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Ministère de L’enseignement Supérieur et de La Recherche Scientifique UNIVERSITE LARBI TEBESSI TEBESSA FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES DEPARTEMENT DE LETTRES ET LANGUES ETRANGERES FILIERE : FRANÇAIS Mémoire présenté pour l’obtention Du diplôme de Master Option : Sciences du Langage et Didactique Le rôle des graffitis dans la communication non verbale : Cas : Analyse sémiologique du graffiti « Comment devenir un bon soldat » Sous la direction de: Présenté par: Mme Siad. M Khelifi Maroua Ben Hamloui Manel Année Universitaire : 2015-2016

Le rôle des graffitis dans la communication non verbale : Cas

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Ministère de L’enseignement Supérieur et de La Recherche Scientifique

UNIVERSITE LARBI TEBESSI TEBESSA

FACULTE DES LETTRES ET DES LANGUES DEPARTEMENT DE LETTRES ET LANGUES ETRANGERES

FILIERE : FRANÇAIS

Mémoire présenté pour l’obtention Du diplôme de Master

Option : Sciences du Langage et Didactique

Le rôle des graffitis dans la communication non verbale : Cas : Analyse sémiologique du graffiti « Comment devenir un bon soldat »

Sous la direction de: Présenté par:

Mme Siad. M Khelifi Maroua

Ben Hamloui Manel

Année Universitaire : 2015-2016

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Dédicace : Avec les sentiments de la plus profonde humilité, je dédie ce modeste travail :

À mon père « Zouhir », pour sa profonde affection à mon égard, ainsi

que tous les sacrifices qu'il a consenti pour moi.

À ma mère « Fatma », la prunelle de mes yeux qui a tant prié pour mon

bien.

À mon seul cher frère « Houssem ».

À mes deux anges Hanin et Yassmine.

À mes grandes mères « Barko et Sakina », et mes grand pères « Laabidi

et Youcef » pour leurs profondes affection à mon égard, ainsi que tous

les sacrifices qu’ils ont consenti pour moi.

À mes chères tentes et leurs époux, mes oncles, qui m’ont indiqué la

bonne voie en me rappelant que la volonté, le courage et le dur labeur

font toujours la bonne réussite.

À tous les membres de ma belle famille et à toute la famille de Khelifi

un par un.

Et à mes chères amies : Manel , Aouetef

À ce qui m’aime et que j’aime.

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Dédicace :

Avec l'aide de dieu le tout puissant j'ai pu réaliser ce modeste travail

Je dédie ce mémoire à :

A ma très chère mère, mon printemps, ma source d'amour pour son

soutien dans toutes mes épreuves et son encouragement, que dieu la

protège pour moi

A mon cher père, pour sa profonde affection à mon égard, ainsi

que tous les sacrifices qu'il a consenti pour moi.

A mes frères : Cherif et Souheib

A mes soeurs : Aicha et son époux à Roufia, et Ibtissem

A ma nièce, notre bougie éclatante Bissou que dieu la protège

A ma chère tante qui m’a toujours comblée d’amour et d’affection

A mon chère oncle Naim et son épouse

A ma chère cousine Goumeira

À ce qui m’aime et que j’aime.

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Remerciement

Nous exprimons notre profondes gratitudes et nos plus grands respect à

notre encadrante Mme Siad. M.

Nous remercions particulièrement Mr Nedji Bistandji Docteur à l’école

des beaux arts.

Egalement Ben chetouf Laarbi architecte en designer.

Aussi M. Bouali Abd errazake enseignant du dessin.

Nous exprimons pareillement nos reconnaissances à tous les

fonctionnaires des différentes bibliothèques que nous avons visitées.

Nous remercions les membres du jury qui ont accepté d’évaluer ce

travail.

Tous ceux qui ont été présents à nos cotés dans les moments les plus

difficiles.

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Sommaire

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Introduction

Chapitre I : Notions définitoires

1- La sémiologie 2- La communication 3- La communication orale 4- La communication verbale 5- La communication non verbale 6- Le signe linguistique 7- Le signe et le symbole 8- La dénotation 9- La connotation 10- La sémiologie de l’image

Chapitre II : Le lieu existant entre les graffitis et la société

1- L’art contemporain 2- Le street art 3- Les graffitis 4- Histoire des graffitis 5- Les techniques des graffitis 6- Les graffitis entre art et vandalisme 7- Les graffitis comme moyen d’expression dans le monde arabe

Chapitre III : l’analyse sémiologique du graffiti « comment devenir un bon soldat »

1- Présentation du corpus 2- Etude des éléments plastiques 3- Etudes de la composition de l’image 4- L’interprétation 5- Conclusion 6- Bibliographie 7- Annexes

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Introduction

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L'art contemporain est tout simplement omniprésent presque partout où nous allons , notre regard croise des œuvres d'art de l'architecture des affiches publicitaires du design des automobiles des sculptures et même de la peinture murale ou autrement dit le graffiti tel que nous le connaissons c'est un art de jeune qui a réussi à toucher les quatre coins de la planète ,c'est une inscription ou une peinture réalisé sur des murs des monuments ou des objets situés sur l'espace public .

Le graffiti n’est pas une invention contemporaine mais il a été exploité par nos ancêtres depuis la préhistoire, était même la plate forme qui permettait l’invention et la découverte des premières lettres de l’alphabet, de nos jours le graffiti a réussi à s’infiltrer dans notre conception du monde, il devient une fenêtre ouverte sur celui - ci. Il argumente, il persuade et ouvre des débats sur les questions de société, en effet de nos jours les graffitis acquière un intérêt primordial dans la transmission des messages non seulement par son caractère global mais aussi par l’universalité de sa lecture, notre problématique vise à effectuer une recherche approfondit sur l’usage des graffitis, elle se pose en ces termes :

- Les graffitis en tant que phénomène social reflètent- ils la pensée de la société ? - Les messages véhiculés dans les espaces urbains, sont-ils fonctionnels et

communicatifs ?

Dans la perspective d’apporter des éléments de réponses aux interrogations soulevées ci-dessous, nous avons élaboré un plan de travail qui s’articule sur trois chapitres :

-Le premier a été consacré pour l’élucidation des concepts clés tandis que le deuxième chapitre a traité la relation du graffiti et la société , Pour atteindre les objectifs assignés dans cette recherche et répondre aux questions posées, nous avons abordé initialement dans le troisième chapitre une analyse sémiologique d’un graffiti dont ce chapitre, nous essayerons de valoriser la problématique étant la plate forme de cette recherche pour pouvoir mettre plus d’éclaircissement sur les résultats auxquelles nous parviendrons, en vérifiant les hypothèses suivantes :

- le graffiti est un acte illégal de vandalisme, qui révèle de l'incivilité - il peut être un excellent moyen pour stimuler et développer la créativité des

jeunes et considéré comme moyens pour transmettre leurs idées

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Dans le monde dans lequel nous vivons ,tous communique en (littérature images , architecture , peinture , musique, cinéma , sport , odeurs, vêtements ,théâtre ,culture ,mythes …) ou pour répondre à l’expression de W.Watzlawick : « on ne peut pas ne pas communiquer » or, les communications véhiculent la signification dont la maitrise n’est pas toujours assure et comme le sous ligne G.Mounine dans son ouvrage clef à la linguistique « tout devient signe et tout est langage » 1 . La sémiologie a développé de nombreuses d’instruments permettant identifiés ces significations les structures et de les mettre en perspective La sémiologie est une discipline qui s’intéresse à tous les langages possibles. 1 - Elucidation des concepts clé :

1.1 - La sémiologie 1.1.1- Définition : Le terme «sémiologie» peut être défini, en première approche, comme la théorie ou la science des signes (du grec sémion «signe» et de -logie du grec-logia «Théorie», de logos «discours.2 Selon Le philosophe John Locke (1632-1704) est le premier à utiliser le terme de sémiotique (Sémiotikè) au sens de «connaissance des signes» et à envisager l’importance pour la compréhension du rapport de l’homme au monde de ce domaine d’étude. 3 Puis le terme sémiologie a été repris et élargi par Ferdinand de Saussure qui a renouvelé la définition de la sémiologie ou bien il est circonscris le champ d’étude : « On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale, elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie. Elle apprendrait en quoi consistent les signes ; quelles lois les régissent. Puisqu’ ‘elle n’existe pas encore, on ne peut pas dire ce qu’elle sera, mais elle a droit à l’existence ; sa place est d’avance. La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale…. » 4. En générale, la sémiologie est l’étude de tout système de signification tout ce qui est verbal a une signification ainsi que les rapports sociaux les arts les

1 George Mounin, clefs Pour la linguistique, Seghers, Paris1 968 page 35 -46 2 L’approche sémiologique d’après Jean-Claude Domenjoz page 2 3 Ibid. page 2 4 Cours de la linguistique générale d’après Saussure 1916 _ 1972 PAGE 33

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codes tout ce qui est non verbal peuvent être étudié comme des systèmes des signes. De façon plus spécifique, on pourra considérer que la sémiologie est une analyse théorique de tout ce qui est code, grammaire, systèmes..ect. La sémiologie classera par exemple les différents types de signe selon leurs fonctionnements .Elle pourra s’intéresser à ce distingue l’emploi des signes par les êtres humains 5 1.1.2- Origines et objets de la sémiologie : On peut remontrer le terme sémiologie jusqu’ à l’antiquité grec ou l’on trouve une discipline médicale qui vise à interpréter par lequel se manifeste les différentes maladies ; il semble que dans le domaine de la philosophie ; la problématique des signes est apparu formellement à l’occident chez le stoïciens trois siècles avant J.C Les vocables de la sémiologie et la sémiotique sont souvent aujourd’hui employé indifféremment dans uns grand nombres de situations. Cependant ; si les deux termes en la même origine étymologique ; il renvois à des traditions scientifique différentes.6 On peut considérer que l’apparition de la sémiologie moderne remonte à la période qui couvre la du 19 éme siècle et le début de 20 ème siècle avec les travaux indépendamment Ferdinand de Saussure à Genève et Charles Sender Peirce en Amérique. 1.1.2.1- En Amérique : Pour le philosophe et scientifique américain Charles Sandres Peirce (1839- 1914), la sémiotique est un autre nom de la logique: «la doctrine formelle des Signes». On peut dire très schématiquement que son projet a consisté à décrire de manière formelle les mécanismes de production de la signification et établir une classification des signes. Le philosophe n’a pas écrit d’ouvrage spécifique sur ce sujet. Sa pensée nous a donnée une multitude de textes (articles, lettres, conférences) rassemblé et publié à partir de 1931. C. S. Peirce liait la sémiotique au domaine de la logique. Dans cette perspective, la sémiotique peut être définie comme « la théorie générale des signes et de leur articulation dans la pensée ». En effet, selon l’approche de C. S. Peirce, la sémiotique est envisagée comme une philosophie de la représentation : « […] je suis, autant que je sache, un pionnier ou plutôt un défricheur de forêts, dont la tâche de dégager et d’ouvrir des chemins dans ce que j’appelle la

5 Pour comprendre la linguistique d’après Gilles Siouffi page 72 _ 73 6 L’approche sémiologique Jean-Claude Domenjoz page 2

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Sémiotique, c’est-à-dire la doctrine de la nature essentielle et des variétés Fondamentales de semiosis [le procès du signe] possibles […]»7 Mais Pierce envisage aussi le signe comme élément d’un processus de Communication, au sens non de «transmettre» mais de «mettre en relation»8 Selon Charles Sander Peirce : «Par signe j’entends tout ce qui communique une notion définie d’un objet de quelque façon que ce soit […]»9 ; c’est-à-dire la doctrine formelle de la nature essentielle et des variétés fondamentales de sémiosis. Pour Peirce la sémiotique sera une extension de la linguistique vers tout les systemes du signe considère comme des langages .il va mettre l’accent sur la fonction logique du signe contrairement à Saussure qui insiste sur la fonction sociale . Pour Charles Morris (logicien et philosophe américain) : « La sémiotique est à la fois une science parmi les sciences (la science des signes) […] C. Morris envisage la sémiotique comme un méta science qui aurait comme champ de recherche l’étude de la science par l’étude du langage de la science ».10 1.1.2.2 - En Europe Le terme «sémiologie» se rattache à la tradition du linguiste genevois Ferdinand de Saussure (1857-1913) dans son cours de linguistique générale: « On peut concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale nous la nommerons sémiologie elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. Puisqu’elle n’existe pas encore, on ne peut dire ce qu’elle sera; mais elle a droit à l’existence, sa place est déterminée d’avance. La linguistique n’est qu’une partie de cette science générale […]»11 Ferdinand de Saussure n’a fait de prédire cette science parce qu’il ne va pas plus loin ; l’objet de sa recherche c’est la langue sa réflexion reste toujours vers la langue ; l’élaboration de la linguistique générale ; néanmoins se ci sera permettre plus tard le développement de la sémiologie comme l’étude des signes ou plutôt les systèmes des signes dans la société. En 1964, un important numéro de la revue Communications contribuera à diffuser l’intérêt pour les recherches sémiologiques. Dans sa préface il écrit, reprenant le projet de F. de Saussure: «Prospectivement, la sémiologie a […] pour objet tout système de signes, quelle qu’en soit la substance, quelles qu’en soient les limites: les images, les

