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Le 1er janvier 2011, Paris IV est pas- sée aux Responsabilités et Compétences Élargies (RCE), un des volets de la loi Libertés et Responsabilités des Universités (LRU). Il ne s'agit pas de l'accroissement de la liberté de l'université en matière de péda- gogie et de recherche : ces RCE signifient qu'elle gère désormais ses ressources humaines et sa masse salariale comme une entreprise privée. Le président Molinié a donc failli à sa promesse d'y passer le plus tard possible, en janvier 2012, en cédant à l'habituel chantage gouvernemental : plus l'adoption des RCE était tardive, plus les aides financières étaient faibles. Enseignants et BIATOSS (Bibliothécaires, Ingénieurs, Administratifs, Techniciens, Ouvriers, de Service et de Santé), toujours fonctionnaires, sont donc payés directement par l'université. Elle se charge aussi de la politique sociale, avec un important transfert de charges auparavant dévolues au ministère : salaires, primes, congés longue durée, capital décès (indem- nités versées à la famille d'un membre du personnel décédé, équivalent à un an de salaire), indemnités de chômage … Paris IV, comme beau- coup d'universi- tés passées aux RCE, veut éten- dre cette poli- tique sociale, notamment aux contractuels. Intention louable, sauf que les fonds ne sui- vent pas. Paris IV va devoir gérer un budget très serré, réduire ses frais de fonctionnement et trou- ver de nouvelles sources de financement. En septembre, les syndicats de personnels de Paris IV dénonçaient « les pressions constantes sur les personnels qui travaillent dans un état de stress permanent ». Puisqu'on ne peut renvoyer un fonctionnaire, il faut le pousser à démissionner. On peut ensuite le remplacer par un précaire (contrat de 10 mois). Car il ne faut pas oublier que Paris IV devra former ou recruter pour assu- rer ses nouvelles charges, ce qui pèsera d'autant plus sur le budget. Or, la dotation gouvernementale est très limitée et peu extensible. Des postes déjà existants seront donc supprimés : un secrétaire par-ci, un appariteur par-là … Paris IV est depuis longtemps en sous- effectif administratif, il n'en sera qu’ag- gravé. Quel étudiant n'a pas déjà eu du mal à voir le secré- taire de son UFR ? Imaginez la situation dans un an ou deux … Et quelles seront les autres consé- quences directes des RCE pour nous étu- diants ? Le besoin de fonds mènera l'univer- sité à supprimer les filières peu fréquentées, ou les transformera en Diplômes d'Université (DU) : non nationaux, leur tarif est laissé à la discrétion des universités, mais ils ne valent en rien un diplôme national. Le risque d'augmentation des frais d'inscription des diplômes nationaux (Licences, Masters, Doctorats) est très élevé. La pénurie finan- cière sera la voie royale pour supprimer l'ar- ticle du Code de l'Éducation qui les fixe nationalement. Enfin, l'intrusion des entre- prises dans l'université s'accentuera : les fonds qu'ils apporteront remettront en cause l'indépendance de notre formation pédago- gique et de notre recherche. Le gouvernement est en passe de réussir, par ses attaques successives, ce qui avait échoué en 1986 : la privatisation de l'enseignement supérieur et de la recherche. Alice BENSO Éditorial “L’Université des inten- dants” Il existe dans l'oeuvre fantai- siste de Tolkien une contrée d'où le roi est absent. Ce royaume est dirigé par des intendants au pouvoir dimi- nué, factice. Ils n'ont guère la capacité que de pourvoir, tout au mieux, au plus pressé. La LRU, l'idée de génie de Nicolas Sarkozy pour faire entrer l'enseignement supé- rieur dans le XXIe siècle a cassé les murs porteurs de l'Université. Elle a réformé l'accès aux concours du secondaire, cette mastérisa- tion qui créé des enseignants sans stages et souvent sans postes; elle a réformé l'em- ploi des personnels, ces RCE qui transforment des fonc- tionnaires en masse salariale d'entreprise, salaires à charge et sans un sou de plus; elle a réformé la démocratie interne, cette autonomie qui fait enfler artificiellement le pouvoir éxecutif et fait entrer de force l'entreprise dans la vie de l'université. Alors aujourd'hui, qui peut dire qu'il est maître du destin de l'Université? Il n'y a plus d'argent, plus d'espace, plus de postes. Nos besoins en personnels et en enseignants explosent mais nous n'en n'aurons pas un de plus. L'autonomie nous accable de charges supplémentaires, de frais autrefois dévolus à l'Etat, mais notre budget reste tout aussi dérisoire. Et combien de temps notre Recherche restera-t-elle indé- pendante? Et combien de temps avant que nos condi- tions d'études ne se dégra- dent encore plus? Combien de temps avant que nos frais d'inscription explosent et que nous payions, nous étudiants, l'addition? Et je ne vous parle même pas des travaux. Trois ans après la lutte contre la LRU, que l'AGEPS a mené en son temps, un premier bilan peut être dressé. Sous couvert d'une belle autono- mie, l'Université croupit, croule, coule. Et les prési- dents d'université à qui la LRU avait promis pouvoir et modernité ne sont guère plus que les intendants de l'ensei- gnement supérieur : bons à pourvoir, tout au mieux, au plus pressé. Julien AUVERT Président de l’AGEPS Que vous soyez à Clignancourt, en première ou deuxième année, ou que vous finissiez votre licence dans le 5e arrondissement, vous venez de passer votre premier semestre dans le maelström des travaux. Petit bilan, dernières infos. Vous le savez peut-être, le chantier de Clignancourt vise à raser l'ancien centre vétuste pour le remplacer par un centre neuf, ceci au prix d'un partena- riat public-privé (accord de mar- ché privilégiant l'investissement privé pour trente ans) avec le béhémot Bouygues. Ce chantier se déroule de façon assez singu- lière, puisque les étudiants occu- pent actuellement l'ancien centre le temps que la première moitié du nouveau centre soit construite, puis déménagerons à la rentrée 2011/2012 dans le nouveau bâtiment pendant que l'ancien est détruit. Suivi? Mais pour nous autres étudiants qui sentons nos par- tiels arriver, une inquiétude légi- time: "vais-je devoir usiner sur ma copie d'examen avec le vacarme des pelleteuses en fond sonore?"Rassurez-vous et faites passer le mot, les étudiants en examen à Clignancourt ont le droit au silence; si par hasard un ouvrier mal informé venait à faire du bruit durant une épreuve, il vous suffit simple- ment d'en référer au surveillant de l'examen, celui-ci, c'est garanti, a tout pouvoir pour contacter le chef de chantier et faire cesser les nuisances. Le droit au silence, la moindre des choses. Reste qu'un certain nom- bre d'inquiétudes, soulignées par l'AGEPS depuis le début du chan- tier, restent sans réponse: com- ment, concrètement, vont se passer ces trente années sous le règne d'une entreprise privée? Quid des sociétés de vigiles et de la surveillance? Quid des libertés militantes et culturelles? Les inquiétudes sont légion également pour ceux qui ont expérimenté la "solution 14" pour les travaux de rénovation de la vieille Sorbonne. Ici un paradoxe: les enseignants qui tiennent leur cours dans les salles de cinéma et autres réduits de vingt places ne sem- blent pas se plaindre, alors que les étudiants, eux, expriment leur sentiment d'incompréhen- sion, puis de lassitude, d'avoir à supporter des conditions d'études difficiles et finalement indignes pour une université comme Paris IV. La faute échoit essentiellement au Rectorat de Paris, qui a décidé- ment une façon très personnelle de s'acquitter de son devoir de garant de l'enseignement. Le Rectorat avait proposé, suivant une logique floue, quatorze cen- tres de remplacement: l'Immeuble France n'était même pas réellement libre (il ne le sera qu'au second semestre) et cer- tains établissements d'accueil n'étaient même pas préparés à nous accueillir, faute d'avoir été prévenus. Après la "solution 14", après les fermetures préto- riennes de la Sorbonne en octo- bre et après les lourds retards dans l'organisation des stages pour les étudiants préparant le concours, on peut se demander ce que les minions du recteur mettent dans leur café... Espérons que ce contexte très dur ne se répercu- tera pas sur la réussite aux exa- mens des étudiants de Paris IV, devenue Paris 14. Julien AUVERT La phrase du mois 50 000 étudiants italiens ont défilé en décembre dans le centre de Rome contre les coupes budgétaires et une énième réforme “modernisatrice” de leurs universités. Berlusconi, justement, vient de leur dire: "Les véritables étudiants ils sont à la maison en train de travailler". C’est sur qu’avec une telle vision de la vie étudiante, il n’est nul besoin d’un budget conséquent... Travaux, Budget, RCE nos conditions d’etude reformees a la pelle(teuse) Le bulletin sans concession de l’AGEPS, première organisation étudiante de l’université Paris IV, Janvier/Février 2011, numéro 29 Bonne année 2011 “le petit dernier” passage aux RCE: Responsabilites et Competences sans budget elargi TRAVAUX : PIERRE, pAPIER, CISEAUX Association Générale des Étudiants de Paris-Sorbonne 01 40 46 32 27 www.ageps.org [email protected]

