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Le silence - d1n7iqsz6ob2ad.cloudfront.net · faire (savoir exploiter la communication non verbale, savoir utiliser le silence) et un savoir- faire comportemental (être observateur

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Le silence :

Les auteurs (Abric, Noyé et Piveteau) distinguent habituellement deux types de silences : le silence creux et le silence plein.

Le silence plein correspond à un moment de réflexion dans lequel le sujet est actif. Ce moment d’intense réflexion est celui où chacun prépare ce qui va être dit ou médite ce qui vient être entendu. Face à ce type de silence, il est particulièrement important de ne pas céder à la tentation de le rompre (Mucchielli). Rompre un silence de ce type empêchera l’autre d’aller jusqu’au bout de sa réflexion, de réfléchir à une question, de laisser libre cours à son ressenti, d’intégrer ce qui vient d’être dit.

Le silence creux n’a pas la même valeur pédagogique que le silence plein. Il correspond à un arrêt de la parole comme à un arrêt de la réflexion. Il arrive parfois que certains participants soient saisis de fatigue ou d’ennui. Dans cet état les silences sont évidemment plus nombreux et la participation moindre. Mais le silence creux peut aussi avoir d’autres causes : un participant est impressionné par ces collègues, un autre peut être contrarié par la façon dont on a traité sa contribution, etc…

Il n’en reste pas moins que confronté à des silences le formateur doit s’attacher à les comprendre et à mettre à jour les phénomènes qui se produisent, notamment du point de vue de la dynamique du groupe. C’est en ce sens que le référentiel métier recense deux savoir-faire (savoir exploiter la communication non verbale, savoir utiliser le silence) et un savoir-faire comportemental (être observateur des réactions du groupe et de son collègue).

Les auteurs s’accordent pour dire qu’un animateur, comme toute autre personne, doit être capable d’entendre les silences. En effet, dans les rapports entre personnes, les silences demeurent les moments les plus difficiles à interpréter. Il vaudrait mieux ainsi parler de silences au pluriel car tous les silences ne peuvent être traités de la même manière (Fages). L’incompréhension apparaît si nous interprétons tous les silences d’une seule et unique façon. Pour se laisser aller à écouter une musique, un poème, pour regarder un tableau nous devons faire le silence autour de nous mais aussi en nous. De même une communication pleine implique beaucoup de silence, à commencer par celui qui marque l’écoute : pour recevoir le message d’autrui, il faut se taire extérieurement et, plus encore, intérieurement (Fages). « La condition inéluctable de l'écoute, c'est le silence, et qui ne se tait durant que parle l'autre, n'est pas en situation dialogale » (Neher).

Biblio :

ABRIC J.C. (1999) Psychologie de la communication, théories et méthodes. Armand Colin.

FAGES J.B. (1990) Communiquer entre personnes en groupe. Editions Privat : pratiques sociales.

MUCCHIELLI R. (1970) La conduite des réunions. ESF

NEHER A. (1970). L’exil de la parole, du silence biblique au silence d’Auschwitz. Seuil

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NOYE D. & PIVETEAU J. ( ?) Guide pratique du formateur. INSEP éditions.