7 Charles Sandres PEIRCE, Ecrits sur le signe, Paris, Seuil, 1978, p. 135 (vers 1906 8 . Du latin communicare «être en relation avec», «mettre en commun». 9. Charles Sanders PEIRCE, ibid., p. 116 (vers 1903). 10 Du grec Meta qui signifie ici «ce qui dépasse, englobe». 11 Ibid page 34

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gestes, les sons mélodiques, les objets, et les complexes de ces substances que l’on retrouve dans des rites, des protocoles ou des spectacles constituent sinon des ” langages” du moins des systèmes de signification»12 1.2 - La communication : 1.2.1 - Définition :

C'est le domaine très complexe autour duquel convergent plusieurs disciplines. Elle tire son origine du mot latin « communicare » ce terme renvoi à l'idée du partage et de recherche de la relation. Par définition la communication est la relation qui unit un émetteur, un messager et un récepteur. Certains auteurs évoquent cette notion et la définisse comme suit :

Selon Baylon Christian et Mignot Xavier, la communication est la transmission d'une image qui s'effectue essentiellement par le média. Ces derniers appréhendent la communication au simple fait de la représentation qu'on se fait de l'autre qui serait à la fois forte et favorable.13

Selon JOUVE Michèle qui dit communiquer veut dire connaître, faire partager, rendre commun Pour communiquer, il faut une connaissance de code, de langage, ensuite transmettre à quelqu'un d'autre ce que l'on veut afin d'avoir un même langage, les mêmes intentions.14

De la théorie de l'information, la communication est l'échange finalisé ou intentionnel dans un cadre donné des messages entre deux pôles au moyen d'un canal.15

SFEZ Lucien, la communication a deux fonctions, une fonction d'expression et une fonction de représentation. Par la représentation, SFEZ attend « une description la plus objective possible d'une partie de la réalité extérieure clairement identifiable ».16

12 Approche sémiologique Jean-Claude Domenjoz page 4 13 BAYLON Ch. et X. MIGNOT, La communication, Paris, Nathan, 2ème éd. 1999, p.45 14 JOUVE M., La communication : publicité et communication d'entreprise : théorie et pratique (synergie) éd. Bréal, 2000, p.101 15 LAMIZET B.et S. AHMET, Dictionnaire encyclopédique de sciences, éd. Marketing, 1997, p.88 16 SFEZ L., La communication, Paris, PUF, 2004. p.124.

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et par expression ; dans un sens de celui de la fonction expressive de Jakobson est fait de considère que les médias déterminent la façon de percevoir la réalité17.

En somme nous disons que la communication est un moyen technique par

lequel des individus que unis deux ou plusieurs individus par un canal donné. C'est le fait de « coder et décoder des messages ».18 1.2.2 - La communication orale : Le besoin de communiquer entre les êtres vivants de même espèce et même d'espèces différentes entraîne le développement du langage sous différents aspects. Les communications orale et écrite sont des moyens privilégiés qui permettent le partage des idées, des préoccupations, des orientations, etc.19 Selon Michel Frankland : « Nous n'avons que quatre contacts avec les gens. Nous sommes évalués et classifiés par quatre choses : par ce que nous faisons, par ce dont nous avons l'air, par ce que nous dirons, et comment nous le dirons ».20 Selon M.Franckland. « La communication orale a tout autant besoin de simplicité, désorbité, de rigueur. L'oral n'est pas dépourvu de règles. Son dynamisme n'excuse pas le désordre et la confusion »21. De nos jours, lorsque les composantes de la communication orale sont analysées, tous les intervenants se réfèrent aux éléments présentés par Jakobson qui distingue six facteurs fondamentaux : l’émetteur (appelé aussi destinateur), le message, le contexte, le contact, le code et en dernier lieu, le récepteur (appelé aussi destinataire).22 17 SFEZ, L. op.cit., p.125. 18 SFEZ.L , Dictionnaire critique de la communication, Paris, PUF, 1993, Tome II, p. 505 19 Cicéron, De Oratore, II, XV, 62-63, cité par J.M. Hannick (professeur à l’Université Louvain) dans Encyclopédie de l’Histoire, http://www.fusl.ac.be/Files/General/BCS/ENCYC- 1/ENCYCC.html#ciceron. 20 Cicéron, De Oratore, cité par Michel Frankland dans La communication orale efficace, Laval, Mondia Éditeurs, 1988, p. 66. 21 Ibid page 38 22 Roman Jakobson, Essais de linguistique générale I, Les fondements du langage, Paris, Éd. De Minuit, 1963, p. 214, cité par Michel Frankland. La communication orale efficace, Laval, Mondia éditeurs, 1988, p. 14.

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1.2.2.1- La communication verbale : C’est la transmission et le partage entre deux personnes d’éléments signifiants (ayant un sens) sans l’emploi de la parole. C’est le premier mode de communication dans l’instauration de la relation mère-bébé, au travers du toucher ou des gestes, du regard, des odeurs… Ainsi, les pathologies qui vont toucher soit les commandes motrices, les zones cérébrales du langage et le cortex frontal, soit l’appareil phonique, cordes vocales et oropharynx, vont entraver la possibilité du patient de communiquer. 23 1.2.2.2 - la communication non verbale : C’est le fait d’envoyer et de recevoir des messages sans passer par la parole mais au moyen des expressions du visage, des postures, des gestes, des bruits divers .Les choix vestimentaires, la coiffure, la position du corps, le maquillage, les mimiques sont tous des éléments de communication non verbale.24 Le premier savant qui avait étudié le langage non verbal ou langage corporel, c’est Darwin. Mais depuis, de nombreux autres anthropologues, et ethnologues ont découvert que le langage comprend des expressions innées. Un clin d’œil fait à notre voisin de table, est un geste appris ; le raclement de gorge, le fait de rougir sont des gestes involontaires innés ; et puis il y a des signaux mixtes, comme rire ou pleurer ou hausser les épaules, qui peuvent être spontanés.25 La communication non verbale vient compléter la communication orale de différentes manières : • simple complément ; • accentuation du discours ; • régulation du langage oral ; • contradiction du langage oral. Les composantes de la communication non verbale : Selon Gregory Bateson : « La communication non verbale correspond à l’expression du visage et aux postures du corps que l’on adopte : c’est le langage du corps. Le langage non verbal et le langage paraverbal (communication vocale) ne sont pas toujours congruents avec le langage verbal. On peut signifier silencieusement, ou dans le ton utilisé »26. 23 http://www.decitre.fr/media/pdf/feuilletage/9/7/8/2/2/9/4/7/9782294738418.pdf 24 http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI937.pdf 25 http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI937.pdf 26 26http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI9333.pdf

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1.3 - concepts et domaines d’applications de la sémiologie :

La sémiologie se fonde sur trois concepts fondamentaux : Le concept de code Le concept de signe Le concept de système

Selon Charles Morris, la sémiologie est un code qui repose sur l’organisation en système d’un ensemble de signes. Et aussi c’est la science de l’interprétation. Selon Morris ; par exemple ; « une chose n’est un signe que parce qu’elle est interprétée comme le signe de quelque chose par interprète ». La sémiologie n’est donc pas un réservoir de connaissances : elle est plutôt un regard ; une interprétation perpétuelle.

On peut appliquer cette théorie à de nombreuses activités humaines .Prenons le cas de l’art, par exemple. Le peintre Henri Matisse note que, dans la création artistique on invente des signes qui n’ont pas de valeur que dans le moment ou on les crées et que dans le cadre de l’œuvre précise où ils doivent trouver place. H ors de ce moment et ce cadre ils n’ont aucune valeur. C’est pourquoi la peinture, la musique, le cinéma, peuvent être analysé comme des systèmes de signes. De même, il existe une sémiologie de la culture.27 1.4 - Définition du signe linguistique : Le signe linguistique est une composante très importante dans l’image publicitaire. Nous essayerons de présenter ce type de signes selon un point de vue purement structuraliste, commençant par celui proposé par Saussure et terminant par celui développé par Louis Hjelmslev. Ces deux linguistes ont influencé l’approche sémiologique de l’image de Barthes et la théorie de la sémantique interprétative de François Rastier. 1-4-1 -Le signe selon F .de Saussure : Pour Saussure, le signe linguistique se définit comme suit : « Le signe linguistique unit […] un concept et une image acoustique. […] Le signe linguistique est donc une entité psychique à deux faces. […] Nous proposons de conserver le mot signe pour désigner le total, et de remplacer concept et image acoustique respectivement par signifié et signifiant »28.

27 pour comprendre la linguistique . Gilles Siouffi page 72 __ 73 28 Ferdinand, De SAUSSURE, Cours de linguistique générale, Alger, ENAG, 1999, p. 108-109.

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Tout signe linguistique est composé, alors de deux faces indissociables, comme les deux faces d’une même pièce de monnaie : le Signifiant et le signifié. 1-4-2- le signe selon, Louis Hjelmslev Dans son principal ouvrage, Prolégomènes à une théorie du langage(1646), Il propose une approche influencée par la logique formelle et intègre le modèle de F. de Saussure en distinguant, sur le plan de l'expression (le signifiant) et du contenu (le signifié), la forme ce qui structure et la substance ce qui est structuré. « se propose de faire une linguistique détachée de tout ce qui ne serait pas proprement linguistique, une linguistique dite immanente ».29 Rejetant le terme saussurien d’entité, qui pour lui est trop psychologique, le signe, pour Hjelmslev, est une fonction dont les deux plans sont le contenu et l’expression. En terminologie saussurienne, la fonction peut être assimilée au signe ; l’expression au signifiant ; le contenu au signifié. Chacun de ces deux plans peut, à son tour, être décomposé en deux aspects : une forme et une substance. 1-4-3- selon Charles sandres Peirce : Le signe selon Peirce est constitué par la relation de trois composantes que l'on peut rapprocher du modèle triadique. Pour CH. S. Peirce, un signe est « quelque chose tenant lieu de quelque chose pour quelqu'un, sous quelque rapport, ou à quelque titre »30. Cette définition peircienne met en évidence la relation qu'entretient le signe avec ses trois pôles: interprétant, représenta men et objet (c'est-à-dire un référent au sens strict, fixé, sans lequel le signe n'existerait pas). C. S. Peirce définit le signe comme:« […] quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose sous quelque rapport ou à quelque titre».31

1-5- Le modèle de Ferdinand de Saussure Avant de poursuivre, il est nécessaire de préciser comment F. de Saussure a envisagé le signe. Celui-ci décrit le signe linguistique comme une entité psychique comportant deux faces indissociables (une réalité bi-face), un signifiant (les sons ou leur transcription écrite, la partie sensible) et un signifié (le concept, la partie abstraite). Par exemple, les lettres imprimées sur cette page ch- a-t /chat/ (signifiant) évoquent pour celui qui comprend le français l’idée de «chat» (signifié), cet animal familier à poil doux, aux longues moustaches, aux yeux oblongs et brillants… Le signifiant est donc considéré

29 Gilles SIOUFFI, Dan van, RAEMDONCK, op. cit. p. 196. 30 M. Joly, Introduction à l'analyse de l'image, Editions Nathan, Paris, 1993, p.25. 31 Charles Sandres PEIRCE, ibid., p. 121 (vers 1897).

