10
50me Année No 5 15 Mars 1931 e DVlmaVe L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 . Sion, ou à ce défaut contre remboursement . Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrêtaire au Dé- partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

L'Ecole primaire, 15 mars 1931

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

NE REMETTEZ PAS CHAMPERY

zvec la "BALOISE Il,

, ie . .ohmm1pl'lr) rr:vrrt: nouverle assurance-vie

à primes mensuelles. Vous ne le regretterez jamais.

JOSEPH GASPOZ, av. de la Oare, SION (Tél. 289)

n Cahier de Documents commerciaux r>

I~ ~ avec ou sans classe ur .... 19

r\ -get instructions pour remQlir les formulaires Lt ~

~ chez Otto Egle,maîtresecondaire, Gos~au St-El. .~

REPRlCKENTANT:

M eh. Rossel, ba ehau;t-c/e-Fonds PROFE:-;::;;Ern -:- PARU !J2

E E - • 1 n Impr"mer"

Impressions en tous genres

Valaisanne du Papier Industrie ,... Seule aison en Valais ....

Fabrique de sacs en papier

Papiers d'emballage de toutes qualités

Téléphone No 88

50me Année No 5 15 Mars 1931

e DVlmaVe

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnements se règlent par chèque postal Ile 56 . Sion, ou à ce défaut contre remboursement .

Tout ce qui concerne la pUblication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrêtaire au Dé­

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

Page 2: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

Au printelups, une

cure dépurative du sang agit sur les organes internes comme un bain de .Jou­vence et régénère tout l' orga,uisme.

'Le lueilleur dépuratif du sang est l'huile de foie de morue norv'égieIllne. tOr, on la trouve dans le

JEMALT où sont combinés l'extrait de malt Wander aux pro­priétés bien COIllnues et 30 % d'huile de foie de morue solidifiée et débarrassée de son goût désagréable, au moyen d'un procédé spécial.

A l'encontre de l'huile de foie de nlorue et grâce à son goût agréable, le Jelllalt est pris avec enthou­siasme par les enfants. Il est en outre supporté par l'estomac le plus délicat.

·Le Jemalt purifie le sang, stinlule l'appétit, déve­loppe l'ossature et exerce une action favorable sur la dentition. Il constitue donc le 111eilleur relllède pour les enfants faibles et anéllliques.

En vente dans toutes les pharnlacies en boîtes de fI'. 3.50.

Dr A. WAIDER S. A., BERNE. ~ ri}

50me A llllée 15 Mars 1931

l~ŒCOlE PR~IA~RE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D' ÉDUCATION

SOJ\iIMAIRE. - Pro'jet de livre 'de calcul. - ,Carte mUl'é\.tle du Valais .. La distribution du tem.ps et du tr,avail oà l 'école. - « .En glanant». Jas PAGES. - Opinions. - t-:\, é.crologie.

Projet de livre de calcul A. Avis

Jeudi 19 février écoulé, se réunissait 'à ,sion, sous la présiden­ce de M. le Secrétaire L. Delaloye, la cOlnmisision chargée de f.é­iude de la réimpression ou du remplacement du manuel d arith­n1.étique à l 'usage des degrés nloyen et supérieur de nos écoles pri­m,aires. ,Cette commission, composée du président ci-dessus, de MM. Hœh, Directeur de l'Ecole norn1.ale, Carron, Inspecteur sco­laire, Curdy Gratien , BéraTd Clément, Broccard Gabriel , Institu­teurs , prit connaissance de divers rapports qui avaient étl' de­mandés sur cette question, ù plusieurs personnes du nlonde péda­gogique reconnues pour leur longue expérience dans l enseigne­n'lent. Elle exaInina également trois ou quatre manuels de calcul 'en usage dans d'autres régions et dont on dit beaucoup de bien.

Après un échange d 'idées, la comnlÎssion unanime adopta la proposition .d'un de ses nlembres de procéder à une r efonte com­plète de notre nlanuel actuel, en construisant quelque chose de neuf et en renonçant à l'adaptation d 'un manuel ,étranger à nos classes, vu que transformer donne presque toujours des résultats médiocres, comme c'est, du reste, le cas dans le bâtiment.

A cet effet, l 'auteur de la proposition a été invité à rédiger un plan général de travail accompagn é des principes auxquels, on se conformera dans l'exécution du dit travail.

Ce plan et ces principes l'Ecole fJrimaire les porte aujour­d'hui à la connaissance de ~:ev1. les Inspecteurs et de tout le per­sonnel enseignant afin d'avoir leur appréciation ô ce sujet.

Le Secrétariat. du Départenlent acceptera avec reconnaissance les suggestions et les critiques qu'on voudra lui faire parvenir d ici là la fin de ce nlois. Il les comnluniquera là la Commission du livre qui en tiendra compte dans la m esure du possible.

Cest le ITIOment de pr'2senter ses observations, et ceux qui n égligeront de le faire seront Inal venus ensuite ,;':} r écriminer, si le futur livre ne r épond, pas '1 leurs désirs.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- lOG -

B. ~rdre des leçons et des eXflrcices

a) Définitions et règles strictement utiles ou nécessaires et énoncées d 'une façon aussi concise que possible.

b) 'Problènles-types avec solution raisonnée précédant cha­que genre de problènles.

c) Exercices d 'application d'abord oraux) donc avec de pe­tits nomhres , puis écrits sur nombres abstraits, et enfin problèmes bien gradués avec récapitulation pour les différents genres de questions que renfernle chaque chapitre.

e!) Réc'apitulations des problèlues de chaque année. e) Récapitulation g'énérale là la fin de chaque cours 1110yen

d supérieur.

f) Hépaltition du progranulle d 'arithmétique du cours moyen en deux années et de celui du cours supérieur en trois . Le nlanuel comprendra ainsi cinq années d'exercices.

g) Adjonction d 'exercices de cOluptabilité au degré supé­rieur.

Remarques. a) Utiliser quelques graphiques pour la géOJué­tri e, les fractions et le système luétrique.

Plusieurs graphiques seront cotés. b) Prévoir en moyenne de six là sept cents exercices et pro­

blèmes par année.

c) Choisir les problènles dans le milieu des élèves, en tenant compte des besoins locaux, des occupations de la population , de l'histoire, de la géographie, de la dèuographie et en utilisant aussi les centres d)intérêt.

d) Employer autant que possible le format et le volume du manuel actuel.

