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N°19 Mai 2006 Le Violoncelle Le Violoncelle N°19 Mai 2006

Le Violoncelle Violoncelle Revue de l’ Association française du violoncelle Directeur de la publication : Michel Oriano N ISSN 1628-4135 N 19 - Mai 2006 Présidents d’honneur:

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Page 1: Le Violoncelle Violoncelle Revue de l’ Association française du violoncelle Directeur de la publication : Michel Oriano N ISSN 1628-4135 N 19 - Mai 2006 Présidents d’honneur:

N°19Mai 2006

Le VioloncelleLe Violoncelle

N°19Mai 2006

Page 2: Le Violoncelle Violoncelle Revue de l’ Association française du violoncelle Directeur de la publication : Michel Oriano N ISSN 1628-4135 N 19 - Mai 2006 Présidents d’honneur:

Le Violoncelle Revue de

l’ Association française du violoncelle Directeur de la publication : Michel Oriano

N° ISSN 1628-4135N° 19 - Mai 2006

Présidents d’honneur :Maud Tortelier, Janos Starker,

Étienne Vatelot2, rue Jacques Cœur

75004 ParisSite internet : www.levioloncelle.com

Webmaster : Gilles Romiguière

SOMMAIREEditorial .........................................................................p. 2Musicora 2006 ...............................................................p. 3Informations ...............................................................p. 4-5Publication de discographies .........................................p. 5Courrier des lecteurs...................................................p. 6-7L’Archet, un instrument à part entièreEntretien avec Jean-François Raffin........................p. 8-10A propos du cordier, par Eric Fouilhé ...................p. 11-13Cordes, par Etienne Cardoze .......................................p. 13Le forum du site de l’AFV.....................................p. 14-15A Propos des cadences, par Frédéric Borsarello ..........p. 15Naissance d’une jeune étoile allemandeEntretien avec Marie-Elizabeth Hecker .................p. 16-17Stages......................................................................p. 18-19Disque et DVD.......................................................p. 20-22Le Coin des enfants .....................................................p. 23Le Violoncelle et la mer ..............................................p. 25Le Coin des amateurs .............................................p. 26-27Le violoncelle, objet de tendresse ...............................p. 28

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EDITORIALL’AFV a tenu sa 6è assemblée générale(1) à l’auditorium duLouvre, dans le secteur des luthiers du salon de la musique,Musicora, où notre stand, joliment décoré par Jean-LucDeville, fut visité par de nombreux musiciens. A cette occa-sion, nous avons recueilli un nombre important de nouvellesadhésions, et D’ANCIENS ADHÉRENTS EN ONT PROFITÉ POUR RÉGLER LEUR COTISATION 2006(AVIS AUX AMATEURS…). D’une manière générale,nous avons pu constater que, grâce aux efforts d’un certainnombre d’entre nous, l’AFV se portait bien, et nourrissaitde nouveaux projets, dont plusieurs sont présentés dans les28 pages de ce numéro exceptionnellement agrandi. A noterégalement qu’après trois années de bons et loyaux services,Gilles Romiguière, notre webmaster, a passé la main à JeanClaude Bussac, nouveau venu au sein de notre bureau.Merci, Gilles, au nom de tous nos adhérents, et bon coura-ge à Jean-Claude.Les accessoires de notre instrument (archet, cordier, cordes)occupent une place centrale dans ce numéro, et le forum denotre site internet nous a également fourni des idées d’ar-ticles répartis dans diverses rubriques. D’une manière oud’une autre, la participation du plus grand nombre d’entrevous constitue la raison d’être de votre association.Rappelons enfin que l’AFV célébrera le centenaire de PierreFournier à Lyon le 6 octobre prochain. A la demande d’unede nos adhérentes, nous allons voir s’il serait envisageabled’organiser également à Paris un hommage à ce grand vio-loncelliste français, sur qui ceux qui l’ont connu sont cordia-lement invités à nous communiquer leur témoignage. Nousreviendrons sur ceci dans notre prochain numéro.

Michel Oriano(1) Le compte rendu de cette assemblée vous sera

communiqué sur simple demande de votre part.

Membres du bureaude l’AFVElu à bulletin secret aucours de la dernièreassemblée générale, lenouveau bureau de l’AFVse compose des personnessuivantes :- Philippe Bodart, - Frédéric Borsarello,- Jean-Claude Bussac, - Laurence Cardoze, - Marc Coppey, - Jean-Luc Deville, - Doris Franck, - Walter Grimmer, - Marie-Paule Milone, - Philippe Muller, - Michel Oriano, - Catherine Paoletti, - Raphaël Pidoux, - Fabienne Ringenbach, - Fanny Romiguière, - Gilles Romiguière.Publicité pour la Renault Espace. Publicité américaine pour une salle de bain.

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“MUSICORA 2006”

Le stand de l’A.F.V.

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INFORMATIONSAnniversaire- Le 24 juin prochain, Pierre Fournier aurait eu cent ans.Nous rappelons que le centenaire de ce grand violoncellistefrançais sera célébré par l’AFV à Lyon le 6 octobre prochain. Dans la mesure du possible, l’AFV envisage également une manifestation à Paris dans le courant del’automne.

Master class- Anner Bylsma a accepté l’invi-tation de l’AFV à venir animerune master class de violoncellebaroque dans le courant de l’an-née 2007. Mathieu Fontana coor-donnera cet événement qui seraorganisé en collaboration avecl’Association Cordes et Âmes.

Festivals- 14èmes Rencontres d’ensembles de violoncelles(Beauvais, 12-17 mai 2006). Comme aux Folles journéesde Nantes, les huit violoncellistes de l’ensemble dirigé parRoland Pidoux joueront en formation d’octuor, avant quesix d’entre eux interprètent chacun une Suite de Bach. Ils’agit d’Antoine Pierlot, Raphael Pidoux, Roland Pidoux,Henri Demarquette, Nadine Pierre, François Salque, XavierPhilips, Marc Coppey, et Yaelle Blanchon. A noter par ailleurs la participation de Miklos Parenyi, duQuatuor Rastrelli, de l’octuor du CNR de Grenoble, ainsique le concert et la master class de Christophe Coin.www.celloensemble.com- La troisième édition du Festival d’Asfeld (à 25 km aunord de Reims), qui se déroulera du 9 au 11 juin, sera consa-

cré à « La Viole et laVoix ». Dans sonbulletin d’avril 2006,nos amis de laSociété Française deViole ont publié unintéressant dossierconsacré à ce thème.- 26ème Festivald’Auvers sur Oise(14 mai - 1er juillet) :A noter la présence,parmi beaucoupd’autres musiciens, duTrio Wanderer, d’AnneGastinel, et d’Em-manuelle Bertrand.- Sous la directionartistique de HenriDemarquette etd’Alexandre Gasparov,

le 7ème Festival Musikalia se déroulera les 17 et 18 juin2006 à l’amphithéâtre de la Cité de la Musique.

Cette année, le compositeur à l’honneur sera Eric Tanguy.www.festival musikalia.com

Spectacle musicalDingdongueries, conte musi-cal, texte de Vincent Vedolli,musique et violoncelle, AgnèsVesterman. Au départ, le nar-rateur et la musicienne com-mencent à se raconter l’histoi-re de Ding et Dong. Mais peuà peu, ils vont se laisserentraîner malgré eux dans les aventures rocambolesquesde leur création… Festival « Tous des mômes » de laSeyne sur mer, 17-20 mai.Renseignements 04 94 30 29 10.

ConcoursLe Concours de lutherie Antonio Stradivari se dérouleradans le cadre de La Rencontre triennale des instruments àarchet, qui aura lieu à Crémone en automne prochain.

Stages (Voir aussi p. 18)- L’AMMA (Association des Mélomanes et MusiciensAmateurs) organise un stage d’ensembles de violoncelles àSaverne (Alsace) du 4 au 8 août, encadré par l’AdélaïdeCello Ensemble, fondé à Berlin en 1983 par Kurt Hess.Grâce à sa position frontalière, Saverne permet d’accueillirdes stagiaires d’origines différentes (français, allemands,suisses), et s’adresse à des amateurs de tout âge. Directeurdu stage : Sébastien Paul, Lehener Str. 154, D-79106Freiburg, Allemagne.e-mail : [email protected] La 6ème Académie internationale de musique ancienne àThoiry (Yvelines- France) a célébré le 350ème anniversaire deMarin Marais, sous la direction du gambiste José Velasquez.http://perso.wanadoo.fr/festesdethalie

Lutherie- La Triennale internationale des instruments à cordes sedéroulera à Crémone du 27 septembre au 15 octobre 2006.www.cremonamondomusica.com- Le luthier Patrick Charton a réalisé une contrebasse dontle manche est démontable. Afin de faciliter le transport deson petit frère, le violoncelle, peut-être verra-t-on un journaître la possibilité de le décapiter provisoirement.

Créations- Au cours du concert donné à l’Abbaye de la Prée le 23 avril2006, EA Records a enregistré les compositions deDominique de Williencourt, afin de réunir les œuvres du vio-loncelliste-compositeur avant la création mondiale de sa der-nière œuvre, Abraham et Isaac, qui aura lieu au Théâtre desChamps Elysées, le 6 février 2007. Abraham et Isaac estl’œuvre finale d’un triptyque qui comprend Bersabée pour

LLee vviioolloonncceellllee,, ççaa ffaaiitt ddee llaa mmuussiiqquuee eennccoouulleeuurrss :: aaiinnssii GGrrééggooiirree,, 77 aannss,, vvooiitt--iill eett eenntteenndd--iill qquuaanndd ssaa mmaammaann jjoouuee..

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violoncelle et orchestre à cordes et Poème d’Isaac pour flûte,alto, violoncelle, hautbois et orchestre à cordes (Commandede l’Institut de France 2005).Ce concert s’inscrit dans la lignée des enregistrements« live », d’artistes de renommée internationale, produits parEurope Art sous le label EA records.- Le 3 mars à Anvers a eu lieu la création mondiale de« Lumière », d’Elena Gantchicova, pour 20 violoncelles,chœur, orgue et mezzo-soprano solo.

Ensembles de violoncellesOn nous signale l’existence du Berliner Celloharmoniker,formé par 4 violoncellistes, dont le répertoire va de lamusique classique au jazz, à la pop, et à des arrangementsde musique de films.

DVDLes Enfants de Slava, film réalisé par Y. Gérault dans lecadre du Concours Rosropovitch 2005. En suivant ce dernierconcour étape par étape, depuis les éliminatoires de Paris,Wasington, Tokyo et Moscou, jusqu’à la finale du Châtelet àParis, ce film recrée l’atmosphère chaleureuse de ces « JeuxOlympiques du violoncelle », en recueillant le témoignagedes organisateurs, des membres du jury et des candidats, quel’on entend jouer sur scène, jusqu’à l’éblouissant montage duconcerto de Shostakovitch, dont on voit s’enchaîner lesmesures successives sous les doigts des huit finalistes.

Livres- Sylvette Milliot : Jean-BaptisteVuillaume et sa famille (Nicolas,Nicolas-François et Sébastien), 2 vol.,plus de 500 illustrations, Les Amis de lamusique, avril 2006. Nous reviendrons surcet important ouvrage rédigé par la vio-loncelliste Sylvette Milliot, 3ème volumede la collection « Histoire de la lutherie àParis du 18è siècle à 1960 ».- Eric Lehmann, professeur d'art appliqué àl'Ecole Nationale de Lutherie de Mirecourtpublie un livre qui sort ce moi-ci :

Dictionnaire de la lutherie et de l’archeterie, ( Les Amis de laMusique, Avenue Reine Astrid, 73, 4900 Spa, Belgique. 35,38 ).- Des lecteurs recommandent aux curieux de la musique, enfantsou adultes débutants, le livre-disque de Mickaël Rosenfeld inti-tulé Tout sur la musique, Gallimard Jeunesse Musique.

Partitions- Feldman : Voices and Cello, pour 2 voix féminines et vio-loncelle (1973). Universal Editions.- Lacek Wiktor : Dialogue pour violoncelle seul (Alphonseproductions).- Servais, Ghys : Variations brillantes sur God Save theKing, pour violon et violoncelle . Bärenbarer.- Michel Tournus : L’ABC du jeune violoncelliste, vol. 2.Bärenbarter.- A. Cofalik et R. Twardowski : 15 petites pièces destinéesaux débutants. Bârenreiter.

- Schumann : Andante et variations pour vcelle et piano,arr. Stephen Kahn d’après l’original pour cor. Delrieu.- Patrick Burgan : 7 petits Caprices (fin de 1er cycle).Alphonse Leduc.- Schumann : Adagio et Allegro pour cor (violon ou violon-celle) et piano, op 70. Breitkopf.- Caix d’Hervelois : Second Livre de pièces pour viole(1719), fac-simile Fuzeau.

