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49me Année No 13 31 Décembre 1930 Dt LA Soejété d - L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire Abonnement annuel: Fr. 4.50 Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé. partement de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36 ,

L'Ecole primaire, 31 décembre 1930

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 décembre 1930

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i e du Valais

Capital et Réserves: Fr. 8.425.000 Frs

Bilans: 1917: 25 millions; 1920: 38 millions; 1925: 51 millions; 1928: 58 millions.

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Comptoirs à Montana, à Sallv,an ·et à Champéry, Repré­sentants à Vissoie, Lens, Ayetnt, Gr.imi,s'llat, Evolène, 81a­vièse, St-Martin, Hérémence, V'ex, Conthey, Nendaz, Air­clon, Cha.moson, Leytron, Saxon, Fully, Bagnes, Orsièr8S,

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il LAUSANNE, ~1"NTRElJX (Place de la Paix) et VEVEY.

49me Année No 13 31 Décembre 1930

ORQ~l1Jl1 Dt LA

Soejété vaJai~aQt]e ~ d -édu~·atjo.n·

L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

Abonnement annuel: Fr. 4.50

Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à M. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Dé.

partement de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont reçues exclusivement par PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

Rue de Lausanne 4 - Téléphone 2.36

,

Page 2: L'Ecole primaire, 31 décembre 1930

les dangers de la contagion en hiver.

Pendant les mois d'hiver, l'instituteur est plus

qU{' jamais exposé à la contagion. Nous connaissons

un cas où un éléve, fortement refroidi, avait couta­

nlÏné la moitié de . la classe, y cOlllpris le lllaître.

Or. le meilleur pI'év(l\ntif des ll1aladies contagieu­

ses est le

rORMITROL. Les pastilles de FOl'mitrol, en fondant dans la

bouche, d'égagent de la Fornlaldéhyde; celle-ci détruit

les hacilles qui s'introduisent dans la cavité buccale et

soutient ainsi l'organislne dans sa lutte contre la ma­

ladie.

Le F 01'111 it 1'01 contient, conuue substance active,

0,01 gr, de FOrl11aldéhyde par pastille et constitue un

excellent désinfectant interne.

Echantillon· et littérature sur demande par

Dr A. WANDER S. A., BERN·E. ~ ~.

49me Année No 13 31 Décembre 1930

l~ÉCOlE PR~IAnIE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

SOMlVIAIRE: Sur le seuil de ran nouveau. - <Conférences 'lJédagogi­<ques. _ ,Protocole ,de la S. V. E. - Des examens. - Chroni,que de l 'Union. - Je prépar e m,a dasse. - En ,glanat. - Le calcul au degré moyen. - NOS PAGES. - ,La nouvelle -carte mur,ale du Valais. - IDiv ers.

Sur le seu il de l'An nouveau

Fidèle à son ancienne coutulue, la Rédaction de l'Ecole pl'l­Dlaire offre au début de la nouvelle année 'à ses dignes et synl­pathiques abonnés l'expression de ses v-œux et de ses souhaits. D'ailleurs, les liens de franche et cordiale confraternité qui l'atta­chent là ses lecteurs ne lui pennettent pas de négliger ce devoir qu'elle considère con1111e aussi Ïlnpérieuse que sacré.

Elle s'en acquitte avec d 'autant plus d'en1presse111ent qu'elle sait par une longue expérience combien ont besoin des secours -du Ciel ceux qui se vouent sans r-éserve là l 'œuvre aussi difficile qu'éminente de l'instruction et de l',éducation de la jeunesse, espoir de la famille , de la patrie et de l 'Eglise.

S'il n 'est pas de fonctions plus nobles , plus n1éritoires que celles d 'éducateurs du jeune âge, il n'en est pas non plus qui de­n1andent plus de patience, plus d 'abnégation et, par suite, plus de secours. La vie de l'instituteur n 'est qu'une lutte sans trêve ni merci. N'est-il pas là chaque ilnstant de la journée aux prises avec l'ignorance, la Mgèreté, la turbulence, souvent le n1auvais vouloir , les passions naissantes d 'une jeunesse sans n10dération, sans pru­dence .ni prévoyance ?

A cette lutte incessante viennent parfois s'ajouter les vicissi­tudes, les soucis, les ennuis, les troubles inhérents :à la pauvre hu­u1anité.

On se sent alors disposé à se Cl'oire les plus n1isérables des 1110rtels. Quel courage! Quelle générosité ne faut-il pas pour ne pas se laisser aller à la défaillance, ,à l 'abattelnent !

Il est vrai que ces perplexités ne sont que n10nlenta.nées; Inais quelque courtes qu'elles soient, on les subit et on en triOlnphe par la grâce de 'Celui qui ,éclaire tout ihon1ln-e venant en ce Inonde. Après tout, ces 1110111ents Ine sont que des nuages plus ou 1110ins épais qui dérobent n10111el1Îanènent là nos regards troublés la su­blimité de nos fonctions et les brillantes clartés d'un ciel qui sera un jour 110tre récOlllpense.

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Aussi, ,dès que notre âme est rassérénée, le souvenir du bien que nous, repando~s autour de Inous, les services signalés que nous rendons 'a la falnllle, à la -saociété, à la religion, relève aussitôt notre courage, et nous nous relnettons à l'œuvre avec une nouvelle arde~r et une plus g~'ande générosité en savourant les suaves con­solatIOns de la conSCIence du devoir accOlnpli.

. . ·Ce s?nt ces consolations que procure la fidélité à la tâche pro-fes,sIOnnell~, quelle qu'elle soit, qui sont au non1bre des vœux qu en ternllnant nous renouvelons à tous nos abonnés .

CONFÉRENCES DES INSTITUTEURS

District d'Entremont

~1M . les ~nstitut~urs du District sont avisés que la Conférence annuelle se tIendr~ la LJDDE.S, le 22 janvier prochain, là 10 heu­r,es: Il,, ser~, ?rga~Isé ,un . s~rvice de. transport avec départ de la gal e d Orslel es des l arnvee du traIn de 9 heures.

District de Conthey , ~e P~rsonn,el e~seignant du District de Conthey est prié

d as.slst~r 'a la CO,nference annuelle qui aura lieu là VETROZ, le 29 JanvIer 1931, 'a 9 heures, à la .Maison d '-école. La séance sera précédée de l'offic.e divin qui sera oélébré à 8 h. 30.

istrict de Martigny Il est rappelé que la Conférence a lieu le 17 janvier 1931 , Revenant sur le con1n1uniqué qui a paru dans le dernier nu­

I~éro de l'Ecole ~rim(lire, .il est fait remarquer que MM. les ins­t~tuteurs ~ont :t:nes de traIter leur sujet sous forme de pl'épCll'':l-­fzan de classe etendue. De sorte que le point No 2 du comnluni­qué du ~5 ~éceI:1bre devient sans objet. Le travail ne sera pas lu par les 111teresses. Quelques instituteurs seront appelés là donner une leçon pratique à des élèves .

Cours éléJllentrlÏre: La COlnmune. Cours 1110yen : Généralités sur le Valais. Cours supérieul' : Lecture de la carte physique de la Suisse

1 : 200.000.

istricts de Monthey et de StaMaurice . MM. les instituteurs des Districts de YIonthe) et de St-Mau-

rIce SO?t convoq~lés en 'Conférence régionale le n1ardi 13 janvier prochaIn, à Dorenaz, avec l'ordre du jour suivant:

- 407 -

9 heures : -Sainte :Messe à l'-église paroissiale de Vernayaz. . 9 heures 30 : Départ pour Dorénaz. 10 heures : Séance à la Iuaison d'école. Les instituteurs chargés de donner la leçon pratique aux élè­

ves seront fix·és par tirage au sort . .

Rapports d'inspection Les -Rapports d'Ï'nspection pour les classes primaires et les

cours comp1én1entaires ont été ren1Ïs là toutes les COlnn1Ïssions scolaires, dans le courant de septeInbre dernier, en Il1'ên1e ten1ps que les registres «Journal de classe et ,Cahier de 'Notes » .

Annuaire du Département

Sous Finlwut, veuillez lire: M. Lugon-Moulin 'Paul C. T. et non A. T. YI. Vouilloz René A. E. au lieu de C. T.

Il y a eu un sÏlnple croisen1ent.

Société Valaisanne d'Education

EXTRAIT DU PROTOCOLE

PROCÈS.VERBAL de la séance du Comité du 16. XII. 1930.

Le COlnité est au cOlnplet. MM. les conseillers d 'Etat 'iV alpen et Troillet assistent à une partie de la s·éance.

Après lecture du proto'cole, M. T hOlTIClS passe au pren1ier objet à l'ordre du jour:

LOI sur les .cONDITlüNS D'ENGAGEMENT DU PERSONNEL ENSEIGNANT

M. Delaloye, en l'absence de M. le -Chef du D. J. IP. qui ne viendra que plus tard, donne connaissalnce des intentions du Dé­partement et du travail fait par lui:

1. Des con1Inentaires de la loi ont été envoyés à chaque n1en1-bre du P. E . et aux autorités, ainsi qu'un bordereau comparatif faisant ressortir pour chaque con1n1une ce qu'elle paie pour l'en­seignelnent sous la loi actuelle et ce qu'elle aura à verser avec la nouvelle loi.

2. Un travail personnel sera fait plus tard auprès des per­sonnes influentes de chaque localité.

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.M. Bérard nouS fait part des décisions prises par l'assemblée de ru. P. 'E. V. :

1. 'Publication de circulaires (ce qu'a fait le Départelnent). 2. Quelques jours avant le vote, adresser aux chefs de fa­

n1Ïlle des traèts très brefs faisant com.prendre que les somlnes dont seront dégrevées bon nombre de COlnmunes ne seront pas récupérées par des augmentations d'iInpôts, nlais par des sub­sides f-édéraux.

3. Une campagne de presse discrète au dernier InOlnent. M. ThOlTIaS remercie le Départelnent et l'U. ,P. E. V. Décision est prise de verser pour les frais de ces publications

FI'. 150,- prélev-és sur la caisse de la S. V. E. M. BérClrd nous assure que l'Union fera de son côté la nl'ê'lne avance, et le Dépar­tement sera prié de parfaire la son1lne nécessaire.

M. l'inspecteur Lathion conseille d'organiser dans chaque lo­calité un comité d'action pris en dehors du personnel enseignant. Le ' D. 1. P. ÏJnvitera les présidents des commissions scolaires à organiser ce comité dans les comnlunes, et à prier les desservants de paroisses, chefs politiques et Inagistrats de bien vouloir agir dans ce sens sur les milieux où ils exercent leur influence.

Un cOlniM de presse est nomnlé conlIne suit : M. LATHIION, insp. scolaire, Mlle DARBELLAY, M. JU­

LIER, prof., MM. MONNIER, A. DELA VY, S. DELALOYE, R. JACQUEMET, et le secrétaire de S. V. E.

La canlpagne de presse sera discrète et arriverCl ClLl dernier mOll1ent. Les papillons adressés aux m·énages seront envoyés par la poste.

Le comité de l'Union fera le nécessaire auprès des traite­lnents fixes et des employés cantonaux pour solliciter leur appui.

.objet II : ECOLE PRIMAIRE.

M. Thomas, se faisant l'interprète de quelques collègues, de­nlande à M. Delaloye si la publication du cours de Géographie dans l'Ecole primaire est bientôt terminée. Sur la déclaration que cet article sera terminé avec le prochain numéro, il se déclare satisfait.

Des examens 1. Griefs contre les examens

Depuis quelques années surtout et dans certains lnilieux pé. dagogiques, on mène une campagne assez vive contre les examens scolaires en général , et contre ceux de l'école priInaire en par­ticulier.