Le Sorbonnard Déchaîné n°29 (jan/fev 2011)

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Au menu : la toute nouvelle indépendance financière de l'université et son cortège de problèmes, l'actualité des travaux en Sorbonne et à Clignancourt, la situation Erasmus à Paris IV, la pauvreté étudiante, les manifestations étudiantes en Grande-Bretagne. Vous trouverez aussi un grand dossier sur l'insertion professionnelle des étudiants de Lettres & Sciences Humaines, avec un article de fond et le témoignage d'une jeune diplômée. Et toujours les articles culturels de page 4 et la chronique de la vie démocratique à l'université, la Voix des Elus !

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Page 1: Le Sorbonnard Déchaîné n°29 (jan/fev 2011)

Le 1er janvier 2011, Paris IV est pas-sée aux Responsabilités et CompétencesÉlargies (RCE), un des volets de la loiLibertés et Responsabilités des Universités(LRU). Il ne s'agit pas de l'accroissement dela liberté de l'université en matière de péda-gogie et de recherche : ces RCE signifientqu'elle gère désormais ses ressourceshumaines et sa masse salariale comme uneentreprise privée. Le président Molinié adonc failli à sa promesse d'y passer le plustard possible, en janvier 2012, en cédant àl'habituel chantage gouvernemental : plusl'adoption des RCE était tardive, plusles aides financières étaient faibles.

Enseignants et BIATOSS(Bibliothécaires, Ingénieurs, Administratifs,Techniciens, Ouvriers, de Service et deSanté), toujours fonctionnaires, sont doncpayés directement par l'université. Elle secharge aussi de la politique sociale, avec unimportant transfert de charges auparavantdévolues au ministère : salaires, primes,congés longue durée, capital décès (indem-nités versées à la famille d'un membre dupersonnel décédé, équivalent à un an desalaire), indemnités de chômage … Paris IV,

comme beau-coup d'universi-tés passées auxRCE, veut éten-dre cette poli-tique sociale,notamment auxcont rac tue ls .

Intention louable, sauf que les fonds ne sui-vent pas.Paris IV va devoir gérer un budget très serré,réduire ses frais de fonctionnement et trou-ver de nouvelles sources de financement. Enseptembre, les syndicats de personnels deParis IV dénonçaient « les pressionsconstantes sur les personnels qui travaillentdans un état de stress permanent ».Puisqu'on ne peut renvoyer un fonctionnaire,il faut le pousser à démissionner. On peutensuite le remplacer par un précaire (contratde 10 mois). Car il ne faut pas oublier queParis IV devra former ou recruter pour assu-rer ses nouvelles charges, ce qui pèserad'autant plus sur le budget. Or, la dotationgouvernementale est très limitée et peuextensible. Des postes déjà existants serontdonc supprimés : un secrétaire par-ci, unappariteur par-là …Paris IV est depuislongtemps en sous-effectif administratif,il n'en sera qu’ag-gravé. Quel étudiantn'a pas déjà eu dumal à voir le secré-

taire de son UFR ? Imaginez la situation dansun an ou deux …

Et quelles seront les autres consé-quences directes des RCE pour nous étu-diants ? Le besoin de fonds mènera l'univer-sité à supprimer les filières peu fréquentées,ou les transformera en Diplômes d'Université(DU) : non nationaux, leur tarif est laissé àla discrétion des universités, mais ils nevalent en rien un diplôme national. Le risqued'augmentation des frais d'inscription desdiplômes nationaux (Licences, Masters,Doctorats) est très élevé. La pénurie finan-cière sera la voie royale pour supprimer l'ar-ticle du Code de l'Éducation qui les fixenationalement. Enfin, l'intrusion des entre-prises dans l'université s'accentuera : lesfonds qu'ils apporteront remettront en causel'indépendance de notre formation pédago-gique et de notre recherche.

Le gouvernement est en passe deréussir, par ses attaques successives, ce quiavait échoué en 1986 : la privatisation del'enseignement supérieur et de la recherche.

Alice BENSO

Éditorial“L’Université des inten-dants”Il existe dans l'oeuvre fantai-siste de Tolkien une contréed'où le roi est absent. Ceroyaume est dirigé par desintendants au pouvoir dimi-nué, factice. Ils n'ont guère lacapacité que de pourvoir, toutau mieux, au plus pressé.La LRU, l'idée de génie deNicolas Sarkozy pour faireentrer l'enseignement supé-rieur dans le XXIe siècle acassé les murs porteurs del'Université. Elle a réformél'accès aux concours dusecondaire, cette mastérisa-tion qui créé des enseignantssans stages et souvent sanspostes; elle a réformé l'em-ploi des personnels, ces RCEqui transforment des fonc-tionnaires en masse salarialed'entreprise, salaires à chargeet sans un sou de plus;elle a réformé la démocratieinterne, cette autonomie quifait enfler artificiellement lepouvoir éxecutif et fait entrerde force l'entreprise dans lavie de l'université.Alors aujourd'hui, qui peutdire qu'il est maître du destinde l'Université? Il n'y a plusd'argent, plus d'espace, plusde postes. Nos besoins enpersonnels et en enseignantsexplosent mais nous n'enn'aurons pas un de plus.L'autonomie nous accable decharges supplémentaires, defrais autrefois dévolus àl'Etat, mais notre budgetreste tout aussi dérisoire.Et combien de temps notreRecherche restera-t-elle indé-pendante? Et combien detemps avant que nos condi-tions d'études ne se dégra-dent encore plus? Combiende temps avant que nos fraisd'inscription explosent et quenous payions, nous étudiants,l'addition? Et je ne vous parlemême pas des travaux.Trois ans après la lutte contrela LRU, que l'AGEPS a menéen son temps, un premierbilan peut être dressé. Souscouvert d'une belle autono-mie, l'Université croupit,croule, coule. Et les prési-dents d'université à qui laLRU avait promis pouvoir etmodernité ne sont guère plusque les intendants de l'ensei-gnement supérieur : bons àpourvoir, tout au mieux, auplus pressé.

