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Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 1
«L’ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DE LA STATISTIQUE ET DE
L’ECONOMIE APPLIQUEE ET L’INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE DU CAMEROUN N’ENTENDENT DONNER AUCUNE
APPROBATION, NI IMPROBATION AUX OPINIONS ÉMISES DANS
CE DOCUMENT. ELLES DOIVENT ÊTRE CONSIDÉRÉES COMME
PROPRES A LEUR AUTEUR»
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU ii
Je dédie ce travail
à mes parents : Mr KAMAJOU Augustin Désiré et Mme
KAMAJOU Marie - Germaine, eux qui m’ont éduquée et toujours
soutenue pour l’accomplissement de cette œuvre.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU iii
Remerciements
Tout au long de ce stage, nous avons bénéficié des soutiens divers de la part de
certaines personnes que nous tenons à remercier ici. Tout d’abord, nous remercions le
Directeur Général de l’Institut National de la Statistique (INS) qui nous a permis
d’effectuer ce stage académique et a mis à notre disposition un cadre agréable de travail. Nous
remercions également l’ensemble du personnel de l’INS pour sa collaboration et sa
disponibilité permanente tout au long de la rédaction de ce document.
Nos sincères remerciements à nos maitres de stage: M. Alain TALOM, Ingénieur
Statisticien Economiste, chef de Cellule des Statistiques des Finances Publiques à l’INS et,
M. Sévérin TCHOMTHE, Ingénieur Statisticien Economiste, chef de Cellule de la
Recherche Appliquée à l’INS.
Toutes nos reconnaissances à Brice KAMSU, Ingénieur des Travaux Statistiques,
Jean–Claude NGUEMENI, Ingénieur Statisticien Economiste, Bourama FANE, Ingénieur
Statisticien Economiste, aux aînés de la promotion 2012 de l’ISSEA du Cameroun.
Nous remercions M. Koffi NGUESSAN pour la formation et l’encadrement dont nous
avons eu le privilège de bénéficier.
Nous tenons aussi à remercier M. Hugues KOUADIO, Directeur des Etudes des
Ingénieurs Statisticiens Economistes de l’Ecole Nationale Supérieur de la Statistique et de
l’Economie Appliquée (ENSEA), ainsi que tout le personnel enseignant et administratif.
Un merci spécial à l’endroit de mes frères : KEUKOUA Chancelin, TCHOUTANG
Landry, NANA Armel et FALEU Loïc que j’aime.
À toutes les personnes ayant contribué d’une manière ou d’une autre à la production
de ce document, nous leur adressons ici tous nos sincères reconnaissances.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU iv
Avant-propos
L’élève Ingénieur Statisticien Economiste de l’ENSEA est tenu d’effectuer, à la fin de
la deuxième année de formation, un stage académique à la sortie duquel il doit rédiger un
mémoire. Ce stage, d’une durée de trois mois, peut s’effectuer soit au sein d’une entreprise,
soit d’un organisme international, soit d’un ministère.
Le but de ce stage est de permettre à l’élève de s’accommoder avec le monde
professionnel dont il va bientôt y faire face. Ainsi, il apprend à exploiter les enseignements
reçus à l’école et contribuer au développement de la structure. A travers un thème
professionnel à la hauteur de sa formation, il fera des recherches et mettra en pratique les
outils statistiques et économiques étudiés pour la rédaction de son mémoire. Ce document est
donc le fruit de trois mois de stage effectués à l’Institut National de la Statistique du
Cameroun (INS) sur la période du 1er août au 31 octobre 2012.
Le thème du présent document est: «Impact de la suppression des subventions des
produits pétroliers sur l’économie camerounaise» rédigé sous la supervision de M. Alain
TALOM, Ingénieur Statisticien Economiste, chef de Cellule des Statistiques des Finances
Publiques à l’INS, et de M. Sévérin TCHOMTHE, Ingénieur Statisticien Economiste, chef
de Cellule de la Recherche Appliquée à l’INS. Il est question de simuler un arrêt des
subventions des produits pétroliers et regarder son impact particulièrement sur les secteurs
d’activités et les ménages.
Ce travail présente probablement des lacunes tant au niveau de l’approche qu’au niveau
de la méthodologie. Des observations et des critiques permettront d’apporter certainement des
améliorations.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU v
Sommaire
Remerciements ..................................................................................................................... iii
Avant-propos ........................................................................................................................ iv
Sommaire ...............................................................................................................................v
Liste des illustrations ............................................................................................................ vi
Figures: ................................................................................................................................ vi
Liste des sigles abréviations ................................................................................................. vii
Résumé .............................................................................................................................. viii
Abstract .............................................................................................................................. viii
Cadre du stage ...................................................................................................................... ix
Introduction générale ............................................................................................................ 10
Chapitre 1: Présentation de l’économie camerounaise ........................................................... 13
I- Description macroéconomique de l’économie camerounaise ...................................... 13
II- Pauvreté au Cameroun ............................................................................................ 15
Chapitre 2: Le secteur du pétrole au Cameroun ..................................................................... 17
I- Caractéristiques du secteur pétrolier ........................................................................... 17
II- Subventions des produits pétroliers au Cameroun ................................................... 21
Chapitre 3: Revue de littérature et élaboration du cadre comptable ....................................... 24
I- Revue de littérature .................................................................................................... 24
II- Elaboration du cadre comptable .............................................................................. 27
Chapitre 4 : Présentation du modèle et analyse des résultats de l’étude ................................. 33
I- Présentation du modèle .............................................................................................. 33
II- Analyse des résultats du modèle ............................................................................. 43
Conclusion générale et recommandations ............................................................................. 48
Bibliographie ........................................................................................................................ xi
Annexe(s) ........................................................................................................................... xiii
Table des matières: ........................................................................................................... xxiii
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU vi
Liste des illustrations
Figures:
Figure 1: Contribution des secteurs dans la valeur ajoutée de l’économie de 1993 à 2011 ..... 14
Figure 2: Structure de consommation des ménages camerounais par milieu et statut de
pauvreté ................................................................................................................................ 15
Figure 3: Poids (en %) des produits de raffinage dans la consommation intermédiaire totale
des différents secteurs. .......................................................................................................... 20
Figure 4: Montant des subventions (Milliards de FCFA) ....................................................... 23
Figure 5: Variation de la valeur ajoutée des secteurs d'activité: scenario 1 ............................ 44
Figure 6: Variation de la consommation finale des ménages: scenario 1................................ 45
Figure 7: Variation de la valeur ajoutée des secteurs d'activité: scenario 2 ............................ 46
Figure 8: Variation de la consommation finale des ménages: scenario 2................................ 46
Tableaux :
Tableau 1: Production de pétrole brut (en millions de barils)................................................. 17
Tableau 2: Poids des recettes pétrolières dans les recettes totales au Cameroun..................... 19
Tableau 3: Evolution de la structure d'approvisionnement de la SONARA en pétrole Brent .. 20
Tableau 4: Structure de la MCS agrégée ............................................................................... 29
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU vii
Liste des sigles abréviations
DAE: Direction des Analyses Economiques
ECAM3: Troisième enquête auprès des ménages camerounais
ENSEA : Ecole Nationale Supérieur de la Statistique et de l’Economie Appliquée
INS: Institut Nationale de la Statistique
MCS: Matrice de Comptabilité Sociale
MEGC: Modèle d’Equilibre Général Calculable
MINFI: Ministère des Finances
PIB: Produit Intérieur Brut
RDM: Reste Du Monde
SCDP: Société Camerounaise des Dépôts pétroliers
SONARA: Société Nationale de Raffinage
SNH: Société Nationale des Hydrocarbures
TCEI: Tableau des Comptes Economiques Intégrés
TRE: Tableau Ressources Emplois
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU viii
Résumé
Notre étude porte sur l’impact de la suppression des subventions des produits
pétroliers sur l’économie camerounaise. L’analyse est faite principalement sur la valeur
ajoutée des secteurs d’activité et la consommation finale des ménages. Afin d’atteindre notre
objectif, nous avons eu recours à un modèle d’équilibre général calculable (MEGC) basé sur
le modèle de Bernard Decaluwé, André Martens et Luc Savard. Le choix de ce modèle se
justifie par l’interdépendance du secteur pétrolier et de tous les autres secteurs. Aussi, les
MEGC sont des modèles puissants d’analyse des politiques économiques. Comme résultats,
nous avons obtenu une baisse de la valeur ajoutée des secteurs d’activité, excepté le tertiaire
hors transport. Au niveau des ménages, leur consommation finale se réduit hors mis celle des
ménages non pauvres ruraux.
Mots clés: Pétrole, subvention, MEGC.
Abstract
Our study focuses on the impact of the removal of subsidies on petroleum products on
the Cameroonian economy. The analysis is done primarily on value-added sectors and final
consumption of households. To achieve our goal, we used a static computable general
equilibrium model (CGEM) based on Decaluwé Bernard, André Martens and Luc Savard
model. The choice of this model is justified by the interdependence of the oil sector and all
others sectors. Also, CGEM are powerful economic policy analysis. As results, all sectors are
affected negatively, except tertiary excluding transport. At the household level, all households
are also affected negatively except for the rural no-poor households.
Key words: Petroleum, subsidy, CGEM.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU ix
Cadre du stage
L’INS du Cameroun est un établissement public administratif créé par décret
présidentiel N° 2001/100 du 20 avril 2001. Il est placé sous la tutelle du ministère de
l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement Territorial. Il est doté d’une personnalité
juridique et de l’autonomie financière. Son siège est fixé à Yaoundé, capitale politique du
Cameroun. Ses organes de gestion sont: Le Conseil d’Administration et la Direction Générale.
Le Conseil d’Administration, présidé par un Président, comprend dix membres tous nommés
par décret du Président de la République. Quant à la Direction de l’institut, elle est placée
sous l’autorité d’un Directeur Général, éventuellement assisté d’un adjoint. Elle comprend:
- Deux Attachés de Direction;
- Deux Assistants de Direction;
- Un Service du Courrier et de Liaison;
- Une Cellule de la Communication;
- Une Cellule Juridique;
- Quatre Départements Techniques;
- Une Division de l’Informatique et des Banques des Données;
- Une Division des Affaires Administratives et Financières;
- Dix Agences Provinciales et Départementales.
