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191i ' Publication fondée en 1881 .... " L'Ecol(' primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé- ments de 8-18 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1 er Janvier au 31 Décembre). Par an: SuGsse tr. 3.50, Union postale fr. 4. Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56 ou à ce défaut contre remboUlrsement. Annonces: 20 cent. la ligne sur toute la largeur Tout CIe qui c;onc;erne III pubUc;lltlon c10it être Ildressé clirectement à son gérllnt et 'onclllteur,. M. P. Sell:lrétllire IlU Dépllrtement c1e l'Instructlorlt publique, à Sion.

L'Ecole primaire, février 1921

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Page 1: L'Ecole primaire, février 1921

VlIï

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F~,r1er 191i '

Publication fondée en 1881 .... " L'Ecol(' primaire donne une dizaine de livraisons de 16 pages, la couverture y comprise, et autant de supplé­ments de 8-18 pages pendant l'année ordinaire (soit du 1er Janvier au 31 Décembre).

Par an: SuGsse tr. 3.50, Union postale fr. 4. Les abonnements se règlent par chèque postal IIc 56

ou à ce défaut contre remboUlrsement. Annonces: 20 cent. la ligne sur toute la largeur

Tout CIe qui c;onc;erne III pubUc;lltlon c10it être Ildressé clirectement à son gérllnt et 'onclllteur,. M. P. PI~NAT, Sell:lrétllire IlU Dépllrtement c1e l'Instructlorlt publique, à Sion.

Page 2: L'Ecole primaire, février 1921

IIutour des traitements du personnel enseignant )A ce IpnoipOS, 1"'E cole primaire croit

devoi:r Ir~pl1oduire d-ap'rès différents ' ·a:rtide:s et inlfor'matitollis parus 'ces der­nü~rs' ,temlps dans la presse valaisa'il'!l'ê, Iélfin qu'ils ISlo,i,ent ainsi mieux 'C011lsewés ~ .de manière :à êt~e utilislés, iPour rensei­gnements ,et Idocumentation, lorrs,que se­Ta venu I,e 'moment ·de Irelprendrre la questiton ,des traitements. ,La loi sur l,a ma.tière, .dIu 24 m·ai 1919, COilllpO!ftant 'en effet une r,evi:si1on dans un a'venitf 1P1,ll'S IQ'UJ 'moins IIJ.:r!ochain, .notre revue ,pédiagiogique ,p'oul.1ra ,contrihuer :par là à faciliter et ,oompléter 'cett,e étude.

La Rédaction.

Intérêts de la SocIété valaisanne d'Education .

tali:re de 50 f:r. :aUllpersonuel .e11lseignant !primaire!.

IElle a en r.evanche en1liegiswé .aiVec :slati:sfadion Slprédal'ê :l,a mesure géné­Teuse ,aŒOIptée le 14 j.anvier 'S:uivant !par le Vlo,te Ipresque unanime du Orarud OO'llsdl 'acoo'f,da;nt ,un Icredit ,extraOlrdi­na ive de 120.000 ftr. pOUJr ,aHooaüofiis lS:wplp]émentai'res.

1Si le ,Po1.tv'oir 'législatif, a ·cette occa­sion, a f'ait k~ ,beau 'g·este que nous 'rap­lPe~ons, il ,convient d" :ad,outer ·que le 1er­Ifaill' .avait été .admirahlement préparé !pour amener c~t heureux r.ésultat. Aus .. 'si, la justke et la Irec{)nnaissance tout à la f'oi's nous lont-eUes u.n devoir de ;remerfCÎer .palfUculièrement ICI tfiors pers,onnalioos ,dont l'1ntervention oiplPor-

'AU! 'coilIlmenlcement de février s~est t~ne, hab~le, ·activ'ê et 'dévo~ée, a ~su­tenue, SUlr lia 'coniVocahon et lSinus la ipTé- . ~le l'e suoces ,de .la caUJs~ qUI n~~s tient sidence de M. Thomas, une Téuni10n 1 a lcœUJr. ~ Ge Sl~n,t, ~dans 1 o'rdr'e -cl l~ll~·en­,des hU1',eaux Ides 'confiér'~nces r.éO"i'Ûnales l ice et ,d ,autonve ,a lewr tfeoonnattre. Idtinsltituteurs, à laquelle ~OUls Les dis,. i 1. ,M. le OO!ll'seiller 'd'Etat Burgener vricbs de lang'ue frrançais,ese tpou-I· qui, com'me Chef ' du Dép.artement de v~ient ref.J:flés:~ntés .. E~ att~Il'dla!ll~ que p.J.~ls~r~ction ,1P'~bHque, a mirs toute s'on 1 Ecole pflmalre ,alt l' 'occaSIon de fen-

I a.ctl'VlVe ~perseverante, ·ses: ~alents et 's·a

·dre compte de lcette séance, un délégué .paro~le e1oquente. '~U :s:ervl'~ê dU' C~lipS a ,bien voulu no·us transmettre avec enseIgnant. CelUI-'cl, no·us n en sau'Il'Ûns prière 'de la 'pu'bHer :enOO/fe ,dan; la li- dtû'uter, 's'en Isou'Viend!fa l'Û'rs des élec­vraiS/on de févr~ê'r, la :oommunkation tions du 6 mafrS Ipfo.chain, 'en ,oonnri­suivante: Ibuant, parr 'Son 'V'ote let son influence, à

«Le ,corps enseignant ,primai're va- ,a/s'Sulrer une ,belle ma}orité 'Sur le nom l,ai'san ,est irufiormé Ipalf ISion 'Ûrg.ane qu' de 'œt hOIllorarble magis.trat, ~égulière­une lDéunion ,des Ibureaux des 'conîér.en- Iment Idêsi,gné par la ip'artie slllpérieure <ces dt':inSitituteurs de la tp.atrt~è f,rancais:e !dru ,canton POUIf ·oontinuer à la Ife!pre­(du Ican~on :s"est tenue .à Si,on le 5 fé~rier sent·er au sein du ,pouvoir exécutif dernier pOUT ,s"o'Ûcu!pet' des idifTé'lien!ts qui, pour la Ipremière rois, sera ,ce j'oUlc trada.ndas lfi,gu'rant à 'Sion ordr.e du tà élu fpal11 le peuple ,en ilIllême temps I}ourr. ,En attendant qu"un :procès-ver- ·que le G·rand GJ)nseil. Ibal en iSiOit ~oU'1'ni, il ,es~ à nMer que 2. M. Thomas, président ·de la 50-l'a'slsembllée a IpT1S. connab::sance du ré- ciété valaisanne d'Education, à qui S'ultai de la votatIon rp'otpulaire dUt 26 ,s,on .rôle de -dlélputé, dignement et .adi­déc. ~ 920 concernant l'ê rej-et du dé- 1 vement rempli, a Ipermis .à ohaque 'oc­,oret laHouant une indemnité !S'uPp,lémen- 'casÏ!on îaVtoiralble, d"exeJ.1cer la plu:s

-

-bÎenÎlaisante Îniberventiion pOUif .fair·e' .prêva,loir :aw &ein du Grand Conseilles légiHmes TevenJdilcaHoll's du per.soooel eI1Jse1gnant.

3, :La 'fédadion die l'te cole primaire qui, fr.anchis,s.ant le ,cadr'ê de ce modes­te organe, la mené une vigour,euse corn­Ipagn,e de 'press.e 'Par ;S:es nomb~~eux et incilsils !p1aidoyers ·dans .les principaux jQulfnaux valaisans, ,cela bien avant et 'après la: votation Idu 26 décemibre.

~~~

pou1r,t1ait se iJr{)11l!per lOU!J.1dement léw ôr~ yaint qu.e le dernier ·mot ISON dit 'chez nous ,par le vote néwatif du 26 décem­bre. En eff,et si, ,da1ns des ,cantons r0-

mands, Icomme OenèVle, 'Viaud et Neu­châtel (où l'Educateur 'oompte sa pluiS nomhreuse -clientèle) l'e personnel ensei­gnant primaire n'est pas enoore satis­fait de sa situatton matérielle 'qu'envie­[lait cependant ,oelui du Valais, (à cette heulre le moins bien rétribué de tot1œ lia Suisse), à ,plus f,orte raison le nôtre al. t-illieu de Ise pl,aindlre et d'insister ,p.OUiI'

'Le oorfps en\slei,gnant ,v.alaislélJ11 ne 'SIau- une aug~~ntaHon. ~u.iSsi, ta "q.1l.!.estion !fait 'ou'blier q,u'ïl 'doit Ipril1!CÎlpalement à de ~'a \fevl'SlO11J,pPÛ'chaul'e ,de l~ l'O~ ~1L 24 cette .triple in'fluence, qui 's'est dépen- mal ~ 9~ 9 s ~mpos,e-t-elle lmpeneuse­sée par l,a IPatrole et la ;plume, de voir l' mlent a l ,attent.lon, lSa!ls pOUtr a'1;l'vant q.u'e sa situa Hon raméHorrée ,clans UJne 'certai- cette lP'e~spectlve ~o~ve :con~tItue.r. un ne 'm,es,ure, en attendant. 'que des temps obstacle, a une al11elIcm.a~lon l~mel~late ip1iochains let meilleur~ :permettent de pour ,mlenager ~a t.ranslhon. C est l~ un îaire un nJOUiVeau Ipais en ,aiVant ,dans ipl1obleme, aUSSI urgent Ique tant d au,. .cette voie. Un délégué r tr'es, 'qui s'imI?ose à la :SJol!icitude ~es

à la séance du 5 février. 'pOUV01rs publIcs. 'Il y ta. des 10rs heu' _.,,",. d'espélietr ·qu!e le O'~all1!d Conseil, l'envi­

Autour de nos Instituteurs Sous ce iiltre a 'Pall'u dans la "Gazette du

Valais'I' et dans le "Nouvelliste", rartic1e sui­'vant qUJi. a. eu IJ'hOtl1ll1.e11r d'une lectUŒ'e inté­gtr.ale au Grand Conseil à l~occas,ion du dé­!bat ouvert concer.tlJant le supp:ément mens.uel de 25 h. à accorder !pM' IJfEtat :à tout le :per· soamel enseignant:

L' Educateur du '8 j,anvier, ,paraissant à La'UlS\alnne et ,qui, !Qin ne l'igno'lie point, est Porg;ane de la Sociéœ pédagogiqu:e de la 'Sui:sse tiomande, nous appo'rte un article que l"on ,croirait lavoir été écrit en V,alais 'ou \}Jour nous spécialement, ~él!nt la 'Situation ,q-u'ïl dépeint o.ffre de ranal'ogie 'avec l,a nôtre. Cette page qui, au lendemain de l'échec du ·dJécrd pré­vlÛY1ant une modesteaméliO'ratio'll du tliaitetllient de l'instituteur primaire ~a­!téüs.an, est d'une 'actualité et d"une sa­veUir partioulièrem,ent s:aisissantes, mé­rite dès l,ors d'êtr-e Ilieplioduite dans ses principaux Ipassa:ges, 'sUJrtout 'que l'on

Isageant tout à l,a fois avec sérieux et bienveilLance, 'sarulia et voudra lui don­ner, déj à ·danls s,a se9s.ion prQlliogée de janvier, la 'Solution ·qu'ïl ·comporte, pro­visoire :taure de mieux, mais âJocepta'ble néanmoins, ,en . attendant qu'une loi nouvelle soit 'éla'horée et entre en vi­gu.eur pour donner satisf.action plus cOl111Plète ISjOUlS tC}tlJS l1apporns aux multipl,es et ,coIIllplexes. intérêts en pr,é .. SIOO.loe.

Ceci dit en manière de préambule, ta 'plum~ est pa'S'sée à l'écrivain de l'E­ducateur:

P. P., ,memblre :du Comité de la Société valaisanne d'Education.

~~~ En dépit des 'féœntes augmentations de

traitements, 00 est obligé de reconnaître que la situation matérielle du corps enseignant primaire demeUire souvent précaire, que lei instituteurs et les institutrices n'ont pas en­lCore obtenu pleine 1ustice et que ma1jrré tout

!t",ttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttttt""",,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,, ,. .,,!

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tv

~e qu; Ol1! a déjà dit de l'importance, de la ga-andeur et de La beauté de sa tâche, lia pro­ress~on de ul!aître d "école n'est pas encore estimée comme elle devrait l'être, et que l'on voit trop fréquemment le souci de Péduca­tiion du iPeUlple peser peu de chose en regard de ce que l 'on appelle, à SOil1J usage, les «né œssi1és budgétai1'es».

pourtant Uille grande es'pérance avait tra­versé ~e monde pédagogique. IL' aube de temps nouveaiUfX semblait erufin prochaine. &IHn nous allions pouvoir vivre, simplement, petitement _ les institruteU!I"s ont-ils 1amais demaQ'ldé au­Itre ohose? - mais nous anions pouvoir vi­vre du produit de Illotre travail, et élever no­~re famille sans être obligés de .:recou:rir à mille besognes extra-scolaires qui nous em­pêchent d'être vraiment des éducateurs, des entraîneurs, des éveilleurs d émergies. Nous allions enfin pouvoir nous COlllsacrer tout en­tiers à notre tâdhe .. ,·

Nous ne prétendrons pas que l'on n'ait rien fait pour réaliser ces espérances, mais le respect de la vérité nous force à déclarer que l'on n'a pas été toujours jusqu'au bout de l'effort nécessaire, que l'on s'est ·fréquem­ment arrêlé à. mi-côte, et qu'en gélnéral 4ans la Suisse romande - CQilUmè ailleurs, du reste - les membres du corps enseignant pri­maire sont trop souvent mécontents et déçus. J1 ne faut pas ~ ~e dissimuler, etrL eHet; la période de lulte pour l'amélioration de notre situation matérielle n 'est pas close.

D'où vioonell1t donc œtle méconnaissance des besoins du personnel ens'eignant primaire, lCette parcimonie enwers les instituteurs, ce dédain taci ~e pour lem humble besogne? Car, malgré toutes les ruugrr.entations successives, les t raitements demeurent en gélllérai insufH­,sants et le métier ne nourrit pas SOUl homrrJle, _ ou s'il le nounit, IUti, il ne lui permet pas d 'élever décemmetnt s'es en&ants. Si les salles d 'école qui méconnaissent touies les lois de l'hy'giène se font plus rares, si les logememts où l'on oblige un instituteur à parquer sa fa­mille ne sont plus aussi exigus qu 'autre&ois, de grands, d 'immenses p'fogrès restell1t néan­moins à réaliser.

Qu'en est-il aujourd'hui? Pour justifier des traitements encore insu.ffisants, - et cela malgré les augmentaiions récentes, - on voit ÎIIlvoquer les vacances dont jouissent les maî~ tres et les maît~esses pour leur refuser le sa­laire qui leur permettrait de se vouer tout

entiers à. leur vor..atiou, alors que i'on saJ:t Itrès bien que ce ne sont .pas les instituteurs qui ont inventé les vacances, et qu'à la cam­p~one notamment ce sont tou,jours le~ ~uto­rités locales qui les prolongent, SOl-dIsant pour permettre d'utiliser les bras des enfa~ts.

Et que penser de l'hypocrisie qui conslste ~ reprocher au ca.rps enseignant primaire d; « s~agiter», de n 'être jamais content, ou a lui donner en exemple le calme, la tenue, la dignité du corps enseignant -secondaire, alors que l'on fait tout pour exaucer les vœux d~ ce demier, tallldis que l'on refuse systémaü· quement de satisfaire les revendications MO­DESTES des instituteU!I"s primaires? Que penser de certain député vaudois, homme i?--

, œLuent et considéré, qui déclarait en p!eln Grand Conseil que les instituteurs devalent apprendre à écolllo~iser? N'élait-ce .point une injure grat.nite à notre pauvreté?

Quant au dédain et au mépris qui se sont, pendant des siècles, attachés comme une lèpre là notre profession, peut-oo dire q~' ils aient entièrement disparu? Nous avons réalisé de grands progrès, sans doute, et il est euten?u, du moins en théorie, que notre professIOn est l'une des plus belles et des plus impor­tantes, ,Mais qu'en est-il en réalité? Nous poulfrions tous, n 'est-il pas vrai, citer des bits nombreux qui prouveraitmt que sous les phrases sonores dont on nous berce trop sou­vent, le vieux mépris et l'antique dédain -atténués, dilués, si l'on veut - subsistent en­core plus ou moins. Je m'en tiendrai à deuoc ou trois exemples.

C'est a'insi qu'en dépit des progrès accom­plis, les instituteurs demeurent fréquemment des demi-citoyens. On le voit tou1 d 'abord et surtout quand wn maître d'école, prenant au sérieux son titre de citoyen, se croit auto­risé à fai.re de la: politique militante. On cons­tate alors avec tristesse que malgré les pro­grès réalisés, l'opinion :publique ne peut en­core admettre qu'u.n instituteur soit un ci~o­yen comme les amres.

Ce dédain pour notre profession existe même - et là leur i,nsu peut-être - chez des hommes qui complent parmi les amis les plus sûrs du 'corps enseignalllt primaire. C'est ainsi que ~'auteur de ces Hgnes n'oulbliera ja­mais les paroles prononcées un jour par l'ulll de nos plus hauts magistrats, Il éfait ques­tion d'une institutrice distilllguée, issue d'une excellente famille. «Oui, déclara-t-U, c'est la

~itle de X.· eÜe Ifeste institutrice: "elle n'a pas d 'ambi'ùon, 1> Ce propos sans 'fard n'est-il pas :révélateur-? Ainsi, donne~ jo~ après jour, heure après heure, son mtelhg~nce et son cœur â. l'etrtance, à la cause de 1 édUlCa­,tion du peuple, à. cette cause que dans les dis­cours offidels on !proclame la première et la plus 'belle de tou~es, c'est Ille ;pas avoir d'anr bitionL ..

On écrilfait 00 'Volrwme rien qu'en énumé-rant les faits innombrables attestant ce mé­pris, aujourd'~hui atténué, mais encore vivace, celte 'Volonté sourde et opiniâtre d"empêcher le corps enseigmant primaire de devenir libre, de s}émanciper définitivement, Nous y revien­drons peu1-être quellque jour. Qu'il nous sUlI­Œise aujÇ}uxd'lmi d'en avoir fourni quelques exemples.

Or, à. Pheure actuelle, nous commençons il nous redresser, Mais -ces pauvres régents d'autrefois, faméliques et méprisés, nous ne les renions .pas. Et c'est avec tendresse que nous voudrions nous retourner vers eux pour leur dire qu'ils n'ont pas souHert en vain, mais qu'à contempler leur misère, nous nous sentons pleins de courage, car le chemin par­!couru dès lors est un sftr garant des COll­

quêtes fu iures, Libre à telle profession, com­me là. tel indi'Vidu, de se targuer de ses illus-1u'es origines, La nôtre est humble et basse. Mais nous n'en avons pas hoote. Fils et filles du peuple, nous voyons dans lhumilité même de nos origines un réconfort, un stimulant, et comme un « sursum corda »-.

Donc nous commençons à nous red.:res­ser. Nous sommes au tournant. Or, les tour­nants sont souvent dangereux. Le dépit, le mécontentement, le découragement ou l'indi­gnation, quù , à des degrés divers, se parta­gent nos âmes - dans certains du. moins de nos call1tons 'romands - risquent de devenir de mauvais conseillers.

~

Voici comment ta "Gazette dUl Valaisll' :rend compte ide la séance dll1 Grand Conseil du 14 'janvier, dans laquel}1e a été votée l'allocation 'bu;dgébire ide 120,000 irancs;

;PétiHon dh.:l. Ipersonne1 ensei2:'p.ant demandant :par voie budgétaire l'alla­oaüo'll ,qui lui 'a été Irefusée par le peu­ple. N'ous lélJV'Û1llS dans notre dernier nu-

méro, IélJnnQnœ hnmédiatemen~ ,que ie O,nand Conseil Iél'V·ait .Fait le g,es~e de justioe qu'on attendait de lui.. Le cré­dit nécessaire de 120,000 francs. 'a été ins,orit dans le 'budgïet. Nous félidtons une flois de pluiS, nos députés d'avoir r.endu homm:age, ,de 'cette façon &Olennel .. le, là notre 'COl'1pS enseignant, dont 'On a,Plprécie lbJautement les 'mérites dans nOSl ,campagnes, 'mai's sans v1ouloir, hé­las! les réco:ffi,penser.

Disons ·que la majorité ,de 118l Com­mission, ;par excès de 'Scrupule, à notre ~vis, ne 'Vloullait pas revenir su.r la dé· dsion .du .peuple. La :minorité, au con· traire, c01l11Pit!ait user des ,dr,oits que la no.uvelle Oonstitution oonfèœ !élU ODand Conseil et ne !pouvait pas en faire un plus noble uS!age Ique ,dJans le cas pré· Isent Le 'crédit ne dépassant Ipas 200 ,mine f.rancs pouvait donc être voté par les représentants du Ipett;ple 's!ans a'ucu­ne arrière-tpensée.

Cette discussion la permis :au chef de l' Instruction pubHque de I})liendre une fois de plUJS et éloquemment la déf.ense ,des instituteurs dont il n'a ,cessé d 'amé. Horer la 'situ,aHon. Il a. montré qu il fallait répa1rer .une injustice, puisqu'u­ne cinqwantbaine de ,communes al· louaient nndemnité su;pplém enta i're :aux institutewrs et ,qu'une ~entaine ne les imitai,ent pas. Cette inég.alité de traitement, affirme-t-il, Ille ,peut pas !Subsister. L'IQ,rateur en 8Jp.pelle enfin aux :sen~iments génélieux ·de l'Assem­blée et il demande:aux -députés de voter iaJU moins les ,50,000 néoessaires à 1 E­tat 'Pour 'q'tlJe ,ce dernier ne manque pas. de parole 'au. peI1sünnel ,enseignant et 'aux communes Iq ui 'acoordent déj à le supplément ,de rVMüement. Cet éloquent ,appel fit une grande Impr'es'sion sur nos 'miél,giskats et la ,oause des instituteuJrs" raprès ce discoUlrs, ,pouvait ,être considé­rée oomme gagnée d sur toute la ligne. On entendit enCODe l'e pDésident de la Sodété Maiaisanilie -cl éducatÎlo,n, M.

"""t"", rrr""""," rrrrrr""",',,,,,""',"',"""'"',,,,,,,,,,,,,,''' rl~ ,

Page 4: L'Ecole primaire, février 1921

~rliromlaS, de lS:ax'6ri, IqUÎ, en !termes 'sai­sissants, dépei~nit la dlérresse des ins­tituteurs.

,M. de Oba1slonay, défenseur des de­niers publics, ne ~oll'1ait pas que , 1'on dépassât le ·chiffre ·de 48,500 rr., mais en V:alais, 'on ne fait pa:s l·es choses à m.oitié: tout ou rien! C'est au nom de ,ce Iprincipe qu'après 'Une intervention ,de M. Rouiller, .de Marügny, le crédit de 120,000 'tir. est voté.

