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SION, 31 Octobre 1951. No 2. PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE ORGANE DE LA VALAISANNE D'EDUCATION ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 7 Les abonnements se règlent par chèque postal·Il c 56 Sion. ou à c.:' Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement è --- Les annonces sont reçues exclusivemE' PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Avenue de la Gare T 71ème Année.

L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

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Page 1: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

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SION, 31 Octobre 1951. No 2.

PARAISSANT 14 FOIS PENDANT LE COURS SCOLAIRE

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Les abonnements se règlent par chèque postal · Il c 56 Sion. ou à c.:' Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement è

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71ème Année.

Page 2: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

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\

SION, 31 Octobre 1951. No 2. 71 ème Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE ORGANE DE LA socla~ VALAISANNE D'EDUCATION

SOMMAIRE: COMMUNICATIONS DIVERSES: Cinéma. - Cartes Igéo.gralPhiques. - Séance du Comité de la tS.V.E. - Fédératio.n du personnel des services publics de l'Etat du Valais. - Asso.­dation des maîtres de gymnastique du Valais Ro.mand. - So.­ciété suisse des maîtres de gymnastique. Le métier, c'est ce qui unit. - PARTIE PEDAGOGIQUE: L'Eco.le laïque. - Expérien­ce pédagogique .cantonale 1950. - Projet de ,g,rammaire pour les écoles primaires du Valais. - La XIVme conférence internatio.­nale de l'Instruction publique. - Le mo.uvement éducatif à travers le ,mo.nde. - PARTIE PRATIQUE: Centre d'intérêt. -Ortho.graphe.

rëOOUNlICA TlIONS DlIVERSE§ 2 , DÉPARTEMENT (ê) SaY.E. @ SaI.VaRa UNION @) ~

A VIS

Pour toufe réclamation concernant les albonnements, s'adres­ser diredenlent là l'impr1'merie Beeger, à Sion.

*** A VIS

Par smte de l'ahondanoe des matières, nous avons dû 'l'en­voyer plusieurs iMiticles au prochain numéro.

CAISSE DE RETRAITE

Le projet de règle,ment de la Caisse de retraite sera publié dans le Iprochain numéro. de l' « Ec.o.le primair.e .».

La 'Commission.

CINEMA • ~I:':'~ f~l.;

Je pro.jetter,ai ,prochainement un film sur la lutt~JrànÎ:s~e cancer. J'aime.l"alis profiter de cette circo.nstance 'Pour'll' . cier :les élèves de nos classes primaires d'un film ; < e au nom Ce film destiné aux enfants sera do.nné Igratuitpl' ,. ete seulement dans la même salle, et précèdera l'autr,e fj.lm. ~ .... se subs,tituant à

Cinéma scola?

Page 3: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

- 42-

CARTES GEOGRAPHIQUES

,~e service t~po:graJphique fédéral continue à échanger les ,cartes usagees de la SULS1se ,contre de nouveUes eartes. , En, revanche, les cartes avec cantons en ,couleurs ne sont plus echangees.

, ALes ,cartes proposées en échang.e doivent .être adressées au Depot cantonal du ,m'atériel scolair.e à 'sion.

Sion, le 30 octobre 1951.

Le Dépal'tement de l'Instruction publique.

Séance du comité de la S. \7. E. ~~ ,c01nité de la .S. V .E. s'est réunil à Sion le 20 octobre sous

la presIdence exper~e .de Ml' Pralong, en présence de MM. Evéquoz et. ·Chastonay representant le Département de l'Instruction pu­blIque.

,MT Gaspoz fit un ,exposé des nouvelles ,propositions du Dr Adler, concernant la révision de la Caisse de retraite, et Ml' Evé­quoz fournit des explications .complémentaires intéressantes sur le mê'm'e sujet'.

Le projet de règlenlent, soumis à tous les lintéressés par la voie d; l'E,co,le prin1ail'e) sera dis'cuté dans les districts, puis à l'as­semblee generale de· la ·Caisse convo.quée extraordinairenlent. Le Grand Conseil se Iprononcera vraisemlblablement sur cet objet :\ la session ,prorogée de noveInlbre.

ILe nouVeau projet offre de sérieux avantages ,sur le précé­dent. La rente sera calculée sur le dernier traitement et non plus sur le tralÎtement moyen; ,l,es années antérieures à 1944/45 cOlnpteront pOUl' les 7/10 au lieu de 1/ 2 ,com·m'e c'était d'abord prévu. Le nouveau statut aura ,effet rétroactif à partir du 1er janvier 1951.

Les Teh'aités actuels n'onf pas -été oubliés non plus, puisque de 60 à 65 ans les rentes seront augmentées du 5Û'%, et du 25 % dès le jour où le pensionné perçoit les prestations de l'A. V. S.

. A propos de 1'occupationdu personnel enseignant pendant' les vacances, Ml' Chastonay a ,fourni des rens,eignements ,préciéux dont il sera tenu compte pour :l'a'Ven!h'.

Le 'comité de la S. V. E. a émis le vœu que le drapeau ac­compagne ,à leur dernière demeure les collègues décédés aussi - . -n 'çeux qui sont ·encore ,en .adivité de service que ce~lx qui

•. 'fiS l'enseÎlgllement. Le person1n,el enseignant de tout le ':~ipe à l'ensevelis·sement des collègues ,morts en ac­

' -~. Les instituteurs de la 'COlnInUlTe sont invités \. '1.lement les coHègues décédés après leur mise

- 43-

La discussion a égalenlent porté sur les manuels scolaires, 'Sur Je ·chant, ,sur la révision des statuts de la S. V. E. sur la fédération des sociétés d'éducation, sur le ;manque ~\ gagner du personnel ,enseignant de 1930 à 1948, sur l'.allocation de ren­chérissement des employés de lEtat, ek.

Séance alertenlent conduite, laborieuse, comllle on le voit.. . on l',espère fructueuse grâce au bon esprit qui .l'a animé.

Cl. B.

P édération du Personnel des Services publics de l'Etat du Valais (PPSP)

Beaucoup de membres du personnel enseignant ne connais­sent pas la F. P. S. P. autrement 'que par les cotisations qu' ils lui versent ,cha'que année. C'est pourquoi nous croyons utile de donner les renseignelnents suivants.

En gestation depuis 1940, la F. P. S. P. a ,~té constit~ée définitivement le 16 avril 1944, dans le but de defendre les lD­

férêts 'lnoraux et éconÜ'lniques de ses membres. Présidée actuel­lement ,par notre ·collègue M,arüel Revaz, elle s'occupe exclusi­venlent des questions professionnelles et ,sociales. La Fédéra­tion n'a pas le droit .de s'imllllÏ'slcer dans Jes alf.faires des sociétés. ,CeHes-'CÎ . restent juges de leurs nloyens d',action, pour auta~1t qu' elles ne lèsent pas les intérêts de la Fédération.

En font actuellement partie: 1), la société valaisanne d"éducation, 2) les instituteuŒ du Valais rOlnand, 3) le ,personnel de ,Malévoz, 4) le corps professoral du Collège de Sion, 5) le ,corps professoral de Collège de Br1gue,. 6) ,la Soc-iété des instituteurs du Haut-ValaIs, 7) la Société des institutrice5 du Hauf-Valais, 8) le 'c-orps de gendannerie cantonale, 9) l'association des elnployés d'Etat. La InissÎ'on La plus importante de l'a Fédération a été dès le

début d'opér,er la cooTdination enfre ,les différentes sociétés. La 'question des traiteI'nents n'est pas la. première ,~réÜ'cc~­

pation de la Fédération; ,c'est là surtout affaIre .des sech~~::: }-" F. P. S. P. se ,contente de veiller à ·ce qu'il n'y ait P~§~!d.nisme entre Jes groupements. 1 J~.1té au nom

La F. IP, S. P a Icependant étudié c~aque r.' -été seulement ticulière ,et lfait ,sentir di'S'crètem·ent son llliflu~~I.se subs,tituant à de contact parüculières et des intervention~

Page 4: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

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Il s~agissait égal'ement de dépister et de prévenir 'certaines nlanœu­vres advel'ses et d'-en rendre at'tentifs les ,groupements intér-es­sés. Travail ObS-CUT ef -souvent ingrat, mais cnm:b~-en utile à :l'en­s'emble; travail préventif -et de eoordination, quii peut être plus effica1ce parce -qu'il ,est ,plus dis-cret.

En dehors de 'ce travail on peut dter comme activité de la FPSP. pour ces dernières années:

1} des -confacts avec nos autorités; 2} des relations ,assez étro~rtes avec les Fédérations des au­

tr-es -cantons, .plus particulièrement de :la Suisse romande; 3} l'appel de la FPSP. en fav-eur de la loi sur ,l'ens-eignement

primaire et ménager; 4} l'arppelen faveur de la nouvelle loi fis'cale; 5} l'appel en faveur de ,la loi sur les allocations familiales; 6} l'appel en faveur du ,projet de réforme des ,finances fé-

dérales; 7} réforme de certaines -cais·ses de ret'raite; 8} l'établlÏ.sse·m-ent de la carte de 'membre. Cette « Icarte d'i­

dentité}) doit précisém-ent fortifier ce lien indis.pensable ·entre t'ous les membres. Elle nous procurera ensuite également des avantages individueLs;

9} la FPSjP. s'est aSSuré la collaboration d'avncats conseils Icapafbles de nous donner d'utiles ind~cations.

Les ·membres du corps enseign;ant doivent rest'er en contact avec la FlBSiP., ,avec son 'comité et son bureau; ils r,enseigneront ce dernier sur tout ce qui peut intéresser les grou,pe:ments, et lui transmettront ,la documentation uHle. La FPSP. ne pourra s'oc­(:uper des intér:êts personnels d'un üha,cun, mais elle fera de son -mieux pour sauvegarder les intérêts généraux de l'ensemble de ses membres. Elle ne réussira pas dans toutes ses ,interven­tions; mais avec l'aide de ehaeun eUe contribuera à éviter un éparpillement, qui serait' nuisi'hle à tous.

flssociation des martres de g~mnastique du \7alais romand

L'assemblée générale de l'Assodation des m-aîtres de gym­nastÎlque du Valais romand se t<iendra à Sierre, le ' dimanche 11 novelnlbre prochain, selon le programme ·suivant : 09.00 ·Messe paroissiale à l'église de Sierre.

" - Ouverture de l'assemblée à la salle de gymnastique com­"J!e. Travail des partkipants (se munir de pantoufles).

-l'hôt'el de la Poste (fr. 5.- par personne). ' .. -lnistrative.

