Le système bancaire

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    Le systme bancaire

    Plan :

    I. La masse montaire et ses contreparties

    A. La masse montaireB. Les contreparties de la masse montaire

    II. La spcificit bancaire dans lintermdiation financire

    A. Intermdiation financire : cas gnralB. La singularit bancaire : lopration montaire

    1. La squence noclassique : la duplication montaire Des ressources vers les emplois (passif vers actif) Le multiplicateur de crdit Les limites de la cration montaire

    2. La squence keynsienne : la cration montaire Le diviseur de crdit

    III. Des acteurs primordiaux du systme bancaire : SEBC, Banque de France et Trsor Public

    A. Le SEBC et la Banque de France : la hirarchie du systme bancaire1. Le SEBC

    Les grands principes de fonctionnement du SEBC : le cadre est plutt montariste Lorganisation du SEBC

    2. La Banque de FranceB. Le Trsor Public

    I.

    II. I. La masse montaire et ses contreparties

    A. La masse montaire

    La masse montaire disponible un moment donn dans un systme conomique donne la mesure du pouvoirdachat des agents conomiques. Il est donc ncessaire de pouvoir la dfinir le plus prcisment possible pourque la Banque Centrale puisse mettre en place une politique montaire approprie.Dfinition : La masse montaire reprsente la quantit de monnaie en circulation dans une conomie. Elleregroupe lensemble des avoirs dtenus par les agents conomiques non financiers.La masse montaire se dcompose en divers agrgats regroupant la quasi-totalit des placements. Bien quefloue, la limite entre monnaie et pargne est maintenue :

    - est monnaie ce qui est liquidable rapidement sans incertitude,

    - est pargne le reste.Au 31 Aot 1997 en France, il circulait 5390,7 milliards de francs dactifs liquides ou semi-liquides (soit821,81 milliards d). Ces agrgats sont surveills en permanence par la Banque Centrale (actuellement laBanque Centrale Europenne et prcdemment la Banque de France).En raison du passage l' (1 = 6,55957 FF), la Banque Centrale Europenne (BCE) a dfini des agrgats

    http://www.banque-france.fr/fr/banque/main.htmhttp://www.banque-france.fr/fr/banque/main.htm
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    harmoniss pour la zone euro (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Grce, Irlande,Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal) qui ne diffrent pas fondamentalement des prcdents comme lemontre le tableau ci-dessous.Les agrgats sont numrots, par convention, du plus liquide au moins liquide. Ils regroupent les avoirs enfonction de leur degr de liquidit, du plus liquide (les liquidits dtenues par les agents conomiques) aumoins liquides (les avoirs dtenus sous la forme de bons du Trsor ou de bons de trsorerie). Cette notion demasse montaire ne se limite donc pas aux formes liquides de la monnaie. La masse montaire doit aussiinclure lensemble des actifs constituant une rserve de pouvoir dachat rapidement mobilisable par les agentsconomiques pour financer des dpenses de consommation ou dinvestissement.Voil pourquoi, en dehors de ces agrgats montaires, on dfinit aussi des agrgats de placement qui reprennentles diffrents types de placement financiers dtenus par les agents conomiques non financiers :

    - P 1 = les placements sous la forme dpargne contractuelle (PEL).- P 2 = essentiellement les titres obligataires.- P 3 = les actions et part de SICAV actions.

    La Banque Centrale suit donc lvolution de ces agrgats montaires pour valuer lvolution de la massemontaire en circulation dans lconomie. Elle utilise lun de ces agrgats comme rfrence pour dfinir sapolitique montaire : lindicateur principal retenu est M3.

    NB : La liquidit est la proprit qua un actif dtre transform en un autre actif, sans dlai et sans cot detransaction. Tous les actifs sont liquides des degrs divers, mais la monnaie est la liquidit parfaite. En termede liquidit, on peut tablir le classement suivant :

    Actif rel < Actif financier < Monnaie

    Anciens agrgats pour la FranceNouveaux agrgats pour la zone euro(officiellement depuis janvier 1999)

    M1 : disponibilit montaire ou liquidit avec lesquelleson peut payer (monnaies divisionnaires, papier, scripturale.

    M1 : pices et billets en circulation, dpts vue

    M2 : M1 + lpargne quasi-liquide (comptes sur livrets :ivrets A, comptes pargne, Codevi...), cest--direpargne liquidable instantanment sa valeur nominale.