Julien AUVERTPrésident de l’AGEPS

Que vous soyez àClignancourt, en première oudeuxième année, ou que vousfinissiez votre licence dans le 5earrondissement, vous venez depasser votre premier semestredans le maelström des travaux.Petit bilan, dernières infos.

Vous le savez peut-être,le chantier de Clignancourt vise àraser l'ancien centre vétustepour le remplacer par un centreneuf, ceci au prix d'un partena-riat public-privé (accord de mar-ché privilégiant l'investissementprivé pour trente ans) avec lebéhémot Bouygues. Ce chantierse déroule de façon assez singu-lière, puisque les étudiants occu-pent actuellement l'ancien centrele temps que la première moitiédu nouveau centre soitconstruite, puis déménagerons àla rentrée 2011/2012 dans lenouveau bâtiment pendant quel'ancien est détruit. Suivi?

Mais pour nous autresétudiants qui sentons nos par-tiels arriver, une inquiétude légi-time: "vais-je devoir usiner surma copie d'examen avec levacarme des pelleteuses en fondsonore?"Rassurez-vous et faites

passer le mot, les étudiants enexamen à Clignancourt ont ledroit au silence; si par hasard unouvrier mal informé venait àfaire du bruit durant uneépreuve, il vous suffit simple-ment d'en référer au surveillantde l'examen, celui-ci, c'estgaranti, a tout pouvoir pourcontacter le chef de chantier etfaire cesser les nuisances.Le droit au silence, la moindredes choses.

Reste qu'un certain nom-bre d'inquiétudes, soulignées parl'AGEPS depuis le début du chan-tier, restent sans réponse: com-ment, concrètement, vont sepasser ces trente années sous lerègne d'une entreprise privée?Quid des sociétés de vigiles et dela surveillance? Quid des libertésmilitantes et culturelles?

Les inquiétudes sontlégion également pour ceux quiont expérimenté la "solution 14"pour les travaux de rénovationde la vieille Sorbonne. Ici unparadoxe: les enseignants quitiennent leur cours dans lessalles de cinéma et autresréduits de vingt places ne sem-blent pas se plaindre, alors que

les étudiants, eux, exprimentleur sentiment d'incompréhen-sion, puis de lassitude, d'avoir àsupporter des conditionsd'études difficiles et finalementindignes pour une universitécomme Paris IV. La fauteéchoit essentiellement auRectorat de Paris, qui a décidé-ment une façon très personnellede s'acquitter de son devoir degarant de l'enseignement. LeRectorat avait proposé, suivantune logique floue, quatorze cen-tres de remplacement:l'Immeuble France n'était mêmepas réellement libre (il ne le seraqu'au second semestre) et cer-tains établissements d'accueiln'étaient même pas préparés à

nous accueillir, faute d'avoir étéprévenus.

Après la "solution 14",après les fermetures préto-riennes de la Sorbonne en octo-bre et après les lourds retardsdans l'organisation des stagespour les étudiants préparant leconcours, on peut se demanderce que les minions du recteurmettent dans leur café...

Espérons que cecontexte très dur ne se répercu-tera pas sur la réussite aux exa-mens des étudiants de Paris IV,devenue Paris 14.

Julien AUVERT

La phrase du mois50 000 étudiants italiens ont défilé en décembre dans le centre deRome contre les coupes budgétaires et une énième réforme“modernisatrice” de leurs universités. Berlusconi, justement, vientde leur dire: "Les véritables étudiants ils sont à la maison en trainde travailler". C’est sur qu’avec une telle vision de la vie étudiante,il n’est nul besoin d’un budget conséquent...

Travaux, Budget, RCE

nos conditions d’etude reformees a la pelle(teuse)

LLee bbuulllleettiinn ssaannss ccoonncceessssiioonn ddee ll’’AAGGEEPPSS,, pprreemmiièèrree oorrggaanniissaattiioonn ééttuuddiiaannttee ddee ll’’uunniivveerrssiittéé PPaarriiss IIVV,, JJaannvviieerr//FFéévvrriieerr 22001111,, nnuumméérroo 2299Bonne année 2011

“le petit dernier”

passage aux RCE: Responsabilites et Competences

sans budget elargi

TRAVAUX : PIERRE, pAPIER, CISEAUX

Association Générale desÉtudiants de Paris-Sorbonne

01 40 46 32 [email protected]

Page 2: Le Sorbonnard Déchaîné n°29 (jan/fev 2011)

Au fond ducouloirPitte récompense AllègreA l'issue de la folle journée de lagéographie, le président de lasociété des géographes a remisun prix spécial à un ancien minis-tre et illustre scientifique pourses travaux sur le réchauffementclimatique. Jusque-là, tout vabien. Sauf que ce président estJean-Robert Pitte - ancienprésident de Paris IV, connu pourses positions en faveur de lasélection à l'université et de lahausse des frais d'inscription – etque le récompensé est ClaudeAllègre, ministre honni de l'Édu-cation Nationale, et climato-sceptique aux sources bien dou-teuses. Qu'arrive-t-il aux géo-graphes ? En fait, la folie nerevient qu'à J-R, puisque cetteannonce a fait bondir les sociétésde climato-géographes.Décidément, Pittoune s'emmerdeà l'UMP et cherche à se faireremarquer. Vilain !

Etudiants congelésEn novembre, les salles de labibliothèque de la Sorbonnedélocalisés à Sainte-Barbe ontconnu un nouveau baptême : lasalle Michelet est devenue salleFindus, et Jean-Jaurès a cédé saplace à Picard. Nouveaux spon-sors pour bibliothèque en rade detune ? Non, seulement desemployés excédés de l'ineffica-cité du chauffage et de la mau-vaise isolation thermique dessalles. Il semble y avoir commeun froid avec le réchauffementclimatique à la direction !Pittoune ?

�Medefisation...En 2007, lors du premier mouve-ment contre la loi d’autonomiedes universités (LRU), nousdisions déjà que l’un de ses dan-gers était l’entrée des intérêtsprivés au sein des établissementspublics d’enseignement supé-rieur. On nous accusait, àl’époque, d’agiter un faux chiffonrouge a propos d’une loi qui neconcernait que la « gouvernance» des universités. Pourtant, troisans après, voilà une nouvellepreuve, après bien d’autre, quenous avions raison : laConférence des Présidentsd’Université vient de signer, lenovembre dernier, une conven-tion avec le MEDEF pour accroîtreles liens entre les entreprises etles universités. Au vu de la mar-chandisation galopante de l’en-seignement à laquelle nousassistons, chacun comprendral’inquiétude avec laquelle nousaccueillons ce nouveau pacte dela carpe et du lapin…

PRES SPQRA l'initiative de l'AGEPS le Conseild'Administration du 8 octobre avoté une motion pour appeler àintégrer des étudiants au Conseild'Administration du PRES, organecentral et décisionnel du nouveaumastodonte parisien. La tétrar-chie du PRES, visiblementennuyée de ces velléités démo-cratiques, remet l'application decette motion aux calendesgrecques et espère nous apaiseravec un Sénat, organe consulta-tif aux prérogatives brumeuses,où des étudiants siègeront.N'espérez pas nous faire oublier,par ce faux-fuyant, notre combatpour une meilleure représenta-tion dans l'instance qui seulecompte.

