78
UNIVERSITE PARIS XI FACULTE DE MEDECINE DE PARIS-SUD U.F.R. KREMELIN-BICETRE ANNEE 2001 MEMOIRE PRESENTE POUR LE DIPLOME UNIVERSITAIRE DE TABACOLOGIE PAR Dr Marc ZNATY LE TABAC : Incidences sur le développement des maladies parodontales. Incidences sur les thérapeutiques parodontales et implantaires. Conception et réalisation d’un manuel d’information « Les méfaits du tabac sur vos gencives. » 1

LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

UNIVERSITE PARIS XIFACULTE DE MEDECINE DE PARIS-SUD

U.F.R. KREMELIN-BICETRE

ANNEE 2001

MEMOIRE

PRESENTEPOUR

LE DIPLOME UNIVERSITAIREDE TABACOLOGIE

PAR

Dr Marc ZNATY

LE TABAC : Incidences sur le développement des maladies parodontales. Incidences sur les thérapeutiques parodontales et implantaires.

Conception et réalisation d’un manuel d’information « Les méfaits du tabac sur vos gencives. »

1

Page 2: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

A mes parents, Henry et Aimée pour l’aide et le soutien qu’ils m’ont accordés pendant toutes mes années d’études ; qu’ils en soient ici profondément remerciés.

A mon frère David pour ses encouragements et son dévouement.

A Muriel pour son soutien à mes côtés.

A mes grands-parents.

A mes oncles et tantes.

A mes cousins et cousines.

Au Docteur Jos BELHASSEN que je remercie pour son aide bienvaillante et ses précieux conseils.

A mes amis de toujours Ari B., Dan et Sandra A., Michael B., Nicolas et Ségolène M.G., Philippe T. et les autres.

2

Page 3: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

TABLE DES MATIERES

3

Page 4: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 5

1. LE PARODONTE, LES MALADIES PARODONTALES ET LES THERAPEUTIQUES PARODONTALES. 7

1.1. Le parodonte sain. 81.2. Les maladies parodontales. 10

1.2.1. Etiologie. 101.2.2. Histopathologie. 12

1.3. Les thérapeutiques parodontales. 151.3.1. Thérapeutiques non chirurgicales. 161.3.2. Thérapeutiques chirurgicales conventionnelles. 161.3.3. Techniques plastiques ou muco-gingivales. 191.3.4. Régénération tissulaire guidée et greffes osseuses. 211.3.5. La maintenance. 23

2. LES IMPLANTS DENTAIRES. 24

2.1. Qu’est ce qu’un implant dentaire ? 252.2. Qui a besoin d’implants dentaires ? 262.3. Les différentes étapes d’une implantation dentaire. 27

3. LE TABAC FACTEUR DE RISQUE POUR LE DEVELOPPEMENT DES MALADIES PARODONTALES. 30

3.1. Le tabac et l’inflammation gingivale. 313.2. Tabac et parodontite. 323.3. Tabagisme et pathogénie de la maladie parodontale : 33

3.3.1. Tabagisme et flore microbienne parodontale. 333.3.2. Tabagisme et réponse de l’hôte. 333.3.3. Mécanismes d’action du tabac sur le parodonte. 34

4. INCIDENCES DU TABAC SUR LES THERAPEUTIQUES PARODONTALES ET IMPLANTAIRES. 35

4.1. Incidences du tabac sur les thérapeutiques non chirurgicales. 354.2. Incidences du tabac sur les thérapeutiques chirurgicales conventionnelles. 374.3. Incidences du tabac sur les techniques muco-gingivales. 374.4. Incidences du tabac sur la régénération tissulaire guidée. 384.5. Incidences du tabac sur les thérapeutiques implantaires. 39

5. LE MANUEL D’INFORMATION : LES MEFAITS DU TABAC SUR VOS GENCIVES.

CONCLUSION 48

BIBLIOGRAPHIE 50

4

Page 5: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

INTRODUCTION

5

Page 6: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

INTRODUCTION

Chirurgien dentiste de formation, spécialisé en parodontologie et pratiquant la chirurgie parodontale et implantaire je me suis tout naturellement intéressé à la tabacologie. Confronté tous les jours aux maladies des gencives il m’est apparu intéressant de faire le lien entre les maladies parodontales, les échecs de nos thérapeutiques et le tabac.

Mon but est ici de montrer que le tabagisme peut être à l’origine de la progression des maladies parodontales. Mais aussi qu’il peut être à l’origine de l’échec des thérapeutiques parodontales et implantaires.J’ai donc trouvé intéressant de réaliser un manuel d’information à destination des patients expliquant les dangers que peut causer la cigarette aux niveau buccal en général et parodontal en particulier.

6

Page 7: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

1. LE PARODONTE, LES MALADIES PARODONTALES ET LES THERAPEUTIQUES PARODONTALES.

7

Page 8: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

1. LE PARODONTE, LES MALADIES PARODONTALES ET LES THERAPEUTIQUES PARODONTALES.

1.2. Le parodonte sain.

Le mot parodonte signifie littéralement ce qui entoure les dents.

Le parodonte est composé de quatre tissus : - la gencive.- le ligament alvéolo dentaire.- le cément.- l’os alvéolaire.

La gencive : elle fait partie de la muqueuse buccale. Elément le plus superficiel du parodonte, elle est séparée de la muqueuse alvéolaire par la ligne muco-gingivale.

8

Page 9: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

On décrit deux parties : - la gencive libre qui est la partie cervicale (ou périphérique) du tissu gingival. Elle entoure toute la dent en suivant une ligne parallèle à la jonction cémento dentinaire.

- la gencive attachée qui est la partie apicale du tissu gingival en prolongation avec la gencive libre. Elle adhère mécaniquement à la dent (et plus précisément au cément supra crestal) et à l’os alvéolaire.

Cliniquement la gencive saine est reconnaissable par : sa couleur rose corail avec des variations en fonction de la localisation, des individus (pigmentation ethnique).Son aspect festonné suivant la jonction émail cément des dents.Sa texture : piquetée en peau d’orange ou granité.

La gencive est la première à être exposée aux agressions parodontales qu'elles soient infectieuses ou traumatiques (brossage agressif, prothèse mal adaptée ou "plombage" débordant). L'état des gencives est évalué visuellement, par palpation et par sondages.

Le ligament alvéolo dentaire : il relie le cément à l’os alvéolaire. C’est un tissu fibreux qui entoure la racine et attache solidement la dent à l’alvéole par l’intermédiaire des fibres conjonctives de Sharpey.Son rôle est d'ancrer les dents dans l'os. Il contribue grandement au contrôle des forces sur les dents et a le potentiel d'induire un remodelage osseux lors de déplacements dentaires. Les lésions du ligament parodontal causées par des infections sont souvent irréversibles. L'état du ligament parodontal est évalué par des sondages et par des radiographies.

Le cément : c’est un tissu conjonctif calcifié dans lequel s’ancrent les fibres conjonctives de Sharpey.Il existe deux type de cément : - le cément acellulaire recouvrant toute la racine.

- le cément cellulaire qui recouvre le tiers apical de la racine.

L’os alvéolaire : il constitue les alvéoles dentaires.Il contient trois parties : - la corticale externe recouverte du périoste (apportant

vascularisation et innervation à l’os et à la gencive).- l’os spongieux médian.- la corticale interne (ou lamina dura ou encore lame cribriforme) dans

laquelle s’ancrent les fibres de Sharpey et permet par ses nombreux pertuis d’assurer la vascularisation du ligament alvéolo dentaire. 

L'os a pour rôle principal de supporter les dents par l'intermédiaire du ligament. L'action des micro organismes qui agissent en premier lieu sur les gencives puis sur le ligament touche l'os alvéolaire en cas de progression de la maladie. La mobilité exagérée des dents témoigne souvent d'une réduction du support osseux des dents. L'état de l'os est évalué grâce à des radiographies et parfois par sondages à travers les gencives.

9

Page 10: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

1.2. Les maladies parodontales.

Les maladies parodontales sont des maladies inflammatoires des gencives et des tissus soutenant les dents. Ces affections sont très répandues et touchent la plus grande partie de la population adulte. Les enfants sont aussi parfois touchés par des lésions dont la sévérité peut être extrême. L'interception et le traitement de ces affections sont indispensables afin d'éviter la perte prématurée des dents.

1.2.1. Etiologie :

La plupart des maladies parodontales observées en pratique quotidienne sont initiées par des accumulations de bactéries portant le nom générique de « plaque dentaire ».

La plaque se définit comme un agrégat bactérien adhérent à la dent ou à des artifices buccaux (prothèses dentaires). Elle colonise le sulcus dès qu’une surface dentaire propre est accessible à la salive, une structure minéralisée y adhère, la pellicule acquise se forme puis se fixent des micro-organismes qui entraînent la formation d’une matrice permettant l’adhésion des bactéries entre elles et à la dent.

Il est important de différencier la plaque (fortement adhérente à la dent et nécessitant des moyens mécaniques efficaces pour être éliminée) de la matéria alba, elle aussi adhérente à la dent mais constituée de débris alimentaires qui sont facilement éliminables.

La plaque se divise en plaque supra et sous gingivale, cette dernière étant à l’origine des maladies parodontales.

Composition bactérienne de la plaque dans les premiers stades :- prédominance de germes Gram + aérobies (bâtonnets et cocci)- plus tard germes Gram – (bâtonnets, formes filamenteuses, cocci spirillés,

spirochètes) qui apparaissent parallèlement à l’augmentation de la plaque.

Une hypothèse de plaque dentaire « spécifique » a été proposée et a donné lieu à de nombreuses études de la plaque. Cette théorie de « spécificité de la plaque » propose que les bactéries qui la composent sont différenciées selon que le parodonte est sain ou malade et probablement d’une maladie parodontale à l’autre ( SOCRANSKY 1992, cité par CHARON et Coll. 1994).Il est aujourd’hui clairement établi que les bactéries de la plaque jouent un rôle majeur dans le développement des maladies parodontales, c’est-à-dire les gingivites et les parodontites

Le tartre : il résulte de calcification de la plaque. Il se divise en tartre sus et sous gingival. Il constitue une source de rétention de plaque et favorise l’inflammation.

