UNE MAJORITÉ LABORIEUSE : « Les femmes qui gagnent leur vie, mais à quel prix. » by PatAmstrong; Hugh AmstrongReview by: H.D.Nouvelles Questions Féministes, No. 13, LE SEXE DU CERVEAU (PRINTEMPS 1986), pp. 109-110Published by: Nouvelles Questions Féministes & Questions Feministes and Editions AntipodesStable URL: http://www.jstor.org/stable/40620206 .

Accessed: 15/06/2014 03:19

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org.

.

Nouvelles Questions Féministes & Questions Feministes and Editions Antipodes are collaborating with JSTORto digitize, preserve and extend access to Nouvelles Questions Féministes.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.72.154 on Sun, 15 Jun 2014 03:19:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

109

Livres & Revues

LIVRES Autobiographies, biographies, essais

Amstrong, Pat ; Amstrong, Hugh, UNE MAJORITÉ LABORIEUSE : « Les femmes qui gagnent leur vie, mais à quel prix, » Ottawa, Conseil consul- tatif canadien de la situation de la femme, 1983.

Les auteurs de cet ouvrage n'en sont pas à leurs premiers travaux sur le travail des femmes*. Ils nous présen- tent ici une étude sur « la nature et les conditions du travail féminin rémuné- ré, sur les structures, les rapports et les idées qui maintiennent les femmes à leur place » de même que « sur le chan- gement ou l'absence de changement que l'on observe actuellement sur ce plan.

L'étude a été réalisée au Canada au début des années 1980 mais les obser- vations et les conclusions s'appliquent aussi bien à la situation globale des travailleuses dans l'ensemble des pays occidentaux industrialisés. La conclu- sion à laquelle parviennent les auteurs était prévisible : « pour les femmes en général, rien n'a vraiment changé » ; il y a encore « bien du chemin à parcou- rir ». Les recommandations qu'ils font concernant particulièrement les politi- ques de l'État en matière de salaires, d'avantages sociaux, d'assurance chô- mage, de pensions, de services de garde, de santé et de sécurité ne sont pas nou- velles non plus.

Pourtant, cet ouvrage est original

*Voir entre autres The double Ghetto : Canadian Women and Their Segregated Work, Toronto, McClelland and Steward, 1978 et « Job Creation and Unemployment for Canadian Women », in Women and the World of Work, sous la direction de Anne Hoiberg, New York, Plenum, 1982.

N.Q.F. n° 13, Printemps 1986, pp. 109 à 140

This content downloaded from 62.122.72.154 on Sun, 15 Jun 2014 03:19:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

110 Livres et Revues

à plusieurs points de vue. Sur le plan méthodologique, les auteurs ont procé- dé à une analyse macrosociale des statistiques pour fonder leur argumen- tation et utilisé les témoignages de 65 femmes pour « éclairer ces statis- tiques » et leur donner « une réson- nance personnelle ». Même si ces soixante-cinq femmes, interviewées dans cinq provinces canadiennes (Nou- velle-Écosse, Québec, Ontario, Saskat- chewan et Colombie britannique), ne constituent pas un échantillon repré- sentatif, elles ont été sélectionnées de manière à illustrer les différentes situa- tions que vivent les travailleuses sur le marché du travail selon leur âge, selon qu'elles ont ou non des enfants, qu'elles sont ou non syndiquées, qu'elles sont canadiennes d'origine, immigrantes ou autochtones. Comme le souhaitaient les auteurs, l'utilisation extensive de ces témoignages contribue non seule- ment à atténuer « la sécheresse des statistiques » mais aussi à faire « appa- raître les problèmes restés jusque là cachés ».

Dans l'organisation du texte, la préoccupation de rendre les résultats accessibles à un public de non-spécia- listes est manifeste. Le livre comprend deux grands chapitres. Le premier est consacré à la situation de l'emploi telle que la révèlent les statistiques (secteurs d'activités, taux de chômage, de syndi- calisation, etc.) mais les 25 tableaux statistiques permettant de suivre l'évo- lution globale du marché canadien du travail féminin entre 1975 et 1980 et de 1966 à 1980 ont tous été placés à la fin du livre, dans une « Annexe statistique » contenant aussi les défi- nitions pertinentes et des commentai- res ; le second est essentiellement qua- litatif. Par le biais des témoignages des femmes, il nous fait pénétrer dans la « vie quotidienne au travail » c'est-à- dire les milieux de travail, les rapports avec les collègues, les clients et les su- périeurs, le degré de satisfaction ou

d'insatisfaction, les problèmes de santé, de double tâche, etc. Un court chapitre, également à la fin du volume, est consacré à des « Notes [méthodolo- giques] sur les interviews » (échantil- lonnage, questionnaire, processus de l'entrevue). Cette façon de procéder de même que le choix des titres et des sous-titres, qui sont puisés directement dans le matériel des entrevues, contri- buent à alléger le texte sans jamais toutefois diminuer la rigueur de la démonstration. Même si ce livre de 330 pages ne rejoindra probablement jamais un public aussi large que le souhaiterait son éditeur, le Conseil consultatif canadien du statut de la femme, il s'agit d'un heureux amalga- me de données quantitatives et qualita- tives complémentaires qui prouve que, dans le mouvement féministe, la dif- fusion de la connaissance scientifique n'est pas synonyme d'hermétisme mais peut s'avérer, au contraire, une forme spécifique d'action.

H.D.

Daniele Chabaud-Rychter, Dominique Fougeyrollas-Schwebel, Françoise Son- thonnax, ESPACE ET TEMPS DU TRAVAIL DOMESTIQUE, Paris, li- brairie des Méridiens, 1985, (Collection 'Réponses sociologiques').

Les auteures se sont donné pour but d'appréhender l'objet du travail domestique en mettant à jour les rap- ports sociaux dans lesquels il s'exerce, sa spécificité, sa logique propre ; pour ce faire, elles ont cherché à saisir <r un ensemble de pratiques >, mettant en jeu des savoir-faire, une histoire, une symbolique spécifique. Elles ont étu- dié ces pratiques dans une approche temporelle qualitative qui leur a per- mis de les saisir dans leur organisation globale, dans leurs articulations et suc- cessions, dans leur périodicité et leurs connexions avec les activités des autres membres de la famille. En outre, elles

This content downloaded from 62.122.72.154 on Sun, 15 Jun 2014 03:19:49 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions