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Le terme Rat Pack fut d'abord utilisé pour
nommer un groupe d'amis à Hollywood, organisé
de façon assez informelle autour d'Humphrey
Bogart, dont faisait partie le jeune Frank
Sinatra. La légende dit que c'est Den mother («
la mère ») Lauren Bacall qui a donné ce nom au
groupe en les voyant revenir d'une soirée à Las
Vegas. Elle était la plus jeune du groupe et les
trouvait fatigués, épuisés, hagards à tel point
qu'elle aurait dit « You look like a goddamn rat
pack » (« Vous avez l'air d'un sacré tas de rats
»). Selon une autre source le terme Rat Pack
n'était pas l'idée de Lauren Bacall. Tout aurait
commencé avec Humphrey Bogart, le mari de
Lauren Bacall et partenaire d'écran fréquente et
amie de Frank Sinatra. Ce dernier appelait ses
amis de soirée les « Holmby Hills Rat Pack », du
nom du lieu d'une des maisons de Judy Garland et
son mari (Sid Luft), lieu de rassemblement
habituel du groupe. Une dernière explication
réside dans la façon dont un groupe de rats
rejetterait un outsider qui voudrait entrer dans
le groupe. Selon la fille de Judy Garland, Lorna
Luft, Rat Pack viendrait d'une journaliste
(probablement Hedda Hopper) qui voulait se faire
inviter dans le groupe. Toutefois, le groupe ne
voulant pas que leurs soirées privées soient
exposées au grand public, la journaliste ne fut
jamais invitée. Elle écrivit plus tard « and that
rat pack in Holmby Hills », ce que remarqua Judy
Garland. Selon Stephen Bogart, les membres du
Rat Pack étaient Frank Sinatra (le pack master),
Judy Garland (la première vice-présidente),
Lauren Bacall (Den mother), Sid Luft (le
responsable de la cage), Humphrey Bogart (le rat
chargé des relations publiques), Swifty Lazar (le
secrétaire et trésorier), Nathaniel Benchley
(l'historien), David Niven, Katharine Hepburn,
Spencer Tracy, George Cukor, Michael Romanoff
et Jimmy Van Heusen. D'après la biographie de
David Niven (The Moon's a balloon), Sammy
Davis, Jr. et Dean Martin ne faisaient
initialement pas partie du Rat Pack.
Dans sa version de 1960, le groupe comprenait
Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis, Jr.,
Joey Bishop, Peter Lawford (beau frère de John
F. Kennedy), et pour un bref moment Norman
Fell. Les mascottes du groupes étaient alors
Angie Dickinson, Juliet Prowse, et Shirley
MacLaine. La version post-Bogart du groupe ne
fut jamais nommée comme telle par ses propres
membres, par contre ils appelèrent cette période
« l'apogée du groupe ». Le terme Rat Pack était
principalement utilisé par les journalistes ou les
outsiders, il n'en fut pas moins le nom par lequel
tout le monde décrit le groupe dès lors. Les
relations étroites de Peter Lawford avec John F.
Kennedy, celles de Frank Sinatra avec la Mafia,
et le rôle qu'a joué le groupe lors de la campagne
de John F. Kennedy (démocrate) pour les
présidentielles, donnait au groupe une dimension
politique. Frank Sinatra s'attendait à entrer dans
le cercle des Kennedy après l'élection, il en fut
pourtant exclu, ce qui conduisit à l'exclusion du
Rat Pack de Peter Lawford en 1962. Le rôle de
Peter Lawford dans Robin and the Seven Hoods
fut donné à Bing Crosby et plusieurs chansons
furent ajoutées. Ce n'était pas la première fois
que Frank Sinatra opérait de la sorte, le rôle de
Davis dans So Few fut finalement donné à Steve
McQueen parce que Davis et Sinatra étaient
temporairement brouillés. Le Rat Pack se
produisait souvent à Las Vegas (Nevada) et
contribua à la réputation de cette ville comme
destination privilégiée de divertissement. Ses
membres jouèrent un rôle important dans
l'abolition de l'esprit ségrégationniste qui
régnait dans les hôtels et les casinos des années
1960 de la ville. Sinatra et les autres refusaient
de jouer ou de parrainer les établissements qui
n'embauchaient pas les noirs américains comme
Sammy Davis, Jr.. Une fois les apparitions du Rat
Pack devenues populaires et attractives pour les
media, Las Vegas fut obligée d'abandonner sa
politique de ségrégation. Le groupe n'avait pas
idée de sa future place dans l'histoire du
divertissement. Il était connu pour ses
divertissements joyeux, son style musical
agréable et ses comédies pour la plupart
improvisées. Sammy Davis, Jr. racontait que
lorsque Frank Sinatra appelait au rassemblement,
même si cela se tenait en même temps qu'une
conférence entre le président américain Dwight
D. Eisenhower, le président français Charles de
Gaulle et le leader soviétique Nikita
Khrouchtchev, les journalistes, les VIP, les
célébrités étaient présents par milliers. Souvent,
lorsque l'un des membres du groupe était engagé
pour un spectacle, le reste du groupe arrivait de
manière impromptue, causant de l'excitation dans
l'audience... et le retour des spectateurs les
soirs suivants. Tous leurs spectacles se jouaient à
guichets fermés. Les gens étaient prêts à dormir
dehors pour assister à la représentation quand
les hôtels de la ville étaient pleins. Sur les
affiches de leurs spectacles on pouvait lire «
DEAN MARTIN - MAYBE FRANK - MAYBE
SAMMY ». Bien que les membres du groupe
soient restés proches (à l'exception de Peter
Lawford), la popularité du Rat Pack baissa vers la
fin des années 1960 avec la montée de la «
contre-culture ». Bien que ses membres
restassent à titre individuel des bêtes de
popularités, le Rat Pack avait cessé d'exister à la
fin des années 1960.
En 1987, Frank Sinatra, Sammy Davis, Jr. et
Dean Martin partent en tournée mondiale,
intitulée « Together Again ». En conférence de
presse, Frank Sinatra rejette l'appellation Rat
Pack pour cette tournée. La tournée fut pleine
d'embûches avec notamment le décès du fils de
Dean Martin dans un crash d'avion. Ce dernier
quitta la tournée après seulement trois
représentations. Il fut remplacé par Liza Minnelli
(fille de Judy Garland et Vicente Minelli). Sammy
Davis, Jr. et Dean Martin apparaissent ensemble
à l'écran de L'Équipée du Cannonball (The
Cannonball Run), Frank Sinatra les rejoint pour le
deuxième volet : Cannon Ball 2. C'est le dernier
film dans lequel les trois artistes apparaissent
ensemble. Peter Lawford meurt le 24 décembre
1984 d'un arrêt cardiaque et de complications
rénales et hépatiques, à l'âge de 61 ans. Sammy
Davis, Jr. meurt à son tour le 16 mai 1990 des
suites d'un cancer de la gorge. Dean Martin
meurt ensuite le matin de Noël 1995. Frank
Sinatra s'éteint le 14 mai 1998. Joey Bishop était
le dernier membre du Rat Pack vivant, il s'éteint
à son tour le 17 octobre 2007. Le Rat Pack est le
sujet d'un téléfilm en 1998. Des acteurs
interprètent les rôles de Frank Sinatra et les
autres, y compris John F. Kennedy. De nos jours,
les films du Rat Pack et les enregistrements les
concernant sont encore très regardés et
mondialement connus.