10

Page 11: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Nous pouvons noter que la sévérité des atteintes parodontales varie d'une personne à l'autre et d'une dent à l'autre dans une même bouche. L'explication se trouve dans les facteurs favorisant l'apparition de la maladie et son développement. Ces facteurs sont locaux ou généraux.

Les facteurs locaux :

Le tartre : la présence de tartre favorise la rétention de la plaque dentaire et ne permet pas la pratique d'une hygiène efficace. L'accumulation de tartre doit être contrôlée par un brossage adéquat et par une maintenance professionnelle régulière.

L’hygiène : le manque d'efficacité de l'hygiène dentaire est l'observation la plus fréquente. Le nettoyage des surfaces dentaires et des gencives n'est pas suffisant avec une brosse à dents, les espaces inter dentaires ne peuvent être efficacement instrumentés que par du fil de soie, de brossettes inter dentaires ou de tout autre instrument conçu pour l'hygiène inter dentaire.

Les particularités anatomiques.

Les restaurations débordantes : couronnes, bridges ou "plombages" peuvent dans certains cas empêcher la pratique d'une hygiène efficace. Tout doit être mis en oeuvre par les praticiens pour apporter les rectifications nécessaires.

Les appareils orthodontiques.

Les traumatismes occlusaux ou forces excessives sur les dents peuvent contribuer à l'accélération des destructions du soutien des dents. Ces traumatismes occlusaux sont le résultat de forces normales sur des dents malades ou de forces excessives sur dents saines et malades (grincement des dents, contractions exagérées des mâchoires souvent observées chez les patients stressés)

Les facteurs systémiques ou généraux :

Des traitements médicamenteux La nutrition Des facteurs métaboliques Des facteurs génétiques Le stress

Plusieurs affections de l'état de santé se traduisent par une plus grande susceptibilité aux maladies parodontales. Les autres patients concernés par les facteurs systémiques sont ceux ayant une hyperglycémie mal contrôlée et / ou une hypercholestérolémie, les patients subissant des changements hormonaux (puberté, grossesse, menstruation...). Toute condition qui affecte les capacités de défense de l'organisme est favorable à l'apparition ou à l'aggravation des maladies parodontales: cela va du "simple stress" banal aux

11

Page 12: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

immunodéficiences secondaires à des infections HIV. Une multitude de médicaments a été incriminée dans les processus défavorables tels que certaines molécules pour le traitement de l'hypertension, de l'épilepsie et de divers troubles neurologiques pour ne citer que les plus fréquents. Il est à retenir que les facteurs systémiques ne sont qu'aggravants et en aucun cas les causes directes. Les patients concernés par la prise de médicaments ou par une maladie systémique doivent être informés du besoin impératif de suivi régulier et d'applications d'une hygiène bucco-dentaire rigoureuse.

Le tabagisme : point sur lequel nous reviendrons plus tard.

Les Maladies Parodontales sont divisées en deux groupes: les Gingivites qui touchent les tissus superficiels et les Parodontites qui affectent les structures plus profondes.

1.2.2. Histopathologie.

La gingivite qui se définie comme une lésion inflammatoire limitée à la gencive marginale sans migration ni perte d’attache.

Les gingivites liées à la plaque sont caractérisées par : une rougeur, un saignement gingival, un œdème, une sensibilité provoquée ou spontanée.

La parodontite définie comme une lésion inflammatoire s’étendant aux tissus de soutien, à savoir le desmodonte, l’os alvéolaire et le cément (elle entraîne une perte d’attache conjonctive des dents et une perte osseuse).

La gingivite et la parodontite sont, sans conteste, des maladies d’origines infectieuses. Toutefois, la relation entre gingivite et parodontite reste mal connue. En effet, les études épidémiologiques récentes sur le devenir de ces maladies concluent, qu’en l’absence de traitement, toutes les gingivites ne se transforment pas obligatoirement en parodontite grave entraînant inexorablement la chute de la dent.A ce jour, les maladies parodontales doivent être considérées comme des inflammations locales bénignes qui ne peuvent se développer que chez certains sujets dont le système de défense immunitaire est suffisamment permissif pour que le combat tourne à l’avantage de certaines bactéries au détriment du parodonte.

12

Page 13: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

La gingivite :La gencive marginale est oedémateuse et entraîne l’approfondissement des poches. le tissu de connexions est infiltré avec des cellules inflammatoires. La prolifération de l’épithélium de la poche est un facteur prédominant. La terminaison apicale de l’épithélium de jonction est toujours à la jonction émail cément et il n’y a pas de perte d’os alvéolaire.

La parodontite :Il y a migration apicale de l’épithélium de jonction sur la surface radiculaire. Il y a perte osseuse et récession de la gencive marginale (pas toujours présente). Les caractéristiques histologiques de la gingivite sont présentes (tissu de connexion très enflammé et prolifération de l’épithélium de poche).

Classification des parodontites (WILSON et Coll., 1992)

  PARODONTITE CHRONIQUE  

De l’adulte (patient 35 ans c’est la forme la plus courante des répondent bien aux

atteinte égale des 2 sexes) parodontites associée au dépôt traitements

  important de plaque et tartre.       

De l’adulte récidivante le praticien n’a pas été en mesure  

  de contrôler les facteurs locaux, la  

  maladie continue de progresser.  

13

Page 14: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

  PARODONTITE AGGRESSIVE     Pubertaire apparaît après l'éruption localisée: associée ou non à l'inflammation ne répondent pas aux des dents lactéales (patients<14 ans gingivale. thérapeutiques traditionnellesatteinte égale des 2 sexes.   des aides au diagnostic seront   généralisée: inflammation sévère avec nécessaires (prélèvement   destruction osseuse rapide souvent associée bactériens de spécificité)  à un défaut de fonction neutrophile et des    monocytes. Souvent accompagnée d'otites et    d'insuffisance des voies respiratoires supérieures       Juvénile localisée: apparaît au moment de la puberté    3 femmes pour 1 homme    concerne les molaires (1eres) et incisives    le dépôt de plaque et l'inflammation sont peu importants    souvent associées à un défaut systémique.         généralisée: chez l'adulte jeune    la perte osseuse concerne l'ensemble des dents    le dépôt de plaque et l'inflammation sont limités.    souvent associée à des défaut systémiques de    défense de l'hote. C'est une extension de la parodontite    juvénile localisée.       Parodontite à progression épisode d'inflammation sévères, destruction  rapide osseuse rapide souvent lors de périodes de  depuis la puberté jusqu'à 35 ans fatigue, dépression et déficit immunitaires.       Parodontite réfractaire le terme réfractaire s'applique à des parodontites ne répond pas aux   chroniques de l'adulte qui n'ont pas répondu à la thérapeutiques traditionnelles  thérapeutique initiale traditionnelle. Ceci suppose des aides au diagnostic seront  que l'hygiène du patient est satisfaisante et que nécessaires (prélèvement   les facteurs locaux ont été supprimés. Ce terme bactérien de spécificité).  peut s'appliquer à une ou plusieurs formes de    maladie parodontale.    l'existence de parodontites réfractaires demeure    un sujet controversé en parodontie.    il existe plusieurs étiologie possibles:    troubles immunitaires non détectés    forme récidivante éventuellement par recontamination    échec: thérapeutique inadaptée ou insuffisante    conséquence du tabac ou du stress    ces divers causes peuvent se combiner chez un même    patient         des études complémentaires seront donc nécessaires    afin de confirmer ou d'infirmer une entité pathologique    particulière.       

1.3. Les thérapeutiques parodontales.

14

Page 15: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

La thérapeutique parodontale comprend le traitement parodontal (constitué par la motivation du patient, son hygiène, le contrôle de l’infection) et inclue la phase de maintenance.

Les signes de la maladie sont fondés sur un ensemble complet de paramètres cliniques que sont le sondage, les indices gingivaux de saignement, la radiographie, la mobilité dentaire et l’étude de la flore bactérienne.

Les principes fondamentaux du traitement parodontal sont l’élimination de la maladie existante et la prévention de sa récidive par des soins post-opératoires adéquats.

La guérison des gencives ne peut être obtenue que par une réduction de l'activité ou du nombre des bactéries. L'élimination des facteurs favorables à l'accumulation des bactéries est une étape incontournable. Le tartre doit être enlevé, les surfaces rugueuses lissées et les restaurations défectueuses corrigées. Le maintien de la santé parodontale est assuré par une hygiène efficace, pour cela l'accès à toutes les surfaces dentaires auxquelles les micro-organismes peuvent adhérer est indispensable. Les prothèses mal adaptées et les obturations débordantes doivent être corrigées ou remplacées et les poches profondes traitées chirurgicalement.

Le détartrage, le surfaçage radiculaire et le polissage, associés à une bonne hygiène orale permettront une réduction de l’inflammation, des poches, et la maladie sera complètement résolue pour de nombreux patients. Pour d’autres en dépit d’un traitement efficace et d’un brossage individuel attentif, les poches et le saignement au sondage persisteront.Au cours du traitement initial, des examens réguliers permettent de déterminer la coopération et la dextérité du patient vis-à-vis des techniques d’hygiène orale et d’évaluer la réponse des tissus au traitement. Il a été montré que, plus les poches sont profondes initialement, plus il est difficile d’éliminer la totalité de la plaque et du tartre par détartrage et surfaçage radiculaire avec un accès indirect. Il a également été montré que les sites qui continuent de saigner au sondage ou qui présentent des suppurations, sont plus disposés à une perte d’attache ultérieure en l’absence de traitement complexe. La décision d’entreprendre une chirurgie parodontale sera prise pour ces patients dont les poches résiduelles présentent ces caractéristiques. En offrant un accès direct pour le traitement des surfaces radiculaires, la chirurgie parodontale permet d’éliminer ou de réduire les poches parodontales, et de rendre accessibles au patient pour le contrôle de plaque, des surfaces dentaires initialement hors d’atteinte.Les sites présentant une profondeur de poche au sondage pré-opératoire inférieure à 4 mm montrent, après traitement par surfaçage, un niveau d’attache satisfaisant comparativement à la chirurgie ; au contraire, pour les poches dont la profondeur est supérieure à 4 mm, le gain d’attache clinique est plus important après chirurgie parodontale à lambeau repositionné qu’après détartrage et surfaçage radiculaire.