-~--:

"Le Jeune Catholique" De cllarmanli: ['ecueil ill,ustré q ni lP'0r­

te ,ce tiüe 'vtent ·d'être l"ohjet, ·de la rpar1t de ,la Liberté, de fŒ'ihourg, de la [en­tiUe mentÎlon ci"iél\PifèSl:

«Ce journal i11ustr~, édité spéci~leme~t pour la IjeUJllesse cathohque, est excelle~t; 11 vient de commencer .sa Il e année. ParaIssant lUne folis par mois, pour la modique soutIne de 2 fr. 50, il est à la porlée de toutes les boull'ses et forme Ull! ensemble de lectures saines, instructives et récréatives. Aussi nous ne doutons pas Ique nombreuses seront les famille,s q.ui abo111ner,ont leurs enfa~ts à ce journal et leUil' IProowreront ain.si. ooe. bOllme et 'bienfaisante ledJu:re. - Admutllls1ratlon du « JEUNE CATHOLIQUE 1>: Imprimerie De­la'coste-BorgealUd. La1l1Jsanne.1>

~~~

IAw sUijet ·d~ 1lou'rnaux pour la jeu­~se nous 'r.a1plpel1erons ici que l'Œu,­VIe ~aJHol1!ale de la iBonne ' p:{ie~St~ a ltié­iCemment tenu à ROlme son ,premier oon­grès au OOUl.1iS duquel une 'dorustat.ation !pénible 'a étié faite. ,G' est que les ,cathio­liq'ues n'I()nli: '}Jlas, ISIOutenu {~ommr~ ils au· \f,ai,ent dü le raire ({ Le petit COUDrier il­lu;stl}é \powr les ienf,ants », une :puhHca­tion Ide l'CEuV1re Ide la 'Bonne .Pœss,e, ~ondtée :}JouIr !f.aiTe ·c011'ctlll.1renœ à ,des pru­bHcations :anal'ÛlguelS ,eoltIllPlètement in­,difflér-entes au point de 'Vue ,mloTal et ~e.. Egieux. Ce fIait Jp.l1o:uve une ,~OiSi de plus ql1e les :catlIioHqU!es ne 'comiprennent 'PaIS

TOUtloUll'Sl leur de!Vlo1r 'quând lit s;'ag.1t d'e ,périod~ques iUllisi:rés.

--'0--

Sommaire de l',,Ecole primaire" lPensée lpé dagogi que. - ' ~éf1.exions

SUlr lIa 'oomposition. - ,L'amour drê ' la jreunoose. - (Un des rôles de l'école. -__ Le jardin de l'instituteur. - L'i()­triennatÏion professionnelle. - Plo,wr oos fiU'oo. - Va['ÏléOOs.

~

Sommaire du Supplément N° 2 IE,pi'Slode Ide ,guer1"e. - Lapey de Dzer"

jl{)unaz. - L"âge Ide fer. - L'hygiène Klie l"hi!Ver. - A travers le ·calendrier. _ IQui Ipossède le ,oapital? - AutQou.r ,du Calf,ême. - :PU~SISlance et dig~ité du iprêtœ (IM,andement de Cal1ême 1921). _ ,La Ipetite ,modiste. - Le vin ,chez 1e;9 lanrCÎellJs. - Variété. - P.uissance et _ dI­gnité ,du ,pretrre (suite). - Son prêtre. _ Laissons ,encrer le soleil dans .tl!O:S Imaisoll!s. ~ Variétés.

{Ce ISUlP.plément contient 24 Pta~s\.) -'()--

Bibliographie CARTE DE LA SUISSE. 1 : 650.000; éditée

par l'Office Suisse du Tourisme Zll'" :rich 'et Lausanne. Prix: 50 ds.

tL'Office Suis'se du Tourisme vient de pu· 'blier l\l'l1e belle caTie de la Suisse, à l'usa~ de nos hôtes étrangers. Elle est remarquable par sa netteté. Le verso de la carte, agrémen­té de nombreuses reproductions .photographi­Iques de toutes les :régions de la Suisse, com­porte un texte écrit en langue ~rançaise, alle­mande et a'nglaise desiliné à renseigner les étrangers sur les différentes Tessourœs de la Sui,sse dans le domaine économique, éduca­tif et touristique en général. Mentionnons aussi l'indication de la représentation diplo­matique et consulaire des Etats étrangers en Suisse, ainsi que les agences de l'Office Suis­se du Tourisme à l'étranger et celles des .ohe· mins de fer ~édéra·ux.

, EC LE ~ ~ N!J ~

~ PRIM 1 E ~yAl)

ORGANE DE LA

SOCIETB V ALAISAlfllE

D' EDUCATIOli

SION, Février 1921

Pensée pédagogique Réfiexions sur la composition

'Les ,connaissances acquises à l'école im- 111 faut convenir que .l'enseignement Iporient relativement peu et l'enseignement de la ,composition fr:ançais1e présente scolaire est considéré comme sans valeur s'il 'heau.coup plus de difficultés que les ,aU ... n'a appris à l'erufant ~ penser, à j\UJger, à se Q couduire dans la V'Ïe . . L'éducation scola-ire ~res enseignements. uand il s'agit n'est qu une préface, elle n'est fécolild~ qu'au. d'hist'oiTe, de géog-liaphi'e, de sciences, tant qu'elle laisse au jeune homme et à l'a· de loalcul même, 'Si la itl1'émoire ne suffit duIte le désir de lPaiffaire chaque jour r'éduiCa- pas à ~endlie fécondes, chez l'enfant, les tion de leurs premières années. Or, cette cu- leçons du maître (la mém'Oire, indis'­:rios-ité, cette ,appétence cOllstamte de 1ÏnteHi- pensabLe pa.rto,ut, n'est Isu.ffisa'1l:t-e nune genœ, ce bes,o,in de crit,i·que sont seuls capa- part), le rôle ,qu'dIe joue 'est du ·morris hIes de ·,sou,s.traire un homme aux sugges- III d Hons étrangères de tout ordre qui s'abattent loa:piVa; e paro e u maître, l,e chapitr:e ~ur les esprits 'Pa.resseux, peu habitués à du livre f1ou'fnissent à l 'élève ,des f.aits, l'action espri1.s qui n'ont Teoueilli à récole ,des nottons, des Tègl,es ·qu'il n'a qu'à . que de~ nof,ions toutes faites, docilement cn- 1 TleceY'oiT d à «Tetenilf », a!près expIica­registrées par une mémoire !plus ou moins 1 Ho'Ili~. ~a be?l~gne l~i est d'Onc toute fidèle .... Si l'ado'lescent déserte parfois le «ma,chee », 'SI ]'-ose ,dIr:e. Il n"en va pas cours complémentaire, c'est moJns peut-étre ,de m'ême 'en ,composition français,e. Ce pa:rce qu'il est faHgué de sa journée, que qu'Ion demande à l'enfant, 'ce n.'est plus: parce que le maître n'à pas ·su lui fairé aimer Fécole lo.rsqu'il la fréquentait, 'Parce que le seulement ,du «lls'a'Voir », . mais du «sa-maître n'a 'Pas 'su œa,i.re de lui un élément ac" V'oir-faifie », ce qui est bien 'autre 'chose. tiœ de ia classe.... Tl ne s'agit plus de simplement ·retenir'

des faits, ou d'appliquer des Tègles. Il faut fair,e, vraiment, œuvre personnelle: bien comprendre, d'abord, le Isujet pro-

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po~, cneJ.1ohier le11lSrtLite l,es idées .qui s'y !fic1lppo.rtent, 'iai're en'Ïlre toutes 'ces idées iUltJJ ,dhloix jUJdideux, les diSiPoser suiv~nt l'O()1idre ,oonvel1Jalble, trouver, :pour les exprimer, l,es vermes Iqui 'convi,ennent, et aJgel1Joe.r ,ces termes dal1Js des: phraseS! co.I1recles. Ce ,tnavail qui, ~UJ premier ~bord, peut IpaJl1aître 'simple, est, en réalité des plus loomplex'es, Il ,exig'le, pourr ,qiUle le resultat len :soit ISiatis~aiSla:nt, un entr.aÎnement de loogue haleil1Je ,chez l'élève et, chez le maîtrre, ,une iprepa,r'a­tion méthodique et intelligemment gra­duée.

'Ua oompQlsiHon f'1~allJçaiSle flle traduit pas seulement, 'comme l'orthog:f1aphe pair exempt'e, la: 'VIat,eulf,de Fenseigne­ment 'Soolaire, mlais oelle de toute la 'cul~ wf1e inneUeduelle, et l'e milieu ~amilial contribue ,oertainement plus ,qule l'école à ce ,déve1o;Plpement intime et ,pro'lond.

Il est inJdispensalble ,d'apporter beau.­ooup de Il'éfl,exion dans le 'ch~ix des su.­j!ets 'qU'Œt lPf1opose a:ttx écoliersl. On éli­minerJa IceUX Iqui ne :sont ,pas naturels, qu.i ne ,corrresipondent :pas :à l'e~pé!rience per.sonnelle ,de l"enfant, ,qui 'sont hors de proparUon avec ses Ifacultés, ,qui _Ire l'in~ ref1eS'seront IpaSI: 'qu,and le :sujet soudt I8lUX élèves, il Y' al des !Chances ~pour 'q'u" ils ,en ,afwontent plws volontiers les dif­ficultés 'et ne Sie tivent pas trop mal d'aif­faitre.

[Parmi l,es Isu1ets donnés, l,echoix est . parfois étrange. Quel intérêt, pat' exem­

ple, peut loffrir un lsujet tel ,que celoui­ci: « Le couteau. QU'lest-oe qu'un cou .. rOOaul? De ,quoi est 'composé un ,couteau? Quelle en est la Ipartie la plU!S! impor­tante))? (sic) - QU Icelui-ci: «Décrire un' carton d'écolier »,? .

INous ,POU'Nions citer 'encore beau:­coup d"autres Isuj,ets du mêm'e ,genre et ,qui n''OffDent IpalS plus d'intérêt. Le _'ré­sultat, Q11 le devine. Tous les devoirs sont 'secs, ir.oids·, coulés dans le. même

mloul,e, 11le Ise distinguanrt: Ique pa'r le nombre des fautes d''Ûrthog·f1éllphe.

Oes ISIUjoetS de «'fiiatwrres mortes» n'inspi'f,ent, en réalité, rien. _.

Combien 1P'f1éféliables sont les petIt.es scènes vécues, les tableaux ,qui ·montrent des personnages 'en :él!cHon, dont . l'en­fralnt saisit l'e détail, intéressé -qU'lI est par toUib 'ce qui vit, ~ agite et relTIlUe.

L'amour de la jeunesse

L'éduoa fÏion ;de 'l'a JeuI1Jesse n'~st pas un 'métier :.lC'rest IUiI1rê ,f,oruction 'Slacliée qui met en 'oontact une âm1e iohŒiétienne lav,ec une IMltrre âme dl:rétienne, et q'Ui :per­m1et à Fa première Id' eX'~oer une in­Huence sa:}'llJta.ire !SUir la S'eooncLe.

Le ,maHr.e qui tt1'ia d:'autr.e 'SloUJci ,q1!e ,celui de iS"aJcquittJer. d'un ,métier n'est pas UIU édlwûMwr. C'lest U'Ilrê sorte d'in­i:rlllS .dians Ile Ibeliûail du j,eune tlraup·OOlU. On ,peut lui lalPlPHquer 'oe ·qlU,e le divin iMaltredit ,du IIl1er!cenailfe : «Ce n'est lP,éllS un ,p,asteulf, les hreJbis ne sont p,as !à hti; il ry.oit le ·Loup venÏJr et :se Siau~ v:e .... ; ,quant :aux hrebilS, il cfl~en a .nul S!ouci. » .,

Le V1rrai maître doit ·être, :dans 'son cerde d':action, un pasteur dies âmes. Il doit :aimer dans ses 'è'niiants, avant tout et iptéllr-lœSlSiUls tout, les âmes. U'n JOUir, INobre-'S.e1gn,euif 'vit k1ldClO,urir à lui un 1,euI1le nlom,me 'qui, au ·milieu de gens 'Viônk1ui 11éc1amer des féllvewrs temporel­lies, demandait l-e lm oyen ,d"acq uérir la vie éternelle. 1« M.ai'tre, ,adoutait-t-il, . f iai ohslervé 11Û'U:S les ,commandements die­puis ma j,eUJl1esS!e.» AIIOfS, dit S. Marr:c, « Jés~s te treg.arda et l'aima.» De 'cet 'amo'ur .procéda ensuite la leçon de pet­Ifecfi.on qu'il lui d'Ünna.

Le 'reg,ardi du ISauv:eur ne fut point 'SrtUperrfidd. Il ne 's"arrêtla pas aux ~r,~its du vis'age ni à la marohe \p1U's I()UJ mmns, élég,anrte de l'intedocuteur. ,Il ,pénêtr'a

Il

j-Uslq'u'au 'f1on:d Ide l'â~e, .. ,et r~connu.t , 'que lie tjeune hom.me dlSlal't Vi1!al qu,and ii .pla!tlait ,de :S'a fidélité à 'Observer la l'Üi.

L'éduoateur Ichrétilen ne pe.ut -Sie flart­ter die IpénJévIIer. .pa~ son Œ'egard jUlSlqU' :au ;~ondt des ,oœUlfS, ·comme -f.aisait le SaUVle1.1!r. :M!ais, IpuÏ'slqu'ïl est hÛ'mme ,de foi il voit ,devant lui une âme, et- ,œ'the â~e il Idoit l"aimer. Il l"aimerla pamce qu:,eile ttessernble à 'Dieu, :paT'ce que jé­S'u !s-Chr~&t Fa 'liadieiJée die !Slon salI1lg, p.al11ce .qü1eille grallide en1corle Sion innocen­'Ge ihéllptÏ'slJ.llIalie 10ltJ qu'elle est \'loi-sine de l'heureux temps où ,cettie inno,cence du­rrait encolne, ,paifce qu'eUe IdJoit d'~venir le ~aJhemade ,du Diew de l'Ewdh'arisHe, {pance 'qUJe1He 'est 'a!ppel1ée à entrer un j'OU1f' dans la gloirrê léternelle. IIl':aimera parce que 'jlés!uS'-Ohrist l',ai'me et comme jés'us-Ohrist l "aim,e.

IPOHIf,q'uoi 'certains maîtres s'a1cquit­bent-Hs Isi impadaitem'ent de IBll'r tâ,ch,è'? Parce qu'ils n'aiment !pa's lassez, let P,on fait !Illial ,ce 'que Fon fait slans goût.

:ploU'f1quloi d'Iau:i!r'es portent-ilS! pla;r'fois si pénibl1ement Ile j'o,ug' de l'è'ur Vlo'cation? -Encnre :pra~'ce ,qu'ils n'-aiment pas as­sez, let ne ,cherchent pas à expérimenter ,nOU'f lleull" lplrolpr,e ho~'eull" la vré!itJé. de ,ce moÏ de 'S. AUJ~ustIn: «QUI aw,e, fait 10ut 'slans peine, Ic"es,t une lP'eine qu'il ,aime. »

'Rollin a écrit ,ces ,beUes, :ptarol'es,dians son Traité des ' Etudes: «Qu'est-ce ':lu' Uln maître ,C'hrétk~n 'c'hargé ,de l'édu:ca­tian die j.eunes 'gens? C':est un lhtomme entre les mains 'de ,qui jéslU'S-Chr~t a réuni un ,C'er~ain 'nJomhne ·d',enrants qu'il 'a 'facheoos de son sang, et IPo-Uir lesquels, il a donné s'a vie; 'ên ,qui il habite com­me dans s,a maislon ,et dans :son temip}.e; qu'il reg:a'rde co,mme 'Ses memhres, Clomme ses frères et cohéritiers, dont il ",eUtt ~aire autant de rois -et de prêtrest_ qui régneront et 'serviront Dieu lavec lui et .par lui pendant toute l'éternité. Et pO'lilf 'quelle fin les lui a-t-il confiés,?

Est.,ce 'pf1écislémenlt \plour en ~faire des poètes, ides IOliateurs, ,dies phHosloph'es, des :sa~ants.? Qui 'Û!s,eraif le di~e ou même 1e penser? Il les' lui · la ,confiés ~)'Û'l1lr CÜ'lJiSerVieif en ·eux le précieux et iflies1i~tnabl.e ,dépôt de l'innolcence, qu'il a im:pümée dans lewr âm1e pk1T l,e bap­têm,e, let pour en faÎlre de véritables dl1~étiens. V,oilà .donc ,ce ',qui est la fin et le but ,de rJédlucaHon ,des enfants,. Tout le reste ne tient lieu que de moyen. Or, ,quelle g'f1andleu:r, quelle noblesse une mi'SlSi,on si h'onloliahle lU' alj-oute-t-elle point à toutes les ,f'Ü'!1iCUOl1'SI ,des rilaîtres! M,ais 'qUiel 'soin, qu!eUe k1ttenHon, q udle vigilance, et Slwr~out quelle dépendance de Jésus-Christ ne idemande-t-elle \p'oin't! »

Quelle dépendance de Jésu!s-Chrisrt ~ Retenons ,ce m'Üt. jésus-Christ nO'lts con­file ee qu'ïlaime; aimonS! Ide ,qu'il nous ,C'onine, et donnons à j'éstUs~Chri~t cette marqu.e d':amiour d: aimer de notre mieux crèS en~ants Iqu'il ,aime tant, et de les ai­miel' 'oomme il }les aime lu i-'même. C'est t10ut not're raiston ,d':être, à !l1IÇHtS, maîbl',es ch'rétilens.

Dans S'on é.crit 'S'ur le Sacerdoce, S. Chrys'ostôme ~,acÛ'nte toutes les difficul­tés ·qu'il fit ,aVlant ,de se laisser ordon-­n~r. Il énumèr:e vo-utes les obligati;m'Sl qui pèSlent stur le past·eur des àmcs, d en ,a'T'rive à diToe à S'Otfi ,ami Baslle: «C'est à bon droit ,que l'e Seigneu'r ,a indiqué ,comme preuve d'amour envers lui l'ê :Sloin qu'Ion prend de s,on 'rr,a,u­pe'au. - Tu n~ai'mres donc pas le ChlrÎ'st» rep'Hque au:slSitôt Basil.e à son ami trop hësitant.

NoutS 'qui vO'lll'Ü'ns }'.ai'mer, ,ce Cq,rist trois ,fois béni, aimons la :portion si ohèr.e die ·slon troUJpeau qu1il nous ,a Icon­fiée. Aimions Inos enfants, quels Iq'u'ils 'soient; aimans~les de ,cet am01.llr SlUrf­natUird 'qui Sleul [ll-aît à Jésus-Christ. Et pa'roe 'q'ue 'cet ,aluour doit êtr:e sur~ naturel, ,demandons au ·divin Maître

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de l~ 'm~l1e iClJanis nos âm,es', de l'y ga~-der et de l'auigmente.r. '

Un vieux maître.

Un des rftles de l'Ecole

,L ~oole peut l,utver lavec ~uccès ,conCre l~ Ibwbefloul'ol~e. 'Et comment œla?

'M. le 'Oir JeanJI1Jeliet, die La u~'anne . .donne d"excellentes directions ,que l"o~ ne Isaurait ,aSSlez 'recommander.

.1. 'Nous parlons ·de l'él'Üignement des en~antbs ~u\bE'Jlicul.eux ,contagieux, 'qu'il fawdra IPllalcer, dlan!s Ides institutions :spéciales; 1'Iél,oigI1lement Ides institurt-eurs 'et inSItit'utrice.s 'à exrpecto1mtÏJons badIIi­.fèlies s"i,mpose fégal'emen~.

2. L"hYigiène ,des dasses et des ,bâti-11!ents slcoI.~ires j'oue .auSISi un grand Tole ~u ,poInt ,de v'UJe d~ l'inœecHon On ne ·oraindlrla td!onlc pôJs die donner ·de 'Fair .dans les dasses. /

3. On 'Veiller.a ~ u'n:e ptropreté ,rigou­I~eus'e ,dans tout levabllS'sement sao,laire.

'4. ~'IhY'giène die l,a hou<C!lle fat die lia ~or,ge ilmpot1te 'a'uss:i beaucou!p. I..:'inlSti­'nution de d!entistes scolair.es et les Idis­,tribu;f:i'ol1JS ide hflosses à dents ~ratuite'S jouenrt un if Me fdÏlredt dans la l,utte con­we lia tub eI1oul'o se.

'Troures ICes: mesrwres {IJevl1ont ,êt1.1e co'm­pIétées par l"!acHon peTSJévérante des institu~eU!rs rqui -doivent êtlie bi-on per­suadés dlu Ifôle m:agnifi.q:ue 'qui leu:r .est dlévlolu, de ,pou:v'oir 'coUalYor.er à la lutte :la plus ef'fÏ1cace co~ntre 'certe terribl-~ ma­ladie, la l,utle pa,nni la j.eunes'Se. Ils ne manqueront paS! die se mettre au ICOUI.. rant Ide tout ce qui ,préserve les enfants 'ooncfJre , la tulberculoSte, de tous les mo­yens ,p1.1opres à les 'fOtrtifier. Ils surveil­leront J'lhygiène des locaux, les laptitu­des au th1avail des élèves. Le'l'r ensei­gI1leII1ent de 1"hygiène seta plutôt indi­~. Ils ne feront .point de tlhléo'rie, .mai,s lnou~q'uel"ont :à leUJrs :élèv;~ beaucoup

,de ,holl'nes habitu'des,. 'Ils lewr feront tQ()mptrendre l'a nlécessitié de se laver les; mains lélN'a:n~ les :repas, .de se rincer les dents et l!a houdhe, de ne#oyer ks IOn­gles, réoejpralCles !de micf'obes; ils veil­leront à l:a jJ)'rolprieté .des vêt'wents, et ,ch .. 'oor,ps. nS ldlê\nel'Üppooont le ~oût ·des en .. ,rants p,our le 'grand ,aiT, ,pour le 'soleil, tp'OUif. les lexercices physi'ques; ilS! leuif fenont Icoltnrprrendre les a'Vanta,ges de ta 'Vie ,de 1":ag'dcuHeu~, les dangers de la vie dJans les usines.

lJes inlstituteulftS ne 1TI1anqiueront Ipas d'utiliser ~uS'si 1'.ens,eiR;nement de' la Imorale. S"il est vrai 'q·u.e les m'otifs sulr­natUJrels :dioivent êtJ1e en to'ut Iprem.iel1' lieu utilisés, il n':en es~ paiS moins bon dI':utiHs.er les :m'0'Venls na m1r,els ;p'O'll~ 'S.e­oonder les ,premiers. On :él!piplrerudir.a donc !à renf~nt ·quels mécOmiptes, ,quel­les ,oruelles .désillusions peut l,ui réser­""er l"inconduite. (Pno/prere phYSique et p~flo'Preté m:Otrale ,doiven~ ,aÜer ' de ·:pair. <4 Les prr-indpes d'hygiène dlont l'~enfant 'awra pds l"halbitude Ideviendnont poOUif lui lun bes!oin; il les ICOifJJSlerv,eTia rpendant l':aldol'elSloeruœ, dans l"'â,ge mû'r et leS! en­'seigner:a' à ses Ipl10ipres enfants, écrit le IDr R'Üllier. Ainsi :se lI'é,p;andront les idiées bienf.ai'Slanites, tg1râ,ce iall'X'jqu:elles se 'formeront peu ;à peu des génér,ations plus fioŒ"tes, mieux ,années oontre les 'mal'élidies, la tubeJ.1ou:l'ose en pa-tÜou­l~er. »

Le jardin de l'instituteur

domfIne Ion le S'ait, l:a n:ouvelle loi ,sur l"or~ani'S'aüon ,de renseignement pro­fessionnel de l'agrkultu/fe exige ,de la part ,des 'maîtres .et m'aN·resses d'école .primaire dJes ·connaislsaI1lces a,gricoles IPlus 'Vast,es d'Plus profiondes Ique tel· les ,qu"'il leur 'a lété ,dlonnlé d'a:cquédr à l'école nOlf':male. Noos .aj'outerons au­}oUTtd'hui 'que, ipOUlf mieux ,atteindre ,ce

huit, Iles ·communes d'evI1ai1ell!t, ,aultan1t 'que IP'O SlsiŒ> le, fiournÎrr- ·a,uiX insltitu.tewrs un j airdin entoUflé ldP'une dôture, et il S'e­!fiait i~sirable, ;à touiS les .poiI1lts de vu.e, 'que ce }a~din fût ,attenanJt il la 1uaison d'iéoole. C',est l'à ,que des leçons éllémen­taiTes d',ag1rilcultur,e pourraient être ·données 'a'Vec 'flfiuÏi! lélillX élèves, 'sur 'le sol, les ,engrais, les trravaux et: les ins­truments agricoles, le dflainq;g.e, eltc. En même t€1l1IPS, l'il1Js,tituteur y eSSlaye­T.ait de 1air.e IconI1Jaître aux 'enfants la ~iflUJctUlr'e des tPlan~es, et de leurr- don­ner lainsi une idiée dr~s c1a~siHcati:ons natuiflel1es en hovaniq1ue. Il j10indrait à ,ces :q œel'q ues ~ Il]OÜO!lJS! des Tensei.g-ne­ments 'sur la vie ,dies plantes, sur leur diSiffihutilOll! 19;éJ01gir.alP'lÜqu'~ et Sl1l~ leurs 'qualités ·diverses. Ces l,eçons ,I1Ie !pour­~aient ·que r,ehauS'ser, oox yeux des en­f.ants, Ja professi'Û'll de tcultivateur qu' exet:cent leurs parenils, let l,es attai~he­raient davantage à letW sol natal.

Aw}owrd'hui -~nco~e, ., bealUJcoulP ,trolP de j,oones ,g.ens et de j1eunes fi'll es abandonnenlt les lohampS/; par une faus­'Se ,aip!p'ooda.fi:on :de leur ·oondition, ils ép'oouvent le dJéglOû t des loccupa Hons lfustÏiq ues, eSipéfoant tnouver ·ailleulf-S la It'éalisatiton. ,die leuifs espérances qu.i ne 'sont ique ,des iHusions. C',esl!: aiV.ec une convoitise secrète ,qu'ils 'abandonnent leu.t:s 'famines IPOUif ialler, le plus SIQU­

vent, végéter tristement lau milieu d'u~ ne pOiPu'l:aHoiIlJ ,qui, !plus encore qll,e oolns 1l1J0S IcJhlamps, «lu#e 'P'our la vie ». I~'s seraient pluls heureux à la campa­gne et y Tel1!d!riaierut servke à leur :pa­trie ,dont ils féoonderaient le slOl ·piar leu!J1& ;f:lftavaux. 'Mais, ,comment paŒ"Ve­nir à leur ,faire oompren,dre leurs V1éri­.tables inté1iêts?

De DOIlISl eSiptrits Irepo'Illdent à cela, qu'il 'faut joindre, :aux leçons tbhéoriqules d"agri1cultuTle f.aites (paif 'l'instituteur, des rlëmonstr.aiiol1ls praüques IdaI1JS le j,ar­din de l'éoole. 'Que les maîtr.es donnent