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comme une sorte d’élément médiateur du signifié. Le rapport établi entre les deux faces du signe constitue la signification, le procès du signe. Signifié Signifiant / ƒa / / c h a t / Concept de « chat » 32 1.6 - Le signe & le symbole : Saussure définis le signe comme « une entité psychique biface, un signifiant et un signifié ».33pour De Saussure le signifiant et le signifié se définissent l'un par rapport à l'autre entant que faces distinctes d'un même phénomène qui est le signe. Le signifié est exprimé par le signifiant de même le signifiant sert a exprimé le signifié. Dans l'héritage saussurienne, Emile Benveniste énonce que « l'on ne parle de signe que si l'on suppose une relation de nécessité entre un certain type de contexte et un certain type de message »34. Le signifiant est la partie matériel du signe (face graphique ou sonore du signe) et le signifié est le concept. C'est l'idée déclenchée lors de l'énonciation d'un signifiant. Selon Peirce : le symbole est définis comme étant un signe qui entretiens avec son référant une relation/lien arbitraire voir même conventionnelle. Le symbole est donc par nature un signe préétablis au sein d'une société, il existe déjà et les individus l'ont adopté pour leurs propres usages. (Signe de sourds muets, logos, emblèmes, ...). Il est la concrétisation d'une idée. Pierce place l'étude des grandes unités iconographiques et de phénomènes visuels. (Il est à noter que le triade sémiotique de Pierce est applicable même à des phénomènes qui n'ont pas d'Emetteur).35 1.7 - La signification : « La signification est conçue ici comme un procès, c'est l'acte qui unis le signifiant et le signifié dont le produit est le signe ».36

32 Approche sémiologique Jean-Claude Domenjoz page 4 33 MBIYE L.H, Introduction à la sémiologie, Kinshasa, 2005-2006, Inédits 34 CHARAUDEAU P. (éd), Paroles en images, images de paroles, trios Talk - Show, Européens, Paris, Didier Erudition, 1999, p. 78. 35 J.P. DESGOUTTE, le verbe et l'image, p. 71 -73). 36 MBIYE L.H, Introduction,. op cit, p. 45.

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Pierce définis la signification comme une qualité qui se manifeste et s'applique à l'être. Ainsi donc Barthes nous en parle Rolland Barthes (1915 - 1980), (Ecrivain, critique et sémiologue, il est un des principaux animateurs de l'aventure structuraliste, membre du courant de la pensée saussurienne). Pour lui la signification est conçue comme « un acte dont le produit est le signe »37. 1-8- La Connotation : Le sens connoté ou sens figurés, en littérature est appelée écart qui par un caractère détourné s’éloigne des normes simplifiées de la langue où « les figures du discours sont les traits, les formes ou les tours …par lesquels le langage s’éloigne plus au moins de ce que en eût été l’expression simple et commune »38 . Hjelmslev dépassa le cadre linguistique de la dénotation et de la connotation en proposant une approche formelle en distinguant : A-Sémiotique dénotative : expression contenu B-Sémiotique connotative : expression contenu L’illustration de ce schéma nous l’effectuant dans l’exemple suivant :

1- Dénotation : Gazelle Animal Mammifère Herbivore

2-Connotation : Gazelle Souplesse Rapidité Vulnérable

. Donc, selon R.Barthes « la connotation c’est – à dire l’imposition d’un sens second au message photographique proprement dit, s’élabore aux différents niveaux de production de la photographie. »39. 1-9- La dénotation : Ainsi, « la dénotation est la réaction première et immédiate qu'on a à partir du contenu de l'image (les lignes, les formes couleurs et compositions), et la connotation viens s'articuler par la suite sur la dénotation, elle est l'impression subjective qu'on attribue à l'image »40 .

37 Barthes R. Aventure sémiologique, p.42 38 - P.Fontanier, Les figures du discours, éd. Flammarion, Manchecourt, 2004. p 9 39 http://thesis.univ-biskra.dz/808/1/Franc_m3_2008.pdf dernière consultation 5/3/2016 à 13 :45 40 LE GUEN M. , Sémantique de la métaphore et de la métonymie, Paris, Larousse, 1973, p.20.

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CHAPITRE I : Notions Définitoires

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1-10 - La sémiologie de l’image : Dans l’image, tous détails est porteur de sens en tenant compte à la fois l’organisation de l’ensemble les lignes de force, les couleurs, la profondeur et lignes de fuite, la composition et l’harmonie. 1-10-1 : Les lignes de force et les points forts : ce sont les lignes que l’œil repère immédiatement sans analyser l’image. 1-10-1-1 : Les lignes horizontales : elles suggèrent l’immobilité ; le calme ; approfondir l’image en traçant l’horizon. 1-10-1-2 : Les lignes verticales : elles suggèrent la hauteur et ralentissent le regard. 1-10-1-2 : Les courbes : elles introduisent un effet de douceur, le calme, et créent, associées à des droites, une impression d’harmonie . 1-10-2 : Les pôles d’attraction : ce sont les zones qui attirent plus particulièrement le regard ; ils créent une hiérarchie dans la lecture. 1-10-3 : La composition et l’harmonie : c’est la division en deux « la symétrie » ; l’image se décompose en zones qui se répondent de part et d’autre d’axes verticaux, horizontaux ou obliques . 1-10-4 : Les lignes de fuite : ce sont les droites qui se rejoignent en un point situé dans l’image ou hors de l’image, le point de fuite assure sa perspective . 1-10-5 : Les couleurs : chaudes sont plus existantes et suggère le dynamique tandis que les couleurs froides calment apaisent et suggère l’immobilité 41. Dans l’ensemble la sémiologie s’intéresse non seulement aux signes mais aussi à tout ce qui permet leur existence, en analysant la production, et les dynamiques qu’ils mettent en œuvre. Elle est donc bien vivante dans notre monde et il est jouissif de décrypter notre monde de signes ! Dans ce chapitre que nous venons d’achever, nous avons essayé de parler de tous ce que nous avons estimé en rapport avec le titre ; la sémiologie son origine et son objet en Amérique et en Europe, la communication orale et ses sous titres la communication verbale et non verbale, ensuite on a traité la notion du signe, la signification, la connotation, la dénotation.et la sémiologie de l’image.

41 F. CREPIN-M.-ORIDON – pouzalgves Agrégés de l’ université méthodes et technique en France par Rollina n 16464 juillet 1993

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C’est là ou il n ya pas de contraintes plus d’obstacles , c’est le lieu de la liberté parfaite, l’ art est le premier mode d’expression de ’l homme , et la première manifestation de l’âme humaine, et que cela soit volontaire ou non il a depuis toujours été le reflet des mœurs et des sentiments , il permet de voir et de revoir le monde avec d’autre yeux , un outil d’intégration de communication, un langage capable de relier les individus, les uns aux autres indépendamment de leur culture. 1-Qu’est ce que l’art contemporain ? Abordons, dans un premier temps, la notion de « contemporain ». Si l’on s’en tient au sens strict, elle veut dire « qui est du temps présent » (Larousse), et de façon générale on entend par art contemporain les œuvres réalisées depuis la seconde guerre mondiale 1945 .42 En outre la notion d’art contemporain consiste à changer de perspective car ce dernier ne se regarde pas comme l'art moderne, c'est-à-dire dans un cadre et à une certaine distance, ce dernier est un art conceptuel ou l’artiste ne réalise plus forcement son œuvre (celle ci peut être réalise par des assistants ou par une machine) ce n’est donc plus le geste qui compte mais le concept, il peut être une simple idée l’art est donc devenu virtuel, où les artistes ne présentent plus le monde , les objets ou la nature qui nous entoure mais une émotion , un vécu , une idée ,et d’ailleurs ils font plus la beauté et l’esthétique un but en soi mais pratique l’art en dehors de tout jugement ou contraintes43.

1.1-Qu’est ce que le street art : 1.1.1 - Définition:

Jerom Catz, dans son ouvrage live street art le définit comme un mouvement artistique contemporain, où se réunie toutes sorte d’art réalisé dans la rue, ou dans des endroits publics, un mouvement qui constitue un formidable reflet du monde qui nous entoure qui se vit qui se transforme qui s’adapte au rythme de l’évolution de nos villes de notre quartier de notre société . C’est un mouvement qui s’affranchit des règles parfois et qui toujours est synonyme d’audace parce qu’il est présent presque partout, sans être

42http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI937.pdf Dernière consultation le 10/03/2016 à 22 :10 43http://www.amazon.fr/LArt-contemporain-pour-Ulrike-KASPER/dp/2754059229 Dernière consultation le 15/03/2016 à 15 :32

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pratique partout, et partout il fascine et intrigue, il questionne il rencontre le public sans barrière sociale économique ou culturelle. 44 1.1.2 - Les techniques de street art : Il englobe diverses techniques telles que , la réclame , le mosaïque sticker l'affichage voire le yang bombing le graffiti le pochoir . 1.1.2.1 -La réclame : Terme souvent péjoratif désignant une publicité répétitive cherchant à conditionner le consommateur afin de l'inciter à adopter un comportement souhaité 45. 1.1.2.2-Le pochoir : Apparut au début des années 80 lorsque les murs de paris étaient saturés de graffitis, Miss Tic Blek le rat voulaient se différencier de New-Yorkais se mettent à utiliser cette technique c’est un moyen de reproduction de logs , dessins et message pour des fins variées (décorative ,éducative, industrielle)46 . 1.1.2.3-Le sticker art : Image ou un message est affiché publiquement à l'aide d'autocollants. Ces autocollants peuvent promouvoir un agenda politique ou des commentaires sur une question d'ordre social ou politique.47 1.1.2.4-La mosaïque : Assemblage de pièces multicolores de matériaux durs, dite tesselles, juxtaposées pour former un dessin et liées par un ciment. 48 1.1.2.5-Le yarnbombing : Egalement appelé Knit Graffiti, est un mouvement artistique apparût aux Etats-Unis en 2005 et inventé par Magda Sayeg. La jeune femme avait simplement recouvert les poignées de porte de son magasin par de la laine, suscitant la curiosité des passants. Depuis, la pratique qui consiste à recouvrir des éléments du mobilier urbain par des pièces de tricot.49 1.2-Graffiti étymologie et définition: Les graffitis sont essentiellement des textes / images adressés librement à la communauté et tracés sur des supports à l’occasion qui n’avaient pas été conçus à cet usage 50Le mot italien graffiti dérive du latin graphium (éraflure) signifiant indifféremment écrire, dessiner ou peindre. Graffiti en langue 44 JEROME CATZ , Live street art : l’innovation au cœur d’un mouvement , p 4 45 ARNAUD DE BAYNAST ET JACQUES LENDREVIE, publicitor , 8eedition , p 82 46https://msmoi.files.wordpress.com/2010/07/street-art-tpe.pdf dernière consultation 20/3/2016 à 14 :45 47http://www.le-street-art.com/sticker-art.html dernière consultation 22/3/2016 à 12 :10 48http://controverses.sciences-po.fr/archive/streetart/wordpress/index-38637.html dernière consultation 23/3/2016 à 14 :06 49http://soocurious.com/fr/le-yarn-bombing-le-phenomene-qui-met-lart-urbain-au-tricot-envahit-nos-rues/ dernière consultation 23/3/2016 à 16 :25 50 GRES Charlotte ,street art et droit d’auteurs à qui appartiennent les œuvres de la rue , p 11

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française vient de l’italien graffito, terme désignant un style à écrire : c’est le nom donné aux inscriptions calligraphiées ,peintes ,out racées de diverses manières (à différencier du tag , étiquette en anglais ,qui correspond à la signature d’un nom )51. 1.3-Les graffitis histoire et apparition : Mémoire de la vie quotidienne des humains depuis l’antiquité , les graffitis ont toujours été un moyen d’expression , ludique événementielle , revendicatrice dénonciatrice , contestataire, amoureuse , parfois votive ,qu’il s’agisse de symboles religieux , d’inscription militaire ,de silhouettes humaines ou animales ou encore de simple ornement ,ces dessins en disent long sur les mode de vie , les croyances ou les centres d’intérêts au fil des siècles , ou les trouves sur les murs d’église de châteaux , de maisons , dans les cachots , les tours, les moulins a vent , les carrières souterraines sur les rochers etc. …52 L’une des plus anciennes expressions artistiques connues provient de petits morceaux d’ocre gravés et striés découverts à Blombos (site préhistorique proche du Cap des Aiguilles, à environ 300 km à l’est de la ville du Cap . 1.3.1-La première apparition du graffiti : ( Afrique du Sud). Ces vestiges, dont les motifs sont relativement complexes et comprennent des traits parallèles et des croisillons, traduisent des comportements modernes et des préoccupations esthétiques voire symboliques dans des niveaux datant de -75 à -70 000 ans. Dans 146 grottes préhistoriques françaises, parfois très loin l’une de l’autre, les mêmes 26 signes ont été répertoriés et datés sur une période de 20 000 ans (Photo : Geneviève von Petzonger). La première évidence d’art pariétal européenne est rapportée à l’Aurignacien (-30 000 ans) et on connait environ 350 grottes ornées, principalement en France et en Espagne (dès l’arrivée dans ces contrées d’Homo Sapiens Sapiens, a.k.a Cro-Magnon).53

51 PIERRES PHILOSOPHALES Photograffi(ti)es d’expression murales(volume1) P 1 52 PIERRES PHILOSOPHALES Photograffi(ti)es d’expression murales(volume1) P 1 53 Ibid. p 3

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1.3.2-Histoire : 1.3.2.1 - Graffiti antique :

1.3.2.1.1-Contexte religieux : De nombreuses églises romanes ont été gravées de graffitis recouverts immédiatement juste avant la pose de l’enduit du décor peint. Ceux de l’église de Moings sont exceptionnels avec sur la paroi nord des dessins très variés, avec des cavaliers, des paons, des écussons, des fleurs de lys et sur la paroi sud une scène de guerre. « L’œuvre de Satan II » parue juste après la Commune de Paris en 1871 On y voit un graffeur écrire « Défense de prier » alors que Marianne pleure les désastres de la défaite face à la Prusse puis de la guerre civile.54

1.3.2.1.2-Contexte cérémoniel/"officiel" : Il existe des signes pariétaux (dont 26 apparaissent de manière récurrente dans 146 grottes françaises entre -30 000 et -12 000) qui évoquent des formes symboliques ou des marqueurs sociaux, on attribue à la culture Vinča (entre -6 000 et -3 000, dite aussi Vieil européen : culture préhistorique du Néolithique près de Belgrade, en Serbie, qui peuplait également les régions à proximité du Danube, comme la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie – mais il en reste des traces un peu partout dans les Balkans) ce qui pourrait être les plus anciennes écritures en Europe avec des tablettes gravées de symboles datant de -5 300 alors que l’écriture apparait pleinement en Mésopotamie vers -3 300, mais on peut les considérer comme des graffitis car ces inscriptions se font dans un contexte cérémoniel/"officiel"55.