-45-

Tout le personnel ,enseignant est ·cordialement invité., P<;>ur ,le dîner s'ins'crir-e avant le 8 novembre auprès du secretaIre, P. Curdy, Iprof.esseur de gymnasti<que, à Sion.

Le Comité. .*. ,COMMlUNIQUE

Le -comité de l'AMGVR. a décidé d'.allouer un subside de fI' . 2.- par jour à tous les ,membres de l'Association qui parti­d.pent à des jours fédéraux organisés par la SSM-G. Cett.e décisi?~ est vala,ble pour 1951 et 1952. Ceux de nos me-IIllbr.es qUI ont SUIVI de tels -cours -cette année peuvent adresser leur demande de subside au caissier, M. Hubert, à Sion.

Société suisse des maîtres de g~mnastique Publication des cours d'hiver

La Société ,suis-s'e des maîtres de gymnastique oliganise, du 27 au 31 décembre 19-51, sous les auspices du Département -mil~­taire ,fédéral, les -cours suivants à l'intention du personnel ·enseI­gnant de ,La Suisse romande et du Tessin:

a) Cours pour la gymnastique en hiver et le ski: 1. IMorgins - 2. Wengen. b) Cours de ski: 1. Bretaye - 2. Stoos (pour 1-es Tessinois) Au 'cours de -Bret'aye, il y aur-a une dasse pour la préparation

au Ibrevet d'instituteur de ski. Ceux ,qui s'intéressent à 'ce brevet et 'qui désirent faire partie de eette Iclas,s.~ ;son~ lP1:'iés de ,le mention­ner spéciale-ment :dans leur derp.ande d Insfcrlption.

IC) Cours de patinage: à Lausanne. Renseignements généraux: Les -cours de ski et de patinage

sonf réservés aux instituteurs et institutrices qui ense'Î,gnent ,c~s di.g.c~plines dans leurs das:,s-es ou qui organisent des camps de ~kI. Les ill-cr1ptions qui ne seront pas .aoco~pagnées d'u?~ at~estahon des autorités s'colaires ne s-eront pas pnses ,en conSIderatIon. Les débutants ne 'Sont .pas aoeeptés dans ,ces -cours.

Les inslcriptions, faites sur 'PaJpier Ifol'lmat A 4, de~ron.tconte­nir les renseignem-ents suivants : No~ -et prénom, p.r~f.esslOn, an­née de naiss'an-ce, degré où ,l'on ens·elgne, adresse -CIVIle, .g·enre et nombre des -cours d'été et d'hiver suivis. .. ,", }.:

Les inscript'ions ,sont à faire parv-enir pour le 15 .... ~~nisme 1951, au vice-président de la oC. T. : H. Branden'ber~füé ~u nom strasse 4, St-üaU. été s-eulement

JPour J-La C. -:r: .. ~~f'~~ subs,tituant à e. presl'l

Page 5: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

! LE MÉTIER C'EST CE QUI UNIT .~

Réflexions sur « le programme» Dès la cour baignée d'un pareü110nieux soleil d'octobre,

nous avons retrouvé nos anciens et pris en ,charge les nou­veaux. Et ce reCOffil11encement d'une splendide expérience ami­'cale: une nouveHe année scolaire, a trouvé notre cœur aussi ému que celui de nos débutants.

C0111'ment répondre à tapt de ,confiance ingénue? Qu'allons­nous leur donner qui ne devienne ce bagage inutile dont on se -défait en hâte, ou qui !plus souvent se détache de nous comme un élément inassimiLable, puisque selon une boutade qui ren­ferm·e sa part de vé:filté « La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié».

La 'culture! Un bien grand mot devant de si petits 1P0stu­lants. Pourtant si exa.géré que le ten11e 'paraisse, ,c'est ,cela qu'ils demandent lor,squ'ils vous disent « je veux apprendre à lire»" Premier éohelon, premier ·contact. L'i:mportance en est grande, elle va influer ,Sur leur s'colaTité, puis sur la vie. Car leur entrée à récole, ,c'est l,eur premier pas dans la YiÏe sociale. 'Celle-ci li­'mitée jus'qu'à ce mOl11ent au miI.ieu faI11ilial va dépla,cer leur centre d'intérêt. Ce dernier ils l'étaient à eux-mêmes et 'ce stade de leur développement a été souvent prolongé non sans péril vour leur COTIlportem'ent futur, par l'affe·ctivité aveugle de leur entourage. Les vüici, ,au seuil de l'école, au seuil de la découverte ,d'un autre monde dont ils ne sont IPlus le centre unique. Cette révélation .peut ,marquer la sensibilité de l'enfant' d'une 111anière fâcheuse. Il faut l'aider à franchir ,ce passage. Qu'il se sente aimé, protégé, ,compris dès notr·e premier accueil; ave,c son in­tuition neuve, quasi miraculeuse, ü devine tout cela, il 111anifeste, il réagit, il s'a1fIirme, il rend pos'sible une influence éducative ührétienne. Notre manière de lui présenter l'école détermine le goût. Avez-vous remar,qué ,co1l1bien d'enfants à réputation d'en­fants dilifficiles :sont de m-erveiIJeux élèves? SÜ11plement parce qu'ils trüuvent' ,en dass'e ce ,climat de paix, d'ordre, d-e travail

' . • n. Ja sympathie qui leur manque ai1leurs. Cette atmos_phère, ' .. ~ œuvre, c'est -ce que mous Ulpporterons de TIleilleur à

"<.1 dans cette ligne 'que la valeur intrinsèque du si­-'-·?,ment mise à ,contrihution : l'fume de l'enfant est

'lce de l'école joint à l'efifort personnel consti­. Montessori, ce qu'elle appelle le milieu favo-

.....

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Table. Ap,prenonsà nos -enfants à .se déplacer sans bruit, à tra­'vailler sans ,bruit et nous r-endrons pos,sible l'attention, l'intérêt corn-pris par une immobilité qui ne -masque souvent que !J'agitation et la dispersion intérieures.

On a beaucoup parlé de l'intérêt. Vous rappelez-vous ces nOl11enc1ature,s de noms géographiques, -ces listes de mots d'or­thographe d'usage -enregistrées, j'allais dire ingurgitées par notre mémoire, parce qu'il le fallait et qui maintenant encore, après tant d'années, nous aident à situer l'évènement lu dans le jour­nal, à écrire correctement une de ces nombreuses -ex>ceptions qui -co-mpliquent notre langue l11aternelle, ,seule notre Inémoire -était sollicitée, avait-on si tort que cela de nous demander cet effort qu'aujourd'hui nous n'imposons plus à nos- élèves! Il ' y a des matières rébarbatives pour lesquelles fintérêt tient bien davantage à :la manière de les présenter qu'à la chose elle­même. Une ,présentation vivante, nouvelle, sollicitée; une gra­dation prudente dans la difficulté à vaincre entraîne l'effort personnel, -def de toute acquisition stable. Je ne connais rien de plus réconfortant' pour un l11aître que la joie partagée avec ses -élèves après cet effort 'COl11mun qui a lPermis de franchir ~?-re difofitculté, l'-enseignel11ent est vraiment alors une grande amIÎle.

Après la manière, il y a la matière d'enseignement. Sans doute c-e personnage officiel qui a nom le program111e, en délimite et en fixe les normes. Avec lui nous assistons à une curieuse surenchère de l'instruction! ,dans le 11lêl11e temps qu'autrefois ,~ ~ in Sicrivent tant de ,choses à faire 'comprendre! que notre ob­jectif [principal ne soit pas simplement de .le remplir à tou t' prix, oubliant que « l'intelligence ne v aut qu'au service de l'anl0Ur » nIais ceci mérite un tout autr,e dévelopipel11ent! Nous n 'abord-e­l'ons :le nôtre .qu'en fonction du développement réel de nos en­fants et de leurs po.s.sibiIités individuelles ,si différents d'une année à l'autre. Il y a, si j'ose dire, un pro gramme du program-m,e : ap­prendre à apprendre. Y a-t-il pour 'cela une meil!e~lfe techniq~e que d'apprendre avec ,eux? Qu'on nle Ipermette l'Cl ~n souvenIr personnel récent. Je contrôlais la leçon de g~ographle d'une en­fant de dix ans. ,Mais tu ne la sais pas ta leçon! - Corn-ment y'eux-tu que je la sache, je ne comprends rien à tous ces noms que je n'ai jamais -entendus. - Patienll11ent nous avons lu, :nous avons -cher'ché ensemble sur la Icarte .J'.emplacem-ent des prOVInces ,aneiennes du Péloponèse illustrant ,chacune par un petit fait, un per.sonna.ge, une légende.... jus'qu'à 'cette constatation. « C'est épatant, :maintenant je sais». :Moi aussi. Une fois de plus._].:­même constatation s'iIIllPo.sait: Il faut 3iPprendre à ap}dnisme Toute leçon ·suppose un travail d'approche entrep,jÜé au nom roun avec le maître, celui-ci ét'ahlira le lien avec ,. été s-eulement connu, ensemble on apprendra à dégager l'idéf' se subs·tifuant à 'moyen d'intuition ,préalablement choisi.

Page 6: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

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. Il reste. ·encüre à rendr·e attrayante « ,la ,cage}) où .pendant SIX, sept, huIt 'moÎs et ,plus, nos écoliers vonf vivre.

Il y a :peu de temps, un profes'seur de ·lycée me racontait la visite qu'il .avait faite en 'compagnie d'un inspecteur primaire d'un canton c?n,f~déré, à la classe que ce dernier appelait [a 'perle de .s~n dI~tnct. QueUe dasse! QueUe merv'eille, me disait­il. J.e n'aI JamaIS Tien vu d'aussi gai, d'aussi aimable: aux .murs des dessins d'encfants d'une ·gaucherie enfantine plaisante mais aussi combien révélatrice du travail de d-asse d'orürÏna'uté et

" d d' ' :s nlem·e , e ons üertaIllS, des ·gravures d'un .goût parfait des fleurs on y ,~v:ait.étudié le développemenf d 'un buLbe de jadn1Jhe .qu'.o~ pouva~t sUlvr~ dans ,les lcroquis muraux, des bouliers aux perles de ·bUIS, de VIves ,couleurs, ·etc., etc. ,Pendant que mon conteur enthousiast·e ·me parlait, j'ai revu bien des ,clas.ses de chez nous au matériel ipTéhistori'que et: insuffisant, à l'éclair,age parcimo­nieux, sans oublier 'celle où le par~pluie était de rigueur les jours de :préc~pitations, com'me dit ,le ,servke météorolofgique de Sottens ... Notre Département: de ~'Instruction publique lutte in­lassalblement ,conTe ees insuffisanees ,communales mais nos sal­,J,e.s de ,classe jouent 'encore trop souvent le rôle de' saRes de répé­titions de toutes .s.orfes et de réunions de tous genres aux relents de pintes bien caractérisés, quand el!les ne ,servent pas encor·e de salle de poli-ce. ·Ceux qui les comp-ar-ent à des geôles, .ont-ils tel­lement tort .quecela? Cireonstanües fàcheusesauxquelles nous n;e /pouvons rien ,changer ... et ·cependant s'il ne nous est pas pos­SIble et de ,loin, -de' :r:ê'ver un décor évoqué plus haut, il y a tout de .même, avec quelque ingéniosité, 'quelque adresse, un peu -de goût ·et des moyens d ,e for tune, -ce sont souvent les nleilleurs, possibilité -decré-er un 'cadre moins ,sor,dide et mieux fait pour des yeux d 'enfants.

