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L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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SION, 15 Avril 1951. No 13. 70ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA SOCIËTË VALAISANNE D'EDUCATION

SOMMAIRE: COMMUNICATIONS DIVERSES:' Colonies de vacan­ces. - S. V. K - Stage des normaliens dans un cour~ complé­mentair:e. - La cir,culaiion routière. - Croquis d'une séance. - PARTIE PEDAGOGIQUE: Le service dentaiTe -scolaire can­tonal. - Avec 'ou sans et .contre Dieu. - De la fermeté continue. - Tenue des élèves quand ils écrivent. - Troubles nerveux de l'enfant. - PARTIE PRATIQUE: Orthographe. - Miettes pé­dagogiques.

S. ·V. E. L'a-sselnblée trienrnJa1.c de ln. S. V . .6. est fixée au jeudi 19. 4. 51

à Sf-Maurice.

08.45 A~<se,~lée des cOlnités de dist6ct :au cinéma « Roxy». . RepehtJ.On -de 1a IneSise de Requiem au lncal de répétition du Chœur mixte.

09.15 Messe -de Requielll 'chanté :par les instituteurs à l'église paroissiale.

10.00 1) Séance administrative au cinéma Roxy. a) Rapport présidentiel. b) Nonlination du cO'lnité, du pr,és,irdent 'et du vice­

président. c) IC01nptes ~e la ~ . V. E . et de «l'Ecole prinlah'e ».

2) Le 7 5U1C anru'Ve1'S'alTe de «l'Eüo~e Nonna:1e», conférence pal' Mr le Professeur Julier.

3) ,Conférence historique par 1\'11' le Chne Dupont-La,ohen·al, professeur :au ,collège de St-M-auriIGe.

4) Propositions individuelles et -divers. 1230 Banquet à la salle -de gylllnasti.que de la viNe. Dès 15.30 '

:-1.) visite facultative de la Brusi:Hque de St-'Mauri'ce et de son trésor. h) visite de l'usine éle{'.trique de Lavey. . .-' '.

Le Comité .

Page 3: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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COLONIES DE VACANCES

Le Consulat d'Italie à Lausanne Il'O'1.llS informe que le gou­vernement italien organise, durant les mois de juillet et d'août, des colonies de vacances au bord de lIa mer pour les enfants italiens et suisses de 6 à 14 ans.

.La taxe .pour un séjour d'un Inois en ItaHe se monte à Fr. 115.- tout compris, sauf les f.rais de voyage. Le personnel enseignant est prié de renlSe~gner les parents et les élèves de la possiÎ,bilité offerte de passer des va.cances au bord de la mer.

Sion, le 3 aVlil 1951. Le Chef du Département de l'Instruction publique :

Cyr. Pittloud.

Stage des normaliens dans un [ours complémentaire Le Département de l'Instruction publique a org.anisé à Erde,

à l'intenion des élèves de 4ème année de l'Ecole nonnale, un ,-,tage dans les cours complémentaires.

D'entente avec 1\1:1" le Di'l'ecteur de l'Ecole normale et Mr Evéquoz, ·ch~f de service, ce stage fut divisé en deux périodes :.

La 1ère, aIllant .du 14 'au 23 déce:m.bTe, -pe:fIlUlit aux stagiaires de suivre les jeunes genlS émancipés en 1950 et faisant :leuT pre­mie-r COUTS complémentaire. La 2ème du 9 au 17 ja'filvi~ coïn­cidait avec la fin du couns qui ,comprenait les jeunes .gens nés en 1932 cl qui suivaient leur dernier COUTS.

Cette di'V'Îsion avaIt été décidée afin de permettr·e aux futurs nlaîtl~es de ISe familiariser avec les différentes d .a'sses d'âge -des élèves. L'horaire fixé a pu être suivi sans ,lnodifi.cation.

Le 'caT postal amenait les normaliens pour la dasse du 'lnartin et les nunenait à SlÏon pour lnidi. Ils ·revenai.ent à Erde pour la clalSse de l',après'-nüdi et étaient de :retouT ,à Sion à 5 h. 15.

Organisation du cours Durant le deux premières journées, l.a .olrusse se fit comme à'"

l'ordinaire sans 'le concours des stagraiiJ.'es; mais à partir du 3ème jour un horai.re fut: établi .comprenant à une exception près, 4 ':eçons (COUTS) par demi-jolu~ée. Ces leçonS' étaient données par 'rvlessieurs les nonnam'ens qui ISe remp'1açaient ainsi chaque 3A d'heure.

au cours de la 2èrne péliode, soit les 15-16 et 17 ja.nvier, la classe' était faite par un ou deux stagiairœ au Heu de 4, cela .en vue d'ha,bituer le fut-q.r lll.aître à se b'ouve~ seul devant ses élèv~s pen<l~nt' 3 heures.

435 "- .

Le m.aintÏ-en de lia disc'irpÙne et l'organisation du trav-ail p~iLvent chaJI1.ger tortalement. .

. . Trayail des stagiaires

1 Con:'~~ dit pl~~ h~ut, " le prQgrarom.e éta~t ét~b1i au début et es IStagla~iIes -c:hOl'slssal;ent It;s .leçons que ooacu'll se proposait de donner. les Jours 'SUlvants',

,Il ,co.l1'vient d~ r~'connaîfre que tous' ont ·u,ppo.l'tré un exœl­lent lespnt. Ils Isph!v'alent . Œes 1,eçoTIIS .avec un réel · intérêt et s-e sont montr~ animés des ' IneiIJeures ' dispositions ' :pour leur fti-ture profeSSiOn. .

. . ' ~es C(H~·rs ·. étaj~nt; prépâiés. a;~c' ~oih; le plan et les points ~rlllCllpaux etaIent eOrIts, ·ce qUI evJ.tmt des oubli'S et des hésita­tIons.

" I.l va sans dire que tous les stagiaires n 'avai,ent p.as la merne aSo.sUTanc.e en 'Prés'en~e des élèves: 'Ceci est un fa.cteur im­po.~tant, . c~' ~ê"m.e si ]~ leçon est .bien pré.parée, il faut, pour ~u ~~l~ ·smt bIen compn~e, et profItable, que :le 'l11'aître tienne ses eleves sous son ,autonte dUTant toute la durée du cours.

Pour y 'alTi'ver, il y a en-core du ,chemin .à faÏi'e ma~ on doit reconnaître CJ1!~. tous se. sont as~ez bien tirés de l'é:preuve. jPour qt;e1ques struglaI.res -cependant, Il ne serait pas à 'conseiLler de debuter dans un 'cours co'mplém-entaire.

Corrections des devoirs

Le.s élèves du ·cours ont deux 'cahieTIS afill de faciliter les cOrl'~C~lün;s. ,les exeI~~~kes f.aits en da:sse, ainsi que Les tâc.hes à domICIle ehuent COITl,gés p.ar les sfagiaires· à tour ,de rôle.

Certains ,cahier.s n'étaient pas -cof.Ti'g-és av,ec tout le soin v0l!l~: L'oh,~ervatio'l1 ·en a étté· faite ·et J'attention tlrès vi'Venlent' :~t~l'ee sur InupOliance de la ,correction des devoirs et tout' sp-é­ualement dans les :cours c01nplènentaires.

Division d'un cours

Faut-il if~i~e deux ·divisions? Cette question a été exalninée ~vec 'les st~glal;'es, le.squels ont' ,conclu ·qu'el,le ne pouvait pas ette t'ra~c~ee ~d une !,açona!bs?lue. ~ans les c<;lurs ·comprenant les qua!l~ .volees 16. a 19 ans, Il 'seraIt p~ut-être indiqué de faire deux dI'vlSlOns, mal.S cela ·compli'que singulièreluent le travail. En .effet, -les leçons et ;les exerCÏoces· oraux doivent être donnés à, 'la c1asse entièr~. P.~UT Il'écrit, il est poss,i1ble et pré[él~a:ble de -s ?~u:p'er tout pa,rhcuh~ement. du travail des plus faid)l€s et d ié­~lter, 'autan~ ·que possIhle, la .oréation de deux. divis~'ons. '

utilité du stage

n faut ,. 'dh-e qu~ .r~rgani:sati{)n du travaif, · teÙe' .q~e ·conçue celte année, .est suS'ceptÎlble d'amélioration s-ens1ble.

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Page 4: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

- 436-

Tout d'abord, le nom'bre des stagiaires était de 19, chiffre un peu élevé; d'autre part, c'était un début et il y eut des tâ-10nnenlents ülévHables. Il est .certain qu'avec des stagiaires moins norubr~ux, l'oDganisationsera plus facile et le travail plus pro­fitable.

Il ·a été constaté que les futurs 'luaîtres ont pris goût à leur nouvelle tâche 'Ct qu'Hs ont montré plus de sûreté, plus d'asiSu­rance dans les leçons données à la fin de la période.

Le maintien de .Ia discipline étant considéré COlnme la ques­lion importante dans un -cours complémentaire, ils auront eu l'occasion de .constater la nlallière dont cette discipline faite de respect, de ·bonne tenue accompagnés d'une sincère dési'r d'ap­prendre !peut s'obtenir sans édat de voix et sans menace con­tinuelle de punition.

Les st3'giaires ont cependant été prévenus des difficultés qu'ils rencontreron't ,avec Iles mauvaises têtes, les passifs, les fanfarons; ils ont reçu les indications qui leur permettront de séV'Ïr avec succès contre les uns ou de se tÎ're:r d'affaire av'ec d'au­tres !Sans trop de Irisque pour ,leur autorité ou leur prMUge.

En .conclusion, i~ est incontestable que le stage de nos fu­turs ins1ituteurs dans un COUTS complément'aire est d'une réelle nécessi,té. Avec les améliorations 'qui y seront .ap.pm'1:ées, il cons­tituera à l'.avenir un élément indispensable à la formation cO'm­pIète de nos maîtres d'écol'C.

Est-ce toujours prudent de ·conf~'er un COUiI;S' complémentaire à un débutant ?

Les uns ré1l'ssiSlSol1t très bien, mais d'autres rencontrent deLs difficultés te'Ues qu'iLs doivent avoir TC'Cours à la Comlnissioil scolai.re pour les ' aider ,à nl,aintenir un peu de diSicipUne. Ces interventions ne ·se fÜ'nt pas s·ans que l'ùnsrtÎtuteul" y sacrifie une partie de son autorifé.

Le stage que le Département vient d'introduire dans le pro­gramme n'évitera pas tous ces ennuis. il en dhninuera cepen­dant le nornhTe en permettant aux futures Inaîfres de prendre contact avec des jeunes gens de 16 à 19 ans qui vont fOll"mer leur dasse, qu'ils devront rendre dis ci:plinée , confiante et t.ravail­leu'S'e. Le premrÏ;er contact de l'institu~eur et de ses élèves n'est­il pas souvent déterminant pour une réussite ou un échec ?