1.3.2.1.3-Contexte publicitaire : Les vrais graffitis remontent à la Grèce antique (dans la cité d’Éphèse, on trouvait des graffitis publicitaires pour les prostituées, indiquant de manière graphique à combien de pas et pour combien d’argent on pouvait trouver des professionnelles ainsi qu’à l’Empire romain (mais des égyptologues ont aussi retrouvé des graffitis dans les pyramides – souvent le nom d’un ouvrier – et on connaît aussi des graffitis maya à Tikal au Guatemala, des graffitis vikings en Irlande ou à Rome, des runes Varègues – Viking exerçant sur la route de l’Est – en Turquie, etc.). Ils ont une grande importance en archéologie car ils font partie, avec les textes épigraphiques (inscriptions officielles), des témoignages écrits non littéraires, populaires, souvent très "vivants" et aptes à nous révéler des aspects inédits des sociétés qui les ont produits.56

54 Ibid. p 6 55 Ibid. p 4 56 Ibid. p.2

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1.3.2.1.4-Contexte éducatif :

Ces graffitis sont généralement rédigés en latin vulgaire et apportent de nombreuses informations aux linguistes comme le niveau d’alphabétisation des populations (car ces textes comportent des fautes d’orthographe ou de grammaire). Du fait même de la présence de ces fautes, ces textes fournissent aussi des indices sur la manière dont le latin était prononcé par ses locuteurs. Souvent métriques, c’est-à-dire rédigés en vers, ils sont autant l’œuvre d’anonymes qui écrivent sur le mur que citation d’un poète dont la postérité a oublié le nom (certains semblent bien extraits d’une œuvre perdue, dans la mesure où on les retrouve ailleurs, à moins qu’il s’agisse déjà des premiers graffeurs en série).57

1.3.2.1.5-Contexte politique : Les graffitis antiques pouvaient être aussi bien des annonces électorales, des messages de supporters à certains athlètes (sportifs ou gladiateurs), des messages à contenu politique (on a ainsi retrouvé une caricature d’un homme politique, découverte dans l’atrium – la pièce centrale de la maison familiale – de la Villa des Mystères). On trouve souvent des graffitis, parfois très anciens, dans des endroits abrités de la lumière, de l’humidité et peu décorés, tels que les cellules de prisons, les cellules monacales, les casernes, les cales des bateaux, les caves, les catacombes (les graffitis des premiers chrétiens, dans les catacombes romaines, sont une importante source de documentation à leur sujet : au II siècle, on voit un âne crucifié avec pour commentaire « Alexamenos respecte Dieu », suggérant que ce dessin raille un soldat converti).58

1.3.2.2-Graffiti moderne :

1.3.2.2.1-En Europe : Le graffiti d’aujourd’hui permet avant tout d’exprimer une opinion politique pendant les Révolutions, sous l’occupation, (le reichstag à Berlin sera couvert de graffitis par les troupes russes), pendant la guerre d’Algérie, en mai 1968, sur le Mur de Berlin ou dans les régions où se posent des problèmes d’autonomie (Bretagne des années 1970, Irlande du Nord, etc.).59 En 1952 Guy Debord (écrivain, essayiste, cinéaste et Révolutionnaire français, inscrit le graffiti « Ne travaillez jamais ». En 1960 sort le livre Graffiti, par le photographe Brassaï (photographe français d’origine hongroise, et aussi dessinateur, peintre, sculpteur et écrivain), fruit de trente ans de 57 PIERRES PHILOSOPHALES Photograffi(ti)es d’expression murales(volume1) P 2 58 Ibid. p2 59 Ibid. p6

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recherches, régulièrement réédité, qui propose le graffiti comme une forme d’art brut, primitif, éphémère. Picasso y participe. C’est sans doute la première fois que l’on évoque le graffiti comme un art. D’ailleurs, en 1963, Gérard Zlotykamien commence à peindre dans l’immense chantier dit du "trou des Halles" (ce « ventre de Paris », évoqué par Zola du temps des marchés de gros, est devenu le "cœur" de la capitale, avec une ville souterraine sur plusieurs niveaux et la plus grande gare souterraine du monde) à Paris ses "éphémères", des silhouettes inspirées par les ombres laissées sur les murs par la population d’Hiroshima après l’explosion de la bombe atomique.60 À la fin des années 1960, les premiers tags, signés Cornbread et Cool Earl, apparaissent à Philadelphie. C’est aussi à cette époque que dans plusieurs pays des deux côtés de l’Atlantique, du fait notamment de la disponibilité d’aérosols de peintures "émaillées" (originellement destinées à la peinture d’automobiles), une partie des graffiti a gagné une vocation esthétique.61 1.3.2.2.2– A New York : C’est ainsi qu’en 1969 on voitles véritables débuts du graffiti à New York, avec Taki 183, Frank 207, Phase 2, Barbara 62 et Eva 62, StayHigh 169, Joe 136, Julio 204 et des dizaines d’autres. Le mouvement a été très spectaculaire dans le métro de New York dont les rames se sont subitement couvertes de noms. En quelques années, ces tags (signatures) se sont sophistiqués et sont devenus de véritables typographies, leurs auteurs ayant décliné l’écriture de leurs message (plus souvent leurs noms) afin de s’affirmer par leur personnalité et pour faire partie de la mémoire collective ne serait-ce que dans leurs milieu, parfois au moins comme simple précurseur d’un style.62 Au milieu des années 1970, la culture du graffiti est plus ou moins figée dans son fonctionnement et dans ses productions. La culture hip-hop émerge alors du graffiti mais aussi d’autres formes d’expression nées en même temps : une nouvelle danseplutôt acrobatique (break dance), À la fin des années 1970, le graffiti a été sévèrement réprimé dans le métro de New York et a commencé à se diffuser sur les murs des banlieues défavorisés de la ville avant d’essaimer dans d’autres grandes villes américaines (Los Angeles, Chicago, Philadelphie, Houston).63 En octobre 1982 on peut lire le premier article consacré au graffiti new-yorkais dans la presse française (l’article « American Graffiti » est signé Pascaline Cuvelier dans Libération). 60Ibid.7 61 Ibid. p8 62 Ibid. P .7 63 Ibid. .p 9

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En 1983, on voit une explosion artistique à Paris avec Saho, Skki, Lokiss, Scipion, TDK, Doc. Les premiers groupes sont les Paris City Painters, le BombSquad 2, le Bad Boys Crew. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la plupart des premiers graffiteurs sont des parisiens des beaux quartiers, le mouvement mettant des années avant d’atteindre les cités 64 . En 1987 sort le livre Spraycan Art, de Henry Chalfant et James Prigoff : ce livre est important car il est le premier à montrer que le graffiti existe hors de New York, il traite d’autres villes américaines mais aussi de Paris, Barcelone, Amsterdam, Londres, ... En 1992 ouvrira le musée du graffiti ancien à Marsilly en Charente-Maritime. Le musée présent deux ensembles de pierres originales couvertes de graffiti. L’un provient de l’ancien moulin des Sables, à Charron et le second de l’ancienne maison d’arrêt de La Rochelle , Les autres collections regroupent par thématiques de nombreux moulages de graffiti relevés dans la région avoisinante, dont une importante série de bateaux montrant l’évolution navale du XVIe au XIXe siècle , À travers les signes qu’ils ont tracés dans la pierre tendre de la contrée, les auteurs des graffitis nous ont laissé le témoignage de ce qu’ils ont vu, ressenti ou vécu : leurs préoccupations, leurs sentiments, leurs émotions, parfois leur peine ou leur désespoir.65

1.3.3-Les styles des graffitis : 1.3.3.1-Le tag : c’est une signature codée formant un dessin d’intention décorative sur une surface : mur, voiture de métro ...Le tag est aussi un moyen de communiquer grâce à des surnoms, de s’affirmer en tant que jeune créateur et de marquer son passage. 1.3.3.2-Le throw up : Les “flops” ou “bubbles”, mélange de graffe et de tag, peuvent être parfois coloriés. Les tagueurs et les graffeurs réalisent de grosses lettres en forme de “bulle”, visant à montrer que l’on sait faire autre chose que de marquer son pseudonyme sur un mur. 1.3.3.3-Le block style : La “brûlure”, "le simple style" et le “block style” de formes rectangulaires, sont tout simplement une association de plusieurs lettres envisageant le tag de la personne concernée. Souvent, deux couleurs sont nécessaires à l’élaboration de celui-ci. 1.3.3.4 -Le Wild style : C’est la base même du “Graffiti Art” correspondent à l’étape ultime où le graffeur utilise flèches et lettres compliquées afin de former une association de 64 Ibid. .p13 65 Ibid. P14

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lettrages illisibles pour la majorité des personnes d’autres calligraphies et typographies arabes ou japonaises sont également utilisées par les graffeurs. 1.3.3.5-Le free style : Importé des Etats-Unis en 1987, cette forme abstraite du graffiti recueille l’intérêt des initiés. Ces derniers utilisent facilement d’autres matériaux en même temps que la bombe acrylique ou posca. 1.3.3.6-Les personnages: On en distingue trois sortes : - les B.Boys, aux formes carrées et à l’attitude menaçante - des héros de dessins animés et de bandes dessinées (comics, mangas) - des personnages réalistes66.