Ses principales missions sont:
- assurer la coordination des activités du système national d'information
statistique;
- rendre disponible les données et les indicateurs statistiques nécessaires à la
gestion économique et sociale;
- assurer la conservation des fichiers des recensements et enquêtes réalisés par
les administrations publiques et les organismes subventionnés ou contrôlés par l'Etat;
- favoriser le développement des sciences statistiques et les recherches
économiques relevant de sa compétence et promouvoir la formation du personnel spécialisé
pour le fonctionnement du système national d'information statistique.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 10
Introduction générale
La dernière décennie a été marquée par une envolée et par une forte volatilité des
cours mondiaux du pétrole. En effet, le prix du pétrole brut est passé de 28,8 dollars le baril en
2000 à 97 dollars en 2008. En 2009, son prix était de 61,8 dollars le baril et estimé à 104
dollars en 20111. Cette hausse des cours mondiaux du pétrole a eu un impact sur plusieurs
pays dont le Cameroun. Ainsi, selon l’étude menée par la Banque Mondiale de 2000 à 2008
sur l’efficacité des programmes de filets sociaux au Cameroun, les prix du pétrole à la pompe
ont augmenté de 34% pour le super et de 53% pour le gasoil sur la période d’étude.
En outre, ces augmentations peuvent aussi s’expliquer par la forte dépendance de la
SONARA (Société Nationale de Raffinage) de l’extérieur (80% des approvisionnements
proviennent de l’extérieur). En effet, elle raffine en grande partie du Brent importé du Nigeria
et de la Guinée Equatoriale, bien que le Cameroun soit un pays producteur de pétrole. Ceci
s’explique par une insuffisance des équipements. Les équipements existant ne peuvent pas
traiter le pétrole brut produit au Cameroun (environ 10% du pétrole brut camerounais a été
traité par la SONARA sur la période 2000-2009).
Par ailleurs, selon ce rapport de la Banque Mondiale (Efficacité des programmes de
filets sociaux au Cameroun), les prix du gaz domestique et du pétrole lampant ont augmenté
respectivement de 40% et de 92 % entre 2000 et 2008. Cette augmentation a eu un impact
considérable sur les produits à forte consommation, car le gaz domestique et le pétrole
lampant sont les plus utilisés par la population. Ceci conduit alors à une cherté de la vie au
Cameroun. C’est pourquoi en 2008, des mesures d’encadrement des prix des produits de
première nécessité et des produits pétroliers ont été prises. Ces mesures consistaient, en ce qui
concerne les produits pétroliers, à stabiliser leur prix à la pompe en les subventionnant en vue
d’être accessibles à la population. Cependant, avec l’envolée des cours mondiaux du pétrole,
le coût des subventions a augmenté d’année en année, devenant insoutenable pour le
gouvernement camerounais. En effet, ces subventions, qui étaient de 21 milliards en 2009,
passeront, selon la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (CSPH), à 4002
milliards de Francs CFA en 2012.
Selon une autre étude menée par la banque mondiale, la population riche est celle qui
bénéficie plus de ces subventions. Certains (comme le Professeur Nanfosso Roger du
11
D’après la BEAC, le FMI. 2 Prévision faite par la CSPH
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 11
Cameroun) affirment qu’une réallocation du montant des subventions des produits pétroliers
pouvait servir à la réalisation de projets plus bénéfiques à la population comme la
construction de 1500 logements sociaux à hauteur de 33,5 milliards de FCFA. Par conséquent,
un problème d’efficacité des subventions se pose; et l’Etat camerounais a l’ambition de les
supprimer aujourd’hui. Cependant, quel pourrait être l’effet d’un arrêt des subventions des
produits pétroliers sur l’économie camerounaise? Plus particulièrement, la suppression de ces
subventions n’affectera- t – elle pas négativement le niveau de vie des camerounais et la
valeur ajoutée des secteurs d’activité?
Dans la recherche des solutions au problème posé, notre étude a pour objectif de
quantifier l’impact de l’arrêt de ces subventions sur le niveau de vie des camerounais et les
secteurs d’activité au Cameroun. De façon spécifique, il s’agira de montrer l’importance
d’une part du pétrole et d’autre part, des subventions des produits pétroliers dans l’économie
camerounaise. Nous analyserons, également, la consommation finale des ménages et la valeur
ajoutée des secteurs d’activité du Cameroun. Tous ces objectifs, que nous tenterons
d’atteindre en vue de répondre à la problématique qui nous est posée, sont soutenus par les
hypothèses suivantes:
Hypothèse 1: La consommation finale des ménages non pauvres diminue plus que celle
des ménages pauvres suite à l’arrêt des subventions des produits pétroliers. Cependant, les
ménages pauvres urbains subissent une forte réduction de leur consommation finale que les
ménages pauvres ruraux.
Hypothèse 2: La suppression des subventions entraine une baisse de la valeur ajoutée des
secteurs d’activité au Cameroun.
L’idée de cette étude consiste à vérifier ces hypothèses par l’utilisation des techniques
statistiques et économétriques. Ainsi, nous utiliserons le Modèle d’Equilibre Général
Calculable (MEGC) de Bernard Decaluwé, André Martens et Luc Savard. Ce modèle nous
amène à construire une Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) désagrégée. La construction
de cette matrice sera possible grâce aux données de la troisième enquête auprès des ménages
camerounais (ECAM3), des informations provenant du tableau ressources – emplois (TRE)
dont l’année de base est 2005 et d’une MCS agrégée. La MCS agrégée a été élaboré à l’aide
du TRE et du tableau des comptes économiques intégrés (TCEI) ayant pour l’année de base
2005. Notre travail sera organisé comme suit: dans le premier chapitre, nous présenterons
l’économie camerounaise. Ensuite, le second chapitre donnera place à la description du
secteur pétrolier au Cameroun. Egalement, nous ferons une revue de littérature et élaborerons
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 12
le cadre comptable dans le troisième chapitre en vue de présenter le modèle et analyser les
résultats au quatrième chapitre.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 13
Chapitre 1: Présentation de l’économie camerounaise
Situé au cœur de l’Afrique, le Cameroun, Afrique en miniature, est logé au fond du
golfe de Guinée sur l'océan Atlantique et s'étend jusqu'aux rives du lac Tchad. Ce pays de
l’Afrique Centrale a une superficie de 475 442 Km2 et sa population est d’environ 20,03
millions d’habitants en 2011 (estimations de la Banque Mondiale). Une présentation de son
économie sera faite en deux parties à savoir une description macroéconomique et une
description du phénomène de pauvreté.
I- Description macroéconomique de l’économie camerounaise
En 2011, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) au Cameroun était de 3,8%
est estimé à 4,43% en 2012. La contribution du secteur primaire à la croissance était de 0,4%
en 2011. Celui du secondaire était à hauteur de 0,1%, puis 1,5% pour le tertiaire. Le TRE du
Cameroun, permettant de relater les interdépendances qui existent entre ces secteurs
d’activités, comporte 44 branches et 44 produits. Sa structure se présente comme suit :
- Les quatre premières branches constituent le secteur primaire. Il s’agit des branches
agriculture, élevage et chasse, sylviculture et exploitation forestière, pêche et pisciculture.
Ainsi, nous pouvons regrouper ce secteur en primaire agricole et primaire non agricole. Sa
contribution à la croissance réelle de l’économie était de 1,3% en 2010 et sa production
représentait 22,9% du PIB en 2011.
- Le secteur secondaire est le secteur qui comporte le plus d’activités (27). Il représentait
26,4% du PIB en 2011. Ce secteur est dominé par l’industrie manufacturière (65% du secteur
secondaire), suivi des autres industries avec 23% et des bâtiments et travaux publics (10%).
La production et la distribution de l’électricité, de l’eau et du gaz constituent seulement 2% de
ce secteur. Egalement, on retrouve le raffinage des produits pétroliers dans la branche
raffinage et cokéfaction. Par conséquent, nous divisons ce secteur en secteurs secondaire hors
raffinage et secondaire raffinage.
3 Source du FMI
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 14
- En ce qui concerne le secteur tertiaire, il est composé de 13 branches. Il caractérise
43,2% du PIB en 2011. Le commerce, la restauration et l’hôtellerie constituent une grande
partie de ce secteur (47%), après quoi viennent les autres services marchands autres que les
services bancaires, financiers et assurances. Les transports, entrepôts et communications
viennent en quatrième position (14,5%), juste après les services non marchands des
administrations publiques (16,5%). La branche transport et communication est la 35ieme
branche de ce secteur. Nous pouvons regrouper ce secteur en tertiaire transport et tertiaire
hors transport. Le secteur tertiaire est la plus grande composante du PIB (43,2% du PIB),
suivit du secondaire (26,4% du PIB) et du secteur primaire (22,9% du PIB) en 2011.
Par ailleurs, selon l’analyse des contributions des secteurs dans la valeur ajoutée de
l’économie de 1993 à 2011 (figure 1), le secteur tertiaire est le secteur dont la valeur ajoutée
est la plus grande dans l’économie. Ensuite, on a le secteur secondaire et le secteur primaire.
De plus, la contribution du secteur tertiaire hors transport est la plus élevée et celle du
secondaire raffinage est la plus faible. Après quoi, viennent respectivement le secteur
secondaire hors raffinage, le primaire agricole, le primaire non agricole, le tertiaire transport.
Figure 1: Contribution des secteurs dans la valeur ajoutée de l’économie de 1993 à 2011
Source: INS Cameroun
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
120,0
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Tertiaire hors transport
Tertiaire transport
Secondaire hors raffinage
Secondaire raffinage
Primaire non agricole
Primaire agricole
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 15
Au niveau des ménages, la structure de consommation (figure 2) montre que les
ménages non pauvres urbains sont en général les plus gros consommateurs. Mais, ils
consomment plus les produits tertiaires (transport et hors transport) et, secondaires
(raffinage et hors raffinage). Après quoi, viennent, dans l’ordre décroissant, les ménages
non pauvres ruraux, pauvres ruraux et pauvres urbains. Néanmoins, les produits primaires
(agricole et non agricole) sont les plus consommés par les ménages non pauvres ruraux. De
plus, les ménages pauvres urbains sont ceux qui consomment le moins dans l’économie.
Figure 2: Structure de consommation des ménages camerounais par milieu et statut de
pauvreté
Source: INS Cameroun
Afin de mener une étude sur le niveau de vie des populations, il est nécessaire de
décrire les caractéristiques de la pauvreté au Cameroun.
