur des améliorations de la qualité de notreéducation et de nos systèmes de dévelop-pement des connaissances. Le combat ma-jeur ne s’arrête pas là et se focalise sur ledéveloppement d’un continent éduqué,qualifié et dynamique œuvrant pour l’épa-nouissement de chacun.

De nombreux projets, programmes et ini-tiatives sont actuellement menés dans toutel’Afrique autour d'expérimentations baséssur les téléphones mobiles, tablettes et mé-diaux sociaux dans l’apprentissage et l’en-seignement. Des politiques nationales enmatière de TIC dans l’éducation ont été re-pensées dans quelques pays africains et desprogrammes de mise en œuvre ont été éva-lués et renouvelés. De nouveaux partena-riats ont été initiés, de nouveaux modèlesde financement ont été élaborés et des cen-tres d’innovation ainsi que des start-up tech-nologiques voient le jour.

Voilà le contexte dynamique sur lequel seforgent les opinions relatives à l’influencedes technologies numériques sur l’appren-tissage, l’enseignement, l’offre éducative etle développement des connaissances. LeRapport eLearning Africa 2013 prend lepouls de ces opinions. Il cherche à donnerun sens des réalités au milieu de la frénésieen demandant aux enseignants africains,

Note de la rédaction

Photo: Mignon Hardie, Zambie, « Des jeunes apprennent à lire sur FunDza »

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 9

SYNTHÈSE

Le répondant moyen à l’Enquête eLearningAfrica 2013 est basé au Nigéria ; il travailledans l’enseignement supérieur ; il a un diplôme universitaire ; utilise quotidienne-ment un ordinateur portable et les réseauxsociaux pour l’apprentissage ainsi que destechnologies principalement afin d’ensei-gner en classe. Il pense que l’utilisation destechnologies numériques conduit à uneamélioration des résultats en matière d’ap-prentissage ; que les technologies mobilessont un vecteur de changement primordial; que le gouvernement national est l’acteurle plus important du changement et quel’éducation et les TIC sont les priorités absolues pour le programme de dévelop-pement post-2015.

Voici quelques-uns des résultats principauxémanant d’une enquête menée auprès de413 professionnels impliqués dans l’eLear-ning en Afrique, dont 80 % sont des Afri-cains de souche. Le Rapport eLearningAfrica 2013 repose sur cette enquête etdonne un aperçu des avis et opinions surun éventail très large de questions ayanttrait à l’utilisation des technologies numé-riques pour l’apprentissage et l’enseigne-ment dans des environnements variés enAfrique. Le présent rapport est le deuxièmede ce type, bâti sur l’expérience du RapporteLearning Africa 2012.

Le rapport montre comment les défis urgents à surmonter afin d’aboutir à un accès équitable et de qualité à l’éducationpour tous associent les nouveaux terrainsd’apprentissage ouverts par les technologiesnumériques. Ainsi, le rapport s’aligne sur lethème général de la conférence eLearningAfrica 2013 axée sur la Tradition, le Chan-gement et l’Innovation.

Ordinateurs portables, téléphones mobiles et réseaux sociaux plus populaires

Les points marquants du rapport portentsur le type de technologies utilisées par les

L’accès aux ressources enligne et aux opportunitésd’apprentissage sont despréoccupations majeures

L’accès aux ressources en ligne, à l’appren-tissage en classe et à l’apprentissage per-sonnel sont les utilisations premières destechnologies pour les répondants à l’en-quête. 65 % des personnes interrogées uti-lisent les technologies pour accéder aux res-sources en ligne, 56 % les utilisent en classepour soutenir l’apprentissage et 52 % pourleur propre apprentissage personnel. Inter-rogés sur leur raison d’utiliser les technolo-gies numériques pour l’apprentissage, l’accès étendu aux opportunités d’appren-tissage (33 %) occupe une place beaucoupplus importante que le développement desaptitudes à l’emploi (8 %). Sans surprise,sachant que la grande majorité des per-sonnes interrogées sont activement impli-quées dans l’utilisation des technologiesnumériques pour l’apprentissage et l’ensei-gnement, 71 % déclarent que les techno-logies ont un impact positif sur les résultatsen matière d’apprentissage d’après leursexpériences et 1 % indiquent qu’elles ontun effet négatif.

Les professionnels africainsde l’eLearning acceptent lekushindwa1

Interrogés sur leurs échecs, 49 % déclarentavoir vécu des échecs en matière d’eLear-ning, dont de nombreux étaient associés àdes pannes liées à la technologie et l’infra-structure. Grâce à cet éclairage, eLearningAfrica espère générer de précieuses discus-sions sur le thème de l’échec afin de tenterde promouvoir une culture de l’apprentis-sage et de la réflexion. Une session dédiéeà cet effet, l’eLearning Africa KushindwaBazaar, a pour but d’encourager les parti-cipants à la conférence à partager leurs leçons tirés de ces échecs afin d’améliorerles pratiques.

professionnels africains dans l’apprentis-sage, la manière dont elles sont utilisées etleur impact sur les résultats en matière d’apprentissage.

Pour la majorité des répondants à l’enquête,les ordinateurs et les téléphones mobilessont les outils d’apprentissage les plus im-portants, comparés aux tablettes PC, labo-ratoires clients zéro et tableaux interactifs.Finalement, même si 83 % des répondantsutilisent quotidiennement des ordinateursportables et 71 % des téléphones mobilesen tant que supports d’apprentissage, 67% utilisent encore des PC non reliés à l’Internet, 34 % utilisent encore la télévisionet 31 % les radios pour apprendre au quo-tidien. Cela laisse à penser que les techno-logies plus récentes et mobiles n’ont pasencore remplacé les technologies d’an-cienne génération et leur utilisation dansl’apprentissage et l’enseignement.

Les tablettes, laboratoires clients zéro et lestableaux interactifs pourraient encore émer-ger. Alors que 20 % des répondants utilisentdes tablettes pour s’éduquer, 30 % disentne jamais utiliser de tablettes, 42 % n’utilisent jamais les laboratoires clients zéroet 34 % n’utilisent jamais de tableaux in-teractifs. Ce résultat pourrait refléter le niveau d'exposition des répondants à cestechnologies au moment de la conduite del’enquête.

Avec l'émergence rapide de nouveaux sup-ports, l’équipe eLearning Africa ayantconduit l’enquête souhaitait également sa-voir si les médias sociaux en particulierétaient utilisés pour soutenir l’apprentis-sage. Ici, l’utilisation des sites de réseauxsociaux tels que Facebook, Google Plus etLinkedIn est fortement plébiscitée par 60des répondants. En comparaison, 29 % uti-lisent la Voix sur IP (VoIP), telle que Skype,et 22 % font confiance aux blogs, applica-tions mobiles et Chat mobile.

Synthèse

1Kushindwa est le mot Kiswahili pour « échec »

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10 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

SYNTHÈSE INTRODUCTION

Le mobile et le gouvernement comme vecteur et agent essentielsdu changement

Le rapport souligne également les opinionsdes personnes interrogées sur les vecteursessentiels du changement dans l’utilisationdes technologies numériques au service del’apprentissage en Afrique. Ici, les techno-logies mobiles (27 %) et les médias sociaux(16 %) sont les vecteurs essentiels et,comme en 2012, le gouvernement nationalest l’agent le plus important du changement.

Contenus locaux, langueslocales

Cette année, le rapport accorde une atten-tion particulière à l’utilisation et la créationde contenus locaux, y compris de contenusproduits dans des langues africaines au-tochtones. Il révèle que 40 % des personnesinterrogées sont impliquées dans la créationde contenus locaux mais que seuls 16 % desrépondants sont impliqués dans la créationde ceux en langues africaines autochtones.

misme solide quant à la nouveauté et lechangement positif que peuvent apporterles technologies numériques dans les sys-tèmes éducatifs et de développement desconnaissances en Afrique. Finalement, ellessoulignent également les différences im-portantes dans nos connaissances. Parmielles figurent les opinions et avis des enseignants traditionnalistes et des per-sonnes n’ayant aucun accès aux nouvellestechnologies d’apprentissage - celles quisont essentiellement axées, en raison deleurs opinions ou circonstances personnelles,sur les outils d’enseignement tels que lacraie, les manuels scolaires, les enseignantsqualifiés et les classes fonctionnelles.

Ces discussions sur l’innovation semblenttoujours se dérouler parallèlement à la résolution des problèmes éducatifs tradi-tionnels. Il y a un besoin urgent d’établirdes points de connexion entre ces discus-sions. Chaque année, la conférence eLear-ning Africa accueille le débat du mêmenom. Cette année, il est axé sur la questionde savoir si la durabilité occupe une placeplus importante dans l’éducation que l’in-novation. C’est une discussion opportuneet nous espérons qu’elle montrera du doigtles domaines principaux d’exploration pourles prochains rapports eLearning Africa

L’éducation est la prioritéabsolue en termes de développement post-2015

Moins de 1 000 jours avant d’atteindre lesObjectifs du Millénaire pour le Développe-ment et l’Éducation Pour Tous de 2015, ila été demandé aux personnes interrogéesde désigner les priorités à inscrire dans leprogramme de développement post-2015.Sans surprise, avec une très grande majoritédes répondants travaillant dans l’éducationet le secteur de développement des connais-sances, 27 % des personnes interrogéesont mis en avant l’éducation comme prioritéabsolue, suivie par les TIC (22 %).

Interrogées sur leurs priorités essentiellesspécifiquement liées aux technologies, l’uti-lisation des TIC dans l’éducation (16 %), laformation (15 %) et l’infrastructure (16 %)se classent parmi les trois priorités absolues.En matière d'infrastructure, la bande pas-sante et l’électricité se révèlent être despriorités de premier plan.

Ce rapport reflète les opinions des per-sonnes situées en première ligne en matièred’eLearning en Afrique. La majorité d’entreelles sont probablement « à l’avant-garde» et des « pionnières du numérique ». Col-lectivement, ces opinions révèlent un opti-

Le Rapport eLearning Africa 2013 est unbaromètre de l’opinion africaine sur leschangements observés dans le paysage del’apprentissage sous l’influence omnipré-sente des technologies numériques. Ce rap-port a pour objectif principal de révéler lesrécits, opinions et expériences des profes-sionnels africains et leur contribution à l’his-toire de l’eLearning en Afrique.

Cette année, nous avons l’avantage de nousappuyer sur l’expérience et les enseigne-

qui se tiendra cette année en Namibie. Enaccord avec ce dernier, nous illustrons lesopinions et les idées des 413 répondants àl’enquête sur un large éventail de questionsen lien avec notre paysage pédagogiquetraditionnel et en évolution. Parmi ces ques-tions figure notamment une évaluation desopinions et orientations des personnes in-terrogées sur les priorités à inscrire dans leprogramme de développement post-2015.

ments tirés du Rapport eLearning Africa2012 qui a été cité dans de nombreux blogs,journaux et articles de presse du mondeentier. Nous avons été également heureuxd’apprendre que le rapport 2012 avait servide source d’informations capital pour lesdiscussions autour des TIC dans la politiqueéducative de quelques pays africains.

En 2013, nous mettons l’accent sur la Tra-dition, le Changement et l'Innovation,thème de la conférence eLearning Africa

1. Introduction

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 11

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES QUI SONT LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES ELEARNING AFRICA 2013 ?

Le répondant moyen à l’Enquête eLearningAfrica 2013 est de sexe masculin, possèdeau moins un diplôme de troisième cycle,travaille dans l’enseignement supérieur etpour un gouvernement ou une organisationsoutenue par ce dernier en Afrique. À l’in-térieur de cette description d’ensemble, il

Hormis l’Afrique, le nombre le plus élevéde réponses provient de personnes originairesd’Allemagne ou de Grande-Bretagne (3 %).

29 % des personnes interrogées sont desexe féminin, 70 % sont de sexe masculinet 1 % n’ont pas précisé leur sexe. Cecicontraste légèrement avec la répartitionhommes-femmes du nombre total de per-sonnes ayant reçu l’enquête à l’origine, àsavoir 29 % de femmes, 46 % d'hommeset 25 % sans précision.

Le réseau eLearning Africa semble demeuréstable et relativement inchangé depuis l’an-née dernière en termes de répartition dusecteur éducatif des répondants et du typed’organisation et reste très similaire entre2012 et 2013.

En 2013, la majorité des personnes inter-rogées (52 %) travaillent pour un gouver-nement ou pour une organisation soutenuepar un gouvernement, 19 % travaillent pourune ONG, suivis de 18 % qui travaillentpour des organisations privées. 6 % ont ré-pondu qu’ils travaillaient en toute indépen-dance d’une organisation, 3 % qu’ils travaillaient pour des organisations gouver-nementales internationales et 1 % pour desorganisations caritatives.

Les répondants à l’enquête travaillent prin-cipalement dans l’enseignement supérieur(42 %), suivis par ceux travaillant à tous lesniveaux de l’éducation (21 %). 15 % tra-vaillent dans des écoles (primaire, collègeou secondaire), 14 % travaillent dans leTVET, 4 % dans l’éducation informelle et

existe un éventail varié de répondants travaillant dans 42 pays africains, dans dif-férents secteurs et à tous les niveaux del’éducation et du développement desconnaissances. Sans surprise sans doute,les personnes dotées d’une expérience entechnologies d’apprentissage sont les plusà même de répondre. 80 % des réponsesà l’enquête émanent de ressortissants d’unpays africain.

Les pays les plus représentés parmi les per-sonnes interrogées sont le Nigéria avec 15%, l’Afrique du sud avec 10 %, le Kenyaavec 8 % et la Tanzanie et la Zambie avec6 % chacune. Plus précisément, ce groupede cinq pays compte toujours pour moinsde la moitié (45 %) du nombre total de ré-ponses, ce qui prouve l’ampleur et la diver-sité de l’éventail des personnes interrogées.

2. Les répondants à l’enquête et leur utilisation des technologies numériques

Nigéria..................................................15 %

Afrique du sud.....................................10 %

Kenya......................................................8 %

Tanzanie .................................................6 %

Zambie....................................................6 %

Ouganda ................................................4 %

Namibie..................................................4 %

Cameroun...............................................4 %

Éthiopie..................................................3 %

Bénin ......................................................3 %

Ghana.....................................................3 %

Cap-Vert ................................................3 %

Zimbabwe ..............................................3 %

Autre ....................................................28 %

Em que países trabalham os inquiridos ?

Qui sont les professionnels, décideurs, investisseurs et acteursd’eLearning Africa ? Quelles sont les technologies numériques qu’ilsutilisent pour soutenir l’apprentissage ? Pourquoi et de quelle ma-

nière utilisent-ils les technologies numériques ? Quelles sont lesconséquences éducatives découlant de leur utilisation ? Voilà lesquestions importantes que tentent d’aborder l’enquête et le rapport.

2.1 Qui sont les répondants à l’Enquête eLearningAfrica 2013 ?

Hommes ...............................................70 %

Femmes ................................................29 %

Non précisé ............................................1 %

Quelle est la proportion d’hommes et de femmes parmi

les répondants ?

Page 12: Le Rapport - IFADEM · 3.4 Les mobiles sont le vecteur de changement principal ... Le Rapport eLearning Africa 2013 est le fruit d’une collaboration ayant bénéficié de la contribution

12 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

1 % dans les soins et l’éducation à la petiteenfance (ECCE). Les 3 % restants ont choisi"autre" ou n'ont pas répondu à la question.On constate de nouveau que les chiffrescorrespondent étroitement à ceux constatésdans l’enquête menée en 2012.

Les niveaux d’études des répondants à l’en-quête sont considérablement supérieurs àla moyenne des niveaux en Afrique subsa-harienne.

• 99 % des répondants ont indiqué avoirachevé leur enseignement secondaire,

0,1 % de la population totale est titulaired'un doctorat (Banque mondiale, 2012 ;ISU, 2011).

Le rôle instrumental des expériences posi-tives en matière d’apprentissage et des mo-dèles de promotion de réussite dans l’édu-cation est illustré par l’expérience d’unepersonne interviewée originaire de Namibiedéclarant :

« Une professeure de biologievéritablement douée, instruiteet suscitant l’inspiration m’a en-seigné des cours lors de mes

deux dernières années d’ensei-gnement supérieur. J’ai choiside poursuivre ma carrière en

sciences naturelles en raison del’enthousiasme énorme de cetteenseignante à partager (gratui-tement) ses connaissances avecses étudiants. Elle a donné telle-ment plus que ce qui était at-

tendu d’elle en vue de l’examend'entrée à l’université et a incul-qué un sens incroyable de l’ur-gence à apprendre bien au-delà

de ce qui était simplementconventionnel. »

alors qu’en Afrique subsaharienne, onestime que moins de 20 % de la popu-lation totale l’a effectué;

• 87 % des personnes interrogées ont in-diqué avoir obtenu au moins un diplômedu niveau tertiaire, tandis qu’en Afriquesubsaharienne probablement moins de5 % de la population totale a atteint unenseignement tertiaire ;

• 18 % des répondants ont indiqué avoirobtenu un diplôme de formation uni-versitaire (doctorat), alors qu’en Afriquesubsaharienne, on estime que moins de

Une organisation gouvernementale ou soutenue par le gouvernement ...52 %

Une ONG .............................................19 %

Une organisation privée......................18 %

Je travaille indépendamment de toute organisation ................................6 %

Une organisation gouvernementale internationale .......................................3 %

Un organisme caritatif ..........................1 %

Ne s’applique pas............................... 1 %

Dans quel type d’organisationles répondants travaillent-ils ?

Enseignement supérieur ....................42 %

À tous les niveaux de scolarité ...........21 %

Écoles (primaire, collège ou secondaire) ..........................................15 %

EFTP (Enseignement et Formation Technique et Professionnelle) ............14 %

Éducation informelle ............................4 %

ECCE .......................................................1 %

Autre/ne répond pas .............................3 %

Dans quel secteur de l’éducationles répondants travaillent-ils ?

Photo : John Kessy, Tanzanie, « TIC interactives dans l’éducation primaire universelle »

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES QUI SONT LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES ELEARNING AFRICA 2013 ?

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 13

Les ordinateurs portableset les réseaux sociaux sontplus populaires

Cette année, l’ordinateur portable se révèleêtre l’outil le plus populaire pour soutenirl’apprentissage, comparé au téléphone mo-bile, à la tablette et au PC non relié à l’In-ternet. Il a été demandé aux personnes in-terrogées quelles technologies ellesutilisaient dans leur quotidien pour soutenirl’apprentissage dans leurs contextes orga-nisationnels. 83 % des répondants ont dé-claré utiliser des ordinateurs portables poursoutenir l’apprentissage, suivis par les télé-phones mobiles (71 %) et les PC non reliésà l’Internet (67 %). À l’autre bout du clas-sement, les technologies les moins utiliséesau service de l’apprentissage sont les labo-ratoires clients zéro avec 2 % des réponses(un modèle informatique basé sur un ser-veur où « l’ordinateur » de l’utilisateur n’aaucun pouvoir de traitement et de stockage)et les tableaux interactifs (7 %). Nous sou-haitions également savoir quelles étaientles technologies les moins susceptiblesd’être utilisées par les répondants pour sou-tenir l’apprentissage dans leurs contextesorganisationnels : 42 % n'utilisent jamaisde laboratoires clients zéro, 34 % n’utilisentjamais de tableaux interactifs et 30 % n'uti-lisent jamais de tablettes PC.

Sur la base de ces réponses, il a été de-mandé précisément aux sondés les formesde médias sociaux qu’ils utilisaient dans leurquotidien pour soutenir l’apprentissage. Lessites de réseaux sociaux (tels que Facebook,Google Plus et LinkedIn) se sont révélés lesplus populaires, 60 % des répondants lesutilisant pour soutenir leur apprentissageau quotidien. Quelques 29 % utilisentchaque jour la VoIP et, à égalité, 22 % uti-lisent les blogs, le Chat mobile (dont What-sApp, BBM et Mxit) et des applications mo-biles. Nous souhaitions également connaîtreles formes de médias sociaux jamais utiliséespar les répondants en soutien à leur ap-prentissage dans leurs contextes organisa-

2.2 Les technologies numériques au service de la pédagogiel’apprentissage : lesquelles, comment et pourquoi ?

Ordinateurs portables

Téléphones mobiles

PC non reliés à l’Internet

TV

Radios

Laboratoires informatiques

Projecteurs de données numériques

Tablettes

Caméras vidéo

Tableaux interactifs

Laboratoires clients zéro

Autres technologies

Quelles sont les technologies que vous utilisez dans votre quotidienpour appuyer l’apprentissage ?

0 20 40 60 80 100

67 %

24 %

83 %

71 %

7 %

23 %

34 %

31 %

15 %

2 %

6 %

20 %

Sites de réseaux sociaux (tels que Facebook, LinkedIn)

VoIP (telle que Skype, Google Talk)

Chat mobile (y compris WhatsApp, BBM, Mxit

Applications mobiles

Blogs

Micro-blogging (tel que Twitter)

Partage de vidéos (tel que YouTube, Vimeo)

Wikis

Autres types de médias sociaux

Quels types de médias sociaux sont utilisés ?

0 10 20 30 40 50 60

22 %

15 %

19 %

29 %

17 %

22 %

22 %

4 %

60 %

Photo : Willy Ngaka, Uganda, « Les ordinateurs passionnent et motivent les gens désireux de suivre un apprentissage intergénérationnel de la lecture et de l’écriture dans une école rurale »

n’utilisent jamais les réseaux sociaux, 16 %les blogs, 21 % les Wikis et 24 % le Chatmobile.

tionnels. Les chiffres montrent que l’utilisa-tion occasionnelle des médias sociaux esttrès répandue dans le secteur. Seuls 8 %

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES AU SERVICE DE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES LA PÉDAGOGIE : LESQUELLES, COMMENT ET POURQUOI ?

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« Vraiment ? Quel est le lien entre le secteur agricole et le Web 2.0 ? »C’est la question sarcastique qui m’a été posée un jour alors que jeprésentais la formation au Web 2.0 que j’assure au sein du CTA (Centretechnique de coopération agricole et rurale). C’était une question in-compréhensible ; le concept Web 2.0 semblait une réalité du momentréservée uniquement aux « geeks », d’une part, et, d’autre part, asso-cier les nouvelles TIC et le secteur agricole en Afrique apparaissait àbeaucoup comme un rêve utopique ou à tout le moins très éloigné dela réalité. Cependant, depuis 2009, le CTA, créé comme partie inté-grante de l’ACP-EU (Groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pa-cifique et l’Union européenne), offre une formation très prisée sur lethème du Web 2.0 au service du développement, destinée principale-ment aux acteurs opérant dans les secteurs agricole et rurale.

Popularisé par Tim O’Reilly en 2004, le concept du Web 2.0 désigne unesérie d’applications informatiques (appelées parfois « médias sociaux») qui permettent aux utilisateurs ordinaires de créer et de partagerdes informations multimédia sur le web, très souvent gratuitement. Iltrouve toute son expression dans des services tels que Facebook, Twit-ter, LinkedIn, Google Maps et Dropbox. En 2012, conjointement à plu-sieurs institutions différentes, le CTA avait formé 1 684 personnesoriginaires de 32 pays ACP à l’utilisation de ces outils comme partie in-tégrante des activités de développement. Ces personnes étaient no-tamment des représentants d’associations agricoles, des ministres,des organismes de vulgarisation, des chercheurs, des enseignants, desétudiants, des formateurs et, occasionnellement, des agriculteurs.D’autres activités sont également menées en faveur de la formation,comme le décrit le contenu disponible sur le site www.web2fordev.net.

Renforcer les réseaux et gérer les informations et la communication institutionnelle

La formation au Web 2.0 pour soutenir le développement permet auxacteurs agricoles de gérer plus efficacement leur accès à l’information(par exemple, en comprenant les flux RSS et en utilisant un site tel quewww.agrifeeds.org). Il renforce facilement la communication externe(grâce aux blogs, etc.) tout en réduisant en même temps les coûts eten facilitant la rédaction conjointe de documents collaboratifs (grâce àdes plateformes comme Google Drive, Framapad.org ou Wikis). Lescentres de documentation agricole peuvent interagir plus aisémentavec leurs utilisateurs grâce aux pages Facebook différentes descomptes Facebook individuels. En effet, les ministères sénégalais etkenyan de l’Agriculture, convaincus par l’intérêt de ces outils, ont in-clus cette formation dans le programme éducatif de leurs agents. Dela même manière, des plateformes Ning, telles que celles créées parAgriProFocus dans différents pays africains, facilitent la collaborationen ligne entre divers réseaux agricoles.

Renforcer le marketing agricole, promouvoir l’agricultureet son image

Le développement des blogs a permis à de nombreux jeunes de s’im-pliquer dans le journalisme agricole citoyen tout en promouvant lesecteur. Bien que l’agriculture représente 30 % du Produit Intérieur

Brut (PIB) dans la plupart des pays africains, ce secteur a été délaissépar ces mêmes pays en raison d’une certaine image négative et lesÉtats n’y accordent donc plus une attention suffisante. Certaines pla-teformes identifiées par le concours de blogs agricoles, le YoBloCoAwards (ardyis.cta.int/yobloco), comme le blog mondial de Nawsheen(nawsheenh.blogspot.nl) ainsi que celui d’Anne Matho(annematho.wordpress.com), entrent dans cette catégorie. D’autres,tels que Technology4Agri (technology4agri.wordpress.com) et Agro-Benin (www.agrobenin.com), plébiscitent des opportunités nationalesen matière d’agriculture et de technologie, y compris les TIC, ce quipourrait moderniser l’agriculture. Parfois, le marketing des produitsagricoles est également réalisé grâce à Facebook ou aux blogs, suivantainsi la commercialisation en hausse de cette plateforme. Un nouveauservice offert par accessagriculture.org permet de partager des vidéossur le thème de l’agriculture.

Préconiser l’accès aux TIC à un prix abordable pour le secteur agricole

L’apparition du Web 2.0 dans le secteur agricole est l’une des raisons àl'utilisation croissante des TIC, et de la téléphonie mobile en particu-lier, dans le secteur agricole. Avec plus de 700 millions d’abonnés, cesupport facilite l’accès à Internet au quotidien pour partager des infor-mations sur le marché agricole, même dans un environnement rural,et pour encourager l’utilisation du Web 2.0.

Cependant, il est nécessaire d’augmenter les avantages du Web 2.0 ausein des organismes agricoles et moins au niveau individuel. Le déve-loppement de la culture de communication par le Web 2.0 au sein desorganismes est au stade embryonnaire. Le coût de l’accès à l'Internetreste prohibitif pour beaucoup d’entre eux. L’interaction dont peut bé-néficier leurs plateformes est également très limitée pour des raisonsde considérations internes mais aussi parce que le public ne la prendpas en compte ou ignore son existence. Il conviendrait égalementd’encourager la mise en œuvre de stratégies de communication par ré-seaux sociaux, car l’absence ou le non-contrôle des communicationssur les nombreux plates-formes peut être actuellement dangereuxpour un organisme. Bien sûr, une infrastructure médiocre en matièrede TIC et l’absence de réseaux électriques dans les milieux ruraux sontde sérieux handicaps. Par conséquent, il est essentiel pour les acteursagricoles de s’impliquer dans les demandes d’accès aux TIC à des prixabordables. Pour ce faire, le canal le plus efficace devrait être le Pro-gramme Détaillé de Développement de l’Agriculture Africaine(PDDAA), le vecteur essentiel dans le développement du secteur créépar les États africains.

Ken Lohento est le coordonnateur du programme ICT4D auprès du Centre Technique de Coopération agricole et rurale ACP-EU (CTA) aux Pays-Bas, où il

est en charge des projets en lien avec les TIC et les chaînes de valeur agricoles,les stratégies d'eAgriculture, les jeunes et les TIC, la formation au Web2fordev.Ken est originaire de la République du Bénin et travaille depuis plusieurs an-nées avec des organisations nationales et internationales sur les activités et

politiques en matière de TIC au service du développement.

Seeds 2.0 pour moderniser et stimuler le secteur agricole

Ken Lohento

14 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES KEN LOHENTO

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 15

Les ressources en ligne etl’apprentissage en classesont utilisés en priorité àdes fins éducatives

Les raisons les plus fréquemment citées parles personnes interrogées utilisant les di-verses technologies et formes de médiassociaux sont la possibilité d’accéder aux res-sources en ligne (65 %), de soutenir l’ap-prentissage en classe (56 %) et de favoriserleur propre apprentissage personnel (53 %).Comme le montre le graphique, les répon-dants ont un large éventail d’utilisationsdes technologies à des fins éducatives.

L’accès aux opportunitésd’apprentissage est primordial

Connaissant désormais les différentes utili-sations des technologies et la façon dontelles sont utilisées, l’enquête a cherché àcomprendre la motivation à l’origine del’utilisation des technologies numériques

au service de l’apprentissage. Il a été de-mandé aux personnes interrogées quelleétait leur motivation première les incitant àutiliser les technologies numériques. Les ré-ponses les plus populaires furent les sui-vantes : « développer l’accès aux opportu-nités d’apprentissage (32 %), suivi par lesouhait « d’améliorer la qualité de l’appren-tissage » (23 %) et « d’améliorer la qualitéde l’enseignement » (18 %)

de ces deux réponses, les questions d’amé-lioration de la qualité de l’apprentissage etde l’enseignement se révèlent être des prio-rités plus importantes aux yeux des répon-dants à l’enquête que les questions d’accès.C’est peut-être surprenant, mais le déve-loppement des capacités d’insertion pro-fessionnelle est considéré comme la raisonessentielle d’utiliser des technologies nu-mériques dans l’apprentissage pour seule-ment 7 % des répondants.

