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L'Ecole primaire, 30 octobre 1926

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4:5me Année No 10 30 Octobre 1926

Organe de la Société "alaisanne d'éducation .

SOi\l[MAIRE. - Aux Institutrices du Valais Romand. - Enseignement de la langue. - Indemnités de renchérisQ,ement. - Les Deuils. -Aux débutants dans l'enseignement. - Cours élémentaire. - Bi­bliographie. - Travail accompli dans le domaine de l'instruction primaire en Valais, durant le dernier demi-siècle.

Société Valaisanne d'Education L'Assemblée annuelle est fixée au 17 novembre prochain,

à Sion. Cette importante assemblée coïncidera avec le 50me Anniversaire de la fondation de l'Ecole normale cantonale.

flux Institutrices du Valais Romand Chères Collègues,

Le Comité de notre Société me charge de VOllS Clnnoncer que nous aurons désormais notre plClce déterminée dans l'organe

. l'Ecole Primaire, le Département cie l'Instruction pLlblique ayant bien voulLl nous accorder un minimum de 2 pClges pal' livraison!

Cette nouvelle sera saluée avec enthousiasme pal' tOlltes les Institutrices. Le Journal, c'est le signe de ralliement nécessaire pnur tout groupement dont les membres sont disséminés. Il l'end possible l'échClnge des idées et lei concentration des pensées vas un même idéal.

Nous en sentions toutes la ,nécessité, n'est-ce pas vrCli? et maintenClnt que cette lacune est cnmblée, nous espérons aller de

. l'avant. La répClrtition des manuscrits pour la publication de « Nos

Pages » nécessitant un certain travClil) noUe Comité Cl confié cette tâche à l'une de vos collègues - celle qui VOLlS parle. Il lui a adjoint NIlle E. de Sépibus, notre chère mClîtresse d'Ecole Nor­male, qui a bien voulu consentir à la seconder de ses conseils, de ses lumières et cie son expérience: Notre dévouée Présidente fait de droit p((rtie de cette petite Commission dè Réclaction.

Si rai Clssumé cette charge plutôt lourde, chères Amies, c'est uniquement pour faire Œuvre utile dans notre jeune organisation. Puis, Je me suis dit que les sympathiques collaborCltrices serClient assurément très nombreuses et qu'ainsi mon travail ser(lit bien simplifié.

Et Inainte'nrmt, tl'Cwaillons toutes à rendre « Nos Pages» aussi intéressantes que ·possible. La chose sera facile si chacune, se met-

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tant à l'œuvre, nous assure spontanément, généreusement le con­cours de sa bonne volonté, de son intelligence et de son travail.

Collaborer à « Nos pages », c'est non seulement coopérer à les rendre plus attrayantes, plus intéressantes et plus utiles, c'est encore faire œuvre d e solidarité et contribuer ainsi cl l({ bonne l1wrche de notre Société !

Granges, 20 octobre 1926. A. A.

P.-S. - Tous les articles on correspondances concernant « Nos Pages » doivent être adressés à Mlle A. ArbelIay, institutrice à Granges .(Valais).

Enseignement de la langue La grammaire Prévost et Laurent a été définiti vement adop­

tée par la Commission cantonale de l'enseignement primaire, sur le préavis de la Commission spéciale, nommée à cet effet.

Pour le présent cours scolaire, ce manuel ne peut être intro­duit, étant donné les modifications qui lui seront apportées afin de lui donner un cachet valaisan. Entre-temps le P. E. y pourvoira au mieux en utilisant le Cours de langue Vuignier.

, Indemnités de renchérissement

Les maîtres et maîtresses qui reçoivent l'indemnité de ren­chérissement de la part des Communes sont priés de s'annoncer à M. Thomas, Président de la Société valaisanne d'Education, à Saxon.

flux débutants dans l'enseignement Déjà plusieurs écoles ont rouvert leurs portes, et les autres

vont le faire ces jours prochains. Chaque nouvelle année scolaire voit débuter dans l'enseignement un certain nombre de jeunes gens frais émoulus de l'Ecole normale. Ils attendent avec une fiévreuse impatience le moment d 'exercer à leur tour l'autorité, eux qui, pendant 18 ou 20 ans, n'ont eu qu'à obéir. Heureux si en obéissant bien, ils ont appris à bien c.ommander 1

Cette nouvelle petite dignité de InaîtTe manque rarement de les griser un peu. Malheureusement, les éblouissements du début ne durent pas longtemps. Aux jours sereins succède souvent un ciel nuageux, orageux' même. L 'atmosphère de l'école se charge, s'alourdit de déception, voire de découragement profond.

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C'est pour leur éviter dans la lnesure du possible, ces sUl'}jrises désagréables, déconcertantes, que nous voudrions leur rappeler un des points de la pédagogie sur lequel on les a sûrement déjà rendus attentifs. Dans tout traité d'éducation, on donne comme moyen particulièrement efficace pour réussir auprès des enfants, l'amour sincère que l'éducateur doit avoir pour eux, et nous ajouterons encore le respect de lui-même. Ces deux qualités résument à elles seules toutes les autres: « Aim.ez l'enfant, et vous ferez de lui ce que vous voudrez » , a dit un éminent pédagogue.

Aimer les enfants 1 voilà, diront quelques-uns, une doctrine facile. Qu'y a-t-il, en effet, de plus aimable qu'un enfant, cette fleur vivante, fraîchement épanouie et qui brille de tout l'éclat de sa candide beauté? .Comment ne pas se sentir porté à la mansué­tude, à la complaisance devant tant d 'ingénuité, de confiance, de faiblesse et d'innocence?

Attention! ces élans de votre tendresse peuvent vous trahir. Si votre amour n 'a pas d'objet plus élevé que les qualités

naturelles de l'enfant, il ne résistera pas longtemps à l 'épreuve que lui susciteront les défauts du jeune âge; car, il ne faut pas vous imaginer que vos élè, es répondront constamment à votre affec­tion. En général, l 'enfant donne beaucoup moins qù'il ne reçoit: il est essentiellement égoïste.

Puis , cet amour que vous éprouvez pour l'enfant, est-il véri­table, ou est-ce simplement une affection artificielle, passagère, l'effet d'une sentimentalité un peu forte?

Si leurs jeux, leurs cris, leur pétulance, leur tapage vous fati­guent, vous agacent; si leur curiosité naturelle vous importune; si leurs petits manquements , dus à leur faiblesse plutôt qu'à leur méchanceté, vous irritent; si votre enseignement manque d'intérêt, de clarté, de chaleur et d'e vie, par suite de votre négligence à préparer vos leçons; si la correction des devoirs vous ennuie, vous dégoûte, · eh bien! vous n 'aimez pas les enfants, et, dans ce cas, votre place est ailleurs qu'au milieu d 'eux ; car l'éducation n 'est pas un métier où 'l'on travaille en vue d 'un salaire.

II vaut mieux, pendant qu 'il en est temps, écarter sans retard de vos épaules le joug de la servitude.

Mais admetto~s que votre amour repose sur un motif surna­turel. II vous inspire alors le désir de prodiguer à la jeunesse 'les trésors de tendresse dont votre âme est capable et dont les effets

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n'auront d'autre limite que le souci de votre autorité et de votre dignité personnelle; il porte à la condescendance bien entendue, se prête de bon gré aux n'1ille précautions que réclament des na­hues frêles, ces fleurs délicates confiées à votre sollicitude et qu 'un souffle peut flétrir; il constitue le levier le plus puissant pour retenir dans les dangess de chute ou pour relever ceux .qui sont tombés. Sans cette noble passion, VallS ne vous attacherez jamais à votre école et vous n'aimerez point votre profession. Vous ne considérerez vos fonctions que comme une sujétion pénible que vous accomplirez avec répugnance; vous maudirez l'esclavage auquel vous condamnent les néces.,ités de la vie; vous serez à chal'ge à vous-mêmes et aux autres; vous vous répandrez en plain­tes amères, en récriminations; votre mécontentement engendrera l'humeur chagrine, grondeuse; un rien vous irritera, le temps de la classe s'écoulera avec une désespérante lenteur; la classe finie, vous vous hâterez de cou dl' à des distractions ou à des occupa­pations moins ennuyeuses.

D'autres fois, au lieu de vous faire de la bDe, comlue on dit vulgairement, vous afficherez une coupable et seandaleuse indif­férence à l'égard de tout ce qui touche l'école; vous vous conso­lerez dans vos déboires par un haussen1ent d'épaules ou un sou­rire de dédain ou de scepticisme.