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.on va jusqu';à en delnander la supJ;ression pure e~ .sin~ple, .et à défaut de cette n1esure radicale, on r-eclmne des nlodlfIcahons telles que les exan1ens n'existent plus que pour la fonne et ne Inéritent plus réellelnent ce nonl.

Par quels argUlnents essaye-t-on de justifier cette idée r·évo­lutionnaire ?

-Celui qui 1l10US senlble tenir le pren1ier rang et conlInander tous les autres, n1ais qu'on n'ose pas avouer, c'e~t l~ caractèI:e gênant qu'a tout contrôle, gêne dont an voudraIt bIen se de­barrasser.

Les écoles « buissonnières » du nloyen âge tiraient leur ori­gine d'une redevance et .d'un contrôle auxquels les nlaÎtres lai­ques voulaient se soustraIre.

An,êtons-ll1ous un instant aux critiques qui se sont élevées dans diverses associations ou réunions pédagogiques.

On reproche, entre autres, aux examens d'obl~ger le per,­sonnel enseignant ,à appliquer une n1éthode l~eu ratIonnelle, ou la In-éInoire tient le principal rôle, là parcounr les progralnlnes avec trop de rapidité sans laisser. à l'intelligence le ten~ps ~e l 'assimiler suffisan1Inent, -à Inécail1lser en quelque sorte 1 acquI- . sition des connaissances en se confonnant aux clichés que sont ordinairelnent les questions d'exan1en, ·à donner aux n1anuels une importance exag.érée par la raison que les examin~teurs se bornent O'·énéralenlent à interroger sur le contenu des lIvres,

5 d'l" car on connaît l'excuse des n1aÎtres ou es e eves au cas ou ces derniers sont incapables de donner une réponse satisfl:!isante à une question qui ne se trouve pas très explicitement dans les lnanuels.

De plus, on fait relnarquer que le tenlps consacré aux exa­nlens est trop restreint pour juger sainenlent des progrès des élèves dans J'acquisition des connaissances et la culture de leurs facultés intellectuelles et lnorales; l'appréciation, ajoute-t-on, est aussi sujette à c.aution par le lnotif que très souvent les exa­nlÎnateurs sont incompétents dans l'art d'interroger, vu qu'ils ne possèdent 'ni la théorie, ni la pratique de l'enseignenlent, connne c'est le cas dans notre canton pour beaucoup de Inembres de comlnissions scolaires ou InêI!le pour certains inspecteurs.

Eufill1, déclare-t-on, les exanlens deviennent ainsi un but et non un n10yen, favorisant, en cons-équence, l'ensei?neluent li~res­que, où la nl-éInoire a la principale part, au détnment du Juge­ment et du raisonnen1ent, nécessitant des répétitions :nOlnbreu­ses et fastidieuses, condan1nant à des ·études superficielles donc fugitives, et donnant encore souvent lieu -à des conlparaisons in­justes et vexatoires entre écoles d'une Inênle localité ou des loca- , lité différentes.

Il y a quelque chose d 'exact dans la question de conlparai-

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son. Pour que celle-ci- fût rigoureusenlent juste, les concours. devraient se faire entre ·élèves de mêUle intelligence et placés dans les m.êm.es conditions d'enseignement; de plus les questIOns. demanderaient à être les nlêmes et les réponses appréciées par les Inêmes examinateurs.

Mais ce sont là des conditions irréalisables. Du reste, la ius­tice absolue m'est pas de ce HlOnde; il faut savoir se c()nte;~tcr d 'une justice r elative, car il n 'est pas question de supprim\.~r les examens parce que l'équité y laisse un peu -2 désirer; le rcm.~de serait pire que le InaI.

II. Nécessité des examens.

Les eXaIllenS, quelles que soient leurs inlperfections, sont nécessaires et doivent être m.aintenus. Ils existent depuis la plus haute antiquité, et chez tous les peuples qui possèdent des écoles. Qui n'a entendu, en particulier, parler des disputes , des con­cours publics qui avaient lieu au moyen âge; de la double inspection que subissaient les écoles des conlnlunes de la part d'un magistrat civil et d'un capischole (nlembre du clergé ?)

De tout teIllps , on a recouru aux exanlens en vue des nlU­tations scolaires, l'obtention des ~Inplois.

A ~es raisons viennent s en ajouter d ' autres qui concernent l'enseignenlent. Les exalnens nécessitent, en effet, des révisions. fréquentes de telle ou telle partie du programIne, et, vers la f.in du cours scolaire, une r·évision générale. 'C'est là un excellent moyen de p énétration , de conservation des connaissances ac­quises, sans compter l'obligation de Inettre en r elief ce qui r éel­lenlent est Îlnportant, de le s-éparer de l'accessoire, ce qui enlpê­che les digression oiseuses, 1 attardenleIlt sur une .mtêllle question dont J'intérêt peut trop longuenlent retenir 1 attention. L 'essen­tiel, c'est d'éviter les répétitions purenlent nlachinales, textuelles, Ce sont celles-Là dont il est facile d'abuser et contre lesquelles s'élèvent les adversaires des exanlens.

Sans l'exalnen sur l'enseInble d 'un progranllne, on rOlnpraÏt aisément J'équilibre des diverses branches. On accorderait une préférence nlarqueé et exagérée là ql;lelques-unes au détrinlent d'autres.

'La perspective d 'un contrôle seneux excite l'effort, soutient la volonté, fonne le caractère, comnle la nlarche ou tout autre exercice. physique fortifie le corps. IL 'exanlen lui-Iuênle apprend à vai1ncre la tinlidité, contribue à donner de l'assurance, habitue à la politesse, là l'attention et là la ré flexion. C'est donc un excel­lent moyen de fonnation intellecteuelle et nlorale.

En outre, il oblige en quelque sorte les autorités conlnlunales ou cantonales à s'intéresser à la Illarche des ·écoles, à seconder les efforts du nlaltre et des élèves.

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Aussi a-t-on r épondu négativelnent là où la d~nlan~e de la suppression des exaIllens a .,été posée; D'.un~ enquete f~Ite dans le canton de Vaud, ces dernIères annee.s, ~l resulte ~ue 1 ~nlI11el~Se 111ajorité des COIl1mUneS ou des COnlnllSSI~nS scolaIres s est PlO' no~cée pour le 111aintien des eXaInens. SI quelqU,es cOlnnl~~les, le 15 % à peine, ont propo~é d'y ~pport:r, cert~I~les IllodIflca­tions, aucune, par contre, n en a r eclanle 1 abolItIon.

Dans le canton de Neuchâtel, l'enquête nlenée au sujet du ll1aintien ou de la suppression du certificat d 'études .a fourni 'pour le maintien une proportion de 75 %. V oilù des chIffres qUI ont leur éloquence.

III. But des examens.

Les exalnens ont un double but: contrôler et stinll11er.

Tout travail I11'érite une sanction: blâIl1e ou louange, châ­tinleIlt ou récOInpense. Dieu a établi cette sanction déjà ~u pa­radis terrestre : « Tu nlangeras ton pain à la sueur de ton front. >i

Donc, d un ôté, la réconlpense du travail, l'entretien; de l'autre; l e ohâtÎlnent, la faim, la nlisère. Le ciel et l'enfer sont -égalelnent les sanctions définitives du travail accOInpli sur terre.

Les lois hum.aines , elles aussi, cOInportent toutes des sanc­tions. Il ne faut donc pas s',étonner que le travail si Îlnportant de l'é ducation de la jeunesse soit soun1Ïs là une sa-nction, .donc .à un contrôle.

On objectera que l'école possède d~jà urie san?tion , celle ~h~ succès ou de J'insuccès dans les entrepnses ou affaIres de la Vle, succès pour ceux qui ont bien préparé leur avenir; .insuc?ès pour ·ceux qui ont négligé cette préparatio11. 'Cela est vraI; nlals. le J?ut à atteindre te paraît-il pas , dès l'·école, singulièrenlent lOIntaIn , Tout hOIllIl1e, là plus forte raison l'e~lfalnt, tient à u? résu~tat aussi iUl11l,édiat ou rapproché que pOSSIble ; en reculer 1 obtentIon à sept, huit ou dix ans, c'est l',éloigner tellenlent que la vue en Teste bien vague, bien diffuse. Et qu'on ne vienne pas ,avec, la théorie du devoir pur. Travailler uniqu.em.ent par deVOIr , c est Inagnifique, ce serait l'idéal.

Mais hélas! la nature hl{maine est si inlparfaite que rares , extrêIne~ent rares sant ceux qui se laissent exclusivenlent gui­der par ce 1110tif. L'intéI~êt entre toujours , Inême ~hes ~e~ ,'saints, plus ou nloins dans leurs actions. Est-ce que 1 acqUISItIon d~l 'Ciel n 'est pas aussi une question d' ÏI~tél'êt.? -COlllbien y. en a-t-Il de ceux qui sont dans les 111tê111eS dIsposItIOns que sault Fran­çois de Sales qui déclarait que l~rs nllênle qu' i~ se sau~·a.it danlné, il aimerait et servirait le bon DIeu connlnle Il le m .. ente ?

Nous dision s tout là l'heure que les eXaInens servent de contrôle, et qui dit contrôle, dit nécessairement aIl1'élioration ou

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perfectionnement. Voilà pourquoi un examen ou une inspection, sous quelque fonne que ce soit, doit révéler la marche de l'en-~ seignelnent ou de l'éducation.

Mais, dira-t:.on, cette constatation peut être faite par l'ins­tituteur lui-n1'êlne; il lui suffit de se livrer de tenlps en temps à un exanlen de conscience, à un exalnen professionnel. Très bien; seulenlent on est en général mauvais juge dans sa propre cause; on se laisse parfois bercer d'illusions dangereuses; on connaît ulieux les autres qu'on ne se ,connaît soi-lnênle; la moralité de la fable: la Besace) reste toujours vraie.

Il vaut donc mieux confier les examens ù. des honllnes in­dépendants. '

Ensuite, un exalnen bien fait stÏInule. Chacun a une certaine dose d'alnour-propl'e; on se réjouit d'un succès et on s'attriste d'un échec. Ce stimulant concerne le nlaître et les élèves.

Posons-nous cette question: continuerions-nous avec la sup­pression de tout contrôle :à avoir le u1.èn1.e zèle dans l'accomplis­senlent de notre tâche quotidienne? Ne serions-nous pas par­fois exposés :à 'nous y relâcher plus ou nloins ?

N'est-il pas vrai que deva'nt les bons résultats d'un exalnen ou d'une inspection, nous' -nous sentons encouragés à bien faire et à nous perfectionner encore davantage?

,Nous nous souvenons des nloyens particulièrenlent efficaces qui firent progresser l'instruction en Valais durant un quart de siècle. C'étaient les exalnens du recrutenlent et la publication de leurs résultats comparatifs. On les a définitivelnent abolis, ces fameux exalnens qui avaient l'avantage nlalgré les reproches qu'on leur faisait, d'aiguillonner les braves instituteurs ainsi que les autorités tant cantonales que cOInmunales. Nous ne nous étonnons pas que tous les Chefs d'Instruction cantonaux en aient, il y a quelques années, denlandé le rétablisselnent.

IV. Formes et conditions des examens.

Nous ne nous arrêterons pas aux fornles d'exanlens, qui va­rient de pays là pays, parfois nlèIne d'un groupelnent scolaire à l'autre. Elles cmnprel1'nent néanlnoins toujours des questions écrites et des questions orales, l'écrit portant ordinairenlent sur la langue et l'arithm-étique, l'oral sur les autres branches, quand il s'agit des ,écoles prÏInaires. Nous dirons plus volontiers un mot des conditions d'un bon exanlen.