    M2 : M1 + dpts terme dune dure gale ou infrieure 2 ans + dpts remboursables avec un pravis infrieurou gal 3 mois (ex. en France : comptes terme, livrets Ade Caisses d'Epargne, comptes d'pargne logement...)

    M3 : M2 + avoirs montaires facilement ngociablesdevises, comptes terme...), cest--dire lpargneiquidable rapidement.

    M3 : M2 + pensions + titres de crance dune duresuprieure ou gale 2 ans + titres dOPCVM1 montaires

    et instruments du march montaire (ex. en France : lesobligations, titres de SICAV montaires...)

    M4 : M3 + certains avoirs montaires (Bons du Trsor,billets de Trsorerie ) : liquidation assez rapide desplacements mais risque de perte en capital.

    Quelques donnes statistiques

    Les agrgats montaires harmoniss de la zone euroEncours en milliards d', en fin de priode (1 = 6,55957 FF)

    Agrgats 1991 1998 1999 2000M1 1155,1 1776,9 1964,0 2076,1

    1 OPCVM : organismes de placement collectif en valeurs mobilires.

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    M2 2795,9 3905,8 4133,2 4286,8

    M3 3187,1 4455,6 4791,5 5078,3

    Source : BCE, bulletin mensuel

    Les agrgats montaires pour la FranceEncours en milliards d'

    Agrgats 1999

    M1 350,3

    M2 663,2

    M3 947,1

    Source : TEF 2000-2001 INSEE

    Quelques lments de rfrence :

    Les PIB de la France et de la zone euroen milliards d

    1998 1999 2000 2001

    PIB de la zone euro 5884,1 6142,3 6432,8 ---

    PIB de la France (en valeur) 1305,9 1 355,1 1 416,9 1 463,7

    PIB de la France (en volume)base 1995

    1259,1 1299,5 1348,7 1373,4

    Source : INSEE, Comptes Nationaux

    B. Les contreparties de la masse montaire

    La cration montaire opre par les banques ne se fait pas sans contreparties. Elle nest possible que parce queles metteurs de monnaie ont acquis un certain nombre dactifs soit auprs dagents conomiques nationaux,soit auprs dagents conomiques trangers. Par contrepartie de la masse montaire, on entend donc lesfacteurs qui en sont lorigine. On ny trouve plus les stocks dor de la Banque de France, mais plutt lescrdits aux divers acteurs conomiques (crances sur les acteurs).Battre monnaie a longtemps t un pouvoir rgalien, ou un pouvoir de Prince. Ce principe perdure dans sasubstance politique. D'un point de vue strictement conomique, une institution peut mettre une monnaie parcequelle est fiable et reconnue comme telle, cest--dire parce que les autres, en qui tout le monde a confiance,

    ont des dettes envers elle. Cest le cur de la notion de contrepartie.Certains auteurs mettent en avant lide que bientt les grandes entreprises telles Microsoft ou autres, pourrontmettre leur propre monnaie (thse de J. ATTALI dans son Dictionnaire du XXIe sicle, et surtout thse remiseau got du jour par Hayek : cf. lencadr ci-dessous).

    La Free Banking School ou la thorie de la Banque Libre nat lors des dbats entre Currency School et Banking School.Elle reprsente la position des praticiens du secteur bancaire. Ce courant met en avant la capacit des banques grer toutaussi efficacement les activits dintermdiation que de gestion des moyens de paiement. Loffre de monnaie na donc pasbesoin dtre gre par une banque centrale. Les travaux de V. Smith (1936) et ceux de Nataf (1992) ont montr que pourles conomistes du XIXe sicle, il tait normal quune banque puisse mettre des billets (Coquelin 1876). En plus de lalibert dmission, la libert bancaire signifie essentiellement libert dtablissement (dentre) sur le march. Lhistoiremontaire a cependant retenu la Free Banking School comme un courant minoritaire dont la position ne mritait pasdtre explicite. Il faudra attendre Hayek (1976) pour que le sujet du Free Banking retrouve une place, mme marginale,dans les dbats sur les rgles de gestion montaire. Le Free Banking a trouv un nouveau souffle dans les travaux la fois

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    historique et thorique de White, Selgin et Dowd.La thorie de la banque libre montre quune banque responsable devant ses actionnaires gre aussi efficacement loffre demonnaie que loffre de crdit. En particulier, la discipline impose par les mcanismes de compensation interbancaireempche la surmission de monnaie et linflation. La gestion de loffre de monnaie par la banque centrale nest pas unefatalit. Elle relve dune volont politique, la cration des banques centrales ayant t principalement motive par lesbesoins financiers de lEtat (selon Vera Smith, 1936). En outre, dans la gestion montaire comme dans toute autre

    activit, la concurrence conduit les banques proposer une offre de monnaie dont la qualit rpond aux exigences desconsommateurs. Selgin (1988) montre que loffre de monnaie dans un systme de banque libre est essentiellementrgule par les mcanismes de compensations interbancaires qui dterminent les parts de marche des tablissements enprsence sans leur permettre de pouvoir mettre de la monnaie sans fin.