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Idonc !des l'eyo11JS \prr.aHqru:es SU!r. les ~ mel1Jces, les lengrois, la Ig'felffe, etc., 'qu" ils 'êxpliquenJt les phénomènes de lia vé­.. gétaüon et les réacUons ichim1q ues .des engJ.1ai,SI; mais 'I1IOUS ne 'C1.10Ylons point ' qü'ïls puissent a:I1er :au'-delà, ca.r, 'on leuir repliÜ'chel1a toujour.s, ·et 'a~ecquelqu'e rai­'Son, 'de n',être pas des ih10mmes dlu mé­tier. , ',

,QU!ant à l'ensleignemenlt Ides principes, du Ijialrdin'ag.e, Ipersonne n'en sauTait 'contester l':utilité et même 'Ica. nécessifé. IEn effet, l'lh'orHoultuife est illl1 ,~~t ,que nos culltiv.afleurs négligent beaucoup {11iOp. OhlaJque ,eXfpl,oitaifi'on, ·s,i ,petite ,qu' dle fût, dte'Vlr.ait laVioir un j allidin bien en~reten'1.t, de 'iiaçOtn qu'il pût fou!'nir aux bes10ins jioulfnaHers. [''instituteur 'enlS'eigner.a donJc ;à ses iélèves, ef dla'n's son larr-di'11, les ,pliocédés de ·mu1tiplica­Hon des lég.um-zs, la ,cuHwre des priniCi­Ipales eSlPè]ces potagères, :dies plantes médicinales les ,plUis utiles, des :fleurs rustiques, ,des 'WbtreS ' ~fuitiers, etc. Il IeUir appr.endra ,qu-è1s sont l,es moyens à el11lp1'ayer IpOUlr kt! 'consef'Vlation .des fruits 'et pOUT 'la 'd:esi'fuctiron ·des insec­tes nuisibles.

Ces 'IllotilolrlS ,die '.1/alrclin:a:ge, 'qti'ils ne tarde~'ont ,pas 'à mettre en ipt1ati1que, con­tribuer.aient (:-arbainement à retenilr à la datnlpaglrre les enfants ,00 ,cuHiv:ateu'f, hut 'qu'il f.aut !plus ·que j!élm!ais s'ef~or­ceT d'atteindife. Un vieux ,magister.

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L'Orientation professionnelle

C',est le h'aswd qui, le plus souvent, détermine dlez l',adolescent, à ISla sortie de l'école, le choix de la pJ1ofes.si,Oll' ,qu'il exer,CBra. Celu i ... ci , S'ans ,êtr'e bien fixé, ,eftt !élimé IpÛ'UirValllt êtr.e dessinateurr-: il sepa maçon 'com'me l',est Ison pèfle. Ce­lui-là deviend1.1a lorg,eron, 'à l',exemple de S'0'il voisin, un Ifobus;f:e j-eune homme dOil.1t il 'admire la' belle et foflte ,CaJrroŒ',e.

" """'~l-}t"-,,-,, Ifitttttt., 1

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Cet ,autr,e, ,qui ne manifeste 'alucune pré­trer.ence, 'sera employé de bur'l~au: ainsi en ,ont ,décidé s'es 'pa~ents, su~ les eon­seils d'uncous,in éloigné.

,Aucune T:ais'Ü'!1J vériiablem,ent ',sériew­se ne vient m:otiver 'ce 'choix. lEt le ohoix, !au res,te, n'est !pas tOUj'OWfS bien :arrê­té. Il lest des familles ,qui 'admettent ,qu' un enfant pu.üsse esslalYet, un métier, qu'il labandoll:nena len cas d'insuocès, pOUrr len ahofider un :au.tre. F'â,cheu'se pr.atiqrtl1e! 'L'aJdioles'ool11t perd à Ices essais ·UIt t'emps :p1iédeux; il ,œmeulf,e hlésiitant, et n'a pas, 'gé1l!éra1em'ent, run goût 'bien .pro­nonoé ,pour lie méti'eJr ,qu'il 'chois,it enfin. l.;a. pensée des lapprentisslages' 'su·cces-

s.if:sl ,qu'il 'a ébaiU/chés s"alccompagI1Je tou­jOU!1S ·chez lui, plus tard, de quelques. regrets.

Les flamines n'tOnt au'cune règle qui les :g1uide; eUes . Ise décident au petit homeuT, d'la"près l,es dési'fis vagues de l'enf,ant, et souvent :au:ssi d'après les sUgïgestions de leU/r entouroge. Elles ne SlongenD paiS :à se. dlemlander 's,i la 'Co...l1sti­tutrOI1J du futulf 'a:pprenti, son temp'é­rament, ses âlPtitudes, lui permettl10nt d'exer,cer lavec goût let aViec 'succès. la IPfiofess,ion ·ohoiste. Elles ne Sre !fendent pas Icompte de ,cette vérité que, pOUrr flai­[te œUiVlre utile, tout individu dloit con­venir à 1a tâ,che ,qui lui est ass-ignée.

:Si l',en&ant est ,dhétif, .poulr.ra-t-il 'ex er­{:er UJn métier ,qui néoessite une grande tf>{)lrlœ 'muscul'ah-,e? 'Ne serait-il pas cDuel d~exiger ·de lui, maling.re et délicat, des eUolfbs ,qu'il ne .peut donner? ;S'il la de iiaibles pOUlInons, et s'il 'est !par $luite prédisposé à l'a tu:ber'culÛ'se, le condam­nera-t-'oIt à vivre, soit dans Fair confiné ·d'un burearu, 'Soit :au milieu des R:0US-­sières ,que Iproduisentcertains travaux: t.aille des limes, bftaSlserie, meunerie, exbDaction de la houille, etc.? S 'il a des tl10ubles visrure1s, '8efta-t-il apte à exer,oer un métier qui exig,e une gr!ande acuité de vision, ,celui ,de -bijoutier IOUi de des-

l' sin ateuf; '~'il s'agit d'un gél!fçon; 'cel,ui de dentelhère ou de hfodeuse, s'il s'a­git ·d;une fille? Tel 'enfant est nerveux, impulsif: ne 'se!1ait-il pas illogique d'en vou10i~ ,fair,e !Un 'comptabl,e? Tel autre aime les T!1aV1a'UX de :plein air: se vet1ra'­t-il ,cÛ'ntif,aint à 'Ooouper 'un empl'oi kan­,q!U,ille et slédentai're, à demeufier assis ·tou;be lia j-oUlfIl'ée, !al:orsqu'il rrêVJait d':u­ne vie lad ive à la 'campalgrne.

·Il lrésulte ,die 'ces 'considérai:ions ,qu'il fau.t teni'r compte, en guidant l'adoles­'oen~ dans l,e 'dhoix rd'tUJn 'métier: 1. de sion état phys·iqUle; ,2. de 'Soin tempéra,.. ment; 3. de 'sesl Ia,ptitudes. 'Négliger Ices div'ers éléments, 'c"est l'ex;proser à faire toute sa vie UIIlI I:abeu.f ,qui lsera au-des­sus de ses ftoŒices, IOullpour lequel il n'au­ra ,aucun ,goût. La condition eS's'enüelle de succès, p'OUf tout tr.availleur, ne ré­rg,ide-t-elle pasl ,dans F:amo,ur de 'Sa iP1iO­œesls,i'Ûn? L'o'I1I ne fait hien ,que ,ee que l'on alime.

Et laux trois éléments ,qui viennent d"-êtœ in di q'llés, il 'oonvient d'en 'aj.outer un léiJut're: les bes'oins locaux de l'in­dustrie ou du ·commer'ee. Un adolescent éprlÛurveftait, dallllS l':a:venir, de graves ·mécoIIliPtes 'S'il 'en~rait d~ns une canriè-.'fie rdéj à ,enoo'mhree. .

IEn il1ésrumé, il ,fau~ Ique l'écol,e .primai­re, par rune étude pénétrante de l'élève au COUll1S( de sai ,soolwrité, ,soit len état de pouv,oir dire à ~Ia famille, ain6i qUle com·meuce à le f,aire l'école améri,caine: « Votre enfant, étarut données sa consti­tution :physique, ses 'apütudes intellec­tuelles et mo,r.ales, . ·devl1ait ·être dirigé dlélifiS tel 'SIens plutôt ,que dansi tel au­vre. »

Est-il néceslsai!!e rel'a:jro-u'ber ,qu'elle d\oit proala:blement, 'S"'il y ,a lieu, montrer laux parents, trop facilement séduits paf l"appât d'-un gain immédiat, la gra. ve 'l1eSiponsa"bilHé 'qu:ils encourraient en r.efu~lant de fiair,e lap!prenme une pro­foessi'on à l,eU!f~ enfants? La tamille gui

donnerait l'exempte d''lltlle telle i1l11Pfé. voyance ,condamnerait ~Ies fUs- et ses fil­les' à n'être 'Plus tard qu-e ,des 'manœu­vres ,et les lex'posier.ait m'ême ialU ,chôma'­ge. Qui ne 'coIllnaît la vér~,té de cette maxime: «Les sa'l1!s:-tréllVaIl sont tes sans-méti,er? »

(Iournal des 1 nstitateurs et 1 nstitu­trices.)

, 1 lDl • '0 .---- - ---...-

Pour nos filles

L'éoole :peu~ 1'"emlédier iaux ,conséquen­ces 'd'ul1Je éducation féminine m~ :EaiTe en ,donl1Jant pl,us d 'importance -aux no­tions nécessai'res à 1a vie IpratLqiUe.

III iiault rreConTIlaître, à icet ëg,alDd, que l'éducation en 'Vue de la lP'fIéparart:ion des j1eunes filles. à leur 'fôrh~ f.wruf de ménagère, d 'ép,ouse et .de ,mère l'aisse enoOite ·:pa'ss'albl'emeut à Idésir.er.

T'DOtp '$O'lilVent, les Jeu11.'as fil1~s, son~ iIllluabiles :et ig!I1Jo'r.aniles des lqUla:hoos 'qUI amèl1Jent ~e bien.,êtr,e: 'Û'r,we, lécono,mie, ,activité. Ceci sre lJ.1ema1ique lslwr.t{)lut .au seil1J de IP'o;pu,l'ations ,dites oW\TIrières, :pel1JŒant ique, dlans. la icLasse :aisée, la tendance s',aJdoentue à ~lev'ë!r presque lex­d-usivement les jloones filles dlans Ile, bu! de plaire; leur esprit et leurs.,goû,ts Ide­viennent frivoles; ,eUes !élJoqulerent des v.eSlo-Ïns .dislPendi,eux.

Il y la dOI1lc lieU! de 'façonner l'eSlprit et le ·calractère ·des jeunes .filles el1J vue ,du milieu 'où :elles S10nt 81pp'êMes à vi­Ylre de les tormer a leur rôle futur 'ell' leu; laislant .})1iendrre <:ontad, parfois, avec des :enfa-nts de ,tout âge; de don­ner ,aux Ico.urs 'qui les initieront à l,eulDs devloi'lis futUif:S un 'caT:adère tel qu'elles ,aietlllt d'li rôle .de la ménagèDe une idée élevée; :qu'dles cO'mpfiel1Jne11Jt l:a hd-ut:e rpolrtêe ,morale .de la :sden~e ,du ,ménage; 'qu'dles Ia.eq uièr,ent le .goût dies oc~ulp'a­tions .d!omestiq,ues len les leur fal';c11.l't

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tr.aisonner ISlCÎ'enltifi,q,uement, 'en encQrU-1",agea'nt leUllis efftorts.

L'ellisleig,nemient de 11lotilol1JS nécessai­res à la vie !pratique 'est d 'une 'gr,ande imporbance. ISans parler, :pour· le mo­ment die la p·uéricultuf.e ni de fhygiè­nie !n:O'ltJS l"ab'Ü'liderool1Js aU1j'owrd''hui sous 11~ Ide ses aSlpects Iles plus intémessants, à 'SlélJV10iT l"éoonQ.m~ê domestiq'we.

llci, tout 1"el1Jseignement, par ~Ion ca­radère ess,entiellement pt1a'Uque (où la ,théo.rie n'illtervien;drait Iq,ue IPlowr flaire raislonnetr et ,OOl11!prendre) devrait ten­dre ·à ,~ai1"e 'a'dq'Uléri,r talUX o'euilles filles la ,o.walité 'd'activité, 'qui est la !SaU've~altde d'e l.a ,C!onduîte, !la soU/rlCle diUi bi,en-êtr.e 'et dia homew-. Afin ;de dév'êlO!Plper l.es q UialHés ,d orl{}Jr e, d'éc01wmie, il ~er,ait utille Ide leur enseig]]er ,lai ~el1!Uie. ,d'u!PJe co'mptabilité r,éguHèt1e et de l.oor I:n don­flrêr l'ihabitwde; iceHe",ci, UJI1Je fOl's ·oon'­tr.actée, se perdant di:ffidlement dans 1a v1e. iEt l'lél,oqu,ence des lClüffr,esi 'con­'tribweUiait 'à .donnef ,une notion juste du :coût ~des ohaStes et à !prev:enir dies dê­.penses 'SlUiper'flues nrolp '.f1.1élqu:en~es.

.D',autre p'alrt, lune :ali'mentatilo~ .'Da­iiol1JI1Jelle ,en 'maintenant ,et len forttfrant la '!Slan#, iPeI1meiJ un tnav1ai1 réguHer .. énemgiqUle let 'donsiélqu:emment productif. O~penldlant le talent ,culinaiTe es! ,assez rrÔJfre \dlél'l1lS '}la, d'arss,e lahoflell!Sle; ,dans certains Icentres inoos·tri:e1s, malg'ré .des res'SIOUIfees sU'ffisantes, les IlemmieS d'ou­Vlders IOol111pO's\ent et :prélparent s.ouv,ent malles !repas, palice ,qu"eUes n'ont pas été initi'ées, da!fl'S leur Ipremière jeunes­se ià Œ '!alft ,oulinaitre; 'souvent ,a uSlsi elles n~ IPo!SlSècDent !pals l,eSl ,qu:aHté~ ,~ctiv.es nléceS!Sléltres plowr [J'rendre gont a ·ces t'flc1iVIélJUX. ,Da'l1Js les da:mJpa,gill'es, la no'urr"­rinu'r"e est peu 'Vlaifiée, les j1eunes filles: n'y lapprennent !paIS, à icause de l'i~n.o: rance d'ès ·mères, à 'accÛ'mmo,der dtftfe~ remment les Isubst.ances 'alimentaires nt à les Tendre plus ,as~imilables paT la ,prépartarUon.

Page 8: L'Ecole primaire, février 1921

. IArprcS! aJvlo·ir Ipattlé de l:~ ,cui,sine, lal~­,oordlons un instant aux vetemenrts, soIt à leur ()onifectio'llJ -et :à lloor Irlél'ccomm1o­dage.

Ce ,point im.polrla.nt -doit être ,ens·ê.i~rué (pl1atiiquement IdiaIllS :to~1!es ,ses ~élJ!.ttes : les êlèves ISeIiO:nrt exelîcees a 'ChOI:StT les trs1sus en Vîllle Ide 'l'-usage 'qlUe le Viê~ement doit ,nempHr et lprto!p'ortio'llnellement aitLX ['leVienus ·dlont eUes di'Sjposent. A oei ef­ffiet les élèJves :a!pprendront à ,connaître le; tiSISU'S, leUir 'v.aleur, l'eUir ;prix, lieur .usage au ·moy.en d'~échantinons fOUi.r-nis ;parr 'eHes:; el1:es !aldhètetf1ont d[,eshm'êm:es les tissus 1p!OUT les 'Vêtements ,qu"elles de­\I1rlont ,oonfectironner; elles l,es tai1lrertont ·et les !fa'Ç!onnleronlt! :à l'école. Le SlU'ccès de ,leurs: :ef~o:J.1hs, hierr Ig-u~dés, ,conmrihuera à leur dbniJlier 'te g'oût ;de hl) ,coutUJre ,qu,i leur sena plus tar,d une 'SIOUlfoce die biloo­être et :de jo'U·rsSiance.

-Les !notioI1Js die 'taccom.moda!g1e ,des vêtem,ents ocoupleron~ 'Une 'grande p'élJrli~ ;des !heulieS IcoI1JSlalC11ées ·au'x rrr:av.alUx à: l'aig,uiUe: l:es ,1utUJres ménwgères :aUliont p1us 'SIOllJVl~l1!t OOdél's"Î'on. ,:de. Irép allier ,q:tl'e 'de ,coml:1edronneT. Il 'S ,agIt Isurtout -de leur monwer 'domment une 'f1épar'ation bi,en faite remet un vêtement à InJeu,f, et qu"'il n?y a: 'Pas de 1"élpa'natiton i'!1Ju1ile.

lA ,cet égard, il iesi illtilequ:e l' insti,t~­idee !s'int1éresse laux -vrlaV'aux . de 'Sles !elle­VIes 'nJon seulement :à l'1éoole, mais en­core si !p'oslSibJ,e, en dehOT's de ,celle-ci, afin "d'eiel1cer par .là tUne influence in­directe :sloU!v.ent iia\11oI1able, ,dans l,es mé­nages.' Il est 'SlOuvent u~i'lle qu"eUe ait

'acauvs l&uffisJamtment l'affectiton et la lCO~fian)ce de ses êlè\l1es p'0u:r g'alfdier SUlf :elŒes une in11uellice Ibi;en~aiSlanrt'e laprès l'eur ' iSlotrtie de Pédale, en Testant ,leuT COI1Jseillèr.e discrète et éclaiTée. __________ d~.·~--__ ---

t :Encour-ager son prochain', c'est remon­ter la penduJe de son eJeistence.

F. Coppée.

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Variétés

PJUERE DU MAITRE OHRETI,fJN (Extraiie d 'un recueil publié à An'Vers,

. en 1501)

Dieu 1'oo{-puisSlartl't et miséricOtfdieux, de qil:Di vos if-idëles xeço,ivent la grâce de VOUIS serVIr d 'ooe manière d~gne et mér.itoire, aac~r~ez­moi à moi votre indigne 'serv·i teUir, de dlnger 'Ver~ 'VOlllS tOilLreS mes pensées et tOlJlltes .mes aUecti'Ûll1Js. HluJltilitl1ez mon cœur péllr la. g,râce du 6aoint-iEspri t, donnez-moi l 'infel'ligence, la ,J:11émoire, me tpa·role a-l"?'ente, ·ai.in q:re! met­tant de côilé toute nég1llgooce, le mente de bien ml'a:cqrUJitter de mes. foncti'?ns, d:~,'}btenit d'utiles r'ésuJtats" dte ·VOiUlS ,plaIre en toutes choses et de VOUiS 100er dignemen~ par toos les moy€l11JS. Qu'aillltsi mes élèves fas,sent p~r mes soiuSj de tels progrès dans le chermn des vertus, que, mo'i avec eu.x. et ertliX, avec moi 110US méritions de receVOIr les recom~ pen~es .éternelles qui soot \promises ·à ros tralVM1X et qlUe noolS en; attendoll's.

~ DES SOINS A iDONNBR A l]j'iENORE L'encre 'Se décomposant Œadlement par le

gel, ne pas la comrrw.nder. en hiver et t: ~et­tre dans un loc-ali à l"rubn de la congelatiOil1.

ILe fournisseUIT n!la,s:sume 'aJUcUI!re restponl'sa­bi1ilté pour ibiris ou ge'l en cour'~ de route. 'En cas d"ava'rie ,cal.ls1aree à la réception des en­vois, n"accelPter reux-ci que sou~ tQiUtes ré­serveSl, s~gnées, 'Vli,s-à-vis du ochemm de fer ou des tcamionneQ1J1"s.

Eviter Ique les en'fanis ·mettent da'l1s les eu;­criers de la craie, du papier, des plumes me­ta'1iLiques, tous produits 'qui neuiralisel!t 1:'00'­cre en l'épailssissant et la ~ont blall1!Chlr. ·Les 'encriers ser:orut Œerm:és :au moment des netto­yages 'de ·salles af,j,rJl dPév:iter la po.~.&sière; mettre tOll'jOUtI'S J!'encre dans des en.cl"l'ers en verre.

Dans la [plutpart des cas et sp~cialemelI11 pour les petits 'coli-s de qu.elques lItres, ]J'en ore d'evra être trans'Va's~e, à l'a:r,rivée, daills des lbou1ei11es.

tê)

* Si :vous voulez engager ooe domestique, Ill'allez pas lui demander ses ,référer;ces. -IPoUll"quoi dotllC? - ()ela la blesseraI!. Vous ne PQlllJVeZ que lwi demander ·ses :préferences.

S'upplément du JVo 2 de "l' &cole'Y (1921)

Episode do guerre Un jeune soldat anglais, ,protestant, épuisé

cle .fatig.ue pa.r un gram.d combat, . aperçu~ to~ à coup, au milieu des ruines td'UJl1 petIt vIl­lage, l1!11 grand crucifix. Attiré par une. force ir.résistible il essaye d'appr 0 oher. MaIs les forces lui 'mwn,quent, il tombe sans 'Connais­sance.

Quelques heures plu's tard, grâce à qu.el­que camarade généreux et oharitalble, il est dans U1l1e maison abandonnée, où il trouve suspendu au mu.r, un cruciHx.

- C 'est encore lui, dit-il, c'est le nlême!. " .. Il le prend, le cOlllsidère.

- Oh! je voudrais le garder! Je l'aime tant! Je Ille sais ,pas pourquoi, mais il ~'at­tire. Non, ie ne puis le garder, ce seraIt le voler. Ruis, si ie le laisse ici, ·il consolera quelqu'un comme il m'a consolé!

ILe soldat repŒlaœ donc à la muraille blan­che le crucifix, et, rem~,s de sa Œaihlesse et de son épuisement, il quitte la maisolll pour reprendre son posle de combat.

Pl'ovidentiellement, il se trouv'e placé au ,pied du grand calvaire d'Il village de X· . " à moitié détruit!

Les heures pasSlènt, i.l Ille quitte pas du re­'gard Celui qui semble lui parler.

Soudain, il tombe.... Ir est frappé à la tête ... , Héla·s! une balle lui a fait perdre les deux yeux .. " La terre a diaparu· ... .

'.LVlais le ciel s 'est entr'ouvert .... Vâme du pauvre blessé est inondée d'une coulsolation divine:

- « He ,is mi.ne, and 1 am his, » répète-t-il sa.ns cesse.

Personne ne comprend ce q.ue cela veut dire:

- «Il est à moi et je suü;. à, lui . .:t On le soigne d'abord à l'ambulance, puis

bientôt, on lui fait prendre place sur un ba­teau ,parta·nt pour l'AIllgleterre.

Il est :reçu avec d autres blessés par des dames dharitables. Comme il porte un 'C'ha-

pelet autour du cou, on lui demande s'il est cathoHque.

~- Non, dit-il, ~e ne suis .rioo; j'ai demandé un cruci~·ix et on m'a donné ceci. Voulez-voutS, Madame, me donner 'I.Ul crucilfix?

- Volontiers, dit riufirmière, très émue . . ILe soldat aveugle le prelnd a]o,rs avec 1"es­

pect, pose douceJTIeJl1t ses doigts sur la tête ,pour cherchel" la couronne d'épines:

- Oui, dit-il, c:esr bien lui. ,Pu'Î's, il tou'bhe les /pieds doués du Ohrist: - C"est bien lui. .. C'est bien lui! Et, avec un sa:nglot, il ajoute son reJfrain : ----, « He is mine, and 1 am his. l)

Il racol1lte ensuite ce qui! 1ui est a,rrivé près du gl'aud, cr·ucifix du petit village en Framce, et iL aJoure:

"- Je :11e verrai plus rien ici-bas, maÎs la dernière chose que j ai vue, que mes yeux nU.t .regardée, c'est ce grand crucifix, . et il est fixé pOUT toujOUil."S au fond de mes orbites ... Je ne déSlke p1us voir autre chose.

Un .prêtre catlholique vint biell1tôt vis.Her le soldat aveugle, ,qui voulut entend,re en dé­tail l'histoire de la Passion.

Peu de jours après, la gr✠achevait son œuvre: il reçut le Baptême et la Confinna 4ion et fit 'Sa première Communion. .

Depuis, il ne qu·itte pas satU cruciHx, qui lui met au cœur la ,résignation et une joie qui ne sont pas de -ce monde. Ce soldat, an­cien protestélll1t, a donc véritablement tr ou ve dans la croix «le salut, la vie et la consola­tion».

Lapey de Dzerjonnaz ~Pier1"ier de Dzerjol1lrutz.)

A Nendaz cQlmme en toutes les commu­nes rurales d~ Valais d'autrefois, l'a cu.Iture des champs étai,t bien plus impo,rtMlte qU'aiU~ jourd hui-. C'était le tel11iPs où la mi-che blan­che était!: à la table du paysan un luxe inad­missible, où les ' magasins extrêmement rares ne \'ellldiaient qu',UIt. peu de sel et de ta-bac.

Page 9: L'Ecole primaire, février 1921

Ohacun sulbvenait à ses propres besoins ei t'Ihabillement, en bOll! drap dlU! pays, hiver comme été, sortait des mains des habiles tis­serands de la vallée.

Haure-iNendaz: 00 plateau à la p'Iantureuse végétation; le village d'abord, aux maisons bmnes enfouies -sous les al'bres, puis ses trois mamelons vers lesquels tendent les ramitica­Hons de llifunmelÎse plateau de champs prodi­gieusement fertiles, semés en céréales ou plantés de iPommes de ter:re ou des fèves.

Les pll!ys'ans aisés nourrissaient une mul­titude de paUIVres en hail[olls, qui ' faisaient à époques à peu près réglulières la tournée d'au­mône, d~ iPorte en porte. Il leur était distri­bué, là cerlalilus ,jOUIrS fixes, ou ClIUX repas ra­ntilires dans les bmilles :riches, la soupe des paIU'V'res, auX! âèves, auoc pommes de terre et (liU gruan.tJ d~olI'ge.

lEt le Père du Cie~ devait bénir cette cha­rité des braves paysruns, car les années étaient Ta.rernent mauvai.ses et les moissoos riches à 'Soulhait

La prospérité fait des jaloux; le démon ISlliPPorte de mauvaise grâ,ce la vue des !bon­nes œuvres et le cœur 'llui saignait à consta­ter Fesprit de oharité qui régnait au paisible village.