Avant tout, cet exanlen doit se faire sous la direction de per­sonnes capables) c'est-là-dire qui, outre ', les connaissa:pces sur lesquelles portent les interrogations, possèdent la théorie et sur-· tout la pratique de l'enseignelnent. Voilà pourquoi il serait à dé­sirer qu'on confiât, autant que possible, les fonctions d'inspecteur

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ou de nlembe de la cOIninission scolaire là d 'anciens instituteurs ou à des personnes bien douées sous le rapport des aptitüdes pé­dagogiques.

Nous avons entendu quelquefois des instituteurs nous citer les questions bizarres, antipédagogiques qui ont été posées à lelU's ,élèves par des gens inexpérÏInentés dans l'art si difficile d'interroger. On 'nous a fait renlarquer, par. contre: qu.e les an­ciens instituteurs chargés d'un exanlen, savaIent tres bIen poser les questions et obtenaient en général de n~eilleurE's réponses. Nous nous SOn1.111eS déjà delnandé quelquefOIs ce que nous fe­rions si un beau jOl\.r on nous nomnlait inspecteur f?re~tier ou membre d'un jury d 'exposition de bétail. Ensuite, Il lnlporte qu'on donne aux examens ou aux inspections le telnps voulu, qu'on ne les fasse pas en trois temps et quatre l1l0UVements, qu'on ne se contente pas d exiger une petit~ conlposition et q~el­ques problèlnes écrits pendant lesquels on Jette aux quatre COIns de la salle de classe des questions prises au Ihasard et auxquelles les élèves répondent collectivenlent, comme c'est parfois le cas.

Nous attachons naturellenlent aux examens ,écrits plus d 'inl­portance qu'aux exanlens oraux, car les élèves ont plus de temps et y lnettent plus de calme et de réflexion. Mais il est nécessaire que les questions écrites soient bien préparées afin d'en propor­tionner la difficulté avec les forces respectives des degr-és ou des divisions.

De plus, elles doivent -être corrigées avec soin et nO~l pas d'une façon hâtive, superficielle. Et cette- correction devraIt, 10-giquenlent, se faire en collaboration de l'instituteur qui, mieux que personne, connaît ses élèves, leur capac~té int~llectuelle, .leur degré de jugelnent, la valeur de leur travaIl habItuel, car Il ne faut pas oublier que sans ces renseignements on risque d'être in­juste dans J'appréciation des travaux d'exalnen: Parfois, d'excel­lents élèves ont de la nlalchance pour une raIson ou pour une autre, tandis que des cancres décrochent de bonnes notes parce qu'ils savent tricher ou se payer d'audace. Puis, est-ce que l'ap­pr,éciation d'un examinateur ne dépend pas aussi de telnps en temps de sem tempéralnent, de sa proéférence pour telle ou telle branche, de circonstances nl'ênle, tout extérieures, COInme un contre-temps, une situation Inonlentanélnent ennuyeuse? ou un événenlent joyeux, etc., etc. ?

Les corrections tenninées et les notes inscrites, il faut pour que l'exanlen soit profitable en cOInlnuniquer les résultats aux intéressés, c'est-:à-dire aux maîtres et aux ,élèves avec les relllar­ques auxquelles ils ont donné lieu.

Mais tout cela, nous dira-t-on, demande du telnps, et où le trouver? A cette objection nous répondrons qu'on peut se lüni­ter dans l'inspection du progralnme. ,Pourquoi l'exalnen ne por-

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terait-il pas une année sur une branche, une autre année sur qne autre? Et pour tenir lnaîtres et 'élèves en haleine, pour les obli­ger là parcourir tout leur progranlnle, c'est-là-dire là ne négliger aucune nlatière, il suffirait de recourir chaque année au tirage au sort d e la branche souluise à 1 exanl en. L'essentiel, 'nous l 'a­vons dit plus haut, c'est de contrôler et de stinluler! Ce but sera atteint si les exanlens, quelles que soient la fonne et l'étendue qu'on leur donne, se font d'une façon pédagogique et rationnelle .

Encore un n10t, en tenninant, de l'attribution des notes d'exanlen. Pour que ces notes soient aussi justes que possible, l'appréciation des travaux devrait se faire par au moins deux ex­perts qui Dl arqueraient chacun leurs notes, et on en prendrait en­suite la nloyenne. Il arrive souvent que tel exaluinatenr est d'une rigueur décourageante, tandis que tel autre est d'une indulgence presque scandaleuse. Si le concours de plusieurs experts présente trop de difficultés pratiques, qu'on consulte les notes que l 'élève a eues dans le eourant de l'année, et ' que leur luoyenne serve de base à J' appréciation de ses travaux d'examen. ,C'est poUl' ce nlO­tif, encore un e fois, que la coUàboration de l'instituteur devient utile.

Et nlaintenant, chers collègues, ne perdons point de vue l'exaInen autrelnent plus - sérieux et plus r edoutable que chacun de vous subira un jour deva-nt le Juge suprêlue, où ni ruse, ni artifice, ni indulgence quelconque ne viendront ,à notre secours; examen dont dépendra une éternité de bonheur ou une éternité de szzpplices.

Chronique de l'Union

~Une étrenne au COi"p's enseignant

·Cette étrenne c'est IVlonseigneur qui nous l'offre sous la for­Ille d'une non1Înation , 11lais une nonünation qui nous renlplit d'aise et d'espérance.

Monsieur l'Irispecteur de Conthey, ,le ·Rd ICur·é Lathion, fait aujourd'hui partie du com.ité de la IS. V. E., en renlplacenlent de 1\1. le Vicaire-Général Delaloye, déll1issionnaire, à qui nous pré­sentoJ;ls l'expression de 'notre plus vive gratitude pour les services rendus ,à la caus~ d~ l'enseignenlent. .

Nous ne pouvons ici qu 'adresser au nouveau 111embre de 'no­tre association nos souhaits les plus cordiaux de bienv,e.l?-ue et le témoignage de notre plus vive .sylupathie. Cet alFé nouveau qui nous tonibe sur , les b,ras en ces. t~mps de lutte et d 'action, .est un honlnle d 'intelligence et de caractère. '

- H5-

C'est aussi un véritable ami des nlaîtres et maîtresses d-é­'cole. Son concours direct dans la grande œuvre ' de l'éducation ·est un apport r éjouissant et pleill de promesses.

De la prudence s. v. p.

Les comités de la ,S. V. E. et de l 'U. du P. E., d 'entente avec 1e Départeluel1Ï de J'Instruction publique viennent de décider une ealnpagne de presse en faveur de notre loi. Mais cette campagne déclenchée au tout dernier 1110luent s'enveloppera de beaùcoup de discrétion. Un conlité, nonllué déjù, fonctionnera à cet effet.

E n conséquence, oserions-nous prier tous nos collègues de se rallier ,à cette tactique et d '·éviter comme le feu toute polé­lnique.

Le drapeau de la S. V. E. au chômage

Lors de la sépulture de notre r egretté collègue, ::VI. . Alexis Berclaz, on renlarqua beaucoup un groupe impo,sant, une tren­taine environ, de nlessieurs, venus du dehors. Aussi, dans la foule nombreuse de parents et aIniS qui suivait le cortège, en ­tendit-on chuchoter: « Quels sont donc 'ces homnles qui précè­dent le corbillard? » - Les instituteurs », explique quelqu'un. - ,Comnlent, ils n 'ont pas de drapeau? Mais , ça n 'a pas de fa ­çon » , s 'exclanlait-on de toutes parts.

Notre groupe si i111pOsant qu'il ffIt , n'avait pas de façon, en effet, nous ,étions un corps sans tête quoi, et cela par la grâce du détenteur actuel du drapeau de la S. V. E., un négligent qui, bien ·qu'averti à temps, renvoya aux calendes les soins de l'expédition.

Nous est-il donc penuis de prier le Pr·ésident de la S. V. E. de faire en sorte qu'à l'averiir . l'enlblênle de ilotre association fi­gure aux. ensèvelissenlents de tous les luaîtres d'école sans ex-<ception. M.

~ Je prépare ma classe ~ Je prépare ma classe: cJest-à-dire je prévois tout ce que je

peux prévoir afin de donner cl lTIOn enseignement son maxÎ1num de rendement.

1. Je choisis les devoirs et les leçons du lendemain, selon .l'emploi du temps et le programme. . .

2. Je nle documente sur ce que j'ai à enseigner, de laçon à pouvoir présenter mon enseignement .de haut et répondre aux questions que peuvent me poser mes élèves.

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3. Je lis les l11.anuels de n1es élèves s' il y a lieu, afiiz de voir les mots cl expliquer, les exemples cl donner, les passages sur les­quels il faudra insister, ceux au contraire sur lesquels je pourrai passer vite.

4. Je cherche les l11.atériaux: cartes postales, cartes géogra­phiques, illustrations de toutes sortes, objets pour expériences ou leçons de choses, etc ... et les nuts cl la portée de n1a n1ain.

5. Je l11.'ingénie à trouver les Inoyens de rendre concret et actif nwn enseignement: pliage, découpage, construction, des­sin, etc .

6. Je pense à l 'âme de mes élèves et Ine demande pal' quels moyens aujourd'hui je pourrai ren10nter le courage de celui-ci,. donner une marque de confiance à celui-là, d'affection à cet autre; exciter un tel autre à prendre une résolution dont il a be­soin; réparer telle chose que j'ai D1al faite hier, ces jours-ci; noul'l'ir la piété de tous.

7. Enfin, je prépare 111.011 âlne : le matin je chasse cie mon esprit toute préoccupation étrangère, je m'établis clans une at­Inosphère cie joie intérieure, cI'aD10ur de mes enfants, d'estime de mes enfants, cI'estime cie ma vocation, je Ine fais ainsi une ImD1eUI' sereine, un visage calme Inai ferme et j'arrive devant mes élèves prêt à tout.

LOl'Sque du Nouvel An, surgit la prime aurore, Dieu nous délègue, en chœurs, les anges des saisons;· Sous leurs doigts lumineux, les bienfaits vont éclore: Puissent-ils enrichir notre âme et nos maisons!

Que

Mais

Voici, tout près vêtu de neige, L'Ange grave et doux de l'Hiver Contre le mql au souffle ·amer, Ah! chers Parents, qu'il vous protège.

sous la neige l.zn jour de vos cheveux tout blancs, Il attise encore la flamme De la santé du corps, de l'âme;

qu'elle vienne tard) la neige) et pour longtemps!

Au fond de sa prun1eile verte, 1.' Ange du Printemps me sourit. Que dirai-je à ce pur esprit? « Ange saint, que ta main experte

Sème au cœur des Parents, du noble espoir, la fleur: L'espoir d'une maison prospère Après' lel,1r dur travail SUI' terre,

Et l'espoir triomphant du célestè bonheur. )

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« Ange ' de · l'Eté qui cléploies Tes ailes couleur de blé mûr, Fais vibrer nos chants dans l'azur Et nos fClIniliales joies.

A notre maisonnée, accorde chaque jour, POUl' prix des gloires sans limites, Cette ample moisson de mérites

Que dore le soleil d'un mutuel amour. »

Mais voici l'Ange de l'AutOInne Dont la joue est un fruit cClI·min. Chers Parents, clans votre chemin, Qu'il vous réserve une couronne .

D'enfants npInbreux, chrétiens: que de riches vertus Il vous assure les vendanges, Et qu'enfin sur l'aile des anges,

Il vous fasse Inonter ClUX vignes des Elus.