15

Page 16: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Une fois l’arrêt de la progression osseuse de la résorption qui est l’objectif principal des traitements parodontaux (par détartrage surfaçage radiculaire voir chirurgie conventionnelle simple). La régénération des tissus détruits peut être obtenue par différents procédés allant du simple surfaçage à la chirurgie de débridement en passant par la pose de membrane pour faire de la RTG (Régénération Tissulaire Guidée) ou des greffes osseuses.Et si les dents sont perdues suite à la maladie parodontale nous pouvons faire appel aux techniques d’implantologies orales pour les remplacer.

Nous verrons donc en détail toutes ces différentes thérapeutiques parodontales et implantaires.

1.3.1. Thérapeutiques non chirurgicales.

Le détartrage surfaçage sont les premières étapes du traitement parodontal dans les cas modérés comme dans les cas avancés, ou cela devient une préparation pré-chirurgicale (la maintenance parodontale nécessite également entre autre un surfaçage radiculaire).

Le détartrage : consiste à éliminer la plaque bactérienne et le tartre des surfaces radiculaires.

Le surfaçage a pour but d’obtenir une surface radiculaire dure et lisse en éliminant les couches les plus superficielles du cément « contaminé » afin de rendre la racine compatible avec les tissus parodontaux.

1.3.2. Thérapeutiques chirurgicales conventionnelles.

Les patients souffrant d’une maladie parodontale subissent un traitement en trois phases : une phase initiale, une phase corrective et une phase de maintenance.

La phase initiale comprend la suppression des dépôts durs et mou sur le tissu par un détartrage et par un surfaçage radiculaire comme nous l’avons vu précédemment. Après une période de six semaines, la réaction du tissu initial est évaluée et le patient est ré instruit sur son hygiène orale. La décision quand à savoir si un traitement chirurgical complémentaire est nécessaire est basée sur cette évaluation.Les patients concernés sont ceux dont les sites continuent à saigner au sondage, ou qui présentent des suppurations. En effet, ils sont plus prédisposés à une perte d’attache ultérieure en l’absence de traitement plus complexe.

16

Page 17: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Selon Lindhe, les objectifs du traitement sont : - Elimination des dépôts supra et sous-gingivaux.

- Elimination des poches profondes pathologiques.

- Pas de saignement au sondage.- Elimination des facteurs de rétention de

plaque, particulièrement dans la région de la gencive marginale.

Les sites présentant une profondeur de poche au sondage pré-opératoire inférieure à 4 mm montrent, après traitement par surfaçage, un niveau d’attache satisfaisant comparativement à la chirurgie ; au contraire pour les poches dont la profondeur est supérieure à 4 mm, le gain d’attache clinique est plus important après la chirurgie parodontale à lambeau repositionné qu’après détartrage et surfaçage.

Le but majeur des traitements chirurgicaux conventionnels est la réduction de la profondeur des poches.

Après la chirurgie parodontale, la maintenance et le contrôle de plaque réguliers est essentiel.

Sous réserve de soins post-opératoires efficaces et prolongés, les études ont montré que les résultats de la chirurgie parodontale sont prévisibles et satisfaisants, et correspondent à une résolution de l’inflammation, une stabilisation du niveau d’attache au sondage souvent plus coronaire, et une apposition de nouvel os dans les lésions osseuses. Les patients qui ne sont plus suivis régulièrement pour évaluer et renforcer le contrôle de plaque, présentent en général une rapide détérioration du parodonte caractérisée par une inflammation, une récidive de la formation des poches et une perte d’attache au sondage.

Différents types d’interventions sont possibles en fonction de l’indication. On peut distinguer deux types de procédures : - procédure de restauration de l’attachement tissulaire (curetage

gingival, lambeau d’assainissement). - procédure restrictive (lambeau déplacé apicalement,

gingivectomie).

17

Page 18: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Procédures de restauration de l’attachement tissulaire :

Curetage gingival : (curetage des tissus mous)Technique par laquelle l’épithélium de la poche et le conjonctif infiltré sont éliminés sans faire de lambeau, c’est à dire sans vision directe des surfaces de la racine.

avant après

Lambeau d’assainissement :Les opérations à lambeau sont les techniques de chirurgies parodontales utilisées le plus couramment. Le décollement d’un tissu mou n’est rien de plus qu’une méthode pour donner accès aux structures les plus profondes du parodonte qui peuvent alors être traitées sous contrôle de la vue directe

avant après

18

Page 19: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Procédures restrictives :

Gingivectomie :La gingivectomie est un procédé chirurgical qui consiste à supprimer les poches gingivales en enlevant du tissu gingival. En une seule opération, les poches gingivales sont réduites et le bord de la gencive attachée restante est remodelé de façon fonctionnelle.

1.3.3. Techniques plastiques ou muco-gingivales.

La hauteur de gencive attachée varie considérablement d’un individu à l’autre et d’une dent à l’autre. La hauteur dépend de la taille relative des dents et des maxillaires et de toute anomalie de l’alignement dentaire.

L’inflammation induite aussi bien par les irritants de la plaque ou un traumatisme du tissu gingival, provoque la prolifération des cellules épithéliales dans le tissu conjonctif. L’effondrement de la surface épithéliale se traduit cliniquement par une récession gingivale, et une réduction de la hauteur de la gencive kératinisée.

Les anomalies muco-gingivales peuvent être à l’origine de problèmes esthétiques ou fonctionnels.

Problèmes esthétiques :Même si les considérations d’ordre esthétique sont essentiellement individuelles, les récessions gingivales localisées ou généralisées, plus particulièrement dans la région maxillaire antérieure, entraînent fréquemment par le patient une demande de traitement correcteur. Les résultats à long terme des chirurgies muco-gingivales dans le traitement des récessions ne sont pas totalement prévisibles.

Problèmes fonctionnels :D’un point de vue fonctionnel, la corrélation entre la réduction de la hauteur de gencive attachée et la santé parodontale est controversée. Certaines études suggèrent qu’une hauteur minimale de 1mm de gencive attachée est nécessaire pour le maintien d’une santé parodontale.(LANG N.P. et Coll.1972).

19

Page 20: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Les dénudations radiculaires peuvent être traitées par des interventions chirurgicales. Les résultats recherchés sont l'obtention de tissus plus épais, recouvrant autant que possible les parties dénudées tout en respectant les critères esthétiques.

Les techniques utilisées sont : la greffe gingivale : par prélèvement de tissus, généralement au palais, et greffe sur le site déficient.

lambeau déplacé latéralement : par recouvrement de la partie dénudée par repositionnement de tissus à proximité du site à traiter.

La greffe gingivale :

La greffe gingivale est indiquée afin d’augmenter localement la hauteur de gencive kératinisée. Cette technique permet aussi de corriger des récessions gingivales (mais le résultat n’est pas complètement prévisible, car il dépend de la diffusion permettant une vascularisation adéquat du tissu greffé recouvrant la racine préalablement exposée, au cours des phases de la cicatrisation).

Les principes de la greffe gingivale reposent sur le prélèvement et le repositionnement d’un tissu kératinisé existant avec son tissu conjonctif, afin d’induire la kératinisation de l’épithélium néoformé.

HLes étapes d’une greffe gingivale de recouvrement radiculaire.A. dénudations radiculaires susceptibles d’être recouvertes. B. les tracés d’incisions du site receveur. C. le lit receveur. D. la suture horizontale. E. les sutures verticales de placage. F. coupe horizontale. G. coupe verticale. H. site donneur palatin zone de prélèvement.

20

Page 21: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Le lambeau déplacé latéralement :

Le lambeau repositionné latéralement représente une alternative à la greffe gingivale libre dans le traitement d’une lésion muco-gingivale localisée. La viabilité d’un tissu déplacé est plus facile à prévoir comparée à celle de la greffe gingivale car il a son propre support vasculaire. Ceci est particulièrement intéressant lorsque le tissu est placé sur une surface radiculaire exposée pour corriger une récession gingivale. Le pronostic est amélioré quand la récession est associée à une déhiscence étroite, peu profonde, et lorsque la perte osseuse inter proximale de part et d’autre de la lésion est marginale. De plus, le site donneur ne doit pas présenter de fenestration ou de déhiscence de la table alvéolaire, et idéalement la gencive du site donneur doit être relativement épaisse.

A le lambeau positionné latéralement incision. B sutures.

1.3.4. Régénération tissulaire guidée et greffes osseuses.

Les réductions de profondeur des poches peuvent aussi être accomplies par régénération des tissus détruits. Certaines lésions osseuses peuvent être candidates à l'application de techniques de régénération dont l'objectif est de favoriser la formation d'os et du ligament alvéolo dentaires lésé par la maladie parodontale. Ces techniques sont basées sur l'exclusion des tissus mous en créant et en maintenant un espace entre les tissus durs qui régénèrent très lentement et les gencives qui prolifèrent très rapidement. L'utilisation de membranes résorbables ou non résorbables (téflon, mèches en titane) s'est révélé probant pour établir un espace entre gencive et os. L'espace crée peut être comblé par un matériau qui préviendra l'affaissement de la membrane. Le comblement est effectué a l'aide d'os prélevé sur le site opéré ou a l'aide d'os synthétique.(voir illustration).