II- Pauvreté au Cameroun
Dans le lancement du processus d’élaboration du Document Stratégique de Réduction
de la Pauvreté (DSRP) en janvier 2000, la pauvreté est définie comme la privation matérielle,
l’insécurité alimentaire, la faible accessibilité aux services sociaux (santé, éducation et
formation de base), à un emploi décent, à l’approvisionnement en eau potable, à la protection
sociale, à la bonne information, au logement, au transport et la faible participation à la prise
0,000
0,100
0,200
0,300
0,400
0,500
0,600
0,700
0,800
Pauvres Urbain
Pauvres Rural
Non pauvres Urbain
Non pauvres Rural
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 16
de décision. Elle est aussi définie comme le manque de ressources matérielles et financières
pour satisfaire les besoins essentiels des individus.
Selon l’approche quantitative ou monétaire de la pauvreté, dans un groupe humain, un
pauvre est considéré comme un individu qui vit en deçà d’un seuil. De cette définition, en
2007, un individu pauvre au Cameroun est celui qui vit dans un ménage qui dépense moins de
269 4434 FCFA par équivalent – adulte et par an. Ainsi, chaque équivalent – adulte dépense
moins de 22 454 FCFA par mois, soit 738 FCFA par jour. D’où, sur une populat ion estimée à
près de 17,9 millions d’habitants en 2007, environ 40% (7,1 millions de personnes) vivent en
deçà du seuil de pauvreté. Ce phénomène prédomine en zone rural qu’en zone urbaine: plus
de la moitié des individus sont pauvres en zone rurale alors que seulement 12,2 % sont
pauvres dans les villes de 50 mille habitants ou plus.
Par ailleurs, l’évolution de la pauvreté entre 2001 et 2007 montre une stationnarité de
la pauvreté dans le territoire national. En effet, le taux de pauvreté (P0) qui donne la
proportion d’individus pauvres dans une population, est passé de 40,2 % en 2001 à 39,9 % en
2007. Mais, un contraste est marqué entre le milieu urbain et rural: on note un recul de 5
points en zone urbaine alors que c’est le contraire en zone rurale (il y a une augmentation de
2,9 points).
La description de l’économie camerounaise achevée, il est important de décrire le
secteur pétrolier au Cameroun.
4 Troisième enquête ménage 2007 : ECAM3
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 17
Chapitre 2: Le secteur du pétrole au Cameroun
L’objectif de ce chapitre est de décrire les principales caractéristiques du secteur
pétrolier au Cameroun. Il s’agit principalement de la production, l’offre et la
distribution, l’importance et le calcul des prix des produits pétroliers. Ensuite, nous
aborderons la notion de subvention des produits pétroliers au Cameroun.
I- Caractéristiques du secteur pétrolier
Au Cameroun, on retrouve dans le secteur pétrolier le secteur amont et le secteur aval. Le
secteur amont concerne l’exploration et la recherche des gisements pétroliers, l’extraction du
brut du pétrole. Pour le secteur aval, les différents types d’agrément accordés sont: le
raffinage, le stockage, le transport routier, le transport ferroviaire, le transport maritime, la
distribution, l’importation, l’exportation, le contrôle de la qualité, le contrôle de la quantité et
de la provenance des produits pétroliers, la distribution exclusive de gaz de pétrole liquéfié
(GPL) et l’exercice exclusif des activités de vente des soutes maritimes ou d’aviation5.
La production pétrolière a démarré au Cameroun en 1978 et a atteint 9 millions de tonnes
environ en1986. Elle est assurée principalement par Total E&P (66%), Perenco Cameroun
(13%) et Pecten (21%)6. Suite à la découverte et l’exploration d’autres gisements pétroliers,
cette production est passée à 35,6 millions de barils en 2003. Cependant, l’épuisement de
l’outil de production, la diminution des gisements et le report des travaux de développement
conduit, en 2010, à une baisse de la production (23,6 millions de barils). En 2011, elle est
estimée à 20,6 millions de barils.
Tableau 1: Production de pétrole brut (en millions de barils)
Année 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011*
Production 35,6 32,7 30,1 31,8 31,2 30,7 26,7 23,3 20,6
Source: SNH,*estimations
5 Article 2 du chapitre 1 de l’arrêté N°022 /MINMEE du 8 septembre 2011 précisant certaines conditions
d’exercice des activités du secteur pétrolier aval 6 APPA : Association des Producteurs de Pétrole Africains&
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 18
Dans les années 90, avant la libéralisation du marché pétrolier, le monopole de l’offre
et de la distribution des produits pétroliers était détenu par les sociétés d’Etat. La Société
Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), créée le 1er
juillet 1979, assurait seule le
stockage et la distribution des produits pétroliers dans le pays. La SONARA, entrée en
production en 1981, assurait exclusivement l’approvisionnement en ces produits à la
population camerounaise. Le 30 juin 1998, l’arrêté publié par le ministère des finances
annonce la libéralisation du secteur pétrolier aval. Cet arrêté porte sur l’ouverture du marché
intérieur des produits pétroliers à l’importation à concurrence de 20% de la consommation
locale. De nos jours au Cameroun, on retrouve les sociétés privées telles que TOTAL
DISTRIBUTION, OILYBIA, SCTM CAMGAZ et des sociétés parapubliques comme
TRADEX, HYDRAC, sur les marchés pétroliers.
Au Cameroun, les produits pétroliers constituent plus de la moitié des exportations
(54% en moyenne). Les recettes pétrolières ont un poids non négligeable dans les recettes
totales du Cameroun. En 2007, ces recettes comptaient pour 38,3% des recettes totales du
pays. En 2011, elles représentaient 24,6% et leur contribution serait estimée à 23,6% des
recettes totales en 2012. Bien qu’en constante diminution relative, ces recettes restent au-
dessus de 20%. Globalement, sur la période 2000 à 2012, les recettes pétrolières sont en
moyenne de 28,7% des recettes totales du pays (Cf. tableau ci-dessous).
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 19
Tableau 2: Poids des recettes pétrolières dans les recettes totales au Cameroun
Source: MINFI/DAE
En outre, la consommation intermédiaire en produits de raffinage est plus élevée dans
le secteur tertiaire transport (34,96%) que dans les autres secteurs (Cf. figure3). Celle du
secteur secondaire raffinage est nulle. De plus, les branches du primaire agricole, du primaire
non agricole, du secondaire hors raffinage et du tertiaire hors transport utilisent aussi en
intrant intermédiaire des produits de raffinage. Leur consommation intermédiaire en ces
produits représente respectivement 2, 19%, 4,13%, 3,06% et 3,90% de la consommation
intermédiaire totale de la branche.
Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Recettes
totales
1313 1251 1356 1329 1311 1547 1809 1867 2118 1839 1869 2589 3009
Recettes
pétrolières
438 338 369 332 338 439 643 631 810 507 497 638 712
Poids des
recettes
pétrolières
(en %)
33,4 27 27,2 25 25,8 28,4 35,6 33,8 38,3 27,6 26,6 24,6 23,6
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 20
Figure 3: Poids (en %) des produits de raffinage dans la consommation intermédiaire
totale des différents secteurs.
Source: TRE 2001-2011/ INS
Le Cameroun, bien que producteur de pétrole brut, ne transforme qu’une infime partie
sur place (en général 10%), alors qu’il possède une société de raffinerie (SONARA) capable
de traiter près de 50% de la production nationale annuelle. L’incapacité de la SONARA dans
le traitement du pétrole brut camerounais se justifie par le profil technologique de l’outil de
raffinage. Cette contrainte l'oblige à se tourner vers le marché international pour
s’approvisionner en pétrole brut. Il utilise plus de 89% du pétrole brut importé (tableau 3).
Tableau 3: Evolution de la structure d'approvisionnement de la SONARA en pétrole
Brent
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 MOYENNE
Pétrole brut camerounais (%) 8 10 11 6 14 7 10 19 10
Importation du pétrole brut
(%) 92 90 89 94 86 93 90 81 89
Source: SONARA
C’est ainsi que les prix à la pompe des produits pétroliers dépendent très fortement des prix à
l’importation de pétrole. Ils sont fixés chaque mois par le Ministère de l’Eau et de l’Energie
(MINE). Depuis 2008, ils ne varient plus en fonction des fluctuations des cours du pétrole
brut à l’international, car ils bénéficient du soutien de l’Etat. Ce soutien consiste à
2,19 4,13
0,00 3,06
34,96
3,90
Primaireagricole
Primaire nonagricole
Secondaireraffinage
Secondairehors
raffinage
Tertiairetransports
Tertiaire horstransports
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 21
subventionner les produits pétroliers à hauteur des hausses, stabilisant ainsi leur prix à la
pompe. Par conséquent, seul le gouvernement se rend compte des fluctuations des cours du
pétrole brut.
Après le raffinage du pétrole brut, la SONARA qui est localisée à Limbé, envoie les produits
raffinés au dépôt principal de Douala (capitale économique du Cameroun) de la SCDP avant
d’être commercialisé et distribué dans toutes les autres villes du pays. Le prix réel prend donc
en compte les coûts de transports (CT), les marges de commerce (MC), les taxes sur les
produits pétroliers (T), le prix d’importation du pétrole brut (PI) libellé en monnaie nationale.
Le prix réel est formulé comme suit:
L’opérateur indique le différentiel entre le montant réel et le montant de base. Le prix à la
pompe est formulé comme suit:
Ainsi, le prix payé par les consommateurs des produits pétroliers fait intervenir les
subventions dont le montant ( ) est versé à la SONARA.
II- Subventions des produits pétroliers au Cameroun
Une subvention est une aide financière versée à un agent économique privé, à un ménage, une
association ou une entreprise. Elle peut porter sur un projet, un type de bien, une situation, etc.
Cette aide a théoriquement pour vocation d'aider à la réalisation d'activités d'intérêt général.
Elle a un effet positif sur tout le monde, y compris ceux n’ayant pas reçu la subvention.
Généralement, les subventions ont pour but de soutenir une activité économique naissante ou
en proie à des difficultés structurelles. Cependant, une utilisation des subventions peut avoir
des conséquences négatives telles que:
- Le caractère définitif des subventions, même si les objectifs pour lesquels la
subvention a été accordée ne sont plus valables.
- La mauvaise gestion des entreprises: lorsque la subvention devient automatique, les
entreprises enregistrent souvent des pertes dues au manque de rigueur dans la gestion
financière.
