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Le Rhône et la Grande Guerre dans les collections photographiques et cinématographiques de l’ECPAD (1915-1919) Les archives de la SPCA sur le département du Rhône. Nombre de reportages : 21 Nombre de films : 15 Les photographies L’ECPAD conserve vingt-et-un reportages photographiques couvrant une période chronologique allant de 1915 à 1918. Le volume global de photographies traitant du département du Rhône peut s’élever à environ cinq cents clichés. Deuxième ville de France, Lyon occupe une place primordiale dans l’effort de guerre. Les nombreuses industries présentes dans le département œuvrent toutes pour l’armée, confectionnant des matériels, des munitions ou des vivres nécessaires à la poursuite des opérations militaires. De nombreuses femmes travaillent dans les chaînes d’assemblage. Dès l’année 1915, plusieurs missions photographiques sont dépêchées dans les usines d’armement et de confection d’effets militaires (SPA 19 Z, SPA 24 Z) où de nombreuses femmes sont embauchées au sein des ateliers. Les grandes industries de la région sont mobilisées, à l’image des usines Berliet, où les obus de 75mm sont produits au même titre que les camions utilisés pour leur acheminement vers le front. La société Hotchkiss, installée à Saint-Fons, dans la banlieue de Lyon, conçoit ainsi les mitrailleuses qui équipent les unités d’infanterie (SPA 19 Z). La ville de Saint-Fons accueille également de nombreux ouvriers étrangers, notamment chinois, embauchés dans les usines de guerre (SPA 5 W). L’ensemble des infrast ructures de la ville accueillent des dépôts des armées. Ainsi, la halle Tony Garnier, à Gerland, est reconvertie en entrepôt de munitions (SPA 95 P). Lyon et sa périphérie disposent de nombreuses installations sanitaires où les blessés et malades revenus du front sont soignés. Á Saint-Genis-Laval, un sanatorium prend en charge les tuberculeux (SPA 41 P). L’école du Service de santé des armées installée sur le boulevard Berthelot est également reconvertie en hôpital pour combattants (SPA 19 Z). Le chantier de l’hôpital de Grange-Blanche, construit par les prisonniers allemands, est également photographié lors d’une visite du maire de Lyon, Édouard Herriot (SPA 19 Z). De nombreux événements se déroulent à Lyon, dont l’inauguration de la Foire. Concurrente de Leipzig, la Foire de Lyon présente les dernières innovations mises en œuvre par l’industrie et l’artisanat français. Plusieurs reportages font état de son ouverture, notamment en présence du président de la République Raymond Poincaré (SPA 81 P et SPA 82 P), ainsi que par le maire de la ville, en 1918 (SPA 262 M). D’autres événements sont suivis par les opérateurs, tels que le 14 Juillet 1918, marqué par l’inauguration du pont Wilson (SPA 156 B).

Le Rhône et la Grande Guerre - Mission Centenaire …...bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager grâce à une prothèse de

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Page 1: Le Rhône et la Grande Guerre - Mission Centenaire …...bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager grâce à une prothèse de

Le Rhône et la Grande Guerre

dans les collections photographiques et

cinématographiques de l’ECPAD (1915-1919)

Les archives de la SPCA sur le

département du Rhône.

Nombre de reportages : 21

Nombre de films : 15

Les photographies

L’ECPAD conserve vingt-et-un reportages photographiques couvrant une période

chronologique allant de 1915 à 1918. Le volume global de photographies traitant du

département du Rhône peut s’élever à environ cinq cents clichés.

Deuxième ville de France, Lyon occupe une place primordiale dans l’effort de guerre. Les

nombreuses industries présentes dans le département œuvrent toutes pour l’armée,

confectionnant des matériels, des munitions ou des vivres nécessaires à la poursuite des

opérations militaires. De nombreuses femmes travaillent dans les chaînes d’assemblage. Dès

l’année 1915, plusieurs missions photographiques sont dépêchées dans les usines d’armement

et de confection d’effets militaires (SPA 19 Z, SPA 24 Z) où de nombreuses femmes sont

embauchées au sein des ateliers. Les grandes industries de la région sont mobilisées, à l’image

des usines Berliet, où les obus de 75mm sont produits au même titre que les camions utilisés

pour leur acheminement vers le front. La société Hotchkiss, installée à Saint-Fons, dans la

banlieue de Lyon, conçoit ainsi les mitrailleuses qui équipent les unités d’infanterie (SPA 19

Z). La ville de Saint-Fons accueille également de nombreux ouvriers étrangers, notamment

chinois, embauchés dans les usines de guerre (SPA 5 W). L’ensemble des infrastructures de la

ville accueillent des dépôts des armées. Ainsi, la halle Tony Garnier, à Gerland, est

reconvertie en entrepôt de munitions (SPA 95 P).