21

Page 22: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

1.3.5. La maintenance.

La maintenance est une phase capitale du traitement parodontal, quelle que soit la thérapeutique envisagée. La maintenance à court terme, durant la cicatrisation tissulaire, a

22

Page 23: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

pour but la prévention d’inflammations ou d’infections préjudiciables à la réparation ou à la régénération tissulaire. La maintenance à long terme a pour objectif la pérennité des résultats obtenus après la phase de traitement « actif ».Le suivi des patients doit être d’autant plus rigoureux que le traitement chirurgical comporte l’emploi d’un matériau de comblement ou d’une technique de régénération tissulaire guidée. La fiabilité et le maintien des résultats à court terme dépendent d’un protocole strict de suivi des patients. Dans ces conditions, ces techniques peuvent montrer une stabilité à long terme. Durant la cicatrisation tissulaire post-chirurgicale, les visites de contrôle doivent être rapprochées. L’élimination régulière de la plaque bactérienne et l’adjonction éventuelle d’antiseptiques locaux sont essentiels.Même si le résultat est optimal à court terme, le bénéfice du traitement peut être perdu si le suivi est inadéquat. Il est difficile d’adapter à chaque patient une fréquence et un contenu des visites de maintenance. Un guide est proposé. Il doit tenir compte du type de parodontite et des lésions traitées, de la qualité de la maintenance du patient et de facteurs de risques locaux et systémiques. Les paramètres parodontaux à contrôler sont le niveau d’hygiène bucco-dentaire du patient, l’inflammation gingivale, le saignement et le niveau d’attache au sondage. Des paramètres propres à chaque situation clinique doivent être évalués. Ce sont : l’apparition d’hypersensibilités radiculaires, les tests de vitalité pulpaire et le diagnostic des mortifications pulpaires à rétro des lésions endo-parodontales, la prévention de trauma occlusal, la détection des résorptions, ankyloses ou fractures radiculaire.

23

Page 24: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

2. LES IMPLANTS DENTAIRES.

24

Page 25: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

2. LES IMPLANTS DENTAIRES.

2.1 Qu’est-ce qu’un implant dentaire ?

Un implant dentaire est une racine artificielle, placée de manière chirurgicale dans l’os sous la gencive, qui supporte une dent artificielle, ce qui a pour but de remplacer une dent manquante.

A la différence des autres types de reconstruction prothétique, comme les prothèses amovibles ou les bridges qui sont scellés ou retenus grâce aux dents voisines, les implants dentaires permettent de fixer des dents prothétiques directement sur l’os des maxillaires.Ces implants sont fabriqués en titane, métal biocompatible bien accepté par notre corps. Les implants dentaires sont utilisés depuis de nombreuses années, et des milliers de patients ont déjà bénéficié de ce type de traitement.Grâce à un phénomène appelé « l’ostéointégration » il y a une véritable attache qui se forme entre le tissu osseux et l’implant.Ces racines artificielles permettent d’avoir de bonnes fondations pour améliorer le pouvoir de mastication des patients ayant perdu leurs dents.

Les implants dentaires sont des racines artificielles, placées de manière chirurgicale dans l’os des maxillaires, pour permettre de maintenir des dents prothétiques.

Les implants dentaires peuvent être classés en 3 grandes catégories :

1) Les implants endo osseux.2) Les implants sous périostés.3) Les implants transosseux.

Les implants endo osseux ont une forme similaire à celle de la racine d'une dent naturelle, bien que certains implants endo osseux aient une forme de lame. Ces implants servent au remplacement des racines des dents manquantes, ils sont placés directement dans l'os des maxillaires et deviennent solidement ancrés à la suite du processus d’ostéointégration. Il se

25

Page 26: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

produit une véritable intégration de l'implant dans l'os après une phase de cicatrisation, réalisant alors une bonne fondation pour permettre à la dent artificielle d'être placée dessus. Les implants endo osseux sont aujourd'hui les plus utilisés.

Les implants endo osseux ont une forme similaire à celle de la racine d'une dent naturelle. Les exemples présentés sur ces photos montrent différentes tailles et formes d'implants.

implant lame

Les implants sous périostés et transosseux sont moins utilisés, mais peuvent dans des cas bien particuliers être recommandés.

Le choix de tel ou tel type d’implant dépend essentiellement de critères anatomiques et conformationnels de l’os à implanter.

2.2.Qui a besoin d’implants dentaires ?

Toute personne ayant perdu une dent peut en bénéficier.Les implants dentaires peuvent être une solution pour remplacer une dent absente, stabiliser ou maintenir une prothèse amovible difficile à supporter ou remplacer toutes les dents.

Un patient est candidat à l’implantologie dentaire si :

• Il présente un volume et une densité osseuse suffisante au niveau des maxillaires pour permettre une implantation en toute sécurité.

• Il est en bonne santé, et il ne présente pas de maladie pouvant interférer avec une chirurgie d’implantation. (Comme un dysfonctionnement immunitaire, une maladie cardiaque ou une maladie osseuse).

En règle générale, l'âge n'est pas une barrière au traitement implantaire si le patient est en bonne santé. En effet des milliers de personnes de tous âges se tournent vers les techniques implantaires pour remplacer une, plusieurs, ou toutes leurs dents.

26

Page 27: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

2.3. Les différentes étapes d’une implantation dentaire.

Examen et consultation.

La première consultation comprend :Un interrogatoire médical complet permettant de retracer l’histoire médicale du patient. Pour cela un questionnaire sera rempli par le futur candidat à l’implantologie. Cette consultation comporte également la réalisation d'un certain nombre de radiographies permettant de nous donner des renseignements essentiels sur la densité et l'anatomie des maxillaires à implanter.Des empreintes des arcades dentaires serons réalisées afin de déterminer le type de reconstruction prothétique à envisager.Des analyses de sang devront être effectuées pour déceler un éventuel trouble de la coagulation.

Au travers de ces diverses investigations, le praticien implantologiste pourra étudier le cas et prendre une décision si oui ou non un traitement implantaire est envisageable, et si oui quel sera le nombre d’implants possible de poser et quel sera le type de reconstruction prothétique envisageable.

Une fois la décision prise d’implanter :

La pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes :La 1ère étape étant la mise en place de la "fixture" dans l’os.La 2ème étape étant réalisée après la période d'ostéointégration, consiste à découvrir les implants et à y rajouter une connexion.Ces connexions permettent aux implants d'émerger dans la cavité buccale et de supporter les futures dents prothétiques.

1ère étape chirurgicale

Une anesthésie locale sera pratiquée (dans certains cas une anesthésie générale peut être recommandée) Après l'anesthésie, le chirurgien va ouvrir la gencive afin de visualiser l'os afin de permettre la réalisation du forage très précis des logements dans lesquels seront placés les implants.Les fixtures sont insérées dans ces logements, puis la gencive est replacée par-dessus et suturée.

les différentes étapes du forage et de la pose implantaire

27

Page 28: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Le processus de cicatrisation prend place et l'ostéointégration peut alors commencer, les fixtures seront fermement ancrées dans l'os après 4 à 6 mois.

2ème étape chirurgicale

Cette 2ème étape est réalisée après la cicatrisation complète de la 1ère étape chirurgicale. Pour les implants endo osseux la cicatrisation, l'ostéointégration dure 4 à 6 mois.Certaines zones des maxillaires peuvent nécessiter une période de cicatrisation plus importante, jusqu'à 8 mois.Au 2ème rendez-vous chirurgical, réalisé sous anesthésie locale exclusivement, la gencive est ouverte pour permettre aux implants d’être mis à nu.Les fixtures sont examinées et après vérification de l’ostéointégration, des vis de cicatrisations sont mises en place sur les implants puis la gencive est suturée.Cette 2ème étape chirurgicale est assez courte.Après 15 jours de cicatrisation la réalisation prothétique peut alors débuter.

la 2ème étape chirurgicale

28

Page 29: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

La réalisation prothétique

La prise d’empreintes est la première étape de la réalisation prothétique.A partir des empreintes sont confectionnés des modèles en plâtre sur lesquels le prothésiste au laboratoire de prothèse pourra fabriquer les futures dents prothétiques.( voir illustrations suivantes).

prothèse unitaire, plurale ou totale sur implants

Le suivi

Des visites régulières de contrôles permettent d’assurer la bonne santé des gencives et de vérifier le bon fonctionnement des implants et des prothèses. Avoir une bonne hygiène buccale est indispensable.Les vis d’implants, le dessous des prothèses, les dents artificielles et les tissus gingivaux doivent être préservés par une hygiène parfaite. Pour cela il existe des brosses à dents, des brossettes, du fil dentaire et des bains de bouche qui facilitent la tâche. Des implants et des prothèses mal entretenus, pourront être sources d’échecs.

La cigarette, une consommation importante d’alcool, ainsi que mordre des aliments très durs (casser des noix) peuvent causer des dommages importants aux implants et aux prothèses.

Bien qu’il n’y ait pas de garantie de succès à 100 % des implants, des visites régulières de contrôle, et une bonne maintenance (nettoyage) des implants et des prothèses, permettra de satisfaire un patient de nombreuses années. En effet, la littérature rapporte que 90 % des implants sont toujours en fonction 15 à 20 ans après. Des milliers de personnes ont redécouvert les joies de pouvoir manger, parler et rire après avoir bénéficié de ce type de traitement.

29

Page 30: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

3. LE TABAC FACTEUR DE RISQUE POUR LE DEVELOPPEMENT DES MALADIES PARODONTALES.

30

Page 31: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

3. LE TABAC FACTEUR DE RISQUE POUR LE DEVELOPPEMENT DES MALADIES PARODONTALES.

Les résultats de nombreux travaux ont montré que la cigarette a une action non seulement sur les muqueuses buccales mais aussi sur les structures parodontales.Le tabac n’est pas le seul en jeu il faut prendre en compte le rôle joué par l’âge, la génétique, l’immunodéficience, le diabète, l’alcool, le stress, le facteur bactérien et l’hygiène. Tous ces facteurs de risque peuvent agir seul ou associé au tabac.

Presque tous les travaux, portant sur des groupes de population diversifiée aboutissent au résultat suivant : le tabac est un facteur de risque fortement associé à la parodontite.