Les technologies ont unimpact positif sur les résul-tats pédagogiques

Dans le cadre de l’enquête, il a été demandéaux personnes interrogées de faire part deleurs expériences concernant l’impact des

Ces réponses indiquent que le besoin dedévelopper l’accès aux opportunités d’ap-prentissage demeure une préoccupationparmi les répondants à l’enquête par rap-port à l’amélioration de la qualité de l’ap-prentissage et de l’enseignement. Cepen-dant, lorsque l’on associe les pourcentages

Pour développer l’accès aux opportunités d’apprentissage

Pour améliorer la qualité de l’apprentissage

Pour améliorer la qualité de l’enseignement

Pour développer les capacités d’insertion professionnelle

Pour devenir compétitif sur le plan économique

Non applicable

Autre

Pourquoi les technologies numériques sont-elles utilisées dans l’apprentissage ?

0 5 10 15 20 25 30 35

33 %

24 %

18 %

7 %

7 %

3 %

8 %

Accéder aux ressources en ligne

Soutenir l’apprentissage en classe

Encourager l’apprentissage personnel

Soutenir l’apprentissage en dehors de la classe

Soutenir l’apprentissage autonome des élèves/étudiants

Soutenir le développement professionnel

Encourager l’apprentissage collaboratif

Soutenir des programmes de formation professionnelle

Gérer l’information

Soutenir la formation des enseignants

Soutenir l’apprentissage reposant sur un projet

Soutenir l’apprentissage par des pairs

Autre

Comment sont utilisées les technologies numériques à des fins éducatives ?

0 10 20 30 40 50 60 70 80

52 %

50 %

53 %

30 %

56 %

37 %

37 %

40 %

46 %

44 %

39 %

65 %

5 %

Les impacts sur les résultats en matière d’apprentis-sage ont été essentiellement positifs

Je ne connais pas les impacts sur les résultats enmatière d’apprentissage

Je n’ai pas encore constaté d’impacts de quelque natureque ce soit sur les résultats en matière d’apprentissage

Les impacts sur les résultats en matière d’apprentissage ont été essentiellement négatifs

Non applicable

Quels sont les impacts des technologies sur les ré-sultats en matière d’apprentissage

0 10 20 30 40 50 60 70 80

71 %

11 %

9 %

8 %

1 %

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES AU SERVICE DE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES LA PÉDAGOGIE : LESQUELLES, COMMENT ET POURQUOI ?

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16 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

technologies numériques sur les résultatsobtenus dans leurs milieux organisationnelsrespectifs en matière d’apprentissage. La ma-joritédes réponses étaient positives, avec 71 %des personnes déclarant que les impactsavaient été positifs et seulement 1 % jugeantque ces derniers avaient été négatifs.

Il a été demandé aux personnes interrogéesayant répondu que les technologies numé-riques avaient eu un impact positif sur lesrésultats en matière d’apprentissage de pré-ciser comment ces aspects positifs s’étaientmanifestés. Le but de cette question étaitde déterminer les particularités à l’originede la perception globale et de comprendrece que le réseau eLearning Africa percevaitcomme étant les différentes manières pourles technologies d’impacter les résultats enmatière d’apprentissage.

Avant de se pencher sur la majorité ayantrépondu que les impacts sur les résultatsen matière d’apprentissage avaient été prin-cipalement positifs (71 %), il conviendraitde prendre en compte la petite minoritéqui a déclaré que la technologie avait eudes conséquences négatives sur les résultatsen matière d’apprentissage (1 %). Les per-sonnes interrogées ont motivé leur réponsepar le fait que les ordinateurs distrayaientles enfants de leur apprentissage formel enclasse, que des élèves avaient volé des équi-

• Efficacité accrue dans le système et l’infrastructure éducative

• Motivation accrue des étudiants

• Amélioration de la formation des ensei-gnants et de l’enseignement en tant que tel

• Compréhension améliorée de la façond’utiliser effectivement la technologie

90 % de toutes les réponses étaient grou-pées dans ces six catégories. Les 10 % res-tantes (28 réponses) étaient des descriptionsgénériques pouvant être difficilement attri-buées à une catégorie. Ces réponses parcatégorie fournissent une idée précieusedes perspectives prédominantes du secteuret des opinions les plus répandues sur la ma-nière dont les TIC peuvent impacter les ré-sultats en matière d’apprentissage et faciliterle changement au niveau de l’éducation.

L'accès accru aux ressources, à l’infor-mation et aux connaissances a été la ré-ponse la plus citée, avec 20 % des réponses.Les répondants ont souligné les manièresdont les technologies numériques avaientouvert des possibilités d’accès aux supportsnécessaires à un apprentissage efficace, laréponse individuelle la plus régulièrementrépétée étant « l’accès aux informations etaux connaissances ». Ce sujet a été mis enavant de nombreuses personnes travaillantdans l’enseignement supérieur. Un hommeinterrogé travaillant dans le secteur de l’en-seignement supérieur au Zimbabwe remar-quait que l’utilisation des technologies im-pliquait que « les élèves et professeurssoient maintenant capables d’accéder à In-ternet à des fins de recherche ». Il poursuiviten ajoutant que « la qualité du travail desétudiants a été améliorée par l’accès à da-vantage de ressources ». Dans le même es-prit, une femme interrogée travaillant dansle secteur de l’enseignement supérieur auNigéria expliqua que « l’accès à l'informa-tion a grandement amélioré la qualité desétudiants diplômés formés au sein de notreuniversité ». L’impact positif de l’accès accruaux ressources fut aussi évoqué par des ré-pondants travaillant dans le secteur privé.L’un d’entre eux évoluant dans le domainedu TVET, au sein d’une organisation privée

pements, que les coûts d’entretien des équi-pements et de formation des enseignantsà leur utilisation étaient trop élevés et qu’ily avait un manque de compréhension dumode d’utilisation des technologies dispo-nibles à des fins d’apprentissage. Toutes cesraisons résument les défis largement recon-

nus en termes d’intégration optimale destechnologies numériques dans l’apprentis-sage et l’enseignement. Pour cette minoritéde personnes, les enjeux sont assez impor-tants pour que la technologie ait un impactglobal négatif sur les résultats en matièred’apprentissage. Pour la majorité, l’impactdemeure positif malgré l’existence de cesproblèmes !

Au total, 268 répondants ont choisi d’ex-pliquer comment les technologies condui-saient à une amélioration des résultats enmatière d’apprentissage. Malgré un tauxélevé de chevauchements entre les ré-ponses individuelles, elles peuvent être re-groupées en six thèmes prédominants etinterconnectés :

• Accès accru aux ressources, informationset connaissances

• Émergence de nouvelles méthodes d’apprentissage et d’enseignement

Motivation accruedes étudiants

Amélioration de laformation des

enseignants et del’enseignement en soiÉmergence de

nouvelles méthodes

d’apprentissage etd’enseignement

Efficacité accrue des systèmes éducatifs et des

infrastructures

Accès accrue auxressources,

informations etsavoirs

Amélioration de lacompréhension dansl’optimisation del’utilisation des technologies

Pourquoi l’intégration des technologies digitales permet-elle d’obtenirdes résultats positifs en matière d’apprentissage ?

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES AU SERVICE DE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES LA PÉDAGOGIE : LESQUELLES, COMMENT ET POURQUOI ?

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 17

au Nigéria, déclara qu’ils avaient désormais« accès aux publications qui seraient sinoninaccessibles pour nous, voire demeure-raient inconnues à nos yeux ».

L’émergence de nouvelles méthodesd’apprentissage et d’enseignementconstituait la deuxième réponse la plus éle-vée (15 %). À l'intérieur, les thèmes domi-nants incluaient la manière dont la techno-logie pouvait faciliter de nouvellespédagogies et promouvoir la collaboration,permettre aux étudiants d’améliorer leurscompétences en matière de recherche,abattre les frontières géographiques – enfavorisant l’apprentissage à distance et flexi-ble – et faciliter les communautés d’appren-tissage en ligne. Ces opinions furent expri-mées par un répondant travaillant au seind’une organisation soutenue par le gou-vernement à l’île Maurice, qui déclara que« les gens qui se familiarisent aux TIC sontcapables d’effectuer d’autres recherchessur n’importe quel sujet », et par un em-ployé d’une organisation caritative interna-

à apprendre et à participer augmentait. Cethème était particulièrement commun auxpersonnes travaillant en milieu scolaire (pri-maire, collège et secondaire) dans des or-ganismes soutenus par le gouvernement –tel que démontré par les trois réponses sui-vantes données. Une personne interrogéetravaillant au Togo a expliqué qu’ils avaienttrouvé « qu’utiliser les TIC avec de jeunesenfants en école primaire est une sourceincroyable de motivation dans leur proces-sus d'apprentissage ». De la même manière,il a été indiqué au Kenya que l’intégrationdes technologies numériques était en traind’avoir un impact positif sur les résultats enmatière d’apprentissage car cela permettaitde visualiser les concepts difficiles et abs-traits par le biais de l’usage d’animations.Un répondant situé en Ouganda a offertune explication similaire en pointant dudoigt que, suite à l’intégration des techno-logies numériques, « l’enseignement deconcepts complexes devient facile, le com-portement des étudiants en cours s’amé-liore de façon significative, les taux de réus-site des étudiants sont meilleurs, lesétudiants participent de plus en plus à desprojets et l’apprentissage en groupe et col-laboratif s’est amélioré ».

L’amélioration dans la formation desenseignants et la pratique de l’ensei-gnement a été mise en avant par 6 % despersonnes interrogées. Les réponses se fo-calisaient sur la manière dont la technologieavait permis d’améliorer la qualité et d’offrirdes formations plus diverses, entraînantdonc, à son tour, une amélioration de l’en-seignement en tant que tel. Ces commen-taires ont été illustrés à l’aide d’exemplespar une fonctionnaire travaillant au Nigériaà tous les niveaux de l'éducation, qui a ex-pliqué que la technologie « a rendu l’ensei-gnement et l’apprentissage plus intéressantset amélioré la performance des enseignantset des élèves ». Dans le même esprit, unefemme interrogée au Togo et travaillantdans le secteur scolaire (primaire, collègeou secondaire) a partagé son observationque « les enseignants avaient accès, depuisleur poste de travail, aux différentes oppor-tunités d’amélioration de leurs leçons et audéveloppement professionnel ». Enfin, uneautre femme tanzanienne interrogée et tra-

tionale qui déclara que « le travail etl’échange avec les autres ont été amélio-rés... apprendre à tout moment et où quece soit est désormais possible ».

L’efficacité accrue en matière de sys-tèmes et d’infrastructures pédago-giques a été citée par 13 % des personnesinterrogées, soulignant la manière dont lesinformations peuvent arriver désormais plusvite et à des coûts moins élevés, avec dessystèmes de gestion de l’éducation et desmécanismes d’obtention de services qui de-viennent plus efficaces et avec la capacitéd’avancer plus facilement qu’auparavant etde se connecter avec un plus grand nombred’étudiants. C’est ce qu’a exprimé unefemme interrogée travaillant pour une ONGaxée sur l’enseignement supérieur en Tan-zanie, qui a suggéré que les technologiesaboutissaient à une amélioration des résul-tats car « elles ont réduit la charge de travaildes facultés, favorisé la communication en-tre les facultés, les étudiants et les gestion-naires… elles ont également permis de sui-vre et d’évaluer les activités de l’école ».Cette opinion a été corroborée par un em-ployé d’une organisation caritative travail-lant dans l’enseignement supérieur en Na-mibie, expliquant qu’en raison destechnologies, leur travail était désormaisplus « rentable et nous pouvons atteindreun large public sur le plan géographique ».Enfin, un homme interrogé travaillant enindépendant dans l’enseignement supérieuren Côte d’Ivoire s’est exprimé clairementen disant : « Il y a davantage d’étudiantsdans le programme, les supports sont entrain d’être modernisés, l’apprentissage au-tonome se poursuit, les formateurs ayantété formés offrent désormais des forma-tions nationales et touchent un salaire : l’or-ganisme élargit sa portée avec peu d’inves-tissement. »

La motivation décuplée des étudiantsa été le quatrième thème commun avec 10% des répondants ayant suggéré que c’étaitla raison pour laquelle les technologiesaboutissait aboutissaient à une améliorationdes résultats. Les conclusions principalesévoquées étaient la façon dont l’implicationdans l’apprentissage devenait plus forte aufur et à mesure que le plaisir de l'étudiant

Photo : Afanou Séti, Togo, « Grâce à l’eLearning, elle est devenue la reine de la cuisine »

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES AU SERVICE DE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES LA PÉDAGOGIE : LESQUELLES, COMMENT ET POURQUOI ?

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18 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

vaillant dans le domaine du TVET pour uneorganisation soutenue par le gouvernementfit remarquer que l’introduction des tech-nologies « a amélioré la qualité de l’ensei-gnement et la gestion du temps ». Parconséquent, cela signifie que « les res-sources peuvent être facilement recher-chées sur l’Internet » et que cela devientune « façon très efficace de partager dessupports d’apprentissage ».

La compréhension accrue de la manièredont on doit faire usage des technolo-gies fut le thème le moins cité parmi les sixcatégories, par 3 % des personnes interro-gées. Ces réponses attribuent l’améliorationdes résultats en matière d’apprentissagesimplement au fait qu’il existe maintenantune compréhension générale plus impor-tante du mode de fonctionnement des tech-nologies. Ceci est illustré par une femmeinterrogée en Afrique du sud travaillantdans le milieu scolaire, qui a observé que « les élèves acquièrent progressivement desconnaissances en informatique en utilisantles ordinateurs à l’école » et, de la mêmemanière, par une femme interrogée au Ni-géria travaillant dans l’enseignement supé-rieur, qui a expliqué que les résultats enmatière d’apprentissage s’étaient amélioréscar « davantage de gens se familiarisentavec les technologies et développent leurscompétences dans ce domaine ».

Le mobile n’a pas remplacéle non-mobile

Il convient de noter que 31 % des per-sonnes interrogées continuent à utiliser laradio chaque jour pour soutenir leur ap-prentissage. Cela montre l’importance auquotidien de la radio dans l’apprentissage,même au milieu de la variété d’outils tech-nologiques soutenant l’apprentissage. L’uti-lisation répandue des ordinateurs non reliésà l’Internet et des laboratoires informatiquesindique également une longue périoded’utilisation dans le système éducatif afri-cain des technologies plus anciennes.L’usage plus populaire des ordinateurs por-tables, PC non reliés à l’Internet et télé-phones mobiles suggère que ceux-ci ont

core l’objet de débats capitaux (Hinostrozaet al, 2012). Le grand nombre de répon-dants ayant rapporté que l’utilisation destechnologies numériques avait un impactpositif sur les résultats en matière d’appren-tissage tend à souligner l’importance d’uneexploration plus large de la nature de l’ex-périence de l'apprentissage avec les tech-nologies dans des contextes africains variés.Par ailleurs, c’est un travail de longue ha-leine consistant à évaluer la nature des ré-sultats en matière d’apprentissage et à ac-corder une importance plus nette auximpacts négatifs éventuels de l’intégrationtechnologique et des modes de gestion ef-ficaces desdits impacts. Ce dernier pointest un sujet qui n’est toujours pas suffisam-ment exploré.

été « intégrés » par les répondants bienau-delà des tablettes. L’usage peu rapportéde ces derniers dans l’apprentissage peutégalement être dû à cet outil qu’est la tech-nologie ayant pénétré le milieu de l'appren-tissage en même temps que l’enquête aété menée. Avec les anciennes technologiesqui mettent davantage de temps à devenirobsolètes, les résultats de l’enquête démon-trent aussi la prolifération des options of-fertes par les technologies au service del’apprentissage.

La popularité des sites de réseaux sociauxreflètent les nouvelles voies s’ouvrant auxcommunautés et réseaux en matière decommunication, de partage des connais-sances, d’apprentissage collaboratif et cul-turel en Afrique. Des anecdotes ayant traità l’utilisation de Facebook dans l’appren-tissage en Afrique suggèrent qu’elles sou-tiennent particulièrement les enseignantsdans leur communication avec les élèves(Verster 2010, Bosch, 2009). Cependant,l’intégration des réseaux sociaux commepartie intégrante de l’environnement pluslarge des médias sociaux, dans l’apprentis-sage et l’enseignement, a également ouvertune porte au cyber-harcèlement et aux vio-lations de la vie privée en ligne, qui com-mencent juste à faire surface dans les dis-cussions autour de l'eLearning Africa.

Le meilleur usage des technologies dansl’éducation réside dans l’accès aux res-sources en ligne et la motivation premièreen vue de cette utilisation est de fournirl’accès aux opportunités d’apprentissage.Cela montre clairement que l’accès aux res-sources d’apprentissage demeure unepréoccupation pour les professionnels dueLearning en Afrique. Par ailleurs, l’utilisa-tion répandue des technologies numériquesdans l’apprentissage en classe ou en dehorsde la classe, l’apprentissage à distance etl’apprentissage personnel révèle à la fois leniveau d’intégration des TIC dans l’appren-tissage et les manières variées et flexiblesde les utiliser.

Au niveau mondial et en Afrique, le rôledes technologies numériques dans l’amé-lioration des conditions, expériences et ré-sultats en matière d’apprentissage fait en- Photo : Karolina Lagiewka, Kenya, « Une disciple de la

Légion de Marie usant de la technologie mobile »

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES AU SERVICE DE

TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES LA PÉDAGOGIE : LESQUELLES, COMMENT ET POURQUOI ?

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En qualité de fournisseurs de technologies, Dell et Microsoft ont active-ment travaillé en vue de fournir la technologie nécessaire aux salles declasse de régions éloignées et, plus particulièrement, à des écoles n’ayantjamais eu accès à quelque forme de technologie informatique que ce soit.

La direction de l’école Mamoeketsi, au Lesotho, est parfaitementconsciente de l’importance des nouvelles technologies dans l’éduca-tion et l’autonomisation des jeunes. L’établissement est situé au Leso-tho, non loin de la capitale, Maseru. Le VIH/SIDA affecte un tiers de lapopulation totale, près d’un élève sur deux est orphelin. La plupart deceux-ci sont déjà familiers de la pauvreté. Bien que le gouvernementinvestisse 12 % de son PIB dans l'éducation - le taux d’alphabétisationdu pays est l’un des plus élevés d’Afrique – peu d’étudiants ont accèsaux nouvelles technologies. Moins de 5 % de la population a accès àInternet ou possède des téléphones portables aux fonctions les plusélémentaires (SMS, par exemple). Toutefois, grâce aux efforts de Mo-liehi Sekese, une charismatique professeure de sciences et de mathé-matiques enseignant au sein de l’école, les étudiants ont désormaisaccès à des technologies abordables améliorant de manière significa-tive leurs résultats scolaires et développant par là même leur potentiel.

Après avoir assisté à un événement intitulé Shape the Future, une ini-tiative organisée par Microsoft et promouvant l’accès aux nouvellestechnologies dans les pays en développement par le biais de partena-riats avec des sociétés telles que Dell, Moliehi Sekese a été marquéepar le dynamisme des étudiants face aux nouvelles technologies. Ellea ainsi mis sur pied un projet sur les plantes et les herbes locales, exi-geant des étudiants des rapports par SMS via des téléphones porta-bles empruntés à des parents ou amis. Le projet rencontra un énormesuccès, passionnant les étudiants à tel point que Mme Sekese reçutdes SMS jusqu’en pleine nuit. Cette dernière s’aperçut alors que l’écolese devait de fournir aux étudiants un accès aux nouvelles technologies,mais les coûts de cette entreprise demeuraient un obstacle majeur.

L’école Mamoeketsi souhaitait mettre en place des solutions technolo-giques abordables et faciles d’entretien, en vue de fournir aux étu-diants l’accès à Internet et de soutenir la recherche et la collaboration.L’école a ainsi mis en place une solution informatique avec Dell ‘zeroclients’ et Microsoft Windows® MultiPoint Server afin d’offrir aux étu-diants un environnement informatique centralisé à faible coût.

En raison du dynamisme lié à l’utilisation des technologies dans l'en-seignement, l'école a significativement réduit l’absentéisme. L’accèsaux nouvelles technologies peut certes être une grande source de mo-tivation pour les étudiants et par là même accroître la participation etl’engagement en cours, il n’en demeure pas moins qu’il peut égale-ment se révéler problématique auprès d’étudiants au rythme d’ap-prentissage plus réduit. L’informatique partagée est à même derésoudre ce problème en permettant à l’enseignant d’observer à dis-tance et d’interagir si besoin avec un élève depuis le poste informa-tique. Mme Sekese assure que : « Les enfants rencontrant certainesdifficultés se sentent souvent mal à l’aise à l’idée de poser des ques-tions en classe, et ils cessent en conséquence de venir à l’école. L'ab-sentéisme a cessé d'être un problème puisque, depuis que nous avonsdéployé la solution informatique, je n’ai plus besoin de perturber lereste de la classe ou encore d’attirer l'attention des apprenants res-tant plus en retrait ».

Les étudiants font également montre de plus d’enthousiasme et sont da-vantage motivés à l’école, du fait que celle-ci devient soudain un endroitoù ils découvrent un monde offrant plus de possibilités que ce qu’ils ima-ginaient. Mme Sekese remarque que : « Il est incroyable de voir à quelpoint les élèves peuvent apprendre dès lors que sont mis à leur disposi-tion des outils en mesure de les aider et inspirer. Avec le projet sur lesplantes locales, nous avons vu que nous pouvions motiver et encouragerles élèves avec quelques simples ressources. Nous pouvons faire beau-coup avec une petite solution abordable, et c’est la raison pour laquelle letravail réalisé avec Dell revêt pour nous une si grande importance »

Les étudiants sont désormais motivés et se préparent à leurs carrièresen suivant des recherches et collaborations en ligne. Dans le cadre deson programme d’études, Moliehi Sekese a créé de nombreux projetsde recherche qui poussent les élèves à collaborer et à partager leur tra-vail directement avec leurs pairs, mais aussi en ligne avec des étu-diants d’autres pays. La collaboration avec une école Norvégienne, parexemple, incite les élèves à dépeindre la vie quotidienne au Lesothovia des blogs et à comparer celle-ci à la vie des étudiants en Norvège.Les élèves, grâce à l’observation de leur propre quotidien et de sujetsde recherches inhabituels, tels que les événements locaux, saisissentainsi mieux leur pays et le monde dans son ensemble.

Moliehi Sekese est très optimiste : « Une conséquence de la rechercheet collaboration Internet des étudiants est qu’ils ont enfin découvertla carrière qu’ils souhaitent suivre. Par exemple, certaines et certainsdésirent devenir policières/policiers, afin de contribuer à la réductionde la criminalité dans le pays. D’autres souhaitent devenir indépen-dants et ouvrir leurs propres motels, de manière à promouvoir le tou-risme local. Il y a tellement de choses que les élèves ont appris etqu'ils n’auraient jamais eu l'occasion de découvrir il y a encore peu ; ettout cela grâce à cette solution ! En leur fournissant la technologie adé-quate, nous maximisons leur potentiel en tant qu'êtres humains ! »

Depuis la mise en place de la solution, les élèves de l’école Mamoe-ketsi dominent, dans les examens d’anglais, le classement des 700établissements du pays. Tous les sujets des programmes d’études duLesotho sont enseignés en anglais. En plus de suivre des cours en an-glais, les élèves sont tenus de passer un examen de langue anglaiseavant de pouvoir intégrer une école secondaire. Attendu que Mme Se-kese a évalué le cursus des étudiants et lu les blogs destinés aux étu-diants norvégiens, elle a remarqué que leur maîtrise de l’anglais s’esttrès rapidement développée. Moliehi Sekese nous assure que : « Lesrésultats de nos examens d’anglais furent les meilleurs parmi les 700écoles du Lesotho, après la mise en place de la solution Dell en vue decollaborer avec la Norvège. Lorsque les étudiants ont dû s'inscrire àune école secondaire, ils se sont rapidement aperçus qu'il était plusaisé de communiquer efficacement avec les administrateurs, ce qui fa-cilitait l’obtention d’une place dans l’établissement »

« Je ne doute pas une seule seconde du fait que la technologie améliorel’apprentissage et la vie. Nos résultats et les progrès réalisés grâce àDell et Microsoft sont la preuve de ce que vous pouvez accomplir si vousdisposez d’une technologie abordable » explique Moliehi Sekese.

David Angwin est directeur global field and channel marketing chez Dell | Cloud Client Computing

La technologie améliore l’apprentissage et les modes de vie

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 19

LES RÉPONDANTS À L’ENQUÊTE ET LEUR UTILISATION DES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES DAVID ANGWIN

David Angwin

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20 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES FINANCES, LES LOGICIELS ET LA BANDE PASSANTE SONT LES

CONTRAINTES MAJEURES

Certains des objectifs premiers de l’enquête et du rapport consistentà mettre à jour les défis rencontrés par les personnes interrogées, às’attaquer de manière réaliste aux échecs vécus et de développer une

compréhension des changements anticipés qui influeront sur l’utili-sation des technologies numériques, avec pour but d’améliorer l’ap-prentissage et l’enseignement en Afrique dans les prochaines années.

3. Contraintes, échec et changement

3.1 Les finances, les logiciels et la bande passantesont les contraintes majeures

Il a été demandé aux répondants d’identifierles défis auxquels ils étaient confrontés enutilisant des technologies numériques ausein du pays africain dans lequel ils travail-lent. Le manque de ressources financières,de logiciels et de formation adaptés ainsiqu’un réseau électrique limité et des en-traves dues à la bande passante se sontavérés être les plus importants défis aux-quels ils doivent faire face. )

Le manque de ressources financières estla contrainte citée la plus notable. Ceci estlié à la frustration exprimée des répondantsquant au manque de ressources disponiblespour acquérir des logiciels, payer des ser-vices en lien avec les logiciels ou le Web,former du personnel, mettre en œuvre desprogrammes et entretenir les infrastructures.

La majorité des personnes interrogées offi-cient pour des organismes publics et unnombre non négligeable d'entre elles ex-pliquent leurs frustrations par l’insuffisancede fonds mis à disposition par le gouverne-ment, manque à la fois historique et dû àla récession économique internationale plusrécente. Un homme interrogé - travaillant

« La raison du manque de moyens financiersest l’incapacité des banques locales à oc-troyer un prêt à mon organisation. ».

La deuxième contrainte la plus fréquem-ment citée au niveau de l’utilisation efficacedes technologies pour favoriser l’appren-tissage fut le manque de logiciels adaptés.Dans cette catégorie, les thèmes majeurssont des réflexions sur l’accès limité aux or-dinateurs fixes et portables ainsi qu'aux pro-jecteurs numériques dans leurs propres organisations. À titre d’exemple, une per-sonne travaillant pour une organisation sou-tenue par le gouvernement à l’île Mauricesouligna le manque d’accès global en indi-quant que « 34 % seulement de la popu-lation possède un ordinateur ». Dans lemême esprit, un fonctionnaire zambien in-diqua qu’il avait observé un « manque d’or-dinateurs portables/PC et de projecteurs nu-mériques ». D’un point de vue institutionnel,un directeur de formation d'une universitédu Zimbabwe mentionna que « certainsprofesseurs n’ont pas d’ordinateurs person-nels qu’ils peuvent utiliser pour accéder àInternet et à des programmes pouvant fa-voriser l’apprentissage ».

La troisième catégorie de réponses la pluscitée concernait les contraintes liées à labande passante. Une nouvelle fois, la ma-jorité des répondants a identifié le coût fi-nancier nécessaire à des connexions viablesau réseau comme le facteur prohibitif ma-jeur. D’autres ont souligné les disparités im-portantes en matière de bande passanteentre les zones urbaines et les zones rurales,tant au niveau du coût que de la perfor-mance. À titre d’exemple, un répondantkenyan a confié que dans les régions ruralesdu pays, « avoir un vaste impact est difficile

pour le gouvernement du Libéria - a dévoiléles contraintes à long terme auxquels ils fai-saient face : « En tant que pays émergentsortant d’une crise de plus de 15 ans, nosressources se sont appauvries, entraînantune pénurie de moyens financiers problé-matique. La fuite des cerveaux au Libériaengendre un manque de contenus éducatifsde qualité car il n’existe aucune spécialitéou spécialiste dans le pays en mesure de

guider des expériences en matière d’ap-prentissage pour ceux désireux d’appren-dre… nous manquons de moyens financierspour atteindre nos objectifs. ». Un autrehomme interrogé issu du domaine des TVETau sein d'une organisation soutenue par legouvernement de Tanzanie a indiqué quela contrainte la plus importante était sim-plement la « dépendance envers l’allocationde budgets de la part du gouvernementcentral ».

Cependant, a contrario, un répondantd'une organisation privée au Ghana a dé-signé la contrainte majeure comme étantla capacité limitée pour une banque localed’allouer un crédit à leur organisation :

0 10 20 30 40 50 60

54 %Manque de ressources financières

Manque de logiciels adaptés

Contraintes liés à la bande passante

Manque de volonté politique

Réseau électrique limité

Manque de formations adaptées

Autre

Contraintes de premier plan en matière d’utilisation des technologiesnumériques à des fins d’apprentissage

43 %

38 %

37 %

31 %

50 %

40 %

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CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT JENNY KING

en raison de la connectivité médiocre – laconnexion à Internet est lente et aléatoire,ce qui entraîne parfois des coûts élevés demaintenance ». D’autres ont déclaré que labande passante disponible à travers leurspays était inadaptée à un soutien efficace

zones où l’accès à Internet est possible, labande passante rend toute interaction sé-rieuse avec l’outil impossible. Au contraire,dans les zones où la connexion Internet estfiable et disponible, les écoles ne peuventpas se les offrir. ».

de l’utilisation interactive, de la vidéotrans-mission ou pour d’autres pratiques cou-rantes d'eLearning. Cette catégorie decontrainte est bien résumée par un hommeinterrogé travaillant pour le compte d’uneorganisation privée ougandaise : « Dans les

Qu’est-ce qu’une bonne connectivité ? Les réponses à cette questionsemblent être liées à l’expérience personnelle : les utilisateurs d’uneconnexion bas débit pensent que toute autre option est formidable,alors que les utilisateurs de l’ADSL souhaitent avoir des vitesses mon-tantes et descendantes de téléchargement plus rapides et moinschères. Nous avons donc besoin de nous attaquer à l’hypothèse qu’unebonne connexion dépend de l’expérience des utilisateurs individuels etqu'il ne s’agit en aucun cas d’une observation unique propre à l’Afriquedu sud.

