Artistique: Isabelle Martinez Tel :06 92 03 98 26 Administration : Stephanie Lefort Tel : 06 82 83 26 07 Diffusion : Nicole Léonforte Tel : 06 92 56 52 38

Note d’intention

S’immerger dans l’œuvre de Beckett et se demander si notre incompréhension du monde n’est pas ce que l’on a, finalement, de plus authentique, regarder en face la question sans remède de l’existence sans chercher à y répondre… C’est dans ce terreau mental que l’art de cet auteur irlandais fouille, creuse sans relâche et sans espoir. Il me paraissait urgent de donner à entendre ses écrits dans cette ère de consumérisme vulgaire où la pensée se négocie à coup de réseaux sociaux, de commentaires et de « hashtags » dérisoires. En travaillant à notre prochaine création de la pièce « Oh les beaux jours » de Beckett, je me suis rendue compte qu’il est un auteur « mal connu » à la Réunion, objet de préjugés. Un auteur compliqué ? Beckett ? C’est mal connaître l’humour tordant de « Fin de partie » ou d’ « En attendant Godot » pour ne citer que ses pièces les plus connues. Certes on ne lit pas Beckett par n’importe quel bout. On ne l’entreprend pas entre deux courses ou pour passer le temps dans les embouteillages du littoral. Il exige une certaine disponibilité, une complicité attentive mais il reste de mon point de vu un auteur jubilatoire qui a marqué de façon capitale la littérature du XXème siècle. Sa pensée, son humour et sa langue déroutante ne se détournent jamais de la préoccupation profonde de ce qu’exister veut dire... Si cela veut dire quelque chose. Ses écrits font face à notre condition humaine avec une lucidité géniale. Même s’il devait sans doute penser ne pas être arrivé à dire, à dire quoi, comment dire ? « Folie que de croire, folie que de croire entrevoir…quoi ? » écrit –il dans son ultime poème ; même si ses tentatives de malmener le langage pour en extraire…quoi ? « Quelque chose ou rien, quelque chose qui commencerait à suinter » ; même si « écrire c’est mentir »… quand on a su comme lui, rendre ce mensonge si troublant et si comique à la fois, je me dis : voici un auteur devant lequel on ne peut passer son chemin. « Réfléchir c’est écouter plus fort » disait Molloy, personnage Beckettien…ne nous en privons pas : le théâtre nous permet cette disponibilité, cette attention. Comment dire ? Comment dire Beckett ? Comment mieux dire Beckett que par ses mots à lui ?

L'oeuvre de Samuel Beckett, c'est un éventail de styles littéraires et de sujets qui résonnent encore parmi les plus actuels. Beckett est porteur d'une modernité engagée, post-moderne pour certains mais surtout ancrée dans l'écriture comme lieu d'une résistance à toute habitude de complaisance subjective. La lecture de son œuvre montre comment Beckett nous entraine encore, toujours, dans l'étrangeté de l'être et dans la dimension poétique des traversées de langues. Ses jeux de l'autobiographie fictive, depuis le foisonnement et le labyrinthe des premiers romans jusqu'au minimalisme de ses dernières années, marquent l'histoire unique d'un prix Nobel qui remonte à 1969. S. Beckett (1906-1989)

Isabelle Martinez

« La grande clarté n'est pas nécessaire, une faible lumière permet de vivre dans l'étrange, une petite lumière fidèle. » Malone meurt

« A vrai dire, soyons au moins francs, il y a un bon moment déjà que je ne sais plus ce que je dis. C'est que j'ai l'esprit ailleurs. Je suis disculpé. Du moment qu'on à l'esprit quelque part, tout est permis » L’innommable

Son oeuvre explore la souffrance et le rire comme voies d'accès à l'étrangeté de l'être. Le modernisme dont Beckett a hérité, l 'a provoqué à trouver sa voix propre puis à la transformer en une écriture de l'inattendu et de l'insolite. Son écriture est d'un aspect singulier au même titre que l'écriture de Kafka, d'Artaud, de Pessoa, de Proust, de Brecht, de Woolf, ou de Joyce, entre autres, et comme eux, il s'est engagé dans la recherche d'une modernité désormais acquise et dont l'influence contemporaine est incontestable. On a souvent associé son œuvre au mouvement de l’absurde, surtout dans le théâtre. Cet absurde ne réfère pas au ridicule des dialogues, mais à une condition du monde telle que définie par Albert Camus (1913-1960) : L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde. C’est dans ce décalage entre l’individu et le monde que se situe la dimension absurde de la condition humaine.

Ce spectacle s’adresse à un tout public à partir de 15 ans et particulièrement aux lycéens afin de les sensibiliser à l’écriture géniale de cet auteur irlandais. Différents extraits de ses romans sont lus, d’autres joués. Autant de brèches ouvertes pour éveiller la curiosité du spectateur et l’inviter à entrer dans l’univers singulier de Samuel Beckett, la dimension poétique de sa langue, la drôlerie de ses perceptions et l’étrangeté de notre condition. On connaît le plus souvent ses célèbres pièces « En attendant Godot » ou « Fin de partie ». Nous avons choisi d’aborder ici ces romans, notamment la trilogie : « Molloy » « Malone meurt » « L’innommable » ainsi que « Premier Amour »

Pour aller jusqu'au bout de la vie et de la mort, de la conscience et de toute l'opacité de l'expérience humaine, Beckett nous entraine encore, toujours, dans des traversées de l'étrangeté de l'être.