Il semble que « l’association tabac + autres facteurs de risque » présente un pouvoir synergique considérable favorisant le risque d’apparition d’une maladie parodontale.Le fumeur voit sa réponse immunitaire diminuée, il présente moins d’anticorps circulant.Le tabac agit sur : - la récession gingivale,

- la perte d’attache, - l’alvéolyse,

et finalement la perte des dents.

Le fumeur est donc hautement susceptible de développer une parodontite.

Le tabac intervient dans la pathogénie des maladies parodontales en provoquant la destruction des tissus, celle-ci étant causée par les bactéries de la plaque et par la réponse de l’hôte à ces bactéries.

3.1. Le tabac et l’inflammation gingivale

La première association entre consommation de tabac et maladie parodontale a été mise en évidence par STAMMERS 1944 montrant une prévalence plus importante de GUN (gingivite ulcéro-nécrotique) chez les fumeurs. Récemment, une relation équivalente a été rapportée entre des lésions associées à la GUN chez des patients infectés par le virus VIH (SWANGO et Coll. 1991). Les résultats de ces études suggèrent de manière probante une réelle association entre la consommation de tabac et la GUN.

La relation entre la consommation de tabac et la gingivite chronique, les résultats des études épidémiologiques récentes sont contradictoires. Certaines études montrent peu ou pas de différence entre les fumeurs et les non-fumeurs (FELDMAN et Coll. 1983), alors que d’autres études rapportent un niveau élevé d’inflammation gingivale chez les fumeurs (PREBER et Coll. 1980). Ces derniers résultats ne sont pas surprenants car les fumeurs ont en général, une quantité de plaque dentaire ou de tartre plus importante que les non-fumeurs. Par conséquent, l’augmentation de l’inflammation gingivale chez les fumeurs peut être expliquée en grande

31

Page 32: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

partie par un taux de plaque plus important associé essentiellement à une moins bonne hygiène buccale.

Des études récentes oû les taux de plaque dentaire ont été contrôlés, mettent en évidence que l’inflammation gingivale chez les fumeurs est cliniquement diminuée, à quantité de plaque dentaire égale. Les fumeurs n’ont pas une gingivite aussi évidente que les non-fumeurs (BERGSTROM 1990). Ces résultats qui suggèrent une propension au saignement plus faible chez les fumeurs ne surprennent pas compte tenu de l’effet vasoconstricteur de la nicotine sur la circulation périphérique.

Ces résultats peuvent avoir une importance clinique. En effet, le saignement au sondage est considéré comme un signe clinique important de la maladie parodontale, et intervient aussi comme critère de décision du plan de traitement parodontal. En conséquence, si une plus faible tendance au saignement au sondage des fumeurs n’est pas prise en considération, il existe un risque certain de sous-estimer et de sous-traiter la maladie parodontale chez les fumeurs.

3.2. Tabac et parodontite.

Durant les quinze dernières années, plusieurs études bien contrôlées, sur d’importants groupes de population et utilisant des méthodes statistiques et épidémiologiques modernes, ont unanimement montré un rapport évident entre la parodontite et la consommation de tabac (PREBER et BERGSTROM 1986 ; HABER et Coll. 1993 ; ZAMBON et Coll.1996). Les résultats de ces travaux suggèrent que les fumeurs ont une prévalence et une sévérité accrues de la maladie parodontale, une grande alvéolyse marginale, une profondeur de sondage plus importante, une perte d’attache clinique plus sévère et une atteinte plus étendue des furcations. Concernant l’importance du déficit osseux, la différence reste la même après amélioration du contrôle de plaque, ce qui indiquerait un effet directement lié au tabac (BERGSTROM et Coll.1991).

32

Page 33: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

3.3. Tabagisme et pathogénie de la maladie parodontale :

Il est communément admis que la pathogénie des maladies parodontales est sous la dépendance d’un petit groupe de bactéries qui est principalement responsable de leur déclenchement et de leur progression tandis que l’activation bactérienne des mécanismes de défense de l’hôte résulte en une destruction tissulaire.Le tabac pourrait ainsi interagir avec la flore microbienne et la réponse de l’hôte.

3.3.1. Tabagisme et flore microbienne parodontale.

Plusieurs études cliniques et épidémiologiques montrent que les fumeurs ont plus de plaque et de tartre que les non-fumeurs.Ces observations confirment que les effets délétères du tabac inhalé sur les tissus parodontaux sont indirects, c’est à dire fonction d’une plus grande quantité de plaque chez les fumeurs. Néanmoins certaines études cliniques rapportent des taux d’accumulations de plaque dentaire identiques chez les fumeurs et les non-fumeurs, suggérant ainsi qu’un taux d’accumulation supérieur chez les fumeurs est fonction d’une moins bonne hygiène orale.Les maladies parodontales sont en premier lieu considérées comme des infections spécifiques. La parodontite humaine est initiée et entretenue par un petit groupe de bactéries principalement Gram- , anaérobies, qui colonisent la zone sous-gingivale. On pourrait s’attendre ainsi à ce que le tabac inhalé agisse en promouvant de telles infections.Dans une étude récente de PREBER et Coll. 1992, les relations entre le tabac et certains pathogènes anaérobies sont décrites dans un échantillon de patients atteints de parodontites sévères. Aucune différence n’a été trouvée entre les fumeurs et les non-fumeurs, quant à la fréquence, relativement élevée, ou les différentes combinaisons de A. actinomycetemcomitans, P. gingivalis et P. intermedia.Dans un autre travail ZAMBON et Coll. 1996 sur un échantillon de 1400 sujets d’une population non spécifique, les analyses microbiologiques indiquent des taux significativement plus élevés de B. forsythus chez les fumeurs.

3.3.2. Tabagisme et réponse de l’hôte.

Puisque le tabac inhalé ne semble pas avoir un rôle majeur sur la flore bactérienne parodontale, il semble plus probable que le tabac influence la réponse de l’hôte. Le tabac a des effets importants sur le système immunitaire. Des niveaux décroissants des IgG, IgA et IgM ont été mis en évidence chez les fumeurs, mais l’effet inverse a été montré pour les IgE ( JOHNSON et Coll. 1990).Des quantités moindres de lymphocytes T-suppresseur CD8 et plus élevées pour les autres lymphocytes ont été rapportées chez les fumeurs ( MILI et Coll. 1991 ).Le tabagisme est également connu pour altérer la fonction des neutrophiles. La viabilité, le chimiotactisme et la phagocytose sont influencés par la consommation de tabac (HUGHES et Coll. 1985).

33

Page 34: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Les cytokines pro-inflammatoires IL-1 et TNF-alpha sont considérées comme des régulateurs clefs de la réponse de l’hôte à une infection microbienne. KORNMAN et Coll. 1997 ont décrit une parodontite spécifique associée à un génotype IL-1, corrélée à des niveaux élevés de production d’IL-1 chez des non-fumeurs. Chez les fumeurs, la sévérité n’était pas corrélée au génotype, ce qui signifie que l’association génétique n’est évidente que si les fumeurs sont exclus. Ces résultats confirment l’importance du tabac comme facteur de risque pour la parodontite.

3.3.3. Mécanismes d’action du tabac sur le parodonte.

Les mécanismes exacts par lesquels la consommation de cigarettes agit sur les tissus parodontaux ne sont pas connus. A côté des effets spécifiques possibles des pathogènes parodontaux et de l’effet immunosuppresseur, ils pourraient être cytotoxiques par l’effet de la nicotine sur la fonction des fibroblastes. Comme pour les autres réponses tissulaires, une fonction fibroblastique normale est essentielle à la maintenance des tissus parodontaux et à une cicatrisation optimale. La nicotine peut être stockée, puis relarguée par les fibroblastes (HANES et Coll. 1991 ) et inhiber la croissance des fibroblastes gingivaux et la production de fibronectine et de collagène ( TIPTON 1995 ). Quoi qu’il en soit, le rôle de la nicotine sur la qualité de l’adhésion des cellules dans lesquelles elle est stockée n’a pas été éclairci : PEACOK et Coll. 1993 sont partisans d’une meilleure attache, RAULIN et Coll. 1989 d’une moins bonne. Si ces résultats d’études in vitro sur la fonction des fibroblastes se reproduisent in vivo, on peut présumer que la nicotine influence le potentiel de cicatrisation du parodonte.

34

Page 35: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

4. INCIDENCES DU TABAC SUR LES THERAPEUTIQUES PARODONTALES ET IMPLANTAIRES.

35

Page 36: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

4. INCIDENCES DU TABAC SUR LES THERAPEUTIQUES PARODONTALES ET IMPLANTAIRES.

Des études portant sur le rôle du tabagisme dans les différentes thérapeutiques, chirurgicales ou non, appliquées aux fumeurs, sont très révélatrices de l’effet négatif de celui-ci.Fumer peut donc, et dans une large mesure, entraver le processus de guérison parodontale.Compte tenu des résultats aléatoires enregistrés chez les patients fumeurs, le dentiste devra être vigilant dans son action thérapeutique et privilégier la prévention.

4.1. Incidences du tabac sur les thérapeutiques non chirurgicales.

Le traitement non chirurgical de parodontites modérées à sévères développées chez des fumeurs avérés ( > à 20 cigarettes par jour depuis moins de 5 ans ) aboutit à une réduction très faible de la profondeur de poche au sondage par rapport au non-fumeurs.( PREBER et BERGSTROM 1985 ).Ce résultat est indépendant de la profondeur initiale des poches et du secteur traité. La différence de résultat fumeur – non fumeur est la plus nette au niveau du secteur antérieur maxillaire pour des indices de plaque équivalents, ce qui suggère une influence locale de la fumée de tabac.