C. Répartition du progralnme

1. Cours moyen (4e année scolaire). - Exemples et problè­m es de récapitulation sur les nOlubres ,de 1 à 1.000.000 (questions plus difficiles qu'au degré précédent).

Exemple,s et problèmes sur Iles 4 opérations des nOlubres de 1000 à 1.000.000. Table de nlultiplication. - Notions de fractions décinlales 1/10, 1/100, 1/1000.

Connaissance pratique du luètre, du litre, du gramnle, du franc et de leurs principaux multiples et sous-multiples.

Exemples de penuutation sur ces quantités. Nombre décimaux (trois chiffres au plus là ,la fraction déci­

,male).

Récapitulation du , programme de 2e année.

- 107 -

2. Cours moyen (5e année scolair~). - tRévision. du pro­~2Tamme de 2e année avec nombres plus grands et questIons plus difficiles. - Problèmes de r,écapitulation. Exeluples sur nOlubres dépassant 1.000.000. '

Etude de ' quelques surfaces: rectangle,. ,carré, p~~'aUélo­aramme triangle. Problèlues d'application tIres du nulle.u de fécole. ~t[esures du temps (heure, luinute, seconde, année, Jour) .

Récapitulation du progranlnle de 3e année. Récapitulation générale du cours moyen.

3. Cours supérieur (6e année). - .Fractions or~inaires. 4 opé­rations sur quantités dont le dénomInateur ne. dep.a~se 'pas 10. Caractères de divisibilité par 2, 3, 4, 5, 9, 10. SllupllfIcahons.

Surfaces: losange, trapèze, polygone régulier, cercle, cou-ronne circulaire. '

Exemples sur llluItiples du lu2. Mesures agraires . Exemples de cOluptabilité: notes, factures , ménloires , prix

de revient et devis. ,Récapitulation.

4. COUl'S supérieul' (7 e a'nnée). - Revision du pl:og~'anl111e précédent (1re année) avec extension des exempl~s qUI S?T rap­

"t t en particulier des exenlples sur les fractIOns. ~el muta­pOl en , , . d" 1 t r r ~ a tion des fractions ordinaires en frachons eClma es e vlce-~ e .''i •

Mesures de YOIUnles: bois de chauffage, prislne, cylIndre, pyramide, cône, sphère.

Rapports entre Inesures de volunie et nlesures de capacité. Densité. Poids.

Réduction à l'unité (règle de trois siIuple). Conlptabilité : révision des exeluples précédents. Comptes di-

vers. Récapitulation. '

5. Cours supérieur (8e année). - Revision .du prog~'an:m,e de ,2e année avec nOlubres plus grands et quesh.ons plus dlff l :

ciles. Volume d'un tronc d'arbre, d'un tas de pIerres, capacIte d'un tonneau. . ,

EXE'luples sur le 0,'0 et le, 0,'00. Inté.rêts. E.s.~ompte. Partages l)rOportionnels. Mélanges. AllIages. RacIne calI ee. ,

Exeluples sur l'échelle de réduction, le plan ~adas~ral. Comptabilité: Exenlples de révision. Billets d~vers ou actes,

hlyentaire. Bilans. Récapitulation.

. "l l ,cours supérieur. RécapitulatIon genera ecu

Page 4: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- 108 -

D . Spécimen d~ leçon

Sujet,' Le l'ectangle et l'évaluation de sa surface.

A D Le rectangle est un quadrilatèr e qui ................. . .. . _ a les côtés opposés égaux et parallèles et

. . ........................... :_ les angles droits. L 'un des grands côtés se nonll11e base7

et l 'un des petits côtés hauteur. ///1///11//1///1///1///1///1///1/// (Dans la figure ci-'contre B-C est la

B . c base et {> D la hauteur.)

Galcul de la surface du rectangle,' On obtient la surface d 'un Tectangle en m.u1t~pliant sa base par sa hauteur. (!Le délnontrer

.. à l'aide de la figure ci -contre.)

Exemples oraux.' Conlbien de m2 mesure le plancher de 110tre salle de classe, longue de 8 nl. et -large de 6 m. ? - L 'un de ses grands nlurs, si la hauteur en est de 4 ln. ? - L 'une des petites parois? Quelle est la surface d e la porte de notre salle, s i ses dimensions sont de 2 m. 29 et 1 111. ?

Quelle surface ont les 20 tables de l10tre classe si chacune 111esure 1 m. 40 de long sur Omo ,50 de large?

Surface des 4 fenêtres dont lIa hauteur est de 1 m. 20 et la largeur 0 nl. 80. ?

Surface de la cour d 'école longue de 20 nl. et large de 15 m. ? Etendue d 'un toit là deux pentes nlesurant 12 m. de long sur

G n'J.. de large? Quelle est la longueur d 'un r ectangle qui m esure 00 1112 ne

surface et 5 ln. de largeur? - Quel en est le cO'ntçml' ? Combien de piquets pourra-t-on placer autour de ce rec­

tangle, si leur ,écartelnent est de 2 m.? etc.

E x ercices éCl'its " Trouver la surface de chacun des rctangles dont la longueur et la largeur sont respectivelnent 120 111 . et 75 m. - 45 daIn. et 20 dam. - 2 hnl. 50 et 0 hnl. ,80 - 3 km . 500 et 1 km. 200 - 0 nl. 25 et 0 ln. 20 - 0 nl. 12,5 et 0 n1. 006. Calculer le périnlètre de chacun de ces rectangles. Trouver l'une des dinlensions des rectangles suivants qui m esurent r esp ecti­veInent 620 m2 - 340 In2 - 8100 1112 et dont la seconde dimen­sion a respectivenlent 15 m. , 20 nl. et 200 ln. ? Enoncer la diInen-sion cherchée en nl. , dam. , hm. , km. .

Problèmes,' 1. Quelle est en . ln2 l'étendue d 'une rue longue de 125 nl. et large de 6 nl. 50?

2. Une maison cOInpte, outre le rez-de-chaussée, deux étages. Dans chacune de ces parties , il y a 8 fenêtres de ln.êm e dimen­sions luesurant chacune 1 nl. 30 de hauteur sur 0 m. 85 de lar­geur. Quelle est la surface totale de ces ouvertures ?