Evit-er les tâtonnements aux débutants est un des buts que poursuit ce stage, qui deviendra toujour.s plus intéressant et plus instructif, car le maître qui s'en occupe, peut compter sur la. collabO!ration cOlnhi'eIl compétente et avisée de Ml' le Dr Bou­card, directeur de notre Ecole normale qui est à féliciter pom' l'ex<..re'1lente fOl,.nation ;pédagO'gi'que ·qu'il} a donnée à ses élèves.

Erde, février 1951. c. Papilloud, inst.

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ùa circulation routière Chaque jour la presse Inentionn des accidents de circula­

"l'ion cn nombre hnpressioll'nant.

En \ ahüs, il ' a eu en nl0yenne 800 accidents de circula­tion par an (depuis .1947) causant de 20 à 30 morts chaque année. Le tIers de ces aCc:Jodents concerne> des véhicule.s (~tr::l.l1ge rs à no­h-e ·canton.

Dans 'la vHIe de Zürkh, il y a 10 acdclents c!e circulation par jonr; en Suisse il v ~n a moyenne 30,000 par an avec 600 morts , ce qui représente la populati'Ol1 entière de certaines COl1l­~lunes valaisannes telles que Venthône, Mi~ge, Nax, A.l'baz , Sa-lms Bovernier... .

Aux Etats-Unis qui possèdent ù eux seuls cnv,j'ron les 4 5 ' d.es, véhicules du nlonde 0ntier. il y a également un nOlnbre con­SIderable d'accidents en dépit d une législation et de mesures très spvères. En cas le contraventions graves, le pennis de con­duire est retiré ù la première r~cirlive , 'par exemple.

Les a'ccidents de lé1 route sont donc. nOlnbreux, heaucoup trop nomhreux et llne réa·ction séJ11 lellse et iUllnédiate s 'impose ~oit de la p~1l't -des aU1-o'rités de répression et de la poEce, soit de la pnrt de tous J'es usagers· de ln l'OU te . .

Ur~ eXft'l11·en des différents accidents nous amène à la COl1S­t1tD.tion que chacun de ·ceux-c.i a été causé par une faute de C.1r­l:uI2tion: violation ou manque de respect des règles de Ja cir­culation !

Voyons tout d'abord les fautes principales que peut com­mettre le premier des usage-rs ·de ];a Iroute: le piéton.

Un écoliter .sort de ·chez lui pour se rendre ô l'école. Regar­don.s-le. Il traoverse sans a·utl"e lia Toute pour rejoindfre son ca­maTade sur l'autre troUoir. A-t-il agi prud-emlnent? Non, il a commiS' deux lourdes Ifantes qui auraient pu lui 'ooûter cher. Il n'a pas observé la route a'vant ·de la traverser et il n'a pas coupé la J'oute .à angle droit.

Comment traverser une c.haussée ?

Lorsqu on traverse une route, H fa.ut: - regarder à ,gauc.he, 'Puis à droite .. . - traverser p3lr le plus 'court 'chemin, - ut~}!ilser. les passages pour piétons, s'il y en a, - faIre sl'gne de la lll.ain avant d'-emprunt·er la chaussée, -.- 'Obsel;ver les ·sign.~s des 'agents de la circulation, - mar.cher rapid€nlent, ne jamais stationner sur la route.

Page 5: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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Comment traverse-t-on un carrefour? un passage clouté?

En diagonale? ·à angle droit? Toujours par le plus court 'chemin, donc on traverse un

carrefour à angl,e droit. S'il y a des passages doutés, seuls ceux­ci sont utilis ables pair le piéton. Tous les usager.s de la route dolÏvent connaître les- signaux lunüneux ainsi que le sens des couleul~s: rouge - jaune -- vert.

Rouge = arrêtez. Jaune = prépa.rez-vous· à passer. Vert = passez.

Les écoliers peuvent-ils convertir les routes et les rues en places de jeu?

Non et c',est là leur faute la plus f réquente, La route n'est pa'i le li~u où l'on p eut jouer à l.a balle, à la :.poursuite, ni s.e bou~culer, ni padementer, ni jouer avec le petIt char conduIt à ~ ' aide des jambes.

Comment marcher sur une route sans trottoir?

Sur les bords de la route et de préférence sur le côté gauche.

Comment faut-il" se comporter sur les trottoirs?

Ne pas jouer sur les 'trottoirs, . . - ·ne pas les obstruer par des ob Jets trop grands nI par des

,rassemblements nombreux (courtoisie), - ne pa.s ,cir"culer de front a'vec des véhicules destinés au

tr:ansport d'enfants ou de malades, - ne pas les souilJl.er, ni y jeter des pelures d 'o'fanges, de ba­

nanes ... ne pas tenir les -chiens a'vec des lati'sses trop longues.

Les piétons p.euvent donc, moyennant le l~espect r d.e cer­taines rè,gles faciles ,à ob.s'Brver, éviter ,~.~ mettre en perIl l;-ur propre v.ie et ,celle d'autruI. Le code du pIeton ne den'lande qu un peu d'attention et de bonne volonté.

Rappelons d'ailleurs en pass1ant ,que l,es piétons sont respon­sabl'es des dommages causés par leur ,faute.

Voyons .Ïnainienant le code d'un autre usager de la ron.te : le cycliste.

Beaucoup de règles Inentionnées rCÏ-devant sont appUcabl.es au cycliste égal'ement : lui aussi doit être re~pectueux des. dro~ts d'autrui Il connaîtr.a le code de ,la route; Il sera attentIf, dIS­cipliné et ,courtois.

Quels sont en outre les devoil's parti.culiers du cycliste? Ils .sont très 110lnbreux et nous nous bornerons aujourd'hui

il ne ,cÎ'ter que Les principaux:

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~" \7'érif 'ier 's i "Je cycl e es~ eil ordre et si 'son équipenlent est complet: plaque, fr eias, l.a'mpe, lentiHe 'sonnerie, ,

~. circuler tOlljours Ù .d roite, au bord de la route, . -' --:- avant de traveIJ.·s elI: la route, faire ,èe qu~ a été dit aH- piéton,

- .indiquer ' par un gès'te du ,bras le :changem_ent de dii'ection,

.. \,

~ cil'culeT: :\ une allure rai'sonnable'; p.as trop pr~s du véhi ~ .. ". cul e qui précède, .

- dép as.ser à gauch e et seulel1l·ent s'il y a de la p lace et sli la visibiljté est bonne, donc pas aux, croisées ::mx vjr ~l ges et aux passages à niveau;' , ne cir'culer que 'Sur les routes autorisées ,

-i'- raJentilr dès qu 'il v a menace de danger ,

- EVITER: ~ de faire l'ac l"obate sur son cycle, - -. dè le chargel; d'obj ets' lourds ou encombrants, - de circuler il deux de front sur 'un oh emi n étr oit ou p lus

de deux sur no'S routes valaisannes, - çle cil'.culer en état d'ivresse -

Nous traiterons de la nlêlnè m'anière clans une pro:chaine leç:on les devoirs des 'aut'res usagers de la route, nota'lllme'l1t les propri étaires de véhi cules à moteur et les ,charretier s.

Croquis d'une séan~.e L 'asse'lnhlée généra,Je 'ci e la Cais'se de l"et'r aite du P _ .E, V.

a été la fidèle üna-ge du temp s qu 'il a f ait au nlois de Inars. Sole-dl chaud et réconfortant au début de la séance, n ébulosité vaIÎable pehdant l' ~xposé d e l'expert, douche f roide à l'ouïe d e son projet, puis bise. glaf"ja,le en recles·cendant l 'Avenue de la :él Gare. Les ·m emhres accourus nombreux à l'asseInh'lée avec ({ de longs espoirs et de vastes pensées » ont été se rvis à /Souhait en fait rl'é!notions fortes. Les différentes Téa-ctions, je pouvaÏ's les lire SUT le v1sage d\ll1 brave insti,tuteur, âgé de 64 ans , qui se trouvait dans un ,coin de la saUe. Le , rapport présidentiel soulignant les mérites des vi eux maîtres et nos obligations à leur égard , l'a,,\rait littéra leUlent transporté au 7nle ciel.. Il en jou:ssait déj'à toutes béatitudes. Il ne lui manquait que l'auréole. Soudain, un gros nua,ge vint assombrir ·ce visage resplendissant: c'est 1 historique ,de la C~i.s'Se de 're traite ou plutôt la démons­tr ation que les' vieux n 'avaient en somIne ri en apporté Pc l avoir de ia Caisse. .

Mais 'quan.d l'expert eut proposé 'de réduiTe encore le s rentes actuelles à pa'l'tir de 65 ans, ce fut une coloration qui passa du cI~a:moi,si au violet pour devenir un jaune 'verdâtre indéfinis.sable.

Page 6: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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Je le revis la semaine suiv,ante. « Tu vilS d'id, me dit-il, nlon retour à la 111aison. lVla fel1l;nl,e n'avait pas :préparé le sou­per, espérant pouvoir changer le m,enu à l'annonce d'une bonne nouv'eHe. -- Marie, lui ,ali-Je dit, sur le ton désabué de queLqu'un qui ,vient de pel~dre s.a dernière illusion, tu p~ux :prépar~r 'Comme à l'ordinaiTe de la soupe à la polenta et ,le petIt-laIt. A d aut.res les !bon::) mOflceaux. Comme extra, je te répéterai le discours de noh'e président ad hO'c et ses tirades enrflrummées sur ,le sort la­mentable fait aux retraités a.ctue'ls. Il faudra nous 'contenter de oela. IComm·e consolation, tu ,admireras comme je l'ai déjà fait moi-même, l'ha,bileté :a'Vec IlaqueUe il sait anesthésier le condalnné avant de lui donner le cou,p de grâee ».

Faute de fplace, 'la suite est renvoyée après la prochaine ass·em·blée.

PARTIE PEDAGOGJIQUE

ùe service dentaire scolaire cantonal La loi sur t'ens·eignement primaire du 16 novembre 1946

voue une sollicitude plus grande que l'ancienne à .l~ sa:nté ,~; nos écoliens. Outre le médecin .slcolaire, que reconn.aissaIt deJ3 la légis:latiol1 antérieure, le service m·é(tlrco-pédagogique a~ant pour but la prévention des troubles nerveux et m.e~taux a ega­lenlent droit de cité dans no's éco:l,es. Il faut Teconnaltre que pT~­tiqnelnent cette institution ·créée par M~' ,le Dr Repond exerçaIt, depuilS des années déjlà, son h~ureus,~ l'nflue.~;ce dans no~ "clas­ses; mais ee n'est qu'en 1946 qu on ~UI a donne un statut legal.

Enfin 'les inHr-mières visiteuses .ont également un dToit de reg8.-rd dans nos c'1asses et l'Etat prend à. sa ·charge le~s frais de cuti.-réactilQn, ·com'lll·e aussi ,ceux de la lJ.'adlOphotograplue .

·Com;me on le voit, on ne peut plus dire aujourd'hui que l'e Va1lais ne fa.it rien dan;s le odmnaine de l'hygiène publi<que. L'ar­ticle 51 de la loi spéciJfie en effet que le service ·sanitaire scolaire cost assuré par .les l11:édecins 's'colai!~'es, de~ dentistes s·c.olaires, le service médi,co-pédago.gi'que, -le serVllce radI'Üphotographllque e~ les infiTmières visiteuses.