Les régions auxquelles il convient de s’intéresser en urgence sontcelles situées en milieu rural et insuffisamment desservies par les ser-vices, où l’infrastructure n’est pas disponible. L'accès à l’informationest vital pour de nombreux secteurs, mais celui à l’éducationconcerne davantage la présente discussion.

En recherchant des manières de surmonter les difficultés causées parle manque d’infrastructures de connectivité, nous avons choisi denous impliquer dans une expérimentation sur les fréquences blanchesTV. Nous espérons trouver des réponses pour aborder de nombreusesquestions concernant la distance, les vitesses montantes et descen-dantes de téléchargement, les temps de réponse, la régulation dudébit et l’impact potentiel sur les autres utilisateurs du spectre. Lestests ont démarré le 25 mars 2013, ce qui me permet de partager nosconnaissances jusqu’alors acquises d’une manière assez générale.

Dans un premier temps, qu’est-ce qu’une fréquence blanche TV ? Pourfaire simple, il s'agit de canaux inutilisés dans le spectre de diffusiontélévisuelle. De nouvelles technologies de radiodiffusion et bases dedonnées permettent au spectre d’être utilisé pour transmettre par In-ternet sans fil sur des distances pouvant aller jusqu’à dix kilomètres.Ainsi, les fréquences blanches peuvent être utilisées pour déployerl’accès à l’haut débit et autres technologies d’information mobiles.Cette dernière est primordiale car elle a le potentiel suffisant pour surmonter le problème de la distance dans les zones en manque d’infrastructures.

Nous avons choisi de tester la technologie des fréquences blanches TVdans des écoles, en raison, d’une part, des relations d’e-Schools' Net-work avec les écoles et, d’autre part, parce que nous savons que lesécoles feront usage de toutes les compétences mises à leur disposi-

tion. Les écoles que nous avons choisies utilisent actuellement laconnexion au moyen d’un débit assez élevé. L’objectif de cette recherchen’est pas de mesurer les interventions existantes des TIC dans lesécoles mais plutôt la connectivité plus stable sur des distances plusimportantes.

L'expérience en étant toujours à sa phase première, nous devons en-core mesurer tout impact éventuel sur les méthodes d’enseignement.Cependant, je pense que les pratiques reposant sur « Apportez votrepropre appareil» (Bring Your Own Device, BYOD) seront progressive-ment utilisées pendant les cours. Les téléphones mobiles rentrerontdans les classes et leur importance ne peut être sous-estimée. En raison de l’augmentation des appareils en classe, les fournisseurs decontenus devront repenser la façon de les délivrer.

Le succès du projet en Afrique du sud peut être attribué à l’Autorité indépendante des communications d’Afrique du sud (ICASA), qui sou-tient la légitimité de l’expérimentation depuis le début. Il était vital dedisposer des personnes compétentes sur place, y compris d’un ges-tionnaire professionnel de projet, d’un bailleur de fonds engagé, demembres de la fraternité sans fil, des structures de soutien au niveauscolaire et des sociétés prêtes à fabriquer spécialement des appareilsradio et des logiciels pour ces derniers. Une autre étape cruciale résidedans l’évaluation et les comptes rendus qui seront effectués ainsi quela coopération de tous les partenaires – Google, CSIR Meraka, TENET,WAPA, Comsol Wireless Solutions et le e-Schools' Network – travail-lant étroitement ensemble pour garantir le succès du résultat.

Je vais brièvement parler de quelques limites auxquelles nous sommesconfrontés à ce sujet. Les nouveaux équipements et logiciels informa-tiques ont dû être spécialement fabriqués pour ce sujet car il n’existeactuellement aucune solution standard commercialisée. Chacun deces outils a dû être programmé pour communiquer entre eux et nousavons dû résoudre un bon nombre de dysfonctionnements. Cela signi-fie également qu’à ce stade, il n’existe aucun modèle d’évaluation, leséquipements utilisés n’étant pas commercialisés. Par ailleurs, ce spec-tre de haut débit doit encore être régulé, de sorte que le coût d’utilisa-tion des fréquences blanches sous cette forme est actuellementinconnu et sera probablement impacté par les contrats de licence etde régulation. Cependant, notre expérimentation fournira des informa-tions essentielles pour l’ICASA lui permettant de réguler le débit de

Exploiter les fréquences blanches TV pour l’apprentissage

Jenny King

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CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES FINANCES, LES LOGICIELS ET LA BANDE PASSANTE SONT LES

CONTRAINTES MAJEURES

En matière de bande passante, la quatrièmecatégorie de réponses a révélé que lemanque de volonté politique était lacontrainte majeure. À l'intérieur de cegroupe, les répondants ont exprimé leurfrustration au regard de leur gouvernementrespectif et, souvent, leur préoccupationselon laquelle leur gouvernement était enretard par rapport au reste de l’Afrique oule reste du monde. Pour certains d’entreeux, la volonté politique était considéréecomme le problème principal source detoutes les autres contraintes. Ceci a été dé-montré par une personne en poste au Ca-meroun dans le domaine des EFTP déclarantque : « La volonté politique est la contraintemajeure… l’éducation et tout ce qui tourneautour dépendent du gouvernement…pour une implémentation réussie des TICdans le champ éducatif, la volonté de l’Étatdoit être accompagnée par un investisse-ment majeur à la fois en termes d’acquisi-tion d’équipements informatiques délivrantune connexion, l’électricité et la construc-tion d’installations adaptées et dans la for-mation des enseignants en soutien. ». Parailleurs, un répondant togolais du secteuréducatif a illustré la façon dont le manquede volonté politique impacte l'ensembledu processus: « En raison du manque devolonté politique de la part des décideurs

gouvernement qui affirmait que « la volontépolitique est là mais la mise en œuvre estmédiocre » et par une femme venant duCap Vert indiquant que « le Cap-Vert estun pays doté de fortes compétences en ma-tière de politique et de ressources humaines,nous avons juste besoin de moyens finan-ciers. ».

La cinquième catégorie de réponses a iden-tifié la disponibilité limitée de l’appro-visionnement électrique comme étant le

du pays, l’acquisition d’équipements infor-matiques et de logiciels nécessaires au sou-tien de l’apprentissage et de l’enseignementest encore sous-estimé par la commu-nauté… cela conduit à un manque de ma-tériels pour les institutions éducatives. ».Cependant, il est important de noter quecertains sondés ne considèrent pas lemanque de volonté politique comme unobstacle majeur. Certains déclarent en effeténergiquement le contraire, comme l’illustrel’exemple d’un zambien travaillant pour le

manière adaptée. Un autre point qu’il convient de mentionner est quetous les professeurs ont dû être formés à l’utilisation des logiciels etdes équipements. Bien qu’il n’y ait eu aucun problème pour les profes-seurs à développer de nouvelles connaissances, ceci a nécessité un in-vestissement en temps considérable.

Dans notre organisation, nous avons trois stations de base et dixécoles spécialement choisies. Les écoles ont été sélectionnées par lebiais d’un processus rigoureux : elles devaient se situer dans un rayonde 10 km autour de la station de base et disposer de « geeks » au seinde l’école ainsi que du soutien enthousiaste de leurs proviseurs. Par-tant d’une liste présélectionnée de vingt écoles, nous l’avons réduite àdix finalement choisies pour cette expérience. Les trois stations debase sont situées dans un bâtiment de la faculté de médecine Stellen-bosch à l'hôpital Tygerberg et utilisent différents canaux de 8 MHzpour éviter les interférences.

À ce jour, l'expérience a montré que le signal avait la capacité de four-nir une connexion hors de portée visuelle (bien qu’une ligne à visibilitédirecte soit préférable). Des tests de vitesse ont montré une vitesse

descendante de téléchargement de 8 Mbits (mégabits par seconde) etune vitesse ascendante de 2 Mbits. À ce stade, je contacte une fois parmois les écoles pour rassembler les retours du personnel enseignant,et le CSIR Meraka effectuera des mesures sur les champs de spectre.

Avec une connexion disponible sur l’ensemble du territoire, apprendren’importe quand et n’importe où pourrait parfaitement entrer dans ledomaine du possible. Elle permettra aux enfants se trouvant dans toutle pays de se connecter quand ils le souhaiteront et de recevoir descours en ligne à partir d’une plateforme d’enseignants centralisée.Ainsi, peu importe où se situera l’enseignant ou l’élève, chacun pourraavoir accès à l’éducation. Les cours pourraient être répartis d’une classeà l’autre, où qu'elles soient situées. Ainsi, un élève dans une école enmilieu rural reculé et souhaitant choisir un sujet non proposé parl'école locale pourra participer et aura toutes les chances de le faireaussi bien qu’un enfant en centre- ville. Une éducation égale pour tous.

Jenny King est la directrice générale de l’eSchools’ Network, uneONG au service des besoins informatiques des écoles en Afrique du sud.

Photo : Glory Ibrahim, Tanzanie, « L’intégration des TIC dans l’enseignement de la médecine »

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CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES FINANCES, LES LOGICIELS ET LA BANDE PASSANTE SONT LES

CONTRAINTES MAJEURES

problème principal. Pour ce groupe, l’ap-provisionnement électrique a été souventqualifié d’aléatoire plutôt qu’entièrementinexistant. Les problèmes capitaux sont lescoupures électriques régulières dues à despénuries émanant du service public et lespannes imprévisibles liées au manque d’in-frastructures d’approvisionnement. Cettecontrainte a été exprimée par un travailleurd’une ONG en Tanzanie : « Vous pouvezacquérir des technologies, mais si vousn'êtes pas approvisionné en électricité, vousne pouvez pas faire fonctionner les équipe-ments fournis. ». Un répondant du secteurprivé œuvrant dans le milieu scolaire ou-gandais a évoqué le manque de réseau élec-trique fiable qui qui freine l’investissementdes personnes dans la technologie : « L’élec-tricité en Ouganda est si aléatoire que lesgens ne sont pas motivés pour dépenser del’argent dans des projets hasardeux en lienavec des technologies. ». Dans le même es-prit, au Nigéria, un sondé de l'enseignementsupérieur a rappelé que « l’électricité est sialéatoire que parler d’utiliser les technolo-gies semble irréaliste pour l’homme ; mêmesi l’éducateur a un accès raisonnable àl’électricité, les élèves qui sont les utilisateurseffectifs et les cibles de l’adoption des tech-

ligne simplement le « manque de formationadaptée » comme l’obstacle crucial. Un au-tre répondant qui travaille pour une orga-nisation soutenue par le gouvernement vaplus loin en critiquant l’approche choisiedans le mode de formation aux TIC pourl’apprentissage, en déclarant qu' « il n’existeaucune disposition du gouvernement à for-mer les gens » et qui suggère que « mêmeen présence d’une telle disposition, les po-litiques interfèrent et les ressources sontmal orientées ». Les différents sujets souli-gnés sont le manque de programmes deformation adaptés aux technologies dispo-nibles, parallèlement à l’inadéquation im-portante des opportunités de formation etd’emploi. Finalement, les conséquences dela forte disparité entre les zones rurales eturbaines sont identifiées comme étant unecontrainte de taille en matière de formationdes enseignants. Une Zambienne évoluantau sein du milieu scolaire explique que «l’enseignement étant peu rémunéré, lenombre d’enseignants formés dans les uni-versités est trop élevé dans les zones ur-baines, laissant les zones rurales se débrouil-ler avec les enseignants volontaires qui nesont pas toujours suffisamment qualifiéspour accomplir leurs tâches. ».

nologies ont peu le pouvoir... cela crée dela frustration et décourage beaucoup d’es-sayer ». Un homme interrogé, et égalementemployé dans l’enseignement supérieurprivé au Nigéria, a tout d’abord déclaré que« l’électricité limitée ou l’absence totale decette dernière est un défi majeur » mais,contrairement aux autres critiquant le gou-vernement, il a poursuivi en indiquant que« le gouvernement nigérien travaille vrai-ment durement pour résoudre ce problèmecar c’est l’un de ceux ayant véritablementimpacté chaque aspect de l’économie ».

La dernière catégorie de réponses seconcentre sur le manque de formationadaptée ou continue du personnel ensei-gnant en le désignant comme la contraintela plus forte en termes d’utilisation efficacedes technologies. Un manque de formationinitiale ou continue des enseignants, quece soit concernant l’utilisation basique oul’intégration pédagogique des technologies,a été le défi le plus largement cité. S’agissantde la qualité de la formation, l’adéquationlimitée de la celle finalement délivrée auxétudiants a été à plusieurs reprises évoquée,comme l’illustre l’exemple donné par un ni-gérien engagé auprès d'une ONG, qui sou-

Photo: Jonathan Kalan, Kenya, « Mogadishu se connecte à la toile »

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Durant la dernière décennie, une équipe de chercheurs a interviewédes cadres de milliers de sociétés dans vingt pays, y compris d’hôpi-taux et d’écoles, sur la qualité de la gestion dans ces organisations –la recherche la plus approfondie jamais menée. Les chercheurs sont arrivés au résultat qu’en classant les vingt pays par niveau de richesse(produit national brut par personne), les deux critères – qualité de ges-tion et richesse – se classent exactement au même niveau (Bloom etal, 2012).

En d’autres termes, il existe une relation évidente entre la qualitémoyenne de gestion dans un pays et la pauvreté et prospérité de sa population.

Bien entendu, corrélation ne signifie pas nécessairement causalité.Heureusement, la même équipe de recherche a mené une étude sur lagestion auprès de 28 grandes usines de textile en Inde. Les sociétésayant connu des améliorations significatives en matière de gestionont constaté également des améliorations déterminantes de la pro-ductivité. La recherche suggère que la poursuite de ces progrès sur 20ans entraînerait cinq points de pourcentage supplémentaire en termesde croissance économique annuelle de l’Inde – un progrès capital au-delà de la performance actuelle (Bloom, Eifert et al.).

En Afrique, où, selon l’Initiative africaine pour la gestion (African Ma-nagement Initiative), il n'existe qu'une seule école de commerce pour10 millions d'habitants, il y a une pénurie drastique de dirigeants ta-lentueux nécessaires pour réaliser de tels profits. Non seulement l’in-dustrie mais aussi des secteurs tels que la santé, l’éducation,l’agriculture, les infrastructures et même le tourisme accusent un re-tard car il n’y a pas suffisamment de gens dotés de compétences enmatière de gestion pour créer des sociétés et proposer efficacementdes services. Et sur un continent où les emplois dans l’économie cou-

rante sont souvent rares, posséder les compétences nécessaires à lagestion d’une petite entreprise prospère peut être un facteur majeurpour la capacité des gens à nourrir leurs famille.

Tout cela souligne la nécessité d’une éducation plus répandue et plusefficace en matière de gestion dans toute l’Afrique. Néanmoins, le mo-dèle traditionnel dans les pays développés, où une somme de 50.000US$ est nécessaire par an pour se rendre sur un campus et suivre des

cours magistraux pendant 15 heures par semaine, est à lafois irréalisable et non compétitif.

En Afrique, et sur tout le globe, les technologies émer-gentes et l’accès rapidement élargi auront un impacténorme sur le développement des compétences en vued’abaisser les coûts aujourd'hui prohibitifs de l’éducationen matière de gestion. De nouvelles technologies iront bienau-delà de la simple fourniture de contenus de différentesmanières et pourraient entraîner au bout du compte unecomplète réorganisation et un recentrage des institutionséducatives sur tout le continent.

Une façon de conceptualiser les changements en cours se-rait que la structure traditionnelle dans laquelle les univer-sités (y compris les écoles de commerce) approvisionnentl’ensemble de la chaîne de valeur, de la production deconnaissances aux cours, s’effondre. À sa place émerge-raient des acteurs spécialisés. La production de connais-sances est très coûteuse et seules les écoles favorisées quiont accès à des fonds publics suffisants peuvent offrir ce «stade de production ». Les écoles de commerce accueillentdes « ingénieurs pédagogiques » dont le rôle est d’adapterles connaissances produites dans d’autres lieux aux be-soins locaux. Bientôt, les facultés offriront moins de coursmagistraux et davantage de cours particuliers, comme le

modèle de la « flipped classroom » (classe inversée) dans laquelle desvidéos et des supports en ligne sont confiés aux étudiants pour faireleurs devoirs et où ils viennent en classe pour discuter de ce qu’ils ontabordé avec leurs enseignants.

La plus grande question pour l’Afrique est la manière dont les éduca-teurs, l’industrie, les agences de développement et les autres acteurspeuvent collaborer ensemble en vue de repenser le développement etl’offre éducative en matière de gestion au regard des avancées techno-logiques et des réalités économiques de l’époque moderne. En libérantces forces, il serait possible, comme jamais auparavant, de rendrel’éducation à la gestion accessible, abordable et adaptée à des mil-lions d’Africains sur tout le continent.

Guy Pfeffermann est le PDG du Global Business School Network, une organisa-tion caritative ayant pour mission d’améliorer l’éducation en matière de ges-tion dans les pays en développement, qu'il a créée en 2003 alors qu’il exerçaiten tant qu’économiste en chef de l’International Finance Corporation au sein

de la Banque mondiale.

Les nouveaux modèles de gestion éducative pour l’Afrique

Guy Pfeffermann

24 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT GUY PFEFFERMANN

Figure 1: Management Practice Scores (in Manufacturing) Vary by Country, but are Strongly Linked to Level of Development

Note: Averages taken across all firms within each country. 9079 observations in total.

2.6 2.8 3 3.2 3.4management

USJapan

GermanySwedenCanada

AustraliaUK

ItalyFrance

New ZealandMexicoPoland

Republic of IrelandPortugal

ChileArgentina

GreeceBrazilChinaIndia

Management et développement

Les scores en matière de pratiques de gestion varient en fonctiondu pays mais sont fortement liés au niveau de développement

EUJapon

AllemagneSuède

CanadaAustralie

RUItalie

FranceNouvelle-Zélande

MexiquePologne

République d’IrlandePortugal

ChiliArgentine

GrèceBrésilChineInde

Note : moyennes prises dans toutes les entreprises au sein de chaque pays. 9079 observations au total.Management

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 25

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LA QUASI MOITIÉ DES RÉPONDANTS A CONNU L’ÉCHEC

La conférence eLearning Africa a tenté deporter une attention plus grande aux débatsautour des échecs vécus et des expériencesen matière d’utilisation des technologiesnumériques en faveur de l’apprentissageen Afrique. Le « Fail Faire » à eLearningAfrica 2012 a encouragé des participants àla conférence à rendre des rapports hon-nêtes et transparents sur les situationsd’échec vécues. Au cours d'eLearning Africa2013, la discussion s’est focalisée sur lacompréhension des échecs et l’importancedes leçons tirées des erreurs en matièred’apprentissage. Le point central pour cefaire est une session intitulée KushindwaBazaar (kushindwa signifie « échec » enkiswahili). En contribuant à cet objectif lorsde la conférence, l’enquête a égalementdemandé aux personnes interrogées de ré-fléchir et d’évaluer leurs propres expériencesd’échec.

Parmi les répondants à l’enquête, 49 % re-connaissent avoir connu un échec dans l’uti-lisation des technologies au service de l’ap-

étaient les pannes d’ordinateurs et élec-triques, la connexion Internet intermittenteet un débit inadapté. Des échecs « moinsimportants » ont été également rapportésau sein d’institutions, comme l’a fait remar-quer un homme interrogé travaillant dansl’enseignement supérieur en Zambie : « Ilest difficile de trouver des as dans certainsdomaines qui feraient bouger les choses, ilexiste parfois un manque de volonté poli-tique où des décisions majeures sont né-cessaires – les choses avançant ainsi trèsdifficilement. ». De la même manière, unresponsable de formation travaillant au Ke-nya a indiqué que leurs échecs étaient liésau fait qu' « il n’existait pas de vrai enga-gement de la part des responsables poursoutenir les participants. La gestion des car-rières et des talents n’existe que très rare-ment, mis à part le DRH ». Dans le mêmeesprit, un répondant sud-africain de l’en-seignement supérieur privé a exprimé sonopinion selon laquelle l’échec est lié au faitque « l' eLearning requiert un soutien im-pliqué et constant et des encouragements

prentissage. D’autres, 21 %, indiquentn’avoir pas connu d’échec et 21 % disentque la question ne s’applique pas à eux.

Pour ceux ayant indiqué avoir subi deséchecs, les réponses les plus courantes

3.2 La quasi moitié des répondants a connu l’échec

Réponses combinées à la question du sondage : quelle est la nature des erreurs quevous avez commises lors de l’utilisation des technologies d’apprentissage ?

Oui, j’ai fait l’expérience d’un échec .49 %

Non, je n’ai pas connu d’échec ..........21 %

Je ne sais pas .........................................9 %

Non applicable ....................................21 %

Échec vécu en matière d'eLearning

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26 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LA QUASI MOITIÉ DES RÉPONDANTS A CONNU L’ÉCHEC

– c’est une chose vivante. Développer uneplateforme et héberger des contenus statiquessans aucune forme d’interaction, retoursou communication n’est pas efficace ».

La majorité des raisons invoquées concer-nant les échecs vécus était liée aux réseauxet à l’infrastructure, plus précisément aumanque d’investissement initial suffisantdans le réseau, une politique limitée poursuperviser l’utilisation et le développementdu réseau et un carence en formation tech-nique pour les responsables de sa mainte-nance. Un directeur d’une université nigé-rienne suggère que les pannes de servicesont dues « au fait que la technologie n’estpas une production locale ». Plus généra-lement, plusieurs répondants attribuent leséchecs à la réticence des éducateurs à adap-ter et adopter de nouvelles méthodes d’utilisation des technologies dans leur enseignement.

Il a été également demandé aux personnesinterrogées de proposer des changementsou des solutions pour remédier aux échecsqu’ils avaient subis. Cela a donné lieu à unlarge éventail d’idées innovantes proposéespar les répondants à l’enquête sur la basede leurs expériences vécues, beaucoupd’entre eux reconnaissant que leurs tenta-tives auraient été vraisemblablement plusfructueuses si le débit et l’électricité avaientété fournis là où ils étaient insuffisants au-paravant, si le soutien financier avait été ap-porté, si la formation des enseignants avaitété une priorité et s’il y avait eu une meil-leure gestion des politiques et organisationsen place autour de l’utilisation efficace destechnologies aidant à l’apprentissage.

Plusieurs répondants ont souligné la façondont leurs programmes auraient pu avoirété conçus de manière plus efficace en amé-liorant et modernisant régulièrement l’infrastructure nécessaire pour la techno-logie à utiliser dans l’éducation. Ceci est il-lustré par l’exemple d’un homme interrogéissu de l’enseignement supérieur en Zambie,qui conseille « d’investir dans des systèmesd’alimentation électrique de secours, telsque des générateurs et des lignes élec-triques dédiées » et « de moderniser leséquipements informatiques tous les deux

le personnel enseignant utilisant ces tech-nologies. De nouveau, un répondant deTanzanie d'une ONG évoluant dans le milieuscolaire expliqua que la plupart des échecsrencontrés étaient dus à la corruption, as-socié à un manque d’engagement. Il sug-géra que les leçons capitales tirées sont lanécessité de promouvoir la transparenceet un « plaidoyer stratégique amélioré ci-blant tous les parties prenantes, y comprisles parlementaires, en démystifiant les TICau service de l’apprentissage et des al-liances stratégiques avec des partenairesinternationaux ».

Enfin, il a été encourageant de noter plu-sieurs réponses parmi lesquelles les répon-dants ont souligné la façon dont ils avaienttiré des enseignements de leurs échecs puisadapté leur approche en conséquence. Unefemme au service d'une ONG d' Afrique dusud a expliqué qu’auparavant, ils avaientoffert un « soutien continu trop minime…et une formation trop large et pas directe-ment utile » mais que, désormais, leur « approche de la formation a changé radi-calement pour devenir un modèle cumula-tif, adapté et continu de formation, baséspécifiquement sur les besoins individuelsde l’enseignant et de l’école ». eLearningAfrica est engagé dans la promotion d’unetelle culture d’apprentissage réfléchi, colla-boratif et positif à partir des échecs pouraméliorer la pratique.

ou trois ans ». Une universitaire sud-afri-caine a choisi d’expliquer pourquoi cemanque d’investissement est une telle limi-tation fréquemment rencontrée, en décla-rant que « personne ne souhaite financerune infrastructure peu efficace ».

D’autres ont rapporté que les plus grandesleçons qu’ils avaient tirées concernaient lesbesoins en organisation, stratégie et impli-cation. Un homme interrogé travaillant pourune organisation privée en Afrique du suda expliqué que la raison de leur échec étaitle « soutien limité de la part de la directiongénérale ainsi qu’une mauvaise compré-hension de ce que l'eLearning requiert pourconnaître le succès » et que l’enseignementpremier tiré est la nécessité « d’une stratégieet d’un objectif clairs sur le long terme etdéfinissant ce qui doit être atteint par l’uti-lisation de l' eLearning, ainsi des moyens fi-nanciers et organisationnels consacrés à ceteffet ». En insistant de la même manière,un fonctionnaire du Swaziland travaillantde l’enseignement supérieur a raconté com-ment ils ont découvert l’importance de la« pratique institutionnelle basée sur la stra-tégie » au lieu de simplement dépendre de« l'intérêt individuel » du personnel ensei-gnant. Il suggéra que son institution « né-cessitait une politique claire quant à l'utili-sation des technologies au service del’apprentissage comme base des efforts re-quis pour l'acquisition de ces technologies» et souligna l’importance de récompenser

Photo : Hija Salehe, Tanzanie, « Les agriculteurs urbains : des solutions grâce au téléphone cellulaire »

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Veuillez nous raconter votre parcours personnel : quellefut votre expérience la plus enrichissante et influente enmatière d’éducation au fur et à mesure de votre parcours ? J’ai toujours aimé lire. Aussi loin que je puisse me souvenir, j’ai eu uneespèce de fiction littéraire entre mes mains et tout commença par letout premier livre que ma mère m’acheta, Thumbelina, que j’ai com-mencé à lire et fini dans le magasin. J’avais environ cinq ans.

Pourquoi trouvez-vous que cette lecture vous a influencée ?Cet amour de la lecture a vraiment ouvert mon esprit et mon monde etm’a dotée d’une curiosité que j’ai trouvée très utile pour moi en tantqu’adepte de Internet de la première heure.

Qu’est-ce qui vous a inspirée pour créer Shakai Media ? J’ai commencé à bloggeur en 2004. Les trois premières années, lesbloggeurs en Ouganda avaient fondé une grande communauté qui seréunissait une fois par mois. Ce fut ma première incursion dans lesmédias sociaux et donc, naturellement, je me suis familiarisée avecFacebook et Twitter comme un poisson dans l’eau et j'ai découvert lafacilité avec laquelle il était possible de tirer profit des médias sociauxcomme moyens d’atteindre un large public.

Honnêtement, c’était surtout égoïste. Je voulais être capable d’enga-ger le dialogue avec les marques que j’utilisais et j’étais découragéepar le fait que peu d’entre elles étaient en ligne. J'ai décidé de lancerShakai Media pour les aider à comprendre comment utiliser ces outilsqui étaient déjà là pour leur permettre de parler à des gens comme moi.

Comment avez-avoue influé sur Shakai Media à sa création ?J’étais à la base de ce projet, ce fut donc ma première manière d’in-fluer dessus. Aujourd’hui, je suis en charge de l’aspect commercial deschoses, mais je suis toujours capable de donner un coup de main sur leplan créatif.

Pouvez-vous donner un exemple des défis auxquels vousavez été confrontée dans le processus de lancement deShakai Media et nous dire comment vous y avez fait face ?Le défi le plus important aurait dû être l’adaptation lente. Bien quel’utilisation des médias sociaux soit une manière relativement peucoûteuse de rester en contact avec un public, celui-ci a pris du temps às’y familiariser. Ceci a changé de manière drastique lorsque j’ai dé-marré l’affaire. Beaucoup de sociétés offrent le même service mainte-nant sur le marché ougandais et nombreuses sont celles qui l’ontajouté en tant que département en tant que tel. Ceci nous a conduits ànous concentrer davantage sur les PME et à les pousser aussi à utiliserles médias sociaux.

Selon vous, comment les technologies peuvent-elles aiderau mieux au développement humain sur le long termedans toute l’Afrique ?Je pense qu’il est important d’adapter les technologies à la réalité duterrain. Je suis particulièrement passionné par les technologies déve-loppées en Afrique par des personnes qui sont confrontés eux-mêmesaux problèmes qu’ils s’emploient à résoudre. WinSenga

(winsenga.wordpress.com) en est un magnifique exemple. Ces jeunesougandais ont modifié la traditionnelle corne de Pinard utilisée pardes sages-femmes [pour mesurer le cœur du fœtus pendant la gros-sesse] et ont créé une application Windows mobile lisant les informa-tions collectées.

Il est important d’éviter la simple transplantation des technologiesqui ont marché à un endroit et de penser qu’elles sont appliquées par-tout où elles ont été introduites.

Selon vous, quel est le changement le plus significatif né-cessaire pour s’attaquer aux défis en matière d’éducationet de formation auxquels est confrontée l'Afrique ?Pour parler comme une O-ougandaise qui a grandi et est allé à l'écoleici, je pense qu’il y a un besoin de révolution conceptuelle importante.Notre système éducatif ne forme pas les gens pour les emplois qu’ilsauront réellement ou les emplois étant même disponibles. L’accent esten grande partie mis sur les cols blancs au détriment des autres. Celaengendre entre autres une sorte de ressentiment pour tous les em-plois qui ne sont pas dans le secteur des entreprises.