Questions diverses- Elena Gantchikova, pianiste et compositeur russe, dont lamère était violoncelliste concertiste, possède une immensebibliothèque de musique pour le violoncelle. Elena chercheà accompagner des violoncellistes, notamment des élèvespréparant les concours, et pourrait faire des transcriptionsd’œuvres de Moscou non éditées en [email protected]

Jean-Baptiste Vuillaume

PUBLICATION DE DISCOGRAPHIESContribution à l’histoire de l’interprétation

En ce printemps 2006, l’AFV a décidé d’élargir ses acti-vités en lançant de nouveaux projets: faire connaître et(re)-découvrir l’art de grands violoncellistes français duXX° siècle à un large public et aux jeunes générationsd’interprètes. Souvent négligée, l’histoire de l’interpréta-tion est en effet une source d’enrichissement importantdans la constitution d’une culture musicale; l’arrivée del’enregistrement au XX° siècle est une composante qui atransformé la perception des solistes, la connaissance deleurs jeux, et influencé des générations d’interprètes.En collaboration avec la famille de l’artiste, l’associationm’a chargé de commencer ce travail en faisant redécou-vrir l’art d’un très grand violoncelliste français: AndréLevy. Cet artiste, que ses activités de pédagogue (et samodestie) ont sans doute empêché de réaliser LA grandecarrière de virtuose qu’il méritait, a joué avec les plusgrands (d’Ansermet à Clara Haskil, en passant parYvonne Lefébure, Jeanne Gautier, Vlado Perlmutter, oule quatuor Kolisch). Au début des années 60, il a réaliséun enregistrement mémorable des 6 Suites de Bach, enre-gistrement introuvable et non ré-édité depuis. L’association va tenter de lancer une souscription afin derééditer cette interprétation superbe, qui en bouleverseraplus d’un, en repartant de sources originales. Par la suite,l’association publiera des travaux de recherches concer-nant des discographies de solistes, tels qu’André Navarra,Maurice Maréchal, et bien d’autres.Alors si vous possédez des documents, si vous avezmené des recherches, ou êtes prêts à le faire, sur desvioloncellistes français que vous avez connus, avec quivous avez travaillé, ou simplement que vous admirez,FAITES-LE NOUS SAVOIR : vous êtes les bienvenus ;à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice ! Il est envisagéaussi de publier ces travaux dans des circulaires spé-ciales, à part, et disponibles pour les adhérents à l’AFV.

Jean-Marc HARARI

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COURRIER DES LECTEURS- « Je suis professeur vacataire dans un collège et chef dechœur d’une chorale amateur. Violoncelliste depuis cinqans, j’avais rêvé du violoncelle depuis l’âge de dix ans, etj’en ai quarante. Je l’ai attendu, puis l’occasion s’est présen-tée. Il est devenu mon seul loisir : j’emporte mon « belami » (c’est son surnom) sur mon dos, à chacun de mescours ; les élèves sont ravis. 80% d’entre eux n’avaientjamais vu un instrument de près !Grâce à votre revue, je peux recevoir la culture, le plaisir delire, et me documenter pour apprivoiser mon superbe instru-ment… Les revues de l’AFV sont mon petit rayon de soleilau fond de l’hiver, qui est rude en Normandie … ».

Melina Faivre

- « J’étudie le violoncelle depuis cinq ans au Conservatoiredu 10ème arrondissement de Paris, et il n’est pas facile deconcilier vie professionnelle (j’ai 44 ans et pas mal de res-ponsabilités) avec un apprentissage musical sérieux. A cetégard, votre journal, ainsi que le site internet que je consulterégulièrement me sont d’une grande motivation pour persé-vérer dans l’étude de ce merveilleux instrument. Un grandmerci donc pour la passion dont vous faites preuve pour fairevivre et développer l’Association française du violoncelle ».

Franck Perruchot

Merci Melina et Franck. Vos gentilstémoignages donnent du baume au cœurà notre petite équipe de bénévoles…

- « Chers confrères,Très heureux que de célébrer PierreFournier… mais nous mettre sous les yeuxdes amoureux de notre bel instrument cettephoto inversée de l’éminent confrère quefut Pierre Fournier, et ce, dans l’organe del’AFV, il fallait le faire ! Félicitations àl’ignare metteur en page ».

L. Ingliardi

Pardon, pardon, pour avoir présen-té Pierre Fournier tenant son archetde la main gauche. Nul n’est parfait.Désolé pour les fautes d’impressionqui demeurent malgré notre vigilance, mais nous faisonsce que nous pouvons avec nos faibles bras… Nous retour-nerons à l’école, c’est promis…

- « Je suis violoncelliste et un fidèle lecteur de la revue “LeVioloncelle”. Je me permets de vous demander un rensei-gnement. Dans peu de temps je m’arrête de travailler(retraite), et je désire m’installer à Paris. Aussi, pouvez-vousme dire si, à Paris, il existe des orchestres (ou associations)d’amateurs de (très) bon niveau, afin que je puisse en fairepartie ? Et, dans l’affirmative, si cela ne vous dérange pas,me donner (la liste de) leurs adresses ? »

Georges Joly, 28 rue Camélinat, 42000, St-Etienne

- « Je profite du renouvellement de ma cotisation pour vousféliciter pour vos efforts et initiatives, ainsi que pour larevue. J’en profite pour adresser deux questions à vos lec-teurs :

1/ Je suis à la recherche de la partition (ou d’une trans-cription) de la musique du film « In the Mood forLove ».

2/ Savez vous s’il existe des stages de violoncelle pouradultes débutants ? »

Julie Raynal

Merci à ceux qui ont des tuyaux de répondre à GeorgesJoly et à Julie Raynal.

- « En complément de la liste de CD comprenant au moinsune œuvre d’Offenbach pour violoncelle que vous avezpubliée dans la revue n°18, je vous transmets les référencesd’un CD entièrement consacré à Offenbach et au violoncel-le : Jacques Offenbach, œuvres pour violoncelle etorchestre ; violoncelliste Guido Schiefen, WDRRundfunkorchester, Köln, dir. Froschauer-de Villiers,OSKAMP CPO 777 069-2. »

Hélène Desoeuvre

- « Les sympathiques élèves de la clas-se de violoncelle de l’école agréée demusique et de danse d’Argentanrecherchent un professeur de violoncel-le. Si vous êtes intéressé à venir nousaider à progresser, merci de contacterM. Bernard Lequeux, Directeur del’école de musique d’Argentan, 2 bisrue des anciens lavoirs, 61200Argentan, tél. 02 33 67 28 03 ».

- « Je suis adhérent à l’associationdepuis déjà plusieurs années et suistrès intéressé par votre revue. Je suispourtant étonné de ne pas avoir enco-re vu d’article sur Jean Bauer, nimême d’annonce de son décès(30 Mai 2005) ; Jean Bauer a pour-tant beaucoup servi la lutherie

française. Peut-être un article est-il en préparation. Le beaulivre sur Jean Bauer, L’esprit et la Main (éditions Siloe),paru en décembre 2004, n’a pas plus été mentionné.J’espère que vous trouverez l’occasion de rendre hommagedans votre revue à ce grand luthier si humain. Je vous signaleen particulier le site internet http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Bauer où l’on peut trouver quelques renseignements à sonsujet. Le livre mentionné retrace sa vie créative. »

Jean-Yves Ouvrard

Merci de votre courrier. Grâce à vous, nous espéronspouvoir donner un peu plus d’informations sur cet excel-lent luthier, dont le fils, Jacques, a repris le flambeau.

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- « Je suis à la recherche de la partition ou d’une transcriptionde la musique de In the Mood for Love. Merci aux lecteurs dela revue de m’aider, s’ils ont des pistes pour la trouver ».

Julie Raynel.

- « Lancement d’un appel à recrutement ! Créé cetteannée sous ma direction, l’orchestre symphonique“Traditions Musicales Françaises” cherche à élargir soneffectif en recrutant des instrumentistes à cordes, ainsi quedes cuivres et bassons. Cet orchestre composé d’étudiantsen diverses disciplines ainsi que d’instrumentistes destinésà devenir professionnels, s’est fixé un double objectif :faire redécouvrir (à coté de symphonies du grand répertoi-re) des oeuvres peu ou jamais joués de compositeurs fran-çais du XX° siècle; tâcher de donner une création au moinspar saison. Bref, mettre en valeur un patrimoine musical devaleur et délaissé. Enfin, et parce que la musique classiquene doit plus restée confinée dans une tour d’ivoire: aller à larencontre des publics, à travers des concerts caritatifs, péda-gogiques, en des lieux originaux. Si vous êtes intéressé(e),merci de me contacter. »

Jean-Marc Harari, 01 43 64 76 43

MUSICORA 2006 (suite)

L’AFV a organisé un petit concert au Salon de laMusique de Musicora, au cours duquel trois jeunesélèves qui venaient d’être admis au ConservatoireNational de Paris, ont joué devant une salle pleine.Ermine Horiot, 19 ans, a joué la sonate de Chopin,Benjamin Truchi, 17 ans, celle de Mendelssohn, et YanTouraine, 15 ans, celle de Crumb. Tous trois sortent dela classe de Marc Coppey au CNR de Paris.Fils du violoncelle solo de l’OrchestrePhilharmonique et d’une mère professeur d’alto, Yana choisi son instrument à l’âge de 8 ans, et a d’abordétudié au CNR de Tours. Benjamin, dont la mère estpianiste, a commencé à 6 ans en Provence, et, tout enpréparant son bac, il ambitionne une carrière de solis-te. Quant à Ermine, qui a commencé le violoncelle àl’âge de 6 ans et demi après 2 ans de piano, elle appar-tient à une famille qui pratique toutes sortes d’arts :une mère écrivain, un frère comédien, des sœurspeintre et céramiste. Bien que passionnée de musiquede chambre, elle se déclare attirée par les orchestres. Benjamin dit « s’être éclaté à jouer en public àMusicora » ; Ermine a été agréablement surprise parla qualité de l’acoustique de la salle ; quant à Yan,jouer devant un public lui a procuré un sentiment delibération fertile par rapport aux auditions devant unjury.Sur les 86 candidats qui se sont présentés auConservatoire, ces trois élèves font partie des 13 heu-reux élus du cru 2006. Souhaitons que la musique leurapporte beaucoup de bonheur.

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L’ARCHET, UN INSTRUMENT A PART ENTIÈRE…Entretien avec Jean-François Raffin

Reconnu, avec le Bruxellois Pierre Guillaume etquelques autres, comme l’un des plus grandsexperts mondiaux de l’archet, Jean-François Raffinnous a reçus dans son atelier de la rue de Rome.

En 2005, vous vous êtes vu décerner officiellement,par la Chambre artisanale, le titre prestigieux deMaître Archetier d’Art. Comment devient-onexpert en archèterie ?Avant de m’agrandir il y a 12 ans, j’ai d’abord travaillédans une petite surface de 12 m2 qui jouxte mon atelieractuel. Auparavant, après avoir effectué mon apprentis-sage chez Etienne Vatelot, j’avais longtemps collaboréavec Bernard Millant, et ce n’est qu’au fil des annéesque je me suis spécialisé dans l’archèterie, après avoirfait de la lutherie comme beaucoup de mes collègues.

Il n’y a pas d’âge pour commencer le métier d’arche-tier. Avant tout, il faut être manuel. Savoir travailler lebois, le métal, la nacre. (Les écailles sont aujourd’huiinterdites, car les tortues qui en fournissaient la sourcesont une espèce en voie de disparition). Ensuite, il fautbeaucoup travailler, faire preuve de patience et de luci-dité pour acquérir de l’expérience. Pour ma part, jedois beaucoup à Bernard Millant, avec qui j’ai exami-né des milliers d’archets et échangé des points de vuequotidiennement pendant de longues années.

La facture de l’archet a-t-ellefait des progrès depuis l’époquede François-Xavier Tourte et deDominique Peccatte ?

Depuis les années 1780-1800,la facture de l’archet n’a pasévolué fondamentalement. Acette époque, en collaborationavec des grands instrumentistescomme Viotti ou Kreutzer,François-Xavier Tourte a dûétudier l’adaptation de l’archetaux besoins de l’évolution de lamusique, des orchestres, desinstruments. L’archet baroqueavait de superbes qualités esthé-tiques, et j’en ai même fabriquémoi-même. Mais il n’avait pasla puissance de l’archet moder-ne, et il fut définitivementabandonné au début du 19èsiècle. Aujourd’hui, certains

instrumentistes adoptent des archets baroques pourjouer Bach, et je respecte leur souci d’authenticité.Mais je pense que l’on a plus de possibilités techniquesavec un archet moderne.

En fait, il n’a fallu qu’une vingtaine d’années pour quel’on parvienne à la perfection. Après F.X. Tourte, desarchetiers comme Sartory ont tenté des innovations,mais, à part quelques exceptions, ses archets se sontavérés trop durs et ne sont guère joués par les profes-sionnels, car la dureté entraîne une transmission du sondéficiente. Pour augmenter la puissance du son, l’éco-le contemporaine a parfois un peu alourdi la baguetteafin de mieux entrer dans les cordes. Mais ceci audétriment de la qualité de son.

La diversité du son passe en effet par la baguette et lecrin qui font vibrer la corde. Certes, il s’avère plus dif-ficile de jouer un archet très souple mais la diversité duson passe par la vibration de la corde, laquelle dépendde la rigidité ou de la souplesse de la baguette. Casalsjouait un Voirin de 70 grammes, et il est vrai que,moins dures qu’aujourd’hui, la nature des cordes s’yprêtait. Mais je constate que personne n’a jamais pro-duit une sonorité plus subtile que ce dernier.