Nous avons déjà eu l'oeca,s'Îon de rele~er el: son telups l'ac­tion biermais.ante de la plupa,rt de ces 's-ervlCes; Il nous reste au­jourd'hui -à dire deux ·mots de 1'.actÎlvité du dentiste s'coJaire que

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nous avons eu l'O'C'calSion de lSui'vre de près et d'apprécier .cette année, non ~seulement dans notre -classe, ·mai's dans d'autres encore.

1'1 nous paraît superflu, dans un journal ·comme l'Ecole pri­maire) de démontrer -l'importance d'une bonne dentition: chacun sait 'qu'une bonne dilgestion 'com·mence par une .bonne Imastica­tion . Aliments Ib~en Imâchés Slont à moitié di1gérés, dit un prover-:­be. C'est bien exact; Ina'Ïs on n'y pense pas as'sez, ef on se sou­vient du dentiiste !S'Ouvent trop tard, alors que la seule 'Sülution consiste à arra·che'l' 'Ia dent ·ma:lade. Et voilà une lltâ.choh'e com­j)romise avec tous les inconvénients d'ordre esthétVque et ph y­sio;logique que cela ico'mporte.

Lorsqu'il s'.agi,t des enfants, on se :formalise luoins encore: les dents Ichangent, peu importe d'Onc si elles :sont ,gâtées. aupa.­rav.~nt. InutHe, dit'-on, de !faire des f'rais en pUI~e perte.

Les parents ont tort de raisonner de la 'sorte'; le maître peut, à l'oecasion, après :le pass,age du .dentilS'Îe, ~es eng.ager à veiller à la ·bonne dentition de leul'S: enfants.

L 'examen opéré par Le dentiste cantonal', M. Paul de Rivaz, est fait avec tout le !sédeux que ,cela comporte, com:me le savent d'ailleurs les maîtres. Chaque bouche est .exa.minée avec atten­tion et tQutes les précautions sont prises. au point de vue de l'hy­giène aJfin 'qu'aucU'ne 'conta.gion ~-e se produire d'é1.ève à élève.

Pour les das!ses de IlTIontagne di's,tantes d'un cabinet den­taire, Ml' de Rivaz étaJblit un ,devis ,qui est adJ"essé ,aux parents. Ceux-ci savent de J:a sorte à ,co'lnbien l~evient 'l'intervention du praticien. Car ,c'est Ibien là le point délkat de la question. L'opé­Tation esf IpaœfOli1s ,coûteuse et. les parentsl hésitent à f.aire soigner la bouohe de leurs enfants. C'est ,que, out:r.e les· honoraires du .dentiste, pour les villages éloignés il ,faut encore ,compter a'vec des irais de dép}.acemen.t as'sez élevés lorsque ·}.es soins nécess;irt'ent plusieuTs 'séanees.

Il f.audrait doUtc rechercher une solution à ce di:ffici\l~e pro~ blème financier. Nous savons que la question n'a pas échappé à Mr de Rivaz qui l'étudie non ,seulement en ,praticien mais en homme, ·c'est-,à-dire avec toute l'a'ttention que -cela .co'mporte. 'Nous s'Ümmes persuadé qu'.a'Vec l'appui des autorités il arrive­ra avant longtemps à des résu.ltats -concrets.

Nous .'venons de voiT un aspect seulement du problème: in­dication par le dentiste de l'état de la ·mâchoire en vue du trai­terilent des dents malades. H ne faut pas nég,liger .Je ·côté édu­catif, peut être plus hnportant en COTe : guérir, c'est bien, préve­nir c'est mi'eux. o,r, ,à -cela s'emploie .activement le dentiste .cau­ton3.l, !pu'Î'Slque 'CJha'que inspection est suivie d'une caus€:rie bien

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à la rportée de.s enfants: moyens à pr-endre pour 'conserver de bonnes dents, réperrcus'sioHs d'une mauvaise ,d<entiÜon sur ,}'état général de l'individu. Résultat im:médiatet praÜque: après la -causerie du d-enti:ste, nous avons vu, pendant la récTéation, des enfants col.l,rü~ ' à la nlaison et 'revenir ,en':'Inangeant de,s ,carottes, mettant ainsi en ;pratique ' 'les ' conseils qu'on venait de leur don-ner.

Enfin," un rf,illn suggestif," bien conçu pour frapper .l'int.elligen­ce des eIliflli}ts et lnonté par la so,ciété 'suiSls'e d'odontologie a été pl'ésepté dans une vingtaine :~e , 'COIumunes.

On dira 'qu-e Je maître pourrait donner lui aussi des con­seils lSur 'l'hygiène dentaire.

Evid.emnlent. M,ais tout ' d'abord aucun m,eJIn:bre 'du co'rps enseignant n'ignoTe 'cOlnbieri frappent' da'vanta.ge les ,expl~ca­tions venues du dehors. D'aiUeürs Tien n'eu1pêühe le 'l11aUre d-e revenir à J'occasion, SUT les ,conseHs du praücien : ces effort,s ,e.on­jugués n'en :produiront qu'un meilleur effet; renfant s-era finale­m,ent convaincu et il a:pporter,a à ses dents ~es soins qu'eUes, de­mandent; il ,conservera fout au long de la vie 'cette bonne habi­tude prise dans ,sa jeunesse et ,ce s'era t.out profit pour sa .santé.

La création du servÎiCe dentftÎ're ,a déjà produit ses heureux effets dans bien de~ endroits; beaucoup de parents avertis à temps ont envoyé leurs 'erufants "ch-ez le dentiste; les denttS' sont aussi lnieux soilgnées. C'est, heureux, 'car un !peu pa<rtout, de­puis la fin de la dernièrJe guerre, on <constate une Tecrud.es'cence de la carie dentai<re : on a de nouveau du pain b1anc, du ,cho­collJt, des bonbons et toutes 'sortes d'autres sucreries en abon-dance.

C'est pourquoi no!s autorités ont été bien inspirées de c.réer le S'el'v!'ce dentaire sicolake 'que ;dirige avec 'conscience et CO'Iupé-ence ~1r Paut :de Rivaz. Cl. Bérard.

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Instruments de -musique.

443, -:-

Le § 1.,

fi vec OU sans et contre Dieu .. . Le ,?rand Conseil d~ canton de Zurich s'oocupe de l'élaho­

rabon d une nouvelle 10'1 SUT l'ense~gnement plf'imaire.

L',article linlÎnai1re doit ex;primer la r.ailSon d'êtr-e de la" vaste organis.ation qui englohe presque toute la jeuneSiSe d'un pays. ,Le § 1 dit:

« L'éc,>le primaire est l'in5titution créée pal' l'Etat 'pour , la formation et l'éducation comnzunes des enfants domiciliés dan~ le canton de Zurich».

I~:fie phr~sl~ i:l~tlia!le:. est d'une: te!Ïnte ~ neutre qu'-elle po~v.alf Isans dlf[lcul!,~ raiber les 'Suffrages de tous ceux -qui res­trmgnent 1eur:s a'mbrtl'Ü'ns aux affaives üourantes de l'existence ?ivll~. Elle n'avait pas de Iquoi tS'atilS[.air:e ,Les a'spirations plus elevees.

Une 'motion p,ré.sentée au nom de ,la minorité chrétienne .sociale par le Dr H,ackhofer pro:posa l'adjonction sui'vante :

• « En colla~oration avec la maison paternelle, l'école pri­Inmre a pOUl" tache de promouvoir d'une façon harmonieuse le dév~l~ppement spirituel, m~ental et physique des enfants pour e~ tmre des hommes qui pensent par eux-mêmes (zu selbsta.n-' dzg denkenden Menschen) et des ,membres de la communauté populaire conscients de leur responsabilité devant Dieu et de­vant les hommes».

ILe Dr Hackhofer tint ,à justilfier la motlÎon ,avec convi,ction et ard~ur. Il ajouta qu'fi considérait :lie 'vejet de l'alinéaco-mplé­mentalTe ,comme la preuve 'que le Grand ·Con:s<e~l n'a p,als .le CO'll'­

ra?ê de .se rallier à une philo:SO!Phie ,ohrétieIlJlle et qu'il refllise­ran de se ?onforrne.r :au vœ,u de la grandemrujorité du peupl-e.' Ce ne sont pas 'Seulement les 'catho1i'ques qui demandent une prgfes'Sion de fo:] 'en Dreu, m,ais ,aussi l'Eglise nationale réfor­mée et les: ligues féminines de Zrurich 'et de Winterthur.

Hans, la suite de La discussion, le député indé.pendant Bram a constate. que le communisme ne peut être 'combattu -que par ,la profes!swn franche du ,christianisme.

Un député ,chréHen :social ,a rappeLé qu'à rentrée -d-e l'Hôtel de vilJ.ile ,se trouve l'insé~iption: Deo et Patriae. ;,

Cet édifice 'a été 'conlsTruit pou[- la ,gloiTe de Dieu et de la p,atrie. Les e~anfs doi1vent ~tre é1~v,és d.a~s le 'mêm,e esprit:; ·c es t pOUfl"qUO-l ,l:e nom de DI~U dOIt être Inséré dans l'article Hminaire.

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Le Dr Hack,hafer ajouta à son exposé les paro'les suivante', : « Comme le peuple suisse a affirmé son droit de placer le

Ilom de Dieu au début de ~a Constitution, le peuple zurichois a le droit de demander que le nom de Dieu se trouve au début de sa. loi SUl' l'enseignenlent prilnaire».

Le Dr Briner, ,chef du département de ,l'instruction publi­(lue, déclar.a ·que le Consei.l d'Etat se désolidar:is,e de tous les. aT~nlments ins,plh'és par l'.esprit antkh.réHen, InaIS pense que le

CJ Q , § J sans adjonction. présente~ai! plusieu~r:s avantage~. .u~nt,a lui personnellement, Il :se raUle a la 111ohon de la mInonte pre­s,entée par Je ,Dr Hackhofer.

Dans le vote fin.al, le 'Grand Conseil adopta pal' 82 voix contre 66 la m'Ûtion de la minorité et 's.e prononça ainsi pour l'in­sertion du nO'm de Di'eu dallis .Je premier alJ.~tide de l.a loi en dÜ,icussion.

Est-il vrai, 'co'mJ.ne le prétendait' l,e président de la ,cOlu!nis­sion, que l'artide lhninaire n'a 'qu'une valeuT déclamat~~)l:e? Ainsi peuvent parler des gens qui' ne prennent pas au serIeux les choses de l'ânle.

POUT tout 'esprit sincère et 'courageux, :l,a déteTullina-tÏon du but d'une institution auslsi inf.l:uente ,que l'école primaire est une question primordiale.

Chacun ,adm,et ,que l'école doit prépar.er l'enfant à la vie. Est-ce que cette vie n'est que mouvement sailliS loi ni fin, une acthn:té s.ans but, une a:slpÎl'ation vaine? Dan's ce cas, l'école elle­même n 'aurait pas de sens. Toute la littérature pédagogique n'a­bOl1tirait qu'à une impasse dépl OIra'b le.