Dans leurs conseils imern(liuoc, les espri ts d'li! mal se 'Concertèrent. Il tallait e~êoher les pao/sans de continuer leurs aumônes car cela les é!oignait d'eux, et l'enfer à le~ gré ne se peuplait :pas assez vi te. ' ,

,Le plus rusé, sans doute, de la cour dé­moniale proposa de [rappel' les ,paysans dans leur prospérité: Il bIlait détruire ces beaux Champs qui faisaient lellir orgueil et leufl" fournissaient le pain de l'aumône.

Nl' avait-il pas ~-haut le Scex dom la roche calcaire très facilement pourrait !le dé­saglÎ"éger et les débris serviraient à reCQlUvl'ir les Ch(limps des Râches, les plu.s beaux de tous? Quelle tâche!

Un joUJr donc, les diaiblatsse réunirent pour l' œuvre el1'tr~rise. Ils étaient légion. IDs montèrent vers le grallld; Scex, ,pr~parèrent un pierrier fo.rmidalblie, de gros hlocs calcai­res, qu'ils mirent en matrclhe vers les magni-

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lf.iquM ohamps de Hau.te-Nendaz. Ce ne de­vait pas être commode d 'exécuter un tel trans­port et le !bruit des cailloux roulants alarma la bonne population du village. '

Les hommes, à la [oi naïve, avaiel1~ de ces intuitions: Sans trop comprendre pourquoi ce tin~ama'fTe, les pCllysans devinèrent l'immi­nence d'un grand danger. « Il faut S01111er l'a cloche de St Michel », dirent-ils, car St IM,i~ chel Archange est le .patron du 'Village.

Dès que la cloche eut envoyé aulX échos de la mont'agllle ses volées argentines, les dia­blats lâ.Jhalut 'se sentirent dérangés dans leur trav,aH qui avrunçait lentement. Ils sJarrêtèrent. - «Tirez!» criaient ceux qui manœuvraient .à ranière de ,la terrible a'Valanche. - « Pous­sez donct» ,J."lÎ'Canaient les ,autres attelés à l'a­vant, et ftOUS s'épuisant en efforts surh1.lJmains. Rien n'avançait plus! - «Tirez!,» - « Po'Us­seZl~» - «, Nous ne ŒJ0;UVOillSl! ILClI 'Metzotta sonne,» :hurlèrent enfin les Chefs de l'infer­Q'lalie délégatioo éc.umant d'impuissante rage,

lEt voilà pourquoi le pierrier est là encore, ,au milieu de la [orê~ de 'SalPins noirs qui cüUirollnent les mruyens de Pracoudu, la trouant di'ooe clairière où se joue en été la clarté des soleils lumineux.

'Saint 'Midhel, en généreux pa'kon dU! vil­lalge, avaŒt protégé la campagne de Haute­Nendaz. Mais Fimagination po,pulai're a peu­plé d'invisiibles ennep1is le «lapey de Dzer­ionnaz». On y entellld !Fadois des plaintes mysté.rieuses et lugubres; crest .probablement quelque dialblat estropié dans la grande ma­nœuvre et Testé sous les décombres quil pleure son éternellie douleur. O'aucuns y ont vu de redl()utalbles :reptiles, des 'serpelllts à têtes muJ­tiples, et autrefois la «Vouivre» se reposait là dms ses longues courses du lac des Vaux au glacier du Orand-Uésert, en passant, la nuit, tou~ enflammée, SIUlf les mayellls de Nen-daz. C. lMIOHELET.

•••

L'âge de fer. Je l'avais connu, ce vieux-là· C'éta'Ït Ile gu-~nd 1émoin, hélas! sans re

gi'on, d'un pas.sé bien 'cllsparu. .. ceLui où le COOUir cO!11[ptait encore ,pour quelque Chose dans les :rapports socia,ux.

Il avait fait 70... [ait le TonikiltL... fait Madlagas<Ca!l·. Un peu partout sur le glolbe il avait versé son salllg pour la France et pOUif l"h:wmanité.

Puis 'Vint l'âge, et avec lâge les épreuves: sa :femme rnOUI'LLt, ses économies étaient en titres fl"usses, son propriéta.1re le '11l1it à la porte.

Alors il échoUJa çhe~ sa fille très moderne, mariée ICi vilement à !UU1J gendre non moins moderne. ,Et 0111 l'accepta, ,paTL'e qu'il ~ Tap­portait».

IEn e:lifet, de haute taille et anden cavalier, ,son maigtl'e 'Vieux corps était i01.lJjours utili­sable. C'est ainsi qu'il devint conducteur d'un coroillard de Ire clRsse.

III sulbissaÏ't bien, par-ci, par-là, quelques .scèmes, mais \pas trop.... ,JI rapportait 400 [rancs; et, même au pr,ix où sont les haricots, sa mIe ava.it encore du bénéfice sur lui.

Ce bénéfi'ce éj~it 'Sa protection. Le veau d 'or d 'autrefois, devenu aujolud:hui le veau de iPapier - et de quel papier! - le couwait de son ombre grasse.

Un 'j.OUJf le 'vieulX eut ~e congestion et tomba de son siège. 'Mâis la carcasse était solide, rJ n.e mourut pas.

Il 'devint alors ouvreur de pOrleS dans un :resta,uradÜ ... puis il descendit aux calè,ches de mariés devant la maÏtrie ....

La ruine ,pOUrtClillt s'accentuait .... Il es­saya de ven'dre des ~ournaux; les journaux lui tombèrent des mains .... Il tenta de !faire des eruveloppes de ,pwblicité; SQ11 écriture tremblait trop.

Et, !lIn SOiT d'o'CtOlhre, il 'revint en pleu-rant chez sa fille . .. il se sentalit ~ini. .. il ne pouvait plus rielll ... fl"ien! ...

~

A pafl"tir de ce morr.een~, ~ 'orage gronde .... iLes scènes succèdent aux scènes ... scènes

du gelldlfe... s'Cènes de la fille, aigluës, sur-

10

aiguës, lui entrant ,comme mille ai~uiI1es dans les nerfs.

Est-ce qu'il s~imaginait, ce bonhomme-là, qu'on aMIalilt le nOUlrrir là, comme ça... à. ne rien îai:re, èt à une époque Où tOUit coûte s'i dher? ..

Et on lui jetait sa pâtée, et on le surveil­lait pen~lant qu'il mangeait humblement, daIis wn coin, mais en affamé, parce que, hélas! si les iambes ne le portaient plus, l'estomac efl'J.core était bon.

j- Tu en as assez comme ça! ... Faut en laisser pour ce soir ....

Il se sentlait regardé avec des yeux fUlf,ieux ... des yeux qui épiaient ... qui fouillaient.

. .. A-t-on le droit de vi ViTe quand on ne ra'PIPorte p1us rien?.. Ame temps quater­naÏtres, qUMlG l'ancêtre Ille pOUNait plus lutter contre l'ours ou déaJecer la renne, il faisait lui-même sa tombe et demandait qu'on l'a's­somme.

Ils avaient 'Vu jouer ça, la semaine der­nière, au fuéâtre, c~était même la pièce du jour ... ooe pièce en. vers, qui disait rude­mœrt la vérité .... Mais leur piqueur d'as­siette n'au'I'a jamais ce courage-lâ!. ..

ILe vieillard écoutait ... et il allait pleurer dans le corridor ...•

IPrédsément pa'rce quJH n'y ,répond pas, l'invitation devient une sommation.

Un sok de pénitble sicène, sa fille ie met devant lui, croise les bras et lui crie:

- Tu n 'auras donc pas ie courage de te jEter, 'une bonne fois, d'ans le canaJ? ..

C 'est dur qUJand qn fut soldat et décoré de s'entendre diae qu'on n'a pas de cour,age ....

lB sortit pOUII' prouver qu'il en avait! Mais le caruü était si 'sinistre, l'eau: y coulait si noifl"e entre les quais à pk, que le vieux {ria­sonna et s'en revint.

Aussi l'obsession conüooa. Chaque ,matin, quand il descend - pénible­

ment l'escal[er, tantôt la fille, tantôt le gen­me l'apostrophe:

- Te fl"evoilà encore!... T'es pas encore crevé!. .•

Page 10: L'Ecole primaire, février 1921

On te montre aux voisins: - Regardez-moi ce [ainéant-là.!", Ç'a été

soldat. " et ça n 'a seulernent pas le courage de se jeter dans le canal!

(Le vieux qui n 'entre 'jamais à l'église, et qui a laissé sa fille s'élever toute seUle: «A vingt ans, elle choisi'ra! , " » le vieux est sans r éconfort et sans espoir,

f)

Comme, assis sur une chaise, i,l pleurait dans UlIl coin de la 'cuisine, un jour qu'H avaib été r.urloyé ;plus eUlc.ore que de coutume, la petite4i1le - sa petite-fille - 'Une gentille brunette, 'S'approcha de ,Lui, et avec une bou­che moqueuse et des yeux narquois, elle lui dit:

- Alors, dest vrai; g,rand-"père?, ., T'es si fainéant, que tu n 'as pas le courage de te jeter dans le canal? ..

:Le vieux la fixa: - Ce st toi .. , toi! qui 'me dis cela? - Ah! eu tPu1s mama,n! . .. et puis aussi

papa!. .. Alors iE se leva et sortit. ila pluie tombait, maussade, sur le tau­

batllI'g ouvrier , enveloppant tout d'une infinie tristesse.

Une heure dmalllt, le vieux côtoie le canal regardant l'eau morte et .froide ....

IF<lJUit-il? .. Faut-il pas? .. AHoUls, décide­toi, pa,uvre vieux ....

Sous le .tllll1nel, la rive s'amincit ... alors· l'e'Vw ~ les deux mains en l'air, il se laissa tomber ....

:Le lendemain, on tra pporta son grailld corps à la maiso>llt.

- ILe voilà. encore!. .. cria le gendre. - Oui, mais c'est pour la dernière fois ...

observa la femme. - Et c 'est moi qui Lui ai dit! :ricana gen­

timent la petite-fille. On l'enterra cïvilement, gratuitement, 'ra­

pi,dement, avec une couronne de 3 fr, 75 sur laquelle il y avait écrit: «Regrets étennel:s. »

ILe. ,soiT, enfin délba<rrassés, on alla en fa-

mille au dnéma voisin ,pour se dhanger les i<fées,

Ceci s~ passe cet~e semaine, au' moment où les ma'gasins exposent la joie naïve des petites crèches avec la Sainte Famille, et le bœ ulî et l'âne,.. cette semaine, où, dans les ,fo~ers chrétiens, les grands parentts ont cher­ché a'vec piété ce qui sera bon aux tout pe­tits ... cette sema iUle, où la materneUe Eglise vienr de célébrer la venue de Celui qui a dit: « Aimez-vous les uns les autres» et, en de­hors duquel, il n'y a que la cou.rse ~ l'ahîme et le retour à toute barbarie.

PIJERRE L'ERMITE.

L'hygiène de l'hiver Il est indéniable que l 'homme primitif,

chassant les bêtes sauvages pour se nourrir de leur chair, fut naturellement amené à se vêtir de leurs dé.pouilles pou,r se préserver des atteintes du ifroid. Ce rut là l'origine d.u. vêtement.

Le vêtement s'est .perfectionné à traver·g les âges, mais tou~es ses trans~ormations tendi­:rent toujours vers un seul but: prés·erver le corps des grandes chaleu.rs et des froids ri­goureux et le maÏlntenir à une température uni­forme.

,Bioo ,souvent il nous est arrivé d 'entendre djire: Habituez-vous a~ froid, car le froid endurcit. N en croyez rien. Ce dicfon est corn· pIètement faux et il ,fout irop 'Souvent funeste a,ux persoll1nes ,qui eu.rent le matheur d'y croi· re pO'l1:r qU)iun: doute subsiste encore à son égard.

,Bon mombre de maladies SOlllt engend.ré'es par le froid et l'on ne sauTait trop se pré­cautionner contre cet eooemi de notre santé.

ILa sensibilité au froid variant suivant la nature de l'individu, il appartient donc à chacun de se vêtir en conséquence.

'Pourtant la 'sensibilité au froid varie sui­vant l'âge. Ohez l'enfant sain et robuste, on constate une plus grande indifférence au froid que chez l'adulte. Il' ne faut pas cependant,

abu'ser de ce privilège de l'enfance et asser­vir votre ,progéniture aux caprices de la mode L'enfant qui joue jambes ei bras nus ne sent pas les morsures du ,froid tant qu il est en mouvement; mais, à peine est-il immobile que bientôt il 'g.reJIotte. Le 'visage et les parties du cor,ps en contact direct avec l'air devieooen1 violacés. ILa ;brusque transition du chaud ~\.l froid occasi,onne de graves désordres dans l'orgall1isme et les toux obstinées, les coque­luches, les angines et les fluxions de poitrine en sont les cOlllséquences direc!es et parfois mortelles. ,Les douleurs r humatismales de l âge mûr n'ont pas d 'a·U!tre origine,

Vhomme 'souffre, en général, moins du koid que la femme, et on a constaté que les per sonnes maigres étaioot plus rrileuses que les personnes grasses. A ce sujet, disons toui de :s-uite quïl n'y a pas de généralité.

On a pu constater que le froi1 est plus sUip,portable lorsque le temps est calme .que lorsqu.'il vente très ,fort; en effet, lorsqu'il fait du vent, le froid s ilt1sinue dans les vête­ments et rclroidit la couche d'air chaud en contact avec l'épiderme. De là, abaissement sulbit et sensible de la température et, pal' sui!e, sensation de froid très vive. Partant de là, il ,faut donc que tout vêtement soit condi­tiOlll1l1é die façon à. emmagasiner autour du corps une couche d'air qui, s 'échauffant, pro­tégera l'épiderme comtre l'air froid du de­hors.

'Voyons mainteltant quels sont les meil­leurs vêtemen1s d'Ihiver, les p~us propres à garantir du froid et les plus commodes au point de vue de l'h~giène.

Comme linge de cOllPs, on .pOliera d "aJbord un gilet de flaneUe ,qui descendra jlLsqu'.à la naissance des cl,lisses; on pourra également le ,faire descendre jusqu'au bas-ventre, car sOUJvent le froid agit non seulemeûlt sllr les poumons, mais encore sur les intestins. Si le gilet est trop couri, on y remédie par l'em-

. ploi d'une ceinture de laine {)lU de flanelle a,p­phquée à même de la peau et non par-dessus le pantalon, comme le font beall'~oup d 'ou­vriers des villes.

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La .flanelle a, sur le coton, cet avantage d'ahsorber la 'sue·UT, san$ occasionner pour cela 'le refroidissement du corps.

Se vêtir d'une chemi'se de flanelle est éga­l'ement une excellente précaution, de même poulr une chemise de coton.

ILes vêtements de laine sont, à tou~ les poinis de vue, préférables aux vêtemenlts de coton. Si par eux-mêmes, ils ne communiquent ab solument pas de chaleur a,u corps, au moins l'empêchent-ils de perdre sa chaleur propre.

Il est pr ouvé depuis longtemps que la co­loration des étOiffes influe considérablement SlU' leurs propriétés hygiéniques; aussi, con­trai.rement à l'usage, devrait-on se 'vêtir, 00

hiver, d 'éto'ffes 'Claires, ait lieu de se vêtir d'é­toÎfes sombJ.1es qui, aJU liel.1J de conserver la chaleur aU corps, la laissent rayonner à 1 ex­{érie,ur.

Le cou, en hiver, demande aussi protectioll1, car, ,chez certaines pel:soones les morslll1'es du froid peuvent provoquer le coryza, le rbume de cerveau, le .rhume de iP0itrine et la bron­chite. De même, fimpression du froid sur les oreilles peut amener des écoulements très g raves pouvant devenir UOle cause de s.urdité complète. On ne saurai.t donc trop, par un froid très vi1, se garantir les oreilles a.'U mo­yen d'une cas.quette à rabats ou d;ün capu­chon.

Pour le ira vailleux des champs, rie~ n'est préférabl~ à. une .peau de moutolt1, de chèvre ou de loup. Ces ~ourruIes sont de beaucoup préférables auX! vêtemen ts de cuir ou de caout­chouc qui provoquent u.ne transpiration in­commode ,pendant le ,travail et dangereuse si l'oUl se :repose.

Une très Ibonne pratique est l'emploi des bas et des chauss-ettes de laine, à cause de leUJr 'sotlllplesse et de leu.r ·facilité à absorber la suetlà'.

On ne saurait trop recommander au cul­tivateur r"emploij de la graisse ou du suif pour l'entretien de sa chaussl.1Jre; la matière grasse empêchera l'ihmidité de pénétrer le cuir et d'occasionner des refroidissements doulou'reux dans les ext.rémités inférieures,

Pierre Pouzors,

Page 11: L'Ecole primaire, février 1921

A travers le calendrier Qui n 'a pas son calendrier? ü $aucuns les

collectiollinent et il en est vraiment qui en valent la peine ,par leur caohet artistique. Me­SUirer la durée, assurer , une !place fixe aux événemelilts qui s 'y succèdent, coordonner par ce moyen, avec précis,ion, et ses actes dans le présent, et les souvell'1u's dans le pas­sé, fu~ un des premiers et des plus vifs be­soins de toute société nais$ante. Cest seule­ment ainsi qu'elle prenait ·conscience de son existence sociale et qu'en1 introduisant dans la série des faits la suite et la logique, elle constituait sa .persomalité.

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,Les principales subdivisions étaJblies dans le temps oot reçu pour bases des phénomè­Itles qui ont le çielpour théâtre. La révolrution dl:n:rne aPlPa~[1ie dl\.li soleil autour de la terre ou, pour mieux dire, la ro'tation de la terre autour de" SOJl axe a déterminé la lvngueur du JOUR; la durée de la translation de la terre autoutr du. soleil\ a servi de mesure à r'ANNEE; la course de la lune autoUtr de notre propre plalllète semble avoir suggéré 1'1dée de la di'Vision en ,MOIS.

il.a malllière de cO'l11iJ?ter les jours n'était :pas anciennement la même: les Juifs commen ... çaient le jour pa,r le ·soi.r et Hnissaien~ le len­demain à pareille hreure. Ils ont d 'ailleurs conser\Té le même usage pour la vie treligieuse et commalcelllt le sabbat le vendredi après­midi, ,pou'r le Hni,r le ,samedi soir,

VEglise ca'{holique elle-même ,commence les grandes fêtes la vei1le [Jar ce qui se nomme les premières vêpres. Mais, dalns l'usage de. la vie rci'Vile, le jour va d'wn minuit ,à 1 autre. ,Les uns le partagent en deux 10is 12 heures, mais actuellement presque tou.s les pal)'s don­nent au 'jou'! ses 24 heures continues.

ILe véritable jour se divisait autrefois en quatre parties égales: prüme, 6 h. du matin; tierce, 9 h.; sexte, midi; none, 3 h.

'La dénomination des mois qui nous vient des ·Romains est un nOll1-sens pour les mois de septem!b.re, octobre, 'fiovembre et décembre; ceux-ci étaient bien dénommés quand l'année

romaine 'fie comptait que dix moi5: l'appel­lation devint impropre quand Numa ajouta au calendrier primiti'f «!février li , le mois des fêtes ,funérai,res à Rome, et «~an'Vier», mois consacré à. Janus, dieu· de la- paix, par lequel ce roi :pacifirque vouLut que comcn.ençâ~ l'an­née.

Cet lUS age de commencer l'allll11ée en jan­vier se perdit dans! :lia ,suite des temps.

Dans la vieille Frrance, le ,premier jour de l'alllillée fut placé de façon variable suirvant le,s ditférents !pays, œpen.dant, il devint à peu près fixe au Samedi saint, alPl'ès la bétnédic­tion du cierge pascal et dlu l'oulea,u de !par­chemin s'ur lequel le meilleur callig.raphe de la paroisse a'VaÏt écrit le calendrier de 1 runnée.

MalS la vieille tradition gallo-romaine des Etrennes offertes au 1er janvier n'en avait pas moins persisté, de même que celle des ~êtes bmilia~es â .cette époque de l'mnée. Un édit de Charles ,IX, daté de 1563, consacra la tradition, et l'année, dès lors, 'commença ré­gulièrement en FTance le 1er janvier.

Alws,si ~wt-on tOillt prêt à la Téforme grégo­rioone quand le pape Grégoire XIII la dé­créta elt1l 1582. Il y avait dix jours là Œaire sau­ter, à. Rome~ ce 'fut du 5 au: 15 octobre 1582, et en f'rance ~ 10 a ll' 20 décembre de la même année.

,JI y a diifférentes ères, c'est-à-dire diffé-­rents pOÏJnfs fixés d 'où l'on a commencé à compter les années, nous Ille nous occwpeIons que de 1 ère ,chrétienne, la seule qui subsiste avec l'ère mahométane ou l'égire. L'ère chré­tienne f.ut !fixée en 532 par le moine Denys-Ie­Petit. Elle prend son poill1it de dépa.rt al1! dé­but de l'mnée 754 de Rome, sept jours après la na,irssance diu Christ qui vint <liU monde, d'après le moine, le 25 décembre 753. 'Mais il paraît que Denys-l'e-Petit se serait trompé dans son calcul et que, d'après des sl.ljpputations ,p1us exactes, JésoUs-Oh,rist serait né quatre anIs avant et sept 'jours auparavant. Rien n'est certain dans ce bas monde, mais il est des erreurs qui sont articles de foi et les choses n'en vont pas, plws mal.

La ,Conrventioo avait voulu créer l'ère des 'Rrança'j.s et l'avaii, par déoret du 5 octobre

1794, ,substituée à tlère chrétienne. Elle re­montait au 22 septembre 1792, époque de la fondation de la République. Elle fut suppri­mée par un senatus-consulte du 9 s'0ptemibre 1805 et a cessé d 'être en us·age au 1er janvier 1806.

On en peut regretter la dénomination virgi. Henllle des mois imaginée par Fabre d'Eglan­t,ine, car elle vaut bien celle que nous 'Conser­vons et où, paI1 tUne absurde MlOmalie, le 9ille mois de J[am.1ée slappelle s~ptembre et le 12me décemibre.

Qui possède le capital? 01/1, croit communément que la presque ,io ..