Ne ,croyons pas la ,chose impossible, elle dépend 'moins de tout l'extérieur 'que de 'eette disposition intime de notre ·cœur qui emporte le :suecès ,et que Tchékh.ov nous -dévoile par ,la ·dédaration du Moine Noir. ' « Tout le secret de mon succès dit celui-d, à un visiteur qui s'extasie sur Ûl 'beauté du do~ ,maine ,qu'on lui fait visiter, n 'est pas dans ,les dimensions du verger et ie nom'bre des ouvriers, mais -dans l'amour que j'ai 'pour ce travail.. 'Comprends-tu? ,Y. G.

nos Conférences ~ année, nous avons demandé à Mademoiselle Guex

bien connue ,à Lausanne, où elle s'·est établie il "Tl.ées, de m'en vouloir nous parler -des tout petits et

que nous sommes Iplus spécialem'ent 'changées -1er.

- 49 -

A vec une parfaite bonne grâ,ce, 'Mademoiselle -Guex veut bien Inettr·e à notr,e disposition s'a grande 'et sûre expérience. Au cours des deux conférences 'qu',eUe nous üonsacrera cet hiver, elle évoquer,a 'ces prolblènl·es sous le titre: L'institutrice subs,titut de la mère. ' .

Notre époque, hélas, a 'ssisf.e à de t,erritbl-es lacunes dans l'é­ducation fami:liale. Mademoiselle 'Guex nous aidera de toute sa ·connaissance pratique du sujet, ·à TelD1Pld.T au mieux notre beau rôle de « suhsfitut ». ,Celles tqui ont été -du premier ,et si sympa­thique petit ,groupe -de M·artigny, .auront: l,e ,grand plaisir d'en retrouver l'ani'matrioe dans le ,cercle plus lar,ge de notre société, ,les autres auront le privilège d,e s 'instruire -d'un devoir pressant au contact d'une personnalité des plus ·atta'ohanfes et des mieux qualifiées pour I,e faire.

'Mademoisel1e Guex n'ayant accepté que rparce qu'elle aime oe Valais où elle a débuté, nous serons donc nornhreus·es à profiter de üette aubaine.

Pour le ,comité: Y. G.

Il école laïque Une fois- de plus, les évêques de France se sont unanimement

prononcés SUl' .J'é.c,o:le :laï.que. -Gardiens et chcl's du peuple 'catholiique, ils dénoncent à

nouveau -les périls 'que fait 'courir à rernance 'l'enseignement offi­deI laïque. ILs déchirent le voile -d'hypocrite neufra:Jité dont l'é­cole laï,que se 'Couv.re et sous -lequel .se poursuit Ile p 'lan maçon­nique de la ·corruption et de la déchristianisation du pays. Ils dévoitlent Ile but, si c'ünstamment et si énergiquement poursuivi, -de fOllger les jeunes âlnes .s'elon l'idéal des LÜfges. «Parfout où il y a un enfant, -on trouvera ,la m'ain de ~a Franc-,Maçonnerie ».

Convent de 1879. La révolution Iboulig-eoise et la démocratie, ou la révolution

sociale ,et Ile 'coIIliIIlunisme, ne !S'Ont que les étapes du duel gigantes­rqueentre deux principes persom:li:fi.és, tl'un par 'le christianisme intégral, l'autre par l'anti-.église. Et si Satan s'est r-évoHé au nom de ia liibert.é ·et -de 'l'égalité avec Dieu, 'e~la n'a pas été seulement Ipour « ne pas servir», ,mais pour asservir en se subs,tituant à l'autorité légitime du Très Haut.

Page 7: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

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Notre intention est de soumettre à nos lecteurs des ,citations ·tirées de documents maçonniques ,qui démontrent que'l,le est ,la puissance ,qui se ,ca:Clhe derrière l'école laïque.

. .. FéLix Rocquain : « Nous ,désirons qu'on écarte du domaine de :J'éducation pu­

blique tout enseignement religieux, en même telnps que toute im.mixtion personne!Ue du dergé. Et l'on aurait to,r1t de ,croire que, dans notre pensée, cette pros'cription fra,ppe uni'quelnent le ca­ihoHcislme. J.l est dans nos vœux ,qu'aucun ministre d'une re'li­gion quelle qu'-elllie soit, 'catJho:Jique, protestant, israélite, ne s ~ingère ·à un titre queLconque dans leS' questions d'enseignement» .

F . :. EdlTInnd Gardien: « .L'avenir appartient à la 'Maçonnerie. Et l'avenir c'est l'ins­

truction, ,c'est la vu'1garisation de toutes les ·sdences; l'avenir, Frères nouvellement initiés, c'est l'université marchant côte à 'côte avec notr·e institution. Universitaires, vous êtes les cadres d 'une nouveHe géné'ration, et sachez :rester dignes d'une aussi no­ble mission que la vôtre. Faites des tho,mmes, instituez des ci­toyens. La Franc ,Maçonnerie vous tend les Ibras ; elle vous re­çoit cnmme ses enfants ,les 'plus Clhers, eUe vous montre le but auquel devront tendre tous vous efforts )} .

Au ·sujet de la L~gue de l'enseilgnem,ent', le F . ' . Jean Macé déclare:

« Autrefois, nouS' affirmions que la Ligue de l'enseignement 11'était pas une institution politique religieuse. Aujourd'hui il n'en est plus ainsi. Maintenant, il faut affinner que 'la Li.gue est -bien une institution maçonnique ... Oui, 'ce 'que nous faisons est une œUVTe maçonni'que. La Ligue est une n~açonnerie extérieure. Je 'l'ai ,dit cent fois dans ,les Loges, d'un bout là :l'autre de la France. »

F . '. Blatin: « ·Les ·membres maçons du Padement sont invités par le

-Conseil de .J'Ordre à s'a:ssocier énergiquement à toutes les m·esures qui tendraient à 1a slIJPpl'ession des 'congré.gations religieuses )} .

F. '. Amialb'le: « C'est la Fran-Maçonnerie .qui doit se substituer progres­

lSivement aux religions positives, pour :mener à bien l'œuvre de l'amélioration :morale de l'humanité. Elle est la seule force orga­nisée qui puisse y .pourvoir. »

Du Bu1letin de ~a Ligue de 'l'ens.eignemeni: : « Pauvre de:r:gé ! IH a Ibeau tonner contre la Ligue de l'en­

·sei,gnement, Icontre :l·a F . ' . Mayonnerie, elI1es lui survivr?nt; pe~_ nous iInjporte du reste,les dernlers grognements de la bete expI­rante. Jésus, 'écrivait Vi,ctor Hugo à un de nos amis" lavait les pieds des pauVires; [e Christ Ide ,la relirgion future doit' leur laver l'intelligence, et nous ajouterons: et le ·cœur )}.

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F . ' . Ed. ,Monteil :

« C'·est en vain que nos advers'ai'res ont toujours prétendu 1!létenir jla morale .. . Je vous avoue que, pour ma part, je n'ai ja­'Blais ,connu de Evre pIus pornogra:phique que ,le catéchisme qui est Ulis aux mains des enfants à .J'âge de sept ans».

« Je désire surtout qu 'on ' enseigne à nos élèves' combien no­tre ,morale est dirfférenle .de ·celle .qui nous a été lé.guée par lè christianislffi·e, et 'que, si .cette dernière a servi de prétexte à tant d'iniquités, la nôtre, au contraire, sera la justification de la jus­llce répa'ratrice. Nous 'voulons que personne ne se tI~Qtmpe sur notre ,coIllJpte. Nous .ens·eignons à nos ad~ptes à détester beaucoup de ohoses 'que ,la morale du OhTist a;pprend à admirer ».

F . '. Léonie Roujade: « A'cte de foi. Je 'crois ·en 'la Terre, ,créatrice ,de toute matière; J.e ··crois ·en la Raison, .créatrice de toute jusüce; Je ,crois en la Solidarité, 'créatrke de toute puissance. La race hUlnaine à ces trois 'choses, la race humaine peut

fonder la IPerfection, eLle fondera la Perfection. Ainsi soit-il. Ainsi sera ». ~Le F.'. Miaréohaux:

« 'C~pendant', ·M·M. '. PF.'., le mauvais vent .qui a souff,lé sur 'la France, vient de Rome, c'est-à-dire qu'i:!. a passé .sur 'le monde entier, le Vati'can étant le ,siège d'une Internationale mal­faisante ».

Les Log.es de l'Afrique du Nord demandent: « Qu'une dis.position ainsi Iconçue soit ajoutée au Code rCÎvil :

Défenses fonne:1les s'oieni: faites aux parents, as'oendants ou ayant droit ,quelconque, de .donner ou d'enseilgner à [eurs enfants une 'religion que'lile qu'eUe soit, sous peine .de déchéance de puissan­ce paternelle ·et de puissance légale. Et qu'en Icas d'infraction dû­nlent 'constatée, les enfants, lPupïHes ou descendants, seront reti­Tés ou !confiés à rl'Etat, aux frais des parents et as'cendants ».

L'instituteur .l\1oriz·et : <<. 1. Les soldats français sont des voyous et des 'lâches; 2. Les Al1e1lllands ont bien fait, en 1870, de tuer les enIfant'i

au berceau; 3. Ceux qui ,croient en Dieu sont des i,mlbéciles. 4. Il ne faut ;passe confesser aux ,curés, mais à ceux à qui

IrOn a .fait tort. 5. Le bon Dieu, ,c'est un po:rtemonnaie bien garni; 6. Il n'y a pas ,de différence entre rl'hom.me et la vaohe, car

ils ont une queue tous ,les deux».

Page 8: L'Ecole primaire, 31 octobre 1951

- 5,2-

Les instituteurs B:r.etin, Guérin, le ministre J. Zay (instruction puJb:Jiique) ,ef tutill 'quan;ti, IProc1a,ment qu'ils « ne veulent ,pais de drapeau, de patrie, de TeHgion, d'aflIIl:ée ».