On a juste,ment ,appelé 1a vie un vOyaJge. La première question que se pnse l'homme avant de se meUve en route, c'est . c.elle

, du but qu'il veut atteindre. C'est aUlslsi la première question 'que doit :se poselJ.' l'éduca­

teur : « Où est-ce que je dois conduire mes élèves? » A quoi bon se laneer là fond de b'ain 'sur une route dont on igl10Te l'abou­tiss'elnenf? La <plus :si'mp-1e loyauté à l'égard des enfants impose le devoir d'être au -clair au siU'jet de la destinée de l'hÜ'lnnle.

'Dans le tou:r:billon des affair,es, dans :la rechepche d'un proflTès problénlaHque et d.ans 19 brouhaha des théories péd·ago­giq~es, on ri'S'que de per:dre de v~e yes,senti/el, l.a poursu~te de la fin suprême de l'éducatJ:on. o.n .fInIt par iS'e laIsser fa.s-CJIner par le Inirage des bagateHes, la 'surenchère de la réclame et un con­formÎlsme moderniste.

Il f'au't toujours TeveniT à la daifle vision des réa,lités spiri­tuelles et surnatur,erIes.

Void une modeslte école de nl0ntagne où le Inaître doit li :-. InÎi:PT 'ses ,ambitions d'agent d.e :la culture 'et de la civi.}i'sation.

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Mais dans ,cette 'école, -les jeunes âlnes appTennent si,mplement et üo'cilement .pour,quoi i'ls 'ont été 'créés. La première le:çon du catechiS'lne prend ·corps et vie et pénètre profondément dans J.a trame de leur V1i'e. Quelque 'élénlentailre 'que Isoit la iâ'ohe de cette .é·coie, le ·maître n'·a pas à rougiT de son Œuv're parce qu'il est dans le vrai et montre aux enfants le chemin sûr qui les COl1-dui.t à leur fin.

Toute autre est la conduite précah'e de mainte institution sco laire prétentieuse qui ,aoca'ble :s'a clientèle de toutes sortes de richesses lHtérah'es ,et s'cientifiques, ·a.liisti:ques ,et techni,ques et' p.asse S'ous si'lence le problème. crudal de la vie.

La première quesion de catéchi'sme est ,en nlême temps la prelnière question de la p 'édagogi'e: « L' lwmlne Cl été créé et Inis au Inonde pOUl' connaître Dieu, l'aimeZ' et le servir el, paZ' ce moyen> obtenir la vie éternelle ».

Dans une séance du ,mOUVeIuent de l'éducation nouvelle, en date du 26 nov,€!111bre Ipa'Ssé à Neuchâtel, un: lnemibre, représen­tant du 1110uvelnent coopérat1f, a élnis !la prétention ,de ,créer l'hoffi'lne nouveau à l'encontre de La ,tradition; il a ajouté que ,cet homme noU'v'eau est caractéTis'é par le ,sellf-help ,et l'entr'aide ; que la psycholo,gie souligne l"autonomie de l'enfant toujüUTS Inéconnue par les p,arents et le.s éducateurs.

N'est-ce pais une prétention afll~ogante de soU'straire les en­fanis à la dil]:·ectÎ<on de :leurs rpa1rents sous !prétexte de sauvegarder leur autono'mie, m 'ailS .avec l'arrière-pensée à peine voilée de pou VO[Il" les mouler 'sui'V,ant une idéologie inspirée par le na tura­lislTle pédagogique?

Il 'faut dépister toutes les entreprises tortueuses qui visent à soù:straire l'enlfant laux influences chl'étiennes sur lesquelles on jette le discrédit de ,la passivité.

Il y a lieu de l'épéte~r ù l 'adress'e de 'ces novateurs la parole dt Pie XI dans la llettre :sur l'éducation .chrétienne de la jeu-ness,e :

« Ces mallzf?ul'eux s' illusionnent dl[tfl's leur prétention de « libérer l'enfant », conlme ils di~ent, Ils le rendent . bien plutôt fsclave cie son orgueil et de se~: passions déréglées: conséquence d'ailleurs logique de leurs faux systèmes, puisque les passions y sont justifiées comme ' cle légitilnes exigences d'une nature pré­tendue autonolne » .

Il faut félkiter la luajorité du Grand Conseill zurichois de placer dans l'article liminaire d€ la loi sur l'enseignement pri-maire

le n01n de ,Dieu. C. G.

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De : la fermeté continue D'un petit 'Ouvrage de 216 pages de Mgr. Grente, eveque du

Mans et intitulé: Aux parents (Les vices actuels de l'éducation familiale), Pari'S', Lilbr. Gabriel Beauchesnel, nous extrayûns un paragraphe où hl est Iquest'iün de la fermeté continue. L'au­teur s'adresse aux parents, mais le pers'Onnel oosei'gnant ,lira -avec profit les I1gnes qui VGnt suÏJvre :

« Trop faibles pour -s,e c'OnduiTe eux-mèmes, à tra<v-ers un monde d'Ont 11s ne soupçonnent pas ,les IP-érils, ,eiildinS' aux fluc­tuations, plus pl'o'mpts là suivre 'les équipées de l'imaginati'Ün que la prudence d'une raison novke, i~s out besoin" tous ensemble, de tuteur et de pitlote. Or, que leur servira ŒIl appui qui 'cède, un guide aveug~e, distrait, ou tremblant? -C',est 'l'eprit de suite qui donne seul -à la directÎlon toute :son influence. Usez-yous d'à­coups, sui'vant l'huITheur? L'enfant désarçonné d'abord, ne tarde pas à s'e ressaisitr ·et à bra'ver votre .eo'l111l11andement, parce qu'il atpf;rçoit, au delà, ,1escontTie-ordre.s 'Ou :les .concessiJOns. qui l',anni­hilent. Tant de fois H a subi ces s'autes de vent! « Attendons, se dit-il; le baT'Ü!mètre va ühangeJ: encore! »

L'autorité des parents doit-,êh~e à ce po~nt reconnue et in­-contestée, 'que, 'même en 1e1:11' absence, ,son presti-ge pers'évère d gouverne, ({ corn-me Œe monarque, dont .la dO!l11ination, écrit s,aint Thomas d'Aquin, se fait incons,ciemment s·entir dans l'Etat, à l'exell1lPl,e de l'action invi:sib!le de Di'eu 'Sur le Inonde}) .

Est-ce à dire qu'il conviienne à 'l'autorité d'être dure? N'On, eUe doit se revêtir de bonté, sous peine de méconnaître ,les des­'5eins de Dieu. POUJ1quoi a-t-il ren~is à des homn1:es Ua puis,sance de comlnander? Est-,ce urie fin en soi ? Non, un lll'oyen. Régir pour sel'vü', teil est l'ordr,e de 'la Provildence aux ,gouvernen'lents hun1ains, et pr.emièreJ.nent à !la fa'mine.

-Ce serait donc un b:a'Vestilssement d 'infJi.ger à 'l'autorité pa­terneHe un aspect rigide. n y a pire. « Tout pouvoir qui n'-en­gendre pas l'obéissance et la vénération, proclamait Lacor­daire, ne .prépare 'que ·sa fi1ort». Malheur à lui, en ef.fet, s'ill n'inspire pas la 'confiance! Or, Iqui Jnanquerait plus, par !la vio­lance, à sa lnisision que le père ou iLa mèrie ? A ·eux de cOll1prendre qu'ils' sont avant tout une sargesse sec0ll1'able à la dispo,sition d'autrui pour ,l'-aider -et le sauver. Loin de n'être ,qu'un ordre qui retentit, ·ûne force -qui défend et aTrête, a,leur autorité doit mani­fester surtout une âme qui se pTodigue e1: se sacTifie.

Elle de cons1ste point, dès 'lors, à pétrir leurs enfants d'après un modèle unifonne, et serIan des vues égoÏ,stes. Ils doi'vent, au contraire, res:peder en .eux, tQut en l"églrunt pour le fortifier, le souffle origina<l qu'y a ,endos <la ProlVidence. L',exer·citce de leur

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ferm-eté ~al'dera assez de mesure -et de .soutp!les-se, pour .s'adap­ter aux IClrC?l1Istances et aux 'cara'ctères. Non, ils ne 'connaîtraient pas le preml,er mût de leur dev.oir, s'ills adoptaient 'COTI1illle devise et progran11ne:

... 1a r ,aison C'est que je m'éllPpelle lion A cela l'on n'a rien à dire. '

, . Car ils transforI?er-aient l'éducation en dressage et n'évéil-lcralent, chez leuTs :fl!l:S que !la peur, l'hypocrisie ou la révoHe .

!L'absence de :honté empêcherait, du ~'este, leur action de se prO'J?'l~ger hor.s :<:lu foyer do~nesti'que. Si l'ernant a grandi sous le r~gJ.n:e eXüh~sllf de, la crmnte, comment ne délaisserait-H pas sa fa'llllHe, Je Jour 'Ou n'ayant p1lus -à la red'Üuter, i;l s'aperçoH qu'entre eUe et lui -cette :frayeur était la ,seulle atta.che ?

, L'au~Ol:i'té aitmable, au tcontraire, garde son aSlcennrunt par de.La les .hrm.~es natuTe11es de ses droits. Le jeune hOlnlne, l'hOlnme faIt, se SOUVl'ent du rô:Ie digne et affectueux de :son père et' de sa mèr.e, et quoique fotbéÏis'sance se soit inévitab~ellnent détendue subs'i'stent plus ,f.orts Iles liens de la reconnaissance et de ramour.' Devant la llinjesté dés.année des !parents ou des aïeuls, ceux qui !'pmmande'l1t ,à 'leur tour s'inolinent, et, par cette vénération méritent d 'êtr·e présentement obéis et de . recevoir un jour le~ :mêifi1es homn1·ages.

N'ay:z pas, non :pJus, une autorité grondeuse. Que de pa­rents touJours en ·colère. Une peocadille Iles ,énerve et surexci.te .. lutant qu'une gra've infTaJction. A -cette 111'éthode ~,a cons'Cience des petits .s,e fausse: .pui'Slqu'on les rudoie :pou; des riens ne s'abandonneront-ils pas hientôt' au natui'el désiT de mériter' da­vantage? La vioa-ence n'est qu'une illusion du commandement. GeŒui-1CÏ puise ,Sla for-ce dans ,le ,cahne -et' la maîh~is!e de soi. Il rn:e suffit .'Pas .de dire ,aigrem'ent -à qù-el1qu'un ,qu'Ï'l a tort Ipour 'fen eOl1'Valll'Cre.

. D'autres ~arents menacent sans jaJmais IPunir: le cheva'l qUI entend touJours d -a'quer le f.ouet en accélère-t-H :sa marche?

Ne prononcez jama,i,s, surtout .en ipUlbHc, de paroŒes hlessantes, dont le dal'd re-Site au fond de ,la plaie et il'eny.enime. Miêlne en p.hâtÏ'ant, iL fau.t rspecter la dilgnilfié hUilnaine des' enfants.