- Les prix des produits des entreprises subventionnés ne reflètent pas la réalité des prix
de la production, car les prix sont très faibles. Ce qui fausse donc la concurrence.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 22
Au Cameroun l’Etat subventionne plusieurs produits dont le riz, le sucre, le sel, la farine de
blé, le pétrole, etc. En ce qui concerne les produits pétroliers, la subvention a commencé
depuis 1974 avec la création de la SONARA. Cependant, les prix des produits pétroliers à la
pompe dépendaient des fluctuations du pétrole brut sur le marché international. Puisque le
secteur pétrolier est un secteur particulier, toute augmentation des prix de ses produits se
répercutent sur les autres produits. Ainsi, à la suite des émeutes de 2008, le gouvernement a
révisé sa politique de subvention. Il a opté pour une stabilisation des prix à la pompe et de ce
fait, toute fluctuation des cours mondiaux affecte directement l’Etat, mais pas la population.
Vu l’importance de ces produits dans la vie des camerounais, cette initiative a été prise afin de
protéger les populations des chocs internationaux et de lutter contre la vie chère. Ces
subventions sont accordées soit sous forme de transferts financiers budgétaires opérés par le
Trésor public en faveur de la SONARA (subventions directes), soit sous forme de réductions
fiscales appliquées sur les prix des produits (subventions indirectes). En 2008, le montant de
la subvention était de 204 milliard de FCFA, 21 milliards en 2009, 141 milliards en 2010, en
2011 de 323 milliards ; et devrait atteindre 400 milliards de FCFA en 2012 d’après les
estimations7. Cette forte hausse des subventions peut s’expliquer par l’augmentation du prix
du brut de pétrole à l’international.
7 Estimations faites par la CSPH
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 23
Figure 4: Montant des subventions (Milliards de FCFA)
Source : CSPH
D’après l’analyse précédente, le pétrole et les subventions des produits pétroliers ont une
importance au Cameroun. Pour le pétrole, cette importance est accentuée dans les
exportations et les recettes de l’Etat. Quant aux subventions, leur influence est montrée sur le
niveau de vie de la population camerounaise. Nous pouvons donc conclure empiriquement
que l’arrêt des subventions peut avoir un impact sur la population. Mais, il serait préférable de
démontrer théoriquement ce résultat. Cette démonstration nécessite une revue de littérature
sur les questions de subventions dans une économie afin de choisir le modèle
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 24
Chapitre 3: Revue de littérature et élaboration du cadre
comptable
Le présent chapitre expose sur des études des questions de subventions puis, montre
l’importance des MEGC pour justifier le choix du modèle. Ensuite, l’élaboration du cadre
comptable évoqué ici, permet de dégager les différentes interrelations dans l’économie
camerounaise.
I- Revue de littérature
1. - Présentation de certaines études sur les subventions
Dans la thèse de Fousseini TRAORE intitulé les ‘’Les Aides Américaines et
Européennes au coton: impacts sur le marché international et conséquences pour l’économie
malienne‘’ de juillet 2010, l’impact des subventions américaines et européennes sur le prix
mondial du coton est étudié. Pour le faire, il a recouru à un modèle structurel et un modèle
VAR bayésien. Dans un premier temps, il a utilisé un modèle structurel du marché mondial
pour simuler l’effet d’un choc des subventions dans le passé. Comme résultat, il a obtenu un
impact négatif et significatif sur le prix mondial du coton dans le court et le long terme.
Cependant, il a supposé que les subventions étaient exogènes.
Pour palier cela, en se plaçant sous l’angle de la prévision, il a appliqué un modèle
bayésien. Il a trouvé qu’une suppression des subventions entraine une augmentation du prix
du coton. Toutefois, cette dernière approche, bien que, plus précise que la précédente, était
limitée par l’utilisation exclusive des données sur les aides américaines. Ceci s’explique par
l’absence d’une série longue de données sur les aides européennes. Ce qui est déplorable, car
les européens pourraient influencer les résultats de par leur forte contribution.
Dans cette même thèse, l’impact de la suppression des subventions du coton sur
l’économie malienne a aussi été étudié à l’aide d’un MEGC. Le choix de ce modèle a été
justifié par le poids du secteur coton sur l’économie et l’interdépendance de ce secteur avec
les autres branches de l’économie. Il partit d’un modèle d’équilibre général standard (Dervis,
Robinson et De Melo, 1982; Robinson et al. 2002) auquel il apporta quelques modifications.
Comme résultats, il obtint que le taux de croissance de l’économie pourrait augmenter de 0,58
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 25
à 0,78 %. Aussi, au niveau des ménages, le revenu pourrait s’accroître de 0,64 à 1,83 %. Le
revenu et l’épargne de l’Etat s’amélioreraient.
François Lescaroux et Valerie Mignon, lors d’une étude de la transmission de la
variation du prix du pétrole à l’économie, ont montré, dans le cas de plusieurs pays, l’impact
d’une variation du prix du pétrole brut dans l’économie. Ils ont utilisé un modèle VEC sur un
panel de 30 pays. Cette étude a été prise dans le rapport intitulé ‘’Les effets d’un prix du
pétrole élevé et volatil’’ de Patrick Artus, Antoine d’Autume, Philippe Chalmin et Jean-Marie
Chevalier en 2010. Le produit intérieur brut (PIB), l’indice du prix à la consommation (IPC),
la consommation des ménages, le taux de chômage et les cours boursiers sont les variables
utilisées dans l’étude. En se restreignant à la France, à court terme, la hausse du prix du brut
aurait eu un impact négatif sur l’activité économique et les cours boursiers. En effet, ils ont
remarqué un ralentissement de l’activité économique à travers une hausse de l’IPC, une
contraction de la consommation et de l’emploi, une dépression des cours boursiers. Les
mêmes résultats ont été obtenus dans le long terme. Cependant, une hausse durable du prix de
pétrole a favorisé une baisse du taux de chômage dans le long terme.
Kangni Kpodar a mené une étude sur l’impact de l’accroissement du prix des produits
pétroliers sur la distribution des revenus au Mali en juin 2006. L’objectif était de quantifier
l’impact de l’accroissement du prix du pétrole sur le revenu réel des ménages au Mali et
d’évaluer dans quelle mesure les subventions au prix domestique des produits pétroliers sont
efficaces pour protéger les ménages pauvres. A l’aide d’une analyse micro- macro et d’un
modèle input –output, il a montré l’effet direct et indirect sur le revenu des ménages. Comme
hypothèse de travail, il a supposé que la hausse du prix de pétrole à l’international se
répercutait totalement sur le prix du pétrole à la pompe. De plus, pour des raisons pratiques, il
a considéré dans l’interprétation des résultats qu’une hausse des dépenses réelles résultant
d’une hausse du prix des produits pétroliers équivalait à une baisse du revenu réel. Après une
simulation d’une hausse de 34% du prix de pétrole, il a remarqué que les ménages urbains
avaient des pertes considérables plus que les ménages ruraux. Les ménages pauvres étaient
moins affectés négativement que les ménages non pauvres. Cependant, les ménages en milieu
rural et les ménages pauvres étaient plus touchés négativement par l’augmentation du prix du
pétrole lampant que les ménages en milieu urbain et les ménages non pauvres.
À la sortie de cette revue de littérature, un modèle économétrique (VAR, modèle
structurel) ne peut pas être utilisé pour notre modélisation du fait du manque de données des
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 26
subventions des produits pétroliers au Cameroun sur une longue période. Seules les données
de 2008 à 2012 sont disponibles. L’inconvénient du modèle input –output est qu’il ne prend
pas en compte le marché du travail qui influence les changements de prix. Dès lors, nous
optons pour un MEGC, car ce sont des outils puissants d’analyse de politiques.
2. - Historique et importance des MEGC
Le cadre théorique de base des MEGC part des modèles d’équilibre général
concurrentiel. Sa structure originelle fut développée par des économistes de l’école de pensée
néoclassique durant la deuxième moitié du XIXe siècle. Parmi ces économistes, figuraient
l’allemand Gossen (1854), l’Anglais Jevons (1871), l’Autrichien Menger (1871) et le Français
Walras (1874 -1877). Néanmoins, Français Walras contribua le plus dans la conceptualisation
du modèle, d’où son appellation alternative de système général de Walras. C’est au XXe
siècle que des formulations modernes faisant usage d’un langage mathématique avancé virent
le jour avec les travaux, principalement, d’Arrow et Debreu (1954) et de
McKenzie(1954,1981).
L’analyse des MEGC repose sur l’analyse méso économique c’est-à–dire à mi-chemin
entre la microéconomie et la macroéconomie, ou encore combinant les deux. Il existe à
l’heure actuelle plusieurs MEGC construits sur les pays en voie de développement (PED) et
les pays développés. Le premier MEGC construit pour un PED fut celui d’Adelman et
Robinson (1978) pour la Corée du Sud. A cela, on ajoute des MEGC construits par plusieurs
auteurs tels que: Shoven et Whalley (1984), Manne (1985), Devarajan, Lewis et Robinson
(1986), de Melo(1988), Decaluwé et Martens 1988), Robinson (1989).
Les MEGC sont des outils puissants d'analyse des politiques économiques et fiscales
ou de simulation des effets de changements exogènes de la structure des prix tel que les
variations du prix mondial de pétrole. En effet, ils ont la capacité de représenter la complexité
d’interactions économiques et leurs influences sur le comportement des agents. Dans ces
modèles, l’accent est mis sur les liens d’interdépendance des agents, mais à travers un
mécanisme de régulation des prix. L’équilibre résulte de la confrontation de l’offre et de la
demande par le système de prix. Les comportements des agents économiques sont représentés
par des équations dérivées des modèles microéconomiques d’optimisation.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 27
Au travers de cette revue de littérature, le choix de notre modèle porte sur les MEGC.
En revanche, la modélisation passe par des étapes spécifiques à savoir la construction d’une
MCS. Cette étape représente l’élaboration du cadre comptable qui permet d’expliciter les
interrelations au sein d’une économie.
II- Elaboration du cadre comptable
L’élaboration du cadre comptable consiste à définir les différentes interrelations dans
une économie. C’est à travers la MCS que les interdépendances entre les différents agents et
secteurs d’une économie sont conçus.
La MCS est un tableau carré entrée-sortie qui retrace les flux comptables de dépenses
et de recettes au sein d’une économie pendant une période donnée (généralement une année).