Les rues sont pleines de jeunes récemment diplômés et d’autres diplô-més plus anciens qui recherchent des emplois qui n’existent pas ici. Unesprit d’entreprise fait défaut chez beaucoup d’entre eux et une partiede la responsabilité incombe au système scolaire. Le vent commencelentement à tourner et j’espère vivre assez longtemps pour voir deschangements importants.

Selon vous, quelle est l'initiative la plus porteuse de transformation et la plus innovante et passionnante prenant corps actuellement en matière de technologies et d’éducation, de développement des connaissances etd’apprentissage et de formation tout au long de la vie ? Je suis de près les progrès de Fundi Bots (fundibots.com) réalisés ici,en Ouganda. Fundi Bots œuvre pour faire découvrir aux étudiantsl’électronique, et notamment la robotique, tout en les passionnantpour ces sciences. Elle a déjà obtenu une subvention de Google RISE etje suis impatiente de voir les scientifiques qui en résulteront. Elle or-ganise des sessions dans des écoles dans tout le pays et c’est vérita-blement impressionnant de voir la joie sur les visages des enfantslorsqu’ils donnent vie à quelque chose qu’ils ont créé !

Quelle est la leçon la plus importante ou le conseil quevous partageriez avec d’autres personnes désireuses demarcher dans vos pas ?N’ayez pas peur de l’échec. C’est la chose la plus importante que j’aiapprise. Chacun de mes échecs n’a pas été total car il y a toujoursquelque chose à apprendre de vos erreurs.

En pensant aux cinq prochaines années à venir, que voyez-vous à l’horizon concernant les changements influents etles tendances qui agiraient sur l’intégration des technolo-gies éducatives dans l’enseignement en Afrique ? Déjà, le mobile s’est révélé formidable sur le marché africain. Je vois cephénomène se développer même au-delà de cinq ans. L’accès à des

« N’ayez pas peur de l’échec »

Interview de Darlyne Komukama, fondatrice de Shakai Media

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 27

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT INTERVIEW DE DARLYNE KOMUKAMA, FONDATRICE DE SHAKAI MEDIA

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Interrogés sur les changements majeurs quidécouleront de l’utilisation des technologiesdans l’apprentissage dans les cinq pro-chaines années, les médias sociaux, les tech-nologies mobiles, l’augmentation de labande passante, les MOOC et la mise enœuvre d’une politique ont été chacun misen évidence.

Le caractère inévitable de l’influence crois-sante de la mobilité sur l’éducation est évi-dent à partir du commentaire d’un directeurd’une association située au Kenya, qui a in-diqué que : « Les technologies mobilescontinuent de pénétrer des régions de plusen plus étendues et, ainsi, la propagationaugmentera assurément les niveaux d’édu-cation d’une manière ou d’une autre. ». Dela même manière, un fonctionnaire du gou-vernement de Tanzanie a anticipé que « deplus en plus de gens seront capables d’ac-céder à l’information par le biais d’appareilsportables ».

Une ougandaise interrogée travaillant dansl’enseignement supérieur a attribué l’aug-mentation de l’usage des technologies mo-

accrue des technologies mobiles et laconnectivité : « Puisque davantage de gensont accès aux technologies mobiles, la de-mande en connexion plus rapide et plus ef-ficace forcera les fournisseurs de services àaméliorer leur connectivité. ». C’est ce querévèle le rapport de la RIA, qui reconnaît lafaçon dont l’émergence des téléphones mo-biles pouvant se connecter à l’Internet etles adaptations plus minimes des applica-tions en matière de bande passante, no-tamment des médias sociaux, conduisent àune rapide diffusion d'Internet mobile. Cesentiment a été exprimé une nouvelle foispar un fonctionnaire du Ghana qui a com-menté l’émergence des téléphones pouvantse connecter à l’Internet et le développe-ment de l’accès aux Smartphones : « Denombreux étudiants et enseignants, et lepublic en général, ont accès aux Smart-phones avec toutes les applications leur per-mettant d’apprendre. ».

biles à la concurrence qui s’est mise en placesuite à l’expansion rapide des sociétés spé-cialisées en technologies mobiles : « Le nom-bre accru de sociétés spécialisées dans lemobile en Afrique a ouvert une opportunitéplus large pour presque la majorité d’accé-der aux téléphones mobiles et d’en possé-der personnellement. Cela a pour consé-

quence des tarifs d’appel bon marché enraison de la forte concurrence entre les so-ciétés de télécommunication. ». Ces senti-ments correspondent aux opinions expri-mées dans un rapport de recherche rédigépar la Research ICT Africa (RIA, 2012), quidit que le taux de possession de téléphonesmobiles dans la plupart des pays africainsest plus élevé que les 40 % dans les réseauxtéléphoniques qui sont soupçonnés de dé-clencher des effets de seuil dans le réseauassociés à une croissance économique. Onprévoit un milliard de détenteurs d’un té-léphone mobile en Afrique en 2015 (Ven-tureburn, 2013).

Un enseignant d’une école secondaire enZambie a souligné le lien entre l’utilisation

28 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES CHANGEMENTS À ATTENDRE DANS LES CINQ PROCHAINES ANNÉES

3.3 Les changements à attendre dans les cinq prochaines années

0 5 10 15 20

18 %Technologies mobiles

Médias sociaux

Meilleur débit

Essor des MOOC

Mise en œuvre d’une politique

Changements prioritaires dans les cinq prochaines années

13 %

9 %

9 %

12 %

Smartphones abordables augmentera le nombre d’applications afri-caines sur le marché et je suis impatiente de découvrir certaines deces innovations.

En quoi Shakai Media contribuera-il au développementhumain en Afrique pour les cinq prochaines années ?

Nous continuerons d’attirer le plus de personnes possible vers les mé-dias sociaux. Comme l’a évoqué Tim Burners Lee lors de l’évènementTEDX qui a eu lieu à Kampala, et je vais paraphraser, la chose la plus im-portante est d’accéder au contenu sur Internet. Plus nous obtiendronsd’informations, plus nous serons capables d’en faire quelque chose. Sha-kai Media continuera d’apporter sa petite contribution pour y parvenir.

Photo : Felix Warom Okello, Ouganda, « Les possibilités decommunication ont facilité la vie en zone rurale »

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 29

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES CHANGEMENTS À ATTENDRE DANS LES CINQ PROCHAINES ANNÉES

De la même manière, interrogé sur le chan-gement le plus important qui pourrait s’at-taquer aux défis en matière d’éducation etde formation en Afrique, un professionnelde Namibie a déclaré ce qui suit dans uneinterview :

« est actuellement en train de s’engagerdans un vaste projet couvrant 6 000 km deréseaux de fibres optiques à travers le ter-ritoire, afin de faciliter l’accès au haut débitpour toutes les couches de la population ».

Se référant à l’essor des MOOC en tant quechangement capital qui se produira durantles cinq prochaines années, les répondantsmontrent leur optimisme sur le fait que lesMOOC pourraient offrir une opportunitésignificative au développement de l’accès àl’enseignement supérieur sur tout le conti-nent. Plusieurs répondants ont exprimél’opinion que les MOOC ouvrent une pers-pective d’aboutir à « l’éducation pour tous ».Un répondant travaillant dans l’enseigne-ment supérieur au Swaziland a expliquéque « les établissements d’enseignementsupérieur connaîtront une augmentationde leurs admissions puisque l’accès à cesinstitutions sera amélioré par les technolo-gies d’apprentissage ». D’autres ont notéque de nombreux étudiants et chargés decours faisaient déjà usage de manière si-gnificative du matériel en ligne, peut-êtreen suggérant une définition flexible quantà ce que les répondants considèrent commeétant un MOOC. La majeure partie de ladiscussion sur le potentiel des MOOC envue de transformer l’enseignement supé-rieur s’est focalisée sur le rôle des cours ou-verts des universités internationales d’élite.eLearning Africa 2013 contribue à ce débatsur la base des expériences des REO, del’apprentissage ouvert et des MOOC dansdifférents contextes africains.

Apportant un commentaire sur l’essor desmédias sociaux, un répondant kenyan tra-vaillant dans le secteur privé a confié sonopinion selon laquelle « les médias sociauxdeviennent comme une version numériquede vous-même et si vous n’avez pas decompte auprès de l’un d’entre eux, vousn’existez tout simplement pas ! ».

Ces opinions sur les médias sociaux reflètentégalement les tendances identifiées dansla littérature populaire au sujet de l’essordes médias sociaux, d'Internet mobile etd'une bande passante plus efficace. Un rap-port récent rédigé par Deloitte et GSMA(2012) suggère qu’en 2012, il y avait ap-proximativement 22,9 millions d’utilisateursde Facebook en Afrique, la grande majoritéétant dotée d’un accès au site depuis leurstéléphones mobiles. L’étude de la RIA a ré-vélé également que dans la plupart desonze pays africains analysés, l’utilisation dutéléphone mobile pour se connecter à desréseaux sociaux (tels que Facebook) est pluscommune que son usage à des fins de lec-ture ou de rédaction de courriels, ce qui in-dique un effet de substitution potentiel ducourriel en faveur des plateformes de ré-seaux sociaux.

Parmi les commentaires sur l’espoir d’aug-mentation de la bande passante dans lescinq prochaines années, les répondants ontidentifié l’impact des câbles en fibre optiqueet des programmes nationaux sur l’élargis-sement de l'accès au haut débit. Un répon-dant de Côte d’Ivoire a déclaré que le pays

« En raison de l’évolution rapidedes diverses formes de techno-

logies d’assistance et de la décentralisation concomitantedu coût par unité, le seul chan-gement important requis est larégulation de l’accès universelgratuit à Internet haut débit,

avec l’implication inhérente quetous les centres éducatifs

devront avoir l’infrastructure etle réseau électrique adaptéspour y parvenir. Quelle est la référence raisonnable en ma-tière de débit pour les écolesafricaines ? La plupart des

spécialistes en TIC4E croient quela définition du « haut » débitpour les écoles devrait être d'aumoins 10 Mbits, de nombreux

pays ayant déjà fixé des objectifsd’au moins 100 Mbits, voire 10Gbits, dans l’avenir proche. ».

Photo : Yves Cédric Ntsama, Cameroun, « Se divertir grâce à l’eLearning et aux jeux éducatifs multimédias »

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Il y a eu une rumeur grandissante au sujet des concepts de Ressourceséducatives ouvertes (REO) et de Cours en ligne ouverts et massifs(MOOC) et sur la manière dont ils transformeront l’éducation dans lemonde. Les REO ont fait l'objet d’une attention accrue d’un point devue général, avec de nombreux projets subventionnés par des dona-teurs (menés le plus souvent par des universités) et offrant une placeà l’expérimentation avec des modèles différents d’ouverture et de re-cherche sur l’impact éducatif que ceux-ci pourraient avoir. Plus récem-ment, des gouvernements et organisations intergouvernementalesdans le monde entier ont commencé à examiner plus en détail le po-tentiel éducatif des REO et des licences ouvertes. De même, les MOOCont poussé comme des champignons, souvent mis en place avec oupar quelques universités mondiales de premier plan. Accompagner cesactions a fait l'objet d’une pléthore d’analyses du modèle de MOOC etson impact vraisemblable sur l’éducation dans le long terme.

D’après la conférence de l’UNESCO en 2002, les REO sont un simpleconcept légal : elles décrivent toute forme de ressource éducative ou-verte au public de toute nature sans besoin associé de payer des royal-ties ou redevances. Différentes options émergentes et pouvant êtreutilisées pour définir la manière dont les REO font l’objet de licencesd’utilisation, quelques-unes d’entre elles permettant simplement decopier et d’autres permettant aux utilisateurs d’adapter les ressourcesqu’ils utilisent. Les plus connues d’entre elles sont les licences Crea-tive Commons (creativecommons.org). Contrairement aux REO, leconcept de MOOC n’implique pas, par définition, des licences ouvertes ;en fait, de nombreux MOOC ne peuvent faire l’objet de licences ouvertes.

Deux études auxquelles j’ai participées en 2012 ont révélé une netteévidence de l’intérêt grandissant pour les MOOC et les REO. Dans unpremier temps, une enquête sur les politiques en matière de REOmenée par la Communauté d’apprentissage (CdA) a réuni divers exem-ples de politiques gouvernementales en matière de REO et de licencesouvertes. Plus important encore, la recherche que nous avons menéepour la CdA sur le cas commercial des REO a montré clairement le dé-veloppement des activités en matière de REO au-delà du domaine desprojets subventionnés avec des gouvernements montrant un intérêtparticulier pour le potentiel économique lié à l’utilisation des manuelslibres d’accès pour réduire le coût d'obtention des supports scolaires.De la même manière, des universités montrent un intérêt croissantpour l’exploitation des REO à différentes fins, en particulier pour explo-rer des modèles alternatifs d’accréditation face à la pression crois-sante d’étendue de l’accès à l’enseignement supérieur (un vecteursimilaire à l’origine de nombreuses initiatives liées aux MOOC). Dansdes travaux d’analyse de la rentabilisation, nous avons trouvé quatredomaines dans lesquels les informations émergentes montrent les béné-fices économiques actuels ou potentiels à tirer de l’exploitation des REO.

1. Exploiter les REO dans la création de nouveaux cours contextuelle-ment adaptés. Une étude de cas provenant de Guyane démontre vi-goureusement, même si ce n’est que de manière anecdotique, lesréductions importantes de coûts pouvant résulter de cette ap-proche.

2. Demander des licences ouvertes sur le marché des manuels sco-laires. L’économie du marché des manuels scolaires, notammentdans les lieux où l’économie d’échelle est déjà facilement mise en

œuvre, indique clairement que des bénéfices importants en ma-tière d’efficacité peuvent être obtenus en optant pour des licencesouvertes. Cette approche est accompagnée par la preuve manifesteémanant du monde entier que les gouvernements croient de plusen plus à son potentiel et commencent à se tourner résolumentvers de tels modèles.

3. Publier des recherches sous licences ouvertes. Bien que n’étant pasune REO en tant que telle, la recherche est un besoin critique enressources pour une éducation véritable, notamment au niveau del’enseignement supérieur. Exploiter les REO pour créer des modèlesd’évaluation en matière d’accréditation [qui inclut les expérimen-tations sur les MOOC]. Ces travaux sont toujours au stade prélimi-naire et, par conséquent, il n’existe aucune donnée concrète pourprouver les profits économiques actuels, mais il sera intéressant desurveiller l’avancée dans ce domaine dans les prochaines années.

À première vue, ces tendances offrent un fort potentiel dans les paysafricains où les budgets sont généralement peu fréquents et les res-sources faisant l’objet de licences ouvertes offrent la possibilité defournir un accès plus avantageux à du matériel de qualité pour l’édu-cation et la recherche, à la fois dans les écoles et les universités.

Néanmoins, ces développements me mettent mal à l’aise. Je vois dansl’essor des manuels scolaires libres et des MOOC une réplique des mo-dèles d’éducation qui ne répondent plus aux besoins de nos sociétés.Il est vrai que les manuels scolaires libres pourraient aider à faire bais-ser le coût d’obtention de ces derniers pour les écoles, mais ils sontlargement motivés par une hypothèse que les modèles organisation-nels sous-jacents de cursus basés sur les cours en classe, avec desrôles et responsabilités définis pour les enseignants et ayant pour but« d’enseigner des contenus », seraient ce qui préparerait au mieux lesjeunes à leur insertion dans la société et leur éducation future. Demême, la vaste majorité des MOOC semble imiter la logique et lastructure des cours universitaires traditionnels. Malheureusement, denombreux MOOC apparaissent également comme étant ouverts àtous, malgré leurs allégations marketing avançant le contraire. Cesnouveaux modèles sont maintenant majoritairement des visions édu-catives anciennes, présentées dans un nouvel emballage : du vin vieuxdans des outres neuves.

Actuellement, nous exploitons essentiellement l’innovation des REOpour reproduire les modèles d’éducation descendants aux contenusriches qui ont été développés il y a cent ans pour répondre aux besoinsdes sociétés à la suite de la révolution industrielle, des modèles danslesquels l’étudiant est principalement un « consommateur » passif decontenus éducatifs dont la tâche première est de remplir des missionsd’évaluation standardisées pour obtenir une accréditation. Les ma-nuels scolaires libres tendent à renforcer ces modèles au lieu de per-mettre une reconfiguration fondamentale de l’interaction entre leséducateurs et les étudiants.

Par conséquent, l’impératif urgent – et le véritable potentiel de trans-formation des REO et des MOOC – consiste à élaborer de nouveauxsystèmes pour l’éducation qui pourraient aider nos sociétés, et no-tamment nos jeunes, à se frayer un chemin à travers un monde danslequel le désordre semé par les technologies de l’information et de la

REO et MOOC : vin vieux, outres neuves ?

Neil Butcher

30 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT NEIL BUTCHER

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 31

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES CHANGEMENTS À ATTENDRE DANS LES CINQ PROCHAINES ANNÉES

Une namibienne interviewée a égalementparlé de nombreux changements qui, com-binés, permettent l’émergence d’une tech-nologie et d’une architecture en matièred’apprentissage :

Il est particulièrement intéressant de souli-gner le nombre prépondérant de répon-dants qui considèrent la mise en œuvred’une politique nationale et le changementdes comportements et des sensibilisationscomme étant des modifications significa-tives qui émergeront ces cinq prochaines

significatifs dans les prochaines années, unsondé sud-africain du secteur privé a déclaréque : « Le développement d’une politiquenationale adaptée offrira un cadre pour me-ner la transformation des TIC et son usagedans le développement durable. ». Un autrerépondant du Zimbabwe travaillant dansl’enseignement supérieur a clairement ex-primé sa frustration face à la situation ac-tuelle et son espoir qu’une politique natio-nale sera adoptée et mise en œuvre : « Lesefforts et initiatives actuels en matière d’uti-lisation des technologies d’apprentissageau Zimbabwe sont incohérentes et noncoordonnées. Une politique nationale soi-gneusement élaborée et correctement miseen œuvre pourrait aider à la coordinationde tous ces efforts. ». Un autre sondé del’enseignement supérieur, cette fois-ci auNigéria, a exprimé son espoir similaire quantaux conséquences de l’élaboration d’unepolitique : « Avec une politique en matièrede TIC, chacun devra obligatoirement avoirdes connaissances en matière d’informa-tique - aujourd'hui, les examens nationaux,tels que le conseil commun des admissionset immatriculations, seront effectués par lebiais du recours à la formation assistée parordinateur. ».

années. Cela reflète une attente évidenteà l’égard du gouvernement pour qu’il joueun rôle central dans la promotion d’un accèsà grande échelle aux technologies numé-riques pour soutenir l’apprentissage. Nom-

breux sont les répondants ayant expliquéque si le gouvernement national adoptaitune politique adéquate, l’implémentationà grande échelle des technologies numé-riques dans l’apprentissage s’ensuivrait alorsnaturellement. Interrogé sur les raisons fai-sant penser qu’il s'agirait de changements

communication nécessitent une approche entièrement nouvelle desconnaissances, du savoir-faire et des compétences. Un accès continuet omniprésent aux contenus et aux cours ouverts nous offre l’oppor-tunité de repenser le fondement sur lequel nous traduisons les expé-riences éducatives à la fois des élèves en milieu scolaire et desétudiants universitaires.

En agissant ainsi, nous avons l’opportunité de repenser l’utilisationdes ressources (notamment l’utilisation des ressources humaines) etla nature de l’interaction entre enseignants et élèves/étudiants demanière à ce que ces derniers puissent développer les attributs indis-pensables au succès dans la société de connaissances, y compris desaptitudes en matière d’habiletés de pensée supérieures, d’apprentis-sage tout au long de la vie et de capacité à penser avec critique, com-muniquer et collaborer, ainsi qu’à accéder à l’information, l’évaluer etla synthétiser. Pour y parvenir, nous devrions exploiter les REO et lesMOOC pour que les éducateurs aient davantage de temps à consacrerau soutien plus utile à ses élèves ou étudiants.

Si les REO et MOOC sont simplement des répliques des modèles et pro-grammes du passé, nous passerons à côté d’une formidable opportu-nité d’y introduire de nouveaux changements de systèmes fortement

nécessaires. Ainsi, bien que nous ne pouvions pas savoir en toute cer-titude quels seront ces nouveaux modèles et programmes, cette occa-sion importante sera gâchée si nous ne nous engageons pasrapidement et de manière proactive dans la recherche de ce qu’ilspourraient être, au lieu de simplement utiliser les nouvelles technolo-gies pour recréer des modèles avec lesquels nous avons grandi et quinous sont plus familiers.

Neil Butcher é Diretor da Neil Butcher and Associates e Estratega de REA na OER Africa, uma iniciativa do Instituto Sul-africano para o Ensino à

Distância (SAIDE)

« Encore plus de couverture et de réduction des coûts de la banquepassante/connexion par fibre optique vers et à partir de l’Afrique.

Davantage de réduction du coût par unité et des besoins énergétiquesdes technologies d’assistance innovantes Plug and Play, avec davantage

de ressources éducatives plus adaptées au niveau local dans leCloud. Combinés avec une nouvelle vague d’enseignants et

d’étudiants fortement mobiles, capables d’utiliser les technologiesmodernes de soutien (apportant souvent les leurs), des médias

sociaux faciles d’utilisation et évoluant rapidement, des informations,du crowdsourcing et des applications virales pour le marketing,

tellement mieux informés pour revendiquer des demandes éclairéesauprès de leurs dirigeants politiques en vue d’un profond changement. »

1 Deux exemples d'analyses de MOOC sont référencés ci-dessous, mais une simplerecherche sur le web révèle un volume extraordinaire d’écrits sur les MOOC :

• ‘Making Sense of MOOCs: Musings in a Maze of Myth, Paradox and Possibility‘, Sir John Daniel. Academic Partnerships. 2012. http://bit.ly/17Hnq10

• ‘MOOCs Will Come and Mostly Go Like Other Edutech Fads’, Kentaro Toyama.Educational Technology Debate. April 2013. http://bit.ly/XHsj8d

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32 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LES MOBILES SONT LE VECTEUR PRINCIPAL DU CHANGEMENT

Il a été demandé aux répondants quelsétaient les vecteurs premiers de change-ment dans l’utilisation des technologiesd’apprentissage dans les pays africains danslesquels ils travaillent. L’accès étendu auxtechnologies mobiles, l’essor des médiassociaux, le changement des comportementset sensibilisations, une meilleure bande pas-sante et la mise en œuvre d’une politiquenationale ont été les problèmes les plus im-portants cités.

Interrogés sur les raisons de leur choix desvecteurs significatifs, les répondants ont

donné sept réponses principales qui moti-vent leurs choix :

• L’essor des médias sociaux constitueune source majeure d’influence surl’éducation

• L’augmentation de la détention d’appa-reils mobiles et la disponibilité des ser-vices mobiles ont facilité l’accès auxcontenus numériques

• Les pratiques en matière d’apprentissagepeuvent être grandement influencéespar les formes émergentes d’offres decontenus, telles que l’éducation à dis-tance, les ressources éducatives ouverteset les MOOC.

• Des coûts plus avantageux et unemeilleure disponibilité de la bandepassante (notamment mobile) ontamélioré l’accès

et « la plupart des technologies mobilessont moins chères et, par conséquent, im-médiatement disponibles pour presquepour tout le monde ».

Quelques-uns soulignent l’influence positivede la libéralisation des télécommunicationset le changement dans l’accès à Internetpar le biais des plateformes mobiles. Leurportée a été mise en exergue par un sondédu Zimbabwe qui a déclaré : « Les techno-logies mobiles, notamment la téléphoniemobile, ont permis à beaucoup d'habitantsdu Zimbabwe, en raison de leur coût rela-tivement bas et leur portée étendue, decommuniquer et de se connecter à Internetfacilement et à moindre coût. ». C’est cequ’a confirmé également un répondant ni-gérien également lié au secteur de l’ensei-gnement supérieur : « La libéralisation destélécommunications a offert une opportu-nité de changement extraordinaire dans letaux de diffusion de Internet et la plupartdes gens aujourd'hui utilisent la plateformemobile pour se connecter à l’Internet. ».

Un professionnel namibien a souligné éga-lement le développement des logiciels libreset open-source : « Les FOSS ont envahi lesTIC4D, entraînant une consommation glo-bale d’un volume prédominant de techno-logies mobiles basées sur les FOSS. ».

Ces opinions sont en cohérence avec lesconclusions émanant de la littérature po-pulaire qui souligne l’essor exponentiel del’accès aux technologies mobiles en Afrique,notamment des abonnements aux télé-phones mobiles (GSMA 2012, World WideWorx, 2012). Une recherche menée par laBanque mondiale (2013) révèle qu’au-jourd'hui 53 % des 874 millions d’habitantsde l’Afrique subsaharienne possèdent unabonnement à un téléphone mobile.

Malgré tout l’optimisme et l’énergie, l’accèsaccru aux technologies mobiles, notammentaux téléphones mobiles avec accès à Inter-net, ne se traduit pas par une intégrationdans l’ensemble du système en termes d’ap-prentissage et d’enseignement formels dansles établissements éducatifs africains. C’est

• Les progrès dans les pratiques éducativesnécessitent des actions proactives enmatière de politique, un leadership po-sitif et des efforts considérables

• Les jeunes sont un agent décisif du chan-gement : lorsque leur sensibilisation àl’apprentissage par l’intermédiaire destechnologies augmente, des change-ments de comportement voient le jour

• Le coût de mise en œuvre de politiqueset du déploiement des technologies spé-cialement pour l’éducation et l’appren-

tissage pourrait ébranler le développe-ment bénéfique constaté ces dernièresannées.

Parmi ces sept raisons, une importance par-ticulière est attribuée à la place des tech-nologies mobiles et des médias sociaux.

Les technologies mobiles

De nombreux répondants croient clairementque la baisse du coût des téléphones mo-biles permet d’élargir la portée des techno-logies relatives à ces derniers, ce qui, parconséquent, accélère le changement dansl’apprentissage et l’enseignement. C’estl’opinion de répondants issus du secteurpublic au Kenya et en Zambie, qui ont dé-claré : « La plupart des gens ont accès auxtéléphones mobiles et, avec la diminutionde leurs coûts, la plupart peuvent accéderà Internet et à davantage de ressources »

3.4 Les mobiles sont le vecteur principal du changement

Accès étendu aux technologies mobiles

Essor des médias sociaux

Changement des comportements et des sensibilisations

Meilleure bande passante

Mise en œuvre d’une politique nationale

Vecteurs principaux de changement

0 5 10 15 20 25 30

27 %

16 %

10 %

10 %

12 %

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 33

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT INTERVIEW DE MARKOS LEMMA

la conclusion essentielle qu’a révélée uneétude de l’UNESCO (2011), affirmant queles mobiles n’ont été entièrement intégrésdans l’apprentissage et l’éducation que dansquelques projets pilotes, dont certains onteu des résultats positifs.

À côté des mobiles, les autorités responsa-bles de l’éducation semblent accorder unintérêt croissant au potentiel que les ta-blettes PC pourraient avoir pour accéderaux ressources éducatives et améliorer l’ap-prentissage et l’enseignement dans et endehors de la classe, et de manière formellecomme informelle. Quatre tablettes péda-gogiques « africaines » auraient déjà faitleur chemin sur le marché de l’éducation(Coetzee, 2012). Leur adoption semble êtreplus répandue dans les écoles privées, avecun nombre limité d’établissements éducatifspublics explorant également leur utilisation.En réponse à cet intérêt actuel, deux ses-sions y étant consacrées à l’occasion de laconférence eLearning Africa 2013 débat-

dias sociaux : « L’aisance avec laquelle lesjeunes Africains ont adapté l’utilisation desmédias sociaux montre leur intérêt et l’im-portance d’utiliser ce qui les intéresse pouraméliorer nos futurs dirigeants. ».

Les médias sociaux ont également un im-pact croissant sur la manière dont les gou-vernements et les citoyens communiquententre eux. Les médias sociaux ont été utiliséspour « révolutionner le développement po-litique et économique en Afrique » (Deloitteet GSMA, 2012, p. 7) et comme un moyenpour l’industrie d’engager le dialogue avecles consommateurs sur tout le continent.De nouvelles initiatives sociales en matièred’apprentissage mobile, telles que m-profesa(www.mprofesa.com) et Mxit, ont émergécomme réponse de l’Afrique à « l’apprentis-sage social », et cela a ainsi créé une oppor-tunité pour les plateformes localement impor-tantes et à grande échelle tout en permettantaux étudiants et élèves de gérer leur propreapprentissage et d’avancer à leur rythme.

tront des expériences pratiques de ces ta-blettes dans les salles de classe.

Médias sociaux

Les répondants ont souligné l’essor des mé-dias sociaux et leur potentiel dans l’amélio-ration de l’apprentissage et le développe-ment des leaders dans les années à venir.Cette opinion a été clairement illustrée parun répondant du Soudan travaillant dansEFTP qui a indiqué que « l’essor des médiassociaux ces dernières années a permis à lafois aux enseignants et aux étudiants d’amé-liorer leur pratique des ordinateurs et deslangues étrangères. Même si ce n’est qu'àun niveau limité, mais c’est mieux qu’au-paravant ». Une femme interrogée travail-lant pour une ONG au Nigéria est allée plusloin en arguant qu’il était capital de façon-ner de manière proactive l’éducation à lalumière de l’intérêt des jeunes pour les mé-

Divers pionniers et entrepreneurs africains se sont risqués à créerdes start-up spécialisées en technologies et plateformes d’innova-tion. Le Rapport eLearning Africa 2013 a interrogé Markos Lemma,co-fondateur d’iceaddis, une plateforme d’innovation basée enÉthiopie.