1.3.5-Graffiti entre art et vandalisme : On entend souvent parler de « tag », « graffitis » de façon plus ou moins confuse, de cette confusion résulte un mélange de sentiments indistincts dans l’opinion publique entre colère et admiration à l’égard de ceux qui envahissent les espaces privés ou publics sans autorisation 67. Selon Lao Tseu Le graffiti n'a jamais été, et ne sera jamais, une forme même "douce" de vandalisme. Comme il souligne dans sa citation "La façade d'une maison n'appartient pas à celui qui y demeure mais à celui qui la regarde."68 Un graffeur, " ne fait rien de plus que de modifier plus ou moins durablement la couleur de surfaces visibles au public, qui pour la plupart sont les surfaces extérieures de propriétés privées ,e n effet il interroge, invite à la réaction dans une société qui cherche à endormir son peuple. Pourquoi un mur serait-il blanc ou gris, pourquoi apprend-t-on à dessiner sur des feuilles, pourquoi ne peut-on pas s'adresser gratuitement a un grand nombre de gens, pourquoi peut-on le faire facilement en payant …..A ces questions évidentes soulevées par le graffiti s'en rajoutent beaucoup d'autres, mais toutes tournent autour du thème de la liberté d'expression, car c'est bien l'essence de la démarche du taggeur : affirmer sa liberté d'expression face aux restrictions et aux dictats qu'on lui impose.Cette essence est la même que celle du vandale, mais la différence fondamentale réside dans le choix des armes : tandis que le vandale va chercher à détruire au maximum, le taggeur lui cherche à marquer. Dans les deux cas le but est bien de toucher un maximum d'observateurs, mais

66https://www.geocaching.com/geocache/GC4Y0HP_art2rue-3-les-vignasses?guid=4a83c61a-cc9f-4aad-b937-2f2f4f55 / dernière consultation 25/03/2016 à 00 :15 67 GRE charlotte street art et droit d’auteur ,adui appartiennent les œuvres de la rue , p10 68McGill law journal - Volume 23 - Page 310

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lorsque le vandale utilise une violence brute et animale le taggeur travaille une représentation de cette violence.69 En outre c’est un moyen d’expression,anonyme ou collective, de sentiments, cris de cœur divers, joie, déclaration d’amour « I love you Obama » ou de haine «i hateyou», le graffiti est l’exutoire des laissés pour compte, des gens qui se considèrent en marge du système. C’est, pour ainsi dire, la tribune des plus faibles. Et c’est pourquoi, dans l’optique de se faire connaître les jeunes de quartiers populaires, très souvent déshérités, utilisent les graffitis comme moyen de publicité. Les sociologues présentent le graffiti ou le tag comme une manière d’affirmer l’existence de l’auteur à l’autre qui l’ignore, de lui donner la preuve matérielle de son existence. 70 Cependant il est considéré comme une dégradation et un acte d’incivilité selon Naomi Klein les graffitis est : «L’une des ironies de notre époque, c'est que, en même temps que la rue est devenue la denrée la plus demandée de la culture publicitaire, la culture de la rue se voit elle-même prise d'assaut , de New York à Vancouver et à Londres, les sévères mesures policières contre les graffiti, l'affichage, la mendicité, l'art dans la rue, les jeunes avec leurs raclettes à pare-brise, le jardinage communautaire et les vendeurs à la sauvette sont rapidement en train de criminaliser tout ce qui fait vraiment la vie de la rue dans une ville »71. De nombreuses actions ont été mises en place pour lutter contre cet art populaire par excellence, comme l’interdiction de vendre des bombes de peinture aux mineurs. Le jet d’eau à forte pression, le jet de sable, l’hydro-gommage et encore d’autres moyens de «réparation» sont utilisés afin de décourager les graffeurs, partant du principe qu’un graff qui ne reste pas longtemps décourage son auteur. Une campagne anti-graffitis est lancée aux États-Unis en avril 1982 sous le slogan «Makeyour mark in society, not on society» {Laissez votre empreinte dans la société, pas sur la société}, puis une campagne d’affichage en France dans les années 1990. Une autre forme de lutte contre le graffiti est l’arme judiciaire. Aux Etats-Unis, les décrets locaux concernant les graffitis contiennent les articles suivants :

- déclaration du caractère nuisible du graffiti (s’étendant parfois à des considérations esthétiques) ;

- réglementation de la vente de matériel pouvant servir à faire des graffitis (bombes, marqueurs indélébiles, etc) : vente aux adultes uniquement, inaccessibilité du matériel, etc. ;

69http://the-show.over-blog.com/article-20314996.html / dernière consultation 25/03/2016 à 01:23 70https://socioarchi.wordpress.com/2014/01/05/le-graffiti-comme-moyen-dexpression/ dernière consultation 26/03/2016 à 22 :14 71http://dicocitations.lemonde.fr/citation_auteur_ajout/52421.php

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- réglementation de la détention, sur la voie publique, de matériel pouvant servir à faire des graffitis ;

En France, selon le droit pénal, lorsqu’ils sont faits de manière illégale, c’est-à-dire sur des supports non autorisés, les graffitis constituent une «destruction, une dégradation ou une détérioration volontaire d'un bien appartenant à autrui», qui est punie de manière suivante :

- Contravention de 5e classe (1 500 euros ou plus) s’il n’en résulte qu’un dommage léger (article R.635-1 du Code pénal) ; amende pouvant atteindre 30 000 euros et sanction pouvant atteindre deux ans d’emprisonnement dans les autres cas (article 322-1 du Code pénal) .

- Amende élevée à 7 500 euros ainsi que peine de travail d’intérêt général lorsqu’il s’agit d’un bien public (article 322-2 du Code pénal) ;

- Amende de 3 750 euros ainsi que peine de travail d’intérêt général lorsqu’il ne s’agit que d’un dommage léger (article 322-1 du Code pénal).

Une fois les sanctions prononcées, il reste le nettoyage, qui peut être très difficile. Il revient cher car il nécessite du temps, du personnel et l’emploi de matériels et matériaux coûteux. En effet, en avril 2005, une association berlinoise estimait que «ce fléau coûte 50 millions d’euros en frais de nettoyage par an aux Berlinois». Pour toute l’Allemagne, la note serait de 500 millions d’euros. En avril 1991, en France, le coût du nettoyage de la station Louvre – qui expose des reproductions des œuvres du musée – est estimé à 500 000 francs . Les responsables de la RATP et de la SNCF protestèrent lorsqu'on fit une exposition rendant hommage à ces artistes d’un nouveau genre au musée des Monuments français. En 2003-2004, les deux compagnies de transport poursuivaient encore trois magasines spécialisés, Graff it !, Graff Bombz et Mix Grill ainsi qu'un fabriquant de bombes de peinture, Polymex International, qui avait repris dans un dépliant publicitaire la photo d’un wagon couvert de tags. Le budget de nettoyage s’élevait en 2004 à 5 millions d’euros par an. «C'est le paradoxe du tag. Art populaire par excellence, il s’exerce sur la propriété d'autrui.»72.

72http://tpe-graff.blogspot.com/2011/01/le-graffiti-un-delit-reprimande-par-la.html / dernièreconsultation 27/03/2016 à 14 :18

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1.3.6 -Le graffitis comme moyen d’expression dans le printemps arabe : Le printemps arabe est considéré comme le plus gigantesque mouvement du soulèvement populaire qui a embarrassé le monde arabe de l`océan jusqu`aux pays du golfe, « dégage » cette conjonction en six lettres , conjugué a l’impératif a suffi à mettre fin a l’exception arabe, ce slogan né en Tunis a très vite été repris par les manifestations réunis par milliers dans les rues et les places arabes parfois traduit , souvent en français dans le texte, il est devenu le symbole de ce qui’on pris l’habitudes d’appeler le « printemps arabe »73. 1.3.6.1-En Tunisie : C’est en Tunisie que le vaste mouvement de protestation a pris naissance après que Mohamed Bouazizi, jeune vendeur ambulant, se fut immolé par le feu le 17 décembre 2010 devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid. A partir de l'année 2010le graffiti ajoué un rôle majeure ,le murs de la ville se sont trouvés littéralement repeints, sans aucune économie de couleurs. Les graffitis ont envahi toutes les surfaces et abordé toutes les thématiques : la dictature, bien entendu, mais aussi le chômage, l’isolement des jeunes, l’opposition entre laïcs et religieux. Et nombre de ces tags ont évolué vers des graffitis complexes et colorés, intégrant des éléments de calligraphie arabesque qui leur donnent aujourd’hui leur originalité, et renforce l’intérêt des marchands d’art. 74

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73 GALABOV Antony et SAYAH Jamil, participations et citoyennetés depuis le printemps arabe, P8 74https://socioarchi.wordpress.com/2014/01/05/le-graffiti-comme-moyen-dexpression Dernière consultation le 2/04/2016 à 13 :05 75 http://www.tekiano.com/wp-content/uploads/zwewla-1-131112.jpg

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77 1.3.6.2-En Égypte : Aussi, le printemps s’est rapidement propagé, des graffitis déployés aussi dès les premiers jours de la révolte. On garde en souvenir les tags audacieux que des manifestants peignaient sur les blindés arrêtés sur la place Tahrir au Caire. Certes, dans un premier temps, les militaires ont eu à cœur de recouvrir les tags du jour sous une couche de peinture blanche, mais les graffiteurs étaient plus nombreux, plus inventifs, utilisant le pochoir pour travailler plus vite et reproduire leur message à l’envi. Et puis, les manifestants ont su mobiliser les réseaux sociaux.78

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76 https://globalvoices.org/wp-content/uploads/2013/04/Yaka-375x281.jpg 77 http://www.allcityblog.fr/wp-content/gallery/graffiti-en-tunisie/05.jpg 78https://socioarchi.wordpress.com/2014/01/05/le-graffiti-comme-moyen-dexpression Dernière consultation 02 /04/2016 à 15 : 44 79 http://img.scoop.it/lVqGaumIOH-7G6j5tmHGWTl72eJkfbmt4t8yenImKBVvK0kTmF0xjctABnaLJIm9

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80 http://d39ya49a1fwv14.cloudfront.net/wp-content/uploads/2013/01/20130125-132918.jpg 81 http://www.keskiscpass.com/wordpress/wp-content/uploads/2013/06/Keizer-7-1024x682.jpg 82 http://l.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.keskiscpass.com%2Fwordpress%2Fwp-content%2Fuploads%2F2013%2F06%2FKeizer-7-1024x682.jpg&h=aAQHqynIOAQG-L3koTnJGyaqhZ7Zxafx7-mFg-U4p_xoKbA

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1.3.6.3-En Libye : Également le 17 février date des Manifestations, à Benghazi, contre le colonel Mouammar Kadhafi.20 février, cette effervescence prend corps dans le quotidien : au-delà des armes, dans l'art. Les radios qui diffusent en boucle des raps revendicatifs, les murs qui crient la colère et la joie. "Tripoli, par exemple, est couverte de graffitis forts et étonnants, beaux souvent, insultant le dictateur, rendant hommage aux combattants, mais aussi exprimant l'espoir.83

84 Dans ce deuxième chapitre, nous avons d’abord répertorié la définition et l’histoire des graffitis, ensuite dans un deuxième point nous avons essayé d’éclairer le débat existant sur cette nouvelle forme d’expression, enfin nous nous sommes intéressées à élucider la relation existante entre les graffitis et la société . Le graffiti est avant tout, le moyen d’expression le plus répandu dans les espaces urbains, il est présent presque partout sur les murs de nos villes, c’est un moyen d’expression libre et ouvert à tout le monde, cet art vise à toucher le plus grands nombre de personnes, il est fort apprécié par les jeunes et réussi à s’enraciner dans les quatres coins du monde.

83http://www.terristoires.info/chroniques/espace-fumeux/libye-les-graffitis-de-la-liberte-758.html Dernière consultation le 3/04/2016 à 18 :54 84 http://www.terristoires.info/images/stories/fumeux/JPM_Libye.jpg

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CHAPITRE III L’analyse sémiologique du graffiti « comment devenir un bon soldat »

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1 -Présentation de corpus : Le 29 juin 2011, dans le cadre du festival ‘’Draw the line’’ qui est un projet dont les grandes lignes sont la régénération de l'espace urbain et la création d’œuvres artistiques géantes, ces zones serviront de support aux œuvres afin d'en faire des lieux de communication et d'expression. L’artiste de rue, de renommée mondiale Blu a honoré la ville de Campobasso avec ses peintures murales, mais cette fois pour aborder un thème contre la guerre, « Comment devenir un bon soldat »est un graffiti peint le 29 juin 2011en Italie dans la ville de Campobasso plus exactement dans une banlieue située au nord de la ville, ce graffiti en dit beaucoup sur l'avis de Blu sur la guerre et la production de l'armée de soldats. «production» parce que la représentation de Blu fait paraître presque comme une ligne d'assemblage, et selon lui, le résultat est une armée de drones stupides.85 2-Biographie de Blu : Blu est le pseudo d’un artiste peintre et vidéaste, d’origine Argentine. Il est né à Bologne, en Italie, le 01 mai 1980. Il vit et travaille actuellement à Bologne. Il a été rendu célèbre pour sa vidéo « Muto » (Muet), un court-métrage composé d’une succession rapide d’image de ses peintures murales juxtaposées aboutissant à une animation. Il a tourné sa vidéo à Buenos Aires et à Baden en 2008, où il a vécu pendant plusieurs mois. « Muto » a été produit par Mercurio Film et a été vu par plus de 10 millions de téléspectateurs sur YouTube.et récompenser par le Grand Prix 2009 du Festival de Clermont-Ferrand. Egalement pour Big Bang Big Boom (Prix du Public 2011 de la compétition labo du festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand et Prix du jury professionnel pour le meilleur court métrage au festival Terra di cinema de Tremblay-en-France)La renommée de Blu commence au début des années 2000 en Italie il distille son Street art un peu partout dans le centre historique de Bologne et dans la banlieue. Entouré de quelques amis writers comme Dem, Sweza, Ericailcane, il expose son art sur les murs de sa ville en bombant ses Graffiti, et en tournant de courtes vidéos interactives. Sa technique évolue en 2001,il délaisse ses caps pour passer à la peinture acrylique en utilisant des rouleaux télescopiques. Cette nouvelle technique lui