Lyon et sa périphérie disposent de nombreuses installations sanitaires où les blessés et

malades revenus du front sont soignés. Á Saint-Genis-Laval, un sanatorium prend en charge

les tuberculeux (SPA 41 P). L’école du Service de santé des armées installée sur le boulevard

Berthelot est également reconvertie en hôpital pour combattants (SPA 19 Z). Le chantier de

l’hôpital de Grange-Blanche, construit par les prisonniers allemands, est également

photographié lors d’une visite du maire de Lyon, Édouard Herriot (SPA 19 Z).

De nombreux événements se déroulent à Lyon, dont l’inauguration de la Foire. Concurrente

de Leipzig, la Foire de Lyon présente les dernières innovations mises en œuvre par l’industrie

et l’artisanat français. Plusieurs reportages font état de son ouverture, notamment en présence

du président de la République Raymond Poincaré (SPA 81 P et SPA 82 P), ainsi que par le

maire de la ville, en 1918 (SPA 262 M). D’autres événements sont suivis par les opérateurs,

tels que le 14 Juillet 1918, marqué par l’inauguration du pont Wilson

(SPA 156 B).

Page 2: Le Rhône et la Grande Guerre - Mission Centenaire …...bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager grâce à une prothèse de

Référence : SPA 24 Z 1127

Lyon. Usines Berliet. Les ateliers fabriquent des obus de 75mm. Janvier 1916.

Photographe : Aubert, Isidore/© ECPAD

Référence : SPA 24 Z 1128

Lyon. Chaîne de montage aux usines Berliet. Janvier 1916.

Photographe : Aubert, Isidore/© ECPAD

Page 3: Le Rhône et la Grande Guerre - Mission Centenaire …...bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager grâce à une prothèse de

Référence : SPA 95 P 1130

Halle de Gerland, dépôt de munitions. Juillet 1917.

Photographe : Gabriel Boussuge/© ECPAD

Référence : SPA 19 Z 762

Lyon. Trempe des obus de 220 à l’arsenal de Perrache. Octobre 1915.

Photographe : Aubert, Isidore/© ECPAD

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Référence : SPA 5 W 388

Saint-Fons, nouvelle poudrerie de Belle-Étoile. Le dortoir du cantonnement chinois.

21 décembre 1916.

Photographe : Ridel, Jacques/© ECPAD

Référence : SPA 22 Z 1053

Lyon. Gare des Brotteaux. Les blessés de guerre sont pris en charge par les équipes médicales

avant d'être dirigés sur les hôpitaux militaires de la région, dont l'hôpital militaire n°17, sur les

hauteurs du Pré aux Clercs. 3 décembre 1915.

Photographe : Aubert, Isidore/© ECPAD

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Référence : SPA 82 P 937

Á Lyon, la place des Terreaux et les baraques de la Foire. 31 mars 1917.

Photographe : Boussuge, Gabriel/© ECPAD

Référence : SPA 82 P 938

La Foire de Lyon s'étend sur l'ensemble de l’agglomération.

Le parc de la Tête d'Or. 31 mars 1917.

Photographe : Boussuge, Gabriel/© ECPAD

Référence : SPA 262 M 4896

Les organisateurs de la Foire de Lyon, MM. Arlaud, Rivoire et Guichard, accueillent le maire

de Lyon Édouard Herriot lors de l'inauguration du chantier du Palais de la Foire. Derrière eux

se trouve le préfet du Rhône Jean Marty (deuxième à partir de la droite) et le général Ebener

(premier à partir de la droite) commandant de la place de Lyon. 3 mars 1918.

Photographe Moreau, Albert/© ECPAD

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Référence : SPA 3 AD 96

Terrain d'aviation de Bron. Défilé des troupes à pied, survolées par un Farman 40.

Juin 1918. Photographe : Daniau/© ECPAD

Référence : SPA 156 B 7525BIS

Lyon, inauguration du pont Wilson. 14 juillet 1918.