Racontez-nous votre parcours personne : quelle fut votreexpérience la plus enrichissante et influente en matièred’éducation ?Je n’ai jamais étudié dans des écoles particulièrement exceptionnellesdans mon enfance. J’étais inscrit dans des écoles publiques pendant leprimaire et le secondaire. Mais l’expérience la plus enrichissante et influente que j’ai connue en matière d’éducation fut mon entrée àl’université. J’ai obtenu une licence auprès de l’Institut royal de tech-nologie de Melbourne (Université RMIT) par le biais d’un programmede l’Université virtuelle africaine (UVA) auquel j'ai participé à Addis-Abeba avec un système éducatif à mode mixte.

Le programme intégrait des cours magistraux standard (d’animateursde l’université d’Addis-Abeba), des cours par VSAT en direct de Mel-bourne par le biais de la plateforme de eLearning WebCT (assurémentle premier programme de eLearning dans tout le pays) et de diffé-rentes plateformes virtuelles. Je pense que cette méthode d’apprentis-sage et d’enseignement à mode mixte est très efficace : elle offre aux

étudiants des possibilités illimitées d’obtenir des réponses à leursquestions à partir de différents endroits.

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour créer iceaddis ?Je suis l’un des cofondateurs d’iceaddis. Au début, nous nous sommesposés des questions très basiques. « Où peuvent se rendre les jeunesÉthiopiens créatifs lorsqu’ils ont de formidables idées ? », « Commentles gens démarrent-ils une entreprise sans la moindre expérience ? »,« Qu’est-ce qui peut relier les universités aux industries ? ». Les ré-ponses ne furent pas aussi simples que les questions.

Auparavant, j’étais impliqué dans des projets de développement dansle secteur privé auprès de l’Agence allemande de coopération interna-tionale (GIZ), la GTZ à l’époque. Nous avions déjà constaté de nom-breuses différences, même avec des sociétés orientées vers l’export,dans le pays. La plus grande inspiration vit le jour sans aucun doutelorsque l’un des cofondateurs se rendit dans la communauté iHub Nai-robi. Nous avons ressenti que les points étaient reliés et la réponse futbien entendu aussi facile que la question. Nous avions besoin d’es-paces ouverts, de plateformes collaboratives physiques mais aussi dequelques personnes pleines d’énergie et capables de faire des pieds etdes mains pour créer quelque chose de formidable dans un pays oùl’innovation et le travail collaboratif sont moins approuvés.

« Entreprendre n’est pas synonyme d'argent facile »

Interview de Markos Lemma

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Dites-nous comment vous avez influé sur iceaddis à sacréation.Le community management est au fondement de la structure d’icead-dis. Nous pensons que la création de nouvelles communautés dyna-miques et le soutien aux communautés de technologie sont despréludes fondamentaux à l’émergence des start-up. Le soutien de cescommunautés crée une propre concurrence et le désir de créer et d’ac-complir de grandes choses. J’ai été impliqué dans la gestion de com-munautés de technologie au sein d’iceaddis dès le début. Lescommunautés de technologie en Ethiopie sont très vulnérables. Lescommunautés ont besoin d’un suivi constant, d’ateliers, d’évène-ments et de communication.

Pouvez-vous nous donner un exemple des défis auxquelsvous avez été confronté dans votre travail au sein d’iceaddis et la manière dont vous y avez fait face ?L’un des plus grands défis que nous avons est le manque de coopéra-tion véritable de la part du secteur privé, des instituts gouvernemen-taux ou des organisations internationales. Il existe toujours uneappréciation verbale et une volonté de participer, mais ce n’est pastoujours suivi visiblement.

Par ailleurs, recruter des individus créatifs, innovateurs, dynamiqueset motivés dans les communautés est très difficile. La mentalité n’enest pas encore arrivée là. Il y a plus de beaux parleurs que de per-sonnes d’action. Entreprendre n’est pas synonyme d’argent facile. Ils’agit de changer l’évolution des services et des produits. Cela néces-site du dévouement et de la cohérence. Nous avons été confrontés à denombreux challenges pour trouver de telles personnes engagées. C’estun défi quotidien.

Un autre défi auquel nous avons été confrontés est l’infrastructure In-ternet. Nous ne souhaitons pas que nos entrepreneurs perdent une mi-nute de leur temps précieux, mais l’unique prestataire de serviceinternet, Ethio-telecom, lutte encore pour trouver sa place dans le pay-

sage technologique éthiopien. Un pour cent seulement de la popula-tion totale est connectée à Internet ; c’est une très petite part demarché pour les entrepreneurs qui travaillent uniquement dans lesecteur des TIC. Les produits ne sont pas achetés et donc les profitssont minimes.

En tant que plateforme, nous ne pouvons même pas nous offrir uneconnexion à Internet de plus de 4 Mbits. Cela ralentit nos activités àtous les niveaux. Par ailleurs, d’autres infrastructures en lien avec leWeb en sont toujours à leurs balbutiements. L’Afrique de l’Est est répu-tée pour ses services bancaires téléphoniques ; cependant, ce n’estpas encore le cas en Éthiopie. Les développeurs n’ont pas d’infrastruc-ture pour vendre leur produit aux consommateurs. Ils ne peuvent pasmettre en ligne leur produit, que ce soit sur Google Play ou AppleStore. Il n’existe ni systèmes de paiement par carte de crédit ni ser-vices bancaires internationaux.

Cependant, nous avons développé une plateforme locale de téléchar-gement d’applications pour s’attaquer au problème. Une fois cette pla-teforme opérationnelle, les développeurs seront en mesure decommencer à vendre leurs produits aux consommateurs en Éthiopieen utilisant le transfert de solde via SMS. Nous acceptons ces défis demanière positive. La raison pour laquelle nous existons et travaillonsest que nous voulons nous assurer que des idées innovantes émane-ront de la plateforme pour s’attaquer à ses problèmes. Nous sommesune plateforme d’innovation et non une unité ICU !

Selon vous, comment les technologies peuvent-elles aiderau mieux à développer un développement humain à longterme dans toute l’Afrique ?Les réponses à la plupart des problèmes rencontrés en Afrique sontl’esprit critique et l’accès à la technologie. Habituellement, les gensimaginent les technologies de pointe lorsqu’ils pensent à la technolo-gie. La vérité est ce dont nous avons besoin pour pouvoir accéder à latechnologie à tous les niveaux. Promouvoir et utiliser la technologie

34 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT ENTREVISTA COM MARKOS LEMMA

Photo : Gereon Koch Kapuire, Namibie, « Raconter et enregistrer des histoires assisté par tablette PC en Namibie »

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devraient être des pratiques répandues. Comme le dit le fameux adage: « il est plus facile d’avoir de vieux problèmes que de nouvelles solu-tions ». Nous avons besoin d’accepter de nouvelles solutions. Iln’existe aucune technologie miraculeuse qui puisse résoudre tous lesproblèmes que nous connaissons. En fait, seules quelques technolo-gies fonctionnent dans des situations spécifiques parmi les milliers detechnologies à disposition. Nous devrions essayer, tester et continuerde promouvoir et d’utiliser ces solutions.

L’Afrique est célèbre pour la technologie mobile et les médias sociaux.Si la prochaine grande nouveauté ne vient pas d’Afrique, il n’y auraaucune grande nouveauté prochainement. L’Afrique est grande. Mesconnaissances sont très limitées à mon environnement, mais jepense que dans chaque village, chacun devrait œuvrer pour permettreun accès à la technologie et encourager les gens à penser de manièrecritique.

Selon vous, quel est le changement le plus significatif né-cessaire pour s’attaquer aux défis en matière d’éducationet de formation auxquels est confrontée l'Afrique ?Le changement premier et fondamental qui devrait apparaître résidedans le fait que les Africains ont besoin de croire que si nous ne résol-vons pas nos problèmes, personne ne le fera. Mais je pense qu’il esttrop tard pour cette affirmation. La plupart des Africains en ont déjàconscience. Le changement fondamental a vu le jour. L’éducation est laclé et tout commence à l’échelon familial. Les familles sont les pre-mières responsables de l’éducation de la prochaine génération. J’ail'impression que le changement le plus important devrait voir le jouren s’attaquant à l’éducation et le défi auquel nous devons faire face enAfrique est d’instaurer un lien étroit entre les communautés et les ins-titutions éducatives.

L’infrastructure Internet devrait être améliorée. Les écoles ont besoinde se doter de plus d’équipements et d’être plus libres. J’ai remarquédans les écoles en Éthiopie qu’elles étaient uniquement dédiées auxélèves. Il conviendrait de changer cet état d’esprit. L’enseignement su-périeur devrait travailler étroitement avec le secteur privé ; les étu-diants ont besoin de se salir les mains. Si l’éducation n’est qu’unequestion de théories, il suffit uniquement d’apprendre aux gens à lire.Nous avons besoin d’apprendre mais aussi de mettre en pratique ceque nous apprenons. Je sais que ce sont des affirmations basiques etélémentaires. Mais elles sont essentielles.

Des réformes dans l’éducation et une révision des programmes d'en-seignement devraient être entreprises à tous les niveaux. Nous de-vrions cesser d’enseigner, nous devrions commencer à éduquer.

Je suis très heureux de faire partie du projet de recherche sur la lectureactuellement en cours dans deux villages éthiopiens. Ce projet a pourbut de s’attaquer au faible niveau d’alphabétisation – un problèmegrave en Afrique. Les recherches sont menées en collaboration avecl’OLPC, le MIT et l'université Tufts. En fait, nous donnons des tablettesaux enfants et nous assurons qu’ils peuvent apprendre à lire simple-ment par le biais de l’utilisation des applications. Le programme a étémis en œuvre il y a un an et les enfants impliqués dans le projet sontsur le point d’être capables de lire. Il s’agit d’une initiative très inno-vante et source de transformation menée en Afrique à l’heure actuelle.

Le mLearning est source d’un grand changement. Il y a une forte péné-tration des téléphones mobiles sur le continent. Ce développement

connaît un rythme intéressant. Il y a plus de téléphones mobiles enOuganda que d’ampoules électriques et 91 pour cent des Africains dusud possèdent au moins un téléphone mobile. Au Gabon, il y a davan-tage d’abonnements au téléphone mobile que d’habitants.

L’utilisation des téléphones mobiles au service de l’éducation n’est pasuniquement novatrice ; elle est également bien plus abordable que lesmodèles classiques. Les écoles n’ont pas besoin de mettre des mobilesà disposition car les élèves en possèdent déjà. C’est un avantage for-midable dans la création d’un laboratoire informatique. La culture dela communication mobile est également arrivée à maturité – les gensen Afrique savent très bien se servir d’un téléphone mobile. C’est no-tamment intéressant compte tenu du fait que la technologie mobileest l’une des technologies en plus forte croissance dans le monde.Ubuntu a d’ores et déjà présenté les systèmes opérationnels stan-dards pour les mobiles. Je pense que les écoles devrait sérieusementréfléchir à la manière d’enseigner à leurs élèves comment tirer profitau maximum de l’utilisation de leurs téléphones mobiles.

Le déploiement dynamique des centres d’innovation et d’incubationest également un bon exemple d’initiatives africaines remarquables.Ces centres aident les étudiants à découvrir l’esprit d'entreprise, lesaptitudes à la vie quotidienne et les compétences en affaires et ils ontassez d’équipements pour offrir une formation sur le tas.

Quelle est la leçon la plus importante ou le conseil quevous partageriez avec d’autres désireux de marcher dansvos pas ?Une autre mentalité voit le jour en Afrique. Cette génération d’Afri-cains en a assez d’être aidée. Nous en avons assez d’écouter la mêmebonne vieille histoire, encore et encore. J’ai commencé par compren-dre notre environnement. J’ai offert suffisamment d’attention à ce quise passait autour de moi avant d’aller voir ce qui se passait à des mil-liers de kilomètres. Nos rues sont remplies d’opportunités et il est im-portant de participer à l’échelon de la communauté. Je pense quenous avons besoin d’agir sur place, de communiquer aussi loin quepossible et de réfléchir à tous les bénéfices que nous pouvons en tirerà long terme.

Mon conseil serait de dessiner un petit cercle autour de nous. Nousavons besoin d’offrir une attention particulière à l’endroit où nous vi-vons. Il nous faut influencer les gens autour de nous et commencermodestement. Bien entendu, plus nous obtiendrons l’appui du cœur denotre communauté, plus notre cercle s’agrandira.

En pensant aux cinq prochaines années à venir, que voyez-vous à l’horizon en termes de changements influents, detransitions, de technologies et de tendances qui influe-raient sur l’intégration des technologies éducatives dansl’enseignement, de développement des connaissances etd’environnement d’apprentissage continu en Afrique ?Dans un avenir proche, la participation de sociétés privées dans le sec-teur de l’éducation sera plus grande. Presque 50 pour cent des éthio-piens sont âgés de moins de 18 ans. En raison de la rareté deséquipements, le danger est grand et les institutions éducatives nepeuvent répondre seules à ce besoin. Le ministre éthiopien de l’Éduca-tion a pour objectif d’avoir au moins une école dans chaque « kebele »(dans un rayon de 3 km env.). Ainsi, le nombre d'étudiants prêts à re-joindre l’université serait extrêmement important. Cela requiert uneforte implication du secteur privé.

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 35

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT ENTREVISTA COM MARKOS LEMMA

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36 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT LE GOUVERNEMENT DEMEURE L’AGENT LE PLUS

IMPORTANT DU CHANGEMENT

Il existe manifestement un dynamisme etun optimisme significatifs quant à la façondont les technologies mobiles et les médiassociaux ouvrent de nouvelles voies à l’ap-prentissage. Dans ce contexte, l’enquête avoulu découvrir ce que les répondants consi-déraient comme étant l’agent le plus im-portant pouvant accélérer l’intégration des

technologies au service de l’apprentissagepour le pays africain dans lequel ils travail-lent. Il convient notamment de soulignerque la réponse la plus courante, commedans l’enquête menée en 2012, a consistéà désigner les gouvernements nationauxcomme jouant le rôle essentiel en tantqu’agent du changement.

Les répondants ont eu trois fois plus ten-dance à citer le rôle du gouvernement na-tional (29 %) dans l’accélération de l’inté-gration des technologies au service del’apprentissage que le rôle du secteur privé(8 %). Cela reflète le sentiment profond,parmi les répondants, de responsabilité etd’obligation de rendre des comptes du gou-vernement pour façonner et proposer uneéducation, y compris le rôle des technolo-gies numériques pour soutenir l’apprentis-sage, l’enseignement et une meilleure ges-tion de l’éducation. Cela pourrait égalementrefléter la manière dont les gouvernementsde nombreux pays africains continuent àjouer un rôle important en matière de dé-veloppement et de mise en œuvre de poli-tiques nationales, d’allocation de budgetsnationaux pour l’éducation et le dévelop-pement des compétences et le développe-ment de partenariats pour soutenir les ob-jectifs nationaux des gouvernements.

3.5 Le gouvernement demeure l’agent le plus important du changement

Gouvernement national.......................29%

Secteur privé ...........................................8%

Écoles.......................................................7%

Organisations non gouvernementales..................................6%

Agences caritatives internationales .....4%

Estudantes...............................................3%

La communauté......................................3%

Les autorités régionales (telles que ECOWAS, SADC, UA) ............2%

Le gouvernement local...........................2%

Les parents ..............................................2%

Le gouvernement provincial ..................1%

Autre .......................................................4%

Non applicable......................................29%

Les agents les plus importantsdu changement

Photo : Willemijn Edens, Kenya, « Permettre aux analphabètes de s’informer sur les élections via le mobile »

La pénétration d´Internet sera également plus forte dans les pro-chaines années. Elle offrira un environnement propice à l’eLearning etau mLearning. Je m’attends aussi à ce que le nombre d’Africains de ladiaspora retournant en Afrique augmente. Les universités seront ainsimieux armées en termes de ressources humaines.

Je pense également que les ressources éducatives ouvertes (REO) se-ront largement utilisées. De plus en plus d’écoles intègrent les télé-phones mobiles dans leurs salles de classe. Les Africains créerontdavantage de contenus. L’investissement dans des tablettes et ordina-teurs portables bon marché évitera les dépenses élevées en manuelsscolaires papier.

En quoi iceaddis contribuera-t-il au développement del’africain pendant les cinq prochaines années ?Iceaddis est un lieu pour les forts potentiels. Les start-up émergeant

d’iceaddis créeront des opportunités uniques d’emploi. Toute la philo-sophie de la connaissance ouverte et commune est d’influencer lamentalité des jeunes Éthiopiens. Iceaddis s’efforcera d’encourager laculture du partage et la promotion de l’innovation éthiopienne dans lemonde. Le réseau icehubs est un réseau en pleine croissance : icecairoen Égypte et icebauhaus en Allemagne sont des entités déjà établieset je pense que le réseau icehubs s’étendra à d’autres pays voisins. Ilexiste d’ores et déjà des initiatives pour ouvrir des centres dans le suddu Soudan, au Kenya et à Djibouti. Les installations prototypesd'iceaddis permettront également à nos communautés de développerleurs produits.

Nous avons hâte de créer de nouveaux partenariats et de nous rappro-cher d’organisations offrant davantage d’accompagnement : noussommes ouverts à toute sorte de coopération ! Notre contributionconsiste à abriter les futurs innovateurs.

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Quelques mois avant d’être élu président de la République du Kenya,Uhuru Kenyatta s’est exprimé au Forum africain des entreprises et dela sécurité, une conférence annuelle réunissant des dirigeants d’entre-prises et des experts en sécurité.

« Nous sommes là », dit-il, « parce que les conditions uniques à notreépoque rendent la discussion sur la sécurité plus que jamais impor-tante et personnelle pour chacun d’entre nous. » Il n’était, peut-être,pas utile de rappeler à son public l’importance de la sécurité ; ilsavaient tous dans leur esprit l’intervention militaire permanente duKenya en Somalie, la violence ethnique sur la côte du Swahili et uneattaque terroriste en plein cœur de Nairobi. En appeler encore à sescompatriotes pour « s’unir dans un esprit de paix », combiné à une dé-claration enflammée sur l’importance pour l’Afrique de relever lesdéfis du continent en matière de sécurité, a frappé une corde sensiblequi a eu des échos au-delà de la conférence et pourrait avoir contribuéà sa victoire aux élections.

A présent élu président, Kenyatta devrait cependant se souvenir etrappeler à ses collègues des autres pays que la poursuite de l’essoréconomique impressionnant de l’Afrique dépendra de la résolutiond’un certain nombre de problèmes en lien avec la sécurité qui mena-cent d’ébranler la course folle du continent vers le développement.

Les pays africains sont confrontés à un éventail alarmant de pro-blèmes de sécurité complexes – ou, comme l’exprime un panel d’ex-perts de manière plus séduisante, ‘le climat dynamique de l’Afrique enmatière de sécurité se caractérise par une grande diversité’. C’est unclimat de sécurité déterminé non seulement par des défis convention-nels, tels des conflits et insurrections de faible intensité, mais aussipar des problèmes apparemment moins importants mais pas moinspréjudiciables d’un point de vue économique, tels que les dangersémanant de la piraterie, de la corruption et du trafic de drogue, de l’ex-trémisme violent et de l’essor du crime organisé. Bien que nombre deces problèmes soient liés et aient des origines ou des conséquences si-milaires, tous ont un impact sur le climat en matière de commerce etd’investissement en Afrique.

Bien que la liste des difficultés ayant trait à la sécurité en Afrique soitlongue et colossale à résoudre, il existe plusieurs domaines impor-tants dans lesquels la réussite pourrait avoir une répercussion ma-jeure sur le climat de l’investissement, en envoyant le signalimportant que l’Afrique n’est pas seulement ouverte au commercemais également sûre en la matière.

Le premier de ces domaines se situe au niveau de la gouvernance. Ilexiste aujourd’hui une prise de conscience généralisée et croissantedans toute l’Afrique que la corruption, la fraude électorale et lemanque de transparence ou d’obligation de rendre des comptes ali-mentent souvent les problèmes de sécurité les plus importants, telsque le terrorisme ou le conflit autour des ressources. En même temps,l’accès généralisé aux nouvelles technologies d’information et de com-munication (TIC), combiné avec une hausse des demandes en faveurd’une démocratisation dans de nombreux pays, commencent à faireprendre conscience que les solutions d’avenir en matière de sécuritédoivent reposer sur l’assentiment si elles veulent être efficaces.

La deuxième préoccupation concerne la cyber-sécurité. Les économiesmodernes prospères sont numériques et les entreprises africaines,ainsi que les investisseurs en Afrique, nécessitent la sécurité mini-mum pour une économie numérique dans laquelle les infrastructuresd’information gouvernementales et le secteur de la finance sont proté-gés et dans laquelle il n’existe aucun refuge pour les escrocs et les cri-minels organisés sur la toile. Une lutte ferme contre les menacespesant sur la cyber-sécurité en Afrique sera vitale pour gagner laconfiance des investisseurs à l’avenir.

Un effort obstiné, avec le soutien international, pour s’attaquer à lasécurité alimentaire du continent est également vital pour un dévelop-pement à long terme. Les manques de nourriture dans le passé ont ététrop souvent dus à l’impossibilité de trouver des solutions efficacesaux problèmes liés à la sécurité et de garantir ainsi la tranquillité del’approvisionnement. Sur un continent aussi privilégié que l’Afriqueavec son abondance de ressources naturelles, l’insécurité alimentaireest non seulement inacceptable mais aussi incompréhensible. La finde l’insécurité alimentaire sera un signe que l’Afrique est finalementdevenue une puissance économique.

Le dernier domaine essentiel dans lequel la réussite aura un impact significatif sur l’investissement est la logistique. Les économies afri-caines ont besoin de s’ouvrir au monde avec une voie sécurisée vers etdepuis les marchés internationaux. Elles ont également besoin d’infra-structures de transport internes pour acheminer les marchandises etles gens. La sécurité dans les ports et les aéroports, sur les routes,dans les trains et sur les lignes maritimes est vitale pour toute écono-mie moderne. S’attaquer efficacement aux dangers menaçant ces in-frastructures de communication critiques, telle que la piraterie, estcrucial pour l’avenir de toutes les économies africaines.

L'éducation, la formation et la sensibilisation jouent déjà un rôle im-portant dans toute l’Afrique en aidant à relever ces défis en matière desécurité. La technologie, notamment sous la forme de solutions repo-sant sur l’utilisation imaginative du téléphone mobile, est aujourd’huiune partie essentielle des nouvelles offres de formation qui contri-buent d’une multitude de façons au développement d’une nouvelleAfrique plus sûre et plus ouverte.

Lorsque Blaise Campaore, le Président du Burkina Faso, inaugureracette année le Forum de l’Afrique sur le commerce, l’investissement et la sécurité en octobre à Ouagadougou, l’Afrique sera toujoursconfrontée à de nombreux défis en matière de sécurité mais, avecd’autres dirigeants africains, il aura parfaitement conscience de la ré-compense qu’il pourra en retirer s’il peut rendre sécuriser le commercedans le pays.

Le Dr Harold Elletson est le président de la Nouvelle fondation pour la sécurité,qui est l’un des partenaires organisateurs du Forum de l’Afrique sur

le commerce, l’investissement et la sécurité de cette année, conjointementavec le gouvernement du Burkina Faso, l’ICWE et l’Union internationale

des télécommunications (ITU).

Sécurité, investissement et apprentissage

Harold Elletson

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 37

CONTRAINTES, ÉCHEC ET CHANGEMENT HAROLD ELLETSON

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38 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

PRINCIPAUX THÈMES PRODUIRE DU CONTENU NUMÉRIQUE LOCAL

Conscient du changement radical dans lepaysage des contenus, le Rapport eLearningAfrica 2012 a constaté que les contenusétaient devenus de plus en plus sociaux,fluides, mobiles, visuels, dynamiques et dif-fusés. Il fait état en outré que la capacité àapprécier et évaluer des contenus d’un pointde vue critique est devenu une compétenceimportante du 21° siècle (Czernowiecz,2012). Cette année, en cohérence avec lethème de la conférence de 2013, Tradition,Changement et Innovation, l’enquête et lerapport sont axés sur les expériences vécuespar les professionnels africains en matièred’accès et de production de contenus lo-caux, y compris de contenus dans deslangues africaines autochtones.

L’enquête a fait une distinction entre l’accèset la création de contenus numériques pro-duits localement ainsi que l’utilisation et lacréation de contenus numériques produitslocalement dans des langues africaines au-tochtones (figure 17). Les résultats montrentque 47 % des répondants ont accès à descontenus numériques produits localement,contre 40 % impliqués dans la productionlocale de contenus.

Les répondants ont fourni une foule d’in-formations sur les contenus numériquesproduits localement et auxquels ils ont ac-

dants ont mis en avant un éventail de sup-ports numériques produits au sein de leursinstitutions et mettant à contribution desdevoirs, vidéos et programmes produits parles apprenants, qu’ils soient enfants, ado-lescents ou adultes. Un répondant came-rounais travaillant en Afrique du sud a re-marqué que : « Nous produisons notrepropre contenu audio et vidéo local pouraider les élèves à comprendre les conceptsdes supports d’études. ». Un directeur exé-cutif travaillant pour le gouvernement duCameroun a expliqué que la création deleurs contenus locaux se faisait « par le biaisde l’enregistrement de programmes d’ac-tivité pour les femmes et d’alphabétisationpour les adultes dans les villages du nord-ouest du Cameroun ». De la même manière,un gestionnaire de technologies de l’infor-mation travaillant au sein d’une école decommerce en Afrique du sud s’est expriméen disant que « un studio interne était utilisépour développer et publier du contenu envidéo à des fins d’utilisation dans des pro-grammes éducatifs destinés au public ». Ducontenu local est également produit par unrépondant travaillant pour des services desanté en Tanzanie, qui a indiqué que « nousavons développé dix modules sur la santématernelle et infantile – les assistants desresponsables médicaux, l’école et les étudiants ont accès à ces contenus pour leprogramme ».

Ces citations illustrent la diversité d’activitésdans lesquelles les répondants sont impli-qués en matière d’utilisation et de produc-tion de contenus locaux. Dans la mesuredu possible, eLearning Africa soutient lesdiscussions et opportunités promouvant lacréation de contenus numériques produitslocalement et pertinents d’un point de vueculturel et contextuel. Ainsi, la conférenceeLearning Africa de 2013 accorde une at-tention importante à la production localede contenus vidéo et leur utilisation dansl’éducation.

cès. Quelques-uns ont dit avoir accès à desinformations sur l’agriculture et sur la for-mation en matière de tourisme, leadershipet gestion du tourisme et l’administrationpublique. C’est illustré par l’exemple ducommentaire d’un gestionnaire de pro-gramme travaillant dans l’enseignement su-périeur en Ouganda, qui a déclaré que « les contenus numériques produits locale-ment incluent les problèmes affectant lesagriculteurs dans leur région spécifique. Etces contenus traitent des nuisibles et del'éducation en matière de finances… ».

D’autres ont mentionné avoir accès à descours de formation en ligne produits loca-lement, à du contenu de programmes pourl’enseignement au primaire et au secon-daire, à des manuels en ligne, à des livresen ligne, à des supports audiovisuels d’en-seignement et d’apprentissage, à des re-vues de chercheurs et à des blogs locaux.Un répondant travaillant dans l’enseigne-ment supérieur au Cap-Vert a expliqué : «J’ai accès à du contenu numérique partagépar d’autres professeurs à l’Université duCap-Vert par le biais de Moodle, Piazza etde l’Intranet ».

Interrogés sur les contenus produits locale-ment qu’ils avaient développés, les répon-

4. Principaux thèmes4.1 Produire du contenu numérique local

Non........................................................41%

Oui .........................................................40%

Ne sait pas ...............................................9%

Non applicable......................................10%

Êtes-vous impliqué dans la création de contenus numéri-ques produits localement ?

Oui .........................................................47%

Non........................................................33%

Ne sait pas .............................................13%

Non applicable........................................7%

Avez-vous accès à du contenunumérique produit localement ?

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Le monde devenant progressivement la société fondée sur la connais-sance prédite par Peter Drucker au début des années 70, l’un des défisà relever pour les pays en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amé-rique latine est de savoir comment développer des structures d’assiseet des moyens pour gérer et accélérer le processus de transition. L’unede ces structures fondamentales est la Vision 2030 de la Namibie, quiprévoit que la Namibie devienne une société fondée sur la connais-sance d’ici 2030. Pour qu’un pays devienne une société fondée sur laconnaissance, l’apprentissage organisationnel est doté d’une impor-tance capitale car les individus ont besoin de suivre un apprentissagecontinu pour acquérir de nouvelles connaissances, non pas unique-ment pour garder leur importance mais aussi pour rendre leur organi-sation compétitive. Les départements de ressources humaines ainsique les départements de gestion de l’information, lorsqu’ils existent,ont un rôle clé à jouer. Il y a fort à parier que deux des piliers pouvantaccélérer la naissance d’une nouvelle société fondée sur la connais-sance sont le eLearning et la gestion des connaissances.

Le eLearning fait référence à la formation et l’éducation assistées parordinateur et son histoire remonte aux années 70. Dans ses effortspour soutenir l’éducation, le eLearning offre des contenus éducatifsstructurés permettant aux étudiants et participants de poursuivre desétudes sous la forme d’un enseignement à distance. Il est inutiled'ajouter que la technologie joue un rôle central en matière de eLear-ning, en intégrant des technologies modernes telles que l’Internet etautres formes de formations soutenues par ordinateur. Bilinovac(2010:381) constate que le concept de eLearning n’a pas été simple-ment rendu efficace mais a été accéléré par l’arrivée de l’ère de l’Inter-net. Il conclut par le fait que « les supports d’apprentissage sontdisponibles par le biais d’internet et les participants (étudiants et pro-fesseurs) communiquent entre eux par e-mail, chat, forums de discus-sion ou réseaux sociaux ; ainsi, le concept pourrait être utilisé soitcomme méthode d’apprentissage principale, soit comme approchecombinée à une formation délivrée en classe ».