Q: Quel a été l'une des premières choses que
vous avez apprises sur le chant?
SINATRA: Quand j'ai commencé, mon idée était
de travailler ma voix comme un instrument de
musique. J'ai toujours été fasciné par la façon
dont Jascha Heifetz jouait du violon et la façon
de Tommy Dorsey de jouer de la trompette, vous
n'entendez jamais une pause, c’est une ligne
mélodique tout droit, tout comme Dorsey a fait
avec la trompette. J'ai essayé d'utiliser ma voix
de la même manière qu'un violon ou une
trompette en jouant avec ma voix comme eux.
Q: En dehors de la musique, quels sont vos autres
intérêts?
SINATRA: J'ai tâté de la peinture à l'huile et
j'aime la photographie. Au fil des années, j'ai
rassemblé une merveilleuse collection de modèles
réduits de trains, spécialisée dans les machines à
vapeur. La plupart des trains m’ont été envoyés
par les fans et ils sont très importants pour moi.
Barbara et moi avons plusieurs chiens, des chats
et un perroquet nommé «Rocky». Quel accueil
qu'ils nous donnent quand on rentre à la maison
après un voyage sur la route! Bien sûr, j'aime
cuisiner ... je l’ai appris de ma mère et de mon
père.
Q: Quel a été votre moment le plus mémorable
avec Tommy Dorsey ?
SINATRA: J'étais avec Tommy un peu moins de
trois ans et selon ma calculatrice on a vécu 1,5
millions de moments et chacun d'entre eux a été
mémorable.
Q: Dans votre formule pour le succès, quel est
l'ingrédient principal ?
SINATRA: Quelle formule? Je n'en ai jamais eu
donc je ne pourrais pas dire quel en est
l’ingrédient principal. Je pense que tout le monde
qui a du succès dans cette entreprise dispose
d'un ingrédient commun - Dieu nous a donné des
talents. Le reste dépend de la façon dont on
l’utilise.
Q: Qu'est-ce que vous recherchez,
musicalement, dans de nouvelles chansons ?
SINATRA: Je suis à la recherche des mêmes
éléments que j'ai cherché toute ma carrière: une
mélodie qui chante, coule doucement, me permet
d'être totalement impliqués et me donne de la
place pour mon propre phrasé, des textes
poétiques qui sont solidement liés à la musique et
raconter une bonne histoire, des arrangements
imaginatifs qui offrent une lueur aux paroles et à
la musique. En bref, je cherche une virtuosité
exceptionnelle, le goût, le dévouement et le
professionnalisme.
Q: Vous avez été critiqué par la presse. Pourtant,
si vous étiez un journaliste et que vous receviez
une assignation pour faire un reportage sur Frank
Sinatra, comment voulez-vous y faire face?
SINATRA: Ce n'est pas un secret que j'ai été
critiqué par la presse, et je me sens besoin de me
justifier. J'ai beaucoup de respect pour les
responsables, les journalistes professionnels qui
sont objectifs, impartiales et qui rapportent la
vérité. D'un autre côté, il y a des journalistes qui
déforment, des éditeurs qui exagèrent les propos
sans se soucier de vérifier les faits. Ce sont eux
qui donnent au journalisme une mauvaise
réputation, et les gens qui sont dans l'œil du
public sont souvent victimes de la chasse sans
scrupules de certains journalistes.
Q: Pensez-vous que vous auriez eu une vie plus
sereine, plus heureuse si vous n'aviez pas été
connu ?
SINATRA: Plus sereine, peut-être, mais
certainement pas plus heureux. Nous avons tous
des problèmes et des pressions, quel que soit le
genre de vie que nous menons, dans le show
business ou dans tout autre domaine.
Q: Qui, à votre avis, sont les meilleurs, auteurs-
compositeurs, les plus prometteurs aujourd'hui?
SINATRA: George Harrison, Jim Webb, David
Gates, Carol Connors, Carol Bayer Sager, John
Denver et Alan et Marilyn Bergman.
Q: Vous avez dit que si la réincarnation était
possible vous aimeriez revenir comme chanteur
d'opéra style Luciano Pavarotti. Ma question est-
ce que vous aimez la musique classique?
SINATRA: J'aime toutes les musiques - opéra,
symphonie, pop, musiques de spectacles, etc - et
je suis à l'aise avec la plupart des musiques
d'aujourd'hui. J'admire cependant la technique
et la clarté des artistes d'opéra.
Q: Quel a été le moment le plus mémorable de
votre vie?
SINATRA: Il y en a eu plusieurs, parmi eux, les
deux fois où je suis devenu un grand-père, tout
d'abord, d’Angela Jennifer Lambert, puis de sa
sœur, Amanda Catherine Lambert.
Q: Préférez-vous chanter dans les boîtes de nuit
ou dans des concerts?
SINATRA: Au fond, je crois que je suis un
chanteur de salon car il ya une plus grande
intimité entre l'artiste et le public dans une
boîte de nuit. Et puis, j'aime aussi l'excitation de
se présenter devant un auditoire dans un grand
concert. Disons simplement que l'endroit n'est
pas important, tant que tout le monde passe un
bon moment.
Q: Qu’est-ce que vous aimez le plus, le chant ou
la comédie?
SINATRA: J'ai commencé en tant que chanteur
et je vais finir en tant que chanteur. Le jeu
d’acteur c’était entre les deux. Je préfère ne pas
classer ou ranger mon métier parce qu'il y a
beaucoup de jeu dans mon chant et mon chant a
aidé mon jeu d'acteur.
Q: Avez-vous reçu une formation en chant ?
SINATRA: Je n'avais aucune formation en chant
j'ai tout appris avec l'expérience. J'ai travaillé
lors de fêtes, dans des clubs, dans le magasin de
bonbons du coin dans n’importe quel endroit où
les gens m'écoutaient.
Q: Quelle est votre chanson préférée?
SINATRA: j'ai chanté et enregistré tant de
merveilleuses chansons au fil des ans qu'il serait
impossible d’en citer une en particulier. Elles ont
tous été spéciales pour moi, pour une raison ou
pour une autre.
Ils étaient cinq: Frank Sinatra, Joey Bishop,
Peter Lawford, Sammy Davis jr et Dean Martin.
Ils formaient le Rat Pack, la bande des Rats qui
opérait à Las Vegas. C'est dans cette ville qu'ils
s'étaient rencontrés dans les années 50. Les cinq
hommes étaient ce que les Américains appellent
des «performers», des hommes de spectacle.
Dean Martin, né en 1917 Dino Paul Crocetti à
Steubenville, Ohio, avait gagné ses galons grâce
au populaire tandem qu'il formait avec Jerry
Lewis.
Dean Martin avait croisé le chemin de ce très
jeune comique spécialiste du calembour vaseux,
après avoir été croupier, tâté de la coiffure
comme papa, et de la boxe ce qui lui valut une
rhinoplastie. Le duo Martin-Lewis se roda dans
les maisons de repos juives des Catskills autour
de New York, puis dans le New Jersey, Martin
peaufinant le rôle du séducteur posé, crooner de
ces dames, et l'autre celui du zinzin pied au
plancher.
Evoquant les deux grands tournants de sa
carrière, Dean Martin déclarait: «Le premier,
c'est le jour où j'ai rencontré Jerry Lewis. Le
second, c'est le jour où j'ai quitté Jerry Lewis.