- 109 -

3. Un corridor a 8 ln . 40 de lo'ng sur 1 m. 80 d e lar ge. Com­bien faudra-t-il , pour le couvrir , de carreaux r ectangulaires nle­surant 0 ln. 25 sur 0 nl. 12 ?

4:. Un r ectangle a 1236 n12 de surface. Quel,le en est la lon­gu eur , si l a hauteur 111esure 15 ln. ?

5. Trouver la superficie d 'une place r ecangulaire dont le contour a 240 m . et l'un des p etits cé1t és 48 ln. 50 ?

H. Evaluer la surface d 'un enlplacenlent rectangulaire de 420 Ill. de p ériInètre si sa largeur vaut les 2/3 de sa longu eur.

7. Un terrain r ectan gulaire de 8 ln. 20 de long sur () nl. 80 de larue r en fenne en son nlilieu un bassin de mè n e form e, mais de tOl~ cntés éloigné de 1 m. 80 des bords extérieurs du terrain. Quelle p lace occupe ce b assin ?

8. Un jardin r ectangulaire de 25 111. 80 de long sur 15 m . 20 de la r ae est traver sé en son nlilieu p ar deux aUées de 0 111. 80 de lar ge qui se coupent en croix . Quelle es t la surface située en deh ors des a llées .

E tc., etc.

Carte murale du Valais L e Dép ôt cantonal du ~/Iatériel scolaire avise les Adn1Înistra­

t ia ns communales les Comn1Ïssions scolaires -et le IP er sonnel en­seio'nant que la ,C~rte 111urale du Valais est en vente au p r ix dr. F Ln 43,.- l' exenlplaire. ,Cette carte est là l 'échelle de 1: 100.000 et sort des atelier s KÜll1111erly et Frey, là ,Berne.

e est une œuvre qui fait honneur à cette Maison et au D épar­t em ent. Ell'e se r econlnlande par sa bienfacture ; ses reliefs sont de toute b eauté. Toutes les nouvelles routes et les « bisses » y sont indiqués; c'est dire avec quels soins elle a é té ,élaboré~. Les . r é­gion s frontièr es, telles que le Pays d 'En-Haut et la SaVOIe y flgll­l'ent avec les m ênles d étails.

La distribution du temps et du travail à l'Ecole

La semaine est considér ée là l' école connne l'unité de telnps; elle est partagée entre les différ entes In~tières du pro?ranl111,e .sui­vant leur importance r elative. 'L horaIre es t un gUIde precIeux pour l'instituteur , qui évite les tâtonl1enle~1ts , l~s. p~rtes d~ tenlps, qui est obligé de prép ar er ses leçons, d en delll1uter sOIgneuse-111ent la matièr e et de s ~abstenir ainsi de-~développenlents longs et inutiles . Il assure l'enseignem ent de toutes les branches portées a~ l)ln.n d' études sans qu'aucune soit négligée, comme on pourraIt

Page 5: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- 110 -

être tenté de le faire en l'absence de cet indicateur. On consacre ainsi à chacune le tenlps auquel elle a droit et le nloment le plus propice de la journée.

Il apporte l'ordre et la régularité dans la succession des exer­cices. Dans toute nlaison bien tenue, il faut une place pour cha­que chose et il ÏIl1porte que chaque chose soit à sa place. _De lUlênle, dans une classe bien conduite, une partie du tel11ps doit être affectée là l'·étude de chaque branche et celle-ci est enseignée au nloment fixé par l'horaire.

Rell1arquons encore que telle spécialité a surtout pour fin l'éducation physique de l'enfant, que toutes contribuent plus ou 1110ins au développell1ent de ses facultés intellectuelles, qu un bon 'llOll1bre participent là la formation du cœur et de la volonté que certaines affernüssent l'am.our de la patrie et le sentÎl11ent du beau. Nous com.prendrons' ainsi qu'un enseigneI11ent bien propor­tionné de toutes les branches, d'après un horaire judicieusement établi, assure l'éducation intégl'ale du jeune disciple.

Ajoutons qu'une sage répartition . des leçons et applications. garantit le maintient de la discipline là l'école. ILes élèves . savent que telle nlatière leur sera enseignée là telle heure détenninée ; ils n'ont pas de te111pS à perdre ni de renseignenlents là dell1ander à leurs condisciples. Le nlaître s'abstient de longues et vaines re­cherches et commence ses leçons au nlO111ent voulu. ,si, . au con­traire, il se laisse aller au hasard des inspirations et des circons­tances, il hésitera souvent sur le choix des 110tions à exposer et gaspillera des instants précieux, il enflera la voix pour dominer l'agitation qui ne tardera pas là se manifester parnlÏ son auditoire il punira les enfants là tort et là travers et le dés01',dre finira par l'égner dans la classe. -

Enfin, un horaire bien distribué facilite le contrôle de l'en­seignenlent. Le maître lui-nl'êm.e se rend plus aisélnent c01npte du travail acc0111pli et du chell1in qui lui reste à p·arcourir. Les autorités surveillent avec plus de facilit.é la réalisation intelligente' du progranlnle et l'obvervance fidèle du règlement.

Mais pour atteindre ces diverses fins, le tableau horaire doit satisfaire à certaines prescriptions d'ordre divers.

Il y a d'ab01,d lieu de tenir compte des dispositions légales et règlementaire. L~article 57 de la loi scolaire énUlnère les bran­ches obligatoires.

Le tableau de l'en~ploi du tenlps par jour et par heure et, le­cas échéant, par année d'études, est dressé par l'instituteur après approbation par l'inspecteur; il est affiché dans chaque classe. L'instituteur suit ponctuellen~ent -les indications de ce tableau, à moins que, dans l'intérêt n~êll1e de ,l'enseignen~ent, il ne juge préférable d'y déroger occasionnellement, ce qui doit r·ésulter des pr-éparatio os de leçons inscrites là son journal de classe.

- Hl

Pendant les heures de classe, l'instituteur consacre tout son tem ps à l'instruction et 'à l'éducation des enfants. ,L'instruction est distribuée égalelnent à tous les élèves. Il est interdit aux insti­tuteurs de soigner certains élèves de préférence aux autres et aux dépens de ceux-ci. La visite de propreté est faite par l'instituteur au c0111nlencement de chaque classe.