L’approche du eLearning est particulièrement précieuse car elle estdotée de flexibilité et est peu coûteuse. En raison de ces avantages, leeLearning pourrait être utilisé par des individus ou organisations sou-haitant que leurs employés acquièrent de nouvelles connaissances ra-pidement sans partir pour une institution éducative éloignée.

Comparée au eLearning, la « gestion des connaissances » a une his-toire plus récente mais non moins illustre, qui a vu le jour au milieudes années 90. Bien que la connaissance n’ait aucune définition uni-verselle unique, on convient généralement qu’elle implique l’acquisi-tion, le maintien, le stockage, la communication et le partage deconnaissances dans une organisation utilisant à la fois les dernièrestechnologies et les moyens traditionnels de communication. L’objectifest d’obtenir les bonnes informations des bonnes personnes au bonmoment pour les organisations afin de bénéficier de meilleures déci-sions prises par les individus dotés de riches connaissances (l’ABC dela gestion des connaissances, 2004). La gestion des connaissancesoffre de nombreuses méthodes permettant aux employés d’intégrerl'ensemble de leurs connaissances accumulées pour s’attaquer auxobjectifs stratégiques de l’organisation. Tout comme le eLearning, lagestion moderne des connaissances a tiré de nombreux bénéfices del’Internet et des technologies associées. Le pouvoir actuel de la ges-

tion des connaissances réside dans l’utilisation étendue de l’e-mail,des chat rooms, des blogs, des forums de discussion, des réseaux so-ciaux et des bases de données pour tirer profit des idées et desconnaissances profitables aux différents groupes et équipes impliquésdans de tels échanges. Tout comme le eLearning, la gestion desconnaissances est aujourd’hui un outil précieux dans le soutien à l’ap-prentissage au sein d’une organisation en vue de générer de nouvellesidées pour aborder les situations complexes dans lesquelles elles seretrouvent, puisqu’elles luttent pour atteindre leurs objectifs straté-giques et rester compétitives aux niveaux national et international.

Notre désaccord majeur dans cet article réside dans le fait qu’à la foisle eLearning et la gestion des connaissances nécessitent une transfor-mation des pays africains en sociétés fondées sur la connaissance. Lasimilarité et les rôles se chevauchant entre les deux concepts n’ontpas échappé à l’attention de quelques auteurs. Aldrich (2005), parexemple, affirme que « les deux parties ont une part critique du puzzleet la meilleure d’entre elles développera un nouveau paradigme ». Al-drich déclare qu’en raison de ces similarités et chevauchements, lagestion des connaissances et le eLearning convergeront finalementpour former une nouvelle entité puissante qui réunira les connais-sances, le eLearning et le changement organisationnel. Nous affir-mons que ce mélange est nécessaire pour propulser l’Afrique dans le21° siècle, où la connaissance et la propriété intellectuelle sont deséléments clés pour se développer sur le plan international. Soutenantla réunion des deux concepts, Tom Barron (2000) souligne, dans sonarticle intitulé « A Smarter Frankenstein: the Merging of eLearning andKnowledge Management », que de nouvelles manières de travailler etd’apprendre nous tendent la main et que les technologies du web scel-leront le mariage entre les deux tendances.

Cependant, la réunion des deux concepts à la mode laisse plusieursquestions sans réponses. Bien que les deux concepts soient relative-ment bien connus sur le plan international, ils ne sont pas entière-ment ancrés en Afrique et demeurent une nouveauté. Existe-t-il uneexpérience suffisante pour adapter le eLearning et la gestion desconnaissances aux réalités africaines ? Existe-t-il assez de contenuslocaux pour construire le socle du développer d’un nouveau paradigme? Existe-t-il des opportunités de formation pour accélérer la fusion dueLearning et de la gestion des connaissances ? Les organismes de for-mation peuvent-ils saisir l’occasion d’offrir le type de formation néces-saire à toute une espèce de manageurs des connaissances avecl’approbation des professionnels du eLearning ?

Ces questions sont importantes à nos yeux dans les universités afri-caines. De nombreuses universités enseignent une certaine forme degestion des connaissances, mais peu d’entre elles le eLearning. Unéventail d'organisations régionales en Afrique désire soutenir le dé-ploiement de la gestion des connaissances et du eLearning comme en-tités séparées. Parmi elles figurent la Banque de développementd’Afrique du sud (DBSA), basée en Afrique du sud, et la Commissionéconomique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), basée à Addis-Abeba. Les autres sont les antennes locales des Programmes de déve-loppement des Nations Unies (PDNU), l’Organisation mondiale de lasanté (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation etl’agriculture (FAO). Étant donné que la plupart des organisations préci-tées et beaucoup d’autres présentes localement en Afrique considère-

Gestion d’eLearning et des connaissances dans un environnement universitaire africain

Kingo Mchombu

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 39

PRINCIPAUX THÈMES KINGO MCHOMBU

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raient la gestion des connaissances et le eLearning comme des entitésséparées, les universités ont un rôle unique à jouer en proposant desprogrammes passerelles offrant des formations tant au niveau dueLearning que de la gestion des connaissances sous la forme d’un programme unique.

Il existe un bon nombre de documentations abordant la possibilité of-ferte par la formation en vue de concrétiser la fusion entre le eLearninget la gestion des connaissances. Patrick Dunn et Mark Iliff (2005) ontécrit un papier sous-titré « Pourquoi le eLearning et la gestion desconnaissances ne remarquent-ils pas qu’ils ont trop de similarités quipourraient générer une certaine forme de cannibalisme au lieu d’unmariage harmonieux ». Pour sa part, Donald Clark (2003) a rédigé unlivre blanc sur la gestion des connaissances et le eLearning pendantque Ras, Memmel et Weibelzahl (2005) ont également exprimé leurspensées sur l’intégration du eLearning et de la gestion des connais-sances. Un document remarquable écrit par Thomas Kelly et DianaBauer (non daté) développe la manière dont Cisco développa une pla-teforme internationale de eLearning pour sa propre équipe, alliant leeLearning et la gestion des connaissances. Ils constatent que « les ini-tiatives en matière de gestion des connaissances ne sont pas réser-vées au eLearning et elles ne sont pas non plus définies comme étantde la gestion des connaissances. Au sein de Cisco, le eLearning est leterme privilégié pour décrire les opportunités offertes par l’Internet àl’information, la formation, la communication et la collaboration. L’ob-jectif final de l’initiative de Cisco en matière de eLearning a un impactcommercial mesurable... ». Les divers travaux précités illustrent le faitque la fusion des deux concepts est non seulement possible maisaussi souhaitable en vue d’atteindre les meilleurs résultats possiblespour toute organisation.

À ce stade, il conviendrait peut-être de se demander quels outils degestion des connaissances, parmi une multitude d’options disponi-bles, pourraient améliorer l’apprentissage. Il convient notamment denoter que les mêmes outils permettant aux organisations de collec-ter, stocker, partager et améliorer les connaissances organisation-nelles peuvent être utilisés pour créer, améliorer et éduquer et formerles étudiants.

• Les espaces partagés offerts par un système de gestion desconnaissances en matière de collaboration et de travail en équipepeuvent devenir les « classes virtuelles » pour les enseignants etétudiants, dans lesquelles ils pourraient interagir, partager desidées et apprendre de manière collaborative.

• Les systèmes de gestion de contenu(s) (SGC) et, plus spécifique-ment, les systèmes de gestion des contenus éducatifs, peuvent offrir un lieu de stockage des contenus pour les supports éducatifsou, plus précisément, les objets pédagogiques.

• Les portails éducatifs serviront d’interface personnalisée permet-tant à un élève de suivre un apprentissage personnalisé, et l’élèvesera en mesure de choisir l’apprentissage dont il/elle aura besoinen sélectionnant les « disciplines » d'apprentissage lui étant nécessaires et en correspondant avec le ou les enseignant(s) qui facilitera(ont) son apprentissage.

En conclusion, nous citerons l’auteur de l’article intitulé « A smarterFrankenstein » qui a parlé avec enthousiasme d’une nouvelle révolu-tion conceptuelle. Il la nomme un... « un animal combinant la forma-tion formelle, telle que représentée par le eLearning, et lesconnaissances existant librement et cheminant à travers les organisa-tions, que les pratiques de gestion des connaissances cherchent à pié-ger et partager » (Barron 2000). Ainsi, la grande question est lasuivante : l’animal peut-il être piégé et domestiqué pour contribuer àla transition de l’Afrique vers une société fondée sur la connaissancepar le biais des forces apportées par ces deux disciplines innovantes ?La réponse dépendra des organisations africaines et des institutionstertiaires ayant le courage de s’engager sur un terrain inexploré encréant une profession hybride : un domaine dont nous entendrons da-vantage parler à l’avenir.

Professeur Kingo Mchombu – Professeur spécialisé dans les études sur l’information et la communication et Doyen : Université de lettres et de

sciences sociales, Université de Namibie.

40 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

PRINCIPAUX THÈMES L’IMPORTANCE DE LA LANGUE MATERNELLE

Un autre sujet important de discussion àl’occasion de la conférence eLearning Africade 2013 est l’importance des langues afri-caines autochtones. L’enquête a demandéaux répondants s’ils utilisaient des contenusnumériques locaux dans des langues afri-caines autochtones et s’ils étaient impliquésdans la création de contenus locaux dansl’une quelconque de ces langues.

contenus numériques dans des langues afri-caines autochtones. Un spécialiste des ré-seaux informatiques d’Éthiopie a indiquéque « nous avons des contenus numériquesproduits à Amharic, ainsi qu’une formationde base assistée par ordinateur, des manuelsen ligne, des vidéos et des interactions ».Un directeur travaillant en Zambie a expli-qué : « Tous les contenus en ligne de iSchool

Une importante minorité ayant répondu àces questions a indiqué qu’ils utilisaient descontenus locaux dans des langues africainesautochtones (17 %) et qu’ils participaientà la création de contenus numériques dansdes langues africaines autochtones (16 %).

Plusieurs répondants ont précisé les ma-nières dont ils utilisaient ou créaient des

4.2 L’importance de la langue maternelle

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 41

PRINCIPAUX THÈMES L’IMPORTANCE DE LA LANGUE MATERNELLE

sont produits dans les sept langues princi-pales de Zambie [le silozi, le nyanja, lebemba, le citonga, le lunda, le luvale et le

De la même manière, un fonctionnaire duCameroun a indiqué qu’ils produisaient ducontenu destiné aux femmes en lamso, komet nkwen. Le thème des contenus locauxayant trait à l’agriculture a été souligné unenouvelle fois par un fonctionnaire de Zam-bie qui a expliqué qu’ils produisaient « del’information sur les produits agricoles...dans des régions produisant des récoltes etdu bétail, le stockage et le marketing » enlangue luvale.

Les personnes ayant répondu n’être pas im-pliquées dans la création de contenus numé-riques dans des langues africaines autoch-tones ont précisé des raisons incluant uneopinion selon laquelle les contenus en languesautochtones n’étaient pas nécessaires, unereconnaissance que leur langue officiellen’était pas une langue africaine autochtone,qu’ils ne disposaient pas des capacités internespour développer des contenus dans deslangues autochtones et que la politique leurimposait d’enseigner en anglais.

Kikaonde]. J’élabore des programmes decours dans chacune de ces sept langues lo-cales ainsi que du contenu pour les cours ».

Non........................................................63%

Oui .........................................................17%

Ne sait pas ...............................................7%

Non applicable......................................13%

Utilisez-vous des contenus numériques produits localement

dans des langues africaines autochtones ?

Non........................................................68%

Oui .........................................................16%

Ne sait pas ...............................................6%

Non applicable......................................10%

Are respondents involved increating content in indigenousAfrican languages? Graphic

Photo : Rudi Dundas, Tanzanie, « Des producteurs de café de Singisi utilisent l’iPad pour leur commerce d’exportation »

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Le 4 mars 2013, des élections historiques ont eu lieu au Kenya avecsuccès et dans un climat de paix, les premières après l’adoption en2010 de la Constitution ambitieuse en faveur de la démocratie.

À l’approche des élections, la compagnie spécialisée dans les commu-nications multimédias Well Told Story [WTS] a été approchée par laCommission indépendante des élections et des frontières (IEBC) et leministère kenyan de l’Éducation pour lancer une campagne impliquantles enfants scolarisés dans le processus électoral.

Well Told Story est une initiative sociale à l’origine de la création de la

production multiplateforme récompensée, Shujaaz.FM. Shujaaz.FM ra-conte aux jeunes dans tout le Kenya des récits pédagogiques axés surles changements par le biais de multiples tribunes (bandes dessinées,radio FM syndiquées, SMS, médias sociaux, web et animation vidéo).

Ce sont les personnages et la marque immensément populaires quel’IEBC voulait utiliser pour s’adresser directement aux jeunes kenyansau sujet des élections. WTS développa une campagne spéciale appelée« Apisha Paro » [ce qui signifie « Promesse des parents »] afin de don-ner les moyens aux enfants de contribuer au processus de paix. L’idéese cachant cette campagne était de sensibiliser les enfants aux élec-

42 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

PRINCIPAUX THÈMES SHUJAAZ ET LES ÉLECTIONS AU KENYA

Des bandes dessinées pour la paix – Shujaaz et les élections au Kenya

La radio pirate Shujaaz.FM accueille DJ B quidéfie la jeunesse de Kenya de s’assurer de labonne tenue des élections à venir.

Il leur demande également de montrer à leur parents le bulletin de vote afin d’être sûr qu’ilssoient bien informés quand ils se rendent auxurnes.

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tions même s’ils ne pouvaient pas voter. Ce sont eux qui avaient subila violence de l’après-élection de 2008 et, par conséquent, ils voulaientêtre en mesure de faire quelque chose pour empêcher cette violence deréapparaître. Eux aussi avaient besoin d’être responsabilisés pour ga-rantir un déroulement réussi et pacifique des élections.

Dans « Apisha Paro », le héros de Shujaaz.FM, DJ B, lance à chaque en-fant scolarisé le défi de réunir cinq adultes chez eux qui devront s’en-gager à se déplacer pour voter (s’ils sont préalablement enregistréssur les listes) et à accepter les résultats dans le calme. Une fois lescinq signatures réunies, ils ont retourné leurs formulaires à l’école enayant la chance de gagner des prix.

La campagne a été lancée sur diverses plateformes :

• 9,5 millions de bandes dessinées éditées spécialement ont été dis-tribuées dans chaque école primaire au Kenya. 850 000 autres bandesdessinées de Shujaaz.FM ont également parlé de la promesse.

• Une page Facebook qui a séduit plus directement les élèves desécoles secondaires

• (www.facebook.com/ApishaMabeste). Les fans de la page ont étéinvités à envoyer des photos d'eux signant la promesse.

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 43

PRINCIPAUX THÈMES SHUJAAZ ET LES ÉLECTIONS AU KENYA

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• Une animation a été diffusée quotidiennement pendant unesemaine sur trois chaînes de télévision nationales.

• L’animation a circulé sur YouTube (http://youtu.be/BNQJlcp0dFs).

• L’appel lancé a été diffusé quotidiennement pendant une semainesur 26 stations de radio FM.

« Apisha Paro » a été accueillie avec enthousiasme car elle offrait auxenfants une occasion de participer directement au maintien de la paixet à l’État de droit. Pendant le lancement de la campagne, le déléguéde l’IEBC, Yusuf Nzibo, déclara que le but de la campagne ayant coûté

44 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

PRINCIPAUX THÈMES SHUJAAZ ET LES ÉLECTIONS AU KENYA

De jeunes kenyans participant à la campagne Shujaaz : s’engager àvoter et accepter les résultats dans le calme

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14,2 millions Sh (170 000 US$) était « de faire des enfants scolarisésdes ambassadeurs de la paix dans leur communauté en encourageantleurs parents à s’engager dans un processus électoral pacifique et participatif ».

Ce ne fut pas la première campagne axée sur l’éducation lancée parShujaaz.FM. Auparavant, l’humoriste a abordé des problèmes tels quel’absentéisme des enseignants, la manière d’éviter et de signaler lesabus sexuels, comment améliorer la sécurité dans votre école et com-ment s’atteler au problème de l’esprit de clan dans les écoles. Toutes

les campagnes de Shujaaz.FM sont diffusées sur de multiple plate-formes pour s’assurer de toucher le public concerné. Rob Burnet, res-ponsable de Well Told Story, déclare : « C’est l'association des bandesdessinées de Shujaaz.FM, des radios FM syndiquées, des SMS, des réseaux sociaux, du web et de l’animation vidéo faisant participer cinqmillions de jeunes chaque mois à un immense débat public qui contri-bue à changer la façon dont les gens vivent, pensent, agissent et gouvernent au Kenya. ».

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PRINCIPAUX THÈMES SHUJAAZ ET LES ÉLECTIONS AU KENYA

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Le professeur Kwesi Kwaa Prah est le fondateur du Centre d’études ap-pliquées pour la société africaine (CASAS), une société civile et organi-sation panafricaine axée sur le développement de l’Afrique à partir derecherches menées dans les domaines culturel, social, historique, poli-tique et économique. Actuellement, à travers le projet d’harmonisa-tion et de standardisation des langues africaines piloté par le CASAS,le professeur Prah et le CASAS œuvrent dans le but d’améliorer le tauxd’alphabétisation. En formant des regroupements standardisés de dia-lectes africains mutuellement compréhensibles, Prah espère non seu-lement surmonter les obstacles linguistiques locaux forgés par ladiversité des dialectes africains mais aussi éliminer définitivement lesfrontières bien plus conflictuelles qui sont entretenues par l’empriseomniprésente des langues postcoloniales sur tout le continent.

Me parlant depuis la ville du Cap de ses travaux autour des langues etde l’éducation, Prah affirme que les questions autour de l’intérêt deparler des langues locales en Afrique sont elles-mêmes hors sujet. «Chaque langue est importante. L’islandais est important. L’italien estimportant. Le grec est important. Pourriez-vous vraiment demander àquelqu’un originaire de l’un de ces pays si la langue qu’il parle est im-portante ? Dans le même esprit, les langues africaines devraient pou-voir s’épanouir. Nous ne parlons pas des langues autochtones deFrance, de Slovaquie ou de République tchèque, alors pourquoi insis-tons-nous pour parler en ces termes lorsqu’il s’agit de l’Afrique ? »

Malgré l’objectif national et aussi international visant l’alphabétisa-tion et l’éducation en Afrique, en partie motivé par l’échéance pro-chaine fixée pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement, tous les programmes et politiques en résultant sonttrop souvent déclinés dans les langues des anciennes puissances colo-niales – notamment en anglais, en français et en portugais – excluantpar voie de conséquence la majorité et ceux se trouvant dans le be-soin. « Aucun pays ne peut évoluer sur la base d’une langue emprun-tée et comprise uniquement par une minorité », déclare Prah, « Seulsdix pour cent des Africains peuvent parler le français, le portugais oul’anglais couramment. Ces langues ne peuvent être les seules languesdans le développement de l’Afrique »

Le problème ne consiste pas simplement à se défaire des vestiges dupassé mais à convaincre les personnes, à chaque niveau de la sociétéafricaine, que discréditer le statut des langues africaines ne sert lesintérêts de personne. « Ce n’est pas uniquement une question d’arro-gance occidentale », explique Prah, « mais aussi de complicité afri-caine. La puissance culturelle de l’élite africaine repose sur le faitqu’ils sont des adeptes expérimentés des langues postcoloniales. Ilsinculquent un nouvel ordre colonial qui exclut la majorité des struc-tures du pouvoir. » Prah a reçu le soutien de certains gouvernementsdans son travail avec le CASAS, mais d’une manière générale, il y a eupeu de reconnaissance officielle.

« Aucun pays ne peut évoluer sur la base d’une langue empruntée »

Professeur Kwesi Prah, interviewé par Alicia Mitchell

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PRINCIPAUX THÈMES PROFESSEUR KWESI PRAH, INTERVIEWÉ PAR ALICIA MITCHELL

Photo : Vera Obiakor, Nigéria, « Nous travaillons à l’abri de l’arbre »

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Néanmoins, il suggère que même ceux occupants des postes au sein dupouvoir se laissent imposer des limites par les mêmes hiérarchies colo-niales du passé. « Il y a des adeptes de seconde main de ces cultures.

Par conséquent, ils se positionnent en fait eux-mêmes à l’échelon desubalternes. Ceci peut mener à surplus de tension qui peut exploser. »

En tant qu’exemple à suivre de pays africains suscitant l’inspiration,Prah désigne le Vietnam et ses voisins d’Asie du sud-est, la Malaisie etl’Indonésie. « Le Vietnam est l’une des économies les plus florissantesdu monde. Ils ont cessé d’utiliser la langue de leurs colons français :c’est précisément la raison pour laquelle ils prospèrent. »

La langue, l’éducation et, avec l’essor permanent de l’apprentissagesoutenu par les TIC, les technologies sont des co-agents du change-ment dotés d’un potentiel énorme. Cependant, le professeur Prahconstate que l’absence actuelle de langues postcoloniales dans la ma-jorité des « solutions » en matière d’éducation apportées sur le conti-nent, les TIC et l’éducation demeurent inaccessibles à l’écrasantemajorité : « L’éducation reste un privilège pour l’élite occidentalisée.Nous parlons de développement à travers l’éducation et la formation,mais en quelle langue ? »

Le réflexe instinctif face à de tels arguments est souvent de répondreque l’investissement et la technologie pour ces produits issus des TICviennent de l’étranger – des États-Unis, d’Europe ou d’Asie – et utiliserdes langues « internationales », telles que l’anglais ou le français, sontles seules options économiquement viables, mais Prah n’est pas d’ac-cord. « Quelques langues africaines sont parlées par cinquante ousoixante millions de personnes. Il serait judicieux d’un point de vue éco-nomique de développer des produits pour ce marché. » D’après Prah, « sinous persistons à prétendre que les langues africaines ne sont pas im-portantes en vue d’aboutir à « l’éducation pour tous », nous passeronsnotre vie à attendre que 90 % des Africains deviennent Anglais ! »

Malgré le travail enthousiaste des organisations telles que le CASAS,Prah admet que le mouvement en faveur du soutien des langues afri-

caines en tant que voie vers le progrès en est encore « à des balbutie-ments sans grande conviction ; il ne verra pas le jour maintenant ».Néanmoins, il évoque avec confiance le précédent historique quiprouve que la démocratisation de la langue est un précurseur néces-saire à la démocratisation d’une société. « Aussi longtemps que l’Eu-rope a utilisé le latin comme langue du pouvoir et du mondeuniversitaire, les connaissances sont restées entre les mains desmoines, des aristocrates et des intellectuels. Seules les langues com-munes – les langues de la rue – peuvent aboutir à une avancée démo-cratique. De la même manière, aussi longtemps que les TIC en Afriquereposeront uniquement sur l’anglais, le français et le portugais, nousn’aboutirons à rien. » Le savoir est le pouvoir et la langue est l’élémentfondamental dans l’acquisition et la dissémination des connaissances.

Le message essentiel que le professeur Prah est déterminé à partageravec les gouvernements, investisseurs, organisations de développe-ment et le monde en général est simple : aussi longtemps que les Afri-cains seront sensés utiliser des langues qui ne sont pas les leurs,aucune avancée ne sera faite. « Les TIC sont extrêmement impor-tantes – elles font avancer le monde et sont d’un grand intérêt intel-lectuel – mais sans les langues africaines, nous ne pouvons pas fairede différence entre les Africains. Nous ne pouvons pas faire avancerl’Afrique sans langues africaines. »

Le professeur Kwesi Kwaa Prah a fondé le Centre d’études appliquées pour lasociété africaine (CASAS, casas.co.za) en 1997. Le CASAS œuvre en tant que ré-seau de chercheurs au sein de l’Afrique et parmi la diaspora africaine. L’organi-sation se concentre sur les « questions culturelles et leur rapport au dévelop-pement ainsi que la recherche de base en matière de structure de la sociétéafricaine ». Ces dernières années, le CASAS s’est focalisé sur les langues afri-caines, ce qui a conduit à la production de diverses publications, dont des dic-

tionnaires et documents de recherche axés sur diverses langues africaines.

Alicia Mitchell travaille en tant que rédactrice et éditrice du Portail d’Actualités d’eLearning Africa

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PRINCIPAUX THÈMES PROFESSEUR KWESI PRAH, INTERVIEWÉ PAR ALICIA MITCHELL

Photo : Fasil Damte, Éthiopie, « Un membre du Parlement des jeunes prenant des photos »

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L’AVENIR DU DÉVELOPPEMENT MAUREEN AGENA

Les huit Objectifs du Millénaire pour le Dé-veloppement ont établi le cadre de réfé-rence global en vue du développement in-ternational depuis 2000. Les objectifs seconcentrent sur l’année 2015 et, en vue del’échéance proche, les débats s’intensifientautour de la nature des priorités les plusadaptées à l’après-2015. La discussion s’en-gage entre les gouvernements, les décideurspolitiques, les universitaires et les activistes- et chacun peut contribuer en exposant àl’ONU ses priorités personnelles sur le sitewww.myworld2015.org (Nations Unies,2013). eLearning Africa soutient l’inclusiondes voix et points de vue du réseau africaind’eLearning dans l’élaboration des prioritésfutures. Ceci étant, il a été demandé auxrépondants quels étaient selon eux les troisproblèmes prioritaires essentiels en matièrede développement humain en Afrique surlesquels la communauté de développementinternational doit investir ses efforts post-2015. En s’appuyant sur cette question gé-nérale, l’enquête a demandé précisémentaux répondants quels étaient selon eux lestrois problèmes prioritaires ayant trait à l’uti-lisation des technologies au service de l’ap-prentissage en Afrique.

Priorités futures en matière de développement

Les personnes interrogées dans le cadre del’enquête considèrent que les trois prioritésen matière de développement internationalsont l’éducation (27 %), suivie par les TIC(22 %) et la santé (14 %). Dans la part dugraphique reflétant les 9 % de « Autre »figurent l’environnement, l’eau et l’assai-nissement, les jeunes (pour 2 %) et l’agri-culture, la sécurité alimentaire, l’égalitéhommes-femmes, la paix et la sécurité (pour1 % resp.). Un autre groupe de réponses,représenté par 6 % du total d’origine, aété supprimé de cette analyse car il se ré-férait à des questions multiples ou deschoses qui ne pouvaient entrer dans unecatégorie. Dans la catégorie « Éducation »,les mêmes priorités ont été régulièrementrépétées : l’accès universel à une éducationde qualité, une offre de formations efficaceset la garantie d’une attention accordée àtous les niveaux et la promotion de l’ap-prentissage tout au long de la vie.

5. L’avenir du développement

Éducation ..............................................27%

TIC..........................................................22%

Santé......................................................14%

Diminution de la pauvreté...................12%

Développement de la formation et des compétences ................................5%

Gouvernance...........................................4%

Questions transversales ..........................4%

Emploi .....................................................3%

Autre .......................................................9%

Quelles sont les priorités généra-les les plus importantes pour leprogramme de développementinternational de l’après-2015 ?

En raison des nombreuses barrières éducatives auxquelles estconfrontée une jeune fille type en Afrique, il semblerait qu’encouragerl’éducation des jeunes filles en utilisant la technologie en Afrique soitactuellement plus un rêve qu’une réalité quotidienne. Ces dernièresannées, il est devenu évident à de nombreux gouvernements que, bienqu’il était important d’éduquer les garçons, il était tout aussi vitald’investir dans l’éducation des jeunes filles, et ainsi, il y a eu une aug-mentation du nombre de filles dans les écoles primaires, secondaireset tertiaires.

« Le statut de l’éducation des filles s’est amélioré de manière signifi-cative cette dernière décennie. Néanmoins, les filles continuent à rester à la traîne derrière leurs homologues masculins dans de nom-breuses régions du monde en termes d’accès à l’éducation, d’achève-ment des études et d’acquisition de compétences basiques telles que

l’alphabétisation’ (Banque mondiale, 2011). Selon des recherches me-nées par la Banque mondiale, près de 106 millions d’enfants n’étaientpas scolarisés dans le primaire en 1999. Presque 61 millions (58 %)étaient des filles, contre 45 millions (42 %) de garçons. En 2009, prèsde 35 millions de filles n’étaient toujours pas scolarisées, contre 31 mil-lions de garçons. Bien que l’écart entre la parité filles-garçons ait consi-dérablement diminué, il existe toujours beaucoup plus de filles nonscolarisées dans le primaire que de garçons (Banque mondiale, 2011).

L’égalité entre les sexes constitue un droit de l’homme fondamentalinscrit dans la Charte des Nations Unies. En 2000, lors du Sommet duMillénaire des Nations Unies, les objectifs du Millénaire pour le déve-loppement ont été élaborés et signés par 189 chefs d’État du mondeentier : une liste de huit objectifs d’ensemble pour les pays en voie dedéveloppement à atteindre en 2015 a été présentée. Dans cette liste,

Comment les technologies peuvent-elles aider à investir dans l’éducation des jeunes filles

Maureen Agena

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L’AVENIR DU DÉVELOPPEMENT MAUREEN AGENA

Les personnes ayant identifié les TICcomme la priorité première ont donné desraisons similaires à celles examinées plushaut sur les priorités spécifiques à la tech-nologie. Les questions prédominantes sesont assurées que la technologie était deplus en plus abordable et accessible à tous,que l’investissement suffisant était donnéaux infrastructures soutenant la technolo-gie, que la formation à la façon d’utiliserefficacement la technologie était offerte etque la soutenabilité à long terme était unepriorité. Le troisième groupe, qui a identifiéla santé comme étant une priorité essen-tielle, a avancé des raisons axées sur lesaméliorations générales, la lutte contre lesmaladies graves, l’amélioration de la nutri-tion et la garantie d’avancées en matière

plois à leur place. ». Il y avait donc un lienfort et anticipé entre les OMD actuels, etnous aborderons de manière plus détailléecette question dans la rubrique suivantede l’analyse.