ta lité du capital se trolllVe entre les mains de ceux IQU'Ol11 .apjpelle les r-Ï'ches. C'est uue 'er­rel\.lir 'lui ne rrés~ste ,pas à Fexa'l11e,n, surtout où 'la fortuille es~ e~rêIOOment divisée. 'La plupart des tra;va'Îlleurs possèdent un petit capital: actions, obligations, somme déposée à la ÛlJirsse d 'E,pa'rgne, lopil11l de ~en-e 0I\.li hou­tique. Comme ce fait se prodJuit des milliers de fois, il fÎU1Ji.t par constituer 'Uil1 très gros oapital. !Mais ce capital est composé de tan" de parœlles milllimes, que chacoo de ses pos­sesse1lJ1'S est 50rt !peu rk'he, quoique ,capiltalis­te. Aussi ne doit-ol11J pas conœondre les deux termes. Tous les :riches sont capitalistes; mais la ,propositioIl! n 'est pas réversihle: tous les ca:pitalistes ne sont pas' riches ... !Et, lorSlqu'on lémce, dall1lS/ _ 00 dis'cours vtihTant et empha:fift

que, de 'Vagues accUls·ations conrtre les déten, teurs de r« infâme capital», on atteint, sans le rvouJoir, tou1e une armée d'honorables Cl­

:tJoyens qui gaglllôn1l letl!l." vie à la sueur de leur f.ront; car les revenus que le capital re­ül1/èlille chaque al1née vont bien" en partie, druns les ipO'dhes des :riches, mais en. partie seulement; .ils vont aussi - poulr ,ooe rtrès lar­ge par,f, dont nous allons déterminer l'impor­tance - drun:s la poohe de modestes ouvriers, qui ont grand /besoin de cet apipoi,nt li loor travail.

N'ayant pas actuellement etlt ma'ins les do-

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oumenvs nécessaires pOlltr ,pol\.l;voitr rprocéder matlhématiquemet1Jt, nous nous contooteroos d'opérer rpar comparaison·.

\Dans une Ill'ote ,pulbliée ellli Fral'Lce, SUif cette .i-nreres.saJl1Jfe grues,tion, nous trOUJVons l~s dotli­a.lées ,sui,vantes:

Consta1oalofi d'JaJbo;r,dque put out et to11lj Oll!rS il y (l'ura des gefil's quri ne possèdent' rien. Ce sont ceux qui Ille pelllVea.1Jr jamais ' économiser de quoi alimenter le travail à venir, soit par­ce <qwîls Ille saven.t pa's trési'ster à la 1enta·f,ioll1l àe tout COlfllsommer rur l'heUtre. Ces dernie'rs sotruf: de ibeaulcoup les ,plu,s nombreux. Que l'olli fasse une enq·UJête serrée dans les cafés et les èiebits de boi.ssons, Ofll sera -immédia,temen,t f,ixé.

Donc, première et11JqUlête qui :renseignera et' SUrf le nombre des «propriétaires», et sur la ,ca,use de leur ilrI!digen:ce. iLa deuxième enquête se !fera en examinant les Isuccessions. Il y a un moment où la ,sHuatÎ'olll! !le <:haoullli paraît au g,rand jOUd': c'est le moment de la mor,t. Ceux Iqui nJ'ont rien écooomisé, !!le laiss·ent aUCUine 'S'1.IJcceSision. Or, sur 600.000 hommes au-dessus de 20 ans qui meurent eJllt Fmnœ, paT anœe, 180.000 ne laissent rrien, .tanlChls que les a,uiTes laissent un héritage ,plus OIUJ moins i mpo:rtanr.

En 1903, la somme J'1l!i'ssée par les capita­listes déJf,oots s'es't éle'Vée à. près de 5 mil­li'ariCLs. Les ITllillionillaires OOlt la,issé 1 milliatrd 150 millions; les illon-miUionnaires 3 mil1iM'Às 500 millions. Sur cette Isomme, la plus grande partie (3 milliards 281 millions) appartenait ,à. des gens u,"ayant pas 500-000 francs de ca­pital. Plus de 900 milliolll's éfaient lPossétlés :p<l1r des gens n'a,ya:nrt !pas 50.000 Ifran:cs:.

Le ,capital, hn~âme capital, n'es,t donc pas intêgralement entre les mains des «ûches »,

mais :bien mtre les mains des petits capita­listes. Et -ce qœ nous venOl!l'S de diTe de la France 's'a[JlPlique ·certainement - «a foll'­!lio'l'~» - 'à la Suisse. 'Les grosses fortwl1e8 sont rares chez n1ous, et depuis la g.uerre, sï nol1's avons queLques «llQ1UNeaux TJchesr », .il il est manifeste que la rpl,upaTt de ceux qUii é'aient, 11lÏer, des «capitalistes» assez fortu­nés, Ille le 'sont :plus .auIjourd'hui; et que le

Page 12: L'Ecole primaire, février 1921

nombre des petits rentier,s qui .sont: devenus de «noulVeaux plllUivres », a cOlllsidérrublemenlt augmenté. A. BERIHIER.

Variétés

ÛNE HlI5TOIRIE DE JAMBONS

Cette petjte hiStoire authenüqure s'est pas­sée il y a quelqrues semaines. Un riche pro .. priétaire, possédant château, vaste domaine avec ~errne, exploitait lui-même sa ,propriété. Il y avait ménage â la ferme pOUiI' les travail­leurs du domaine.

Au nombre de ses moyens de ,pro ducti0111, il alVait monté 'llllle belle po'l'cherie, av,'ec des anlÎmaux d'sune 'l'ace, lui pall'aissant la meil­:1~UIs, Une sel"Vante était spécialement dési­gnée pour lem d'onlller tous les soins d'entre­tien nécessaires.

Un iour, par hasllird, la dame du château passe prës de l'enclos où les b:bricall1 l s de lard ,prenaient leurs ébats pendant que la servante nettoyait les étables.

- Hé! dites-donc, Mariette, je suis !bien contente de :voir vos cochons, paroe qu'ils sont !bien oom, il paraît que vous les soign-ez bien.

- 'Bien, IMa dame , on facit tant biet11 que l'on peut, cel'a me fait 'bien plaisir que vous les trouviez ibeaJUx, mais je dois vous dire qu'ils ne sont pas tant bons que ça, je crois qu'ils sont un peu de mauva'Îse sorte! J'aime­rais bien que vous le disiez UIll jour a Mon­sietllf, jpO'lllf changer cette sorte contre une meilleure eSŒJèce.

- Mais, Mar.i.ette, ce que vous me dites ]]à! Je trolllve pourtant ces coohonsi bieU1, beau,x et bien portants; que peuvent-ils donc avoir qu'ils ,ne vous plaisent pas? Us n 'ont ,pour­falut pas l'air malades.

- Hô, Madame, 'Ïli y ama quatre ans à la Noël prochaine qrue je ~oigne vos coohons à la ferme, ie vois !bien qu'ils, sont de mauvaise ~orte, et ~i ~n ne ve1.ll1: pas les changer, cela ne me plarra'lt pas de rester pour les soiglller l'année proohaine. Je ne prurle pas de ceux

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.que l'on eugnisse pour v enchre , mais vous en tuez chaque allflléJe trois, et je n 'oo ai pas encore 'VU un seul qui au donné du jambon! pas même de la 'Slllucisse grmée.

Madame ne demanda pas d 'autres e~plica­tions. Mais, à qudques jours de là, il y avait la bélnichon darns la contrée; à cette occasion

. elle envoya l\lJl1 beau ·jambon pour le dîner dru personnel de la Iferme' et IMariette resla pour continuer là soigner les cochons qui s' amélioreront.

\1 !FEMINISME EN HERBE

C'étai~ à un maifiage. \Lunch très. animé. On danse, on a:s·siège le buffet, on félicite les jeu­nes époux, on 'Co.mplillnente les parents. Dan's un coin dlll salon, un IgrouiPe de Œillettes ,- m­tre 6 et 10 a'l1!S - échangent leUirs impl'ess·ions,

- Moi, je me marierai dans dix allls avec 'lli!1 amJbaS's'adeuT.

_ Moi, je demanderai à mOtl1: mari une robe de del1tefes et Uil1J ·conier en gros dia­mants.

- Et toi, Odette? , Odette, qu~ pal'aH avoir :huit ans, répood

dans '1ltl1e moue: - Moi, d 'abord, je Ille veux !pas ·me marier. Etonnement général: - Oh! et tu :veux dooc toujours l'ester

vieille filhi? On s"ennuie, tu sais. - Olt bien lu eltLtreras dans Ull ,couvent et

tu te feras religieuse? Alors, Odette, 'halllJSSaillt les épaUJles· avec un

petit air de mépris: - Mais, non,: 'Voyons! Moi, je veux être

veu'Ve.

~ AU MIILIT AlI RE, - La section fait un

exercice p.e tirailleurs. - A terre, commande le sergent. Un homme ,reste debout. - J'ai commandé: A ter:re, bit le selgent

Îrl1Jpatienté, en lançant des !regards :fur.ibonds au récalcitrant.

- !EXOUiSez, lSergen,t, mais je !puis pas me mettre à ter:re. J'ai un litre pleitli da'fils ma ca­pote et il n'y a plllS de bouchOOJ.

Autour du .Carême

Le moment lest lVenu dI"en ~parler.

Le Carrême n'est ;palsl une pra'tique f.a.oulta.tive, IUifl\ fus,a.ge de dévotion :au­Iquel il ',sJoit l'permis, de ,dérogier; c'est une l,ai fO.nJdlamenvale ,qui 'oblige IEln tou­te ifig,neUJr. Combien ,cependant de ,chré­tiens, par;fois Ide 'ceux qui ltiemplissent IenDS devoins Irreligieux, négligent ,ce ,deVioir IOU. l'éludent sans scrupule! Combien .ne ,connais'sent le Oaifêmle que de 'ilium! Go'mbien ,d'autres 'Se flattent de le s:anctiHer parfaitement en ,goar­,dant l"abs1:inenoe ,aUlX jrours miargués p,alf l'EgHse, iland'is ,qu'Hs is'inwénient à s·atLsfake leur sensluaHtlé pail" des, mrèts plUls déHcats 10U Vlus 'aibondan1s!

'PüUif nous, [JlienŒ1)S lia !rés'oluJtion de péllsser saintement Le Ca1iême, et Ipour 'cela ~ais(ms.-n{}us 'UJne kl!ée ,bien .précise de 'ce ,que signifie œ ,mot Tâchons d'a­'Voir une lléJponse exaiCVe let :oomtp'lète à la IqiUJeSltion: Qu'est-ce que le Carême?

1. - Le Calrèm.e '6Slt 'av.alnt d ,pair dess'Uis rout 'Un: iemps de pénitence. L'EgHsene ,dit Ipa,s:: un temps ,de j,eû­ne; -elle di,t: un temps de pénitence; c'est-à-dir,e ·qu'il f,aut, d'une manière ou ,d'une autre, ,que notr,e ,chah- fasse :pé­nitence, q'u/elle ,sle ffi'olrtifie, quelle s' jm­pose des ,pri1va1i0 ns., 'qu'elle SIOU:ff[·~. POUIf qui'conque .est en âge et en état ,de jeûner, Le jeûne est de riguewr; mais, pOUT ·qui ne .peut ,pas jeûner, le Iprécel?'t.e ne dispa,raît pas, il demeure fOUit enti'er ISOU.S la fOil"me ,généflalt de lia pénitence.

'M,ais, gu'est .. ceque la péniTence? Lia pénitence, ,c'est tout ,ce ·qui afflige notre nature, soit ,du 'cMé de l'esprit soit du Icô,ré du 'COtps. Nous 'aovons pé­ché, il 'faut 'que nous 'ex,piions, et cette iex.pîation ne sie fait g-Ule .p.alT la souf­france.

Leoteur ,chrétien, ~oumettez-'V1oU!s g!é-

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n:éreus!ement, loyaleluent, 'au grand -précepte de l'Evangile. Mortifiez votre imla'gina~i'on .en l"empêchant de se Ii­Vif1ar à des rêves inutiles et 'souvent dan­gereux; 'votre jugement, len 'VIOUS oon­fonna-llit à la manièr'e 'de voir de ceux qui ont :auvo'rité sur 'VO'UlS; votte c01rp:SI en le IsoumeHant aux 11abeurs pa.rfois dUits de votre état; voiJœ volon~ê ,en mé­pri'Sant ISles fantaisies, eru f.aisant 'même Ipa,rfois le ,contraire ,de lCe ·qu'·elle 'S10U­hai,tetait naturellement; vorte ,cUlrÏ'osité, VOtf'è d!émangeailSloll' ,de havaifder, vos Jr,oûts, Vr(lS 'a~traits; mortifiez tout palr­tioulièr.ement 'Votre sensualité danS! Je hoire et le m1anJger, en VOUSI imp.o'S'a,nt ·quel'qu.es rpTÎvations. !dans les lfepla'S, en faisant le 'Sla,crifi'ce d"un dess'elrt, d'un meœ 's:UJpel1Iu. ~a'r ,ces diHéren~s Jades, V'ÜU'S 'répondrez :aux v'ues Ide l'Eglise dans l'institution du Carême.

II. - Le Carême 'èSlt un tem'fJS de bonnes œuvres. Le Ijeûne plar exce:Hen­,ce, dit S. Augustin, IC'est de ne IJ)as commettœ l'è péché. A ,quoi s:erviraH-il, en effet, ,die s'abstenir de lViandes dé­fendues, 'si 'On n.e s'Ia'bstient 'Pas des iplaisÎrs oriminels? Dites-vouls bien ,ch:aque j;OUJf: ,combien ,pourrais-je êtlf'ê

'a-g1rléalblle à Dieu et ,me ISlandifier 'Si j'al­J:aÏ's ISlatisfaifle enco're mes !passions et 'f,ebomb.er dans mes landennes f.autes! ·

III. - Le CaJfême est une prépara­tion à la ~rafl)de fête de Pâques, appe­lée ,qu.el'que pari la 'Slolennité ' ~·es 'S,OI.. l,ennités p'ou1r le peuple 'Chrétien. A me­'su1r,e ,que n:ous 'alPpf'o'cherons du j-our béni ,d;è la RésiU'liredi'on, priez' dlone :plu:SJ IsoU'vent, -faites le Chemin de la Oroix, impro'sez-vous des mortifications.

IV. - Le Carêm'è 'enfin est le signal d'un chan~ement de vie, ·qui doit se ip10'duiœ d'une manière décisi'V'e .et du­'fIahle !pair l'alccomplissement ·du devoir ,p·aISical. IDe honnes pâques, ,de sJainues Ipâ,ques, Vloilà le ooulronnement obligé du CaTême. Que Di'eu ait ta 'coflls,ola­fi,on Ide voilr en ~OUis lce ,couronnement!

Page 13: L'Ecole primaire, février 1921

Sans douri:e, IVOUS fetîez 'V,os pâques, mais les ferez.JVoll'S, avec les saintes dispositions ,que demande l'E,gliS'e? 'Se­rez-V'ou'S ,après ,oella Ifenouvelé, T.e'SSIll'S­dM ,avec ]ésus-lChlrist? La- 'manièDe dont 'Vous vous y prépa'lierez y gontri­buera R1rléll!1:dement. Songez-y dès à prés.ent, IstOngez-y pendant Tout le Ca­'fême; 'que 'Vos ;prièlnes et vos· œuvres ai'ent sJpédalernrent P ,OUIf hu.t d':oblenir ce renouvellement spirituel.

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Puissance. et Dignité du Prêtre (Lettre pastorale de S. ,O. Mgr Bieler, évêque ,de Sion, 'pour le Carême 1921.)

Nous sommes het1Jl1eux de mettre S'ous les yleux de .rIIO!S lecteU'liS, le t'èxte inté­glDaI de lia Lettne pastoral'e 'que notre Vléntére 'E'vêqu:e vient d"aldreS'ser, à l'oc-oasion du Carême, aux ,prêtres .et :aux fidèles de S'on di'ocès-e. Le sujet tr.aité: Puissance et dignité ,du prêtre, est un des plus beaux et .des :plus 'actuels Iq ui powv,ait inSlpirer une plume épisoopale, et il 'susdter,a, mous en s<o'mmes perSrtlia­dés, .dans nos ,framilles valaisannes, :le pieux 'désir .de ,contribuer à gro:ssir la phal'ange s'a'cerdot,ale, !sans laq uelle la Société moderne s éga!rerait dans les voies de l'indifférence let de l'ir..réligi'on

VICTOR, pa,r la grâce de Dieu et du St­Siège apostolique, 'Evêque de Sion, à tous les prêtres et fidèles de notre diocèse, Salut et bénédiction eu Jésus ... Ohrist NoÙe Seigneur.

Cher~ .Diocésains, !La Sainte Ecriture nous atPprend que,

dans 1'Ancioo Testament, les !prêtres du Sei­gneur offraient au Tout Puissant, em. sacrifice d'expiatiolll pour les !péchés du peuple, le sang d'animaux immolés su.r l'autel: mais que ,pouv~ient de telles vidimes pour la rédemption des hommes? - Le Fils de Dieu, dans son immense lPittié pour l'humallLité coupable, est donc descendu du ciel sm la terre afin de S"off~1r lui-même à Dieu. et ex(pier ainsi nos

péchés. « Voici sa première parole en entrant da:J:lls le monde, dit saint Paul: Vous n'avez vouLu ni lSacr'Nices ni ,offrande, mais vous m'avez ·fo.Dmé un COil'pS; vous fi avez point ag,réé les holocaustes pOUâ le péché. Alors j ~ai dit: Je rviens, Seigneur, pour faire votre volonté.» .

«P.rêtre poulr l'éterni·té,» comme l'appelle 1 Esprit SMnt, Jésus-Ohrist awrait pu demeUr­,rer à jamais visiblement présent sur la ter,re: mais .il ne Fa pas voulu. Bt pourtant ·sa vo­lonté est d!'etIliseigner les hommes de tous les temps et de les conduire tOu.s au :bofllh~~ du ciel. Qu'a-t-il dooc fait? :Il s'est ChOlSl des continuateuifs de son œuvtTe ·rédemptrice aux­quels il comnnmique sa propre puissance: ce sont les apôtres. «Comme mon Père m'a en­voyé, leu.r dH-il, ainsi de 'vous ~'Voie. Tout pouvôk m'a été donné dans le clel et SillIf la terre. Allez dlonc, et enseignez tous les peu­ples, et ba!p,fi,sez-Ies. au nom du Père et du PHs et du Saint-Esprdt.» «Les péchés seront remis à ceux à qui vous les reme~rez. », E1 au soir du Jeud1i-Sain.t, rup,rès la Samte-Cene, Jés'lLs-Ohâst institue les apôtres prêtres. de la nouvelle alHance par tCeS mots: «FaItes ceci eu ,mémoire de moi. :&

Enlfin, comme les apôtres, eux aiUtssoÏ, de­vaient ne demeurer qu!'run ten~s ici bas, tan­dis ,que le Sacerdoce de Jésu&-Christ doit du­:rer éte-rnellement, les apôtres Ireçurent la mis,sïon de se rpréparrer, des ·successeurs e~ contêrant à d'autres le Saerement de l'Ordre ou de FimposHion dbs main's, et c'est ainsi que le Sacerdoce s.e pel'jpétue d>âge en âge ,jl\lisqu'à la consommation des ,siècles. 4: N. S· Jés'lts~Ghrtst, dit le saint tCoU1Jcile de T~ente, en nous qlUittant pour :remonter au clel, a laissé après lui les prêtres comme ses rem­plaçant,s. :.

Vous le voyez donc, N. T. C. F., Jésus­Christ et ses !prêtres ne sont iPas seulement unis entre eux moralement comme, par exem­ple, un']; (l'oi et le mi!l1JÎlstre qui exécu,te ses or~ dtres. Non, il y ~1 entre le Ohrist et le prêtre I\.ln lien plus intime et plus for,f: sacrificateur et sandi1ica1eu(l', le Christ l'est avec le .prêtre et par le prêtre; c'est donc, en quelque ma­nière, la même 'Vie qui les 'mime tOtUs deux. La !Foi' ne voit darlllS le prêtre ,que JéSllls­Ohrist qui conrl,inue ,gon œuvre rédemptrice pa.r lui: à ses yeux, c'e~t 'le SauveUtr lui-même qUIÎ parle du Iharut de ,la chaire 'sa'crée, c'est lui ,qui verse l'eau régénératrice du Ib~ptême,

t;e~t lu~ qùî Temet les péchés àtl tribunal de la pénitence, c'est lut qui célèbre la nresse à Fautel: maLs pa.rtout il se sert de la main du prêtre pour ouvrir aux ârrres les sources abondantes du salut. Oui, en toute véri1é, le 'prêtre mérite rbiet1l dJ'être ajpIpelé « un autre Jérus-Christ ».

Dan's le dessein de comproodil'e, au moins dans l\.1l1e faible mesllIl'e, la Puissance et la Dignité du prêtre, NOllis allons 'VOlUS montrer son œU:Vil'e en chaire, au tribuUtal de la péni-1enœ et à l'autel: et Nous en déduirons cet­te doulble concLusion que d'une pa,rt tous les fidèles doivent au prêtre Phonneur et le res­pect. et que, d'autre part, ,c'est IUllle obligation i}JOllll' tous de contribuer, selon leurs forces, à as.surer ,à ce Diocèse un nombre suffisaltl!t de

'ibons mini's,tres des autels.

II. ;Ohers Diocésains, (l'eportons-nous ensem­

ble par la pensée au temps où Notre Seigneu~ . prêchait. C'était dans le désert où la ·foule ,im­

mense, avide de l'er.tellldrre, l'avait suivi; c'é­tait sur le rivage où la masse humaine était si pressée, que Jésus devait. prend're place POUT paTler 'SUIl" une embarcation de pêcheur. Quel spectacle touchant, N. T. C. F.; et com .. me vous raussi, n'est-ce pas, vous auriez dé­S:Î:ré êtTe du n1Ol11rbre de ces Iheureux qui se trourvaien~ là, au!près de Jésus, S1ll:spendus a,ux lèvres dru Maître et lI'ecevant de sa bouche divine les paroles du salut, ces pllJroles de la bOl!lJI1e nouvelle q,ud descendaient, tel un bau:.. me bienfaisa!I1Jf, dans leurs cœurs fatigués. .<.-..., Mai,s ne voyo'llls-noos pas tous les di­malll'ches s'accomplir ·sous nos yeux ilID 'spec­tacle analogue? N'est-ce pas Jésus-Christ qui ,pa,rIe par la bouclhe de ses prêtres? N'est-ce pas pOUir les 'Prêtres d"aujoUTd'hui, succes­Se11II'S des a'pôtres dans le' ministère de la pré­dication que Jésu:s-OhrrilSt, SUT le point de ,re­monter vers soru ,Père, a prononcé ces paro­les: « Comme mon Père m'a envoyé, je vous envoie ». '« Allez et enseignez tous les peu­ples l). Le prê~1re pa,rle donc au nom de J é­sus-Christ lui-même. - Au ~oUlI' de son or­dina·Hon. au diaconat, il s'est vu remettre le livre des Evan'giles 'avec la mi.ssion de prê­cher l'Evang-ile: ,puis à l'ordination sacerdo­tale le !prêtre 's''e'st entendu confirmer la mê­me mission pa.r l'Evêque qui lui dit solennel­lement: le prêt.re doit prêcher « sace,rdotem oportet prœdi~», et ces mots ne sont qu'

m écho de 1à '\l'oix ,fouie puUlss·ante du ,Sali>' veur qui, dit et répète à tous les prêkes « allez dans ' le monde entier, allez et eG1sei~ gmez toUiS les pet1!Ples l).

ILe pouvoir de ;prêcher n'llJppartient donc qu'à ceux qui l'ont [l'eçu dl1J Christ: «De quel droit prêCiherol1t-ils, s'écrie Saint Paul s'ils n'o'lllt pas é1é envoyés?» Destiné aux p;êtres ce pouvoir leur :revient donc légitimement ~outes les fois qu'ils reçoivent la mission de prêcher et c'est d'eux que le Ouist a dit: « Celui qui vous écoute, m'écowte ». - Vous l'avez entendu, N. T. C. P.; Celui qui écoute le prêtre, c'est Jésus-Christ lui~même qtt'il écoute. Que cette voix retentisse sous les voûtes SO!l1Ores des splendides cathédrales ou dans Fenceinte modeste d 'wne église de .yil­lage, dans les gnnds centres urbains de la culture moderne ou parmi les solitudes sau­vages q~:aborde le l!lissionnaire, c est, depuis deux mllie ans, tOUI]ours la même voix c'est la voix du Christ, c'est la voix du salut' c'est la divine messagère de la bonne nOUivehe, . et elle le restera jus,qu'â la fin des temps. Pou,r tout homme de honne volonté les fruits de cette parole peu:vent être les mêmes aussi .riches et abondants quand il écoute ie plus bumble prêfTe qrue sïl entendait Not,re Sei­gneuT lui-même. - Ceux qUJ.Î, hélas toujowrs trop nombreux, se permettent de s'éloigner de l'église dès que le sermon commence, peu­vent Ijuge'r par là comibien leur attitude est repréhensible. En ulléprisant la parole de Dietll, c'est le divin Sau'VeUJr lui-même qu'ils ·méprisent.