Principes d)ordre physiologique. - 1. Ne pas condalnner l'enfant 'à J.'inln~obilité , là la 1l1'ême position vicieuse pendant un temps trop considérable; il pourrait en résulter des déformations de la colonne vertébrale, des troubles de la circulation et de b . respiration. D'où la nécessité de ne pas enseigner , dans la nlêrrli:~ séance, l'écriture et le dessin , qui oblige l 'élève à prendre une attitude trop souvent défectueuse.

2. Tenir compte du degré d 'éclaii'age pour l'étude de cer­taines branchés qui exigent une tension visuelle plus prononcée.

3. Aérer la salle avant l'entrée et après la sortie des élèves et pendant les récréations.

Principes d )ordre psychologique. - 1. L attention est plus grande, plus soutenue au début des séances, puis elle faiblit pro­

. gressivenlent. 2. Certaines branches causent une plus grande fatigue intel­

lectuelle que d'autres, parce qu elles exigent un plus grand effort d'attention. Voici ù peu près l'ordre dans lequel on peut ranger sous ce rapport les spécialités du programme: religion, 111athéllla­tiques , langue n1.aternelle, gyulnastique, histoire, géographie, scien­ces , chant, dessin.

3. Toutes les facultés requièrent leur part d 'exercices; orga­niser l 'horaire de façon à réaliser l'éducation intégrale de 1 enfant.

4. L'enfant aime la variété, le changement; il a constall1ment besoin, dans le jeune âge surtout, d impressio ns nouvelles' il faut donc alterner là propos les exercices de 111anière à bannir l'ennui et la distraction, en évitant cependr.nt l'abus qui consisterait à at­tirer , en peu de temps, son attention sur trop de choses cli, erses, ca r on le rendrait ainsi incapable de r éfléchir.

Conséquences . - 1. Dans les écoles à une seule classe, -COl11-Inencer les leçons par le degré inf.érieur , l'attention .si fragile de bambins n'a) ant encore été sollicitée vers aucun objet.

2. La dur,ée des leçons variera d 'après le degré auquel elles, s'adressent: 10 -à 15 minutes au degré inférieur 18 <\ 20 au degré moyen, 25 au degré supérieur.

3. Les leçons d 'arithnlétique et de langue maternelle seront données au C01nmencenlent des séances; le dessin et le chant se­ront laissés pour la fin des denli-journées.

2. On ne donnera janlais deux leçons de suite au nlême­degré.

Page 6: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- 112

5. La mè me demi-journée ' ne sera jamais consacrée à une seule branche, Inais deux ou trois spécialités figureront à 1 ho­raire.

Principes c['"ordre l11éthodologique. ~ 1. Tenir compte de l'Îlnportallce des diverses branches, de la somlne de 111atièr es qu'elles comportent ; leur assigner ù l 'horaire un temps approprié à leur utilité pratique et là .Jeur influ ence éducatiye.

2. E nseigner la nlênle branche à tous les degrés p endant la m êlne heure, ce qui permettra de donner parfois des leçons com­munes et de gagner du temps : exercice d 'élocution ou de r édac­tion avec form e et d éveloppements adaptés aux divers degrés ; dictée commune à deux degr és avec, pour les élèves les plus avancés, un e ou deux phrases supplénlentaires pr,ésentant plus de difficultés; histoire : le baptêll1e de ,Clovis (d. n1.oyen) , Clovis (d. supérieur). - 'Charlem agn e (d. 11.1.0) en) , 'Charles le T ém,éraire (d. supérieur) , etc.

3. Veiller à ce que les élèves soient toujours occupés, si l 'on veut qu ils respectent l'ordre et le silence. Il / application ' faisant suite à une It:çon sera vite terminée au degré inférieur; les ,en­fan ts seront alors invités à effectuer un pliage, à tracer un dessin , des m ajuscules, à r ésoudre des exercices de calcul , etc. , mais que l 'on ne rencontre jamais de grands élèves bayant aux corneilles quand ils « doivent étudier » une leçon de granll1.1aire, d 'arithn1.é­tique, de géographie.

-1. Alterner les leçons et applications, de manière que les di­vers sens r eçoivent leur part de culture, que ' les exercices oraux et les applications écrites se suivent plus ou l11.oins régulièrelllent.

Nous publierons dans un prochain numéro un tableau-ho­raire s'.jnspirant des donn ées ci-dessus.

q ~~~~~=~~C=L=A=N=A~N=T==

~ Sempach ~

Sempa ch! Cest clonc ici qu 'ayan t porté leurs torts, Les riv a u x san s pardon, portèr en t leurs effor ts . Depuis longtemps dé,i'à, m algr é toutes leurs trèves, Les d eux 'p euples m etta ien t la gu err e dans leurs rêv e~ ,

L 'Autriche a monce' a it des ,affronts à vengel'; Qua nt a ux Conféd ér és, ils bravaien t le da nger . Un r ien suffit sans 'cloute à déch aîn er l'orage, Et le m assacre seul peut confondre la r age. On a tta:que un b a iUi, voilà pour l'incident; Le prétexte est trouv é, vaincr a qui se défend.

- 11 3

:;: * :::. Le du c Léopold t l'oi ', l'assemble 'on année A Bl'ugg. De tous càtés, la noblesse a,larmée, Ac.coUl't so us le,' drapea ux. S ix mil.l e 'ûh evalier s, Suivis d ïnfan terie et d au tan t d 'écu yer s, ' e por ten t en 'avant vers Sempach et Lucern e :

(o:on n e formi da bl e où le r egar d discern e Et l'appéti t cl e va incr ë et la soif ·de rég ner. .La b a ine a trop cl' a r deur pOUl' devoir épargn er E n h âte un petit corps, .levé, sous la men ace, Arri ve à la ren contr e, intrépide et ten ace.

:1: ::: . :1:

L'humble tr oup e s 'avan ce et non .loin .c1.e Sempacl1. , '\ tr aver s .la. fe uill ée a.u bord d u peti t lac,

.So us un soleil d 'été qui tom be en étin celles, Ell e vo it ,appa l'aî tl' c éclatants sur leurs seJ e , Les ch eva liers du d uc. Imm édiatemen t, Tous le' Confédél'és clans un se ul m ou vemen t, ·C',e m ettent à genoux! Solenn elle m inute, {)ù l'on dem an de ·à Dieu , 'son appui pO Ul' la lu tte ! _-\.h! qu e n e son t-ils là, le,' puissa nt,' éten dards, 'Que Bern e ou qu e Zürich on t m is sur leurs r empar ts !