Sans surprise, les répondants à l’enquêteconsidèrent l’éducation comme la prioritéabsolue nécessaire au développement in-ternational. Cependant, il convient de re-marquer que cette perspective reflète lamême priorité première pour le dévelop-pement international que la communautémondiale (telle que définie par l'enquêteen cours www.myworld2015.org) qui placel’éducation comme priorité absolue, suiviede la santé et de la bonne gouvernance («un gouvernement honnête et attentif »).

de soins maternels et infantiles.

Les raisons données par les répondants ausujet de ces trois priorités étaient liées etdiverses. À l’intérieur de la catégorie la pluspetite de réponses, il y avait un lien parti-culièrement fort entre les problèmes desjeunes et l’emploi, avec la priorité souventrépétée de créer et d’offrir des emplois.Comme le constate un homme interrogétravaillant pour le gouvernement dans lesdomaines des TVET au Libéria, c’est la na-ture des emplois disponibles qui constituel’élément-clé, avec le besoin d’un espritd'entreprise pour jouer un rôle importantdans l’avenir : « Les Africains devraient ap-prendre à créer des emplois et ne pascompter sur les autres pour créer des em-

l’objectif 3a vise à « éliminer la disparité entre les sexes dans l’éduca-tion au primaire et au secondaire, de préférence d’ici 2005 et à tous lesniveaux d’ici 2015 ». L'indicateur 9 de cet objectif était de mesurer lapromotion de l’égalité des sexes et la responsabilisation des femmesdans le ratio filles-garçons dans l’éducation aux niveaux primaire, se-condaire et tertiaire. Cependant, les buts fixés par les OMD et les au-tres forums mondiaux ont été largement négligés sur le continentafricain, en partie en raison de la diminution plus lente du nombre defilles non scolarisées en Afrique subsaharienne, qui est passé de 25millions en 1999 à 17 millions en 2008 selon la Banque mondiale (2011).

Depuis de nombreuses années, l’éducation des filles n'a pas été unepriorité dans de nombreuses régions des pays en développement pourun tas de raisons notamment culturelles, biologiques et sociales.Cette disparité se reflète dans le monde de la politique, du leadershipet des affaires qui, hormis quelques changements récemment consta-tés, sont dominés depuis de nombreuses années par les hommes.

La naissance et l’essor des nouveaux médias sont cependant en trainde changer l’histoire pour de nombreuses jeunes filles en Afrique à quiune opportunité est donnée de rivaliser avec leurs homologues mascu-lins. Une nouvelle génération de jeunes filles utilisant la technologiepour changer leur histoire est née. Ceci est illustré par un exemple ve-nant d’Ouganda, le GirlGeekKampala (girlgeekkampala.com), ungroupe de jeunes filles passionnées qui se sont réunies pour promou-voir la culture de la programmation parmi les étudiantes universi-taires dans tout l’Ouganda. Leur objectif est de faciliter la concurrencepositive dans le développement d’applications pour la vente, to se rapprocher de leurs homologues masculins.

Dans le même esprit, en Afrique du sud, la ShetheGeek(shesthegeek.co.za) est une mission destinée à responsabiliser lesfemmes au niveau mondial à travers la formation grâce à la technolo-gie et l’innovation. Au Kenya, une base technologique en rapide évolu-tion en Afrique orientale, l’école de l’initiative Open Kenya est en train

d’avoir un impact positif et de changer les mentalités (blog CreativeCommons, 2013). L’initiative offre aux jeunes filles soutenues par lementorat d’un pair la possibilité d’apprendre par le biais de l’utilisa-tion de ressources éducatives ouvertes et de l’Internet pour atteindreobjectivement leurs buts et moderniser leurs idées tout en résolvantactivement des problèmes au sein de leurs communautés. Au-delà desefforts individuels de jeunes filles tentant d'aider leurs collègues fémi-nines, des institutions, telles que l’Union internationale des télécom-munications (ITU), s’efforcent d’améliorer l’accès aux TIC par lescommunautés mal desservies partout dans le monde. D’après les Na-tions Unies, l’accès aux TIC donne les moyens aux femmes et aux jeunesfilles de conquérir leur place légitime sur un même pied d’égalité.

Il est évident qu’investir dans l’éducation d’une jeune fille permet àcelle-ci de prendre des décisions personnelles éclairées, d’aspirer à desobjectifs plus importants dans la vie que le mariage et de rivaliser po-sitivement avec ses homologues masculins en matière de politique,d’affaires et de leadership ou autres, avec l’objectif premier d’opérer unchangement social positif et de contribuer au développement de sa so-ciété ou de sa nation. Ainsi, il est important pour les dirigeants d’en-courager la culture de la tolérance et de l’acceptation par les hommesconstatant que des femmes percent même en politique et dans d’au-tres professions dominées par les hommes et cessent de les considérercomme des concurrents ou des menaces mais plutôt comme des com-pagnons et des membres d’une équipe désireuse d'œuvrer pour le biende la société.

Maureen Agena est une bloggeuse ougandaise, une journaliste citoyenne qua-lifiée et actuellement en stage au sein du CTA aux Pays-Bas dans le cadre du «programme politiques, marchés et TIC ». Elle travaille dans les domaines desTIC4D depuis 5 ans et notamment sur la responsabilisation socio-économique

des femmes et des jeunes filles.

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L’AVENIR DU DÉVELOPPEMENT

En dépit des autres résultats, nous pouvonsespérer qu’un tel soutien vigoureux de l’im-portance de l’éducation attirera l’attentiondes financiers donateurs à la fois nationauxet internationaux.

Priorités spécifiques aux technologies dans le développement international

Comme l’illustre le graphique ci-dessus, lestrois groupes les plus populaires de ré-ponses ayant trait aux priorités les plus im-portantes en lien avec les technologies pourle programme de développement interna-tional post-2015 sont l’utilisation des TICdans l’éducation (16 %), la formation àl’utilisation des TIC (15 %) et la bande pas-

ments radicaux dans l’éducation, commel’a déclaré une femme interrogée travaillantdans l’enseignement supérieur au Swaziland :« … si les gens sont capables d’accéderaux ressources et stratégies d’apprentissageet apprendre en toute indépendance, denombreuses autres ressources ne serontplus nécessaires sous la forme sous laquelleelles existent actuellement – comme lesclasses et la présence physique des ensei-gnants. ». D’autres préconisent une ré-ponse plus intégrée, affirmant le besoin dese concentrer sur les marginalisés. Ceci estillustré par l’exemple d’un homme interrogétravaillant en Zambie pour une organisationprivée dans le domaine des EFTP. Il a affirméla chose suivante : « Au lieu de se concen-trer sur la mise à disposition de technolo-gies de pointe dans des projets et initiativeschoisis et ne profitant qu’à quelques-uns,nous devrions tout d’abord penser auxnombreuses personnes qui n’ont mêmepas accès à une technologie intermédiaire

sante. Les 8 % restants rangés dans la ca-tégorie « Autre » représentent : l’utilisationdes mobiles (2 %), la sécurité (2 %), lesTIC et la santé (2 %), la mise à dispositionde logiciels (1 %) et le soutien à long termedans l’utilisation des TIC (1 %). Un autregroupe de réponses, qui représente 21 %du nombre total de départ, n’était pasconstitué de réponses pertinentes car ellesn’étaient pas en lien avec les technologies.Ces réponses ont été exclues de l’analyse.

À l’intérieur du groupe le plus importantdésignant l’utilisation des TIC dans l’édu-cation, les répondants ont identifié diverssujets prioritaires, tels que les « MOOC »et les « ressources éducatives ouvertes »,« l'informatique One-to-One », « l'accèsgénéralisé aux technologies d’apprentis-sage » et « le développement de l’alpha-bétisation numérique ». Certains répon-dants ont suggéré que la priorité étaitd’utiliser les TIC pour catalyser les change-Utilisation des TIC dans l’éducation ....16%

Formation à l’utilisation des TIC..........15%

Bande passante.....................................10%

Fourniture d’équipements informatiques .........................................7%

Accès........................................................7%

Électricité.................................................6%

Infrastructures ........................................6%

Développement des contenus ...............5%

Gouvernement et politiques..................4%

Subventions et budgets..........................4%

Réponses générales ..............................12%

Autre .......................................................8%

Quelles sont les priorités les plus importantes liées aux

technologies pour le programme post-2015 ?

Photo : Marko Hingi, Tanzanie, « Sensibilisation de la communauté à la santé mondiale »

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L’AVENIR DU DÉVELOPPEMENT

en classe. Efforçons-nous de mettre à dis-position des technologies d’apprentissageplus généralisées et plus facilement acces-sibles dont pourraient bénéficier de nom-breux élèves n’y ayant pas accès au-jourd’hui... il est nécessaire de concentrernos efforts... pour élaborer une analyseclaire des besoins pratiques en technologiesd’apprentissage, même basiques. ».

Le second groupe ayant identifié « la for-mation à l’utilisation des TIC » comme lapriorité absolue a proposé des réponses re-lativement constantes. À l’intérieur de cegroupe, le sujet principal était le besoin enformation étendue et ciblée afin de déve-lopper les compétences nécessaires à uneutilisation efficace des technologies dispo-nibles. Les fils conducteurs principauxétaient le besoin d’un « accès facile à laformation aux nouvelles TIC », comme l’aaffirmé une femme interrogée travaillantpour une ONG dans l’éducation informelleen RDC, et les besoins en formation etéquipement d’un éventail de parties pre-nantes incluant les enseignants, adminis-trateurs et la société dans son ensemble.Une femme interrogée travaillant au seindu TVET en Namibie mentionna spécifique-

les infrastructures de soutien pour un accèsefficace et l’utilisation de la technologie.

Un dernier groupe de répondants a iden-tifié la priorité absolue de l’après-2015comme étant les connaissances résultantdes objectifs du Millénaire pour le déve-loppement et demandant du changementdans l’approche selon laquelle la techno-logie est utilisée en matière de développe-ment international. Ceci est illustré parl’exemple d’un répondant ayant affirmé :« La priorité absolue est de ne pas dévierdes OMD de 2015 mais de se pencher surles connaissances acquises sur l’adéquationdes objectifs, puisqu’ils influent sur l’action,et les leçons qui en seront tirées en termesde soutien aux résultats des OMD. ». Cerépondant, qui travaille pour une ONG enAfrique du sud, poursuivit en exprimant lebesoin de changement d’approche : « Ob-servez les gens, notamment les pauvres etceux vivant en milieu rural, et demandez-vous ce qui pourrait être fait pour eux dansla situation dans laquelle ils vivent vraiment.Il y a bien trop souvent une adhésion enhaut niveau à des schémas qui paraissentbien en surface mais sont voués sans aucundoute à l’échec. Un exemple est la façondont le projet __________ initié avec unevision plausible (apprentissage assisté parordinateur) et mené de telle façon qu’ilétait pratiquement garanti d’échouer.C’était prévisible, mais les ministères sesont laissés séduire par les promesses desprestataires et n’ont jamais écouté les souhaits et les besoins des enseignants etdes élèves. ».

Cette analyse offre un aperçu unique despriorités dans le développement des tech-nologies d’un réseau de eLearning en pleinessor en Afrique. Ici, il existe des domainesprioritaires fondamentaux combinant l’édu-cation, la formation et les infrastructures(bande passante et électricité). Celadonne un aperçu précieux aux parties pre-nantes impliquées dans la prise de décisionssur l’utilisation future des technologies nu-mériques dans le développement. Il suggèreque l’investissement devrait se concentrerprincipalement sur la sécurisation des in-frastructures et la formation pour venir ensoutien à l’éducation.

ment le besoin de « former les enseignantspour qu’ils puissent gérer et offrir des for-mations ». Certains ont identifié la « for-mation de base » et d’autres ont soulignéla « formation des experts ».

Le troisième groupe a identifié la « bandepassante » comme étant la priorité absolueen lien avec les technologies. Quelques ré-pondants ont expliqué longuement leurchoix, mais les thèmes récurrents étaientle besoin d’un accès plus rapide, moinscher, plus étendu et plus fiable à l’Internet.Une publication récente d’une agence sué-doise mentionne que « le haut débit abor-dable pour tous » doit être un élément-clédu programme de l’après-2015 et « qu’iln’y a pas lieu de parler des TIC4D aussilongtemps que l’infrastructure ne sera pasmise en place. La bande passante est laseule alternative démocratique pour uneintégration du numérique » (Spider,2013:2). Ce troisième groupe peut êtreélargi aux 6 % de répondants qui ont iden-tifié l’approvisionnement électrique commela priorité absolue. Ce groupe général, re-groupant 16 % des réponses (bande pas-sante et électricité combinées) peut êtreinterprété comme les priorités en lien avec

Photo : Uche Uwadinachi, Nigéria, « Une jeune fille effectue une demande en ligne de produits pour un magasin »

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52 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Le panorama en matière de eLearning vit deschangements tectoniques accélérés par l’évo-lution rapide des technologies numériques. Entenant d’éclairer la manière dont ces change-ments impactent l’apprentissage et l’enseigne-ment dans les classes africaines, les environ-nements de travail et les communautés, leRapport eLearning Africa a tiré profit des opi-nions de ceux étant en première ligne de ceschangements. Cela contribue à la compréhen-sion, du point de vue des professionnels, de lamanière dont les pratiques pédagogiques tra-ditionnelles changent, de la façon dont ceschangements sont perçus et gérés et commentles changements futurs pourraient intervenir.

Dans ce contexte, le Rapport eLearning Africaespère offrir un dispositif à travers lequel ilest fait appel au « bon sens » des « adeptes» du eLearning en Afrique. Manifestement,les conclusions de ce rapport proviennentdes « adeptes » ayant suivi un enseignementsupérieur par rapport à la majorité de la po-pulation africaine ; qui est actif dans le sec-teur du développement de l’éducation etdes compétences ; et qui est très actif dansl’exploration des technologies numériquespour l’apprentissage. Les opinions expriméesémanent de personnes étant des participantstrès actifs, des professionnels à l’avant-garde,des as et des pionniers dans le monde africaindu eLearning.

Malgré leur position à l’avant-garde, tous lesrépondants ne s’intéressent pas aux technolo-gies d’apprentissage les plus avancées, commele révèlent clairement les résultats de l’étudemettant en avant l’utilisation limitée des ta-blettes PC dans l’apprentissage au momentde l’enquête, par rapport aux ordinateurs por-tables et téléphones mobiles. Cela pourraitvouloir dire que l’intégration des technologiesnumériques dans les milieux d’apprentissageafricains demeure encore un processus émer-gent. Peut-être verrons-nous apparaître despréoccupations différentes en 2014 ?

Les opinions prédominantes exprimées par lesrépondants sont sans surprise positives et op-timistes. L’expression collective est celle du dé-veloppement et du progrès dans la diffusiondes technologies numériques en soutien de

sur les soins et l’éducation de la petite enfance(ECCE) et l’éducation en milieu rural. Cepen-dant, comme l’année dernière, les technologiesde soutien et leur potentiel en faveur des be-soins spéciaux propres à l'éducation ne sontpas évoquées, à l’exception d’une référencefaite par l’une des personnes interviewées dansle cadre du rapport. Par ailleurs, hormis l’anti-cipation généralisée du potentiel des MOOCpour provoquer un changement important cescinq prochaines années, les références limitéesaux expériences actuelles des MOOC menéespar les répondants montrent peut-être que lephénomène en est encore à ses balbutiementsen Afrique. De la même manière, même siune référence est faite à l’utilisation omnipré-sente des technologies mobiles et des médiassociaux par les répondants, on sait moins com-ment ceux-ci sont intégrés dans la pratiqueen classe, comment ils facilitent l’apprentissageet comme ils permettent l’émergence de nou-velles méthodes d’apprentissage.

Par ailleurs, la prédominance de ceux étantactifs en matière de eLearning en Afriqueéclipse les voix éventuelles plus conserva-trices, moins engagées et moins expérimen-tées en termes de technologies numériques.Ces derniers pourraient bien représenterune majorité conservatrice parmi ceuxn’ayant pas encore participé aux discussionsautour du eLearning. Beaucoup de ces voixconservatrices pourraient bien résider dansles échelons décisionnaires des institutionséducatives et formatrices d’Afrique.

Il est ainsi recommandé que les futures en-quêtes eLearning Africa pensent à triangulerles données de l’enquête avec davantaged’interviews et d’opinions, non seulementde la part d’experts et de pionniers en matièrede TIC au service du développement ou deeLearning mais aussi parmi ceux qui pour-raient ne pas être encore convaincus. Ici, lesopinions des moins férus de technologies,tels que les parents, enseignants et fonction-naires gouvernementaux, devraient êtreprises en considération. Ainsi, l’enquête et lerapport continueront à offrir un leadershipéclairé dans le secteur de l’éducation et dudéveloppement des compétences en inté-grant plus largement l’opinion publique.

l’apprentissage en Afrique. De nombreux ré-pondants font état d’expériences positivesen matière d’apprentissage et d’un opti-misme enthousiaste au regard des possibilitéset nouvelles perspectives ouvertes par lestechnologies numériques. Néanmoins, lesdiscussions autour des avantages des tech-nologies mobiles et des médias sociaux pour-raient bénéficier de davantage de réflexionssérieuses sur les risques que présentent cesnouvelles possibilités pour l’apprentissage.

Les opinions prédominantes reflètent égale-ment un changement positif à l’égard d’uneattitude plus forte en matière de « Africa can», ainsi qu’un sens plus affirmé de la propriétéet du droit local. Ceci ressort clairement desopinions et positions exprimées au sujet de lacréation de contenus numériques localementproduits et dans la pensée d’un des interviewésqui résume le sentiment avec une déclaration: « nous en avons assez d’être aidés ».

Il est encourageant de voir l'ouverture d'es-prit avec laquelle la discussion sur l'échecen matière de eLearning a été adoptée parles répondants. Cela souligne une perspec-tive d'approfondissement de la discussionpuisqu'une partie des efforts visant à devenirun réseau plus réflectif, ouvert d'esprit etaxé sur l'apprentissage de professionnelsengagés dans l'amélioration des pratiques.Une telle approche est davantage suscepti-ble d'avoir un impact positif sur le conceptet les pratiques d’apprentissage en Afrique.

Les priorités évidentes pour le programme dedéveloppement de l’après-2015 sont axées surl’éducation et les TIC, et tout particulièrementsur les priorités en lien spécifique avec les TICdans l’éducation, la formation et les infrastruc-tures. Cela reflète la réalité permanente quel’Afrique a encore besoin de se concentrer surl’amélioration de ses fondamentaux : le déve-loppement d’infrastructures adaptées, le dé-veloppement des compétences et des capacitéset l’amélioration de l’éducation à travers l’in-tégration des technologies numériques.

Quelques problèmes ne se sont pas distinguésaussi fortement cette année qu’en 2012. Parexemple, en 2013, il y a eu moins d’accent mis

6. Conclusions et recommandations

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54 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

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ANNEXES ANNEXE 1. MÉTHODOLOGIE

Le cadre conceptuel élaboré pour le RapporteLearning Africa 2013 et l’enquête associéerepose sur une approche critique et réalisteadmettant la complexité des différentes réa-lités – que nous avons des points de vuepartiels sur ces réalités – et qu’une meilleurecompréhension de ces réalités émerge siles recherches, les expériences et les pra-tiques sont partagées. Pour améliorer notrecompréhension, nous tenons compte descontextes, points de vue et expériences d’unéventail de parties prenantes ayant fait l’ex-périence du eLearning à partir de différentspoints de vue privilégiés bien que limités.Cette enquête et ce rapport cherchent àrévéler les expériences et perceptions deprofessionnels africains en contribuant àune compréhension émergente de la rela-tion entre les technologies, le changementsocioéconomique et culturel et les impactssur le développement de l’apprentissage,de l’enseignement et des compétences.

Ainsi, l’objectif premier du Rapport eLear-ning Africa 2013 est de produire desconnaissances concrètes pouvant être utilesà un large panel d’acteurs œuvrant dans lesystème africain de eLearning. Les connais-sances pratiques sont spécifiques auxcontextes et reposent sur la résolution deproblèmes dans des réalités sociales don-nées. Tout en reconnaissant la valeur de lathéorie abstraite du développement, l’axeprincipal du rapport concerne la productionde connaissances à des fins d’améliorationde la pratique en tenant compte des prio-rités des professionnels, des investisseurset des responsables politiques qui sont lesparties prenantes principales dans un réseaueLearning Africa en développement. L’ana-lyse qualitative des résultats de l’enquêtefaçonnant le rapport est impactée par unethéorie fondée de méthodologie axée surla production de connaissances dans descontextes spécifiques et supposant un éven-tail d’interprétations de leurs circonstancespar les parties prenantes.

Même si une enquête à grande échelle estnotre instrument premier de collecte de

l’enquête afin de permettre d’effectuer unecomparaison des résultats d’une année surl'autre. On suppose qu’au fil du temps, lesexemples de points et vue et interprétationsémergents contribueront à améliorer l’ap-prentissage, la compréhension et les pra-tiques au sein de la communauté de eLear-ning en Afrique.

L’Enquête eLearning Africa 2013

L’analyse fondamentale du Rapport eLear-ning Africa 2013 repose sur les conclusionsrésultant de l’Enquête eLearning Africa2013. Cette enquête a été distribuée pareLearning Africa et ouverte aux répondantsdu 28 janvier au 20 février 2013. L’enquêtea été envoyée par mail à 81 000 participantsprésents sur la liste de mailing du eLearningAfrica. La liste de mailing comprend un largeéventail de groupes de parties prenantes incluant des enseignants, maîtres de confé-rence, étudiants de troisième cycle, cher-cheurs, intellectuels, fonctionnaires, diri-geants, cadres supérieurs de grosses et petitesentreprises et des PDG d’ONG invariablementimpliqués dans le milieu du eLearning.

L’enquête a été également promue par lebiais de Facebook, de Twitter et de LinkedInet les répondants avaient la possibilité d’yrépondre sous la forme d’une enquête enligne ou d’un document PDF hors ligne. Untotal de 826 réponses à l’enquête ont étéreçues, dont 413 étaient des réponses com-plètes ou quasiment complètes. L’enquêtea posé 60 questions, dont 30 étaient desquestions fermées et 30 des questions ou-vertes. Un résumé détaillé de l’enquêtepeut être visualisé à l’annexe 1. L’analysed’ensemble statistique et qualitative reposesur les données résultant des 413 réponsesà l’enquête.

Les réponses à l’enquête émanent de 60nationalités différentes, avec des répon-dants travaillant dans 42 pays africains dif-

données, la méthodologie inclut égalementdes interviews d’innovateurs et de pointuresspécialisées ainsi que des opinions d’expertsimpliqués sur le terrain du eLearning. Cesopinions sont destinées à inciter la poursuitede la discussion et des débats ainsi qu’àcompléter les données fournies par l’en-quête au moyen de perceptions qualitatives.De la même manière, la bande dessinéecréée par Shujaaz souligne les manières in-novantes dans lesquelles de nouveaux sup-ports sont utilisés pour la communicationdans des langues africaines autochtones.Le rapport inclut également toute une sériede photos des Concours de photos eLear-ning Africa (qui peuvent être visualisées àl’adresse www.elearning-africa.com/photo_competition_home.php), qui illustrent unesérie de points de vue personnels sur la ma-nière dont les technologies numériques sontintégrées dans les parcours d’apprentissagedes communautés africaines. Utiliser ainsides méthodes mixtes nous permet une plusgrande diversité d’opinions et est utile pourvérifier, renforcer, contester ou éventuelle-ment réfuter les résultats de l’enquête.

Au vu du profil des répondants à l’enquêteet leur implication active dans l’utilisationdes technologies pour soutenir l’apprentis-sage, on peut s’attendre à ce que la majoritése montre positive quant aux impacts surles résultats en matière d’apprentissage. Ildemeure important d’être conscient, en in-terprétant les résultats, qu’ils ne reflètentpas nécessairement les points de vue géné-ralisés des personnes jouant un rôle dansl’éducation et l’apprentissage en Afrique.

eLearning Africa s’engage à s’impliquerdans le développement de notre compré-hension collective au fil du temps. L’axecentral de ces efforts consiste à créer unensemble cumulatif de connaissances à tra-vers ce rapport, les discussions menéesavant, pendant et après la conférence eLear-ning Africa et sur le portail d’actualitéseLearning Africa. L’enquête et le rapportde 2013 reposent sur l’expérience de 2012en reprenant les questions choisies pour

Annexes Annexe 1. Méthodologie

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ANNEXES ANNEXE 1. MÉTHODOLOGIE

férents. 80 % des réponses ont été donnéespar des personnes de nationalité africaine.Vous trouverez ci-dessous une analyse duprofil des répondants. Les questions ferméesont été traitées par le biais d’une analysequantitative et présentées en pourcentages.

La majorité des répondants ont été contac-tés par le biais d’une liste de mailing deeLearning Africa : dans le mail, les répon-dants avaient l’option de cliquer sur un lienURL les dirigeant directement sur le ques-tionnaire en ligne de l’enquête. Mener uneenquête panafricaine en ligne limite les ré-pondants potentiels à ceux possédant déjàun accès à l’Internet. Donner aux répon-dants l’option de répondre à un question-naire pouvant leur être adressé en formatPDF fut une tentative de s’attaquer auxdéfis posés par une bande passante limité.

Cette stratégie d’échantillonnage doit êtregardée en mémoire en lisant le rapport etréfléchissant aux implications des conclu-sions. Il est important de souligner le faitque les statistiques démographiques desrépondants ne sont en aucune mesure re-présentatives de la population africaine engénéral et ne représentent pas nécessaire-ment tous les acteurs jouant un rôle dansle secteur de l’éducation et de l’apprentis-sage en Afrique.

présentants de divers environnements lin-guistiques et culturelles, œuvrant majori-tairement en Afrique.

Définitions

Une grande partie de la discussion autourde l’intégration des technologies numé-riques dans l’apprentissage avait tendanceà trop se restreindre à la nature des outilsnumériques utilisés pour l’apprentissage, àla manière dont ils étaient utilisés dans lesclasses, à l’étendue de leur utilisation endehors de la classe et à comment ils aidaientou faisaient obstacle à l’apprentissage. Dansl’élaboration de l’enquête, l'équipe recon-naît que le concept de technologies et dechangement technologique, leur intégra-tion dans la vie socioéconomique et cultu-relle et leur contribution à l’évolution de lacondition humaine ne sont pas des ques-tions résolues au sein des philosophes, in-tellectuels, chercheurs et professionnels.

Les définitions des technologies numé-riques, de l’apprentissage, du eLearning etdu développement changent constammentet demeureront un terrain contesté parmiles intellectuels, les décideurs et les profes-sionnels. À des fins de rédaction du présentrapport, nous proposons, dans la mesuredu possible, des définitions pratiques envue de guider notre analyse des donnéesde l’enquête. Pour rédiger l’enquête et lerapport, les technologies numériques ontété définies de nombreuses manières pourtenter de comprendre comment les répon-dants à l’enquête les considéraient, les uti-lisaient à des fins d’apprentissage, la moti-vation justifiant leur utilisation et leursimpacts sur les résultats en matière d’ap-prentissage. Même si nous ciblons délibé-rément les outils traditionnels et les nou-veaux outils (des radios aux tablettes), noustenons également compte des change-ments donnant lieu à une combinaison demobilité, ouverture d’esprit, médias sociauxet connectivité.

Traitement des donnéesqualitatives de l’enquête

Les données qualitatives se caractérisentpar des réponses à des questions ouvertes,par opposition aux questions fermées àchoix multiples contenues dans l'enquête.Les questions ouvertes sont axées sur lespoints de vue des répondants sur les déve-loppements les plus importants en matièrede eLearning en Afrique ces cinq dernièresannées et dans l’avenir, les défis etcontraintes essentiels, les vecteurs de chan-gement, les échecs vécus et les raisons duchoix de certaines priorités pour le pro-gramme du développement de l’après-2015. Ces réponses ont été rassembléesdans une feuille de calcul et systématique-ment codées selon le pays, le type d’orga-nisation et le niveau d’éducation de la ré-gion où le travail des répondants était visé.Les réponses exprimées en français ou enportugais ont été traduites puis codées enconséquence. Les codes ont été groupésen fonction de la similarité des idées et desthèmes. En procédant ainsi, six à sept ca-tégories principales générales et intercon-nectées ont émergé dans chaque sectionde l’analyse qualitative. L’analyse offertedans le rapport aborde l’interconnexion en-tre ces catégories principales.

Afin de préserver l’intégrité des donnéesqualitatives, l’analyse du rapport est illustréepar des citations textuelles émanant des ré-pondants.

Limites de la recherche

Les méthodes de chiffrage utilisées pourtraiter les données qualitatives sont sou-mises à l’interprétation des données par leschercheurs et les partis pris inhérents en ré-sultant. Pour minimiser ces partis pris, leschercheurs ont consulté la littérature po-pulaire et universitaire et les opinions attri-buées à un éventail d’experts en eLearninget créé un comité de rédaction de dix re-

Photo: Stephen Oluoch, Kenya, « Des membres du groupede jeunes « Tiwi Massive » utilisant un ordinateur pour ac-

céder à des informations »

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 57

ANNEXES ANNEXE 2 : RÉSUMÉ DE L’ENQUÊTE ELEARNING AFRICA 2013

Il s’agit d’une version résumé de l'EnquêteeLearning Africa 2013. Elle énumère lesquestions principales importantes pour l’éla-boration du Rapport eLearning Africa 2013mais elle ne reprend pas chacune des op-tions données en réponse aux questions.Toutes les questions sont facultatives. À lafin de l’enquête, les répondants ont été in-terrogés sur leur participation passée aueLearning Africa et ont eu l’occasion d’ap-porter des informations complémentaires.