La capacité à abaisser, voire éliminer par détartrage et surfaçages radiculaires la teneur en nicotine des surfaces radiculaires, a été examinée par CUFF et col. (1989). Les auteurs constatent sur des racines atteintes de maladie parodontale et extraites après hémisection ; une baisse significative du taux de nicotine après surfaçage. Sur certains spécimens, la nicotine reste détectable après cette décontamination mécanique ce qui suggère qu’elle pénètre profondément dans la dentine ou qu’elle diffuse à partir de la pulpe. Un surfaçage rigoureux est donc primordial chez les patients fumeurs.AH. et coll. (1994) ; montrent qu’après une approche thérapeutique non chirurgicale et une évaluation des paramètres cliniques à long terme (6 ans), montrent une réduction des profondeurs de poches au sondage moindre chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs. Cette différence avoisine 1mm après une année d’observation pour des sites de profondeur supérieure ou égale à 7 mm tandis que les valeurs de récession gingivale étaient identiques. PREBER et coll. (1995) rapportent des résultats similaires. La réduction des poches parodontales est moins importante pour les fumeurs après détartrage et surfaçages radiculaires alors que les scores de plaque et l’indice gingival connaissent la même réduction chez les fumeurs et les non-fumeurs. De même, la quantité de bactéries pathogènes est ramenée à des valeurs comparables entre les fumeurs et les non-fumeurs. Ces observations vont dans le sens d’une mauvaise réponse du fumeur aux thérapeutiques non chirurgicales en rapport avec une altération du potentiel de cicatrisation et des fonctions immunitaires.

Ce comportement défavorable des tissus gingivaux chez les fumeurs pourrait être la conséquence d’un taux de plaque plus élevé (AH et coll. 1994). Cet argument ne semble pas

36

Page 37: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

déraisonnable car une action indirecte de la nicotine pourrait favoriser l’accumulation de dépôts exogènes sur les surfaces dentaires. Il est cependant nécessaire de confirmer ces observations par des études complémentaires.

4.2. Incidences du tabac sur les thérapeutiques chirurgicales conventionnelles.

PREBER et BERGSTROM (1990) réalisent des lambeaux chez 24 fumeurs, 25 non-fumeurs et comparent les gains d’attache au sondage un an après chirurgie. L’évaluation des profondeurs de poche, par patient, confirme une réponse moins bonne des fumeurs. Si les sites sont considérés, l’amélioration est plus fréquente chez les non-fumeurs et la dégradation est plus fréquente chez les fumeurs quelle que soit la profondeur initiale des poches. Ces résultats sont confirmés par AH et coll. (1994) qui réalisent sur ce sujet la première étude longitudinale portant sur 6 ans ; 71 patients (dont 46 fumeurs consommant plus de 10 cigarettes par jour), atteints de parodontite modérée à avancée, sont traités selon une méthodologie de bouche divisée par : détartrage, surfaçage radiculaire, chirurgie parodontale avec ou sans chirurgie osseuse. Quelle que soit la thérapeutique, le groupe fumeur montre une moins bonne réponse tissulaire, une moindre réduction des poches parodontales et du niveau d’attache ainsi qu’une perte horizontale d’attachement plus importante au niveau des furcations. Dans le cadre d’une maintenance trimestrielle, ces différences persistent tout au long des 6 années de suivi de l’étude.

4.3. Incidences du tabac sur les techniques muco-gingivales.

Les effets néfastes du tabagisme ont été rapportés après chirurgie esthétique par SIANA et coll. (1989).

En parodontie, alors que la vascularisation joue un rôle majeur, une seule étude oppose les résultats des greffes gingivales entre fumeurs et non fumeurs (MILLER, 1987). Il existe une forte corrélation entre la consommation de tabac (supérieure à 10 cigarettes par jour) et l’échec de recouvrement radiculaire par greffe gingivale, sur 100 sujets traités. Par contre le taux de succès du traitement des récessions est quasi-identique chez les « petits » fumeurs (consommation inférieure ou égale à 5 cigarettes par jour) et les non-fumeurs.

L’arrêt temporaire de la consommation tabagique durant les deux premières semaines postopératoires aurait des effets positifs sur la capacité de recouvrement radiculaire chez les fumeurs. Ce sont actuellement plutôt des impressions cliniques qui nous incitent à demander aux fumeurs un arrêt temporaire ou mieux définitif de leur consommation de tabac. Il serait intéressant d’étudier la durée minimale souhaitable d’arrêt de tabac pour permettre une cicatrisation optimale et si un arrêt de consommation tabagique quelques semaines avant l’intervention améliore les résultats. Si la vascularisation joue un rôle majeur dans la

37

Page 38: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

cicatrisation des greffes gingivales à visée de recouvrement des racines dénudées, des paramètres tels que la croissance des fibroblastes, la production de fibronectine et de collagène sont modifiés, voire inhibés par la nicotine ( TIPTON et DABBOUS, 1995).

4.4. Incidences du tabac sur la régénération tissulaire guidée.

Les techniques de régénération tissulaire guidée (RTG) ou l’emploi de matériaux de comblement peuvent être entravés par l’altération de l’attachement des fibroblastes aux surfaces radiculaires et une mauvaise vascularisation. L’altération de la cicatrisation gingivale chez les fumeurs les rend susceptibles aux expositions de membranes ou de matériaux de comblement. Le risque d’échec thérapeutique (TONETTI et Coll. 1995) a été démontré en RTG chez les fumeurs. TONETTI et Coll. (1995) comparent la cicatrisation après régénération tissulaire guidée chez les fumeurs et les non-fumeurs 71 lésions intra-osseuses profondes ont été traitées chez 51 patients, dont 20 fumeurs (> 10 cigarettes par jour). La différence de gain d’attachement à un an est très significative : 2,1 mm en moyenne pour le groupe fumeur et 5,2 mm pour le groupe non-fumeur. Le gain de tissu néoformé était cependant identique au moment du retrait de la membrane. Les auteurs concluent, après correction des différentes données telles que la profondeur initiale de poche et l’hygiène buccale, que le tabac est un facteur déterminant dans le résultat thérapeutique après technique de régénération tissulaire guidée.Rosenberg (1990) obtient des résultats similaires après traitement de furcations de classe II par RTG. Sur 38 patients suivis pendant 4 à 7 ans, 80 des échecs sont observés chez les fumeurs.

La comparaison des résultats entre les thérapeutiques chirurgicales conventionnelles et la régénération tissulaire guidée (CORTELLINI et Coll.1996) confirme l’incidence négative du tabac. La stabilité du gain d’attache à 5 ans est la même pour ces deux traitements. La perte d’attache au sondage sur cette période est une hygiène buccale inadéquate, l’absence de maintenance professionnelle et par une consommation de tabac supérieure à 10 cigarettes par jours. Certains patients fumeurs ont perdu plus de 3 mm d’attachement en dépit d’une bonne maintenance.

38

Page 39: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

4.5. Incidences du tabac sur les thérapeutiques implantaires.

L’effet du tabac sur le succès ou l’échec implantaire reste une des questions les plus souvent discutées. Dans une large étude rétrospective, où 540 patients avec 194 implants Branemarck sont évalués sur une période de 6 ans, BAIN et MOY ( 1993 ) montrent, en comparaison avec les non-fumeurs sur un plus grand taux d’échec significatif chez les fumeurs. Dans cette étude des patients partiellement ou totalement édentés sont évalués et le fait de fumer ou pas est noté à partir de l’historique du patient reporté par lui-même.

N’ont pas été quantifié la quantité de cigarette et le nombre d’années de consommation. De plus la plupart des implants ont été placés chez des non-fumeurs (1800 soit 82 %, contre 94 % soit 18 % chez le fumeur ). Le taux d’échec chez le fumeur est de 11,28 % alors qu’il est beaucoup plus bas chez le non-fumeur (4,76 %). Si l’on considère le site d’implantation, il n’existe pas de différence entre le fumeur et le non-fumeur, pour les implants placés dans la région postérieure mandibulaire, alors qu’il existe des différences significatives pour les implants placés dans la région antérieure mandibulaire et au maxillaire. Aucune différence n’est notée entre les fumeurs et les non-fumeurs, si l’on prend comme critère l’âge, le sexe, le nombre d’implants par patient ou la longueur moyenne des implants. Cependant, le taux d’échec pour les implants courts est très élevé chez le fumeur (30,7 % d’échec pour les implants de 7mm). Les auteurs concluent que le succès implantaire est plus faible dans la région postérieure maxillaire. Dans toutes les zones exceptée la région antérieure mandibulaire, le taux d’échec est significativement plus élevé chez le fumeur que le non-fumeur.

Dans un article plus récent évaluant l’effet du tabac sur l’échec implantaire, une analyse rétrospective est conduite avant la mise en charge des implants ( DE BRUYN et COLLEART, 1994) . Cette étude montre l’absence d’effet du tabac pour 208 implants placés à la mandibule (un seul échec). Au maxillaire, 10 implants sur 244 sont des échecs (4%), 7/78 (9%) chez le fumeur, et 3/166 (1%) chez le non-fumeur, avec une différence significative. Les auteurs notent que 31% des fumeurs ont des échecs implantaires malgré une bonne qualité osseuse, l’utilisation d’implants longs et une bonne stabilité primaire. Ils concluent que le tabac a un effet négatif sur la survie initiale des implants avant la mise en charge prothétique.

BAIN (1997) étudie l’effet d’un protocole d’arrêt du tabac sur le succès ou l’échec implantaire. Il suit 223 implants consécutifs pendant 3 ans. Les patients sont divisés en trois groupes : non-fumeurs, fumeurs ayant suivi un protocole d’arrêt, et fumeurs continuant à fumer. Leurs résultats montrent une différence statistiquement significative entre les taux d’échec des fumeurs et des non-fumeurs, et entre les fumeurs ayant arrêté de fumer et ceux ayant continué. Il n’y a pas de différence significative entre les non-fumeurs et les fumeurs ayant arrêté de fumer. Ces résultats montrent un bénéfice évident favorisant les patients ayant suivi un protocole d’arrêt.

Ces études ne fournissent aucune idée des mécanismes associés à l’échec chez les fumeurs, cependant il est probable qu’ils soient liés à l’un ou l’ensemble de facteurs tels que vasoconstriction systémique, diminution du flux sanguin, augmentation de l’agrégation plaquettaire, dysfonctionnement des PMN, qui ont été mis en évidence chez le fumeur. Tous

39

Page 40: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

ces phénomènes étant réversibles avec le temps une fois que l’usage de la nicotine et des produits dérivés du tabac est stoppé, il semble logique que cette réversibilité survienne chez les patients appartenant au groupe ayant arrêté de fumer dans l’étude de Bain.