Plus que quelques semainesavant la clôture des inscriptions poureffectuer un séjour « Erasmus » l'annéeprochaine (vous avez jusqu'au 18février) : l'expérience de l'étranger vousattire, mais savez-vous que, parfois,l'aventure commence avant le départ etse prolonge bien après votre retour ?Ce programme d'échange, financé parl'Union Européenne, permet aux étu-diants des pays ressortissants de passerde 1 à 2 semestres dans un autre éta-blissement d'enseignement supérieureuropéen (plus la Turquie, la Suisse, laNorvège, l'Islande, le Liechtenstein et leMaroc). Grâce au système ECTS, l'étu-diant peut valider à l'étranger les créditsdont il a besoin en France. Popularisépar de nombreuses campagnes d'infor-mation et le film, déjà un peu ancien, deKlapisch, qui a contribué à faire deBarcelone, l'une des destinations lesplus demandées par les étudiants fran-çais, le programme Erasmus sembles'essouffler à Paris IV...

Plusieurs raisons à cela : écono-miques d'abord, mais aussi, pour ce quiconcerne Paris IV, politiques. Les fondsmis à disposition par la communauté

européenne nesont pas suffi-sants pour per-mettre à beau-coup d'étudiantsde partir. Le ser-pent se mord

d'ailleurs la queue, puisque le nombrede bourses alloués par l'UE est calculésur le nombre d'échanges de l'annéeprécédente... Mais, leprogramme manque aussi de la publicitéà laquelle il devrait prétendre dans uneuniversité comme la nôtre qui attire denombreux étudiants étrangers (ils sontenviron 700 à venir dans le cadred'Erasmus chaque année) et en envoiefort peu au-delà des frontières de l'hexa-gone. L'absence de lisibilité de la poli-tique internationale de Paris-Sorbonneest grandement responsable de cettesituation : les accords de conventionne-ment Erasmus ont été passés à tout-va,sans concertation ni suivi. C'est ainsique nous avons hérité d'échanges pourdes destinations qui ne présentent prati-quement aucun intérêt pour nous ; or,puisque ces échanges sont « symé-triques », chaque année, nous consta-tons un déficit de plusieurs centainesd'étudiants entre ceux qui entrent etceux qui sortent (seulement 300 envi-ron).

Cette différence n'est pas sansconséquence puisque les étudiants

Erasmus ne versent de frais d'inscriptionque dans leur université de départ : celasignifie, en somme, que Paris IV doitprendre en charge environ 400 étudiantsà perte. Inversement, on constate desmanques étonnants dans la liste desdestinations proposées aux étudiants.Ces bizarreries s'expliquent facilementpar l'histoire de ces accords Erasmusétablis entre un enseignant d'une com-posante et son homologue à l'étrangersans autre forme de procès et sans exa-men systématique de nos besoins ! Ilserait temps que notre université selance dans une rationalisation de seséchanges afin de développer des accordsavec des universités en pointe dans lesdomaines qui font la force de Paris IV.

Il faut ajouter à cette confusion,le manque d'encadrement dans cer-taines UFR où les relais enseignantsdans les équipes pédagogiques ne s'oc-cupent pas toujours de manière trèsscrupuleuse des étudiants que l'UFRenvoie ou accueille. On peut alors com-prendre que certains étudiants hésitentà partir et à se confronter à ce systèmequi manque de transparence. C'est dom-mage car tant du point de vue universi-taire que professionnel – sans mêmeévoquer l'aspect humain ! –, ces expé-riences sont extrêmement valorisantes.

Ariane BUISSON

Lorsqu'on aborde la question desconditions de vie des étudiants, il est tropsouvent question du matériel pur, rare-ment du bien-être, de la satisfaction, decette vie au rythme particulier, sauf dansde rares études aux réponses mitigées.Car l'étudiant a la vie dure ! Vivant dansun milieu hostile empli de professeurs exi-geants et d'administration compliquée, ilse relaxe avec Tolstoï et révise avecNapoléon. Et lorsque sa journée emplie deDST et d'exposés parfois soporifiquesprend fin, il rentre chez lui en métro, busou vélo, s'il a de la chance. Ou part garderGudule pour allonger ses fins de mois.

Plus d'un étudiant sur trois tra-vaille, pour plusieurs raisons : désir d'indé-pendance, argent de poche, projet profes-sionnel... Ou tout simplement parce qu'iln'a pas le choix, parce qu'il est, excusezle mot, pauvre.

Un étudiant qui se dit pauvre, çan'existe pas, les raisons en sont multiples: inconscience de sa situation, habitude dela galère, honte,... La pauvreté effraie, lapauvreté dérange. Ni quantifiable, puisquerelative, ni racontable puisqu'elle se res-sent au quotidien, elle est victime d’un

vieux préjugé : tu arrives à te nourrir, tune dors pas dans la rue, tu as des fringues,donc tu n'es pas pauvre. Tu es en galère,tu rames ou tu ne sais pas gérer un bud-get. Des problèmes, dans l'esprit collectif,passagers et individuels. Pourtant 12%des personnes sous le seuil de pauvretésont des étudiants. Un chiffre énorme sil'on pense aux aides sociales, familiales ouaux apports personnels. Des étudiants quirament, qui triment, et qui, bien aucontraire des vieux refrains, gèrent leurbudget avec maestro, si l'on pense auxefforts d'ingéniosité et de mordant qu'ilfaut déployer pour se sortir de cette situa-tion de pauvreté, ou juste pour ne pascouler.

Mais au delà des difficultés basse-ment matérielles que rencontre tout unchacun, il existe ce sentiment diffus de nepas avoir, à défaut de la même vie que sonvoisin d'amphi, la même chance dans sesétudes. Parce que décliner les invitationsdiverses ça n'est ni facile à vivre, ni agréa-ble. C'est épuisant, dégradant, angoissantet exige des trésors d'imagination pourtrouver l'idée qui sortira de cette situationharassante. « Je bosse, j'habite loin, je

suis crevé » sont autant d'excuses derrièrelesquelles peuvent se cacher un « pasd'argent » dérangeant. Un café entre amisou avec son directeur de recherche, cen'est pas anodin. Un ciné ou une expo,parce que la vie culturelle ne se résumepas à la télé, ça n'est pas du luxe. Une soi-rée étudiante, un week-end de break, nedevraient pas être exceptionnels. La vieétudiante ne se résume pas aux cours ouaux devoirs, aux livres ou à la bibli. Cesrendez-vous manqués peuvent cacher desopportunités d'enrichissement personnel,de rencontres déterminantes ou de pausessalvatrices.

Nombreux sont ceux qui préfére-raient avoir le choix, non pas parce qu'ilsn'aiment pas travailler, non pas parce quece temps-là leur manque ailleurs, maisparce que l'énergie constante, la force decaractère qu'exige un emploi du temps à40h par semaine pénalise autant que lafatigue physique. Le confort moral nedevrait être sacrifié à rien, y compris unloyer. La réussite ou l'échec d'un étudiantdans ses études ne tient pas qu'au seul faitde se dégager du temps pour travailler.Elle tient aussi à son découragementconstant devant les entraves à un bien-être fondamental.