.Le 'F . ' . 'Lericolais : « Nous avons le devoir de détruire la TeHgion; et l'école lai­

(que, ,c'est-là-dire récolte nationaliste, faillirait à cette tâche si, 'âu nom de la raison, eNe ne travaiJ,Iait pas à déraciner la funeste erreur 'créée paT l'ihypothès'e des Dieux ».

« L'école lai,que ne peuf pas ignorer Dieu, ,elle doit le dé­truire .... Ceci n'est guère dis'cuté par Iles instituteurs eux-mêmes. »

« M,aintenant, ,ce que je veux établir aujourd'hui, c'est qu'il y ·a nécessité pour le bien intellectuel de iJ'enfanf d'en faire un athée, autrement dit un ,cerveau dilbre ,au lieu d'un .eSlPrit esclave. »

M. ,Grévy, ins/pecteur d'Académie: « Nous sommes l'école .sans Dieu. Cette appel,lation, o,n nous

~a jette là la face IPour nous -flétrir; nous .la revendiquons ,com.me un titre d'honneur; ,eUe ex.prime notre r aison d'être et résume tout.e une partie de notre ipTogram'Ine ».

IL'écule rohrétienne est l'opposé de cette école :laïque. EUe croit à la bonté ·essentiel,le de :la nature humaine, 'mais aussi ·à la chute origine1le ,qui a troublé l'ordre moral et fordre matériel du ,monde. EHe afifirme le besoin d'un Sauveur. L'ho,mme' dé­couvre les 10iIS de l'OIdre anatériel par la science elf: les lois 'éterneHes lui lSont enseignées :par la religion. La science -lui as­.sure la puissanoe matérieLle dont 1'usage est r.églé par la nlorale. L'école lohrétienne marque la 'prédominance de l'o:r.dre moral -et satisfait là la fois la raison ,et le cœur. Aussi, seule est-eUe profondément :civi'lisatrice ·et tend à créer un ordre social bien­faisant ,et durable en formant des sujets épris d'un idéal de jus­'tice et de 'oharité.

,L'école naturalis.te et l'école s'CÏentiste oTientent le monde 'Vers la barbarie. L'école 'dhrét'ienne est un facteuT .puissant de civilisation. Elle ,s',effor,ce de former un être 'c31palble de se domi­ner, une personnalité ne ,craignant par le sacrifice .et le dévoue-ment envers ses frères, en un mot, un vrai 'CÏvilisé ». A.

P. S. Les ·citations contenues dans l'artiole ·ci-dessus sont ti­Tées de l'ouvrage de J. H . de ICathelinau: « La F.'. M.'. et Q'enseignement » .

L'esprit de Talleyrand « Je n'ai fait ,qu'une méchauGeté dans ma vie », disait Rulhière.

«Quand finir.a-t-elle? » répliqua Talleyrand. .Fouché ne ~ut pas épargné. « Il a le ,plus grand mépris pour

l'espèce hUmaine. - .cela s'explique, répondit TaUeyrand; ·cet hom­me s'est ,beaucoup étudié ».

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Expérience pédagogique cantonale 1950 iL' «Ecole primai're» a publié l'année dernière quelques remar­

q,ues et conclusions au sujet de J.'expérieIllCe lPédéllgoglque 1950. Mon­SIeur le profe~seur Claret, pour <tes raisons d'opportun.ité, a préféré ?onne~ .c?~naISSance de son r~lport Cllve,c un ,certain recul; pour en etre differees, .ses remarques ne perdent rien de leur vaJeur et les m·aîtres en feront certainement LeUT prooit. R

L~ composition fTançaise a été le test dans Jequell' éilève s'est \lIlOntTe le plus !personnel. Cette vérité bana:le à première vue tSoufi~re 'Û~enda,n~ d~ nontbreuses ex'c-eptions. On se souvienf que le theme Impose etaIt « Une aventure ». Il s 'est trouvé des 'Ûlasses 'Où !es ~lèv~s ont"copié les uns sur [es autres, avec de très légères vanantes, .a ,mOIns que le :m'aître n"ait .mis Jui-même ,le texte 'au tableau noir en demandant aux plus avancés de varier! C'est gén~alement une ,pâle adaptation du « Dénicheur puni » ou des {( Censes du vaUon de Gueuroz ». Cette touchante unanimité est naturellement ,coTIliProm-ettante pour Ile maître ou la maîtres·se 'si !peu préoocupés de donner lihre 'cours à la fantaisie enfantine. Ces ,cla.sses (132, 134, .140, 157) sont J'e:x<ce,ption, heureusement' E x..Ce,ptIO?S encore, malS combien agr'éaibles à rencontrer, les tra­'vaux '~UI ·sortent nettement de :la ,masse par leur perfection. Les t4· 'COpIeS ~e la elas,~~ .152 m,~ri:eraient ,le prix d'ex'celtlenoe parmi n·es 800 feuIlles que J al examlnees. (Les aventures narrées sont va­l'iées, inté:r.ess antes , 'bien ,conduites. Ex,cellentes aussi les classes 167 et 168, Quant aux élèves du groupe 76, ils ont tous une bene é~riture, e~ -le ,suj~t ,e~t jol!ment tr aité. C'est a'vec plaisir qu'on decouvre 1 expreSSIOn Imagee et reche:r.ohée 'comme « un deI bleu rr~v~nde, : .. une sente bordée de fleurs !printanières, ... une brise ~eg,ere, 'qUI b~~noo les ramures » (163). Parfois .J'image sent 'le -cli­che: la (pralne ,est ,couverte de son inévitalble « manteau d'éme­Taude » ... sur lequel les fleur.s font songer à une « aube imma'cu­~ée nuanoée de rose» (148). 'C'est assez di·Sjparat'e ·cette aube sur ~'~ mante,al!"" mais. j'a~me ,mieux ce -g·enre de fautes que les gros­'sl~rs S?le'cI:s:mes qUI fOIsonnent dans certaines ,copies. L'enfant se lJaIsse e!bloulT :par les mots sans se rendre ,compte ,que Jeur assem­iblag~ est Jactilce. «A l'omibre d'un ·grand chêne, écrit fun d'.eux, 'au pIed d'une vaste forêt de pins, s'étend ,comifie une forteresse 'Une vieille maison abandonnée. Je résolus d'aUer rendre vi5ite à 'cette ,chaumière ». (329), En serrant d.e près le texte que de ter-mes 'seraient à modifier l '

,Parfois l'inv.rai,semiblance n'est plus dans :J.es mots, mais dans Iles idées, témoin ,cet audacieux qui « fit seul l'ascension du ,Cer­vin, dégriIljgola, se l'aoC/crocha à un buisson (!), fut conduit dan., 'Une ferme (!) où un docteur le ramena à la vie». (ln). Passons 'SUT \Ces erreurs 3/IIlu;S'antes et point trop graves ellicore.

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Une autre ,cara'Ctéristique :de -ces travaux, Ic'est l'em,ploi, très fréquent d'expressions parlées et de ·nlot du ,terroir . .ces « valai­-sianismes » ne sont pas tous à écarter: 'queLques-uns donnent au style une saveur 'que ila 1angue littéraire n'a .plus. En void des échantiHons : « favais une jaJllbe toute ,grafinée par les ronces» (89) « lechalnois a déroché dans le pré·cipice» (359) « le rmédecin .me plâtra la jmn:be» (331) « .à la petite ,m,esse -de s~pt heures» (420) « je suis resté un b'On 111 Oluent , un joli Inomenf» (261) ~( j'eJ.npêcJbai -le hétail de manger sur les voisins» (344) « la .glaice COlnmença à -créner» (298) « il Igouverna les vaCihes' » (30) « nous aurons le IIlauvais pour le retour» (4) « les nies de la main » (400) « un duvet et des couvertures» (356) « une Icouverture, un -coussin, un duvet et un édredon» (318)

Peu de ·ces expres,sions trou veront .grâce devant les puristes. Je n'aurai galide d'être si -catégori.que.

Mais void des tournures nettement fautives: « Ils nous donnèrent du café bon ,dhaud» (298) « un bout plus loin» (296) « le ·carillon raisonnait (sic) un bout loin» (269) « ,pendant demi-heul'e» (336) « 'Vers les ,six heures - A s~pt heures moins quart » (63, 223, 76) « je voulus faire un contour» (437, 221) « de/puis tout \petit, j'avais l'hatbitude» ('293) :- je 'me r~p'pelle de» (fréquent!) (, Nous nous sommes ·ohangés» (369) ~( il s'est cro'Cih:é ~rès ,le ·camion» (134) « j'ai 'croché une bran.che» (296) « Il a fracturé la jambe» (134) «mon père avait tordu la icheviUe et sorti le genou» (252) « c'était la faute à PieTre» (134) « El[es étaient autant joyeuses que moi » (9) « Ic'est une aventure 'qui ,m·e restera gravée» (298) « nous nous sO'mlmes ,skiés un instant» (328) « Les vaches se luttaient» (fréquent) « J'ai Testé ~à avec I.e bless·é» (147) « de suite a'près ·cet accident» (298) .;, Nous nous sommes pas fait rien que des :petites égratignures '11

(146) '« Pierre a laisf'é ses parents avec de grands soucis» (134) « je ,m'en vais s'amuser avec des amis » (437) « le tem;ps menaçait l'orag.e» (430) «Il venait tard» (339) ~( Il se 'croyait avoir la reine cett'e année-là» (315)

. La conversation quotidienne est parsemée de ces incorrec-'t~ons dont on ne se 'corT1ge qu'avec les années, quand on s'en 'cor­TIge!

,L'étern.et solécism·e .est Iprovoqué Ipar :l'emploi fautif de en et des relahfs dont ef que. Là aus'si, les exemples abondent: {( Je 'vais vous Ta,conter une aventure Iqu'.elle m'est arrivée au

·m'Ois de juin 1949» (331) , «Nous 'a'vons (poussé de .grandiS 'CliÏ'S dont Iles matelots en 'cnmIPri­

rent ;1e :s·ens» (130) « Léon est un enfant étourdi ,et que l'oibéissance lui ·coûte 'beau­

,collJ)>> (132) « Nous avons vu un skieur ,qu'il avait eu le malheur de se 'cas­

ser une jambe». (162) D'un bout à l'autre du ·canton, la ·conjonction si s'emploie

naturel·lem·ent avec ... le conditionnel: si j'aurais, si je serais, etc. Seuls les 'lneilleurs travaux font: exception. ,Ce conditionnel

est fort 'maltraité, même ~sans le si : « Qui serait été si -cruel pour arracher 'ces petits à leur 111ère?» (9)

De :la :concordance des tenlps, il vaut mieux ne rien dire, sous peine de dter durant des pages.