M es chers Parents, ces vœux d'un enfant qui vous aime, De ce que je vous dois, ne sont qu'un grain cie mil. COD1bien je prie, afin que le bon Dieu Lui-D1ême, A ces souhaits du cœur réponde: « Ainsi soit-il! »

Fr. JOS'EIPH.

~ Le lutin du jour de l'an ~~

Le soir de l'an, au coin de l 'âtre, Se glisse dans ,toute maison Un g.ai lutin, léger, folâtre, Plein de malice et de raison.

Il se plaît à f.aire des nicb es, A taquiner jeunes et vieux, A rire des travers des riches

. Et tourmenter ,les vicieux.

Il respecte celui qui \pleure, Mais ill ne sait :pas consoJer; Il fuit bien vite la demeure Que le chagrin vient harceler.

Par contre, chez Il'!homme maussade, Toujours hanté pal' le soupçon, Il aime à .f,aire une escapade, Jouer un tour de sa .façon.

Il va souffler sur sa ügure, Et dè3 qu'il le voit sommeiller, I.l dérange sa couverture, Puis éteint le feu du d'oyer.

Lorsqu'il l'a bien mis en colère, Le 'lutin va chez l'envieux Qui se dessèche et s'exaspère Parce que d 'autres sont Joyeux.

I.l lui chantonne dans l'oreiUe Une chahson à l'air bardin; Il l'agace et lui dit :merveille . De la fortune du voisin.

Ensuite il se rend chez l'avare, Et touche à tout en vol,ugeant; Puis fait to,mber - quel tinta-

[marre! A terre une ,pile d'argent.

Il fait du bruit dans la serrure, Bruit du vOileur qui guette 11'01';

. Et le pauvre homme se torture A bien cacher son cher trésor.

1

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418 -

Le lutin voit un autre riche, Un parvenu fier de son rang Et qui naïvement af.fiche Devant tous un orgueil flagrant

Il va ternir de son baleine Les glaces de ses beaux salons. Tandis que ,l'hôte se promène, Il lui marche sur les talons

Partout, sans façons, il se gh3se : Il téVquine les invités; Çà et là, suivant son caprice, 1,1 fait quelque méchanceté.

Parmi la .foule il tarabuste

Bien qu'une odeur nauséfubonde Le fasse hésiter quelque _pe-q, Il entre et voit beaucoup de monde: Sans doute on s'amuse en ce lien

Hélas! le lutin ne 'peut rire; Mais il est pris d'un vague effroi: Ces hommes sont -comme en rdélire, Leur joie est ,de mauvais aloi.

Quelle est cette humeur effrénée Qui les tourmente et donne essor A cette soif clésordonnée Qui les .fait boire, et boire encor?

Le .lutin pousse · une bouteirlle Un vaniteux, petit faquin, Et 'la renverse avec fracas; Qui pose et fait valoir son buste: Mais une autre toute pareiltle A la cible, le mannequin! La remplace aussitôt, hélas!

Il lui décoche sans scrupules Il va 'près d'un ,buveur, le blâme Les traits subtils ,de son Car{IUois; En ,flétrissant sa passion. Il ex\pose ses ridicules C'est en vain! La boisson infâme A la ma:ice des nanquois. Le retient dans l'abjection.

S 'il voit une -dame au teint louche, Il s'~pproche d'e-Me en voIant, Mouille son doigt, !puis il la touche, Sur son rouge il marque un rond

[blanc.

Il va ,déchirer ,la dentelle Et dégrafer le fin colliér D'une élégante ... Danse-t-elle? Il -fait tomber ,le cavalier.

Au beau milieu de la musique, Il lance un fausset discordant, Puis de la lumière électrique Il intercepte le courant.

Et 'profitant du beau désordre Qui règne dans l'obscurité, Il s'en v-a, riant à se tordre, Déployer -ailleurs sa g.aîté

Le lutin s '·étonne et s'attriste; Que faire? Il est passé minuit; Et sur son comptoir l'aub81~giste Empile son argent sans bruit.

Il v,a lui souffler à l'ore~Lle

Que les femmes de ses olients Le maudissent en cette veiLle Qu 'eUes passent dans Jes tourments.

Il lui dit que si sa recette Est bonne, elle prive de /pain Bien des enfants ,que la faim 'guette - Il a du cœur, notre lutin!

Hélas! vainement il le tance Devant ce spectac~e aHligeant! Il n'atteint pas ' sa conscience Qun se cache sous son argent!

Il est tard: cependant en ville A :la fin, le lutÎl~ se lasse , On entend des cris, des chansons. Il a perdu toute gaîté; Le Ju:tin bientôt se faufile Et s'en retourne dans l'espace D.ans . un gi'and débit de boissons. Fuy-ant la pauvre humanité.

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Le Calcul au degré moyen L'interpr-étation du progranune de calcul, au degré lnoyen

surtout, embarrasse souvent les lnelnbres du personnel ensei­gnant. L'ordre suivi dans la répartition des lnatières, le InOnl.ent choisi pour l'introduction des notions du systènle nl.étrique vio­lent parfois les règles de la lnétihode. '

Ainsi, tel instituteur est arrivé à l'étude de la nl.ultiplication en calcul lnental, ta'ndis qu'il enseigne déjà la division en calcul écrit. .c'est que, d'après son horaire, une leçon est consacrée hebdOlnadairement au prelnier et trois ou quatre au second. Tel autre a tern1Ïné l'-étude des 4 opérations, alors qu'il n'a pas encore parlé des lnesures métriques. Un débutant nous affinnait der­nièrelnent qu'il avait parcouru, aux vacances de Noël, tout le programnle du degré nl.oyen, lnais qu'alors il s'était aperçu qu'il avait nlarché seul et que ses élèves étaient restés en panne.

Notre plan d'études établit nettelnent les luatières à ensei­gner en 3e a-nnée et celles qui constituent l'objet de l'enseigne­lnent en 4e année. Dans la plupart de nos écoles rurales, qui ne cOlnptent qu'une seule ou parfois deux classes, il est pratique­nlent inlpossible d 'organiser deux groupes d'-élèves au degré nloyen: les 3e et 4e année ne peuvent fonner qu'une division unique. Il est difficile aux élèves qui entrent rà ce degré de passer brusquement de l"étude des cent prelniers nonlbres rà celle des grands nonlbres atteignant ou dépassant le nl.illion et dont ils se font peu aiséInent une conception exacte.

Esayons de donner une interprétation judicieuse et pratique de cette partie du progranllne.

Il importe d'abord de consacrer une douzaine de leçons rà la revision du cours inférieur, en insistant sur les points les plus difficiles: 38 + 25. 62 - 24; table de lnultiplication et de divi­sion avec ses applications: 2 fois 36; 3 fois 27; 54 : 2; 81 : 4.

Tant que les élèves ne possèdent pas suffisanllnent ces no­tions, ils lie pourront aborder avec fruit les lnatières suivantes. La table de 11lultiplication, cauchenl.ar de nos ·écoliers, doit être profonde;rnent gravée dans leur lnénloire, au point que la con­naissance des 'produits ressenl.ble là un véritable réflexe. Après avoir été enseignée 111atériellelnent au degr,é inférieur, elle fera l'objet de r-épétitions nonlbreuses , et variées: ré~itations dans l'ordre progressif des résultats, dans l'ordre r-égresslf? sans aucun ordre, ou bien encore, on fera dire: en 24, il y a 3 fois 8; 24 : 3 = '8; le nombre 2,5 contient 3 foÏs 8 + 1; le nonlbre 36 contient 4 fois 9, 6 fois 4, 9 foÎs 4, ô fois 7 + 1. Nous conseillons nlèlle de consacrer 'à ,cette répétitio'n les deux pre~nières ' 111inutes de toutes les leçons 'de calcul au degr·é 1110yel1.- Certains institu­teurs font réciter sinnlltanénlent la table quand ceux-ci se rendent en' récréation.

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- 4,20 -

Viendra alors l'étude - fonnation lnatérielle, dénomination, repr,ésentation chiffrée - des fractions ordinaires dO,nt le déno­nlinateur ·ne dépasse pas 10. Les proc-édés seront établis au nloyen de constructions graphiques variées: lignes, carrés, rectangles. Cette étude pennettra ensuite de renforcer la connaissance de la table de multiplicatio'n et de division par des applications de ce genre:

la 1/2 de 72, les 2/", de 54, les 3/4 de 56, les 2/" de 65, les G/n de 96 - les '& /7 de 84 ...

Principes là observer: 1. Le calcul sera enseigné intuitivenlent; on ne se bornera

pas ft lnontrer sim.pletnent <ft l'élève les objets d'intuition, lnais surtout on les lui fera nlanier de lnanière ·à lnettre en activité le sens tactile et le sens nl.usculaire.

2. ILes occupations nlanuelles constituent un excellent lnoyen d'acquisiton, d 'applkation et de contrôle des connaissances en systènle métrique.

3. On conduira de front le calcul lnental et le calcul écrit de nl.anière que le prenlier fournisse la base et l'explication des opérations du second.

4. En vue de l'éducation intellectuelle de l'enfant, on fera appel au raisonnelnent, mais sans excès. Les ·notions enseignées seront rigoureusement enchaînées et l'enlploi du ~enne propre sera requis.

5. Les définitions et les règles, toujours exactes, seront r,é­duites au n1ÎnÏInunl s1rictenl.ent indispensable pour la conlpr,é­hension du cours. Au degré moyen, la théorie, toujours générale et abstraite, sera laissée pour la fin des chapitres, lorsque l'en­fant connaîtra le but et le mécanisnle des opérations.

6. Les problènles sero'nt elnpruntés à la vie réelle et 'ne ren­fenneront que des notions vraies.

En vue de parer là la difficulté signalée ci-dessus concernant la liaison du progranlnl.e des deux premiers degrès dans la plu­part des ,écoles rurales, nous trouvons utile de luénager une tran­sition par l'étude exclusive des nonl.bres de 100. là 1000, là laquelle plusieurs selnaines seront consacrées. L'usage de paquets de bû­chettes, dizaines, centaines, est à recomlnander; les élèves les uti­liseront dans la fonnation des nOInbres et les opérations lnaté­rielles ,( 1er principe). A la connaissance de la centaine et du Inille, on rattachera celle de l'Hm et du ' Iün, de l'Hl et du KI, de l'Hg et du Kg, des billets de 100, 500, 1000 francs.

On donnera ensuite la notion du dixiênle, du centièlne et du Inillième (formation, dénomination, repr,ésentation), associée à celle des unités correspondantes du système lll'étrique.

Dans cette première étude, on se bornera aux exercices de calcbl nlental: 140 + 5'0; 370 + 260; 186 + 72.; 430 + 254;

1

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60 X 3; 38 X 4; 86 X 7; 178 X 2,... soustractions et divisions inverses. Mènles applications pour les fractions décimales.

Le progranllne demande une connaissance pratique de la l1unl,ération parlée et de la nUill,ération écrite des nonlbres entiers et des nOInbres décimaux. A cette fin, l'instituteur recourra avan­tageusenlent aux nlesures de volume: le cnls sera l'unité, le prisnle de 10 cnl X 1 X 1 sera la dizaine ... , le dIn3 représentera le n1Îlle ... , le n13 donnera l'idée du Inillion. Le Ill?' et ses subdi­visions déciInales jusqu'au 22 2

, faciliteront l'étude des fractions d,écimales. La valeur conventionnelle des chiffres dans la repré ­sentation écrite des nOIl1bres sera utilenl.ent enseignée à l'aide de petits rectangles de papier de mlênle grandeur, dont les couleurs différentes figureront les divers ordres d'unités. Les élèves nlani­puleront ces divers objets pour former nlatériellement des séries de nombres entiers et décÎlnaux; ils acquerront ainsi une notion suffisante de leur filiation déciInale. Quant à l 'énonc-é des prin­cipes de la nunl,ération, il sera r·éservé polir le degré supérieur.