Être pauvre demande de l'énergie,du mordant et exige un mental à toutesépreuves, entre résignation et détermina-tion. Marie-Marine AKERMANN

Tout commence le mercredi 10novembre. A Londres, des dizaines de mil-liers d'étudiants envahissent les rues pourune première manifestation dont DavidCameron, premier ministre britannique,condamna la violence. Des débris de verrejonchent les trottoirs, on allume des feux dejoie avec les pancartes. Quelques blessés,des dizaines d'arrestations : des événe-ments très inhabituels, de l'autre côté de laManche.

Pourtant il aurait sans doute suffi demoins, chez nous, pour provoquer la colèredu monde universitaire. La politique derigueur annoncée récemment par DavidCameron, avec son demi-million d'emploispublics condamnés à disparaître et sescoupes budgétaires drastiques, touche lour-dement l'enseignement supérieur. C'est25% de budget en moins pour les universi-tés. Avec deux conséquences : un énormepoint d'interrogation quant à l'avenir desArts and Social Sciences (Lettres et SciencesHumaines), ces fameuses disciplines « non-rentables », et des frais d'inscription quiexplosent.

Voilà qui n'est pas sans rappeler cequi se passe en France. En pire. Parce que lesystème universitaire du Royaume-Uni est

déjà beau-coup plusinégalitaireque le nôtre,et que leurgouverne-

ment frappe encore plus fort. Car il est normal depuis longtemps,

en Grande-Bretagne, de s'endetter pourfinancer une formation universitaire à plusde 3000 £ (3516€) par an. Comme il estnormal, pour des parents, de débourser desmilliers de livres chaque année afin d'assu-rer à ses enfants une éducation primaire etsecondaire décente. Et ce parce que les uni-versités, lorsqu'elles sélectionnent leursfuturs étudiants, se fondent notamment surles performances des high schools dont ilssont issus ; or les high schools performantessont privées et coûtent cher. En d'autrestermes, au Royaume-Uni, pour obtenir uneplace dans une bonne université qui vousouvrira les portes d'un avenir florissant, ilfaut avoir passé son enfance dans une écoleprivée à quelques milliers de livres par mois.A croire que l'avenir s'achète.

Mais aujourd'hui, David Cameronenfonce le clou. En France, on nous rassure:non, malgré l'autonomie des universités,l'augmentation des frais d'inscription, quireste du ressort du ministère, n'est pas àl'ordre du jour. En Grande-Bretagne commechez nous, c'est l'État qui décide du montantdes tuition fees : il fixe un plafond. Mais ladifférence, c'est qu'il ne cherche à rassurer

personne. Au contraire. Pour compenser lescoupes budgétaires, il annonce clairementqu'il va demander aux étudiants de payer.L'actuel maximum de 3290 £ par an pourun cursus normal de premier cycle seraitporté à 6000 £, voire 9000 £ dans certainscas.

C'en est trop pour les étudiants.Dans tout le pays, les actions se multiplientet sont largement suivies : occupations, ras-semblements, débats, marches, pétitions...La colère est profonde : des pare-brises decamions policiers volent en éclats. Même laRolls Royce du prince Charles a subi lesattaques des manifestants devant une policelondonienne totalement impuissante.

La bonne nouvelle, c'est que mêmedans un pays plus marqué par l'idéologielibérale que le nôtre, et moins par les idéesd'égalité et de justice sociale, la jeunesseréagit. Elle refuse soudain avec violence laradicalisation d'une sélection par l'argent quiexistait pourtant déjà, et se pose les mêmesquestions que les autres étudiants d'Europe:l'éducation est-elle une marchandise, ou unbien public ? Le rôle de l'Université est-il demonnayer un sésame pour le monde du tra-vail, ou de former à l'esprit critique ?

La mauvaise nouvelle, c'est quecomme dans le reste de l'Europe, l'avenirs'annonce sombre. A moins que le combatne porte ses fruits. C'est tout ce qu'on sou-haite à la jeunesse anglaise.

Juliette HALLE

ACTUALITE PARIS IV - erasmus

“ hOCUS POCUS ERASMUs !”

ACTUALITE nationale

etudiants ou ordre mendiant

ACTUALITE internationale : royaume-uni

“ WE DO NEED AN EDUCATION “

Page 3: Le Sorbonnard Déchaîné n°29 (jan/fev 2011)

Voilà comment j’ai été lâchée dans la grandecour des actifs par mon directeur de recherche, le jourde ma soutenance de mémoire. Ainsi, je découvrais unsentiment de solitude qui allait accompagner ma viede « demandeu[se] d’emploi ». Car, après cinq annéesd’échanges à l’université, de rencontres par le biais destages – non rémunérés - qui avaient constitué mon «réseau », je me sentais véritablement abandonnée…

J’avais pourtant assuré mes arrières à la fin demon cursus : un stage négocié à la mairie de ma villeavec un intervenant de mon Master « professionnel »(censé favoriser les liens entre universités et entre-prise, et ainsi placer des jeunes fraîchement diplômés– mais n’est-ce pas aujourd’hui une utopie ?) pour lemois de septembre. Le statut de stagiaire ne me ravis-sait que peu, mais l’entrée dans une institution medonnait un pied dans le monde mystérieux des travail-leurs. Au moment de signer mes conventions, montuteur de stage ne me répondait plus. C’est par lebiais d’un appel téléphonique très écourté (les poli-tiques sont dé-bor-dés) qu’il m’expliquait qu’il seraitgênant de m’employer « plus de trois mois » (j’avaisdemandé stratégiquement un stage long, « demanière à m’investir au mieux dans le projet de l’ins-titution ») car il faudrait « débloquer des fonds »,autrement dit, me payer, et c’est aujourd’hui unacquis que de ne pas rémunérer des stagiaires (aux-quels on confie très souvent des travaux de personnestitulaires…).

Non résignée à me faire exploiter après unBac+5, je décidai de rechercher un « Emploi ». Jetrouvai une annonce qui me correspondait dans uneville du Sud (une énième ville que je pourrai découvrirgrâce au jeu de la mobilité !). Deux jours plus tard,l’institution me rappelait et ne me cachait pas sonenthousiasme à employer une personne assez expéri-mentée pour un contrat … de Service CiviqueVolontaire : un contrat qui, pour 500 euros par mois,vous offre la possibilité de jouer au salarié35h/semaines, sans pour autant vous permettre decotiser pour votre futur chômage. Comme il me rap-pelait un peu trop un certain « Contrat PremièreEmbauche » contre lequel j’avais dépensé beaucoupd’énergie, j’ai préféré refuser et retournai à la casedépart, avec la vision du Pôle Emploi qui se rappro-chait de plus en plus de moi.

Dans la peau d’une sociologue, je m’y rendaisau mois d’octobre. Tout me semblait assez simple, etles personnes de bons conseils, bien que je ne pouvaiscompter sur leur aide pour trouver comment m’insérerdans un secteur d’activité (eh oui, les titulaires d’unBac+5 sont assimilés à des cadres et peuvent se déta-cher de l’aide de leur conseiller pendant quatre mois).J’ai finalement trouvé quelques vacations dans desmusées (ce qui me permet à peine de payer un loyer).Alors que je m’empressai d’aller annoncer la bonnenouvelle, un agent d’accueil du Pôle Emploi m’infor-mait de ma radiation : je n’avais pas été une bonneélève pendant le premier mois et personne n’avaitjugé indispensable de me rappeler à l’ordre.Heureusement, la procédure est aussi simple enretour pour venir regrossir les rangs des chômeurs !