'Générale ,encore, la confusion enÏr,e est allé et a été,' «Je !partirai où Ipersonne n'a encore été ». (30)

Dans beaucoUjp de travaux, ·c'e..st la conjonction ne .. que qui 'est escamotée : . « Maintenant je veux mafioher qu'en nl'appuyant sur un bâton». (363)

Faute subtile que l'mnploi du .pronom neutre on en relation avec la première ou deuxième personne:

« ,Cette aventure nous montTe qu'on ne doit jamais désobéir à nos parents». (63)

'Mais il suffit de oette énumération. Il y a mine manières de pécher Icontre lia langue: je me lSuis Ic.onten~é de silgnaler les fautes les plus fréquentes.

Je finirai par une dernière constatation, vrai,ment décevante ·cene-là. Elle ,concerne la ponctuation. Sur huit ,cents travaux, . il y en a 'cerltainement 600 dont l'a pondtuation es:t défilciente. Ce 'Chapitre -de la grammair.e est-il jugé s·econdaire? Le réserve-t-on pour ;plus tard, dans l'intention de mener 1a lutte dans un seul ,secteur Iplutôt Ique .sUl' tous les fronts à la fois? Je ne sais. Mais .Ie !fait est :Jlà, et il ne m'étonne qu'à moitié. Les examens dvi/q'ues des recrues m'ont préparé à ces sm:prises : la méconnaissance .de la ponctuation est mallheuTeusement trop générale en Suisse roman­de. Il n'est ,qu'à voir avec ·quehle facilité ,lycéens et normaliens lS,e négligent sur ce point dès que les ,professeurs relâ'chent leur sév,érité.

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LE

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Voici 1es quatr'e pre,mières phrases' d'une cOlPie : « C'était au mois de février, ayant été à X ... pour le ,marché.

Une idée .m'·est venue de prendre des billets de la Loterie Ro­nlande. Lorsqu'un luois plus tard une belle aventure lu'est arrivée. .ouvrant le journal pour voir -si j'avais un billet valaJble ». (414)

Et ,cel1e-d : « A ces ·cris le r·enard qui était dans la 'ca.m'Pagne; après

avoir dévoré quel'ques volailles éohappées aux mains des paysans. Rentrait d'un pas pressé vers sa tanière. Tour à tour les hôtes des :bois: se mirent à faire valoir leurs 'chansons». (5)

Dans l'exemlPle qui précède, l'élève tient à montrer qu'il ,connaît les signes de ponctuation, quitte à les employer en dépit du bon ,sens. D'autres estiment jpréférable ' de tout supprimer:

«. Pendant la nuit lorsqu'un enfant dormait mais l'autre . avait pas pu dormir il veilla toute la nuit ». (445)

« ,C'était un dimanche de printemps comme toutes les an­nées par le beau soleil du mois de mai on va se promener au bord du lac mais ,c'est très danger,eux ». (165)

Et les deux points? Ils s'em'ploient, a dit le maître, avant une énumération. Alors, har:di !

«En sortant de l'écurie les vaohes: sautent, dansent, ga­lopent ». (158)

« Nous avons !préparé un bon sac qui .contenait: un pain blanc, du fromage, de la viande satée et une bouteille de si­TOP». (2)

Inutile d.e citer plus longuement. On 'file croira sur parole, puis'que la très grande ,majorité ,des travaux sont insuffisants à eet égard.

Je rcoIlJc:lWS. Nos rprofess'eurs nous .ont aJppris à juger .le fond et la forme. Quant au fond, il y a peu à blâmer, beaucoup à ~ouer. On ne ·met pas la charrue avant :les bœufs, et c'est déjà queLque chose. L'intérêt ·est ménagé jusqu'à la fin du récit. Pas d'ex,cès d'imagination. Pas ,d.e sensiblerie à bon mardlé, même chez les filles. Beaucoup de bon sens montalgnard. La forme, c'est-à-dire l'é.locution, la gram'maire, ,le style: voilà notre gran­de faiblesse.

Il est évidemment inutile de faire de l'art, de chercher l'ex-pression imagée, tant que la correction ,est en souffrance. Le style étant le reflet du langage parlé, il faut, avant que d'écrire, ,soigner, .corriger, ,châtier l'élocution DraIe de nos enfants. On m'objectera le patois. J.e sais. Mais il reste ·que nous ne 'corrigeons 1)Jeut-être paS' assez nos élèves quand ils parlent. Récit'ations ora­iles, bavardages naturels de la ré,creation, Iconversations diri­·gées» en dasse : tout devrait être .prétexte à aoquériT cette cor­Tection indispensable au style. Donnons des « rédactions» orales

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'(les .~eux tenmes jur'ent un peu, mais on me ,comprendra!) Cha­que Jour, un élève ,pourrait être désigné pour raconter devant la dasse une histoire, une :légende, un mot pour rire un fait di­'vers. du journal; maître et élèv,es ,corrigeraient les' expressions ffauhves notées au passage. Cela donne de l'assurance et cela for­~e à la parole en Ipublic.

Quan~ à la ~ réda·ction» écrite, il me paraît fondé de dire qu~ certalns' malt~es et maîtresses la nég1igent passablement, qUI ne don~ent qu une ou deux com;positions françaises par tri­'m-estre. .outre les méthodologies habituelles en cette matière, je ;u'e ,lPe:m.ets d~ Teco~mander l~ Styli.stique de Legrand tLi~'e du MaItre, CJhez de GI.gord, Pans), .qUI est un exceUent exeVClce préparatoir~ à. !a narration et à la des·cri,ption. Ce précieux r·e­cueIl,que J utIhse personne1lement de puis vingt ans, ' devrait se trouver 'ooez tous les ,maîtres, au degré supérieur .

E. C. (Ecole Normale)

Projet ' de grammaire pour les écoles primaires du \1aIais

2me livre

(Leçons à tirer d'une expérience)

I. HISTORIQUE

Lors d'une assemrbi1ée .génér.a1le de Œa S. V. E. tenue à Marti­gny, void tT,ente ans, N . .a été question de manuels s·co'laires de la ,gramm,aire en particuUer. '

" Un institu~,eur, arctuellement décédé, a émis le vœu que le~ nwztres et maztl'esses d'école devraient pouvoir choisir les ma­nuels uHLisés dans :leurs 'c.'1asses comme les artisans sont autorisés à adopter les outils .qui leur ,conviennent.

iCette prO[position fut vivenlent ,combattue par Je Chef du Dé­partement' de l'Instruction rpulbHque de l'époque.

D~pui~ lors,. on ,a fait en yaJai,s, di'vers essais de gramlnaires, :pour s arDeter flnalem·ent à l une des moins bonnes la Prévo~t et Laurent, Ique nous utHisons :3!ctue:Uement -encore d;ns nos ,das­ses. Un ,ex'ce'Hent rm'aître d'école n'a-t-il !pas traiïé Ice manuel d'a­bominable grammaire dans unartkle paru voici pŒus de 10 ans dans rEcole primaire ?

~,eauc~up de maîtr~s se sOl.:viennent encove de ,la grammaire Senszne, d abord adoptee Ipar les cantons rO'mands, puis fina1le-

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ment abandonnée Ipar tous. En Y'a'lais, elle fut âprement diS'cu­tée. Po.urtant, ce 'manuel était 'conçu selon des principes pédago­giques 'ex,cellilents. On lui a fait le repro.Clhe de ne pas comprendre aS'sez de règles, 'P ·~s assez d'exerckes et de ne pas tenir compte du 'car.actère Ipartku1ier :de nos ,écolles va/lais·annes.

La ,gram:maire Prévost et Laurent étant épuisée, Monsie~r le conS·eiller d'Etaï Pittdoud, rOlll;pant avec ,J'habitude prise, a dcemandé au comité .de la S. V. E. s'il ,convenait de rééditer Ile ,manuel ,en usage ou s:n faillait en él1aborer un nouveau.

Il y a eu unanÎlmité pour réc-1a,m·er une g:r:aulllll.aire propre au Valais. ~Par la voie de l'Ecole pI"imail'e, Jes menl1bres du corps enseignant ont été priés de faire toutes propositions utÎ'les ,afin qu'i[ soif possiihle de doter nos da.S'ses d'un m:anuel donnant s·a­tisfa,ction dans 'la mesure du possitble.

On a attendu longtem.ps les réactions, Ce fut un beau désin­téress,ement. Et .c'est parfaitement reg'1'ettable. ·Car enfin, voilà une O'c-casion toute trouvée pour les maîtres de faire part de leurs expériences et d'a,pporter une ,contribution tangible à l'œuvre de Il'enseignenlent en V,al.ais'; une o'Ûcasion surtout de cr.éer, grâce à fa ·collaboration de tous, le manuel :souhaité.

Pour l'é~aboration :de >ce travaiil fai donc dû me baser sur mes .propres expériences; mais je sais fort :bien que l'avis d'un seul n'~E:.t :pas détel'minanf et ,qu'il faudrait ,pouvoir compter sur la manière de VOiT d'un gr,and no.mbre. D'autre part, j'.ai consulté :pas mal d'ouvrages qui ont paru ,ces dernières années.

Enfin, a.près .avoir établi un plan, je l'ai souluis au. com~té de :Ja S. V. E. 'qui n'a fornlulé -aucune o.bjection à son sujet. Après quoi j'ai passé à l'élaboration du manuel. Cmume il faHait se hâter, j'ai dépo.sé mo.n projet: au Département de 'l'!nstru~tion I])ublirque ,à Ja fin :du lIllOis d'août 1950; ~'ouvrage dev:mt sortIr de presse en autOlnl.ne 1951.Miais l'iho.rn'me pro.pose et Dieu dispose.

Je n'ai jamais ·cru que ce projet était définiti.f et parfait. Je sais trop pour avoir eXipérimenté une denli-douzaine de gram­mair.es au ·cours de ma longue 'can~ièr:e, combien i,l est difficile d'ob­tenir un m·anuell adapté à une classe, à des élèves déte'f1lllinés. Le 'livre idéall n'a pas encore été ,créé: il ne le ser:a jamais. L'expé­rience de 1a grammaire Sensineesï encore dans toutes :les mé­mo.ires des p1lus de 50 ans.

D'ailleurs, de tous les livres en usage :dans no.s classes pri­maires il n'en est pas un seul ·à propos duquel je n'aie entendu de véhémentes 'critiques: 'caté·chisnle, biJbl,e, histoire, livr·e de lec­ture, ,arithrrnétique des degrés mo.yen et supérieur, gr,arnmaire, etc., certains propos·ent de faire un autodafé d-e tout cela.

