QUÉBEC AMÉRIQUE

ANIQUE POITRAS

T o u s C o n t i n e n t s

De la même auteure chez Québec Amérique

Pour adultes

Sauve-moi comme tu m’aimes, (comprend des pièces musicales sur cédérom) coll. Tous Continents, 2005. • Prix des abonnés du Réseau des bibliothèques de la Ville de QuébecLe Roman de Sara, coll. Tous Continents, 2000.

Pour adolescents

série mandoline

L’Empreinte de la corneille, coll. Titan+, 2004.La Chute du corbeau, coll. Titan+, 2003. • Prix du Salon international du livre de Québec, catégorie jeunesse. • Prix du livre M. Christie, sceau d’argent • Deuxième position au Palmarès Communication-Jeunesse des livres préférés des 12-17 ans 2004-2005

série sara

�Titre marquant des 25 dernières années choisi par le personnel de la Bibliothèque centrale de Montréal.La Chambre d’Éden, Tome 1, coll. Titan, 1998. • Prix Livromanie • Prix du livre M. Christie, sceau d’argentLa Chambre d’Éden, Tome 2, coll. Titan, 1998. • Prix Livromanie • Prix du livre M. Christie, sceau d’argentLa Deuxième Vie, coll. Titan, 1994. • Prix LivromanieLa Lumière blanche, coll. Titan, 1993. • Prix Livromanie, Coup de cœur au sondage de Communications-Jeunesse

Pour enfants

Lysista et le château/Miro et le château, coll. Bilbo, 2002. • Prix du livre M. Christie, sceau d’argent Gaston-le-Grognon, coll. Gulliver, 2001. • Finaliste au prix Hackmatack

Q U É B E C A M É R I Q U E

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Poitras, Anique Le Roman de SaraISBN 978-2-7644-0070-8 (Version imprimée)ISBN 978-2-7644-2396-7 (PDF)ISBN 978-2-7644-2405-6 (EPUB)I. Titre.PS8581.O243R65 2000 C843’.54 C00-941455-XPS9581.O243R65 2000PQ3919.2.P64R65 2000

Québec Amérique329, rue de la Commune Ouest, 3e étage Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1Tél. : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Dépôt légal : 3e trimestre 2000Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

Mise en pages : Andréa Joseph [PageXPress]Révision linguistique : Diane MartinConception graphique : Isabelle LépineRéimpression : août 2010

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

©2000 Éditions Québec Amérique inc.www.quebec-amerique.com

p r é f a c e

L’effet « Sara »

Les aventures de Sara Lemieux ont déjà conquis plus de 50 000 lecteurset lectrices. S’il s’agit là d’une réussite tout à fait remarquable, c’est

peut-être avant tout le rare phénomène éditorial que cette œuvrereprésente qu’il me faut souligner à l’occasion de cette nouvelle édition..

Car si La Lumière blanche, La Deuxième Vie et La Chambre d’Édend’Anique Poitras, d’abord publiés dans des collections destinées au publicadolescent, n’ont cessé de récolter critiques élogieuses, mentions, distinc -tions et prix (dont récemment la Palme Livromanie de Communication-Jeunesse 1999-2000 dans la catégorie 12 ans et plus), si l’exploit, déjà,n’est pas banal, quand l’éditeur et l’auteure constatent que l’œuvre estégalement appré ciée et lue par un public auquel elle n’était pas d’aborddestinée, leur joie est bien plus grande que leur simple étonnementdevant un succès somme toute mérité.

Québec Amérique a toujours tenté, par la diversité de sa pro duction,de décloisonner les genres et surtout les lectorats trop souvent rigou -reusement ciblés. Anique Poitras, par la générosité et l’ouverture tant deson écriture que de son imaginaire a réussi où bien d’autres, le souhaitantpourtant, se sont cassé l’ambition et le style.

Elle fut, je crois, la première étonnée, quand elle reçut des com -mentaires de lecteurs et de lectrices, de constater que son univers

l e r o m a n d e s a r a

touchait, émouvait, ébranlait un public beaucoup plus large que celuiauquel elle avait d’abord songé. Je me souviens d’ailleurs de sa surpriselorsque, l’ayant rencontrée dans les bureaux de Québec Amérique, je luiavais souligné l’excellent week-end que j’avais passé à la lecture de satrilogie. Il n’y avait là ni basse flatterie ni maraudage, ce n’était que lelecteur qui disait son plaisir.