Aujourd’hui, je continue mes vacations, maisje pense sérieusement à partir à l’étranger pour conti-nuer des stages (qui viendront enrichir mon CV,puisqu’on nous le demande), mais surtout à revenirme réfugier sur les bancs de la fac. Car ici au moins,on perd beaucoup moins de temps dans l’administra-tion (la vie de chômeur coûte cher en photocopies !)et le temps nous est rendu pour réfléchir à des projetsconcrets et personnels !

Clotilde REDONDiplômée depuis Septembre 2010 d’un Master« Protection et Valorisation du Patrimoine »

Le mouvement d'opposi-tion au Contrat PremièreEmbauche (CPE) en 2006 a faitéclater une bulle qui ne faisaitque grossir depuis une vingtained'année : l'insertion profession-nelle des jeunes diplômés. Depuis2007 et la loi « Liberté etResponsabilité des Universités »(LRU), cette question est devenuela quatrième mission dévolue àl'Université, aux côtés de la for-mation intellectuelle, larecherche scientifique et la diffu-sion du savoir. Cela s'est traduitpas le renforcement des enquêtessur l'insertion des étudiants sur lemarché de l'emploi ainsi que lamise en place de modules ditsprofessionnalisant. Toutefois, lesformations de Lettres et SciencesHumaines souffrent d'un compa-ratif permanent vis-à-vis desécoles privées supérieures et desformations d'ingénieur, selonlequel les LSH seraient moinsadaptables au marché du travail.

Or, lorsque l'on se penchepleinement sur la question, on serend compte que le champ «d'employabilité » des LSH est loind'être réduit comme peau de cha-grin. Le premier secteur est, biensûr, le secteur public.L'ÉducationNationale y apparaît pour beau-coup comme le principal recruteur: la demande en enseignant esttrès forte, le système éducatiffrançais étant basé sur un grandnombre ded i s c i p l i n e s . L' a dm in i s t ra t i o npublique (attachés départemen-taux, secrétariat, services d'ar-chives, armée, diplomatie) la cul-ture (bibliothèques, musées,théâtres, etc.) sont les deuxautres demandeurs de LSH. Maisc'est le secteur privé qui rem-porte la palme du plus grandnombre de débouchés par leurdénomination : métiers du livres,journalisme et télévision, cinéma,ONG, services d'archives, ser-vices administratifs,communica-tion, banques, ressourceshumaines, organisations interna-tionales, etc... En somme, les LSHne sont pas autant mises sur lebord de la route que la rumeur nele prétend.

Par ailleurs, les résultatsde l'enquête faite par le ministèrede l'Enseignement Supérieur etde la Recherche auprès de titu-laires de Master a de quoi êtreencourageant : près de 87% desétudiants de Lettres, Langues etArts occupent un emploi 30 moisaprès l'obtention de leur diplôme,90% chez les étudiants deSciences Humaines et Sociales.Certes, ce taux est légèrementplus élevé pour les formationsjuridiques, économiques et degestion (92%) ou les Sciences,technologies et santé (92,3%),mais la différence est loin d'êtreaussi significative. Par contre,cette enquête comprend deux

défauts : elle ne prend pas encompte le type d'emploi occupé(CDI, CDD, vacataire) et nedonne aucun indice sur le sort des« non-insérés » (en formation,chômage...).

Il est remarquable que leministère ait opté, pour sonenquête, pour les diplômés deMaster, et non de Licence. Celatient à un élément essentiel, celuide la transformation progressivede l'objectif donné aux trois pre-mières années des études supé-rieures, celle de consoli-der des bases intellec-tuelles et tech-niques en vue dela « vraie » for-mation profes-sionnelle. Lesécoles diverses( j o u r n a l i s m e ,commerce, com-munication) etles concours dela fonctionpublique deman-dent par ailleursun niveaud'étude mini-mum, celui de laLicence. Laréforme desconcours de l'en-s e i g n e m e n t(la materisa-tion)a certesrepoussé d'un anl'accession au professorat, il n'enest pas moins que ceux-ci débou-chent sur une formation équiva-lente à Bac+5. Il est clair quec'est durant la Licence que lestechniques d'écriture – disserta-tions, commentaires de texte,analyse de corpus de documents– d'expression orale ou le fondscognitif nécessaires sont acquis.Nul ne dira le contraire. Pourtant,tous ces faits ne suffisent à rassu-rer les acteurs de l'université,étudiants, enseignants et admi-nistratifs. D'une part, il est faitétat du fort taux d'échec en pre-mière année de licence (50%),impliquant la question de l'orien-tation ; d'autre part le lien entreuniversité et marché du travailest souvent considéré commeflou, malgré la floraison desdébouchés existants.

Cette question de l'orien-tation est posée dès le collège etne cesse réellement d'être poséequ'une fois la situation profes-sionnelle de l'individu stabilisée(et encore). Il n'est pas rare decroiser des étudiants qui, à laquestion «que voulez-vousfaire plus tard ?», répondent d'unair généralement embarrassé undésespérant « je ne sais pas ».Outre l'idée reçue négative – àtort – chez les étudiants de leurpropre formation, les entrepriseselles-mêmes tendent à ignorer lesqualités pourtant réelles des étu-diants de LSH. Pourtant, l'expé-

rience de l'opération Phénix, quipermet la rencontre entre desétudiants de Master et des grandsgroupes avec à la clef 70 postesen CDI, a démontré que les LSHétaient tout à fait apte à occuperdes postes administratifs, et passeulement de ressourceshumaines, au même titre que desétudiants de BTS... et par ailleursde progresser plus vite dans leurcarrière !

En somme, l'insertion pro-fessionnelle ne remet pas pleine-

ment en cause la qualité des for-mations. Cependant, l'universitésemble avoir pris conscience de lanécessité d'ajustements : coursd'informatique, modules de pré-paration aux concours du profes-sorat des écoles, de l'administra-tion publique. Enfin, il y a lesstages.

Tout le monde est d'accord pourles considérer comme une occa-sion de découverte des applica-tions des acquis universitaires.Mais doivent-ils pour autant deve-nir un passage obligé, un bizu-tage d'entrée dans la vie active ?Le décret du 26 août 2010 censéréglementer les stages non-com-pris dans le cursus universitairetend à pousser les universités àinclure de plus en plus dans lesparcours de Licence des stages.Si les Licences professionnellescomprennent un stage obligatoireen fin d'année, il n'est pas cer-tain, dans la logique de personna-lisation des parcours, qu'appli-quer cette mesure à toutes lesLicences soit une chose souhaita-ble. Non seulement il n'y en aurapas pour tout le monde, mais lesrisques d'exploitation d'une main-d’œuvre bon marché et docilen'en seront que plus accrus.

Simon VACHERON

TR I B U N E“ PREVENEZ-NOUSSI VOUS TROUVEZ

UN EMPLOI ”

POUR ALLER PLUS LOIN - INSERTION PROFESSIONNELLE en LSH

POUR UNE CURE DE DESINTOXICATION

Le strip - Marvin & Loomis - Harry, Luke et les autres...

Insertion aléatoire

Page 4: Le Sorbonnard Déchaîné n°29 (jan/fev 2011)

AgendaculturelHAUTE CULTURE : GENERAL IDEA

Exposition rétrospective(1969-1994)

Première exposition rétrospectivedédiée au collectif canadien

General Idea, elle propose, à tra-vers une sélection de près de troiscents oeuvres, une vision globaleet dynamique de son travail, sur

lequel plane l'ombre de MissGeneral Idea, personnage fictif qui

fut tout à la fois muse et objet,image et concept.