Généralement, une mauvaise qualité ou quantité osseuse est considérée comme un facteur de risque d’échec implantaire. JAFFIN et BERNMAN (1991) mettent en évidence un taux d’échec nettement plus élevé dans l’os de type IV. Une mauvaise qualité osseuse a également été associée à la consommation de tabac. HOPPER et SEEMEN (1994) comparent la densité osseuse chez des jumelles, entre lesquelles la seule différence est la quantité de cigarettes consommées (soit 10 paquets par an de différence). Les auteurs concluent que les femmes qui fument un paquet de cigarettes par jour durant leur vie adulte, auront à la ménopause un déficit osseux moyen de 5 à 10%.

A ce jour, bien qu’aucune preuve n’existe sur les mécanismes à partir desquels le tabac contribue à l’échec implantaire, il a été clairement démontré que le tabac est un facteur de risque pour l’échec implantaire, surtout lorsque les implants sont placés au maxillaire ou dans un os de mauvaise qualité.

40

Page 41: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

5. LE MANUEL D’INFORMATION : LES MEFAITS DU TABAC SUR VOS GENCIVES

41

Page 42: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

5. LE MANUEL D’INFORMATION : LES MEFAITS DU TABAC SUR VOS GENCIVES.

Comme nous l’avons vu plus haut, le tabac est un facteur de risque fortement associé à la parodontite.

Il semble que « l’association tabac + autres facteurs de risque » présentent un pouvoir synergique considérable favorisant le risque d’apparition d’une maladie parodontale.Le fumeur voit sa réponse immunitaire diminuée, il présente moins d’anticorps circulants.

Le tabac intervient dans la pathogénie des maladies parodontales en provoquant la destruction des tissus parodontaux.

De plus, des études portant sur le rôle du tabagisme dans les différentes thérapeutiques chirurgicales ou non, appliquées aux fumeurs, sont très révélatrices de l’effet négatif du tabac. En effet, d’après ces recherches, il semble que la guérison se fasse moins bien chez les tabagiques.Les résultats ne sont pas toujours encourageants chez les fumeurs et les patients doivent savoir que l’application de tels traitements peut poser des problèmes de cicatrisation et demande une vigilance accrue. Les patients doivent donc en être informés par leur praticien.

Fumer peut donc, et dans une large mesure, entraver le processus de guérison parodontale.

Compte tenu des résultats aléatoires enregistrés chez les patients fumeurs ; le dentiste devra être vigilant dans son action thérapeutique et privilégier la prévention.

Si aujourd’hui les chirurgiens dentistes et plus particulièrement les parodontistes (chirurgien dentiste spécialiste des maladies parodontales) sont conscients de l’influence du tabac sur le parodonte, ils ne tiennent pas encore suffisamment compte du statut tabagique de leurs patients.Ils pourraient, dans un premier temps, outre la motivation et l’enseignement à l’hygiène, informer leurs patients sur le rôle de la cigarette dans l’apparition et le développement des parodontites et sur les échecs possibles des thérapeutiques parodontales et implantaires liées au tabac.

Le cabinet dentaire paraît bien être un lieu tout à fait approprié pour une lutte efficace contre le tabagisme.

C’est pour nous aider dans cette démarche que nous avons réalisé une brochure d’information à destination des patients fumeurs afin qu’ils puissent prendre conscience des méfaits que peut

avoir le tabac sur leurs gencives et sur les traitements dont ils pourraient bénéficier.

42

Page 43: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

LES MEFAITS DU TABAC SUR VOS GENCIVES.

DR ZNATY MARC

POURQUOI ?

COMMENT ?

43

Page 44: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

QU’EST CE QUE LA MALADIE PARODONTALE ?

Page 1 Page 1

Comme vous le savez probablement déjà, fumer peut entraîner de nombreuses maladies comme des can-

cers, des maladies pulmonaires, cardiaques ainsi que d’autres problèmes de santé.

Mais ce que vous ne savez pas encore, c’est que les fumeurs sont des sujets à risque élevé des maladies

parodontales. En effet des études récentes ont montré que le tabac serait le 1er et le plus significatif des facteurs de risque et de progression de la maladie

parodontale.

La maladie parodontale plus communément appelée maladie des gencives est une infection bactérienne des gencives, de l’os et des fibres

d’attachement qui supportent les dents sur les mâchoires. Les bactéries sont retrouvées dans la plaque dentaire. Si la pla-que n’est pas éliminée soigneusement tous les jours par le bros-sage, cette dernière va se calcifier et du tartre se formera per-mettant aux bactéries de proliférer et de progresser sous la gen-cive.

LE TABAC ET LES PROBLÈMES DE GENCIVES.

Les toxines produites par les bactéries de la plaque irritent la gencive et provoquent une infection. Sans traitement, cette infec-tion est la cause d’une maladie parodontale, laquelle peut en-traîner une mauvaise haleine, des saignements gingivaux, des mobilités dentaires et éventuellement la perte des dents.

Gencive malade perte d’attache Dent saine poche parodontale

44

Page 45: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

POURQUOI LE TABAC EST IL NEFASTE POUR VOS GENCIVES?

COMMENT LA CONSOMMATION DE TABAC PEUT AFFECTER VOTRE

SANTE BUCCALE

Page 1 Page 1

Si vous fumez, prisez ou chiquez du tabac, vous avez plus de risque de développer une maladie parodontale que les non-fumeurs, et celle-ci sera plus sévère que chez un sujet qui ne consomme pas de tabac. Les fumeurs sont plus prédisposés que les non fumeurs à la for-mation de tartre sur les dents, ils présentent des poches paro-dontales plus profondes ainsi qu’une perte osseuse plus impor-tante autour des dents. Si le tartre n’est pas éliminé régulièrement par votre dentiste, et qu’il reste sous la gencive, les bactéries contenues dans le tartre peuvent détruire la gencive. Quand cela se produit, une poche parodontale se forme celle-ci étant remplie de bactéries. Sans traitement la maladie parodontale va progresser, la poche entre la dent et la gencive va s’accroître en profondeur, conte-nant de plus en plus de bactéries qui vont détruire les tissus de soutient de la dent (l’os et la gencive). Sans soutient vos dents peuvent devenir mobiles, douloureuses et vous serez amenés à les perdre. La recherche nous à montré que les fumeurs perdent plus de dents que les non fumeurs.

Le facteur de l’hygiène orale était considéré comme responsable direct de l’incidence et de la gravité des maladies parodontales chez les

fumeurs. Aujourd’hui, on pense que le tabagisme est un facteur indépendant et direct qui accélère la perte osseuse autour des dents et selon 4 mécanismes :

1) la nicotine induit une vasoconstriction de la microcircu-lation gingivale. En conséquence, cela réduit l’apport en oxygène, en cellules et en substances chimiotactiques en relation avec la réponse inflammatoire gingivale.

2) la fumée du tabac, à travers les composants de la phase

de particules (nicotine) et de la phase gazeuse (acroléine, acide cyanhydrique et crotoaldéhyde), provoque une di-minution de l’immunité cellulaire et humorale, notam-ment l’activité chimiotactique et phagocytose des PMN (globules blancs)

3) la fumée du tabac affaiblit le potentiel d’oxydo-réduction

de l’écosystème buccal en favorisant la prolifération des bactéries de la plaque bactérienne.

4) La nicotine est à l’origine de troubles du métabolisme de

la synthèse du collagène, de la sécrétion protéique et de la reproduction des fibroblastes.

La consommation de tabac augmente le risque de récidive des maladies parodontales.

45

Page 46: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

POURQUOI EST IL IMPORTANT D’ARRETER DE FUMER?

Page 1 Page 1

LA RECHERCHE

Les chercheurs nous montrent aussi que de nombreux problè-mes peuvent survenir dans la bouche des consommateurs de tabac : ? Les cancers de la cavité buccale. ? Une mauvaise haleine. ? Des colorations dentaires. ? La perte des dents. ? Une perte osseuse autour des dents ;les rendant mobiles. ? La perte du goût et des odeurs. ? Un mauvais résultat des traitements parodontaux. ? Un mauvais résultat des traitements implantaires. ? Des récessions gingivales.

Le tabac entraîne une dépendance dont des mil-lions de personnes se libèrent chaque année. Ils diminuent de ce fait le risque de développer un cancer, un problème pulmo-naire ou cardiaque. Quand vous arrêtez la cigarette vous diminuez aussi les risques de développer des maladies parodontales, et des gencives sai-nes sont nécessaires pour garder vos dents toute votre vie. De plus si vous avez déjà des problèmes de gencives le fait d’arrêter de fumer permettra aux traitements parodontaux d’ê-tre plus efficaces (certains traitements comme les implants den-taires peuvent être contre indiqués si vous êtes fumeurs). C’est pourquoi il existe des consultations spécialisées de taba-cologie qui peuvent vous aider à trouver une solution à votre problème de tabac. Parlez en à votre dentiste il pourra vous conseiller.

46

Page 47: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

DR Z N A T Y M A R C

47

Page 48: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

CONCLUSION

48

Page 49: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

CONCLUSION

Le tabac est un facteur de risque majeur dans le développement et l’évolution des parodontopathies. Il est associé à une susceptibilité accrue, dans les parodontites précoces. Les composants du tabac altèrent les processus cicatriciels au niveau gingival, osseux et immunitaire. Il semble exister une relation entre la mauvaise réaction des fumeurs, l’ancienneté et l’intensité de la consommation de cigarettes. Aussi, la réponse du fumeur aux traitements parodontaux et implantaires est moins bonne, quelle que soit la thérapeutique.L’arrêt de la consommation de tabac est bénéfique. Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser la durée du sevrage souhaitable et le maintient des résultats par comparaison aux non-fumeurs à long terme.