En ce qui concerne la restauration, il y a des petitesinnovations. Par exemple, ce n’est que depuis quelques

L’atelier de J.-F. Raffin

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années qu’on sait bien réparer une tête d’archet fractu-rée, en greffant une nouvelle pièce, dont il convientauparavant de choisir méticuleusement la couleur, pourdes raisons esthétiques, la qualité du bois, et surtout lepoids, car l’équilibre de la baguette en dépend. Eneffet, bien plus que le poids, l’équilibre joue un rôlefondamental.

La cambrure n’a-t-elle pas évolué ?A l’époque de Tourte et de Peccatte, les archets étaientun peu moins cambrés, et l’on voit tout de suite si unarchet du début du 19è siècle a été recambré. On peuten effet cambrer une baguette molle ou en décambrerune autre qui s’avère trop ferme. Mais il faut savoirs’arrêter… Les musiciens se montrent souvent très exi-geants, mais ils ne comprennent pas toujours les subti-lités du mécanisme. Il n’existe pas d’archets à toutfaire, et le triple mariage de l’archet, de l’instrument etdu musicien entraîne des scènes de ménage, au pointque, de rage, certains seraient prêts à casser leurbaguette par frustration. Le coup de foudre pour unarchet est très rare, et son utilisation implique un cer-tain temps d’adaptation.

Certains archetiers ont expérimenté des formes nonconventionnelles. Qu’en pensez-vous ?Les exigences de l’archet et des musiciens ne nouslaissent que peu de possibilités de sortir des « sentiersbattus ». Par exemple, le col de cygne de Tourte esttrès joli mais un peu fragile. Cependant, de même quepour les baguettes octogonales ou rondes, la forme n’apas d’impact sur le son, qui dépend uniquement dudosage du volume du bois et de son poids.

La hauteur de la hausse et le bouton jouent-ils unrôle ?La hauteur de la hausse a un peu évolué depuis le18è siècle. Peccatte la faisait un peu plus haute,Sartory plus basse, et ceci a une influence sur le jeu.Mais tout dépend des baguettes. Quant au bouton, iln’a aucun impact, et un archet ancien dont le bouton aété remplacé ne perd que très peu de sa valeur.

Et la mèche ?

On peut fusiller ou améliorer un archet selon la mèche,dont la fabrication, beaucoup moins simple qu’il n’yparaît, est un travail de spécialiste. Il faut savoir choi-

sir le bottillon qui convient, tenir compte de la souples-se ou de la résistance de l’archet, du calibrage descrins, des souhaits des musiciens. Une mèche de vio-loncelle pèse environ 7 grammes et comporte environ220 crins qui ne sont pas tous réguliers, et il faut doncles trier. La mèche tire sur la baguette, et, réciproque-ment, la baguette tire sur le crin. Or, si on tire sur uncrin isolé, il se brise, mais l’homme le plus fort dumonde ne parviendra pas à casser une poignée d’unecinquantaine de crins. Il faut donc tenir compte de larigidité de la baguette et des desiderata des musiciens,si bien que le montage d’une mèche nécessite beau-coup de connaissances et d’expérience. Dans mon ate-lier, on utilise environ 1 kg de crins par mois.

J’ajoute que l’utilisation du nylon ou d’autres maté-riaux n’a jamais réussi à produire la finesse du son pro-duite par les crins de cheval de la Mongolie ou d’autresrégions des pays froids.

Comment vous situez-vous sur la scène internationale ?Il existe bien sûr d’excellents facteurs aujourd’hui.Mais ils ne sont pas forcément des experts. J’ai lachance de rencontrer des instrumentistes qui viennentme consulter du monde entier. Mais, personnellement,considérant qu’à partir d’un certain niveau, tel ou telarchet conviendra à tel ou tel musicien, je n’enfabrique que lorsqu’un instrumentiste que je connaism’en commande un, afin de tenir compte de sespropres desiderata. C’est ainsi que j’ai fait une copiede Peccatte pour Philippe Muller. Actuellement, jen’en fabrique que deux ou trois par an. Le monde abien changé, si l’on se souvient que Peccatte ouVigneron en fabriquaient un par jour, et Tourte un tousles trois ou quatre jours ! Je découvre environ 10 ou20 nouveaux Peccatte chaque année, et un F.X. Tourtetous les deux ans. Un certain nombre d’entre eux sontmalheureusement confinés dans des musées, d’où lesconservateurs n’acceptent que trop rarement de lesfaire sortir pour qu’ils soient joués.Le monde est actuellement envahi par les instru-ments d’étude chinois. Qu’en est-il pour l’archet ?En terme de rapport qualité-prix, les Chinois sontinconcurrençables. Devant les prix qu’ils pratiquent,les Français, les Allemands, les Anglais, qui, à la diffé-rence des Italiens, ont derrière eux une tradition degrandes écoles d’archèterie, ne peuvent pas rivaliser.Mais pour ce qui me concerne, je ne souhaite pas lescommercialiser car je refuse de contribuer à encoura-ger l’exploitation humaine qui règne en Chine.Les Chinois savent très bien copier, et, bizarrement, ilsse procurent du pernambouc, alors que ce bois estinterdit de sortie au Brésil.

Remèchage

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Où en est la protection du pernambouc ? N’a-t-onrien trouvé pour le remplacer ?On a essayé de trouver d’autres matériaux, mais lesrésultats demeurent décevants. Le pernambouc estmagique : à la fois flexible et résistant, il ne flotte pas(densité supérieure à 1). On sait que des archetiers deParis et de Mirecourt l’ont adopté au 18è siècle à uneépoque où il foisonnait au Brésil. Aujourd’hui, lesBrésiliens brûlent leurs forêts, et les cartes ci-jointesdonnent une idée de sa raréfaction dramatique pournotre corporation. J’ai la chance de m’en être procurésuffisamment au début de mon activité pour fournir dela matière à deux ou trois générations d’archetiers dansmon atelier. Mais, si les mesures de protection de cesarbres n’aboutissent pas, l’on assistera à la disparitiond’un matériau, qui, s’il n’a guère été utilisé par d’autrescorporations, s’avère irremplaçable pour nous.

Où peut-on voir et essayer les archets qui sont misen vente aux enchères ?La plus importante de ces ventes a lieu régulièrementà Vichy, et l’on peut les essayer dans ma boutique lors-qu’ils sont montés (ce qui n’est pas toujours le cas), carils me sont confiés pour expertise. La prochaine ventede Vichy aura lieu les 31 mai et 01 juin prochains.

Comme les instruments, les archets ont atteint desprix inabordables pour beaucoup de musiciens.L’ascension des prixdépend de la loi del’offre et de la demande.Pour aider ceux qui enont besoin, quand je lepeux, je leur en vendsparfois à bon prix ouleur en prête (dans dessituations importantes).

Quels conseils donneriez vous à un musicien pourentretenir son archet ?D’abord ne pas oublier de le détendre et d’essuyer latranspiration. Faire également attention à la chaleur :30 minutes dans un endroit surchauffé alors qu’il esttendu peut le détériorer. On peut bien sûr le réparer,mais on n’est jamais sûr de le récupérer comme avant.Et, lorsqu’on est dans une ville inconnue, il est bon de

se renseigner avant de confier sa baguet-te à quelqu’un dont on n’a jamais enten-du parler. Toute intervention peut avoirun impact si l’on n’y prend garde, et,dans mon propre atelier, dès qu’il nes’agit pas d’une intervention de routine,je jette toujours un coup d’œil avant deconfier un archet à mes assistants.

Propos recueillis par Raphaël Pidoux et Michel Oriano.

Au menu du site internet www.jfraffin.fr,vous trouverez des informations concer-nant le métier d’archetier, une présenta-tion de l’Atelier, le catalogue des archetsneufs ou anciens disponibles à l’essaya-ge, la boutique de commerce électro-nique avec paiement sécurisé.

Profitons de cet article consacré à l’archet pour conseiller aux débutants de visiter le site http://perso.wanadoo.fr/uci/technique%20du%20violoncelle/prise%20archet%20carde%20principal.html#principe.

Ils y recueilleront d’utiles conseils pour apprendre à bien tenir la baguette illustrés par deux films animés,où l’on peut par exemple voir une petite souris se glisser dans la main d’un jeune élève.

Zônes de présence du pernambouc au Brésil : à gauche en 1940, à droite en 1990.

Anatomie de l’archet

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Bien des respectables violoncelles de 200 ans échangéssur les ventes, ont attiré mon oeil. En les voyant, j’ai euun sentiment d’incongruité. Comme devant un meublede style recouvert de bois synthétique, irrésistiblementattiré par le cordier rutilant en plastique, ne voyant plusque lui, je fulminais que ce string indécent me cachel’instrument. Il y avait quelque chose à améliorer surce cordier, ne serait-ce que sur le plan esthétique!

L’évolution des accessoiresFabricant d’accessoires, je ne m’occupe guère du mon-tage et du réglage, mais j’ai des questions à poser surl’évolution des accessoires du Quatuor.Le chevalet, situé en plein milieu, est le centre de gra-vité acoustique de l’instrument. C’est le point sourcedu son ; aussi est-il bien normal que tous les luthiersapportent un soin extrême à sa conception et à sa réa-lisation. Faite et refaite si souvent, cette pièce, ouvre lechamp à l’expérimentation et à l’usage de petitesrecettes personnelles.Une telle focalisation a souvent laissé dans l’ombre lesautres accessoires, qui, dans un violon (touche compri-se) atteignent le quart de son poids total. Nous sommesloin de l’époque de Stradivari, qui a été jusqu’à dessi-ner des ferrures, magnifiques charnières d’étui de vio-lon. Notre spécialisation industrielle a réparti lestâches. La fabrication des cordiers, des chevilles, desmentonnières ne sont plus du ressort du luthier à quileur évolution échappe. Je me suis demandé pourquoi ces accessoires, honnêtescomposants d’un bel objet, d’un bel outil que l’onnomme violon, ont tant évolué. La mentonnière, 5 foisplus grande qu’il y a 100 ans, la pique de cello qui s’estallongée du triple durant la même période, alors que lesinstruments eux-mêmes ont peu évolué, cela pose ques-tion !! Ces accessoires qui sont l’interface, le point deliaison avec le musicien, ont été les premiers à répondreaux modifications techniques demandées par l’évolu-tion musicale et culturelle. Ces transformations desaccessoires respectent-elles l’instrument ? Epargnent-elles toutes ses capacités d’outil sonore ?

Pour en venir à notre sujet, il est clair qu’au niveau desa fonction acoustique et mécanique, un bon cordier nefera de miracle, ni sur un Strad, ni sur une caisse àsavon, même s’il contribue à aider dans bien des situa-tions. S’agissant d’une pièce industrielle d’origineexterne à l’atelier, peu de luthiers se sont penchés sursa conception, si bien qu’au cours des cent dernièresannées elle a évolué sans tenir compte des besoins

acoustiques, mécaniques ou esthétiques de l’instru-ment. Par exemple, la diminution notable de la largeurde la tête des cordiers en ébène de Mirecourt au débutdu siècle s’explique sans doute par le souci d’économi-ser du bois. De même, on constate que c’est quand lafabrication industrielle a amené à utiliser des ébènesplus poreux et moins bien choisis que la lame d’ébènedu cordier post baroque s’est épaissie et a gagné dupoids, dans le souci d’éviter un risque de casse

L’évolution industrielle : économie de bois

Cordier violon XIXè, françaisLarge et léger (11.2 grammes)

Cordier violon XXè, françaisplus étroit, épais, &lourd (13.8 grammes)

Au prix d’une modification esthétique regrettable,l’adoption de la forme en tulipe, à l’allemande, a faci-lité la fabrication machine, ainsi que l’arrondissementdes 2 coins, minimisant ainsi l’arrachement accidentelpar une mèche de cheveux ou un vêtement.

L’évolution industrielle :optimisation du travail machine

Cordier allemand(Markneunkirchen 1928)

Cordiers allemands(Mittenwald 1980)

L’intégration des tendeurs, demandée par les musi-ciens, fut résolue rapidement et solidement, par l’in-dustrie...et quand je dis solide, c’est solide, car deuxtendeurs pèsent à eux seuls le même poids qu’un cor-dier de Mirecourt en ébène...

Les fabrications françaises et anglaises, connuesdepuis le XIXè siècle (je pense à M. Ruer de Mirecourtou la maison Hill de Londres) se sont éteintes dans les

A PROPOS DU CORDIERPar Eric FOUILHÉ

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années 50. Depuis un siècle, l’industrie allemande del’accessoire musical fournit le monde entier, ce qui acontribué à la démocratisation de la pratique musicale :solide et pas cher.

Aujourd’hui, le marché offre les modèles suivantsde cordier de violoncelle :Le Pusch , dont le système comporte beaucoup depièces métalliques s’est avéré peu efficace au réglagede l’accord. Il avait pour lui d’être le seul cordier enbois du marché.L’Akustikus en plastique, qui fonctionne très bien, necoûte pas cher , mais je regrette son aspect esthétique,et j’ai été étonné de voir qu’il pesait autant qu’un cor-dier traditionnel en ébène.Enfin,le Wittner, dont je pense que l’esthétiqueexplique le succès, et qui fonctionne bien ; mais samatière en fonte d’aluminium le pénalise au niveau dupoids ( 50% de plus qu’un cordier en ébène) .La question de la légèreté de cette pièce a constitué lepoint de départ de mes questions. Mais le poids n’ex-plique pas tout, car voyant qu’Akustikus et Wittnermarchent bien, la qualité de la matière compte aussi :l’un est léger et mou, l’autre lourd, mais rigide.