    Le principe de la banque libre regroupe des courants divergents. 3 courants peuvent tre distingus :1- La problmatique de lmission concurrentielle de monnaie reprsente par Dowd la suite dHayek (1976)dveloppe lide que dans nos conomies contemporaines les banques libres mettraient de la monnaie stable indexe surun panier composite ou de lor.2- White et Selgin ont comme rfrence les expriences historiques. Les banques libres telles quelles ont pu exister,

    mettaient des billets privs et fonctionnaient sur la base de rserves fractionnaires en or.3- Rothbard et la question des rserves 100 %. Il soutient que les vritables banques ne pourraient fonctionner sans leprincipe du 100% de rserves en rponse aux exigences des consommateurs.

    La libert bancaire est considre par beaucoup comme une utopie. Le regain dintrt pour ce sujet a cependant permisde nombreuses tudes historiques sur la question. Aujourdhui la monnaie lectronique pourrait tre vue comme unmoyen de parvenir un jour la libert bancaire par la remise en cause du monopole dmission. Enfin, lvolution de lagestion montaire depuis les annes 1980, avec une cration montaire faible, fait que le fonctionnement des systmesactuels a de nombreux points communs avec des systmes fonctionnant avec de la monnaie mtallique comme monnaiede base comme les Etats de Nouvelle Angleterre avant 1860.

    En somme, on bascule dans le domaine du subjectif : on est apte produire une monnaie parce que les autresnous font confiance, et parce quon leur fait confiance. ceci explique linterdpendance des agents, et le risquesystmique (M. Aglietta) que lon peut rsumer de la manire suivante :

    Krach Krach Krachen Asie en Amrique Latine en

    Europe

    Lagrgat M3 et ses principales contreparties pour la zone euro(en milliards d en dcembre 2000)

    Monnaie ContrepartiesBillets et monnaies = 347,5Dpts vue = 1728,6Placements vue ou court terme = 2210,7

    Autres placements terme et titres de crancesngociables = 791,4

    Soit au total, M3 = 5078,2

    Crances sur lconomie = 8802,9 dont- crances sur les administrations publiques = 1925,3- crances sur les autres rsidents de la zone euro =6877,6Crances nettes sur les non-rsidents = 257

    dduire, exigibilits plus long terme des IFM(Institutions Financires Montaires) = 3715,5

    Source :Bulletin mensuel de la BCE (juin 2001)

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    II. La spcificit bancaire dans lintermdiation financire

    Le systme bancaire et financier, au sens large, nest pas un tout monolithique : il est fondamentalementhtrogne puisque sy mlent des institutions financires et agents financiers divers. La loi bancaire de 1984 etla loi de modernisation des activits financires de 1996 en dlimitent les contours.

    On peut ainsi y dceler 4 grands types dinstitutions :1. Les tablissements de crdits soumis la loi bancaire de 1984 (communaut bancaire), parmi lesquels il estncessaire de distinguer, dun ct, les banques (au sens strict, i.e adhrentes lAFB, lAssociation Franaisedes Banques, mais aussi les banques mutualistes et coopratives y compris les caisses dpargne et deprvoyance), et de lautre, les socits financires (ex : Cetelem) et institutions financires spcialises (ex :Crdit foncier de France).2. Les entreprises dinvestissement (maison de titres, socits de gestion de portefeuille...)3. Les OPCVM(organismes de placement en valeurs mobilires), institutions financires spcialises dans lagestion collective de lpargne (ex : SICAV Socit dInvestissement Capital Variable et FCP FondsCommun de Placement).

    4. Les autres institutions financires : organismes et agents financiers hors loi bancaire (Service financier de laPoste, Caisse des dpts et consignations...) et compagnies dassurance.

    Dans cet ensemble disparate, les banques ont les prrogatives les plus tendues puisque, contrairement auxautres institutions, elles peuvent vritablement crer de la monnaie (en plus de collecter lpargne encontrepartie de titres ou non).On peut ici noter que la Banque Centrale mais aussi le Trsor Public ont eux aussi le pouvoir de crationmontaire (quoique plus restreint).