Chers débutants, vous ne donnerez pas dans ce travers odieux; vous aimerez votre profession parce qu'elle est belle et noble; vous

. l'aimerez pour les services qu'elle rend à la religion, à la patrie, à la famille et à chacun de vos élèves; vous l'aimerez par respect pour la parole donnée, pour .le contrat aècepté au moins taci­tement.

Ces sentiments vous concilieront l'estime et la considération, disons plus, la vénération; la bonne humeur assaisonnera vos leçons données avec intérêt et reçues avec plaisir; vos avis seront acceptés; une parole suffira pour encourager les bons et contenir­les autres dans le devoir; vous vous plairez avec les enfants, et ceux-ci se montreront heureux et fiers de vous avoir pour maîtres; votre école réflétera l'image de la famille, le foyer qui éclaire, l'asile qui abrite la vertu. Tranquilles, l'esprit en paix, la cons­cience satisfaite, vous éprouverez la joie qui accOlupagne l'accom­·plissement fidèle du devoir, sans compter les récompenses de l'an-delà. (A suivre.)

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COURS ELEMENTAIRE

Grammaire Le pluriel du nOln.

A. - Répétition du nombre singulier et du nombre pluriel. Faire trouver un certain nombre de noms singuliers, puis des non'1S pluriels.

B. - Introduction. - 1. Aujourd'hui, nous allons apprendre la lettre qui indique généraleluent que le nom est au pluriel.

2. a) Examen et analyse de la gravure (gramm. p. 19); b) Lec­ture du texte; c) Compte rendu; cl) Explication rapide des mots et expressions.

3. Observation. - 1. Diviser Je tableau en deux colonnes. Ecrire à la première colonne les mots suivants que les élèves trou­\ eront au moyen des questions posées par le maître.

De combien de salles parle-t-on dans le texte? D'une salle, _ Salle est au singulier. Pourquoi? Ecrivons donc « la salle ") à la première ·colOl1l1e. - Même question pour faire trouver les autres non1S singuliers .

De .combien d'élèves parle-t-on dans le texte? - De plusieurs élèves. - Elèves est au pluriel. Ecrivons « les élèves » à la deuxiè­me colonne. Mettre l's final en craie de couleur et le souligner.

1. Singulier: 2. Pluriel: La salle. Les élèves. La cour. Les feuilles. La fontain e. Les champs. La matinée. Les niches . L'herbe. Les fouines.

2. Relire les noms de la première colonne, puis ceux de la deuxièlue colonne. - Faire reluarquer l's final qui termine tous les noms au pluriel. - La marque du pluriel pour beaucqup de noms sera donc l' s final.

3. Reprendre les non15 de la première colonne et vis-à-vis les mettre rapidement. La lettre s en craie de couleur. Faire constater qu'on a mis à tous les noms un s à la fin du nom singulier.

4. Le luaître donnera quelques noms au singulier pris hors du texte, puis les mettra au pluriel et fera égalenlent constater l's final.

5. Les élèves trouveront eux-mêmes des noms au singulier et diront la lettre finale qu'ils mettront au pluriel.

6. F01'lnuler la règle. - La plupart des noms prennent un s au. pluriel ou pour mettre un nom au pluriel on ajoute un s au singulier.

7. Répétition individuelle, puis simultané<; d~ la règle? la fair~ apprendre, puis réciter, .

I..L 186 -

C. - Application. - 1. Faire lire dans la première colonne le mot « la salle » . Dites maintenant ceJa au pluriel. Quelle lettre mettra -t-on à la fin'? Pourquoi'? - Parce que pour mettre un nom au pluriel, on ajoute un s au singulier. - Multiplier ces exer­cices jusqu'à ce que chaque élève puisse dire Ja règle sans se tromper.

2. Copier les exemples au singulier, puis les mettre au pluriel et transcrire la règle.

3. Diviser le tableau en deux colonnes. A la première co­lonne, on mettra: Noms singuliers, à la seconde: Noms pluriels. Un élève écrira les noms singuliers et un autre les noms pluriels. Les autres élèves fourniront eux-Inêmes les 11oms.

4. Ecrire des noms pluriels et les mettre vis-à-vis au sin­gulier.

5. Voir les exercices de grammaire pp. 20-21-22, etc.

Les Deuils Depuis la fin du cours scolaire 1925-1926, l'impitoyable Par­

que a fauché dur dans les rangs du corps enseignant. C'est d'abord M. l'instituteur JeCln OUINODOZ d'Evolène

qui succomhe des suites d 'un accîdent. Notre regretté 'collègue fut 40. an: à la tâche à laquelle il donna sans compter le mellleur de lUl-meme. C'est le plus bel éloge que l'on puisse faire à la mémoire de ce dévoué vétéran.

C'est ensuite' la mort inopinée de M. Camille ZEH N ER Ma­ri~niste, Directeur des Ecoles de M<?nthey, auteur de l'Hi~toire SUIsse actuellement en usage dans nos écoles.

Nous n'avons pas besoin de faire l'éloge du vénéré défunt, car son œuvre parle pour lui. Tous ceux qui l'ont connu, et spécia­lement ceux qui ont profité de ses services, de son dévouement, d.e son expérience en la cause à laquelle il avait consacré ses pré­CIeuses facultés, ont pu apprécier en lui l'homme de cœur, de caractère et de devoir qui s'est dépensé sans compter à l'éducation de n~tre jeuI?esse valaisanne. Sur les champs d 'action importants de Siene, SIOn et :Monthey, il a usé ses forces et donné aéné­re~sement à cette jeunesse les biens précieux d'une instru~tion sohde et d 'une éducation foncièrement chrétienne.

Mais à peine la tombe de NI. Zehner était-elle ferm,ée que nous parvenait l'annonce du décès, à l'âge de 44 ans, de M. Mo~ deste UDRISARD, instituteur à Miège.

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IVI. Modeste U drisart débuta comme instituteur à Chandolin (Sa vièse), l\'Iiège et IVlase, son village natal, pendant 2 ans, puis revint à Miège où il s 'établit définitivement. Il continua à diriger l'école primaire et ensuite le cours de répétition tout en s'adonnant à d'autres occupations que réclamait son activité.

La jeunesse de Miège n'oubliera pas son instituteur: il eut le souci constant de lui transmettre avec la science humaine les prin­cipes d'éducation chrétienne.

Enfin, le 7 octobre, la mort couchait encore dans la tombe M. l'instih,lteur Nestor GIRARD, à Martigny-Ville. C'est pendant 32 ans que le défunt a tenu avec autant de zèle que de fermeté le bâton pédagogique, à Chemin pendant la première année, et à Martigny-Ville ensuite. Un certain temps, M. Girard a dirigé égale­Inent avec beaucoup de succès, les cours complémentaires et pro­fessionnels.

Que le souvenir de ces Collègues qui ont bien mérité du Pays nous soit un stimulant à la tâche quotidienne et que chacun de hous ait une prière pour le repos de leur âme!

Bibliographie

Abrégé d'Instrllction civique à l 'usage des écoles .secondaires, par Emile Kupfer. 3Ine édition avec 8 illustrations. - Un volume in-16, fr. 2.-. Lausanne, Librairie Payot et Cie.

Bien comprendre ce que sont le droit et la loi, savoir et vouloir ce que l'Etat, en retour des services infinis qu 'il nous rend, exige de chaucn, c'est là, de nos jours, une discipline plus nécessaire que .ia­mais. C'est pourquoi l 'école s 'efforce de former la conscience civique, si largement solidaire de la conscience morale, et de préparer à leur tâche future les citoyens de demain.

Le manuel scolaire de M. Kupfer, r evu, rajeuni, présenté avec soin, clairement ordonné et simplement écrit, est bien à la portée de nos élèves. NIais il est d'une utilité plus générale en ce qu'il oriente suc­cinctement le lecteur dans des questions d'un intérêt permanent, t elles que la démocratie, le fédéralisme, le droit des nationalités, les relations internationales, la S. D. N. , etc.

Almanach de ICl Croix-Rouge ' Suisse. L'anné'e 1927 accuse encore les progrès réalisés par l'Almanach de

la Croix-Rouge suisse i il a été favorablemel1t accueilli par la popu-

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lation et rien qu 'en Suisse al émanique, il s 'est vendu à plus de 100,O~O exemplaires. La tourllure pla.isante et familière de son contenu, sa base solide et la largeur de ses idées sont pOUl' cet almanach autant de gages de succès.