Section 1 – Contexte

• Quel est votre nom ?

• Êtes-vous un homme ou une femme ?• Quel est le nom de votre organisme/employeur ?

• De quel pays êtes-vous ressortissant ?• Dans quel pays d’Afrique travaillez-vous actuellement dans le domaine de l’éducation et du développement desconnaissances ?

• Laquelle de ces catégories décrit lemieux votre fonction ?

• Pour quel type d'organisme travaillez-vous ?

• Sur quel niveau d’éducation votre travail se concentre-il principalement ?

• Quel est votre plus haut niveau dequalification formelle ?

• Dans quelle région du monde êtes-vous basé ?

• Dans quel(s) secteur(s) travaillez-vous ?

Section 2 - Utilisation ac-tuelle des technologies auservice de l’apprentissage

• Utilisez-vous actuellement des techno-logies pour soutenir l'apprentissage dansvotre contexte organisationnel enAfrique ? (Oui, Non, Je ne sais pas)

• [Si la réponse est « oui » à la premièrequestion de la section] parmi les outilstechnologies suivants, quels sont ceuxque vous utilisez actuellement pour sou-tenir l’apprentissage dans votre contexte

• Êtes-vous impliqué dans la création decontenus numériques dans des languesautochtones africaines dans votrecontexte organisationnel en Afrique ?(Oui, Non, Je ne sais pas) (Si les répon-dants répondent « oui », il leur est de-mandé d’indiquer les langues africainesdans lesquelles ils créent des contenusnumériques éducatifs.)

• Utilisez-vous des contenus numériquesdans des langues autochtones africainesdans votre contexte organisationnel enAfrique ? (Oui, Non, Je ne sais pas) (Ilest demandé ensuite aux répondants depréciser et d’expliquer leur réponse.)

Section 3 - Challenges,échecs et leçons

• Dans le pays africain dans lequel voustravaillez actuellement, quels sont lestrois défis les plus importants restrei-gnant l’utilisation des technologies pou-vant soutenir l’apprentissage ? (Il est de-mandé aux répondants de choisir troisréponses et de les motiver.)

• Avez-vous connu des échecs en utilisantdes technologies en soutien à l’appren-tissage dans le pays africain dans lequelvous travaillez ? (Oui, Non, Je ne saispas) Si les répondants répondent « oui», il leur est alors demandé de préciser: la nature et les raisons des échecs subiset ce qui pourrait être fait différemmentsur la base de ces échecs.

Section 4 - Changement,vecteurs, agents du changement

• Ces cinq dernières années, quels ont étéles trois vecteurs majeurs de changementdans l’utilisation des technologies au ser-vice de l’apprentissage dans le pays afri-cain dans lequel vous travaillez ? (Uneliste de 14 options a été présentée aux

organisationnel en Afrique ? (Une listede 12 outils, dont « Autre », est présen-tée aux répondants qui doivent dire àquelle fréquence ils les utilisent.)

• [Si la réponse est « oui » à la premièrequestion dans la section] parmi les mé-dias sociaux suivants, quels sont ceuxque vous utilisez actuellement pour sou-tenir l’apprentissage dans votre contexteorganisationnel en Afrique ? (Une listede neuf médias sociaux est présentéeaux répondants qui doivent dire dansquelle fréquence ils les utilisent.)

• Utilisez-vous actuellement, dans votrecontexte organisationnel en Afrique, lestechnologies en soutien à l’apprentis-sage que vous avez choisies dans lesquestions précédentes ? (Une liste de14 options est présentée aux répondantsqui doivent cocher toutes celles utilisées.)

• Quelle est votre motivation premièrevous poussant à utiliser des technologiesau service de l’apprentissage dans votrecontexte organisationnel en Afrique ?(Une liste de six options est présentéeaux répondants qui ne doivent choisirqu’une réponse.)

• Quels impacts les technologies ont-elleseus sur les résultats en matière d’ap-prentissage dans votre contexte organi-sationnel en Afrique ? (une liste de qua-tre options est présentée aux répondantsqui doivent choisir une seule réponse etexpliquer la raison de leur choix.)

• Avez-vous accès à des contenus numé-riques produits localement dans votrecontexte organisationnel en Afrique ?(Oui, Non, Je ne sais pas) (Il est ensuitedemandé aux répondants d’expliquerleur réponse.)

• Êtes-vous impliqué dans la création decontenus numériques produits locale-ment dans votre contexte organisation-nel en Afrique ? (Oui, Non, Je ne saispas) (Il est demandé ensuite aux répon-dants d’expliquer leur réponse.)

Annexe 2 : Résumé de l’Enquête eLearningAfrica 2013

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ANNEXES ANNEXE 3 : BIOGRAPHIES DU COMITÉ DE RÉDACTION, RÉDACTEUR

EN CHEF ET RÉDACTEURS ADJOINTS

répondants, incluant « Autre », à qui ila été demandé de choisir les trois prin-cipaux et d’expliquer les raisons de leurréponse.)

Section 5 - Le programmede développement del’après-2015

• Selon vous, quels sont les problèmesprioritaires en matière de développementhumain en Afrique dans lesquels la com-munauté de développement internationaledevrait s’investir après 2015 ?

• Selon vous, quels sont les trois problèmesprioritaires relatifs à l’utilisation des tech-nologies au service de l’apprentissage enAfrique dans lesquels la communauté dedéveloppement internationale devrait s’in-vestir après 2015 ?

• Selon vous, quels seront, dans les cinqprochaines années, les trois change-ments majeurs les plus importants enmatière de technologies au service del’apprentissage dans le pays africain danslequel vous avez travaillé ? (Une liste de13 changements a été présentée aux ré-pondants, incluant « Autre », et il leura été demandé de choisir les trois prin-cipaux et de motiver leur réponse.)

• Quel est l’agent le plus important dansl’accélération de l’intégration des tech-nologies au service de l’apprentissagedans le pays africain dans lequel voustravaillez ? (Une liste de 12 options aété présentée aux répondants, incluant« Autre», qui ont dû choisir une seuleréponse.)

Annexe 3 : Biographies du comité de rédaction, rédacteur en chef et rédacteurs adjoints

Ben AkohBen Akoh est un expert en stratégies mé-diatiques et technologiques, en processusde gouvernance Internet, en recherche eten renforcement des capacités de dévelop-pement et de déploiement des TIC et del’Internet en Afrique et dans le monde. MrAkoh est facilitateur et chargé de cours au-près de la faculté des sciences de l’éducationde l’université de Manitoba qui propose descours à distance et en alternance, en faceà face et entièrement en ligne sur les tech-nologies Internet émergentes, les ressourceséducatives ouvertes et l’alphabétisation nu-mérique. Il est également diplômé de l’uni-versité. Parallèlement, il travaille pour l’Ins-titut international pour le développementdurable, un think tank politique basé auCanada, et a travaillé au sein de l’Initiativepour une société ouverte en Afrique occi-dentale, au sein de l’UNECA et dans le sec-teur privé. Ben Akoh a participé au comitéde rédaction ayant rédigé le Rapport eLear-ning Africa 2013.

Maggy Beukes-AmissLe docteur Maggy Beukes-Amiss est uneNamibienne jouissant de plus de 17 ansd’expérience dans l’enseignement de disci-plines en lien avec les TIC à l’Université deNamibie, au sein du département d’étudesde l’information et de la communication.Elle a obtenu un doctorat en éducation enéducation intégrée par ordinateur (Com-puter-integrated Education, CiE) à l’Univer-sité de Pretoria en Afrique du sud. Elle aoccupé le poste de chef de département(2005-2007) qu’elle réintègre de nouveaupour quatre ans (2012-2015).

Elle se passionne notamment pour les ac-tivités de renforcement des capacités enmatière de eLearning par le biais de l’utili-sation d’ensembles de logiciels open sourceet la recherche axée sur les technologies etactivités autour du eLearning. Elle est mem-bre du Conseil de eLearning de l’Universitéde Namibie et avait l’habitude de travaillerpour le comité de eLearning du Réseau na-

Boubacar Balde Boubacar Balde est un spécialiste de l’inté-gration des technologies dans l’éducation,de la cyber-sécurité, de la gestion de projetspédagogiques et du déploiement des TICet du Cloud en Afrique. Il est directeur desprogrammes d’éducation pour Net Perfor-mance. Sous son contrôle, des programmeséducatifs sont déployés actuellement au Sé-négal, en Côte d’Ivoire, en RDC et en Gui-née, proposant des solutions abordables enmatière de TIC aux écoles et universités.Boubacar est diplômé de l’Université librede Tunis en sciences informatiques et est ti-tulaire d’une maîtrise en économie obtenueauprès de l’Université libre de Bruxelles.Boubacar est également un cofondateurd’une agence de conseils spécialisée dansla gestion de portefeuilles, qui conseille sesclients présents dans le monde entier enmatière d’actions cotées en Bourse, de mar-ché des changes et de matières premières.Boubacar a participé au comité de rédactiondu Rapport eLearning Africa 2013.

Photo : Imrana Buba, Nigéria, « Écouter des récits populaires à partir d’un téléphone mobile »

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ANNEXES ANNEXE 3 : BIOGRAPHIES DU COMITÉ DE RÉDACTION, RÉDACTEUR

EN CHEF ET RÉDACTEURS ADJOINTS

mibien d’apprentissage ouvert (NamibianOpen Learning Network Trust, NOLNet) entant que coordinateur des activités de eLear-ning dans l’ensemble du pays pendant plusde sept ans, jusqu’en 2011. Elle s’impliquedans un bon nombre d’activités destinéesà renforcer les capacités de eLearning enNamibie et dans divers pays africains pourle compte du NOLNet, de la GIZ et du GESCI.

Elle est également correctrice des docu-ments de travail autour de la conférenceeLearning Africa pour le compte d’ICWEGmbH, Allemagne, 2011-2013. Elle est uneformatrice certifiée ICDL (2007) et une ex-perte en nouvelles technologies en faveurde l’apprentissage (2005), formée à la TeleAkademia de Furtwagen, Allemagne.

Elle est membre du comité directeur desTIC auprès du ministère de l’Éducation deNamibie depuis 2005 et, par ailleurs, elleest vice-présidente du Comité directeur desTIC depuis 2012. Elle a contribué à l’élabo-ration de la politique en matière de TIC etdu programme de mise en œuvre, le TechNA!. Elle a été déléguée puis présidente duconseil de la Commission de régulation descommunications de Namibie (NCC) de 2006à 2011. Elle a été également été nomméeexperte éminente en contenus numériquespar le World Summit Award (WSA), de 2006à 2013. Elle a aussi été membre du Comitétechnique d’assurance qualité (TeQAC) pourle programme du GESCI de renforcementdes capacités des leaders africains en ma-tière de TIC (ALICT) ainsi que la coordinatriceet professeure (formation et coaching) dee-tuteurs pour le programme ALICT, de2011 à 2013. Maggy Beukes-Amiss a par-ticipé au comité de rédaction du RapporteLearning Africa 2013.

Mawaki ChangoMélangeant les études et la pratique, Mawaki Chango est un chercheur et consul-tant dans les domaines de la gouvernanceInternet et la politique publique, des TIC4D(technologies d’information et de commu-nication au service du développement) ainsique des technologies d’information et deslettres. Des recherches récentes incluent

numériques pour l’éducation en ligne. PierreDandjinou a participé au comité de rédac-tion du Rapport eLearning Africa 2013.

Harold ElletsonLe Dr Harold Elletson est le directeur de laNew Security Foundation qui mène des re-cherches sur les implications du nouvel en-vironnement sécuritaire pour la société ci-vile. La New Security Foundation proposeun forum international au service du dia-logue entre le secteur public et le secteurprivé et offre des analyses et des informa-tions sur les nouvelles conditions de sécu-rité. La fondation accueille régulièrementdes évènements et conférences, dont un «Forum annuel international sur le eLearningau service de la défense et de la sécurité ».

Le Dr Elletson était auparavant directeur duForum de l’OTAN sur le commerce et la sé-curité, qu’il a créé avec le Programme scien-tifique de l’OTAN. Le Forum, qui réunit desuniversitaires, hommes d’affaires et leaderspolitiques pour discuter des implications dunouvel environnement sécuritaire, a attiré desreprésentants de plus de 60 pays différents.

En tant qu’ancien membre du Parlementbritannique (de 1992 à 1997), il a travaillécomme secrétaire privé au Parlement auprèsdu secrétaire d’État en charge de l’Irlandedu nord aux premiers stades du processusde paix et fut également membre du Co-mité restreint sur l’environnement. HaroldElletson possède de bonnes connaissancesen matière d’éducation au niveau local tanten Angleterre qu’à l’étranger. Il a été mem-bre de la Lancashire Education Authority(le Comité chargé de l’éducation du Conseildu comté de Lancashire) avant d’être éluau Parlement où il représenta les intérêtsdes écoles et des collèges dans sa circons-cription électorale dans les discussions avecles ministres et dans l’enceinte de la Cham-bre des communes.

Consultant en affaires publiques interna-tionales et parlant couramment le russe, ila conseillé de nombreuses sociétés impor-tantes sur certains aspects de leurs entre-prises dans l’ancienne Union soviétique,

une enquête socio-historique sur les sys-tèmes individuels d’identification, des sceauxmédiévaux aux passeports et aux identi-fiants numériques émergents via l’Internet.

Chango a travaillé également au sein d’en-tités gouvernementales, p. ex. en tant queconseiller en matière de politique internetsur les noms de domaine au sein del’ICANN, et à titre de consultant en projetsauprès de nombreuses organisations, dontl’UNESCO, le Centre international de re-cherche sur le développement, OSIWA (Ini-tiative pour une société ouverte en Afriqueoccidentale) et EvalNet. Elle a écrit ou coécritplusieurs articles scientifiques et un chapitrede livre sur la gouvernance de l’Internet, lee-gouvernement et les réseaux civiques hautdébit. Chango a obtenu une licence auprèsde l’université Panthéon-Sorbonne de Pariset un doctorat auprès de l’Université Syra-cuse dans l’État de New York. Il parle lefrançais, l’anglais et le portugais. MawakiChango a participé au comité de rédactiondu Rapport eLearning Africa 2013.

Pierre DandjinouPierre Dandjinou occupe aujourd’hui leposte de vice-président (VP) pour « l’Enga-gement des parties prenantes pour l’Afrique» de l’ICANN. Auparavant, Pierre étaitconseiller politique en matière de techno-logies d’information et de communication(TIC) au service du développement dans leProgramme de développement des NationsUnies (PDNU). Il fut auparavant directeurd’Infocom Services, une société de conseilsopérant de Cotonou, du Bénin et de Dakarau Sénégal. Il s’est impliqué dans de nom-breuses initiatives en lien avec les techno-logies de l’information sur le continent,dont AfriNIC, une initiative internet pourl'Afrique, AfricaCERT et le Sommet sur l’In-ternet en Afrique (AIS).

Pierre Dandjinou est diplômé de l’universitéde Paris III, de la Sorbonne et du CNAM(Conservatoire national des arts et métiers),Paris, France. Ses domaines actuels d’intérêtsont le e-gouvernement en tant que moyende promouvoir la réforme de l’administrationpublique, la cyber-sécurité et les plateformes

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60 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013

ANNEXES ANNEXE 3 : BIOGRAPHIES DU COMITÉ DE RÉDACTION, RÉDACTEUR

EN CHEF ET RÉDACTEURS ADJOINTS

dont BP en Azerbaïdjan et Alstom en Sibé-rie. Il a écrit de nombreux articles sur desthèmes politiques et historiques et son pre-mier livre, The General Against the Kremlin,a été publié par Little Brown. Le Dr Elletsonest titulaire d’un doctorat en sciences socialesobtenu auprès de l’Université de Bradford.Harold Elletson a participé au comité de ré-daction du Rapport eLearning Africa 2013.

Ahmed M. El-Sobky Mr El-Sobky est chef de la Division tech-nique au sein de l’Agence pour le dévelop-pement de l’industrie des technologies del’information (ITIDA). Il travaille dans les dif-férents domaines en lien avec les techno-logies de l’information depuis 1985.

Il a travaillé en tant que directeur de projetsstratégiques au sein du ministère de l’In-vestissement et a participé à la gestion d’uncertain nombre de projets ayant trait au e-gouvernement et mis en œuvre sous l’égidedu secrétaire d’État chargé du développe-ment de l’administration (MSAD).

Sur le plan de l’Afrique, il a participé au dé-veloppement de la stratégie de eLearningà la fois pour le Bassin du Nil et les pays duCOMESA en tant qu’expert ayant contribuéà la mise en œuvre du premier diplôme demaîtrise en eLearning au Moyen-Orient, encollaboration avec l’Université de Middlesexau Royaume-Uni et en créant le premiernœud égyptien pour le Réseau mondiald’apprentissage à distance de la Banquemondiale (GDLN).

Au niveau régional, et en tant que membredu Groupe de travail arabe préparant lapremière phase du WSIS, il a participé enrédigeant le projet de document Towardsa Pan Arab Information Society - A JointAction Plan (en route vers une société del’information panarabe - un plan d’actioncommun). Par ailleurs, il a participé au co-mité d’ébauche de la Conférence arabe ausommet en vue de préparer la premièrephase du WSIS, qui s’est tenue au Caire enjuin 2003.

En tant qu’expert national en technologiesde l’information, il a contribué à la mise en

un large éventail d’organisations interna-tionales spécialisées dans le développement.Il participe assidûment au eLearning Africadepuis 2007.

David travaille avec divers donateurs, gou-vernements et organisations du secteurprivé et de la société civile sur les problèmesd’éducation, de technologie, de partenariatet d’évaluation des impacts. Il est titulaired’un doctorat en évaluation de l’impact desTIC sur l’éducation en Afrique et donne descours de maîtrise en TIC4D auprès de laRoyal Holloway, l’université de Londres. Ilest président du conseil d’administrationdu Réseau de soutien aux réfugiés (www.re-fugeesupportnetwork.org), une associationcaritative offrant un soutien pédagogiqueaux jeunes touchés par le déplacement etla crise. David Hollow a participé en tantque correcteur au Rapport eLearning Africa.

Shafika IsaacsShafika Isaacs est une consultante indépen-dante spécialisée dans le rôle des technolo-gies numériques dans l’amélioration de l’ac-cès aux systèmes éducatifs et de la qualitéet de l’équité en matière d’éducation. Ellea travaillé avec l’UNESCO, eLearning Africa,la fondation Bill et Melinda Gates, l’UNICEF,la Communauté d’apprentissage (CdA), laBanque mondiale, Cisco, Intel et Microsoft.

Elle était auparavant directrice exécutive deSchoolNet Africa, directrice de l’enseigne-ment au sein du Mindset Network, directeurdu développement des partenaires pour lecompte du Microsoft’s Unlimited PotentialGroup au Moyen-Orient et en Afrique etadministratrice des programmes pour leCentre de recherches sur le développementinternational (IDRC).

Actuellement, elle travaille comme directricedes programmes auprès du eLearning Africaet est la rédactrice en chef du Rapport Lear-ning Africa. Shafika travaille également surla « Convention mondiale pour la LearningResearch Task Team », le Groupe de consul-tants en politiques d’apprentissage mobilede l’UNESCO, pour le conseil d’administra-tion de la Fondation Lewis, pour le conseilconsultatif sur le rapport NMC Horizon

œuvre du Concours national de contenusnumériques sous l’égide de l’ITIDA, à traversson appartenance au comité exécutif duconcours. Il a également participé, en tantque jury, à la deuxième phase du concoursen 2007 dans la spécialité eLearning. Il aégalement été membre du jury au concoursMotamizon organisé par l’Institut nationaldu ministère, sous l’égide du secrétaired’État chargé du développement de l’ad-ministration. Par ailleurs, il a dirigé ungroupe de travail national – sous l’égide duministère en charge des communicationset technologies d’information – dédié à lapublication du Livre d’or de l’Égypte sur lesTIC, qui a présenté les projets entrepris parl’Égypte dans le domaine des TIC4D commeétant l’un des efforts de l’Égypte dans lamise en œuvre et le suivi des deux phasesdu WSIS, Genève et Tunis.

Mr El-Sobky est l’auteur d’un certain nom-bre de travaux présentés lors de conférencesinternationales, régionales et locales dansles domaines du eLearning, des contenusnumériques, du e-gouvernement et de lasociété de la connaissance. Par ailleurs, ilest l’auteur d’un livre intitulé A Guide forInformation Technology and Systems Secu-rity (Guide pour la technologie de l’infor-mation et la sécurité des systèmes).

Il est membre du comité du groupe de travailsur la technologie, la communication et la sé-curité de l’Internet de l’Académie de recherchescientifique et de technologie, Égypte. Ah-med El-Sobky a participé au comité de ré-daction du Rapport eLearning Africa 2013.

Toby HarperToby Harper est un expert en développe-ment social et organisationnel basé au Ca-nada. De plus amples informations sont dis-ponibles sur le site www.thll.ca. Toby Harpera rédigé certaines parties du Rapport eLear-ning Africa 2013.

David HollowDavid Hollow travaille pour Jigsaw Consult(www.jigsawconsult.com), une entreprisesociale basée à Londres qui intervient pour

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2013 61

ANNEXES ANNEXE 3 : BIOGRAPHIES DU COMITÉ DE RÉDACTION, RÉDACTEUR

EN CHEF ET RÉDACTEURS ADJOINTS

K-12, sur le groupe consultatif en matièrede politique d’Intel et pour le comité direc-teur d’ONLINE EDUCA BERLIN et elle est laprésidente de SchoolNet Afrique du sud.Elle a écrit un certain nombre de rapportsde recherche et de documents en lien avecles TIC dans l’éducation en Afrique.

Ayant été récompensée par une bourse Nelson Mandela, elle a obtenu une maîtriseen science et politique des technologies au-près de l’Université de Sussex et un Execu-tive MBA avec félicitations du jury auprèsde l’École supérieure de commerce de l’Université du Cap. Shafika Isaacs a parti-cipé au comité de rédaction du RapporteLearning Africa 2013.

Lee MuzalaLee Muzala est un consultant spécialisé en TIC au sein de Trio Consult Limited(www.trio-consult.com), une société deconseils en TIC basée en Zambie, qu’il fondaen 2004. Trio Consult est spécialisée dansla conception de sites web, bases de don-nées, ressources et animations interactivesen faveur de l’apprentissage à des fins d’uti-lisation dans l’enseignement. Lee débutasa carrière en informatique en 1997 en tantque développeur de logiciels travaillant avecdes outils de programmes tels que COBOLet dBase 3 et 4. Lee jouit d’une longue ex-périence dans le secteur des TIC en Zambieet son travail lui a permis d’évoluer de pro-grammateur et formateur à directeur infor-matique, pour finalement occuper le postede directeur général d’une société deconseils spécialisée dans les TIC. Ces dernièresannées, Lee a créé plusieurs entreprises enligne, telles que Mpoto (www.mpoto.info)– une plateforme en ligne d’annonce d’of-fres ; Tiyende Zambia (www.tiyende-zam-bia.com) – a annuaire spécialisé dans le cré-neau de l’évènementiel qui liste tous lesévènements se déroulant en Zambie et estdestiné spécialement aux voyageurs ayantbesoin d’aide (visiteurs et locaux) pourconnaître les endroits à visiter et les loisirs ;StudyMate (www.studymate.info) – une pla-teforme éducative destinée à offrir une op-portunité aux étudiants d’utiliser des ressourcespédagogiques numériques et interactives,

Rebecca StromeyerRebecca Stromeyer estla fondatrice de eLearning Africa en 2006.eLearning Africa est la conférence interna-tionale de premier plan sur le thème desTIC pour le développement, l’éducation etla formation, qui se tient chaque annéedans un pays africain différent. Elle est éga-lement le PDG et la fondatrice de la sociétéICWE GmbH basée à Berlin, qui organisedes conférences et des salons, et présidentedu conseil d’administration du portail webrécompensé Internet Course Finders, qui of-fre des informations sur tous les types d’ins-titutions éducatives dans le monde entier.

Rebecca est la co-fondatrice et actionnairede la société ICEF GmbH, le leader universelreconnu du recrutement international d’étu-diants, et directive fondatrice de l’E-CubedCommunications, une agence de commu-nication, de marketing et de relations pu-bliques. Elle est consultante pour ELIG etun membre du conseil de GDLN Global, unconseil mondial supervisant les sociétés af-filiées à GDLN dans 80 pays.

Rebecca œuvre également à titre de prési-dente d’East Trust, une organisation à butnon lucratif ayant pour vocation d’avoir unimpact positif sur l’éducation en Afrique.Elle est également membre du conseil deDrucker Society, un groupe de parties pre-nantes dirigé par des professionnels quis’appuie sur les idées et idéaux fondamen-taux, avec pour but de contribuer à l’évo-lution de la gestion en tant que part indis-pensable au bon fonctionnement d’unesociété moderne, et membre du conseil duréseau Global Business School Network.

Rebecca a grandi dans un environnementinternational et multilingue. Elle est née auKoweït et a passé la majorité de ses annéesde formation dans différents pays duMoyen-Orient. Elle a étudié les languesslaves, la littérature comparative et les mé-dias à Berlin et Moscou et la gestion d’en-treprises au Royaume-Uni. Elle parle l’an-glais, l’allemand, le français et le russe.Rebecca Stromeyer s’est chargée de donnerune direction stratégique au Rapport eLear-ning Africa 2013 et a participé à son comitéde rédaction

comme s’ils se préparaient à un examen.

La passion de Muzala pour la technologieet la créativité a été la force motrice à l’ori-gine de plusieurs initiatives sur lesquelles ila travaillé, y compris celles dont les travauxsont toujours en cours. Lee Muzala a faitpartie du comité de rédaction du RapporteLearning Africa 2013.

Evelyn Namara Evelyn Namara est une experte en techno-logies et une entrepreneure sociale passion-née par le travail avec des femmes et desjeunes filles autour des technologies et desentreprises. Evelyn a débuté sa carrièrecomme ingénieur informatique en chargedu support technique pour une petite so-ciété appelée Linux Solutions ; elle a rejointensuite HITS TELECOM (aujourd’hui OrangeUganda Limited) en tant qu’administratriceUnix. Elle a fait partie de l’équipe qui a ins-tallé la plupart des systèmes centraux chezOrange, dont le serveur proxy de la com-pagnie. Elle a piloté la majorité des systèmesinformatiques basés sur UNIX de la sociétéet assuré leur maintenance.

Après avoir travaillé pour le secteur des té-lécoms pendant plus de quatre ans, Evelynest passée à autre chose et a travaillé pourune organisation locale dénommée SolarSister, Inc., une entreprise sociale utilisantle potentiel capital de l’énergie solaire pourresponsabiliser les femmes dans les zonesrurales d’Ouganda. Elle est la directrice na-tionale de Solar Sister en Ouganda et a dé-veloppé dès le début son organisation quicomptait 10 entrepreneurs à l’origine et encompte aujourd’hui 300.

Sa passion consiste à découvrir commentde simples outils technologiques peuventêtre utilisés pour apporter du changementsur le plan social dans la société et son ob-jectif est d’utiliser ces technologies pourpousser les femmes à créer leurs propresentreprises. Elle est titulaire d’une licenceen sciences informatiques et également d’undiplôme en technologie de l’information.Evelyn Namara a participé au comité de ré-daction du Rapport eLearning Africa 2013.

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9ÈME CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LES TIC APPLIQUÉES AU DÉVELOPPEMENT,

À L’EINSEIGNEMENT ET À LA FORMATION

• L’événement clé de mise en réseau pour le développement des compétences eLearning dans l’éducation et la formation en Afrique

• Le lieu où les décideurs de haut niveau et les professionnels qui façonnent le secteur des TIC dans l’apprentissage en Afrique se réunissent une fois par an

• Le plus important et complet événement de développement des compétences dans le domaine des TIC au service de l’apprentissage et de la formation en Afrique, avec plus de 1500 professionnels de l’éducation, experts et universitaires

• Un riche programme de conférence, incluant plus de 300 orateurs et présidents de 50 pays différents qui se penchent sur les principaux enjeux, les derniers développements et les tendances actuelles et futures du eLearning

• Les tout derniers produits et services d’apprentissage en ligne visibles dans le large espace d’exposition

Pour en savoir plus, veuillez vous rendre sur www.elearning-africa.com

28 – 30 MAI 2014KAMPALA, UGANDA

Organisateurs

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Quels sont les appareils numériques lesplus populaires pour l’apprentissage ?Pourquoi et comment les technologiessont-elles utilisées à des fins péda-gogiques ? Quels ont été les échecs vécus par les sondés en matière d’eLearning ? Quelles sont les princi-pales priorités de développement post-2015 ? En répondant à ces questionsessentielles et à de nombreuses autres,le Rapport eLearning Africa 2013 prendle pouls des personnes à la pointe duchangement et de l’innovation dans lesecteur éducatif africain. Il met en évidence leurs avis et leurs expériencesconcernant les technologies numériquesdans un large éventail de contextes individuels et institutionnels.

Les articles d’opinion d’experts, les interviews auprès des créatifs africains,les photos du Concours eLearningAfrica et les bandes dessinées appor-tent une touche colorée aux riches histoires et pensées des investisseurséducatifs mais aussi des enseignants,responsables gouvernementaux et entrepreneurs venus de 42 pays africains.

Le Rapport eLearning Africa 2013 visedonc à informer et à influencer les conversations sur l’éducation et ledéveloppement des compétences enAfrique, avec l’espoir d’améliorer lespratiques et les politiques tout en suivant les Objectifs du Millénaire pourle Développement.