Evitez encore de .les réprin1ander pendant ,leurs mouvement.s ù 'hu!ll1euT, qui s'aggraveraient, et ne l,es punissez lpas devant. les ~ôtTes, ~ous peine d'exag.ération, Un Pèl~e de l'Eglise dis.ait ]Ustplnent: « Retardons 'les rf1prés.aihles, et laissons au serpent de 1l10ldre dès qu'il a ·été tuU'ché ».

Enfin, n'inf,ligez pas ,à vos enfants Ile contTe-lcou.p de VQiS lontrariétés ou ennuis don1eshques. CO'mbien de discussions ora­geus1es entre époux trouvent une d~version inattendue sur des,

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innocents! Leur .ÏJugénuité vena'Ït voir 1e speJctade, et ils comnlen­cent d'apprendre par une correction injust,e ,le danger de s'immis­-cel' aux querelles d'autrui et de s·e ri'Slquer ,aux abords?

Le 'véritable 'lTI'Ûtif de la répression en ar.rêtera les excès. Ce qu'hl faut punir, Ic'·est ,la ·cause m,or.a,1e du 'désordre,et non ses inconvénients. La sandion, a'lors, ,sera m'édioCinale et préven­tive ».

N.B. Ces ~i\gne.s ne sont-eUe,s pas au.ssi d'une ap,plJicati'Ûn très pra­tique à l'école, -où 1es 'maîtres ·et Jes lnaîtresses relnpl3'cent les pa-rents ? J.

Tenue des élèves quand ils écrivent Quand on éc.rit, la fonne des ,lettre s résuŒte ordinaire.ment

de la position du corps et des mouvenlents des doigts; une si:J.l1ple 111odification dans :la positi-on du ,coude .ou du pou1ce suffit pour changer co.mp:Jètement un genre d'écriture: il i'ITllporte donc que l'insti.tuteur ait fait de ,cette ISlcÏetl1'ce une étude séri·e'us·e.

Au ,commeneem·ent de 'éhaque da'S'se, il devra toujours rap­peler Jes pl~éceptes relatifs à la tenue du corps, du ,cahier et de la plume; il v eiller,a , du reste, à ce que ces p11Beeptes s-oient ob­servés toutes les fois que l'élève écrit.

Les erufalIlt's se ,tiennent généralement très Inall en écrivant: le bras gauche en fair, 1e buste couohé en avant, le nez sur le cahier, le bl~as droit 'Collé au corps, ,les d01gts en griffes sur ia plum'e. Ce n'est ni gracieux ni bon pour la santé. Une telle .pOIS­ture, gardée tous ,les j-oUI~S à :l'écO'le pendant des années, est bien ·capable de ~défoTlner la tailUe des enfants, de gêner dans Jeur développement les !principaux organes de la vie, d'amener la lnyopie, qui atfrfolige tant de jeunes genS'. Il paTaît qu'on ne naît pas Inyope, mais qu'on Ile devient surtout à l'écoJe, d'après des en­quêtes sérieusement 1nenées. ,Peut-être qu'on n'y réfléchit pas assez, qu'on ne s'en Ü'Cicupe pas du tout.

H faut, e'l1 das·se, faire une guerr~ inceslsoante à Ja mauvaise tenue pour éc.rire. Mai.s qu'entend-on par ,ceUe bonne tenue qu'~l imlpoTte d'obtenir 'coûte que ·coûte? Nous demandons', d'abord, que les enfants, I}es petits :surtout, np- soient jan'l~is abandonnés, car Dieu sait 'comment Hs s'y pTennent quand Ils c.ommencent à écrire! Mieux vaudrait ne pas faire écrire 'que de faire ·écrire s-ans surv·eillanoe.

. MaÏl1tenant quels sont ,les principes de la bonne tenue pO'llJT écriTe ? . Résumons-'les : , .. Le corps! droit, d'~plomb sur le devam.t du Isiège, s·ans toucher à la ' table.

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Les jaD'lbes en alVant; non croisées ni retpoliées en arrière. I:e bra~ gauche olb1lioque ·sur ia table et soutenant le corps, la

lnGln à plat, 'les doigts 'sur le cahier pour .J'avance.r ou le reculer.

Le cahier un peu 1ncliné à gauche. (Ce 'qui vaut .mieux que d'oblioqueT le ·co-rp,s. vets la droite).

. Le bras droit, Hbre de ses mouvements, pres'que aux deux l1er,s ,sur ,la table, écarté du ·corps de la Ilargeur de Ja main.

La plume entre les trois pl"emiers doigts ·aUongés sans rai­deur.

La main droite ni en dedans ni en dehors, n'ayant pour point d'appui: que l,es extrémités des- deux petits doigts repliés, de teLle s'Ûrte que 'la plume prolongée vienne à l'épau1le.

Enfin. la tête un .peu inclinée e'l1 avan.t, auta.nt seulem'€nt que la vue .J'exige. On devrait s,avoiT ,cela - .maîtres et élèves _ c:o'mnle le soldat sa théori·e.

.. On a pIiértendu que l'écriture droite d.onne beaucoup moins heu à une mauvaise tenue. Il pa1:aît qu'ill n'en est Tien; que les deux écritures, aa penchée et la droite, doivent être surveillées.

Nous répétons que c'est quand les enfants comnlencent à formeT des lettres 'qu 'i,} faut exiger d'eux :la bonne tenue du COl'pS et de la plunle. Plus tard, -c'est très dilfrfi,ci1le, presque impossible, de ' ,corrÏogeT des ha1bi1ude.s prises.

(D'après R. Rendu, ancien inspeoteur général honor.aire de l'Instruction pub!liique, en France.) J.

Troubles nerveux de l'enfant par le Dr BENO, Monthey

(Suite)

Le complexe d'abandon, érigé par plusieurs psychologues au rang de névrose, a des racines extrêmement précoces chez l'enfant. On peut même dire que c'est le premier complexe en ligne dans une des phases de son développement psycho­affectif. Comme toujours lorsqu'il s'agit de troubles nerveux ou caractériels, le suj et s'engage dans le complexe moins à la faveur de cond.itions réelles qui pourraient lui donner nais­sance, qu'à celle d'une prédisposition nerveuse particulière. C'est, d'ailleurs, une des raisons pour lesquelles le psychothé­rapeute rencontre beaucoup d'obstacles avant de découvrir les relations de causes à effets du phénomène et que le traitement de ce complexe est, en général, fort difficile.

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- 450

Il est inutile, je pense, d'entrer- ici dans beaucoup ' de cOl).sidérations sur le complexe d'abandon. Chacun de vous a eu l'occasion de l'observer dans son entourage. Sur le' plan' ac­tuel, les signes les plus caractéristiques du trouble sont à base d'appréhension, d'angoisse et d'un état psychique extrêmement douloureux. Seuls ceux qui peuvent étudier ses manifestations les plus saisissantes sont à même de réaliser ses répercussions sur toute la 'personnalité des sujets. Il est évident, par ail­leurs, qu'il ne peut être parlé de complexe que lorsque les phé- ' nomènes prennent, chez l'enfant et l'adolescent, des propor­tions très étendues.

Chose paradoxale, mais qu'il est facile d'expliquer au point de vue psychologique, le complexe d'abandon se manifeste non seulement chez les enfants qui sont abandonnés symboli­quement ou en fait, mais aussi chez ceux qui provoquent eux­mêmes leur séparation d'avec leur objet. Dans les états ner­veux, le complexe d'abandon s'étend à toutes les sphères de l'affectivité du sujet. Au cours de nos investigations psychia­triques, nous le découvrons sous forme de troubles. de l'atti­tud€ et du comportement, ou sous une forme symbolIque. A ce sujet, vous connaissez, sans doute, les précautions parfois ex­trêmes que prennent certaines personnes pour reconstituer, en toutes circonstances, les conditions physiques ou morales qui leur assurent le maximum de sécurité et de bonheur; il leur faut, par exemple, la présence de telle ou telle personne déterminée, la vue de tel ou tel objet. Parfois, poussant la manie plus loin, une disposition particulière des objets par rapp<;>rt au sujet est de rigueur. Ce même complex~ d'a~andon est, dans certains cas, à la base de nombreux dIssentIments entre membres d'une même famille; il suffit que le père ou la mère se montre plus gentil avec l'un ou l'autre des membres de la petite communauté pour que le sujet atteint d'une névrose réagisse avec la masse conjuguée de toutes ses manifestations morbides.

Je n'en finirais pas si je devais signaler ici toutes les p~r­iicularités qui, directement ou indirectement, sont en relatIon avec le complexe d'abandon. Chose intéressante à retenir la découverte de ce complexe, qui remonte à quelques , ann~es, a permis d'établir qu'il n'existe pas d'état nerveux dans lequel il ne se retrouve à un titre ou à un autre. On peut même se demander s'il n'existe pas chez tous les suj ets, à un degré ou à un autre, dans une phase de leur développement affectif.

J'ai parlé plus haut de la ténacité avec laquelle le com­plexe d'abandon résis!e à un traite~el}t .... psych?thérapique ap­proprié. Il n'est peut-etre pas sans Inte~et ~e sIg~aler une d~s raisons pour lesquelles on a tant de peIne a extIrper un phe-

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nomène aussi pénible de ses conséquences. Cela tient au fait que le complexe d'abandon apparaît, chez l'enfant dans une phase antérieure à celle dans laquelle se constitue ~t se diffé­rencie sa personnalité psychique consciente. A partir de la 3me année, c'est-à-dire à partir du moment ou il est capable de prendre conscience des phénomènes psychiques qui se pas­sent en lui ou dans le milieu qui l'entoure, des troubles ner­veux plus nombreux et plus complexes encore peuvent se ma­nifester chez l'enfant. Ces manifestations sont, pour le psy­chologue, d'un très grand intérêt; mais, je m'empresse de l'ajouter, leur importance pratique 'n'est pas moins considé­rable. Ce sont ces phénomènes qui, par leur développement, leur diffusion dans la personnalité du sujet et les relations qu'ils contractent les uns avec les autres, deviennent le point de départ 'de ce qu'on appelle la névrose infantile. ,

Etant donnée leur importance, il est dans mes intentions de vous exposer, un peu plus loin, quelques-uns des caractères en quelque sorte spécifiques des troubles nerveux de l'enfant. Mais, avant d'en arriver là, je voudrais faire une courte men­tion d'un autre complexe, d'un complexe qui a fait couler beau­coup d'encre et au sujet duquel on a dit beaucoup de choses ine­xactes : il s'agit, pour ne pas le nommer, du fameux complexe d'Oedipe. Venu aujourd'hui vous entretenir des troubles ner­veux de l'enfant, je ne veux pas, vous le pensez bien, entrer dans des considérations polémiques sur ce suj et. Ce que je vais vous dire découle de l'observation quotidienne stricte, comme, d'ailleurs, de l'expérience non seulement des psychologues, psychiatres et psychanalystes, mais aussi des pédagogues et pédiatres, qui ont voulu observer l'enfant de façon objective et sans parti-pris. Pour bien me faire comprendre, je crois qu'il importe de prendre une précaution encore: On a cru voir, dans le complexe dOedipe, un conflit psychique incons­cient, résultant d'une activité Sexuelle infantile. Permettez-moi de vous dire d'emblée , qu'il s'agit là d'une très grave erreur, prêtée gratuitement aux psychologues. En effet, aucun psy­chologue digne de ce nom n'a pu parler de sexualité chez l'en­fant, au moment où il est aux prises avec le complexe d'Oedipe.