L'An1i des Aveugles) All11ClIwch des Familles. Il n 'y a guère de domaine de la souffrance humaine qui par sa,

nature même, nous soit aussi étranger que la cécité, à nous qui pos­sédons tous nos sens. Et cependant-, les êtres privés de la vue sont précisément ceux au secours desquels nous invitent en première li­gne les forces de sympathie qui r emplissent notre cœur. Mais il n 'est pas facile de répondre comme il convient à la question « Comment devons-nous et comment pouvons-nous leur pOl·ter secours? Nous chercherions en vain dans toute la littérature suisse un ouvrage com­,plet qui, sous une forme compréh ensible, nous fasse connaître la na­ture de la cécité. C'est la raison pOUl' la.quelle l 'almanach « l'Ami des Aveugles » Ft été créé. Son but est d 'instruire, de corriger certaines erreurs, et aussi de parler au cœur par ses récits et poèmes attrayants, bref: de 'nous enflammer d 'ardeur pOUl' cette bonne cause.

Le bénéfice net de la vente de cet almanach sera versé intégrale­ment iL la section l'omande cIe la Fédération suisse lles Aveugles (asso­ciation Lles aveugles adultes).

Travail accompli dalls le domaine de l'instruction primaire en, Valais, 'durant le dernier demi-siècle

A) CONSIDERATIONS GENERALES.

Il est notoire que, depuis un demi-siècle, le Valais a progressé d 'une manière réjouissante, sous le rapport de l'instruction en génél·a.l e-t de l'instruction populaire en pal'ticulier. Le mérite en r evient, avant tout aux magistrats éclçtiré6 des pouvoirs législatif et -exécutif qui, durant cette période, ont dirigé les destinées de notre pays. Js ont conçu et exécuté le plan d'un édifice dont au.iourd 'hui nous SOnl­

mes légitimement fiers. Ce travail présentait de sérieuses difficultés. Il fallait, en effet, tenir compte de la configuration topographique de notre canton, de l'éloignement de certains groupes de population de la maison d 'école, de la vie nomade d'un e partie de nos montagnards à certaines époques de l'année, de la différence des langues et d'une foule de préjugés extrêmement tenaces Aussi les chefs qui se sont succédé au Département de l 'Instruction depuis l 'organisation sérieuse de l'enseignement primaire par la loi de 1873, durent-ils à maintes reprises, faire acte d 'énergie, de persévérance, au risqe de compro-

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mettre leur popularité,pour obtenir l'exécution des lois et des règle­ments que le souci 'du progrès a.vait rendus nécessa.ires.

Leurs efforts n 'eussent, sans doute, pas abouti aux résultats dont nous nous réjouissons aujourd'hui sans la collaboration active, loyale, des inspecteurs scolaires et du personnel enseignant tout entier. Oui , ce sont nos modestes régents de village, ces obscurs ouvriers dont la patience, le dévouement sont trop souvent méconnus qui ont ajouté une à une les pierres de cet édifice que nos confédérés ont fini par louer et respecter,

Cette progressivité scolaire reçut une impulsion vigoureuse de l'inoubliable homme d 'Etat que fut M. Henri Bioley. C'est lui, en effet, qui, conscient de la nécessité d 'une réforme sérieuse, prépara et fit adopter en 1873 la loi sur la réorganisation de l'enseignement primaire et des Ecoles Normales.

Cette loi, qui réalisait un progrès considérable, a été, dans la suite, modifiée, complétée, adaptée aux conditions nouvelles de notre pays; car, ne , l'oublions pas, il y a une vingtaine d 'années. le Valais com­mençait à se moderniser, grâce à l'ouverture du Simplon, qui fai.3ait passer par la vallée du RhôTie une grande voie internationale; grâce aussi à l'utilisation, sur une vaste échelle, de notre inépuisable 'houille blanche, fournissant l 'énerie à des fabriques, à des usines aux instal­lations grandioses. Il était donc nécessaire de mettre l 'instruction en rapport aves les exigences modernes et de ne pas oublier la parole d'un homme d'Etat français: « Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple du monde. » Sans doute, le Valais n a pas la prétention de devenir le premier canton de la Suisse, encore moins le premier peuple du monde, mais il se doit à lui-même, à ses intérêts vitaux, d'ambitionner le progrès dans le vrai sens du mot, et d 'amé­liorer par l 'instruction ses conditions d 'existence que beaucoup trou­vent si pénibles en raison de la lutte âpre et incessante contre une ' nature rebelle et difficile à dompter.

Du reste, la preuve est faite que ce n est pas là une ambition vaine. Le Valaisa,n ne le cède, en général, pas à l'habitant des milieux plus favorisés par la nature. A peine notre population venait-elle de sortie de sa léthargie plus apparente que réelle en matière d 'instruc­tion, à peine fut-elle stimulée par les prescriptions légales et surtout l'amour-propre qu 'excitaient les statistiques comparatives, que les progrès devinrent tangibles, continus, si bien qu 'en moins de 25 ans, ils provoquèrent la surprise, l'étonnement de nos confédérés, trop langtemps habitués, un certain nombre du moins, à considérer le Valaisan comme un être inférieur, voué sans espoir à l'obscurantisme routinier. Il est intéressant de consulter, sur ce point, les st:;ttistiques fédérales des examens de recrutement. Avec une éloquence capable de convaincre les plus sceptiques, elles nous disent que le Valais qui, les premières années de ces examens, se troutait habituellement à la queue de la liste de nos 25 Etats, est monté, monté lentement, mais sûrement l'échelle et a fini par atteindre aux degrés supérieurs, ne

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laissant plus devant lui qu'une demi-douzaine environ de rivaux. Et Dieu sait, porutant, quelle était la différence des conditions de la lutte!

Parmi les chefs d 'Instruction qui ont particulièrement droit à la reconnaissance publique pour leurs efforts intelligents et tenaces en vue de la prospérité de l'école populaire, nous n 'hésitons pas à nom­mes MM. Brioley, Roten, Chappa x et Burgener. Ce d ernier était comme obsédé de l'idéal de progrès On lui reprochait parfois de viser trop haut. Mais ne sait-on pas qu 'un bon tireur vise toujours plus haut que le but à atteindre?

Pour mettre un peu d 'ordre dans notre exposé forcément succinct, nous examinerons la situation de l 'enseigement en ce qui conceme: 1. le personnel enseignant; 2. les lois, les règlements et les arrêtés; 3. le.s programmes; 4. les manuels et le matériel scolaire; 5. le contrôle ou les ipspections; 6. enfin, le côté philanthropique ou hygiénique.

B) PERSONNEL ENSEIGNANT.

1. Situation matérielle. - De tout temps et en tous pays, l 'insti­tuteur a été modestement, souvent très misérablement rétribué. Ell ~ est parfaitement juste, la définition qu 'une revue pédagogique donnait un jour de l'instituteur: « C'est, disait-elle, un homme qui a renoncé à faire fortune ». Personne, croyons-nous, n 'y contredira.

An début du XVIIIe siècle, les Frères des Ecoles Chrétiennes, si réputés à cause de leur excellente méthode d 'enseignement, accep­taient fréquemment d'instruire les enfants des écoles paroissiale3, à raison de 20 francs par mois.

Au XIXe siècle, la situation matérielle du personnle enseignant primaire ne s 'était guère améliorée, et n 'avait rien de réjouissant, comme en témoigne une enquête faite dans toute l'étendue du terri­toire français, sur les ordres du ministre Guizot. « L'instituteur, y est­il dit, faisait tous les métiers. : il débite de la coutellerie, de la mer­cerie, de la bonneterie. A l'occasion, il se transforme en barbier, en étameur, en marchand d 'allumettes, en sabotier, en cabaretier, en laboureur ... Certains font danser des marmottes et pratiquent le mé­tier de ramoneur. L 'enfant, parfois, s 'effraye. Un vers ne dit-il pas:

Mais le maître est tout noir, et je n'ose pas rire! Le maître d'école était souvent regardé, dans la commune, sur le

mêllle pied qu'un mendiant et, entre le pâtre et lui, la préférence était pour le pâtre.

Si nous nous sommes attardé quelque peu sur la situation maté­rielle du régent, il n'y a pas encore un siècle, c'était pour procurer une petite consolation aux instituteurs.