    La Banque Centrale Europenne par souci dharmonisation des statistiques montaires au sein de la zone euroretient, quant elle, 3 grandes catgories dtablissements (regroups sous le terme dIFM InstitutionsFinancires Montaires) :1. Les Banques Centrales2. Les tablissements de crdit rsidents, cest--dire les entreprises dont lactivit consiste recevoir dupublic des dpts ou dautres fonds remboursables et consentir des crdits 3. Lensemble des autres institutions financires rsidentes dont lactivit consiste recevoir des dpts vue etassimils, accorder des crdits ou effectuer des placements en titres.

    A. Intermdiation financire : cas gnral

    Lintermdiation financire concerne lensemble des institutions financires. Cette activit consiste recevoir

    des dpts dagents capacit de financement (dont les ressources sont suprieures aux besoins, ce qui leurpermet davoir une capacit dpargner) et accorder des prts des agents besoin de financement (dont lesressources sont au contraire infrieures aux besoins), tout ceci sous les contraintes de confiance, liquidit, etsolvabilit.La banque transforme donc les risques (taux dintrt) et les chances (les termes) et rend compatible desrequtes qui ne ltaient pas a priori. Lacte dintermdiation est bnficiaire si la diffrence entre les intrtsreus des emprunteurs et les intrts pays aux prteurs, est suprieure aux frais de gestion.

    On peut schmatiser lintermdiation grce au bilan dune banque :- le passif est constitu par les dpts des clients, et donc par ce que la banque doit au client

    - lactif, lui comprend les rserves en monnaie centrale (billets) et les crances dtenues sur les personnes qui la banque a ouvert un crdit.La monnaie bancaire est constitue par les dettes exigibles vue de la banque, et figure donc au passif de sonbilan. Elle constitue une ressource (passif) quilibre par un emploi (actif).

    Ex : si on dpose 100 sur un compte courant dans une banque, la banque a cette somme son actif

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    (billets) mais aussi son passif, puisquelle doit nous rembourser (dette), donc la monnaie est un actifpassif.Ex : cas simplifi. Je dpose 500 dans une institution financire quelconque.

    Moi actif : en billets : 500-500 = 0sur mon compte courant = 500

    Banque actif : en billets = 500passif : sur un compte courant = 500

    Dans lintermdiation financire on est face une simple circulation bancaire : largent, une fois prt, nestplus disponible. La relation est somme nulle.

    Prteur : - 500 Intermdiaire financier : 0Emprunteur : + 500

    B. La singularit bancaire : lopration montaire

    1. La squence noclassique : la duplication montaire

    Des ressources vers les emplois (passif vers actif)

    Ex : une personne dpose 800 en banque et la banque reprte cette somme un emprunteur.Prteur : - 800Banque : + 800Emprunteur : + 800Somme = - 800 + 800 + 800 = + 800

    Cette fois-ci, la relation nest plus somme nulle : elle devient un jeu somme positive.

    Comment expliquer ce prodige ? La singularit bancaire tient la nature montaire de la dette bancaire. En

    portant 800 la banque, on change des billets (crances sur la Banque Centrale) contre de la monnaiebancaire (crance sur la banque de second rang). Dans lexemple, la masse de monnaie en circulation aaugment du montant du crdit accord soit 800 . Lintermdiation bancaire, dans la thorie noclassique, estdonc un jeu dcritures somme positive. On dit quil y a duplication de la monnaie.Les enchanements de causalit sont les suivants : les dpts font les crdits ( deposits make loans ) etlpargne pralable permet linvestissement. La vritable dimension de la duplication doit toutefois treprcise, travers le mcanisme du multiplicateur de crdit.

    - Le multiplicateur de crdit

    Ce quon appelle le multiplicateur de crdit correspond un mcanisme damplification de la crationmontaire. Tout dpt dans une banque va impliquer une succession de crdits (puis de re-dpts) dans le restedu systme bancaire (de plus, comme il a t dit prcdemment, les dpts sont en monnaie banque centraleappele high powered money et les crdits sont accords en monnaie scripturale de banques de secondrang).

    Ex : dpt initial 500 , coefficient de billets 10 % (li diverses fuites)somme des crdits accords = 500 + 450 + 405 +...

    = 500 x (1 + 0,9 + 0,9 + ... + 0,9n )=500 x ((1/1-0,9) (1/1-x ))

    (soit une suite gomtrique de raison 0.9 = 500 x 10 = 5000)Donc on part dun dpt initial de 500 et on aboutit une augmentation de la monnaie bancaire de 5000 .