Dans J.'étude des 4 opérations, le calcul 11lental pr,écède et pr·épare le calucl écrit; le raisonnement est identique pour cha­cun; seuls diffèrent le procédé et la disposition des nombres. Pre­nons conlnle exenlple la nlultiplication.

A. Nombres entiers.

Dans le 1er, on nlultiplie d'abord les hautes unités; dans le second on COInnlence par la droite.

la) CalcullnentaJ. 68 X 4; 236 X 3

1 Cl' cas. Multiplication par b) » écrit (suit i1111nédiate-un nombre d'unités ment) . .

2e CCIS. Multiplication par 10, 100, 1000

r

fJ) ,Co ln entaI. On fait expriIner au Inultiplicande des unités 10, 100, 1000 fois + grandes.

1 b), C. écrit; On écrit 1, 2, 3 zéros a la drOIte ...

Be cas. Multiplication par un nonl- 1 a) .c. nlental exact de dizaines, de cen- b)

C. écdt taines, de lnille.

13 X 20 24 X 300

4.e cas. Multiplication par un nom-I ) C mental /34' X 12 Cl ' . 145 X 23 bre de 2 ou plusieurs chif-

. fres b) C. écrit

Ce cas général est la conlbinaison du lei- et du 3e; il n'est pas toujours exposé d'une 111anière rationnelle. Soit à nlul­tiplier 276 par 34.

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Je dois prendre 4 fois 276, puis 30 fois 276. 276 4 fois 276 = 1104 (1er cas)_

X 34

1104 828 Dz

30 fois 276 10 fois 276 = 2716 diz 3 fois 27'6 D = 828 Diz (3e cas)

faire faire 3 fois 6 D, 7 c, 2 Inille L ',étude préalable du 3e cas, parfois on1ise, est donc indis­

pensable pour la con1préhension du cas général. B. N.oD1bre déciInaux. 1 el' cas. Multiplication d 'un nOlnbre décin1al par un nombre

entier (les 2 calculs). 2e cas. Multiplication d 'un nOlnbre décin1al par 10, 100, 1000.

(les deux calculs). 3e cas. Multiplication d 'un 'nombre entier par un nOlnbre dé­

cimal (les 2 calculs). 4e cas . Multiplication d 'un nOlnbre d écÎlnal par un nombre

décÏlnaJ. (les 2 calculs). Exemple de raiSOnnell1ent avec délnonstration intuitive.

1+1- 1 1 1 1 1 1 1 1 ~------l

i i Il : Soit ' là n1ultiplier 4 pai' 0,3. Multiplier

un non1bre par 0,3, c 'est prendre 3 fois le dixième de ce nombre. Le dixièn1e de 4 u=

-! dixièm.es, 3 fois le dixième de 4 u = 3 fois 4 dixièn1es = 12 di­xièmes ou 1,2.

Quelques cas de n1ultiplicatiO'D rapide par 5, 15, 50, 25 , 75 -9, 19, 49, 99.

Conséquelnment, il n 'est pas possible d'assigner tel jour spé­cial au calcul 1l1ental; celui-ci sera enseigné au in0l11ent exigé par l'enchaÎ'nement des diverses parties du cours, tel que nous le 111011trons ci -dessus.

Les principes qui serve11t de hase à l'enseignenlent de l'arith­métique seront dénlontrés à l'aide de constructions graphiques , avant l'emploi des données nl.lll1ériques. Donnons quelques exem­ples.

n 1---1

I----t---+--i

1. Pour ajouter une somme là un nombre, 011 ajoute succeSSiVell1ent toutes les parties de la SOll1111.e à ce nonlbre.

diC. l ' "'I-----j--f l' ' ''f------j.

somme .1---1--1 ,,-----..,.

f----+--I--I--I--+--I 3 fois la IN! parti e

I--j nom , il mult. par 30

..... -I--I--~~brle ~ I~ 1 l-:i

(>------< >---------1 ----------<

résultat x 3

2. Une diHérence IDe change pas quand on ajoute un 111'ê111e nonlbre là ses deux tern1.es.

3. Pour l11.ultiplier une son1.nle par un non1.bre, on Il1.ultiplie successive111.ent cha­que partie de la SOlnme par ce nOll1bre, puis on additionne les, produits partiels ob-tenus.

4. Pour 111.ultiplier un ~1.Ol:nbre par un produit de 2 facteurs, on 11lultiplie ce nom.­bre par le 1er· facteur puis on l11.ultiplie l~ résultat obtenu par le second facteur.

f

Il est bien entendu que ces principes n e seront formulés que par les élèves de 4e année.

Système Inétriqu e. - L'étude des Inesures de longueur sui­vra celle de J'addition et de la soustraction; elle constituera, en -grande partie, une revision, puisque, conl111e notion nouvelle , il .TI 'y a plus -à faire connaître que le MIll.

Les surfaces et les volun1es viendront après la nlultiplication, la connaissance de cette dernière étant nécessaire dans les appli­cations relatives là l'aire du carr,é et du recta-ngle, au volume du cube et du parallélipipède.

Les enfants calculeront la surface de formes carrées ou r ec­tangulaires qu'ils auront fabriqu és; ils apprécieront ,à vue et re­chercheront ensuite la surface d 'objets divers qu 'ils ont sous les yeux: livres, cadres , tableaux, cartes 111.urales, fen'êtres, plan­,cher , etc. C'est seulement après ces exercices qu ils résoudront lés problèn1.es là données hypothétiques. On suivra le même ordre l)our les applications aux volulnes.

'Les 1l1eSUres agraires seront enseignées pratiquement sur le terrain; les -élèves évalueront et mesureront les dimensions de ,diverses parcelles dont ils d étennineront la superficie.

En vue d 'appliquer le '2nle principe énoncé ci-dessus et d'as­surer la pleine possession des nlatières, les élèves fabriqueront les objets suivants: nlètre, parties du nlètre, décin1ètre en bois. ou ·en papier; n12 et subdi~ision.s décimales,. formes rectan~u~~ll'es ou carrées ayant telles dllnenslOns, en papIer; dln3, son dlxlcnle, son centièn1.e, cll12 ; solides géOlnétriques, boîtes en carton, dont ils chercheront la surface totale et le volunle. ün dÎll1inuera ainsi le nombre des spectateurs distraits ou indifférents au grand pro­fit de l'activité saine et réfléchie.

Après l'étude de la division, on exercera les élèves, I~ ~a, re­cherche d 'une dÏlnension dans le rectangle et le parallebplpede. Les 111esures de capacité et de poids et les 111.onnaies, en raison de leurs rapports entre elles et avec les volunles , termineront le <cours, avec le chapitre sur les fractions ordinaires.

Loin de se contenter de la solution des problèmes figurant' ùans le 111.anuel et dont plusieurs ne sont pas adaptés au nlilieu , le n1aître fera réaliser par les ·élèves des applications de calcul en quelque sorte vivantes et fort intéressantes : .les .uns ~Tiendront acheter de la toile, de la coton nette pour tabber, du petrole, du <café, du sucre ... , les autres n1.esureront, pèseront les quantités voulues en utilisant, s'il le faut, du papier, de l'eau, du sable; le Vrix de ces denrées sera calculé in1n1,édiatement et le paielnent 'sera effectué séance tenante. '

Les enfants seront invités .à prendre des informations et à se documenter sur le prix.-courant du beurre, des œufs, des pOmI11.eS de terre, sur le salaire des ouvriers et ses variations·, les dépenses

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faites dans la fan1Ïlle pour la :nourriture, le loyer, les vrêtelnents , le chauffage et l"éclairage, les ÏInpôts et les n1enus frais, les éco­nomies possibles :à, réaliser. Ils recueilleront ainsi des données exactes sur la vie réelle et s'en serviront pour con1poser des pro­blèn1es pratiques, sell1blables aux questions que l'on ' résout cha­que jour dans J'exercice des diverses professions.

,Le plus souvent possible, ces problèlnes seront traités par le calcul n1ental, si l'on a soin de choisir des données nUll1ériques pennettant l'elnploi de proüédés abl"éviatifs. 'Ün gagne ainsi du ten1ps, on transporte les enfants dans le monde r,éel où ils auront à se n10uvoir et là jouer un rôle; on évite la n10notonie des lon­gues et fastidieuses opérations écrites, qu'il ne faut toutefois pas négliger, Inais auxquelles on n'aura recours que dans la Inesure nécessaire pour habituer les élèves au Inécanislne du calcul.

Nous espérons que ces considérations et ces directives ren­cIront service au personnel enseignant, toujours désireux de mar­cher dans la voie du progrès.

D'aucuns trouveront peut-être que nous SOlnn1es entrés dans des détails n1inutieux ; nous estin10ns qu'en l'occurrence on ne saurait donner trop d'exemples précis qui, Inieux que les généra­lités vagues et diffuses, Inettent les jeunes instituteurs sur la n1ar­che là suivre pour interpréter rationnellelnent le programlne pri-n1aire. L. B.

~ Nos Pages ~~ ~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~

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SONDMAIRE: Souhaits üe ,Bonne Année. - La ;petite étoHe, Savoir avancer dans la vie. - Pensée.

Bonjour! Bon an! Bonne santé toujours! Et puis le Paradis à la fin de vos jours! »

C'est ainsi que dans nos villages; Au premier jour de l'an jadis nos bons aïeZ1:x

'Naïvement se saluaient entl'e eux. Tl'ouvez-moi des souhaits plus sages! Chères lectl'ices, si j'en connaissais,

Comme à chacune de vous je les adresserais! Mais ,je n'en connais point. Aussi vais-je vous fail'e

Le même petit compliment

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Que j'ai tant répété lorsque j'étais enfant, Et que je bégayais à 111011 père, à l11a mère: « Bonjour! Bon an! Bonne santé toujours! Et puis le Paradis à la fin de vos jours! »

:j: * :j: Aux hUlllbles COl11me Tnoi, nés dans la pauvreté, Je souhaite d'abord avec sincérité, Quand la nouvelle année entreprend sa carrière, Le pain quotidien de la vieille prière, Et puis, pour qu'ils ne soient jamais trop l11alheureux, Je leur souhaite encor de bien s'aimer entr'eux. Du pain et de l'amour. Tout est là. Le pauvre hOllune N'a vraiment pas le droit de trop se plaindre, en somme" Si, du berceau d'osier au cercueil de sapin, Toute sa vie il . a de l'Cllll0Ul' et du pain.

La petite étoile

U ne étoile ! ... Toute petite chose, brillante, fine, aiguë, lointaine ... si loin­

taine! Dans la ville, on ne voit pas l'étoile ... Au village, le paysan la regarde pour augurer du ten1ps qu'il

fera. Pour lui, elle n'est qu'un baromètre. Mais l'honllne, qui reste un honllne, la contemple en tant

qu'étoile ... , son mystère l'attire, et, COlnn1e jadis ,Pascal, le silence de ces espaces infinis l'effraye.

Etoile, qui es-tu? ... D'où viens-tu? ... Pourquoi me fixes-tu ... tantôt avec un imlnobile rayon, tantôt avec de palpitantes pru­nelles ... ?

Quand il 'n'y 'a pas d'étoiles, le visage du n10nde 'est sans regard ... , la nuit est davantage la nuit... , tout le grand ciel est n10rt.