Il en est ainsi de certaines œuvres... et c’est heureux... Eh oui, queladulte a aujourd’hui des scrupules à avouer qu’il prend plaisir à la lecturedes Voyages de Gulliver, de David Coperfield, d’Alice au pays des merveilles,d’Anne, la maison aux pignons verts... ou plus récemment de HarryPotter ?

Il en ira dorénavant de même du Roman de Sara. Qu’il s’agisse decette jeune Sara qui, à treize ans, croit déjà au grand amour (La Lumièreblanche), de celle qui, apprivoisant sa souffrance, voit s’ouvrir en elle uneporte dont elle ne soupçonnait pas l’existence (La Deuxième Vie) ou decette jeune adulte qui, à dix-huit ans, comédienne, cherche toujours « cepetit quelque chose qui n’a pas de nom », les aventures de Sara Lemieuxconstituent le grand récit d’une quête, d’une recherche identitaire quitranscende grande ment époque, âge ou sexe, tant il est vrai que ce n’estqu’en tenant le pari du drame personnel le plus authentique qu’un auteuratteint la plus universelle des conditions.

Anique Poitras n’a pas sans raison touché le cœur et la raison dedizaines de milliers de lecteurs de tous âges. Une telle réussite ne s’ex -plique pas simplement que par « une bonne histoire » à racon ter. Il fautcroire qu’il y a dans cette écriture, dans cet ima ginaire, précisément « cepetit quelque chose qui n’a pas de nom ». Aussi seront-ils plusieurs, quiont déjà lu l’itinéraire de Sara, à redécou vrir cet univers dans sa nouvelleversion, et plus nombreux et nombreuses encore à en faire l’inoubliablerencontre.

Longue « deuxième vie » au Roman de Sara.

Normand de BellefeuilleÉditeur

Du fond du cœur, merci à Anne-Marie Aubin, Gilles Beaudoin, Mireille

Bertrand, Sylvie Binette, Rollande Boivin, Paul Chamberland, Martine

Chartrand, Raymond Cloutier, Philippe Dancause, Normand de

Bellefeuille, Daniela di Secco, Sylvain Dodier, Alain Drolet, Normand

Forest, Dominique Frenette, Jean Frenette, France Galarneau, Sophie

Gaudreau, Céline Gingras, Suzanne Girard, Sylvie Hacher, René Lapierre,

Claude Legault, Evelyn Mailhot, Jocelyne Morrissette, Diane Parisien,

Jacqueline Poitras-Marien alias Chérie Kikine, Sandrine Poitras, Peter

Savard, Frédéric Scheid, Suzanne Séguin, Amy Sloan, Chantal

Vaillancourt, sœur Jacqueline Villeneuve, aux fraternités Alcooliques

Anonymes, Al-Anon et Al-Ateen, à l’équipe de Québec Amérique,

l’équipe de ADP, au Conseil des Arts du Canada, à ma famille, mes amis,

et aux milliers de lecteurs et de lectrices qui m’ont si chaleureusement

témoigné leur enthousiasme.

À la mémoire de Diane, Serge et Marie-Paule

p r e m i è r e p a r t i e

La Lumière blanche

« Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les songeset notre petite vie est entourée de som meil. »

WILLIAM SHAKESPEARE, La Tempête

c h a p i t r e 1

On se croirait en plein roman fantastique. Ma mère est au bordde la crise de nerfs. L’ambulance vient d’arriver.

Deux types, l’un gros, l’autre pas, s’amènent dans ma chambreavec une civière. Ils ont bel et bien l’intention de me clouer dessus.Le gros monsieur joufflu pose des questions. Maman répond que jesuis née le 8 avril 195…

Le maigrichon hausse les sourcils :— En tout cas, si elle a quarante ans, elle est bien conservée !Blême comme un drap, ma mère échappe un petit rire nerveux

suivi d’un hoquet, s’excuse et précise, toujours en hoquetant,qu’elle a donné sa propre date de naissance.

Ma mère reprend son souffle et ses esprits :— Elle, comme vous dites, c’est ma fille ! Elle s’appelle Sara

Lemieux. Elle est née le 4 octobre 197… Elle a effectivement treizeans et non trente-huit. À présent, dépêchez-vous donc de lui sauverla vie !

Les deux hommes s’exécutent. Willie, mon chat, ronronne àmes pieds, sous les couvertures. En l’apercevant, la face de sau cis -son recule vivement d’un pas. Il s’empresse de mentionner sagrande allergie à toute espèce de bibites à poil et ordonne qu’onchasse la bête.

l e r o m a n d e s a r a

Pas bête du tout, Willie s’en va de lui-même. Il est, quant à lui,allergique aux « airs bêtes » de cette espèce.