Aujourd'hui, cette situation s 'erst améliorée; mais il s'en faut encore de beaucoup pour qu'elle soit enviable. Pour avoir des insti­tuteurs en nombre suffisant, le gouvernement français s 'est vu, il y a

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quelques années, dans l 'obliga tion d 'augmenter sensiblement les trai­tements et d 'accorder la gratuité dans les écoles normales qui, comme on le sait, sont des internats.

En Suisse, les instituteurs sont relativement mieux payés, si on s'en tient à la moyenne des traitements servis par les différents cantons. Le chiffre en varie d'un · canton à l'autre. Le Valais, malheu­reusement, vient en dernier rang et se place même assez loin derrière le peu richissime pays d 'Uri.

Nous voulons croire que les régents valaisans qui acceptent cette situation et remplissent néanmoins avec conscience leurs devoirs, ont une consolation meilleure que celle des damnés, car ils ne sont pas les seuls à être mal rétribués. Le clergé des paroisses, les magis­trats de tout ordre, les professeurs de l'enseignement secondaire ne touchen pas, eux non plus, des traitements en rapport avec leurs fonctions, leurs responsabilités et les dépenses qu 'oent exigées leurs études.

Il y a une trentaine d 'années, l 'instituteur valaisan travaillait à raison de 60 francs par mois. Il apportait à l'accomplissement de sa tâche peut-être plus de courage et de conscience que celui d'aujour­d'hui. C'était l 'âge héroïque. Peu à peu, après bien des sollicitations, bien des d émarches et maintes joutes oratoires, on a fini par admettre l'insuffisance réelle de ce tI"aitement et par entrer dans la voie des améliora tions.

Nous relaterons ces améliorations en suivant l'ordre des dates où elles se sont produites.

En 1888, l'Etat, dans le but de stimules le zèle des régents et de les maintenir plus facilement dans l'enseignement, accorda des primes d'encouragement aux plus méritants. Ces primes bénéficièrent quatre ou cinq ans plus tard d 'une augmentation sensible, en passant de 30 à 50 francs par mois pour les instituteurs et de 25 à 40 pour les insti­tutrices. Le personnel religieux, en vertu de son caractère spécial et de son manque de stabilité dans les écoles valaisannes, fut exclu de cette gratification. Les plus méritants de cette catégorie reçurent, en revanche, un tableau d 'honneur, qui n 'eut pourtant jamais la valeur d'un billet de banque pour servir au payement des dépenses inh'é­rentes à la vie quotidienne.

En 1896 et en 1908, par les lois sur le traitement du personnel enseignant, l'Etat participait aux -frais de l'instruction dont la part la plus considérable restait à la charge des communes.

En 1906 fut créée la Caisse de retraite pour instituteurs et insti­tutrices afin de les prémunir contre les suites de l 'invalidité résultant de l'âge ou de l'incapacité physique. L 'organisation de cette caisse qui se trouvait déjà en germe dans la loi du 26 mai 1902 sur l'améliora­tion de la situation matérielle du personnel enseignant, quoique im­parfaite encore à l'heure actuelle, procure néanmoins à ses bénéfi­ciaires un avantage appréciable. On vient, tout récemment p de la réorganiser sur çle nouvelles bases.)

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L'année lDOD vit l'élaboration d'une nouvelle loi SUl' l 'augmenta­tion du traitement des instituteurs, avec les primes d'àge que le regretté directeur de l'Ecole Normale, ·M. Hopfner, recommandait vive­ment de substituer aux primes d encouragement.

Cette loi fut ratifiée par la votation populaire du 26 septembre de la même année, mais à une si faible majorité (500 voix environ) que, sans les efforts énergiques du Conseil d'Etat et en particulier du Chef' du Département de l'Instruction publique, qui exercèrent une influence heureuse sur la presse et les orateurs de l'Exposition can­

.tonale de Sion, la consultation populaire eùt certainement donné un vote négatif.

Mais, à peine les instituteurs eurent-ils goùté l'adoucissement apporté à leur condition matérielle clue survint ln grande calamité de 19U avec. ses perturbations de touLes sortes. La Suisse, bien que non belUgérante, souffrit d 'une crise économique très aiguë. L<-l hausse des prix, même de ceux des denrées indispensables, prit bient6t une allure vertigineuse et les conditions d'existence devenaient d 'un jour à l'autre plus pénibles surtout pour les modestes fonctionnaires à tra.i­tement fixe, qui voyaient avec angoisse les dépenses suivre une pro­greSSIon géométrique, et les recettes une progression arithmétique. C'était l'époque des cartes autres que celles du jass.

Cette crise allait se continuer, moins grave, il est vrai, même après la guerre, et aujourd 'hui encore, nou ressentons les conséquen­ces de la terrible conflagration mondiale. Force fut donc aux institu­teurs de frapper à nouveau à la caisse de l'Etat et à celle des com­munes; car, en toute équité, il fallait mettre leur tra.itement en rap­port avec les nouvelles conditions d'existence. Nos autorités, recon­naissant la légitimité de la requète, se mirent à l 'œuvre et accordèrent une nouvelle augmentation de traitement, sans toutefois pouvoir don­·ner ce que les solliciteurs considéraient avec raison comme le mi­nimum nécessaire pour se libérer de préoccupations nuisibles à leur importante mission. C'est qu'il fallait compter avec les risques du referendum, car dans un pays aux ressources limitées, le contri­buable ne voit pas d 'un œil sympathique l'accroissement des dépenses publiques, si justifiées soient-elles . .

Au sujet de cette augmentation du traitement du personnel ensei­gnant, une opposition assez vive se manifesta dans certaines régions du canton, particulièrement dans le Haut-Valais. Aussi, M. Burgen\w, alors Chef du Département de l'Instruction, entreprit-il lui-même dans cette région une campagne de presse en faveur de la loi qui parvint à doubler le cap si dangereux du referendum.

Mais, par contre, le peuple ne ratifia point l 'allocation d'une in­demnité supplémentaire de 50 francs par mois (25 à verser par l'Etat et 25 par les communes) que le personnel enseignant se vit contraint de demander en compensation de ce que lui refusait la loi .

Sur l'initiative du Département de l'Instruction, le Conseil d'Etat sollicita du Grand Conseil un subside de 120,000 francs permettant de

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verser à chaque instituteur un modeste secours de 25 francs par mois. L'autorité législative sanctionna ce crédit, après une intervention éner­gique du Chef du Département, ce qui décida les hésitants à se rallier au projet. .

IV1alheuresement,· ce maigre seCOl'US devait, dans la suite, subir plus d 'une mutilation et, chaque année depuis, il donne lieu à des discussions, des fléchissements et des redressements, suivant l 'état de santé du l)udget.

Non content d 'arracher, c'es le mot, ce subside au Grand Conseil, le Chef de l 'Instruction publique engagea vivement les communes à verser bénévolement aux instituteurs la part de sùbside que la loi voulait leur imposer. Un certain nombre acquiescèrent à la demande et versent encore au.iourd 'hui ledit subside, avec une générosité qui mériterait c1'ètre imitée pal' des communes aux ressources plus que suffisantes.

Sa.ns doute, on dira que le Département de l'Instruction n 'a pas toujours pris l'initiative de toutes les améliorations apportées à la situation matérielle du corps enseignant primaire. Nous le reconnais­sons, et ce sont les instituteurs qui prirent les devants et présentèrent leurs revendications. 1\I1ais il faut néanmoins louer les autorités d'avoir toujours fait un accueil bienv-eiLlant à leurs demandes et d'avoir cherché à leur donner satisfaction, dans la mesure des possibilités financières de notre pays.

2. Formation prOfessionnelle. - Ici, nous abordons un champ d'activité d'un ordre plus élevé et où les différents Chefs du Départa­ment de 1 Instruction ont donné toute la mesure de leur dévouement à l'œuvre si belle de l'éducation de la jeunesse.

En pédagogues avertis qui savent que l'école vaut ce que vaut le maître, que celui-ci n'est pas un vulgaire marchand de connais­sances, mais un éducateur qui se sert de l'instruction pour donner l 'éducation, ils se sont constamment préoccupés de la formation et du perfectionnement du personnel enseignant. C'est dans ce but qu'on a toujours entouré l 'école normale d'une sollicitude spéciale, que dans de nombreuses circulaires on a prodigué aux instituteurs et aux insti­tutrices les observations, les exhortations, les directions, les appels à la dignité et à la conscience professionnelles; que dans les réunions pédagogiques pOUl' inspecteurs ou instituteurs, les allocations et les discussions roulaient sur des questions éminemment pratiques, telles que l'importance d'une bonne éducation, l'emploi des meilleures mé­thodes, l'orientation à donner à nos écoles prima.ires, leur adaptation aux us et coutumes de notre pays et à . nos conceptions religieuses, patriotiques et économiques, etc., etc. Faut-il rappeler aussi les bro­chures ou opuscules que le Département distribua gratuitement aux écoliers ou au personnel enseignant, dans l'intention de favoriser la culture du patriotisme, la lutte contre l'alcoolisme O~l l'observation de telle ou telle règle d'hygiène, l'enseignement post-scolaire, etc.?