Photographe : Queste, Paul/© ECPAD

Les films

Calqués sur les thèmes des reportages photographiques évoqués précédemment, quinze films

tournés de 1916 à 1918, concernent totalement ou en partie le département du Rhône. Certains

de ces films ont été produits par le Service de santé des armées (réf. SS), montrant le rôle de

différentes institutions sanitaires dans la rééducation des mutilés de guerre (SS 57, SS 128,

14.18 A 944), dans la reconstruction faciale des gueules cassées (14.18 A 910) et dans la prise

en charge des traumatisés de guerre (14.18 A 892).

D’autres films réalisés à Lyon par la Section cinématographique de l’armée traitent de

l’inauguration de la Foire de Lyon et du pont Wilson lors du 14 Juillet 1918 (14.18 B 245).

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Titre : L'école municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés organisée par M. Herriot,

sénateur du Rhône 1916.

L'école Joffre, dont Édouard Herriot, maire de Lyon et sénateur du Rhône, est le promoteur,

accueille des mutilés de guerre pour leur rééducation. Ainsi plusieurs soldats amputés d'un

bras ou d'une main parviennent-ils à écrire et même à dactylographier. D'autres travaillent à la

cordonnerie ou comme tailleurs, certains enfin œuvrent dans un atelier de reliure. Dans une

salle, des soldats élèves suivent un cours sur la TSF. Le meilleur d'entre eux n'a pas son

certificat d'études. Édouard Herriot discute, entouré de mutilés bêchant un jardin. La section

du jouet français œuvre pour la résurrection du jouet de fabrication française face à l'industrie

allemande. Les jouets, peintures et autres travaux des mutilés sont exposés.

Opérateur : SCPA/ECPAD

Référence : SS 57.

Durée : 8 mn 35 sec

Photogrammes extraits du film

L'école municipale de Lyon, pour la rééducation des mutilés organisée par M. Herriot,

sénateur du Rhône 1916.

Noir et blanc, muet, durée : 8 mn 35 sec. © ECPAD. Réf. SS 57.

Titre : Atelier d'orthopédie au centre des mutilés de Lyon

Images extérieures de l'atelier orthopédique où sont fabriqués des appareils permettant aux

mutilés de conserver une activité professionnelle quasi-normale. Un unijambiste muni de

béquilles à point d'appui brachial, pour éviter la compression axillaire, avance normalement

vers la caméra. Alors qu'un mutilé de la main droite a réussi à conserver sa profession de

galochier, un autre, grâce à un appareil à cardan, peut tenir des instruments agricoles et ainsi

bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager

grâce à une prothèse de la jambe (semelle courbe). Dehors, un manchot lime sur un étau, sa

main droite est remplacée par une pince. Gros plan enfin sur une pince à bois de brosse pour

aveugles.

Opérateur : SPCA/ECPAD

Référence : SS 128

Durée : 5 mn 10 sec.

Photogrammes extraits du film

Atelier d'orthopédie au centre des mutilés de Lyon

Noir et blanc, muet, durée : 5 mn 10 sec. © ECPAD. Réf. SS 128.

Page 8: Le Rhône et la Grande Guerre - Mission Centenaire …...bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager grâce à une prothèse de

Titre : Service de prothèse maxillo-faciale du docteur Pont, à Lyon 1916

Malades et infirmières saluent la caméra des fenêtres de l'hôpital installé dans une ancienne

école, Quai Zaïr. Le médecin aide-major Pont et ses collaborateurs posent dans les jardins,

précédant sept « gueules cassées » qui viennent montrer leurs blessures en esquissant un

sourire ou en saluant avec leur casquette (l'un des pensionnaires est un soldat antillais ou un

tirailleur sénégalais). Puis quatre autres, déjà traités, posent en tenant à la main un masque de

plâtre réalisé avant leur opération. Enfin, le docteur Albéric Pont exécute, sur un patient, la

pose d'une prothèse nasale, puis le modelage d'une oreille artificielle.

Opérateur : SPCA/ECPAD

Référence : 14.18 A 910

Durée : 8 min 9 sec.

Photogrammes extraits du film

Service de prothèse maxillo-faciale du docteur Pont à Lyon 1916.

Noir et blanc, muet, durée : 8 mn 9 sec. © ECPAD. Réf. 14.18 A 910.