C'est grâce à ces deux événements que je suis
devenu un véritable acteur.» Le tandem est vite
repéré, d'abord à la télé en 1948, ensuite par
Hollywood où ils tournent leur premier film, Ma
bonne amie Irma de George Marshall en 1949. En
tout, ils feront seize films ensemble, mais le
sommet de leur couple sera Artistes et modèles
de Frank Tashlin. Leurs chemins se séparent en
1956.
Après l'échec de 10 000 Chambres à coucher
(Richard Thorpe, 1957) où il tenait le rôle
vedette, Dean Martin arrête pour un temps les
comédies. Il se dirige vers le mélodrame avec le
Bal des maudits d'Edward Dmytryk en 1958, en
compagnie de Monty Clift et de Marlon Brando.
C'est la même année qu'il tourne Comme un
torrent de Vincente Minnelli, avec, pour
partenaires, Shirley MacLaine et Frank Sinatra.
Dans ses mémoires, l'actrice se souvient de cette
année 1958 et du Rat Pack qui, à l'époque, était
maître de Las Vegas. «J'ai toujours pensé que
Dean n'avait jamais été aussi bon acteur que dans
le film de Minnelli. Il ressemblait énormément à
son personnage, un solitaire qui avait son propre
code de l'honneur et qui ne faisait pas de
compromis.»
Les mémoires de Shirley MacLaine ont aussi
l'avantage, celui de cerner d'un peu plus près la
personnalité et les amitiés du crooner de Vegas.
Une caricature de dur, bourré d'a priori et de
préjugés, maniaque sur sa garde-robe et sur son
eau de toilette Woodhue de Fabergé, terrorisant
les garçons d'étage à toute heure de la nuit,
ricanant des prétentions artistiques de Vincente
Minnelli qualifié de «gonzesse». Mais pas du
genre, non plus, à se coucher devant ses amis
maffieux propriétaires des nombreux night-clubs
où il se produisait. Un an après le film de Minnelli,
en 1959, Howard Hawks en fait Dude, l'adjoint
déchu du shérif Chance, l'ivrogne en quête de
réhabilitation de Rio Bravo, où, en pleine
déglingue, il donne une réplique formidable à
John Wayne. En 1960, dans les Trois Sergents de
John Sturges, remake inattendu de Gunga Din, le
Rat Pack Frank Sinatra-Dean Martin-Peter
Lawford-Sammy Davis Jr. est reconstitué.
Si la rupture avec Jerry Lewis a conduit Dean
Martin à mener une carrière solo au cinéma, elle
aura aussi donné un sérieux coup de pouce au
chanteur. C'est à la même époque, vers la fin des
années 50, que Dean Martin devient l'un des
crooners favoris des Américains, au coude à
coude avec son ami Frank Sinatra. Everybody
loves somebody sometimes, The Chapel in the
Moonlight, sans oublier l'indispensable Volare,
autant de tubes taillés sur mesure pour sa voix
de baryton dont il use avec décontraction, relax
même en smoking et noeud pap'.
La vraie qualité de Dean Martin, et son vrai
défaut, c'est de n'avoir jamais pris sa carrière
au sérieux. A tel point qu'il se parodie avec talent
et conviction dans Embrasse-moi idiot de Billy
Wilder en 1964. Il y incarne Dino, un crooner
séducteur qui ne séduira pas du tout les ligues de
décence américaines. Le film est un flop
commercial complet dont Billy Wilder se
remettra difficilement. De cet échec, Dean
Martin tire une autre conclusion: dorénavant, il
cachetonnera avec plus ou moins de bonheur. Au
nombre de ses réussites relatives, on compte les
trois épisodes de Matt Helm, sorte de James
Bond à l'américaine qu'il peut jouer un verre à la
main. Il tourne quelques westerns dont deux
valables, les Quatre fils de Katie Helder et Cinq
cartes à abattre, sont signés Henry Hathaway.
A partir de 1965, il passe le plus clair de son
temps à la télé, sur la chaîne NBC, à animer le
Dean Martin Show qui durera huit ans. Le tandem
avec Jerry Lewis est reformé le temps d'un
téléthon en 1976.
Son biographe Nick Tosches raconte, dans Dino,
le livre qu'il lui consacra en 1992, que, vers la fin
des années 80, Dean Martin s'était retiré de la
vie mondaine dans son manoir de Bel Air. Il
regardait inlassablement des vieux westerns,
écoutait des disques, mais jamais les siens. La
mort de son seul fils, l'acteur et musicien rock
Dean Paul Martin, en 1987, dans un accident
d'avion, n'est sans doute pas étrangère à cette
retraite. Même Frank Sinatra n'arrivera pas à le
faire sortir de sa tanière pour une tournée
spéciale du Rat Pack.
Shirley MacLaine, qui avait eu le coup de foudre
pour Dean Martin, raconte dans ses mémoires:
«Dean s'était abîmé. Je ne l'avais pas vu depuis
des années, il était fantomatique, son teint était
pâle, grisâtre. (...) Dean ne va plus nulle part
maintenant. Il vit tout seul et ne semble pas avoir
envie de remonter sur scène, même s'il pourrait
encore aujourd'hui remplir une salle à Las Vegas.
De temps en temps, je l'aperçois dans son
restaurant italien préféré de Los Angeles. Il y a
toujours une place de libre en face de lui, mais
personne ne s'y assied parce qu'il n'attend
personne. Il passe ses journées à regarder la
télévision et il fait ce qu'il a toujours voulu faire:
rien.» Dean Martin est mort lundi 25 décembre
1995 à Los Angeles à l'âge de 78 ans, des suites
de problèmes respiratoires aigus.
Peter Sydney Ernest Aylen, qui n’est pas encore
Peter Lawford, naît le 7 septembre 1923 à
Londres. Il est le fils d’un héros anobli à la fin de
la première guerre mondiale, Sir Sydney Turing
Lawford, devenu par ailleurs un acteur de
théâtre, et de May Sommerville Bunny. Mais tout
est déjà compliqué pour lui dès le départ …
Au moment où il est conçu, ses parents sont
mariés chacun de leur côté. Aylen est donc le nom
du premier conjoint de sa mère. Sydney et May,
une fois libres, se remarieront . Toutefois, le
scandale obligera le couple à quitter l’Angleterre.
Peter ignorera le détail de ces secrets de famille
et n’apprendra l’entière vérité qu’à l’âge de 27
ans! Sa mère était une personne un peu
particulière: pour une raison bien à elle, elle
s’obstinait à habiller son petit garçon en fille !
Bien que très jeune, il en souffrit et cela resta
marqué en lui, expliquant peut-être bien des
choses …
L’éducation qu’il reçoit est raffinée …un vrai petit
Lord dont l’instruction lui est dispensée par un
précepteur particulier: il ne va pas à l’école. De sa
jeunesse, il gardera toujours cette élégance très
british.
Il a 7 ans quand il tourne en Angleterre dans le
film «Poor Old Bill» de Monty Banks. Puis à 8 ans,
c’est «A Gentleman of Paris» de Sinclair Hill.