85 http://respect-mag.com/2011/07/graffiti-controversial-blu-piece-for-draw-the-line-festival/

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permet de réaliser des œuvres gigantesques et de faire évoluer son identité visuelle, même si il est contraint de réduire sa palette de couleurs. Son street art est repéré dès 2004 par les galeristes et les collectionneurs, il choisit cependant de rester discret, de conserver son pseudo et de continuer son activisme de rue. En parallèle il commence à œuvrer pour quelques galeries, collectionneurs ou musées. A partir de 2005, à l’occasion de festivals où il est invité à participer, l’artiste devient un insaisissable globe-trotter et voyage principalement en Amérique du Sud et en Europe. Plus d’une centaine de murs portent actuellement la trace de son passage, mais c’est en Italie que l’on trouve la plus grande concentration de ses œuvres. Ses fresques XXL détonnent dans le paysage urbain avant de peindre, Blu s’approprie la singularité de la société dans laquelle le mur se trouve.il cherche à communiquer avec les individus qui habitent dans ces espaces et à embellir le paysage urbain. Ses créations sont souvent brutes, pessimistes, étranges, peuplées de personnages monstrueux et imposants qui interpellent les passants. Blu est un Street artiste discret, mais engagé, il utilise son talent et ses dessins pour dénoncer en particulier la violence et le capitalisme L’artiste tient à jour un site web qui retrace son œuvre Il expose à la galerie Jonathan Levine à New York.86 3- Etude de l’ensemble d’image : 3-1 - Le décor : Le décor du graffiti abandonne l’effet de profondeur et de volume, et semble plat sans différence entre intérieur et extérieur, il est simple superficiel et moins détaillé, il réunit un seul personnage dans sept situations différentes placées l’une à côté de l’autre. 3-2-Les personnages : Le graffiti en réalité présente un seul personnage, dans des situations différentes :

En premier lieu : il est présenté comme un petit garçon ordinaire les yeux ouverts vers le future avec des traits d’innocence

En deuxième lieu : le petit garçon grandit pour devenir un adulte ce progrès peut être remarqué par le changement de vêtement (une chemise) et les traits du visage (maturation) ;

86 http://www.blog.stripart.com/art-urbain/blu-street-artiste-italien/

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Dans le troisième lieu : il y a un changement radical il porte un tablier et deux mains inconnues sont entrain de lui raser ses cheveux ;

Dans la quatrième étape : ces mains inconnues sont entrain de lui enlever sa crane ;

En cinquième étape : l’homme ne possédé plus de crane, et son cerveau est entrain de lui en être retiré ;

A la sixième étape : ces mains sont entrains de déposer un casque militaire à la place de sa crane et sans lui rendre sans cerveau ;

La septième et la dernière étape l’homme parait triste et déçu avec un Cartable et un casque de militaire.

3-3- Les objets :

Les objets dans leur rôle, place et agencement sont toujours en relation avec le décor général, en outre ce graffiti est presque évidé d’objets mais on remarque la présence d’un stylo et une feuille dans la deuxième situation qui signifie l’instruction en plus dans la troisième situation on peut voir une tendeuse électrique au-dessous de la tête du personnage qui signifie en quelque part l’arrachement de ses ambitions ses sentiments et sa personnalité. Enfin on peut noter dans la septième et la dernière situation la présence d’un sac au dos et un casque vert qui signifie l’intégration au militaire. 3-4- Les techniques : La technique utilisée dans cette fresque est la peinture murale réalisée sur une banlieue située au nord de la ville de Campobasso l’Italie à l’occasion d’un festival mondial Draw the line. 4- Grille de communication du graffiti

Qui ? : c’est BLU (graffeur et vidéaste italien). A qui ? : Il s’adresse à un large public, illimité et indéterminé, il vise toutes les

tranches et tous les niveaux de la société (âge, sexe niveau). Quoi ? : graffiti qui présente un processus pour dénoncer la guerre et le

capitalise. Quand ? le le 29 juin 2011 à Campobasso. Pourquoi ? pour communiquer au public toute sorte d’informations que le

graffiti peut véhiculer. Comment ? : en utilisant le mur comme support et la peinture comme outil

pour communiquer et faire passer son message.

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5- Etudes des éléments plastiques : 5-1- Etude du cadrage : C'est le choix qui forme le contour de la composition picturale, le cadrage de ce graffiti est horizontal de gauche à droite c’est le cadrage qui forme un paysage ou un groupe de personne, il reflète la profondeur et la distance, c’'est une vue sans effet particulier, et proche du réel , ce cadrage accrochera le regard et donnera du relief à la composition, il servira à forcer ou à adoucir l’atmosphère , mais il ne doit pas masquer l’essentiel du sujet et paraitra rarement en totalité sur l’ensemble . Dans ce graffiti le cadrage horizontal convient tout à fait à la prise de vue d'une scène générale (personnage dans différentes situations) et toutes les actions qui se déroulent sur la largeur forment le processus du changement. Ce graffiti forme en quelque part un panoramique horizontal : qui est l’assemblage de plusieurs icones, il vise à valoriser un sujet, sublimer et mettre en relief une scène et surtout non pas allonger une image, identiquement au graffiti qui constitue un enchainement temporel discontinus de la même personne dans différentes situations. 5-2- Angle de prise de vue : l’angle de vue est le rapport entre l’œil et le sujet regardé, un personnage ou un objet peuvent être perçu de face , de dos, de profil ou de trois quart la vision s’effectue soit au même niveau que le sujet soit de haut en bas ou de bas en haut » 87 . Dans ce graffiti l’angle de vue est en face c'est-à-dire à la hauteur d’œil, le regard est orienté dans le même niveau de vision en gardant les mêmes perspectives et les même éléments du graffiti, un tel cadrage paraît mieux équilibrée plus stable , il implique de plus celui qui là regarde , la vue de face a une fonction de contact , elle donne l'impression que le personnage représenté s'adresse directement à la personne qui la regarde, évoque une certaine observation neutre de la scène qui se déroule ou un rapport d’égal à égal, c’est à dire présenter la scène avec ses dimensions réalistes , le plus simple des mouvements à réaliser car celui qui la regarde reste sur sa position, il est donc aussi le plus fluide et le plus clair, ce plan permet aussi de suivre les réactions des personnages également utilisé pour donner une forte valeur dramaturgique à une séquence. Révéler petit à petit ses émotions. pour montrer un personnage, ce qui instaure chez le spectateur une certaine tension et aiguiser le regard sur les mouvements des personnages.

87 http: x,s.t,s.d.l in site//perso.univ-lyon2.fr/~jcseguin/fiche.htm licence.

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L’axe de la prise de vue du graffiti est de profil c'est-à-dire que le visage du personnage présenté est légèrement tourné sur le côté.

le nez cache une partie de l’œil gauche qui apparait plus petite à cause de la perspective.

Egalement les sourcils par rapport aux oreilles sont en bas 5-3- L’échelle du plan : « L’échelle des plan correspond à la grandeur des êtres animés objets ou éléments de décor représentes dans L’image par rapport à la taille de celle-ci» 88 Elle est basée sur le découpage de la silhouette humaine. Ce graffiti est de gros plan : c’est le fête de cadrer une partie importante du personnage (visage ) en supprimant les distances pour mettre en évidence les sentiments , il est utiliser très fréquemment parce qu’il est le plus approprié pour la transmission du message et le plus attester , le champ de vision est plus ou moins large ,afin de montrer le reflexe émotionnelle du visage du personnage . L’utilisation du gros plan par blu dans ce graffiti à pour but de provoquer une réaction émotionnelle à celui qui l’à regarde, en mettant le visage du personnage en relief à la valeur esthétisante maximale, qui dévoile les détails physiques. Ce cadrage à des vertus dynamiques sur la scène d'action présenté dans ce graffiti , en soulignant les détails dramatiques, de son visage , l'innocence, la curiosité, la certitude la mélancolie, la déception , C'est le plan de l'analyse psychologique, et celui de la sensualité ou de l'expressivité . 6- l'effet de rapprochement : « C’est le fait de jouer sur l'effet de rapprochement ou d'éloignement de quelque chose par rapport à celui qui la regarde pour l'enclaver dans l'espace diégétique, par un effet d'implication psychologique»89 . Ce principe est souvent utilisé dans où il y a toujours une scène véridique et qui est proche de l’observateur, c’est un effet qui provoque le même genre de réaction , en appliquant ce principe sur ce graffiti, Blu tente de mettre celui qui la regarde à la place du personnage figurant dans les septes situations, et cela indique le rapprochement et l’association du graffiti avec la réalité de la société et donne l'impression d'une tranche de la vie quotidienne plutôt qu’un graffiti peint sur un mur.

88 - C.CADET-(R) CHARLES – (J L). CALLUS, La communication, Edition Nathan, Paris, 1990 , P 20. 89 http://www.qualiquanti.com/pdfs/affetbafilmsword.pdf

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7- Etude de premier plan et d’arrière plan : Premier plan : c’est ce qu’il attire au premier regard, laissant les autres

niveaux visuels dans le plan intermédiaire, il est situé près de l’observateur, dans le graffiti le premier plan constitue une succession d’un seul personnage en différentes situations .

L’arrière plan : c’est ce que l’observateur aperçoit après le premier plan, il donne l’impression a celui qu’il a regarde qu’il est situé loin de lui, dans le graffiti l’arrière plan est en quelque sorte la dégradation des couleurs qui est le noir le gris le blanc et l’orangé. 8- Etude d’éclairage : Pour Kandinsky « La couleur et l’éclairage ont un effet psychophysiologique parce qu’ils sont perçus optiquement et vécus psychiquement. » 90 elle évoque un sentiment, une émotion, et chaque couleur se définisse par rapport aux autres couleurs autrement dit, elles sont peut être : vives, chaudes, froides, complémentaires. 8-1 Etude de lumière :

Lumière diffuse : Dans ce graffiti la lumière se diffuse uniformément les couleurs, estompe les reliefs, elle devient généralisée où le les ombres sont absents cette technique nous donne l’impression que les lumières sont disposées de la même manière dans les quartes angles, elle permet une uniformisation des couleurs car nous ne pouvons pas remarquer les contrastes entre les couleurs et l’impression qu’elle nous procure c’est qu’elle a le même aspect et la même luminosité. 8-2 Etude des couleurs : Les couleurs existantes dans le graffiti sont le vert , le gris , le noir et le blanc l’ensemble de ces couleurs représentent des couleurs tertiaires ( intermédiaire ) sauf le noir et le blanc qui sont des couleurs neutres et n’existe pas dans le cercle chromatique ,( le noir est l’absence des couleurs et le blanc c’est l’association de toutes les couleurs ).

90 http://www.amazone.fr/e/boobbo01ypt Dernière consultation 25/04/2016

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Le vert : C’est surement la couleur la plus présente dans la nature on l’obtient en mélangeant le bleu et le jaune c’est la couleur du destin, couleur ambivalente qui exprime le sens et son contraire, couleur de la fortune et de l’infortune de la chance et de la malchance, cette instabilité à fait d’elle la couleur du diable, du désordre, elle est comme porte malheur.

Le gris : C’est une couleur qui a une signification négative , elle est entre le blanc et le noir, couleur fade associée à la solitude la tristesse et la mélancolie , couleur qui se veut funèbre ,et représente la cendre et la pénitence.

Le noir : Couleur qui reflète l’impuissance l’instabilité et la peur , il est employé pour qualifier un état dépressif « idées noir » « humeur noir » « bête noir » c’est un signe de révolte extrême, c’est une couleur de l’autorité, Couleur de la faute.

Le blanc : Couleur de la lumière, c’est la synthèse de toutes les couleurs , elle reflète la neutralité , l’innocence la pureté , emblème du rêve lointain et de l’infinie .

L’ensemble des couleurs : Les couleurs dans son ensemble sont des couleurs froides peu lumineuses qui rappelle le sentiment de calme, ce choix est guidé par le souci de représenté le réel et non plus la recherche de l’harmonie. L’utilisation des couleurs complémentaires produit une opposition entre les éléments simplifiés et accentue les formes, aplatissent l’espace étend la couleur autonome.

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9-La composition de l’image :

9-1Les lignes de forces :

9-1-1 Les lignes horizontales : On a deux lignes de forces horizontales au tiers inférieur et supérieur de l’image dans le sens de transmettre le message et de permettre d’élargir l’image.

9-1-2 Les lignes verticales: Ils évoquent la rigidité ; arrêtent le regard et l’empêche d’aller plus en profondeur tout en allongeant l’image .