~1ais, il y a toujours des ,étoiles ! ...

'* * *'i Les étoiles frigides et matérielles ne sont que les images des

autres. Car d'autres ,étoiles s'allument au ciel des âmes. Bienheureuses ces âmes-là, car elles voient. Le bonheur de voir! ... Si vous voulez en . Inesurer l'étendue,

figurez-vous, un instant, que vous 'ne voyez plus ... , que vous ne'

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- 4.26 -

verrez plus janlais, ni la douce clarté des luatins, ni la splendeur des beaux soirs ... , ni le visage de vos ain-vés.

Voir clair 1. .. ne pas hésiter sur sa route ... , ne faire aucun pas en dehors de sa voie.

Avoir la foi en son étoile. Je suis ici-bas pour une raison precIse. J'ai Ina vocatiop. à nloi ... , l'·étoile me regarde: « Pose ici ton

pied ... Prends ce sentier nlontant... Tous les cheveux de ta tête sont comptés ... »

·Puissantes, ces ânles-Ià, oh cOlllbien! ... Elles croient... Douze apôtres ont cru et ils ont soulevé le

monde.

L ',étoile veut qu'on la cJherche. Pour la ' trouver , il faut lever la tête. Alors, sa clarté vous elllplit les yeux. La Smnaritaine se trOlnpe quand elle s'écrie devant le Christ:

NIoll bien-aimé - .i e t'ai cherché - depuis Il.aurore, Sans te trouver - et je te trouve - et ,c'est le soir; IMais quel bonheur - il n e fait ·pas tout ·à fait noir ;

Mes yeux encor Pourront .te voir.

Elle ne cherchait pas l',étoile depuis l'aurore, sans quoi elle l'aurait vue, puisque l'étoile pr·écède le jour et ne se confond .qu'avec lui.

- Si je savais où est le chenün de Danlas , j'irais ln'y pro­lnener ! ... disait MaxÏlne du 'Canlp.

Ce n 'est pas en se prOlnenant qu;on trouve rétoile , nlais en jmplorant là genoux sa divine lunlièTe.

-- Seigneur, faites que je voie ! ... rugissaient les 'aveugles. - Seigneur, faites que je croie ! ... Je crois 1. .. Aidez mon in-

crédulité!... criaient là genOl,lX les premier néophytes sur les routes de Judée.

Ce qui enlpêche de voir l'étoile, c'est souvent le bonheur hu­nlain, petite et trelnbla'nte lUInière qui barre la route à l'autre, ·comme un seul arbre ~mp'~ç.he parfois de voir toute la forêt.

·C'est souvent aussi l'orgueil. 'Le ciel humilie l'homnle ... Il est si grand, si haut, ' si plein de nlystère, le grand' ciel de

Dieu! L'honlnle descend :;1.10rs dans sa cave ... il s'y ' enivre de lui­

luênle et de toutes les petites choses là la portée de sa petite nlain.

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L'étoile a besoin que les autres lUlnières s'apaisent, COlnnle à EInnlaüs, où le Christ n e se révéla que dans la nuit COlnnlen­çante.

L '·étoile a b esoin de silence, encore comme à Dieu, lequel n 'est pas dans l'agitation et le bruit.

Bienheureux ceux qui ont vu l'étoile. Bienheur eux ceux qui ont foi en elle, llllêllle quand elle se

cache. Bienheureu x ceux qui, du fond de la souffrance hUInaine,

s'écrient: « Je sais que nlon Rédenlpteur est vivant et que je le verrai au dernier jour ».

Mais bienheureux surtout ceux qui suivent l ,étoile sur les hauts cheulins où elle appelle toujours.

Tous ceux ici-bas qui ont fait quelque chose de gra-nd, l'ont fait parce qu'ils avaient les yeux fixés sur l"étoile.

ILes hOlllllles peuvent aCClunuler jalousie sur jalousie, haine sur haine, vengeance sur vengeance, celui qui regarde l'étoile ... qui se sent suivi par elle ... , aimé par elle ... , caressé par sa lunlièr e, trouve au fond de son isolement, au fond luême de son cachot, une joie qu'aucun adversaire ne peut lui ravir.

Et Paul disait la vérité quand il ·écrivait : « Au milieu de tou­tes Ines tribulations , j'abonde, je surabonde de joie .. . »

:!: * * Quand nous descendons en ce pauvre nlonde, Dieu allunle

une étoile. E lle est notre é toile ... , notre chère ,étoile. Quand elle s'éteint, toute raison de vivre s'·éteint avec elle,

car elle est la foi et la foi est notre vie. NIais, au dernier rayon de cette étoile, Dieu en alhuue une

autre. Et cette autre est la lunlière définitive du jour qui ne doit

pas finir: Et lux perpetua luceat eis ... Nous te fêtons aujourd'hui, étoile nlystérieuse qui conduisis

les païens de jadis vers la vè·ité. Hélas! des païens, il en ' reste encore. Il en restera toujours ... Car toujours, il y aura des hOllunes qui auront des yeux

pour ne point voir. lVIais, ne te caohe pas, petite étoile ... Brille, au contraire, plus.

que janlais, sur l'oc·éan hunlain. . Toi seule, tu sais les regards qui t'iInplorent.

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Toi seule, tu peux calculer les vies que tu diriges, et à quel -point tu es la douceur de certaines âmes, le salut de toutes celles 'qui consentent ,à se tourner vers ta hnnière.

Etoile de la foi ... Fil ténu, luais obstiné, qui relies l'ol11bre là l'éternelle clarté. Du fond de la vallée sombre, je te salue très bas, toi, si

haute, en cet anniversaire de ta pren1ière apparition sur notre ·triste terre .. .

Pierre l'Ermite.

Savoir avancer dans la vie Ne pensez pas ,qu 'à défaut .d 'une m 0i.lleure, j'entencle, pal' cette

lmpar,faite et trop vague ex,pression, l'art de savoir viei.llir, la rési­.gnation à la progressive caducité ? .. Non. lC'est .moins ,que cela, quoi­que cependant il y a entre les deux dhoses beaucoup de points cor­rélatifs par où elles touchent. Le sujet que j'aborde ,à cette minute précède Il',autre, en est Ja pr,é·paration natureLle, indispensable, et ce n'est ,que par la façon de ,bien avancer, Ipas à 'pas, à Ipetite ,promenade, dans la. vie, que l 'on ·aoquerr,a., sanspres,que s'enrupercevoir et mal­gré soi, la science de cette brutale nécessité: viei.llir. ,Mais, tandis que vieillir est difficile là regarder et à soutenir, parce qu'il embr,asse ,dans son ensemble un monde d'idées trop noires pour que l'on n :en éprouve pas de l'abattement et de l'effroi, « avancer dans lIa vie», qui n'en est ,qu'une réduction, 'qu'une image fragmentaire et atténuée, ·offre un aspect plus admissihle. Et je ne crois pas quand je formule ·cette distinction, ,pécher par subtilité ni jouer sur les ,mots.

Qu'est-ce donc ,que savoir avancer dans la vie? C'est accepter le temps qui Ipasse, le temps « qui vient de 'passer», le temps qui était là, il n'y a pas plus tar.d qu'une minute, et qui n 'y est plus, le temps immécUa.t encore, bien 'qu'év,a-noui, ce tem:ps qui, dasparu, reste assez visible .pour 'que nous .le ·croyions toujours présent ... Il n 'y a ù.à que celui-là qui nous !laisse de sérieux regrets, ,qui soit dur à ava,ler, ce temps-Là tout ,frais, tout proche, d'hier soir, car pour .l'autre tem'ps, le temps éloigné, .mort quellque ,part, on ne sait où, dé.gringo.lé, depuis ,des années, du haut des écheLles de la mérrnoire et tombé dans le fossé sans Jond, il ne compte guère ,pOUl' nous .. , Quand nous l'évo­-guons en ,~)oussant des soupirs, ce n'est que ·dans une espèce de déso­,lation de convenance et de bonne tenue ... En vérité, souffrons-nous 'chaque jour, quand nous avons quarante ans, ,de n'en plus avoir quinze et 'même vingt ? .. Non. C'est du dése8'poir philoso'phique. Nous n'avons vraiment mal 'qu'à nos cinq ou dixJ dernières ,années, qui nous « élancent» comme des bras ,coupés, et c'est toujours lIa dernière qui -part Iqui a raison. Cela se comprend. Le temps que nous sentons à la 'cantonade n'est pas tellement enfui qu'i.l ne laisse des souvenirs très

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vifs, souvent plus agréables qu'il ne le ,fut lui-même. Les premiers ', instants cle la sé.paration sont toujours les plus agités. A1près, vient la période grise et brumeuse de la mélanco'lie généra/le, et puis lïnerte oubli, réveil.lé seulement, çà et l.à, à de brefs et lointains in­tervalles.

Et maintenant, per,mettezque nous nous mettions résolument clans la posture de Il'il1'o,mme qui, 'à ,cette épo.que de ,janvier, considé­rant qu 'une année lui ,échruppe et ,qu'une autre lui crou,le dessus, ne 'peut s 'empêcher cle r éNéchir en suivant d 'un œil éteint le feu de sa ch eminée et se perd ,alors dans un désert de cendres, « Comme le temps est r,apide et trompeur!» gémit-il en silence. Voici qu 'hier j'a.vais trente, ,quarante, cinquante ans ... Qu'en ai-je fait? ,Par où ont­jls glissé? Je ne les vois ,plus. J'ai beaucoup de Ipeine à me les rap­peler, .à les rattraper, même ,par lIa pensée ... Non seulement iJs ne font plus partie de mon histoire, mais ils semblent, par .leur impel'­sonna,lité nouvelle, ne .fi avoir j.a,mais connu. Après s'être détachés de moi, ils s'en défigurent, s 'en désintéressent et ont l'air de me re­nier. Ce sont désormais des années quelconques et à tout le monde, retombées dans le domaine Ipublic des défunts. EUes ont si totale­ment cessé de m'appartenir que je ne .peux mtême :lJas en -disposer, les donner de la Imain à la main ou les lé.guer ,à qui je veux, comme je ,le fais pour .mes richesses qu',ainsi la mort ne ,parvient pas à m'ôter · tout à fait. Peut-être ces ,années vont-elles servir là d ',autres et ne meurent-e'lles poUl' nous qu'.afin de resusciter pour de nouveaux ve­nus? Qui me dit que dans .le grand sablier sans ,cesse retourné ce· n 'est pas le même srublequi coulle toujours? ,le même temps qui des­cend et remonte, s'éloigne et revient, dans une e8'pèce de ·circulation des siècles aussi magnifi.que et cachée que celle du sang clans le corps? En attendant, moi cl1étif et ,mEù~heureux, j'ai un an de moins; et cha'que fois que cela m 'arrive, >de plus en plus ,cet ,an de moins compte Ipour moi double, triple et quadruple, car entre un an que l'on jette ,à vingt, et un an ,qui vous abandonne à soixante, il n 'y a pas de comparaison possjb.le!

« Voillà 'pour le passé. Quant à l'avenir, SI '.le le fixe avec angoisse, il m'alPparaît tellement indigne ·de son illustre nom qui devrait tou­jours être synonyme d'espérance, tl se r.atatine si ,petit et ramené à rien qu'il m'épouvante. Ah! je me souviens >des jours l~gers où je me ,disais que je 'pouvais très aisément vivre encore autant ou le dou­ble de ce que j'avais vécu, où Il'élastitque avenir était toujours plus étendu que .le passé ...