Du 11 février au 30 avril.

"CINEMALESHERBES"Les vendredis à 16h30 en salle

C28 au centre Malesherbes (métroMalesherbes), les projections sont

gratuites et ouvertes à tous.Ces projections gratuites de films

peuvent être animées par des pro-fessionnels du cinéma ou des pas-

sionnés : pourquoi pas vous ?Contact : Marc Lazian :

[email protected] 43 18 41 25

CINECLUB POLONAISUn mardi par mois, un film enlangue polonaise est proposé à

17h en salle 34 au centreMalesherbes. Programme :

http://www.cineclub-polonais.frProposé par l’Association

Sorbonne Pologne

COMEDIE FRANCAISEUne heure avant le spectacle

Sortie de 5€ à 12€- Les tarifs sont réservés aux étu-

diants de - de 28 ans.- Tous les premiers lundis du

mois, gratuité des places du petitbureau (sous les Arcades de la rue

Richelieu) pour les moins de 28ans sur présentation d’une pièce

d’identité, sans réservation etdans la limite des places disponi-bles (une place par personne).

L’OPERA DE PARIS POUR LES JEUNES

Une heure avant le spectacleSortie de 10€ à 25€

Tous les jeunes de moins de 28ans bénéficient d’un tarif réduit(25€ pour un spectacle d’opéra,15€ pour un spectacle de danseou un spectacle"frontières", 10€pour un concert) sur les places

encore disponibles, en se présen-tant aux guichets de chaque théâ-

tre 15 minutes minimum avantchaque représentation. Il estconseillé de se présenter une

heure avant. Les places sont sou-vent avec une très

bonne visibilité.

LES CONCERTS DE MIDIAutriche et Moravie

Vendredi 4 mars 2011 à 12h15Par l’Afflatus Quintet.

W.A. MozartP. Haas : Quintette à vent, op.10

Budapest, Leipzig et VienneVendredi 11 mars à 12h15Raphaël Pidoux, violoncelle.Emmanuel Strosser, piano.

Z. Kodaly : Sonate pour violon-celle et piano, op.4

J.S. Bach :- Trois préludes de choral

- Transcription pour violoncelle et piano

J. Brahms : Sonate n° 2, op.99...

Lieux des concerts de Midi:Amphithéâtre 1,

Université Panthéon-Assas (92, rue d’Assas – 75006)

Réservations : 06 89 17 49 [email protected]

www.concertsdemidi.fr

Anonymat & RetardNotre université, comme toutes les autres, est sou-mise légalement au respect de la règle de l’anony-mat des copies pour les examens à toutes les ses-sions. Les retards sont admis jusqu’à une heureaprès le début de l’épreuve. Cette heure limite estégalement celle des premiers départs autorisés dela salle d’examen, définitifs ou non.

CompensationGrande victoire de l’AGEPS, la compensationannuelle, obtenue en septembre 2008, permet queles semestres se compensent entre eux. Ainsi, avec9 au premier semestre et 11 au second, vous n’avezpas à passer les rattrapages car votre moyenneannuelle est de 10!

Semaine de RévisionDéfendue et obtenue par l'AGEPS au CA et au CEVUd'avril et mai 2008, elle doit permettre aux étu-diants de réviser dans les meilleurs conditions parl'interruption complète des cours et la non-tenuedes examens durant 3 jours au premier semestre etune semaine complète au second.

FraudeMême si vous êtes pris en flagrant délit de tricherie,personne n’a le droit de vous faire sortir avant quevous n’ayez terminé l’épreuve.

Clignancourt: Droit au SilenceSi durant vos examens vous subissez des nuisancessonores, informez-en l'examinateur de l'épreuve quia tout pouvoir pour faire contacter les chefs dechantier et faire cesser immédiatement le bruit.

Première organisation étudiante deParis IV, l’AGEPS dispose de nom-breux élus dans les différents conseilsd’UFR et, jusqu’à aujourd’hui, de 5élus dans les conseils centraux deParis IV. En tant qu’étudiants, noustravaillons chaque jour à ce que notrevoix à tous soit prise en compte dansla gestion de la fac. Rejoignez-nous ! Nos locaux: SORBONNE: salle F646 galerie ClaudeBernard, esc. P deuxième étage.MALESHERBES: salle 113, premierétage CLIGNANCOURT: salle 303, RDC, àgauche en sortant des amphis

Le Sorbonnard Déchaîné: Directeur de publication :JulienAUVERT, Rédactrice en chef : Marie-Madeleine BEKO, Comité de rédactionde ce numéro : Marie-Marine AKER-MANN, Alice BENSO, Ariane BUIS-SON, Juliette HALLE, Maxime LON-LAS, Emma OZAWA, Simon VACHE-RON. Dessins : Julien AUVERT,Maquette : Xavier HENRY

Avec la participation du FSDIE de Paris 4

Le Musée d’Art moderne de la Ville deParis n’en a pas fini de défrayer la chronique !Après Larry Clark et Jean-Michel Basquiat, c’estau tour du collectif subversif ‘General Idea’(1969-1994) de se voir offrir une rétrospectivede grande ampleur… Canadiens, gays, concep-tuels et gentiment dada sont peu de mots pourdécrire ces trois artistes ouvertement margi-naux, à découvrir ou redécouvrir du 11 févrierau 30 avril 2011.

Pourtant, AA Bronson, Felix Partz etJorge Zontal utilisent ce concept de marginalitéde façon très paradoxale. Il s’agit en effet d’in-filtrer la société et ses arcanes afin, entre autre,de tourner en ridicule préjugés et lieux com-muns. Pourtant, pour faire fructifier leur entre-prise, un seul moyen s’offre à eux : devenircélèbres. C’est pourquoi, ils s’acharnent à «habiter le rôle de l’artiste », mais un artiste «glamour » avec caniches et couleurs pop à la

clé. S’ils veulent aller à l’encontre de laconsommation et de ses travers, ce n’est pasen la détruisant qu’ils y parviendront – ce seraitde toute façon une gageure – mais bien enjouant avec de l’intérieur.

L’infiltration se fait donc à plusieursniveaux : création du magazine alternatif FILEet d’émissions de radio, réalisation de vidéosavec mire en arrière-plan, envoi de chaînes delettres, organisation de concours de beauté afind’élire Miss General Idea, détournement d’œu-vres d’art… et tout cela dans une ambiancejoyeusement queer ! Car l’homosexualité faitpartie et est en partie la cause de cette entre-prise de mise en lumière des milieux et pra-tiques underground. Par ailleurs, conscientsextrêmement tôt de l’ampleur de la pandémiedu Sida, ils envisagent dès le milieu des années1980 la propagation de leur logo AIDS – conçuà partir du LOVE de Robert Indiana – à l’instarde celle du virus. A l’aide de papier peint, pos-ters, pins, bagues et autres inquantifiables mul-tiples, les rues de grandes villes comme les

milieux de la mode et de la culture s’habillentdes couleurs du collectif… et de ce nom pour-tant peu attirant.