lEt que de !bienlfaits ne :renferme pas la !prédication chrétienne? Le pa:llivre et le faible, celui qui souffre et qui peine y apprend, par la pensée d"une récomJpense éterne'lle, à porter avec patience le joug pénible qui pèse 'sur ses épooles. Mais le i"iche, lui aJUssi, voit évoquer, en termes Tedoutables, le sévère jugement qu'il aura à subÎll' au tiribunal de Dieu sur remploi de la fortune dOllit il a 'l"eÇUJ le dé­pôt, et les devoirs de charité et d'assistance à l'endroit dillJ pauvre que l'abondance des ,biens matériels Lui impose. A l'ouvrier, le prédicateur Tappelle l'obligation de fournir UIIl tra'vail consciencieux, de :se montrer sa­tisfait d~tm salaire rai s ommble , e~ de reS:ï)eC-1er la propriété privée de 'son pafu"on. Au pa­tron, la 'Voix dru :prêtre enseigne le devoir primordial de ne pas songer seulement à augmenter ses ricltes ses , mais, alVaillt ~Oüt, de

Page 14: L'Ecole primaire, février 1921

iiè rleln reteni'r du juste salaire de l'o'Ul\/irier et de se Ipréocouper sérieusement de la santé et du bien-être de :ses employés. Au :pied de la chaire, entill1, l'inférieur apprend à se tenir ,soumis dans l'obéissance, qui est le sûr chle­,min pu ciel, et le s,upérieur s'entend dire et répéter qu'il doit, à tOu.s s'es subordonnés, la dOUiœwr et la bonJté.

No,us voUIons atti1rer ici votre at/wHon N, T. C. F., sur un autre et immense ,avan: 'tage de la prédi.cation, pOUII" le bien O'énéral de la . société. ~alls le respect de l'a~torité, (out 1 ordre 'social chall1'ceUe et menace Turne: et :qui pou~,rait, dès lors, en ces ,jours mau­vaIS que nous traversons, ·voir, sans trembler pour l avenir, s'amasser autour de l'édi.fice de la société civile cires. hraQIdons de la révolte qui menacent de tout ,Îlncendier. Or le ' sacer­doce cathohque, i'nterprèt.e et re:pré~rentalilt de t)~glis~, est placé a~ ~ilieu du peup1e pOlur l'UI preoher la 'SOUUllSSlOn aux autoriiés tant ecclésiastiques que civiles. Et 1ll0US osons le dire, avec son admirable unité où tous les pasteurs des Iparoiss,es sont ratt~chés par l'o­béissance au pasteur du diocèse lequel est ratlaché lui-même, de tous les. poin'ts du globe, au pasteur ~'uprême qui est le Pape, ce sacer­doce .cafholl'q:we ItlQlUS appar,aît comme laco~ lonne vivanie de l'autorité sur la terre! Cesrt: à lui que revient l'honneur et le mérite d'avoir appris aux ipeuples la vér:itable obéi's'salnce aux autori,fés constituées. -Et aujourd'hui, plus qure jamais, le prêtre catholique a le devoir, tant dans le miruisière de la 'Prédication que dans les entre liens privés, de rappeler forte­ment à toos que 1 autorité oi'vilre, elle aussi, üen1 la place de Dieu, et qrue c'est un péché de s~mployer, par la plume OUi par la pàrole, à diminuer, dans l'esprit du peuple, le res­pect dû aux .auiorités cOll1s,tiiuées. Qu'on ait cons~'amment dall1s la pensée les graves .paro­les de S. Paul d'ans son Epître aux Romains: «Qure tourte âme 's'Oit ,soumise aux autorités: car il n'y a poill1t d 'autorité qui ne virenne de Dieu; et celles qui exisrtell1t ont été iltlsti-1IUées par lu.i. C'est pOUJrquoi celui. qui Té­siste à FalUtorité, :résiste à l'ordre .que Dieu a éfaibli, et ceux qui résistent, attirent Slur

' eux-mêmes une condanmation.» Notre c1ivin SauiVeur, d 'aiHems. n'a -t-il pas reconnu fau-10rité de ·Pilate lui-même auquel il dit: «Tu n 'a·urais poitnt ,d'autorité SUT moi si tu ne l'a­vais reçue d'an: haut.» - Lre prêtre catholi­que, prédricateurr et défelllseur de l 'autorité, est

donc un solide appuil pOUII" le bien et la tra'n'­quJllité d'un pays.

Chens Diocésains! Dans le dessein du Dieu Tout PUrissant 1re prêtre ne doit pas se ·con­tefl1:~er d'enseigner 'au peuple les vérités du saLut: à l'exemple dUr bon Pa's.tetl!l', il doit al­ler à la ~cherche de la brebis égarée et la ramener sur le chemin du ciel. Et par quel moyen? SUJrtou1 paT le sacrement de péniten­œ. La ,pénitence, VOIU!S le savez, est œ Isacre~ ment où le prêtre, tenant la place de Dieu, a le pOUV0111" de ,remettre les :péchés, si d 'ail­leurs le pécheur de Ison côté 'remplit les coo­ditio'11s requises: il'epentir et ferme propos· Ce poulvoir, Jésus-ChJrilsil: F,a danné. à ses ap.ô­tres Rprès sa résurrection quand 11 leur dIt: «Rrecevez le Saint-Esprit: les péchés ,sero.nt remis à ceux là! qwi vous les :remetlrez et, Ils seront 'retet11us à ceux à qui .vous les retIen­drez » et il demeure dans l'Eglise etIl. se tra.ns­merttadt de facon ininterrompue, des ~pôtres aux évêques e:t .des évêques 'aux prêtres.

La redoutable grandeur de ce pouvoir, une scène de l'évangile 'l1IOUS la moltltre d'une fa­çon sai,s,issante. Jésus venait de guérir un pa­ralytique et il ajoute ces paroles: (' Aile COUM

fiance, mon fils, tes péchés te seront r~mis. »

Aussitôt les Juilfs de s'é0rirer avec indIgn·a­tioo: « Il blasphème 0011't·re Dieu, rar qui donc peut ·remettre les :péÇlhés si ce n'est Dieu seul? »

Et c'est 'vrai, N . T. C. F. ; Dieu ~reuI peut remettre le péohé, et avec Lui, ce}ui qui en .a reçu 'le rpouiVoir die Dieu Lui-même, à savoir le :prêtre. Au tribul11al de la p~nIt-e'lce , ie .prê­tre n'agitl don·c pas el1J SOIl nom, mais au nom de Dieu: c'est la place dUI Tout-Puissani' qü'il iient, lorsque levant la main sur le pécheur repentant agernouillé à ses pieds, il pronoli,ce ces paroles qui brisent les :'haines du .dé­mon: «Je t'albsous de tes péchés au nom du Père et du Fils et du Saimt.!Esprit.,

QUli dira .jamais l'admiŒ'ahle grandeur de ce pouvoir 'sacerdotal de remettre les péchés? Quelle créature a jamais éié honorée par Dieu œume puissance compa'rable ?t ceH\' Jà?

'Les parents, q.ui Ipourtant ont donrl~ )u vie dJ. cor,ps à leurs enfants ne peuvelnt pa·s les plOtéQ'er ni d'es matadie3 nt dé la morl'. Le prêtre, lui, rpeu~ ,guérir les âmes de toutes les maladies et même de la lTtr}rt.

Les souverains et Jes Tois lI1e commRv;·den1 que dans l'ordre des C!l')SeS mqférielles . lt'urs trésors sont fa'its d'Url vil mé~al, un peU! d'or

et d'argen;t.. Le prêt:re, lui, exerœ SOttl IPouvoilr S11'r des âmes spirituelles et immortelles et procure des trésors !pour rêtemifê: Les « soU!­verains et les l'ois» peulvent, 's',ils exercent le droit de grâce, arracher un malheureux ,con­damné aux honoors d'une Iprrson terrestre; le prêtre, 'lui, ffit'-il le pllllS Ipauvre des hom­mes aux yelux du monde, peut, dès q:tùl a Teçu le pouiVoiil' de condes sel', ru-racher Ires âmes à ·l'enfer éternel. EnJfilllJ tout j,ugement huma·in, fût-il celui de la i}11ws haute .instance du monde, n'étend ses effets qœ dans les étroites limites de la vie présente: .par la mort., tout accusé, t001 Icondamné Jui édhap­pre ll1écessairem,en,t. Mais la sentence pronon- , -cée par le prêtrre en cottfess.ion n?es1 \point a'rrêtée à la porte d 'un tombeau: elle fran­chit le seuil de l'autre vire et son ef.fet demeu­!l'e petulant toule la durée des siècles éternels.

Aux « prêtres de Pancienne Loi,» Dieu avait dOIIDé le ~oit d'accor,der aux· malh'eu­reux' aHeints de la lèpre, une puri.ficat1on lé­,gale qui leuT rendait les d:roHs ci vlils doni leur horrible malad:ie les· avait privés. Le prêtre de la nouvelle alliance, tui, peut, en toute réalité, guéri:r les âmes de la lèpre qui les ronge.

'Enfin les « anges de 'Dieu» soot grands et puissants, œrtes. Mais où 'se trouve un amge, 100 sew1, à qlUi !Dieu ait remÎ's le pou­voir de pardoll1ner les péchés? Ce :pouvO'i:r, Dieu l'a réservé au prêtŒ'e, au Iprêtre seul. A lui .se'll!1 appa-rtient le droit de saisir, au lIl:om de Dieu tout pUii·s,sant,. un pécheur que ses fautes ernchaînent déjà à l'enfer, et de lui ou­vrrÎ!l' les portes du ciel.

Concluons donc avec 'sa.int Jean-Ohrysos­tome) qui déduit avec rMlson la sublime grall1'­deu.!' du prêtre de son pouiVoir de remettre les pédhés: «Des -créatures, dit-il) qui habi­tent sur la terre, qui ont leur exi·stence aHa­chée 'à la ter.re, sontarppelées à l'administra­tion des choses du ciel, à l'exercice d 'un pou­voir que DieU! n~a donné ni aux anges ni aux archanges! Car:ce n'est. pas à ceux-ci qu'il a été dit: « Ce que vous lierez ·sUlr la terre sera

. lié da-ns le ciei}; çe que vous délierez sm' la terre 'sera délié dans le deI,» Les puissants de la terre ont, eux auss'Î, le pouvoir de Her mais seulement les corps; le lien dOll1t parle }i.Evangile est un lien .qui 'saisit l'âme et qui s'étend jusqu'aux cieux: tout ce 'qille foot ici­bas les prêtres, nieu le raii'He l'à-'hau~; le Maî­tre cooikme la .sentence de !Ses servllteuTS. -

Il lem a donné, pour ainsi dÎlre, la tOute puis­sance dans le ciel. Il dit: «Ceux à qui vous remeltrez les :péchés Hs leur seront remi's; ceux à qui vous les retiendrez ils lewr se­ront retenus.» Est ... j:} l\L11 pouvoir pLus grand que celui-là? « Le Père a donné au Fils tout jugement », et je vois le Fils remettxe ce pou­VOiT {out entier ·al\1OC mains de ses prêtres. »

(A 8'/,~ivre.)

La petite modiste. A quoi rêvent les jeunes filles ... ?

Pas tOUJOUTS au fu1ur mari! Depuis le jour où elle avait habillé sa pre­

mière poupée, Jeanne avait :rêvé de faire de~ chapeaux ..•.

Ni plus, ni moinsl· ,Le rêve avait grall1di. .. H était même de­

venu très rapidement U!l1e réalité. Jeanne fit œaho,rd ses chapeaux à elle,

puis à sa sœur, puis à maman ... Son papa Lui dit un joU!r:

- Tu ne pourrais pas m'en faire un, à moi aussi?

]eaooe ·alll!. décrocher lUl1 melon, un naut­' de-forme, lune casquette .. , les tffiit successi­

vement à bout de bras ... les fixa et avec un accent de convidion:

Non, c'est décidément kop hideux,

~ Cali" c'était la beauté qui l'amenait à La

mode. Tout ce -qu'il y a, .pensait-elle, d"art et de patriotisme dans une façon de chapeau! Une .Française, ullle Parisienne surtout, ne se coiffera :jamais comme une femme qui ne l'est .pas. De cetle ohose~là, les étrangers doivent prendre leur parti.

Ce fut une des premières joies de Jeanne. .. ,. Choisir des formes, tourner, chiffonner çles rubans, combiner des couleurs ... tapoter, nouer, dénouer, faire dre la beauté éphémère, mais de la bea·ù,té tout de même, lnettre sur de la paille ou du feutre ce 'je nre sais quoi qui fait dire: « Oh! le joli cha.peau! ... quel goût! ... quelle mise aU! !poiRt! ... :t

Page 15: L'Ecole primaire, février 1921

Pour sè perfettionnèr, Jeanne s'attardait devant les magasins à la modlel et devant ceux - plus beaux parfois, .- qui ne le 'sont pas, et où des chapeaux s'oirent ·à Jenny l'ou­vrière pour 19, 23, 27, 29, 39 francs, etc ... ,

Elle se disa.it: J'en ferai bien auiant! :Et elle !faisait déjà mieux ....

• C~esr ainsi qu'elle entra dans un magasin

de modes, avec toute la fraîcheur de sa jeu­nesse, toute la poésie de ses illusions, toute sa. foi d'enfant de Marie.

Ohl ce ne fut pas long! En une semaine, l'atelier, ses récits, ses Uvres, ses conversa­tions versèrent sur ce printemps en fleur tout ce que peuvent s,upposer :Ce1li!X qui connaissent un lPeu 1a «mode 1).

Son Têve gisait là, à .ses· pieds .. Sa ~ pre­mière» l'avait -jeté à terre et les autres l'a­vaien~ piétiné avec des petits ricanements ,pas­sionnés, comme si l Idéal les gênait.

En réalité, il les gênait comme une belle invitation qu'on xefuse, ou une voix qu'on ·voudrait étowffer et qui .parle qU'and même.

Jeaooe awraitf pu cOU!I'i,r les théâtres, les cinémas, se mal conduire, on ne lui auraH rien dit ....

Mais elle allait â la messe! Et ce1a agaçait. ·Elle ne pouvalÎt donc pas faire comme tout

le monde, cette gosse!

o 1&1 e.ffet, Jeanne va à sa :pa'roisse tous les

matins. 'Levée à l'Angelus, elle assiste à la messe

de 7 h. dans le ba's-côté de son église ... messe calme, dite .par le même prêtre, suivie par les mêmes personnf!s.

C'est la bonne heure de la ban.ale journée, l'iheure du matin... l'heure des prémices, 1 hewre de 'f'intimité mystique avec son Dieu avec ses ohers morts, avec elle-même ... l'theu­re du 'silenœ, le coin de :bleu où l'on fait, pourr toute la 10nglUe corvée, provision dridéal, de :résignation et d'amour.

Parlois même, elle .communie.

Alors elle s'en v,a loin, tres loin, dans' le !pays de la définitive beauté .... 1usque da,us la terre d'oubli.

Et quaud les anges des vitra,ux sortent du mystère de la nuit. .. quand les 'Voitures com­mencent à ébranler le pavé, alors elle se lève, jette illfi dernier :regard à l'autel, c?mme on prend de la force dans les yeux :profonds du bien-aimé.

~ Ce ,jOUIr-là, ses compagnes le devinent. . L'eSjprit tourmenté qui règne en elles les

avertit :tout bas: ~ Jeanne a encore commu­niét1)

Et c'est un assaut d'agaceries, un besoin de salir ce bleu.

ne quel droit est-elle pme, cette petite mO­dliste? ·Pourquoi ne vit-elle ,pas sa v,ie? Est-ce 'qu'on a des .instincts pour les brider? Ce qui nous dévore, nous, ne la dévore-t-elle ,pas aussi?

- Vous êtes bête, Jeanne! ... idiote! ... crétine! ...

- Vous croyez ... ? - Regardez... nous, comme on s'amuse! La jetliIle fille SOUTit de ,ce sOIUTire qui ne

dit Tien et qwi dit tou~. IMais il y a vraitl11ent autom d 'eÎle une at­

mosphère qui empêche les traits de porter, la boue d éclabousser, la paix d'être troublée ... comme si les anges de Dieu 'veillaient même là dans cet atelier: Ne touchez plS à me-s pe­tites saintes.

Aussi l'a,postolat se faH à la bube même du diable.

QueJ,ques petites mains, IPrises d'abord par entraînement ou timidité, viennoot se réfugJer à l'ombre lumineuse de la chrétieooe.

D'autres n 'osent ;pas, ou ne peuvent pas, et la regardent ~un œil df'envie: t: Une rheUlTe viendra peut-être .... »

:Et celles qui ont frauctli l'irréparable finissent par la laisser tranquille, en disant: «Jeanne c'est un numéro!»

Ce qui siglIlilfie: c Jeaooe ne nous 'ressem­ble ,pas. c Ce q1l!i es,t déjà un résultat

~

Et, de plus en !plus, surtou& depuis les œu­vres de midi, se multiplient ces « numéros »­

lâ dans la mode et dans la couture, fleurs de bonté et de pureté, lPoussant là, par la grâce de Dieu.

Ils !forment déjà un beau chi·Ure. PW'sse cette constatlation aller un peu par­

,tout encourager les lPetites âmes à venir, .aha­que matin, :près du tabernacle, ohercher le ,soleil et la ohaleu:r qui y sont enclos, Et qu' elles rayonnent ensuite doucement, fortement, par l'exemple et dans le silence.

QUJi, dira le 'bien que foot, dans leur mi­lieu, ces âmes protfondes qu'on devine au tra­vers des yeux cla,irs de certaines petites ou-vrières! PIERRE VERM:ITE.

-----.--~fJ'R.Jo R .. ......... ---.,---....-

Le vin chez les Anciens

ILe luxe de la talble à itra vers les âges lf'a jama.is pris une iUljpOtrTtallce élU'S'si considérahle que ·sous les empereurs il'orna,ins de la dléca. œeuce. IleS histoi'Ïens dw temps Il10US démon­trent que le peuple, ja:<f.i,s ambitieux, belli­queux et vaillant, n'avait !plus alors d'énergie que pOUlr la débauohe.

Les Cés·axs dOllU,aient l'exemple. OUI .sai1 que le s·urnom dOllltné pa:r la plèbe à T.ibère, ou ~ Titberdus» en latin, f>ut «tHi!beri.us », ibi­beron; et celui donné à Néron ou c Nero» fut « Mero », c'est-à-d,ixe i,vr-ogne.

Ce,s empereurs s·'ec.touroaient de gOllifmams de !pro[ession. Sous Tilbère, !Un de ces gour­mands, ApidnulS, écI"Ïvit un ouvrage quJ. existe encore, sur les plaJsirs de la tahle et les mo­yent d'exdier l'~ppétit: «de gulo Îl"ritamen­;fi'lh. Cet écr,ivain, après avoir dissipé à table ,plus de 20 milliollls de franos, s'empoisolllna ou se pendit en se plaignant de II1Javoir plus d,1e quoi viv:re; il Ille lui restait, tout compte fa,i~, qu!ulll! peu ,plus de 2 millionl1s. Il avait fait â Rome ooe école puJblique de gowrmandise.

,En <Ce tem,ps-là, la gourmaillldi'se <:oodui'sait â ·tout. LociU!S Pis·oo ;fut nommé' préteu:r; Pom­pooius Flaccus obtint le commandement de la prov.ince de Syrie, pour être [esté eu com-

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pagnie de T,ibère deux dours et deuoc nuiis sans quitter la s·aIle .du Œestilll', Novelus devint l'ami de cet empereur :POUf a:voir avalé d'une seule 'haleine trois grandes mesures de vin. On le voit, Césax jn.rgea.it les ca,padtés d 'um homme d'après celle de SOIl1 estoma:c et de sa valeur par l'eS· prouesses qu'il accomplissait â t'able.

Ces mœurs n~étaietl1Jt pas 'réservées à la cOUtrse.ulement, elles s 'étaient répa.nooes dans les classes riches. 'La partie la ,plus dmporta[bte du palais d'un pakJden étai,! la cuis,ine .

~Les cuisinieflS habiles à susciter l'appétit pail' des axtifiœs, les seriViteurs, les officier-s de tboUiChe !formaient lUl1 nombre'UX persomnel, pour lequel le maître de la mai'soll1 avairt des égards lParticUlliertS'.

Les ca \TelS ou « cellae ,viillariae» étaien,t des édifices pklls ornés r'l'ule les temples et eII1tre­tenUJs avec des soins métiouleux. Leur aména- . geroon.~ intér:ilfluil' dépassait enr luoce rout ce que rimagjnat1ioo peut 'concevoir. Elles· étaient exposées au nord pour q.ue les r~yontSt du s'O'· leil .ne détér·io'rent pas les vins·. Pour que le bouquet du précieux 'liquide ne s 1-altère pas et ne s'affaiblisse pas, les c~ves n'étaient Ja­mais creusées dan'SI le voisinage des bains, des 'ra'cines d!'arlbres oU! de fours'. Sca.urus, pOUir donner un bon gotlt au vin, fa,i'sait paT­fumer tous les vases Œaitts poor contenir du vin et la cave elle-même avec de la myrrhe.

Le dignit,aire Chargé de la ·surveillance et de la diredOOI du œUier était un !personnage imp.ortant. Il ,s!Lvait dist.ÎrJlguer â l'œil et aiU!

goût ,les Œameux crus de la Grèce, d'\Egypte, des Gauàes et d!1ttaIie et ces crws étaient nom­breux; on en <connais'sait 60 espèces. Ce dé­gustateur pO'\.1'1WoyaH la cave de toutes les es­pèces de vins et ICefotaines caves contenaient jusqrui'â 400,000 ·amphores de vin.

ILe CéouJbe étàit le plus renommé de tous ' les vinlS 'd'Italie. Il provenait d-'1111 vignoble qui rut détruit pour la construction du canal de . Baies .à Os,ties, ISOUS le xègne de Néron.

tLe Falerne venatit en secOtnd lieu. Très co­lor-é, plus Mir que :rouge et chargé en, aJ.cool, ce v·in obtenait son maximum de qualités au bout de dix ou <>me années de tSéij.oor dans

,.",\ """"""'1 1 Il.. .If' III

Page 16: L'Ecole primaire, février 1921

les caves. Il 'se ,conservait très .10ltlgtemps. On buvait, ·So.us le ifègne de T:raâan, cent alllis a:près la n,aLSSa[]ice cLu: Cltrist, du falerne ré­colté 200 amiS' plus tôt

tLa Grèce ~oulJ."ni:ssai,t à 'Rome dies vins très 8.Jppréciés; elle les mélangeait d'aromates, de miel et même de .fa:rine. 'Les idêes des anciens en œnologie reraient frémir nos gOU!ll"mets' d'auiour,dlhui. Aux vil11ls. de Côs et de Rhodes, par exemple, ils n'omet-faient !jama·is de mé­langer de l'eaui die mea-.

,Les vins des GauJes étaient moins appré­ciés. Les vins blanos de Béziers (Bitterae) .seuls pa-raissaient sur les tables 'somptueuses; le lV·iD -d'es environs de -Marseille étaH !peu es­timé et ,senr.ait seulement à mystiHer les pa­<rasites; il n "a vai:t pas droit au~ places d;!hon,.. neUJr d'ans aes caves !l'épu~ées. La cwlt'lllre de la vigne, d~ll1is les Gaules, n·ava.it Ipas encore dépas'sé la ohaine des Cévennes.