» On pouvait ,le tirer tant qu 'on voulait, dans tous les sen'3, il ne cassait pas .. . 1,1 était immense, infini... lL'on s'y mirait comme dans la plus éblouissante et 'profonde des !daces. T,andis 'qu 'aujoUl~d'hui je sais, je sais pertinemment et ,à n 'en pas douter, qu'il est impossible que je vive autant ,que j ai vécu et vécu si vite que je n "ai même plus con~cience d 'avoir dépensé les heures ,que j'avais dans les mains et qui se sont répandues ,ainsi que >de ,l'eau entre mes doig,ts. Je sais que

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. ,chaque minute m e ifra;l~pe de son .martea u, m e vieillit, me ra.pproche du terme, et ,qu 'là lIa fin de cette phrase j 'aur,ai -déjà le regret de n e plus être à la première lettre de son commencement. .Je 'voudrais m'al;11êter d écrire et de respirer ... Je ne le peux ,pas .. . et ,le pourrai-j e que cela ne servirait à rien. Ma destinée n 'en continuerait pas moins de tracer ses pattes ,de mouche, ,d' aJ ler à la ligne, et d 'ex\h:a ler les derniers souff,les qui lui sont comptés. Ainsi vai'-je, impuissant et désolé, poussé par les èpaules comme le condamné 'à mort vers la hache, ca:l culant sans cesse le temps, jamais stationnaire, l e maigr e temps, toujours diminué, qui me l'este ... et sur-.l e-chaIlljp n e m e reste 'plus! »

Assurément, la condition de l 'homme qui raisonne ainsi est pi­toyable au delà de tout! ,Mais c'est sa faute, car il pensE' et p ;'l rl e m,a'l. Je voudrais lui ,pro,poser une autre a.ttitude, une autre façon de rc;­

g':\rdel', de voir et de so,lutionner. Tant qu'on ·a plus d 'avenir que (le passé, l'on doit se tourner V8rs le champ le plus vaste, qui est l '8v 0.­ni1'. ,\'Iai s au fur et à mesure que la plus petite des deux 'partie' aug-1l1ente et .que .l a plus grande diminue, il est nécessaire, soi aussi, (le c:hanger, d 'opérer une conversion progressive, et de suivre le mouv . ment de t8Jlle sorte que le jour où c'est l'avenir qui, ,de .plus en plu. ' réduit, n offre ,qu 'un étroit et insignifiant terrain, ce :iour-Ià l'on S'J

trouve tout doucement ·placé et amené, iui tournant le -dos, à avoü' devant soi l'autre plaine, ,l 'immense carrière -du passé, qui accapare tout le regard et fran~hit l 'horizon lointain. I.l f.aut se 'persuader qur le passé a sa raison d'être, 'qu il est .fait ,pour sei'vir ,à quelque cho,'c. C'est à ce.la ,qu'il est utile, à Il·a fin de ,la vie, dont il devient la r é­<:'erve, la provision. Alors, au l}ieu ,de se plaindre ·comme tout à l'he u­r e, et de pleurnicher: « Il ne me reste que vingt ans à vivre, pas da ­vantage! C' est le grand n'1aximum!» on établira, non ans sa ti sfa c­tion : « Plus que vingt ans! » sur le ton -du soldat qui compte ce qui lui reste à tirer jusqu'à sa libération. IChaJque soir on songera, en se frottant ,les mains: « Encore un jour ·de .moins, d 'écoulé, et en somme asscz bien, malgré .les accrocs, puis'que .i e suis .là, vivant florissant, et que, même malade, je ne prMérer,a is cependant p as être mort. Dé­clarons par conséquent que les choses sont pour le .mieux. A.ll! l 'ave­

]1Îl' nous joue des mauvais tours et .fait ,le m alin ? .. . Pla ntons-le (à,

0t ne nous soucions Ique du ·passé. Avec lui nous sommes fo r ts. P a.' de mauvaises surprises. Pas d 'imlprévu. On se connaît. Les mauva js jours? Eh bien, quoi? .us sont écus, je sais lesqu el. · ... et .i 9 sais a.u.ssi qu'tls ne peuvent pas rev enir, du ·moinsceux-là, les mêmes. Donc, dès .lors qu 'ils sont dépensés et brûlés, je n '.ai plus rien à 1'0 -

doutfll' d 'eu Xl ... Et ,les bons .iours? Oh! les chers bons jours, si nom­breux encore ma:lgré tout ce ,que Jl0US prétendons ! Quel délke d 8 le,' Tepl'endre et de les recommencer 1. ..

Ainsi sera-ce à toute .minute une égoïste et lente douceur, de se répéter: « J e ne sais pas où s',arrêtera la totallité de ma vie. Se chif · 'frera-t-elle }Ja1' 60, 70, 80, 90, 100 an. ? Peu importe. Ce dont je sni ;;;

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certain, c'est qu 'à cet instant, 'ur cette totalité n~ystérieusG , il y en a le tiers, la moitié ou les trois quarts ' d',abattus, de gagnés... Ad­vienne que pourra . ·Cette mesure-là est acquise. Ces années, je les aï cu es ... et quand j 'y retourne, je les ai encore. Qu'est l e reste à côté? En quoi clonc m 'effr,ayerait-il? Oh,aque soir, au .lieu de la.mentor: « Un jour ,de perdu! » je chanterai: « Un de gagné!» Plutôt que de l'ebichel' : « Hélas !» je la.merai: « Ouf!» et « ~iferci ! » et ·les heur8s indulgentes. coulant mieux sur moi .qui ne leur résister,ai pas, ·qui au contraire les aiderai, me noieront goutte là goutte, minute ,par minute. Si bien qu'un matin j 'étoufferai en criant: « Enfin, Ije respire! »

H . LAVED AN .

La . nouvelle carte murale du Valais

Notre canton vient de s'enr,ichir d'une ,belle .carte .murale du Va­la is ; elle formera. le d~gne pendant de son aînée, ,la c~rte murale de la. Suisse : relief accentué, expression vive, teintes agréables, tracée à une écb e11e suffisamment ,gTande ,(,1 : 100.000) pour donner du canton une imaJge aussi ,fidèle que possible ode la réalité. Toute carte géo­gl'aplüque, même très détaillée, est for,cément une reproduction sché­ma~iqu,e; seulement, avec l'agr,andissement de ,1'·écheLle, la ,carte se ra:pproche de la réalité, autant que l'artificiel peut égaler le nature.l.

L a. nouv elle carte a été faite en vue ·d'études ,géographiques é lé­m entaires, simples, et, en évitant les détails inutiles, loin d'ètre un inconvénient, cette suppression et J'exagération c.les tr,aits ~ssentiels

constituent une des qualités les ,plus précieuses des cartes murales.

Mais .il ne suffit pas d 'a.voir un bon instrument à sa dislpositiolT, l'important, c'est d;en tirer ,le ,meilleur profit possi,ble, Ile bon ·ma ître doit savoir « déchi-ffrer» sa ·carte. Sur toute lbonne carte g·éographi­que, 'les noms ne .iouent qu'.on rôle secondaire; loin de [rappel' le r egard et de s'afficher là l.a vue, ils se tiennent dans un discret efface­ment. tLire une ,carte, ·c'est être capable d'interpréter les symbolles employés (par le cartographe, pour représenter les .différents aspects qui constituent Ja physionomie d'une contrée, tels ,la représentation -des a ccidents du terrain, les signes conventionnels qui mar,quent les faits de sur.face: voies de communication, :localités, j'èn~êts, lieux historiques, forces motrices.. . Dans ces r eprésentations, l 'élève doit être ,amené peu à peu à voir 1a réalité, dont la carte n'est 'que la figure ,plus ou moins exacte.

Un des buts de la géogT.aJphie locale est d'exercer ,les élèves à opérer cette trans<position ,avec facilité. Dans ce travail, les enfants passeront constamment de la vision directe des choses .au trac·é sym­bolique, de la carte et du figuré à la réalité. Par ce r,approchement répété entre ·ce qui .frappe leur regard et la représentation sur la carte" les élèves arriveront ,peu à .peu ,à ·comprendre 'le plan de' I1',écüle,

l

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de ses environs, du village et de son territoire, du district et enfin de la. 'carte eUe-même.

. Faire com.prendre ,aux enfants la représentation cartographique d 'une région n'est 'pas chose facile, surtout daq§ un 'pays aussi accï­denté que le V.alais. La nouvelle ,carte a été ~l'objet d'un soin ,tout particu.lier, 'pour ce .qui regarde le relief. Le cartographe a employé le procédé 'le plus précis, celui des ,courbes de niveau, qui relient entre e1les,avec une équidistance de 50 m., les points d 'égale .alti­tude. Les 'pentes, f.ortes ou .faibles, sont indiquées par Il'écartement ·ou le rap.prochement ·des ·courDes. Grâce aux courbes de niveau, on l)eut déterminer sur la carte l'a.ltitude d 'un ,point .quelconque.

Seulement, il ne faut pas perdre de vue que les cartes du système . Siegfrie.d ne parlent ilJas aux yeux et le relief n 'y est suffisamment ma11quée que dans les parties montagneuses ,à pente rapide. Les au­teurs de la nouvelle carte ont su remédier à cet · inconvénient par l'emploi de la lumière oblioque et par un procédé spécial d'estompagf~ . De cette façon, ils ont réussi à exprimer..le relief de notre canton ~le ,la manière la plus heureuse et à nous gr,atHier d'un vrai chef-d'œu­vre ,de cartographie.

Et maintenant un mot sur Jes conditions Ipratiques, qui permet­tront à la ·èarte de réaliser tous .les espoirs mis en elle. Montrons par quelques exemples choisis dans la géogra.phie physÏJque et dans ce qu'on ap,pelle aujourd'hui .géographie humaine, tout ce qu'un bon maître pourra tirer de n~tre carte du Valais.

L'aspect d 'un pays, que.l qu'il soit, se cOInjpose de tr.aits variés que tla descrilption doit chercher à reproduire ·avec exa ctitude. Pour y arriver, i,l faut determiner l'ordre ,qu'il convient d 'adopter dans l'étude ode notre canton. Les faits s'éclairent cl'élJprès leur groupement, leur explication se trouve dans l'enchaînement qui les relie. Il ne faut donc 'pas les isoler. Si .l'on sépare ce Iqui doit être rapproché, si l'on unit ce ,qui doit être séparé, toute liaison est détruite entre les idées dont .la .géographie for.me 'l'objet. ,L'étude de cette science de­vient une sèche et fastidieuse nomenclature, sans utilité .pour lIa for­mation de l 'esprit.

L 'étude du relief du sol est la partie la Iplus importante de la géographie physilque. ,Ce sont les inégalités du terrain qui condition­nent le climat, les dif.férences de ,cultures, l'inég.aJe distribution des 11abitants, toute i'activité humaine. Il in11porte de Ilui ·consacrer une bonne partie du temps em~ployé pour l'étude du pays, parce ,qu'elle est l'âme qui vivifie ' toutes les .autres parties de ,la géogra'}Jhie: éco­nomique, ,politi,que et historique qui, sans elle, manquent de cO'hé­sion et d'unité.