Elle a pour rôle, d’une part, d’offrir une présentation cohérente des transactions qui prennent
place dans une économie déterminée, qu’il s’agisse d’un pays, d’une région, d’un ensemble
de pays ou de région. D’autre part, elle fournit aux décideurs de la politique économique la
base comptable et un cadre analytique susceptible de faciliter leurs choix. Généralement, les
recettes sont enregistrées en ligne (indice i) et les dépenses en colonne (indice j). Si on note
l’élément général d’une MCS, il est défini comme la dépense du compte j (j=1,2,…, n) qui
constitue la recette du compte i (i=1,2,…, n). La cohérence interne de la nature comptable
d’une MCS est garantie par le fait que, pour chaque compte, les recettes totales sont
identiques aux dépenses totales. Ainsi, pour un compte k, on a:
∑
∑
La dimension de la MCS dépend des besoins de l’étude et sa construction nécessite
deux étapes principales. Tout d’abord, il faut construire une MCS agrégée, ensuite une MCS
désagrégée selon les besoins de l’étude.
1 - MCS agrégée
La MCS agrégée a été construite à l’aide du TRE et du TCEI année de base 2005. Le
TRE est un tableau qui retrace les interdépendances entre les secteurs d’activité d’un pays et
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 28
comporte 44 branches et 44 produits. Le TCEI, quant à lui, est un tableau qui retrace les flux
des opérations qui s’effectuent entre les différentes unités institutionnelles résidentes et non
résidentes d’un pays. La MCS agrégée que nous avons construite comporte six comptes dont
le compte des activités, des produits, des facteurs, des unités institutionnelles, le RDM et le
compte capital.
Le compte des activités
Il possède, en ressource, le montant en valeur de la production des biens et services
qu’il utilise pour l’achat en colonne de la consommation intermédiaire en produits, la
rémunération des facteurs de production (travail et capital) et le payement des taxes nettes de
subventions sur production à l’Etat.
Le compte des produits
Le compte des produits est alimenté en colonne par l’achat des biens et services
nationaux (production nationale) et étrangers (importation). L’achat de ces biens et services
incorpore les taxes nettes des subventions sur les produits et sur les importations ainsi que les
marges de commerce et de transport. En retour, ces biens et services sont demandés par les
branches d’activité (emplois en intrants intermédiaires), les ménages et l’Etat (consommation
finale), les unités non résidentielles (exportations). Ils sont aussi demandés pour
l’investissement (formation brute de capital fixe et variation de stocks) par les unités
institutionnelles résidentes.
Le compte des facteurs
Les facteurs constitutifs de ce compte sont le travail et le capital. Son revenu provient
de la valeur ajoutée du travail et du capital ainsi que des salaires versés par le RDM, qu’il
repartit en rémunération de travail (salaire) et en rémunération de capital (excédent brut
d’exploitation ou revenu mixte).
Le compte des secteurs institutionnels
Ce compte est composé des sous comptes des ménages, des entreprises et de l’Etat.
- Le sous compte des ménages
Le sous compte des ménages reçoit des revenus de la rémunération salariale et celle du
capital (revenu mixte), des transferts reçus des entreprises, de l’Etat et du RDM. En retour, il
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 29
utilise ces revenus pour l’achat des biens et services pour sa consommation finale,
l’acquisition des prélèvements sociaux et des taxes. Il effectue aussi des transferts aux autres
secteurs institutionnels, y compris le RDM. Le résidu de cette opération entre dans la
formation de l’épargne.
- Le sous compte des entreprises
Il perçoit l’excèdent brut d’exploitation provenant du facteur capital, des revenus reçus
des transferts de l’Etat, des ménages et du RDM. Il verse les taxes, les transferts aux
actionnaires, aux propriétaires d’actifs financiers sous forme de revenu de la propriété,
d’impôts et prélèvements sociaux obligatoires. Le résidu de ce sous compte est retrouvé dans
le compte capital sous forme d’épargne.
- Le sous compte de l’Etat
Son revenu provient de la rémunération du capital, des taxes nettes des subventions sur
l’activité de production des branches, sur les produits, les exportations et les importations. De
plus, il prélève des impôts sur les revenus et le patrimoine des autres secteurs, reçoit des
transferts de ces secteurs et du RDM. L’ensemble de son revenu lui permet d’acquérir des
biens et services pour sa consommation finale, d’effectuer des transferts aux ménages, aux
entreprises et au RDM. Le résidu est versé dans le compte capital sous forme d’épargne.
Le compte capital
Il prend en revenu les épargnes de tous les secteurs résidents et non-résidents qui
constituent la formation brute de capital fixe et la variation de stocks.
Le compte du RDM
Le compte du RDM est alimenté par la vente de ses biens et services à l’économie
nationale, de revenus des facteurs et des transferts reçus des autres secteurs institutionnels. En
retour, il achète les biens et services de l’économie nationale (exportation), rémunère les
facteurs nationaux investis à l’étranger et effectue des transferts aux agents résidents.
L’excédent ou le déficit est enregistré comme solde de la balance courante (épargne
extérieur).
Tableau 4: Structure de la MCS agrégée
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 30
Source: Cours comptabilité nationale
2 – La MCS désagrégée
Travail Captal Ménages Entreprises Etat
Production
nationale
Production
nationale
consommat
ion
intermediai
re
Marge de
commerce
CF des
ménages CF de l'Etat
FBCF +
Variations
des stocks
E xportations
Demande
totale des
produits
Travail
Valeur
ajoutée aux
coûts du
travail
salaire
versé par le
RDM
Revenu du
travail
Captal
valeur
ajoutée aux
coûts du
capital
Revenudu
capital
Ménages SalaireRevenu
mixte
Transferts
et revenu
de la
propriété
entre
ménages
Tansferts et
revenu de
la propriété
des
entreprises
aux
ménages
Transferts
courants
des APU
aux
ménages
Transferts
courants
payés par le
RDM aux
ménages
Revenu des
ménages
EntreprisesExcedent
brut
d'exploitation
Transferts
des
ménages
aux
entreprises
Transferts
entre
entreprises
Transferts
courants
des APU
aux
entreprises
Transferts
courants
payés par le
RDM aux
entreprises
Revenu des
entreprises
Etat
Taxes
nettes des
subvention
s sur la
production
Taxes
nettes des
subvention
s sur les
produits
Excedent
brut
d'exploitation
Impôts+
transferts
des
ménages
vers les
APU
Impôts
+transferts
des
entreprises
vers les
APU
Transferts
entre APU
Transferts
courants
payés par le
RDM aux
APU
Revenu de
l'Etat
Epargne des
ménages
Epargne des
entreprises
Epargne des
APU
Epargne
extérieur
Revenu en
capital
ImportationsSalaire reçu
du RDMTranferts Transferts Transferts
Revenu du
RDM
Production
nationale
Offre totale
des
produits
Revenus du
travail
payés
Revenus du
capital
payés
Dépense
totale des
ménages
Dépense
totale des
entreprises
Dépense
totale de l'
Etat
Dépense
totale en
capital
Dépense
totale du
RDM
RDM
Total
Facteurs Unités institutionnelles résidentes Compte
capital
Produits
Facteurs
Unités
institutionn
elles
résidentes
Compte capital
RDM Total
Activités
Activités Produits
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 31
La MCS désagrégée est construite selon les analyses que l’on veut mener. Dans notre
cas, sa construction utilise la MCS agrégée ci-dessus et les informations provenant du TRE et
ECAM3. Afin de vérifier les hypothèses de recherche émises au début du document, seul le
sous compte des ménages, les comptes des produits et des branches d’activités seront
désagrégés. Les autres comptes restent identiques à ceux de la MCS agrégée.
- Le sous compte des ménages
Une des hypothèses de recherche stipule que l’arrêt des subventions des produits
pétroliers affecte plus les ménages pauvres urbains que tous les autres types de ménages
(ménages pauvres ruraux, ménages non pauvres urbains et ruraux). Notre analyse sera
orientée donc sur ces différentes catégories de ménages. Ainsi, le sous compte des ménages
sera constitué des ménages pauvres urbains et ruraux, des ménages non pauvres urbains et
ruraux.
- Le compte des produits
Pour faciliter l’analyse, les produits du TRE ont été regroupé en groupes homogènes:
primaire, secondaire et tertiaire. Notre étude porte sur les produits pétroliers qui représentent
les produits de raffinage dans le TRE. Ainsi, le secteur secondaire a été décomposé en
secondaire raffinage et secondaire hors raffinage. Etant donné que tout choc sur les produits
pétroliers affecte directement le secteur des transports, le secteur tertiaire est divisé en tertiaire
transport et tertiaire hors transport. D’après la figure 3, la consommation intermédiaire en
produit de raffinage est faible (2,19% environ) pour le secteur primaire. Nous pouvons
supposer que l’impact de la suspension des produits pétroliers est négligeable sur ce secteur.
Ainsi, il a été scindé en primaire non agricole et primaire agricole. Donc, le compte des
produits regroupe six sous comptes qui sont le primaire agricole, le primaire non agricole, le
secondaire raffinage, le secondaire hors raffinage, le tertiaire transport et le tertiaire hors
transport.
- Le compte des branches
Afin de simplifier notre analyse sur les branches de l’économie, la désagrégation de ce
compte est identique à celle du compte produit.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 32
Pour faciliter la construction de la MCS désagrégée, le montant des subventions, des
taxes à l’importation et à l’exportation, des taxes indirectes ont été regroupés dans un autre
tableau (confère annexe 2).
Nous disposons enfin de la MCS désagrégée qui nous aidera à atteindre notre but.
Cependant, il est important de présenter le modèle que nous allons utiliser afin de faire des
simulations, d’où l’importance du chapitre suivant.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 33
Chapitre 4 : Présentation du modèle et analyse des résultats de
l’étude
I- Présentation du modèle
La revue de littérature nous a permis d’opter pour un MEGC. Toutefois, les
spécifications des formes fonctionnelles sont issues du modèle statique EXTER de Bernard
Decaluwé, André Martens et Luc Savard avec quelques modifications.
1- Modèle EXTER
Le modèle EXTER a été construit pour analyser l’impact d’une diminution de 50%
des droits de douanes à l’importation des produits industriels sur une économie. Cette étude
est similaire à celle que nous réalisons à savoir la suppression des subventions des produits
pétroliers sur l’économie camerounaise. Il prend en compte l’Etat et le RDM et considère que
le pays est un «petit pays», son influence sur le marché mondial est nulle. Ces hypothèses sont
valables pour le Cameroun, car ce dernier est un « petit pays » et effectue des échanges avec
le RDM. De plus, c’est le gouvernement camerounais qui subventionne les produits pétroliers.
La structure de la MCS du modèle EXTER se présente comme suit:
- Quatre branches d’activité de production (agriculture, industrie, services marchands
et services non marchands), au lieu de six branches dans la nôtre (primaire agricole, primaire
non agricole, secondaire raffinage, secondaire hors raffinage, tertiaire transport, tertiaire hors
transport.