:!: ::: :::

Ha lte là ! Léopo:d fa it m ettre pied à terre, 1\ u x ch eva lier,' . E nsui te, en or dre mili ta ire, .Ali g nés, déployés au n o1' 1 et au cou ch ant, Il ,les ·fait ava n cer en orbe sur le ch am p, Les la n ces en 'avan t de' a rmures ,épique', Forment un e fo r,êt formid able ,de piqu es. ..A .l'aspec t de ce fr ont, les S uisses avec soin , San s r eculer d' un 'pas, se clispo.'ent. e11 coin, "\/[a is dans ce len t assau t qui ch erch e à les étreindre, Ils on t un enn emi quïls n e peu ven t a tteind re.

A.u premi el' cho c l éojà soixa nte Lu cernois, Gunclolclingen , leur ch ef, son t blessés à la foi s, E t les Au tr ichi ens, derrièr e leur muraill e, Pa rai ssent e.ncen:;lef t ou t le ch am p "le bata ill e, Pe l'plexité ! ~'la lh eur ! Quan d l'a rm e n e sert pas, Fa u t-il san s espér a n ce, a t tendre le trépas? Antoin e P or t cri a , te n ta n t les seules ch ances : « Des h ach e, cl 'un coup .'ec fra ppez! P.assez le;:, lances ! »

Héla, c'ét.a it en v a in , car on les r empl aça it Et le r ésea u cl 'acier , plus près s'ent.relaça it.

:i: :i: :~!

Que r esta it-il à f'aire en cet insta.n t suprêm e? Tomb er ? Dem ander gr âce? 0 -la foli e extrêm e ! .-\rno.lc1 de ,~1 inkelri e c1 sor tant a lors des r a ngs,

Page 7: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- 114

Dit : « Chers Confédérés, mes amis, mes parents, J e vous ouvre un ch emin. Après mon sacrif ice, Songez à ma fami1le. En avant pour la Suisse! }) Et se jetant d'un coup, les bras larges ouverts, Il serre dans sa. ctmte un g rand faisceau de fers. En un clin (l' œil a lors, bondissant SUl' l a brêche, Le Suisses vont fra'pper aussi promptes qu e la flècne.

Corps à corps éperdu! Pareils à des lions, Qu'on verr.ait se l'uer en fauves bataillons, t _.:. '3 Suisses cre leurs cro cs, les terrible ' massues, :' batte n t .l'ennem i comme un l'é1l1g de statu es. Lïmposante hallelBl'd e et la h ach e et la faux, Pénètrent dans .l es ehairs, les taill ent en lambeaux. Le sill on s'élargit; partout le san g ruisselle; L'a igle -d'Autriche tombe ayant brisé son aile, Et le cluc Léopold s 'étant précipité, 'UI' un moncea u de morts, s'affaisse ens3.l1g1anté.

::' ~: * .. ,Ce fut comme un signa l, le signal de la fuite; La frayeur se -débat traînant tout à sa suite. J tra ver .. la prairie ou la. sente ou les bois, C'est un sauve-qui-peut lu fuyards aux abois. En vain les chevaliers o'ênés par leurs armures, S 'en vont; les écu yers ont fui sur leurs montures. Deux mill e Au trichiens furent cou chés, occis, E n ce .iour de l'an mil trois cent quatre-vingt-six. On él cv·a. plus ta r d, s ur pla·ce une chapell e, Pour CJq e cette victoire,. au passant se rétippelle ...

(H el véOennes, ch. II.) R. JAQUKVIET.

~ Nos Pages ~~ COURRIER DES INSTITUTRICES

c-?~~

SOMl\lI,AIRE : Sérénité. - Instruction et édu cation . commun. - Pour la femme. - Pensées.

~ Sérénite ~ A y ez la foi; - lu vie est bonne Quetnd par delà s' ouvrent les cieux . Il fnui' l'aimer: "Dieu nOLiS ln donne

POUf être h eureux.

La .vie en

-- 115 -

A y ez la foi " - mais la foi rose: Quand vous souffrez, Dieu vous bénit ; C'est toujours si peu de chose

Ce qui finit!

Ayez la foi , - lnêm e du lnystère ; La nuit n 'é teint pas toui' flambeau: Quand il fait bien noir sur la terr e,

L e ciel est beau.

Ayez la foi , - Dlêlne du lnystère; Le craindre et l'aimer de son mieux, C'est le lnoyen , - l' unique, sur terre,

Pour être heureux!

Instruction et éducation Instruire ces enfants, remplir conv enablement vos programmes

-d'ense-ign ement, sera-ce ,là toute votre tâche? On! non, ce nen est qu 'un e moitié, et, assuré.ment, la moins importante. Vous avez à les élever, à faire, et souvent à refaire leur éducation. Tel est le ' but, telle est votre œuvre.

:Vl a is les élever, qu'est-ce à dire ? Jamais les institu trice .. et les mères n e pourront se ,le rappeler assez: élever ces petites filles, c'est former peu à peu en eHes .la raison, la réflexion, le caractère, la cons­cience et les bonnes habitudes, de telle sorte qu' ell es aient lïn telli­gence et le goût de leurs devoir ', et qu'el~es s'accou tument à les remplir .

Vous voyez de sui te q u e pour fa ire un e telle œuvre, si ·diffici:e en de si .i eun es enfants, il faut, permettez-moi de le dire, que vous deveniez vous-même une personne non seulement dévoué e, mais très ra 1sonnable, très sensée, très réfl échie.

Il n e suHi t 'pas que vous soyez un e fille très pieuse. ans dou te, c'esL la piété qui doit ètre l'âme, l'inspiratrice de votre dévouement. Ï\f[ais c'est la raison la plus r·éfléchie et la plus a ttentiv , avec la pié­té, qui doit présider ,à votre œuvre. J e di .. : l a raison avec -la p iété, parce qu'elles se fortifient rune par l'autre.