    Selon la formule gnrique :

    delta M = k delta H

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    k = 1/b

    avec delta M = variation de la monnaie bancairek = coefficient multiplicateurdelta H = variation du dpt initial en monnaie centrale ( high poweredmoney )b = coefficient de billets

    Les limites de la cration montaire

    Le pouvoir de cration montaire est limit. nimporte quel moment, le dtenteur de monnaie scripturale peutdemander tre rembours en monnaie centrale (billets). Si la banque cre trop de monnaie, elle a desproblmes pour en assurer la convertibilit.

    Les risques de fuite auxquels elle doit faire face sont de deux ordres :- les fuites en billets lies aux habitudes des usagers (achat dune baguette de pain, du journal...).

    - les fuites en rserves : la Banque Centrale impose aux banques de second rang (banques commerciales)des rserves obligatoires, cest--dire des comptes non rmunrs en monnaie centrale la banquecentrale. Toute banque se doit donc de conserver une troite proportion entre sa rserve de monnaiecentrale et sa cration montaire afin dviter tout risque dilliquidit et donc dassumer dans la mesuredu possible un phnomne de dfiance ou de run . Ce critre de solvabilit a t renforc par larglementation Cooke adopte le 11 juillet 1988, qui redfinit une norme minimale de capitaux de baseou de fonds propres ( 8% des actifs pondrs en fonction du risque).

    En dfinitive, les montaristes vont mettre la thse selon laquelle, dans lconomie, la cration de monnaie parles banques dpend en premier ressort, de la base montaire (monnaie banque centrale y compris les pices)

    mise par la Banque Centrale l'offre de monnaie est donc exogne).

    2. La squence keynsienne : la cration montaire

    Selon cette optique, la banque cre ex nihilo la monnaie quelle prte. Dans ce cas, le mouvement se fait nonpas des ressources vers les emplois, mais, des emplois vers les ressources, selon ladage les crdits font lesdpts . Il ny a pas duplication mais vritablement, cration .Selon Keynes, cest linvestissement initial, qui va crer une pargne qui lui est gale.

    Le diviseur de crdit

    En France, les banques bnficiaient dun refinancement automatique de la Banque Centrale et navaient doncpas se proccuper de leur position de liquidit pour octroyer des crdits. Au fur et mesure que les fuites seproduisaient, elles obtenaient de la liquidit de la Banque Centrale (en monnaie centrale). Le schma sinversedonc, on parle de diviseur de crdit .

    delta H = (1 / k) delta M

    delta H = b delta M

    Dans ce mode danalyse, ce sont les agents non financiers qui, de par leurs demandes de crdits, dterminentloffre de crdit des banques, qui elles-mmes se retourneront vers la Banque centrale pour se refinancer. En

    somme, loffre de monnaie est dtermine par les besoins de lactivit conomique : elle est endogne.

    III. Des acteurs primordiaux du systme bancaire : SEBC, Banque de France et

    Trsor Public

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    A. Le SEBC et la Banque de France : la hirarchie du systme bancaire

    Aujourdhui, le systme bancaire est fondamentalement hirarchis lchelle europenne, dans un difice tages ou quelques acteurs cls chapeautent lensemble.

    1. Le SEBC (Systme Europen de Banques Centrales)Consquence du Trait de Maastricht (sign le 7 Fvrier 1992), la Banque centrale europenne (BCE) a tcre le 1er juin 1998 (sige : Francfort). Celle-ci (en fonction vritable depuis le 1er janvier 1999) se voitcharge de conduire la politique montaire unique en (avec leuro comme seule monnaie de 12 pays delUnion Europenne depuis le 1er janvier 2002). Elle forme avec les autres banques centrales nationales (BCN)des tats membres de lUnion Europenne, une structure multipolaire, fdrale et dcentralise (selon leprincipe de subsidiarit ) : cest le systme europen de banques centrales (SEBC).

    Les grands principes de fonctionnement du SEBC : le cadre est plutt montariste

    NB : Les informations qui suivent sont tires pour lessentiel du site de la Banque de France.

    1. Une politique montaire unique (avec excution dcentralise) dont lobjectif final est la stabilit des prix(article 3a du Trait de Maastricht).

    Exit donc les formules keynsiennes Les politiques fondes sur un arbitrage entre l'inflation et lechmage ont chou, conduisant plus d'inflation et plus de chmage .Elle consiste en une politique de taux dintrt pour lessentiel. La valeur de rfrence porte sur

    lagrgat montaire large M3.2. Une indpendance (dans les textes du moins) vis--vis des autorits politiques.