[:Bg1Yipte apportait 'Son trihut au contingent des vins .appréciés, à Rome et fourrussait les CliU'S de Marestis et de Tania, 'l'éputés déjlà ·sous les 'PtoJlé;mées.

Variétés

T AlISEZ-vous ILa parole est d 'argent et le silence d'or,

dit un proverbe arabe. 'Mais alors .que dire des gens de notre siècle?

Jamais hommes n'ont parlé 'comme , nos contemporainl's. On parle de tout, 'Sur tout, on discute le gouvernement, les magiskats, les autorités ecclésiastiques. On sait tout, on de· v~ne tout. ILe concierge, l'épicier, le 'sa'vetier du coÎinj 'Ünt des idées arrêtées sur la politique sur la diplomatie, sur la guerTe .... Il ~st un article SUift'Üut q'U!i délie toutes les laQ1gues ... c'est la religion .... Que ne dit-on pas? On donne des consei1Js aux évêques, des avis au Pape. On se transformerait pour un peu en doctems ~e llEglise.

Allez au club, aux réunions politiques. Quelles twades! Il y ,00. a qU'v parlent des heures sans s'Mrêter.

néfiez-vo1l!S de <CeS bavards. 'BtL règle' géné~ raIe, moius il y a da~s' la cervelle, plus dé· mange la lall1gue; p1us on a besoin de parler. Les gens sérieux, lesi gens sensés sont par p.a­ture Iréfléchi,s, c'est-à-dire 'siloocieux. Plus une rivière est profonde, moins el'le fait de bruit. Le torrent, qui n'a 'souvent qu'un filet d>eau, fait 00 tapage d'enfer. Quand un coffre est plein, il est fermé â .double tour, quand il es-t vide, ,il reste ouvert... pas 'besoin d'employer la sefl."itN"e.

OOiez-voU!s des g-..rands parleurs. Ce SOillt des hommes sans serrure, ils sont ,pleins ... de vide! Tout ce qui résorune t!I'op, sent le creux, le plein aU! ,contraire sOlline mat. '. ou même !pa's dUJ l'Out.

~

'MISIE EN tBOUTEI[JLES DES V,INS

L'hive.r est certainement la 'saison la plus convenable pour la mise en bouteilles des vins et 'Vous trou'Verez bien quelque oOliLne jounnée favo,rable à ce travail.

ILe mei-LIIeur, moment sera 'celui d 1un temps sec, clair et a'Vec vent du nord. Tirés daus de pareils moments, les vins se conservent beau­coup plus limpides et sont moins sujets à dé­poser que lorsque 1 opération est tfaite par un telTIlPs humide OUi par le 'Vent du midi.

Il ~aut surtout 's'abstenir d'y procéder quand le . temps est à l'orage, parce que la lie peut remonter dauSi le liqu,ide et y porter la per­turbation.

CONTRE LA FIEVRE APHTEUSE. -Chacun y !Val de son remède. En voici un tran.s­mi·s au ,,,Conteur va:udois7> par un de ses abonnés. ,Honni 'soit qui: ma] y pense:

Attacher les paysallls, détacher les bêtes, aha ttre les vétérinaires.

'* t Il ~a1.Lt savoir se :soumettre à ce que Fopilllion publique a de duste et d'acceptable, et, poux le reste, sU1i-vre runiquement sa cons­cience et accepter au besoin les inljusiices de l'opinion, sans sOU!ll"ciller. J. ,Simoo.

Puissance et Dignité du Prêtre (Lettre pastorale de S. a. Mgr Bieler, évêque de Sion, pour le Carême 1921.)

(Suite.)

Si mainienant, N. T. C. F., nous eli1 ve­n011ls à ·cons,idérer le iPOU'VOll' du prêtre d 'of­f.rir le Saint Sacrifice, notre a<imiration doit grand~r encore, ' car aucun pou'Voir n 'est plas haut que celui 'qu'exerce ici le prêtre, sur le 'Corps de Jésll!s-Christ, et il n 'en est point de pareil sur la terre, ni même dalns le ciel.

Le mande ,présent et Isurtout Il"hismoire nous offrent, certes, des exemples d'une puis­sance peu commune: Ce sont des chefs (fé­tat ou des empereurs qui par leur parole, rè­glent le sort des natioUls ou conduisœt leur destimée. Cest 'U.U miniSifre tout puis'sant de PEgyp~e, Joseph, qui peut à son gré dispo­ser de tou'S les trésol1S de œ vaste empl,re. C'est Moïse qui frappe le rocher aride et en fait jaillir me eau abondante q.ui sauve tout un peuple sur le ;point de mouri-r. C'est Moï­se encore ,qui sépare, d'un mot, les eaux de la me:r en deux parois immobiles. à traver:s lesquelles le peUiple de Dieu pa·sse à pied sec. C'est Josué qui dit au so.J.eH: arrête-toi et le :soleil, immobile, prolongea sa lumière. -Mais bien au~des\sus de la puissa.nce de tOUlS ces hommes se tient le prêtre quand il offre le Saint Sacr,iHce, et Saint Ignace martyr, a bien raioon de l'appeler la 1« véritable couron­ne de toutes IDes pujssances de ce -monde.»

Le ciel lui-même, parmi les fonctions di­verlses que les Anges exercent auprès du Trône de Dieu, n'en :compte poin't de compa­rable, pour la sublimité, ,à celle qu'accomplit le prêtre en changeant le _pain et 'le vin au corps et au sang de Jésus-Christ. C'est l'af­f.i,nna1ion de S. Bemard: « Comprendrez­vous jamais, ô prêtres, dit-il, toute la h~u­teur de vos privilèges et ,de vos droits? DIeu ne :s'est pas contenté seulement de vous éle­ver au, ... des·g,us des empereurs et des -rois; il ne vous a pas 'seulemen.t placé au-dessus de tout ce qu'il y a de !plus 'haut ici-ba's: il vous faii: passer av:mt les princes mêmes de Ila cour céleste. »

S. Jean-Ohryso:stome, n1est pas d'un ,avis différent Quand il écrit: « Qualnd vous voyez le SeiQl!1eur immolé Sil1T l'autel, le prêtre de­bou+ et en prière et les fidèles qui commu­nient teitl1Jts du sang de l'Agneau.: ne vous

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'semble-t-il pas que vous n'êtes plus sur cette terre, ;w.ais que vous êtes transportés dans les Isplelldeurs d'lll ciel ». Aurprès de l'autel s'em­pressent les anglès et leur attitude est celie que décrit S. Jean dans son Apocalypse: « El ils se prosternèrent la face contre terre de­vant le irône de Dieu et ils l'adorèrent », tan­dis .que le prêtre continue de se ten,ir debout. Le prêtre, en effet, est, pa.r institution divine, le mW .. lÎ:s1re du sa:crifice, tandi,s que les an­ges n'en -sont, que les témoins; et 'le prêtre, pa:r les paroles sacramentelles, appelle SUl'

l'autel et dallls ses mains celui dont les anges Ml ciel osent à peine contempler la face.

Pour Fi'Illcarnatioill du Fils de Dieu, le cOn.Sel\1lWn1ent de la très SaÏlnte Vierge é t-aÏt néces,saire; ainsi, pour que se ,renouvelle cet ine:[,fable mystère, le ministère du prêtre est indispensa,ble. Et c'est tous les jours que se répèie, sous nos yeux, celte sublime merveil­l~! Toug. les jours ceLuil qui a ver,sé son sang ,sour la croix pour le salut des hommes re­no avelle , sur nos autels, oorre -les mains du prêtre, son di vin sacrifice.

Commen,t, N. T. C. F., pour.rons-llous avoir Jamais assez d'acllmiration pour l'in­croyable puissance et dignité du prêtre,

'q.l~and nO!\lS voyons les Pères de l'iEglitse épui,ser toutes les .ressources d~ leur êlo­q~ence sailliS a:rriver à la célébrer dignement? «Oh prêkes, » s'écrie S. Augus1in, » que votre grandeur m'inspire d'enroi , vous, dans les maÏills duquel le fils de Dieu 'se fait hom­me comme autrefois le sein de la Vierge Ma­rie.» Et S. Ephrell1i: « La dignité du prêtre est sublime, elle dépasse toute mesure , elle est mu nt.irac1e qui nous ,pl'Ünge dans l'éton­lIlement! C'est une merveille qui nous saisit d'effroi! »

Et 'voyez, N. T. C. F. à quel d'egré de perfection dan's l'obéissance s'assujettit le Ohrist à féga,rd du prêtre. Sur une :seule pa· role du ministre des autels, le fils de Dieu qulÏtte son trône de gloire pour se placer en­lIe ses ma,ins. Désormais il luÎl appartient tout el\1tier; le prêtre peut, à son gré. le doo· 11er aux fidHes, le porter aux malades dans les palais de~ ridhes comme dans la chau­mière du pau'Vre; et s'il n'a pas aujourd'hui souvent le devoir de le sa'uver de la main de ses ennemi,s. comme aU'frefois S. Joseph transportant PEnfan1 Jésus en Egypte, il ne ren'Contre. hélas, que trop fréq.uemment dans les lieux où il passe l'indifférence ou même

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la 800rde !hostilité des hommes· ConclUIOns donc que la pLus h~ute dienité dU! prêtre ~ sa source dans le powvoÎI de célébrer le SainIt Sacri'fiœ: ,pM lui ce sont les .-flrésors éternels qUlÏ! Lm :SOM confiés et en les diitri­buanrt aJWC: hommes il en dev,ient le plus grand bienfaiteur.

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'Vous connaissez, N. T. C. F., le songe admLrable que la sainte Ecriture oous ra­<.'O!D.te 00l paiJriardh.e }a<::ob. Il voyait Wlel écheNe mystérieuse qui, paatalllt de la terre, mon1ait j.Uisqu'au ciel (d Jes anges .de Dieu ne œssent et de monter et de descenGIre ,par ce chemin. ·Cette v1sion mystique présente bien la figure d~1lIn autre ministère du prêtre: oatr il n'est pas seulement 1'envoyé de Dieu aUiprès des hommes, chargé par le Tout-P.uis­sant de lèwr apporter dans les sacrements les késors du sa.!1ut; il e·st. <\JUlssi le lfeprésel? tant des hommes auprès de Dieu, et c~est à lui lCIu"est comiée la oharge d'()Ib~nir de 'Dieu pHié et miséricor~ pour l'humanité cOUJpa!ble. C'est œns ce dessein que les prê­tlfes dans le monde entier accomplis·sen.t le

- devoir du sacrifice et de la prière. De tQ!US les points du .globe où se trouve un .prêt're ou une communauté religieuse monte inces­samment vers le ciel l'encens de la ,prière li­turgique et, .selon que l'a prédit le prophète, depuJilS le lever du soleil ,jlUJsqu'à. son couoher, du matin au soi'l" ,et du ,soir au matiu est oi fert dans le monde enfJ.er le sacrifice imma­OUJlé de la.. 'Victime ·sans tache par 'lequel Dieu Œ"eçdÏ>t l'lhomma'ge de motte acLoratioo et de notre reconna,iS'sance et aussi une jus1e ré­paration pOlM" nos offen.ses à la.queIle se joint une i}!JUlissante intercessioo pour de nOUIVeaux bienfaits.

Tandils qœ le peU(ple d'Israël était en roote pour la terre .prom~se, ,ses ennemis tentèrent de l'arre!er et IUn. dur combat s'engagea. Que fit Moïse dans le grave danger qui mena­çait le peuple de Dieu? Il glfl!!v,it la mootagne et là, 'les Ibra's étendus, 11 lPassa en prière tout le ,tet11jps que dura 1a. bataiHe. Et la sainte EOI"itUire nous dit que <t,ant que Moïse tenaii les bras 'fendus vers le ciel. les 'combaitants dans la plaine a'Vaient la victoire, mais à pei­ne les la,issait-il retomber de fatigue, que l'en­nem~ reprenait l'avantage. Autre Moïse, l~ prêtFe doit prier s'an,s cesse :pour SOO' peuple, a,fin -Qu'il rempoTte la victoire ·SUJr tous les ennemis qu'i voudra·ieut lui baTrer la route de la :y.raie terre promi'se, ,qui est 1e ciel.

Dans lUne autre oi:rcOlLsiance, Israël a.vait gravement offensé son Dieu 00 se plonge,anJ: dans l'idolâtrie et en adorant le veau d'or. La colère de Dieu a'Hait s-'llippesaill'tir, terrible, sU'r ce peuple dont l'ingratitu~e1 aprè~ tant .~e bien~ai~,s criait vengeance au Cle·l'. MalS MOIse se mit de nouveau en prière: de son cœm de prêtre et de chei du ,peuple partirent .des supplications si arden1es que ~leu se lal~~a toulOher, et qu'à ,cause de la ;pnere de MOIse oit pardonna encore iUJ1le fois aux coUipables.

Aux Ijowrs du prQphète Samuel, tandis que les lSil"aéEtes célébraient une de leurs fêtes .reHgieuses, voici l'ennemi qui app~'faît pOUlr les sUJIipreuchre. Dans 'l.lD. danger S1 pressant, le petlIPle de Dieu n"a guère d~autres armes ,qU~ le sacri~,ice et la prière. ÂUlssitôt il s'a.­dres'se â son prophète Samuel et lui dit: ne ces'sez pas de prier DieU! \poUlr no~s. L'His­mitre sainte 3Jjoute que S3JmueJ: offnt alors le sacrifice di'!uŒl! agneau et pria ipOU!r le 'saliUt dru, peuple; et Dieu écouta la prière de S~­muel, sauva son peuple et l'arra'cha de la mrultl

de sès ennemi's. Ce qrue Samuel et M01'5e ont ifu.i t - SOllos

l'Ancienne 'Loi, en éCa'l"tant par lewr prière les chtâ1iments de Dieu, les [prêtres de la N ou­rvelle AHiance doivent 'le faire à leU/l' tour: eux auss~ doivent mfriT à Oioo le :sao1"i~ke <fun agneau, mais d"un agne3Ju ·sans tache el. d'une 'v·aleur infinie, pOUif que Dieu épargne les péchel\.l.lfs e't protège de toot malheur nos :ramilles, nos cités, nos Ipatries, et qu'il étende sa pitié miséricordiewse sur tootes nos fru­tes. Enfin ne l'oublions pas, N. T. C. f'.: 1!l prière 'que le prêtre adresse à Dieu quand Il offre à l'autel le Saint Sacrilfke n'est p~sseu­lement pt.lli,ssante sm le cœUlf du SeIgneur pOOT ob'teni'r des g'l"âces :spirituene~, eUe est au,ssd. un Stl:r moyen: de proouiI'er a tout .le ,pays les bienfaits temporels dont il a beSOIn. Que le prêtre donc conserve da'11's ·son cœur la pitié pour les péc:heur's, les ignora'11,ts. et les ipervers. et -Que sans cesse, comme Ole? lui en fait 00 devoir, d~ représente au ~1. gneur fOUIS les l;>esoins. t~utes les" né~essttés des individl\.l's et des famlnes QUl lm sont confiés; enfin « qutootre le 'Parv1s d~l temple et l'al\.ltel, le prêtre Ille cesse de crIer aY(c

. la.rmes: ô Seigneur, ép3.!rgnez votre peuple. 'l>

II Sa':int Jérôme ca'l'ac1érise :d'un mot la fonc­

tion d~s 1prê~re5 'Sur 'la tenre. n dit qu'i'1s sont

{( tes sawvetllfs dl'lll moode l>. lEt" le :tait, si Jé4

.sus-Christ est la cause de n.otre salut par sa morlt SUIf la croix, il n'en est !pas moins !Cer­tain également, que les Ifruits de œtte mort et les grâœssans nombre ,qu'elle noUiS a roérJ­,tées, [email protected] sont appliquées paa le mini'stère du prêtre. Qui ne voit dès 101'1s 'que tous 'le9 ;îidèles doivoo.t au prêtre l'hoThIleur et le :res­pect? nr~y a-t-il [pas là, tou:t dj 'ab 0 rd , UJIl de­voir primordial de lfeconnMssance? Rappelez­vous chréldens, la longue histoire des bien­t,dIs' reçus Qe la main du prêtre! iPeu apr~s votre naissance tal1lJdis que votre âme éfalt encore soU/illée par la tache du péché orig1inel, c:est lui qui of' a pUTiiiiée par le Isaint bap­tême. C'est lui encore qU!Ï, dans le mallheUl1"eax éta1 où ~ous avait peut-être plongé le pécl1~ model, vous a 'l"écondHé avec Oieu. .Et qŒl donc vous lPI'épue et vous .d,?'Une 'le COXlpS. du Seigneur, la 1ll0000:riue dl v~e de la Sl!!liIIJt:e 'Communion? Qui 'Vous a,s'S1lster'a sm votre :lit de mort et VO!lllS penneltra de mourir tl'an· 'quilles et heureux? Quà. !pri~a pOUlI' vous à. l'autel du Saint SacriŒiœ quand peut-être VO<tlS SQu[frirez crlllellemenrt: en purgatoire? Le prê­tre, toujoU'!S le prêtre. En prése?ce ,de iant de !biens reÇUis de lui, votlfe devol:l" fi est pas doutewc: vous devez voir eo lui le véritable père de vos âmes et dès. lorsj 'u obéi~ comme un enŒant soumis, le !l'eSiJ.>eCter et pner pour lui.

Comment se fait-il donc, N. T. C. F., que Iles prêlres catholiques doot l'adion 's·ans cesse bienfaisan.te devrai~ susciter, semble-t-il, tOUJt natulfeUement l'amour et le Ifespect, ,sont au contr.aire, plus qu'aucu.ne a'~tre. dRIsse sod~le, auprès de cerf·aines gens, r objet d'UJne hame atro'Ce et d''llII1e guerre acharnée? Qui donG peut t.rouver avannage à di!ll,inuer le prêtre, à 1'-anéallltir 'ai :possible? EVildemnrent seuls les ennemis dU! Christ et de son 'Egl1se peuvent 'avoir intérêt â cette œu~re de mort. Mads ne :soyoo·g pas trop sumpris de ce. ,tri sie sPe:t~~ cleo L Ev'angile nOUlS! l'a ,prédlit et le dIVlIl Sa'1llveUir en a fait l'annonœ prophéti'que il!.! de claireS' pa.rQlles, «'Le disciple n'est point au-:dessus du maître, d-H-H à ·ses 'a.pôtres. Pui's­qu'ils mfont persécuté, ils vous persécuteront' vous al\.l's~i!» · «On meitr,a la main 'Sillr VOO5

et 1'011' VOUIS perséoutera; 0l1' vous traînera d'ans les .synagogues et dans les 'PriSOltlS, 'On vous tr:adu!ÎTa devant 1es lJ."ois et les gouver­ceUifS à cal\.lse de mon nom. » lEt pour la consolation de ,ses apôtres et de ses !prêtres,

Not're Seigneur 'aljoote ll!ussi1ôt: t( Heureux se:.. ,rez-vous !lOlf,squ'on vous msultera, qu'on vo.~ pef1sécutera et 'qu'on dira fmssemenrt toute s'Ort~ de ma,l contre vOU/S, à cause de moi. Ré. j.()IUJis,sez-vous et soyez dam l'alIée'reSiSe, plLrœ que votre if&:OtqpeIl'se est graatde dans les cieux.» Ces .paroles du Maître demeureront vraies a'U!ssi: longtemps que I~Eglise rulII'a pour ennemis, les ennemis même de Dieu: ct ils no cesseront jamais de ,s'attaquer aiUXSu.ICCes.­seur.s des apôtres, aux Evêques et aux pre­.ires. Le temps 'Où nous vivons ferait-il par hasa.r.di exception~? Mais nous V'O'UlS le de­mandOOlS, N. T. C. IF., n'est-ce pas pe~cu­ler le prêtre que de l 'atta:quer sans pudear dans les colonnes d'un jOUlI'Da1 quand on sait !par avanœ ,qu'il lui est quasi' ilmpos-si:ble de ,se d~endre et de !percer à' joUlCI le tissU! de mensonges ·amalSsé contre lui? N'est .. ce ip!:s perâécwter ole !prêtre 'que de ropandre contre lui des calomnies q,U!Î' paralysent OOcessaire­ment son action? N'est-ce !pas !per,sécu~er le prêtre que d'.'imprimer <Î:aIDIs des feuilles 1Ïlm­pies des histoires inventées de toutes pièces où le !prêtre est représenté dans un rÔle qUJi IDe peut que lui ôter auprès 00 peuple toute il11fluence et toute autorité? - Ah! les en­nemis de 'PEglise n.e le saventqlUe trop: le sûr moyen d 'atteindre les ~idèles dans la !oi et la re'ligion, c'est de frapper le prêtre; ej Noire Seigneur met déjà. SUir leuas lèvres l'ex­!press:ion de ce dessein pervers lorsqu'i'l lell't 'Îa it dire: c Je f,rapperai · le pastewr, et les bre.­bis du troupeRlll' seron.t dispersées.:& Mais ici une grave question se présente d'eUe-même à nous. Comment est-H possi'ble qu"Wl cll!tho­liqille coo'serve un journal 'qlllli ne cache pas .SotlJ bu1 &'attaquer le !prêtre en toute oœa­.sion, d'aœumuler contre lui les rrJensonges et les -calomnies, de se·mer enfin contre lui la défiance et 13.1 naine du peuiple et de 1wi u .. ra'cher ainsi le cœUlf des fJ!d.èles? Que pen~­ra,ient des parents qui verraient leUirs enfants s'ooir à ceux qui les mépriserut et même 'à se complaire dans: 'les coup~ qui les atteignect. Ne les reg.a<rdent-ils pas comme des ms d~ natures et ne s'en d~toumera.ient .. i1s pas avec lhorreu:r? Pères et mères chrétiens, qiUi voulez galroer fidèlement votre foi catholique, ne ,per .. mettez jamais, ~l3Jl11ais, que des journau« a·t­taquaJt1t le prêt·re pénètrent dans le 'Sandua.ire de votre foyer. 'Et VOlliS tous, N: T. C. F., 'qui voryez de vos connaissances ou· de V'OS amis ·se moquer d~ l'Eglise et du 'Prêtre; filé..

Page 18: L'Ecole primaire, février 1921

priser 'le' pas1eUtr de votre paroisse, détour~ nez-vous, sé.parez-vous d 'eux! Les attaques

, contre la 'religioo ne 'VÏennoot pas de ceu-x ql.-I!i 'lwi veulent du bien, mais de ses em.nemis et des ennemis de Uieu: «Qui n 'est :pas 'avec moi, dit le Sawveur, est contre moi,» Impos­sible «être à la ~ois t'ennemi du prêtre el Fwn de Oieu, car Notre Seilarnrur dit encore en parlant aux !premiers prêtres: «Quri. vous méprise, me méprise.» S',al-taquer aux iprêtl'es,

· les persécuter, les mépriser, c'est do.ruc S'3Jl-· taquer à Jésu:s-Chri,st lui-mê.me qui aime ses prêtres et les pl'otégera, nous dtit l'ESiprit­Saint, «comme· la 'Prunelle de son œil».

1'1 arrive qUlflqueJfois aussi que des fidèles, qui se croient meilleurs que les alUJtreSt, s ·a.r­l'ogent le droit de auger et die critiquer le prêtre Id,ans ,chaoooe de ses parQles et de ses acHoflls, et semblera,ient mêrrre vouloir lui

· tracer sa ligne de ,conduri..te dallls la prédica­tion, l'administration des saJcrements, dans, le 2·oove.mement de sa paroisse. IDe teUes per­sonnes oublient trop qu'elles n'appa.rtioonent

· point ,à 'l'Eglise enseign:ante, mai,s à l'Eglise enseignée, et que leurs critiques Îtllconsidérées