La répartition du poids le long du cordier me sembleégalement jouer un rôle important: la plus grosse par-tie du poids se trouve en haut de ces cordiers à tendeursmétalliques incorporés, à quelques centimètres du che-valet , et l’on peut se demander si ceci ne produit pasun effet de sourdine.Le dernier point tout aussi important me parait être lacorde d’attache, et la souplesse de cette articulation.En effet, le chevalet constituant le point de naissancedu son, sa liberté d’oscillation d’un pied sur l’autre, saliberté de se dandiner, me paraissent primordiales. J’aidonc fait une expérience. Pendant qu’un violoncellis-te jouait, j’ai fixé à différents endroits du cordier unemasselotte de 40 grammes, un petit serre-joint.L’équilibrage des 4 cordes s’est tout de suite modifié,et l’endroit le plus critique se situait en haut, au départdes cordes: son inégalement éteint, réponse sonoremoins rapide. Ceci m’a amené à me demander si l’ex-cès de poids des tendeurs n’aurait pas un effet de sour-dine, et à concevoir un nouveau cordier, la gamme“Harmonie” : tendeurs en composite très légers, incor-porés sur un beau cordier en bois, (ébène ou buis),léger lui aussi. La rigidité, ou la conductibilité sonore du matériau ducordier parait moins importante. Cependant les essaiscomparatifs entre un cordier en ébène lourd, leGrenadille, et un cordier léger en pernambouc meparaissent significatifs. Même s’il me semble difficile dejuger de la contribution sonore du cordier, surtout après

un remontage, voire un nouveau réglage de l’instrument,cette expérience fait apparaître deux familles de sons:pour le grenadille, un son large et pointu, bien détaché,et pour le pernambouc un son brillant, touffu et rapide.

La fixation à la corde d’attache :Si l’on n’utilise plus le boyau traditionnel c’est pourfaciliter le réglage de la longueur chevalet-cordier.L’usage du nylon fileté s’est malheureusement généra-lisé sans qu’on ait pris le temps de comparer les quali-tés respectives du nylon et du boyau. Encore une fois,un matériau mou comme le nylon tend davantage àamortir la vibration du cordier, donc à freiner le dandi-nement du chevalet.En témoignent deux petites expériences :- L’immobilisation légère du pied du cordier à l’aide de

deux planchettes reposant sur le bord de la table pro-voque un assourdissement du son. L’étude des sona-grammes montre une réduction importante de l’éner-gie acoustique en dessous de 1000 Herz. On est làdans la même situation que la viole de gambe, où lepied du cordier est fixe.

- L’élargissement ou le resserrement des deux brins dela corde d’attache modifie l’équilibre sonore des4 cordes. La qualité du son me parait incontestable-ment liée à la liberté de rotation du cordier .

La longueur et l’écartement des 2 brins de la corde d’at-tache jouent sur la liberté de mouvement du cordier.L’utilisation d’une attache en fil d’acier parait souventconvenir aux luthiers, d’un point de vue acoustique,sinon esthétique. Je n’en connais pas la cause, maisl’acier est plus raide que le nylon, et les deux brins del’attache dans ce montage sont souvent plus rapprochés.Ainsi, privilégier la possibilité de vibration du cordierpar différents moyens me parait intéressant. Quelquesessais restent à étudier, comme par exemple: - allonger cette corde d’attache en utilisant un cordier

plus court ;- essayer d’autres matériaux synthétiques qui ont un

coefficient d’élasticité proche de celui du boyau ;- fixer la corde d’attache “à la baroque”, en cavalier,

devrait libérer le cordier. En effet, la sortie de l’at-tache par dessous bride moins le cordier que l’attachemoderne , qui sort au milieu de l’épaisseur du cordier.

corde d’attache baroque, encavalier : meilleure liberté derotation du cordier

corde d’attache moderne

L’usage de la corde d’attache monobrin, comme le faitdéjà Roger Lanne à Paris.

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 13

Bien d’autres expériences sont à mener, pour les cor-diers, comme :- varier l’écartement entre les cordes à la sortie du cor-

dier, ce qui induit une modification de la liberté demouvement du chevalet ;

- essayer divers poids, diverses essences de bois . Aupassage, on notera aussi la fréquence de résonancepropre de chaque cordier, et la vitesse de transmis-sion acoustique du matériau (je pense à la machinede Lucci utilisée par quelques archetiers)

- accorder un cordier comme avec une lame de xylo-phone, pour obtenir une note, souvent de Sol 4 àMi 5. La fréquence de résonance propre de cettepièce est-elle importante? Accorder un cordier pourun instrument qui aurait un loup particulier ou untrou sur une note a-t-il un effet ?

- étudier des variations de renversement derrière lechevalet : les cordiers français ont un arrondi quiépouse la même forme que l’arrondi du chevalet,alors que les cordiers Hill anglais sont bien plus plats,un peu comme les cordiers baroques. Le renverse-ment du La & Do est plus faible que sur Ré & le Sol.

Tel est le sens du travail que je mène actuellement avecune commission d’expérimentation acoustique.

Pour cette dernière mouture, larubrique « cordes » fête (enfin ose-rait-on dire…) son premier dilemme…Comment, en effet, parler d’une cordehors de prix, pourvue de la quasi tota-lité des qualités qu’on en attend maispas de l’essentielle, c’est-à-dire letimbre ?(1)

Comme annoncé dans le numéro 18, nous consacrons cetarticle aux Larsen graves –« wire core » tension forte.Ces cordes sont pour le moins déroutantes : l’attaque estnette, le volume important, la résonance très agréable, lecontact facile sous la main gauche et souple sous l’archet.Mais voilà, ça ne suffit pas : passés ces constats, l’interprè-te cherche une réponse expressive à ses attentes sonores,une densité, un timbre. En vain. Finalement cette cordes’avère plus pauvre que le « wire-core » tension médiane(pour le Sol tout au moins), plus pauvre que l’« olive »

(boyau filé…) et bien-sûr que les « spirocore » tungstènetension forte pourtant beaucoup moins chères.Car il faut bien aborder la question du coût… Commentrecommander une corde dont le Do culmine à 110 eurosalors qu’elle laisse l’interprète un peu sur sa faim ?Il est à noter malgré tout que dans une configuration un peuinhabituelle, un violoncelle moderne joué avec un archetclassique(2), les résonances s’expriment beaucoup mieux etpallient la discrétion du timbre.

Terminons par une bonne nouvelle : après quatre moisd’usage immodéré le Ré « Evah Pirazzi » se porte toujoursaussi bien. Justesse, netteté, timbre, chaleur, tout y est !

(1) sol larsen wire core tension forte : 99 eurosdo larsen wire core tension forte : 110 euros

(2) archet classique : pour schématiser, l’intermédiaire historique entrel’archet baroque et l’archet moderne. A la fois, plus rond et plus soupleque l’archet baroque et moins présent sur la corde que l’archet moderne.

CORDES Par Etienne Cardoze

Le violoncelliste descend du gorille« J’ai commencé à réfléchir sur la technique du violoncelle lorsque j’ai regardé un documentaire sur les gorilles. Cesont de superbes machines, totalement inconscientes des mécaniques du mouvement. Totalement fluides et détendues.Tout d’un coup, j’ai rapproché ceci de ma façon de pratiquer le violoncelle. J’ai cherché à utiliser mes deux mains demanière complètement naturelle et instinctive ».

Jian Wang, l’une des étoiles de l’école de violoncelle chinoise

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 14

Pour beaucoup d’entre nous, internet constitue aujour-d’hui un précieux moyen de communication. En créantson propre forum, l’AFV a permis à des violoncellistesde faire connaissance, de comparer leurs expériences, derégler des problèmes techniques, d’échanger questionset réponses, etc. Il s’agit moins d’un panel d’exposésscientifiques, à qui la rubrique « articles » du site estdestinée, que d’un lieu de rencontre dont une visiteuse adonné la définition suivante : « Pour ma part, je souhai-te que le forum demeure ce joyeux mélange d’amateurs, depros, de futurs pros, tous animés de ce bonheur particulierque confère le violoncelle, avec ses rencontres, ses éclatsde rire, ses querelles à fleuret moucheté et ses digres-sions... mais aussi ses appels au secours qui rameutentnotre petite communauté autour du malheureux qui netrouve pas le do dièse ou qui a mal au pouce ! » En toutcas, sa fréquentation ne cesse d’augmenter et a plus quedoublé au cours de la dernière année. Il nous permet denous découvrir les uns les autres, et il nous a semblé inté-ressant de commencer à interroger certains internautespour notre revue.

UUNENE ADULADULTETE DÉBDÉBUTUTANTEANTE

A titre d’exemple, plusieurs « grands débutants »échangent régulièrement leurs témoignages sur ceforum. Voici celui de Yanne :J’ai 40 ans et un passé de flûtiste amateur, petit niveau maisbeaucoup de plaisir à jouer avec les copains. Je crois quej’ai toujours eu une envie de violoncelle dans un coin de matête mais je n’ai jamais osé, je pensais que je ne parvien-drais pas à jouer juste, la logique de l’instrument “aveugle”m’échappant totalement. Le hasard a fait que j’ai eu trèsenvie d’entrer dans un orchestre qui n’acceptait que descordes, et l’idée du violoncelle a fait lentement son chemin.J’ai posé les doigts sur celui de ma fille et j’ai eu le coup defoudre. J’ai essayé aussi un alto et une lyre crétoise ... sansconviction ! J’ai mis tout l’été à me décider, à peser le pouret le contre, et soudain, comme une évidence, j’ai su quej’allais me lancer. J’ai trouvé un prof, un “grand élève” duconservatoire local, qui a fini son 4ème cycle. Il est adorableet implacable, musicien merveilleux et humble, bref, unbonheur ! Je prends une heure de cours par semaine et jebosse en moyenne une heure par jour. Je me régale depuisle premier jour (ça fait 6 mois). Nous avons pas mal crava-ché puisque j’ai avalé les 4 premières positions en 5 mois etmaintenant, j’essaie de laisser décanter tout ça. Je sens destas de connexions se faire, des réflexes, des intuitions dontje n’aurais jamais eu l’idée ! Des problèmes ? Mon fa dièseroule et ça m’énerve ! Je vois que je dois bosser beaucoupplus que ma fille pour acquérir les mêmes choses et c’estagaçant mais c’est comme ça ! J’ai un plaisir à jouer que jen’ai jamais trouvé avec une flûte, un piano, une guitare,c’est de l’ordre de la volupté ! J’ai une amie, musicienneprofessionnelle par ailleurs, qui débute le trombone, et nous

jouons ensemble avecbeaucoup de plaisir etd’éclats de rire. Parailleurs, je commencela musique dechambre dans un trioflûte, violon, cello, depetits morceauxbaroques où la bassecontinue est facile.Nous avons joué pourla première fois enpublic et c’était ter-rible ... et super ! J’aicommencé avec la “méthode du jeune violoncelliste” deFeuillard, piquée à ma fille : je la trouve très bien. Lesétudes du même auteur sont par contre très ennuyeuses. L’anprochain, en principe, j’intègre un cours de musique dechambre à l’école de musique du coin avec le trio. Euxjouent bien, par contre !

UUNN ÉLÈVEÉLÈVE DUDU CONSERCONSERVVAATTOIREOIRE

STSTAAGIAIREGIAIRE AAUXUX EETTAATSTS-U-UNISNIS

Nous avons également interrogé Jean-BaptisteSchwebel, un élève du conservatoire, qui avait pris l’ini-tiative de comparer l’enseignement de la musique enFrance et aux Etats-Unis.

Comment avez-vous atterri sur notre forum ?Au conservatoire, j’ai pris connaissance de l’AFV, et unjour, par hasard, du forum. Lorsque j’ai séjourné aux Etats-Unis, je l’ai particulièrement apprécié. Malgré la discrétiondu webmaster, qui nous laisse le champ libre, ce forum estfoisonnant et très utile; il y règne une atmosphère familia-le que l’on ne trouve pas sur les sites américains. Je prendsplaisir à me rendre utile en répondant à des questionssimples posées, par exemple, par les grands débutants ; cecim’a également parfois aidé à comprendre comment leschoses marchent, en les analysant. C’est un lieu sur lequelnous partageons nos joies et notre passion, une sociabilitéqui caractérise peut-être davantage les violoncellistes qued’autres catégories de musiciens : je me demande parexemple si, par tradition, les violonistes ne développent pasdavantage un tempérament de solistes.

Dites-nous quelques mots sur le parcours de vos études.J’ai 22 ans, et j’ai commencé le violoncelle à 3 ans et demisu un 32ème, qui avait la taille d’un alto. Ma mère, violonis-te, m’avait emmené à un concert de Yo-Yo Ma, qui m’avaitenthousiasmé. Au sein de l’Association Vivaldi, j’ai bénéfi-cié d’un enseignement très enrichissant dérivé de la métho-de Suzuki, même si je pense qu’il ne faut pas trop attendrepour mettre les enfants au solfège, ne fut-ce que de façonludique.