La raison, le caractère et la conscience, voilà clonc ce quï.l faut surtou t él evel' en elles, non pas sa n s clou te a.ux: lépens, mais, si je p ui s le dire, au secoUl'." de leur sensibili té, cl leur cœur et .de leur p iété. Ces gra.ndes choses, ces grand e' facultés qui sont les R,'sises fondamentales' de l'â.me humaine,il ,faut en faire, comme dit l'Ecri­t ure, dans l'âme féminine , des bases immuable~' , gran itiques, et cel a dès l 'âge le plus tendre ·clans l'âme des plus .i eun es Hlles, autrement leurs forces . mora les et religieuses, qui sont si viv es, se fausseront, se clépraveront, et il n e leur restera que cette prodigieuse puissance qu'elles ont naturelle·m en t -cl ',êtr e va ines, .frivoles et personnelles à

Page 8: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- 116 -

l'excè.·. Cette enJant, tout enfant qu'elle est, a, comme vous et mal, et peut-être dans une lumière plus s imple et plus pure q u e vous et moi , ridée du vrai, du beau ~t du bon; c'est,un germe divin et caché; mais le but même de l'éduc abon, ·c'es·t de découvrir ce germ e et de le développer dans ces jeun es âm es; et avec ,qu eUe r·éfl exion, avec quel dévouement et quelle tendresse, il faut y travail1er! Et puis, bientôt, pal' l' effort n a turel et continu de l'éducation, ,par le dévelop­pement et l' élévation des facultés, ce germ e s'3cré arriver a peu à peu, dans une succession de progr ès et d'é :ans gén éreux, à .1::\ fructifica­tion parfa ite, et l' œuvre ac.h evée sera , comme disait sa in t ·Pa uI , l a

·consolation et la joi e de voire cœur. (.:'vIgr ,DUPAiNLOÜP.)

La vie en c"mlnUll Les hommes ne se connaissent guère entre eux tant qu 'ils ne

vivent pas dans J'intimité quotidienne. Il y a presque toujours deux personnages en chacun de nous:

celui que nous l11ontrons volontiers , celui que nous présentons instinctivement toutes les fois que nous avons le désir de plaire, et l'autre, celui que nous SOlnmes, au 11aturel, sans effort et sans pose; certes, le prelnier est plus beau que le second.

Dirons-nous, pour cela, que tous les humains sont des hypo­crites ? 'Pas du tout, car c'est, souvent, inconsciemment que nous jouons le meil,leur de nos deux rôles vis-là -vis d 'un 'étranger, d 'une relation , mène d 'un ami ou d 'un parent qui 'ne sont pas de nos proches; une invincible coquetterie nous pousse, obscurém ent, à mettre en évidence les beaux côtés de notre caractère, à les exa­gérer, à y a jouter quelques notes artificielles , tandis que nous ca­chons défauts et manies; c'est là la fois désir de paraître mieux que nous sommes et pudeur d 'avouer ce dont nous serions hon­teux vis-à-vis des autres; ceux-ci partis, la séance de parade est terminée, nous redevenons nous-mêmes , tels que nous voient ceux qui vivent habitueUen1el1t avec nous; le superbe Inanteau dans lequel nous étions drapés tombe et notre personnalité vraie apparaît, avec d 'autant plus de ,laisser-aller que la contrainte, im­posée par notre coquetterie , a été plus dure.

C'est ainsi que nos relations se trompent ordinaire111ent sur notre valeur réelle et que leurs jugem.ents sur notre compte sont faussés.

On dira par exemple d 'une personne qu'elle est aimable, tou­jours gaie, « qu'on ne doit pas s'ennuyer avec elle », quand, au contraire, dans l'intiInité, cette personne est revêche, triste, har­gneuse, et que le sourire s 'eHace de ses lèvres dès qu'elle n est plus qu 'avec les siens.

Si, parfois, nos défauts perçaient un peu dans le cercle 1110n dain, ils prenaient seulement l'aspect d'une singularité plaisante, attendrissantè ou majestueuse, d 'un caprice channant, d 'une ca-

- ,117

ractéristique originale; 111ais tout eela était agréable ou, pour le' moins , intéressant. Vienne la vie en commun et ces traits jolis , sé- · duisants , s'accusent et découvrent des défauts repoussants:

... Comme la mouche .amusante et gentLle Devient un monstre affreux, Monsieur, sous .la .l entille.

C'est à la fois parce que nous avons ôté notre beau ' lnasque ' et parce que ceux qui nous coudoient incessamment procèdent à un examen direct, minutieux, clairvoyant comme une enquête, que la révélation est si nette.

D'ailleurs, cette révélation est réciproque: ceux-là qui nous , regardent de près se l110ntrent aussi de près, leurs défauts se ré­vèlent par le In1ême phénomène que les nôtres et le contact jour-­nalier un peu désagr,éable nous donne et leur donne une sévérité et un agacelnent réciproques ; dans de telles conditions, comU1ent ne se connaîtrait-on pas « là fond » ?

Cette dualité de personnages, que tout humain entretient,_ présente de graves inconvénients; dans ,f'dection d 'un ami , d 'un époux, par exemple, on risque fort de se tromper puisqu'on ne ' ­peut juger que sur les apparences, on choisit celui de la vitrine et et c'est celui de l'arrière-boutique qui vous est livré; que de n1é­nages 111a1 assortis parce que 'les conjoints ont été' victimes de­cette redoutable duperie! et remarquez qu'il se peut fort bien qu'aucun des deux n 'ait Inanqué de sincérité; le désir d 'atteindre­un but souhaité, le charme sous lequel vous tient une présence ain1ée, le besoin de plaire transforment tout l'être, chassent l'é-­goïslne, la lâcheté, la colère, la paresse, la malveillance, ie pessi-­misme, etc. Transformation nlon1entanée qui peut fort bien ne­pas dépasser beaucoup la période de fiançailles; dès que la per-­sonne étrangère qui la provoque deviendra notre intime, nous ne nous gênerons plus devant elle, et son attente sera déçue.

Dans toute vie en COlllmun quelle qu 'elle soit, le fait p eut se ' produire, il suffit qu'on s'abandonne à ses penchants naturels.

Les personnes vertueuses s'efforcent de lutter contre cette tendance et tâchent de conserver, partout et toujours, la con­trainte qui réprime leurs défauts et maintient leur humeur r égu­lièrement agréable; évidemment il est dur de se surveiller -cons­tamment et dur de demeurer aünable avec W1 proche, surtout quand celui-ci s'abandonne et ·étale ses 'défauts sans vergogne. Mais ces sacrifiees sont indispensables là l'union des fan1Ïlles; sans eux le foyer, cette douce chose, ne serait plus l'asile de paix.. et de bonheur qui nous attire et nous retient chaque jour.

p", url a f e III 111 e La 'Femn1e fut fonnée d~une côte de l 'Homme; 'mais l'HOll1-

me du limon de la terre.