· et peu -cIué!iennes peu'Vent faire, dans. la Ill-· roisse, iUl1 tort considérable. Sans doute, il n 'est pas impossible 'qu ''1ID prêtre fournisse un moti1 légitime de plainte, ou qUJe des fidè­les pui,ssent, de bOillt1e foi, être persuadés que

· ce motiŒ exis,te. En prureil cas il n y a qu'à en' rélférer ,à l'aut.oliité .g·UlpérieU1"'e. Mais que tout catho11ique 'se souvienne qu'il ne possède en auœ.llle manière le droit de s'ériger en j/Ulge all.Hdessus du prêtre et que semblable attitude est un péché.

IEnfin, 100t bon ca tholi'que ,se fera un de­voir, lorsque le prêtre est attaqué en sa pré­sence, d 'en prendre respectueusement la d~­fense. - A l'heure suprême, N. T. C. F., où

· 'SUif le ipoilllt de quitter cette terre, chaoun · 'Voit approcher le momoo.f qui décidera. de son éternité, il n'est perso:nne -qui ne désire &incèrement avoi'r à ses côtés un prêtre de Jésus-Christ. Mais cette gram.de et précieuse ~râce, la pouvez-vous à bon droit attoodre de la justice divine si, trop sQil.l'Vent, pendant vot·re vie, vous avez attaqué et méprisé le 'Prêtre, le représentant de Dieu? AfI1s·si n "est­-ce !pas sans une juste iniJUiition de la cooduite iprovüdentiel.e des cl1oses, que le peuple chré­tien se persuade volonifliers qUJe ceux qui ont

' mépri1sé les prêtres .se trouvent condamnés · 's'Ou'Vent, par les circoo'stances qui entourent

lelLl's derniers moments, à mOU!l'i'r sans 'l'as-sista'llIce d'ulI1 prêLre. (A sHivre.)

- . - ·- ---·---œ-IlIlIt'i!l .......... -··--· ·-· .. -- -·- ··-

Son prêtre Il avait été ordl:mné sous-diacre en juillet

1914. Querq.ues joulrs avant le Congrès eu· c'haristique de 'Lou.rdes, sa sœUtr m'écrivait:

«Jean vient de .faire le iPas décisiL Il est radieux, et moi p1u:s radieuse elllcore. Il espère être diacre il Noël et prêi.re en juillet 1915. Je rêve déjà 'à nolife ins,tal1a~ion ful'ure, car il est bien .entendu que nous habiterons en­semble. Comme nous allons être heureux! »

Cest si- bau de il"encontrer des gens heu­reux! Je ' me souviens que, en 'refermant la leHre de Mlle Marthe B .. ·, 'je m'attardai, un 1fls{ant, à ,imaginer le ca~me bonheur de ces deux êtres d'élite, si bi'en bits pour s 'enltell1-dre.

Leur nère é~,ant mm te très jeune) la sœur aînée, s'improvisant maman, avait élevé le ,petit frère. Celui-ci, grâce à des dons excep­tiorunels et à de sérieuses études, diri'gées par son père, maître de chapelle à la cathédrale de V, . " éta,it à 9 ans un petit pianiste pro­dige. 'Il fallait voir ses doigts menus courir sur les touches avec une légèreté et une sûreté de jeu, 'Lln ve:outé et une grâce dans l'exprese

·sion qui ,faisaient c'huchoter autour de lui: « C'est wn petit Mozart! ... » Et tout le mon­de lui prédisait une bl'illa!l:lte carl'ière de mu­sicien.

Mais s -il 'jouait hien, il chantait mieux en­core. Les jours de fête , à la cathédrale, quand il a,pparaiss~it, blond et charmant, druns son costUlTl/ë! d'etl1!f3Jnt de 'chœur, près de l'orgue où é\ a~t assis son père, un murmure courait dans les :rangs des fidèles:

- Il va chanter! Il va chanter!, .. lDebout, sa feuille de musique à la main.

mais les yeux là-haut sur les verrières mau­ves et sur les vitraux hleus, il laltlçait dans la v,ieille nef des notes si aériennes et si pures q.ue, remués par ce timbre de cristal, par la suavité et lïngénuité des accents vraiment cé-

lestes, ceux ·qui l'écou,taient songeaient en eux­mêmes: «Cet ellfalllt a 'une ;voix d'ange!»

Ag"enouilIée dans l'omibre dun pilier, la grande 'sœur suppliait tout bas:

- . Mou Dieu, vous comnaissez mon vœu le plus chel": c1est que cette voix d'ange ne chante ici-bas que pour VOtlJS· •••

~

Elle avait été exaucée. Le père étant mort, le piano lnégLigé, Jean., dans sa ferveur de premier communiant, avait renorrlcé aux exa­llrens du Conservatoire pour eln.trer au petit­Séminaire.

C est alors que la sœur aînée devi'Ilt pro­fes.seUif de piano. 'Leurs ressources é 'ai'enl modestes, les études de Jean coûteraient cher. Bravement, elle se mit à l'œuvre. De santé rtort delicate, la taille .légèrement déviée, ' la démarohe un !peu claudi'cante, eUe fi hési,hl. point là emlbras·ser cette 'rude vie de coureuse de cachet, si pénible, si fasHdieuse.

- Mon métiel' est le derltlier des métiers, m~avait-elle avolté un jour, daus Ullle heure d'expansion. Je lU"ai pas poussé très loin mes études musicales, on ne me coufie guère que des commençantes.... EIl1tend.re des fa..usses notes du matin au soir, quel exercice pour la patience! ...

Mais eUe a..joutrut, souriante: - C est pour Jem!... Et je suis prête à

end'llll'er bien d'autres s'lllpplices pour réaliser ce beau rêve qui est la joie, la .fierté, le récon­fort de ma vie: a voir « mon prêtre! »

'Et comme je la grondais de trop négliger sa santé, elle concluait, aV1eC bonne humeur:

- Quallld il sera prêtre, c'est entendu, je ne donnerai plus de leçons. A ce mOlll,ent-là, d. ~illeUJ's, je nre serai qu'une vieille fille rhu­matisanJte, bonne, tout au plus, à tooir son ménage.

Et la guerre écliata. Je me ·savais pas ce q·ue le jeune SOUrs-diacre é!ait devenu, lors­que, dans les premiérs j();U!fS de novelubre, un malin, en ouvrant mOIll ,journal, j.lai lu ces lignes:

4( L'ahbé Jean B ... " ,séminar~ste du dio-

»cèse de .y .. . . , sOUts-lieuten~nt d',infanterie, »mort 3JlL dhamp d'honneur, près d'Arras, »en relevant, SOLIS une plu;ie de balles, son » capitailile grièvement bleS'sé.:.

Une exclamation douloureuse me vint aux lèvres~

- ILa pauvre Hlle!, ..

Et, pendia.nt plusieurs jours, j'avais beau entendre parler d autres souffrances, appren­dre œ'autres deu,ils Itla'v:rants, je revenais sans cesse par la pensée vers l'immense chagrin, rlin'finie détresse de ma Ipau'Vre amie, qui de­vait se répeer dans sa stupeur, sal11JS paf'Venir à réaliser l'horrible chose:

.- Jean est mort!. .. Jean est mort!, .. Jean, c'esteà-dire toute la .joie, toute la rai­

SOUl d 'être de sa vie ... .

Tl'ois semaines plulS iard, comme j'atten­dais le Métro sur le quai de la station Saint­Placi.de, ie recoUllIlais sous de grands voiles de crêpe un tris~e visage ,pâli, ravagé par la douleur.

Je courus vers Mlle Marthe, les mains ten­dues:

- Vous ici, à Paris? - Oui.,. des affaires à régler, . " Mais

je ,repars demain. - Pourquoi vous en aller si vite? Votre

vieille amie tH .. " sera·i,t si heureuse de vous entourer un peu dans ces moments cruels ....

- Cest que .. , je ne su.is pas libre. rai trois leçons :à donner demain soir ... , Mes meilleures élèves! ...

- Que dites-vous là?, .. Vou,s continuez à donner des leçons de musique?

Une imperC'èptible rougeur colora faible­ment ses Ijoues flétries:

- Oh! iit-elle, ie sais ce q.w.e ·vous allez me dÎ1"e. Il faut peU! d'ô chose [Jour tlll1e femme seule. Maintenant q.ue Jean n 'est :plus là, mes petites rentes sont swfisantes .. " Je n'ai pas be,soiUl de gagn.er ma. vie .... '

- Vous avez s,urtout Ibesoin de VQ>us Te­,poser. Il est ,i.nutile de cO~1tinuer à exercer une profession qui vous a toUjOUl1'S déplu. , ' .

Elle sOUlfit doucement:

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- Mes mau~aises 1amlbes ne son1 pas tout â faH fourbues, (W-el'le; et, quant aux fausses notes, je fini'rai hien pa'r m'y habituer. En réalité, 'i'ai besoin de travailler encore ....

Je ne !puS réprimer un cri involontaire-ment:

- ,Pour qui? .. _ ,pOtllr le TelTllPlaçant de Jean! IPuiS, précipitamment, à 'Voix basse, l'air

coMus d'en avok tant dit et œêtre obligée de towt e~l,~quer maintenant:

- Vous comprenez. Quand Ij"ai ~ppris qu'il alVaH été tué, j'ai ~ru devenir folle, au premier morœnt ... ; ipui'sj le dher ,petit ,ll1~a obtenu des grâces d'a,paJsement et de lumière. rai VUJ très clair qu'JI attendait encore quel­que chose de mo~.... rM'a vie ,n 'était pas lime. One Œuvre me ~stait à accomplir ....

- Et 'qu'avez-vous fai,t? questionnai-je, ar­demment, le cœur bouleversé d'émoHoo.

- Je suis allé voir le supérieur du Grand­Séminaire. Je lui ai cLi,b: « Je connais'sais bien mon Jean. S 'il a eu 00 regret, au' moment de la mort, c'est d 'être pa'rti trop tôt, want d~a­

voir pu servir l~ hon Dieu dans le .sacerdoce Ce quîl n'a pu ;faire, ,il faut qU'un autre l'ac­comp~isse. rai résolu de vous :payer désor ­mais la pension d un séminariste pauvre. Com­me cela, Jean aura un remplaçant, et moi j'aurai «mon prêtre».

c J'aœrai mon prêtre! J'aurai mon prêtre ! » Mères, épouses, sœurs affligées, vous tou­

tesl qrUiÏ, !brisées là cette heure :par des douleurs que rien ne console, vous ,sentez mainienant si seules, si désenwarées, si inutiles dans le 'vaste monde, je If'ai retracé cette humble his­foire 'que pour livrer à vos méditations l'ad­mirable ori de ce cœur de chrétienne.

.Jrean ViEZER.E.

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taissons entrer le soleil dans nos maisons

N'est-ce pas une banalité que de dire que le 'soleil! es,t in4ispens,able à la ,v,ie et à la s'an-

té! Et cependant s,i l'on regarde quelque t.reti

autoUJI' de s.oi, 00 est étonné de voir combien le soleil est crai'lt J'ar tae I,}uantité de lI·ens.

Depuis bien des a,mées, tes m~dedns re­commandent à tous de 1aisser le soleil péné­trer partout où .ses rayoll;, blenfaisant3 peu ... vent se répandre. D'antre part, on sait :es Cl!­

res ,merveilleuses obtenues par l'aclion des rayons sola.ires, en plItiCJ.i'er pOUl les il'ber­culoses osseuses ou ,-' tlez le~, sujets prédispo­,sés à la tuberoulose.

Le soleil a toujou:rs été envIsagé comme llil1 puissant agent de purlfi(ation; ceptndant, ce n 'est .qu'assez réce'ntTll~'lt que des recher­ches scientifiques ont été faites ,dans le but d 'étudier Paction des rayons solatres. On a pu facilement démolllt'rer ('{le la. lumière du so­leil a un eUet COll:Hclé:<ible sur dive~s micro­oll"ganismes pathogènes dont elle entrave le développement et qu'eile f1l1lt par tuer. P~us récemment encore, ù'!mportauts travaux ont mis en évidence l'action df.S di \'ers rayom, de 1,\ lumière blanche et Ol.t montré de quelies manières ils poU!vai~nt être le plus judicieu­sement appliqués dans ia thérape-u'."que mo­derne.

Buisquïl est forme !lPtuent illldlqué que le soleil, ce grand rurifi:a ",ur, doit rénf\Tl"r partout, pourquoi doit-on si souvent revl'rJÏr StlJl' ce sujet? Il semble que les hommes sont ainsi faits, qu'ils preJuent presque pla ~ir à vouloir contrarier ies ~le'.l[a·ds de la nature.

Nous ne dirons que pe.u de chose en cc qu concerne l'hygiène 'les vllie!') ou des centre::; de quelque importa ace. En diet, nn sali que les quartiers anciens OLl pauvres des v.i Jles el

surtout ceux des grndes villes, sont un défI jeté à l'hygiène la p lus rudimoo.talre. Dans ces endroits, combien de ~ogelll~nls hab:tés par de nombreuses famill~s ne vOlcnl ;amais un rayon de soleil. Aussi quoi d 'étonnant que ces quartiers soient aussi les plus , insa­lubres et ceux où se développent de préféren­ce la luœœulose et bien: d'autres maladie~ qui y trouvent le terrain le plus favorable à leur .propagation et 'Surtout à leur dispersion.

il est juste de reco~aître que les édiles de nos villes 10nt leur possible pour assainir

les quartiers les plus lnsa1u1bres. C'est ainsi que dans certaines villes, des quartiers en­tiers ont été détruits et avec eux jous ces nids à miorobes :qu'étaient ces logements antihygié­niques. Dans ta mesure du possible, on a re­construit à leur place des pàtés de maisons suivaut les règles de l''hyg.iène. Il est vrai que bien souvent ces destructions se sont faites au ,détrd.ment de l'esthétique des villes, car fréquemment, les qwrurtiers les plus insalu­bres sont prédsément l:eUX qui ont un intérêt tout spécial au pôint de vue de l'histoire de la localité ou qui lui donnaient ur.. cachet tout partioulier. De telles di-spa·rHions sont évi­demment fort Tega-ettables et on comprend que bien des esprits trop conservateurs vo-ienl avec rega-et ces qUa'ftiers disparaître. Cepen­daut rYintérêt général doit passer &vant tout et la .préoccupatioo de no.s édiles doit être de fournk à tous les habitants des logemettlts aus.si salubres et ensoleillés que possible. D'ailleurs, ceux qui protest~nt énefgiqllement contre toute démolition de mai.sons présen­tant un va~ue intérêt histOrIque ou esthéti­que, ne voudraient pas pOUJI' ~out au monde habiter dans ces taudis où doivent croupi-r bien d'es Jamilles. Qu'ils s'lllpporœn t alor s que ces hahitations soient rasées et tran-sformées de manière il. être rendues habi1ables sans da,nger.

Ce qu'on ne saunit assez combattre, c'est la construction de certains quartiers subur~

balÎnrs olt il semble qu'on n'a sui vi aucun plan et où 0l1i a .presque l 'ai!l" d'avoi~ cherché à éviter le soleil. Ces quartiers modernes et bâ­tis d'emblée d~une manière' anti~h}'giénique,

nous ne les connaissons hewreusement pas ou à ,peUl près pas chez nous. Bar contre, par­courez la b.m1i.eue des grandes villes et vou~ serez Iort étonné de 'Voir combiea ces quar­tiers récents et insalubres sont nombreux. C est là. une indication précieuse pour les édi­les que de prévoir l'extension de,:; villes et !prévenir les coostructioœ défectueuses et mal orientées.

n n'y a heureusement pas da'ls les villes 'que des qua'rtiers JOlsalubres, ils sont même de plus eu ,plus l'exception et le soleil peut

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pénétrer plus ou moi'l1's dans la très grande majorité de IllOS maisons. Il semble donc que t'on tend -à .se rapprodher de l'idéal qui con­sisterait à ce que tous les logements soi~.t inondés de lumière et de soleil pour le plus grand malheur des nombreux microbes qui nous envahissent de tous côtés. Mais, par un curieux !phénomène, Ce sont précisément les pfi.vilégiés, ceux qui :pourraient le mieux jouir des bienfaits dru soleil, qui, trop souvent, sem­blent -redouter ,cet excès de clarté et font tout leur possible pOUT s'en !préserver pour leur plus grand dommage d'ailleurs.

En ef:ïet, iPa'Sfrez dan,s une 'liue quelconque dans une belle jowrnée de printell1lP3 ou dJé­té et donnez-vous la peine de regarder com­bien de logements ont leurs fenêtres large­ment oUiVertes afin qu~ le soleil puisse péné­forer .pail'tout. Comme moi, vous serez 10rt étonné de constater que le '!plus souvent c'est sur les doigts de La main qu'on peat les compter, ces fenêtres ouvertes. Pourquoi donc empêcher le soleil d 'entrer? Vous <\Jurez toute es,pèce d 'explications, mais toutes seront aus­si mauvaises les unes que les autres. Ü~ n'est en fait qu'une mauvaise habitude contre la­quelle on devrait ll"éagir. m effet, a quoi sert·· il d'!hahi:t~r un logement ensoleillé, si au moindre rayon qui paraît, on se précipite sUr rideam et cOa1iI~e-vell'ts pour le relou,ler! Cette hahitude est ridicule, mais c'est la routine et contre la rout.ine on s 'expose à des échecs trop fréquents.

Les dames nou,s objectent qu'un excès de soleil ris'que de gâter leurs meubles, et com­bien niont avancé cet argument péremptoire. C'est un fai,t que les meubles souffrent cFêtre trop exposés au soleil, mais vaut-il mieux que les hommes souffrent du manque de so­leil? Certaines ménagères, pour Ile pas avo,Ï-r le nom de se barricader contre les ardeurs du soleil, placent devwt leurs fenetres des rideaux ,plus ou moins épais qu'on ,s'empresst de fenner dès que le soleil fait son appM'ition et qu'on ouvre lorsqu'il a disparu. C'est évi­demment moins stupide que de fermell" hermé · tiquerrrent les contrevoots, maiS encore, il va'udrait mieu~ les laisser ouverts. C'était de

",., ."""", ttt '"el t

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mode, il n'y a pas longtemps, de mettre de chaque côté des fenêtres, de 10Utrds rideaux prenant une partie de la lumière. Actuelle­ment, ces objets pour le moins inu1.i1es, ~el1" dent à devernir moi[lls volumineux, et c1es,i tout bénéHce pour l'hygiètle de Pa?pal'tement.

Je veux bien que des Ifideaux ,a,ux fenêtres sont susceptibles de faire un fort bel eHet et qu'ils contribuent à l1'.veubler Ulne chambre avec plus ou moins de goût et de somptuo­sité. Cette 'concession faite, je ne leur 'vois au­cune utilité, IT.mis une ,foule d'inconVénients, et c'est poUJr cela que de voudrais les voir disparaître. On pounait objecter que des fe­nêtres sans rideaux 'sont tTop nues; pewt-être, mais certainement qu'une ménagère habile et ayant du goût, saur.a parfaitement s'arranger pour que cette soi-disant oodité n 'existe pas.

Que de fois aussi ne voit-on pas à côté de volumineux r,ideau,x décoratifs, des stolfes qu'on baisse au moindre rayon de soleil. Ici les stores jouent le if'ôle de préservatifs des riçleauoc qui pounaiell1 t être ternis !pa·r le so­leil! Si ces stores 'Sont eux-mêmes endomma­geables par les rayons du soleil, il ne reste plus qu'à fermer les -contrevents et à v.ivre pe.1ipétuellement dans l'obscuxité! On pour­rait 'croire que nous pous'sons à l'abs,wrde et pourtant nous cOll1.llaissons telle famille dOll1t le logement est hermétiquement clos pendant l 'été à tel point que les habitants' vivent dans cet intérieur ~vec toutes leurs lampes allu­mées ,pendant toute la Journée! C'est à pe~ne si de temps en terntps on entrebâille un con­trevent: dans ces conditions, les meubles au moiRLs sont certains d~ ne pas se ternir, les habitan1s sont à l'abri des regards indiscrets, mais je doute fort que leur santé physique et morale soit excellente.

Certes, il ne faut rien exagérer et je con­cède que les gens qui sont ·réellemem.:t i,ncom­modés ,par la chaleur ou un excès de lumière se JPtfotègent quelque peu, mais de grâce, qu on laisse pénétrer le soleil et que dès son apparition, on ne se ,préo~pite !pas sUIf contre­'vents, rideaux ou stores pour re.pousser ce grand pur~ÎiCateur de no~ appartements. N'ou­blions iama,is que l'action des rayoo's du so-

leil est .fatale à tous ces microorganismes qui pullulent dans tous les appaatements, ,que, grâce à lui, ces microbes 'sont tués et que, de ce ,fait, nous sommes protégés contre de dangereuses maladies. Ne vi vorns donc pas dans l'obs,oUlfifé ou La pénombr'C, mais en pleine hlliYière, et ,pOUif notre santé à to~s, lai.ssons largement pénétreil" le soleil partout où il 'Voudra. Dr Bu.g. MA VOR.

"Feuilles œ'hygiène."

Variétés

MOT D>ENF ANT Ce soir-là, Bébé ne ,pouvait s'endor-mir.

Seul, dans la grande chambre abscLlIre, il SO& geait.

A quoi peut bioo. songer un enfant de quatre ans?

Il était iri-sfe décidément, et, la nuit se fai­sant toujours plus noire, le petit garçon se mit à plen:rer.

lLa maman 'accourt. - Qu'as-tu donc mon -chéri, À. ,pleU'rer com­

me ~? - Je m 'ennuie, tou.t seul! - Mais, tu. Ill'es pas tout ·seul, tu sais bien!

Le bon DieU! es.t toU!i.our~ a·ve-c toi! On s'enwr asse bien fort et la ge.l11tille ma­

man s'en va. M'ailS, voici que les pleurs lJ."ecommencent.

La TI'MlI1IJiall revient pour consoler à nouveau. - Pou:rquoj rpleU/fes-tu, mon emfant? Alors, tOUit en laTmes, Bébé s'écrie: - 'le ho11' Dieu e.t moi ... nous nous en­

nUiyons iellement!

~ t ,Présente, la famille impose au ,jtmne

homme le respect de Lui-même; absente, Il pO'llil"ra l'ou:blier u.n: instant; 'l'nais me lettre dlu: père, la pensée des larmes d'une mère, l'arrêteront sur la pelilte d"une !l11auvaise ac" tion·. p, Janet.

:j: Qui érpa:rgne les deniers amasse les écus.

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