Ce que personne ne peut contester, par contre, c'est que, dans l'ordre évolutif, les manifestations affectives qui se ratta­chent à notre complexe sont, chronologiquement, les premières à .se produire. D'autre part, pour l'immense majorité des au­teurs, ces manifestations ont leur origine et leur source dans la spère instinctuelle. En effet, à un âge précoce, de son évo­lution, c'est-à-dire de l~ 2me, de la 3me année ou un peu plus tard, l'enfant présente une prédilection affective, donc biolo­gique, pour" le parent. de Sexe opposé au sien. C'e,st- un phéno-

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mène banal, que beaucoup de parents ont ou observé, ou éprou­vé malheureusement à leur détriment.

L'apparition du complexe d'Oedipe ,coïncide avec une au­tre phase, bien connue des psychologues, qui est la phase cap­tative. L'enfant, en se fixant sur l'objet du sexe opposé au sien, considère cet objet comnle sa propriété et voudrait le garder pour son seul profit. C'est là toute l'origine psychobiologique du drame œdipien. Les autres réactions affectives et psycho­logiques se déduisent d'elles-mêmes. Il est évident que l'enfant, ainsi placé par rapport à son objet de prédilection, manifes­tera de façon précoce des mouvements affectifs à base d'ir­ritation et d'agressivité à l'égard de l'objet du même sexe que lui, puisque, dans son sentiment intuitif, cet objet constitue une menace à son instinct de captation. Cette même réaction affective, l'enfant la présente à l'égard de ses frères et sœurs, qui jouent, en vertu de sa situation affective particulière, le même rôle menaça!lt. Mais on aura un~ idée encore plus com­plète du complexe d'Oedipe si l'on veut considérer que, très souvent et ne comprenant rien au sens psychologique des ré­actions affectives de l'enfant à cet âge, les parents contribuent, par leurs propres réactions, à aggraver et à compliquer toutes les données de ce conflit.

Enfin, pour avoir une idée encore plus complète de la complexité des conflits psycho-affectifs de l'enfant dans cette phase de son évolution, il inlporte d'attirer l'attention sur deux éléments importants. La plupart des psychologues qui se sont occupés de l'évolution affective de l'enfant dans la phase dite œdipienne, sont unanimes à penser que tous les enfants, sans distinction de sexe, passent nécessairement, à différents titres, par cette phase. Il est certain, toutefois, que chez les enfants ayant une prédisposition aux troubles nervet!x, les éléments de conflit édipien peuvent atteindre des proportions particulièrement graves et influencer, en quelque manière, tout leur devenir. Le deuxièrne élément, non moins sérieux, consiste en ce que, dans certaines circonstances, consciemment ou inconsciemment, les parents contribuent à aggraver les manifestations actuelles ou lointaines du complexe, en adop­tant une attitude affective qui va dans le sens de celui-ci. Ai­je besoin de rappeler, à ce sujet,.le cas de ces enfants qui, de­venus adultes, ont toutes les peines du monde à se rendre in­dépendants de leur milieu. De même, tout le monde connaît, sans doute, le cas plus tragique des parents, et en particulier des mères, pour qui l'idée ou simplement la représentation de voir leur fils se libérer par les liens du mariage de leur tutelle tyrannique, donne lieu à des situations qui sont d'autant plus dramatiques, qu'elles veulent rester cachées.

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Enfin, en me plaçant au point de vue du médecin et de l'analyste, je traduirai ici le sentiment de mes frères, à savoir que toutes les maladies nerveuses de l'enfant comme de l'adulte se réduisent, en dernière analyse, à une évolution morbide de ce complexe fondamental. De l'importance que les psycholo­gues et psychothérapeutes attachent aux perturbations de ce­lui-ci, il faut déduire, d'autre part, que presque toutes les ma­nifestations nerveuses ou caractérielles de l'enfant - et elles sont légions - découlent de cette phase de son évolution psy­cho-affective.

On comprendra qu'il ne me soit pas possible, dans cet ex­posé, de parler longuement de tous ces problèmes. Je me pro­pose néanmoins, à la fin, de développer le syndrome de la ti­midité. Vous pourrez voir combien ce syndrome, comme les au­tres troubles de l'enfant et de l'adolescent, dépend du complexe en cause, et combien aussi, malgré son apparente simplicité, il pose, à l'investigation, des problèmes qui ne sont, d"ail­leurs, pas tous résolus encore.

La période du complexe d'Oedipe est suivie par d'autres phases du développement affectif de l'enfant. Il n'est pas ques-

' tion, vous le concevez, de vous parler de toutes ces phases. Pour les besoins de mon exposé, je reprendrai l'enfant, si vous le voulez, à partir de sa 6me année. A ce moment interviennent de façon plus apparente, comme agents de troubles ne1,"veux, d'autres facteurs, des facteurs organiques cette fois. Parmi ces facteurs physiques, source en quelque sorte de troubles nerveux infantiles, les uns sont d'origine constitutionnelle, les autres résultent de perturbation dans le fonctionnement des glandes à sécrétion interne, les glandes endocrines comme on les appelle aussi. D'autres signes nerveux, enfin, ont leur ori­gine dans un trouble du développement. Je reviendrai tout à l'heure sur les troubles nerveux dits constitutionnels. Deux mots, en courant, sur les troubles physiques et nerveux d'ori­gine glandulaires; je nè ferai, d'ailleurs, que de les mentionner. Une insuffisance, un excès ou un dérangement de la sécrétion interne du corps thyroïde donnent lieu à des troubles allant jusqu'au crétinisme, au myxoedème et à une affection plus rare chez l'enfant, la maladie de Basedow. Mais, plus fréquents qu'on ne le suppose, sont, dans ce même ordre d'idées, les troubles de nature plus particulièrement nerveuse, en relation avec ce que certains auteurs appellent « la petite insuffisance thyroïdienne ». La dysfonction de l'hypophyse, de la glande surrénale ou des glandes génitales s'accompagnent aussi d'un grand nombre de perturbations ou physiques ou nerveuses intéressant le jeune âge. Mais il ne m'est pas possible, encore une fois, de m'y arrêter.

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Jusqu'à plus ample informé, l'épilepsie infantile le som­nambulisme, l'énurésis secondaire et le bégaiement 'sont mis sur le compte de la constitution dite névropathique. Etant donné l'intérêt qu'ils présentent, tous ces syndromes mériteraient également d'être étudiés ici. Mais je m'en tiendrai, très rapide­ment d'aill.eurs, à celui de l'épilepsie, que beaucoup d'entre vous connaIssent, du moins dans sa manifestation la plus carac­téristique! c~ est-à-d.i~e la crise comitiale. La crise épileptique ne nous Interesse ICI que dans la mesure où des phénomènes nerveux, des troubles du caractère et du comportement, s'ob­servent aussi bien dans la phase qui précède la crise de haut­mal, que dans celle qui la suit. On connaît l'irritabilité, la sus­ceptibilité extrême, l~s réactions colériques dans la phase pré­monitoire du mal comitial. La phase qui suit la crise est carac­térisée par des troubles de nature plus particulièrement con­fusionnelle. Mais les manifestations sur lesquelles je voudrais attirer votre attention, sont celles qui se substituent en quelque manière aux crises comitiales. Il s'agit de manifestations dites substitutives ou équivalentes. Nous plaçons parmi celles-ci cer­taines fugues, les absences, les vertiges, certaines formes de .somnambulisme et, enfin, un phénomène relativement fréquent chez l'enfant, la colère épileptique. Cette colère présente, dans une phase de son évolution, certains asnects qui J'ustement , .r , , caracterisent le début de la crise du haut-mal : l'enfant est d'une pâleur extrême, son regard se brouille et il est comme égaré. Puis, tout d'un coup et sans cause apparente, ou à la suite d'une cause futile, l'enfant entre en trances. La crise .cole ~st caractérisée par sa soudaineté, son intensité, le contenu confus des associations et le décousu des actes. D'autre part, pendant toute la durée de l'accès, l'enfant se trouve dans un état d'inconscience à peu près complète; il ne revient à lui

.. que brisé et fourbu. Lorsque les manifestations sont plus lé-, gères, le phénomène peut en imposer pour une réaction par­fait~ment consciente de l'enfant, ce qui, suprême injustice, suscIte, de la part des personnes de son entourage, des réac­tions regrettables.

Entre également dans les manifestations dites constitu­tionnelles la mython1anie, ainsi appelée par Dupré. On sait que, . dans une phase de son développement, l'enfant a une tendance naturelle à déformer la réalité. Il ne s'agit pas là d'une mani­festation morbide; elle ne le devient véritablement que lorsque cette déformation choque l'évidence. Ce qu'il ya de particulier chez l'enfant mythomane, c'est qu'il est, en général, intellig~nt et doté d'une certaine facilité dans son élocution; ses récits fabuleux se ~ont avec les apparences d'une siIl:cérité profonde, qui n'a, d'ailleurs, d'égale que la crédulité extraordinaire avec laquelle les adultes se laissent · prendrè · ou réagissent à ces fables.

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En dehors des troubles nerveux constitutionnels ou or­ganiques, comme ceux dont nous venons de donner quelques exemples, il y a les troubles nerveux proprements dits. Ils ne dépendent de la constitution que dans une certaine mesure. J'aurai, d'ailleurs, l'occasion de revenir sur les éléments dits dispositionnels, qui sont à la base des troubles nerveux pro­prement dits. Retenons, pour le moment, que les manifestations dont il sera question (j'en cite quelques-unes à titre d'exemple, pour fixer les idées) : l'anorexie mentale, les céphalées, l'an­goisse, la dépression, les obsessions, les vertiges, les sentiments d'infériorité, etc., sont avant tout acquises. Elles résultent de l'association des facteurs héréditaires dispositionnels avec les les éléments irritants de nature psychique, donc émotionnelle.

L'élément dispositionnel, qui est l'élément de base pour la formation des phénomènes nerveux, relève, comme nous l'avons vu plus haut, de l'hérédité. Ce terrain dispositionnel, que nous pouvons, pour faciliter la compréhension, comparer à la prédisposition tuberculeuse, varie beaucoup suivant les sujets. Théoriquement, on peut admettre qu'il y a des enfants ne pos­sédant aucune disposition à la maladie nerveuse. Il y en a, par contre, d'autres, chez qui cette disposition se trouve à différents titres. Quoique nous ne sachions pas grand chose sur la nature de ce terrain, nous savons que, chez certains sujets, il se manifeste de bonne heure, (chez le tout jeune en­fant) sous la forme de troubles qui intéressent l'attitude, le comportement, la manièr'e d'être, etc. Il y a, en effet, des en­fants chez qui il est relativement aisé de prévoir, à certains signes physiques ou psychiques, l'apparition, tôt ou tard, de phénomènes nerveux. L'élément dispositionnel préparatoire des troubles nerveux est aussi un sujet sur lequel je ne puis, faute de temps, m'attarder plus longtemps .