Mais la législation anglaise interdit aux enfants
de moins de 14 ans de travailler. Tout s’arrête
donc là ! Devenu adolescent, Peter suit des
études en France, à Grasse exactement; il
parlera ainsi notre langue, mais également
l’espagnol et l’italien. Avant de se fixer
définitivement aux USA, les Lawford sillonnent le
monde à bord de grands bateaux. Le jeune Peter
connaît ainsi les lieux mythiques de l’époque, Paris
et notre côte d’Azur, Deauville, Sydney, Colombo,
Honolulu …
En Amérique, Les Lawford sont bien accueillis par
la communauté de Palm Beach, en Floride d’abord,
puis en Californie, où ils mènent une vie aisée. Un
accident va marquer l’enfance de Peter : en
courant, il passe le bras à travers une vitre et se
blesse sérieusement. Les médecins pourront
éviter l’amputation mais cette blessure le privera
pour toujours de l’usage de sa main droite, ce qui
lui évitera la mobilisation pendant la seconde
guerre mondiale. A toute chose malheur est bon !
Cette blessure va, en fait, être une aubaine pour
sa carrière d’acteur. Hollywood voit tous ses
comédiens incorporés dans l’armée et Peter sait
profiter des opportunités qui se présentent à lui,
puisqu’il est disponible. C’est ainsi qu’il signe un
contrat d’exclusivité avec les studios MGM. Sa
mère, May, fait encore des siennes: En cachette
de Peter, elle insiste auprès de Louis B Mayer, un
des moguls de la MGM, pour être reconnue et
payée comme assistante personnelle de son fils.
Comme cela lui est refusé, elle va prétendre que
Peter est homosexuel et qu’il a besoin d’être
encadré … Ce qui constitue, on en conviendra, une
étrange raison. Le jeune homme gardera toujours
une gêne vis-à-vis des indélicatesses de sa mère
et leurs relations en pâtiront. Sa première
apparition sur les écrans américains, il la fit dans
«Lord Jeff (Barreaux blancs)» (1938) avec le
touchant petit Frederic Bartholomew et Mickey
Rooney. En 1942, on le vit dans «A Yank at Eton»
aux côtés du même Mickey Rooney. Jolis succès …
En 1943, il apparaît discrètement dans 14 films,
campant içi et là une silhouette parfois difficile à
découvrir («Corvette K-225», …). En 1944 on le
remarque plus particulièrement dans «The White
Cliffs of Dover (Les blanches falaises de
Douvres)» (1944) dans lequel il campe un jeune
soldat de la 2e Guerre mondiale. Il enchaîne en
1945 avec un gros succès populaire «Le fils de
Lassie» (1945) , le célèbre chien colley ! La même
année, c’est l’étrange «Portrait de Dorian Gray»
(1945) d’Albert Lewin, d’après le livre d’Oscar
Wilde, avec Hurd Hatfield et Georges Sanders.
Peter y joue David Stone. En 1947, il a pour
partenaire le craquant petit Butch Jenkins dans
«My Brother Talks to Horses» (1947). Tout un
programme ! Il devient peu à peu une immense
vedette dont le fan club explose. Il est la
coqueluche de toutes les femmes américaines qui
tombent sous le charme de ce séducteur au
sourire enjôleur et aux yeux câlins et malicieux.
Il reçoit chaque semaine des milliers de lettres
enflammées! Il continue à tourner des films
comme «Les quatre filles du Docteur March»
(1949), où il incarne le sémillant Laurie dans
cette histoire romancée , entouré de June
Allyson, Elisabeth Taylor, Janet Leigh et
Margareth O’Brien. Nous pouvons également
évoquer au passage la tendre histoire racontée
par Ernst Lubitsh, «Cluny Brown (La folle
ingénue)» (1946) ; il a comme partenaires
prestigieux Charles Boyer et la ravissante
Jennifer Jones. Evoquons également la plaisante
réalisation de Stanley Donen, «Royal Wedding
(Mariage royal)» (1950) avec Fred Astaire et
Jane Powell. A la fin des années 50, il est, aux
côtés de la jolie Phyllis Kirk, le héros de la série
«The Thin Man», narrant les aventures de Nick
et Nora Charles, héros incarnés à maintes
reprises au cinéma par William Powell et Myrna
Loy. Le feuilleton fera les beaux jours de la
télévision française dans les années 60 sous le
titre de «Monsieur et Madame Détective». Il
conjugue tous les talents puisqu’on le voit chanter
et danser, ce qui lui permet de figurer dans des
films-comédie musicales comme «Good News»
(1947) et «Easter Parade» (1948), toutes deux
réalisées par Charles Walters …
Sur le plan sentimental, Peter est un homme à
femmes ; il les aime toutes, qu’elles soient du
monde du spectacle ou de la politique ! La liste
des conquêtes amoureuses qu’on lui prête est
très très longue : Ava Gardner, June Allyson,
Lana Turner, Janet Leigh, Rita Hayworth, Lucille
Ball, Anne Baxter, Judy Holliday, Gina
Lollobrigida, Judy Garland, Marilyn Monroe,
Grace Kelly, Kim Novak, Lee Remick, Evelyne
Keyes, Elizabeth Taylor, Nancy Reagan et même
sa belle-sœur, Jacqueline Kennedy-Onassis. Il a
aussi été rapporté que Peter aurait eu le désir
d’épouser la belle actrice noire Dorothy
Dandridge, disparue tragiquement en 1965 d’une
overdose de médicaments. Mais l’intolérance
raciale des années 1950 n’aurait pas admis cette
union et leur carrière respective en aurait
souffert.
En 1954, il se marie avec Patricia Kennedy, la
sœur du futur président, qui lui donnera quatre
enfants : Christopher (1955) qui deviendra
acteur, Sydney(1956), Victoria (1958) et Robin
Elizabeth (1961). Tout naturellement, il fera
campagne dans le Parti des Démocrates pour son
beau-frère, John F Kennedy, avec le “Rat Pack”,
le fameux clan Sinatra. Evoquons un instant
l’amitié qui liait Peter à Frank Sinatra, une
relation dans le style "Je t’aime moi non plus" !
Très proches pendant un temps, ils se
brouilleront à cause d’un dîner de Peter avec la
belle Ava Gardner, puis se réconcilieront pour se
fâcher à nouveau …
Le “Rat Pack”, c'est ce clan que l’on retrouve dans
«Ocean’s 11» (1960) et dans «Sergeants 3»
(1962). Composé de Sinatra, Lawford, Sammy
Davies Junior , Dean Martin et Joey Bishop, il a
une réputation un peu sulfureuse (on le
soupçonnera d’un tas de choses …). Il est placé
directement dans l’entourage du Président qui
sera assassiné en 1963, et de Robert Kennedy,
tué lui aussi. On connaît l’histoire … Il vécut
également dans l’entourage de Marylin Monroe,
décédée d’un empoisonnement en 1962 ; cause
officielle du décès: suicide …
C’est Peter qui présentera Marylin lors de la
fameuse soirée où cette dernière entonnera le
célèbre «Happy Birthday Mister President». On
sait qu’il aura prêté sa maison de Malibu pour
favoriser la liaison, devenue officielle depuis, du
président avec la blonde actrice. On a prétendu
que Peter, accompagné de son beau-frère Robert
Kennedy, avait été le dernier à la voir vivante …
Mais cela n’a jamais été confirmé. Ce qui est sûr,
c’est que le “Rat Pack” n’a pas été toléré aux
obsèques de l’actrice en 1962, sur décision de
l’ancien mari Joe Dimaggio, le seul homme sur
lequel la blonde actrice pouvait compter !