LE FORUM DU SITE DE L’AFVTémoignages de visiteurs

Le violoncelle protège-t-il la volaille de la grippe aviaire ?

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 15

J’avais rencontré Michel Strauss à 9 ans, avant d’entrerdans sa classe au CNR de Boulogne, puis au Conservatoirenational de Paris. Celui-ci a organisé un programmed’échange avec l’Université de Cleveland, où enseigneRichard Aaron, l’un des pédagogues les plus en vogue enAmérique.

Que vous ont apporté les quatre mois que vous avez pas-sés aux Etats-Unis ?J’ai découvert une ville où il ne se passe rien, et où on nepeut rien faire sans voiture. Mais la grande différence avecParis, c’est que l’université est au service des élèves : onapprend ce qu’on veut apprendre, et on a beaucoup plusd’occasions de jouer en public. L’université de Cleveland aétabli des partenariats avec des églises, des salles deconcert, des maisons de retraite : en 4 mois, j’ai eu l’occa-sion de participer à 5 concerts, et les élèves sont tenus dedonner un récital par an. A Paris, rares sont ceux qui peu-vent jouer avec l’Orchestre du Conservatoire ! En France,on a moins la possibilité de se trouver dans la situation danslaquelle notre profession nous mènera. Du coup, les élèvesaméricains apprennent à jouer en orchestre, ce qui n’est pastoujours le cas chez nous.Autre avantage, que l’on constate également dans les uni-versités : les étudiants américains ont beaucoup plus decontacts avec leurs professeurs. Au CNSM , ceux-ci sontrecrutés en fonction de leur carrière de soliste, laquelle nefigure pas parmi les critères de recrutement des pédagoguesaméricains. Et j’ajoute qu’aux Etats-Unis, les étudiants desécoles de musique sont beaucoup moins coupés de leurscamarades des universités que chez nous. De ce point devue, il était significatif de constater l’absence totale demobilisation des élèves du Conservatoire pendant lesmanifestations contre le CPE!

Que dire du niveau des élèves ?Ici aussi, la méthode de recrutement est différente. EnFrance, les concours d’entrée permettent de juger le niveauatteint par les candidats, tandis qu’aux Etats-Unis, le profes-seur tient davantage compte de leur potentiel. Si bien que lesniveaux sont plus disparates qu’en France, ce qui constitueun facteur d’émulation. (On sait par exemple l’importanceprimordiale qu’attachait Starker à débloquer ses stagiaires).

Vous n’êtes tout de même pas si malheureux en France !Bien sûr que non, et j’apprécie beaucoup l’enseignement deMichel Strauss. Et surtout, le gros avantage que nous avonssur les Etats-Unis, c’est la gratuité de nos établissementspublics. Songez qu’à Cleveland, une année d’étude logé,nourri, coûte 35 000 dollars ! Et l’Europe nous ouvre debelles perspectives, comme l’Orchestre des jeunes GustavMahler. J’ai eu la chance de participer à l’une de ses tour-nées sous la direction de Claudio Abbado, et de rencontrerdes futurs collègues venus d’horizons divers.

Votre désir d’ouverture me semble de bon aloi. J’espèreque vous en ferez profiter vos correspondants de notreforum avec qui vous avez déjà commencé à échanger desidées.

A PROPOS DES CADENCES…par Frédéric BORSARELLO

Jeune et comme tous les violoncellistes débutants, j’ai dûpasser par les incontournables partitions « Concerto de…,revu et corrigé par… », en général un Allemand, unTchèque ou un Américain : ces pièces du grand répertoiresont toujours réglées par des violoncellistes méritants (répu-tation oblige, pour vendre, il vaut mieux…). Si je peux essayer aujourd’hui de comprendre que certainsdoigtés et articulations édités (que nos Maîtres n’utilisaientd’ailleurs pas, puisque nous devions, sans contestationaucune, recopier les leurs, pendant des heures…) sont làpour aider l’instrumentiste un peu perdu, il m’est difficiled’accepter le fait que les cadences aussi soient imposées,fussent-elles écrites par les plus glorieux instrumentistes denotre siècle.Paul Tortelier, grand défenseur des libertés et adepte d’uneéducation musicale riche en recherches personnelles, medisait que tous les musiciens devraient passer par les classesd’écriture, pour comprendre les arcanes et les mystères de lacomposition. Sans pour autant être capable d’écrire un Requiem ou uneoeuvre magistrale, je pense que l’apprentissage de laconstruction d’une cadence est une chose unique dans l’éla-boration d’un concerto, et ceci quel que soit l’âge du musi-cien. La seule petite liberté qui reste à l’interprète après lesconditions exigées (coups d’archet, doigtés, nuances), seraitsans doute cette possibilité d’écrire sa propre cadence. Maisque de problèmes, quand on n’y est pas préparé. Le plussimple, en effet, est de jouer celle qui est écrite ! Quel dommage que tous les professeurs n’initient pas leursétudiants à cette pratique ! Il n’est pourtant pas besoin d’êtreOlivier Messiaen pour utiliser les thèmes essentiels du mou-vement du concerto, et les raccorder avec un peu d’imagina-tion, dans un ton différent. Ceci bien sûr n’est qu’un début àce qui peut devenir une partie de soi dans un concerto.J’ai, hélas, connaissance de plusieurs recueils de cadences,regroupant un bon nombre de concertos. Dès la premièrepage pèse la triste menace: « Il est interdit de jouer lacadence sans que le nom de l’auteur soit cité… ». D’autreséditions, plus sages, laissent un point d’orgue sur une notequi semble dire : « C’est ton tour maintenant, montre-nousce dont tu es capable ». Et il est si valorisant de se prouverqu’on l’est !!!Alors, jeunes ou moins jeunes musiciens, soyez les compo-siteurs d’un instant et au travail !

Errata- Contrairement à ce que nous avons écrit dans l’article sur

les duos d’Offenbach du dernier numéro de notre revue,l’éditeur est Offenbach Edition Keck (OEK) chez Boosey et Hawkes, et non pas la collection Henry Kreneck des éditions Henry Lemoine.

- Dans l’article intitulé « L’Opéra vu de la fosse d’orchestre »(n°18), nous indiquions que Meyerbeer était le compositeurd’opéra le plus connu « du temps de Mozart ». Nous voulions dire « du temps de Berlioz », erreur que plusieurslecteurs ont su corriger spontanément.

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 16

Notre association est très heureuse de recevoir vosimpressions à l’issue de ce concert. Comme beau-coup, nous vous avons découverte lors du concoursRostropovitch, où vous interprétiez déjà ce concer-to de Chostakovitch. Interpréter cette pièce durépertoire n’est donc pas nouveau pour vous etpourtant, un concert et un concours ce n’est pastout à fait la même chose ?Pas du tout. Personnellement, je n’aime pas beaucouples concours. Et je n’ai d’ailleurs participé qu’à un seulconcours national avant ma participation au concoursRostropovitch. Pour moi il est important de faire de lamusique pour un public qui prend plaisir à vous écou-ter. Dans un concours tout tourne autour de son propresuccès et du gain de ce même concours, ce qui ne vapas de pair avec la musique si on veut la pratiquerd’une manière honnête. Mais en même temps, sanspasser des concours, il est très difficile d’obtenir desengagements de concerts…

Vous avez remporté le premier prix du concoursRostropovitch. Qu’est ce que cela représente pour

vous? Un aboutissement ou l’ouverture d’une nou-velle voie ? En le préparant, qu’en attendiez-vous?Et aujourd’hui, quel regard portez-vous sur lui ?Avec ce concours, une porte s’est ouverte pour moi ;je suis littéralement submergée d’ engagements, maisje dois prendre garde de ne pas trop en faire, car mesétudes de violoncelle sont loin d’être terminées. A tra-vers ce concours, j’ai fait connaissance avec beaucoupde musiciens. Ceci était le plus bel aspect du concours.Je n’avais jamais osé rêver de serrer un jour la main deMonsieur Rostropovitch en personne. Pendant la pré-paration, j’avais pour but de donner le meilleur de moi-même. Je voulais jouer de manière à être contente demoi, quel que soit le résultat final. Quand je me remé-more le concours aujourd’hui, je pense que j’ai eu legrand avantage d’avoir été totalement inconnue, ce quifait que personne n’attendait quelque chose de moi. Ilest plus difficile de satisfaire des attentes que de sur-prendre par un résultat positif.

Le concert de ce soir était très émouvant; est- ceune expérience que vous souhaitez revivre au plusvite ?Oui, ce concert a aussi été pour moi un événement par-ticulier que j’aimerai revivre. Pour la « petite fille », ilétait impressionnant de voir la liste de tous ces grandsmusiciens qui jouent dans cette salle habituellement.Et entendre Kissin travailler le piano dans une sallejuste en dessous de la mienne était fascinant.

Avez vous des projets en cours ?Pour le moment j’aimerais profiter pleinement de lachance qui m’a été offerte de donner un maximum deconcerts, de préférence en soliste avec orchestre. Jesuis encore en cours d’études et je compte les menerà terme, ce qui n’est pas en contradiction avec une car-rière de soliste. Dans un an et demi je vais aller àl’étranger, probablement à New York, pour continuermes études et faire en même temps d’autres expé-riences. Dans un avenir plus lointain j’aimerais menerune carrière de soliste mais aussi de musicienne dechambre. Je ne pense pas être un bon professeur, car jemanque de patience et j’éprouve de la difficulté àexprimer ce que je veux dans la musique. Mais quisait ? Peut-être que cela viendra un jour…

NAISSANCE D’UNE JEUNE ETOILE ALLEMANDEEntretien avec Marie-Elizabeth Hecker

Au cours d’un entretien, Philippe Muller nous a fait remarqué que, depuis quelques années, on constatait les progrès spectaculaires de l’école allemande de violoncelle. Les résultats du dernier Concours Rostropovitchconfirment cette remarque, et nous avons rencontré Marie-Elizabeth Hecker, totalemet inconnue en France avantqu’elle ne remporte le premier prix à l’unanimité du jury.

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 17

Quelles sont vos envies en tant que musicienne ?Par exemple, si vous n’aviez qu’un seul concerto àjouer, lequel choisiriez-vous ?J’aime tout le répertoire, et plus particulièrementSchubert et tous les romantiques, comme Chopin,Schumann, Brahms, Franck etc. Je n’ai pas de compo-siteur préféré. J’ai encore un peu de mal avec lamusique contemporaine mais je pense que j’ai toutsimplement besoin d’un peu plus de pratique. Pendantun temps, j’aimais beaucoup le concerto d’Elgar.Maintenant j’aime tous les concertos : tout dépend demes états d’âme….

Sur quel instrument jouez-vous et avec quelarchet ? avez-vous des souhaits dans ce domaine ?Je joue un instrument italien nommé « Bajoni », de1864. Ce violoncelle a été joué par le violoncelle solode l’opéra de Berlin et m’a été prêté. Pour l’instant jen’ai qu’un seul archet, ce qui n’est vraiment pas suffi-sant ! C’est un bon archet fait à Dresde, mais pas celuiavec lequel j’aimerais vivre longtemps ! J’auraisbesoin d’un autre archet avec lequel je pourrais davan-tage varier les couleurs de ma sonorité… Je pense quec’est un problème qui trouvera sa solution avec letemps…

Propos recueillis par Laurence Cardoze

Née en 1987 Marie-Élisabeth Hecker prend ses pre-mières leçons à l’âge de 5 ans. Depuis 2001, elle étu-die avec Peter Bruns à Dresde, puis à Leipzig. Ellesuit les master classes de Steven Isserlis, LeonidGorokhov, Daniel Hope, Paul Watkins, JonathanTunnel, Peter Bruns, Maria Kliegel, Anner Bylsma.Depuis 1999, elle reçoit chaque année un premierprix au concours national allemand « JugendMusiziert ». En 2001, elle reçoit un premier Prixainsi que le prix spécial du jury au concours interna-tional Dotzauer à Dresde. En 2003, elle reçoit le premier prix du très célèbreconcours soutenu par la société culturelle de laGerman Business and Commerce Association. Ennovembre 2005, elle remporte le 1er Grand Prix etdeux prix spéciaux au concours international de vio-loncelle Rostropovitch à Paris. Elle joue enAllemagne, aux Pays-Bas, participe en 2003 àl’International Chamber Music Festival deMoritzburg en tant que jeune artiste prometteur. En2004, elle enregistre en public la Sonate de Kodaly àBerlin. La même année, elle interprète le 1er concertode Chostakovitch avec le Gewandhaus Orchestra deZwickau-Plauen. En 2005, elle se produit lors denombreux concerts à Dresde dans le cadre de la fon-dation « Live Music Now » de Yehudi Menuhin.Depuis qu’elle a remporté le ConcoursRostropovitch, Marie-Élisabeth Hecker est invitée àde nombreux festivals en France, en Allemagne, auMaroc, ainsi qu’aux Etats-Unis.

Le violoncelle,acteur de la luttecontre la misère(panneau publicitaire de La Diatonie, la fondation caritative del'église protestante allemande).