Décidément, maman persiste à croire les ambulanciersincompétents. Ils ont beau me déposer très très doucement sur lacivière, elle leur crie de MANIPULER CE PAUVRE CORPS D’ENFANT

avec plus de délicatesse :— Vous voyez bien qu’elle est entre la vie et la mort ! Ce n’est

pas une raison pour l’achever, imbéciles !— Chère madame, de toute évidence, vous n’êtes pas ambu lan -

cière, mais il n’est pas trop tard pour vous recycler ! dit le grosmonsieur joufflu.

Maman se tait. On dirait qu’elle va pleurer. Ça y est : ellepleure.

— Excusez-moi, madame. Je ne voulais pas vous blesser, ditl’ambulancier bedonnant d’une voix pleine de douceur, en luipressant légèrement l’épaule.

— Ça n’a rien à voir avec vous… Je suis tellement inquiètepour Sara ! dit-elle entre deux soupirs.

Le maigrelet lui tend quelques mouchoirs, mais elle ne le voitpas et essuie ses larmes avec ses doigts. Pauvre maman ! Elle san -glote en murmurant « ma petite fille » et caresse mon front glacé etmes cheveux en broussaille comme elle le faisait pour m’endormirquand j’étais enfant.

Cet élan de chaleureuse tendresse maternelle me trouble unpeu. Me plaît aussi. En général, ma mère est plutôt occupée à medicter ma conduite. Et à me corriger : en long, en large et enrouge, souligné trois fois. Surtout depuis que papa ne vit plus à lamaison.

Lentement mais sûrement, je me suis habituée à mes nouveauxsurnoms : MON POUSSIN et GRIPETTE ! Dire qu’avant c’étaitMINOU CHÉRI ! Ah le Bon Jeune Temps !

Les deux hommes emportent mon corps inerte. Maman les a àl’œil. On dépose la civière dans l’ambulance. Maman prend place àbord et continue de me flatter comme si j’étais Willie. J’ai baptisémon chat Willie en hommage à Shakespeare. J’ai deux idoles.

ANIQUE POITRASAnique Poitras a touché le cœur et la raison de dizaines de milliers de lecteurs et lectrices de tous âges. Une telle réussite ne s’explique pas seulement par « une bonne histoire » racontée. Il faut croire qu’il y a dans cette écriture, dans cet imaginaire, précisément « ce petit quelque chose qui n’a pas de nom ». Anique Poitras est également l’auteure de Sauve-moi comme tu m’aimes.

www.facebook.com/pages/Anique-Poitras/151715248208

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« Qu’il s’agisse de cette jeune Sara qui, à treize ans, croit déjà au grand amour (La Lumière blanche), de celle qui, apprivoisant sa souffrance, voit s’ouvrir en elle une porte dont elle ne soupçonnait pas l’existence (La Deuxième Vie) ou de cette jeune adulte qui, à dix-huit ans, comédienne, cherche toujours “ ce petit quelque chose qui n’a pas de nom ”, les aventures de Sara Lemieux constituent le grand récit d’une quête, d’une recherche identitaire qui transcende grandement époque, âge ou sexe, tant il est vrai que ce n’est qu’en tenant le pari du drame personnel le plus authentique qu’un auteur atteint la plus universelle des conditions. »

Normand de Bellefeuille Extrait de la préface

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[...] l’émotion, elle, est criante de vérité. Sonia Sarfati, La Presse

On y plonge avec avidité, on y vibre [...] Gisèle Desroches, Le Devoir

Son écriture, directe et profonde, simple et tellement émouvante, est le lieu d’une audace unique, où la prostitution côtoie l’amour sacré, la jalousie le sublime, et la mort le plus ardent désir de vivre.

Danielle V. Gagnon, Le Soleil

Voici enfin réunie, dans une nouvelle édition, la désormais célèbre trilogie des aventures de Sara Lemieux, d’Anique Poitras.

La Lumière blanche, (Québec Amérique, 1993)

Finaliste au Prix littéraire DesjardinsPrix LiVromANiE 1994-1995

La Deuxième Vie, (Québec Amérique, 1994)

Finaliste au Prix littéraire DesjardinsPrix LiVromANiE 1995-1996

La Chambre d’Éden, (Québec Amérique, 2 tomes, 1998)

Prix LiVromANiE 1999-2000

En 2002, la série Sara a été choisie par le personnel de la Bibliothèque centrale de montréal comme l’une des œuvres marquantes des vingt-cinq dernières années.