De même que le terrain tuberculeux doit être, si l'on peut dire, fécondé par l'agent microbien spécifique pou dégénérer en maladie tuberculeuse, il faut au terrain nerveux disposition­nel, l'action irritante de facteurs psychologiques ou éducatifs particuliers pour susciter tôt ou tard des phénomènes névroti­ques proprement dits. De même qu'il y a, d'autre part, entre 1e moment où un sujet est envahi par l'agent microbien et celui où se manifeste la maladie infectieuse, une période d'incuba­tion, on observe, entre le moment où s'exerce sur l'enfant l'ac­tion traumatique des agents psychologiques ou éducatifs, et celui à partir duquel les phénonlènes nerveux s'établissent, une période plus ou moins longue d'élaboration.

En vous entretenant du complexe d'Oedipe et du complexe . d'abandon, j'ai fait allusion déjà aux· facteurs psychologiques, ,source de troubles nerveux. Je dois dire ici deux mots de

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l'action pathogène du facteur éducatif. Comme bien vous le pensez, le fait d'aborder le problème de l'éducation, qui est plein d'épines, vous en conviendrez, n'est pas sans m'embarrasser. Sans vouloir l'étudier complètement, je voudrais formuler l'es­sentiel de ma pensée par une boutade: Pour un psychothéra­peute, il n'y a pas de mauvaise éducation, mais il y a de mau­vais éducateurs. Il est juste d'ajouter, cependant, que si une éducation ou incomplète ou insuffisante, ou lacunaire, ou même pernicieuse est traumatique pour l'enfant, cela tient, sans doute, aux éducateurs, mais provient aussi, je l'ai assez souligné, je pense, du terrain dispositionnel sur lequel cette éducation s'e­xerce. Cette notion du terrain est, encore une fois, au point de vue psychologique, d'une grande importance. Je ne puis mieux le montrer qu'en vous signalant deux aspects 'caracté­ristiques de la question :

1) Le premier conc~rne les enfants chez qui la prédisposi­tion nerveuse est à peine manifeste. Ils peuvent être placés dans les pires conditions psychologiques ou éducatives sans contracter - chose intéressante - de troùble nerveux. Ils réagissent, sans doute, aux conditions psychologiques ou affec­tives défavorablès, mais en aucun cas leurs réactions, qui sont justes, normales, adéquates, ne revêtent les particularités spécifiques du trouble nerveux.

2) En opposition avec ce premier aspect du problème, dont la dernière guerre et, l'après-guerre, a apporté une con­firmation formelle, nous avons le cas des enfants lourdement chargés sur le plan dispositionnel. Vous savez, sans doute, aussi bien que moi, toute l'impor tance que r evêt pour ces en­fants, élevés pourtant dans des conditions apparemment favo­r ables, la moindre contrariété, le moindre traumatisme émo­tionnel. Nos observations, comme celles faites par un grand nom br e de psychologues d'enfants, concordent sur ce point , à savoir que c'est dans cette dernière catégorie d'enfants lour­dement chargés sur le plan dispositionnel, que se recrutent le plus grand nombre de cas de névroses infantiles.

Entre ces deux groupes d'enfants, les uns normaux sur le plan dispositionnel, les autres fortement atteints, nous avons un grand nombre de cas intermédiaires. Ces enfants pré­sentent des troubles nerveux sous l'une ou l'autre des formes que j'ai citées plus haut, l'angoisse par exemple, l'énurésis, l'agressivité, les mouvements de révolte, etc., mais avec cette différence que le trouble nerveux se manifeste et se maintient aussi longtemps que l'agent perturbateur, (l'action irritante du milieu, l'attitude psychologique anormale de l'éducateur), demeure actuel et actif. Il suffit, par conséquent, que cette action ' irritante cesse de s'exercer sur ces enfants - en plaçant

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ces derniers dans un milieu favorable, ou même que le milieu dans lequel ils vivent, se modifie de façon satisf~isante -pour que toutes les manifestations nerveuses ou caractérielles disparaissent comme par enchantement. C'est dans cette ca­tégorie intermédiaire que l'on découvre de ces enfants qui pré­sentent, dans leur milieu habituel, des troubles nerveux et · un comportement morbide incessant, alors que, dans un milieu neutre, ils passent pour des modèles de gentillesse et de sa­gesse. Dans ce même ordre d'idées, on point des enfants qui, atteints de troubles physiques, d'une maladie organique quel­conque, dépérissent aussi longtemps qu'ils sont maintenus dans une atmosphère psychologique défavorable, alors que, au contraire, ils renaissent rapidement à la santé et à la vie lorsque ces mêmes conditions psychologiques s'améliorent.

Afin de montrer l'origine des troubles nerveux, leur com-· plexité et leur extension, je crois qu'il est utile d'aborder ici avec quelques détails, mais en m'en tenant cependant à des généralités, un trouble nerveux bien connu de la plupart d'entre vous, à savoir la timidité. Vous trouverez peut-être, dans sa description, les principaux éléments que j'ai essayé de développer dans mon exposé. Sans autres commentaires, je passe à la description de ce trouble :

La timidité n'est pas un sujet nouveau, mais il mérite, pensons-nous, d'être étudié sommairement dans ses effets et analysé dans ses causes psychologiques les plus importantes. Car c'est toujours à ses causes qu'il faut revenir, si ron veut comprendre la nature intime du trouble, ses mécanismes d'ac­tion et les moyens employés pour le combattre. P récisons qu'il est question ici de la timidité morbide, c'est-à-dire d'un phé­nOlnène qui, par l'ampleur de ses effets et par son extension à toute la personnalité du sujet, dépasse les limites d'un trou­ble passager, quelles circonstances où il se manifeste, et les causes qui le provoquent, justifieraient. .

La timidité morbide ne peut jamais être entièrement expliquée) en effet, par des mobiles actuels ou, lorsque des tentatives d'explication sont faites, elles échouent, car elles se heurtent nécessairement à des inconnues. Qu'un enfant, un adolescent ou même un adulte timide, mais intelligent et bien doué par ailleurs, demeure pétrifié d'appréhension et se mon­tre paralysé dans ses moyens là où il pourrait briller, réussir et même se distinguer, aucune raison «raisonnable» ne peut l'expliquer de façon satisfaisante. Il en est de même de ce timide qui, après maintes tergiversations et des va-et-vient intermi­nables, décide enfin de franchir le seuil d'un magasin où il doit acheter quelque objet, est brusquement pris d'un sentiment d'angoisse et, en plein état de trac, y renonce à la dernière .

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-mi~ute, en éprouvant, du moins dans l'immédiat, un singulier .··sentiment de soulagement. . .

On pourrait multiplier les exemples. Qu'on songe, en par­liculier, au problème du timide face à ses examens- quril rate souvent - à ses obligations professionnelles, à sa vie affective, etc ... Pourtant et toujours on se heurte à une impos­sibilité rationnelle d'interprétation. Le phénomène échappe à la compréhension tout court. C'est que, pour saisir les mysté­rieuses relations qui rattachent le trouble à ses causes, une analyse approfondie est nécessaire. Cette analyse aboutit à ce résultat étrange que les causes sont complètement ignorées du sujet, qu'elles lui sont inconscientes. Tout se passe ici comme si le timide « était agi» (et, en fait, il l'est) par des mobiles qui échappent au contrôle de son esprit et de sa volonté.

Cette notion de relation entre un phénomène, dont le ma­lade ressent parfois terriblement les effets, et les causes qui échappent à son conscient, est d'un grand intérêt. Elle expli­que, entre autres, l'impuissance du timide à triompher par ses seuls moyens d'un trouble qui le paralyse dans ses élans, ses ­aspirations et ses attentes; elle rend aussi intelligible la vanité des efforts demandés à une volonté forcément débile et débor­dée dans ses possibilités. On dit au timide de réagir, mais con­tre quoi doit-il réagir ? Que peut-on attendre d'un effort s'il n'est pas dirigé en vue d'atteindre une fin, celle d'écarter l'é­pine causale qui le détermine et le maintient ?

Tout le monde connaît les manifestations les plus impor--tantes de la timidité et le pli qu'elle imprime au caractère et à la personnalité de ceux qui en sont atteints. Il est certain qu'il y a des degrés à ~es manifestations : entre le timide qui, à la moindre alerte, étale en bloc, dans toutes les circonstances de sa vie, la masse inerte de ses symptômes, et le timide simple­ment gêné et rougeoyant, il y a tous les degrés intermédiaires.

Sans aller jusqu'aux détails infimes des troubles, es­sayons de condenser ses traits dominants. Le timide est, en gé­néral, un être physiquement engoncé, aux mouvements raides et disharmonieux. On dirait que, à force d'étudier son attitude

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~en .r~alité il ne l'étudie pas, elle lui est imposée par s~ timidité), Il fInIt par verser dans une sorte de maniérisme pédant et d'affectation calculée. Dans une société dont les membres lui en imposent, il est effacé, écrasé presque, et il réduit sa masse le. plus p.ossibl~ afin ~e p.asser inaperçu. S'il est interpellé ou mIS ~entIme~t a cont~IbutlOn. dans une conversation, il perd ses eS~rIts, .rougIt, bafOUIlle, .artIcule ?es bribes de phrases incom­prehenslbles. Dans certaIns cas, Il est atteint d'une sorte de surdité .verbale, c'est-à-dire que les phrases qui lui arrivent aux oreIlles n'ont aucun sens précis pour lui. Le malheur est que, dans de telles circonstances, il est impuissant à garder un silence qui le sauverait peut-être des situations qu'il abomine le plus : il est poussé à dire la première chose qui lui passe par la tête, mû par un automotisme réactionnel plus fort que sa volonté. C'est seulement en face de lui-même que morfondu et malheureux, le timide reprendra le libre jeu de s~s facultés. On conçoit que cet état de paralysie psychique contribue à faire passer le timide, du moins dans certaines circonstances et da~s certains, milieux (école~ service militaire, etc.) pour un SU] et peu doue et, somme toute, assez stupide.

Mais la timidité prend sa revanche dans un milieu et dans des circonstances où ses complexes d'infériorité, d'insuffisance, etc., ne sont pas mis à contribution. C~est notamment le cas lorsqu'il se trouve en compagnie de personnes qu'il considère comme ses égales ou même comme ses inférieures, intellectuel­lement ou affectivement parlant. Il donne alors sa pleine me­sure, au delà même de ses moyens, et passe pour être extra-ordinairement brillant. .