Page 9: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

- 118

La Femme fut creee dans le paradis terrestre, mais l 'Hom­Ille, hors de ce paradis.

Le Fils de l'homme a til"é d 'une femlne sa nature hum.aine, non d 'un homme.

'Aucune femme n'a trelnpé dans la mort du ,Christ; ni l'épou­se de Pilate, ni d'autres felunles.

Tandis que le Christ souffrait, seules les felnnles représen­taient l'Eglise .: là savoir Marie, sa divine Mère, Madeleine, etc.

... Le IChrist ressuscité apparut tout d'abord à une femme.

.. Une feml11e, toute pure, fut seule exaltée au-dessus des -chœurs des anges.

.. La Fenlnle fut saluée par un ange COlnme jamais l'Homme ne le fut.

(Ce texte tiré d'un manuscrit de 1492 a servi de .thème à. un pré­dicateur pl'êchant le mois de Marié ,à, Amiens.)

~ Pensées '~

Que nieu .donne la ·force de porter, non pas ce que :nous imagi­nons, ce que nous croyons possible, mais les épreuves et les joies qU"i,l 110US prépare ét qu'il sait. RAYNES-MONLAUR.

* * * Il faut être utile ici-bas, c'es t le put de la vie, et ce but ,doit être

atteint coûte que coùte, dussions-nous nous faire la plus grande vio-lence et briser notre cœur. ' ,Mgr DUPAI LOUP.

Opinions

Les .fruits du "Laïcistne" Le Sénat ·français a discuté et a adopté, ,l'.autre jour, une pro­

'position de loi 'qui tend à commémorer la création .,de ,l'enseignement gra tuit, laï.que et obligatoire, et à ouvrir un crédit de deux ' millions :pOUl' Mtel' le centena'ire de l.a naissance de Jules Ferry ,qui fut, en fait, l '.artisan de cette organisation scolaire, dit « La Liberté».

. M. François Saint-Maur, un sénateur cathoHque, a exposé, ·à ce propos, pouroC!uoi ses amis et lui n 'entendaient pas s',associer ft, 'cette célébration de la « laï·cité ».

La République, .a-t-il dit, a tout fa'Ït pour développe!- cet. ensei~ 'gnement; celui-ci fut assurément son « enfant ·chéri» et même son « enfant gâté». En 1869, la subvention de l'Eta,t était, 'pour tout l'en­seignement primaire, de 12 milljons de ,fr,ancs; au projet de budget ,de 1931-1932, on tro'uve une somme de 1 milliard >946,117,301 francs 'français; pour les seuls .traitements des ·maîtres des écoles primaÜ'es é lémentaires, 1 milliard '648.166.000 francs.

- 119

Or, à quoi a abouti cet effort? En 1921, lors des exam ens des conscrits, il y a eu -13.295 conscrits iLlet.trés ou .qui ne savaient que lire; en 192,2, 11.621; en 1924, 20.112 . En ,1927, sur 100 recrues, il .y avait, à peu .près, 7 illettrés.

Ma'is il y a quel1que chose de plus grave. La République entend célébrer non pas tant renseignement gratuit, laïque et obligatoire que la f.ameuse morale indépendante, la pauvre mor.ale sans ()~)liga­

tjon ni sanction, q·ui s 'élabore dans Les officines .laïques. Si on veut e.n ·connaître :les résul,tats, .qu 'on examine simplement les chiffres de 1a criminalité inf.antile: en 1926, 13.494 mineurs ont passé devant les tribunaux correctionnels; en 1927, 13.6~4 .

Si, maintenant, on s 'occupe de ceux qui sont chargés de cet ensei­gnement, on s'aperçoit ·qu'il y a 80.000 maîtres qui ,font partie de l.a Confédération ,générale du travail (socialiste) et 12.000 ,à. 15.000 qui sont affi.liés à rla ,Confédération générale unitaire, c'est.Jà-dire qui re­çoivent le mot d 'ordre de l·a Troisième InterJ1ational~, .le mot d 'ordre de ·Moscou.

Il .n'y. a évidemment p'as lieu d'Iêtre Her, et, comme ra dit, en ter­mas pittoresques, .M. ,François Saint-Maur: « On ne monte pas au mât cie cocagne avec un trou ·à · son pantalon.»

De Raspoutine à Lénine Comment, ,du servage inhumain et anticllrétien qui ré~nait. ·dnns

la. Russie encore en 1>861, ce pays est arriv·é ·au seuil de la Révolu­tion, le R. P. Jean .de Kologriv.of, un Russe, La expliqué, cla ns un 810 -quent raccpurci historique donné récemment il, Genève.

C'est du règne du dernier empereur de Russie qu'il s 'est occupé sürtout, ayant lui-même connu ,ce passé ,qui nous par-aît dé.ià si loin­tain, malgré sa .proximité dans .l 'or,clre cbronologi,que. Nicolas II, sou­verain modeste, timide, faible mais loyal et profondément religienx, fut -persuadé 'qu'il était l'oint du Seigneur. S.a femme, Alice de He3se­Darmstadt, partageait c'ette conviction av.ec une ferv eur mystique qui s'accompagnaiit d 'ailleurs d 'une -foi .profonde. Mais si Nicolas parut fourbe à quelques-uns, rà cétuse des brusques cnangements de conduite que .lui inspirait son cal",actère indécis, l,a timidité et .l 'impuissance à se faire comprendre et a,pprècier par son entoura,ge é.loignèrent de Fimpératrice les sy.mp.athies. EUe avait pourtant sous sa 'froideur ap­parente, une grande se'nsibilité et un besoin de tendresse lqui trouva, son constant aliment dans J'raffection qu'ell e portait auxl siens. Epouse admirable. e~~e fut une mère .passionnément soucieuse de la santé du prince héritier Alexis, atteint de c-e ma.l terrible de l'hémophylie qui mettait ses jours en danger. Alors intervint dans l,a :vie de .la. famille impériale - et pour son malheur - l'étrange ,Grégoire Raspoutine, dont la figure met une note si .trag:i.que SUl' les .dernières années de la c1yna&tie. Raspoutine, simple ,paysan et non IDoine, qui après une .ieu­nesse tumultueuse passa 'pour un saint et un thaumaturge dans le peuple, puis à :la ,Cour .où l'ihtroduisit Mgl: Théophane, ce prélat qui vit aujourd'hui retiré à (Sofia :cla'ns Iles rigueurs ,d 'une pénitence vo­lontaire, dit-on. L'impératrice s'attacha à Ras'poutine .qui ,arrêtait les hémorragies pal' la simple imposirtion des mains. Le « saiI?-t }). ·é tait ~rrivé, 'par un étonnant ipouvoil' de suggestion, à. se rendre mcllspen-