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Enfin, n'oublions pas non plus l'organisation de cours spéciaux de perfectionnement pour l'enseignement de diverses branches trop longtemps et trop souvent négligées: le chant, la gymnastique, le dessin, l'emploi du fameux « Cours de langue française de la Suisse ro'mande » cours qui, soit dit en passant, const.itue une excellente mé­thdde pour l'étude de notre langue.

lVlalheureusement, les conditions scolaires de notre canton ne per­mettent pas, comme l'expérience ra démontré, d'en retirer tous les avantages. Il en est de ce cours comme de certaines machines agricoles très bien construites, très pratiques, mais qui, dans

o un pays fortement

accidenté n'y sont pas d'un usage facile ou commode.

En 1917, le Département de l 'Instruction exigea l'obtention d 'un certificat d'aptitude pour l'enseignement des travaux manuels dans les écoles mixtes où, jusque-là, bon nombre de personnes chargées de ce cours n 'avaient pas toujours fourni la preuve des aptitudes re­quises.

Enfin, en vue d 'une formation plus complète du personnel ensei­gnant et d 'un choix plus judicieux des candidats à l 'école norma le on décida en 1920, sauf erreur, l'adjonction d'une quatrième année d'études sous le nom de « cours de préparation »; Cette adjonction se réalisa aux écoles normales des filles; mais ne s'effectua pas dans celle Odes garçons, pour raisons diverses, dont la principale, qui sub­siste encore, est l 'extrême exigui~é des locaux.

C'est encore le souci de procurer ~LU personnel enseignant la faci­lité de compléter sa formation professionnelle, que l'Etat mit à '3a sa disposition, par ses subsides, des bibliothèques de district, dont les plus anciennes, celles de Sion-Hérens, St-Maurice-Monthey, Conthey et Sierre remontent aux premières années qui suivirent l'entrée en vi­gueur de la loi de 1873, qu'il rendit obligatoires WB conférences de district pour instituteurs à raison de deux par an nombre qu'on ré­(luisit en 1888 ou 89 à 1 pour ne pas trop multiplier les congés, vu la courte durée de l'année scolaire et qu 'il augmenta progressivement la durée des écoles normales qui, depuis leur réorganisation en 1873, passa, successivement de 6 mois par an à 7 ou 8 mois, puis, en 1892, à 10 mois, avec l'adjonction en 1903 d 'une troisième année, ce qui consti­tuait certes aussi une prolongation.

Là ne s 'arrêta pas ce beau zèle pour la formation de l'instituteur. Pour le rendre plus capable de donner à notre jeunesse les connais­sances agricoles dont elle aura plus tard un si grand besoin, on intro­oduisit dans la loi du 17 mai 1919 suivie du décret du 6 mai suivant, l'obligation pour les futurs régents ou régentes de suivre à Château­neuf, à ° des conditions avantageuses, des cours pratiques et théori­ques donnés par d'éminents professeurs. Ces eours ont été suivis avec intérêt et profit.

L'Etat n'avait pourtant pas attendu jusqu'à ces dernières années pour encourager l'enseignement agricole. Déjà le 15 décembre 1880, il

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prenait un arrêté promulguant le décret voté par le Grand Conseil sur l'établissement de pépinières scolaires et l'organisation de COUl'S d 'arboriculture et de viticulture à l'Ecole normale des garçons. Il va sa ns dire qu'en ce qui concerne les Ecoles normales de filles, l 'ensei­gnement ménager et l'économie domestique ont eu les honneurs de la même sollicitude de la part de l 'autorité compétente.

C) LOIS, RÈGLEMENTS, ARRÊTÉS, CIRCULAIRES, etc.

Une œuvre telle que l 'éducation physique, intellectuelle et mOl'ale de tout un peuple ne s'accomplit pas sans une intervention incessante du législateur. Il faut, en effet, un grand nombre de règles pour pré­sider à un service aussi considérable. De plus, l 'organisation de l'en­seignement simplement primaire est chose si complexe que le légis-111teur ne peut pas l'achever en une fois. Il doit y revenir à plusieurs reprises en profitant chaque fois des expériences faites, en tenant compte des besoins nouveaux. Rappelons à ce sujet que le législateur, chez nous le Grand Conseil, ne peut, en général, qu'établir les prici­pes, poser les règles générales. Il appar~ient ensuite au pouvoir exé­cutif, au Conseil d 'Etat. et spécialement au Département de °l'IIi.struc­tion publique, de régler les détails d 'exécution; c'est l'objet propre des décrets, des arrêtés et des circulaires, ces dernières renfermant les commentaires des lois, décrets ou arrêtés.

L'Etat ayant le droit et le devoir de protéger les enfants contre l'incurie des parents et étant, de plus, le protecteur des intérêts géné­raux de la société, peut et doit prendre des mesures pour que tous les citoyens puissent connaître leurs droits et leurs devoirs, acquérir les connaissances n écessaires à la vie pratique. De là vient que l'école a été déclarée obligatoire dans beaucoup de pays.

En Valais, cette obligation fut inscrite clans la première loi sur l'instruction primaire, en 1828, et concernait tous les enfants de 7 à 14 ans. Malheureusement, l'exécution de cette loi laissa beaucoup à désirer et la situation ne s 'améliora guère avant 1848. La prériode comprise entre 1848 eto1873 marque à peine un acheminement vers une amélioration générale. Ce n 'est qu 'en 1873 que, grâce à l'activité intel­ligente de M. Henri Bioley, parut une loi vraiment sérieuse, qui réor­ganisait complètement l'instruction primaire et la faisait sortir de son état embryonnaire.

Cette loi présentait des avantages considérables: augmentation du traitement des instituteurs (60 fI'. par mois); prolongation de la durée des écoles, durée qui jusque-là atteignait une moyenne de 5 mois 11 jours; participation de l'Etat aux frais d'entretien des écoles pri­maires supérieures ou écoles moyennes; ouverture du cours de répé­tition pour les jeunes gens ayant quitté l 'école primaire, création d'une Ecole normale fortement organisée. Sans être à la hauteur des exi­gences de l'époque, la nouvelle loi constituait néanmoins un grand pas dans la voie du progèes. Si on ne pouvait faire davantage, c'est

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qu 'il fallait conmpter avec les résistances qu'on allait rencontrer dans la lutte contre la routine et les préjug'és, Il était nécessaire d'avancer lentement pour aller plus sùrement.

Un règlement pour les écoles primaires daté du 24 octobre 1874 et ratifié par le Grand Conseil le 25 novembre suivant contenait une application de la loi, un certaÎl) nombre de prescriptions concernant l'organisation des écoles, les locaux et le mobilier scolaires, les devoirs du personnel enseignant et des commissions d'école, les attributions des inspecteur, les conférences d instituteurs, les bibliothèques scolai­res, le sconditions d'admission aux écoles nomales, l'attribution des diplômes d'enseignement, etc., etc. Un , peu plus tard, en 187o, par un arrêté du 23 octobre, le Conseil d 'Etat fixait l'organisation des cours complémentaires. En 1880, par l'arrêté du lG juillet, il instituait les leçons préparatoires aux examens des recrues, afin d'assurer à notre canton un rang plus honorable dans l'échelle de la statistique fédé­rale.

Quelques années après, en 1888, on stimula la préparation aux examens du recrutement par l'institution d 'un examen préparatoire qui devait, en outre, initier les recrues aux interrogatoires des experts et leur, signaler ies branches en souffrance pour lesquelles on requé­rait de leur part un effort plus énergique.