Mais ce proJet de gra,mmaire, je ;pens:ais qu'ill aurait é!~ possible de l',améliorer ,et d'en faire quelque ,cho.se d'-approprIe

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il nos ,d ·asses, grâce aux ,conseils et aUX remarques ,des personnes à qui on l'a soumis. C'est ainsi que dans 'l'introduction de lIa plupart des 'manuels on ,peut Ure: « Nous remercions tous ·ceux ,qui, par leur bienveillant appui, nous ont permis de redres-ser des erreurs et ·de remédier aux insuffisances de l'ouvrage ».

,C'est dans .ce but que -ce travail a été rprésenté à la ·conf.érence de la com'mission ,cantonale de ll'ensei'gnement pdmaire et des inspecteurs, où l'on n'a présenté aucune objection à son endroit, ,aux recteurs des col1èges, à des /profes'Seurs, ·aux directions des écoles nOTlnales, à des réda'Cteurs de revues IPédagogi<j:ues, aux ,colnités des S. V. E., à des profes·~·eurs ou des instituteurs ensei­gllant hors du canton.

De uornJbreux rapports ont été déjposés : 'certains sont exc·el­lents et par ,cCila j'entends .construcHfs : 'après avoir :relevé ce qu'il y ·a de bien, on !propose des ,illodi'fi:cations quant au fond o.U quant à la fOrIne; certaines idées émises ,sont pertinentes et il aurait été bon d'en tenir Icompte Ipour !la Imise au rpoint définitive. D'autres raplPorts o.nt des ,considérations trop élogieuses. L'un d'eux est nettement défavorable: 11 n'y a 'rien qui vaille dans\ ce projet; tout est à rejeter.

Les opinions des divers rapporteurs seronï IPubliées plus loin et cha'cun pourr.a se IfaiTe une opinion des idées émises. On verra après oela si Ja -marche !Suivie pour l'étude du projet est la bonne, et 'l'on en tirera des condusions pour J'avenir.

Car, il y a d'autres manuels en préparation. A une échéance plus ou moins r.ap.prochée, iil Ifaudr,a tous iles Tenouveler. Il est donc bon de savoiT Ico'mment s'y p-rendre. Si eJll·e peut indiquer une voie à suivre rationneHe, l'·expérience tentée aura été heureuse et pour Ima part je ne s'aurais la regretter -ma'l'gré ,l'échec enre­gistré.

Voyons maintenant 'quels sont les principes qui ont pévalu pour l'éla:bO'I".ation de ·ce manuel. Après 'avoir eXaJminé l'essentiel des rapports, on pourra tirer les -conclusions d'ordre général qui s'im,po.senf.

II. PRESENTATION DE L'OUVRAGE

Quels sont donc J·e·s principes sur ,lesquels Je me suis basé pour 1'élabor.ation de 'ce manuel? Sur la logique en tout premier '1ieu.J.l me semlble que la Tigueur cartésienne est aussi nécessaire pour un 'cours de langue -qui po.s,e les hases du raisonnement, que pour un cours de -mathématiques où l'on s'effo.rce de les aPIPli-quer. Un autre point que je n 'ai pas pe:r:du de vue: ce manuel ne doit p ,as 'CoII1jp~lÏiquer lIa tâ'che des maîtres 3'prpelés à l'utiliser, ni ,cene des élèves à J'usage de qui il est ;proposé; mais il aidera Jes uns .et les autres dans leur travaH. Il nous faud-rait donc une gram­Inaire _qui do.nnât s'atisfaction à l'ense-mble de nos dasses où -

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tous 'l,es degrés sont 'panfois réunis. C'est .pouriquoi .de nombl"eu:T exercices d'application /figurent après chaque leçon, de sorte que le maître n'aur.a !pas ibesoin de ·glaner aiUeurs. D'autre part l'ac­oessoir-e, Ic'est-à-dire des règles partku:Iière.s ,qui se rencontrent rarement dans ·la rpnatilque, sont reléguées à Ila fin du livre; eUes sont données IPlutôt à titre d'indi,cation et Je maître n'en fera usage 'que s'il a aff·aire à des .élèves avancés. Ce sont des considé­rations d'ordre pédagogique qui ont .déterminé un tel 'mode de faire.

ICar UNe gram,maire pour les -élèves des (~las:s'es primaires doit être plus -encore pédagogique que logique; toujours selon un prin­dpe ·cher là DeslcaTtes, il faut sérier les difficultés pour mieux les vaincre; il faut aussi aller du facile au difficile: la dispersion qui paraît en résulter 'S'er:a ·plus ·apparente que réelle et les incon­vénients ·que J'on pourrait redouter, seront (largement -compensés.

(A suivre) CI. Bérard.

La XI\7e Conférence Internationale de l'Instruction Publique

La XIV,e Conférence Internationale :de .l'Instruction Publique s'est réUJnie là Genève du 12 au 21 juililet .dernier, organisée en comJmun Ipar le Bureau International d'Education à IGenève et :l'UNESaO. 40 pays Ise sont fait re!{>résenter par .des délégations .. 'La dé1é,gation suisse était .formée des personnalités suivantes: Mlr Pier r:e 'Qguey, ,conseiUer .d'Etat, Chef du Département de l'Ins­truction pu[blique du Icanton de Vaud; , Mr Antoine Borel, secrétai­·re .de ,l.a -Conférence suisse des Chefs des Départements de l'Ins­'truction publique; Mr Henri Grandjean, Secrétaire général du Département de fInstrucaion lPublique du Icanton de Genève; Mr Rolbert DoUrens, di,grecteur.de l'Institut des sdences de d'édu­'cation de :l'Uniy.ersité de -Genève.

Les délbats eurent lieu sous la présidence d'un délégué belge, Mr J uUen KuypeIis, secTétair-e général du ,ministère de ,J'Instruc­tion pulblique. ILes trois points suivants fi.guraieni: à l'ordre du jour:

1. La scolarité obligatoire et sa prolongation.

Cet ens·ernible de Iquestions intéreSise !pratiquement tous les pays, qu'ils aient ou non déjà réa:Jisé la scolarité obligatoire. ILes premiers oni: à résoudre le prohlème des ,modalités suivant les,q~ehles la prolongation de la scolarité pourra être mise en vi­'gueur dans le 'cadre des <CÎI'Iconstanoes' actueUes. Les autres -­~t c'est sur ·c~ point ,que s'est porté l'ac'cent de la dis·cussion -- en­visagent essentielilem-ent la lutte ,contre l'analphabétisme, lutte qui

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:s'entreprend en 'ce moment dans de nombreuses régions sous l'ins­piration de J'UNESCO et .grâce à Il'assistance de celle-ci.

.ce !premier point du pro.gramme est en relation directe ave·c J-es artioles 2,6 (Toute personne a IŒroit à l'éducatibn) et 27 (Toute personne a le droit de prendre part HIbTement à la vie culturelle) de la Dé/daration Universelile des Droits de l'Homlme, -comme l'a souligné dans son dis'cours d'ouverture 'Mr Jaime Torres Bodet, dir'ecteur général de l'UNESCO.

Un Icomité international d',experts, sous 11a pI'Iésidence d'un délégué -de la France, Mr Debiesse, ré:d~gea une recom,mandation ~ (No 32) qui ne ·comprenait pas moins de 66artides et qui fut ado.pté !pres-que sans modification par lIa Conf,érence. Cette re-, commandation ,s'advesse .à tous les Ministères nationaux de l'Ins­truction Ipub1ique et en parHe également là l'Organisation des Nations Unies et là ses oliganisations spécialisées.

2. Cantines et vestiaires scolaires. Un ra:pport étroit -exÎ'site ent're 'Ce poin;t et le ,pTécétdent; le'

servi.ce soda,l de l'école doit ,contribuer à perm,ettre matérielle·· ment ,la fréquentation de :l'école à des enfants de familles aux res­sources llimitées. La ,Conférence a ,maintenu l'opinion que la fa­'inille ne doit' pas sllJPporter des ,cihaliges additionnelles du fait que les enfants vont à Il'école.

Le !camité d'eXlPerts pour les 'cantines et v:estiaires scolaires, présidé. !par un délégué norv-é.gien,Mr Boyesen, a for:mulé une recom.mandation (No 33) en 13 points, adoptés sous une forme peu modifiée .par la ,Conférence.

3. Rapports ,pédagogiques. des Ministères de l'Instruction publi­'que.

Des différents rarpports prés·enTés 'par les délégations natio­nales res.sortent des données générales sur la situation ,s·colaire dans .l'es dilflférents pays. J:l s·erait in1Jé:r:es'sant 'de les -analyser plus 'en détail Bornons-nous à signaler la ,car:ence de maîtres ef de bâtiments S'colaires ,qui se fait s·entir dans le monde .presque ·en­tier. Pour remédier à 'ce manque de personne'! enseignant, des mesures ont été prises en divers pay.s en 'Vue d'améliorer la situa­tion sociale et' matéri:eHe dés .m.aîtres. Copyright. De notre -eorrespondant, Edmond Breuer, Genève.

. Une gaffe Un monsieur distrait - et quelque peu -gaffeur - rencontre une

ravissante jeune fille ,qu'il .se rappelle avoir déjà vue -chez des amis. Pour mieux préciser son souvenir sans doute, il .lui demande: «C'est bien vous, n',est-ce :pas, ,qui avez une sœur si jolie? »

Alors, la jeune efille, doucement: « Ah!. .. non. C'est ma .sœur ».

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ùe mouvement éducatif à travers le monde provient du B. 1. E.

CANADA Des « wagons-écoles ».

Dans les territoires isolés du nOl'd du Canada, des wagons désaffe,ctés ont ·été transformés en écoles itinérantes. Ils sont attelés à des trains de ma.l"chandises qui Jes conduisent dans les 'contrées particulièrement écartées, tout en étant' desservies par le chemin de fer. Les « écoles» y sont détadhées du train et y séjournent en­viron -cinq jours. L'·enseignement est donné pendanf ,cette période .aux ,en['ants de la région, qui reçoivent ·ensuite des devoirs à faire à domicile. Habituellem·ent, ·ce travail permet aux élèves d'êtr,e oc­'cupés pendant cinq semaines ou en tout ·cas jusqu'au mo.ment' où l'école revient. Sept écoles sur roues fonctionnent ainsi dans l'Etat de .l'Ontario visitaI;1t régul'ièrement 31 endroits isolés. Les ·manuels nécessaires sont distribués par une bibliothèque publique.