    La BCE labore seule la politique montaire de lUE. Son indpendance est conue comme gage de crdibilit . Dans l'exercice des missions quelle accomplit raison de sa participation au Systme europen debanques centrales, la Banque de France, en la personne du Gouverneur, de ses sous-gouverneurs ou dunautre membre du Conseil de la politique montaire, ne peut ni solliciter ni accepter d'instructions duGouvernement ou de toute personne .

    3. Une conduite des oprations de change par la dtention et la gestion des rserves de change des Etatsmembres (mais les autorits politiques en gardent la responsabilit cf. Conseil des Ministres).

    4. Un contrle prudentiel des tablissements de crdit, en assurant la stabilit du systme financier, en grantles moyens de paiement.

    Lorganisation du SEBCAu sein du SEBC les dcisions sont prises par le centre (le Conseil des gouverneurs de la BCE) mais lesBCN participent nanmoins dans une certaine mesure la prparation et la mise en uvre des dcisions.Les organes de la BCE sont le Conseil des gouverneurs, le Directoire et le Conseil gnral :- Le Directoire : dirig par le prsident et le vice-prsident de la BCE, il comprend 4 autres membres, nommspar consensus par les gouvernements des Etats membres. Leur mandat est en principe de 8 ans. Il est nonrenouvelable. Le Directoire est lexcutif du SEBC : il met en uvre la politique montaire dcide par le

    Conseil des gouverneurs.- Le Conseil des gouverneurs : compos des membres du Directoire et des gouverneurs des banques centralesnationales (BCN) de la zone euro. Il dfinit la politique montaire, cest--dire notamment les objectifsmontaires intermdiaires, et les taux directeurs.Les modalits du vote sont un membre, une voix . Celle du prsident est prpondrante en cas de partage

    http://www.ecb.int/http://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/IMG/html/monnaie-02.html#zon%E2%82%AChttp://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/IMG/html/monnaie-02.html#zon%E2%82%AChttp://www.banque-france.fr/fr/banque/main.htmhttp://www.ecb.int/http://www.ecb.int/http://ses.ac-bordeaux.fr/spip_ses/IMG/html/monnaie-02.html#zon%E2%82%AChttp://www.banque-france.fr/fr/banque/main.htmhttp://www.ecb.int/
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    des voix. Les dcisions sont prises la majorit simple.- Le Conseil gnral est lorgane qui regroupe, au sein de la BCE, les gouverneurs de lensemble des pays de laCommunaut, quils participent ou non lUnion montaire (avec la prsence du prsident et du vice prsidentdu Directoire).

    2. La Banque de FranceLa Banque de France nest aujourdhui plus quun maillon du dispositif europen.Cre le 18 janvier 1800 par dcret par Bonaparte, elle tombe sous la coupe du gouvernement par la loi du 24

    juillet 1936 (remplacement des rgents par des conseillers nomms par le gouvernement, les gouverneurs ), puis elle est nationalise en 1945 (autrefois elle appartenait aux 200 familles). Le 4 Aot1993, elle obtient un statut dindpendance quivalent celui de la BUBA (BundesBank).Jusqu la cration de la BCE, elle remplissait plusieurs fonctions :

    - Emission de la monnaie lgale : elle avait le monopole dmission de la monnaie nationale depuis 1848,on parlait dInstitut dmission.

    - La gestion des rserves publiques de change- La fonction de banques des banques, elle jouait le rle de prteur en dernier ressort . Elle chapeautait

    le systme bancaire, en imposant aux banques de second rang des rserves obligatoires : elle tait la

    garante de la liquidit et de la solvabilit du systme. Elle tait celle qui on faisait confiance quandrien ne nallait plus (on parle galement de Banque Mre ).

    Dsormais, lessentiel de ses prrogatives est transfr au niveau de la BCE.

    B. Le Trsor Public

    Cest la personnalisation financire de lEtat :- il est le caissier de lEtat, et peroit ce titre les impts, gre la dette publique...- il emprunte aussi au nom de lEtat en mettant des Bons du trsor- il est enfin le banquier de lEtat : il prte lEtat grce aux comptes de ses correspondants (collectivits

    territoriales) et peut crer de la monnaie travers les CCP. Cest donc un intermdiaire financierexerant une activit bancaire.

    http://www.banque-france.fr/fr/banque/main.htmhttp://www.banque-france.fr/fr/banque/main.htm