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 18

Votre parcours professionnel est assez singulier,puisque vous avez commencé par pratiquer ladanse, avant de vous mettre sérieusement au pianoà l’âge de 18 ans, si sérieusement qu’après avoirobtenu le prix Cziffra, vous donnez régulièrementdes concerts en soliste, et avez créé le TrioPrimavera. Et depuis quelques mois, vous vous êtesmise au violon !A force d’enseigner la musique de chambre, je ressen-tais en effet le besoin de pratiquer un instrument àcordes. Je pense que pour un professeur, vivre l’expé-rience d’un amateur dans le domaine d’un instrumentqui n’est pas celui qu’il pratique sur le plan profession-nel s’avère très enrichissante. On se met dans la peaud’un adulte non professionnel qui s’y connaît enmusique. Avec des adultes de bon niveau, il convientde dialoguer davantage et de tenir compte de leurpropre vision de l’interprétationde telle ou telle partition, tout enleur donnant des conseils destinésà les faire progresser. De ce pointde vue, ma double expérience depianiste professionnelle et de vio-loniste amateur a modifié monapproche lorsque j’encadre lestage de Budapest.

Quelle est l’origine de ce stage ?Ce stage date de ma rencontreavec Richard Weninger, chef etfondateur de l’orchestre de chambre de Hongrie, qui adirigé l’Académie Franz Liszt pendant 25 ans, et qui aacquis une grande expérience de l’enseignement de lamusique de chambre, alors que j’étais moi-même pas-sionnée par l’enseignement aux adultes amateurs. A cette époque, je nourrissais le projet de créer à Parisun conservatoire pour très bons amateurs leur permet-tant de suivre des cours au même niveau que les pros.Cette catégorie de musiciens est en effet mal servie etsouvent méprisée. Tous les professeurs ne prennent pasen compte leur potentiel : ils ne réalisent pas qu’onpeut les faire progresser, quel que soit leur âge.Lorsque j’en ai parlé à Richard, il m’a fait remarquerque la Hongrie disposait de structures formidablespour réaliser cette idée, et c’est ainsi qu’est né notrestage annuel en 2001.

De quelles structures parlez-vous ?Les locomotives.

Le stage se déroule dans un train ???Je dis que les locaux motivent ! Excusez ce mauvaisjeu de mot… Je veux en effet parler du fait que nousavons à notre disposition Le Conservatoire Supérieurde Budapest. Soit 40 studios équipés de pianos à queueet une salle de concert. En outre, un hôtelier méloma-ne nous a consenti une réduction de 30% sur le prix deses chambres situées en centre ville, à proximité duconservatoire, dont les portes sont ouvertes à nos sta-giaires de 9 heures à 18 heures, y compris en dehorsdes cours journaliers qui leur sont dispensés. Et jedois dire que la plupart d’entre eux prennent plaisir àtravailler comme des fous pendant la journée, mêmes’ils profitent de l’atmosphère de Budapest et du

Danube le soir.

Comment constituez-vous lesgroupes ?Nous accueillons certains groupesdéjà constitués, mais en général, ilnous incombe de les former enfonction des instruments présentset du niveau. Nous bloquons lenombre de pianistes à un maxi-mum d’un tiers des participants,et, pour cette année, nous avonsdéjà inscrit des instruments à vent,

des bons violonistes et altistes, mais nous manquonsencore de violoncellistes. A toutes fins utiles, je signa-le qu’on peut louer pour un tout petit prix des violon-celles sur place pour éviter de les transporter, et qu’Akos Pasztor, violoncelliste soliste et professeur demusique de chambre à l’Académie Franz Liszt, faitpartie de l’équipe des professeurs.

Comment résumeriez-vous l’objectif de ce stage ?En deux mots je dirais que d’une part, nous nous effor-çons de donner des cours du plus haut niveau en fonc-tion des possibilités des participants. D’autre part, nousveillons à ce qu’il règne une atmosphère chaleureuse.Les stagiaires sont invités à faire connaissance au coursd’une soirée d’ouverture à l‘occasion de laquelle unconcert et une soirée à bord d’un bateau leur sont

STAGES

LL’A’ACADÉMIECADÉMIE INTERNINTERNAATIONTIONALEALE DD’’ÉTÉÉTÉ DEDE MUSIQMUSIQUEUE DEDE CHAMBRECHAMBRE ÀÀ BBUDUDAPESTAPEST

Ce « stage pour bons amateurs adultes », qui se déroulera cette année du 8 au 18 Août, est organisé parl’Association musicale franco-hongroise. Il est dirigé par Richard Weninger, fondateur de l’orchestre de chambrede Hongrie, et Isabelle Oehmichen, pianiste concertiste qui enseigne le piano et la musique de chambre à Paris.Nous nous sommes entretenus avec cette dernière.

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 19

offerts ; personne ne se sent exclu, et s’il arrive que leniveau d’un stagiaire s’avère insuffisant, ce qui est rare,on lui propose des leçons particulières. En fin de stage,les stagiaires exécutent en public des extraits des 2œuvres qu’ils ont travaillées, mais ceci n’est pas essen-tiel, car le but est qu’ils apprennent quelque chose.

Pouvez-vous esquisser le profil général de vos stagiaires ?La moitié sont français et anglais, et les autres viennentde différents pays d’Europe et d’Amérique. La tranche

d’âge n’est limitée qu’en aval, à 18 ans, et nous consta-tons qu’il règne une entente entre les différentes géné-rations, car ils sont tous reliés par leur amour de lamusique. Ce sont des gens passionnants, et certainsd’entre eux, après s’être rencontrés à Budapest, for-ment des groupes de musique de chambre dans leurville d’origine. Au point que nous nourrissons le projetd’organiser pour certains d’entre eux des petites mas-ter classes pendant l’année.

L’été, au cœur des Alpes en Savoie, à 1800 mètres d’al-titude, l’Académie - Festival des Arcs permet depuis33 ans à une centaine de stagiaires de se perfectionnerau contact de professeurs et de concertistes de renom-mée internationale.Mais cette année, sous l’impulsion de son nouveaudirecteur artistique, Eric Crambes, l’Académie innoveen proposant une classe de préparation auxconcours d’orchestre (violon, alto, violoncelle,contrebasse) du 15 au 29 juillet. Guillaume Paoletti,violoncelle solo à l’Ensemble Orchestral de Paris, etprofesseur - assistant au CNSM de Paris, assurera lapréparation pour le violoncelle.Ceci constitue une idée nouvelle répondant à une fortedemande : le métier de musicien d’orchestre n’est-ilpas le destin professionnel d’une grande partie des vio-loncellistes ? Pour cette raison, ce stage s’est donnépour objectif de préparer les stagiaires aux concours de

recrutement dans les orchestres (postes de solistes etde tuttistes). Le répertoire spécifique à ces concours(traits d’orchestre, solos d’orchestre, concerto clas-sique, concerto romantique…) sera abordé sous plu-sieurs angles avec les différents professeurs.Ce stage s’adresse à des étudiants fraîchement émou-lus des conservatoires supérieurs, de région, ou étran-gers, qui souhaitent orienter leur vie professionnelledans cette voie, ainsi qu’à des jeunes professionnelsqui bénéficient déjà d’une expérience de travail enorchestre et qui désirent se présenter à un concours.Des concours blancs avec et sans paravent seront orga-nisés afin que les stagiaires puissent rôder leur pro-gramme ; un « jury » proposera ses commentairesaux candidats.Pour les postulants intermittents du spectacle ce stageest conventionné par l’AFDAS, donc largement sub-ventionné.

LLESES BONNESBONNES QQUESTIONSUESTIONS ÀÀ SESE POSERPOSER POURPOUR RECHERCHERRECHERCHER UNUN STSTAAGEGE POURPOUR AMAAMATEURSTEURS

Extrait du forum du site www.levioloncelle.com

Bonjour, j’organise depuis 5 ans des stages de musique de chambre pour adultes amateurs avec l’association ARIA.Pour ma part, je pense que les bonnes questions à poser aux organisateurs de stage sont les suivantes : - déjà, posez-vous la question : voulez vous des vacances autour de la musique ou plutôt une immersion

musicale totale ? - le cursus des professeurs (ont-ils déjà enseigné à des adultes amateurs) ? - combien d’heures de cours sont effectivement dispensées chaque jour ? - y-a-t-il des répétitions prévues avec l’ensemble de musique de chambre ; des salles diponibles pour travailler ?- quel est le niveau moyen des participants (en effet, le terme musicien adulte désigne juste pour certaines

personnes des musiciens de plus de 18 ans) - quels types de morceaux vont être travaillés? (jouer un trio de Beethoven après quatre années de violon-

celle, de violon ou de piano...est ridicule !!) Notre stage a lieu cette année du 17 au 22 juillet à Phalsbourg en Moselle, et je me ferai un plaisir derépondre à vos questions si vous en avez d’autres. Voici mon mail : [email protected]

PPRÉPRÉPARAARATIONTION AAUXUX CONCOURSCONCOURS DD’’ORCHESTREORCHESTRE

Pour tout renseignement et inscription : Tél : +33 (0)1 40 07 11 48 - Fax : +33 (0)1 40 07 11 78e-mail : [email protected] - www.festivaldesarcs.com

Pour plus d’informations : Association musicale franco-hongroise : 12 rue Jonquoy, 75014 Paris ;Tél/Fax : 01 45 42 98 34. E-mail : [email protected]; (www.budapestacademy.amfh.org).

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 20

Violoncelle seul :- Jacqueline du PRE : Bach, Suites n°1 BWV 1007 et n°2BWV 1008 enregistrées en 1962, Elgar, Concerto op.85(Orchestre Symphonique de la BBC, dir Sir JohnBarbirolli) ? Enregistré en direct en 1967.Abeillemusique.com, Testament SBT 1388.

- Alexis Descharmes : Kaija Saariaho : l’œuvre pour vio-loncelle. Aeon.

Violoncelle et piano :- Claudio BOHORQUEZ, Markus Groh : Debussy, Sonate,Prokofiev, Sonate en Do maj. op.119, Britten, Sonate enDo maj. op.65. Berlin Classics 0017832BC.

- Marc COPPEY, Peter Laul : “Russian Sonatas”: Sonatesde Schnittke, Rachmaninov, Shostakovitch et Prokofiev;2 cd, Harmonia Mundi, Aeon AECD 0636.

-Miklos PERENYI, Zoltan Kocsis : “Cello Encores” :Paganini, Moto Perpetuo, Popper, Mazurka,Mendelssohn, Chanson sans paroles, Chopin, DebussySchubert. Hungaroton HCD 12574, 1985.

-Blondal BENGSTON, Nina Kavtaradze : Chopin, Sonate,Grieg, Sonate. Danacord 644.

Violoncelle et orchestre :- Marc COPPEY, Orchestre National de Lorraine, dir.Jacques Mercier : Martin Matalon (né en 1958), Trame III(2000) et autres oeuvres sans vlcelle solo. Universal,Accord 4768936.

- Jacqueline du PRE : Elgar, voir rubrique Vlcelle seul.

- Antonio JANIGRO, Orch. Radio Symphonique deCologne, dir. Erich Kleiber :”In Memoriam Erich Kleiber” ;

Anton Dvorak, Concerto enregistré en 1955 et autresoeuvres sans vlcelle solo. 3 cd, HM, Tahra TAH58183.

- Rafal KWIATKOWSKI, Orchestre Philharmonique deVarsovie, dir. Antoni Wit: Witold Lutoslawski (1913-1994), Concerto pour Vlcelle et Concerto pour Orchestre.Dux 0499.

- Marko YLONEN, Orchestre symphonique de la RadioFinlandaise, dir Hannu Lintu : Jouni Kaipainen (né en1956), Concerto op.65 et autres oeuvres sans vlcelle solo.Codaex France, Ondine ODE 1062-2.

Musique de chambre :- Giovanna BARBATI, Giovanni Togny (piano-forte),Marcello Gatti (flûte) : Johann Christoph Friedrich Bach,Sonates Wf VIII.3 n°1, 3 et 5. Abeillemusique.com,Symphonia SY 04212.

- Christophe BEAU, Ensemble Accroche Note : OlivierGrief, l’Office des Naufragés. Integral Distribution, TritonTRI 331142.

- Richard BELCHER, Quatuor Enso : Ignaz Pleyel,Quatuors à cordes op.2 n°4 - 6. Integral Distribution,Naxos8.557497.

- Valentin BERLINSKY, Quatuor Borodine : Beethoven, 6Quatuors op. 18. 3 cd, Codaex, Chandos CHAN 10381.

- Emmanuelle BERTRAND, Antje Weithass (vlon), PascalAmoyel (piano) : Olivier Grief (1950-2000), Sonate deRequiem et Trio. Harmonia Mundi, HMC 901900.

- Romain BORYS, The Gryphon Trio : Mozart, Intégraledes Trios pour piano, vlon, vlcelle. 2 cd, Codaex France,Analekta AN 2 9827-8.