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9-2-La symétrie :

Le personnage qui est situé en milieu est considéré comme un axe de symétrie et d’équilibre d’harmonie et d’égalité dans le processus :

La première étape est en parallèle avec la dernière étape, effectivement l’enfant est innocent, et en quelque part il pense pas à cause de son âge, tandis que dans la dernière étape, il ne réfléchit il est sans cerveau, comme une machine à tuer .

La deuxième étape l’adulte est en train d’acquérir un savoir , également dans la sixième phase , il est en train d’apprendre comment devenir un bon soldat .

Dans la troisième étape les mains sont en train d’arracher et d’enlever es pensées et la personnalité du personnage, de l’autre part les mains sont en train d’enlever le cerveau de l’homme et toute qualité humaine. 9-3 -Répétition des formes circulaires : permet de simplifier la lecture et la compréhension (la tête de l’homme et le casque) elle marque l’équilibre et l’harmonie dans l’image . 10 - La description et l’interprétation du graffiti :

10-1-Etape par étape : En se basant sar la grille d’analyse de l’image proposé par Laurent GERVEREAU, nous aborderons la description et l’interprétation comme suit : Ce graffiti est intitulé « comment devenir un bon soldat » réalisé le 29 Juin 2011 , en Italie par l’artiste urbain blu , par le biais de la dénotation , ce graffiti présente un seul et même homme figurant 7 fois différemment , ce processus commence par un petit garçon ordinaire tout à gauche , se voit murir et grandir pour devenir un soldat , passant par 7 étapes pour parvenir à ce résultat analysons donc étape par étape :

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Etape n° 1 :

Tout à gauche il s agit d’un petit garçon ordinaire présente jusqu'au épaules avec un gros plan. Vêtement : Ce garçon est vêtue d’un t -shirt bleu indiquant son petit âge . Facies physionomie :

Ce garçon à des grands yeux ouverts avec un regard fixe, petite bouche, nez réduit, sourcils éclairés, petites oreilles et des cheveux noirs. Mimique :

Son visage témoigne son innocence sa inexpérience sa naïveté et surtout sa pureté.

Son regard fixe et ses grands yeux ouverts, affirme sa curiosité à découvrir l’avenir, et son désir à connaitre la vie .

Dans l’ensemble c’est un petit garçon innocent qui ne dépasse pas les Cinque ans, entrain de voir le futur ce qui signifie sa curiosité avec un regard fixe et optimiste ce qui évoque la certitude, la confiance et la tranquillité du personnage ce qui dévoile en quelque part une partie de son coté psychique : il semble vivant, curieux, intelligent, actif et optimiste . Egalement son physique est parfaitement prés de la réalité, il semble énormément aux petits garçons réels.

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Etape n° 2 :

Dans la deuxième étape, ce petit garçon grandi et murit pour devenir un adulte, on peut remarquer ce progrès par le changement de visage et vêtement. Vêtement : La moitié supérieure du corps porte une chemise bleu, avec un colle et des boutons (vêtement d’un adulte). Faciès physionomie : Les traits du visage ont changé, il est devenu un adulte :

Des yeux semi- ouvertes (regard dirigé vers la feuille) / grands nez courbé / sourcils foncés / cheveux noir. Mimique :

Regard dirigé vers la feuille, ce qui affirme sa concentration et sa centralisation dont ce q il a apprend . Les objets : On peut remarquer dans la main droite du personnage un stylo, et dans la main gauche une feuille . La gestualité : Ses deux mains sont penchées en haut, il tient avec ses deux dois (le pousse et l’indexe) le stylo cependant l’autre main tient la feuille. Dans l’ensemble, c’est un adulte mature qui tient à la main une feuille et un stylo ce qui signifie qui il a passé par une étape primordiale et crucial qui est l’instruction, par conséquent il est un homme cultivé. On peut également interpréter son regard fixe, assuré et précis qu’il est intéressé motivé et passionné par son apprentissage, contrairement à un regard perturbé et une tète détournée qui nous traduis le contraire, donc son bute et sa visé c’est bien l’instruction et rein d’autre.

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Etape n° 3 :

Dans la troisième étape, il y a un changement de situation radical . Vêtements :

Durant la 3eme étape l’homme porte un pul bleu et un tablier de coiffeur blanc. Objets :

Dans cette étape on peut voir au dessus de la tète du personnage une tendeuse électrique, en train de raser les cheveux du personnage. Mimique : La troisième partie l’homme semble ahuri, cette phase exprime son

inclinaison et sa soumission, sa tète est dirigée vers le bas, ses yeux sont fermés, donc l’expression globales de son visage est cédante.

La gestualité : Des mains anonymes supérieures, sont entrain de raser les cheveux du

personnage . Dans l’ensemble cette étape est décisif le personnage à abandonné son papier et

son stylo, pour passer à une autre étape différent, elle constitue un nouveau départ pour lui , revanche, dans cette étape le personnage est soumis est contrôler par des mains supérieurs à lui, ce statut signifie la puissance, le pouvoir, la maitrise et le control ainsi l’action du rasage signifie l’arrachement, et le déracinement de son caractère, ses pensées ses ambitions et sa personnalité. Ainsi que la partie supérieure qui signifie le pouvoir la puissance est le contraire de la partie inférieure qui signifie la soumission, l’inclinaison, l’obéissance, l’inféodation et la servitude.

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Etape n° 4 :

La quatrième étape, constitue l’axe d’équilibre de symétrie d’harmonie et d’égalité du processus . Les vêtements :

Dans cette étape le personnage porte un pull blanc . Facies physionomie :

Les yeux fermes / la bouche également. Mimique :

Dans cette phase le personnage éprouve une certaine souffrance, il a l’air dune victime qui subit le mal, il semble souffrir et pâtir des douleurs . La gestualité :

Des mains au dessus de la tête du personnage avec des doits éparpillés sont en train de retirer le haut de la crane, cette action est effectuée avec les bouts de doits pour montrer et rendre visible le cerveau de l’homme.

Dans l’ensemble les mains anonymes qui désigne le pouvoir manipule et contrôle l’homme qui se laisse surmonter, et enlève sa crane pour atteindre le cerveau (la partie la plus estimable du corps humain.) .

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Etape n° 5 :

La cinquième étape est l’une de plus importantes, plusieurs changements s’opèrent sur l’homme. Vêtements Dans cette partie ses vêtements sont remplacés par d’autre désormais il porte des vêtements de couleur verte que les soldats ont l’habitude de porter. Mimiques

Dans cette partie l’expression du visage a changé, il n’est plus le même d’ailleurs et il ne ressemble plus aux humais mais à un monstre. Faciès, physionomie : Une bouche béante de sorte que les dents sont visibles /yeux gonflés/ grand nez . Gestuelle

changements physiologiques exercés sur l’homme (l’isolement du cerveau) ce qui Les mains sont entrain de retirer le cerveau de l’homme cette étape met en lumière les plus de sentiments. signifie qu’il est sans savoir il devenue aliéné, déshumanisé, c'est-à-dire il e possède La cinquième étape est l’une de plus importantes, plusieurs changements s’opèrent sur

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Etape : 6

Cette phase est l’une des plus importantes partie du processus, plusieurs changements s’opèrent sur l’homme. Les vêtements : Dans cette partie ses vêtements sont remplaces par d’autres, désormais il porte des vêtements de couleurs vertes, que les soldats ont l’habitude de porter. Également il porte un chemise et un casque militaire à la place de sa crane. Facies physionomie : Un grand nez / une bouche déformée qui ressemble à un monstre. Mimique

Les traits du visage témoignent la méchanceté et la colère, il ressemble plus aux humains. Gestuelle

Apres lui avoir subir des changements, les mains à l’étape six, viennent déposer un casque vert de la même forme et la même taille que la crane qui lui a était Il est clair que dans cette étape les mains supérieures ont remplaces l’anatomie manquante par un casque militaire, ce qui signifie qu’il est totalement absurde Retiré déshumanisé, c’est dans cette étape que les responsables et autoritaires forment le soldat a leur manière, elle constitue l’étape le l’usage pares avoir effacé et annule toute sorte de qualité humaine.

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Etape n° 7 :

C’est la dernière étape qui montre la finalité du processus . Les vêtements :

Dans cette étape le soldat met le casque a la place du crane . Un sac à dos vert et de vêtements rayures.

Faciès physionomie : Les yeux qui tendaient ouvert vers l’avenir sont désormais demi-fermés . Regard fixe vers une mission bien déterminée.

Mimique : Dans cette étape le soldat semble à une machine à tuer, il n’a plus de sentiments, il ne pense plus, il obéit seulement aux ordres des supérieurs. Objets :

On remarque la présence d’un casque a la place de sa crane . Et un sac de militaire sur son dos, ce sac peut renvoyer aux ordres et pensées

des autoritaires. Dans l’ensemble da la dernière étape nous montre le succès du processus, le casque est imprégné sur la tête du soldat, sans crane sans cerveau sans sentiment en retirant tout ce qui fait de lui un être humain, il est devenu une machine à tuer sa seule tache est obéir aux ordres des mains supérieures.

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CHAPITRE III L’analyse sémiologique du graffiti « comment devenir un bon soldat »

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10-2 Interprétation générale : Il s’agit d’une peinture murale intitulée « comment devenir un bon soldat » , datée le 29 juin 2011, vu de gros plan , elle représente un seul personnage , figurant dans sept différentes situations . Ce graffiti prend la forme d’un processus , commençant tout à gauche par un petit garçon ordinaire et naturel , exprimant l’innocence , la naïveté , l’inexpérience , se voit grandir et murir pour devenir un adulte instruit et cultivé , son regard fixe stable et immobile vers la feuille signifie que son attention , son intérêt et dirigés seulement vers l’apprentissage , ce qui nous éprouve qu’il a une grande puissance intellectuelle , un grand pouvoir vers l’apprentissage et l’acquisition . L’étape suivante constitue un changement radical, en effet l’homme a abandonné son papier et son crayon pour passer à un autre milieu qui n’est pas le sien, des mains supérieures inconnues sont en train de lui raser les cheveux D’un point de vue conatif ; ces mains signifient :

Le pouvoir, la puissance, la domination et l’autorité L’action du rasage des cheveux signifie l’arrachement de ses pensées, sa

personnalité, ses aptitudes et surtout ses ambitions. L’étape suivante constitue l’étape de l’inclinaison et soumission , ces mains supérieurs sont en train de lui enlever le haut du crane pour pouvoir arriver à son cerveau , la phase qui vient après est la phase décisif et crucial du processus , elle constitue un axe symétrique qui découpe le graffiti en deux parties , l’une signifie le bien et l’autre le mal , dans cette étape les mains anonymes manipule et contrôle l’homme qui se laisse surmonté , elles découpent la tête pour atteindre son cerveau ( la partie la plus estimable du corps humain ) . Ensuite dans la cinquième phase, plusieurs changement s’opère , l’homme ne possède plus de crane et son cerveau est en train de lui en être retiré , également son visage à changé , il n’est plus le même , d’ailleurs il ne ressemble plus à un home mais à un monstre , en effet ces mains ont effacé toute sa personnalité , et ses pensées, en limitant son savoir , et insufflant toutes ses pensées . Après lui avoir fait subir ces changements, les mains à l’étape six viennent déposer du haut de son crane un casque vert, il à la même taille et la même forme que la crane qui lui a était retiré, c'est-à-dire elle va remplacer son anatomie manquante, l’homme qui a reprit un visage normal est déshumanisé il n’a plus d’identité plus de sentiment.

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CHAPITRE III L’analyse sémiologique du graffiti « comment devenir un bon soldat »

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La dernière étape nous montre la finalité de ce processus réussi, le casque st imprégné sur la tête du soldat, ses yeux qui tendaient vers l’avenir sont désormais demi-fermés, il n ya plus d’avenir plus d’ambition sa seule mission c’est bien combattre jusqu’a mourir. Ce graffiti est purement une critique politique, d’un système militaire appliqué par une association américaine privée, BLACKWATER dont le siège se trouve à MOYOCK, c’est la plus grande armée mercenaire du monde, elle produit des individus militairement qualifiés, assoiffés au bellicisme et à l’agressivité poussé par un engagement idéologique vers une guerre qui n’est pas la sienne. Notamment le choix de cette association commerciales guidée par l’appât du gain et la réalisation de bénéfices ne se fait pas aléatoirement, mais obéit certains critères en effet elle sélectionne seulement ceux qui ont une forte puissance intellectuelle pour former des terroristes qui ont une seule mission et un seul but c’est bien la guerre. Le message qui réside derrière cette peinture murale, c’est qu’il faut ouvrir les yeux face a face une société qui nous promet d’avoir la paix en faisant la guerre, qui est absurde et qui ne permet pas d’épanouissement personnel, c’est une épreuve qui fait perdre toute forme d’humanité.