Côté cinéma, au début des années 60, on put voir
Peter Lawford dans «Exodus», où il campe le
Major Calwell, ainsi que dans «The Longest Day
(Le jour le plus long)», dans la peau de Lord
Lovat. Une anecdote à propos de ce film : un jour,
le réalisateur Ken Annakin le vit arriver en
smoking et nœud papillon blanc sur le plateau.
L'acteur se justifia par ces mots: "Ma pureté
vestimentaire me permet d’oublier un instant que
je vais devoir me jeter dans la boue, afin que
Hollywood vous félicite pour votre film". Suivront
d’autres rôles de second plan, dont le dernier
dans «Where is Parsifal ?» en 1983, où il
retrouve Tony Curtis. Sa carrière au cinéma est
riche d’environ 55 longs métrages. Mais les
choses commencent à se gâter pour lui … L’échec
de son mariage avec Patricia K., la mère de ses
enfants, ses brouilles avec Sinatra, la mort
entourée de mystères de Marylin, l’assassinat de
John et de Robert Kennedy, sa fortune qui fond
comme neige au soleil, tout cela va le déstabiliser
fortement et faire que sa carrière va s’enliser
vers la fin des années 60 …
Il tourne encore, certes, mais n’est plus sollicité
pour de grands rôles et se voit obligé de se
contenter de participations comme "guest star"
dans des séries télévisées. On le voit ainsi dans
«L’île fantastique», «Ma sorcière bien aimée»,
«Le Virginien» … Il apparaît dans des shows de
variétés, celui de Doris Day, le Judy-Garland
show … Il prête son concours à des jeux comme
«Pyramide» ou «Password». Il décroche aussi de
petits contrats publicitaires …
En 1966 Patricia Kennedy demande le divorce
"pour infidélité et intempérances dues à l’alcool".
Comme il le dira lui-même bien après: "La vie n’a
plus jamais été la même, c’est comme si ma vie
s’était mise en veilleuse". En 1971, il épouse en
secondes noces une très jeune femme de 26 ans
sa cadette, Mary Rowan, mais divorce à nouveau
en 1975. Il prend alors comme troisième épouse,
en 1976 et pour deux ans seulement, Deborah
Gould. Finalement il se marie pour la quatrième
fois en 1984 avec Patricia Seaton qui aura du mal
à rester avec lui tant il se laissera aller, mais qui
sera néanmoins sa veuve. Il décède en effet le 24
décembre 1984, au Cedars Sinaï Hopital de Los
Angeles d’un arrêt cardiaque. Il a 61 ans et
termine sa vie de façon triste et lamentable; ses
échecs sentimentaux, son refuge dans l’alcool et
dans la drogue (il était atteint d’une cirrhose du
foie), sa volonté de se laisser aller en ne se lavant
plus, en vivant dans une maison immonde
abandonnée aux chats … auront précipité sa fin.
"Peter avait vieilli de 20 ans ces toutes dernières
années" rapportera Liz Taylor qui fut l’une des
dernières à l’avoir vu à l’hôpital. Elle témoignera
encore que dans les derniers moments, il
demandera à ce qu’on lui passe son plus beau
costume, comme pour retrouver le jeune "Lord
Gentlemen" qu’il aurait voulu être toute sa vie. A
ses obsèques, un bon nombre de cousins du côté
Kennedy se retrouveront pour un dernier adieu,
mais son fils Christopher confirma récemment
qu’aucun membre du “Rat Pack” ne fut présent.
Ses cendres furent déposées au Cimetière de
WestWood , non loin de la sépulture de Marylin
Monroe. Mais un litige avec l’administration du
cimetière fera qu’il sera exhumé et que ses
cendres seront finalement immergées dans le
Pacifique par sa veuve Patricia Seaton Lawford.
Même mort, il était instable! Quand on parcourt
l’histoire de sa vie, on ne peut s’empêcher de
penser: "Quel dommage!". Peter Lawford avait
tout pour lui: du talent, un physique séduisant,
une épouse jolie et de beaux enfants, des
opportunités, des relations, une place dans la
société … et tout a tourné au drame ! Il a été
davantage connu comme “le Beau-Frère” - le
"Brother in Law … Ford", comme l’appelait Sinatra
- et le charmeur du “Rat-Pack”, le joli-cœur
d’Hollywood. Cependant, il reste des zones
d’ombre quant à son rôle dans les relations avec
les frères Kennedy assassinés et dans le suicide
de Marylin. Ainsi sa fin tant sur le plan personnel
que sur le plan professionnel aura été sinistre ! Il
n’aura pu ou su trouver vraiment le bonheur.
C’était pourtant un comédien très attachant et
humain qui avait comme mauvaises compagnes
l’alcool et la drogue qui l’ont détruit
complètement !
Dans Artists and Models (1955) de Frank Tashlin,
Jerry Lewis ne m’aimait pas en costume de bain
jaune. Parce que j’avais de jolies jambes, et lui
non ! Il était furieux, est parti dans sa loge et ne
voulait plus en sortir. Et le président de la
Paramount a dû venir sur le plateau pour l’obliger
à travailler avec moi. Je sais qu’ici vous adorez
Jerry Lewis, mais il était parfois impossible.
Parfois…
À propos de Some Came Running (1958) de
Vincente Minnelli : Je vais vous dire un secret
que personne ne connaît. Tous les membres du «
Rat Pack » étaient homosexuels ! Tous, sauf moi
!... C’étaient des gens formidables. Le seul
problème, c’était le « pas de sexe ». Si j’en avais
envie, on interdisait à mon partenaire de
m’approcher. Je leur appartenais. J’étais leur
mascotte. Ils partageaient avec moi leurs idées,
leur humour et leur vanité. Ils m’ont appris
énormément de choses qui m’ont été utiles au
théâtre. Vous êtes trop jeunes, mais je me suis
produite deux fois sur scène, ici, à Paris. Ils
m’ont montré comment m’y sentir à l’aise. Ils
savaient s’abandonner complètement devant un
public. Et c’est ça que celui-ci adorait chez eux.
Je pense que Dean Martin est meilleur dans ce
film que dans tous les autres qu’il a tournés. J’ai
connu James Jones (l’auteur du roman Some
Came Running, NDLR) à Paris. Il avait un
appartement en face de Notre Dame. Il tenait à
ce que je joue Ginnie. Dans le livre, le personnage
qu’interprète Frank Sinatra, Dave, se fait tuer.
Pour vous donner une idée du pouvoir de Sinatra,
il a appelé le studio et leur a dit : « Tuez la môme.
Comme ça, le film sera nominé ! » Et il a eu raison
! (Shirley MacLaine fut nommée aux oscars
comme meilleure actrice et le film obtint quatre
autres nominations, NDLR).
Le légendaire chanteur américain Frank Sinatra a
servi de transporteur de fonds pour la Mafia, et
il a même failli être arrêté en possession d'une
valise contenant 3,5 millions de dollars en liquide.
C'est la thèse développée dans sa nouvelle
biographie, écrite par Anthony Summers et
Robbyn Swan, dont des extraits ont été publiés
mardi 3 mai par le magazine Vanity Fair. Sinatra :
la vie devrait sortir le 16 mai aux Etats-Unis.