Mentionnons encore, pour être complet, l'arrêté de 1889 introdui­sant le livret scolaire afin d'assurer une meilleure fréquentation de l'école, et celui de 1903 concernant les inspecteurs scolaires .avec la dé­termination de leurs arrondissements respectifs et la fixation de leurs vacations et de leurs traitements. Nous voici maintenant à la loi de 1907, actuellement encore en vigueur, qui constitue un pas nouveau et important dans la voie du progrès. Elle renferme, en effet, bon nombre de dispositions nouvelles et particulièrement heureuses, car 1. elle règlemente l'école enfantine, qui permet de communiquer aux tout jeunes enfants quelques notions utiles et de décharger les pa­rents d'une surveillance que leurs occupations rendent souvent diffi­cile ou impossible; 2. elle impose le dédoublement des classes trop nombreuses qui sont un obstacle sérieux aux progrès des élèves; 3. elle introduit les visites sanitaires, appelées à réaliser d'utiles transformations dans la construction, l'ameublement et l'entretien des salles ou des maisons d'école et surtout à prémunir contre le danger de propagation des maladies contagieuses; 4. elle établit des pénalités plus sévères pour assurer une meilleure fréquentation de l'école et sauvegarder davantage l'autorité de l'instituteur; 5. elle augmente la durée des cours de répétition; G. elle institue des école d'applications annexées aux écoles normales afin de donner au futur personnel ensei­gnant une formation plus pratique; 7. elle accorde une place impor­tante à l'enseignement ménager, si nécessaire aux futures mères de famille; 8. enfin, elle crée une commission cantonale d'enseignement primair~ où les inspecteurs, les écoles normales et le personnel ensei-

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gnant sont représentés. Cette commission possède des attributions inté­ressantes comme celles de donner son préavis au Chef du Département dans les questions scolaires, d examiner les manuels et les program­mes, d 'inspecter les écoles normales, de faire subir les examens d'ad­mission à ces écoles, Cl insi que ceux de sortie.

Les écoles normales, dont l'organisation venait d 'être déterminée par la loi de 1907, eurent leur règlement revisé pa,r le Conseil d'Etat en 1908 et approuvé par le Grand Conseil dans sa séance du 12 mars 1909. Ce règlement contient des dispositions très pratiques concernant les conditions d 'admission, les examens pour l'obtention des différents brevets, l 'organisation de l 'école d 'application, etc.

En 1910 parut le règlement sur l'enseignement des -anormaux, ces enfants si dignes d 'intérêt, et qui rend déjà d'excellents servic.es dans plusieur communes.

Enfin, en 1924, sauf erreur, le Département eut à envisager la ré­\ ision partielle ou totale de la loi de 1907, car une expérience d'une quinza.ine d'années avait démontré l'opportunité de rhodifier certaines dispositions. Le Grand Conseil, sait:i du pro.iet, décida de procéder à une révision dans un avenir plus ou moins rapproché. La préparation de la nouvelle loi sera le travail de notre dévoué et compétent Chef actuel du Département de l'Instruction, ~/I. V\Talpen. Nous sommes certain que la loi qui sortira de ses mains réalisera de nouvea'-:lx progrès encore.

De cet exposé, il ressort manifestement que les deux lois scolaires de 1873 et de 1907 forment deux monuments qui font le plus grand honneul' à leurs au teUl 's, MM. Bioley et Burgener.

D) PROGRAMMES OU PLANS D'ÉTUDES Pal' programmes ou plans d'études, on désigne les matières à en­

seigner et leur répartition entre les différents cours. Sur ce point, les instituteurs ne sont et ne peuvent être abandonnés à leur propre initiéltive. L autorité supérieure CI. seule compétence poUl' régler les études des divers ordres d 'enseignement et déterminer avec précision ce qui doit ètre enseigné.

Nous ne .lloulons point roconter ici l'histoire détaillée des pro­grammes de l'école primaire en Valu is depuis l'entrée en vigueur de la loi de 1828. Il ne faudrait pas s'imagineI' qu'en ce qui regarde les matières principales: la religion, la langue maternelle, le calcul, les programmes actuels diffèrent considérablement de ceux qui furent en usage il y a près d 'un siècle, ou même avant.

On, les a simplement complétés par l 'ad.ionction cle certaines bran­ches qu'on avait tort de négliger autrefois et que plusieur considèrent encore aujourd'hui comme plus ou moins accessoires. Tout homme, en possession de quelques notions de pédagogie, admet sans peine que l 'histoire, la géographie, le dessin, le chant, la gymnastique, qui n'entrèreut que bien tard dans nos programmes, remplissent un rôle éducatif très important.

La gymnastique ou la culture physique se rattache comme partie

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intégrante à l 'éducation complète, qui poursuit la perfection de l'â,me et du corps, selon la définition de Platon; le chant et l'histoire dév e­loppent les sentiments élevés et exercent une ifluence moralisatrice incontestable; le dessin 'et la géographie cultivent le goût esthétique, l 'amour de la nature, sans compter les services précieux qu 'ils ren­dent dans la vie pratique, spécialement dans l'industrie et le corn· merce.

Si aujourd'hui, on peut reprocher û,ux programmes leur trop vaste étendue, c'est moins à cause des matières qu 'ils comportent que de la durée trop restreinte de la scolarité et de la vague de sensualisme qui envahit depuis quelque temps les divers milieux sociaux, sensua­lisme qui craint l'effort, multiplie les distractions de toutes sortes, augmente le l~ombre des congés scolaires et prolonge les vacances.

De ces programmes, réputés surchargés, on ne pourrait guère retrancher quelque chose sans les mutiler au point de les rendre incomplets. Du reste, les maîtres actifs et méthodiques qui, chaque année , à la rentrée des classes, s 'occupent de faire une répartition mensuelle et judicieuse de leur programme suivant le degré d'avance­ment de leurs élèves, parviennet t.outjours, l'expérience en fait foi, à le parcourir d'une façon assez approfondie.

Les différents programmes qui, depuis cent ans, ont vu le jour, ont tous été élaborés à la suite de l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi scolaire. A chaque changement de la loi correspondait une réorga­nisation du plan d 'études.

C'est 'dire que notre plan actuel date de l 'application de la loi de 1907. Au précédent, on ajouta le dessin, l 'enseignement menagel·. Par une impulsion vigoureuse, on chercha à populariser l'enseigne­ment du chant, de la gymnastique et du dessin, branches trop fré­quemment négligées parce qu'elles ne figuraient pas aux examens du recrutement.

Pour en rendre l 'enseignement plus profitable, on organisa, au moins pour le chant et la gymnastique, des cours de perfectionnement en faveur des instituteurs et on confia la direction de ces cours à des spécialistes de valeur.

Pour s'assurer de l'application des directions données, le Dépar­tement de l'Instruction chargea des personnes qualifiées de procéder à des inspections régulières, avec mission de lui adresser un rapport détaillé sur les résultats obtenus. Contre les négligents et les récal­citrants, on pi'it des sanctions qui produisirent généralement un effet salutaire.

Les cours de répétition, eux aussi, bénéficièrent de la sollicitude du Chef de l'Instruction et reçurent une orientation plus en harmonie avec les besoins futurs des jeunes gens astreints à les fréquenter .. Trop longtemps, ces cours ne consist.aient qu'en d 'insipides et en­nuyeuses répétitions, en un chauffage hâtif en vue des e~amens de recrutement où la conquête des meilleures notes était le but exclusif des efforts du maître et çles élèves. Depuis la suppression de ces exa~

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mens, on est délivré de la hantise des statistiques et on peut s 'occuper plus sérieusement de la formation intellectuelle et surtout morale du jeune homme. Aussi le nouveau programme réserve-t-il une large part à la sociologie, à la vie économique, à l'agriculture, à l'hygiène, aux connaissances civiques, etc.

Nous regrettons que .certains instituteurs ne se conforment pas suffisamment à ce programme et continuent la routine.

Les écoles normales virent aussi, lors de l'adjonction cl 'une troi­sième année d 'études, leur programme prendre une extension impor­tante, au point de se mettre au niveau du programme de la plupart des autres cantons où la formation des futurs instituteurs dure 4 ans et même plus. Aussi pour le parcourir faut-il aux normaliens valai­sans une somme de travail peu commune. Heureusement que l'in­ternat favorise singulièrement ce travail intensif.

Concluons ce paragraphe en constatant que dans l'élaboration d.e ces divers programmes, on pensait avec raison qu'il y a tout à gagmH' pour la religion et les mœurs, ainsi 'Iue pOUl' les arts et l'industrie à étendre les bornes de l'instruction populaire, et que le peuple ne peut être conservé ou ramené à la foi et aux vertus dont elle est le principe que pa.r un degré supérieur de développement de ses facultés intel­lectuelles et un accroissement d'instruction.