- Deux facteurs de production (main d’œuvre et capital) comme dans notre analyse.
- Quatre agents (ménages salariés, ménages capitalistes, entreprises et Etat) et le RDM.
Par contre, ce nombre est de six dans la MCS désagrégée que nous avons construite (ménages
pauvres urbains, ménages pauvres ruraux, ménages non pauvres urbains, ménages non
pauvres ruraux, entreprises Etat) auquel s’ajoute le RDM.
Ici, les prix internationaux sont libellés en devise (dollar U.S), les consommateurs
peuvent choisir d’acheter un produit sur le marché intérieur ou importé. Les producteurs
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 34
effectuent aussi ce même choix, mais pour l’achat d’intrants intermédiaires et de biens
d’investissements. Pour ce qui est des facteurs de production, ils sont immobiles à
l’international; la main d’œuvre est parfaitement mobile entre les activités de production, et le
capital est spécifique à chacune d’elle. Donc ce modèle EXTER, nous aidera à établir nos
équations de comportements.
2 - Les équations de comportements
Dans cette partie, nous modéliserons tour à tour le bloc de production et de demande
de facteurs, le bloc du revenu et épargne, le commerce extérieur, le bloc des prix. Les
équilibres sur les différents marchés qui interviennent dans notre modèle seront aussi
représentés. Dans la suite du document, les produits et les branches d’activité sont indexés par
i ou j, et les ménages par h.
Bloc de production et demande de facteurs
Les producteurs maximisent leur profit dans chaque branche d’activité et la production
obéit à une fonction de type Leontief selon l’équation:
[
] (1)
, , représentent tour à tour la production, la consommation intermédiaire et la
valeur ajoutée de la branche d’activité j. et sont les coefficients techniques de la fonction
de Léontief dans la branche j liés à la consommation intermédiaire et à la valeur ajoutée
respectivement.
A l’optimum, la production et la consommation intermédiaire de la branche d’activité j
sont données par:
(2)
(3)
Ainsi, la consommation intermédiaire de la branche j est une proportion de sa
production. La valeur ajoutée de la branche d’activité j est une fonction de type Cobb-
douglas. Elle dépend de la demande de la main d’œuvre ( ), la demande en capital ( ) et
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 35
du paramètre qui représente la constante de niveau de la valeur ajoutée de la branche
d’activité j. s’interprète comme l’élasticité de la valeur ajoutée de la branche d’activité j par
rapport à l’utilisation du travail.
(4)
La demande de la branche j en intrant intermédiaire i est:
(5)
Où indique le volume de l’intrant intermédiaire i par unité de demande
intermédiaire de la branche j. Ainsi, la demande totale intermédiaire de l’économie en intrant i
se présente comme suit:
∑ (6)
En maximisant le profit total, la demande de la main d’œuvre de la branche d’activité j
est:
(7)
Avec le prix de la valeur ajoutée de la branche d’activité j et le taux salaire de
la branche d’activité j. D’où la productivité marginale physique du travail est le taux de
salaire.
Bloc du revenu et épargne
- Les ménages
Le revenu du ménage est composé de la rémunération du travail, la rémunération
du capital, les transferts reçus des autres ménages ( ), des autres secteurs
institutionnels ( pour l’Etat, pour les entreprises et pour le RDM).
∑ ∑ ∑
(8)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 36
et sont respectivement la proportion de la rémunération totale de
l’économie en capital et en travail du ménage .
La redistribution de ce revenu se fait sous forme de transfert vers les autres ménages
( ), de transfert vers d’autres secteurs institutionnels ( vers les entreprises,
vers l’Etat et vers le RDM). Ces différents types de transferts sont
exprimés ainsi:
(9)
(10)
(11)
Où , et , désignent les taux de transferts du ménage vers les
entreprises, l’´Etat, et le RDM. Le revenu disponible du ménage s’obtient en déduisant de
son revenu le montant des transferts vers les autres secteurs:
∑ (12)
L’épargne du ménage qui, est une fraction du revenu disponible est donné par:
(13)
est la propension marginale à épargner du ménage .
- Entreprises
Le revenu des entreprises provient de la rémunération du capital, des transferts
reçus des autres secteurs institutionnels ( de l’Etat, du RDM et du
ménage h).
∑ (14)
∑ (15)
Où est la proportion de la rémunération totale de l’économie en capital des
entreprises, est la rémunération en capital des entreprises.
Cependant, elles effectuent des transferts vers d’autres secteurs institutionnels (
vers le ménage h et vers l’Etat).
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 37
(16)
(17)
Où , désignent les taux de taxe respectifs sur les transferts des entreprises
vers l’´Etat et le ménage . L’épargne des entreprises ( ) est obtenue en déduisant de leur
revenu le montant des transferts.
∑ (18)
- L’Etat
Le revenu de l’Etat est libellé comme suit:
∑ ∑ ∑ ∑ ∑
(19)
Avec le montant des taxes nettes de subventions sur production de la
branche j.
(20)
est la recette douanière à l’importation du produit i. Elle est obtenue en déduisant
des importations en valeur ( ), libellé en monnaie nationale, un taux de taxation à
l’importation du produit i ( ). , , sont respectivement le taux de change extérieur
nominal, le volume d’ importation du produit i, le prix international à l’importation du produit
i libellé en devise. De même, les recettes douanières à l’exportation du produit i ,
s’expriment dans un processus similaire. Nonobstant, est le prix payé à l’exportateur du
produit i, libellé en monnaie nationale.
(21)
Les impôts indirects intérieurs frappent les importations à leur prix intérieur ainsi
que la part non exportée de la production locale évaluée au prix reçu par le producteur,
sachant que est le taux de taxes sur le produit i.
(22)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 38
Le dernier bloc de l’équation du revenu de l’Etat correspond à la rémunération en
capital de l’Etat où est la proportion de l’Etat dans la rémunération totale de l’économie
en capital. L’épargne de l’´Etat ( ) s’obtient en déduisant de son revenu ses dépenses.
∑ ∑ (23)
CTG est la dépense de consommation finale des biens et services de l’Etat et .le
montant de la subvention du produit i
Bloc de demande
Ici, on décrit la consommation finale des ménages, de l’Etat et la demande en biens
d’investissement d’un produit. La consommation finale des entreprises n’existe pas. La
consommation en volume du ménage en produit i est une proportion du revenu disponible,
d’où l’expression:
(24)
Ainsi, la consommation finale du ménage est donnée par:
∑ (25)
Pour l’État, la consommation en produit i est une proportion de sa consommation
totale:
(26)
La demande d’investissement en produit i est une proportion de l’investissement total
. Elle est formulée par:
(27)
Le commerce extérieur
Le consommateur du produit i arbitre entre le bien importé ( ) et celui produit
localement ( ). Ceci lui donne une ressource du produit i qu’on appelle produit
composite. D’après l’hypothèse d’Armington d’imparfaite substituabilité entre les produits,
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 39
son choix est exprimé par une fonction de substitution commerciale (CES) à élasticité de
substitution commerciale constante et finie ( ) telle que:
*
+
(28)
et
,
; s’interprètent comme le coefficient d’échelle, la part distributive, le
paramètre de substitution dans la fonction d'importation CES, du produit i.
Le consommateur cherche ainsi le rapport
qui minimise sa dépense totale sur le
produit i sous contrainte de l’équation (28). Après résolution du problème d’optimisation, ce
rapport dépend du prix du marché du produit local i ( ) et du prix du produit importé i
libellé en monnaie nationale ( .
[(
) (
)]
(29)
Pour les exportations, le producteur du produit i arbitre entre l’offre à l’exportation
( ) et l’offre intérieur ( ). Il utilise une fonction d’élasticité de transformation
commerciale (CET) constante et finie ( ) telle que:
*
+
(30)
et
Le producteur du produit i cherche le rapport
qui maximise ses recettes totales sous
contrainte de l’équation (30). La solution de ce problème d’optimisation exige que ce rapport
dépendent du prix du produit exporté libellé en monnaie nationale et du prix reçu par le
producteur pour l’ensemble de ses ventes sur le marché intérieur.
[(
) (
)]
(31)
Bloc des prix
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 40
Les prix représentent le canal de transmission de la politique économique. Dans ce
bloc, on y trouve:
- Le prix de la valeur ajoutée de la branche j
∑
(32)
- Le taux de rémunération du capital de la branche j
(33)
- Prix intérieur à l’importation du produit i
Ce prix est libellé en monnaie nationale. Le passage du prix international au
prix local du produit importé se fait à l’aide du taux de change e. Afin d’être mis sur le
marché local, ce prix inclut les taxes à l’importation et les taxes sur le marché intérieur du
produit i. Ce prix se formule comme suit:
(34)
- Prix à l’exportation du produit i en monnaie nationale
Pour obéir à l’hypothèse de «petit pays», c’est le prix du produit i à l’exportation sur le
marché international ( divisé par les taxes à l’exportation.
(35)
- Prix du marché du produit local i est:
(36)
- Prix au producteur du produit i pour la vente sur le marché local
C’est le prix du marché intérieur du produit i hors taxes et subventions.
⁄ (37)
représente le taux de subventions sur le produit i
- Prix à la production du produit i
Ici, le producteur cherche à déterminer le prix qu’il obtient du produit i sachant que
lorsqu’il le produit, une partie est mise sur le marché intérieur et l’autre partie sur le marché
extérieur. Ce prix est une moyenne du prix au producteur et du prix à l’exportation du produit
i pondéré respectivement par
⁄ et
⁄ . Il est donc donné par:
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 41
(38)
- Indice à la production industriel (numéraire)
∑ (39)
Où représente la part du bien de la valeur ajoutée de la branche d’activité j à la
situation de référence, avec
∑
Équilibre
Pour clore les équations de base, il faut s’assurer de la cohérence de ces équations. Il
faut donc que l’équilibre sur les différents marchés soit respecté.
- Sur le marché du travail, l’offre LS doit être égale à la demande totale de travail
∑ (40)
- L’égalité entre l’épargne et l’investissement donne :
∑ (41)
- L’équilibre sur le marché des biens et services
∑ (42)
- La balance courante
Elle est regardée du côté du RDM et permet de déterminer la position de l’économie
vis-à-vis du RDM. L’on a un déficit si le solde est positif. Dans le cas contraire, on a un
excédent. La balance courante est le solde de ce qui a été versé au RDM et de ce qui a été reçu
par ce dernier. Ainsi, on a:
∑ ∑
∑ ∑
(43)
Où , représentent respectivement les rémunérations salariales reçues et
versées par le RDM. représente les transferts en capital versés par le RDM à
l’économie nationale.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 42
Le modèle comprend 242 équations pour un total de 317 variables. La résolution de ce
système a été possible en rendant exogène 69 variables. Il s’agit de:
- L’offre totale de travail;
- La demande de capital dans les branches d’activité;
- Les prix mondiaux des produits à l’importation et à l’exportation, le taux de change;
- Le rémunération de travail versé au RDM et reçu par ce dernier;
- Les transferts en capital versé par le RDM.