Cette anecdote, racontée aux auteurs par le
comique Jerry Lewis et rapportée dans le livre,
est l'un des nombreux éléments qui étayent la
thèse. "Il s'était porté volontaire pour être leur
coursier, déclare Lewis, cité dans l'ouvrage. Et il
a failli se faire attraper une fois (...) à New
York." D'après le comédien, Frank Sinatra s'était
présenté à la douane avec une valise contenant
"trois millions et demi de dollars en coupures de
cinquante". Les douaniers avaient voulu fouiller
cette valise, mais ils avaient finalement renoncé
en raison de l'attroupement provoqué par la
présence de la star. Sinon, dit Lewis, "on n'aurait
plus jamais entendu parler de lui". Frank Sinatra
a toujours démenti tout lien avec le crime
organisé. Des documents du FBI rendus publics
en décembre 1998, sept mois après sa mort,
dépeignent toutefois le chanteur comme un ami
proche de Sam Giancana, parrain présumé de la
mafia de Chicago. Ces documents du FBI
laissaient également entendre qu'il avait eu des
contacts avec Lucky Luciano lors d'un voyage à
Cuba en 1947 et qu'il avait été soutenu à ses
débuts par un racketteur du New Jersey nommé
Willie Moretti. Toutefois, le magazine Vanity Fair
précise que les auteurs de la biographie
n'affirment pas que Jerry Lewis a
personnellement assisté à cette scène. D'après
Lewis, cette anecdote se serait déroulée peu
après l'extradition de Luciano des Etats-Unis
vers l'Italie, en 1946. Sans doute les jeunes gens
âgés aujourd’hui d’une vingtaine d’années ont-ils
du mal à imaginer les élans d’enthousiasme que
Lewis pouvait susciter il y a trente ans lorsqu’il se
produisait à l’Olympia. La fin de sa carrière,
plutôt lamentable — les dernières lignes de sa
filmographie d’acteur incluent par exemple le
chef-d’œuvre de Philippe Clair Par où t’es rentré,
on t’a pas vu sortir —, a contribué à le faire
tomber quelque peu dans l’oubli. Mais dans les
années soixante-dix, la télévision n’hésitait pas à
lui consacrer une après-midi entière, telle
organisation caritative française l’engageait pour
animer un téléthon, et lui ne manquait pas de dire
à quel point il était heureux d’être si bien compris
par la France quand il était si mal compris dans
son propre pays. Il avait même ouvert à Paris un
cinéma « Jerry Lewis » qui devait être le premier
d’une chaîne dont la programmation serait
exclusivement « jeunesse et famille ».
Son récit autobiographique Dean et moi — Une
Histoire d’amour ne traite, comme l’indique son
titre, que des années pendant lesquelles il forma
avec Dean Martin un tandem célèbre, mais, si
courte qu’ait pu être cette période (un peu moins
d’une décennie), elle fut glorieuse — le duo
Martin & Lewis était aussi célèbre que le duo
Laurel & Hardy — et son évocation suffit à mieux
nous faire comprendre pourquoi l’enthousiasme
des Français pour Jerry n’avait d’égal que le
dédain de ses propres compatriotes à son égard.
Officiellement, nous avons affaire à une variation
sur le thème « Eurydice, reviens-moi ». Cinquante
ans plus tard, non, Jerry ne comprend toujours
pas pourquoi, alors qu’ils s’entendaient si bien et
qu’ils étaient si indissociables, Dean et lui ont un
jour décidé de se séparer. En fait, il feint de ne
pas comprendre, puisque, au terme d’une
laborieuse introspection étalée sur plus de deux
cents pages, il parvient exactement à l’explication
qui avait été donnée de leur « divorce » dès la fin
des années soixante par plusieurs critiques
cinématographiques : Dean était le clown blanc,
Jerry était l’auguste. Autrement dit, Jerry
semblait être l’imbécile des deux. Mais, dans la
réalité, la situation était vite devenue
parfaitement intenable pour Dean Martin, dans la
mesure où Jerry Lewis était la tête pensante du
tandem, celui qui concevait et écrivait les
sketches, celui qui ne se contentait pas de jouer,
mais qui se penchait aussi sur les aspects
techniques du cinéma. Martin allait poursuivre
une assez brillante carrière après leur
séparation, mais toujours en tant que chanteur et
comédien, tandis que Lewis allait immédiatement
passer à la réalisation, et souvent se montrer
digne héritier de son maître Frank Tashlin dans
sa manière de repenser la narration
cinématographique traditionnelle.
Intro-rétrospection, répétons-le, juste sans
doute, mais sans grand intérêt, puisqu’elle ne
peut s’adresser qu’à des aficionados qui
connaissent déjà tout cela par cœur. En
revanche, Dean et moi contient sur la vie même
de Lewis un certain nombre d’éléments qui ne
manquent pas de surprendre. Longtemps on avait
cru que Jerry était un naïf, un pur. Que le dissipé
des deux, l’amateur de whisky et de femmes,
c’était Dean Martin. Or il appert que Lewis n’avait
rien à envier à son camarade. Certes, il a, dans un
chapitre de son livre, le mérite de dire les choses
très clairement : il défie qui que ce soit de
prouver qu’on pouvait se produire il y a cinquante
ans dans un cabaret américain sans faire ami-ami
avec la mafia. Il fallait même parfois, pour régler
certaines questions « administratives », appeler
directement tel ou tel capo. On veut bien le
croire sur parole. Mais on a du mal à accepter
rétrospectivement cette image de garçon sage
(pour ne pas dire d’enfant attardé), d’époux
fidèle et de bon père de famille qu’il affichait en
toute occasion quand, dans les coulisses, il avait
les fréquentations qu’il avait et était prêt à
sauter sur n’importe quel jupon. En un mot, Jerry
Lewis apparaît dans Dean et moi comme un
disciple de John Kennedy.
Et c’est sans doute là qu’il convient de trouver
l’origine du mépris dans lequel les Américains ont
toujours tenu ce pseudo-grand enfant. On
accepte beaucoup de choses outre-Atlantique,
mais on n’accepte pas l’hypocrisie. Certains
présidents sont même « tombés » pour cela. En
France, au contraire, où le cynisme n’est pas loin
de passer pour une qualité, on avait gentiment
étouffé l’affaire quand, dit-on, le gentil Jerry,
après quatre jours passés à Paris pour un
téléthon, avait laissé derrière lui une ardoise de
400.000 francs dans l’hôtel où on l’avait logé.
Visiblement, il ne s’était pas contenté de vider le
mini-bar et avait donné une acception très large à
l’expression room service. Sans doute avait-il
souhaité réaliser dans la réalité un remake
flamboyant de son premier film en tant que
réalisateur, The Bellboy. En français, le Dingue
du palace.
Samuel George Sammy Davis Jr. naît dans le
quartier de Harlem à New York. Il est le fils
d'Elvera Sanchez, une danseuse, et de Sammy
Davis Sr., un artiste touche-à-tout afro-
américain. Le couple gagne sa vie en jouant dans
des comédies populaires au théâtre. Nourrisson,
il est élevé par sa grand-mère paternelle. Le
petit Sammy n'est âgé que de 3 ans lorsque ses
parents divorcent. Pour éviter de perdre la garde
de son fils, Sammy Sr. l'emmène avec lui en
tournée. Au sujet de sa mère, Sammy Davis Jr.
prétendra toute sa vie qu'elle était porto-ricaine,
mais l'un de ses biographes affirme que celle-ci
était en fait d'origine cubaine. Sammy aurait
menti pour éviter d'être confronté aux
sentiments anti-cubains de l'Amérique des
années 60, à leur apogée après la crise des
missiles en 1962.