ETATS-UNIS

Un centre de documentation,

Les personnes 'qui s'occupent. .de recherches sont générale­ment spéciaHsées dans un domaine ass·ez restreint. Pour renlédier à la dispersion résultanf .de Icet état de choses, Je Bureau de l'En­fance (Cl1ildren's Bureau) de .J'Agence fédérale de Sécurité a -créé dernière-m·ent un 'centre .de documentation qui doit rassem­bler l,es résultats de toutes l,es recherches entreprises dans le do­Inaine de la vie de l'enfant. D'autre part, ce ,centre ,fournira aux -cheI'loheurs tous les rense1gnements dont ils pourraient avoir be­soin pour leur travail. ,Cette initiative intéressante est destinée d. surmonter les difficultés résultant d'une ~pécialisation exagérée et' à permettre une 'Vision ,globale de l'enfant.

Cours du soir. Plus de 30 Inillions de travailleurs fréquentent les cours du

soir ou d'autres cours de perfectionnem·ent organisés pour les adultes. On s'attend ,à ,ce qu'en l'espa·ce de dix ans, leur nombre dépasse ,celui des élèves de J.'ens'eignement primaire et secon­daire,

ITALIE

Les 80 ans de Maria Montessori. La Doctoresse :M . . Montessori, dont l·es découvertes dans le domai­ne des méthodes et de la philosophie de l'éducation sont connues dans le ,monde entier, . a .célébré son 80.e anniversaire le 31 août 1950 dan,s sa maison de Pérouse. A ·cette occasion l'Université pour' étrangers de ·ceUe vliHe a ouvert un 'centre d'études pédago­criques et en a ·confié la présidence à J'éminente éducatrice, o .

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YOUGOSLAVIE

Cours d'éducation des adultes.

Depuis cinq .ans plus de 1,8'00,000 travailleurs' ont appris à lire et à écrire et plus de 10'0,00'0 ont reçu une instruction élémen­taire à des cours ,spéciaux organisés par les syndicats. On a fondé aussi pour les ouvriers 80 lycées, 47 écoles techniques diverses et des millier.s de « foyers de la culture» let de dUlbs d'ouvriers.

TCHECOSLOV AQUIE

Objectifs scolaires.

'La rentrée des -classes a été préparée, dans tous les districts, .par des 'conférences, au 'cour.s deslquelles tous les membres du corps enseignant ont dis'cuté les tâcJhes nouvelles des écol-es. Parmi .les objectifs IPrincipaux de la nouvelle année scolaire, il faut citer ramélioration de l'enseignement de la langue maternelle, grâce à l'ut,ilisation de nouveaux livres de lecture et au penfectionnemenf eonstant des maîtres. IL'enseignem·ent des ,mathématiques, de la physique, de la biologie et de la ,chimie devra aboutir ·à une meil­leure éducation technique des jeunes gens, a.pprofondie prati­quement dans · les cercles d'études. ,Cette année, le,s « collectifs d'é­coliers », l'or.ganisation des pionn~:ers et ,celle de la jeunessè inten­.si,fieront leur aide .aux retardés scolaires. L'éducation patriotique s'étendra à toutes les brancJhes de ,J'ensei'gnement. Enfin, la nou-, velle année scolaire :devra aussi être employée ·à élever le niveau général du ,corps enseignant, dont ,chaque melnbre aura la possi­bilité d'étudier 'Par lui-mê,me, par correspondance avec les fa­cultés pédagogiques ou en l'ecourant à la littérature pédagogique qui sera mise à sa disposition. Dans Icette fâche, les ·maîtres seront également aidés 'Par des instructeurs.

NEUCHATEL

Amélioration de la préparation pédagogique.

L'Ecole normale de Neuchâtel a reçu un nouveau statut. Un programme entièrement revisé, basé sur les découvertes récentes f.aites dans le donlaine de ta psychologie de l'enfant, a été sou­mis à une comnlission et adopté par le Départem,ent de l'Instruc­tion pulblique du canton de Neuchât"elle 15 mai 1950.

IRLANDE

Enseignement de l'histoire.

Parmi les recommandations votées par la 2ge Conférence interparlementaire à Duhlin figure une Tésolution concert;tan~ l'enseignement de l'histoir,e. Elle recom·mande que le rôle ,Jo,ue par les opérations militaires, les guerre,s, Jes rivalités de dynastIes et les soi-disant guerres de Teli.gion ne soit pas ·exagéré et 'que,

l

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d'autre part, une plus .grande importance soit attribué·e à :l'histoire des civi1i,sations, des idées philosophiques et de 1'.ali, aux ,progrès de la techni,que et à la 'culture ,générale.

ANGLETERRE Criminalité enfantine.

Un ,cours de trois semaines s'est tenu à Londres dernière­m'ent pour étudier J.e problèm·e de la ·cvi,minalité enfantine. Il a réuni des éducateurs, des ma.gistrats, des oUider,s de police, des psychologues et des médecins venant de plusieurs pays. Ils ont étudié les causes de la criminalité enfantine et les remèdes à y a.pporter. Parmi l,es .mesures préconisées, on peut dter 'la création de {~·enh~es expérimentaux de jeunesse, des Clubs de jeunes, etc.

PARTIE PRATJIQUE

LANGUE fRANÇAISE

Centre ·d'intérêt: LES OISEAUX

1. RECITATION

L'alouette

Le jour commence à peine de bl.anchir les collines La p'laine est gris:e encor;

Au long des\ Iprés bordés de S'llif:eaux ·et d'épines Le soleil aux traits d'or

N'a 'Pas encore oo'angé la brume ,en perLes fi~es;

Et déjà .secouant' darus les s'Hlons de blé Tes aile.s engourdies,

Alouett'e, tu pars, le .gosier tout gonflé De jeunes mélodies,

Et tu vas :Slaluer :le jour renouVlelé

Plus haut, toujours plus haut" dans le bLeu calme et pur Tu fuis, a:llègre et libre;

Tu n'es plus pour 'mes y,eux déjà qu'un point obscur, ·Mai,s. ta 'Voix toujours vibre;

On d'irait la chanson Jointaine de .J'.azur. A. T heuriet.

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Le retour de l'hirondelle

Dans la sowce aux i.ris 011 Iboit .le hochequeue, Mire ta robe bleue Fleur de myosotis; Fais-toi riante et belle, Ravive ton azur Et viens d'un geste pur Saluer l'hirondelle.

Dan.s le petit bois Qui vole?

Pinson ~ole! Dans le petit bois Les .oiseaux sont r.oÏls !

Dans Je bois joU Qui vole?

Pinson voJe! Dans Je bois j oJ.i L'oiseau fait ,son nid!

La gly.cine en tremblant Sous l,e larmier du ·chaume, Demande ,son arome Exquis au liLas blanc; Elle voudrait, dit-e.lle, Etre ,ehaxmante, afin De ,pouvoir ·ce m·atin Saluer l'hirondeHe.

Eléonor Daubrée ..

Le pinson

Au bois tout l'été Qui vole?

Pinson vOlle! Au bois tout l'été Qui donc ,a ·chanté?

Au bois sans façon Qui vole?

Pinson vole! Au bois sans façon Chante le :pinson.

Annatk LE' Léa.

D. VOCABULAŒE

Les NOMS. - Oiseau, oiselet, oi,sillon; nid, nÏché("; duvet, plumag.e; ,couvée, ·couveuse; becquée; pépiement, gazouiUement, sifflement. jacassement, trille, roulade, croaSIS'ement, ramage; es­sor, envol; ,cage, volière, etc.

Les ADJECTIFS : un nid douihlet, bien ,eapitonné, finement tissé: un plumage lustré, clair, foncé, brillant; un vol lourd, r!l.pide, incessant; un hec gros, fin. robuste, effilé, crochu.

Les VERBES: ·construire un nid, pondre, couver, éC'lore; voler, voleter, voltiger; fendre 'l'air, planer, happer au vol" fondre Sl1r une .proie; dénioher, .protég·er les! nids.

Les oiseaux et leurs nids. Noms: les brindill'0s, 113 mousse, le crin, la laine, Je duvet, La couvée, la nichée, les oisil­Jons, lIa bec.quée. - Adjectifs: le ni!d. ·mœN.eux, doux, ,chaud, fra­gile; les oisi1lons gourmands, a'Vides, insatiables, affmnés; les œufs blan/cs, teintés, tachetés', ponctués, ma.rbrés. - Verbes: construiTe ou bâtiT un nid, le tapisser de du'Vet; pondre des œufs, couver ,pati.emlm-ent; piaUler, gazouiUer.

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m. ORTHOGRAPHE

a) Préparation: s'en ,référer au numœo- 2.

Le nid du roitelet

.sous ;le toit qui :a vance ,est un nid .de Toit,e1et, un t'Out petit .oiseau ou plutôt une pincée de p1umes brunes ou '~riseg. qui conrt sur les vieux muns, un nid fait de muusse et d'herbe, un nid qui a ,la forme d'une boutei'He. A. Karr.

Le nid de la grive

Si févri,er fiait ,le beau, sii mar:s' Sie lève avec des violettes dans Sla ,couronne de feuilles sèches, 'sans retard la grive 'com­ffif:nce iSfl. mai'son aérienne. Elle la 'construit: 'à 'l'.enfourchure de deux branches. '

Le lichen -et la mous:se '00 ,cons,tituent l,es matériaux princi­paux; :l'inMrieur est tapi1slsé de fines radicelles. Là-dedans, elle pond quatre ou cinq œufs d'un hleu pâle, ·couleur du ciel.

L. Mercier.

Les nids des oiseaux

Aussitôt que Iles aJ'Ibres ont développé leurs fleurs, mille onvr:iers 'commencent ,leurs travaux. Ceux-ci portent ùe longues IP-aillJles dans Je trou d'un vieux mur, ce.ux-l à maçonnent des bâ­t;ments aux fenêtres d'une église. Il y a des bûcherons qui croi­~p;nt des branches dans la dm·e d'un ar bre; ill y a des filandières qui recueillent JJa s'Oie sur un ohardon. Mil1le palais s'élèvent, et ~haque palais est un n1d; ·chaque nid voit' d es métamor:phusles I3harmantes: un œuf brillant, ensuite un petit 'Ûouvert -de duvet. Ce nourrIsson prend des plum.es:; sa mère lui apprend à s·e sou­lever sur Isa couche. Bi.entôt il va jusqu"à se pencher sur le bord de son berce.au, d'où" .il jeUe un premier coup d'œil -SUT ·la na­ture. Effrayé et ravi, il ,contemple le vas,te del.