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Conclusion générale

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Au terme de notre recherche nous pensons que le graffiti est présenté comme un excellent moyen d’expression, anonyme ou collective, moyen d’affirmer l’existence à l’autre, sorte de langage destiné à une population illimitée. De ce fait, nous rappellerons que notre modeste recherche à pour objectif essentiellement d’effectuer une recherche approfondie sur les graffitis, en tant que moye d’expression dans la société , qui se base dans son analyse sur la sémiologie , et pour l’éprouver on a consacrer la partie pratique de cette étude à l’analyse d’un graffiti « comment devenir un bon soldat » chois comme corpus de notre analyse qui a traité ( l’étude de l’échelle du plan , l’angle de prise de vue , les gestes , les mouvements des mains , les vêtements, les émotions du visage et l’interprétation ). On a tenté d’analyser et de comprendre ce graffiti en identifiant ses signes composants, puis chercher à élucider et expliquer les rapports qu’entretiennent ces signes, nous nous sommes intéressées notamment à l’aspect à la fois significatif et communicationnel dans la société. Le résultat obtenu confirme la deuxième hypothèse, qui révèle que le graffiti est un excellent moyen d’expression, pour stimuler et développer la créativité des jeunes, donc il est considéré comme un moyen parfait pour refléter la pensée da la société. Nous souhaitons que nous avons mis l’accent sur notre sujet, et nous espérons que notre modeste recherche à pu toucher tout ce que nous avons estimé être en rapport avec le sujet, et qu’elle donne au moins une idée sur l’intérêt que représente le graffiti en tant que moyen d’expression dans la société. Cette étude peut être introduction à d’autres études et recherches concernant le graffiti.

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Table des matières

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sommaire 6

Introduction générale 8 Chapitre I : Notions définitoires

1 - Elucidation des concepts clé 10 10 1-1- La sémiologie 10 10 1.1.1- Définition 10 10 1.1.2- Origines et objets de la sémiologie 11 1.1.2.1- En Amérique 11 1.1.2.2 - En Europe 12 1.2 - La communication 13 1.2.1 - Définition 13 1.2.2 - La communication orale 14 1.2.2.1- L a communication verbale 15 1.2.2.2 - la communication non verbale 15 1.3 - concepts et domaines d’applications de la sémiologie 16 1.4 - Définition du signe linguistique : 16 1-4-1 -Le signe selon F .de Saussure 16 1-4-2- le signe selon, Louis Hjelmslev 17 1-4-3- selon Charles sandres Peirce 18 1-5 Le modèle de Ferdinand de Saussure 18 1-6- Le signe & le symbole : 19 1.7 - La signification 19 1-8- La Connotation 20 1-9- La dénotation 20 1-10 - La sémiologie de l’image 20 1-10-1 : Les lignes de force et les points forts 20 1-10-1-1 : Les lignes horizontales 20 1-10-1-2 : Les lignes verticales 20 1-10-1-2 : Les courbes 20 1-10-2 : Les pôles d’attraction 20 1-10-3 : La composition et l’harmonie 20 1-10-4 : Les lignes de fuite 20 1-10-5 : Les couleurs 20 Chapitre II : le lieu existant entre les graffitis et la société 1-Qu’est ce que l’art contemporain 22

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Table des matières

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1.1-Qu’est ce que le street art 22 1.1.1 - Définition 22 1.1.2 - Les techniques de street art : 23 1.1.2.1 -La réclame 23 1.1.2.2-Le pochoir 23 1.1.2.3-Le sticker art 23 1.1.2.4-La mosaïque 23 1.1.2.5-Le yarnbombing 23 1.2-Graffiti étymologie et définition 23 1.3-Les graffitis histoire et apparition 24 1.3.1-La première apparition du graffiti 24 1.3.2-Histoire 25 1.3.2.1 - Graffiti antique 25 1.3.2.1.1-Contexte religieux : 25 1.3.2.1.2-Contexte cérémoniel/"officiel" : 25 1.3.2.1.3-Contexte publicitaire 25 1.3.2.1.4-Contexte éducatif 26 1.3.2.1.5-Contexte politique 26 1.3.2.2-Graffiti moderne 26 1.3.2.2.1-En Europe : 26 1.3.2.2.2– A New York : 27 1.3.3-Les styles des graffitis 28 1.3.3.1-Le tag 28 1.3.3.2 -Le block style

1.3..3.3-Le throw up 28 28

1.3.3.4 -Le Wild style 28 1.3.3.5-Le free style 29 1.3.3.6-Les personnages 29 1.3.5- Graffiti entre art et vandalisme : 29 1.3.6 -Le graffitis comme moyen d’expression dans le printemps arabe 32 1.3.6.1-En Tunisie 32 1.3.6.2-En Égypte 33 1.3.6.3-En Libye 35 Chapitre III : l’analyse sémiologique du graffiti « comment devenir un

bon soldat »

Présentation de corpus : 38

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Table des matières

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2-Biographie de Blu 38 3- Etude de l’ensemble d’image : 39 3-1 - Le décor : 39 3-2-Les personnages : 40 3-3- Les objets : 40 3-4- Les techniques : 40 4- Grille de communication du graffiti 40 5- Etudes des éléments plastiques : 41 5-1- Etude du cadrage 41 5-2- Angle de prise de vue : 41 6- l'effet de rapprochement 42 7- Etude de premier plan et d’arrière plan 42 8- Etude d’éclairage : 43 8-1 Etude de lumière : 43 8-2 Etude des couleurs : 43 9-La composition de l’image 45 9-1Les lignes de forces : 45 9-1-1 Les lignes horizontales 45 9-1-2 Les lignes verticales: 45 9-2-La symétrie 46 10- La description et l’interprétation du graffiti : 46 10-1-Etape par étape 47 10-2 Interprétation générale : 53

Conclusion générale 53 Bibliographie 58 Tabes des matières 62 Annexes 65

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Bibliographie

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Bibliographie :

George Mounin, clefs Pour la linguistique, Seghers, Paris1 968 L’approche sémiologique d’après Jean-Claude Domenjoz Cours de la linguistique générale Saussure 1916 _ 1972 Pour comprendre la linguistique Gilles Siouffi L’approche sémiologique Jean-Claude Domenjoz Charles Sandres Peirce, Ecrits sur le signe, Paris, Seuil, 1978 Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, Payot, 1916, Approche sémiologique Jean-Claude Domenjoz Baylon ch. et x. Mignot, La communication, Paris, Nathan, 2ème éd. Jouveu M, La communication : publicité et communication d'entreprise : théorie et LAMIZET B.et S. AHMET, Dictionnaire encyclopédique de

sciences, SFEZ L., La communication, Paris, PUF, 2004. Cicéron, de Oratore, II, XV, 62-63, cité par J.M. Hannick (professeur à

l’Université Louvain) Roman Jakobson, Essais de linguistique générale I, Les fondements du

langage, Paris, Pour comprendre la linguistique. Gilles Siouffi Ferdinand de Saussure Cours de linguistique générale, Alger, ENAG,

1999 M. Joly, Introduction à l'analyse de l'image, Editions Nathan, Paris, 1993, Approche sémiologique Jean-Claude Domenjoz

MBIYE L.H, Introduction à la sémiologie, Kinshasa, 2005-2006, Inédits Charaudeau P. (éd), Paroles en images, images de paroles, trios Talk - Show, J.P. DESGOUTTE, le verbe et l'image, B. Roland aventure sémiologique P.Fontanier, Les figures du discours Sémantique de la métaphore et de la métonymie, Paris, Larousse, 1973, F. CREPIN-M.-ORIDON Jerom catz, Live street art : l’innovation au cœur d’un mouvement Arnaud de Baynast et jacques Lendrevie, publicitor, 8eedition GRES Charlotte ,street art et droit d’auteurs à qui appartiennent les

œuvres de la rue Pierre PHILOSOPHALES Photograffi(ti)es d’expression murales(volume1) P

1 GRE charlotte street art et droit d’auteur, adui appartiennent les œuvres

de la rue

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Bibliographie

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GALABOV Antony et SAYAH Jamil, participations et citoyennetés depuis le printemps arabe

La sitologie : http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI937.pdf

1http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI9333.pdf http://thesis.univ-biskra.dz/808/1/Franc_m3_2008.pdf http://bu.umc.edu.dz/theses/francais/ALI937.pdf http://www.amazon.fr/LArt-contemporain-pour-Ulrike-

KASPER/dp/2754059229 https://msmoi.files.wordpress.com/2010/07/street-art-tpe.pdf http://www.le-street-art.com/sticker-art.html http://controverses.sciences-po.fr/archive/streetart/wordpress/index-

38637.html http://soocurious.com/fr/le-yarn-bombing-le-phenomene-qui-met-lart-

urbain-au-tricot-envahit-nos-rues/ https://www.geocaching.com/geocache/GC4Y0HP_art2rue-3-les-

vignasses?guid=4a83c61a-cc9f-4aad-b937-2f2f4f55 / http://the-show.over-blog.com/article-20314996.html -- https://socioarchi.wordpress.com/2014/01/05/le-graffiti-comme-moyen-

dexpression http://dicocitations.lemonde.fr/citation_auteur_ajout/52421.php http://tpe-graff.blogspot.com/2011/01/le-graffiti-un-delit-reprimande-par-

la.html https://socioarchi.wordpress.com/2014/01/05/le-graffiti-comme-moyen-

dexpression https://socioarchi.wordpress.com/2014/01/05/le-graffiti-comme-moyen-

dexpression http://www.terristoires.info/chroniques/espace-fumeux/libye-les-graffitis-de-

la-liberte-758.html dansEncyclopédiedel’Histoire,http://www.fusl.ac.be/Files/General/BCS/ENC

YC1/ENCYCC.html#ciceron

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Annexes

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LEXIQUE GRAFFITI ABUSER : taguer sans discrétion ARRACHER : faire des tags en grande quantité B.BOY : personnage faisant partie du mouvement, vient de “Breaker Boy”, apparaissant très souvent dans les fresques graffe BEBOM : bombe de peinture aérosol BOOK : classeur, livre, cahier où il y a les esquisses, dessins d’un graffeur BRÛLURE : lettrage comportant deux couleurs, en général le noir et l’argent BUBBLE : lettrage graffe en forme de grosse bulle CAILLE-RA : du verlan “racaille”, délinquant CARTONNER : action de peindre massivement sur une surface CHETOR : marqueur utilisé par l’ensemble des initiés pour décorer les rues et le métro COSMONAUTE : surnom donné par les tagueurs aux membres du G.I.P.R. (organisme chargé de la surveillance du métro) CREW ou POSSE : groupe dans le graffti, mais aussi dans toutes les disciplines du hip-hop FAT CAP : embout de la bombe aérosol qui permet d’obtenir des gros traits FLOP ou THROW UP : lettrage gonflé se situant entre le tag et le graffe GRAFF’ ou GRAFFE : peinture ou fresque murale GRAFFITI : inscription ou dessin griffonné ou gravé sur les murs, les portes, les palissades ... HIGH LIGHT : trait blanc pour l’effet lumière KIDS : jeunes graffeurs LOGOTYPE : nouvelle forme de graffiti, propre à l’Europe, utilisant l’iconographie METTRE A L’AMENDE : faire payer les bombes, dépouiller, frapper quelqu’un ou bien être meilleur que son rival MOUVE : mouvement hip-hop NAME PLATE : boucle de ceinture arborant le nom du tagueur OLD TIMER : ancien du mouvement OLD SCHOOL : première école du hip-hop et du graffiti OUT LINE : contour du lettrage PAC MAN : surnom donné aux travaileurs de la “Comatec” (organisme chargé du nettoyage des voitures de métro taguées), dû à leur tenue jaune POMPAGE : copier le style d’un tagueur ou d’un graffeur SCAPO : verlan, marqueur “posca” utilisé par l’ensemble des initiés pour les rues et le métro SEE-YA : au revoir SKINNY : embout de la bombe aérosol qui permet d’obtenir des traits fins

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Annexes

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TAG : signature codée formant un dessin d’intention décorative TOP TO BOTTOM : lettrage recouvrant de haut en bas une voiture de métro TOYER : repasser sur le graffe de quelqu’un que l’on n’aime pas WANTED : être recherché par une tierce personne, en général, il est accompagné de toyage WRITERS : nom anglais, donné à tous ceux qui écrivent dans le graffiti91

91 https://www.geocaching.com/geocache/GC4Y0HP_art2rue-3-les-vignasses?guid=4a83c61a-cc9f-

4aad-b937-2f2f4f550a4b

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