- Le montant des transferts du RDM aux autres secteurs;
- Le revenu de l’État et le montant des transferts de l’État aux autres secteurs;
- Le montant des transferts entre les différents ménages;
- Le montant des taxes nettes de subventions à la production et sur produits.
- Le taux de rémunération du capital et le taux de salaire des différentes branches
Calibrage
Le calibrage permet de calculer et de fixer certains paramètres afin de reproduire les
données des variables de l’année de base.
- Paramètres fixés:
L’hypothèse de la rigidité des salaires à court terme nous emmène à fixer le taux de
salaire à un (1). L’hypothèse d’un «petits pays» nous conduit à fixer les prix mondiaux à
l’importation et à l’exportation de différents produits à un (1). Le choix des élasticités de
transformation de la fonction de transformation commerciale et de substitution de la fonction
de substitution commerciale n’a pas été aisé. Néanmoins, nous nous sommes appropriés les
élasticités de l’étude de DEVARAJAN et al (1993) sur les effets des chocs des termes de
l’échange sur le taux de change réel et sur l’équilibre de la balance commerciale, pour le cas
du Cameroun. Dans cette étude, il a fixé les mêmes élasticités de transformation et de
substitution comprises entre 0,4 et 1,5. Dans notre cas, ces deux élasticités sont fixés à 1,5.
- Paramètres calculés
Pour le calcul des paramètres, il a été question d’exprimer les paramètres non fixés en
fonction des variables. Dans chaque équation où se trouvait un paramètre, par un jeu de
position et de substitution, nous obtenions l’équation du paramètre.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 43
II- Analyse des résultats du modèle
Deux scénarios ont été simulés. Le premier scénario consiste à supprimer totalement
les subventions et le deuxième consiste à diminuer de 50% le montant total des subventions.
Avant toute analyse, les libellés des différentes abréviations sont:
- Ménages
PU: pauvre urbain, PR: pauvre rural, NPU: non pauvre urbain, NPR: non pauvre rural
- Secteur d’activités
P1: primaire agricole, P2: primaire non agricole, P3: secondaire raffinage, P4:
secondaire hors raffinage, P5: tertiaire transport, P6: tertiaire hors transport.
1- Suppression totale des subventions
Après suppression totale des subventions, l’étude révèle que tous les secteurs
d’activité subissent une réduction de leur valeur ajoutée hors mis le secteur tertiaire hors
transport. Ce secteur a une augmentation de 0,25% de sa valeur ajoutée. Ceci peut s’expliquer
par la dominance des services (services bancaires, financiers, assurances par exemple) dans ce
secteur dont l’impact ne peut être ressenti dans le court terme. L’activité le plus affecté
négativement est le primaire agricole (baisse de 0,58 % de sa valeur ajoutée). En effet, sa
consommation intermédiaire est non négligeable (2,19%) en produits de raffinage et les
producteurs qu’on y rencontre sont des grands exploitants agricoles. De plus, il est observé
que la branche tertiaire transport subit une baisse de 0,46% de sa valeur ajoutée (figure 5). Sa
forte consommation intermédiaire (34,96%) en produits de raffinage peut être la cause de
cette baisse.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 44
Figure 5: Variation de la valeur ajoutée des secteurs d'activité: scenario 1
Source: Résultat de simulation du scenario 1
Du côté des ménages, les ménages pauvres ruraux subissent une baisse de 1,38% de
leur consommation finale. Ils sont les plus atteints. En effet, d’après la structure de
consommation des ménages, leur consommation en produits pétroliers n’est pas négligeable.
De plus, un individu pauvre est celui qui vit en deçà de 738 FCFA au Cameroun. De ce fait, il
ne possède pas suffisamment de moyens pour faire face à tout choc négatif (hausse des prix)
sur les produits de consommation. Par contre, la consommation finale des ménages non
pauvres ruraux augmente de 0,45%. Cette observation peut s’expliquer par leur revenu qui
peut être conséquent pour supporter tout effet négatif (augmentation des prix) sur les produits.
Concernant les ménages pauvres urbains, ils sont faiblement impactés négativement parce que
leur consommation finale est très faible. Ainsi, quel que soit le choc que ces produits
subissent, ils ne varieront que légèrement leur consommation finale. Toutefois, la réduction de
la consommation finale des ménages non pauvres urbains de 0,2% (figure 6) peut être
interprétée par le revenu qu’ils possèdent qui ne les oblige pas forcément de réduire
directement leur consommation.
-0,58
-0,32
-0,23 -0,28
-0,46
0,25
-0,7
-0,6
-0,5
-0,4
-0,3
-0,2
-0,1
0
0,1
0,2
0,3
P1 P2 P3 P4 P5 P6
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 45
Figure 6: Variation de la consommation finale des ménages: scenario 1
Source: Résultats de la simulation du scénario 1
En conclusion, une suppression totale des subventions a un effet négatif sur tous les
secteurs d’activité excepté le tertiaire hors transport. Cependant, les ménages pauvres ruraux
subissent une forte réduction de leur consommation finale que tous les autres ménages.
Toutefois, les ménages non pauvres ruraux, au contraire, voient leur consommation finale
augmenté. Que se passerait-il si l’on réduit le montant des subventions de moitié?
2- Réduction de moitié du montant des subventions
Dans cette simulation, le secteur transport subit une forte baisse de sa valeur ajouté
(0,96 points). Contrairement au premier scénario, le secteur agricole est le moins atteint
négativement (baisse de 0,19 points d’après la figure 6). Pour les autres secteurs la variation
par rapport au premier scenario est légèrement différente.
-0,01
-1,38
-0,2
0,45
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
PU PR NPU NPR
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 46
Figure 7: Variation de la valeur ajoutée des secteurs d'activité: scenario 2
Source: Résultats du scénario 2
En outre, au niveau des ménages, l’effet est presque identique à celui du premier
scenario avec une légère atténuation de l’impact. On note aussi une légère amélioration de la
situation de tous les ménages. Mais, les ménages non pauvres urbains n’ont pas été affectés.
La consommation finale des pauvres urbains, au contraire, a augmenté leur de 0,01 %(figure
8).
Figure 8: Variation de la consommation finale des ménages: scenario 2
Source: Résultats du scénario 2
-0,19
-0,34
-0,22 -0,32
-0,96
0,22
-1,2
-1
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0
0,2
0,4
P1 P2 P3 P4 P5 P6
0,01
-1,35
-0,2
0,37
-1,6
-1,4
-1,2
-1
-0,8
-0,6
-0,4
-0,2
0
0,2
0,4
0,6
PU PR NPU NPR
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 47
Pour conclure, l’étude a révélé qu’au premier scénario les secteurs de transport et du
primaire agricole ont subi une forte baisse de leur valeur ajoutée respectivement de 0,46% et
de 0, 58%. De plus, ce sont les secteurs qui ont enregistré les plus grandes pertes. Quant aux
ménages, les ménages non pauvres ruraux ont été les plus affectés (baisse de 1,38% de la
consommation finale). Cependant, au deuxième scénario, le secteur transport a la plus grande
perte (baisse de 0,96% de sa valeur ajoutée). Le secteur agricole par contre, devient le moins
affecté (baisse de 0,19%). Au niveau des ménages, une légère atténuation du choc est notée
sur leur consommation finale. Donc parmi les deux scénarios réalisés ci-dessus, l’impact a été
moins élevé au second.
Cependant, le modèle utilisé présente des limites. Les limites relatives à notre étude relèvent
des critiques généralement formulées à l’encontre des MEGC. Elles sont de divers ordres.
Premièrement, les hypothèses néoclassiques du modèle généralement simplificatrices et
facilitant la modélisation font l’objet de reproche. Le choix d’un ménage et d’une entreprise
représentatifs se comportant de la même manière est discutable. L’utilisation d’une fonction
de production néoclassique à rendement d’échelle constant ignore l’existence de rigidité et de
concurrence imparfaite. Deuxièmement, comme dans la plupart des pays en développement,
l’absence de données limite le travail de modélisation. En effet, les résultats du modèle sont
assez sensibles aux choix des paramètres libres du modèle. Comme il est préconisé, nous
avons dû recourir aux valeurs utilisées par d’autres auteurs. Les principaux paramètres sont
l’élasticité de substitution constante et l’élasticité constante de transformation. La prise en
compte de ces insuffisances, combinée avec les avancées notables des MEGC, permettront,
nous l’espérons, à travers des travaux de recherches futures d’approfondir nos analyses.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU 48
Conclusion générale et recommandations
Dans cette étude, il a été question de montrer l’impact de la suppression des
subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise. Cependant, l’analyse s’est
restreinte sur l’effet de la valeur ajoutée des secteurs d’activité et sur la consommation finale
des ménages. Afin de faciliter l’étude, les secteurs d’activité, au nombre de 44, ont été
regroupés en 6 secteurs dont le primaire agricole et non agricole, le secondaire raffinage et
hors raffinage, le tertiaire transport et hors transport. Quant aux ménages, ils sont au nombre
de quatre à savoir: pauvres urbains et ruraux, non pauvres urbains et ruraux. Pour montrer cet
impact, un MEGC basé sur le modèle EXTER de Bernard Decaluwé, André Martens et Luc
Savard a été utilisé. C’est ainsi que deux scénarios ont été simulé : l’arrêt totale des
subventions et une réduction de moitié du montant totale des subventions des produits
pétroliers.
Au sortir de cette étude, l’arrêt des subventions affecte négativement tous les secteurs
d’activité excepté le tertiaire hors transport. De plus, les secteurs tertiaires transport et
primaire agricole sont ceux qui enregistrent les plus grandes pertes de la valeur ajoutée. En ce
qui concerne les ménages, les pauvres ruraux sont très affectés négativement: forte réduction
de leur consommation finale. Cependant, les ménages non pauvres ruraux n’ont pas subi
d’impact d’arrêt des subventions. Ainsi, l’hypothèse de recherche émise sur les ménages n’est
pas vérifiée, mais celle émise sur les secteurs d’activité est vérifiée. Etant donné que le but
des subventions est de protéger les populations pauvres, l’Etat ne doit pas supprimer les
subventions, car les ménages pauvres seront les plus touchés. Cependant, s’il décide de
supprimer ces subventions, la suppression totale n’est pas conseillée. Il est recommandé de
réduire partiellement ce montant des subventions dans le long terme afin d’atténuer l’impact
sur les ménages et sur les secteurs d’activité, d’où sur l’économie camerounaise.