Le rossignol

1. J'ai entendu ,chanter ce soir le p'Demier ros,signol. Monté à la dme d'un chêne, à la -lisière d'un boi,s, -il jetait de 1à sous la voût.e .lactée son hymne brûlant .et suave.

2. Les autres oislea'llx si,ffl,ent, gazouillent, ils ne possèdent' qu_e ! ' roi~ 'OU quatre notes ·égales, répétées ·s·ans inflexions. Lui, mo­dl_de -sa hef\ceuse - ,car -il ne chante qu'à la ,g·ai,son dell3 nids -il en1ile, file, precipite ,les s'Ons, traîne ou rompt l.a phrll'se, la pique -de -cris fluides, l'emplit de soupiTs ou de sanglots pathéti­qUf:'s,monte ,et -descend ,la garn'me ·en quelque,s coups de gosier, rcspi'De enfin -entre deux écl-ats, ,comm,e !S'iJl s·entait l,a valeur d'un silence subit. Et tout -cela est pur, éclafant, fa'cite.

67 -

3. Les pinsons, leschardonner.ets, les nlerles, les loriots sif­flf-nt ,à toute :heure.: -s'appelant de taillis en tai-lUs. Certains jours, qu~nd Je sol,e!l .se -lev,e plus ;rayonnant, il1s ne peuvent plus se taire. Lu}, aI'me le ;s.!ll-ence et l'om'bre. Il dédaictne de répondTe ou de jouter, il 'veut s,eul ébranler les 0chos d~s futaies. Le bruit de l'homme. des bêtes et des choses s'est éteint, les hôtes de la nuit, les -petits 'carnas'slÎer:s, n'ont pas com'menlcé enco:r:e -l,a maraude, ni les hi,boux en cha'slse rpou:ss'~ leur ulu}ement plaintif. Il prélude alors de sa voix de cristal.

Le chant des oiseaux

Les bouvreuils, sur trois toms, fai.saient: « tui! tui! tui!» L.e sliftfilet des merles tl'ouait le nlurmUTe du vent paTmi le nouveJau feuilJa.g'e. D'insouciantes fauvettes fredonnaient de douces mélo­dies. Les 'chalrdonnerels lançaieni leur frêle chansonnette. En­fin les -pinsons, pous1S'ant trilles -et roulades, prétendaÎt>nt donner à tous la -leçon ml1skale. E. Pérocholl.

Les maraudeurs et les nids

Aux prenliers jours de print.emps, les petits maraudeurs de nous bourg.s et die nos ha!neaux prennent ,Leur eSlsor vers les boils, pénètrent partout, courent le long des hai'es, à la découverte des nids. Ils fouillent dans .I,es buiissons, dans lec.reux des arbres, dans la fente des ·roohers. Uue ·couvée rencontrée est fatalement d~'stinée à pé,rir. :Les vilains ·enf.ants n 'attendent pas même que les petits soient -éclos. l'1s ·se disputent vi-olem·ment la couvée qui est vÎ-ctÎlme de .lIeur barbarie.

Vous, enfants des -écoles, qui savez que, -sians le :Se-COUTS des p-etits oiseaux, .H nous sef1ait impo-sihle de déd:'endre nos moissons, nos vergers, eontf1e des myriades d'insectes que les premières chaleurs font -écl'OT,e, vous' ne leuT ferez point une guerre ausr.;i inintelligente que crueIJe; au contraire, vous I,es prendrez, n'est-('e pas, sous votre protect'ion ? Fabre.

b)' Ex'ercÏ.ces d'appli1cation : S'en référer au numéro 2.

IV. COMPOSITION FRANÇAISE

La phrase - Le paragraphe - La rédaction

1. Fonnez des phrases avec les mots du vocabulaire. 2. Conjuguez les verbes du vocabulaire. 3. Err un paraphe: bataiUe de moineaux. 4. Rédaction: a) Les oiseaux son~ nos amis. Montrez-le. b)

Protégeons les oiseaux. '0) Les dénicheurs. - Dérrivez un oiseau que vous connaisls-ez bien et que vous

·avez observ-é: 1. en traiill -de chanter; 2. de ,ch-erch.eT S'a nourri­ture, 3. de cons~rui!re son nid.

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Rédaction libre. - Vous avez ohservé un oilseau dans une 'Cage. 1. Faites-nous part de vo:s observations. 2. Si l'oiseau pou­vait IP'arler, que vous dirait-il?

Ce ·centre d'intér.êt aurait dû paraître dans le numéro du 15 avril dernier; ,la Icolll{Position typographique était déjà faite à ce moment-là. Réd.

ORTHOGRAPHE

Le métier à tisser

l!l est toujours ·admir,able, :ma1gré son aspect vétuste, ses lllontants et ses traverses détfraîClhis et 'Usés, ses 'leviers :affaiiblis ou vemnoulus, ses poulies grinçantes ·et' 'engourdies. Dans le fond de ,cette humble pièce familiale où Il'avait plaoé l'initiativ·e 'cou­r.ageuse de l'ancêtre i!l s;emlble s'irriter de son inactivité présente. H~las! Dans !La l~tte Ï:m[placabl,e ,ent're 'l'a puisS'ante ·ma'Chine moderne et 11a mécanique du passé, iJ a, [ur aussi, perdu ~a ba­taUle. Avec le :rouet de ,grand-mère, .ratp[pare~l à 'calsser Ile chanvre et ,tant d'autres témoins des anciens ~abeurs, ~l ne -sert plus qu'à ide (pieux et aff.ectueux souvenirs. Nous 11e considérons 'cependant avec un ICeTtain respect, ,ce vieux métier à tisser, ,et Je jour où ['on déba.rrasserait Ile 'local pOUT île jeter aux délbds, un vide .doulou­reux toUtoherai~ Qa ma.ison.

Mon habit

Voyez ·mes vêtements. Hs sont >commodes, simples, proprets. J'ai des panta'lons qui viennent ,d',êt:œ acJhetés. I1s sont retenus par des 'breteUes de marque « Hercule ». Leur tissu très résis-

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M NU 5 neufs et occasions.

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SION

PIANOS et

Instruments de musique.

- 69-

-ta~~ .e~t d~mi-~laine et rayé ·en brun .dair. Ma Idhemise, .Légèrement 'Il1ol1etonnee, a l~ ,co~eur bleu de :CIel. El1e a de l'ongues manClhes ,et un ,coll ra:b.attu qUI :recouvr,e en partie une Icravate 'cramoisie. ~a .. poitrine ,est 'P,rotégée, en 'ces t8'lUpS de cfrim:as, par un tricot lèp:U.s et !~aud. PaT-dessus ,cette double épaisseur d"étoffe, je p0;te ~n gIlet .>de :f11anel>l·e et un pa'letot ,gn-sâtre orné de boutons ~eta,lliques. 'hn~lant.s. Comme ·coiffur-e, j'ai un bél~et basque noir. M,es ha.s grI~pent Juslqu':aux 'IDo:lJ1ets et .mes pieds se comp'laisent dans les 'souhers hauts, un peu écu~és, doutés etdrés.

Vêtement primitif

Nous suivons une lPi.ste à peine tracée sous Ile !hois sombre. Des elIl;prei~fes multiplIes, marquant le !passag,e de bêtes 'sauva­ges, ~e deSSInent dans le s'Ol tendre. Et nous arrivons devant une

'p~rOl de rÜ'clher sUI'1ploIDIhante, où se d éJgagent de loulides fumées. ~Ientôt on ;aperçoit Q'orif~'ce Ibéant d'une caverne. Un groupe ,{'trange de p er·s onnes se faIt remarquer. Des homJIues ? Des fem­mes? On ne saurait le dire, tant' leur a'0coutrement est bizarre.

IC~S . 'gens sont vêtus' de llour:des peaux, sous 1esquelles' on 'croit distInguer Un' tissu Igro.ssier fait de ,clhanvre ou de ~in. iLeur ,che­veJrure Ibroussailleuse, d'une ,longueur démesurée est enCOTe proté­gée par une 'cape velue là laqueae sont' restées ' fixées' des· ~ornes d'un .chevreui~ ou d'un jeune bison. Quant là la ,chaussure ce n'est qu'u~ fragment' de 'cuir ,ohargé de poHs, et retenu aux ja~rets par des ·hg·aments entrelacés.

(D1ctées obligeamment oomm'Ul1iquées par un conègue.)

N.B. Dans la 1ère édition de la grammaÏJre de l"Académie, qui date de 1932, ,on ,écrÎ>t grand-mère avec un tra.ït d,'union, ·et le pluriel de 'ce terme grandS-mères. DelVant d'autres noms ,f.éminins grand ne s'écrtt plus a'Vec une alPostrophe, mais il n',est p.as suivi d'un trait d'union ,comme dans grand-mère.

BIBLIOGRAPHIE

HENRI REBEAUD - GEOGRAPHIE DE LA SUISSE *)

Le nouveau manuel de géogra,phie de la Suisse destiné à l'en­seignement primair'e, mais qui pourra êt're utili'sé également dans les éc.oles secondaires, est certainement une réussite dans le do­maine de l'édition scolaire. Grâce à une heureuse ,combinaison du texte et de ,l'im.ag.e, aux ,nombreuses lecture·s, quesUons et eXE!I'ci­ces, qui s'adressent à l'esprit d'olbsemation et à l'intelligence des

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élèves, .il ,co.nstitue un instrumen,t -de tralvail de ,premier o.rdre; les maîtres y trouvero.nt aussi de précieuses sug.gestio.ns po.ur leurs le­çons.

Lia structure même de la Suisse et ses aspeets divers no.us s'o.nt d0'nnés dans ·ces pages o.Ù la matière, ;Po.urtant dense, est allég.ée par le to.ur vivant et co.ncret du texte. L'iLlustratio.n est ex,cellente ; elle offre un .cho.i:x; de vues o.riginales et car.actéristÈques de chaque régio.n et des exemples ty.piques des faits ra'PIPo.rtés. La ,partie carto.­graph1que en co.uleurs, exécutée pa,r la Maiso.n Kümmerly et Frey, n'a pas été mo.ins so.ignée . Elle co.mpo.rte une carte de chaque ·can-

. to.n, p1usieurs ·cartes :générales, à 'quo.i s'ajo.utent une vue à vo.l d'o'Ï­seau de Ja Suisse et un tableau des armo.iries. Heureux les enfants qui auro.nt en mains un manuel aussi attr .ayant !

* ) Henri Rebeaud - Géo.graphie de la Suisse. No.uveau manuel­atlas illustr.é. Un volume de 176 pages, 19,5 x 25, avec 227 pho.togra­phies, dessins et ·cartes, relié Fr. 8.10. Librairie Payo.t, Lausanne.

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