. J'ai donné un tableau, très imparfait il est vrai, du timide habItuel, contraint et inhibé. Mais il y a lieu de dire quelques mots d'un autre type de timide, un peu à l'opposé du premier: le t~mide surcompensé. Il en impose ou, plus exactement, vou- · draIt en imposer par la force apparente de son assurance un certain cynisme, le goût du paradoxe, des affirmations et' des . jugements sans retour. Il est souvent mordant, s'écoute par­ler, a toujours raison et veut toujours avoir le dernier mot. Son complexe d'infériorité et d'indignité, le sentiment aigu de ses imperfections, le portent à la· critique malveillante de ses sem~l~bles et, plus particulièrement, de ceux qui, par leurs QualItes morales, contrastent avec les traits de son propre caractère et de sa persqnnalité • . Ajoutons, enfin, .que le timide

. surcOlnpensé est 'un gaffeur à froid et qui, tout comme le ti­mide effacé et passif, rumine, dans le silence de sa chambre, fies b~v~es et ses imperfections. Mais il est exceptionnel que nos tImIdes demeurent longtemps sous l'eff.et de leur humilia­tion : en habiles équilibristes, ils arrivent, grâce à des jEmx

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d'esprit dont ils ont le secret, à neutraliser plus ou moins rapi-dement les traces de leur meurtrissure d'amour-propre. ,

En parlant des manifest~ti?~s, de la ,ti~idité, .il'y aurait lieu de souligner encore la sensIbIlIte exasperee des tImIdes, leur susceptibilité, leur besoin é~erdu de perfecti,oI?- et, donc, le?-r orgueil, leur recherche de 1 appr.obatlOll exterleur~ et de 1 a-mour « universel », etc. On conçoIt que tous ces sUJets ne peu­vent être développés dans le cadre de cet article.

On considère, en général, la timidité comme un trouble nerveux héréditaire. Mais, à l'observation, l'hérédité ne joue ici qu'un rôle secondaire. Ce que l'enfant hérite n'est pa~ l~ trouble lui-même, mais une disposition à le contracter. AInSI que c'est presque toujours le cas, le père ou l~. mè::e, eux;-mên;.es timides, appliquent à leurs enfants un s~steme educatI~ ~u Ils ont reçu eux-mêmes de leurs parents et qUI les a rendus tImIdes.

La disposition nerveuse et l'éducation ne sont, toutefois, pas ~es seuls facteurs qui engendrent la timidité. 1.1 y a encore les causes psychologiques, de beaucoup les ~l~s, Impo~ta~~es. Ces causes agissent non pas tant par la nocIvIte partIculIere qu'elles peuvent présenter, que par le fait qu'elles atteignent les suj ets prédisposés, sensibilisés -et, par.tant, vu!nérables. A l'origine, c'est-à-dire tout au début d~ s~ VIe ~ffectIve, l'enf~nt, candidat à la timidité, n'est pas tImIde, bIen au contraIre. C'est souvent un enfant intelligent, spontané et très vif. Puis, sans raisons apparentes, du moins pour les parents, il devient de plus en plus effacé, craintif, et se ternit, perd sa belle spon­tanéité. Quand on analyse cette modification caractérielle de l'enfant, on se rend compte qu'il a été violemment blessé d.ans sa susceptibilité dispositionnelle anormale. C'est cette atteInte de l'amour-propre exaspéré qui est une des origines l~s .plus constantes de la timidité. Sous les effets de ce choc narCIssIque; l'enfant se sent intimement diminué, sous-valorisé, et il perd toute confiance en lui:même, se replie et n'ose plus s'affirmer. C'est en définitive, la peur de s'exposer à d'autres chocs de son ~mour-propre exaspéré qui le maintiendra, inconscielnment souvent et par une sorte de mécanisme d'auto-défense, dans sa timidité.

Q'est-ce qui peut atteindre de façon aussi bru~ale. l'amo~r­propre exagéré de l'enfant? On com~rendra c~m~Ien I~ est dIf­ficile de répondre ici à cette questI?n. ~ e dIraI rapIdement, sans aller' au fond des choses, que mIlle CIrconstances peuvent entrer en ligne de compte : L'enfant, par exemple, est vivement rabroué p~r le père en famille ou en société; il est témoigné un grand intérêt à un frère plus jeune; il n'est pas donné à un geste, à un sentiment ou à un t~avail ,de l'enfan~ l'iI?port~nce

,qu'il aurait voulu qu'on lui attrIbue; a tort ou a raIson, Il se

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sent seul, abandonné, délaissé, méprIse, etc. Tous ceux qui sont plus ou moins faIniliarisés avec les problèmes psychologi­ques de l'enfant, savent l'importance qui s'attache à ces quel­ques causes.

Deux mots, enfin, sur le traitement de la timidité. Il est vain de vouloir la traiter par la suggestion, la persuasion, l'e­xemple et, surtout, par l'une ou l'autre de ces méthodes qui font appel au caractère, à l'énergie ou à la volonté des sujets. Lorsque la timidité est un phénomène nerveux constitué, c'est perdre son temps pour de très maigres r.ésultats. La méthode de choix part de ce principe, maintes et maintes fois vérifié, que la timidité n'existe jamais à l'état isolé, mais qu'elle accompagne un grand nombre d'autres troubles nerveux, le tout s~intégrant dans le cadre d'une maladie nerveuse constituée, la névrose. Le traitement doit donc viser à atteindre la névrose dans son ensemble. On obtient ce résultat en allant à la recherche, par une technique analytique particulière, des causes profondes, donc inconscientes, de la maladie. La découverte de ces causes et leur révélation amènent à la guérison des troubles, grâce à des mécacnismes psychologiques sur lesquels il ne m'est pas possible de m'étendre ici.

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Page 17: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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ORTHOGRAPHE

Tribu aux aguets

Au fond de ,la valLée tout encaislSée, s'étend un .magnifique tapis d'aconits. Rien de plus pittoresque que ces fleurs bleu­foncé, jaune d'OT p.armÏ les pins d'aroles, au milieu d'un d ,l'­que formé de .montagnes aux lSH.houeUes bizarres. Des troncs pourris gisent Isur le sol; en les décO'mposant, le temps les a revêtus d'une teinte grisàtre et les jolies fl.eurs les recouV'n~nt en partie; leurs racines tordues se dresls'ent vel'1S 1e ciel et tout cela. ,form,e un talbleau étrange et sauvage.

Un groupe d'excursionnilsles admiraIent ce panorama quand, tout à ,coup, un s.ifflement s:t'rident 'se fit entendre à quelque cinq:uante mètres. Effrayés, les promenetIJr,s se sont immobilisés dans l'attente et voici qu'ont apparu de tous côtés, de petiÏts êtI'es drôlatiques .si'f.f1.ant de toutes leurs fOI'ces pour si,gnaler l'appro­che d'un danger: « Des marnlottes».

Les marmottes

Alertées par un bruit de ;pas, Iles 'ma'flmottes a'Vai'ent jeté un cri d'alarme. MaÏis, n'ape1"oevant rien d'insolite, elles se sont rassurées; néanmoins, en certains ,endroits, quelquës-unes fai­saient le guet: le ,corps d'l'oit, la tête légèrement incltinée, ins­pef'taIIlt les 'a'lentouTs, eUes regarrdai,ent dans toutes 'les directions., prêtes à sie mettre ,en sûreté. EUes 'craignaient l'aigle redoutable

'~lui, avec la rapidité d'une flèche, f()lIld SlUir l'a proie qu'il s'es,t choisie. AIO:l;s, mailheur à ~l ,a m-armotte qui se serait trop élo'ignée de Ison terrier! Si, à prox-i'mité, .H n'y ,a aucune ouverture dans laquell:e il puiss,e s·e précipHer, ,c'en est fait du pauvre animal qui s'era enlevé dans les serres Ipui'ssantes du rapace!

Rêve de marmottes

·Ce n'est pas ,g.ans ,raison que la nlarmotte- ,a instaJllé son terrier au milieu des Heurs printanières; llà, ·sa famiHe est en süreté; ni l'aigle Tapace, ni le renard rusé ne réussiront à s'en apptl'ocher, car le moindl~e bruissement des- feuilles éveillerait l'attention de la tribn Tnéfiante, Le ,terrier est complété par tant

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d,e galerÎ'es qüe la m ère m31~motte réu.ssira sans cloute à ' cort-. sel ver sa pr9géniture ,) tra'ver3 toutes les ,;kislsituctes ' de l'été, .' ju·squ'au gl~and .g·Qmmelil hivernal.

Lors'que les tempêtes 'autÛ'l1lnal es 'balaient la . régioi1 . (fe~ A1pt's , qu 'une . couche de nei'ge de quel'qu'e quatre-vin<1tJs ceuti-~, b

metTes re,couvre pres ct vaUons, alors que Iles avalanches se précipitent avec un bruit infernal, ras·ant rpa.rfois des forêts entières et détruils'ant tout 'sur leur parss1age, les man'Hottes réu­nie~ en gT'ande faInUle , l~s petites placées au milieu, reposent paisiblement dans un nid chaud et douillet, à l'abri de tout danger. Enes ne savent ·rien du 'vent .glaci.al qui fouette les SOlumets, elles ont oulblié l'ailg:le qui fond ,com'me urle flèche sur sa proie et ,le renard aux ruses inéptrÏisahles. Elles rêvent du r:rinte.mps tiède et souriaut et d'un bel été qui leur apportera de l 'herbe ·abondante et des neuT~ parfumées.

Adapté de « C:hez :les ·maT'lliottes», volume Sylva: « Le parC' national ». '

Giroflée de TOUl'billon

C'est sur Je talus rÛ'cai'lleux de l.a .coUine de Toul'bi'lilon qu'~),le a crû, cette hUllIble touffe de gliroflée jaune-dair. Sels ra,CInes :s'e ~s!Onf enfoncées pati€'lnm'ent ·sous la millce couche de 1erl'eau pauvre en sucs nourflciers, Elles se sont gllissées dans les moindres interstices et bi.entôt une Hge fragile s'est bal.ancée clan~ rai'!' 'liHne, s·e fodifia'fiit de jour en jour sous la chaude ,caresse du soleil!. Bientôt des feuilles charnues se sont dévelop­p ée., PUts les .f,leureHes ont appaTu, ID'ettant une note <1aie sur la grisaille du roc. A peine éclos'es, elles ont été repérl'es par les abeHles qui .Sle sont succédé 'dans leur cali,ce et s'e sont <1Üil:­gé:es du necta'r printanier. Puis, en "toute dili<1ence elles se ~ont

l, t> ,

env:') 'e·es ver,s :l:eur ruche et se sont Uv.rées à leur bourdonnante ·besogne, secouant leulls Ipattes ll1.e'llUeS enduites de pollen. Ainsi ont-,elles Ifahriqué .Ia cil'e, üel3.ule dé.licate de la .miel;lée qu'eUes ont d~ ,sfi]Jée sirupeuse et parfumée. S, H.

mi~ttes pédagogiques « Le meilleur des l11.aîtrès, ,c'est la mère; le 'meitleur ensei­

gnement, ce sont ses premières ,et' touohantes leçons, dont le sou­venir se retrouve dans toute la vie de !}'ho1m'm.e, 'ces 1,eçons qui font aimer le bien et inspirent ,le 'goùt du travail, paTlce que l'ünagE; bénie :d'une mère est as'sociée .à s'es premier,s efforts, à ses devoirs, dont 'ce tendre maîtr.e sait si bien déguiser 'la sévérité ou l 'am-er­tum·e ». (Riant.)

Page 18: L'Ecole primaire, 15 avril 1951

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