Page 10: L'Ecole primaire, 15 mars 1931

120 -

sabIe et il avait persua,dé l 'impératrice que six semaines apr iôs sa. mort, de gr,ands désastres se produiraient, que la vie du prince hé­ritier serait gravement compromise, Devenu un puissant à la Cour, Raspoutine se mêl,a à 18 poüüque, dé,plaç,ont ies ministres, dirigeant les affaires de l'Etat alors que l 'Emper,eur était au front à la tête de l'armée russe et que l'impératrice s'e fiait aux lumières «SUl'naturel­l~s» de celui qu 'elle ,appelait, .clans ses lettres au tsar «notre ami». Après les ,premiers désastres de la guerre qui ébranlèrent le moral des troupes et du peuple, la politique sentimentale de ,l 'impératrice fit beaucoup de ,tort au régime dont les tares ,appal'urent cLms leur év i­dence. Intrigues et calomnies furent dirigées contre .l'impératrice qui se refusait à toute concession et ,à toute réforme, dans lïntér2.t, croyait­elle, de la dynastie.

Déjà le régime était sérieuse.ment ébranlé quand des discour:::; vio­lents, tà ,1.a Douma de 1910, firent pressen.tir l'étendue du danger. Croyant sauver le trône et sa patrie, le ,prince Youssopoff assassina Raspoutine. Quand le meurtre 'fut connu, on s'embrassa de joie dans les rues et eles cierges nombreux furent brùlés devant Notre-Dame de Kazan .. \tIais, dans son pa l,ais, lïmpér.atrice, glacée d'effroi, se sou­venait des 'prédictions du thaumaturge et8Jttendait les malheurs qu 'il lui avait annoncés. Les premier troubles écJatent. Le peuple crie: «A bas l'Allemande! » comme jadis la ,popu1ace ,parisienne de 89 hurlait ~ «(.A bas 'l'Autrichiellne !» La Douma est dissoute par un oukase du tsal' . Mais quelques jours plus tard, les événements contr·aign il'ent Ni­colas II à 1 abdkation en ta'Veur de son fils . Les médecins ayant jug:é le prince hériüer Alexis in'2urable, le tsar changea d'avis et tl'ansmit ses droits au grand-,duc :VIi C11 el qui, impressionné par la Hévolution grond.a nte, renonça ]?rovisoirement à ~·a couronne. Vaines hésitations. La terreur rouge régnait déjà en Russie, balayant tous les gouverne­ments provisoires et, sur les débris du trône, le pou voir du farouche doctrinaire -Lénine s 'instal·lait, La famille impériale arr.êtée ct trans­férée du palais .de Tsarkoïe-Selo, ,à Tobolsk en Sibérie, ,pour finir dans . .rabominable tuerie de la maison Ipa'tieff, à Yekaterinenbourg. Les hu­miliations sans nom et les tortures morales ,qui 'précédèl'ent. leur exé · cution ont grandi les souverains russes dont ,1a tr,agique histoire, qui déshonore la. Révolution russe, fait penser à une gigantesque expia.::­bon.

NÉCROLOCIE . t M. Cyprien VUARDOUX, instituteur

,La 'population de Grimentz et -de St-Jean vient d'accompagner~

nombreuse, a,u champ du repos, la dépoui.lle mortelle de :\1. l'institu­teul' Cyprien Vuardoux, enlevé brus'quement à l'a.ffection des siens, à l 'âge de 58 ans. Ce ·décès prématuré prive le corps enseignant de l'un ,de ses membres les plus .dévoués, un de ceux qui aimaient ·le p.lus .la noble vocation d'éducateur, Très serviable, ayant une longue expérience des hommes et des choses, notre regretté coll è.gue t.l'ouvait tou jours -le mot qui dissipait les soucis et calmait les chagrins. Son plus .grand bonheur était d'obliger ses semblalbles.

M. Vual~doux enseignait depuis 1890. Il dé.buta à Grimentz .où 'il fut à la tâche pendant 27 ans, puis à Ayer-Mission.

A sa f,amille éplorée va notre sympathie émue et au cher défunt notre 'pieux et reconnaissant souven-Ïl'. P. P . L.

rBanQUe Cantonale du V alai~' SION

Capital de dotation: Fr. Î.OOO.OOO,--' Réserves: 1.530.000,­

GARANTIE DE L'ETAT DU VALAIS

Bilan 1917: Fr. 23.000.000,-; 1928: Fr. 58.000.000,-1929: Fr. 66.000.000,-

Agences à Brigue, Viège, Sierre, Martigny, St-Maurice et :\Ionthey. - Comptoirs à :\lontana, Salvan et Champéry

ReIr.résentants dans les 'pl'incipales localités du Canton

Correspondants en Suisse, rà l'Etranger et dans les Pays d'outre-mer.

i Traite toutes opérations de banque aux meilleures conditions LAMBRE FOI\'TE. LOC.\TIO:'\ DE CASSETTE~

V oici le cbampion des pOI-tatives

machines à écrire

Vous ne pouvez uoir une

I~O~TISCH RERES s. A.

ESSAYEZI

"CORONA" sans épt.ouvet. !e dtfszr de

fa posséder

Démonstration sans engagement Facilités de paiement

Agent .. Corona" Savièse

CONVAINQU EZ-VOUS I

I !'!~~~~~E~:~~~O~~ V~N~~V~?L~U~ ACCESSOIRS - TO U JOU RS De: PRE M IÈ RE QU AL 1 TÉ.

à LAVSANNE, MONTREVX (Place de la Paix) et VEVEY.