Enfant, il apprend la danse grâce à son père et à
son « oncle », Will Mastin, le leader de la troupe
où danse Sammy Sr. Bientôt, le jeune Sammy Jr.
rejoint son père et Will Mastin pour former le
Will Mastin Trio. Tout au long de sa carrière,
Sammy Davis Jr. reversera une partie de ses
cachets aux membres de son ancien groupe. Son
père et Will Mastin font tout pour protéger
l'enfant du racisme ambiant. Ils lui expliquent,
par exemple, que les railleries dont il est victime
pendant la Seconde Guerre mondiale sont
l'expression de la jalousie. Sammy Jr., qui est
enrôlé dans les forces américaines, se voit alors
confronté au racisme pour la première fois. Il
racontera plus tard : « La nuit, le monde était
différent. Ce n'était plus une question de
couleur. C'est là que je me suis rendu compte que
mon père et Will m'avaient protégé jusque-là. Ils
avaient espéré que je puisse échapper aux
moqueries et à la haine. Je leur en étais
reconnaissant, mais ils avaient eu tort. C'était
comme si j'étais passé par une porte battante
pendant 18 ans, une porte qu'ils avaient
secrètement toujours laissé ouverte. » Malgré
les railleries, Sammy Jr. rejoint une unité de
divertissement pendant son service militaire, et
découvre que les projecteurs constituent une
sorte de bouclier contre le racisme. « Mon talent
était une arme, une force, un moyen de me
défendre. C'était le seul moyen dont je disposais
pour tenter de faire réfléchir la personne en
face de moi », a-t-il déclaré. De retour à la vie
civile, il participe à des spectacles de danse et de
chant, et commence à connaître le succès. Il finit
par se faire repérer par une maison de disques et
enregistre un premier album en 1954, Starring
Sammy Davis Jr. Un deuxième disque, Just for
lovers paraît l'année suivante. En 1956, alors que
sa carrière décolle, il décroche un second rôle à
Broadway dans la comédie musicale Mr.
Wonderful aux côtés de son père et de Will
Mastin. Le spectacle est un succès, et connaîtra
près de 400 représentations. En 1959, son vieil
ami Frank Sinatra l'invite à rejoindre le Rat Pack,
un groupe créé et emmené par The Voice, et dont
Sammy Davis Jr. et Dean Martin constituent les
membres les plus populaires auprès du public. Le
Rat Pack enregistre des dizaines de disques et
tourne de nombreux films de qualité inégale,
parmi lesquels L'Inconnu de Las Vegas (Ocean's
Eleven) en 1960 ou Les Sept Voleurs de Chicago
(Robin and the Seven Hoods) en 1964. De 1960 à
1966, la troupe (qui comprend de nombreuses
autres stars de l'époque comme Peter Lawford ou
Joey Bishop) joue à guichets fermés dans toute
l'Amérique avec un spectacle mêlant musique et
comédie. Le Sands Hotel de Las Vegas, véritable
quartier général du Rat Pack (et propriété de
Frank Sinatra) voit défiler les plus grandes
célébrités des années 60 (y compris des hommes
politiques) qui viennent assister à des
représentations faisant de la ville du Nevada le
centre du monde du divertissement. Las Vegas
n'est alors qu'un vaste terrain de jeu sans autre
distraction que les nombreux casinos.
Devenu une star incontournable, Sammy Davis Jr.
refuse de jouer dans les salles qui pratiquent la
ségrégation. Ces refus auraient participé à
l'arrêt des discriminations dans les clubs de Las
Vegas et Miami Beach, et dans les casinos de
l'État du Nevada. Sa carrière faillit se briser le
19 novembre 1954 : il est victime d'un accident
de voiture sur un passage à niveau de la Route 66
à hauteur de San Bernardino (Californie), alors
qu'il se rend à l'enregistrement du générique du
film de Tony Curtis La Police était au rendez-
vous (Six Bridges to Cross). Il échappe de
justesse à la mort mais perd l'usage de son œil
gauche (il portera un œil de verre jusqu'à sa
mort). Pendant son séjour à l'hôpital, son ami
Eddie Cantor lui parle des points communs entre
la condition des noirs américains et le peuple juif.
Davis se convertit finalement au judaïsme après
la lecture d'un livre sur l'histoire des Juifs,
toujours pendant sa convalescence. Un
paragraphe évoquant la persévérance dont les
Juifs ont fait preuve, le marque particulièrement
: « Les Juifs ne peuvent pas disparaître. Trois
millénaires d'enseignement prophétique les ont
résignés, et ont fait naître en eux un désir de
vivre qu'aucune tragédie ne pourrait anéantir. ».
Dans ses différentes autobiographies, Sammy
décrit un style de vie dissolue, où se mêlent
alcool, cocaïne et femmes. Il fait également état
de problèmes financiers réguliers. En 1960, il
crée la polémique en épousant l'actrice d'origine
suédoise May Britt, dans une Amérique encore
profondément ségrégationniste. Il reçoit des
lettres de menaces après avoir été choisi pour
jouer à Broadway dans la comédie musicale
Golden Boy en 1964. Ce qui ne semble pas ternir
l'enthousiasme des fans : le spectacle est un
succès (au début) mais s'arrête finalement après
quelques représentations. Les mariages
interraciaux sont alors interdits par la loi dans 31
États, des lois abolies par la Cour suprême
américaine en 1967. May Britt donne naissance à
une fille et le couple adopte deux autres enfants.
Sammy, qui enchaîne les spectacles, passe peu de
temps avec sa femme. Il avoue également
entretenir une relation avec la chanteuse Lola
Falana (sa partenaire dans Golden Boy), ce qui
précipite le divorce du couple prononcé en 1968.
Cette même année, Sammy Davis Jr. commence à
fréquenter Altovise Gore, une danseuse
rencontrée lors d'un show TV. Ils se marient en
1970 lors d'une cérémonie célébrée par le
révérend Jesse Jackson, et resteront unis
jusqu'à la mort de Sammy en 1990. Il est l'une
des premières célébrités masculines à admettre
publiquement son goût pour les séries télé à l'eau
de rose, particulièrement celles diffusées sur
ABC. Un aveu qui lui permet de décrocher un
petit rôle de toxicomane dans la série Hôpital
central (General Hospital), ainsi qu'une apparition
régulière dans la série On ne vit qu'une fois (One
Life to Live) dans la peau de Chip Warren, un rôle
pour lequel il est nommé aux Daytime Emmy en
1980 (les Daytime Emmy récompensent les
programmes diffusés en journée aux États-Unis).
Peu avant sa mort, Sammy Davis Jr. se voit
récompensé par la communauté noire lors d'une
émission de télévision. À la surprise générale, il
remercie Jésus pendant son discours, ce qui ne
manque pas de provoquer une polémique
finalement atténuée lorsque l'artiste explique
que la phrase avait été sortie de son contexte, et
ne faisait pas référence à ses convictions
personnelles. Atteint d'un cancer de la gorge,
Sammy Davis Jr. meurt à Beverly Hills
(Californie) le 16 mai 1990 (le même jour que Jim
Henson) à l'âge de 64 ans, suite à des
complications liées à sa maladie. Il est enterré au
cimetière du Forest Lawn Memorial Park de
Glendale (Californie), aux côtés de son père et de
Will Mastin.