La gaité (sans mauvais jeu de mot !)des couleurs employées et la franche ironiequ’ils affichent ne doivent pourtant faire oublierla profonde réflexion qui se trame derrière leurstravaux. Par exemple, en développant l’idéed’un pavillon aux allures de découverte pom-péienne, c’est tout un pan de notre culture etde la façon dont on a pu l’exposer (en en reti-rant le côté sexuel et choquant) qu’ils remet-tent en cause. Une partie de leurs revendica-tions sont d’ailleurs exposées, non sans déca-lage, dans des showcards qui, didactiquement,associent image et texte dans un format pré-conçu. En revanche, cette vivacité est celledont il faut se remémorer et non la cause de ladissolution du collectif : la mort de Félix etJorge du Sida. Qu’on ne l’oublie pas, ‘GeneralIdea’ est définitivement du côté de la vie.

Charlotte COSSON

La notion de service public estune idée à la fois séduisante et vague. Ellesignifie autant le service rendu au citoyen quele bon fonctionnement des institutions de l'Étatfinancées par celui-ci. On peut donc parler sanstrop se tromper de service public d'État. Dansla radio, il s'agit de rendre un service de diver-tissement, d'information et de culture, cettedernière chère à André Malraux, qui occupa lepremier le poste de ministre de la Culture. Or,dans ces trois domaines, la radio de servicepublic est confrontée à une problématique par-ticulière plus que ses consœurs privées : l'ou-verture critique sur le monde et l'environne-ment immédiat du citoyen.

Il n'aura échappé à aucun d'entre-nousle psychodrame qui se jouait à France-Inter à lafin du mois de juin 2010, avec les renvois deshumoristes Didier Porte (aujourd'hui sur

Médiapart et Arrêt sur Image) et StéphaneGuillon (toujours sur Canal +), pour abus d'hu-mour. Ils furent remplacés par le soporifiquebinôme Cohen-Pulvar et de l'horripilant GéraldDahan (lui-même viré au bout de deux mois).Mais le silence médiatique s'est fait sur uneautre éviction, celle de l'émission Et pourtantElle Tourne. L'objet était de présenter à l'audi-teur, durant une heure, l'état politique de notremonde, de l'Amérique du Sud au Sud-est asia-tique, en passant par l'Afrique ou des sujets desociété. Après quatre années de diffusion,l'émission est rayée des grilles, à laquelle a suc-cédé une émission de divertissement. Dehors lapensée et la critique !

Une autre radio de service publicconnaît depuis plus longtemps des restructura-tions sociales et de programmes bien plusimportants et pourtant peu connues du « grand» public. Radio France International (RFI) a tra-versé, il y a un an, sa plus grande crise interne: suppression de postes de correspondant à

l'étranger, réforme des programmes... le toutdans un silence assourdissant. Un an plus tard,le 28 octobre 2010, la direction de RFI annon-çait la fin d'une émission à portée locale,Microscopie. Motif : une émission portant surles banlieues « ne mérite pas un temps d'an-tenne de 47 minutes quotidiennes ». Vous avezbien lu. Cette émission faisait découvrir la ban-lieue, ses réalités, ses habitants, ses espoirs,ses désillusions. Bref, « la société au micro-scope». Un mois plus tard, artistes, des intel-lectuels, des politiques issus de ces banlieuesindignes, publiaient une tribune dans Le Monde,pour dénoncer cette fermeture.

En cela, la notion de service publicdépend de ses dirigeants, de leur propre ouver-ture, ou plutôt, de leur propre courage intellec-tuel. Et aujourd'hui, une radio de service publicd'État, c'est pour d'abord une radio d'État auxfrais du public. Heureusement, il reste FranceCulture … pour le moment.

Simon VACHERON

culture - GENERAL IDEA ...

culture - ORTF WTF?

Zone d’infoVos droits pendant

les examensf

Alors que vous tenez ce journal,nous sommes en 2011, le mot «foie gras » suffit à vous rendremalade, tout comme la moindreallusion aux bonnes résolutions.Mais à l’heure où nous rédigeonscet article, nous sommes fin 2010et nous tirons un bilan provisoire.

Dans les pages du Sorbonnarddéchaîné, nous vous avons déjàparlé à de nombreuses reprises dufameux PRES (Pôle de Rechercheet d’Enseignement Supérieur) «Sorbonne Universités », l’ambi-tieux mariage de raison(s) – rai-sons stratégiques, économiques,éventuellement pédagogiques etacadémiques – entre Paris II, ParisIV et Paris VI. Le terme « fameux» est ici à prendre dans un emploiabsolument emphatique – s’il estencore nécessaire de le préciser –puisque, comme nous l’avionsdénoncé dès l’annonce desjoyeuses fiançailles, cette unionqui tire son poids notamment des60 000 étudiants qu’elle rassem-

ble, n’a pasl’intention d’in-viter ces der-niers à peserdans, ou ne

serait-ce que participer à, sesorganes institutionnels. D’ailleurs,les étudiants ne sont pas les seulslésés, les BIATOSS se voient aussiprivés de représentation digne dece nom.

Il faut croire qu’à force de pro-tester, nous avons peu à peu étéentendus. En effet, les représen-tants étudiants en conseils cen-traux ont eu le plaisir ce mois-cid’être invités à la noce, pardon, àun cocktail déjeunatoire par le pré-sident du PRES. On se souvientdonc de notre existence, mais il ya mieux encore. Afin de rassasierles ambitions des étudiants, quisouhaiteraient faire valoir leursdroits à s’intéresser à ce qui lesconcerne, on nous a fièrementannoncé la création d’un Sénat duPRES, où seront appelés à siégerdeux étudiants par université fon-datrice. Il s’agit donc de désignersix étudiants chargés de représen-ter 60 000 étudiants.

Proportionnellement, on a déjà vu(bien) mieux. Mais il s’avère enplus que ces élus étaient supposéssiéger quatre années durant, sanssuppléance. Or dans la vie étu-diante, quatre ans dans une mêmeuniversité c’est long, c’est rare, cen’est pas programmable àl’avance, pas plus qu’on ne peutgarantir la longévité d’un mariageen cette ère de divorces banalisés.Alors votre représentant AGEPS enCA a fait ce qu’il prétend savoirfaire le mieux – il est d’une person-nalité modeste, il a vigoureuse-ment protesté. Et nous n’ensommes qu’aux questions for-melles d’ordre comptable (plus dereprésentants étudiants, pour descycles moins longs avec un sup-pléant), car sur le fond, on est endroit de critiquer le choix d’un «Sénat », dont le pouvoir serait bienfaible, puisqu’il ne serait qu’unorgane consultatif. Voilà donc uneaffaire à suivre, et dont nous voustiendrons informés.

Mais après ces paragrapheschargés de dépit, nous vous pro-posons une heureuse nouvelle.Nous avons le plaisir de vous

annoncer l’arrivée au conseil duDépartement des Études Arabes etHébraïques de deux élus étudiants,et nous nous réjouissons que lesétudiants de cette filière soientenfin représentés. De même, bienque pour des raisons logistiques,nous n’ayons pas pu présenter delistes aux élections d’UFR d’Italien-Roumain et de Langue Française, ilest bon que ces UFR soient désor-mais dotées d’élus étudiants.Veuillez noter, étudiants en ÉtudesSlaves, que votre tour viendra trèsprochainement, et que bientôtnous pourrons inscrire au carnetde naissance des étudiants dési-gnés à siéger au conseil de cetteUFR.

Sur ce, nous vous souhaitonsune bonne année, pleine deconseils en tout genre pour ladéfense de vos droits!

Emma OZAWA

La voix des Elus

01 40 46 32 27www.ageps.org

[email protected]