« Il y a des fois, dit-il, où l’on est tenté de se laisser aller au découragement. » Molloy « Mais laissons là ces questions morbides et revenons à celles de mon décès » Malone meurt

Beckett a su substituer à l'Espoir une forme d'humour. En effet, là où l'art a prétendu distinguer tragédie et comédie, Beckett, comme Thomas Bernhard après lui, comme la vie, ne distingue pas : on joue, en attendant, la tragédie mais c'est, par là-même, une comédie. Voilà l'humanité de Beckett qui transcende immédiatement tout formalisme.

« Je me mis enfin à réfléchir, c’est à dire à écouter plus fort » Molloy

Bibliographie sommaire de Samuel Beckett

EN FRANÇAIS 1945 : Premier amour 1951 : Molloy (roman) 1952 : Malone meurt (roman) 1952 : En attendant Godot (pièce en deux actes) 1953 : L'Innommable (roman) 1955 : Nouvelles et Textes pour rien (1946-1950) 1957 : Fin de partie (pièce en un acte) 1957 : Acte sans paroles I 1961 : Acte sans paroles II 1961 : Comment c'est (roman) (1960) 1963 : Oh les beaux jours (pièce en deux actes) 1966 : Bing (1966) 1968 : Poèmes (1937-1949) 1970 : Le Dépeupleur (1968-70) 1976 : Pour en finir encore et autres foirades 1978 : Pas, suivi de Quatre esquisses (pièces) 1979 : Poèmes 1981 : Mal vu mal dit

EN ANGLAIS 1938 : Murphy (roman) 1953 : Watt (roman) 1957 : All That Fall 1958 : Krapp's Last Tape 1959 : Embers 1961 : Happy Days - Oh les beaux jours (pièce) 1962 : Words and Music - Paroles et musique 1963 : Play - Comédie (pièce) 1969 : Breath - Souffle (pièce) 1973 : Not I - Pas moi 1976 : Footfalls - Pas (pièce) 1982 : A Piece of Monologue - Solo 1981 : Rockaby - Berceuse 1983 : Worstward Ho - Cap au pire 1983 : What Where - Quoi où (pièce) 1984 : Quad (pièce), 1989 : Stirrings Still - Soubresauts (prose rédigée entre 1983 et 1986)

« Le tort qu’on a… »

Le spectacle existe en deux versions : - Une version salle (son et lumière) - Une version légère peut être jouée dans les salles de classe, médiathèques ou lieux non équipés. Ce spectacle a bénéficié du soutien de la Cité des Arts à St Denis lors d’un accueil en résidence en Juin 2016

Vidéos-reportages du spectacle

https://www.youtube.com/watch?v=VwSciGUIv4I

https://www.facebook.com/kozpasdandos/videos/1628453877272972/

La Cie La Pata Negra présente également dans le cycle Beckett

Conception et mise en scène : Isabelle Martinez et Charles Rios Scénographie et costume : Charles Rios Jeu : Isabelle Martinez Lumière : Valérie Becq Son : Matthieu Bastin Couturière : Clémence Boisard Photos :Cyril Plomteux

Durée : 50 minutes Tout public à partir de 15 ans Montage : 45 minute

« Les retours du public ont été eux aussi excellents et enthousiastes tant par la découverte des magnifiques textes inconnus de Beckett que par l’interprétation touchante et vivante qu’a su nous faire partager Isabelle Martinez »

Isabelle Digue (Yourte la Vanille Bras panon)

"Un très beau moment de théâtre, avec une actrice qui à elle seule inonde de vie la scène et les paroles de Beckett »

Simone Hillebrand. Bibliothèque de la Montagne « Le format et le décor sont parfaits pour un espace comme la médiathèque, Isabelle Martinez est et reste une excellente comédienne. Les textes de Samuel Beckett deviennent accessibles grâce à elle. Le public a été conquis par le spectacle. »

Liliane DRULA .Médiathèque La Chaloupe

La Cie La Pata Negra présente également dans le cycle Beckett

« Qui sait ce que voit l’autruche dans le sable »

« Oh les beaux jours »

D’Isabelle Martinez Tout public à partir de 6 ans . Spectacle marionnettique librement inspiré de l’œuvre de Samuel Beckett. « Spectacle d’une poésie absolue » Réunion 1ère Mars 2017 Avec le soutien de La Cité des Arts

De Samuel Beckett Tout public, à partir de 15 ans Enterrée jusqu’à la taille, seule avec son mari gâteux, dans un désert où le temps même semble avoir fondu, la sonnerie retentit : «Encore une journée divine ! » Winnie plaisante, fredonne, se souvient et puis oublie mais ne se plaint pas. "La gravité, Willie, j'ai l'impression qu'elle n'est plus ce qu'elle était." Jeux de mots et calembours, coups de soleil et de théâtre, jamais, sans doute, Beckett n’a été si drôle, c’est à dire si cruel. Avec le soutien de la Dacoi, la Région, le Département, la cité des arts et le Centre Dramatique de l’océan Indien

Artistique Isabelle Martinez Tel :06 92 03 98 26 Mail : lapatanegra974@gmail.com

Administration Stephanie Lefort Tel : 06 82 83 27 06 Mail : cielapatanegra@gmail.com

CONTACTS

Diffusion Nicole Léonforte Tel : 06 92 56 52 38 Mail : leonforte.nicole@orange.fr