E) MATÉRIEL SCOLAIRE. Ce que le corps est à l'âme, la maison d'école, ses dépendances et

son matériel le sont à l'école elle-même. Sans doute, il arrive de ren­contrer une intelligence puissa.nte dans un corps débile, une école bien tenue dans un triste local, mais c'est là l'exception. La règle générale est: une âme saine dans un corps sain, et aussi la bonne école dans un loca.l convenable. Chacun sait, en effet, que la santé, le bien-être des élèves et du maître, aussi bien que le résultat définitif de leurs efforts dépendent bea.ucoup du local et de l'outillage mis à leur disposition. .

Malheureusement, on ne se préoccupe pas assez dans certaines communes de la nécessité d 'une bonne organisation matérielle des écoles. Que de locaux mal situés, avec un voisinage bruyant, malpropre et parfois peu moral , des salles insuffisamment éclairées ou trop pe'­tites, un mobilier antédiluvien! Nombre de localités, au contraire, ont réalisé en ces 50 dernières années des progrès louables; leurs mai­sons d 'école, sans ressembler à des palais, sont avenantes et remplis­sent toutes les conditions hygiéniques et pédagogiques. Ce qu'elles ont peut-être trop négligé, c'est la: décoration extérieure et surtout inté­rieure, qui contribua non seulement à en rendre le séjour plus agréable, mais à développer le goùt et l'amour du beau, la délicatesse des sen­timents, le respect des choses et le souci de la propreté.

Pour encourager la construction d 'écoles confortablement aména­gées, le Département usa de circulaires, de distribution d'opuscules renfermant des notices, des dessins; des plans aux proportions har­monieuses.

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POUl' remédier aux inconvénients que présentent encore beau­coup de bancs d'école, on chargea M. le Docteur Ducrey d établir U~1 modèle réunissant toutes les conditions. désirables. M. Ducrey pre­senta un type qui donna pleine sRtisfaction et qui reçut le nom de « . banc valaisan ». Un modèle en est déposé au musée scolaire. Ce banc se trouve maintenant dans maint.es éC9les et bénéficie d'un sub­side de l'Etat. Seulement, il est à désirer qu'on exige des menuisiers à qui 'on passe une commande de co meuble, l'exactitude et les soins voulus dans l'exécution du travail, ce qui n'est pas toujours le cas.

Puisque nous venons de parler du musée scolaire, disons qu'il dat \ de l'Exposition cantonale de 1909 et qu'à cette occasion, le Départe­ment de l'Instruction fit l'acquisition de bon nombre d 'objets, de collec­tions dans le but de suggérer au personnel enseignant, a ux autorités scolaires, l'idée de l'organisation clans leurs communes respectives de petits musées renfermant les objets propres à rendre l'enseignement plus intuitif et, pal' conséquent, plus fructueux.

Passons maintena.nt à une autre partie du matériel· scola.ire, aux manuels.

Il est de la plus haute importance de mettre entre les mains des élèves des livres réellement pratiques, méthodiques et accessibles à ieu!' intelligence, disons même qu'ils doivent être attrayants. Un livre qui n 'est pas compris ou qui ne l'est qu'avec effort engendre l'ennui, le dégoût, ne pénètre pas l'àme, ne l'effleure même pas; ses plus _ beaux enseignements glissent comme SUl' une surface imperméable.

N'est-ce pas le secret de l'indifférence déplorable de beaucoup de gens pour les excellents ouvrages que les bibliothèques mettent à leur disposition? Cette indifférence prend souvent sa source dans les livres inintelligibles ou souverainement ennuyeux qu 'ils ont maniés à l'école. Aussi, la question si importante des manuels n'a-t-elle pus échappé à la sollicitude du Département de l'Instruction, qui a cons­tamment veillé à leur bon choix, consultant, à cet effet, des hommes d'expérience, retenant les critiques ou les observations. C'est ainsi qu'on a procédé depuis quelques années, à la révision de presque tous les classiques: livre de lecture, arithmétique, histoire, chant, etc. L'expérience a démontré qu'en général les nouveaux livres possèdent les qualités désirables. Evidemment aucun, parmi eux, n 'atteint la perfection, qui n'est pas de ce mondl3. Il n'y a que le « Cours de langue» qui n'ait pas répondu à ce qu'on en attendait. Jous avons, à ce sujet, exprimé notre opinion plus haut. Espérons que le manlll~ l dont on étudie l'introduction, donnera plus de satisfaction; espérons aussi que le « Cours d 'instruction civique », dont la rédaction a été confiée à IVI. le Dr et Inspecteur lVlangisch, ne tardera pas trop à fail.'e son apparition. La personnalité de l 'auteur nous est un garant que cet ouvrage sera accueilli favorablement, et qu'il fera excellente figure parmi ses frères les autres manuels.

A propos de livres, nous ne voudrions pas passer sous silence ~es efforts souvent renouvelés du Département pour arriver à l'unifor~

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misation. Plus d 'une fois, il dut lutter contl'e la tendance à l'intro­duction de livres qui ne figuraient pas sur la liste officielle. Dans le choix des manuels classiques, on ue peut pas, pour des raisons d'éco­nomie et de méthode, laisser toute licence. au personnel enseignant ou aux autorités communales; car bientôt, il y aurait pour une même brancb.e autant de livres différents que de maîtres dont les goûts et les appréciations sont si divers. Sur ce point, le personnel enseignant (lait donc faire abstraction de ses préférences. Du reste, ce n'est pas le livre qui fait le maître; le manuel reste toujours un outil et rien de plus.

Nous ne prétendons pas que l'instituteur n 'ait absolUluent rien à voir dans le choix èles livres. Aux prises avec les difficultés de l'en­seignement, nul mieux que lui ne peut savoir ce qu 'il convient d'adopter. C'est pour ce motif que, lors de la réunion générale de la Société Valaisanne d'Education à Martigny, en 1924, on acquiesça à la demande du personnel enseignant qui désirait que dorénavant on le consultât sur 1 introduction d 'un nouveau manuel dans les écoles primaires. Cette mesure empêchera, drillS la suite, bien des critiques.

Nous allions presque oublier de parler du projet conçu, il y a quatre ou cinq ans, de construire une nouvelle école normale. On donnait comme motifs, d 'abord l'insuffisance manifeste des locaux actuels qui, de plus, ne répondent plus, et de loin, aux exigences mo­dernes, ensuite la quasi nécessité pour le Collège de Sion et l'Ecole industrielle supérieure, d 'avoir un internat que la population du centre du Valais réclame depuis longtemps. L::t construction projetée donnait satisfaction à cette demande. Le Départ.ement de l 'Instruction fit dres­ser des plans et des devis, puis soumit le projet ·au Grand Conseil qui l 'adopta en votant les crédits nécessaires (environ un demi- million). Malheureusement, notre canton venait d'entrer dans l'ère des déficits budgétaires et on renonça, pour le moment du moins, à présenter la décision législative à la ratification populaire.

Espérons que l'amélioration des conditions financières permettra dans un avenir assez rapproché la réalisation de cette ' œuvre de progrès. Nous comptons pour cela SUl' la sagacité et l'énergie de notre distingué chef actuel du Département.

F) MESURES PHILANTHROPIQUES. Les autorités supérieures de notre canton se sont toujours inté­

ressées activement aux œuvres philanthropiques, spécialement à celles dont la pratique est possible déjà à l'école primaire. Témoins les efforts déjà tentés pour encourager et aider par des subsides 'l'œuvre des soupes scolaires, l'épargne et les mutualités, les cours pour enfants anormaux, etc.

L'œuvre des soupes scolaires, encouragée spécialement par circu­laire en date de 18::10 et inaugurée pour la première fois à Loèche, a a pour but de faciliter et de rendre plus profitable la fréquentation de l'école à certains enfants. Personne, en effet, n'ignore qu'en Valais, on rencontre ' beauco'up d'habitations ou de groupes d'habitations très

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disséminés et parfois fort distants de l'école. De plus, les communica­tions y offrent souvent, du moins en hiver, des difficultés sérieuses. Il en ~'ésulte qu 'un certain nombre d'enfants se trouvent dans l 'alter­native ou de manquer fr équemment une demi-journée de classe ou de n 'avoir pas une repas chaud à midi. Puis, combien y en a-t-il , même parmi ceux qui peuvent rentrer à la maison pour les repas, qui, en raison de l 'indigence des parents, reçoivent une nourriture

tout à fait insuffisante? C'est pour remédier, autant que possible, à cette pénible situation

qu 'en bien des endroits on a établi les soupes scolaires, destinées à

fournir un repas chaud à l'heure de midi. Cette œuvre qui prit naissance en Valais vers 1869, ne se développa

sérieusement qu 'à partir de 1905 ou 1906, gràce aux encouragements et aux subsides de l'Etat.