DISQUES ET DVD

Réflexions sur la rubrique cd/dvdDepuis quelques mois, j’ai pris en charge avec enthousiasme la rubrique des sorties de cd et dvd qu’avait assu-rée pendant plusieurs années Marie-Paule Milone et je vous livre ici mes premières réflexions. Tout d’abord, jeconstate que le violoncelle bénéficie de beaucoup de parutions : j’aurais moins de travail si je m’occupais dutrombone à coulisse !!! Les contenus de ces parutions ne se ressemblent pas d’une rubrique à l’autre et, cettefois-ci, je n’ai répertorié qu’une sortie de cd pour les ensembles de violoncelles mais beaucoup de musique dechambre, ainsi que de nombreuses oeuvres inédites ou contemporaines. J’apprécierais que, si certains d’entrevous repèrent des parutions hors grande distribution et hors musique “classique”, ils me les signalent en écrivantà l’adresse de l’AFV, car j’ai le souhait d’élargir la rubrique à toutes les musiques, ce qui complique la tâche. Cette rubrique ne comporte aucun jugement ni aucune critique et se contente d’indiquer les interprètes (les vio-loncellistes en particulier), les compositeurs et les oeuvres, ainsi que les références des ouvrages cités. Je m’ef-force de toujours trouver le nom du violoncelliste, ce qui représente parfois une épreuve de force, dans le casd’ensembles constitués en musique de chambre. Je vous demande par avance de l’indulgence et compte sur votrecollaboration afin d’enrichir cette rubrique.

Fabienne Ringenbach

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 21

- Colin CARR, Philippe Graffin (vlon), Charles Neidich(clar), Pascal Devoyon (piano) : Olivier Messiaen, Quatuorpour la fin des temps, Paul Hindemith, Quatuor. Codaex,Cobra 0014.

- Matthias DIENER, Quatuor Minguet : Wolfgang Rihm(né en 1952), Quatuors à cordes n°7 “Veranderungen”,n°8 et n°9 “Quartettsatz”. Abeillemusique.com, Col legnoWWE 20213.

- David FINCKEL, Quatuor Emerson : “Intimate Voices”:Grieg, Quatuor n°1, Nielsen, Auprès du cerceuil d’un jeuneartiste, Sibelius, Quatuor n°4 “Voix intimes”. Universal,DG 4775960.

- François GUYE, Quatuor Schumann, : Ernest Chausson,Quatuor op. 30, Gabriel Fauré, Quatuor n°1 op. 15.Harmonia Mundi, Aeon AECD 0540.

- Michael HAKHNAZARYAN, The Zurich String Quintet :Beethoven, Intégrale des Quintettes à cordes, op.29, 4, 104,Fugue op.137, Duo alto et vlcelle Wo032.6, Huit Dansespour 2 vlons, vlcelle et cbasse Wo015. 2 cd,Abeillemusique.com, Brillant Classics, BRIL 92857.

- Konstantin HEIDRICH, Fauré Quartet : Mozart, Quatuorspour piano et cordes n°1 KV 478 et n°2 KV 493. Universal,Deutsche Grammophon 477 5885.

- Gregory HESSELINK et autres musiciens : StevenMackey, Humble River pour flûte, vlon, alto et vlcelle,d’autres oeuvres sans vlcelle. Bridge 9183.

- Peter HORR, Mozart Piano Quartet : Richard Strauss,Quatuor avec piano op.13, Fetsmarsch, Standchen,Liebesliedchen, Arabischer Tanz. Codaex, MDG 643 1355-2.

- Michal KANKA, Quatuor Prazak, Pascal Moragues (clar) :Brahms, Quatuor à cordes n°1 op.51, Quintette op.115.Harmonia Mundi, Praga PRD/DSD 250 227.

- Véronique MARIN, Trio Dumky : Dvorak, Intégrale desTrios avec piano. 2 cd, Codaex, Etcetera KTC 1303.

- Christopher MARWOOD, Quatuor Rté Vanbrugh: CharlesVilliers Stanford (1852-1924), Quintette pour piano etcordes op.25 en Ré min., Quatuor op.85 n°1 en Fa Maj.Abeillemusique.com, Hyperion CDA67505.

- Balazs MATE, Denes KARASSZON, Miklos Spanyi(piano-forte), Istvan Gyori (guitare) : Anton Kraft, TroisSonates op.1 et Grand Duo pour 2 Vlcelles op.5.Hungaroton HCD 32292.

- Antonio MENESES, Beaux Arts Trio : Shostakovitch, Trion°1 en Ut min op.8 et n°2 en Mi min. op.67, et autres oeuvrespour soprano et piano. Warner Classics, 2564 62514-2.

Page 22: Le Violoncelle Violoncelle Revue de l’ Association française du violoncelle Directeur de la publication : Michel Oriano N ISSN 1628-4135 N 19 - Mai 2006 Présidents d’honneur:

Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 22

- Raphaël MERLIN, Quatuor Ebène : Haydn, Quatuors àcordes op.64 n°5 “l’Alouette”, op.33 n°1 et op.76 n°1. HMMirare MIR013.

- Daniel MULLER-SCHOTT, Anne Sophie Mutter (vlon),André Prévin (piano) : Mozart, Trios KV 502, 542,548.Universal, DG 4775796.

- Matthias MOOSDORF, Leipziger Streichquartett : Ravel,Quatuor, Tailleferre, Quatuor, Milhaud, Quatuor n°4.Codaex, MDG 3071359.

- Cécile NICOLAS, Quatuor Antarès : Joseph BoulogneChevalier de Saint Georges, Quatuors G.069 à 072,Mozart, Quatuor KV 160. Integral Distribution, IntegralClassic INT 221.148.

- Nathaniel ROSEN, et autres musiciens : Glinka (1804-1857), Musique de chambre vol 1 : Sextuor pour piano etcordes en mi bémol maj., Divertissement sur des thèmes de“la Somnanbula” de Bellini, Sérénade sur des thèmesd’“Anna Bolena” de Donizetti.Integral Distibution, Suoni ecolori SC 253382.

- Eckart RUNGE, Valentin ERBEN, Quatuor Artemis etThomas Kakuschke (2ème alto) : Schoenberg, La Nuittransfigurée op.4, Berg , Sonate op. 1, Strauss, Sextuor deCapriccio. EMI, Virgin Classics 3351302.

- Mischa SCHNEIDER, Quatuor de Budapest : Beethoven,Intégrale des 16 Quatuors à cordes, Grande Fugue en sibémol op.133. Réédition des enregistrements de 1951 et1952, 8 cd, HM, United Archives UAR 0018.

- Mischa SCHNEIDER, Quatuor de Budapest : Schubert,Quatuors n°12 en ut min D703 “Quartetsatz”, n°13 en lamin D 804 op.29 “Rosamunde”, n°14 en ré min D 810 “LaJeune fille et la mort” et n° 15 en sol maj D 887 op.posth.161. Enregistré en 1953 et1955, SonyBMG, SonyClassical 5171372.

- Fred SHERRY, Quatuor Fred Sherry, Simon Joly Singers,Jennifer Welch Babidge (soprano), Twentieth CenturyClassic ensemble, dir. Robert Craft : Schoenberg, Quatuorn°2 en Fa dièse min. avec soprano op.10 et autres oeuvres.Integral Distribution, Naxos 8-557521.

- Petr SKALKA, ensemble Rincontro: Franz XavierRichter (1709-1789), Quatuors op.5 n° 1 à 3 ; Mozart,Fugues KV405 n°3 et 4 et Canon alla Secunda d’aprèsJ.S.Bach. Abeillemusique.com, Alpha 089.

- Helmut SOLHER, Quatuor Buchberger : Joseph Haydn,Six Quatuors à cordes op. 9. 2 cd, Abeillemusique .com,Brillant Classics 92886.

- Peter SZABO, Zsuzsa Kollar (piano) et autre musiciens :Hans Koessler (1853-1926), Quintette avec piano en Fa

Maj., et trio sans vlc ; Emanuel Moor (1863-1931), Sonatepour vlcelle et piano n°2 op.55. Hungaroton HCD 32331.

- Alasdair TAIT, Quatuor Belcea : Mozart, Quatuors K.465, “les Dissonances”, et K.499, “Hoffmeister”. EMI 09463 444455 2 8.

- Julian TRYCZYNSKI, Trio de Cracovie : AntonStepanovitch Arenski (1861-1906), Trio avec piano n°1,Anton Dvorak, Trio n°3. Cddvd, DUX 0513.

- André WANDERS, Quatuor Rosamunde : TigranMansurian (né en 1939), Quatuors à cordes n°1 et 2,Testament. Universal, ECM, “New Series” 476 305 2.

- Angelo ZANIN, Quartetto di Venezia : “Quartetti italiani” :Quatuors à cordes de Boccherini, Bazzini (1818-1897), Verdi,Puccini, Zandonai(1883-1944), Respighi, Malipiero(1882-1973). coffret de 10 cd, Codaex France, Dynamic 486 /1-10.

Divers :- Marielle AUGER, Jean Michel Corgeron (accordéon diato-nique), Vincent de Greef (quinton) et Gilbert Large (bou-zouki, banjo, guitare), groupe Bouffée d’Airs :“Confidences de bal”. Franches Connexions, FC CD 005.

- François-Xavier Bogorne, Agnès Kammerer, harpe,Francisca Zapata, récitante : Las Espanas, ElRenacimiento : J. Rodrigo (1901-1999) : Adela,Pastorcito Santo ; Granados : 6 pièces ; J. Malaiz (1862-1918) : Serenata ; Nin : La Seguida Espanola ; Cassado :Suite pour violoncelle seul. Amacello, www.amacello.fr

- François-Xavier Bigorne, Daniel Brel, bandonéon :Impression Bel Canto. Amacello, www.amacello.com.fr

- Pierre LEBOURGEOIS, Nosfell (guitare et chant) :Nosfell, “Live in Bruxelles”. cd et dvd bonus inclus, V2.

- Les 12 Violoncellistes du Philharmonique de Berlin : AsTime Goes by, EMI Classics, 2004.

DVD :- Quatuor Alban Berg : Franz SCHUBERT, Quatuor D.810,“La Jeune fille et la mort”(enregistré en 1996). Emi 3384669.

- Pierre FOURNIER , Guy Bourassa (piano) : “L’Art dePierre Fournier”, J.S.Bach, Suite n°3 Bwv 1009; Kodaly,Sonate op.8; Schumann, Adagio et Allegro op. 70; Debussy,Sonate ; Francoeur, Sonate en mi. Codaex, VAI 4356.

- Miklos PERENYI : J.S.Bach, Six Suites,. Enregistré en 1996,Integral Distribution, Hungaroton Classics HDVD 32421.

- François POLY, Patricia Petibon (soprano), Joel Grare (percus-sion), Susan Manof( piano) : “French Touch” : Airs et Mélodies dePoulenc, Massenet, Messager, Chabrier, Offenbach, Satie,Aboulker, Delibes....Universal, Decca 4768574.

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L’autre jour, une jeune élève de l’école de musique jouaitson nouveau morceau. Après 3 lignes en Pizz, elle arrive àun passage marqué Arco. “Qu’est ce que ça veut direArco?” lui demande mon collègue, le prof de violon.Réponse attendrissante de la petite fille : “Ben, je saispas... : à r’commencer...”.

Ma prof m’a raconté qu’unde ses petits élèves luiavait demandé. : “Qu’estce que c’est que le bon-homme sur la partition”.En réalité il parlait d’unpoint d’orgue qui surplom-bait une ronde !

Une ado débarque : “jevoudrais un livre sur “Vosèque” (il faut le dire “avé l’as-sent : vosèquo) mais je sais pas qui c’est... “ Moi, perplexe :Vosèque... Vosèque... cerveau qui tourne à 100 à l’heure...Vosèque... eureka ! : “tu veux dire Wozzeck ? L’opéra deBerg ?” Elle : “Ché pas, c’est pour l’prof !” Enseignez doncla musique aux lycéens !!!

Je donne à travailler à une jeune élève un petit concertinoen Do Majeur. Je mets les coups d’archet et les doigtés surle début, mais je sens la petite fille inquiète. Je lui deman-de ce qu’il y a. “Je n’y arriverai pas...” - “Mais pourquoi ?tu connais toutes les notes et les rythmes de ce morceau” -“Non, je ne pourrai jamais réussir à le jouer : au dessus dela partition c’est marqué en gros C dur”.

Deux petites débutantes, Fanny et Cloé, veulent essayer dejouer sur de grandes chaises (la promo, quoi !). En voyant

sa copine instal-lée avec son celloet les piedsbalançant dans levide, Fanny medit : “Regarde,Cloé n’a paspied !” C’est cequi s’appelles’immerger dansla musique.

Quand j’étais petite (je devais avoir 7 ou 8 ans, mais jen’avais jamais fait de musique...), ma grand mère m’avaitfait écouter “Pierre et le loup”, en essayant de me fairereconnaître les instruments... J’étais déjà très demandeuse àl’époque, mais mes parents pas du tout intéressés par lamusique. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’on avait fait lemême exercice quelques jours plus tôt à l’école... et je lui

sors ma science, très fière de moi : Hautbois, Basson,Quatuor à Cordes... Elle est impressionnée...! Je m’empres-se d’ajouter : “Quand même, comme instrument, il faitbeaucoup plus de bruit, le “quatuor à cordes”, ça doit êtregros... T’en as déjà vu un en vrai toi ?”