L’importance de ces observations est renforcée par le fait qu’il y a une forte proportion de fumeurs dans la population traitée pour maladie parodontale. Il convient donc d’inclure le facteur tabac à l’interrogatoire et d’en tenir compte pour établir un diagnostic, un pronostic et une planification thérapeutique.

Le rôle du parodontistes doit se concentrer sur l’information des patients et l’explication du risque majeur représenté par le tabac dans l’évolution des maladies parodontales, leur traitement et l’efficacité des thérapeutiques de soutien.C’est à cela que peut servir notre manuel d’information.

Pour CHRISTEN (1990), un plan de traitement, personnalisé, peut être proposé à chaque patient fumeur.Ce plan de traitement comprend :

- l’information du patient sur le rôle de la cigarette dans l’apparition et le développement des parodontites (par des entretiens, des brochures)

- un programme d’arrêt de consommation de tabac.

Ce traitement peut inclure des mesures complémentaires telles que :- la réduction de la consommation de nicotine, - la prescription de médicaments de substitution (patch, chewing-gums à la

nicotine).

Dans l’absolu une telle démarche est idéale, mais prendre en charge un patient pour un sevrage tabagique demande du temps et de la disponibilité ce qui me paraît difficilement envisageable en cabinet dentaire à moins de disposer d’une structure aménagée avec des tabacologues disponibles.Je pense que le chirurgien dentiste devrai intégrer dans sa consultation, comme il est préconisé par la conférence de consensus sur le tabac, une information minimum sur les méfaits du tabac sur la santé en général et sur santé buccale en particulier. Ceci de manière orale ou encore plus simplement par l’utilisation de manuels d’informations.Si un sevrage tabagique devait être entrepris, le tabacologues serai plus compétant et plus disponible que le chirurgien dentiste. C’est donc un travail d’équipe qu’il faudrait plutôt envisager pour apporter à nos patients une prise en charge plus complète de leurs problèmes.

49

Page 50: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

BIBLIOGRAPHIE

50

Page 51: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

Bibliographie

AH MK, JOHNSON GK, KALDAHL ZB, PATIL KD, KALKZARF KL,The effect of smoking on the response to periodontal therapy. J.Clin.Periodontol 1994 ; 21 : 91 - 97.

BAIN CA., MOY PK.,The influence of smoking on bone quality and implant failure.Int. J.Oral Maxillofac. Implants 1993 ; 8 : 609-615.

BAIN CA.,The influence of smoking on the periodontium and dental implants.Dent Update 1997 ; 24 : 328-330.

BERGSTROM J.,Cigarette smoking as a risk factor in chronic periodontal disease.Comm. Dent. Oral. Epidemiol. 1990 ; 17 : 245-247.

BERGSTROM J., ELIASSON S., PREBER H., Cigarette smoking and periodontal bone loss.J. Periodontol. 1991 ; 62 : 242-246.

BORGHETTI A., MONNET-CORTI V.,Chirurgie plastique parodontale.Edition CdP 2000.

CHARON J., JOACHIM F., SANDELE P., Parodontie clinique moderne de la littérature à la réalité.1994 Edition CdP

CHRISTEN AG., McDONALD JL.,KLEIN JA.,How -to-do-it quit-smoking strategies for the dental office team : an eight-step program.JADA 1990 ; 120 : 205-275.

CORTELLINI P., PINI-PRATO PP., TONETTI MS.,Long-term stability of clinical attachement following guided tissue regeneration and conventionnal therapy. J.Clin.Periodontol 1996 ; 23 : 106 - 111.

51

Page 52: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

CUFF M. McQUADE M, SCHEIDT M, SUTHERLAND D, VAN DYKE T, The presence of nicotine on root surfaces of periodontally diseased teeth in smokers. J.Periodontol 1989 ; 60 : 564-569.

DAVARPANAH M., H.MARTTINEZ et Coll. Manuel d’implantologie clinique. Ed CDP 1999.

DE BRUYN H., COLLAERT B., The effect of smoking on early implant failure.Clin. Oral Impl. Res. 1994 ; 5 : 260-264.

FELDMAN RS., BRAVACOS JS., ROSE CL.,Association between smoking different tobacco products and periodontal disease indexes.J. Periodontol. 1983 ; 54 : 481-487.

HABER J., WATTLES J., CROWBY M., MANDELL R., KAUNUDI J., KENT RL.,Evidence for cigarette smoking as a major risk factor for periodontitis. J. Periodontol. 1993 ; 64 : 16-23.

HOPPER JL., SEEMAN E., The bone density of female twins discordant for tobacco use.N. Engl. J. Med. 1994 ; 330 ; 387-392.

HANESJP., SCHUSTER GS., LUBAS S.,Binding, uptake, and release of nicotine by human gingival fibroblasts.J. Periodontol. 1991 ; 62 : 147-152.

HUGHES DA., HASLAM PL., TOWNSEND PJ., TURNER-WARWICK M.,Numerical and functional alterations in circulatory lymphocytes in cigarettes smokers.Clin. Exp. Immunol. 1985 ; 61 : 459-466.

JAFFIN RA., BERMAN CL.,The excessive loss of Branemark fixtures in type IV bone : A 5-year analysis.J.Periodontol 1991 ; 62 : 2-4.

JOHNSON JD., HOUCHENS DP., KLUME WM., CRAIG DK., FISHER GU.,Effects of mainstream and environmental tobacco smoke on the immune system in animals and human. A review.Critic. Rev. Toxicology 1990 ; 20 : 369.

52

Page 53: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

KORNMAN KS., CRANE A., WANG HY., DI GIOVINE FS., NEWMAN MG., PIRK FW., WILSON Jr TG., HIGGINBOTTOM FL., DUFF GW.,The interleukin-1 genotype as a severity factor in adult periodontal disease.J. Clin. Periodontol. 1997 ; 24 : 72-77.

LANG N.P., LOE H.,The relationship between width of keratinized gingiva and gingival health.J.Periontol., 43; 623.1972).

MILI F., FLANDERS W., BORING J., ANNEST J., DESTEFANO F., The association of race, cigarette smoking, and smoking cessation to measures of immune system in middle–aged men.Clin. Immunol. Immunolpathol. 1991 ; 59 : 187-200.

MILLER PD., Root coverage with free gingival graft. Factor associated with incomplete coverage.J.Periodontol 1987 ; 58 : 654-681.

PEACOK ME., SUTHERLAND DE., SCHUSTER GS., The effect of nicotine on reproduction and attachment of human gingival fibroblasts in vivo.J.Periodontol 1993 ; 64 : 658-665.

PREBER H., KANT T., BERGSTROM J.,Cigarette smoking, oral hygiene, and periodontal health in Swedish army conscripts.J.Clin.Periodontol 1980 ; 7 : 106 - 113.

PREBER H., BERGSTROM J.,The effect of non-surgical treatment on periodontal pockets in smokers and non-smokers. J.Clin.Periodontol 1985 ; 13 : 319 - 323.

PREBER H., BERGSTROM J.,Cigarette smoking in patients referred for periodontal treatment.Scand. J. Dent. Res. 1986 ; 94 : 102-108.

PREBER H., BERGSTROM J.,Effect of cigarette smoking on periodontal healing following surgical therapy. J.Clin.Periodontol 1990 ; 17 : 324 - 328.

53

Page 54: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

PREBER H., BERGSTROM J., LINDER L,Occurence of periodontopathogens in smoker and non-smoker patients.J. Clin. Periodontol. 1992 ; 19 : 667-671.

PREBER H., LINDER L, BERGSTROM J.,Periodontal healing and periopathogenic microflora in smokers and non-smokers. J.Clin.Periodontol 1995 ; 22 : 945 - 956.RATEITSCHAK K.H., WOLF H.F.,Atlas de médecine dentaire.Ed Médecine sciences Flammarion 1986.

RAULIN LA., McPHERSON JC., McQUADE MJ., HANSON BS., The effect of nicotine on the attachment of human fibroblasts to glass and human root surfaces in vitro.J.Periodontol 1989 ; 59 : 318 - 325.

ROSENBERG ES. The effect of cigarette smoking on the long-term success of guided tissue regeneration : a preliminary study.Ann. R Austr. Coll. 1994 : 12 : 89 - 93.

SIANA JE., REX S., GOTTRUP F., The effects of cigarette smoking on wound healing.Scand J. Plast. Reconstr. Surg. 1989 ; 23 : 207 - 209.

STAMMERS A.,Vincent’s infection : observations and conclusions regarding the aetiology and treatment of 1017 civilian cases.British Dent. J. 1944 ; 76 : 147-155.

SWANGO PA., KLEINMAN DV., KONZELMAN JL.,HIV and periodontal health : A study of military personnel with HIV. J. Am. Dent. Ass. 1991 ; 122 : 49-54.

TONETTI MS., PINI-PRATO G., CORTELLINI P., Effect of cigarette smoking on periodontal healing following GTR in infrabony defects. A preliminary retrospective study.J.Clin.Periodontol 1995 ; 22 : 229 - 234.

54

Page 55: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

TIPTON DA., DABBOUS MK., Effects of nicotine on proliferation and extracellular matrix production of human gingival fibroblasts in vitro.J.Periodontol 1995 ; 66 : 1056-1064.

WILSON T.G.Les parodontites réfractaires existent t’elles ?Journal de parodontologie 1994 ; n°2- 133-138.

ZAMBON JJ., GROSSI SG., MACHTEI EE., HO AW., DUNFORD F., GENCO RJ.,Cigarette smoking increases the risk for subgingival infection with periodontal pathogens.J.Periodontol 1996 ; 67 : 1050-1054.

ZNATY M.,Mémoire pour le DU d’implantologie orale et maxillo faciale.Quelles réponses apporter aux questions que se posent les patients en matière d’implantologie orale.Conception d'un manuel d'information à destination des patients.Université Paris XII Année 2000

55

Page 56: LE TABAC ET LES IMPLANTS DENTAIRESdentisfuturis.free.fr/parotabac.doc · Web viewLa pose d'un implant endo osseux nécessite 2 étapes chirurgicales différentes : La 1ère étape

56