L'épargne scolaire reçut maintes fois aussi les encouragements du Chef de l'Instruction, particulièrement dans les années 1911, 1912 et les suivantes. La Banque cantonale, désireuse de seconde.r cette belle œuvre, se prêta complaisamment à une organisation extrêmement simple, par l'introduction des cartes de timbres-poste. Malheureuse­ment, nous constatons que, sauf de rares ex.ceptions, les efforts du personnel enseignant n on pas toujours répondu au d~sir des auto­Tités. Il serait pourtant regrettable, pOUT ne pas dire honteux, de voir le Valais se laisser distancer considérablement par les autres cantons dans une question aussi importante que celle de la pratique d 'un e

sage économie. Le 24. septembre 1924, le peuple valaisan adopta. le décret du Grand

Conseil du 15 mai précédent sur le subventionnement des caisses d 'as­surance infantile, en cas de maladie. Ce fut là une décision très

louable. Dans les cas d'assurance organisée obligatoirement par les com-

munes, l'Etat participe aux frais à raison de 1 fI'. 20 par an et par enfant assuré; quand les mutualités ne sont organisées que facul­tativement, sa participation ne se monte qu'à 1 fI'. par enfant.

Nous avons déjà dit plus haut que la loi de 1907 prévoit l'Ol'ga­nisation de cours spéciaux pour anormaux. Ces cours, qui fonctionnent dans l'une ou l'autre localité, jouissent aussi de la bienveillance du

D épartemen t. Faut-il, enfin, rappeler la fondation en 1~24 de la « Société valai-

sanne d'Education pour les institutrices » dans le but de défendre les in térêts légitimes du sexe faible?

Rappelons encore, pour être complet, la distribution en 1895, par les soins du Département, d'un mRnuel de tempérance et la fonda­tion en la même année d'une caisse de décès pour les instituteurs, association mutuelle et volontaire pour accorder, en cas de décès, un secours à la famille de l'instituteur ou à ses ayants-droit.

G) CONTROLE DES INSPECTIONS. Les lois et règlements ne donnent de bons résultats ' que si on les

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observe fidèlement. Or, pour assurer cette observation,il faut un contrôle. C'est dans ce but qu 'on a étahli des inspecteurs et des com­missions scolaires.

Nous avons déjà dit un mot de la commission cantonale d'ensei­gnement primaire, ainsi que des inspecteurs spéciaux pour le chant, la gymnastique, les travaux manuels, l'hygiène scolaire; nous n'y reviendrons donc pas.

Créés par la loi de 1873, les inspecteurs proprement dits visitent régulièrement les écoles de leurs arrondissements respectifs et en font rapport au Département de l'Instruction. Pour stimuler davan­tage les efforts des élèves et des maîtres, le Département prescrivit en 1920 ou 21 aux inspecteurs une troisième visite annuelle. Pour des raisons économiques, on dut, deux ou trois ans après, laisser cette visite de côté.

Néanmoins, suivant une décision prise tout dernièrement (automne de 1925), les inspecteurs ont la faculté de faire plus de deux visites dans la même école, s 'ils le jugent nécessaire ou utile.

Les examens d'émancipation rendus obligatoires par décret du 28 mars 1892; les examens prépatatoires au recrutement établies en 1889; les examens de clôture des écoles primaires (1874) et des cours de répétition témoignent également du souci constant de l'autorité supérieure d 'assurer à nos écoles une marche régulière et fructueuse.

En vertu de l'article 67 du règlement du 24 octobre 1874, les inspec­teurs se réunissent une fois par an en conférence, sous la présidence du Chef d 'Instruction, pour traiter de questions relatives à l 'enseigne­ment ou à l'éducation.

Comme les expositions scolaires constituent aussi une sorte de contrôle qui permet de se rendre compte de l'organisation de l'ensei­gnement, de la marche des études, des résultats obtenus, nous rap­pellerons brièvement celles auxquelles le Valais a participé ces cin­quante dernières années.

Vient d 'abord l'Exposition de Zurich, en 1883. Notre canton y en­voya la collection complète des classiques obligatoires; un groupe de cartes murales, l'état de notre pays aux différentes époques de son histoire avec illustations de M. Levrat-Girard de Martigny; des plans de maisons d'école de la montagne et de la plaine et enfin 4 photo­graphies d'hommes qui ont rendu des services éminents à l'instruc­tiop de notre canton: ivlM. Berchtold, chanoine, l'auteur de la première loi sur l'instruction de 1828; Henzen, préfet des études au collège de Sion et membre du Conseil de l'Instruction publique; Henri Brioley, dont le nom a déjà été rappelé dans le courant de cette notice, et l'inspecteur Lamon, qui pendant plus cle 30 ans a consacré ses bril­lantes qualités d'éducateur au bien de notre pays.

Puis l'Exposition de Genève en 1896, où les travaux valaisans se firent remarquer, au témoignage d 'une revue pédagogique d'un can­ton voisin, par leur netteté, leur ordre. On regretta seulement l'ab­sence d 'un aperçu de procédés pédagogiques. Il faut dire, à notre

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décharge, que la préparation à cette exposition se fit hâtivement et manqua d'organisation.

Enfin, ce fut le tour de l'Exposition de Sion, en 1909, de recevoir des travaux d 'école. Dans l 'ensemble, ces travaux produisirent une impression très favorable et témoignèrent de l 'habileté et du dévoue­ment du personnel enseignant. Ici encore, le temps d 'une préparation sérieuse fit défaut, puisqu'on avisa les instituteurs et les institutrices d'avoir à songer à cette exposition alors que la moitié de l 'année sco­laire était déjà écoulée.

H) CONCLUSION. Voilà, en résumé, l'œuvre accomplie dans le domaine exclusive­

ment primaire durant ce dernier demi-siècle. Nous n'avons rien dit des écoles moyennes, industrielles, profes­

sionnelles ou autres qui se rattachent a ussi au degré primaire. Si nous sommes resté dans les limites de l'école primaire proprement dite, et des écoles normales qui en préparent le personnel enseignant, c'est que nous nous sentions plus à l'aise clans un milieu où s 'est écoulée déjà une bonne partie . de notre vie active.

Dans cet aperçu restreint, nous pouvons avoir oublié certains faits , mais la mémoire de beaucoup de nos lecteurs y suppléera. Ce qui y est relaté suffit largement, nous semble-t-il, à donner une idée de l 'a cti­vité déployée par nos autorités en matiè~re d 'instruction, d 'autant plus qu elles avaient encore, en même temps, à pourvoir aUx améliorations de l'enseignement secondaire. Les résultats de cette activité consti­tuent une tâche magnifique. Aussi les ouvriers qui, de près ou de loin y ont collaboré, méritent-ils la reconnaisséwce du pays tout entier. Seulement, il est juste de reconnaître que le rôle de certains hommes a été dans cette œuvre particullèrement utile , disons brillant.

En dehors des différents chefs remarquables qui se sont succédé au Département de l'Instruction depuis cinquante ans, les Henri Bio­ley, les Roten, les Chappaz, les Rey, les Burgener, il convient de nommer avec une reconnaissance émue MM. Hopfner, directeur émé­rite de l'Ecole normale pendant près de vingt ans; Lamon et P. Pignat, l'un et l'autre les aides et les conseillerb écoutés des chefs de départe­ment sous lesquels ils ont travaillé si longtemps. Enfin, nous devons rappeler aussi ceux qui ont dirigé d'une façon particulièrement dis­tinguée la Société valaisanne d'Education: MM. les chanoines Nan~ termod, Burnier et Delaloye. Tous ces hommes ont bien mérité d e la patrie. Beaucoup parmi eux nous ont dé.ià quittés en nous passant le flambeau; à nous qui le tenons en ce moment de lui maintenir son éclat et de ·le remettre un jour plus yif et plus brillant à ceux qui nous suivront. .

Puisse ce flambeau ne jamais s 'éteindre et s 'alimenter constam­ment aux sources de la foi religieuse, ce fondement de toute civili­sation et de tout progrès véritable.

C'est là le v~u le plus sincèl'e et le plus arclent que nous faisons pour notre cher Valais.

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