Cette semaine, je dis, pour l’encourager à une très jeunedébutante : “Si mercredi prochain tu joues ces petits mor-ceaux en cordes à vide impeccables, on commence avec lamain gauche”. Toute souriante, elle me dit : “comme çaalors ???” en passant son violoncelle de l’autre côté (surl’épaule droite) et en attrapant l’archet de la main gauche.

LE COIN DES ENFANTS

Sur le forum du site de l’AFV (www.levioloncelle.com), des visiteurs se sont amusés à citer des mots d’enfantsdont nous publions quelques uns.

Bon appétit les enfants !

Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 23

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Le Violoncelle N°18 - Mars 2006 - P 24

N° 0, Mars 2001 : Entretiens avec Nelly Pasquier et J. Starker.Propos sur la sonate de Debussy, par S. Milliot et Ph. Muller.

N° 1, Printemps 2001 : Entretien avec Maud Tortelier. Lutherie :Les anciens et les modernes, par J. Fustier ; un violoncelle pliantet démontable. György Ligeti par M. Stitz. Un concerto d’EliotCarter pour Yo-Yo Ma. L’Elégie de Fauré, par P. Bazelaire.Pédagogie. France-Allemagne : deux approches du traitementdes débutants.

N° 2, Décembre 2001 : Le 7ème Concours Rostropovitch : Pointsde vue d’un membre du jury (Ph. Muller) et d’un candidat (R.Garioud). Entretien avec E. Vatelot. Paul Tortelier et son credo,par Raphaël Sommer. Souvenirs de Guy Rogué. Pédagogie.France-Etats-Unis : deux extrêmes, par Nadine Deleury. Un livresur les sonates françaises : entretien de Ph. Muller avecS. Sensbach. La sonate d’ Antoine Duhamel. Pièce pour violon-celle seul de Marco Stroppa. La Voix des cordes, par R. Netz.

N° 3, Mars, 2002 (épuisé) : Yo Yo Ma et le brassage des cultures.La Julliard School de New York. Quel final pour le 13è quatuorde Beethoven ? Violoncelle pliable et électrique. Jules Delsart etla pique. La Guitare d’amour (Arpeggione). Le Coin des ama-teurs. Hommage à Dimitry Markovitch.

N°4, Juin 2002 : Entretiens avec X. Gagnepain, F. et L. Simonian.Etude sur les œuvres anciennes pour violoncelle. Mon Maître,Paul Bazelaire, par Nelly Pasquier. Etre violoncelliste (d’)aujourd’hui, par B. Carat. Un colloque sur l’archet. Champfleuryet le violoncelle, ou la pratique des amateurs au XIXè siècle, parP. Bonvillars. Madrigal pour deux violoncelles de Viktor Suslin .Quaternion, de S. Gubaidulina.

N° 5, octobre 2002 : Hommage à Maurice Gendron, par Ph.Barry et H. Demarquette. Les Suites de Bach, par D. Blum, P.Casals, A. Navarra, O. Gaillard, H. Demarquette, J. Pernoo. UnVioloncelle sur le toit du monde, d’Ariane Wilson. Orchestre :entretien avec C. Tricoire. Un violoncelliste coréen (entretienavec Joseph Lang). Le Concours de Morella au Mexique. LaMéthode Alexander.

N° 6, Janvier 2003 : Enseigner la musique aux tout petits, par J.-C. Latil. Maurice Baquet, un père très spirituel pour J.-Y.Lacombe ; Un violoncelliste acrobate : entretien avec L. Cirade.L’hommage à Maurice Gendron, par S. Milliot. Le Coin des écri-vains (O. Revault d’Alones). Lutherie : Un Français à Cincinnati,par P. Charton. Viole d’Orphée et heptacorde. Existe-t-il une cul-ture d’orchestre ? par E. Cardoze. La sonate de Duparc, leConcerto dell’albatro de Ghedini. Guitare et violoncelle :Entretien avec le Duo Goyescas. Entretien avec R. Clavreul. LesSuites de Bach (suite), par P. Wisperlwey.

N°7,avril 2003 : Entretiens avec S. Wieder-Atherton, M. Strauss, et F.Borsarello - Une relecture de Jean-Louis Duport, par X. Gagnepain.Les Suites de Bach (suite), par J.-Ph. Audin et Paul Tortelier.

N°8, juillet 2003 : Hommage à J. Brizard. Pourquoi Beethoven nenous a pas laissé de concerto pour violoncelle. L’alchimie du violon-celle, par Ph. Bary. Médecins violoncellistes. La sonate d’E. Rubbra.

N°9, novembre 2003 : Entretiens avec M. Coppey et J. Deplace.Luigi Boccherini : Le corps malmené des violoncellistes.Pédagogie. Le Coin des écrivains : J.-F. Prat, P. Quignard.

N°10, février 2004 : Entretien avec R. Chrétien. Lutherie : - Unnom, une passion, un métier, par J. Despiau ; La Société « Boisde lutherie », par Ph. Bodart. Les Rencontres de Kronberg. LeConcerto de Renaud Gagneux. L’Extraordinaire destin de LiseChristiani. Un violoncelliste sénégalais. Les Suites de Bach oul’héritage de la vie, par F. Borsarello. Répertoire des oeuvrescomposées en France dans les années 1930, par S. Sensbach.

N° 11, mai 2004 : Entretiens avec Emmanuelle Bertrand etNicolas Bacri. Ernest Bloch, le violoncelle et la traditionhébraïque. Hommage à Maurice Maréchal. Le Stradivarius de1700 (Le Christiani), par Ch. Beare. Le Centre de pratique duvioloncelle contemporain d’Evry, par Ch. Roy.

N°12, août 2004 : L’Anniversaire de J. Starker à Paris. Entretienavec Ph. Muller. La Sonate et la Sérénade de Dohnanyi. ; laSonate de Paul Paray. Les enregistrements du concerto deDvorak. Cordes d’hier et d’aujourd’hui. L’Archet. Violoncellistesémigrés.

N° 13, novembre 2004 : Le Concours Rostropovitch, par Cl.Samuel. Entretien avec Anssi Kartunen, violoncelliste de l’opéra« Le Luthier de Venise ». Etudier le violoncelle aux Etats-Unis.L’Improvisation : entretiens avec V. Courtois et D. Petit. Les Sonatesde Beethoven. La Conduite de l’archet. Cordes, par E. Cardoze.

N° 14, Févier 2005 : Entretiens avec A. Meunier et O. Gaillard.Répertoire : Paul Tortelier, Jean-Louis Florentz et Elliot Carter.Sarabande d’Ingmar Bergman. Cordes. Le Concours Etienne Vatelot.

N° 15, Septembre 2005 : Entretien avec Roland Pidoux. LaSleeping Beauty de Montanana. -Le Legato de la main gauche,par X. Gagnepain. Ensembles de violoncelles. Cordes, par E.Cardoze. Œuvres du répertoire : Mat Lidström, CharlesKoechlin, Albéric Magnard, Charles-Marie Widor, Louis Vierne,G. Robert Vallée, Georges Taconet, Camille Saint-Saëns. LaMéthode Suzuki pour le violoncelle. Le Violoncelle en Chine.

N° 16, Septembre 2005 : Entretiens avec D. de Williencourt etle compositeur Ph. Forget, Le 8ème Concours Rostropovitch, parM. Rostropovitch et Cl. Samuel. Franchomme, Chopin et la sona-te pour piano et violoncelle. Cordes, par E. Cardoze.

N° 17, Décembre 2005 : L’acoustique du violoncelle. LeConcours Rostropovitch 2005 : Témoignages de Ph. Muller,membre du jury et R. Déjardin, lauréat. Entretien avec CoralieCousin, kiné thérapeute. Historique du vibrato pour les instru-ments à cordes. Lutherie. Arman, un artiste incendiaire.

N° 18, Mars 2006 : L’hommage à Maurice Baquet.Dissidencello, par P. Michaud. Folie violoncellistique à Nantes.Entretien avec Cécile Girard. Créations. Les Duos d’Offenbach,par C. Tricoire. Le Fonds instrumental français. Stages. Cordes.L’Opéra vu de la fosse d’orchestre. Dix mois d’école et d’opéra.Musique d’Auschwitz dans les écoles.

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Les sommaires détaillés figurent sur le site : www.levioloncelle.com

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Le Violoncelle N°19 - Mai 2006 - P 25

Septembre 2005 5éme annéeN°16N°16 Septembre 2005 5éme année

Le Violoncelle

LE VIOLONCELLE AU BORD DE LA MER

A en croire l’affiche olé olé du festival de Divonne, l’association d’un violoncelle, de l‘océan

et d’une femme s’avère roborative.

Sous d’autres tropiques, cethème est repris de manièreplus pudique sur le dépliant del’Atelier de lutherie de SaintPierre et Miquelon, où des arti-sans « perpétuent la grande tradition française de Mirecourt, enutilisant des bois âgés de plus de trois cents ans provenant duJura et des Vosges ».

La couverture du numéro 16de notre revue représentaitdéjà une violoncellistedebout sur une plage.

Mais plutôt que de se noyer sous

la Water Music deHaendel, mieux vaut

encore utiliser soninstrument pour

appâter lespoissons !

Dans le film « Lost and Found », la violoncelliste porte au moins un jupon…

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LE COIN DES AMATEURSSpectacles musicaux montés par des étudiants

Entretien avec Mathias SzpirglasPeux-tu nous dire quelques mots de ta formation musicale ?Mes parents sont de bons flûtistes amateurs, et, au CNR deMeudon, j’ai étudié le violoncelle, que j’avais commencé à

l’âge de 5 ans. En1995, nous avonsmonté un petitensemble ; pendantdix ans, j’ai faitbeaucoup d’or-chestre et tenu lerang de chef depupitre dans unrépertoire variéallant de Purcell auxc o m p o s i t e u r sc o n t e m p o r a i n s .Avec une bande decopains nous avonsaussi monté desspectacles musicaux(Le Beau Danube

Bleu, puis du Debussy et du Bartok). Nous avions dénomménotre orchestre de chambre « La Dernière minute », parceque nous n’étions jamais prêts avant la dernière minute.C’est là que j’ai vécu mes premières expériences de direc-tion d’orchestre.Un peu plus tard, je suis entré à l’Ecole Normale Supérieurede Cachan, où il n’y avait pas assez d’étudiants musicienspour monter un orchestre. Je me suis rabattu sur des spec-tacles musicaux, où l’humour tenait une grande place.

N’as-tu jamais songé à faire une carrière de musicienprofessionnel ?Si, mais j’ai très tôt décidé de conserver ma liberté par rap-port à la musique afin de ne pas perturber le plaisir intensequ’elle me procure. Lorsque j’ai rejoint l’orchestre universi-taire de Rennes, le chef pensait qu’on ne pouvait pas faire denuances avec des amateurs et je lui ai prouvé le contraire.

Quels spectacles musicaux as-tu monté jusqu’ici ?En 96, nous avons tenté de monter Le Malade Imaginaire,mais c’était un projet mal fichu, et j’ai pris des cours dedirection pour améliorer la clarté et l’enchaînement de mesgestes, et acquérir la technique permettant de communiquerun geste sur un effet musical. Lorsque nous avons repris ceMalade imaginaire sur une musique de Charpentier, nousavons réussi à donner onze représentations qui ont réuni3 000 spectateurs.Encouragés par ce succès, nous avons monté une pièced’Oscar Wilde sur une partition de Florent Schmitt, mais endépit du fait que nous formions une compagnie d’étudiantssans ressources, il nous a fallu verser 1 000 euros par repré-sentation à la SACEM. Ceci me semble choquant. Il est normal qu’on protège lesdroits d’auteur, mais ne pas prévoir d’exception n’en-

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courage pas la pratique amateur en France, et c’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles la vie artistique estsi peu développée dans les universités françaises.C’est vrai. Il n’est déjà pas facile de monter des spectaclesavec des amateurs. Contrairement à ceux qui font de lamusique de chambre, les étudiants qui se produisent dansnos spectacles en tant qu’acteurs ou musiciens n’aiment pasrépéter. Mais ils ne demandent pas à être rémunérés, et leplaisir constitue notre unique motivation. Et j’ajoute en passant que c’est en vain que j’ai tenté de créerdes partenariats avec des conservatoires, qui contrairement àce qui se passe dans d’autres pays comme la Grande Bretagne,ne s’intéressent absolument pas aux amateurs. Aucun profes-sionnel ne nous a jamais soutenus ou encouragés.

Ce qui ne t’a pas empêché de poursuivre ton chemin.Oui ; avec ma compagne, qui conçoit et confectionne lescostumes, et différents amis qui se chargent de la mise enscène, nous avons monté Le Songe d’une nuit d’été sur lamusique de The Fairy Queen de Purcell, avec 38 personnessur scène, dont 13 chanteurs, 10 comédiens, et l’orchestre.Et cette année, tout en préparant Ubu roi, nous avons tentéune nouvelle expérience qui consistait à choisir des filmssusceptibles d’illustrer de la musique de Bach, deTelemann, ainsi que le concerto pour deux violoncelles deVivaldi. Nous avons fini par sélectionner des courtsmétrages muets de Charlie Chaplin, et ça a marché.

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LE VIOLONCELLE,OBJET DE TENDRESSE