Une vente aux enchères est organisée peu après
sa mort afin de régler ses nombreuses dettes,
notamment des arriérés d'impôts réclamés par
l'État Fédéral.
Faisant sa première apparition à la télévision en
1948, Joey Bishop est surtout reconnu pour être
l’animateur de nombreuses émissions de variétés
américaines. Il a animé, entre autres ‘The
Tonight Show Starring Johnny Carson’ et ‘The
Joey Bishop Show’. Joey Bishop est le dernier
survivant du ‘Rat Pack’, dirigé par Frank Sinatra
et dont faisait partie Dean Martin, Sammy Davis
Jr et Peter Lawford. ‘L’Inconnu de Las Vegas’,
dans lequel il jouait, a inspiré le film ‘Ocean’s
Eleven’. Joey Bishop est décédé en 2007.
Histoire vraie: Joey Bishop venait de s'installer
dans sa chambre au septième étage de son hôtel
de Miami Beach, tandis que Frank, Sammy Davis
Jr., Dean Martin et Peter Lawford avaient été
vérifiés leurs suites. Quand Frank a demandé à
Sammy où Joey était, et que Sammy lui a dit au
septième étage, Sinatra a appelé immédiatement
la réception et a dit au directeur de l'hôtel
terrifié "A moins que Joey Bishop obtienne une
suite, il n'y aura pas de spectacle ce soir."
Immédiatement, Joey a entendu frapper à sa
porte.
"Je l'ouvre et une équipe de grooms viens en
courant," dit Joey. «On enlève les vêtements
dans le placard, un autre va jusqu'à la salle de
bain et un troisième vide les tiroirs. Un mot de
Frank et j'ai eu une suite."
A l'origine, le groupe s'est appelé The Clan, mais
a adopté le Rat Pack, par déférence pour Sammy
Davis Jr., qui était noir et s'était converti au
judaïsme. Chacun faisaient des apparitions
inattendues dans le public, par exemple, si Dean
faisait un spectacle, Sammy se montrait et
l’interrompait. Joey lève les yeux vers une photo
sur le mur du Rat Pack et ajoute avec une
mélancolie calme: «Nous étions inséparables."
Contrairement à l'image publique de Martin
(c'est-à-dire qu'il était un poivrot incroyable),
Joey prétend que chaque fois qu'il est apparu sur
scène avec une bouteille de J & B, le contenu
n'était rien de plus que le jus de pomme. Joey se
souvient aussi d’avoir tourné le film Texas Across
the River avec Dean. «Le directeur voulait que
nous fassions trois ou quatre prises sur une scène
et Dean lui a dit` Joey et moi ne sommes pas des
acteurs. Nous sommes des artistes-interprètes.
SAMMY: «Nous étions dans cette Rolls-Royce
faisant 90 kms quand un flic nous a sifflé. Le flic
a dit:` Mon Dieu, Sammy, Joey, vous faisiez du
90 '. J'ai dit: `officier, cet homme a un œil. Où
voulez-vous qu’il regarde, le compteur ou la
route?" '
Joey s'arrête à nouveau, puis il ajoute: «Personne
ne pouvait avoir un meilleur ami."
PETER-Joey se souvient d'un appel téléphonique
qu'il a reçu une fois de Lawford. Lawford lui a dit
qu'il savait que Joey était à la recherche d'un
nouvel agent et qu'il avait quelqu'un dans son
salon qui serait parfait pour le travail. Alors,
Joey a sauté dans sa voiture. Lawford avait une
maison sur la plage, et quand Joey est arrivé là, il
a découvert que le "manager" que Lawford lui
avait recommandé était JFK, dont Joey a fini par
être le maître de cérémonie lors du bal inaugural.
Joey a également mis des plaisanteries dans les
discours de John et Robert Kennedy et il se
souvient comment un journaliste du Temps l’avait
appelé pour lui demander s'il avait écrit une ligne
particulière que JFK avait utilisé dans son
discours la veille. Joey a répondu: «Si ils ont rit,
c’est que je l'ai écrit."
That's life
(That's life)
That's what all the people say
You're riding high in April, shot down in May
But I know I'm gonna change that tune
When I'm back on top, back on top in June
I said that's life
(That's life)
And as funny as it may seem
Some people get their kicks stomping on a dream
But I don't let it, let it get me down
'Cause this fine old world, it keeps spinnin' around
I've been a puppet, a pauper, a pirate, a poet, a
pawn and a king
I've been up and down and over and out and I know
one thing
Each time I find myself flat on my face
I pick myself up and get back in the race
That's life
(That's life)
I tell you, I can't deny it
I thought of quitting, baby but my heart just ain't
gonna buy it
And if I didn't think it was worth one single try
I'd jump right on a big bird and then I'd fly
I've been a puppet, a pauper, a pirate, a poet, a
pawn and a king
I've been up and down and over and out and I know
one thing
Each time I find myself layin' flat on my face
I just pick myself up and get back in the race
That's life
(That's life)
That's life and I can't deny it
Many times I thought of cutting out but my heart
won't buy it
But if there's nothing shaking come this here July
I'm gonna roll myself up in a big ball and die, my,
my
Everybody loves somebody sometime
Everybody falls in love somehow
Something in your kiss just told me
My sometime is now ...
Everybody finds somebody some place
There's no telling
Where love may appear
Something in my heart keeps saying
My some place is here ...
If I had it in my power
I'd arrange for every girl
To have your charm.
Then every minute, every hour
Every boy would find
What I've found in your arms.
Everybody loves somebody sometime
And although my dream was overdue
Your love made it well worth waiting
For someone like you ...
Musical Interlude
Everybody loves somebody sometime
And although my dream was overdue
Your love made it well worth waiting
For someone like you ...
In Napoli where love is king
When boy meets girl here's what they say)
When the moon hits you eye like a big pizza pie
That's amore
When the world seems to shine like you've had too
much wine
That's amore
Bells will ring ting-a-ling-a-ling, ting-a-ling-a-ling
And you'll sing "Vita bella"
Hearts will play tippy-tippy-tay, tippy-tippy-tay
Like a gay tarantella
When the stars make you drool just like a pasta
fagiole
That's amore
When you dance down the street with a cloud at
your feet
You're in love
When you walk down in a dream but you know
you're not
Dreaming signore
Scuzza me, but you see, back in old Napoli
That's amore
When the moon hits you eye like a big pizza pie
That's amore
When the world seems to shine like you've had too
much wine
That's amore
Bells will ring ting-a-ling-a-ling, ting-a-ling-a-ling
And you'll sing "Vita bella"
Hearts will play tippy-tippy-tay, tippy-tippy-tay
Like a gay tarantella
When the stars make you drool just like a pasta
fagiole
That's amore
When you dance down the street with a cloud at
your feet
You're in love
When you walk down in a dream but you know
you're not
Dreaming signore
Scuzza me, but you see, back in old Napoli
That's amore
Lucky fella
When the stars make you drool just like a pasta
fagiole
That's amore
When you dance down the street with a cloud at
your feet
You're in love
When you walk down in a dream but you know
you're not
Dreaming signore
Scuzza me, but you see, back in old Napoli
That's amore, (amore)
That's amore
FIN