Titre : Troubles fonctionnels, service du Dr Sollier à Lyon Date inconnue.

Le docteur Sollier et ses aides (médecins militaires et infirmières) posent pour la caméra dans

un jardin. Plusieurs malades souffrant de plicature du rachis et d’abasie défilent devant nos

yeux. Certains sont soutenus par un médecin. Ils sont bientôt suivis par d’autres patients,

atteints de paralysie flasque des membres inférieurs, d’hémiplégie hystérique et de

contractures des mains et des membres inférieurs. Deux hommes, courbés suite à une fracture

de la colonne vertébrale et à un lumbago, se déplacent en cercle, devant la caméra. Le film

s’achève avec le passage de deux groupes de malades souffrant de tremblements des jambes

et des bras.

Opérateur : SPCA/ECPAD

Référence : 14.18 A 892.

Durée : 13 mn 10 sec

Photogrammes extraits du film

Troubles fonctionnels, service du Dr Sollier à Lyon Date inconnue.

Noir et blanc, muet, durée : 13 mn 10 sec. © ECPAD. Réf. 14.18 A 892.

Page 9: Le Rhône et la Grande Guerre - Mission Centenaire …...bêcher la terre à l'aide d'une fourche. Un autre unijambiste bine normalement dans un potager grâce à une prothèse de

Titre : Lyon : foire de 1916 et 1917, le pont Wilson, les œuvres de l'Hôtel de ville

Á Lyon, (Rhône, 3 et 4 mars 1918) l'inauguration de la Foire de Lyon pour l'année 1918 :

arrivant en tramway, escortés par des agents de police à bicyclette, le sénateur maire de la

ville, Édouard Herriot, et le général Ebener, gouverneur militaire de la région, arrivent aux

stands de la foire en Tramway. Les personnalités visitent les salons d'exposition ouverts au

public […].

Opérateur : Chaix (SPCA)/ECPAD

Référence : 14.18 A 1252

Durée : 15 mn 33 sec

Photogrammes extraits du film

Lyon : foire de 1916 et 1917, le pont Wilson, les œuvres de l'Hôtel de ville

Noir et blanc, muet, durée : 15 mn 33 sec. © ECPAD. Réf. 14.18 A 1252.

Titre : Prise d'armes franco-américaine à Lyon 1918.

Á Lyon (Rhône, 1918), une cérémonie commandée par le général Ebener se déroule sur la

place Bellecour. Plusieurs contingents étrangers participent à la cérémonie, comme les troupes

américaines, britanniques et italiennes. Les autorités militaires passent en revue les troupes

rassemblées sur la place Bellecour. Dans les tribunes officielles, le maire de Lyon, Édouard

Herriot, assiste à la cérémonie militaire en compagnie de l'ambassadeur des États-Unis

Williams Sharp. Les drapeaux des pays sont présentés lors de la cérémonie. Les troupes

américaines, britanniques et italiennes (carabiniers et « Alpini ») attendent sur la place aux

côtés des pompiers de Lyon (équipés de camion-pompe Berliet). Les troupes défilent rue de la

République et sur le pont de la Guillotière, pavoisés aux couleurs américaines et françaises.

Opérateur : SCPA/ECPAD

Référence : 14.18 B 245.

Durée : 6 min.

Photogrammes extraits du film

Prise d'armes franco-américaine à Lyon 1918.

Noir et blanc, muet, durée : 6 min. © ECPAD. Réf. 14.18 B 245.

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Titre : Stockage des obus à la halle Tony Garnier à Lyon Gerland 1917.

Á Lyon, à proximité de la halle Tony Garnier de Gerland, les équipes d'ouvriers fabriquent

des obus. Dans les ateliers, les femmes et les hommes tournent les obus à l'aide de machines-

outils. Les chariots conduits par les ouvrières transportent les obus. Un panorama des usines

montre le quartier de Gerland et sa halle. Á TC 00:11:32 et 00:12:15, un locotracteur

(ressemblant à un petit Crochat) tire des wagonnets sur une voie étroite.

Opérateur : SPCA/ECPAD

Référence : 14.18 A 1079

Durée : 3 min 27 sec.

Photogrammes extraits du film

Stockage des obus à la halle Tony Garnier à Lyon Gerland 1917.

Noir et blanc, muet, durée : 3 min 27 sec. © ECPAD. Réf. 14.18 A 1079.