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xi
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Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xiii
Annexe(s)
Annexe 1: MCS macro ou agrégée
Annexe 2: Taxes sur les produits
Taxes indirectes
Impôts sur les
importations
Impôts sur les
exportations Subvention
P1 992 104 922
P2 23141 700 218
P3 93807 2648 3087 -19339
P4 237934 809 183337
P5 41251 -160
P6 112797 15
Travail Capital Ménages Entreprises Etat
16 541 147 16541147
7161303 2 7 202 774 898 053 2139087 2323772 19724991
Travail 2 340 812 5 201 2 346 013
Capital 6983003 6983003
Ménages 2 330 165 4 933 483 206 632 526717 520 065 107416 8 624 478
Entreprises 1 833 322 41871 11 426 130519 2017138
Etat 56 029 682 263 216 198315 952 713 561 100 620
2 084 623
Compte
capitalMénages 810 895 489 754 540 657 297 781 2139087
2 501 579 15 848 46354 287106 114422 2965309
16541147 19 724 991 2346013 6983003 8624478 2017138 2084623 2139087 2 965 309
RDM
Total
Total
Activités
Produits
Facteurs
Unités
institutionn
elles
résidentes
Activités Produits Facteurs Unités institutionnelles résidentes
RDMCompte
capital
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xiv
Annexe 3: Variables du modèle
Variables endogènes
Bloc de production
Variables Libellé Occurrences
Production de la branche j (6)
Valeur ajoutée de la branche j (6)
Consommation intermédiaire de la branche j (6)
Demande intermédiaire de la branche j en
produit i
(36)
Demande intermédiaire totale en produit i (6)
Demande de travail de la branche j (6)
Bloc revenu et épargne
Variables Libellés Occurrences
Revenu du ménage h (4)
Revenu disponible du ménage h (4)
Epargne du ménage h (4)
Montant global du transfert du ménage h
vers l’Etat
(4)
Montant global du transfert du ménage h
vers les entreprises
(4)
Revenu des entreprises (1)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xv
Epargne des entreprises (1)
Montant global du transfert des
entreprises à l’Etat
(1)
Montant global du transfert des
entreprises au ménage h
(4)
Epargne de l’Etat (1)
Recettes douanières à l’importation du
produit i
(6)
Recettes douanières à l’exportation du
produit i
(6)
Taxe indirecte sur le produit i (6)
Bloc de la demande
Variables Libellés Occurrences
Consommation du ménage h en bien i (24)
Consommation finale du produit i (6)
Consommation totale du ménage h (4)
Consommation totale de l’Etat (1)
Investissement total (1)
Consommation de l’Etat en bien i (6)
Investissement du bien i (6)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xvi
Bloc du commerce extérieur
Variables Libellés Occurrences
Demande intérieure du produit i (6)
Importation du produit i (6)
Ressource totale en produit i (6)
Bloc des prix
Prix de la valeur ajoutée de la branche
d’activité j
(6)
Prix intérieur à l’importation du produit
i
(6)
Prix à l’exportation du produit i libellé
en monnaie nationale
(6)
Prix intérieur du produit i (6)
Prix composite du produit i (6)
Prix au producteur du produit i (6)
Prix reçu par le producteur sur
l’ensemble de ses ventes
(6)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xvii
Variables exogènes:
Bloc production
Variables Libellés Occurrences
Demande de capital dans la branche j (6)
Offre totale de travail (1)
Bloc revenu et épargne
Variables Libellés Occurrences
Montant global des transferts de l’Etat
aux entreprises
(1)
Montant global des transferts du ménage
h aux autres ménages
(9)
Revenu de l’Etat (1)
Montant global des transferts de l’Etat
au ménage h
(4)
Montant global des transferts de l’Etat
au RDM
(1)
Montant global des transferts du RDM
au ménage h
(4)
Montant global des transferts du RDM
aux entreprises
(1)
Montant global des subventions sur le
produit i
(6)
Montant global des transferts du RDM à (1)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xviii
l’Etat
Taxe nette de subvention sur production
de la branche j
(6)
Bloc du commerce extérieur
Variables Libellés Occurrences
Rémunération salariale reçu du RDM (1)
Taux de change nominal (1)
Rémunération salariale versé au RDM (1)
Transfert en capital au RDM (1)
Bloc des prix
Variables Libellés Occurrences
Prix international à l’importation du
produit i
(6)
Prix international à l’exportation du
produit i
(6)
Taux de salaire dans la branche j (6)
Taux de rémunération du capital dans la
branche j
(6)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xix
Paramètres
Bloc de production
Variables Libellé Occurrences
Coefficient de la valeur ajoutée dans la branche j (6)
Volume d’intrants nécessaires à la production
d’une unité d’intrants du produit i
(6)
Volume de l’intrant i par demande intermédiaire
de la branche j
(36)
Elasticité de la valeur ajoutée de la branche j par
rapport à l’utilisation de la main d’œuvre
(6)
Constante de niveau de la valeur ajoutée de la
branche j
(6)
Bloc revenu et épargne
Variables Libellés Occurrences
Part du revenu du travail versé au
ménage h
(4)
Part du revenu du capital versé au
ménage h
(4)
Part du revenu du capital versé à l’Etat (1)
Part du revenu du capital versé aux
entreprises
(1)
Propension marginale à épargner du
ménage h
(4)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xx
Taux de transfert du ménage h aux
entreprises
(4)
Taux de transfert du ménage h à l’Etat (4)
Taux de transfert du ménage h au RDM (4)
Taux de transfert du ménage h aux
autres ménages h
(16)
Taux de transfert des entreprises au
ménage h
(4)
Taux de transfert des entreprises à l’Etat (1)
Taux de taxe à l’importation du produit i (6)
Taux de taxe à l’exportation du produit i (6)
Taux de subvention sur le produit i (6)
Taux de taxe sur le produit i (6)
Bloc de la demande
Variables Libellés Occurrences
Part de la consommation du produit i
dans la consommation totale du ménage
h
(24)
Part de la consommation en produit i
dans la consommation totale de l’Etat
(6)
Part de d’investissement du bien i dans
l’investissement total
(6)
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xxi
Bloc du commerce extérieur
Paramètre lié aux importations et au
bien i
(6)
Part des importations dans le bien i (6)
Degré de substitualité entre les biens
locaux et les biens importés
(6)
Paramètre lié aux exportations et au bien
i
(6)
Part des exportations dans le bien i (6)
Degré de substitualité entre les biens
locaux et les biens exportés
(6)
Annexes 4: Résultats de la simulation
Scénario 1: Suppression totale des subventions
VARIABLE BRANCHE BASE SIMULATION 1 VARIATION
PRODUCTION_DEMANDE_FACTEURS
VA P1 956743 951192,76 -0,58
VA P2 370847 369659,94 -0,32
VA P3 18210 18168,38 -0,23
VA P4 2587042 2579705,67 -0,28
VA P5 558494 555914,61 -0,46
VA P6 4832479 4844768,52 0,25
CONSOMMATION DES MENAGES
CTM PU 143128 143114,5 -0,01
CTM PR 849743 838045,89 -1,38
CTM NPU 4191360 4182790,91 -0,2
CTM NPR 2018543 2027709,02 0,45
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xxii
Scénario2: Suppression partielle des subventions
VARIABLE BRANCHE BASE SIMULATION 2 VARIATION
PRODUCTION_DEMANDE_FACTEURS
VA P1 956743 954928,39 -0,19
VA P2 370847 369582,06 -0,34
VA P3 18210 18169,89 -0,22
VA P4 2587042 2578734,68 -0,32
VA P5 558494 553154,81 -0,96
VA P6 4832479 4842917,29 0,22
CONSOMMATION FINALE DES MENAGES
CTM PU 143128 143140,42 0,01
CTM PR 849743 838235,56 -1,35
CTM NPU 4191360 4182999,08 -0,2
CTM NPR 2018543 2026059,81 0,37
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xxiii
Table des matières:
Remerciements ..................................................................................................................... iii
Avant-propos ........................................................................................................................ iv
Sommaire ...............................................................................................................................v
Liste des illustrations ............................................................................................................ vi
Figures: ................................................................................................................................ vi
Liste des sigles abréviations ................................................................................................. vii
Résumé .............................................................................................................................. viii
Abstract .............................................................................................................................. viii
Cadre du stage ...................................................................................................................... ix
Introduction générale ............................................................................................................ 10
Chapitre 1: Présentation de l’économie camerounaise ........................................................... 13
I- Description macroéconomique de l’économie camerounaise ...................................... 13
II- Pauvreté au Cameroun ............................................................................................ 15
Chapitre 2: Le secteur du pétrole au Cameroun ..................................................................... 17
I- Caractéristiques du secteur pétrolier ........................................................................... 17
II- Subventions des produits pétroliers au Cameroun ................................................... 21
Chapitre 3: Revue de littérature et élaboration du cadre comptable ....................................... 24
I- Revue de littérature .................................................................................................... 24
1. - Présentation de certaines études sur les subventions ................................................ 24
2. - Historique et importance des MEGC ....................................................................... 26
II- Elaboration du cadre comptable .............................................................................. 27
1. - MCS agrégée ........................................................................................................... 27
2. – La MCS désagrégée ................................................................................................ 30
Chapitre 4 : Présentation du modèle et analyse des résultats de l’étude ................................. 33
I- Présentation du modèle .............................................................................................. 33
1.- Modèle EXTER ...................................................................................................... 33
2. - Les équations de comportements ............................................................................. 34
II- Analyse des résultats du modèle ............................................................................. 43
1.- Suppression totale des subventions ......................................................................... 43
2.- Réduction de moitié du montant des subventions .................................................... 45
Conclusion générale et recommandations ............................................................................. 48
Bibliographie ........................................................................................................................ xi
Impact de la suppression des subventions des produits pétroliers sur l’économie camerounaise
Rédigé par Vanina MBIADA KEMAJOU xxiv
Annexe(s) ........................................................................................................................... xiii
Table des matières: ........................................................................................................... xxiii