La simple inspection de lIa carte montre que le Valais .forme une unité .géographique .complète, son nO.m même en est une Ipreuve. La vallée du Rhône est ,longitudinale en .amont de ü\!fartigny et transver­sa'le .depuis cette loca lité jusqu'au Léman. Le versant des Alpes ber-

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noises est en pente raide, bien eXJposé ·'au soleU il ne pr·ésente 'que de courtes vallées ,torrentie1.1es, dont deux seules, ceLle de Lbtsohen et de la :DaIa sont hrubitées. ILe versant sud, 'par contre, est fortement l'amifié et coupé 'Ipar d'importantes va.1lées. Un grand no.mbre des vallées latérales du Rhône sont des vaNées suspendues, auxquelles on n 'accède Ique Ipar des chemins en zig-zag ou par des voies .ferrées à crémaiLlère. Très souvent, 1e torrent se creuse une gorge clans la partie inf·érieure de son ·cours où il franchit le .palier par une chute (PissevaClhe). ISeules, ,la Dranse et la Viège débouchent dans ila val­lée ,principale de .ptlein pied, grâce aux ·alluvions ,charriées par ces grands cours ,d'eau et le trav·ail de r.abotement accompli jadis par les glaciers ogiganteS'quesqui, aujourd'hui, encore forment une bar­rière presque infran.dhisséllble sur la frontière sud du Valais ..

Ce sont nos vallées, qui Jor.ment ,le tr.ait essentiel du relief, elles sont le siège ·des groupements humains, le centre de toutes .les m.anj­festations de ,l 'activité.

Les yeux fixés sur la carte, guidés par le maître, la Iplupart de nos élèves réussiront à en faire la description. Ils ,commenceron~ pal' la ·direction générale, Iles limites extrêmes, l 'encadrement, ils évalue·, l'ont, à l'aide ode l 'échelle kilom étrique, ou même de .l'écheMe de la carte, sa longueur en km., ils déter,mineront de même sa. largeur moyenne, son étranglement au défi,lé de St~Maurice, à la region qui va de ,Morel ·à Brigue, son é.panouissement en large plaine vers son embouchure et sa terminaison en delta au Bouveret.

La sèche nomenclature des pics, des cols, des rivières, etc., doit jouer un rÔlle secondaire; la lecture de la carte .doit sUiP'pléer aux dé­faillances de la mémoire. La géographie doit être avant .tout une branche d enseignement, ,qui permette au m·aître de dévelo'p.per chez l'élève l'esprit .d'observation, .l'intelEgence et le jugement. Elle ne s\~ contentera plus d'énumérer, elle expUquera les pa.ys et les hommes, eUe fera parler ,les paysages, les localités, le passé et 1e présent cle IR patrie valaisanne.

Est-ce là dire ,que la mémoire doit être ·proscrite. on! seu~ement, il faut faire la 'part des choses. Le maître doit .faire ·com]1renclre les TélIIwol'ts 'quj existent entre les .localités, Iles héllbitations, les mœurs des habitants, leurs trav,amj et la terre qu 'ils h&hitent. A ·ces faits bien raisonnés, il faut associer la mémoire.

La géographie ,locale sera le .point de départ de -l'enseignement de cette branche. Là il est facile de Ipasser du facile au difficile, du connu là l'inconnu, :du concret à l'abstrait, du particulier au générall.

Après .le relief, .ce ,qui ,donne le plus .de variété à un pays de mon­tagnes, ·ce sont les phénomènes c'limatiques. néterminé Ipar les acci­dents du ~ol, c'est Ile climat qui distribue la végétation et .les cultures, comme il Ipréside ,à la distribution des habitants. Le Valais forme la transition entre les pays du Sud et les régions plus .froides du Nord; son climat di.f.fère en -outre, selon ,l'altitude et la direction de lIa vallée principale.

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Partant ,d observations directes, à lIa ,portée des plus Ijeunes en ­fants, Je ,m aître fait com:prendre a isément ce qui ,précède et le con­traste thermique entre :la montagne et Ja vallée. Au début de l hiver, les onfants voient la neige descendre ,progressivement des sommets vers la plaine, de mtêtme qu'aux ·premiers beaux jours, elle remonte les versants .par étapes.

D'autre part, les élèves auront constaté quïl neige sur .les hau­teurs, alors quïl pleut ,au fond de lIa vallée, qu'au l)rintemps, les ar­bres ,f.leurissent du ·bas de lIa montagne vers les hauteurs. De ces ob­servations, le maître con·clut que ,la temiJérature .diminue avec l'alti­tude et Iqu 'on évalue cette diminution à environ O,~·G ·de degr·é pfll 100 mètres.

Le même contraste entre les .hauteurs et le fonds ,des vallées se l'emal'que par rapport aux ,précipitations. Un fait bien connu est l'aug­mentation de la quantité de ,pluie et .de nei,ge avec l'altitude. Les· sommets jouent le rôle de é'nâteau d eau, ils a:1imentent Jes sources et. fournissent l 'eau .aux habitants. Par contre, les régions entourées de hautes chaînes souffrent souvent ,de la sécheresse, les montagnes. confisquent la ,pluie là leurs dé.pens. C'est le ,cas de la vallée du Rhône, en amont de l'Martigny, si bien que la région comprise entre cette ,localité et Brigue, est une des plus sèches de ,la Suisse. C'est POUl'CfllOi J'irrigation des surfaces cultivables se fait au moyen de bisses.

D'autres variétés -climatitques en .monta.gne sont dues ,à la .direc­tion des vallées et à ,l 'exposition de leurs versants au so.leil. Partout se montre l'opposition entre le flanc tourné à l 'Est et au Sud et le versant tourné au Nor,d, ·ce.lui ,de l'ombre.

Souvent cette considération a pr,ésidé là l'éLabtliss'ement des loca­lités. Déjà ,les pOlpulations primitives ont choisi de ·préférence les ter­rasses ensol"eillées qui s'éta.gent sur tla rive ·droite dux Rhàne, comme le ,prouvent les nombreuses trouvailles .faites dans cette région. De même, .les cônes de déjection, ·à l 'entrée des v.allées .latérales et à J abri des inondations ont été ,fixés dès les premiers temps, pour l établisse­ment des Ilocalités. ,c'est dans 'la zone de contact de ces deux r,égions, vallées et ,plaine, que se ,feront dès lors les écihanges, chacune four­nissant à l'autre, ce qui iui manque. -c'est Ilà aussi ,que se sont établis de nos .iours, grâce ·aux forces motrices, ,les princi'pales industries. C'est là que, dès Je ,moyen âge, ont eu ,heu les ·foires, les mar,chés, quoi de 'plus nature'l, que ces vallées soient devenues un carrefour de routes et de voies .ferrées .

On le voit, dans la 'montagne, tout dépend strictement des condi­tions physiques. Un village est un groupement 'JJumain, qui trouve en grande part.ie son explica tion dans la nature; tl est le .produit du sol et du climat, tout comme ,les ·plantes. Dans la plaine, les construc­tions en pierres .dominent. Le terrain aLluvial, g'lagné sur ùe [leuve, re­çoit diverses cu~tures, en particulier du maïs, ,du froment, du seigle,

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des légumes, des aS1Jerges, des fraises, etc. et des arbres fruitiers; les versants enso,leillés et disposés en terrasses, sont couvrts de vigno­bles ; les pentes, 'à l'ombre, sont réservées aux forêt·.

Les vülages de la montagne, ,formés souvent de plusieurs ha­meaux, sont hâtis là l'abri des dévastations ,des torrents et des ava­lanohes, Les maisons, généralement en ,bois, avec des ga,leries, ont des soubassements en ,pierre. Blotties autour de l'église ou de. la c.h3!pelle, ell es sont sé.parées par des ruelles étroites et tortueuses. Presque tou­jours, les étables, .les greniers là foin sont indépendants des h.abita­tians, souvent les deux ne forment .qu'une seule et même construc­tion. Une ·construction originale, le raccard, est destiné à ·conserver Jes grains, la farine, lIa viande sèche ... ; elle est juchée sur .pilotis, sur­montés de pierres pl,ates, pour empêc11er .les rongueurs d'y pénétrer. Les mayens avec leurs ,pâtur.ages du rprintemps et dG l'automne, situés à mi-côte entre Ile village et l'aljJe, forment, pour ainsi dire, .le pro-longement du village, chaque .famille y possède une demeure, souvent des ,plus rustiques et les àbris nécessaires 'pour Ile ,bétail. Sur Il'Alpe, ne montent ·que les bergers et les troupeaux.

La nouvelle carte montre aux élèves, mieux ,qu'une explication, que le réseau routier, les chemins de fer se sont .multipliés considé­rablement ces dernières années. Grâce à la facilité !(les communica­tions, à ,la beauté des paysalges, à l'attrait de lIa haute montagne, les villages se tr.ansfor·ment, les coins pittoresques, !(l'un autre âge, para­dis des peintres, disparaissent, des mag.asins s'ouvrent, et malheureu­sement aussi, les aubel~ges se multiplient; ,les mayens, tà leur tour, se métamOIlphosent, des ·pensions, des hôtels, des sanatorias .attirent J.'étranger, ·deviennent une source de ri,chesse, en fournissant un ga- ' gne-pain sup.plémentaire -aux populations de la ,montagne.

-:\Œais ·cette tr,ansformation économique a eu un contre-coup re­grettable : les mœurs J,Jatriarcales s'en vont, Il'habitant des val.lées latérales descend dans 1a ,plaine, apprend là ·connaître le chemin des grandes villes et trop souvent, quitte son cher village pour ne plus y revenir.

Arrêtons-nous ici; dans Il abondance des phénomènes que notre nouvelle carte a étalés sous nos yeux, nous l'l'en ,avons noté ,qu'un pe­tit nombre, mais que nous ,avons cber-ché là montrer dans ,leur corré­lation et clans lIeur enchaînement. Grâce ,à la superbe carte du ca.nton du Valais, il sera désormais à .la Iportée de tout le corlps enseignant de rendre 'les études IgéogTélil?hiques faciles, attrayantes et éducatives.

Un maître d'école.

Mots pour rire Une maîtresse d'hôtel ·à une clomesti,que fraîchement cle.·cOl1îlu ,

de 12, montagne :

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~ .:Vlarie, dit-elle, a,11ez voir si lM . X., oharcutier, au fond de la l'ue, 2. des !pieds de coc11on.

La. bonne part et revient .a;près 'que1ques instants: IVladame, je n e sais pas, .ie n 'ai pas pu voir, il avait des bottes!

* * * «Dites-moi, ,M ... , à quoi sert .la caution?» .demandait un exami­

nateur à un étudiant en .droit. _ «,La caution, ,Monsieur ... , la caution ... est une ohose ... qui sert

8. ... garantir . _ Alors, lors·que vous prenez un parap.luie pour vous garantir du

mauvais temps, votre parapluie devient une ·caution ? _ Oh ! non, :\IIonsieur, en ce cas, c'est une pré ... caution.

:!: :!: *' Petite définition: La vie est un chemin de fer; ües ,années sont

les stations; la mort, la gare d'arrivée; -les ,médecins, Iles ,chauffeurs.

Cours de géogra.phie dans une malle: Un voyageur, faisant .l'in-ventaire de sa ,ma.lle y trouvait :

Un habit taché de IGrèce, Une 'paire de souliers à double semel1e --cle Liège, Un ·mouchoir de Tulle,' Un tablier de Bane, Une boîte de G.and, Un pistolet de Tyr, Une bouteille de Home, Un flacon de Curaçao, Un' ,pot de Groy, Un couvert d 'Etain, Un collier .de ~E'ennes,

Une culotte de ,Pau, Un ,bonnet de Nuits, Un lit de Caen, Un livre de 'Metz, Un Ipâté de Foix, Un sac de pasti1les de Nantes, . Plusieurs volumes de l'amans absolument vides de ISens.

Bibliographie Le Recueil poétique' de M. l'inst. René Jaquemet, 0. Conthey,

dont il a ·été fait 111ention daol1s un des derniers nUl11:éros de 1'Ecoïe Pl'in1ail'e, est cédé à fI'. 2,- au Personnel, enseignant qui lui fera directenlent la conul1ande.

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